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Re: Défi du 13/09/2014
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Donald,

Je t'avoue qu'il m'a fallu aller relire l'histoire originale afin d'apprécier ta version modernisée qui humanise chaque personnage animal original. Bien vu ! Cette scène pourrait se passer dans un quartier de banlieue de Paris à part que Cruchot habite à Marseille...

Merci pour ta participation.

Couscous

Posté le : 14/09/2014 14:39
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P.7/9/14 Philidir,Buffon,Baudoin,T.L'hermitte,T.Bernard,Elisabeth 1,F.Billetdoux, Buddy Holly
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fee etoilee                                                                                                                                 





















                                                                                   
Texte à l'affiche :" Didith  " de  Loriane






Le 7 Septembre 1726 naît  François-André PHILIDOR
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Le  7 Septembre 1866  naît  Tristan  
BERNARD

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Le  7 Septembre 1655  meurt  Tristanl  
L'HERMITTE
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Le  7  Septembre 1936  naît   
Buddy HOLLY

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Aujourd'hui Dimanche 7 Septembre  2014
 
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 Nouveau  vos rendez-vous hebdomaires :

*Bacchus sa tribune : quand sa lyre délire

*Emma "dos à dos" sa chronique d'jeuns
*Iktomi "chef-d'oeuvre, pas chef-d'oeuvre ?
*Les bons mots de la semaine par Grenouille

*La pensée de la semaine de Grenouille


 " Pour être heureux avec les êtres, il ne faut leur demander que ce qu'ils peuvent offrir.  "

                                                                             Tristan  Bernard




Le 7 Septembre 1533 naît ELISABETH 1ère
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Le 7  Septembre  1930  naît   
BAUDOIN 1er

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Le 7 Septembre  1927 naît François BILLETDOUX
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Le 7 Septembre 1707 naît Georges-Louis de
BUFFON
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*Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner 

            ---*ATELIER CONCOURS
*--

        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous 
                   dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :
         *Pourquoi le mensonge ?
         *pourquoi avons-nous besoin des autres ?                                               
                                                            
   

      
     




Posté le : 13/09/2014 23:31
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Alighieri Dante
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Le 14 septembre 1321 à Ravenne meurt Alighieri Durante degli Alighieri dit Dante

poète, écrivain et homme politique florentin né entre la mi-mai et la mi-juin 1265 à Florence.
Père de la langue italienne, il est, avec Pétrarque et Boccace, l'une des trois couronnes qui imposèrent le toscan comme langue littéraire. Ses Œuvres principales sont :
Comedia, De vulgari eloquentia, Convivio, De Monarchia, Vita Nuova

Le septième centenaire de la naissance de Dante a donné en 1965 la mesure de la diffusion de son œuvre dans le monde. En France seulement, trente-sept traductions totales ou partielles de La Divine Comédie ont été éditées ou rééditées depuis 1921. La question s'est une fois de plus posée de l'actualité véritable de Dante, de ce que son œuvre signifie pour les lecteurs de notre temps, de ce qu'elle leur propose et leur promet. Ce n'est pas affaire de distance chronologique : Dante a été beaucoup plus en faveur au XIXe siècle qu'au cours des trois siècles précédents. La première actualisation critique de la Comédie s'est faite dans le climat platonicien de la Florence du Quattrocento, la seconde dans le climat romantique de l'Europe libérale.
On hésite à affirmer, avec T. S. Eliot, que La Divine Comédie est le plus promptement offert de tous les grands poèmes, celui où il est le plus aisé d'entrer de prime abord. Mais disons que l'effort initial du lecteur, secondé dans la plupart des éditions par les notes indispensables, n'est pas plus considérable que pour d'autres grandes œuvres. On a tôt fait de découvrir que le grand poème de Dante n'est pas seulement un édifice médiéval, une cathédrale imposante et dûment classée : c'est un poème de l'imminence au regard du destin du monde, des chances de l'homme dans cette vie, et non seulement dans une autre, des anxiétés aussi que fait peser sur la conscience collective l'appréhension d'une fin des temps.

En bref

Le nom de Alighieri s'écrivait à l'origine Allighieri avec deux L . Le second L a été perdu pour des raisons sans doute liées à l'aisance typographique. L'orthographe ancienne de son nom a été respectée sur la sculpture du piédestal de sa statue du portique du Palais des Offices à Florence. La Divina Commedia dans la version italienne de Ugo Foscolo éditée par la Torino Tipografia Economica en 1852 est signée Dante Allighieri.
Fils de Alaghiero degli Alaghieri, la forme Alighieri, qui fait autorité depuis Boccace, est sans doute illégitime et de Bella fille de Durante degli Abati ?, Dante appartenait, économiquement, à la petite noblesse florentine, même si sa famille, d'antique tradition guelfe, descendait sans doute, par son trisaïeul Cacciaguida, de l'illustre famille des Elisei, que la légende faisait remonter aux Romains, mythiques fondateurs de Florence.
Durante, syncopé en Dante, degli Alighieri naît entre la mi-mai et la mi-juin 1265, dans la famille florentine des Alighieri, dont le nom, dans sa forme originale, est Alaghieri, favorable à la faction des guelfes favorables au Pape et qui aurait joué un rôle important dans la vie de la cité. Son père, Alighiero di Bellincione, était un guelfe blanc, mais il ne souffrit pas de la vengeance des gibelins, favorables à l'Empereur, après leur victoire à la bataille de Montaperti, et ce salut donna un certain prestige à la famille. La mère de Dante, Bella degli Abati, Bella est un diminutif de Gabriella, mais signifie aussi belle physiquement, mourut alors que Dante avait treize ans, en 1278, son père décéda quatre ans plus tard, en 1282. Alighiero emménagea peu de temps après avec une nouvelle compagne Lapa di Chiarissimo Cialuffi ; il n'est d'ailleurs pas certain qu'ils se soient mariés, et eut avec elle deux enfants, le demi-frère de Dante, Francesco, et sa demi-sœur, Tana Gaetana.
Quand Dante eut 12 ans, en 1277, son mariage fut négocié avec Gemma, fille de Messer Manetto Donati, qu'il épousa ensuite. Les mariages négociés à des âges précoces étaient alors fréquents et constituaient une cérémonie importante, qui exigeait des actes officiels signés devant notaire.
Peu de choses sont connues sur l'éducation de Dante ; on présume qu'il étudie à domicile. Il séjourne sans doute quelque temps à Bologne et reçoit à Florence les enseignements de l'école franciscaine de Santa Croce, de Rémi de Florence de l'école dominicaine de Santa Maria Novella et de Brunetto Latini. Il rencontre des poètes et noue une solide amitié avec Guido Cavalcanti. Il est quasi certain qu'il étudie la poésie toscane, au moment où l'école poétique sicilienne, un groupe culturel originaire de Sicile, a commencé à être connue en Toscane. Ses centres d'intérêts le portent à découvrir les ménestrels, les poètes provençaux et la culture latine. Évidente est sa dévotion pour Virgile Tu se' lo mio maestro e 'l mio autore; tu se' solo colui da cu' io tolsi lo bello stilo che m'ha fatto onore, écrit-il dans la Divine Comédie.
Au cours du Moyen Âge les régions d'Italie unifiées sous l'Empire romain se séparent progressivement, laissant une douzaine de petits états, de sorte que la Sicile est aussi éloignée culturellement et politiquement de la Toscane que celle-ci l'est de la Provence : les régions ne partagent ni la même langue, ni la même culture et les communications sont difficiles.
Dante a de nombreux enfants avec Gemma, il est probable que seuls Jacopo, Pietro et Antonia aient été ses enfants légitimes. Antonia entre dans les ordres sous le nom de sœur Béatrice. Un autre homme, Giovanni, se réclame de sa filiation et l'accompagne lors de son exil, mais aucune preuve n'existe que ses prétentions soient justifiées.

Sa Vie

Entre guelfes et gibelins Lorsque Dante y naquit, dans la seconde quinzaine du mois de mai 1265, Florence était en voie de devenir la plus puissante cité de l'Italie centrale et l'une des plus considérables de l'Occident chrétien. Dès 1250, un gouvernement communal, imposé par les forces associées de la bourgeoisie et de l'artisanat, avait mis fin à la suprématie des maisons nobles. Deux ans plus tard étaient frappés les premiers florins d'or, qui allaient devenir bientôt, et pour trois siècles, les dollars de l'Europe marchande. Les conflits entre les guelfes, acquis à l'autorité temporelle des papes, et les gibelins, défenseurs de la primauté politique des empereurs, tournaient de plus en plus à l'affrontement entre les bourgeois et les nobles ou aux guerres de prépondérance entre cités voisines et rivales. Dante vécut dans ce climat de luttes sociales et de guerres régionales, où l'empire et la papauté constituaient des pôles d'engagement ou des prétextes d'alliance plus que des causes embrassées pour elles-mêmes. Quand il naquit, sa ville était depuis cinq ans aux mains des gibelins, qui en avaient chassé les guelfes ; en 1266, Florence repassait aux mains de ces derniers, et les gibelins en étaient expulsés à leur tour, perdant à jamais la partie. Les guelfes allaient se diviser un peu plus tard en Noirs et Blancs, et c'est comme Blanc que Dante devait être un jour proscrit, lui aussi à jamais.

Sous le signe de l'amour

Issu d'une famille noble mais sans fortune, orphelin de mère à treize ans, orphelin de père dans les cinq années qui suivirent, sa première jeunesse ne peut être entrevue qu'à travers de très rares documents d'archives et la narration romancée de la Vita nova. Il y a tout lieu de penser que ce petit livre, comme Dante l'appelle lui-même, de La Vie nouvelle a été composé entre 1291 et 1293 ; il comprend 31 poésies 25 sonnets, 1 ballade et 5 chansons, écrites à partir de 1283 si l'on en croit un passage de la prose, tout ensemble explicative et narrative, qui forme autour des poèmes comme un tissu conjonctif. La Vie nouvelle, c'est la jeunesse de Dante illuminée par son amour pour Béatrice, la révélation primordiale que cet amour lui apporte au début de son existence. Il n'a pas neuf ans lorsqu'il s'éprend de celle qu'il aimera pour l'éternité et qui est alors une enfant de huit ans. Mais ce ne sera pas un amour sans troubles, sans alarmes, ni sans tentations adverses.

Un très doux salut

De la Vita nova et de quelques poésies laissées hors du recueil, mais appartenant, de façon manifeste ou probable, à la même période que les pièces du livre, il découle que cet amour passa d'abord par deux phases bien distinctes. Dante se dit âgé de dix-huit ans lorsqu'il reçoit de Béatrice un très doux salut qui lui fait voir les confins de la béatitude. À la suite de cette rencontre, il fait un songe mystérieux, décrit dans un sonnet de couleur surréaliste avant l'heure, et sa passion grandit au point d'émouvoir plusieurs de ses amis, mais aussi d'éveiller leur curiosité bavarde. Soucieux de cacher son amour aux indiscrets, Dante fait mine d'être successivement épris de deux autres femmes, appelées au rôle d'écrans, jusqu'au jour où Béatrice, elle-même abusée par ce simulacre, lui refuse son salut. Or il découvre, après un accès de douleur et de larmes, que, le salut de la gentilissima ne lui étant plus accordé, Amour a placé tout son bonheur dans ce qui ne peut lui être ôté, à savoir dans les paroles qu'il dit à la louange de sa dame . Aussi prend-il le parti de se vouer à cette louange et inaugure-t-il, par la première chanson incluse dans la Vita nova chap. XIX, ce doux style nouveau qu'il revendiquera un jour comme point de départ de la poésie lyrique de toute sa génération.

Béatrice et la Vita Nuova

C'est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice. De son vrai nom Bice di Folco Portinari, elle épouse Simone de Bardi et meurt en 1290. On sait peu de chose d'un amour dont l'histoire est sublimée dans Vita Nuova ou Vita nova, composé entre 1292 et 1294 dans laquelle il décrit sa première rencontre avec Béatrice, âgée seulement de neuf ans, puis la deuxième, advenue neuf années plus tard, il expliquera plus tard le sens symbolique du neuf, chiffre de Béatrice. Dans la Vita Nuova, Dante décrit sa passion et son désespoir à la mort de Béatrice. Il raconte la crise profonde qui s'ensuit, son errance et son aventure avec une noble dame sans doute une allégorie pour désigner la philosophie, et enfin son repentir. Bien que Vita Nuova soit probablement inspirée par la vie personnelle de Dante, de nombreux critiques mettent en doute l'existence réelle de Béatrice, préférant voir en elle une figure allégorique certains considèrent encore aujourd'hui que dans la Divine Comédie, Virgile représente la raison naturelle, et Béatrice la théologie.
Un rêve fait par Dante, et qui accompagne le premier poème inséré dans le livre, nous éclaire : Dante voit apparaître le dieu Amour dans une nuée de feu, portant Béatrice nue dans un drap couleur de sang. Amour tient dans sa main le cœur enflammé de Dante et le donne à manger à Béatrice, puis s'élève vers le ciel avec elle. Ce rêve montre la richesse et la puissance évocatrice du poète dans la Vita Nuova, œuvre difficile à interpréter : la tradition mystique la nuée de feu par exemple croise la tradition courtoise, l'histoire du cœur mangé, les appels aux fidèles d'amour et les rassemblements de dames invitent à des lectures ésotériques, tandis que les visions et les rêves énigmatiques placent l'œuvre dans une dimension à la fois eschatologique la mort de Béatrice comme horizon et mystérieuse. En effet, si Béatrice a été souvent comparée à une sainte, par référence à l'hagiographie franciscaine notamment, et si une des meilleures façons de s'approcher de cette figure de femme souveraine est d'étudier les analogies marquées avec le Christ, la Vita Nuova, bien au-delà de la simple description des vertus ou la narration des miracles qui ponctuent la vie des saintes, semble envelopper les mystères de Béatrice. La dimension rituelle présente surtout dans la première partie du livre prend ici certainement tout son sens. Il est difficile de savoir si Dante envisageait véritablement un culte de Béatrice qui orienterait ainsi toute son œuvre, mais il est certain que sa conception de la cité est tributaire de la vie et de la mort de Béatrice : en effet, après la mort de la gentilissima la très noble, la très courtoise, Florence est veuve et Béatrice devient un nom commun Florence a perdu sa Béatrice écrit le poète.
La Vita Nuova, qui se distingue déjà du courant stilnoviste, se compose d'une trentaine de poèmes, des sonnets pour la plupart, qui brûlent d'une ardeur amoureuse et mystique à la fois. Quarante-deux chapitres en prose commentent les vers au fur et à mesure. Dante achève son œuvre par une annonce introduite après le dernier sonnet comme une vision paradisiaque. Il écrira quelque chose que jamais personne n'a écrit pour chanter la gloire de l'être-aimé. Peut-être pensait-il déjà à son chef-d'œuvre la Divine Comédie.

La dévotion amoureuse

Il ne s'agit pas d'un simple changement de style. Le passage de l'imploration insistante ou de la rhétorique impersonnelle du cœur à une poésie d'exaltation atteste la détermination de vivre un amour qui soit la preuve et le fruit d'une liberté vraie. La conversion à la louange ne marque pas seulement une nouvelle direction de nature thématique et stylistique : c'est l'indice d'une découverte psychologique qui seconde l'aspiration morale, et que celle-ci, à son tour, enrichit. Le sentiment intime de liberté, compris comme le refus d'une aliénation étroitement passionnelle et la justification de sa dignité intérieure, que Dante avait d'abord escompté de la « très noble vertu » émanant du salut de Béatrice, il l'attend désormais des paroles de gloire qu'il adresse à la gentilissima, c'est-à-dire de la célébration assidue des perfections que l'amour lui fait découvrir en elle ; là réside l'essentiel, qui fait que cet amour est son amour, et qui ne peut lui être ôté. C'est, longtemps avant Stendhal, la cristallisation mise au cœur de l'authenticité amoureuse ; c'est également l'esquisse d'un programme de libération hors des contingences qui avaient compromis le bonheur d'aimer dans l'affaire des femmes-écrans, après la réaction de Béatrice offensée par des rumeurs cancanières. Se plaindre de cette réaction signifierait pour Dante laisser son amour à la merci des malentendus, l'exposer à des faits ou des propos indépendants de son libre vouloir, au lieu que l'exaltante accumulation en sa conscience des innombrables sujets d'aimer Béatrice que son amour lui dicte est l'acte probant de sa liberté souveraine. Toute problématique du sentiment cessant, la dévotion amoureuse est perçue comme un bonheur achevé, effet d'une passion qui se rend heureuse et se voit justifiée en se délivrant de tout ce qui ne dépend pas d'elle. Il n'est plus besoin de réciprocité certaine ni d'acquiescement courtois. Du coup s'évanouit le langage amoureux traditionnel de la victoire ou de la défaite, de la conquête ou de l'abandon.
Le poète explorait cette terre nouvelle de l'amour quand Béatrice mourut, à l'âge de vingt-quatre ans. Sa douleur lui révéla que les perfections dont se nourrissait son amour, loin de se muer en abstractions invulnérables, n'avaient pas cessé d'être pour lui des qualités de la vie sensible de la gentilissima. De cette douleur va naître une pitié de soi, qui conduira Dante à trop se réjouir de voir une dame jeune et belle, émue de compassion pour lui ; mais une vision lui représentera bientôt Béatrice telle qu'elle lui était apparue dans son enfance, et il n'en faudra pas davantage, à en croire le récit de la Vita nova, pour le détourner de la tentation. Le petit livre prend fin sur un sonnet et un chapitre en prose, où il est permis de discerner la première idée de la grande œuvre où Dante dira un jour de Béatrice ce qui jamais ne fut dit d'aucune femme.

Un florentin engagé

Dante joue un rôle très actif dans la vie politique de Florence. Dans les troubles qui agitent alors l'Italie, Dante est un guelfe ardent : il se signale dans plusieurs expéditions contre les gibelins d'Arezzo, de Bologne et de Pise, et contribue beaucoup par sa valeur à la victoire de Campaldino 1289, remportée sur ceux d'Arezzo, ainsi qu'à la prise du château de Caprona, enlevé aux Pisans 1290.
Il remplit avec succès un grand nombre de missions politiques et est nommé prieur de Florence en 1300, c'est-à-dire qu'il devient un des magistrats suprêmes de l'exécutif. Mais les guelfes, qui dominent à Florence, se sont divisés en deux factions : les Noirs, favorables à la politique papale de Boniface VIII, et les Blancs, partisans d'une plus grande autonomie de la ville. En 1300, le pape Boniface VIII revendique le vicariat impérial sur les communes toscanes. À partir de ce moment-là, Dante s'engage de plus en plus fermement du côté des guelfes blancs, c'est-à-dire contre la politique d'ingérence du pape. En octobre 1301, membre du Conseil des cents, il se rend à Rome pour tenter une ultime démarche de conciliation. Pendant ce temps, Charles de Valois, représentant du pape, se rend à Florence et s'empare de la ville avec l'aide des guelfes noirs triomphants. Les procès commencent. Dante apprend sur le chemin du retour qu'il est condamné pour concussion, gains illicites et insoumission au pape et à Charles de Valois. Il refuse de se présenter en accusé. Un deuxième procès, instruit le 10 mars 1302 par le podestat Cante de' Gabrielli da Gubbio, le condamne au bûcher. Tous ses biens sont confisqués, il est exilé avec d'autres guelfes blancs et ne reviendra jamais à Florence. Le décret de bannissement de Dante de la ville de Florence ne sera d’ailleurs révoqué qu’en 2008.

Les consolations du savoir, et d'autres

Où cesse le témoignage de la Vita nova commence celui, encore moins documentaire, des Rime, c'est-à-dire de la somme, variable suivant les éditeurs, des poésies éparses qu'on peut attribuer à Dante, 54 certaines, de 20 à 27 d'attribution douteuse. C'est dans une part de ce corpus qu'on cherche volontiers les traces de l'égarement avoué plus tard au début de l'Enfer et à la fin du Purgatoire : un égarement qui aurait entraîné Dante aussi bien vers de fausses conceptions philosophiques que vers les sollicitations de l'amour charnel et des plaisirs vulgaires.
Le plus assuré est qu'entre la mort de Béatrice et les premières années de l'exil Dante s'adonna intensément à l'étude de la philosophie, terme qui désigne sous sa plume l'ensemble de la science profane ; qu'il composa des poésies d'amour d'où le style de la louange est bien absent, et le souvenir de Béatrice plus encore ; qu'il échangea des vers de nature diverse avec plusieurs poètes de son temps ; enfin qu'il se mêla activement, à partir de 1295 au moins, à la vie politique de sa cité.
Parmi les pièces lyriques qui semblent appartenir à cette période, les poésies de la pierre, rime petrose méritent une mention particulière. Le premier motif qui s'y déploie est celui d'une passion née au cœur de l'hiver, à contre-saison, quasiment contre la loi de nature, d'une ardeur inquiétante et comme exaspérée au milieu d'un monde assombri et glacé. Cet appétit d'amour sert de support à une suite de descriptions systématiques du paysage hivernal, souvent rendues plus insistantes par la répétition à la rime d'un nombre limité de mots : extension thématique et virtuosité prosodique s'y conjuguent comme les signes avant-coureurs d'une entreprise poétique autrement vaste et difficile, vers laquelle Dante paraît s'acheminer alors par plusieurs voies.
Une de ces voies est la fréquentation des « écoles des religieux et des disputes des philosophes, pour reprendre ses propres termes, accompagnée de la lecture de plusieurs auteurs latins que laisse déjà deviner dans ses derniers chapitres la prose de la Vita nova. Dans le traité du Convivio Le Banquet, commencé vraisemblablement en 1303-1304 et interrompu à la fin du IVe livre l'ouvrage devait en compter 15, Dante fera de ce noviciat philosophique un remède à la douleur où la mort de Béatrice l'avait plongé ; mais, à son témoignage même, il se prit bientôt pour la science scolastique et la poésie des Anciens d'une passion dont la vertu consolatrice n'était plus la seule raison. Cette passion du savoir, d'un savoir total, ne le quittera plus : elle se retrouve aussi bien dans les chansons doctrinales du Convivio et les longs commentaires qui y font suite que dans plusieurs poésies allégoriques des Rime, dans l'essai linguistique en latin De vulgari eloquentia, entrepris et laissé en suspens au cours des premières années de l'exil, dans le traité politique De monarchia, vraisemblablement écrit, en latin également, autour de 1311, pour soutenir la cause de l'empereur contre les prétentions temporelles de la papauté, dans les épîtres latines, elles aussi d'objet politique, dans la dissertation de physique du globe Quaestio de aqua et terra 1320, dans les églogues latines 1319-1320 et enfin, il va sans dire, dans le trésor de science offert par la Comédie.

L'exil

Une autre sorte de préparation, non moins passionnée et plus déchirante, à la grande œuvre allait lui venir d'où il ne l'attendait sans doute guère en 1293, l'année où des ordonnances de justice, promulguées à Florence, retiraient aux nobles le droit de participer aux affaires publiques. Ce droit ne fut restitué, deux ans plus tard, qu'à ceux qui renieraient pratiquement leur rang en s'inscrivant dans une corporation professionnelle. C'est ce que fit Dante, admis dans l'art des médecins et apothicaires, qui était aussi celui de la librairie, avec la mention de poète... De la fin de 1295 à l'automne de 1301, on suit sa trace dans des procès-verbaux de commissions et de magistratures communales. Cependant, la lutte fait rage entre Blancs et Noirs. Dante est en 1300 du nombre des six prieurs, chargés de l'autorité exécutive, qui tentent vainement d'apaiser le conflit en proscrivant les chefs des deux partis. Comme le pape Boniface VIII intrigue avec acharnement en faveur des Noirs, trois émissaires lui sont dépêchés en 1301 par les Blancs au pouvoir. Dante est l'un d'eux. Il n'a pas regagné Florence que les Noirs, qui viennent de s'en rendre maîtres, le bannissent, le 27 janvier 1302, du chef de prévarication ; six semaines plus tard, la condamnation est répétée et aggravée par une sentence qui le voue au bûcher s'il vient à être pris sur le territoire de la commune. Le sentiment d'avoir été indignement joué par Boniface VIII, qui l'avait retenu à Rome après avoir renvoyé les deux autres émissaires, ne l'abandonnera plus jusqu'à sa mort, survenue à Ravenne le 13 septembre 1321 : d'où la véhémence qu'il ne cessera de manifester dans la Comédie contre le pape lui-même et la curie pontificale tout entière.
Dans les premiers temps de l'exil, Dante songe à assiéger la ville, aux côtés d'autres exilés guelfes blancs ou gibelins. Mais il y renonce bientôt et se met à errer de ville en ville, luttant contre la misère, cherchant protection auprès des cours de l'Italie du nord : Forlì, Vérone, Sienne, Mulazzo ou encore Arezzo. En juillet 1306, il se trouve à Padoue et en octobre de la même année à Château-Neuf sur la Magra. Il vient passer quelque temps à Paris, où il fréquente l'université et s'arrête finalement à Ravenne chez le podestat Guido Novello da Polenta, où il meurt de la malaria dans la nuit du 13 au 14 septembre 1321, après avoir fait de vains efforts pour rentrer dans sa patrie.

La Divine Comédie

Nul ne met plus en doute que la Comédie à laquelle l'admiration de la postérité ajouta l'épithète divine, et dont le titre définit, suivant les catégories littéraires d'alors, un style moins noble et soutenu que celui de la tragédie, dont le modèle est l'Énéide de Virgile, ait été composée tout entière pendant l'exil de Dante. L'odyssée qu'elle conte est celle du poète lui-même, perdu au milieu du chemin de la vie dans la forêt obscure du péché, sauvé du péril par l'intercession de la bienheureuse Béatrice, et accomplissant un pèlerinage salvateur dans l'autre monde, sous la conduite de Virgile d'abord Enfer et Purgatoire, puis de Béatrice elle-même Paradis.
Commencée sous le trinôme dominant de la philosophie, personnifiée par Virgile, de l'amour, dont les limites contraires, successivement expérimentées par Dante au temps de la louange et à l'époque des poésies de la pierre, reparaissent, d'une part, avec l'intervention de Béatrice au chant II de l'Enfer et, d'autre part, avec le célèbre épisode de passion sans frein dont l'héroïne est, au chant V, Françoise de Rimini, enfin de l'ardeur politique en quête de justifications idéologiques et morales, la Comédie s'achève après l'intégration absolue du savoir philosophique dans la vérité de Dieu, l'élévation de l'amour, plus que jamais pierre de touche de la liberté, au rang de principe de tout bien et de tout mal, la résolution des problèmes politiques par la doctrine de la légitimité universelle et éternelle de l'Empire, assise à la fois sur les conclusions de la philosophie, les desseins révélés de Dieu et le terme que ces desseins laissent voir dans l'histoire du monde futur.
Cette structure démonstrative n'est pas la patiente application d'un programme arrêté d'avance point par point. La composition du poème, qui n'a pris fin que peu de temps avant la mort de Dante, s'est échelonnée sur quinze ans et plus. Sans vouloir réduire la Comédie à une œuvre en chronique, tributaire des événements survenus dans cet intervalle, il est clair, à de nombreux indices, que des circonstances biographiques et historiques toutes fraîches en ont alimenté l'inspiration. La netteté architecturale du poème ne doit pas donner le change : il ne s'agit pas d'un plan agrandi au pantographe, ni d'un édifice où tout est calculé au départ. La Comédie forme un récit vivant qui absorbe et renvoie à tout instant le dernier vécu, ne se refusant pas les feintes prophéties quand l'urgence polémique ou lyrique veut qu'il soit parlé de faits survenus depuis 1300, date fictive du voyage dans l'au-delà. Dante y est continuellement présent, non comme un auteur qui parcourrait par la mémoire une époque révolue de sa vie, mais comme un poète instructeur qui vit à la fois sa création et les raisons permanentes d'où elle naît, toujours rallumées et pressantes dans le monde qui vit mal.
Il est le sujet de son poème, il n'en est pas la matière. Cette matière, c'est, cas unique dans la littérature de tous les temps, l'univers saisi dans sa totalité, de l'infime à l'incommensurable, du naturel le plus commun, voire le plus trivial, au surnaturel le moins imaginable. Cette matière, en un mot, c'est le tout.
L'itinéraire que dessine le parcours peut n'être qu'une coupe verticale allant de la plus basse extrémité de l'univers à la plus haute, tout vient s'y rassembler. Entre le centre de la Terre, où Lucifer, dans sa ténébreuse prison de glace, occupe la pointe de l'immense excavation en cône renversé qui contient l'Enfer et l'Empyrée, où Dieu est perçu comme un océan de lumière, ce que Dante ne peut faire affluer sous son regard vient s'agréger massivement au récit directeur par l'inépuisable jeu du souvenir et de la métaphore. Où l'expérience fait défaut, l'imagination la plus prodigieuse prend la relève et crée tout à la juste mesure, dérisoire ou colossale, que requiert la dimension de l'épisode ou du décor. Où manque le mot, Dante le façonne, et il le léguera, pour longtemps parfois, à une langue dont il est à la fois le premier grand artiste et, pour une large part, le fondateur en fait d'expression littéraire.

Le monde du poème

Un ordre arithmétique
Donner une image, même schématique, du monde de la Comédie est ici chose impossible. À peine peut-on esquisser l'ordre qui préside à la description des trois royaumes de la damnation, de la pénitence et de la béatitude. Les damnés se distribuent d'abord suivant la nomenclature grégorienne des péchés capitaux, mais, signe peut-être d'une interruption suivie d'un changement de programme dans la composition du poème, les deux derniers péchés, à savoir l'envie et l'orgueil, cèdent la place à une répartition plus complexe qui occupe plus des deux tiers des chants de l'Enfer. Aux termes de ce classement, fondé sur la morale d'Aristote, les péchés passés précédemment en revue après le cercle des Limbes, la luxure, la gourmandise, l'avarice et la prodigalité, la colère et la paresse entrent dans la catégorie de l'incontinence, qui est la moins grave des trois dispositions vicieuses de l'âme, les deux autres étant la violence et la fraude. La violence est punie au 7e cercle, subdivisé en 3 zones renfermant 5 variétés, la fraude au 8e, subdivisé en 10 fosses dont certaines présentent également des distinctions ; la trahison, enfin, fournit un 9e cercle, subdivisé en 4 zones. Aux 9 cercles de l'Enfer correspondent, sur la montagne du Purgatoire, qui s'élève à l'antipode de Jérusalem, au milieu de la mer inconnue, 9 régions : l'Antipurgatoire, lieu d'attente où s'expie la négligence tant politique que religieuse, 7 terrasses réservées aux péchés capitaux et le Paradis terrestre au sommet. De même, le Paradis offre 9 sphères concentriques étagées autour de la Terre, les âmes des bienheureux apparaissant dans l'une ou l'autre à Dante et à Béatrice suivant le mérite principal qui leur a ouvert le chemin des cieux.
On relèverait bien d'autres homologies et symétries entre les trois sections de la Comédie et à l'intérieur de chacune d'elles. Mais ce parti d'ordre arithmétique et rationnel n'est jamais contraignant, en ce qu'il ne détermine nulle part les limites d'une scène, d'un exposé ou d'un épisode : il en est de quelques vers alors que tel d'entre eux tient trois chants entiers Paradis, XV à XVII, les uns s'achèvent avec le chant, d'autres se prolongent dans le suivant ou s'interrompent pour reprendre plus loin. Partout le mouvement inégal et inopiné de la vie se répand dans les harmonies d'une architecture aussi gigantesque que rigoureuse.

Un langage concret

Grandiose jusqu'à atteindre, surtout dans le Paradis, les extrêmes frontières, signifiées avec une extraordinaire force d'évidence poétique, de l'exprimable et du concevable, la vision de Dante se traduit dans un langage concret, intensément figuratif, par lequel le didactisme scientifique, moral, politique ou religieux se revêt d'un inoubliable relief. Cela n'est pas seulement vrai de l'Enfer, où défilent les épisodes, entre tous célèbres, de Françoise de Rimini V, de Farinata X, de Pierre des Vignes XIII, de Brunet Latin XV, des simoniaques XIX, des prévaricateurs et de leurs diables XXI-XXII, d'Ulysse XXVI, de Guido da Montefeltro XXVIII, de Bertrand de Born XXVIII, d'Hugolin XXXII ; ce l'est également, et le pouvoir d'émotion n'y est pas moindre, des grands moments du Purgatoire avec Caton d'Utique I, Manfred (III), les récits de mort violente du chant V, la grande invective politique du chant VI, la féroce description morale de la vallée de l'Arno XIV, le réquisitoire d'Hugues Capet contre la monarchie française XX, la réapparition de Béatrice au Paradis terrestre ; ce l'est, enfin, des principaux épisodes du Paradis, ceux de Justinien et de Romieu de Villeneuve VI, de Charles Martel VIII, de Cunizza da Romano et de Folquet de Marseille IX, suivis de l'éloge de saint François et de saint Dominique aboutissant à l'âpre dénonciation de leurs disciples dégénérés XI-XII, de la rencontre du poète avec son trisaïeul Cacciaguida XV-XVII, de la vision colossale de l'aigle céleste d'où part une accusation véhémente contre la corruption et le cynisme de la curie apostolique XVIII-XX, accusation que feront retentir à nouveau dans le Ciel saint Pierre Damien XXI, saint Benoît XXI et saint Pierre lui-même XXVII.
Ces passages illustres sont en majeure part engagés. Il en est peu qui soient dénués de rapport avec la réalité politique contemporaine, qu'il s'agisse de luttes communales, de conflits dynastiques, des faiblesses et compromissions de l'Église, dévoyée par ses ambitions temporelles, de l'infructueux essai de restauration du pouvoir impérial en Italie tenté par Henri VII de Luxembourg et soutenu par le poète avec la plus énergique ferveur. À mesure que la Comédie avance, l'horizon politique s'élargit de Florence à la Toscane, de la Toscane à l'Italie, de l'Italie à l'Europe, de l'Europe à la Terre entière.

La voie de l'universel

Même par cette amplification de la vision historiale, chargée de passion et d'espoir et poétiquement transcendée par son inscription dans l'éternel divin, le poème tend de plus en plus à faire coïncider sa matière avec l'universel, la somme de l'advenu, du connaissable et du possible. Mais Dante ne s'efface jamais derrière l'inépuisable flux de ce qu'il évoque ou enseigne. Non qu'il parle de lui avec l'intérêt d'un mémorialiste : bien que tout le poème soit écrit à la première personne, Dante ne livre nulle part le nom de sa famille, de son père, de sa mère, de ses enfants. Tout ce qu'on peut apprendre de sa lignée est repoussé dans un temps lointain, quasiment mythique, celui de son trisaïeul mort en combattant les Infidèles dans la milice d'un empereur. La vanité de l'autobiographie lui reste étrangère. Il ne fait compter son personnage que pour ce qu'il offre d'exemplaire dans le sens de l'erreur ou de la vérité, de la faiblesse ou de la force, du péché ou du salut de tous. Les traits conférés à sa personne sont ceux, et non d'autres, qui la rendent hautement représentative de l'humanité entière en quête de bonheur terrestre – car une des fins assignées à l'homme, lit-on dans Il Convivio, est d'être heureux dès cette vie – et de salut dans l'autre monde.
Il se fait maître et prophète dans l'acte de sa création poétique, au milieu des morts ranimés par son verbe comme des vivants qu'il appelle autour de lui, tout en se livrant lui-même comme sa première créature, un moment aveuglée par la débilité morale et l'ignorance. Là encore, une totalité se constitue, en ce que la leçon impartie aux autres est justement celle dont le poète a lui-même besoin pour se sauver. Dante reste ainsi, d'un bout à l'autre de son œuvre, l'image de la Chrétienté mise en péril mais rachetable : il est en somme, à tout instant, lui-même et chacun.
Le cours du grand poème, avec ses 100 chants et ses 14 229 vers, suit la conjonction de son destin personnel, élevé à un sens exemplaire qui le convertit en figure de la destinée de l'homme chrétien, et d'une représentation historiale qui intègre dans le sort présent de ce dernier le chemin précédemment accompli par toute la famille humaine, de sorte qu'une perspective diachronique, remontant de l'actualité la plus brûlante jusqu'aux origines des sociétés, s'ouvre auprès du témoignage synchronique de l'immuable vouloir divin. L'histoire du monde est celle d'une liberté graduellement conquise, comme Dieu l'a voulu, par l'effet de la sagesse des premiers législateurs ; par la connaissance rationnelle des lois morales dont l'honneur revient à la philosophie grecque ; par l'instauration d'un ordre politique universel fondé sur la justice et la charité dont la Terre est redevable aux Romains ; enfin par la Révélation chrétienne qui achève et rend manifeste le pouvoir – et le devoir – de liberté donné à l'homme par Dieu. Ainsi se conclut dans le poème, par des certitudes historiales, la quête inaugurée jadis à travers les impulsions du sentiment amoureux.

La poésie de Dante

Mais plus sensible que toutes est l'amplification résolue qui, après la force pathétique et l'intensité expressionniste de l'Enfer, s'accentue avec l'émotion plus élégiaque et plus pénétrante du Purgatoire et aboutit au miraculeux triomphe de l'imaginaire dans le Paradis. Des trois cantiques, c'est l'Enfer qui est le plus connu, le plus populaire peut-on dire : le goût du pittoresque, répandu par la critique romantique, y est pour beaucoup. Dante avait pourtant la conviction, maintes fois affirmée dans son poème, qu'en s'élevant d'un royaume à l'autre, il élevait chaque fois sa poésie par un dépassement de niveau qui la rendait digne d'une matière sans cesse plus haute. À six siècles et demi de distance, rien n'oblige, certes, à partager cette vue, si assurée qu'elle soit pour le poète. Quiconque, cependant, veut pénétrer dans le monde de la Comédie doit refuser l'échelle, éliminatoire dans ses conséquences de fait, qui met telle section au-dessus de l'autre ou ramène la Comédie à un chapelet d'épisodes plus ou moins beaux.
Ce monde apparaît peut-être comme un monde de jadis par son contenu historique et doctrinal, mais il s'avère étonnamment actuel par sa substance morale, son angoissante incertitude au bord du futur, porteur pour Dante d'une prochaine fin des temps, par la dimension planétaire où il se déploie, par le jaillissement d'un langage poétique de compréhension illimitée, dont l'exacte discipline, celle des tercets enchaînés, n'entrave jamais le pouvoir d'invention. Mais la Comédie n'est vraiment d'aujourd'hui et de toujours que prise dans son ensemble. Rien ne l'archaïse autant que la glane des épisodes pour morceaux choisis. On ne peut entrer que totalement dans le poème le plus total qui ait jamais été écrit. Ce n'est qu'en l'embrassant en son entier, par une lecture qui ne s'arrête pas aux moindres détails d'époque, qu'on peut y percevoir tout à fait la puissance et le prix de la poésie de l'ineffable auprès de celle du concret, saisi avec le plus violent réalisme, de la poésie aussi des désespoirs sans fin, des déchirements de l'âme, des attentes anxieuses, des grandes espérances, des allégresses surhumaines, de la poésie, enfin, qui se dégage d'une participation morale passionnée, fruit d'une bouleversante expérience vécue, et non simple estimation dogmatique des actes de la vie humaine.

C'est pourquoi le Paradis ne doit pas être considéré seulement comme la troisième section du poème, mais comme sa conclusion. Sans doute, les exposés théologiques ou scientifiques y sont fréquents, mais non au point d'en constituer la majeure part ou l'essentiel. Et la poésie n'y sombre pas, quoi qu'ait écrit Benedetto Croce, à moins qu'on ne refuse le titre de poésie à ce qui déserte l'évidence pour communiquer ce que nul autre moyen d'expression ne peut signifier pleinement. C'est où Dante affronte l'indicible qu'il atteint le sommet de son art, lorsque, se disant en présence de l'inexprimable, il convertit son aveu d'impuissance en un prodige de poésie, qui ouvre justement sur l'inexprimable les perspectives infinies que son imagination pressent. Et de tels aveux s'ordonnent eux-mêmes en une suite de dépassements multiplicateurs, de plongées de plus en plus profondes dans l'immensité des mystères célestes, jusqu'au moment où le don de vision et de langage du poète, si haut soit-il, s'abîme extatiquement en Dieu, au sein de cet amour qui mène le soleil et toutes les étoiles .
Depuis six siècles et plus que la Comédie est lue, commentée, explorée, exploitée comme une mine inépuisable de controverses, la somme des études qui forment la dantologie est proprement colossale. On ne saurait faire le compte de toutes les interprétations, thèses, discussions et disputes auxquelles Dante a donné lieu. De nos jours, abstraction faite des travaux de pure érudition et, bien entendu, des hypothèses de caractère ésotérique, deux lignes principales d'interprétation se dessinent : celle qui, considérant avant tout Dante comme un poète catholique, tend à expliquer son œuvre par la cohérence absolue de sa foi, et celle qui, faisant leur part à des influences culturelles et à des mouvements passionnels relativement indépendants de la vision catholique du monde et de la vie, préfère entendre cette œuvre comme le témoignage d'un siècle sollicité par des appels hétérogènes, parfois hétérodoxes, et la création d'une conscience qui ne fut pas insensible à tous ces appels. On trouve de part et d'autre des arguments historicistes et des raisons d'ordre idéologique ou poétique.

Son tombeau

Son tombeau, qui date de 1780, commandé par le cardinal légat Luigi Valenti Gonzaga, se trouve à Ravenne, via Dante Alighieri en bordure du couvent franciscain, au centre historique de la ville. Encore aujourd'hui, les Florentins voudraient bien récupérer son corps pour le placer dans un sarcophage prévu dans son cénotaphe qu'on peut voir, élevé par Luigi de Cambray Digny avec les statues de Stefano Ricci, dans la nef de la basilique Santa Croce de Florence, mais Ravenne refuse toujours de restituer à cette ville les restes d'un personnage qu'elle a banni.

Œuvres Les traités

De vulgari eloquenti
De vulgari eloquentia.
Les années de l'exil sont pour Dante une période d'intense activité intellectuelle. En 1303, il se penche sur la question de la langue vulgaire et il en fait l'objet d'un traité en latin : De vulgari eloquentia. Le thème central de l'œuvre est l'éloquence de la langue vulgaire: il tente de trouver un vulgaire illustre, digne d'assumer les caractères de langue littéraire.
Ce traité assume une grande importance comme traité de stylistique et de métrique. Selon le projet originaire, ce traité aurait dû être divisé en 4 livres, mais le travail de Dante s'achève au chapitre XIV du livre II. Le premier livre est consacré à l'origine des langues, puis à l'analyse des différents dialectes italiens. Dante arrive à la conclusion qu'aucune langue vulgaire n'est supérieure à une autre et donc susceptible de s'imposer. Il met donc son espoir dans la constitution d'une langue vulgaire unitaire qui pourrait être répandue dans toute la péninsule italienne. Dans le deuxième livre, Dante montre qu'une langue vulgaire mais soignée peut être utilisée pour les plus nobles sujets, et peut même s'appliquer au style tragique. Dante définit comme vulgaire la langue que l'enfant apprend de sa nourrice, pendant que la grammaire c'est-à-dire le latin est une langue immuable et artificielle. Pour cela, la langue vulgaire doit être considérée comme la plus noble.

Il Convivio

Il apparaît qu'en 1305 Dante cesse la rédaction du De vulgari eloquentia sans l'avoir achevé, puisqu'il n'a écrit que deux livres sur les quatre initialement prévus. Il semble qu'il mette alors en pratique ses idées puisqu'il se lance dans la rédaction d'une œuvre monumentale en toscan : le Convivio. Il y aborde les sujets habituellement traités en latin tels que : les hiérarchies angéliques, l'éloge de la philosophie et de la science comme voie de l'épanouissement de l'homme, l'exaltation de la noblesse comme valeur intellectuelle et morale conquise par l'individu. Il semble que Dante se donne pour mission d'ouvrir les portes de la culture et de la science antique et contemporaine au plus grand nombre. Cela dit, certains passages du Convivio visent à défendre l'auteur des accusations portées contre lui. Il dit son amertume d'avoir été rejeté par Florence, sa ville natale qui l'a élevé en son sein. Le Convivio devait initialement comporter quinze traités, mais seuls les quatre premiers seront achevés.

De Monarchia

Dante revient au latin pour exprimer ses opinions politiques dans son traité De Monarchia, rédigé entre 1313 et 1318. C'est peut-être le décès d'Henri VII en 1313 qui lui donnera l'idée de ce nouveau traité. En effet, avec la mort du monarque disparaissent tous les espoirs de Dante de voir un jour l'autorité impériale restaurée sur la péninsule, au détriment de celle du pape. Dans le premier livre du traité, Dante fait l'éloge de la monarchie universelle comme système politique idéal pour garantir la justice et la paix et, par conséquent, le bonheur des hommes. Le deuxième livre vise à montrer que c'est le peuple romain qui doit posséder l'autorité suprême, car il est héritier de l'Empire romain selon le droit, c'est-à-dire selon la volonté de Dieu, et non seulement selon la force. Enfin le troisième et dernier livre traite des rapports entre l'empereur et le pape, tous les deux tirent leur autorité de Dieu, mais chacun doit l'exercer dans son propre champ de souveraineté : le domaine spirituel pour le pape et le domaine temporel pour l'empereur. Le traité est jugé hérétique et sera par la suite mis à l'index jusqu'en 1881.
Dante est également l'auteur probable de Quaestio de aqua et terra, un court traité portant sur les positions respectives des sphères de l'eau et de la terre, qui vise à prouver que l'eau n'est nulle part plus haute que les terres émergées.
En dehors des traités, il nous est parvenu de lui deux églogues en latin construites à la manière de Virgile dont il est, depuis sa jeunesse, un fervent admirateur. Ces textes sont des réponses adressées à Giovanni del Virgilio qui enseigne alors la rhétorique à l'université de Bologne et qui reproche à Dante d'avoir écrit la Divine Comédie en toscan plutôt qu'en latin.

Une expérience poétique originale

Le recueil des Rimes qui réunit 54 pièces est un véritable lieu d'expérimentation poétique. Bien que le rassemblement et l'organisation de ces textes soit postérieur à Dante, il est probable qu'il soit l'auteur de la majeure partie des poésies. Parmi ces expérimentations, on peut retenir rime petrose qui regroupe deux chansons qui font le portrait d'une femme au cœur de pierre et qui ne sont pas sans rappeler la poésie des troubadours provençaux.

La Divine Comédie

Dante et Virgile en Enfer 1850, William Bouguereau, Musée d'Orsay, Paris.
Dante commence la rédaction de la Divine Comédie dès 1306 et la poursuivra vraisemblablement jusqu'à sa mort. L'œuvre initiale portait simplement le nom de « Comedia », mais par la suite les principaux commentateurs (en particulier Boccace) et les éditions modernes du texte lui ont adjoint le qualificatif de « divina ». L'œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l'invite à pénétrer dans le monde de l'au-delà. Dante le suit et c'est par la visite de l'enfer que commence son périple, suivra le purgatoire et enfin le paradis. Il faudra à Dante toute la semaine sainte de l'année 1300 pour effectuer la totalité de ce voyage. Guidé par Virgile, il descend d'abord à travers les neuf cercles de l'enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu'au paradis terrestre et enfin s'élève dans les neuf sphères concentriques du paradis. Virgile lui servira de guide jusqu'à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue du Christ, il n'a pas pu bénéficier du sacrifice du messie. C'est donc Beatrice Portinari, sa muse, qui prend le relais et qui va guider Dante dans l'Empyrée. Elle lui ouvrira la porte du salut, puis saint Bernard conduira le narrateur dans la Rose céleste jusqu'à la vision suprême.
Le récit, rédigé à la première personne, est un véritable voyage initiatique. Au cours de son périple, Dante va rencontrer une centaine de personnalités, depuis les grandes figures mythiques de l'antiquité comme les philosophes, jusqu'aux personnalités locales contemporaines de Dante. Cette œuvre monumentale offre ainsi de nombreuses lectures différentes ; elle est à la fois le récit du parcours personnel de Dante, un manuel théologique chrétien de description de l'au-delà, un roman à valeur éthique et morale ou encore une réflexion sur la recherche du salut éternel. Une partie du génie de Dante réside en ce savant mélange de lieux imaginaires et d'expériences concrètes. Bien que l'action se situe dans un univers métaphysique en un sens, Dante sait décrire les lieux avec force détails et leur donne beaucoup de réalisme en les peuplant de toutes ces figures célèbres ou anonymes.

Publications

La Divine Comédie (titre original Comedia : « Comédie » 1472, posthume, qui ne sera appelée Divina Commedia : « Divine Comédie », qu'à partir de l'édition de 1555) :
L'Enfer achevé en 1314
Le Purgatoire 1316
Le Paradis 1321
Des traités :
De vulgari eloquentia 1303-1304 inachevé
De la monarchie (De monarchia 1313-1318 ouvrage où il se montre favorable à l'empereur et qui fut condamné à Rome
Le Banquet Il Convivio 1304-1307
Des poésies lyriques
Un prosimètre mélange de prose et vers: la Vita nova 1293-1295. Ed. critique bilingue J.Ch. Vegliante, Garnier 2011.

Éditions italiennes

Les œuvres de Dante ont été réunies par Cristoforo Zapata de Cisneros, chez Antonio Zatta, Venise, 1757, 5 volumes in-4.

Traductions en français

Le premier auteur français à mentionner Dante est Philippe de Mézières, dans son œuvre allégorique le Songe du vieil pèlerin, rédigée en 1389. Voir dans le livre I, au chapitre 396.
De Monarchia, par Sébastien Rhéal 1855.
Œuvres complètes, traduites et commentées par André Pézard, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1965.
La Comédie (Enfer, Purgatoire, Paradis - et Postface), éd. bilingue par Jean-Charles Vegliante, Paris, Imprimerie Nationale, 1996-2007. Nouvelle éd. La Comédie - Poème sacré, Paris, Poésie/Gallimard, 2012 (poche bilingue, 2014 2).
Vita Nova, traduction de Georges Nicole, postface et notes de Joël Gayraud, éd. Mille et une nuits, Paris, 1995. Vie nouvelle, éd. critique bilingue de Jean-Charles Vegliante, Garnier classiques, 2011
Vingt poèmes, choix, traduction de l'italien et présentation par Armand Farrachi, Éditions de la Différence, coll. Orphée , Paris, 1994
Dante La divine comédie : Manuscrit du xve siècle de la Bibliothèque Marciana de Venise, commenté par Sergio Samek-Ludovici récits de Nino Ravenna, traduit par B Soulié;

Postérité littéraire

L'étude des écrits de Dante se nomme la Dantologie.
Dante a inspiré de nombreux écrivains, notamment Honoré de Balzac, qui lui rend hommage et qui cite son œuvre dans La Comédie humaine dont le titre est une référence à la Divine Comédie. Il le cite aussi dans de nombreux romans :
" Cette Béatrix déjà devenue dans sa pensée ce qu'était Béatrix pour Dante, une éternelle statue de marbre aux mains de laquelle il suspendrait ses fleurs et ses couronnes " ou encore :
"Le visage glacé de madame d'Aiglemont était une de ces poésies terribles, une de ces faces répandues par milliers dans la Divine Comédie de Dante Alighieri."
En 2010, Marc-Édouard Nabe publie son roman L'Homme qui arrêta d'écrire, transposition intégrale et particulièrement fidèle de la Divine Comédie dans le Paris des années 20009. Le roman arrive en finale pour le prix Renaudot.
Le pape Benoît XV lui consacre sa onzième encyclique, In Praeclara Summorum, publiée le 30 avril 1921 à l'occasion du sixième centenaire de sa mort.

Peinture

Le plus ancien portrait de Dante, attribué à Jacopo di Cione, palais de l'Art des Juges et Notaires, Florence
Portrait de Dante 1465, Domenico di Michelino, cathédrale Santa Maria del Fiore, Florence.
La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux enfers 1822, Eugène Delacroix, Musée du Louvre, Paris.

Cinéma

Outre les adaptations au cinéma de son œuvre littéraire (notamment la Divine Comédie), l'écrivain est représenté dans différents films :

1911 : L'Enfer, de Francesco Bertolini, Giuseppe De Liguoro et Adolfo Padovan, produit par Milano Film, joué par Salvatore Papa
1911 : L'Enfer, film italien de Giuseppe Berardi et Arturo Busnengo, produit par Helios Film
1913 : Dante et Béatrice (it), de Mario Caserini, joué par Oreste Grandi
1922 : Dante nella vita e nei tempi suoi (it), de Domenico Gaido, joué par Guido Maraffi
1924 : Dante's Inferno (it), de Henry Otto, joué par Lawson Butt

Jeux vidéo

1999 : Final Fantasy, développé par Square devenu depuis Square Enix : Dans Final Fantasy VIII, IX et X, l'attaque « Feu de l'enfer » de l'invocation Ifrit se nomme Divine Comédie en référence à son œuvre la Divine Comédie.
2001 : Devil May Cry, développé par Capcom Production Studio 4, édité par Capcom : Plusieurs personnages, lieux, armes et ennemies sont largement inspirés de la Divine Comédie.
2009 : Assassin's Creed II, développé par Ubisoft Montréal, et édité par Ubisoft : Il y sera présenté comme faisant partie de la confrérie des assassins dans le caveau Auditore.
2010 : Dante's Inferno, développé par Visceral Games, édité par Electronic Arts : Inspiré de son œuvre la Divine Comédie.

Numismatique

C'est le portrait de Dante par Raphaël qui a été retenu après un vote populaire pour figurer sur la face nationale italienne de la pièce de deux euros.

Liens

http://youtu.be/ZyQokV68moA La divine comédie par didier Ottaviani
http://www.ina.fr/video/CPC96007514/d ... divine-comedie-video.html I livre I jour
http://youtu.be/IWOeyPwH41w L'enfer de Dante
http://youtu.be/k1kbYmVzhAo La divine comédie


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Posté le : 13/09/2014 23:20
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Giovanni Domenico Cassini
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Le 14 septembre 1712 à Paris France meurt Giovanni Domenico Cassini,

connu en France sous le nom Jean-Dominique Cassini, dit Cassini né le 8 juin 1625 à Perinaldo en Italie, alors dans le Comté de Nice appartenant au Duché de Savoie astronome, ingénieur, naturalisé français en 1673. Il appartient à l'Institution de l'Observatoire de Paris à l'Université de Bologne. Il est diplômé du Collège des jésuites de Gênes, il doit sa renommée à la Division de Cassini, Ovale de Cassini.

En bref

De 1648 à 1669, il travaille à l'observatoire de Panzano aujourd'hui partie de Castelfranco Emilia et enseigne la géométrie euclidienne et l'astronomie de Ptolémée selon la doctrine de l'Église catholique à l'université de Bologne, où il remplace en 1650 Bonaventura Cavalieri. Il obtient bientôt une telle réputation que le sénat de Bologne et le pape le chargent de plusieurs missions scientifiques et politiques.
Attiré en France par Colbert en 1669, il s'y fait naturaliser et il est reçu membre de l'Académie des sciences fondée deux ans plus tôt. Il dirige, à la demande de Louis XIV, l'observatoire de Paris à partir de 1671.
Il participe à la découverte de la variation d'intensité de la pesanteur en fonction de la latitude au cours d'un voyage à Cayenne.
Il découvre la grande tache rouge de Jupiter en 1665, et détermine la même année la vitesse de rotation de Jupiter, Mars et Vénus. Il découvre également quatre satellites de Saturne, Japet en 1671, Rhéa en 1672, Téthys et Dioné en 1684, ainsi que la division de Cassini des anneaux de Saturne en 1675. En 1673, il fait la première mesure précise de la distance de la Terre au Soleil, grâce à la mesure de la parallaxe de Mars déduite des observations de Jean Richer à Cayenne.
En 1683, il détermine la parallaxe du Soleil. Vers 1690, il est le premier à observer la rotation différentielle dans l'atmosphère de Jupiter. Devenu aveugle en 1710, il meurt deux ans plus tard à Paris, le 14 septembre 1712.
Il publie de 1668 à 1693 les Éphémérides des satellites de Jupiter et rédige un grand nombre de mémoires, dont une partie a été réunie sous le titre d'Opera astronomico en 1728.
Jean-Dominique épouse Geneviève Delaistre, fille du lieutenant général de Clermont en Beauvaisis, et achète la terre de Thury Oise.
En 1701, il fait construire une résidence d'été au hameau de Fillerval à Thury-sous-Clermont


Sa vie.


Après de solides études de lettres, de théologie et de droit, une grande curiosité intellectuelle le pousse vers les mathématiques et l'astronomie. Un riche astronome amateur, le marquis Cornelio Malvasia 1603-1664, sénateur de Bologne, l'invite à venir travailler dans son observatoire.
En 1650, grâce à son protecteur, il est nommé professeur d'astronomie à l'université de Bologne. En 1663, il entre au service du pape. Sa notoriété franchit les frontières et, en 1669, à la demande de Colbert, il vient en France, pour participer aux travaux de la toute nouvelle Académie des sciences et organiser l'Observatoire de Paris, alors en construction.
Une fois l'établissement achevé, en 1671, et équipé, grâce à lui, de moyens importants pour l'époque, il en devient le directeur de fait et, malgré plusieurs rappels du pape, préfère rester en France. Observateur très actif, il va s'illustrer par de nombreuses découvertes concernant le Système solaire. Il met notamment en évidence quatre satellites de Saturne, dont il détermine les orbites Japet, 1671 ; Rhéa, 1672 ; Téthys et Dioné, 1684, ainsi qu'une division, qui porte à présent son nom dans l'anneau qui entoure la planète 1675.
Il s'attache aussi à poursuivre les observations des surfaces planétaires qu'il a entreprises avant son installation en France : dès 1665, il est parvenu à déterminer la période de rotation de Jupiter, dont il a aussi noté l'aplatissement aux pôles, et, en 1666, celle de Mars. Il dessine une grande carte de la Lune, achevée en 1679, qui restera sans rivale jusqu'à l'apparition de la photographie. En 1683, il participe à une nouvelle mesure d'un arc du méridien de Paris ; interrompus par la mort de Colbert, les travaux ne reprendront qu'en 1700 et seront menés à bien jusqu'à Perpignan.
Il explique aussi les librations de la Lune, découvre la lumière zodiacale et publie, en 1693, de nouvelles tables des satellites de Jupiter. Au début du XVIIIe s., Cassini Ier abandonne peu à peu ses activités. Devenu aveugle en 1710, il meurt deux ans plus tard, à Paris, et est inhumé à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, sa paroisse.
Jacques, dit Cassini II, Paris 1677-Thury, Oise, 1756.
Fils cadet de Cassini Ier, il s'oriente tout naturellement vers l'astronomie après des études à l'Observatoire même, au domicile familial, puis au collège Mazarin, et dès 1694 est admis comme élève à l'Académie des sciences. Associé très tôt aux travaux de son père, il l'accompagne dans ses voyages à travers l'Europe, au cours desquels il effectue des observations géodésiques ou astronomiques.
Il se lie d'amitié avec Isaac Newton, Edmond Halley, John Flamsteed, et est admis à la Royal Society ainsi qu'à l'Académie de Berlin. Ses travaux personnels en astronomie concernent principalement les planètes et leurs satellites, les comètes et les marées.
Mais il reste plus connu par ses travaux géodésiques. Cartésien convaincu, comme son père, il s'appuie sur les résultats de ses mesures d'un arc du méridien de Paris, dans un important mémoire intitulé De la grandeur et de la figure de la Terre 1722, pour rejeter l'hypothèse de l'aplatissement de la Terre aux pôles, défendue par les partisans de la théorie de l'attraction universelle de Newton.
Après 1740, comprenant l'inutilité de son opposition aux idées nouvelles, il abandonne progressivement son activité scientifique, laissant à son fils César François le soin de la poursuivre. Il meurt en 1756 des suites d'un accident de voiture en se rendant dans sa propriété et est inhumé dans l'église de Thury.
César François Cassini de Thury, dit Cassini III Thury 1714-Paris 1784.
Second fils de Cassini II, il étudie, lui aussi, au domicile familial de l'Observatoire de Paris. Sa carrière scientifique débute à l'époque où culmine en France le débat qui oppose les partisans de Descartes et ceux de Newton sur la forme de la Terre. Il va s'illustrer comme géodésien et cartographe. Après avoir participé aux opérations géodésiques de 1733-1734 entreprises par son père, il est admis à l'Académie des sciences en 1735. Les relevés cartographiques qu'il effectue en Flandre et dans les Pays-Bas en 1746-1747 sont très appréciés par Louis XV, qui lui confie ensuite la responsabilité d'établir une nouvelle carte de France.
L'entreprise débute en 1750, mais la publication ne sera achevée qu'en 1815. Cette carte de Cassini, à l'échelle d'une ligne pour 100 toises, 1/86 400, comportant 182 feuilles, sera l'ancêtre de la carte d'état-major.
En 1771, Cassini III devient le premier directeur en titre de l'Observatoire de Paris. Il meurt en 1784 de la petite vérole.
Jean Dominique de Cassini, dit Cassini IV Paris 1748-Thury 1845. Fils de Cassini III, il poursuit son œuvre.
Admis à l'Académie des sciences en 1770, il achève les travaux de la carte de France en 1787 et participe aux opérations géodésiques de raccordement des méridiens de Paris et de Greenwich. À la mort de son père, il devient officiellement directeur de l'Observatoire de Paris, dont il engage la restauration et la réorganisation. Foncièrement attaché à la monarchie, il se démet de ses fonctions en 1793 ; l'année suivante, après quelques mois d'emprisonnement, il se retire à Thury. Après la Révolution, maire, juge de paix, conseiller général, il sera pensionné et décoré par Napoléon, puis par Louis XVIII.

Les "Cassini"

La famille Cassini est une famille française représentée pendant quatre générations par des astronomes et des géodésiens.
Jean-Dominique Cassini est né à Perinaldo, dans le comté de Nice, en 1625 et mort à Paris en 1712. Enseignant en Italie, il vient en France à la demande de Colbert, s'y installe et se fait naturaliser. En 1669, il est reçu à l'Académie des sciences et Louis XIV, peu après (1672), le nomme directeur de l'Observatoire qu'il vient de créer. On lui doit l'établissement des lois de la rotation de la Lune sur elle-même, la découverte de deux satellites de Saturne, ainsi que de nombreuses études sur les planètes Jupiter, Mars et Vénus.

Son fils, Jacques Cassini, est né à Paris en 1677 et mort à Thury, dans le Beauvaisis, en 1756. Reçu à l'Académie des sciences en 1699, membre de la Royal Society, il s'intéresse d'une manière particulière à toutes les recherches ayant pour objet la représentation de la surface de la Terre. Il est considéré pour cette raison comme le fondateur de la cartographie topographique, dont les lois vont être établies d'une manière définitive par ses descendants.
Le fils de ce dernier, François Cassini de Thury, beaucoup plus connu sous son simple patronyme de Cassini, est né à Thury en 1714 et mort à Paris en 1784. Reçu à l'Académie des sciences en 1735, il est adjoint à l'abbé Nicolas Louis de La Caille lorsque celui-ci est chargé, en 1739, de la vérification de la méridienne de France ; Cassini publie, en 1744, le résultat de ses travaux. L'année suivante, lors de la campagne de Fontenoy, il lève, avec l'aide d'un certain nombre d'ingénieurs géographes, une carte géométrique détaillée des Flandres et présente son travail au roi en 1747.
Louis XV, impressionné par la qualité de cette œuvre, le charge peu après de lever la carte du royaume à l'échelle d'une ligne pour 100 toises, 1/86 400 ; Cassini, alors directeur de l'Observatoire, va désormais se consacrer à cette tâche qu'il n'achèvera d'ailleurs pas.
Il divise le territoire de la France en cent quatre-vingt-une feuilles et commence son travail en 1760 ; en raison des innombrables difficultés rencontrées pour son établissement, cette carte dite de Cassini ne sera terminée qu'en 1815. Son importance est pourtant remarquable : elle sert de modèle à toutes les cartes nationales des différents États européens et, en France, elle reste en service jusqu'au milieu du XIXe siècle, à partir duquel elle est remplacée par la carte au 1/80 000 dite d'état-major, construite selon les mêmes principes.

Dominique, comte de Cassini, et fils du précédent, est né à Paris en 1748 et mort à Thury-sous-Clermont, dans l'Oise, en 1845. Il termine en 1815 la grande carte de France commandée à son père par Louis XV. Reçu à l'Académie des sciences en 1770, il prend la succession de son père à la tête de l'Observatoire de Paris.

Hommages

Pierre tombale en l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris
En 1790, la rue Cassini, près de l'observatoire de Paris, prend son nom.
L'astéroïde 24101 Cassini, le cratère martien Cassini, le cratère lunaire Cassini et la sonde Cassini-Huygens ont été nommés en son honneur. L'astéroïde 24102 Jacquescassini a été nommé en l'honneur de son fils, Jacques Cassini, né en 1677.

Liens
http://youtu.be/t1vx37G_AOA Mission Cassini
La sonde Cassini-Huygens dans l'orbite de saturne


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Posté le : 13/09/2014 22:56

Edité par Loriane sur 16-09-2014 23:00:39
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Théodore Roosevelt
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Le 14 septembre 1901 Theodore Roosevelt est élu 26e président des États-Unis

et restera à la présidence jusqu'au 4 Mars 1909, soit, 7 ans, 5 mois et 18 jours. Il à pour vice-président Charles Fairbanks à partir du 8 Novembre 1904 jusqu'en 1909.
Né le 27 octobre 1858 à New York il meurt à 60 ans le 6 janvier 1919 à Oyster Bay, dans l'état de New York homme politique américain, vingt-sixième président des États-Unis de 1901 à 1909, il militaire politicien, érivain, apparte
nent à l'église réformée hollandaise, marié à Alice Roosevelt puis après deux années de veuvage il épousera, en deuxième noces, Edith Roosevelt , il est père de six enfants.Il fut également historien, naturaliste, explorateur, écrivain et soldat.
Il reçoit le prix Nobel de la Paix 1906

Membre du Parti républicain, il fut successivement chef de la police de New York 1895-1897, adjoint du secrétaire à la Marine 1897-1898, engagé volontaire dans la guerre hispano-américaine de 1898 où il s'illustre à la tête de son régiment de cavalerie, les Rough Riders, à la bataille de San Juan et enfin gouverneur de l'État de New York 1898-1900.
Vice-président des États-Unis sous le mandat de William McKinley, il lui succède après son assassinat par un anarchiste, et termine son mandat du 14 septembre 1901 au 3 mars 1905.
Teddy Roosevelt entama ensuite son propre mandat présidentiel qu'il termina le 3 mars 1909. Conformément à ses engagements, il ne postulera pas en 1908 un nouveau mandat présidentiel.
Plus jeune président des États-Unis, son mandat est notamment marqué, sur le plan international, par sa médiation dans la guerre russo-japonaise, qui lui vaudra le prix Nobel de la paix et le soutien à la première conférence de La Haye en ayant recours à l'arbitrage pour résoudre un contentieux opposant les États-Unis au Mexique. Sa politique dite du big stick gros bâton, puis l'affirmation du corollaire Roosevelt à la doctrine Monroe, justifie la prise de contrôle par les États-Unis du canal de Panama. En politique intérieure, son mandat est marqué par une politique volontariste de préservation des ressources naturelles et par l'adoption de deux lois importantes sur la protection des consommateurs, l'Hepburn Act de 1906, qui renforçait les pouvoirs de la Commission de commerce entre États, et le Pure Food and Drug Act de 1906, qui fondait la Food and Drug Administration.
En 1912, mécontent de la politique de son successeur, le président républicain William Howard Taft, il se présente comme candidat du mouvement progressiste. S'il remporte plus de suffrages que le président Taft, il divise le camp républicain et permet l'élection du candidat démocrate Woodrow Wilson à la présidence des États-Unis.
L'effigie de Roosevelt a été reproduite sur le Mont Rushmore aux côtés des présidents George Washington, Thomas Jefferson et Abraham Lincoln.

En bref

Issu d'une famille aristocratique de l'État de New York, fils de banquier, Theodore Roosevelt entra tôt dans la carrière politique. Il acquit une grande notoriété lorsqu'il s'occupa de la réforme de la fonction publique 1889-1895, puis du contrôle de la police de New York de 1895 à 1897. Il s'attaqua à la corruption et à l'inefficacité qui caractérisaient ce corps.
Devenu secrétaire adjoint à la Marine en 1897, il se révéla partisan enthousiaste de la guerre contre l'Espagne pour la libération de Cuba, bien avant le président McKinley lui-même. Il s'engagea dès que le conflit éclata ; lieutenant-colonel des volontaires de la cavalerie, il commanda le fameux régiment des Rough Riders. Cet épisode militaire embelli par la presse lui valut une popularité considérable qu'il sut utiliser habilement par la suite dans sa carrière politique.
Bénéficiant de solides appuis dans les milieux financiers et industriels, il devint gouverneur de l'État de New York, puis fut nommé candidat à la vice-présidence de la République par l'appareil machine du Parti républicain en 1900. L'assassinat du président McKinley, en 1901, le porta à la présidence, à laquelle il fut réélu en 1904.
Resté dans l'imagination populaire l'ennemi juré des trusts, Theodore Roosevelt fut, en réalité, durant toute sa carrière politique soutenu par les groupes financiers les plus puissants de l'époque. Malgré ses déclarations contre « les malfaiteurs du gros argent » et certaines mesures antitrusts sans grand effet réel, les grandes compagnies de chemins de fer, les compagnies bancaires et d'assurances étaient associées à la gestion des affaires de l'État et dûment représentées au sein même du cabinet du président.
Au cours de son second mandat, Theodore Roosevelt fit voter un certain nombre de mesures concernant la préservation des ressources naturelles, le contrôle des tarifs de chemin de fer par le gouvernement fédéral Hepburn Act et enfin toute une législation protégeant l'hygiène des produits alimentaires Pure Food and Drug Act, 1906.
Ayant cessé d'être président, Theodore Roosevelt joua un certain rôle diplomatique sur la scène internationale. Il agit comme médiateur dans les négociations qui devaient mettre fin à la guerre russo-japonaise en 1905 et se fit représenter à la conférence d'Algésiras en 1906.
Passionné de chasse, grand ami de la nature, il participa activement à diverses expéditions en Afrique ; il fit ensuite un long voyage à travers l'Europe. Il se présenta de nouveau comme candidat à la présidence en 1912, mais il se heurta à l'opposition de l'appareil du Parti républicain, qui lui préféra William Taft. Il fonda alors le Parti progressiste qui joua un rôle important dans la vie politique de l'époque de Wilson, président démocrate élu en 1912. Theodore Roosevelt, dont les sympathies allaient aux Alliés, combattit notamment la politique wilsonienne de neutralité ; il prôna l'intervention des États-Unis dans le conflit mondial en cours.

Sa vie

Teddy Roosevelt est le fils de Theodore Roosevelt Sr et de Martha Bulloch. Les Roosevelt sont issus de familles aristocratiques d'origine hollandaise, issu de Nicholas Roosevelt dont la descendance donnera un autre président américain Franklin Delano Roosevelt qui épousera d'ailleurs la nièce de Theodore, Eleanor.
Ils vivent confortablement des revenus de leur entreprise d'import-export. Adolescent, Teddy Roosevelt est frêle et asthmatique ; ses parents, très aisés, l'éduquent à la maison dans la tradition calviniste. Dès sa jeunesse, il s'intéresse à la nature. Il passe ses étés dans les Adirondacks, à Long Island ou sur les rives de l'Hudson River. Son père lui fait prendre des leçons de taxidermie auprès de John G. Bell. Il entre à l'Université Harvard en 1876 où il rencontre Alice Hathaway, la fille d'un banquier, qu'il finit par épouser.

Début en politique et retrait temporaire

Il débute l'étude du droit, mais abandonne lorsqu'il est élu à l'assemblée de l'État de New York de 1882 à 1884 pour le Parti républicain. Sa mère et sa femme décèdent le 14 février 1884, cette dernière meurt en accouchant de leur fille, Alice Roosevelt Longworth. Theodore âgé de 25 ans se retire alors dans une ferme du Dakota du Nord pour oublier ces tragédies.
Davis avec Theodore Roosevelt à Cuba, 1898.
Il y passe deux ans en adoptant le style de vie du cow-boy américain. On ne peut pas rêver d'une vie plus attractive pour un jeune homme en bonne santé que celle dans un ranch de cette époque. C'est vraiment une vie agréable et saine ; ça m'a appris l'indépendance, la ténacité et à prendre rapidement des décisions… J'ai réellement et complètement apprécié cette vie. Cette période est très importante pour sa maturation : Je n'aurais jamais pu devenir président sans mes expériences dans le Dakota du Nord.
Il s'essaya, dans cette région, à la vie de pionnier et d'éleveur. Il essuya un échec matériel, mais il acquit ainsi les qualités humaines qui firent plus tard de lui le 26e président des États-Unis.

Retour en politique et guerre contre l'Espagne

Theodore Roosevelt en 1898
En 1886, il revient à New York où il se relance dans la politique, écrit trois livres et se remarie avec Edith Kermit Carow qui lui donna cinq enfants5. En 1887, il fonde le Boone and Crocket Club dont le but est de préserver la nature et de garantir la chasse.
Le président Benjamin Harrison le nomme membre d'une commission sur les fonctionnaires fédéraux Civil Service Commission. Il dirige ensuite la préfecture de police de New York en 1895. En 1897, le président William McKinley le nomme secrétaire adjoint à la marine, un poste où il prépare la guerre contre l'Espagne. Il s’y comporte en faucon ; il accuse l’Espagne de la destruction de la frégate Maine à Cuba la preuve n’en a jamais été apportée et met la marine en état d’alerte sans l’autorisation du président McKinley.

Lorsque la guerre contre l'Espagne éclate en 1898, il s'engage à la tête d'un régiment de cavalerie, les rough riders que l'on traduit par les durs à cuire, à la tête desquels il s'empare de la colline de San Juan à Santiago, ce qui lui permet d'acquérir une réputation de héros notamment grâce au journaliste Richard Harding Davis qu'il embarque avec lui, Roosevelt devenant par la suite le premier président américain à régulièrement utiliser la presse comme moyen de communication6. Il reprend ensuite sa carrière politique dans l'État de New York, dont il est élu gouverneur en 1898. Il se met à dos les dirigeants du Parti républicain en luttant contre la corruption et ces derniers, pour s'en débarrasser, le présentent comme candidat à la vice-présidence, un poste sans envergure. Il devient vice-président en 1900 et président l'année suivante après l'assassinat de McKinley.
Il était franc-maçon Il pratiquait également le judo, et fut l'un des premiers américains à obtenir la ceinture marron.

Président Premier mandat

Le 14 septembre 1901 le président McKinley meurt des suites des blessures qui lui ont été infligées par un anarchiste. Conformément à ce que prévoit la Constitution américaine, le vice-président Theodore Roosevelt est investi et devient le vingt-sixième président des États-Unis. Il n’a que 42 ans et son arrivée au pouvoir désespère son propre parti en raison de ses idées sociales.
Le 29 avril 1902 le Congrès vote, et Roosevelt signe une loi renouvelant la loi d'exclusion des Chinois et interdisant l'immigration chinoise à partir des Philippines alors sous protectorat américain. Le 12 mai Roosevelt arbitre le conflit entre 100 000 mineurs de Pennsylvanie en grève depuis plus de trois mois et leurs employeurs. La grève continue jusqu’en octobre quand Roosevelt leur obtient une augmentation de salaire de 10 %9 et une limitation de la durée de la semaine de travail. Les mines de charbon étaient alors cruciales pour l’économie américaine.
Les troupes américaines se retirent de Cuba le 20 mai où s’installe le premier gouvernement national. Le 28 juin la loi finançant la construction du canal de Panama est votée.
Le 2 septembre Roosevelt prononce un discours sur la politique étrangère, où il emploie une formule restée célèbre : Il faut parler calmement tout en tenant un gros bâton .

Theodore Roosevelt en 1904.

Le 14 février 1903 Roosevelt crée le ministère du commerce et du travail qui devinrent plus tard deux ministères séparés. La première réserve naturelle d’oiseaux sur Pelican Island, Floride est créé le 14 mars.
Le 3 novembre le gouvernement de Roosevelt soutient l’insurrection de Panama contre la Colombie. Les États-Unis reconnaissent l’indépendance de Panama le 6 novembre et négocient un traité qui leur donne le contrôle de la zone du canal pour 100 ans contre 10 millions USD et un loyer annuel de 250 000 USD.
Le 11 février 1904 Roosevelt déclare la neutralité des États-Unis dans la guerre entre la Russie et le Japon.
Le 26 juin le parti républicain désigne Roosevelt comme candidat à l’élection présidentielle et le 8 novembre Roosevelt remporte l’élection présidentielle contre le démocrate Alton Parker. Le vote du Collège électoral montre un net partage entre les États du sud, favorables au parti démocrate, et les États du nord et du centre, favorables au parti républicain.
Candidat Parti Vote populaire % Collège électoral
Theodore Roosevelt Républicain 7 626 593 56,4 336
Alton B. Parker Démocrate 5 028 898 37,6 140
Le 6 décembre dans son discours annuel au Congrès américain, Roosevelt prononce le Corollaire Roosevelt qui étend la doctrine Monroe 1823, avec un message résumé par la célèbre formule l'Amérique aux Américains, à l’ensemble du monde occidental, en affirmant que les États-Unis interviendraient en cas de problème majeur allant à l’encontre de leurs intérêts.
En application de la doctrine interventionniste, les États-Unis prennent le contrôle des affaires de la République dominicaine le 21 janvier 1905. Le Service national des forêts est créé le 1er février 1904.

Second mandat

L'investiture de Theodore Roosevelt pour un second mandat présidentiel se tient le 4 mars.
La guerre entre la Russie et le Japon se termine le 6 septembre. Roosevelt qui a servi d’arbitre dans ce conflit reçoit le Prix Nobel de la paix le 10 décembre 1906.
Lors de l'ouverture de la conférence d’Algésiras en Espagne, Roosevelt tente d’arbitrer le conflit entre la France et l’Allemagne concernant le Maroc. Le 8 juin Roosevelt crée les dix-huit premiers monuments nationaux, zones naturelles protégées.
Le 29 juin Roosevelt soutient une loi donnant au gouvernement fédéral le pouvoir de contrôler les tarifs du fret ferroviaire. Cette loi limite la concurrence entre les compagnies et empêche d’accorder des taris préférentiels aux grands groupes industriels.
Le 30 juin il signe une loi autorisant le gouvernement fédéral à inspecter les usines d’alimentation et obligeant les fabricants à lister les ingrédients.
En politique étrangère le président cubain demande l’intervention des troupes américaines à la suite d’émeutes. Roosevelt envoie l’armée en octobre.
Le 9 novembre Roosevelt se rend en visite officielle à Puerto Rico et à Panama pour inspecter les travaux du canal.
C’est le premier déplacement officiel d’un président américain à l’étranger.
Le 12 décembre Roosevelt nomme Straus en tant que ministre du commerce et du travail. C’est le premier représentant de la minorité juive à obtenir un poste dans le gouvernement des États-Unis.
Roosevelt signe une loi sur l'immigration lui permettant d’interdire la venue des Japonais le 20 février.
Le 22 octobre 1907 débute une panique financière causée par les grandes variations de la bourse. Roosevelt revient précipitamment de voyage pour intervenir, mais la crainte d’une nouvelle dépression est tenace. En novembre l'Oklahoma est admis dans l'Union américaine ; c’est le 46e État.
En décembre Roosevelt envoie une importante flotte de la marine américaine, la Grande flotte blanche, faire le tour du monde qui dura jusqu’en février 1908. Les navires sont accueillis avec enthousiasme dans de nombreux ports et ceci permet aux États-Unis de faire étalage de leur puissance.
Le 20 juin 1908 Roosevelt crée le Parc national de Mesa Verde. À la fin de son deuxième mandat, Roosevelt, conformément à ses engagements, ne se représente pas. Il part pour un safari en Afrique où Frederick Selous lui sert de guide. Il en revient avec plus de 3 000 trophées d'animaux abattus.

Politique étrangère

Article connexe : Politique étrangère des États-Unis.
En politique étrangère, Theodore Roosevelt, partisan de la politique du gros bâton ou big stick ; parlez doucement et portez un gros bâton, accroît l'emprise de l'influence américaine en prenant le contrôle des possessions espagnoles aux Caraïbes et dans l'océan Pacifique. Il soutient une rébellion au Panama pour obtenir l'indépendance de cette région appartenant à la Colombie en vue d’y construire un canal sous contrôle américain.
Roosevelt, fervent défenseur de la marine, pense que le passage par l'isthme de Panama est important pour créer une marine forte et cohérente. C'est lui qui fait construire le port de Pearl Harbor à Hawaï. Les effectifs de marins passent de 25000 à 45000.
Il formule en 1904 le corollaire à la doctrine du président Monroe selon lequel les États-Unis doivent intervenir pour défendre leurs intérêts dans l’ensemble du monde, légitimant un pouvoir de police internationale ainsi qu'une intervention préventive en cas de méfait ou défaillance en Amérique latine.
Et ce, la même année où il affirme à Bertha von Suttner, vice-présidente du Bureau international de la paix et futur prix Nobel de la paix, que son gouvernement reconnaît son devoir de faire rapprocher le temps où l'épée ne sera plus l'arbitre entre les nations. Il intervient personnellement dans l’arbitrage du conflit entre la Russie et le Japon, ce qui lui vaut le prix Nobel de la paix en 1906, et dans celui entre la France et l’Allemagne sur la question marocaine.
En Europe, il fit admettre l'idée que les États-Unis avaient un devoir de veiller comme la Grande-Bretagne à ce qu'aucune puissance ne devienne hégémonique, selon l'historien Yves Mossé historien.

Politique intérieure

Roosevelt est partisan d’un pouvoir fédéral fort, capable de réglementer l’activité économique. Il s’attaque aux grandes entreprises, qu’il accuse de faire des bénéfices au détriment des consommateurs, et engage des procédures contre les grands capitalistes du chemin de fer, du pétrole et de l’agro-alimentaire. Le lancement de cette croisade contre les trusts industriels a lieu dans un discours long de plus de 30 pages prononcé à la Chambre des représentants.
Theodore Roosevelt s’engage à faire respecter la loi Sherman.
Proche du courant progressiste, il intervient aussi pour arbitrer la lutte entre les mineurs en grève et le patronat ; il leur permit d’obtenir la journée de 8 heures et des salaires plus élevés, ce qu’il appelle un accord équitable.
Roosevelt est le premier président réellement préoccupé par la préservation des espaces naturels et de la faune.
Il crée les bases du système de parcs nationaux, de monuments nationaux et de forêts nationales ainsi que les réserves naturelles en faisant passer les terrains sous contrôle fédéral.
Il s'intéresse à tous les sujets et fonde par exemple la National Gallery. De même, en 1902, le National Reclamation Act ou Newlands Act donne au gouvernement fédéral l'autorité suprême pour la construction de barrages ou pour les projets d’irrigation. En 1906, il fait passer l'Act of the Preservation of American Antiquities. Une nouvelle agence fédérale, le Reclamation Service, est créée et collabore avec les scientifiques. La gestion de l’eau passe sous contrôle fédéral, notamment dans la partie ouest du territoire. Au total ce furent près d’un million de km² qui furent contrôlés et protégés par le gouvernement fédéral. Sous ses mandats présidentiels sont créés les parcs de Crater Lake, Wind Cave et Mesa Verde. En 1908, il fait du Grand Canyon un National Monument.

Politique concernant les droits civiques, les minorités et l’immigration

Sur le plan des discriminations raciales, il est le premier président à nommer un représentant de la minorité juive à un poste ministériel. Concernant les autres minorités ethniques, il déclare alors Je n'irais pas jusqu'à penser que les seuls bons Indiens sont les Indiens morts, mais je crois que c'est valable pour les neuf dixièmes, et je ne souhaite pas trop me soucier du dixième.
Concernant les Afro-américains, ses propos sont notamment les suivants : Je n'ai pas été capable de trouver une solution au terrible problème offert par la présence du Noir sur ce continent. Il est là et ne peut être ni tué ni chassé, la seule chose sage, honorable et chrétienne à faire est de traiter chaque homme noir et chaque homme blanc strictement selon ses mérites en tant qu'homme, en lui ne donnant ni plus ni moins que ce qu'il se montre lui-même digne d'avoir.

Eugénisme

À partir de 1907, des eugénistes commencèrent à pratiquer dans plusieurs États la stérilisation forcée des malades, chômeurs, pauvres, délinquants, handicapés ou prostituées pour empêcher toute descendance du même type. Theodore Roosevelt déclarait alors :
Je souhaiterais beaucoup que l’on empêchât entièrement les mauvaises personnes de se reproduire, et quand la nature malfaisante de ces gens est suffisamment manifeste, des mesures devraient être prises en ce sens. Les criminels devraient être stérilisés et il devrait être interdit aux personnes faibles d’esprit d'avoir des descendants.
Un tel programme de stérilisations contraintes a effectivement été mis en œuvre aux États-Unis. Toutefois, les lois en la matière étant fixées par chaque État et non par le gouvernement fédéral, Roosevelt ne peut en être tenu responsable. La première tentative pour appliquer une telle loi, dans le Michigan, eut lieu en 1897, avant l'arrivée de Roosevelt à la présidence.

Après la présidence

En 1912, Roosevelt, mécontent de la politique menée par son successeur, William Howard Taft, tente d’enlever la nomination du Parti républicain pour se représenter aux élections. Le Parti choisit Taft de nouveau et Roosevelt décide de rejoindre un parti réformateur, le Parti progressiste.
Il obtient un meilleur score que Taft, mais la division du Parti républicain permet au candidat démocrate, Woodrow Wilson, de remporter l’élection.
Candidat Parti Vote populaire % Collège électoral
Woodrow Wilson Démocrate 6 293 152 41,9 435
Theodore Roosevelt Progressiste 4 119 207 27,4 88
William H. Taft Républicain 3 486 333 23,2 8
John Schrank, propriétaire d'un café à New York, tire le soir du 14 octobre 1912 à Milwaukee sur Roosevelt un coup de revolver au moment où l'ancien président se rendait à un meeting.
De décembre 1913 au mois d'avril 1914, Theodore Roosevelt dirige une expédition scientifique dans les États brésiliens du Mato Grosso et d'Amazonie. Le but principal de cette expédition consiste à reconnaître environ 700 km du cours d'un fleuve considéré comme inconnu, qui reçoit alors le nom de Roosevelt.
Pendant la Première Guerre mondiale, il s'oppose à la politique de neutralité menée par le président Wilson et se déclara en faveur des Alliés britanniques et français.
Politiquement, il se réconcilie avec le Parti républicain qui lui propose d'être de nouveau son candidat à l'élection présidentielle de 1920 mais il meurt à Oyster Bay, New York, le 6 janvier 1919 des suites des fièvres tropicales qu'il avait contractées en Amazonie.

Famille

La famille Roosevelt en 1903 : Quentin, Theodore Sr, Theodore Jr, Archie Archibald, Alice, Kermit, Edith et Ethel
Sa première épouse, Alice Hathaway Roosevelt 1861-1884
Leur fille, Alice Lee Roosevelt Longworth 1884-1980
Quentin Roosevelt 1897-1918
Le 27 octobre 1880, Theodore Roosevelt s'était marié avec Alice Hathaway, la fille d'un banquier.
Celle-ci meurt des suites de l'accouchement difficile de leur fille, Alice Lee Roosevelt 14 février 1884 – 20 février 1980.
En 1886, il épouse Edith Kermit Carow. De leur union vont naître :
° Theodore Roosevelt Junior 1887-1944, qui sera général américain et participera à la première vague d'assaut à Utah Beach le 6 juin 1944,
° Kermit Roosevelt 1889-1943, futur explorateur au côté de son père,
° Ethel Roosevelt Derby 1891-1977,
° Archibald Roosevelt 1894-1979, futur officier et vétéran de la Seconde Guerre mondiale
° Quentin Roosevelt 1897-1918, pilote et héros de guerre, tué en France le 14 juillet 1918, à Chamery, hameau de la commune de Coulonges-Cohan lors d'un combat aérien durant la Première Guerre mondiale.

La légende

L'origine de Teddy Bear, qui désigne un ours en peluche, fait l'objet de plusieurs anecdotes. La plus courante est la suivante : en 1903, Roosevelt rentra bredouille d'une chasse à l'ours de quatre jours. Croyant faire plaisir, les organisateurs enchaînèrent un ourson noir au pied d'un arbre afin de satisfaire les cartouches du président : outré par cette mise à mort, Theodore Roosevelt fait libérer l'animal. Deux émigrants russes, Rose et Morris Mictchom, immortalisent cette histoire en créant un ours en peluche qu'ils baptisèrent Teddy. Le succès fut immédiat puisque, peu de temps après, ils créent leur propre atelier The Ideal Novelty in Toy Co.
Selon une autre version, Roosevelt aurait été pris en chasse par un ours et obligé de se réfugier dans un arbre. Le lendemain une photographie aurait été publiée, montrant le président assis sur une fourche d'arbre et harcelé par l'ours, avec la mention Teddy's bear l'ours de Teddy.

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Effigie de Theodore Roosevelt sur le mont Rushmore
T. Roosevelt est considéré par les Américains comme l'un de leurs plus grands présidents ce qui lui a valu d'avoir son effigie sculptée dans le granit du mont Rushmore, au côté de George Washington, Thomas Jefferson et Abraham Lincoln.
Roosevelt a inauguré le 18 mars 1911 un barrage près de Phoenix, en Arizona, qui porte son nom et reste encore aujourd’hui le plus grand barrage des États-Unis.
Un parc national porte également son nom dans le Dakota du Nord Parc national Theodore Roosevelt.
À Los Angeles, sur Hollywood Boulevard, l'Hotel Roosevelt, célèbre pour avoir accueilli la première cérémonie des Oscars le 16 mai 1929, a été baptisé en son honneur.
Le porte-avions nucléaire USS Theodore Roosevelt lui rend également hommage.
Il fait partie des personnalités dont John Dos Passos a écrit une courte biographie, au sein de sa trilogie U.S.A..
Monument commémoratif de Quentin Roosevelt, fils cadet du président Theodore Roosevelt mort en combat aérien le 14 juillet 1918 érigé sur le territoire de la commune de Coulonges-Cohan.

Œuvres

Theodore Roosevelt, Mes chasses en Afrique, Paris, Éditions Montbel .
La Vie intense : idéal d’Amérique. Par Theodore Roosevelt, Président des États-Unis. Traduit par Mme la princesse Ferdinand de Faucigny-Lucinge, M. Jean Izoulet, ... Préface : Deux paroles sur la France par M. Jean Izoulet. – Paris, Ernest Flammarion, éditeur, 1902. In--8 ° 19,5 cm, XII-275 p. Biblioth. historique, CHEFF : 8 ° 4850
Idéal d’Amérique. La Vie intense 2e série. Par Theodore Roosevelt, Président des États-Unis. Traduit par Madame la princesse Ferdinand de Faucigny-Lucinge, M. Jean Izoulet, … Introduction par M. Jean Izoulet : l’Expropriation des races incompétentes. – Paris, Ernest Flammarion, éditeur, 1904. In--8 ° 19,5 cm, XLII-449 p.

Liens

http://www.ina.fr/video/4606040001021 ... urs-en-peluche-video.html Teddy bear
http://www.ina.fr/video/CAA7701401001 ... -presidents-us-video.html Retro des présidents US
http://youtu.be/sBpfih7w4B8 Biograpĥie en anglais
http://youtu.be/GeQds_u5RCI Biographie en anglais


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Posté le : 13/09/2014 22:31

Edité par Loriane sur 15-09-2014 14:28:02
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Re: Défi du 13/09/2014
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Pierre et le loulou


GRAND-PERE.
Je lui avais bien dit : « il faut se méfier de ces loulous ; ils ne pensent qu’à nous dépouiller, nous les gens honnêtes, avec leur baratin et leurs promesses d’un monde meilleur. »
Pierre n’a pas voulu m’écouter, une fois de plus. Que voulez-vous, c’est ça la jeunesse d’aujourd’hui : ils croient toujours savoir mieux que les autres et ils n’écoutent plus leurs ainés.

BIRDY.
Je ne le sentais pas du tout ce plan. Déjà que Pierre avait invité ce loser de Ducky, avec sa tronche de travers et ses grands pieds. Il a fallu que l’autre profiteur de Felix se joigne à nous ; je déteste ce genre de gros lourd plus occupé à essayer de me faire ma fête qu’à participer à nos petits jeux récréatifs. Comme d’habitude, à chaque fois qu’un gros bras arrive dans les parages, il a fait le fourbe, il a minaudé, essayant de se rapprocher de moi l’air de rien. Pauvre naze, va ! La tête qu’il a fait quand je lui ai mis dans les dents : « Ce Loulou, il n’a pas l’air commode mais au moins c’est un dur, un vrai, un tatoué, lui, pas un de ses minets de salon. ». J’avoue, a posteriori, que je n’étais pas rassurée à la vue de ce grand mâle velu et aux grands yeux noirs ; j’aime bien les ténébreux mais là on tombait carrément dans le gothique.

FELIX.
J’ai failli me l’emballer, la petite Birdy. Avec ses airs de sainte-nitouche, elle trompe bien son monde, la mijaurée, mais je ne suis pas aussi naïf que cet emplumé de Ducky et je sais qu’elle veut connaître le grand frisson. Je ne suis pas comme Pierre, moi. Lui, c’est le gars parfait, le héros aux dents blanches et à la mèche droite. Quel con ! Je me demande ce que Birdy lui trouve, à toujours gazouiller dès qu’il approche. En plus, il a eu le nez creux à inviter ce frimeur de Loulou ; jamais je n’aurais eu l’idée de laisser rentrer chez moi un type aussi louche. J’ai bien vu comme il regardait Birdy ; il se la serait bien croquée, le bougre. Pas de chance pour lui, il n’a eu que cet abruti de Ducky à se mettre sous la dent. Il n’avait qu’à courir plus vite le bavard aux grands pieds. J’ai eu chaud, quand même.

DUCKY.
Pourquoi ça tombe toujours sur ma pomme ? C’est vraiment trop injuste ! J’étais bien avec la gentille Birdy et le brave Pierre à cancaner poésie et littérature. Il n’y a que Felix à ne pas trouver ma conversation intéressante. Lui, ce qui l’intéresse, c’est le superficiel : le cul, la bouffe et la sieste sont les mots les plus utilisés dans son vocabulaire. En plus, il est sans cesse à refaire sa coupe devant la glace, tel le garçon-coiffeur de base. Je déteste ça et il le sait.
Alors, quand l’autre beau ténébreux, le genre mauvais garçon, s’est incrusté dans notre petit raout, je me suis demandé comment cela allait finir. « Tu parles, Charles ! » aurait dit ma grand-mère. Si je m’étais douté qu’il marchait dans les deux sens, je me serais carapaté à la vitesse de la lumière. Au lieu de ça, je l’ai admiré dans sa parade pour séduire Birdy, en humiliant ce poseur de Felix, sous le regard amusé de Pierre. Que je suis naïf !

LOULOU.
J’étais à deux doigts de faire le grand chelem. Comment n’ai-je pas vu venir le coup ? Sur le papier, c’était gagné d’avance : un joli petit lot à la voix flutée me regardait avec les yeux de la vierge effarouchée devant son premier démon, un intellectuel aux grands pieds philosophait sur l’être et le néant, un minet gominé se pavanait devant la belle du soir et enfin l’hôte des lieux, un premier de la classe version boy-scout, jouait à « Je contrôle la situation, moi, monsieur. ». J’avais opté pour le look de voyou gothique, entre le château des Carpates et les Catacombes, en évitant d’ouvrir trop ma gueule au cas où l’un de ces enfarinés repère mon manque de manières. Il a fallu que l’évaporée de service nous joue la scène du deux et alerte ses potes pour que tout tombe à l’eau. Adieu veau, vaches et cochons, j’ai à peine pu détrousser le bavard et encore de justesse, avant que les brutes en képi ne me tombent sur le paletot.

PIERRE.
Qu’est-ce que j’ai pu me marrer ! Je l’ai vu venir à des kilomètres, le loulou de banlieue, avec ses faux airs ténébreux, dans la veine sataniste des frimeurs habillés de noir. Il croyait que je ne verrais pas son manège, à tourner autour de mes amis, à inspecter la pièce, à calculer son méfait alors que je l’avais à l’œil et qu’il n’était toléré que pour amuser la galerie. Bon, j’avoue quand même que j’ai eu chaud aux fesses, parce que Grand-Père m’avait déjà prévenu de me méfier des inconnus, de bien fermer la porte et de surveiller l’argenterie. Heureusement que Birdy l’a vu tenter le coup de fourmis, à lui rouler une pelle pour mieux lui soutirer son petit bouton doré. Ducky a eu moins de chance, trop occupé à s’écouter cancaner de sa voix de crécelle. Felix l’a encore joué personnel, croyant tirer parti de la situation pour emballer la petite alors que la situation devenait plus tendue. Enfin, j’ai maîtrisé ce gros balourd et on ne risque pas de le revoir de sitôt. Papy va encore me chanter son couplet sur la sécurité, les incivilités et « c’était mieux avant. ».

CRUCHOT.
Encore des adolescents irresponsables ! Quelle idée de laisser l’entrée du jardin ouverte au vu et au su de n’importe quel mécréant ! C’était une invitation à faire entrer le loup dans la bergerie. Je dois reconnaître que ce Pierre a bien du courage et que sans lui nous n’aurions jamais appréhendé ce prédateur nocturne connu dans la région entière pour ses nombreux forfaits. Maintenant, je vais devoir me farcir ce râleur sénile, le grand-père de Pierre ; il va encore nous servir son fameux « Je l’avais bien dit. » en nous racontant ses combats d’arrière-garde, quand il était soldat et que les forces du Mal envahissaient le pays. Je sens que sur ce coup, mes collègues de la brigade vont se foutre de ma gueule et invoquer la paperasse pour se tirer vite fait.

Posté le : 13/09/2014 21:13
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Re: Défi du 13/09/2014
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Voici un délire écrit il y a quelques mois :

[youtube=425,350][/youtube]

« Trop de crédits, c’est la cata » de Claude Faupas

Ah aaah
Ah aaah

Cartes de crédits
Et caddy rempli
Elles sont dans ta vie
Elles t’ouvrent les bras
Trop de crédits, c’est la cata
Trop de crédits, pour combler toutes tes envies
J’n’ai plus d’appétit
Et en plus, j’ai froid
Je ne boirai plus la nuit si tu n’existais pas
Je ne boirai plus la nuit si tu n’existais pas

Trop de crédits
C’est la cata !
Trop de crédits et tu t’en mordras vite les doigts
Ce soir, j’ai de la fièvre et mes gosses meurent de froid
Les sirènes de ces maisons d’crédit
Chantent toutes la même mélodie wowo
Acheter tout à n’importe quel prix
Fait naufrager tout l’équilibre de mes finances.

Ah aaah
Ah aaah
Cartes de crédit
Et caddy rempli
Elles sont dans ta vie
Elles t’ouvrent les bras
Trop de crédits, c’est la cata
Trop de crédits, très vite c’est tout plein de soucis
J’n’ai plus d’appétit
Et en plus j’ai froid
Je ne mangerai plus si je n’te rembourse pas
Je ne mangerai plus si je n’te rembourse pas
Trop de crédits
C’est la cata
Trop de crédits, ce soir, je ne dormirai pas
Je ne mangerai plus si je n’te rembourse pas
Les sirènes de ces maisons d’crédit
Chantent toutes la même mélodie wowo
Acheter tout à n’importe quel pris
Fait naufrager tout l’équilibre mes finances.

Ah aaah
Ah aaah

Cartes de crédit
Et caddy rempli
Trop de crédits, c’est la cata
Ce soir, j’ai de la fièvre et mes gosses meurent de froid
Ce soir, je pense, je pense, je pense sous mes draps.

Posté le : 13/09/2014 20:22
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Vladimir Volkoff
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Le 14 Septembre 2005, à 72 ans , à Bourdeilles en Dordogne meurt

Vladimir Volkoff


né à Paris le 7 novembre 1932, écrivain, enseignant, traducteur et officier du renseignement français, auteur de nombreux romans ayant trait notamment à l'histoire russe, à la Guerre froide et à la guerre d'Algérie, d'essais consacrés à la désinformation, mais également dramaturge, poète, biographe et traducteur, il écrit des nouvelles, de la science-fiction, de l'espionnage, des biographies, de la littérature pour la jeunesse.Sa langue de prédilection pour l’écriture est le français, mais il a publié des romans en anglais et des textes en russe. Il sévit sous de nombreux noms : Lieutenant X, Basile Septime, Lavr Divomlikoff, Rholf Barbare, Victor Duloup, Gil Hérel.
Il reçoit le prix Jules Verne en 1963, le Grand prix du roman de l'Académie française en 1982, ses Œuvres principales sont, Le Retournement en 1979, Les Humeurs de la mer en 4 volumes, en 1980, Le Montage en 1982, Langelot série pour la jeunesse, entre 1965-1986, Larry J. Bash série pour la jeunesse, entre 1980-1984

En bref

Écrivain français. Fils de Russes blancs réfugiés à Paris, Vladimir Volkoff, muni d'une licence de lettres, goûte à l'enseignement avant d'être mobilisé pendant la guerre d'Algérie. Ses premiers romans ne lui assurent qu'une faible notoriété, jusqu'à ce que, en 1979, Le Retournement, roman d'espionnage dédié à Graham Greene, le projette sur l'avant-scène. Le livre sera traduit en douze langues. Suivent plusieurs dizaines de romans et d'essais où s'expriment ses convictions d'orthodoxe convaincu et d'homme de droite dans la lignée de Maurras : ainsi de sa diatribe La Désinformation, arme de guerre 1986, de son apologie Du Roi 1987 ou de son roman historique Les Hommes du tsar 1989. Arrière-petit-neveu de Tchaïkovski, Volkoff a rédigé une biographie de ce compositeur.
Il étudie les lettres, enseigne l'anglais, le français et le russe. Il participe à la guerre d'Algérie. Auteur de science-fiction Métro pour l'enfer, 1963, de théâtre la Confession d'Igor Maksimovitch Popov du KGB, 1982 , essayiste, biographe, il cherche dans ses romans à définir en lui l'homme écrivain, dans la lignée de Dostoïevski et de L. Durrell, entreprise évoquée dans L'exil est ma patrie 1982. Bilan des illusions d'une époque, ses récits, surtout la tétralogie des Humeurs de la mer, sont des instruments de lucidité dans un univers pollué intellectuellement et politiquement le Retournement, 1979 ; le Montage, 1982 ; le Professeur d'histoire, 1985.
Sous le nom de Lieutenant X, il est également l'auteur de séries de romans policiers pour la jeunesse : Langelot et Larry J. Bash. Pour la série Larry J. Bash, il fait croire qu'il est le traducteur et utilise le pseudonyme de Gil Hérel. Il a écrit sous d'autres pseudonymes : Victor Duloup (Volkoff signifie "fils du loup" en russe), Basile Septime, Lavr Divomlikoff anagramme de Vladimir Volkoff et Rholf Barbare.

Sa vie

Les Volkoff, d’origine tatare, ont servi les tsars depuis Ivan le Terrible. Le grand-père de Vladimir Volkoff, le général Vladimir Aleksandrovitch Volkoff a disparu pendant la révolution, probablement fusillé par les bolcheviks après avoir commandé la garnison d’Omsk sous le gouvernement de l’amiral Koltchak. Par sa famille maternelle, les Porokhovstchikoff, Volkoff est le petit-neveu du compositeur Tchaïkovski. Son grand-père, Ioury Serguéïévitch, sapeur, est mort en France en 1937, après avoir été prisonnier en Allemagne, appris l’horlogerie en captivité, décrotté des wagons à bestiaux à Metz, et travaillé comme ajusteur chez un facteur d’orgues.
Ses parents, échappés de la Révolution et émigrés en France, se rencontrent et se marient à Paris. Son père Nicolas travaille comme laveur de voiture et gardien de nuit dans un garage, et sa mère Tatiana comme brodeuse.
Volkoff vit ses premiers mois dans une maison de la rue Olivier de Serres, dans le quinzième arrondissement de Paris, puis dans un pavillon de Vanves, l’un comme l’autre démolis depuis. Pendant la Seconde Guerre mondiale, son père, engagé dans la Légion étrangère, est fait prisonnier. Vladimir Volkoff vit à Barenton, dans la Manche, avec sa mère, dans une maison sans chauffage, ni électricité, ni eau courante.
Il va à l’école du village, puis au collège de Domfront dans l’Orne.
Sa mère, tout en surveillant ses études françaises, lui donne tous les éléments d’une éducation russe. L’enfant grandit entre deux alphabets, deux calendriers où les deux fêtes de Pâques tombent rarement le même dimanche et celle de Noël à treize jours d’écart, deux civilisations à absorber. Il apprend à penser dans une autre langue que celle de ses interlocuteurs.
Rentré à Paris, il fréquente le lycée Claude Bernard, et s’il est capable, très vite, d’écrire de courts poèmes en russe, c’est en français qu’il s’embarque pour l’aventure littéraire qui durera toute sa vie. Il fait ses études supérieures à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres classiques, puis un doctorat de philosophie à l’université de Liège.
En 1955, Volkoff s’installe avec sa mère à Amiens, où il a trouvé une place de professeur d’anglais dans un collège de jésuites.
Des différends de famille firent que mes parents se séparèrent et que, rigoureux jusqu’à la cruauté, je ne revis plus jamais mon père. Plus tard, le père, gravement malade, lira avec plaisir la série des Langelot. Le père et le fils reprennent contact. Nous nous pardonnâmes du fond du cœur ce que nous avions à pardonner. Avec la relation père-fils d’autant plus essentielle pour le chrétien Volkoff qu’ elle est à l’image de la jointure Dieu le Père-Dieu le Fils, le pardon demandé et reçu est un autre thème essentiel de l’œuvre de Volkoff.

L’armée

En 1957, son sursis d’incorporation expire et il part pour le service militaire. Volontaire pour servir en Algérie, il est d’abord affecté dans le Sud tunisien et termine l’école de Cherchell dans un bon rang. Le 7 juin 1958, il est nommé officier. Je pris à cet instant la décision de m’assumer pleinement en tant que Français, puisque des vies françaises me seraient confiées sans que cela me rendît en rien moins Russe.
Décidé à rester en Algérie, Volkoff choisit l’Encadrement de la jeunesse algérienne, supprimé aussitôt créé. Il est alors affecté au 22e régiment d’infanterie coloniale qui garde la frontière marocaine.
Sa connaissance de plusieurs langues le fait affecter dans un bureau, ce qui lui convient fort peu.
Ayant demandé d’être muté dans une section plus active, Volkoff est initié à la doctrine du RAP renseignement, action, protection. Cette expérience, qui ne se passe pas sans heurts, est, au demeurant, l'une des sources de son inspiration romanesque.
Tout en écrivant son roman le plus intimiste, La Chambre meublée, des nouvelles comme La Grenade, ou encore un texte très inspiré de Faulkner, Opération Barbarie, qu’il ne publiera que quarante ans plus tard avec une postface Évolution de mes convictions, il mûrit la quintessence de son œuvre : Les Humeurs de la mer, une partie des Chroniques angéliques et du Berkeley à cinq heures, et son dernier roman, Le Tortionnaire, pour n’en citer que quelques-uns.
Les années passant, Volkoff se découvre un amour fou pour ce pays, aussi bien ses paysages que sa population.
C’est là qu’il se marie une première fois, mariage qui se termine très vite par un divorce, après la naissance d’une fille, Tatiana, qui aura elle-même un fils. La guerre d’Algérie se termine dans des conditions que Volkoff n’acceptera jamais, aussi quitte-t-il ce pays aimé pour toujours.
Rentré en France, il est engagé au ministère des Armées, et publie dès 1962 L’Agent triple, qui n’est pas son premier texte, mais le premier à être accepté par un éditeur.

Les années américaines

Un seul salaire et une seule publication ne suffisent pas à le faire vivre avec sa mère et sa fille. Sous le pseudonyme de Lieutenant X, il crée le personnage de Langelot, un jeune sous-lieutenant facétieux qui travaille dans les services secrets et à qui il arrive de multiples aventures. La série, publiée de 1965 à 1986 dans la Bibliothèque verte, a fait l'objet de plusieurs rééditions. Volkoff aimait dire de ces romans qu’il les avait écrits avec autant de conscience et de plaisir que ses autres livres. La série, par son goût de l'action, a une visée éducative valeurs du combat pour la patrie transmises à la jeunesse de l'époque.
Volkoff est également l'auteur d'une série qui connut moins de succès, constituée par les récits d'un jeune détective américain, Larry J. Bash. Cette série de romans policiers est marquée par un esprit du Sud profond mais tourne en dérision les préjugés contre les Noirs, qui étaient encore très vivaces.
Au cours d’un voyage dans le sud des États-Unis, où il est allé saluer sa tante Natacha, émigrée à Atlanta, Volkoff trouve un poste de professeur de littérature et de civilisation françaises dans un collège de jeunes filles et se fixe à Atlanta avec sa famille. Sa passion du théâtre peut s’y exercer pleinement car il monte une troupe à qui il fait jouer les textes de Molière, Supervielle, mais aussi les siens.
Avec l’escrime qu’il pratique depuis l’enfance, Volkoff se découvre aussi une nouvelle passion, la chasse, devant soi ou à l’affût, heureux de pouvoir, dans la solitude des nuits, attendre « le lever du soleil et la visite du premier daim. La lecture des ouvrages du Père Serge Boulgakoff est alors une révélation.
Volkoff, qui vivait dans une torpeur religieuse, retourne à la religion avec une énergie nouvelle. Ce retournement sera aussi un thème majeur de son œuvre. En 1978, Volkoff se marie pour la seconde fois : la bonne, d'après son autobiographie.
L’enseignement lui laisse assez de temps pour écrire. C’est pendant ces longues années que, s’essayant au roman relativiste, il écrit les quatre volumes des Humeurs de la Mer, hommage au Quatuor d’Alexandrie de Lawrence Durrell.
Sans se faire trop d’illusion sur la publication de cette tétralogie de quelque mille pages, ou alors peut-être posthume, Volkoff écrit un texte qu’il pense plus facile à publier, Le Retournement. Vladimir Dimitrijevic, l’éditeur de l’Âge d’Homme, lui propose de publier le tout, en association avec Bernard de Fallois, alors éditeur chez Julliard. Le Retournement, vendu à plus de 100 000 exemplaires, est un grand succès, mais les Humeurs ne sont pas en reste. En décembre 1982, Le Monde titre 1982 : l'année Volkoff ; Jean-François Kahn écrit dans Le Matin de Paris du 3 janvier 1983 une chronique intitulée L'année Volkoff, hélas !
La gloire est enfin là, et Volkoff fait désormais plusieurs séjours dans l’année à Paris.
Ce succès lui vaut de rencontrer le patron des services de renseignement extérieur français, Alexandre de Marenches, qui, venant de découvrir la doctrine de Sun Tzu, se demande comment avertir l’opinion publique du danger de la désinformation.
Estimant qu’un ouvrage technique n’aurait aucun impact, Marenches propose à Volkoff d’en faire un roman. Ce thème de l’empaumement des âmes fascine Volkoff.
C’est ainsi qu’il écrit Le Montage, traduit en douze langues, et qui obtient le Grand prix du roman de l’Académie française.
Volkoff est donc le premier en France à étudier la manipulation de l’information, à laquelle il consacre six ouvrages.
Invité sur le plateau de l'émission Apostrophes le 24 septembre 1982 pour son roman Le Montage, Vladimir Volkoff est violemment pris à partie par le journaliste et écrivain Pierre Joffroy qui le qualifie de raciste anti-juif et anti-musulman et de fasciste.
Volkoff porte plainte pour injures publiques et gagne son procès.
En 1985, inspiré par son expérience américaine, il publie Le Professeur d'histoire, dans lequel il décrit la confrontation cocasse entre un homme de lettres, pétri des traditions classiques, et une jeune héritière moderne. En 1991, le communisme s’effondre en Russie.
À Volkoff, qui vient de publier une bande dessinée sur saint Vladimir, se voit offrir le visa no 1 pour Saint-Pétersbourg. Ce premier voyage sera suivi de beaucoup d’autres.

Retour en France

En 1994, il revient vivre en France, dans une maison qu’il avait acquise à Bourdeilles, au cœur du Périgord. Dans le même temps commence le conflit yougoslave qui va labourer et ensemencer la dernière décennie de son existence. Pour tenter de faire comprendre aux Français le tragique de la situation, il écrit un premier roman, La Crevasse, puis un second, L’Enlèvement, sur lesquels s’étend un profond silence médiatique.
D'après lui, l’effondrement de la Russie communiste n’avait pas fait mourir la désinformation, qui s’exerce désormais sous d’autres formes. Pour la dénoncer, Volkoff crée et dirige aux éditions du Rocher une collection d’essais sur le sujet.
Ainsi paraissent La Désinformation et le journal Le Monde, de François Jourdier, La désinformation par les mots : les mots de la guerre, la guerre des mots, de Maurice Pergnier, Ovni, 60 ans de désinformation, de François Parmentier, La désinformation par l’éducation nationale, de Christine Champion, ou encore Désinformation et services spéciaux de Sophie Merveilleux du Vignaux.
Avec Daniel Trinquet, alors journaliste à Radio France, il a fondé l’Institut d’études de la Désinformation, qui aurait été financé en partie par l'UIMM.
Le dernier titre, Désinformation vue de l’Est est écrit par Volkoff lui-même dans les tout derniers mois de sa vie : il est publié après sa mort, en 2007.
En 2004, Volkoff publie L’Hôte du Pape, roman inspiré d’un fait réel : la mort brutale d’un métropolite russe orthodoxe dans les bras du pape Jean-Paul Ier au terme d’une entrevue confidentielle. Le Tortionnaire est le dernier roman de Vladimir Volkoff qui revient, quarante après, sur les questions brûlantes de la guerre en Algérie. C’est en terminant les corrections de ce texte que Volkoff meurt à Bourdeilles le 14 septembre 2005.

Volkoff écrivain


Avec le thème du prince, des relations père-fils, de la Russie éternelle, un autre thème, tout aussi essentiel, habite l’œuvre entière de Volkoff : la question du mal. Volkoff l’interprète de façon très personnelle. Nourri de Dostoïevsky, il n’en a pourtant pas la même analyse. Dostoïevsky est mort sans avoir pu répondre à la question, mais Volkoff la pose différemment : Non pas le mal : pourquoi ? mais le mal : pour quoi faire ?
Dans l’œuvre de Volkoff, le mal est présent, utile et fécond. La pureté d’Abel, pour Volkoff, est stérile, et c’est Caïn, le criminel, qui est fécond. Dans le grand champ du monde qui contient étroitement mêlés le bon grain et l’ivraie de la parabole évangélique, Volkoff estime qu’il ne nous appartient pas de dissocier ce mélange qui ne pourra l’être qu’au Jugement dernier.
De même que la connaissance de la vie est indissociable de la connaissance du mal, l’action ne peut se concevoir sans une certaine acceptation du mal, en tout cas de sa présence. C’est ce qui pousse les personnages de Volkoff à agir, mais sur une corde raide :
Aussi bouc que possible tout en restant agneau pour être sauvé de justesse. Et le colonel Samson d’ajouter : Le mal de Dieu, c’est nous, il faut nous faire une raison.

Il existe pourtant des armes contre le mal. Pour Volkoff, la beauté en est une, essentielle. Elle peut combattre le mal car elle est partie intégrante du culte divin. Les liturgies orthodoxes qui, pour Volkoff, appartiennent par la beauté de leurs icônes, des vêtements sacerdotaux et de leurs chants à l’ordre de la transfiguration, sont omniprésentes dans ses romans.
Les personnages volkoviens hantés par la question du mal, hommes de fidélité ou de trahison envers leurs pères, leurs chefs militaires ou religieux, ont un dernier point commun : ils touchent tous, de près ou de loin à l’univers du renseignement, et cela dès son Métro pour l'enfer publié en 1963.
Or, comme aimait le répéter Volkoff, ses romans ne sont pas des romans d’espionnage, mais des romans sur l’espionnage et il n’est pas de plus riche domaine à exploiter pour le romancier chrétien en quête de héros modernes.
Ultime arme contre le mal : le pardon. De L’Interrogatoire au Tortionnaire, du Retournement à L’Hôte du Pape, il n’existe pas de roman de Volkoff sans un interrogatoire ou une confession suivis de retournements et de conversions. Le guerrier dans la solitude du renseignement à obtenir, le pécheur face à son confesseur, il n’y a que chez Volkoff que l’on peut prendre la mesure de ce rapprochement.
Pour Volkoff, la différence entre interrogatoire et confession n’est que… Le pardon demandé et reçu. Or le pardon réciproque, il l’écrit lui-même, est tout simplement la clef du monde.
Plusieurs ouvrages de Volkoff, et notamment sa Petite histoire de la désinformation et son Manuel du politiquement correct, examinent les conditionnements auxquels il juge que ses concitoyens sont soumis et qui auraient créé en eux, à force de répétition, comme une seconde nature. Il s'attache à les démonter un par un avec humour. De convictions monarchistes, il publia plusieurs essais « engagés » : Du roi, puis Pourquoi je suis moyennement démocrate, enfin Pourquoi je serais plutôt aristocrate. C'est toutefois dans un de ses romans, Le Professeur d'histoire, qu'il décrira le plus clairement l'engagement vis-à-vis de l'institution royale, tel que l'éprouve son personnage.
Aussi russe qu’on peut l’être, par le sang de tous ses ancêtres, sa foi orthodoxe, sa langue maternelle c’est-à-dire celle qu’il apprit la première, sa fidélité à la Russie, mais français par sa naissance puis son engagement comme officier en Algérie seconde naissance, Volkoff aime à répéter qu’en russe, le mot patrie a deux traductions : rodina, la patrie où l’on est né, et otchizna, le pays des pères, celui de l’hérédité. Pour lui, les deux mots signifient concrètement deux pays, chance inconfortable mais combien féconde pour le romancier.
Cet amour de Volkoff pour la patrie est nourri par l'amour de la personne du Prince. « Du monde de Volkoff, le prince est la clef de voûte. Sous diverses formes le roi, le tsar, l’empereur, le chef militaire, le poète, le père, il joue un rôle dans presque tous les ouvrages de Volkoff, et même tous, dans la mesure où, pour Volkoff, le prince est une métaphore constante, quelles que soient les contradictions ou du moins les antinomies qu’elle suppose. Le prince et les fidélités à son égard sont un thème majeur de l’œuvre de Volkoff.

En marge de son œuvre majeure, on doit également à Vladimir Volkoff quelques romans et nouvelles de science-fiction.

Oeuvres

Romans


L’Agent triple, Julliard, Paris 1962
Métro pour l'enfer, Hachette, coll. Le Rayon fantastique no 118, 1963, 252 p.
Les Mousquetaires de la République, La Table ronde, Paris 1964, 320 p. Paris 1985
Les Trois Scorpions sous le pseudonyme de Rholf Barbare, Albin Michel, Paris 1965, 210 p.
Le Trêtre sous le pseudonyme de Lavr Divomlikoff, Robert Morel, Les Hautes Plaines de Mane 1972, Marabout, sous le nom de Vladimir Volkoff, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1983, 340 p. Presses-Pocket, Paris 1985.
en espagnol : El Traidor, Acervo, Barcelona 1972
en néerlandais : De Kerkvrader, Nijch & van Ditmar, Rotterdam 1972
en allemand : Der Verräter, Paul Zsolany, Wien Hamburg 1973, Heyne Buch, München 1976
en anglais : The Traitor, Doubleday, Garden City New York 1973, Heinemann, London 1974, Popular Library, New York 1976, Corgi, London 1977
L’Enfant posthume (ous le pseudonyme de Lavr Divomlikoff, Robert Morel, les Hautes Plaines de Mane 1972, L’Âge d’Homme, Lausanne 1990, 166 p.
Le Retournement, prix Chateaubriand 1979, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1979, 360 p Presses-Pocket, Paris 1988, L’Âge d’Homme 2004, précédé de Un quart de siècle après Le Livre de poche, Paris, 2005.
en espagnol : La Reconversion, Argos Vergara, Barcelona 1980
en finnois : Igor Popov Käänty Mykset, WSOY, Helsinki 1980
en brésilien : A Conversâo, Nova Fronteira, Rio de Janeiro 1980
en italien : Il Voltefaccia, Bompiani, Milano 1980
en suédois : Major Popovs Omvändelse, Coeckelberghs, Stockholm 1981
en allemand : Die Umkehr, Hoffman und Campe, Hamburg 1981
en japonais : Haykawa, Tokyo 1981
en anglais : The Turn-Around, Bodley Head, London 1981, Doubleday, Garden City New York 1981, Corgi, London 1982.
Les Humeurs de la mer, tétralogie romanesque : Olduvaï, 457 p, La Leçon d’anatomie, 456 , Intersection, 437 p., Les Maîtres du temps, 441 p, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1980.
Une Histoire surannée quelque peu, L’Âge d’Homme, Lausanne 1982, 54 p.
Le tire-bouchon du Bon Dieu, Presses Pocket no 5142, 1982, 223 p.
Le Montage, Grand Prix du roman de l’Académie française 1982, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1982, 348 p, Presses-Pocket 1983.
en italien : Il Montaggio, Rizzoli, Milano 1983
en néerlandais : Het Oprijtsjik Orkest, Manteau, Amsterdam 1983
en espagnol : El Montaje, Plaza & Janes, Barcelona 1983
en argentin : El Montaje, Atlantida, Buenos Aires 1983
en allemand : Die Absprache, Klett-Cotta, Stuttgart 1984
en suédois : Montajet, P.A. Norstedt & Söners, Stockholm 1984
en anglais : The Set-Up, Bodley head, London 1984, Arbor House, New York 1985, Methuen, London 1985
en japonais : Hayakawa, Tokyo 1985
en polonais : Montaz, Polonia, London 1986
en russe : Operatsia Tverdyi Znak, Overseas Publications Interchange, London 1987
en serbe : Montaza, Knjizevna Zajednica, Novi Sad 1989
The Underdog Appeal, Renaissance Press, Macon Georgia 1984, 229 p. traduction française en cours.
La guerre des pieuvres, Presses Pocket no 5169, 1983, 188 p..
Le Professeur d’histoire, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1985, 254 p Presses-Pocket, Paris 1986.
Nouvelles américaines, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1986, 241 p.
L’Interrogatoire, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1988, 200 p.
en espagnol : El Interrogatorio, Noguer, Barcelona, 1990
en portugais : O Interrogatorio, Difel, Lisboa, 1990
en serbe : Saslusavanje, L’Âge d’Homme, Belgrade 1997
Les Hommes du tsar, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1989, 397 p. Le Livre de Poche, Paris 1990.
Le Bouclage, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1990, 589 p. Le Livre de Poche, Paris 1992.
La Chambre meublée, L’Âge d’Homme, Lausanne 1991, 166 p.
Les Faux Tsars, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1992, 408 p. Le Livre de Poche, Paris 1994.
Le Berkeley à cinq heures, prix de la Ville d’Asnières, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1993,282 p Le Livre de Poche, Paris.
Le Grand Tsar Blanc, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1995, 402 p. Prix des Intellectuels indépendants 1995. Le Livre de Poche, Paris 1997
La Crevasse, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1996, 179 p.
en serbe : Ponor, Nas Dom/L’Âge d’Homme, Belgrade, 1997
Chroniques angéliques, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1997, 345 p. Le Livre de Poche, Paris 1999
en russe, Agel’skie Khroniki, Saint-Pétersbourg, Amfora, 2002
en serbe, Andjeoski letopisi, Belgrade, Nas Dom/l’Âge d’Homme, 2001.
Il y a longtemps mon amour, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris / Lausanne 1999,156 p.
L’Enlèvement, Le Rocher, Paris 2000, 510 p.
Opération Barbarie, suivi d’une postface, Les Syrtes, Paris 2001, 223
Le Contrat, Le Rocher, Paris 2002, 194 p.
La Grenade, Les Syrtes, Paris 2002, 95 p.
Le Complot, Le Rocher, Paris 2003, 435 p.
L’Hôte du Pape, Le Rocher, Paris 2004, 335 p.
Les Orphelins du Tsar, Le Rocher, Paris, 2005, 290 p.
Le Tortionnaire, Le Rocher, Paris, 2006, 292 p. publication posthume

Pour la jeunesse
romans

série Langelot : 40 titres parus sous le pseudonyme de Lieutenant X, publiés de 1965 à 1986 aux éditions Hachette dans la collection Bibliothèque verte. Réédition par Hachette et par Le Triomphe, Paris 2000. Série traduite en allemand, espagnol, turc, indonésien, afrikaans.
série Larry J. Bash : 10 titres publiés de 1980 à 1984 aux éditions Hachette dans la collection Bibliothèque verte.
série Corinne : 2 titres : Corinne : Première Mission 1981 et Corinne et l'As de trèfle 1983.
bande dessinée
Vladimir Krasnoïe Solnychko, Ed. Le Lombard, Saint-Pétersbourg, 1991.
En français : Vladimir le Soleil radieux, Lombard Bruxelles 1992 Prix de la bande dessinée chrétienne, 1992.
Alexandre Nevsky, Ed. Le Lombard, Bruxelles, 1995.
conte et récit
Peau-de-bique, récit, illustrations de Françoise Moreau, Ed. Hachette, Paris, 1994 .
Conte d’Ivan le Nigaud, de la belle Vassilissa et du carrefour magique, Ed. L’Âge d’Homme, Lausanne, 2001.

Essais et souvenirs

Les Vers Centaures de P.S. Porohovchikov rédaction finale de Vladimir Volkoff, Les Cahiers du Nouvel Humanisme, Le Puy 1952, 62 p.
Vers une Métrique française, French Literature Publications Company, Columbia South Carolina 1977, repris par Summa, Birmingham Alabama, 200 p.
La Civilisation française sous le pseudonyme de Victor Duloup, manuel, New-York, Harcourt, Brace ans World, 1970, 327 p.
Le Complexe de Procuste, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1981, 189 p. .
en espagnol : Elogio de la Diferencia, Tusquets, Barcelona 1984
Lawrence le Magnifique, essai sur Lawrence Durrell et le roman relativiste, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1984, 140 p.
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1985, 343 p.
La Désinformation, arme de guerre, textes de base présentés par Vladimir Volkoff, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1986, 274 p. l’Âge d’Homme, Lausanne, 2004
Du Roi, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1987, 88 .
en italien : Il Re, Guida, Napoli 1989
Vladimiriana, recueil d’articles sur saint Vladimir, L’Âge d’Homme, Lausanne 1989, 106 p.
La Trinité du Mal, ou Réquisitoire pour servir au procès posthume de Lénine, Trotsky, Staline, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1991,117 p.
La Bête et le Venin ou la Fin du communisme, Fallois/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1992, 166
Lecture des Évangiles selon saint Luc et saint Marc, L’Âge d’Homme, Lausanne 1996, 234 p
Petite Histoire de la désinformation, Le Rocher, Paris 1999, 289 p.
en portugais : Pequena Hist?ria da Desinformaç?o, Lisbonne 2000
en serbe : Dezinformacija, Belgrade, Nas Dom/ L’Âge d’Homme, 2001.
Désinformation: flagrant délit, Le Rocher, Paris 1999, 150 p.
Manuel du politiquement correct, Le Rocher, Paris 2001,175 p.
Désinformations par l’image, album, Le Rocher, Paris 2001, 127 p.
La Garde des ombres, Fallois/L’Âge d’homme, Paris 2001, 215 p.
Pourquoi je suis moyennement démocrate, Le Rocher, Paris 2002, 100 p.
Pourquoi je serais plutôt aristocrate, Le Rocher, Paris, 2004, 150 p.
Lecture de l’Évangile selon saint Jean, l’Âge d’Homme, Lausanne/Paris, 2004, 276 p.
La Désinformation vue de l’Est, Le Rocher, Paris, 2007 publication posthume,
Douce orthodoxie, préface de Lydwine Helly, l’Âge d’Homme, Paris/Lausanne, 2011 ouvrage posthume, 213 p. .

Biographies

Tchaikovsky, a self portrait, Robert Hale, London 1975, Crescendo, Boston 1975, repris par Taplinger, New York, 348 p. + 12 p.
en français : Tchaïkovsky, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1983, 441 p. + 16 p. de planches
Vladimir le Soleil rouge traduit de l’anglais par Gérard Joulié, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1981410
en anglais : Vladimir the Russian Viking, Honeyglen, London 1984, Overlook Press, Woodstock, New York, 1985
en japonais : Chuokoron-Sha 1986
en russe : Vladimir Krasnoïe Solnychko, L’Âge d’Homme, Lausanne 1983

Théâtre


Pierrot et le Matamore, tragi-comédie montée aux États-Unis et jouée à la télévision américaine vers 1973.
La confession d’Igor Maksimovitch Popov du KGB, d’après Le Retournement, au théâtre Marie Stuart, 1982. La pièce est reprise en 1993, au théâtre Mouffetard sous le titre Retournements.
L’Amour tue, comédie, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1983, 168 p. jouée au théâtre de l’Athénée en 1983 . La pièce est montée aux États-Unis en 1984 sous le titre Love kills, au Macon Little Theater.
Yalta, tragédie, Julliard/L’Âge d’Homme, Paris/Lausanne 1983 jouée au Théâtre Firmin Gemier, Antony, 1984, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1984, reprise en 1985 au Théâtre d’Art de Liège, et au théâtre Mouffetard, Paris, 1998, 155 p.
Le Mistère de saint Vladimir, prix Alfred de Vigny 1988, L’Âge d’Homme, Lausanne 1988, 67 p.
Œdipe, L’Âge d’Homme, Lausanne 1993, 71 p.
L’Interrogatoire - Le Réquisitoire, L’Âge d’Homme, Lausanne 1995, 126
Charme slave, comédie, L’Âge d’Homme, Lausanne 2002, 126 p.
L’Hôte du Pape, Le Rocher, Paris, 2006

Science-fiction

Métro pour l’enfer, prix Jules-Verne 1963, Hachette, Paris 1963, Presses-Pocket, Paris 1981, 256 p. , l’Âge d’Homme, Lausanne, 2005
Le Tire-bouchon du bon Dieu, Presses-Pocket, Paris 1982, 223 p. , L’Âge d’Homme, Lausanne,
La Guerre des pieuvres, Presses-Pocket, Paris 1983, 184 p. L’Âge d’Homme, Lausanne, 2005

Avec Jacqueline Dauxois-Bruller

L’Exil est ma patrie, entretiens, Le Centurion, Paris 1982
Alexandra, Albin Michel, Paris 1994, 523 p. Le Livre de Poche, Paris 1996, Le Rocher, Paris 2003.

Liens

http://youtu.be/_4oGp_MKJlY Le nouvel an russe
http://youtu.be/lfTqBJLix7E Vladimir Volkoff (silencieux)
http://www.ina.fr/video/CPB82052480/i ... desinformation-video.html La désinformation
http://www.ina.fr/video/CPB79055824/p ... ages-de-russie-video.html Personnages de Russie
http://www.ina.fr/video/CPB89000981 Des tsars aux tsars


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Posté le : 13/09/2014 19:54
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Ivan Pavlov
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Le 14 septembre, 26 septembre au calendrier Julien 1849 à Riazan naît

Ivan Petrovitch Pavlov



en russe : Иван Петрович Павлов, Empire russe, médecin et un physiologiste russe, lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1904 et de la médaille Copley en 1915. Il meurt, à 86 ans le 27 février 1936 à Léningrad, en URSS, Pavlov, dont le nom reste attaché à la découverte des réflexes conditionnels, a été véritablement l'initiateur des recherches sur ce qu'il a appelé la physiologie de l'activité nerveuse supérieure, et, à ce titre, son influence a été grande chez les physiologistes. Au XVe Congrès international de physiologie qui s'est tenu à Rome en 1932, il a été proclamé princeps physiologorum mundi. Par l'intérêt qu'il a manifesté pour les problèmes psychologiques et par la portée qu'ont eue ses travaux, il a donné une impulsion décisive au développement de la psychologie scientifique moderne.

En bref

L'œuvre de Pavlov a profondément influencé le développement de la psychophysiologie et de la psychologie expérimentale modernes. Cela, toutefois, ne s'est pas fait sans quelques changements d'éclairage, surtout pour la dernière. Les découvertes de Pavlov sur la nature et le fonctionnement des réflexes conditionnels, sur leurs conditions d'établissement, sur les processus qui leur sont connexes, extinction, généralisation du stimulus, discrimination ou différenciation, etc., ont fourni un contenu et imprimé un élan indiscutable aux recherches conduites sur les processus d'apprentissage ; mais celles-ci se sont faites ensuite, pour l'essentiel, dans une perspective béhavioriste. Le fait historique marquant en ce domaine est justement que les grands théoriciens américains de la psychologie du comportement, à commencer par J. B. Watson lui-même, puis de façon plus systématique C. L. Hull, B. F. Skinner et bien d'autres après eux, ont réinterprété les phénomènes de conditionnement dans leur propre perspective, qui était celle du béhaviorisme dit S-R, stimulus-réponse.
Cette évolution a eu une double conséquence : d'une part l'étude expérimentale intensive et minutieuse de ces phénomènes a conduit à les connaître de façon plus précise, à rectifier des erreurs, à modifier des explications, à apporter des faits nouveaux – comme ceux qui sont relatifs au conditionnement instrumental ou opérant, qui se situe hors de la conception pavlovienne – et aussi à vérifier leur extension et à situer leurs limites, chose particulièrement importante lors du passage de l'animal à l'homme ; l'acquis en cette matière est considérable.
Mais d'autre part s'est trouvée surimposée à ces données scientifiques, et parfois confondue avec elles, une conception épistémologique particulière, de caractère essentiellement positiviste, qui réduit à leur minimum, et parfois à rien, les conclusions que l'on peut tirer pour la connaissance des processus internes de l'observation du comportement.
Il convient donc de bien garder présente à l'esprit l'idée que, ni réflexologie ni béhaviorisme S-R, la conception de l'activité nerveuse supérieure élaborée par Pavlov mérite d'être considérée pour ce qu'elle est, à savoir une théorie générale qui, en dépit d'un certain nombre d'invalidations locales, de compléments et de remaniements apportés par la recherche postérieure, conserve aujourd'hui encore un intérêt réel et, en tout cas, dépasse de loin la caricature qu'en donne parfois la réduction à une mécanique de réflexes conditionnels.
Carrière résumé

Sa vie

Né dans une famille russe où l'on est pope de père en fils, il est d'abord, dès 11 ans, élève au séminaire de Riazan. Il se passionne déjà pour les sciences naturelles et la lecture d'un petit livre du professeur Ivan Setchenov, Réflexes de l'encéphale et de la traduction russe du travail de George Henry Lewes, Physiologie de la vie commune, le fit s'inscrire à la Faculté de physique et de mathématiques de Saint-Pétersbourg après un bref passage en Faculté de Droit ; il se spécialise alors en physiologie animale qu'il étudie à l'Académie de chirurgie et de médecine. Des intrigues écartent alors Ivan Setchenov, envoyé en disgrâce à Odessa, mais il bénéficie des cours d'un autre grand maître, son successeur Élie de Cyon, qui fait de lui un virtuose de la technique. Il obtient son diplôme en 1879 et soutient sa thèse de doctorat en 1883.
En 1890, il est nommé titulaire de la chaire de pharmacologie de l'Académie de médecine militaire de Saint-Pétersbourg.
Il devient professeur de physiologie puis directeur de l'Institut de médecine expérimentale de Saint-Pétersbourg devenue Léningrad en 1895 jusqu'à sa mort en 1936.
Pavlov est un expérimentateur habile et méthodique jusque dans ses heures de travail et ses habitudes.
C'est ainsi qu'il déjeune à 12 heures exactement, il se couche chaque soir au même moment, il nourrit toujours ses chiens à la même heure chaque nuit et chaque année il ne manque pas de quitter Leningrad pour l'Estonie où il passe ses vacances le même jour. Cette conduite change quand son fils Victor est tué au service de l'Armée Blanche ; après ce drame il est victime d'insomnies.

Travaux

Au cours des années 1890, Pavlov réalisa une expérience sur la fonction gastrique du chien en recueillant grâce à une fistule les sécrétions d'une glande salivaire pour mesurer et analyser la salive produite dans différentes conditions en réponse aux aliments. Ayant remarqué que les chiens avaient tendance à saliver avant d'entrer réellement en contact avec les aliments, il décida d'investiguer plus en détail cette « sécrétion psychique.
Il s'avéra que ce phénomène était plus intéressant que la simple chimie de la salive, et ceci le conduisit à modifier ses objectifs : dans une longue série d'expériences, il variait les stimuli survenant avant la présentation des aliments. C'est ainsi qu'il découvrit les lois fondamentales de l'acquisition et la perte des réflexes conditionnels — c'est-à-dire, les réponses réflexes, comme la salivation, qui ne se produisaient que de façon conditionnelle dans des conditions expérimentales spécifiques chez l'animal.
Ces expériences, réalisées au cours des années 1890 et 1900, ne furent connues des scientifiques occidentaux que par des traductions isolées et ce n'est qu'en 1927 qu'elles furent toutes traduites en anglais.
En 1904, il est lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en reconnaissance de son travail sur la physiologie de la digestion, ce qui a permis de transformer et d'élargir le savoir sur les aspects essentiels du sujet.
Il fut le premier Russe à recevoir le prix Nobel et à exposer en russe ses travaux. L'usage d'une langue peu connue provoqua un fameux contresens ; c'est ainsi qu'on parle encore de réflexes conditionnés alors que réflexes conditionnels serait plus exact.

Pavlov se situe dans la tradition de Ivan M. Sechenov, qui est considéré comme le père de la physiologie et de la psychologie soviétiques. Pour ce dernier, les activités psychiques complexes sont le résultat des interactions continuelles entre l'organisme et son milieu, et elles ne sont pas d'une autre nature que les actes réflexes qui sont une réponse de l'organisme à un agent extérieur. À côté des réflexes innés dont le fonctionnement repose sur des voies anatomiques établies dès la naissance, il en existe qui sont acquis par l'expérience individuelle et sont au principe des formes les plus complexes de l'activité.

Par la découverte des réflexes conditionnels, Pavlov donnait corps à cette idée et développait une nouvelle approche de l'étude de la vie psychique. Il a toujours tenté de répondre à la question, pour lui fondamentale, de la liaison entre l'activité psychique et le cerveau : Ne serait-il pas possible, écrit-il, de trouver un phénomène psychique élémentaire qui, en même temps, pourrait à bon droit être entièrement considéré comme un phénomène purement physiologique, afin que, partant de là, par une étude rigoureusement objective des conditions de son apparition, de ses complications et de sa disparition, nous puissions obtenir le tableau physiologique objectif et complet de l'activité supérieure des animaux, du fonctionnement normal du segment supérieur de l'encéphale, au lieu des expériences effectuées jusqu'alors et basées sur l'excitation artificielle et sur la destruction ?

Pavlov commença par des études sur la physiologie de la circulation et de la digestion, et plus précisément sur le caractère adaptatif de ces phénomènes physiologiques, point de vue qui se comprend aisément par la tradition philosophique et scientifique dans laquelle le chercheur se situait. C'est à l'occasion de ses travaux sur la régulation nerveuse des glandes digestives qu'il mit en évidence l'existence de réflexes conditionnels.
Il constata que l'activité réflexe engendrant la sécrétion des glandes salivaires non seulement est mise en jeu quand il y a contact direct entre les excitants alimentaires et les zones sensibles de la bouche ou du tube digestif, mais qu'elle est également déclenchée à distance par ces excitants ou même par des phénomènes qui ne se trouvent liés qu'accidentellement à ces derniers des signaux, tels les bruits qui précèdent le repas. Pavlov désigna par le nom de réflexes à distance ou de réflexes signaux ce type de réactions qu'il appela plus tard réflexes conditionnels .

La régulation nerveuse réflexe de la sécrétion des glandes digestives semble donc dépendre non seulement de facteurs purement physiologiques, au sens où on l'entendait alors, c'est-à-dire de facteurs liés au contact direct avec l'excitant, mais de facteurs que Pavlov qualifie d'abord de psychiques .
Il emploie, en effet, l'expression de sécrétion psychique dans ses Conférences sur l'activité des principales glandes digestives, parues en 1897.
Il regrettera plus tard cette expression, qui peut laisser penser que ces réactions sont de nature différente de celles provoquées par les excitants externes et qu'elles dépendent d'excitants internes tels que sentiments, impressions, états d'âme, toutes choses que la psychologie introspective de l'époque mettait sous le nom de psychisme.
Pavlov eut à combattre jusque dans son propre laboratoire cette conception dualiste. Un de ses collaborateurs, Snarski, voyait dans le comportement de l'animal la manifestation d'une activité psychique particulière, l'activité des glandes salivaires ne faisant que traduire un état interne du chien pris pour sujet d'expérience.
Pavlov raconte ainsi cette controverse : Snarski avait entrepris l'analyse du mécanisme intérieur de cette excitation en partant de positions subjectivistes, c'est-à-dire en tenant compte de la vie intérieure imaginaire du chien, par analogie avec la nôtre ....
C'est ce qui provoqua un épisode unique dans les annales de notre laboratoire. Nous nous mîmes à diverger foncièrement en ce qui concernait l'explication de cette vie intérieure et, malgré tous nos efforts, nous fûmes dans l'impossibilité d'arriver à un compromis ou à une conclusion commune quelconque, contrairement à l'habitude de notre laboratoire où, en général, contradictions et disputes trouvaient toujours leur solution dans de nouvelles expériences entreprises de concert ....
Cela me dressa définitivement contre l'interprétation psychologique du sujet et je décidai de poursuivre mes recherches d'une manière purement objective, ne prenant en considération que le côté extérieur des choses, c'est-à-dire en notant exactement l'irritation exercée sur l'animal à un moment donné et en examinant la riposte de l'animal soit sous forme de mouvements soit sous forme de sécrétion.

Réflexe conditionnel et activité nerveuse supérieure

Pavlov précise les conditions d'apparition du réflexe dit conditionnel, qui, à la différence du réflexe inconditionnel dont l'apparition dépend de la seule présence de l'excitant absolu ou inné, dépend de la conjonction répétée d'un excitant absolu et d'un excitant neutre. Par exemple, si la présentation de la nourriture est accompagnée d'un bruit, ce bruit provoque à lui seul au bout d'un certain temps la salivation ; si le bruit n'est plus jamais accompagné de la nourriture, la salivation qu'il provoque diminue progressivement puis disparaît : c'est l'extinction du réflexe ; si la réaction de salivation est conditionnée à un son donné, on constate que des sons de fréquence voisine provoquent également la réaction : c'est ce que Pavlov appelle la généralisation.
On peut cependant obtenir que la réaction soit provoquée par le son initial, mais non par un son voisin, en faisant accompagner de l'excitant absolu le son original, mais non le son voisin. Pavlov parle de synthèse des excitations pour désigner le transfert de la capacité réactionnelle d'un excitant à l'autre et d'analyse des excitations pour désigner la différenciation. Ces deux activités constituent à ses yeux une pensée élémentaire concrète. Pavlov et ses élèves ont décrit les phénomènes essentiels de l'activité réflexe conditionnelle à partir du réflexe salivaire.
Les recherches qui ont suivi ont confirmé ces résultats sur nombre d'autres réflexes.
Le projet essentiel de Pavlov est de faire, à travers l'étude du réflexe conditionnel, une description de l'activité nerveuse supérieure, description qui est formulée en termes d'excitation et d' inhibition. Un excitant peut provoquer un processus d'excitation ou d'inhibition au niveau cortical et l'un et l'autre peuvent s'irradier dans des zones voisines. Lorsqu'en deux points se développent des processus d'excitation d'intensité inégale déclenchés par l'excitant absolu et l'excitant neutre, l'irradiation se produit de façon telle que les excitations issues du point faiblement excité tendent à venir se concentrer au point fortement excité. Il se crée ainsi un frayage qui fait que la réaction propre à l'excitant absolu peut être provoquée par un excitant primitivement neutre. Pour Pavlov, la liaison temporaire qui caractérise le réflexe conditionnel est une liaison entre des excitants, non une liaison entre un excitant et une réponse, comme dans la tradition behavioriste américaine.
À partir des résultats de ses recherches sur l'activité nerveuse supérieure, Pavlov développe une typologie dans laquelle il considère trois traits : l'intensité des processus d'excitation et d'inhibition, leur équilibre et leur mobilité. Un premier type d'animaux est caractérisé par un fort processus d'excitation et par un processus d'inhibition faible : ce sont des animaux agressifs. Pour une deuxième catégorie d'animaux, l'activité nerveuse est forte et équilibrée : chez certains, les processus d'excitation et d'inhibition sont très mobiles, ce sont des animaux vifs, chez d'autres, ils manifestent une certaine inertie ce sont des tempéraments calmes. D'autres animaux enfin se caractérisent par des processus d'excitation et d'inhibition qui sont également faibles : ce sont des animaux timides, agités, instables.

Pavlov met les types nerveux en relation avec un phénomène qu'il a découvert au cours de ses recherches sur les réflexes conditionnels et qu'il appelle « névrose expérimentale : quand on met en jeu, selon une succession rapide, des processus d'excitation et d'inhibition, par exemple en rapprochant de plus en plus les excitants à différencier, l'animal se met en état d'agitation, les différenciations acquises disparaissent, et il peut se passer des mois avant que l'animal ne recouvre son état normal. Comme Pavlov le constate, c'est le type fort mais non équilibré et le type faible qui présentent le plus de cas de névroses expérimentales.
Le chercheur rapproche ces observations de celles qu'on peut faire dans la pathologie humaine, à laquelle il s'intéresse vivement. Il eut, en particulier, une correspondance avec Pierre Janet. Le même souci de ne pas séparer les aspects élémentaires et les aspects complexes du comportement le conduit à une interprétation du sommeil et de l'hypnose en termes de processus d'inhibition, interprétation qu'il étaie par de nombreuses observations faites sur l'animal.
Pavlov est à l'origine des grands courants de la psychologie soviétique par l'impulsion qu'il a donnée aux recherches sur le conditionnement et les voies qu'il a ouvertes du côté de la typologie de l'activité nerveuse et de la pathologie.
Il a été également un précurseur par la distinction qu'il a établie entre les deux systèmes de signalisation : le système des signaux externes, communs à l'homme et à l'animal, et le système des signaux issus du langage, lequel est spécifique de l'homme. Vitgosky puis Luria développeront la théorie de ce dernier système qui, selon Pavlov, n'est pas réductible au premier et auquel est liée la pensée abstraite.
En dehors de l'U.R.S.S., la découverte du réflexe conditionnel a suscité le courant de recherches théoriques et expérimentales sur l'apprentissage qui a été dominant dans la psychologie de la première moitié du siècle. En effet, les réflexes conditionnels, que Pavlov appelle aussi liaisons temporaires, fournissaient une base expérimentale à la notion d'association qui souffrait d'avoir été liée trop longtemps à un contexte mentaliste. Pavlov a, par ailleurs, fait plus que tout autre pour le développement de la psychologie scientifique en montrant à quels résultats pouvait conduire l'analyse objective d'un phénomène, résultats bien différents de ceux dont se contentait l'analyse anthropomorphique.

Vie après la Révolution d'Octobre

La Révolution russe fut pour lui un moment pénible, particulièrement les années 1919-1920 où il vécut dans la misère, sans argent non plus pour son laboratoire. Il refusa cependant une offre de l'Académie des Sciences suédoise qui l'invitait à s'installer à Stockholm où l'on bâtirait pour lui un institut suivant ses directives : il déclara qu'il ne quitterait pas la Russie.
À la différence de beaucoup de scientifiques qui avaient commencé leur carrière avant la Révolution, Pavlov était apprécié du gouvernement soviétique et il eut la possibilité de continuer ses recherches jusqu'à un âge très avancé. Lui-même n'était pas favorable au marxisme, mais comme lauréat du prix Nobel on le regardait comme un capital politique de grande importance. Après sa première visite aux États-Unis en 1923 la deuxième eut lieu en 1929, il dénonça publiquement le communisme, déclarant que le marxisme reposait sur des bases fausses, ajoutant même : Pour le genre d'expérience sociale que vous faites, je ne sacrifierais pas les pattes arrières d'une grenouille !
En 1924, quand les fils de prêtres furent expulsés de l'Académie médicale militaire, ancienne Académie médicale impériale de Léningrad il démissionna de sa chaire de physiologie en déclarant, Moi aussi, je suis fils de prêtre et si vous expulsez les autres je m'en irai aussi ! Après l'assassinat de Kirov en 1934, il écrivit à Molotov plusieurs lettres où il condamnait les persécutions de masse qui avaient suivi et demandait qu'on reconsidérât le cas de plusieurs personnes qu'il connaissait personnellement. Il se confessait auprès du père Siméon 1900-1979.

Il est enterré au cimetière Volkovo à Saint-Pétersbourg.

Héritage

Le chien de Pavlov au Pavlov Museum
Un point intéressant, c'est que l'expression de Pavlov réflexe conditionnel, условный рефлекс a été mal traduite du russe en réflexe conditionné, et d'autres scientifiques en lisant ses travaux ont conclu que, comme de tels réflexes étaient conditionnés, ils devaient avoir été produits par un processus appelé conditionnement. Comme le travail de Pavlov a été surtout connu à l'Ouest par les écrits de John B. Watson, l'idée de conditionnement en tant que forme automatique d'apprentissage est devenue un concept clé dans la psychologie comparative qui se développait et l'approche générale de la psychologie qui la sous-tendait : le béhaviorisme. Bertrand Russell était un avocat passionné de l'importance du travail de Pavlov pour la philosophie de l'esprit.
Les travaux de Pavlov sur les réflexes conditionnels ont eu une grande influence non seulement sur la science, mais également sur la culture populaire. On utilise souvent l'expression chien de Pavlov pour décrire quelqu'un qui réagit de façon instinctive à une situation, plutôt que d'utiliser son esprit critique. Le conditionnement pavlovien était un thème important dans les romans dystopiques d'Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes et d'Orwell, 1984 Minute de la Haine, Langage automatique, ainsi que dans le livre L'Orange mécanique d'Anthony Burgess où le protagoniste est conditionné pour réagir de manière négative à la violence et au sexe. Ses travaux ont également été repris par divers obstétriciens européens Fernand Lamaze, Grantly Dick Read et leur ont permis de mettre au point les premières méthodes de préparation à la naissance dans le but de permettre aux femmes d'accoucher sans douleur, réflexes conditionnés de respirations adaptées aux contractions lors du travail.
On croit généralement que Pavlov faisait toujours savoir que les aliments allaient arriver en appuyant sur une sonnette. Pourtant, ses écrits témoignent qu'il utilisait une large variété de stimuli, y compris des sifflets, des métronomes, des fourchettes qu'il faisait résonner, en plus des stimuli visuels habituels. Quand, au cours des années 1990, il est devenu plus facile pour les scientifiques occidentaux de visiter le laboratoire de Pavlov, ils n'y ont pas découvert la moindre trace de cloche.

Pavlov, grâce à ses recherches novatrices sur le conditionnement, et plus spécifiquement sur le conditionnement classique, est considéré comme l'un des fondateurs de la psychologie soviétique moderne.

Liens

http://youtu.be/e7nSSahbzvA La conditionnement classique
http://youtu.be/FMJJpbRx_O8 autre réponse au conditionnement


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Posté le : 13/09/2014 19:32
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Luigi Chérubini
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Le 14 septembre 1760 à Florence naît Maria Luigi Carlo Zenobio

Salvatore Cherubini,



plus connu sous le nom de Luigi Cherubini mort le 15 mars 1842 à compositeur italien de style romantique de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, directeur du conservatoire de Paris, il meurt , 81 ans, le 15 mars 1842

En Bref

Le compositeur qui, le 10 août 1841, à l'âge de quatre-vingt-un ans, écrit un canon mélancolique sur le long énoncé de son nom — Luigi Carlo Salvatore Zanobi Maria Cherubini — reste surtout présent dans les mémoires pour ses violents démêlés, en tant que directeur du Conservatoire de Paris, avec Berlioz : leur différence d'âge est, il est vrai, de près d'un demi-siècle.
Fils d'un célèbre claveciniste, Né à Florence, Luigi Cherubini étudie à Bologne en 1778, puis à Milan, de 1778 à 1782, sous la direction de Giuseppe Sarti. C'est pendant cette période qu'il fait la connaissance du compositeur bohémien Václav Pichl, maître de chapelle auprès de l'archiduc Ferdinand d'Este, gouverneur autrichien de la Lombardie. En 1785, on donne deux de ses œuvres à Londres. En automne 1787, il est à Londres et est engagé par le roi. Il compose quelques morceaux pour le souverain, dont le King's Theatre.Cherubini a déjà écrit, à seize ans, nombre de compositions religieuses. Après avoir travaillé avec Sarti à Venise, il s'oriente vers le théâtre et, en 1784, présente à Londres sans grand succès quatre opéras. En 1786, il s'installe à Paris, qui restera sa résidence principale jusqu'à sa mort ; il y change sa manière en faveur d'un style dramatique et expressif sur des livrets français, dont la première manifestation est Démophon 1788. En même temps, il éprouve le choc de sa vie, fait d'autant plus remarquable qu'il est italien en interprétant, en tant que membre de l'orchestre de la loge olympique, les toutes récentes Symphonies parisiennes de Haydn. D'où la vénération qu'il vouera à ce maître, et aussi l'estime dont il bénéficiera de la part de Beethoven : il est, en effet, un des très rares auteurs d'opéras du temps à posséder la dimension symphonique

Sa vie

Né à Florence, fils d'un claveciniste du théâtre de la Pergola à Florence, Chéribini a déjà écrit à l'âge de treize ans, il fut d'abord initié au style religieux sévère, composa sa première messe à treize ans, puis étudia le style dramatique à Bologne, auprès du compositeur Sarti, écrivant également des sonates pour clavier dans l'esprit de Galuppi. À dix-neuf ans, il écrivit son premier opéra, Il Quinto Fabio 1780, encore dans l'esprit de Métastase, et donna à Milan, Florence, Venise, Rome et Mantoue une dizaine d'œuvres lyriques de genre seria ou semiseria, conçues à partir de livrets traditionnels, mais dénotant déjà une tendance à étoffer l'orchestration, ainsi qu'à privilégier les finales aux dépens de l'aria orné, comme le faisait Mozart à Vienne, à la même époque. Après s'être produit à Londres La Finta Principessa, 1785 ; Il Giulio Sabino, 1786, il fit représenter à Turin son dernier opéra italien Ifigenia in Aulide, 1788 et s'établit à Paris, où il se lia avec Viotti et Marmontel. Celui-ci écrivit à son intention un livret français, tiré de Métastase, pour Démophon 1788 ­ représenté sans grand succès à l'opéra. D'autres œuvres furent créées au théâtre Feydeau, dont Cherubini devait prendre la direction artistique.à seize ans, il écrit nombre de compositions religieuses.

Il s'installe en 1787 à Paris et il est nommé, en 1789, codirecteur du Théâtre de Monsieur, fonctions qu'il quitte en 1792.
Se sentant financièrement à l'aise, il épousa Anne Cécile Tourette le 12 avril 1794, fille d'un contre-ténor à la Chapelle royale de Louis XVI. Celle-ci lui donnera trois enfants dont Salvador Louis qui épousera Caroline Marcotte de Quivières, fille du collectionneur d'art Philippe Marcotte de Quivières, sœur de madame Henri Panckoucke et de Louis Marcotte de Quivières, nièce de Edmé Bochet et de Cécile Bochet.
En 1796, il est nommé inspecteur de l'enseignement au tout nouveau Conservatoire.

Le compositeur s'assura très rapidement une situation de premier plan à Paris, au lendemain de la mort de Gluck et de Sacchini, entre les derniers triomphes de Grétry et les premiers opéras de Le Sueur, Méhul et Boieldieu. Lodoiska, comédie héroïque, créée en 1791, confirma la puissante originalité de son talent. En 1794, il fit partie, auprès de Sarrette, de la commission d'inspecteurs chargée de l'établissement qui allait devenir le Conservatoire de Paris. Ses ouvrages suivants, toujours écrits dans la forme de l'opéra-comique avec dialogues parlés, témoignent d'une évolution entre le drame larmoyant, alors en honneur à Paris, et la comédie élégiaque et sentimentale d'esprit préromantique. Mais en 1797, en restaurant la tragédie antique dans un style faisant la synthèse de Gluck et des Italiens, il signait, avec la partition de Médée, l'acte de naissance du drame romantique.

Une quinzaine de partitions dramatiques suivent rapidement, dont Médée 1797, Le Porteur d'eau 1800 et Anacréon 1803. Mais ni le Consulat ni l'Empire ne lui sont favorables. Napoléon n'aime pas sa musique, qu'il trouve trop riche de notes, et le lui fait sentir.
En 1805, Cherubini est à Vienne, où il remet à Haydn un diplôme décerné par le Conservatoire de Paris et reçoit de lui le manuscrit de la symphonie no 103 du Roulement de timbales. Il y donne Faniska, dont la création 24 févr. 1806 a lieu entre celles des deux premières versions de Léonore de Beethoven. À son grand déplaisir, il doit, en décembre 1805, s'occuper des concerts organisés à Schönbrunn pour Napoléon, qui vient d'occuper la ville. De retour à Paris, il fait avec Les Abencérages 1813 des adieux provisoires à la scène lyrique il y aura encore Ali Baba, 1833.

Surintendant de la chapelle de Louis XVIII, professeur de composition puis directeur de 1822 à sa mort du Conservatoire, il se consacre presque exclusivement, durant cette dernière période, à la musique religieuse : Requiem pour l'anniversaire de la mort de Louis XVI interprété à Saint-Denis le 21 janvier 1817, second Requiem 1836 en prévision de ses propres funérailles, Messe pour le couronnement de Charles X. Il a cependant composé quelques partitions instrumentales, dont une Symphonie en ré majeur commandée par la Société philharmonique de Londres 1815.
En 1816, il devient surintendant de la Chapelle de Louis XVIII.
Par-delà son style un peu froid, il dispose d'un métier à toute épreuve, d'une solidité d'écriture que, hormis chez les plus grands, on ne retrouve chez aucun de ses contemporains. C'est ce qui conduit Berlioz lui-même, malgré ses rancunes personnelles, à voir en lui un modèle sous tous les rapports ; Beethoven en parle comme du meilleur compositeur de son temps ; Schumann lui accole l'épithète de magnifique ; Bülow voit en Brahms l'héritier de Luigi Cherubini et de Ludwig Beethoven ; Weber s'extasie sur ses chefs-d'œuvre.
Il retrouve le Conservatoire, où il exerce comme professeur de composition, avant d'en être nommé directeur en 1822. Il conserve cette fonction pendant vingt ans et ne l'abandonne que quelques semaines avant sa mort. Il a beaucoup contribué à rehausser la qualité de l'ensemble de la formation. Il a été actif dans l'organisation de manifestations publiques d'élèves, comme les exercices de musique et d'art dramatiques. Il a aussi permis la naissance de la Société des Concerts du Conservatoire. Il a également été franc-maçon, membre de la loge Saint-Jean de Palestine du Grand Orient de France.
Mais en 1797, en restaurant la tragédie antique dans un style faisant la synthèse de Gluck et des Italiens, il signait, avec la partition de Médée, l'acte de naissance du drame romantique. Éclipsée dans les pays latins par le succès de l'opéra de Mayr 1813 sur le même sujet, l'œuvre, enrichie de récitatifs chantés que les lois du genre avaient à l'origine interdits à Cherubini, devait entamer en Allemagne vers 1860 sa véritable et glorieuse carrière. En 1800 fut donné les Deux Journées ou le Porteur d'eau, un des plus grands succès de Cherubini.
L'échec d'Anacréon, en 1803, décida le compositeur à renoncer à sa manière légère. Puis, son inspiration étant à l'opposé des goûts de Napoléon, il partit en 1805 pour Vienne, où il suscita l'admiration de Haydn et de Beethoven. L'Empereur l'y retrouva, et malgré leur mésentente, le réinstalla dans ses fonctions d'inspecteur à Paris. Ce fut alors pour Cherubini, dans le cadre d'une semi-retraite auprès de la princesse de Chimay, un retour vers la musique religieuse, interrompu, occasionnellement, par la composition d'ouvrages lyriques, dont Pygmalion 1809, écrit pour le castrat Crescentini, fort prisé de Napoléon, et les Abencérages 1813. Son unique Symphonie fut destinée à la Société philharmonique de Londres 1815. Le retour des Bourbons permit à Cherubini de connaître une nouvelle ascension : il devint surintendant de la chapelle royale en 1814, membre de l'Institut en 1815 et, enfin, directeur du Conservatoire de 1822 à l'année de sa mort ; il reçut la cravate de commandeur de la Légion d'honneur en 1842.
Si l'on excepte Ali Baba 1833, refonte d'un ouvrage de jeunesse, ses trente dernières années furent dédiées à la musique religieuse Requiem à la mémoire de Louis XVI, 1816 ; Messe pour le sacre de Louis XVIII 1819, non exécutée ; Messe pour le sacre de Charles X 1825 ; Requiem pour voix d'hommes, 1836 et à la musique de chambre ­ ses six Quatuors 1814-1837, dont le deuxième 1829 est la transcription de sa Symphonie, constituent en ce domaine le sommet de la production française du temps.
La musique de Cherubini est la parfaite expression d'un homme dont l'image a été malencontreusement déformée par les railleries de Berlioz, qui, pourtant, l'admirait et sut l'imiter, et par le mépris où l'ont tenu des générations d'historiens. Sous des dehors austères, Cherubini cachait une âme sensible, et, prisonnier d'une pensée classique, il se sentait égaré dans la période romantique dont il traduisit néanmoins à merveille les premiers émois. Il faut, en effet, noter que Cherubini est le seul compositeur de première grandeur à avoir été à la fois contemporain de Mozart et de Beethoven. Ses sonates pour clavier et son premier opéra précèdent Idoménée et l'installation de Mozart à Vienne, son dernier Quatuor est postérieur à ceux de Beethoven et son ultime Requiem évoque celui de Berlioz, composé à la même époque. Cherubini avait, dès sa jeunesse, mal admis le carcan du vieil opera seria, dont il avait su étoffer l'orchestre, libérer le récitatif et développer les finales ; Démophon, avec ses récitatifs chantés et sa discrète colorature, avec son impossible tentative d'unir Gluck à Mozart et l'opera seria au goût français, échoua, alors que la veine élégiaque de Cherubini s'adaptait soudain avec bonheur à un nouveau type de sensibilité française. Les sujets idylliques d'Élisa, des Deux Journées, de l'Hôtellerie portugaise, ainsi que les divers ouvrages écrits en collaboration avec Boieldieu, son cadet de quinze ans, semblent opérer la synthèse idéale des styles de Piccinni, de Gluck et de Grétry, mais avec un tout autre raffinement harmonique. D'autre part, Lodoiska et Faniska ­ qui appartiennent au genre plus ambitieux de l' opéra héroïque, présentant une héroïne rédemptrice ­, et Anacréon, écrit pour l'Opéra de Paris, offrent une parenté avec Méhul, alors que les Abencérages, ultime tentative qui emprunte encore à Gluck sa raideur et ses structures fermées, témoignent de quelque anachronisme, au lendemain de la réussite de Spontini, qui venait alors de donner à Paris la Vestale et Fernand Cortez. Médée demeure donc l'œuvre la plus marquante de Cherubini ; elle présente en filigrane les prémices des réformes wagnériennes, par l'emploi de leitmotive principe également utilisé par le compositeur dans d'autres opéras, par le rôle de moteur donné à l'orchestre et par son écriture vocale qui se présente souvent comme un arioso tenant du récit et de l'aria et obligeant l'interprète à de grands intervalles dans la ligne vocale, avec un appui dramatique sans précédent.
Romantique malgré lui, contemporain de Rossini, mais étranger à son influence, admiré de Beethoven, Schumann, Wagner et Brahms, éduqué en Italie, Français d'adoption et honoré par l'Allemagne, Cherubini occupe un rôle éminent dans l'élaboration du romantisme musical européen.

Son décès donna lieu à des funérailles nationales, durant lesquelles fut joué son Requiem en ré mineur. Cherubini repose au cimetière du Père-Lachaise division 11, section VII. Son tombeau a été conçu par l'architecte Achille Leclère et inclut notamment un buste du compositeur, surmonté d'un bas-relief d'Auguste Dumont représentant la Musique.

Œuvres
Œuvres musicales Œuvres lyriques

Première édition de Médée, 1797.
25 janvier 1782 : Armida abbandonata, opéra en trois actes, créé au Teatro Pergola de Florence Teatro della Pergola ;
16 avril 1782 : Adriano in Siria, opéra en trois actes, créé au Teatro Armeni de Livourne ;
8 septembre 1782 : Il Mesenzio re d'Etruria, opéra en trois actes, créé au Teatro Pergola de Florence ;
janvier 1783 : Il quinto Fabio, opéra en trois actes, créé au Teatro Argentina de Rome ;
novembre 1783 : Lo Sposo di tre e marito di nessuno, opéra-bouffe en deux actes, créé au Teatro San Samuele de Venise ;
début 1784 : L'Alessandro nell'Indie, opéra en deux actes, créé au Teatro Nuovo Regio Ducale de Mantoue ;
26 décembre 1784 : L'Idalide, opéra en deux actes, créé au Teatro Pergola de Florence ;
2 avril 1785 : La finta principessa, opéra-bouffe en deux actes, créé au Kings Theatre de Londres ;
30 mars 1786 : Il Giulio Sabino, opéra en deux actes, créé au Kings Theatre de Londres ;
12 janvier 1788 : Ifigenia in Aulide, opéra en trois actes, créé au Teatro Regio de Turin ;
5 décembre 1788 : Demophoon, opéra en trois actes, créé à l'Opéra de Paris ;
18 juillet 1791 : Lodoïska, comédie héroïque en trois actes, créée au théâtre Feydeau à Paris, livret de Fillette-Loraux ;
1793 : Koukourgi, opéra comique en trois actes inachevé, il manque le final, livret de Honoré-Marie-Nicolas Duveyrier, opéra retrouvé à Cracovie ;
26 février 1794 : Le Congrès des rois, comédie en trois actes et en prose mêlée d’ariettes, en collaboration avec onze autres auteurs Henri Montan Berton, Frédéric Blasius, Nicolas Dalayrac, Prosper-Didier Deshayes, François Devienne, André Grétry, Louis Emmanuel Jadin, Rodolphe Kreutzer, Étienne-Nicolas Méhul, Jean-Pierre Solié et Trial fils à l'Opéra-Comique salle Favart, livret d'Ève Demaillot;
13 décembre 1794 : Éliza ou le Voyage au glacier du mont Saint-Bernard, opéra en deux actes créé au théâtre Feydeau, livret de Saint-Cyr ;
13 mars 1797 : Médée, opéra en trois actes (première version), livret de François Benoît Hoffmann, créé au théâtre Feydeau ;
25 juillet 1798 : L'Hôtellerie portugaise, opéra-comique en un acte, livret d'Étienne Aigan, créé au théâtre Feydeau ;
23 février 1799 : La Punition, comédie en un acte, créée au théâtre Feydeau à Paris, livret de Jean Louis Brousse-Desfaucherets ;
12 septembre 1799 : Emma ou la Prisonnière, opéra-comique en un acte en collaboration avec François-Adrien Boieldieu, créé au théâtre Montansier de Paris, livret de Claude Godard d'Aucourt de Saint-Just, Étienne de Jouy et Charles de Longchamps ;
16 janvier 1800 : Les Deux Journées ou le Porteur d'eau, opéra-comique en trois actes, créé au théâtre Feydeau à Paris ;
6 novembre 1802 : Médée, opéra en trois actes (deuxième version), créé à Vienne Autriche ;
4 octobre 1803 : Anacréon ou l'Amour fugitif, opéra-ballet en deux actes, créé à l'Opéra de Paris ;
25 février 1806 : Faniska, opéra en trois actes, créé au Theater am Kärntnertor à Vienne ;
30 novembre 1809 : Pygmalion, drame lyrique en un acte, créé aux théâtre des Tuileries à Paris ;
1er septembre 1810 : Le Crescendo, opéra-comique en un acte, créé à l'Opéra-Comique de Paris ;
6 avril 1813 : Les Abencérages ou l'Étendard de Grenade, opéra en trois actes, créé à l'Opéra de Paris sur un livret d'Étienne de Jouy ;
22 juillet 1833 : Ali-Baba ou les Quarante Voleurs, opéra en un prologue et quatre actes, créé à l'Opéra de Paris.

Musique religieuse

Messes
Cinq messes perdues de 1773 à 1776
1808 : Messe en la majeur à trois voix
1808-1809 : Messe en fa majeur dite Messe de Chimay
1811 : Messe en ré mineur deuxième Messe Solennelle.
1816 : Messe en ut majeur
1819 : Messe solennelle en sol majeur, pour le sacre de Louis XVIII
29 mai 1825 : Messe en la majeur, troisième Messe Solennelle, pour le couronnement de Charles X, Reims
Motets
38 motets
Requiem
1816 : Requiem en ut mineur, pour chœur mixte, composé à la mémoire de Louis XVI en 1816.
1836 : Requiem en ré mineur, pour chœur masculin, composé pour ses propres funérailles en 1836.

Autres œuvres

une symphonie. Symphonie en Ré, achevée le 24 avril 1824. Première à Londres, le 1er mai 1824 - Enregistrée le 10 mars 1952 au Carnegie Hall de New York par le NBC symphony orchestra sous la conduite d'ARTURO TOSCANINI.
6 sonates pour le clavecin
6 quatuors
un quintette
une cantate
une ouverture
un Hymne au printemps pour la Philharmonic Society de Londres.
Hymne du Panthéon, sur un poème de Marie-Joseph Chénier, 1794

Discographie

Riccardo Muti est un spécialiste de l'œuvre de Luigi Cherubini.

Année Titre Genre Label
1980 Cherubini: Requiem pour la mort de Louis XVI.; Ambrosian Singers, Philharmonia Orchestra. Dir. Riccardo Muti Classical EMI Classics
1980 Cherubini: Messe solennelle pour le couronnement de Charles X.; Philharmonia Orchestra & Chorus. Dir. Riccardo Muti Classical EMI Classics
1988 Cherubini: Messe solennelle pour le sacre de Louis XVIII.; London Philharmonic & Chorus. Dir. Riccardo Muti Classical EMI Classics
2006 Cherubini: Missa solemnis. Ruth Ziesak, Marianna Pizolato, Herbert Lippert, Ildar Abdrazakov; Chœur et Orchestre Radio-Symphonique de Bavière. Dir. Riccardo Muti Classical EMI Classics

Notes et références

↑ Bien que la date du 15 mars soit communément admise, Frédéric Robert indique lui que Cherubini serait décédé le 13 mars 1842. Cf. Frédéric Robert, Cherubini Luigi, dans Jean-René Suratteau et François Gendron (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 2005, p. 217.

Publications

1835 : Cours de contrepoint et de fugue
Recueil de marches d'harmonies

Distinctions et décorations

1814 : chevalier de la Légion d'honneur
1815 : membre de l'Académie des beaux-arts
1841 : commandeur de la Légion d'honneur

Iconographie

Dominique Ingres, Tableau-portrait de Cherubini, dit aussi Cherubini et la Muse de la poésie lyrique, 1842, Musée du Louvre.
Jules Boilly, Luigi Cherubini, 1820, lithographie.
Edme Quenedey, Luigi Cherubini, Cabinet des estampes, Bibliothèque nationale de France.

Liens

http://youtu.be/laO7Zi6Zsm8 Requiem en mineur
http://youtu.be/kXA4fZ-tu0M Ouverture de Médée
http://youtu.be/_gTQr57w1o4 Ouverture du crescendo
http://youtu.be/4B1-UdwwTVg Ave Maria
http://youtu.be/PnD9P8IYhho Symphonie en majeur


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Posté le : 13/09/2014 18:56
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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