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Prise de Moscou
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Le 14 septembre 1812, commence l'occupation de Moscou par l'armée

de Napoléon 1er. le 14 septembre 1812 et se termine le 23 octobre 1812. Le conflit qui oppose l'empire français dirigé par Napoléon premier Bonaparte et l'empire Russe, commandé par Alexandre 1er et Mikhaïl Koutouzov. les Batailles de la Campagne de Russie de 1812 sont :
Mir · Moguilev · Ostrovno · Kliastitsy · Smolensk · 1re Polotsk · Valoutino · Moskova · Moscou · Winkowo · Maloyaroslavets · 2e Polotsk · Czaśniki · Viazma · Smoliani · Krasnoï · Bérézina

L'entrée dans la ville

À 14 heures, Napoléon, avec sa garde et le 1er corps, fait son entrée dans l’ancienne capitale de la Moscovie. La ville est déserte. Son gouverneur, Fédor Rostoptchine, l'a vidée de toute provision.
Le lendemain, l'Empereur s’installe au Kremlin, le palais des tsars situé au milieu de la ville. Le maréchal Mortier est nommé gouverneur, avec ordre d’empêcher le pillage par tous les moyens. Des secours sont donnés aux blessés russes qui encombrent les hôpitaux, ainsi qu’aux Moscovites qui n’ont pas voulu suivre l’armée de Koutouzov.
Ayant pris ce qu'il considère comme une capitale1, en se fondant sur les règles de la guerre, Napoléon pense que le tsar Alexandre Ier lui offrira sa capitulation sur le Mont Poklonnaïa. Un armistice est accordé aux Russes et Napoléon, fort de son triomphe, propose la paix à Alexandre. Il ne reçoit que des réponses évasives laissant vaguement espérer un arrangement, mais qui arrangent les deux parties. Les Français ont ainsi le temps de reprendre des forces, les Russes attendent les grands froids qui obligeront les Français à évacuer la Russie.
Avant l’ordre d’évacuation, Moscou comptait environ 270 000 habitants. La plupart évacuèrent la ville et les restants se chargèrent de brûler ou de dérober les derniers stocks de nourriture pour en priver les Français. Quand Napoléon entra dans le Kremlin, il restait le tiers de la population dont la plupart était des commerçants étrangers, des serviteurs ou des personnes incapables ou ne voulant pas fuir. Ceux-ci se tinrent à l’écart des troupes, y compris la nombreuse communauté française présente.

L'incendie


Du 14 au 18 septembre du calendrier grégorien, 2 au 6 septembre du calendrier julien, des feux commencent à Moscou, et ravagent la ville, essentiellement construite en bois, privant les Français d'abris. À un signal donné, le feu éclate dans mille endroits à la fois. C’est en vain que les Français tentent d'éteindre l’incendie : le ravage des flammes ne s’arrête que dans la soirée du 20 septembre, lorsque près de 7 000 maisons en bois et 4 000 maisons de pierres, les neuf dixièmes de la ville, sont en cendres. 20 000 malades ou blessés sont victimes de ce désastre.

La retraite

Occupant une ville en ruines, sans avoir reçu la capitulation russe, face à une manœuvre russe le poussant à quitter Moscou, Napoléon entame sa longue retraite le 18 octobre.
Mortier a ordre d’abandonner le Kremlin le 23, après l’avoir détruit, et de ne laisser en arrière ni blessés, ni malades. Dans sa marche rétrograde, la Grande Armée est constamment harcelée par l’ennemi.
Napoléon estima plus tard que son erreur avait été de ne pas quitter Moscou deux semaines plus tôt et de surprendre l'armée de Koutouzov qui campait à proximité, à Tarutino. Même si cela n'aurait pas suffi à vaincre immédiatement la Russie, celle-ci aurait été ensuite incapable d'affronter les Français.

L'étendue du désastre

Carte de 1817, la zone ravagée par l'incendie est marquée en rouge.
Ivan Katayev estime les pertes au 3/4 des bâtiments de la ville :
6 496 des 9 151 maisons de particuliers dont 6 584 en bois et 2 567 en briques
8 251 commerces et entrepôts, dont la plus grande partie de Kitai-Gorod et du quartier d'affaires de Zamoskvorechye
122 des 329 églises
On estime à 2 000 le nombre de soldats russes blessés qui ont péri dans les incendies. 12 000 corps en tout ont été retrouvés . L'université d'État de Moscou, la bibliothèque Boutourline, les théâtres Petrovsky et Arbatsky ont été complètement détruits ; de nombreuses œuvres d'art, notamment l'original de Le dit de la campagne d'Igor, ont disparu à jamais. L'orphelinat de Moscou près de Kitai-Gorod, converti en hôpital, a été sauvé par la police locale. La population de Moscou estimée en 1811 à 270 000 âmes, est d'environ 215 000 résidents après la guerre, elle passe à 349 000 en 1840.
Les cartes établies par les autorités russes après la guerre notamment des cartes militaires de 1817 réimprimées pour le public en 1831 montrent que la majorité du territoire de Moscou a été détruit dans l'incendie, à l'exception notable du Kremlin de Moscou, l'orphelinat, le quartier nord de Bely Gorod de la rue Tverskaya à la rue Pokrovka, les étangs du patriarche à l'ouest, ainsi que des établissements de la banlieue.
Ces cartes qui exagèrent probablement le désastre, montrent certains quartiers comme s'ils étaient détruits. Par exemple, la rue Bolshaya Nikitskaya à l'ouest du boulevard périphérique conserve nombre de ses demeures intactes ; les troupes occupantes défendent leurs propres logements ainsi que le théâtre français et la colonie française de Kouznetsky Most. Les Français tentèrent même de sauver le palais Batachov2, occupé par Murat, mais après deux jours de lutte acharnée, celui-ci a été détruit dans l'incendie de l'arrondissement de Taganka.
Contrairement aux déclarations du général de Marbot qui prétendait que l'incendie de Moscou était la principale cause de l'échec de la campagne de 1812, la destruction de Moscou n'était pas si totale, pour qu'il ne reste pas suffisamment de maisons, de palais, d'églises ou de casernes pour accueillir l'ensemble de l'armée. De plus, de nombreuses unités étaient stationnées en dehors de la ville, dans des régions éloignées comme les banlieues Ostankino, cavalerie légère ou Khimki, corps d'italien, d'autres ont été envoyées au sud pour faire barrage aux mouvements des Russes.

L'incendie de Moscou

Le 15 septembre 1812, de nombreux foyers d'incendie éclatent à Moscou, prenant au dépourvu la Grande Armée de Napoléon 1er.

Terre brûlée

Napoléon 1er avait franchi le Niemen avec ses troupes le 24 juin 1812, envahissant la Russie sans déclaration de guerre préalable. Le 14 septembre, au terme d'une marche éprouvante, la Grande Armée entre enfin à Moscou. C'est pour s'apercevoir que la ville a été, la veille, désertée par tous ses habitants.
Sur ordre du comte Fédor Rostopchine, gouverneur général de la ville et père de la future comtesse de Ségur, auteur des Malheurs de Sophie, les Moscovites ont été chassés vers les forêts des alentours... et les pompes à eau évacuées au loin.
Les soldats de Napoléon commencent à se livrer à des pillages mais dès le lendemain de leur entrée dans la ville, ils doivent faire face à des incendies multiples, allumés ça et là par des repris de justice russes. Ces derniers avaient été extraits des prisons par le gouverneur avec mission d'incendier un certain nombre d'édifices en échange de leur liberté.
Très vite, la ville, construite pour l'essentiel en bois, est en flammes. Sur un total de 9500 édifices, 7000 brûlent en tout ou partie. Le pouvoir tsariste se garde d'assumer la responsabilité du désastre. Il l'attribue publiquement aux soldats ennemis et attise contre eux la haine de la population.
Napoléon 1er s'entête néanmoins à attendre sur place, pendant un mois entier, une réponse du tsar Alexandre 1er à ses offres de négociations. Celles-ci ne venant pas, il doit se résigner à battre en retraite en dépit de l'hiver précoce... et sans avoir pris la précaution d'y préparer ses soldats.
Le 20 septembre, avant de partir, il fait part de son intention d'achever la destruction de la ville. Suivant ses ordres, le maréchal Mortier fait sauter les tours du Kremlin, depuis lors reconstruites à l'identique.
Comme le maréchal Koutouzov bloque avec ses troupes la route du sud-ouest, l'empereur est contraint de revenir par le même chemin qu'à l'aller, bien que celui-ci eût été déjà dévasté par les troupes russes et que le terrible hiver russe fasse déjà sentir ses morsures. C'est le début d'une nouvelle anabase.

Liens

http://youtu.be/y8PZYoaIl20 Prise de Moscou
http://youtu.be/k97nvOSBDnk Guerre de Russie
http://youtu.be/Yvw6Hwm1wj4 La campagne de Russie
http://youtu.be/LMW1-1_WPZk?list=PLNx ... 5pFmx480V8w73jZX3Q17Napoléon
http://youtu.be/0kxc1jo1_OY Exposition Napoléon à Moscou


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Posté le : 13/09/2014 18:06
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Isadora Duncan
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Le 14 septembre 1927 à Nice, meurt, à 50 ans Isadora Duncan

née le 26 ou le 27 mai 1877 à San Francisco, danseuse et chorégraphe américaine d'origine irlandaise qui révolutionna la pratique de la danse libre et moderne par un retour au modèle des figures antiques grecques. Par sa grande liberté d'expression, qui privilégiait la spontanéité, le naturel, elle apporta les premières bases de la danse moderne européenne, à l'origine de la danse contemporaine. Influencée par son frère Raymond Duncan sur un retour à l'hellénisme et le culte du corps, elle voudra redonner toute sa place à la beauté, à l'harmonie du corps, osant s'exhiber presque nue, dissimulée seulement de quelques voiles. Par ailleurs, son travail chorégraphique accorde une place particulière à la spiritualité.
Fondatrice de plusieurs écoles de danse aux États-Unis et en Europe, en Russie notamment, où la conduisait son idéal révolutionnaire, elle y épousa en 1922 un de ses plus grands auteurs, le poète Sergueï Essenine, dans une union qui ne dura que peu de temps.


En Bref

La danseuse et chorégraphe américaine Isadora Duncan, pionnière absolue de la danse moderne, incarne une liberté nouvelle, non seulement pour l'art chorégraphique mais également pour la condition féminine. En effet, sa vie tumultueuse, qui fit d'elle une héroïne, fascina son époque, contribuant probablement au rayonnement extraordinaire de son nom et de sa légende dans le monde. Avec ses pieds nus, ses fines tuniques à la grecque et ses mouvements libres, c'est-à-dire affranchis de toute technique connue, elle imposa une nouvelle idée de la danse qui repose sur l'invention, l'improvisation et l'harmonie du corps et de l'esprit. À sa suite, la danse moderne s'exécutera systématiquement pieds-nus et chaque chorégraphe devra trouver son langage personnel.
Isadora, déclarée Dora Angela Duncan naît à San Francisco le 27 mai 1878. Elle vit une enfance heureuse et bohème avec sa mère, ses trois frères et sa sœur, malgré des conditions difficiles liées à l'absence de son père. Anticonformiste, sa mère n'avait pas hésité à divorcer de son père l'année de la naissance d'Isadora. Formant un vrai clan familial, les Duncan se passionnent pour les arts. Sa mère est pianiste, son père – qu'elle ne rencontrera qu'à l'âge de 8 ans – se dit poète. Isadora Duncan semble déjà une enfant différente : dès ses premiers pas, elle semble mue par le désir de s'exprimer par les mouvements de son corps. Sa mère n'hésite pas à la confier, ainsi que sa sœur cadette Elisabeth, à Geneviève Stebbins, une des élèves de François Delsarte 1811-1871, qui lui transmet la théorie de son maître, selon laquelle le moindre de nos gestes trahit une émotion intérieure. En 1892, à l'âge de quatorze ans, elle s'improvise professeur de danse. Son adolescence coïncide avec la naissance d'un courant d'émancipation aux États-Unis qui vise à améliorer la condition féminine. La pratique de la gymnastique et de la danse vient d'être admise comme un mode d'exercice bénéfique pour la santé des femmes. Mais, nécessité oblige, avant de faire fructifier l'héritage du delsartisme en le transformant en pilier de la danse moderne, Isadora Duncan commence par se produire dans quelques comédies musicales à Chicago et New York, de 1895 à 1897, malgré sa faible formation. Son idée maîtresse : danser, c'est exprimer sa vie intérieure. Face à la prouesse technique et au corps corseté, au propre comme au figuré, Duncan prône la danse naturelle, liée à la respiration, et introduira le principe de la gravité contrariant la légèreté obligée des danseuses. Elle veut retrouver le rythme des mouvements innés de l'homme. Dès le début, écrit elle, je n'ai fait que danser ma vie. Pour ses premières compositions de danse sur des poèmes, elle reçoit les encouragements de la poétesse Donna Coolbrith 1841-1928, femme très émancipée pour l'époque et figure majeure des cercles littéraires et culturels américains.

Sa vie

Isadora Duncan naît au 55 Geary Street à San Francisco le 26 ou le 27 mai 18771, benjamine d'une famille de quatre enfants, dont Thomas Gray, un sénateur californien, enfants dont les parents étaient le banquier Charles Duncan et Mary Dora Gray. Peu après la naissance d'Isadora, son père perdit sa banque et tomba publiquement en disgrâce. Ses parents divorcent en 1889 et Mary Dora Gray déménage avec ses enfants à Oakland où elle travailla comme pianiste et professeur de musique. Isadora Duncan fréquente l'école dans ses jeunes années mais l'abandonne rapidement car, pour son caractère indépendant, le système scolaire se révèle bien trop contraignant. D'autre part, sa famille étant pauvre, sa sœur et elle se mettent rapidement à donner des cours de danse aux enfants du quartier afin d'aider aux finances du foyer.
En 1895, elle devint membre de la compagnie de théâtre Augustin Daly à New York mais fut rapidement déçue par cet art. En 1899, elle décide d'aller en Europe, d'abord à Londres puis, un an plus tard, à Paris. Là, en deux ans, elle obtient le succès et la notoriété.

Carrière

À Paris, l'effervescence de la vie de bohème de Montparnasse ne lui convient pas. En 1909, elle emménage dans deux grands appartements, rue Danton où le rez-de-chaussée lui servait d'appartement tandis que le premier étage faisait office d'école de danse. Pieds nus, vêtue d'écharpes clinquantes et de fausses tuniques grecques, elle crée un style primitif basé sur l'improvisation chorégraphique pour aller à l'encontre des styles rigides de l'époque. Elle était particulièrement inspirée par la mythologie grecque. Elle rejetait les pas de ballet traditionnel pour mettre en valeur l'improvisation, l'émotion et la forme humaine. Isadora Duncan pensait que le ballet classique, avec ses règles strictes et ses codifications, était laid et contre nature. Un nombre très important de personnes se rallièrent à sa philosophie, ce qui lui permit d'ouvrir une école et d'y enseigner.
Son importante influence inspire de nombreux artistes et auteurs dans leurs créations de sculptures, bijoux, poésies, romans, photographies, aquarelles et peintures, à l'exemple du personnage d'Élise Angel du roman de John Cowper Powys Comme je l'entends, danseuse librement inspirée d'Isadora Duncan et qui dans le roman représente l'amante libre du héros principal Richard Storm en contraste à son autre amour légitime et possessif Nelly.

Lorsque le théâtre des Champs-Élysées fut construit en 1913, son portrait fut gravé par Antoine Bourdelle dans les bas-reliefs situés au-dessus de l'entrée, et peint par Maurice Denis sur la fresque murale de l'auditorium représentant les neuf Muses.
À cette époque, elle s'installe à Meudon Bellevue et y fonde son école de danse.
En 1922, afin de montrer son adhésion à l'expérience sociale et politique de la nouvelle Union soviétique, elle décida de s'installer à Moscou. Son personnage sortait totalement du cadre de plus en plus austère imposé par le nouveau régime des Soviets après la révolution, mais sa notoriété internationale apporta une attention plus que bienvenue sur le ferment culturel et artistique du nouveau régime. L'incapacité du gouvernement russe à soutenir ses propositions extravagantes combiné aux conditions de vie difficiles du pays, l'amenèrent à retourner à l'Ouest en 1924.

Toute sa carrière durant, Isadora Duncan détesta les aspects commerciaux des performances publiques ; elle voyait les tournées, les contrats, et autres aspects pratiques de son métier comme autant de distractions de sa vraie mission : la création de la beauté et l'éducation des jeunes. Pédagogue extrêmement douée, totalement non conventionnelle, elle fut la fondatrice de trois écoles dédiées à la transmission de sa philosophie à des groupes de jeunes filles — sa tentative d'y inclure des garçons se révéla un véritable échec. La première à Grunewald, en Allemagne, donna naissance à son groupe le plus célèbre d'élèves : les Isadorables, qui prirent son nom et dansèrent avec elle, mais aussi de façon tout à fait indépendante. La deuxième école eut une courte existence avant la Première Guerre mondiale, dans un château situé en-dehors de Paris ; quant à la troisième école, elle fit partie des tumultueuses expériences menées par Isadora à Moscou sous le joug de la Révolution russe.
L'enseignement mené par Isadora Duncan ainsi que ses élèves lui apportèrent fierté et angoisse. Sa sœur Elizabeth prit en charge l'école allemande et l'adapta à la philosophie germanique de son mari allemand. Les Isadorables furent alors des sujets à double face imprégnées de l'énergie chorégraphique d'Isadora mais opposées à elle par leur constante volonté de danser dans un but commercial. L'une d'entre elles, Lisa Duncan, était constamment punie pour avoir dansé dans des boîtes de nuit.Et la plus connue du groupe, Irma Duncan, qui resta en Union soviétique après le départ d'Isadora et s'occupa de faire marcher l'école de Moscou, ne cessait de provoquer la colère d'Isadora en autorisant les élèves à danser de façon trop publique et trop commerciale à son goût.

La missionnaire de la danse libre

En 1899, Isadora Duncan quitte les États-Unis et part pour l'Europe. Á Londres, elle rencontre Andrew Lang (1844-1912), écrivain, anthropologue et traducteur d'Homère. Il ravive son goût pour l'Antiquité grecque, qui, mythifiée, sera la source principale de son inspiration chorégraphique. Elle sillonne ensuite l'Europe, où elle fascine la plupart des artistes de l'époque. À Paris, elle rencontre Auguste Rodin dans son atelier en 1900, donne un récital public au théâtre Sarah Bernhardt, y rencontre sa compatriote Loïe Fuller pendant l'Exposition universelle, avant de partir pour Berlin, Leipzig et Munich. En 1903, elle publie, à Leipzig, son manifeste La Danse du futur, et part enfin en Grèce, avec son frère Raymond 1874-1966 et sa sœur Elisabeth 1871-1948. Ils essaient de ranimer l'esprit de l'Antiquité, en entreprenant l'édification d'un temple à l'antique, qui restera inachevé, et tentent de faire revivre la tragédie grecque en montant Les Suppliantes d'Eschyle. En 1905, Isadora arrive pour la première fois en Russie. Elle y rencontre la plupart des artistes qui formeront les Ballets Russes : Mathilde Kschessinska 1872-1971, Anna Pavlova 1881-1931, Michel Fokine 1880-1942, Serge de Diaghilev 1872-1929, Igor Stravinski 1882-1971, ainsi que le célèbre rénovateur du théâtre, Constantin Stanislavski 1863-1938. Elle visite l'École impériale de Ballet, assiste à un cours de Marius Petipa 1818-1910 qu'elle commente ainsi : Le but de tout cet entraînement paraissait être une coupure complète entre les mouvements du corps et ceux de l'âme... c'est justement le contraire de toutes les théories sur lesquelles j'ai basé ma danse.
De retour à Berlin, la même année, elle fait la connaissance du metteur en scène britannique Edward Gordon Craig (1872-1966), qui a une influence considérable sur les mutations de l'art dramatique. Avec lui elle entretient une passion amoureuse pendant quelques années et en aura, en 1906, une fille, Deirdre. C'est alors qu'elle fonde une école à Grünewald, dans la banlieue de Berlin. Elle en confie la direction à sa sœur Elisabeth, pendant qu'elle monte à Bayreuth, à la demande de Cosima Wagner, les danses de Tannhäuser de Richard Wagner 1813-1883. Elle parcourt l'Europe, retourne aux États-Unis où elle donne Iphigénie, d'après les deux opéras de Christoph Willibald Gluck 1714-1787, ainsi qu'un récital, en décembre 1908, au Metropolitan Opera New York. Elle retrouve ensuite Paris, qui restera son point d'attache jusqu'en 1914, où elle est toujours la diva adulée de ses débuts. Elle inspire les peintres André Dunoyer de Segonzac 1884-1974, Maurice Denis 1870-1943 et, surtout, le sculpteur Émile-Antoine Bourdelle 1861–1929 qui lui consacrera le grand décor réalisé, entre 1910 et 1912, pour la construction du théâtre des Champs-Élysées à Paris. Elle y rencontre également le riche américain Paris Singer un des fils de l'inventeur de la machine à coudre avec qui elle aura un fils, Patrick, en 1911. Elle ouvre une école à Meudon Bellevue, dans la banlieue parisienne, en 1909, donne une série de récitals, et présente ses élèves au Trocadéro. La noyade de ses deux enfants dans la Seine, en 1913, marque un tournant tragique dans sa carrière. Elle reprend ses voyages, notamment pour des tournées aux États-Unis, ouvre une école en 1915 à New York, et improvise La Marseillaise au Metropolitan Opera.

En 1921, Duncan est invitée par Anatoli Lounatcharsky 1875-1933, Commissaire du peuple à l'Instruction publique d'octobre 1917 à 1929, à créer une école à Moscou, qui fermera en 1929, en même temps que tombera en disgrâce Lounatcharsky. Elle la confie à l'une de ses anciennes élèves, Irma Ehrich-Grimme 1897-1977 qu'elle autorise à prendre le nom d'Irma Duncan. Elle épouse, en mai 1922, le poète russe Sergueï Essenine 1895-1925. Elle revient en France la même année, part pour New York avec son mari qui ne parvient pas à entrer aux États-Unis. Après un séjour en France, elle retourne en Russie avec Essenine et le quitte en 1923 celui-ci se suicidera, deux ans plus tard, détruit par l'alcool. Épuisée par cette relation tumultueuse et les conditions de vie postrévolutionnaires en Russie, Duncan mène, à partir de 1924, une vie instable entre Paris et Nice, où elle meurt, le 14 septembre 1927, étranglée par son écharpe qui s'était prise dans la roue d'une automobile Bugatti. Quelques mois avant sa disparition, elle avait mis le point final à sa biographie, publiée en décembre 1927 sous le titre My Life.

Vie privée

La vie privée d'Isadora Duncan, tout comme sa vie professionnelle, faisait fi de toutes les mœurs et règles de la moralité traditionnelle. Elle épouse un poète russe. plus jeune de 18 ans, Sergueï Essenine, en 1922. Essenine l'accompagne lors d'une tournée en Europe mais ses tendances alcooliques et les accès de rage qui s'ensuivent l'amènent régulièrement à détruire des meubles, enfoncer des portes et des fenêtres dans leurs chambres d'hôtel, engendrant ainsi une publicité tapageuse autour du couple. L'année suivante, il quitte Isadora Duncan et retourne à Moscou où il est rapidement victime d'une dépression nerveuse et placé dans une institution spécialisée. Il est admis qu'une fois sorti de l'hôpital, il se suicide le 28 décembre 1925, à l'âge de 30 ans. Les circonstances de sa mort ne sont pourtant pas claires et le doute persiste entre meurtre et suicide.
Jules Grandjouan, dessinateur et révolutionnaire connu pour ses dessins dans L'Assiette au Beurre, fut son amant et fit des dessins de sa danse.

Isadora Duncan eut deux enfants, tous deux hors mariage : Deirdre, née le 24 septembre 1906, avec le décorateur de théâtre Gordon Craig, et Patrick, né le 1er mai 1910, avec Paris Singer, l'un des nombreux enfants du fabricant de machines à coudre Isaac Merritt Singer. Paris Singer emménage avec Isadora Duncan dans l'hôtel de Coulanges, place des Vosges à Paris. Il fait transformer la salle de réception en une salle de danse avec un escalier monumental8, devenant un lieu de représentation où Isadora Duncan put esquisser ses chorégraphies. La vie privée d'Isadora Duncan comporte de nombreux drames, spécialement après la noyade dans la Seine de Deirdre et Patrick lors d'un accident survenu le 19 avril 1913. Les enfants se trouvaient dans la voiture avec leur nourrice de retour d'une journée d'excursion pendant qu'Isadora était restée à la maison. La voiture fit un écart pour éviter une collision. Le moteur cala et le chauffeur sortit de la voiture pour redémarrer le moteur à la manivelle mais il avait oublié de mettre le frein à main ; dès qu'il démarra la voiture, celle-ci traversa le boulevard Bourdon, dévala la pente et les deux enfants et leur nourrice moururent noyés dans le fleuve.

Après l'accident, Isadora Duncan se retire quatre mois à Deauville, d'août 1914 à novembre 1914. Elle loge à l'hôtel Normandy, puis loue la villa Black and White. Elle a là une liaison avec un médecin local. Elle va ensuite à Corfou en convalescence avec son frère et sa sœur. Puis elle passe plusieurs semaines dans un complexe au bord de la mer à Viareggio, en compagnie de l'actrice Eleonora Duse. Le fait que Duse sortait tout juste d'une relation lesbienne avec la jeune rebelle féministe Lina Poletti alimenta les spéculations quant à la nature de la relation qui unissait Isadora à Duse. Néanmoins il ne fut jamais prouvé qu'elles furent engagées dans une relation amoureuse.
Lors de sa dernière tournée aux États-Unis en 1922-1923, elle agite une écharpe rouge qu'elle porte sur sa poitrine en proclamant : Ceci est rouge ! Je le suis aussi !
Elle était bisexuelle, ce qui n'était pas chose inhabituelle dans les cercles hollywoodiens de cette époque. Elle eut d'ailleurs une longue histoire très passionnée avec la poétesse Mercedes de Acosta et était aussi probablement engagée dans une relation amoureuse avec l'auteur Natalie Barney.
Dans son livre autobiographique Ma vie, Isadora Duncan raconte entre autres sa très brève rencontre en septembre 1918 avec l'aviateur Roland Garros en ces termes :

"Tous les matins, à cinq heures, nous étions réveillés par le brutal boum de la Grosse Bertha, prélude à un jour sinistre qui nous apportait de nombreuses nouvelles terribles du Front. La mort, les flots de sang, la boucherie emplissaient ces heures misérables, et, à la nuit, c’étaient les sirènes annonçant les raids aériens. Un merveilleux souvenir de cette époque est ma rencontre avec le fameux "As" Garros dans le salon d’une amie, lorsqu’il se mit au piano pour jouer du Chopin et que je dansai. Il me ramena à pied de Passy à mon hôtel du Quai d’Orsay. Il y eut un raid aérien, que nous regardâmes en spectateurs, et pendant lequel je dansai pour lui sur la place de la Concorde - Lui, assis sur la margelle d’une fontaine, m’applaudissait, ses yeux noirs mélancoliques brillant du feu des fusées qui tombaient et explosaient non loin de nous. Il me dit cette nuit qu’il ne pensait à et ne souhaitait que la mort. Peu après, l’Ange des Héros l’a saisi et l’a transporté ailleurs."
Roland Garros devait en effet trouver la mort à l'issue d'un combat aérien quelques jours plus tard, le 5 octobre 1918.

Un destin tragique

Isadora Duncan était la mère de deux enfants morts en 1913, noyés à l’intérieur d’une voiture tombée dans la Seine. Sergueï Essénine la quitte et finalement se suicide en 1925. Isadora Duncan meurt tragiquement le 14 septembre 1927 à Nice : le long foulard de soie qu'elle porte se prend dans les rayons de la roue de l'Amilcar GS de son garagiste Benoît Falchetto11. Elle est brutalement éjectée du véhicule et meurt sur le coup dans sa chute sur la chaussée12. Elle a été incinérée et ses cendres reposent au cimetière du Père-Lachaise à Paris auprès de celles de ses enfants.

La danse du futur

Fondée d'avantage sur sa personnalité que sur une technique précise, la danse d'Isadora Duncan s'est voulue radicalement « autre ». Elle résulte d'un mouvement spirituel intérieur. Duncan aborde la danse à partir de l'intuition, elle insiste néanmoins dans ses écrits sur le fait qu'elle n'improvise jamais sur scène. Ses danses, très inspirées par des musiques qui ne sont – au départ – pas composées pour la chorégraphie comme les Préludes de Chopin, la Septième Symphonie de Beethoven, La Marseillaise, les Valses de Brahms, les Danses allemandes de Schubert, Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride de Gluck ou la Bacchanale de Tannhäuser de Wagner, sont soigneusement préparées dans leurs moindres détails. Elle joue sur le rythme, met en valeur le rôle de la respiration et prétend que la source de tous les mouvements humains part du plexus solaire, au niveau du diaphragme. Les gestes de Duncan sont toujours naturels, harmonieux, très fluides, entretenus par un mouvement continu et soutenu par des contraintes physiques et dynamiques, élan, arrêt, abandon ou résistance à la gravité. Élémentaires, ils sont censés traduire les remous de la nature : houle, onde, vent, tempête... Duncan pense que le danseur est l'instrument d'une maïeutique qui redécouvre la nature profonde de la vie.
Pour cela, elle dégage définitivement la danse de tout code préétabli et poursuit, même si c'est illusoire, le fantasme de retrouver une unité corps-esprit. Ainsi, elle fonde ce qui sera l'essentiel de la danse moderne : un vocabulaire chorégraphique original et personnel, le refus de la convention, et la coïncidence entre un mouvement et une intention.
Pionnière de la chorégraphie moderne, Isadora Duncan fut aussi le chantre de l'émancipation féminine. Pour elle, qui espérait « transformer la vie jusque dans ses habitudes et dans ses mœurs, danse et vie se confondent. C'est au nom de la liberté du corps que la jeune femme déclenche, dès ses débuts, l'enthousiasme ou le scandale. Danser pieds nus et vêtue d'une simple tunique de coton courte et transparente ne manquait pas de courage à une époque où découvrir la cheville était déjà très osé. Dans l'histoire du corps, la révolution de Duncan annonce les bouleversements du XXe siècle, avec son goût pour le sport, la vitesse, les bains de mer et, enfin, la libération corporelle. Je prêche la liberté d'esprit par la liberté du corps : par exemple, que les femmes abandonnent la prison des corsets pour la liberté fluide d'une tunique comme celle-ci.
Malgré son talent, ses principes révolutionnaires, l'ouverture de ses écoles, l'œuvre de Duncan ne lui a guère survécu. Ses disciples, connues sous le nom d'Isadorables , ne parvinrent pas à perpétuer ses théories et ses méthodes. Il reste qu'elle a ouvert les débats qui président encore à toute émergence d'une nouvelle forme de danse, qu'elle soit moderne, postmoderne ou simplement contemporaine.

Apport à la danse contemporaine

Isadora Duncan, par Antoine Bourdelle.
Isadora Duncan a tiré sa première idée de la danse du rythme des vagues de l'océan Pacifique13.

Elle est l'une des premières à réagir à la contrainte imposée au corps par le tutu ou par les pointes. Elle danse nus pieds, voire radicalement nue, et à l'extérieur. Elle est également l'une des premières à s'affranchir de la musique et à trouver sa propre musicalité interne[réf. nécessaire].

En réalité, beaucoup d'autres danseurs cherchent et trouvent de nouveaux langages avec l'aide de théoriciens de la danse et de la musique. Les codes de la danse classique sont décortiqués et ce ne sont pas de nouveaux codes qui renaissent mais bien plutôt un style, un langage propre à chaque chorégraphe. Recherche, remise en cause des codes et des conventions sont à l'origine de ce renouveau dans la danse[réf. nécessaire]. D'après Serge Lifar, la danse nouvelle, invoquée par Isadora, est une prière et ses mouvements doivent diriger leurs ondes vers le ciel en communiquant au rythme éternel de l'univers.

Il s'agit en effet pour elle surtout d'un renouveau spirituel, personnel et collectif. Elle déclare être venue en Europe pour amener une renaissance de la religion au moyen de la danse, pour révéler la beauté et la sainteté du corps humain par l'expression de ses mouvements, et non pour distraire après-dîner des bourgeois gavés : danser, c'est prier. Elle pense d'ailleurs construire un temple de la danse, en plus d'une école, lorsqu'elle rencontre Alexandre Nikolaïevitch Scriabine, en 1912. Et elle se produit à Vienne, Berlin et Munich en 1905, accompagnée de dix jeunes chanteurs placés sous la direction d'un séminariste byzantin.

Elle déclare : Je crois que l'amour le plus élevé est une pure flamme spirituelle qui ne dépend pas nécessairement du sexe du bien-aimé.

Ouvrages

Isadora Duncan, Ma vie, traduit de l'anglais par Jean Allary, éditions Gallimard, 1928
Isadora Duncan, Écrits sur la danse, éditions du Grenier, Paris, 1927 illustré par Antoine Bourdelle, José Clara et Grandjouan - tiré à 795 exemplaires

Dans la culture

Isadora Duncan, the Biggest Dancer in the World, téléfilm britannique de Ken Russell 1966.
Isadora, film franco-britannique de Karel Reisz 1968.
Le chanteur francais Kent lui consacre une chanson en 1987 sur son album Le Mur du son.
La chanteuse française Ana Pankratoff lui consacre une chanson, Isadora, texte de Jean-Marie Moreau, sur son premier album paru en 2008.
Le chanteur Hubert-Félix Thiéfaine lui fait référence dans une chanson La terre tremble sur l'album Fragments d'hébétude paru en 1993.
La chanteuse Priscilla, sur son album éponyme, chante Isadora, dont les textes parlent de danse.
Le chanteur Pete Doherty lui rend hommage dans la chanson Salome sur l'album Grace/Wastelands paru en 2009.
La chanteuse cubaine Celia Cruz, accompagnée de l'orchestre Fania All Stars, lui rend également hommage dans la chanson Isadora Duncan parue dans l'album Que pasa en 1978.
Elle fait partie des personnalités (mais est la seule femme) dont John Dos Passos a écrit une courte biographie, au sein de sa trilogie U.S.A.

Liens
http://youtu.be/Kq2GgIMM060 Danse libre
http://youtu.be/kMpE0dt6LDU Muse de la danse libre
http://youtu.be/kMpE0dt6LDU Qui était Isadora Duncan
http://youtu.be/0vXveVce0sI Isadoran Duncan danse des furies


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Posté le : 13/09/2014 17:47
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Re: Les expressions
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« Porter planter des cornes »


Être faire cocu.


A l'origine, il y a 'cornart' qui, au XIIIe siècle, veut dire 'imbécile' puis 'escorner' qui, au XVe siècle, veut dire 'ridiculiser'.
A cette époque et pendant encore longtemps, une manière très courue d'humilier, de ridiculiser quelqu'un était de le faire cocu et de le faire savoir Edmond Rostand utilise le verbe "ridicoculiser".

La corne, qu'on entend dans les deux mots cités précédemment, c'était à la fois le sexe de l'homme et l'attribut qui désignait un homme ou une femme trompé.
Planter des cornes a une connotation sexuelle évidente.

Voltaire dit que les Grecs désignaient déjà par 'bouc'", donc porteur de cornes le mari d'une femme très portée sur la chose, par comparaison avec les chèvres qui seraient très 'chaudes'.
Je n'ai pas vérifié pour les chèvres, mais à la réputation qu'on fait aux légionnaires, ceux-ci auraient donc des circonstances atténuantes, ne sachant pas résister aux appels langoureux de ces femelles constamment en rut.


Le mot 'cocu', c'est une déformation de 'coucou', cet oiseau qui pond ses oeufs dans le nid d'autres volatiles pour que sa progéniture soit élevée par les parents adoptifs contraints.
Si on se réfère au comportement du coucou, on constate un transfert depuis l'amant c'est lui qui devrait être nommé 'cocu' puisque c'est lui qui prend la place du mari vers ce dernier.


Posté le : 13/09/2014 13:12

Edité par Loriane sur 16-09-2014 16:35:34
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Défi du 13/09/2014
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Bonjour à tous,

Aujourd'hui, je vous propose de plancher sur une parodie, que ce soit d'un poème, d'une chanson, d'un conte, une fable ou une nouvelle.

Proposez-moi votre version drôle, déjantée, dramatique, décalée, anachronique ou autre selon votre inspiration.

A vos plumes.

Au plaisir de découvrir vos productions.

Couscous

Posté le : 13/09/2014 09:28
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Re: Les expressions
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« En avoir marre / c'est marre ! »


En avoir assez, être excédé / ça suffit !


Cette expression argotique date de la fin du XIXe siècle, début du XXe pour la forme c'est marre !.

L'origine est source de batailles entre lexicographes.
La plus couramment citée viendrait de l'ancien verbe "se marer" ou "se marrir" qui voulait dire "s'ennuyer" contrairement à "se marrer".
D'autres moins fréquentes évoquent l'espagnol 'mareo' qui signifie "mal de mer" puis "ennui" ; il y a aussi l'arabe "andelk marra", "tu as eu une fois" d'où serait tiré le sens "ça suffit".

Mais Alain Rey en a un peu marre de ces hypothèses qui ne le font pas marrer et qui le laissent fort marri. Il jette donc un pavé dans la mare en nous narrant que :
'mar' ou 'maré' est un mot d'argot des années 80 de la tranche 1800 qui désignait la part du produit d'un vol telle qu'issue d'un partage entre les voleurs après le larcin.
Ainsi, "avoir son mar", c'était "avoir son compte" au sens de "avoir ce qu'il faut".
Tout en se déformant, l'expression aurait ensuite évolué de la juste mesure jusqu'à exprimer la saturation.

Posté le : 12/09/2014 17:11
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Re: Défi du 06/09
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Donald,

Tu as un don pour le suspense. Je reste sur ma faim. Que s'est-il passé ? Un extra-terrestre serait-il intervenu ? Les vêtements des victimes imbibées d'alcool auraient-il pris feu sous l'effet d'un briquet mal réglé ?
Ce scientifique possède un nom qui ne m'est pas inconnu. Ne travaille-t-il pas avec un autre détective ?

Merci

Couscous

Posté le : 11/09/2014 20:05
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Re: Défi du 06/09
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Alexis,
Il y a un joli travail sur les images évoquées, les sentiments qui se dégagent des deux personnages.
Bravo !
J'ai remarqué que tu appréciais les personnages à la dérive dans un monde au bord du gouffre.

Merci

Couscous

Posté le : 11/09/2014 19:36
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Re: Les expressions
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« En connaître un rayon »


Être très compétent dans un domaine.
Bien connaître un sujet


Les cyclistes en connaissent un sacré rayon sur leur monture à deux roues truffées de ces objets ! Cependant, ce n'est pas du domaine de la pédale que vient notre expression qui date du milieu du XIXe siècle, mais de celui de la consommation.

Dans les temples où le peuple se rend rituellement chaque samedi, accompagné d'un Caddie, afin d'y dépenser le peu d'argent que son dur labeur lui a permis de gagner, les marchandises sont regroupées par catégorie, la puériculture, l'électro-ménager, l'hygiène corporelle... et présentées sur des rayonnages.
Pour chaque catégorie, il existe un responsable de rayon qui est supposé tout savoir sur les produits qu'il gère, car il doit connaître son rayon.

C'est bien de ces rayons-là que vient notre expression, mais sa formulation serait un mélange avec l'ancienne expression "en mettre en rayon" qui voulait dire "se dépenser ou travailler avec ardeur".

Posté le : 11/09/2014 10:20
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Re: Défi du 06/09
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Ahah Donald, j'ai bien ri à la lecture de cette nouvelle aux airs absurdes, aux contradictions et aux embrouilles de toute sorte qui perdent le lecteur mais garantissent un certain fou rire. Tu as bien fait varier les différents langages des personnages.
Au plaisir de te relire !

Posté le : 10/09/2014 22:54
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Le soleil n'est qu'une étoile du matin.
H.D Thoreau
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Re: Les expressions
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« Je vous en donne / fiche / fous mon billet »


Je vous affirme, assure, certifie que...

A quoi donc le billet qui nous intéresse peut-il correspondre, à une affirmation ?

À l'origine, un 'billet' mot né au milieu du XIVe siècle est un message écrit bref, au contenu réduit à l'essentiel.
Au fil des décennies, tout en conservant son sens initial, il a également eu plusieurs significations, dont, aussi abracadabrantesque que cela puisse paraître, celle de "formule magique".
Le "billet de banque", au début du XVIIIe siècle, vient du 'billet' vu comme une promesse écrite, un engagement de payer une somme.

C'est à la fin du XVIIe, un peu avant l'apparition de notre expression, que le 'billet' est aussi une attestation écrite de quelque chose.
On peut donc comprendre je vous en donne mon billet comme "je suis tellement sûr de ce que j'affirme que je suis prêt à vous écrire un billet qui l'attesterait".

Les verbes 'ficher' et 'foutre' sont arrivés ensuite par simple remplacement de 'donner' par des équivalents argotiques.

Posté le : 10/09/2014 12:56
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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