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Re: Les bons mots de Grenouille
Plume d'Or
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De Alsace
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L'imagination a été donnée à l'homme pour compenser ce qu'il n'est pas. L'humour pour le consoler de ce qu'il est. Saki




MARX GROUCHO :
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Julius Henry Marx de nationalité américaine est né le 2 octobre 1890 à New York; plus connu sous le surnom de Groucho Marx, il faisait partie des Marx Brothers.

Comme ses frères, il débuta dans le métier enfant car petit, il démontrait déjà un talent inné pour le théâtre. Sa mère Minnie le fait engager, ainsi que Gummo dans une troupe théâtrale itinérante : le Leroy Trio. Il apprend les arts de la scène, comédie, chant et danse. Mais sa mère reprend très vite les affaires en main pour former elle-même ses fils. Ils sillonnent le pays pour jouer sur les planches et ne pas gagner grand chose. Avec ses frères, il finit par triompher à Broadway et la suite fut faite de succès. Très vite, on le surnomme Groucho (qui vient de l'anglais "to grouch" qui veut dire ronchonner) qu'il adopte comme nom de scène.
Groucho Marx tourna dans 23 films dont 16 avec ses frères, principalement Chico et Harpo.

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Groucho trouva en Margaret Dumont une partenaire de choix dans 7 films, dans certains elle était son faire-valoir, dans d'autres il la courtisait avec souvent une indélicatesse et une goujaterie hilarantes. Son personnage arrogant et usant de réparties à l'humour corrosif fit de lui un des acteurs les plus populaires des États-Unis.
Groucho Marx a été marié trois fois. Il mourut d'une pneumonie à l'âge de 86 ans.




LES CITATIONS DE MARX GROUCHO :
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« Je veux être incinéré et je veux que 10% soit versé à mon imprésario, comme il est écrit dans mon contrat. »


« Il y a tellement de choses plus importantes dans la vie que l'argent ! mais il faut tellement d'argent pour les acquérir…. »


« Elle avait un nez superbe, qu'elle tenait de son père, chirurgien esthétique. »



« Intelligence militaire est une contradiction. »


« Hollywood : une plantation d'orangers où se promènent des acteurs au chômage. »


« Il y a ce qu'on peut faire dans un lit et le reste. Le reste ne vaut pas cher. »



« Je trouve que la télévision est très favorable à la culture. Chaque fois que quelqu'un l'allume chez moi, je vais dans la pièce à côté et je lis. »


« Un homme est aussi jeune que la femme qu'il aime. »


« J'ai passé une excellente soirée... mais ça n'était pas celle-ci. »


« Les hommes sont des femmes comme les autres. »



« On juge un homme aux factures qu’il reçoit. »



« En regardant les gens marcher dans la rue, on apprend à distinguer les hommes des femmes : les têtes qui se tournent vers toutes les vitrines des magasins sont celles des femmes. Il existe d’autres moyens de vérification. »


« La tentation d’une belle femme peut causer votre perte - si vous avez de la chance. »


« Une émission de jeux est la forme la plus basse de la vie animale. »


« Etre grand-père ne m’ennuie pas du tout. Ce qui m’ennuie c’est d’être marié à une grand-mère. »


« Tout homme qui se remarie ne mérite pas la chance qu’il a eue de perdre sa première femme. »


« Ne vous fiez pas aux couples qui se tiennent par la main. S’ils ne se lâchent pas, c’est parce qu’ils ont peur de s’entre-tuer. »


« Parti de rien, je suis arrivé à pas grand chose. »


« La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique. »


« Il n’existe qu’une seule façon de savoir si un homme est honnête... lui demander. S’il répond oui c’est qu’il ne l’est pas. »


« Je vous offrirais bien un parachute... si j'étais sûr qu'il ne s'ouvrepas ! »

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« Je me suis marié devant un juge. J’aurais dû demander un jury. »


« Je n’oublie jamais un visage, mais pour vous, je ferai une exception. »


« Personne n’est entièrement mécontent devant l’échec d’un ami. »


« La politique, c’est l’art de chercher les problèmes, de les trouver, de les sous-évaluer et ensuite d’appliquer de manière inadéquate les mauvais remèdes. »


« Pourquoi devrais-je me soucier de la postérité ? Est-ce que la postérité a jamais fait quelque chose pour moi ? »


« Soit cet homme est mort, soit le temps s’est arrété. »Dialogue du film A day at the races


« Ici ce n'est pas le Ritz. Mais si c'était le Ritz, vous n'y seriez pas. »


« Jamais je ne voudrais faire partie d'un club qui accepterait de m'avoir pour membre. »Cité par Arthur Sheekman dans The Groucho Letters


« Je vous céderais bien ma place, mais elle est occupée. »


« Le meilleur moyen de s'endormir est de s'imaginer qu'il est l'heure de se lever. »


« Quand votre jeune voisine sonne chez vous à minuit parce qu'elle a perdu sa clé, téléphonez-vous au serrurier d'abord ? »



« Un article c'est comme un bas de femme : l'important, c'est de bien garder le fil à l'esprit. »



« Les gens qui vous parlent du bon vieux temps ont généralement dépassé la cinquantaine. »
Extrait de ses Mémoires d’un amant lamentable


« Nous avons payé l'arbitre pour qu'il te déclare vainqueur ; nous avons payé ton adversaire pour qu'il te laisse gagner. Le reste dépend de toi. »


« Je la laisse croire qu'elle peut faire ce qu'elle veut... Et puis je la laisse faire. »


« Ce monde serait meilleur pour les enfants si c'était les parents qui étaient obligés de manger les épinards. »

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« Une alliance ne protège qu'un seul doigt. »


« La discrétion est ma devise. Je ne dis jamais rien. Même sur ma carte de visite, il n'y a rien d'écrit. »



« Quelques effets secondaires de l'amour humain : l'institut de beauté, le bicarbonate de soude, la famille. »





LES MOTS D' EXCUSE ….
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recueillis par Patrice Romain


Madame,

Je viens de vous voir faire votre créneau. J'espère que vous êtes plus douée pour faire la classe ! ( lol )
Bonne journée à vous et sans rancune

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Madame,

Jordan n'a pas fair ses lignes que vous lui demandiez car moi, sa mère et responsable de lui, n'a pas voulu qu'il les fasses car je trouve cela vraiment inutile.

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Monsieur,

François était basent à l'école vendredi car nous avons dû franchir la Loire, donc nous avons fait le pont.
Merci de votre diligence

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Madame,

Excusez le retard à Léa, c'est moi qui lui est interdit de mettre son réveil parce que sa nous réveil.
Merci et bonne journée

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Monsieur,

si vous virez Arnaud sa va être un truc de ouf avec son père. Alors gardez le s v p merci.

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LE DICTIONNAIRE DU DIABLE :
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- CURIOSITÉ : Qualité discutable de l'esprit féminin. Le désir de savoir si oui ou non une femme est affligée de curiosité;est l'une des passions des passions les plus dévorante et les plus insatiables de l'âme masculine.


- DÉBAUCHÉ : Celui qui a poursuivi le plaisir avec tant d'ardeur qu'il a eu le malheur de le dépasser.


- DEUX FOIS : Une fois de trop


- ELECTEUR: Celui qui jouit du privilège sacré de voter pour l'homme qu'à choisi un autre homme.



- JOUR: Période de vingt-quatre heures , la plupart du temps mal employée. Elle se divise en deux parties, le jour proprement dit et la nuit, ou jour impropre - la première consacrée aux péchés des affaires, la seconde à ceux d'une autre sorte.Ces deux types d'actions sociale se chevauchent.



- OBSERVATOIRE : Endroit dans lequel les astronomes font des conjoncture en réfutant les hypothèses de leurs prédécesseurs.


- RÉSIDENT : Incapable de partir



- RUMEUR : Arme favorite des tueurs de réputation.



- SINGE : Animal arboricole qui se sent chez lui dans les arbres généalogiques.

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- SERPENT A SONNETTES: Notre frère à plat ventre, Homoventrambulans.

Le serpent à sonnettes, ou crotale, doit son nom au petit organe situé au bout de sa queue, la cascabelle.
Le serpent mue régulièrement et au fur et à mesure de sa croissance, toute l'ancienne peau se détache, à l'exception des dernières écailles de la queue. La cascatelle est donc formée de restes de mues, formant des anneaux d'écailles plus ou moins mobiles.
Lorsque le serpent agite la queux, les écailles sont mises en mouvement et se frottent les unes contre les autres. Elles émettent alors un crissement sec caractéristique.
Selon certains scientifiques, les crotales, qui vivent proches de troupeaux d'herbivores à sabots, ont progressivement développé ce système sonore pour prévenir de leur présence et éviter de se faire piétiner.





QUELQUES SINGULARITÉS DE NOS AMIS LES ANIMAUX :
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- Une autruche a deux doigts à chaque pied.


- Un éléphant a quatre dents
Les études de l'ADN de l'éléphant montrent qu'il a des point communs certains avec les lamantins et les dugongs qui sont des gros mammifères marins. Ce lien de cousinage laisse penser que ces animaux avaient un ancêtre commun, qui devait vivre dans l'eau.


- Une vache quatre estomacs ou plus exactement 4 "réservoirs digestifs": le réseau, le rumen (ou panse), le feuillet et la caillette; mais elle n'a, a proprement parler, qu'un estomac vrai et il s'agit de la caillette. Le réseau, le rumen et le feuillet sont qualifiés de pré-estomacs.


- Les abeilles ont cinq yeux, deux gros de chaque côté de la tête et trois petits situés à l'avant.


-Les fourmis ont cinq nez, ce sont les insectes les mieux dotés en récepteurs olfactifs


- Un cheval adulte mâle a quarante dents, une jument trente six.

Si l'on veut comparer l'âge d'un cheval à celui d'un être humain, le calcul n'est pas linéaire. On peut
suivre l'équation suivante:
- 1an chez le cheval = 12 ans chez l'humain
- 2 ans chez lz cheval = 19 ans chez l'humain
- 3 ans = 23 ans
- 4 ans = 27 ans
- 5 ans = 31 ans
- Ensuite + 1 an chez le cheval équivaut à + 2,5 ans chez l'humain . Un cheval de 21 ans est donc
comparable à un homme de 71 ans.



- Une écrevisse à deux cents chromosomes


- Un porc épic possédé plus de 30.000 piquants


- Une girafe a sept os dans le cou comme les humains

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- Les pieuvres ont deux ou trois coeurs Le cœur principal ou « systémique » est relayé par deux petits cœurs branchiaux qui pompent le sang oxygéné par les branchies.
Chez les êtres humains, on parle parfois de famille au sang bleu. Et bien chez les pieuvres, pas de jalouses. Elles ont toutes le sang bleu contrairement aux humains qui ont le sang rouge. Pourquoi? Parce que les humains ont de l’hémoglobine contrairement aux pieuvres. Chez la pieuvre, l’hémoglobine est remplacée par l’hémocyanine.


Le chameau est le seul mammifère à posséder des cellules sanguines ovales



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LES MOTS POUR NOS MAUX :
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Idéophobie
Peur des idées.

Ithyphallophobie / Medorthophobie
- Peur de voir des pénis en érection


Ichthyophobie
Peur des poissons

Kainotêtophobie
Peur de la nouveauté.
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Katagélophobie
Peur du ridicule.

Kathisophobie
Peur de s'asseoir.
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Kénophobie
Peur de l'obscurité.

Keptophobie
Peur du vol.

Kinétophobie
Peur du mouvement.

Kopophobie
Peur de la fatigue.

Korephobie
Peur des poupées.

Kyphophobie
Peur de se voûter.





LE SHOWROOMING :
=================

Un magasin australien fait payer une amende de 4 euros à toute personne qui sort du magasin sans rien acheter.
Une façon, selon la direction du magasin de lutter contre le " showrooming ", une pratique qui consiste
à repérer en boutique avant d'acheter sur internet.




C' EST NAIN PORTE QUOI !
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On appelle un tout petit l'homme ….

Qui appartient à une religion : un nain doux
Qui n'a pas de nom …….. un nain porte qui
Qui n'est bon à rien …….. un nain capable
Qui est mort ………………. un nain fini
Qui n'est jamais sûr ……. un nain décis
Qui parle trop ………….. .. un nain discret
Qui est humain ………… un nain parfait
Qui a perdu son honneur . .un nain digne
Qui montre ses fesses …. un nain pudique
Qui vient d'ailleurs ………. un nain porté
Qui a des pensées malsaines.. un nain pur
Qui change souvent …….. un nain stable
Qui fait pipi ……………….. un nain continent
Qui n'est pas capable ….. un nain puissant
Qui a un gourou ……….. un nain secte
Qui est handicapé ………. un nain valide
Qui n' est pas attendu …. un nain prévu
Qui n'est pas poli ………….. un nain poli
Qui aime les jeux de société un nain jaune
Qui est stupide ……….. un nain bécile
Qui croit tout …………….. un nain crédule
Un nain connu qui n'envoie pas ceci à nain porte qui




DOUBLE VISION :
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LA PHOTO :
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Posté le : 21/09/2014 18:29

Edité par Grenouille sur 22-09-2014 08:03:34
Edité par Grenouille sur 22-09-2014 08:04:48
Edité par Grenouille sur 22-09-2014 08:05:49
Edité par Grenouille sur 22-09-2014 08:06:29
Edité par Grenouille sur 22-09-2014 08:07:33
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Re: Les expressions
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« Des grosses ficelles »


Des procédés grossiers, très visibles.


Vous connaissez tous l'expression "les ficelles du métier" qui désigne des procédés, plus ou moins secrets, propres à la maîtrise du métier en question.
Cette expression avait autrefois un sens péjoratif, ce qui n'est plus vraiment le cas maintenant. On disait d'ailleurs "les ficelles d'un art" pour désigner les artifices grossiers qu'on y employait.

'Ficelle' comme 'fil' est un mot qui, dans un emploi métaphorique, était ainsi utilisé en liaison avec la tromperie.
"Faire de la ficelle à quelqu'un", c'était "le tromper", une "vieille ficelle", c'était "un vieux malin" et "tirer les ficelles", c'est toujours "manipuler", en pensant, bien sûr, à celles qui permettent de faire bouger les marionnettes.

Les "ficelles du métier" se doivent d'être discrètes, mais si elles s'épaissisent au point de devenir des grosses ficelles bien visibles, c'est que les procédés sont grossiers, au point de devenir "cousus de fil blanc".

Posté le : 21/09/2014 12:32
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Re: Défi du 20-09-2014
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Alors celle là je ne l'avais pas vue venir.
Je me disais bien qu'il était adulte revenu dans son monde d'enfant mais pas professeur.
Au passage, la prof d'anglais blonde me rappelle quelqu'un.
Comme d'habitude, ma chère Couscous, ça se lit d'une traite tellement c'est prenant.
Merci d'avoir démarré ce défi de si belle manière.
Bises
Donald.

Posté le : 21/09/2014 10:09
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Re: Les expressions
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« Se mettre le doigt dans l'oeil »


Se tromper grossièrement.


Attention, cette explication est réservée aux personnes majeures, à l'esprit ouvert. Pour les autres, vous pouvez plutôt aller là , là ou là et attendre l'expression de demain.

Chacun sait qu'un doigt dans l'oeil, non seulement cela peut faire très mal, mais cela peut aussi l'abîmer irrémédiablement.

Certaines explications sur l'origine de cette expression évoquent la pauvre grenouille de bénitier qui fait le signe de croix de manière si maladroite qu'elle se plante malencontreusement le doigt dans l'oeil l'histoire ne dit pas si elle enchaîne alors par une danse du scalp autour du bénitier.

Mais leurs auteurs se mettent probablement le doigt dans l'oeil.
Car c'est oublier qu'en argot, l'oeil désigne aussi l'anus et que, dans le langage populaire, l'erreur est souvent exprimée par des termes évoquant des choses placées sous la ceinture.
Ainsi, quand on se trompe, on peut dire "se foutre dedans" et quand on est trompé par quelqu'un, les allusions à la sodomie deviennent fréquentes.

Quant au doigt, dans un contexte pareil, il est facile d'imaginer ce qu'il représente.
De là, on comprend qu'on puisse évoquer, sinon réellement pratiquer, l'auto-sodomie en se mettant le doigt dans l'oeil lorsqu'on est lourdement trompé par soi-même.

Le doigt et l'oeil n'étant généralement compris que dans leur sens normal et c'est probablement tant mieux, à la suite de cette expression, et selon l'ampleur de l'erreur, on rajoute parfois "jusqu'au coude" ou même "jusqu'à l'omoplate".

Posté le : 20/09/2014 23:14
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Philippe D'Orléans
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Le 21 septembre 1640 à Saint-Germain-en-Laye naît Philippe de France,

duc d’Orléans


appelé aussi Philippe d’Orléans, mort, à 60 ans le 9 juin 1701 au château de Saint-Cloud prince de France, Héritier présomptif des trônes de France et de Navarre du 14 mai 1643 au 1er novembre 1661 soit 18 ans, 5 mois et 18 jours, Duc d’Orléans
Duc d’Anjou, Fils de France de la dynastie de la Maison de Bourbon, il est le fondateur de la Maison d’Orléans, sa sépulture se trouve dans la Nécropole de Saint-Denis
de religion catholique il est le fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, et frère de Louis XIV. il épouse Henriette d’Angleterre 1661-1670, puis en seconde noces Charlotte-Élisabeth de Bavière 1671-1701 il a pour descendancesix enfants : Marie-Louise d’Orléans, Philippe-Charles d’Orléans, Anne-Marie d’Orléans, Alexandre-Louis d’Orléans, Philippe d’Orléans, Élisabeth-Charlotte d’Orléans. Il est connu sous son titre de duc d’Orléans ou comme Monsieur. Ses descendants directs forment la branche cadette d’Orléans.

En bref

Prince français né à Saint-Germain-en-Laye en 1640- mort à Saint-Cloud en 1701, second fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, et frère cadet de Louis XIV, il prit le titre de" Monsieur " en 1643, duc d'Anjou, puis duc d'Orléans 1660.
Il épousa successivement Henriette d'Angleterre, morte en 1670, puis la princesse palatine Charlotte Élisabeth de Bavière, qui lui donna trois enfants, dont le futur Régent Philippe II. Jaloux de ses succès militaires, Louis XIV ne lui confia pas de commandement après 1677.

Sa vie

Philippe, second fils du roi Louis XIII de France et de Navarre, et de son épouse l'infante Anne d'Autriche, naît deux ans après son frère Louis, le 21 septembre 1640 à Saint-Germain-en-Laye; il est ondoyé le jour de sa naissance. D'abord titré duc d'Anjou à la naissance, il est héritier présomptif du trône du couronnement de son frère jusqu'à la naissance du Grand Dauphin donc de 1643 à 1661.

Philippe d'Orléans est baptisé le 11 mai 1648 à trois heures de l'après-midi dans la chapelle du Palais-Royal à Paris : son parrain est son oncle Gaston d'Orléans et sa marraine, sa tante Henriette Marie de France, épouse de Charles Ier d'Angleterre.
Il sera surnommé "le petit Monsieur" pour le distinguer de son oncle Gaston de France qui est alors surnommé " le grand Monsieur". À la mort de Gaston en 1660 et à l'avènement de Louis XIV, Philippe portera pleinement son titre de "Monsieur frère du roi ", et récupérera comme apanage le duché d'Orléans.

Le cardinal Mazarin et la reine Anne craignant qu'il ne devienne comme son oncle une source de conflit nuisible au pouvoir de son frère le roi, le jeune prince fut dès son enfance élevé en fille. (Revoir la théorie actuelle du genre) En effet, il a été élevé de façon à en faire un garçon efféminé et faible, à l'opposé total de son frère. On l'amena régulièrement jouer avec un autre garçon de son âge, François-Timoléon de Choisy, futur abbé de Choisy, que la mère habillait aussi en robe sur ordre d'Anne d'Autriche dans le but de satisfaire le petit Monsieur.
Même si ce sujet peut être atténué par le fait que porter des robes était à l’époque normal pour les garçons en bas âge, jusqu’à l'âge de six ans environ, Philippe, lui, en portera occasionnellement même à l'âge adulte, se déguisant en femme et aimant déguiser des femmes de la cour. Philippe, qui y fut encouragé, prit donc goût à porter des robes, se farder et se poudrer et à s'intéresser outrageusement à des futilités.

Son éducation est confiée au précepteur royal François de La Mothe Le Vayer.

Mazarin avait aussi emmené en France ses neveux et ses nièces, les Mancini. Selon certains historiens, ce serait Philippe Mancini qui aurait initié le jeune duc d'Anjou au vice italien, comme on appelait les pratiques homosexuelles à l'époque, la princesse Palatine, sa deuxième épouse, utilisera quant à elle le terme de "mal français"
Cette stratégie d'éducation des deux princes faillit toutefois jouer des tours à Mazarin et Anne d'Autriche lorsqu'en 1658 Louis XIV tomba gravement malade, suite à une intoxication alimentaire lors de la prise de Bergues. Des courtisans affluèrent alors autour de Philippe, premier dans l’ordre de succession. Néanmoins, Louis XIV survivra à cet épisode.

Vie privée

Par la suite, Philippe, homosexuel forcé au mariage, fut notoirement connu pour son libertinage ainsi que pour ses parures extravagantes et son train de vie dispendieux. Il aura plusieurs favoris dont le marquis de Châtillon, le comte de Guiche et surtout pendant trente ans le Chevalier de Lorraine.
D'une grande beauté, ce dernier le manipulera jusqu'à sa mort, intriguant contre ses deux femmes, allant jusqu'à faire assassiner la première selon Saint-Simon, et obtenant toute sorte de faveurs dont les meilleurs appartements dans chacune des demeures de Monsieur ou encore prélevant des pots-de-vin sur les accords que celui-ci avait pu passer.
Vieillissant, le chevalier de Lorraine deviendra pourvoyeur de partenaires sexuels pour son amant princier. Le chevalier de Lorraine avait également été compromis dans la disgrâce du jeune comte de Vermandois, fils légitimé que le roi avait eu de la duchesse de La Vallière. Le roi n'ayant en vue que l'abaissement des princes du sang conserva le chevalier dans l'entourage de son frère.

Apanage et finances

Côté financier, l'apanage de Monsieur faisait de lui un des personnages les plus riches du royaume. Il récupère entre autres les duchés d'Orléans et de Chartres, qui lui assurent de vivre à la hauteur de son rang, mais son frère lui refusera toutefois le comté de Blois, et donc le Château de Chambord et le Languedoc qui auraient aussi dû lui échoir à la mort de son oncle Gaston. Philippe recevra en plus une importante rente du roi et tirera aussi plus tard des revenus de la construction du canal d'Orléans.
Ces revenus lui ont donc permis de vivre dans un faste équivalent à celui de la cour. Fut-il un grand mécène ? On invoque volontiers le fait qu'il fut par exemple le protecteur de Molière et de sa troupe, et que c'est grâce à lui que Molière se produisit pour la première fois devant le roi le 24 octobre 1658, mais en fait la troupe lui fut offerte le même mois que son château de Saint-Cloud par le roi et Mazarin en octobre 1658, alors qu'il n'avait que dix-huit ans et quasiment aucun revenu : le comédien La Grange précise dans son Registre que les 300 livres annuelles promises à chaque comédien n'ont jamais été versées, et pour finir en 1665 Louis XIV retira la troupe à son frère pour en faire sa troupe personnelle. On ajoute aussi que Philippe accueillit l'académie de musique et l'académie de danse au Palais Royal ; en fait la grande salle de théâtre du Palais-Royal était indépendante de son palais, et elle avait été donnée à Molière par Louis XIV à l'automne de 1660; après la mort de Molière, il la donna à Lully qui y transféra ainsi son l'académie de musique sans que Monsieur ait son mot à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'il collectionna comme son frère des centaines de tableaux de maîtres et qu'il amassa bijoux et pierreries.

Il a deux principales résidences :

le Palais-Royal qu'il a reçu en apanage en 1692 et qu'il aménage à grands frais. Il y organise des fêtes et des jeux. Son favori y possède bien sûr ses appartements.
Il aménage aussi le Château de Saint-Cloud qui lui est offert par son frère en 1658 dans lequel il entreprend encore de nombreux travaux, en particulier la construction de grands jardins à la française et celle d'un trianon.

Biens de la maison d'Orléans. À l'écart du pouvoir

Bien qu'ayant partagé avec son frère les humiliations de la Fronde, durant leur enfance, et malgré des talents de stratège manifestes et son courage au combat, Louis XIV, toujours méfiant, ne lui laisse aucune marge de manœuvre ni aucun pouvoir.
Cependant, Philippe remporte des victoires lors de la guerre de Hollande, bataille de la Peene à Noordpeene en 1677, aussi appelée bataille de Cassel contre le prince d'Orange, un cousin germain de sa femme, ses troupes et les Parisiens l'acclament.
Par jalousie ou par précaution, son frère lui enlève à partir de ce jour tout commandement militaire majeur. Cette bataille de la Peene sera donc son seul fait d'armes.
Monsieur restera toute sa vie écarté du pouvoir par le Roi Soleil et se consacrera à ses débauches et à ses châteaux après avoir conçu sans plaisir six enfants pour assurer sa descendance tout en veillant scrupuleusement sur l'étiquette à la cour.
Ce culte de l'étiquette était presque maladif selon ses contemporains. Il se bat avec les autres personnages de la cour pour que les titres précis de chacun soient respectés ; par exemple, il se dispute avec ses cousins Condé pour être le seul à porter le titre de "Monsieur le Prince" voir Appellations des membres de la Maison de France.

Mariages

Il se maria deux fois, deux mariages imposés par Louis XIV. Le premier, avec la princesse Henriette-Anne d'Angleterre, devait resserrer les liens des deux pays.
Cette dernière ne vivra que de fêtes et aura plusieurs amants, dont, selon plusieurs historiens, Louis XIV lui-même, ce qui irritera Philippe.
De son côté, Henriette ne supporte pas les favoris de Monsieur. Ils ont tout de même trois enfants.
Alors qu'elle venait d'obtenir du roi l'exil du chevalier de Lorraine, Henriette meurt de façon plutôt mystérieuse à seulement 26 ans, des rumeurs d'empoisonnement par les favoris de Monsieur circulent aussitôt.
Cette mort soudaine de Madame vaudra à Bossuet la célèbre oraison funèbre : Madame se meurt, Madame est morte.
Monsieur se marie ensuite le 19 novembre 1671 en la cathédrale de Châlons-sur-Marne avec la princesse Palatine qui, venant d'Heidelberg, se convertit rapidement au catholicisme à Metz pour l'occasion.
Philippe ne s'intéresse pas beaucoup à elle, si ce n'est pour obtenir un héritier mâle. Il n'y a pas d'amour entre eux mais un respect mutuel puis une certaine camaraderie, Philippe étant un mari plutôt conciliant.
Ils auront trois enfants dont le duc de Chartres, futur régent, et Mademoiselle de Chartres, future duchesse de Lorraine et de Bar, elle aussi régente de ses duchés. Après avoir eu ces trois enfants, ils se mettent d'accord pour s'épargner réciproquement le devoir conjugal.

Mort

Philippe de France meurt à Saint-Cloud le 9 juin 1701 au matin, d'une crise d'apoplexie, après une dispute avec le roi au sujet du mariage de leurs enfants, d'après Saint-Simon.
En effet, le duc de Chartres, futur régent avait été contraint d'épouser Mademoiselle de Blois, bâtarde légitimée de Louis XIV, en l'échange de charges qu'il n'avait jamais reçues.
Le duc, coureur de jupons, trompait ouvertement sa femme, et le roi avait décidé de défendre les intérêts de sa fille.
Les deux frères se disputèrent donc des semaines durant au sujet de ces charges et de ces tromperies. La veille du décès de Monsieur, le 8 juin 1701 au château de Marly, une énième altercation éclate durant laquelle celui-ci tiendra tête au roi, n'hésitant pas à faire remarquer à ce dernier que sa conduite en matière conjugale n'était pas non plus exempte de tout reproche.
S'en retournant à Saint-Cloud, le duc d'Orléans subit une attaque qui le terrassa dans la soirée. Il rendra son dernier soupir le lendemain matin, après une ultime visite du souverain, sincèrement navré de l'incident.
Le Roi-Soleil fut très affecté de sa disparition et en pleura beaucoup les jours suivants, selon les chroniqueurs de l'époque.
Malgré les vexations constantes qu'il avait fait subir à son frère, Louis XIV se serait, dit-on, senti coupable de sa mort. Cette tristesse ne fut partagée ni par le chevalier de Lorraine, ni par la Palatine dont la seule préoccupation du moment fut de savoir comment ne pas finir au couvent ou retirée, comme la tradition et son contrat de mariage le lui imposaient, néanmoins elle veillera à brûler elle-même secrètement les lettres écrites au duc par ses mignons, Philippe de Lorraine, Armand de Gramont, Antoine d'Effiat afin de ne pas salir la mémoire de son époux.
Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne, nommée la chapelle des cœurs renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France de l'église du Val-de-Grâce.
En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis-François Petit-Radel s'empare de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, le vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou mummie – très rare et hors de prix – alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux.

Descendance

Avec Henriette d'Angleterre

Il se marie le 31 mars 1661 avec sa cousine germaine Henriette d'Angleterre avec qui il eut :

-Marie Louise d'Orléans 27 mars 1662 †12 février 1689, elle devient reine des Espagnes et des Indes en épousant Charles II de Habsbourg.Ils n'eurent pas de descendance à cause de l'état de Charles.
-Philippe Charles d'Orléans, duc de Valois 16 juillet 1664 †8 décembre 1666, mort en bas âge.
-une fille née le 9 juillet 1665, morte peu après sa naissance
-Anne-Marie d'Orléans 27 août 1669 †26 août 1728, elle épouse le 10 avril 1684 Victor-Amédée II de Savoie et devient ainsi reine de Sardaigne.
Elle hérita par sa mère de l'aînesse de la succession royale britannique, succession jacobite, qu'elle transmit à sa descendance dans la maison de Savoie.
De cette ligne sont donc issus nombre de princes italiens et espagnols.

Avec la Palatine

Son second mariage, le 21 décembre 1671 avec Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz dite la princesse Palatine, avec qui il eut :

-Alexandre-Louis d'Orléans, duc de Valois 1673 †1676, mort en bas âge.
-Philippe d'Orléans 2 août 1674 †1723, duc de Chartres, ayant hérité des titres de son père, duc d'Orléans, et régent de France à la mort de son oncle Louis XIV.
-Élisabeth Charlotte d'Orléans 13 septembre 1676 †1744, elle devint duchesse de Lorraine et de Bar en épousant le duc Léopold Ier puis régente des deux duchés de 1729 à 1737 et Princesse souveraine de Commercy de 1737 à sa mort.

Parmi leur descendance, on compte notamment, par leur fils Philippe, Philippe Égalité, le roi Louis-Philippe et tous les prétendants orléanistes au trône de France, et par leur fille Élisabeth Charlotte, François Ier, empereur du Saint-Empire, et la Maison de Habsbourg-Lorraine dont la reine Marie-Antoinette 1755 †1793.
De cette lignée est également issu Napoléon II, fils de Napoléon Ier et de l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche.

Liens

http://youtu.be/MfqF3yw1ue4 La princesse Palatine secret d'Histoire 1
http://youtu.be/uDNMIk8dMCE La princesse Palatine 2
http://youtu.be/sT2QcgyS9Mw La princesse Palatine 3
http://youtu.be/lzQVrSUcXjg La princesse Palatine 4
http://youtu.be/MNntl9isbQU Princesse Palatine 5
http://youtu.be/xxkDY-XZ0bc La princesse Palatine 6
http://youtu.be/oFiEPjt1iSQ La princesse palatine 7
http://youtu.be/mFdFe-l8nD0 Princesse Palatine 8
http://youtu.be/udXHu46uDhE Princesse Palatine 9
http://youtu.be/MssQKq9TJsg A la cour de Louis XIV
http://youtu.be/EJvRpwJ0bmc A qui la faute


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Posté le : 20/09/2014 22:56
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Herbert Georges Wells
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Le 21 septembre 1866 à Bromley dans le Kent, Royaume-Uni naît

Herbert George Wells


plus connu sous la signature H. G. Wells, nommé "The man on his time "mort, à 79 ans, le 13 août 1946 à Londres, écrivain britannique surtout connu aujourd'hui pour ses romans de science-fiction. Il reçoit pour distinctions le Honorary Fellow de l'Imperial College, ses Œuvres principales sont "La Machine à explorer le temps" en 1895, "L'Île du docteur Moreau"en 1896, "L'Homme invisible" en 1897, "La Guerre des mondes" en 1898, Les Premiers Hommes dans la Lune en 1901. Il fut cependant également l'auteur de nombreux romans de satire sociale, d'œuvres de prospective, de réflexions politiques et sociales ainsi que d'ouvrages de vulgarisation touchant aussi bien à la biologie, à l'histoire qu'aux questions sociales.
Il fut un auteur très prolifique qui écrivit aussi bien des romans réalistes que de la science-fiction, comme des essais sur l'histoire de l'humanité ou l'évolution future de la société. Herbert George Wells fut un socialiste convaincu. Après 1900, ses œuvres se firent de plus en plus politiques et didactiques. Il y parait que sa femme l'aurait aidé à écrire ses textes.

En Bref

Romancier, journaliste, auteur de nombreux ouvrages d'imagination, de vulgarisation scientifique ou de propagande politique, Wells fut une des figures les plus représentatives de l'Angleterre au début du XXe siècle. Son œuvre, très populaire de son vivant, resta longtemps négligée après sa mort, mais des travaux récents ont contribué à la remettre en lumière. Plus qu'au prophète de l'État universel, on s'intéresse maintenant au romancier de la société édouardienne et au créateur de la science-fiction moderne.
Vers 1900 se situe le premier grand tournant de sa carrière : il renonce à la science-fiction pour deux genres différents et complémentaires. Anticipations 1901 fut le premier d'une longue série de livres dans lesquels Wells essaya de prévoir, avec une fortune diverse, les formes de l'avenir. À ce rétrécissement du champ de sa vision correspondirent des tentatives d'action politique en faveur du socialisme. Les controverses qui naquirent de ses interventions au sein de la Société des Fabiens contribuèrent à répandre largement les idées socialistes en Angleterre. À la même époque, il se tourna vers des formes romanesques plus traditionnelles, dans lesquelles l'humour n'atténue pas toujours une critique sociale très incisive. Fondés en grande partie sur des éléments autobiographiques, Kipps 1905 et Tono-Bungay 1909 offrent la peinture d'un monde où toutes les valeurs établies chancellent, et constituent d'inestimables documents sur l'Angleterre édouardienne, en même temps que des romans d'une grande richesse.
Au cours des années qui précédèrent la Grande Guerre, la renommée de Wells ne cessa de grandir : romancier célèbre, apôtre du socialisme, critique des mœurs et des institutions de son époque, il devint le porte-parole des jeunes générations qui en firent le vivant symbole de l'opposition au monde victorien. En un temps où les valeurs les mieux établies se trouvaient mises en question et où apparaissaient les signes d'une inquiétude grandissante, la vision de Wells, fondée sur la quête des fins de l'espèce, définies en termes de biologie évolutionniste, semblait proposer à l'individu un idéal neuf et exaltant.
La Première Guerre mondiale entraîna chez lui un profond changement d'attitude. D'abord violemment militariste, Wells s'aliéna la sympathie d'une grande partie de son public. À partir de 1916 il fit soudain volte-face et, après avoir exprimé la confusion et la consternation que faisait naître en lui la poursuite de la guerre, il proposa, pour solution aux problèmes de l'heure, le recours à une divinité assez vague dont il entreprit, sans grand succès, de définir les traits dans Dieu, le roi invisible God, the Invisible King, 1917.
Avec la guerre se termina pratiquement sa carrière de romancier : de plus en plus la littérature devint pour lui instrument de propagande au service d'une cause politique. Persuadé que le seul moyen d'éviter un conflit qui risquait de mettre un terme à l'espèce humaine était de créer un État universel dirigé par une élite de savants et de techniciens, Wells consacra le reste de sa vie à tenter d'éduquer ses contemporains et à essayer de les convaincre de la nécessité d'abolir les nations. Malgré l'exceptionnel succès commercial de L'Esquisse de l'histoire universelle The Outline of History, 1920, son influence directe sur la vie politique fut peu importante. Déçu, aigri, Wells mourut à Londres laissant une œuvre immense, après avoir annoncé au monde que les jours de l'espèce humaine étaient comptés et sa fin procès

Sa vie

H.George Wells fut le cinquième et dernier enfant de Joseph Wells, un jardinier et joueur de cricket devenu boutiquier, et de Sarah Neal, une ancienne domestique. Il est né à Atlas House, 47 High Street, Bromley, dans le Kent. Sa famille appartenait à la classe moyenne peu argentée. Un héritage permit à la famille d'acheter un magasin de porcelaines qui ne fut jamais prospère. Joseph fut obligé de vendre des battes et des balles de cricket pour nourrir sa famille. Il recevait également de faibles rémunérations lors des matchs auxquels il participait.
Un incident survenu alors qu'il n'avait que sept ans fut déterminant pour la suite de sa vie. À cause d'un malencontreux accident survenu sur un terrain de sport, il dut rester alité un certain temps avec une jambe cassée. Il passait le temps en lisant des romans et se passionnait pour les autres mondes auxquels lui donnaient accès ses nouvelles lectures. C'est à ce moment-là qu'il prit goût à l'écriture. Plus tard la même année, il entra à la Thomas Morley's Commercial Academy, une école privée fondée en 1849. L'enseignement y était très erratique, plus particulièrement axé, comme Wells le raconta plus tard, sur l'écriture calligraphiée et les calculs utiles aux seuls hommes d'affaires. Wells y poursuivit sa scolarité jusqu'en 1880. Mais en 1877, un nouvel incident obscurcit la jeunesse de l'auteur : à la suite d'une chute, son père se fracture une jambe et doit abandonner sa carrière sportive qui représentait une part non négligeable des revenus de la famille.
Incapable de supporter plus longtemps leur charge de famille, les parents Wells eurent l'idée de placer leurs garçons comme apprentis dans différents corps de métier. Ainsi, de 1881 à 1883, Herbert George Wells fit un apprentissage comme marchand de tissus chez Southsea Drapery Emporium. Cette expérience lui inspira plus tard ses romans intitulés The Wheels of Chance Les Roues de la fortune et Kipps, qui décrivent la vie d'un apprenti marchand de tissus qui commente de manière critique la répartition des richesses dans le monde.
Les parents Wells ne s'entendaient pas très bien - elle était protestante et lui libre penseur -, si bien que sa mère retourna travailler comme femme de chambre à Up Park, une maison de campagne du Sussex, une fonction qui ne l'autorisait à emmener ni mari, ni famille. Ensuite, Sarah et Joseph vécurent séparément, sans toutefois divorcer, ni avoir aucune autre liaison. Herbert George Wells ne tira profit ni de son apprentissage comme marchand de tissu, ni de son apprentissage comme assistant chimiste, ni de son expérience comme enseignant auxiliaire, ce qui l'obligea à retourner régulièrement chez sa mère à Up Park, jusqu'à ce qu'il trouve une situation plus stable. H. G. Wells profitait de ses séjours à Up Park pour se plonger dans les livres de la superbe bibliothèque du lieu.

Années d'études

H. G. Wells en 1908 à la porte de sa maison de Sandgate
En 1883, son employeur le renvoya, arguant qu'il n'était pas satisfait de ses services. Mais le jeune Wells était loin d'être mécontent de ce renvoi qui marqua la fin de sa période d'apprentissage. Plus tard la même année, il devint spécialiste. L'année passée à suivre son cours fut pour Wells la plus significative de toute son éducation. Elle marqua également son écriture romanesque puisqu'il puisa dans la biologie, en particulier dans l'évolution et l'anatomie comparée nombre de créations littéraires. Comme ancien élève, il aida ensuite à créer la Royal College of Science Association dont il fut le premier président en 1909. Wells étudia dans sa nouvelle école jusqu'en 1887 avec une allocation de vingt-et-un shillings par semaine grâce à sa bourse d'études.
Ces années marquent le début de son intérêt croissant pour une réforme possible de la société. Il commença son approche du sujet en étudiant la République de Platon, puis se tourna vers les idées plus contemporaines du socialisme telles qu'elles s'exprimaient au sein de la Fabian Society et dans diverses lectures à la Kelmscott House, le domicile de William Morris. Il compta également parmi les membres fondateurs du magazine The Science School Journal, un périodique qui lui permettait d'exprimer ses propres idées sur la littérature et la société. L'année scolaire 1886-1887 fut sa dernière année d'études. Malgré sa réussite aux examens de biologie et de physique, son échec à l'examen de géologie lui coûta son passage en année supérieure et sa bourse d'études. Herbert George Wells se retrouva alors sans revenu. Sa tante Mary, une cousine de son père, l'invita à rester chez elle dans un premier temps, ce qui lui épargna la recherche d'un logement. Pendant son séjour chez sa tante, il nourrit un intérêt croissant pour sa cousine Isabel.

Mariage et liaisons

En 1891, Herbert George Wells épousa sa cousine Isabel Mary Wells, mais la quitta en 1894 pour l'une de ses étudiantes, Amy Catherine Robbins, qu'il épousa en 1895. Sa seconde femme lui donna deux fils : George Philip connu sous le surnom de Gip en 1901 et Frank Richard en 1903.
Pendant ses années de mariage avec Amy, Wells entretint des liaisons avec un grand nombre de femmes, dont l'activiste américaine du contrôle des naissances, Margaret Sanger. Il eut une fille, Anna-Jane, avec l'écrivain féministe Amber Reeves en 1909, ce qui lui valut une brouille avec son père William Pember Reeves, l'ancien ambassadeur de Nouvelle-Zélande et un fils en 1914, Anthony West, avec la romancière et féministe Rebecca West, de vingt-six ans sa cadette. Bien qu'Amy Catherine ait eu connaissance de certaines des liaisons extra-conjugales de son mari, elle resta mariée à Herbert George Wells jusqu'à sa propre mort survenue en 1927. Wells eut également une liaison avec Odette Keun et Moura Budberg. Je n'ai jamais été un grand romantique, écrivit Wells dans An Experiment in Autobiography 1934, bien que j'aie aimé très profondément beaucoup de gens.

L'artiste

Herbert George Wells s'exprimait également par le dessin. Ses croquis ornaient fréquemment les couvertures de ses propres livres. Ses dessins couvraient un large éventail de sujets, allant du commentaire politique aux critiques littéraires en passant par des sujets plus romantiques. Pendant ses années de mariage avec Amy Catherine - qu'il surnommait Jane -, il dessina un grand nombre de scènes à propos de leur mariage. Ce fut pendant cette période qu'il appela ses dessins des picshuas une déformation humoristique du terme anglais pictures. Ces picshuas firent l'objet d'études approfondies par ses élèves et un ouvrage leur fut consacré.

L'auteur de jeux

À la recherche d'une manière plus structurée de jouer à des jeux de guerre, Herbert George Wells est l'auteur de Floor Games en 1911, suivi par Little Wars en 1913. Little Wars est généralement reconnu aujourd'hui comme le tout premier wargame miniature avec figurines et Wells est considéré comme le père du wargame avec figurines.

L'écrivain

Le premier best-seller de Herbert George Wells fut Anticipations, paru en 1901. C'est peut-être son œuvre la plus explicitement futuriste, elle portait le sous-titre Une expérimentation en prophétie, An Experiment in Prophecy lorsqu'elle parut tout d'abord par épisodes dans un magazine. Ce livre est intéressant à la fois pour ses bonnes intuitions les trains et les voitures résultant de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues ; les restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage de liberté sexuelle et pour ses erreurs mon imagination refuse de voir un sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au fond des mers.
Ses premiers romans, qu'on appelait à l'époque des romances scientifiques, inaugurèrent un grand nombre de thèmes devenus de grands classiques en science-fiction, comme La Machine à explorer le temps, L'Île du docteur Moreau, L'Homme invisible et La Guerre des mondes tous quatre portés à l'écran, et furent souvent considérés comme largement influencés par les œuvres de Jules Verne. Mais Wells refusait lui-même le titre de Jules Verne anglais comme il l'expliqua dans une préface qu'il écrivit pour une réédition de ses romans scientifiques Scientific romances en 1933. Wells opposait ses œuvres d'imagination et les romans d'anticipation du Français. Ses inventions n'avaient pas pour but de montrer ce qui allait se produire réellement, mais à simplement prendre possession du lecteur par l'illusion romanesque. Il comparait ses romans à L'Âne d'or d'Apulée, à l'Histoire véritable de Lucien de Samosate, à Peter Schlemil d'Adelbert von Chamisso et à Frankenstein de Mary Shelley. Wells écrivit d'autres romans, non fantastiques, qui reçurent un très bon accueil de la part des critiques, comme Tono-Bungay et Kipps. Wells fut également l'auteur de plusieurs douzaines de nouvelles, la plus connue étant The Country of the Blind 1911.
Même s'il ne s'agit pas d'un roman de science-fiction, Tono-Bungay fait une large part à la désintégration radioactive. Celle-ci joue un rôle-clé dans The World Set Free parue en 1914 le titre français est La Destruction libératrice. Ce récit contient ce qui peut être considéré comme sa meilleure intuition prophétique. Les scientifiques de l'époque savaient que la désintégration du radium dégageait de l'énergie à faible rayonnement pendant des milliers d'années. Le taux de rayonnement était trop faible pour avoir une quelconque utilité pratique, mais la quantité totale d'énergie libérée était énorme. Le roman de Wells tourne autour d'une invention non spécifiée qui accélère le processus de désintégration radioactive afin de produire des bombes qui explosent avec une puissance digne d'explosifs ordinaires, mais qui continuent d'exploser pendant des jours et des jours. Leó Szilárd reconnut que ce livre lui inspira la théorie de la réaction nucléaire en chaîne.
Wells écrivit aussi des ouvrages spécialisés. Son œuvre en deux volumes la plus célèbre fut The Outline of History 1920 qui inaugurait une nouvelle ère de vulgarisation historique à destination du grand public. Les historiens professionnels l'accueillirent avec circonspection, à l'exception de Arnold J. Toynbee qui qualifia l'ouvrage de meilleure introduction possible à l'histoire mondiale6. De nombreux autres auteurs poursuivirent dans cette voie de la vulgarisation. Wells poursuivit dans cette voie en 1922 avec un ouvrage populaire, mais beaucoup plus court : A Short History of the World, et deux autres longs traités, The Science of Life 1930 et The Work, Wealth and Happiness of Mankind 1931. Ces ouvrages de vulgarisation devinrent suffisamment populaires pour donner l'occasion à James Thurber de les parodier dans son essai humoristique intitulé An Outline of Scientists. L'introduction à l'Histoire mondiale de Wells en deux volumes fut régulièrement rééditée, avec une réédition en 2005, tandis que A Short History of the World fut réédité en 2006.

Dès les débuts de sa carrière, Wells cherchait une meilleure manière d'organiser la société, écrivant de nombreuses utopies. Ses romans commençaient généralement par la description d'un monde courant à la catastrophe jusqu'à ce que la population mondiale accède à un nouveau mode de vie : soit grâce à un mystérieux gaz libéré par une comète et qui rendait les humains plus rationnels In the Days of the Comet, soit grâce à un conseil scientifique s'emparant du pouvoir The Shape of Things to Come 1933, adapté plus tard pour le film d'Alexander Korda, Things to Come, daté de 1936. Wells fit également la description d'une reconstruction sociale d'après-guerre par l'avènement de dictateurs fascistes dans The Autocracy of Mr Parham 1930 et The Holy Terror 1939.
Wells questionna l'essence même de l'humanité en opposant les idées de nature et de culture. Toutes ses utopies ne se terminaient pas forcément de manière heureuse, comme le montre le roman When the Sleeper Wakes 1899 republié sous le titre The Sleeper Awakes, 1910 qui relève davantage de la dystopie. L'Île du docteur Moreau, plus sombre, force encore le trait. Le narrateur, prisonnier sur une île où les animaux sont changés en êtres humains par vivisection, mais sans succès, rentre en Grande-Bretagne. À l'instar de Gulliver lorsqu'il rentre du pays des Houyhnhnms, il se retrouve incapable de voir ses concitoyens autrement que comme des bêtes civilisées régressant lentement pour retrouver leur nature animale.
Wells rédigea également la préface de la première édition des journaux intimes de W. N. P. Barbellion, The Journal of a Disappointed Man Le Journal d'un homme déçu, publié en 1919. Comme beaucoup de critiques pensaient que Barbellion n'était qu'un pseudonyme, Wells fut longtemps considéré comme le véritable auteur du Journal ; Wells a toujours démenti ces allégations, mais les rumeurs persistèrent jusqu'à la mort de Barbellion cette même année.
En 1927, Florence Deeks poursuivit Wells pour plagiat, arguant qu'il avait copié la plus grande partie de The Outline of History à partir de son manuscrit intitulé The Web qui avait été soumis à l'éditeur canadien Canadian Macmillan Company et refusé. Malgré de nombreuses similarités de style et nombre d'erreurs historiques communes, la justice disculpa Wells.

En 1938, il publia World Brain, une série d'essais sur l'organisation future de la connaissance et de l'éducation, parmi lesquels on trouve un essai intitulé The Idea of a Permanent World Encyclopaedia Une idée d'encyclopédie mondiale permanente), concept à rapprocher de Wikipédia, qui parut dans l'Encyclopédie française d'Anatole de Monzie et Lucien Febvre en 1937.
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés découvrirent que les SS avaient établi une liste des intellectuels et des politiciens à assassiner immédiatement après l'invasion de la Grande-Bretagne pendant l'Opération Sea Lion. Le nom d'Herbert George Wells apparaissait en tête de liste, en cause sa conviction socialiste. Wells, devenu président du PEN club international, avait déjà eu affaire à l'Allemagne nazie en supervisant lui-même l'exclusion du PEN club allemand de la ligue internationale en 1934, à la suite de l'exclusion des écrivains non aryens.

Les idées de Wells

En dépit de ses nombreuses déclarations, Wells n'a jamais eu un esprit scientifique : ses idées naissent de ses goûts, de ses instincts profonds, de ses désirs personnels, plutôt que d'un raisonnement rigoureux. Elles sont la conséquence d'une découverte que fit Wells, avant de la placer dans la bouche d'un de ses personnages : Si le monde ne vous plaît pas, vous pouvez le changer. La leçon du darwinisme les colore, et leur ambiguïté fondamentale tient à l'existence, chez Wells, de deux éléments contradictoires : d'une part, la conscience de la fin inévitable vers laquelle se dirige l'univers, d'autre part, le désir de façonner un monde plus heureux, en modifiant le cours de l'évolution naturelle par le jeu de la volonté.
Ses idées politiques sont typiquement anglaises. Wells détestait Marx et voyait dans la classe moyenne, et non dans le prolétariat, le fondement du monde futur. Pour lui, le socialisme est un processus intellectuel et moral .... Il n'affecte le monde de la politique que de manière accessoire et accidentelle. L'éducation doit amener l'individu à prendre conscience des problèmes posés par l'évolution et à se placer volontairement au service de l'espèce. Reposant sur des données biologiques, et négligeant l'économique, ce socialisme est élitiste, non démocratique : la démocratie doit disparaître car elle repose sur la démagogie, et le pouvoir doit revenir à une élite qui, étant amenée par sa fonction à se pencher scientifiquement sur les problèmes de l'espèce, se dégagera d'elle-même. Finalement, les barrières entre les nations seront abolies et un État universel gérera les ressources de la planète au mieux des intérêts de ses habitants. Les rapports entre individus se trouveront modifiés par la prise de conscience, chez chacun, des fins de l'espèce. Tous les interdits hérités de l'ère victorienne seront levés, pour autant qu'ils n'affectent pas l'avenir des enfants. Contrairement à une opinion très répandue, Wells ne s'est jamais posé en défenseur du progrès scientifique. La volonté, correctement guidée, devait seulement permettre d'utiliser les ressources de la technologie moderne pour mettre l'humanité à l'abri d'une évolution aveugle et lui ouvrir le chemin du millénium.

Wells aujourd'hui

Son message tient en une formule qu'il a répétée au long de sa vie : l'avenir de l'humanité est « une course entre l'éducation et la catastrophe ». Obsédé par l'image de la fin du monde, il n'a cessé de mettre l'accent sur la nécessité d'un équilibre écologique et d'un système de gouvernement à l'échelle mondiale. En ce sens, sa réputation de prophète reste justifiée, même s'il s'est souvent trompé dans ses prédictions à court terme et n'a pas su définir les moyens de parvenir aux solutions qu'il préconisait. Son influence fut considérable, mais s'exerça plus dans le domaine des mœurs et de la vie en société que sur le monde de la politique ou de la littérature d'imagination. Son erreur principale fut sans doute de croire qu'il était plus urgent d'enrôler ses contemporains sous la bannière de l'État universel que de poursuivre son œuvre de romancier. Il reste cependant l'un des plus éloquents témoins d'un demi-siècle de vie anglaise et, par-delà ses dettes évidentes au victorianisme, sa vision apparaît étonnamment moderne dans sa perception des problèmes que pose à l'homme la nécessité de trouver un équilibre avec son milieu. Son œuvre d'imagination, animée par une inspiration qui déclina seulement après la Première Guerre mondiale, est aujourd'hui beaucoup plus vivante que ses ouvrages de propagande, souvent confus, et elle permet de comprendre pourquoi, après une longue éclipse, elle s'est imposée.

L'engagement politique

H. G. Wells se considérait comme socialiste, même s'il se trouvait occasionnellement en désaccord avec certains autres socialistes de son époque. Il fut membre de la Fabian Society, mais la quitta ensuite parce qu'il jugeait cette organisation beaucoup plus radicale qu'il ne l'aurait voulue. Il devint même l'un de ses adversaires les plus acharnés, reprochant à ses membres d'avoir une piètre compréhension des problèmes économiques et éducatifs. Il fut également le candidat du Labour Party à l'Université de Londres en 1922 et 1923, mais même à cette époque sa foi en son propre parti était pour le moins fragile. Ses réflexions sur le socialisme imprègnent certains de ses romans d'anticipation, tels que La Machine à explorer le temps et Les Premiers Hommes dans la Lune, romans dans lesquels les héros découvrent respectivement dans l'avenir et sur la lune, des sociétés nouvelles. Dans La Guerre des mondes il met en parallèle les attaques martiennes contre la terre et les pratiques génocidaires de l'Empire britannique en Tasmanie.
Son idée politique la plus féconde concernait la nécessité de créer un État-Monde. D'après son autobiographie, il considérait qu'à partir de 1900 un État-Monde était inévitable. Si les détails de cet État-Monde ont varié au cours du temps, son principe fondamental consistait à organiser une société qui favoriserait les sciences, mettrait fin aux nationalismes et permettrait aux citoyens de progresser en fonction de leurs mérites et non plus en fonction de leur naissance. À l'époque où il pensait qu'un État-Monde était inévitable, il réalisa également que le type de démocratie parlementaire qui était pratiquée à l'époque n'était pas satisfaisante. Ainsi, lorsqu'il travailla à la Charte des Nations unies, il s'opposa à toute mention du terme démocratie. Par ailleurs, il craignait que le citoyen moyen ne fût jamais suffisamment éduqué ou éclairé pour traiter des problèmes majeurs du monde. C'est la raison pour laquelle il pensait devoir limiter le droit de vote aux scientifiques, ingénieurs et autres gens de mérite. Mais il défendait en même temps l'idée que les citoyens devaient jouir du maximum de liberté possible, tant que celle-ci ne restreignait pas celle d'autrui. Toutes les valeurs que défendait H. G. Wells furent de plus en plus critiquées à partir des années 1920.

Jusque dans les années 1930, Wells resta convaincu de la nécessité de créer un État-Monde. Dans cette perspective, il accueillit avec enthousiasme les tentatives de Lénine de reconstruire l'économie russe, comme il le rapporta dans Russia in the Shadows 1920. Au départ, H. G. Wells pensait que Lénine pourrait engager la construction du monde planifié dont il rêvait, même s'il était lui-même socialiste foncièrement anti-marxiste, allant jusqu'à affirmer que le monde se porterait mieux si Karl Marx n'avait jamais existé. Ensuite, la politique de Joseph Staline le conduisit à changer de point de vue sur l'Union soviétique, bien que sa première impression sur Staline fût plutôt mitigée. Il n'appréciait pas ce qu'il considérait être chez Staline une orthodoxie obtuse, mais il fit tout de même l'éloge de ses qualités, disant qu'il n'avait jamais rencontré un homme plus juste, plus candide et plus honnête, rejetant ainsi la sombre réputation de Staline comme injuste, voire fausse. Il n'en jugeait pas moins la manière de gouverner de Staline bien trop rigide, ne laissant aucune place à la moindre pensée indépendante, et trop obtuse pour réellement mener à la Cosmopolis qu'il appelait de ses vœux.
À la fin de sa vie, il avait perdu beaucoup de son influence dans les milieux politiques. Ses efforts pour aider à la création de la société des Nations se soldèrent par une profonde déception, lorsque cette organisation se révéla incapable d'empêcher la Seconde Guerre mondiale. La guerre elle-même le rendit de plus en plus pessimiste. Dans son dernier livre, Mind at the End of its Tether 1945, il jugea que ce ne serait pas une si mauvaise idée de remplacer l'espèce humaine par une autre espèce. D'ailleurs, il appelait cette époque l'ère de la frustration. Il passa ses dernières années à critiquer l'Église catholique romaine et un voisin qui faisait de la réclame pour un club militaire. Comme il consacra les dernières années de sa vie à défendre des causes perdues, sa réputation littéraire déclina également. Cela dit, The Happy Turning, petit livre daté de 1944, recèle encore beaucoup d'esprit et d'imagination.

Eugénisme, engagement et désengagement pour la science et la technologie

H. G. Wells adhère à la Société eugénique en 1907, mais rejette les thèses de Francis Galton. Il s'intéresse cependant à l'eugénisme négatif.
Avec réserves ou ironies, Georges Bernanos souligna de façon suivante :
dans le dernier petit livre de Wells, l'Esprit au bout du rouleau, malédiction plutôt que testament, l'écrivain célèbre qui se crut jadis naïvement le prophète du futur paradis des machines, du nouvel âge d'or, écrit ces paroles désespérées :
"L'espèce humaine est en fin de course. L'esprit n'est plus capable de s'adapter assez vite à des conditions qui changent plus rapidement que jamais. Nous sommes en retard de cent ans sur nos inventions. Cet écart ne fera que croître. Le Maître de la Création n'est plus en harmonie avec son milieu. Ainsi le monde humain n'est pas seulement en faillite, il est liquidé, il ne laissera rien derrière lui. Tenter de décrire une fois encore la Forme des choses à venir serait vain, il n'y a plus de choses à venir. "
L'héritage

Aussi bien de son vivant qu'après sa disparition, Herbert George Wells fut considéré comme un penseur socialiste de tout premier ordre. Mais sa célébrité posthume est surtout due à ses romans et à son rôle de pionnier dans l’histoire de la science-fiction. Wells a également la réputation d'être indirectement l'inventeur de l'animation mécanisée. Les premiers mécas, les tripodes martiens, apparaissent dans son roman intitulé La Guerre des mondes.

Contribution dans l'apparition de la science-fiction

Wells est souvent reconnu comme le premier auteur de la science-fiction.
Sa carrière débutant au crépuscule de celle de Jules Verne, il franchit le pas des Voyages extraordinaires à la science-fiction mieux que quiconque avant lui, traitant de tous les thèmes qu'elle a pu aborder, à l'aide d'une machine littéraire sur laquelle se fondait chaque récit. Il ne peut en être considéré comme l'auteur, car de nombreux auteurs avant lui ont croisé cet univers, avec des styles divers, et dont il n'est que le digne successeur, portant ce type d'ouvrages au titre de littérature.
Mary Shelley et son Frankenstein ou le Prométhée moderne, ou Edgar Poe et son admirateur Jules Verne qui développait déjà les thèmes de la science-fiction moderne, ont, chacun à leur manière, débrouillé cette littérature naissante par des œuvres qui forment la genèse d'une science-fiction que l'on pressentait dans diverses œuvres qui nous mènent de Savinien Cyrano de Bergerac puis Voltaire Micromégas où voyagent des habitants de l'étoile Sirius, à Thomas More ou même à Lucien de Samosate. Ces auteurs ont en commun, pour arriver à leurs fins, d'exploiter le If Et si… en français. En traitant un à un ses thèmes principaux, Wells en a fait un genre littéraire et dans son sillage, aidé par Orson Welles, a préparé l'explosion de la science-fiction le mot science-fiction fait son apparition pour la première fois aux États-Unis en 1929, à l'occasion du lancement de la revue Science Wonder Stories.

Clins d'œil à H. G. Wells

Le personnage d'Herbert George Wells est apparu dans de nombreux romans, films et séries télévisés :
Le réalisateur George Pal fait de Wells son voyageur dans le temps dans un film daté de 1960, La Machine à explorer le temps. La plaque fixée à la machine porte à ce propos la mention humoristique «Manufactured by H. George Wells fabriqué par H. George Wells.
Dans le roman et le film intitulés C'était demain Time After Time, 1979, le personnage de H. G. Wells est joué par l'acteur britannique Malcolm McDowell qui part à la recherche de Jack l'Éventreur après que ce dernier lui a volé sa machine à voyager dans le temps. Il se retrouve alors à San Francisco en 1979.
Wells est un personnage semi-récurrent de la série Loïs & Clark, les nouvelles aventures de Superman.
Le roman de Stephen Baxter intitulé Les Vaisseaux du temps se présente comme la suite du célèbre roman de Wells, La Machine à explorer le temps, pour fêter le centenaire de sa publication. Dans son œuvre, l'auteur britannique reprend des technologies, des jargons et des personnages tirés de divers romans de Wells et fait directement référence à Wells en interpellant l'auteur, mon ami.
Dans le roman de C. S. Lewis intitulé Cette hideuse puissance That Hideous Strength, le personnage de Jules est une caricature de H. G. Wells.
La photo de H. G. Wells apparaît accrochée au mur du domicile d'un voyageur dans le temps, Alex Hartdegen, dans la version filmée de La Machine à explorer le temps, réalisée par l'arrière-petit-fils de l'auteur, Simon Wells, en 2002.
Dans son roman intitulé La Machine à explorer l'espace The Space Machine, 1976, Christopher Priest rend hommage à H. G. Wells en proposant une version modifiée de sa machine à remonter le temps. Dans le roman, le héros part sur la planète Mars et se trouve être le témoin d'une guerre civile martienne où s'affrontent des tripodes.
Dans la série Lost, dans l'épisode 14 de la saison 5, James Sawyer Ford surnomme Daniel Faraday H.G. Wells, en raison des théories du physicien.
Le 21 septembre 2009, Google change son logo pour rendre hommage à H. G. Wells.
Dans la série Warehouse 13, principalement la saison 2, H.G. Wells est une femme, Helena Georgina Wells. Grande scientifique, elle fabriqua de nombreux « artefacts ». Elle fut même agent du Warehouse 12 et tente de devenir agent du Warehouse. Elle a aussi écrit l'œuvre littéraire, publiée sous le nom de son frère qui la dissimulait derrière « sa moustache » selon elle.
Dans le clip du groupe Thirty Seconds To mars, "This is War" datant du 4 avril 2011, nous pouvons voir une citation de H. G. WELLS : "If we don't end war, war will end us."
Dans l'épisode 6 de la saison 11 des Simpson "Homer perd la boule" on peut voir des Morlocks de l'adaptation de "la machine à explorer le temps" de 1960. Les Morlocks sont également cités dans l'épisode 3 de la saison 13 "les maux de Moe".
Dans le premier épisode de la saison 4 de la série Sanctuary, le Dr James Watson déclare, après avoir appris que le Dr Helen Magnus a effectué un voyage dans le temps, qu'"H.G. serait extatique" s'il l'apprenait.
H.G Wells est un personnage énigmatique et récurrent de la websérie - New Earth, réalisée par Guillaume Bouiges.
H.G. Wells est le personnage central du roman de David Lodge A Man of Parts paru en français chez Payot et Rivages (2012) sous le titre "Un homme de tempérament".
Dans The Big Bang Theory Les 4 personnages principaux achètent une machine à voyager dans le temps et Sheldon rencontre des Murlocks tout au long de l'épisode.
Dans Doctor who , un des compagnons du docteur se nommait Herbert et est écrivain venant du 19e siècle. Plus tard quand il retourne chez lui, il dit s'appeler Herbert George Wells.
Dans Les Enquêtes de Murdoch, série 3, épisode 8 Futur imparfait, Wells apparaît comme membre d'une société défendant l'eugénisme. Il essaye de séduire Julia.
Felix J. Palma met en scène H.G. Wells dans son roman El Mapa del tiempo, paru en France sous le titre La Carte du temps en 2013 chez Pocket. Il intervient, grâce à son imagination, dans le passé et le futur et mélange les univers parallèles. Sont également évoqués Jack l'Eventreur et le film de Georges Pal.
Une phrase de H.G Wells est prononcée par le personnage principal du jeux vidéo Métro 2033 à la fin de celui-ci, la phrase est "Si on n'en finit pas avec les guerres, les guerres en finiront avec nous"

Œuvres

1887 : A Tale of the Twentieth Century, nouvelle
1888 : Les Argonautes à la conquête du temps, The Chronic Argonauts, nouvelle
1888 : The Devotee of art
1889 : Walcote
1891 : La Redécouverte de l'unique The Rediscovery of the Unique, essai
1893 : Textbook of Biologie, un manuel de Biologie
1893 : Entre étudiants A Slip Under the Microscope, nouvelle
1894 : Une fâcheuse histoire d'amour In the Modern Vein: an Unsympathetic Love Story), nouvelle
1894 : Le Triomphe d'un taxidermiste The Triumphs of a Taxidermist, nouvelle
1894 : Deux Ex Machina The Lord of the Dynamos, nouvelle
1894 : À l'observatoire d'Avu In the Avu Observatory, nouvelle
1894 : La Déconvenue de Jane ou Les Amours de Jane The Jilting of Jane, nouvelle
1894 : Par la fenêtre Through a Window ou At a Window, nouvelle
1894 : L'Île de l'aepyornis The Aepyornis Island, nouvelle
1894 : La Folie du diamant The Diamond Maker, nouvelle
1894 : Le Diamant disparu ou Une affaire d'autruches A Deal With Ostriches, nouvelle
1894 : L'Étrange Orchidée ou Une orchidée extraordinaire ou L'Orchidée extraordinaire the Flowering of the Strange Orchid) ou (The Strange Orchid, nouvelle
1894 : Le Cambriolage d'Hammerpond Park The Hammerpond Park Burglary, nouvelle
1894 : Un blanc qui deviendra nègre ou Le Vol du microbe The Stolen Bacillus, nouvelle
1894 : Le Cône The Cone, nouvelle
1894 : The Man with a nose
1894 : A Misunderstood artist
1894 : The Thing in n°7
1894 : The Thumbmark
1894 : A Family elopement
1894 : How Gabriel became Thompson
1895 : Triste histoire d'un critique dramatique The Sad Story of a Dramatic Critic, nouvelle
1895 : Un étrange phénomène The Remarkable Case of Davidson's Eyes, nouvelle
1895 : Le Trésor dans la forêt The Treasure in the forest, nouvelle
1895 : La Tête du mari histoire macabre Pollock and the Porroh Man, nouvelle
1895 : Le Phalène inconnu Genus Novo ou Le Phalène The Moth ou Genus Novo ou A Moth, nouvelle
1895 : La Machine à explorer le temps The Time Machine, son premier roman
1895 : Une catastrophe A Catastrophe, nouvelle
1895 : L'Homme volant The Flying Man, nouvelle
1895 : La Tentation d'Harringay The Temptation of Harringay, nouvelle
1895 : La Merveilleuse Visite The Wonderful Visit, roman
1895 : The Sad story of a dramatic critic
1895 : The Reconciliation
1895 : Wayde's essence
1895 : Le Mari terrible; c'est le titre anglais de la nouvelle
1895 : Our little neighbor
1895 : How Pingwill was routed
1896 : L'Île du docteur Moreau The Island of Doctor Moreau, roman
1896 : La Burlesque Équipée du cycliste The Wheels of Chance ou Les Roues de la Chance, roman
1896 : Sous le bistouri Under the Knife ou Slip Under the Knife, nouvelle
1896 : Les Champignons rouges The Purple Pileus, nouvelle
1896 : Le Trésor du rajah The Rajah's Treasure, nouvelle
1896 : La Chambre rouge The Red Room, nouvelle
1896 : Dans l'abîme In the Abyss) nouvelle
1896 : La Pomme The Apple, nouvelle
1896 : L'Histoire de feu M. Evelsham The Story of the Late Mr Evelsham, nouvelle
1896 : Les Pirates de la mer The Sea Raiders, nouvelle
1896 : L'Histoire de Plattner The Plattner Story, nouvelle
1897 : Les Argonautes de l'espace The Argonauts of the Air, nouvelle
1897 : Mon héritage The Lost Inheritance, nouvelle
1897 : L'Homme invisible The Invisible Man, roman
1897 : Récits de l'âge de pierre A Story of the Stone Age, nouvelle
1897 : L'Œuf de Cristal The Crystal Egg, nouvelle
1897 : L'Étoile The Star, nouvelle
1897 : A Perfect gentleman on wheels
1897 : The Presence by the fire
1897 : Mr Marshall's doppelganger
1898 : Les Vacances de M. Ledbetter Mr. Ledbetter's Vacation, nouvelle
1898 : Le Cœur de Miss Winchelsea Miss Winchelsea's Heart, nouvelle
1898 : L'Homme qui pouvait accomplir des miracles The Man who Could Work Miracles, nouvelle
1898 : Le Corps volé The Stolen Body, nouvelle
1898 : La Déification de Jimmy Goggles ou Le Nouveau Dieu Jimmy Goggles the God, nouvelle
1898 : Le Tracas de vivre The trouble of life, nouvelle
1898 : Le Choix d'une épouse On the Choice of a Wife, nouvelle
1898 : La Guerre des mondes The War of the World, roman
1899 : Quand le dormeur s'éveillera When the Sleeper wakes ou The Sleeper awakes, roman
1899 : Une histoire des temps à venir A Story of the Days To Come, nouvelle
1899 : Le Trésor de M. Brisher Mr Brisher's Treasure, nouvelle
1900 : L'Amour et Mr Lewisham, Love and Mr Lewisham, roman social
1900 : Une vision du jugement dernier A Vision of Judgement, nouvelle
1901 : Anticipations Anticipations of the Reaction of Mechanical and Scientific Progress upon Human Life and Thought, essai
1901 : Un rêve d'armaggedon ou Un Rêve d'apocalypse A Dream of Armageddon, nouvelle
1901 : L'Aviateur Filmer Filmer, nouvelle
1901 : Les Premiers Hommes dans la Lune The First Men in the Moon, roman
1901 : Le Nouvel Accélérateur The New Accelerator, nouvelle
1902 : Miss Waters The Sea Lady ou Miss Waters, roman
1902 : La Découverte de l'avenir The Discovery of the Future, essai
1902 : L'Apprenti fantôme ou L'Histoire du fantôme inexpérimenté ou Un fantôme sans expérience ou L'Histoire d'un fantôme inexpérimenté The Story of the Inexperienced Ghost) ou The Inexperienced Ghost, nouvelle
1902 : The loyalty of Esau common
1903 : M. Skelmersdale au pays des fées Mr Skelmersdale in Fairyland, nouvelle
1903 : La Plaine des araignées The Valley of Spiders, nouvelle
1903 : Les Cuirassés de terre The Land Ironclads, nouvelle
1903 : La Vérité concernant Pyecraft The Truth about Pyecraft, nouvelle
1903 : Mankind in the Making, essai
1903 : Le Bazar magique The Magic Shop, nouvelle
1904 : La Nourriture des dieux ou Place aux Géants The Food of the Gods, roman
1904 : Le Pays des aveugles The Country of the Blind, nouvelle
1905 : Kipps, Kipps, roman social
1905 : Une utopie moderne, A Modern Utopia, roman
1905 : Le Royaume des fourmis ou L'Empire des Fourmis The Empire of the Ants, nouvelle
1905 : The Story of the last trump
1905 : The Wild asses of the devil
1906 : Au temps de la comète In the Days of the Comet, roman
1906 : La Porte dans le mur The Door in the Wall, nouvelle
1906 : The Future in America
1908 : La Guerre dans les airs The War in the Air roman
1908 : New Worlds for old
1909 : Anne Véronique, Ann Veronica, roman social
1909 : Une fable au clair de Lune The Beautiful Suit, nouvelle
1909 : Tono-Bungay, Tono Bungay roman social
1910 : L'Histoire de M. Polly, The History of Mr Polly, roman social
1910 : Petite mère sur le Moederberg Little Mother Up the Möderberg, nouvelle
1911 : Le Nouveau Machiavel The New Machiavelli, roman
1912 : Mariage Marriage, roman
1912 : Le Grand État The Great State, essai
1914 : La Destruction libératrice The World Set Free, roman
1914 : Mon premier aéroplane My First Aeroplane, nouvelle
1914 : An Englishman Looks at the World essai
1914 : The war that will end war
1915 : Bealby
1916 : M. Britling commence à voir clair Mr. Britling Sees It Through, roman
1916 : What is coming
1917 : Dieu l'invisible roi God the Invisible King, essai
1917 : La Guerre et l'Avenir, l'Italie, la France et la Grande-Bretagne en guerre War and the Future: Italy, France and Britain at War
1918 : Jeanne et Pierre Joan and Peter, roman
1919 : La Flamme immortelle The Undying Fire, roman
1919 : Préface du journal intime de W. N. P. Barbellion, Le Journal d'un Homme Déçu The Journal of a Disappointed Man
1920 : Esquisse de l'histoire universelle The Outline of History, essai
1921 : The Grisly folk
1922 : Les Coins secrets du cœur The Secret Places of the Heart, roman
1923 : M. Barnstaple chez les hommes-dieux Men Like Gods, roman
1923 : Men like gods
1924 : A Year of prophesying
1924 : The Pearl of love
1925 : Le Père de Christine Alberte Christina's Alberta's father, roman
1926 : The World of William Clissold
1927 : Un rêve...une vie..., roman
1928 : Le Fantôme de Camford The Camford Visitation roman
1928 : La Conspiration au grand jour The Open Conspiracy, essai
1929 : La Science de la vie The Science of Life, trilogie avec Sir Julian Huxley, essai
1930 : La Dictature de M. Parnham The Autocracy of Mr Parnham, roman
1932 : The Queer story of Brownlow's newspaper
1932 : A Short history of the world
1933 : The Shape of Things to Come
1934 : Experiment in autobiography
1935 : Things to come
1936 : Le Joueur de croquet The Croquet Player, roman
1937 : Brynhild Brynhild, roman
1937 : Dolorès Apropos of Dolores, roman
1937 : Enfants des étoiles Star Begotten, roman
1937 : Answer to prayer
1938 : Une idée d'encyclopédie mondiale permanente The Idea of a Permanent World Encyclopaedia, essai
1939 : The Fate of homo sapiens
1940 : Nouvel ordre mondial The new world order
1941 : Un homme averti en vaut deux You can't be too Careful roman
1945 : L'Esprit moderne au bout du Rouleau Mind at the End of its Tether essai
1945 : Le Coin du rêve The Happy Turning: a Dream of Life, essai

Lien

http://youtu.be/iHX5dALQ5M0 L'homme invisible


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Posté le : 20/09/2014 22:35
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Françoise Giroud
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Le 21 septembre 1916 à Lausanne en Suisse naît Françoise Giroud

née Lea France Gourdji morte, à 86 ans, le 19 janvier 2003 à l'Hôpital américain de Paris à Neuilly-sur-Seine, journaliste, écrivaine et femme politique française.
Son pseudonyme de Françoise Giroud, quasi anagramme de Gourdji, que lui avait inventé Maurice Diamant-Berger pour travailler à la radio vers 1938, est officialisé par un décret paru au Journal officiel du 12 juillet 1964.
Vice-présidente du Parti radical-socialiste et de l'UDF, elle a été deux fois secrétaire d’État, et fut une personnalité majeure de la presse française.
Elle est secrétaire d'État à la Culture du 24 août 1976 au 30 mars 1977 sans le premier gouvernement Barre, son prédécesseur est Michel Guy, son successeur Michel d'Ornano, puis elle est secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de la Condition féminine de 16 juillet 1974 à 24 août 1976 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing dans le premier Gouvernement Chirac, elle a pour sucesseur Yvette Roudy en 1981


En bref

En 1945, Hélène Lazareff lui confie la rédaction du magazine Elle, fonction qu'elle assumera jusqu'en 1953. En 1951, elle rencontre le journaliste Jean-Jacques Servan-Schreiber, et devient sa compagne. C'est avec lui que, en mai 1953, elle fonde L'Express, premier magazine hebdomadaire français consacré à l'actualité générale et politique ; tous les autres suivront son exemple. À travers ce journal, le couple mènera plusieurs combats : lutte pour l'indépendance de l'Indochine puis de l'Algérie, soutien à Pierre Mendès France, campagne pour Monsieur X (Gaston Defferre), lutte en faveur de la pilule et de la légalisation de l'avortement... Françoise Giroud devient directrice de la rédaction de L'Express en 1963, puis directrice de la publication, de 1971 à 1974. En 1964, L'Express change de formule, en imitant avec succès ses homologues et prédécesseurs américains.
Pendant ces années, Françoise Giroud traverse des périodes difficiles sur le plan personnel. En 1959, Jean-Jacques Servan-Schreiber la quitte ; quelque temps après, elle fait une tentative de suicide aux barbituriques. En 1972, son fils, Alain-Pierre Danis, meurt en montagne à l'âge de trente et un ans. Elle soigne alors sa dépression nerveuse sur le divan de Jacques Lacan.
Ses convictions la conduisent ensuite à s'engager en politique. En 1974, elle appelle à voter pour François Mitterrand dans Le Provençal. Pourtant, c'est sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing qu'elle est nommée secrétaire d'État chargée de la Condition féminine, le 16 juillet 1974, auprès du Premier ministre Jacques Chirac. Elle abandonne alors ses fonctions au sein du groupe L'Express. Elle fait adopter plus de cent mesures destinées aux femmes, mais perd le combat pour l'égalité des salaires. En août 1976, elle devient secrétaire d'État à la Culture dans le cabinet de Raymond Barre, fonction qu'elle assumera jusqu'en mars 1977. Vice-présidente du Parti radical, puis de l'U.D.F., elle se présente et échoue aux élections municipales de mars 1977 dans le XVe arrondissement de Paris, sur la liste U.D.F. conduite par Michel d'Ornano. Elle démissionne de la vice-présidence de l'U.D.F. en 1979. En 1981, elle appelle à voter pour François Mitterrand.
Elle retrouve le journalisme en 1983, comme éditorialiste au Nouvel Observateur, chargée d'une rubrique sur la télévision. Elle collabore également au Figaro et au Journal du dimanche.
Commandeur de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite, elle a publié une trentaine d'ouvrages. Parmi ceux-ci, on compte un recueil de portraits de personnalités Françoise Giroud vous présente le Tout-Paris, 1952, le récit de son expérience au gouvernement La Comédie du pouvoir, 1977, des recueils de souvenirs Leçons particulières, 1990 ; Journal d'une Parisienne, 1994, 1996 et 1997 ; Arthur, ou le Bonheur de vivre, 1997 ; Profession journaliste, 2001..., des biographies Alma Mahler, ou l'Art d'être aimée, 1988 ; Cœur de tigre, 1995 ; Cosima la sublime, 1996... et de nombreux romans Le Bon Plaisir, 1983 ; Mon Très Cher Amour, 1994 ; Les Taches du léopard, 2003....

Sa vie

Fille d'une juive séfarade et d'un journaliste turc né à Bagdad, Lea France Gourdji est la fille de Salih Gourdji, directeur de l'Agence télégraphique ottomane à Constantinople, et d'Elda Farragi, tous deux israélites de l'Empire ottoman.
Son père, né à Constantinople après des études de droit à Paris, épouse Elda Faraggi, de Salonique, fille d'un médecin-major, colonel dans l'armée turque. Salih Gourdji meurt précocement de la syphilis le 9 février 1927 à Ville-Évrard ce qui met sa mère en grave difficulté financière.
Élève au lycée Molière Paris, Lea France Gourdji décide de travailler à quatorze ans, et quitte l'école. Après un diplôme de dactylo décroché à l'école Remington, elle est employée dans une librairie du boulevard Raspail.
Contrainte, à moins de seize ans, de gagner sa vie après le décès de son père et la ruine de sa mère, elle devient vendeuse dans une librairie parisienne. Elle rencontre le réalisateur Marc Allégret, un ami de ses parents, qui l'encourage à se tourner vers le cinéma. Elle est scripte sur le tournage de Fanny 1932, puis de La Grande Illusion de Jean Renoir 1936 et enchaîne les films à des titres divers : scripte, assistante-metteur en scène, coscénariste et scénariste notamment pour Antoine et Antoinette, de Jacques Becker.

Le cinéma et les débuts de journaliste

Grâce aux relations de sa famille, amie de Marc Allégret, qui l'introduit d'abord auprès d'André Gide dont elle devient un temps la secrétaire, elle commence une carrière dans le cinéma à Paris. Dès 1935, sous le nom de France Gourdji elle apparaît dans le générique du film Baccara d'Yves Mirande. Puis elle devient la première femme française scripte de cinéma en étant la script-girl de Marc Allégret; dont elle tombe amoureuse alors que celui-ci entretient une relation avec l'actrice Simone Simon et de Jean Renoir, dont elle est l'assistante-metteur en scène à partir de 1937, puis de Jacques Becker dont elle est coscénariste puis scénariste sous le nom de Françoise Giroud ; ces différents métiers lui font découvrir son talent pour l’écriture.
Après l'exode de sa famille à Clermont-Ferrand où réside sa sœur Djénane lors de la Seconde Guerre mondiale, elle retourne travailler pour le cinéma à Nice puis à Paris. Baptisée avec sa mère en 1942 par l'abbé Bardet qui antidate leurs certificats à 1917, elle obtient un droit de travail pendant l'Occupation COIC sous son pseudonyme professionnel de Françoise Giroud, en se déclarant catholique11. Elle écrit également des contes dans Paris-Soir, dont la rédaction principale est installée à Lyon et des chansons comme Le Charme slave pour Andrex.
Françoise Giroud est, selon ses propres dires, un modeste agent de liaison dans la Résistance pendant la guerre. Elle est arrêtée par la Gestapo sur dénonciation et est incarcérée à Fresnes de mars à juin 1944, date à laquelle le collaborateur Joseph Joanovici la fait libérer.

Le journalisme

Au sortir de la guerre, elle est engagée par Hélène Lazareff comme directrice de rédaction 1945-1953 pour la création de Elle, alors magazine moderne et féministe. Elle écrit à l'époque aussi des portraits dans France Dimanche, l'Intransigeant et France-Soir. Ses convictions se sont affirmées, elles se révéleront dans ses prises de position contre la guerre d'Algérie, quand elle fonde L'Express, en 1953, avec son amant Jean-Jacques Servan-Schreiber, ce qui lui vaut le plasticage de son appartement 1962. Elle reste à la tête de ce journal jusqu'en 1974 en tant que directrice de la rédaction, puis de la publication, et comme présidente du groupe Express-Union, entre 1970 et 1974. Elle intervient dans Italiques en novembre 1971 pour parler de Kate Millett, Germaine Greer et Norman Mailer sur le féminisme, en mars 1972 pour commenter l'œuvre de Bertrand de Jouvenel, défendue par Raymond Aron, puis en novembre 1972 pour présenter son livre Si je mens. Françoise Giroud publie en parallèle à sa carrière journalistique plusieurs essais, dont La Nouvelle Vague, portrait de la jeunesse en 1958, inventant cette expression qui servira ensuite à qualifier le style des nouveaux cinéastes issus des Cahiers du cinéma.

La politique

Malgré un appel à voter François Mitterrand en 1974, elle milite au sein du Parti radical pour la modernisation sociale promise par Valéry Giscard d'Estaing et devient secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de la Condition féminine, entre juillet 1974 et août 1976, où elle lance cent une mesures en faveur des femmes mise en place de droits propres pour les femmes, lutte contre les discriminations, ouverture des métiers dits masculins, etc. Comme secrétaire d'État à la Culture jusqu'en mars 1977, elle entérine les décisions prises avant elle comme la loi sur l'architecture du 31 janvier 1977 et la création des DRAC.
Candidate aux élections municipales de 1977 à la demande de Giscard d'Estaing et de Michel d'Ornano, dans le 15e arrondissement de Paris, elle est au cœur d'un scandale : le sénateur Maurice Bayrou, compagnon de la Libération, porte plainte pour port illégal de la médaille de la Résistance. Djenane, sœur de Françoise, qui a créé et animé un des premiers mouvements de résistance à Clermont-Ferrand dès 1941, a reçu cette distinction après avoir été internée au camp de Ravensbrück. Selon Christine Ockrent et Laure Adler, une lettre reçue par leur mère prouverait que cette médaille aurait été attribuée aux deux sœurs mais que Françoise, qui avait rejoint le mouvement de sa sœur en 1944, n'était pas allée la chercher. Ce scandale entraîne son retrait des élections parisiennes et sa non reconduite au sein du nouveau gouvernement Barre. Sa bonne foi sera finalement reconnue et le procureur classe l'affaire en 1979.
Françoise Giroud quitte la politique en 1979 et, inspirée par sa fréquentation des ors du pouvoir, elle écrit La Comédie du pouvoir puis Le Bon Plaisir 1983, adapté au cinéma. Ce dernier livre, publié aux éditions Mazarine, raconte l'histoire d'un président de la République qui cache l'existence d'un enfant adultérin. Cependant elle ignorait tout de l'existence de l'enfant caché de François Mitterrand.
Associée à un groupe d'intellectuels français dont Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali, Philippe Mahrer, Marek Halter, Alfred Kastler prix Nobel de physique, Guy Sorman et Robert Sebbag ainsi qu'à des médecins, journalistes et écrivains, elle fonde en 1979 l'association Action contre la faim ACF.
Elle était membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité ADMD.

Retour à l'écriture

À sa sortie du gouvernement, L'Express vient d'être vendu à James Goldsmith, et Raymond Aron, éditorialiste du magazine, s'oppose à sa réintégration. Elle signe des chroniques dans le JDD, en est licenciée pour avoir critiqué Paris Match qui trahissait le secret de François Mitterrand et Mazarine Pingeot. En 1983, Jean Daniel lui propose d'être éditorialiste au Nouvel Observateur, où elle écrit durant vingt ans des chroniques de télévision. Elle produit également plusieurs émissions de télévision et publie essais, biographies et romans à succès. Elle est alors appelée comme membre du jury du prix Femina en 1992.
Elle a également été membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
Le 16 janvier 2003, à la sortie d'une première à l'Opéra-Comique, déjà affaiblie par une première chute, la semaine précédente, alors que Florence Malraux est partie chercher leur vestiaire, elle descend le grand escalier et tombe la tête la première. Le lendemain, elle travaille tout l'après-midi à un livre d'entretiens avec Albina du Boisrouvray. Au soir, elle tombe dans le coma, et est transportée à l'Hôpital américain de Paris où elle meurt le 19 janvier sans avoir repris conscience. Elle a été incinérée le 22 janvier au crématorium du Père-Lachaise. Selon sa volonté, sa fille Caroline Eliacheff dispersa ses cendres sur des rosiers.

Vie privée

Françoise Giroud est la mère de deux enfants : un garçon Alain-Pierre Danis, né à Nice en 194125, mort d'un accident de ski le 15 mars 1972 à Tignes, fils caché d'Elie Nahmias, directeur d'une société pétrolière et une fille Caroline Eliacheff née à Boulogne en 1947 de son mariage avec Anatole Eliacheff, producteur de cinéma
À la fin des années 1950, alors qu'elle attend un enfant de Jean-Jacques Servan-Schreiber, elle doit avorter et développe par la suite une grossesse extra-utérine. Françoise Giroud pense que c'est la stérilité provoquée par cette opération qui fait que Servan-Schreiber se sépare d'elle pour épouser une stagiaire de vingt ans, Sabine Becq de Fouquières, ce qui la pousse à l'envoi de lettres antisémites aux futurs époux et à leurs parents28 et à une tentative de suicide aux barbituriques en 1960. Cependant, dans son livre Histoire d'une femme libre publié de façon posthume en 2013 elle revient sur ces faits et nie avoir envoyé ces lettres.
À la suite de ce suicide raté, elle entame en 1963 auprès de Jacques Lacan une nouvelle phase, beaucoup plus sérieuse et intense, de sa psychanalyse, qu'elle évoque dans Arthur ou Le bonheur de vivre et à laquelle elle consacre huit pages dans Leçons particulières. Elle donne comme titre à un de ses derniers ouvrages l'aphorisme par lequel elle résume la leçon qu'elle tire du changement de position subjective qu'a été l'aboutissement de cette psychanalyse : On ne peut pas être heureux tout le temps .
La mort en 1984 de son dernier compagnon, l'éditeur Alex Grall, qu'elle aide à mourir dignement, la fait replonger dans la dépression.

Rapport à la judéité

Catholique par un jeu de circonstances et athée par conviction, Françoise Giroud niera toute sa vie sa judéité pour respecter une promesse faite à sa mère. Elle ne révèlera son origine à son petit-fils Nicolas, le futur rabbin Aaron Eliacheff, qu'au printemps 1988. Elle s'expliquera sur ce sujet dans un roman posthume, Les Taches du léopard, Fayard, 2003.

Honneurs

Commandeur de la Légion d'honneur
Commandeur de l'ordre national du Mérite

Œuvres Publications

Françoise Giroud vous présente le Tout-Paris, coll. L'Air du temps, Gallimard, 1952. Préface de Marcel Achard
Nouveaux Portraits Première édition : Gallimard, 1953. Deuxième édition : Gallimard, coll. « L'Air du temps » no 35, 1954, 287 p. (notice BnF no FRBNF321706525)
La Nouvelle Vague, portraits de la jeunesse, coll. L'Air du temps, Gallimard, 1958
« L'Aventurier du journalisme » in Entretiens, Roger Vailland, éditions Subervie, 1970
Si je mens, Stock, 1972
Une Poignée d'eau, Robert Laffont, 1973
La Comédie du Pouvoir, Fayard, 1977
Ce que je crois, Grasset, 1978
Une femme honorable, Fayard, 1981 ; biographie de Marie Curie38
Le Bon Plaisir, éditions Mazarine, 1983
Christian Dior, Éditions du Regard, 360 pages, 500 illustrations 1987
Ecoutez-moi: Paris-Berlin, aller-retour avec Günter Grass, Maren Sell, 1988
Alma Mahler, ou l'art d'être aimée, Robert Laffont, 1988
Leçons particulières, Fayard, 1990
Jenny Marx ou la Femme du diable, Robert Laffont, 1992, prix Gabrielle d'Estrées
Le Journal d'une Parisienne, Le Seuil, 1994
Mon très cher amour, Grasset, 1994
Les Hommes et les femmes', avec Bernard-Henri Lévy, Orban, 1994
Cœur de tigre, Plon-Fayard, 1995
Cosima la sublime, Plon-Fayard, 1996
Chienne d'année : 1995, Journal d'une Parisienne vol. 2 , Le Seuil, 1996
Gais-z-et contents: 1996, Journal dune Parisienne vol 3, Le Seuil, 1997
Arthur ou le bonheur de vivre, Fayard, 1997
Deux et deux font trois, Grasset, 1998
Les Françaises, de la Gauloise à la pilule, Fayard, 1999
La Rumeur du monde, journal 1997 et 1998 , Fayard 1999
C’est arrivé hier. Journal 1999, Fayard, 2000
Histoires presque vraies Fayard, 2000
Profession journaliste, conversation avec Martine de Rabaudy, Hachette Littératures, 2001
On ne peut pas être heureux tout le temps, Fayard, 2001 autobiographie
Lou, histoire d'une femme libre, Fayard, 2002
Demain déjà, journal 2002-2003, Fayard 2003
Les Taches du léopard, Fayard, 2003
Histoire d'une femme libre, Gallimard, 2013

Textes de chansons

Sur des musiques de Louis Gasté :
Le Petit Chaperon Rouge, créée par Lisette Jambel 1944
Un par un vont les Indiens, chantée par Lisette Jambel, Josette Daydé, les Sœurs Étienne 1944
Quand Betty fait Boop paroles écrites en collaboration avec Louis Gasté pour le film Le Roi des resquilleurs, créée par Josette Daydé 1945
Ce n'était pas original, chantée par Jacqueline François 1945
Sur une musique de Georges van Parys, 1944 :

Il avait le charme slave, chantée par Andrex
Françoise Giroud a aussi composé des chansons pour Danielle Darrieux et Tino Rossi

Cinéma

1932 : Fanny de Marc Allégret : scripte
1935 : Baccara d'Yves Mirande : assistante-réalisatrice
1935 : Le Bébé de l'escadron de René Sti : assistante-réalisatrice
1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir : scripte
1942 : Promesse à l'inconnue d'André Berthomieu : scénariste
1943 : Le Secret de Madame Clapain d'André Berthomieu : scénariste
1945 : L'ange qu'on m'a donné de Jean Choux : scénariste
1945 : Marie la Misère de Jacques de Baroncelli : scénariste
1946 : Au petit bonheur de Marcel L'Herbier : scénariste
1947 : Fantômas de Jean Sacha : scénariste
1947 : Antoine et Antoinette de Jacques Becker : scénariste
1949 : Ce siècle a cinquante ans : scénariste
1949 : Dernier Amour de Jean Stelli : scénariste
1950 : La Belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois : scénariste
1951 : Les Petites Cardinal de Gilles Grangier : scénariste
1952 : L'Amour, Madame de Gilles Grangier : scénariste
1952 : Une fille sur la route de Jean Stelli : scénariste
1953 : Un trésor de femme de Jean Stelli : adaptation et dialogues
1953 : Julietta de Marc Allégret : scénariste
1959 : La Loi La Legge de Jules Dassin : scénariste
1976 : Maso et Miso vont en bateau : ministre
1985 : Le Quatrième Pouvoir de Serge Leroy : scénariste
1991 : Marie Curie, une femme honorable feuilleton TV de Michel Boisrond : scénariste

Liens
http://youtu.be/Bzck93NKCik Interview
http://youtu.be/dlXfFoBCUdE "Le bon plaisir" chez Pivot
http://youtu.be/ib-lzH-f8-Q Françoise Giroud par F. Laure Adler
http://youtu.be/-NHYk6jcIg8 Françoise Giroud parle de L'AICF


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Posté le : 20/09/2014 22:13
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Henry de Montherlant
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Le 21 septembre 1972, Paris7éme, à 77 ans meurt Henry de Montherlant

de son nom complet Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Millon de Montherlant, né le 20 avril 1895 à Paris 7e, romancier, essayiste, auteur dramatique, poète et académicien français.Il reçoit le prix Northcliffe en 1934, ses Œuvres principales sont,
Les Jeunes Filles entre 1936-1939, La Reine morte en 1942, Le Maître de Santiago en 1947, La Ville dont le prince est un enfant entre 1951 - 1967

Héritier du culte barrésien de l'énergie, il exalte dans ses romans les Olympiques, 1924 ; les Bestiaires, 1926 les passions qui développent la vigueur physique et morale puis exprime sa vision de moraliste désabusé dans des récits les Célibataires, 1934 ; les Jeunes Filles, 1936-1939 qui tournent en dérision l'âme féminine. L'héroïsme et la haine du sentimentalisme se retrouvent dans ses drames, qui ressuscitent l'austérité de la tragédie classique la Reine morte, 1942 ; le Maître de Santiago, 1948 ; Malatesta, 1950 ; la Ville dont le prince est un enfant, 1951 ; Port-Royal, 1954 ; le Cardinal d'Espagne, 1960. Ne pouvant supporter de devenir aveugle, il se suicide. Académie française, 1960.

En bref

Pendant cinquante ans de vie littéraire, Montherlant a pris au mot tout ce qu'il sentait, convoitait, sans jamais perdre de vue l'idée de la mort. Ce ne sont pas seulement les êtres qui meurent, c'est la terre qui roule dans le vide. Dès lors, la vie des personnages de Montherlant sera un naufrage accepté lentement et plein du court étonnement de naître et de vivre.
Montherlant est le grand styliste du XXe siècle. Son ton n'appartient qu'à lui. Il sait aussi bien manier la longue phrase que communiquer en traits rapides son insolence, ou donner un profond mouvement à sa prose pour laisser fondre un cœur qui se reprend aisément, car il y a toujours une partie de lui qui juge l'auteur – ce dont témoignent assez les magnifiques Carnets.
Dans son premier livre, La Relève du matin 1920, Montherlant fait don aux plus jeunes de tout ce qu'il a appris au collège avant la mobilisation et la guerre, qui a tué les meilleurs. Ou brûlant, ou glacé, il faut que soit présent le flot de la sensibilité catholique, de peur que la mémoire ne meure. Le Songe, roman publié en 1922, est une transposition de la guerre imprégnée de L'Iliade. L'existence des soldats de 1914-1918 est haussée au rang des héros mémorables. Description conventionnelle, certes, mais convention vivace qui rendra Montherlant très nationaliste, et capable de se mobiliser de lui-même en 1938 et en 1940. Des livres comme Mors et Vita 1932, L'Équinoxe de septembre 1938 prédiront que la paix est illusion et que l'Europe va se prêter à une nouvelle folie. Mais parallèlement, avec Service inutile 1935, Montherlant n'en fera pas moins apparaître le monde comme une suite de conflits d'images ou d'idées qui ne méritent pas qu'on meure pour eux.
Un moment, avec Les Olympiques 1924 qui, proses et vers réunis, est l'un de ses plus beaux livres, Montherlant crut que la force qu'il prêtait à l'espèce humaine comme à tout ce qui vit pouvait devenir ardente, souple, artiste, et être canalisée dans la compétition sportive. Il a agi de même avec la corrida, considérée dans Les Bestiaires 1926 comme un combat singulier de la bête contre l'homme. Mais son départ en 1925, pour un voyage en Méditerranée qui va durer neuf ans, lui apprendra quelle étrange machine est la terre humaine. Là, il va côtoyer des foules qui ont faim. Il rencontrera tour à tour chez les indigènes d'Afrique du Nord la loyauté et la trahison. Il réalisera ses poussées sexuelles. Il connaîtra la terreur de vivre seul comme les plus démunis des hommes. Montherlant voudra être le Tolstoï de la décolonisation et rêvera dans La Rose de sable, roman écrit en 1930-1931 et qui ne paraîtra qu'en 1968, d'un colonialisme qui permettrait à la bienveillance de descendre sur les peuples les plus pauvres. La même vaine inspire Les Célibataires 1934. Cette fois, c'est sur la pauvreté où était tombée en 1920-1925 sa propre famille que Montherlant s'apitoie avec une ironie tendre qui fait toute la beauté de son œuvre.
Pour l'avoir subie dans sa jeunesse, Montherlant a toujours haï la pauvrerie. En mal de gros droits d'auteur, il publie de 1936 à 1939 les quatre livres des Jeunes Filles qui, tirés à plus d'un million d'exemplaires, ont créé une tension extrême entre les deux sexes. S'il a revalorisé la sensualité, Montherlant a aussi présenté les hommes et les femmes comme deux groupes rivaux également menteurs, également doucereux. Avec lui, on voit le couple entrer dans une danse risquée menant du viol au mariage, lequel équivaut à l'étranglement par mort lente, adultère et vanité mêlés.

Sa vie Les origines familiales

Henry de Montherlant est né à Paris le 20 avril 1895. Fortune et titres étaient la hantise de la famille. Dès lors qu'il épousait la fille du comte de Riancey, directeur du journal L'Union, organe du comte de Chambord, Charles Millon, le père de Montherlant, devait faire savoir qu'il était comte. On était en République, sa famille n'eut donc aucune peine à le faire admettre le jour de ses noces. Cette imposture tourna Henry de Montherlant vers le merveilleux. Il passa une partie de sa jeunesse à lire Saint-Simon, à puiser dans Plutarque et l'Antiquité les leçons d'énergie qui caractérisent le noble, tout en se disant que la vraie noblesse crée son propre courage, et qu'il tiendrait sa fierté de ses livres seuls.
De dix à treize ans, s'inspirant de Quo Vadis, Montherlant écrivit de cinq à six heures par jour. À ces récits, il préféra bientôt des œuvres personnelles : poèmes, ébauches théâtrales
La famille Millon, devenue Millon de Montherlant en 1864, par la voie gracieuse adjonction de nom par l'autorité administrative était, selon le généalogiste Louis de Saint Pierre, une famille de petite et ancienne noblesse, ce qui est d'ailleurs confirmé dans Le Grand Armorial de France dressé par Henri de Jougla de Morenas et Raoul de Warren.
Les armoiries des Millon sont décrites comme suit dans l’armorial de d’Hozier de 1696 : de sinople à la tour d’argent maçonnée de sable, enflammée de gueules, surmontée de deux épées du second garnies d’or posées en sautoir. Donc, les quatre quartiers de noblesse paternels Millon de Montherlant, Malinguehen, Bessirard de la Touche, Mauge du Bois-de-Entes ont été prouvés par MM. de Soulès et admis par l’ordre de Malte, sur rapport de M. de Cressac. Quant aux quatre quartiers maternels, les Camusat de Riancey sont nobles depuis 1709, les Lefebvre des Vaux depuis 1823 avec titre de baron en 1825, les Potier de Courcy depuis la guerre de Cent Ans, et les Gourcuff depuis les Croisades. Les Millon de Montherlant possédèrent plusieurs châteaux surtout au XIXe siècle, l'un d'eux, qui se trouve à Montherlant dans l'Oise, est classé monument historique depuis 2003.
Henry de Montherlant descend de François Millon de Montherlant.

La vocation littéraire

Henry Millon de Montherlant envisage très tôt de faire œuvre d'écrivain. À l’âge de 7 ou 8 ans, il écrit déjà de petits volumes et s’amuse à rédiger des préfaces et des postfaces. Ses récits ont pour cadre, souvent, l’Antiquité. Ce sera d'abord l'expérience du journal intime, détruit à la fin de sa vie. Son père décède lorsque Montherlant a 19 ans, sa mère une année plus tard. C'est probablement elle qui lui donnera le goût de la littérature. Quo Vadis ? de Henryk Sienkiewicz, dont elle lui fait la lecture, marquera l'ensemble de sa vie : ce roman historique lui apporte une double révélation, la révélation de l'art d'écrire, et la révélation de ce que je suis, dit-il en 1957-58. Il lui fournira les thèmes qu'il abordera tout au long de son œuvre, l'amitié, Rome et le suicide.
Renvoyé du collège Sainte-Croix pour pédérastie en mars 1912, Montherlant va commencer à dix-huit ans un récit où il va essayer d'expliquer l'affaire de mœurs à sa façon, de dégager cette partie de lui-même qui lui permettra de revivre son adolescence au collège. De ce récit, véritable for intérieur, Montherlant tirera deux œuvres : La Ville dont le prince est un enfant 1951 et, cinquante-six ans après la sanction qui le frappa, Les Garçons 1969. La poésie, la purification des passions par l'écriture, un désir porté à l'infini donnent à ces deux œuvres une grande puissance de rayonnement.
À la fin des Garçons, lorsqu'il évoque l'abbé de Pradts, en qui il a mis beaucoup de lui-même, Montherlant laisse entendre qu'il eût pu devenir un prêtre sans la foi. La guerre de 1914 le détourna de ce projet. Réformé en 1915, puis requis en août 1917, Montherlant, soldat auxiliaire, sera blessé au cours d'un exercice de tir loin des lignes. Qu'importe, le poste de secrétaire général de l'ossuaire de Douaumont, œuvre qu'il fonde en 1920, le rend vaillant entre tous
Il termine ses études à l’Institution Notre-Dame de Sainte-Croix à Neuilly, connue pour ses options catholiques progressistes proches du Sillon ; il aura Paul Archambault comme professeur de philosophie en 1911. Il y est dispensé d'éducation physique et d'instruction religieuse, mais, passionné par l'Antiquité romaine, il se révèle un excellent latiniste, et se montre aussi doué pour le dessin. Initié très jeune à la tauromachie, il exécute deux mises à mort de taurillons à l’âge de quinze ans. Son renvoi du collège Sainte-Croix de Neuilly lui fournit, bien des années plus tard, le thème de deux de ses œuvres, La Ville dont le prince est un enfant 1951 et Les Garçons 1969. Philippe Giquel, qui lui inspira le jeune héros de La Ville dont le prince est un enfant, deviendra un as de l'aviation durant la Grande Guerre, puis un journaliste réputé dans le domaine de l'aéronautique. Sa vocation littéraire se confirme avec sa première pièce, L'Exil, écrite à l'âge de dix-neuf ans, en novembre-décembre 1914. Le héros de cette pièce est un jeune snob autant de mise que d'esprit, qui croit pouvoir se débarrasser de son genre par un engagement volontaire, alors que sa mère l'empêche de s'engager.

Le culte des vertus antiques

Nourri par la lecture de Barrès, de Nietzsche et de Plutarque, il trouve un idéal dans le courage et les vertus antiques. Il apprécie particulièrement le Satyricon de Pétrone, qu'il préfacera plus tard. Il torée en Espagne avant 1914.
Durant la Première Guerre mondiale, il est affecté au service auxiliaire. En février 1918, il se porte volontaire pour être versé dans un régiment d'infanterie de première ligne. Parti au front pour mourir, il en revient grièvement blessé, selon le texte de sa citation, par sept éclats d'obus dans les reins, dont un seul put être extrait. En 1919, il devient secrétaire général de l’Œuvre de l’Ossuaire de Douaumont ; impressionné par l'exemple des Grecs d'Homère proclamant qu'en se battant, ils n'ont pas de haine, eux qui pouvaient voir en l'adversaire de la veille l'ami que l'on s'est fait par la lance, Montherlant restera fidèle toute sa vie à ces valeurs de respect pour l'adversaire qui a loyalement accompli son devoir : aussi souhaite-t-il que l'Ossuaire soit dédié à la gloire de l'homme, et donc aussi du soldat allemand, afin de mettre tout-à-fait hors d'atteinte la part humaine vraiment admirable qui s'était exercée à Verdun.
Patriote sans être nationaliste, il décrit dans Le Songe, paru en 1922, le courage et l'amitié des combattants. De 1920 à 1925, il se tourne vers le sport, notamment l'athlétisme, la tauromachie, l'équitation et le football, et fréquente les stades, où il renoue avec la fraternité des tranchées. Avec Les Olympiques en 1924, il évoque les heures de poésie que le sport nous fit vivre, dans la grâce — la beauté parfois — des visages et des corps de jeunesse, dans la nature et dans la sympathie. La même année paraît Chant funèbre pour les morts de Verdun, écrit comme un acte de piété tel que celui d'allumer une petite lampe sur un des tombeaux de son pays. Ces œuvres, en lui apportant la notoriété, lui en retirent aussi le goût : l'attrait du bonheur et de la vie devient plus fort que tout, et, selon sa propre expression, il prend le large. Laissant ses biens mobiliers au garde-meubles, il quitte la France le 15 janvier 1925 pour l'Italie, le Maroc espagnol et surtout l'Espagne.

Un théâtre de la sensibilité

En 1942, Jean-Louis Vaudoyer eut la bonne idée de commander à Montherlant une pièce espagnole pour la Comédie-Française. Le théâtre est le lieu de la grande feinte, donc de l'irresponsabilité. Tout y est interprété. Se défendant de la force obscure et vague des idéologies, ne faisant chanter à ses personnages que le chant mystérieux qui a toujours pleuré ou tonné en lui, Montherlant a écrit des œuvres qui le placent parmi les grands génies dramatiques : Shakespeare, Racine, Schiller, Hugo, Claudel.
Apparemment à l'écart de l'actualité, ces pièces sont tout de même imprégnées par les circonstances. La Reine morte 1942, c'est Hitler et tous les chefs de peuples, le pouvoir devenu un père monstrueux et qui, sachant qu'il va mourir, punit tout ce qui vit. Fils de personne 1943, c'est la tragédie des adultes qui, ayant perdu la guerre de 1940, croient recouvrer leur honneur en faisant œuvre de moralistes auprès de gamins qui eux-mêmes s'enlisent dans la France de l'Occupation et du marché noir. Malatesta 1943 est une tragédie de l'aveuglement. Le Maître de Santiago 1945-1947 évoque la fin de la colonisation, Port-Royal 1954 la tragédie d'un catholicisme janséniste lassé de tout, même de l'espérance, et où le salut devient un mystère. Face à un monde sans Dieu, le chrétien peut-il encore croire par une jouissance taciturne de lui-même ?
Montherlant a fait dire à un personnage du Cardinal d'Espagne 1966 : Il y a deux mondes, le monde de la passion et le monde du rien ; c'est tout. Aujourd'hui, je suis du monde du rien. Ses deux derniers romans, Le Chaos et la nuit 1963 et Un assassin est mon maître 1971, Montherlant semble les avoir écrits pour se persuader qu'il faut partir. Dans Le Chaos et la nuit, un vieil anarchiste espagnol est las d'avoir souffert trente ans dans la prison de ses illusions révolutionnaires et il saisit la nuée fasciste et la nuée communiste entre ses deux bras pour les écraser l'une contre l'autre. Ce pour quoi il a vécu est mort, il n'a plus peur de la mort. Dans Un assassin est mon maître, un bibliothécaire n'espère plus rien et appréhende tout. L'indifférence des autres le conduit insensiblement à la mort. Après ces deux romans et un beau livre de mémoires où il salue les ombres et les chimères qui ont entouré son adolescence Mais aimons-nous ceux que nous aimons ?, Montherlant peut entrer dans la mort le 21 septembre 1972. Cyanure et revolver, pendant cinquante ans Montherlant avait caressé ces armes qui nous remettent à la loi de l'inconnu après qu'on a ouvert dans notre esprit les portes des ténèbres – des ténèbres qui, pour Montherlant, sont toujours restées entrebâillées.

La crise des voyageurs traqués

En amateur passionné des civilisations du bassin méditerranéen16, principalement celle de la Rome antique, de l’Espagne, et des Arabes, c'est dans leurs contrées qu'il va errer jusqu'en 1932, s'adonnant à ses plaisirs et à ses sports favoris. C'est ainsi qu'à la fin de 1925, dans un élevage près d'Albacete, il est renversé par un taurillon, et le coup de corne qu'il reçoit taillade la périphérie de son poumon. Victime d'une typhoïde et de deux congestions pulmonaires, il passe quatre mois de 1926 dans des maisons de santé, et entre en convalescence à Tanger.
Dès 1925, la crise que traverse le jeune Montherlant est pour une part une crise de satiété sensuelle : J'eus sur-le-champ tout ce que je voulais, et sur-le-champ en eus par-dessus la tête. Mais elle se double aussi d'une crise métaphysique : Pourquoi vivons-nous ? Et à quoi bon ? Parti pour se livrer au détachement, il accumule les renoncements pour mieux se forger une existence tout entière de travail, lecture et réflexion, délivrée de tout ce qui n'est pas l'essentiel. Cessant de sourire à la gloriole, selon ses propres termes, il renonce à la vanité sociale, ce cancer qui ronge le monde civilisé. Il renonce à l'ambition et à l'idée de faire carrière ; il renonce à l'action, tenue dès cette époque pour risible, fors quand elle est charité ; il renonce au désir d'argent et aux intérêts du monde ; il renonce enfin au mariage. Sur le plan spirituel, il abandonne un grossier amalgame du paganisme avec un catholicisme décoratif et fantaisiste d'où tout christianisme était absent : désormais, il se tiendra à l'écart de la religion mais en la respectant. Quant à la violence du fort sur le faible, de l'Européen sur l'indigène, qu'il constate en Afrique du nord, elle a pour effet de le dégoûter de toute violence pour la vie.
Il vit trois mois par an à Paris en été et le reste du temps en Afrique du Nord. Ces séjours dans l'Algérie au début des années 1930 sont à l'origine de sa réflexion sur le principe colonial : dans ses errances, il est au contact de ces parias du peuple que sont les indigènes coloniaux, et malgré le conflit où il se trouve pris entre la patrie et la justice, il compose l'œuvre intitulée La Rose de Sable où il dénonce sous la forme romanesque les excès de la France coloniale. De retour en France en avril 1932, devant le réarmement de l’Allemagne, il publie dans le journal La Liberté un long article sur l'état de la France qui ne se prépare pas à la guerre inévitable, où le sentiment national et l'esprit public font défaut. De crainte d'ajouter aux difficultés de la France, dans un temps où le pays allait avoir besoin de tout ce qui lui restait de forces pour se défendre à la fois contre l'ennemi du dehors et contre son gouvernement, il renonce à publier La Rose de Sable. Cette publication sera étalée sur une trentaine d'années entre 1938 et 1968.
De la crise traversée par Montherlant, dénouée en 1929, se dégage, selon ses propres dires, un homme meilleur à l'équilibre retrouvé.

Montherlant durant la Seconde guerre mondiale

Dès les années 1930, il invite par de nombreux articles et ouvrages à intervenir contre l'Allemagne nazie, 1936, puis 1938. Dans L'Équinoxe de Septembre, Septembre 1938, il attaque violemment la tentation défaitiste et la lâcheté des chefs de gouvernement Daladier et Chamberlain, ce dernier qualifié de Marx brother de la Paix : Les chefs des grandes démocraties accourant l'un après l'autre, gravissant l'Olympe en suppliants pour embrasser les genoux du Jupiter à la mèche, suspendus à un froncement de ses sourcils, sans d'ailleurs prendre la peine de s'en cacher, le flattant du bout des doigts, tandis qu'ils font dans leur culotte.
Après les accords de Munich, le 29 septembre 1938, un des journaux français ayant demandé une minute de silence, Montherlant s'indigne : Chaque jour, avec une savante technique de la bassesse, on s'efforce de donner à la France une âme et une morale de midinette, Ce n'est pas de minutes de silence que nous avons besoin, c'est d'avions, Monsieur Daladier. La publication de L’Équinoxe de septembre sera interdite par l'occupant nazi pendant trois semaines en 1941.
Réformé pour blessures de guerre après 1918, empêché par deux congestions pulmonaires de reprendre du service en 1939, il assiste aux combats de la Somme et de l'Oise comme correspondant de guerre pour l’hebdomadaire Marianne: Le Solstice de Juin est ainsi consacré à la bataille de France de mai-juin 1940. Il y rappelle les paroles de six écrivains qui ont soutenu sa fermeté dans ces heures douloureuses où la vie des soldats était presque chaque jour en jeu, paroles qu'il conservait dans son portefeuille, transcrites sur un carton bristol. Dans cet essai, il défend notamment une amitié chevaleresque entre vainqueur et vaincu, à l'issue des combats, et nourrit une relation ambiguë à l'idéologie nazie, réclamant la création d'un : organisme qui ait pouvoir discrétionnaire pour arrêter tout ce qu'il juge devoir nuire à la qualité humaine française. Une sorte d'inquisition au nom de la qualité humaine française ; il voit en la victoire allemande le renversement d'un monde pourri : La victoire de la Roue solaire n'est pas seulement victoire du Soleil, victoire de la paiennie. Elle est victoire du principe solaire qui est que tout tourne... Je vois triompher en ce jour le principe dont je suis imbu, que j'ai chanté, qu'avec une conscience entière je sens gouverner ma vie. De même, il exalte la force quelle qu'en soit la fin : Le combat sans la foi, c'est la formule à laquelle nous aboutissons forcément si nous voulons maintenir la seule idée de l'homme qui soit acceptable : celle où il est à la fois le héros et le sage. Cela lui vaudra la réputation de collaborateur et des ennuis passagers à la Libération.
Cependant, de nombreux éléments montrent que ce n'était pas un collaborateur : dès 1940, il a refusé de participer à la rédaction de La Gerbe, dont le fondateur n'est autre qu'Alphonse de Châteaubriant, également président du groupe Collaboration ; il refuse de se rendre à Weimar, à l'invitation des Allemands, avec beaucoup d'autres écrivains français comme Robert Brasillach, Marcel Jouhandeau ou Abel Bonnard ; il refuse de publier dans les journaux ou revues collaborationnistes. Son dossier, successivement examiné par la Direction générale des services spéciaux du 2e Bureau, par la Commission d'épuration de la Société des gens de lettres, par la Haute Cour et par la Chambre civique, sera à chaque fois classé sans suite. Le 9 septembre 1944, un manifeste des écrivains français demande le juste châtiment des imposteurs et des traîtres . Montherlant n'est pas nommé.
Des résistants auraient reproché à Montherlant de s'être dérobé à certaines responsabilités. Montherlant répond qu'il ignorait tout de la Résistance. Léon Pierre-Quint, membre du Comité national des écrivains résumera en octobre 1945 le dossier Montherlant : La seule accusation qui pourrait être reconnue contre lui, ce n'est pas d'avoir pris un mauvais parti, c'est de n'avoir pas pris de parti du tout ; il s'agirait de savoir si un écrivain a le droit, pendant l'occupation de son pays, de rester indépendant et de vouloir garder sa liberté d'esprit, — s'il est autorisé, alors que deux camps se disputent le monde, à se tenir à l'écart.
Le Dossier Montherlant sera examiné par plusieurs organismes : en septembre 1944, la Direction générale des services spéciaux du 2e Bureau rend un non-lieu ; en février 1945, la Commission d'épuration de la Société des gens de lettres ne retient aucune charge contre l'écrivain, après l'avoir entendu. Un tribunal d'épuration composé de certains écrivains de la Résistance lui inflige une peine, une interdiction professionnelle de six mois rétroactifs de non-publication. Ils furent deux « juges sur huit à se déplacer pour entendre Montherlant; en mai 1945, la Haute Cour classe l'affaire à la suite d'une information contre Montherlant; pendant l'été 1945, une information contre Montherlant devant la Chambre civique se solde par un classement sans suite. Il n'y aura jamais d'instruction.

Le retrait après la Guerre

En rupture avec la société contemporaine, cherchant à transcender les luttes partisanes, il se consacre à l'écriture de son théâtre depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y peint la grandeur et la misère des hommes et des femmes d'honneur, tiraillés par leurs passions, souvent trahis et perdus.
Durant la période de l'après-guerre, il est également l'auteur de nombreux dessins réalisés à la mine de plomb, des esquisses représentant tour à tour des scènes de tauromachie, des hommes en habits de lumière et quelques nus féminins ou masculins. Il renoncera cependant au dessin, expliquant que tout ce qui n'est pas littérature ou plaisir est temps perdu.
En 1960, Montherlant est élu à l'Académie française sans en avoir fait expressément la demande, fait rare mais non unique

La mort volontaire

En 1959, une insolation modifie son rythme de vie et provoque l'accident qui, en 1968, lui fait perdre l'usage de l’œil gauche. Devenant ensuite quasi aveugle à la suite de cet accident, il se suicide le jeudi 21 septembre 1972, le jour de l'équinoxe de septembre, quand le jour est égal à la nuit, que le oui est égal au non, qu'il est indifférent que le oui ou le non l'emporte, mettant ainsi en pratique jusqu'au bout l'équivalence des contraires de sa philosophie morale. À son domicile du 25, quai Voltaire à Paris, il avale une capsule de cyanure et, simultanément, se tire une balle dans la bouche, de crainte que le cyanure ne soit éventé. Montherlant laisse un mot à Jean-Claude Barat, son légataire universel : Je deviens aveugle. Je me tue. De cette mort volontaire, Julien Green écrit quelques jours plus tard : Ayant inventé un personnage tout de bravoure et d'éclat, Montherlant a fini par le prendre pour lui et s'y est conformé jusqu'à la fin.
Ses cendres sont dispersées à Rome, sur le Forum, entre les pierres du temple de Portunus ou temple de la Fortune virile et dans le Tibre, par Jean-Claude Barat et Gabriel Matzneff.

Les points controversés Montherlant et les garçons

Montherlant s'est toujours efforcé de cacher son homosexualité et de minimiser les rapports autobiographiques que l'on pouvait supposer entre ses œuvres traitant des garçons et sa vie sentimentale. Pour certains, son roman Les Garçons reflète assez précisément ses amours de jeunesse, comme il s'en est d’ailleurs expliqué ouvertement dans ses derniers écrits, par exemple dans Mais aimons-nous ceux que nous aimons ? publié en 1973. Les Garçons a été publié en 1969, mais des passages significatifs à cet égard n'ont paru que dans la version de La Pléiade. L'auteur a toujours affirmé que son roman Les Garçons était une œuvre imaginaire construite à partir de sa courte expérience d'élève à Sainte-Croix de Neuilly et de son amitié avec Philippe Giquel dont la fille sera sa filleule.
Pierre Sipriot a écrit que Montherlant se serait souvent avancé masqué afin de cultiver une forme de secret. Par exemple sur sa date de naissance, qu'il a falsifiée, se rajeunissant d'un an il a, de plus, voulu naître le 21 avril, jour de la fondation de Rome et même l'Académie française s'y est perdue puisqu'elle donne dans sa notice officielle la date du 30 avril, ou dans le domaine de sa vie privée : Roger Peyrefitte a publié la correspondance partiellement codée qu'il a entretenue avec Montherlant en en fournissant le décryptage, semblant démontrer qu'il l'accompagnait dans sa recherche de garçons entre 1938 et 1941.
La biographie de Sipriot, qui s'appuie principalement sur Roger Peyrefitte, laisse entendre que Montherlant, au moins sur la fin de sa vie, aurait entretenu des relations sexuelles avec des jeunes hommes. D'autre part, Sipriot prétend que Peyrefitte et Montherlant faisaient des virées ensemble et entretenaient à eux deux des mères de familles complaisantes. Montherlant, qui pressentait ces révélations, avait écrit dans ses derniers carnets :
Aussitôt que je serai mort, deux vautours, la Calomnie et la Haine, couvriront mon cadavre pour qu’il leur appartienne bien à eux seuls et le déchiquetteront.
Ces révélations posthumes ont pu modifier l'image qui dominait à son sujet de son vivant, contraignant certains à renoncer à un Montherlant idéalisé, et d'autres à le relire de plus près.

Montherlant et les femmes

On a aussi montré que beaucoup de femmes s’éprirent de cet ennemi des femmes, qui affiche un goût pour les valeurs viriles et fraternelles selon l'Académie française.
Son oeuvre est traversée par un courant fortement misogyne, ainsi que le souligne Simone de Beauvoir, qui lui consacre la première partie du chapitre deux de la troisième partie Mythes de son essai Le Deuxième Sexe. C'est notamment dans les quatre romans qui forment le cycle romanesque des Jeunes Filles que se déploie cette vision négative des femmes, où les "bêtes féminines" sont "malades, malsaines, jamais tout à fait nettes" et où le héros masculin s'inscrit toujours dans un rapport foncièrement asymétrique avec la femme : "Prendre sans être pris, seule formule acceptable entre l'homme supérieur et la femme". C'est le même discours qu'il développe dans La Petite Infante de Castille : "Ce qui est agaçant chez les femmes, c'est leur prétention à la raison".
Jacques Laurent tempère ce trait de caractère : Il y a chez lui un peu de misogynie — mais pas systématique, sans méchanceté... et en général amusante. Il ne faut pas la ramener comme l'a fait par exemple Pierre Sipriot à son homosexualité. Montherlant est par ailleurs resté en contact suivi et prolongé des décennies durant avec des femmes comme Elisabeth Zehrfuss, Jeanne Sandelion, Alice Poirier, la Comtesse Govone et Banine ou encore la poétesse Mathilde Pomès et le professeur et critique Marguerite Lauze, qu'il fréquente en toutes sortes d'occasion : concerts, restaurants, voyages, recherche d'imprimeurs et d'éditeurs.
Lauze, qui fut sa compagne durant trente ans, fut désignée comme son unique héritière avec son fils Jean-Claude Barat à partir de 1952. Selon Marie-Christine Giquel, qui le tiendrait de son père, lequel le tiendrait lui-même de Montherlant, celui-ci serait le père de deux enfants.

Œuvres

Montherlant est l'auteur d'une très abondante œuvre littéraire comprenant pour l'essentiel des romans, récits, pièces de théâtre et essais, mais aussi des notes de carnets, de la poésie et une correspondance. L'essentiel de cette œuvre est disponible aux éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade deux tomes de romans, un tome de théâtre, un tome d'essais incluant les carnets.

Romans

La Jeunesse d'Alban de Bricoule :
Le Songe 1922
Les Bestiaires 1926
Les Garçons 1969
Les Célibataires 1934
Les Jeunes Filles :
Les Jeunes Filles 1936
Pitié pour les femmes 1936
Le Démon du bien 1937
Les Lépreuses 1939
Le Chaos et la Nuit 1963
La Rose de sable 1968 - Une première version, tronquée, a été publiée sous pseudonyme en 1938 ; une autre en 1954.
Un assassin est mon maître 1971
Publications posthumes :
Thrasylle 1984
Moustique 1986

Théâtre

L'Exil 1914 - 1929
Pasiphaé 1936
La Reine morte 1942
Fils de personne 1943
Un incompris 1943
Malatesta 1946
Le Maître de Santiago 1947
Demain il fera jour 1949
Celles qu'on prend dans ses bras 1950
La Ville dont le prince est un enfant 1951 - 1967
Port-Royal 1954
Brocéliande 1956
La Mort qui fait le trottoir Don Juan 1956
Le Cardinal d'Espagne 1960
La Guerre civile 1965

Récits

Les Voyageurs traqués :
Aux fontaines du désir 1927
La Petite Infante de Castille 1929
Un voyageur solitaire est un diable 1961
Publications posthumes :
Mais aimons-nous ceux que nous aimons ? 1973
Le Fichier parisien 1974
Coups de soleil 1976
Quelques mois de féerie, quelques jours de galère. Inédits nord-africains 1926-1940 1995

Essais

La Relève du matin 1920
Les Olympiques 1924
La mort de Peregrinos 1927
Mors et vita 1932
Service inutile 1935
L'Équinoxe de septembre 1938
Les Nouvelles chevaleries 1941
Le Solstice de juin 1941
Textes sous une occupation 1940-1944 1963
Discours de réception à l'Académie française et réponse du duc de Lévis Mirepoix 1963
Le Treizième César 1970
La Tragédie sans masque. Notes de théâtre 1972
Essais critiques 1995, publication posthume.

Carnets

Carnets 1930-1944 1957 dans Essais 1963, La Pléiade, p. 965-1369
Va jouer avec cette poussière 1958-1964 1966
La Marée du soir 1968-1971 1972
Publications posthumes :
Tous feux éteints 1965, 1966, 1967, 1972 et sans dates 1975
Garder tout en composant tout Derniers carnets, 1924-1972 2001

Poésie

Encore un instant de bonheur 1934

Correspondance

Henry de Montherlant - Roger Peyrefitte, Correspondance 1938-1941, présentation et notes de R. Peyrefitte et Pierre Sipriot, Robert Laffont, 1983
Henry de Montherlant, Lettres à Michel de Saint-Pierre, préface de Michel de Saint-Pierre, Albin Michel, 1987
Correspondance avec Philippe de Saint Robert, in Bibliographie.

Divers

Pages catholiques, recueillies et présentées par Marya Kasterska, Plon, 1947
Dessins, préface de Pierre Sipriot, Copernic, 1979

Illustrateurs

Certaines œuvres de Henry de Montherlant ont donné lieu à des éditions d’art illustrées atteignant des prix de vente élevés aux enchères ou chez les libraires de bibliophilie, comme Les Jeunes Filles, illustrées par Mariette Lydis ou d’autres par Cocteau, Cami, Édouard Georges Mac-Avoy, Pierre-Yves Tremois...


La reine morte, Henry de Montherlant


La Reine morte 1942 d'Henry de Montherlant 1895-1972 est inspirée d'une pièce de l'auteur espagnol du Siècle d'or Luis Vélez de Guevara, Régner après sa mort Reinar despuès de morir, 1652, consacrée à l'histoire tragique d'Inès de Castro. La création eut lieu le 8 décembre 1942 à la Comédie-Française dans une mise en scène de Pierre Dux, avec Jean Yonnel dans le rôle du roi Ferrante et Madeleine Renaud dans celui d'Inès. Montherlant nota dans ses Carnets que la générale fut pour le moins tiède, avant que la pièce, sur laquelle on avait opéré dès le lendemain un certain nombre de coupes, ne connaisse un réel succès public. Mais il se défend avec ironie d'avoir instillé dans son texte les allusions à l'actualité des temps de guerre, que les spectateurs de tous bords se montraient inévitablement prompts à déceler.

L'importance des caractères

Ce drame en trois actes, d'une facture éminemment classique, se situe à la cour de Portugal. Le mariage qui doit unir le prince Pedro, fils du roi Ferrante, à l'infante de Navarre, se heurte à un obstacle insurmontable au regard des lois religieuses : Pedro, ainsi qu'on l'apprend au commencement de l'acte II, a épousé en secret Inès de Castro, fille naturelle, qui porte au demeurant un enfant de lui. Elle sera finalement exécutée, avant que Ferrante ne s'éteigne lui-même, et que ne lui succède sur le trône son fils en deuil.
Bien plus que le mouvement dramatique proprement dit, c'est la matière psychologique, ce que l'auteur nomme lui-même les caractères, qui constitue la véritable substance de la pièce de Montherlant. Le cadre et le personnel théâtraux, la cour de Montemor-o-velho au XIVe siècle fournissent le prétexte nécessaire à intensifier les relations, les sentiments et les antagonismes à l'œuvre, à bâtir surtout des figures hiératiques et surhumaines, mais agitées de violents tourments existentiels. Car les questions qui traversent La Reine morte se situent moins à hauteur d'homme qu'elles n'aspirent à un certain absolu. Dès lors, seuls le lustre d'un prestigieux passé, la pompe et le décorum inflexibles de quelque monarchie figée dans l'imagerie intimidante de ses rites conviennent à une telle exigence d'élévation.

Une parole théâtrale en quête d'absolu

Le littéraire en vient ici à déborder le théâtral, dans une volonté manifeste de sublimer le contenu psychologique par une parole poétique chargée d'images et de solennité. Il en va ainsi de la tonalité crépusculaire des discours de Ferrante, atteint en sa vieillesse par la vanité du pouvoir, et décidant de donner la mort alors même que ses mots trahissent l'arbitraire de toute action et de toute décision. Le mouvement dramatique est alors moins à chercher dans les conflits qui opposent les êtres entre eux que dans les retournements qui s'opèrent au sein même d'une conscience subjective. Les arrêts de celui qui détient le pouvoir ne souffrent ni contestation ni discussion, à tel point que le conflit entre personnages donne finalement lieu à une dramatisation intérieure. Écoutons Ferrante : Rien n'est trop sûr quand il s'agit de tuer. Ramenez le corps dans l'oratoire du palais. Il faudra que je le voie moi-même. Quelqu'un n'est vraiment mort que quand on l'a vu mort de ses yeux, et qu'on l'a tâté. Hélas, je connais tout cela. Exit le capitaine. Il serait encore temps que je donne un contrordre. Mais le pourrais-je ? Quel baîllon invisible m'empêche de pousser le cri qui la sauverait ? Il va regarder à la fenêtre. Il fera beau demain : le ciel est plein d'étoiles... – Il serait temps encore. – Encore maintenant. Des multitudes d'actes, pendant des années, naissent d'un seul acte, d'un seul instant. Pourquoi ?
Au demeurant, la quête d'absolu dont fait état La Reine morte aussi bien sur le plan thématique que sur le plan formel, à travers la composition dépouillée et presque privée d'événement des deux premiers actes, rejaillit sur sa nature même de texte théâtral. On imagine mal une telle œuvre se plier à la relecture, à la critique, et délivrer des significations insoupçonnées à l'épreuve de la scène. Montherlant lui-même affirmait à ce sujet, une douzaine d'année après sa création : Voir n'est pas lire, et seul le volume compte.

Liens

http://youtu.be/VHfnXCG578c Montherlant par lui-même
http://youtu.be/iYgccWF1tBg Montherlant lui-même
http://youtu.be/Hzvaryc1jtQ La reine morte


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Posté le : 20/09/2014 21:34
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Walter Scott
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Le 21 septembre 1832 à Abbotsford, à 61 ans meurt Walter Scott

Sir Walter Scott, 1er baronnet, poète, écrivain, romancier et magistrat écossais du mouvement romantique Il refuse la charge de poète lauréat en 1813, anobli en 1820, ses Œuvres principales sont La Dame du lac, Waverley, Rob Roy, Le Cœur du Midlothian, Ivanhoé, La Fiancée de Lammermoor, Quentin Durward Walter Scott naît le 15 août 1771 à Édimbourg

Avocat de formation, amateur d'antiquités, il parcourt d'abord l'Écosse à la recherche de son passé. Au tournant du xviiie et du xixe siècles, il se lance dans la littérature, publiant des textes anciens Sir Tristrem ou appartenant à la tradition populaire dans Les Chants de ménestrels de la frontière écossaise ainsi que des poèmes de son cru, comme La Dame du lac. Puis, devant la gloire montante de Lord Byron, il se tourne vers le roman écossais Waverley, avant d'évoluer vers le roman historique, avec Ivanhoé 1819 et Quentin Durward 1823.
C'est l'un des plus célèbres auteurs écossais avec David Hume de Godscroft, David Hume, Adam Smith, Robert Burns ou Robert Louis Stevenson, traditionnellement surnommé le Magicien du Nord Wizard of the North. Il est également, avec Wordsworth, Coleridge, Byron, Shelley ou Keats, l'une des plus illustres figures du romantisme britannique. Père du roman historique, il a contribué à forger une image romantique de l'Écosse et de son histoire. C'est à lui, notamment, que l'on doit le retour de l'usage du tartan et du kilt, dont le port avait été interdit par une loi du Parlement en 17465.

En bref

L'œuvre de Scott ne peut être appréciée à sa véritable valeur que replacée dans une perspective historique ; il serait en effet tout à fait injuste, et inexact, d'en faire un écrivain mineur à reléguer sur les rayons des bibliothèques enfantines. Créateur d'un genre narratif, le roman historique, Scott a exercé sur son époque une influence profonde et incontestable, et cela bien au-delà des frontières de son Écosse natale. Dans toute l'Europe, de 1820 à 1870, en Espagne aussi bien qu'en Russie, ses imitateurs se sont multipliés ; cette influence, exceptionnelle par son aire de diffusion, se révèle durable dans la mesure où elle marque une étape vers l'élaboration du roman dit réaliste caractéristique du XIXe siècle.
Homme de loi, libraire-éditeur, il recueille les ballades de sa contrée natale Ménestrels de la frontière écossaise, 1802 et s'attache à reconstituer la culture nationale : trois grands poèmes narratifs, le Lai du dernier ménestrel 1805, Marmion 1808 et la Dame du lac 1810, feront de lui le fétiche d'une semi-nation divisée. Éclipsé par Byron, il publie anonymement un roman historique : Waverley, ou il y a soixante ans 1814. Après l'immense succès de cette première tentative dans le domaine de la prose, viendront Guy Mannering ou l'Astrologue 1815, l'Antiquaire 1816, les Puritains d'Écosse 1816, le Cœur du Mid-Lothian, la Prison d'Édimbourg 1818, Rob Roy 1818, la Fiancée de Lammermoor 1819, Ivanhoé 1820, Kenilworth 1821, Quentin Durward 1823. Scott y explore diverses époques : XVIIIe siècle, Renaissance ou Moyen Âge, parfois en Angleterre mais surtout en Écosse, sans craindre de mêler personnages historiques et fictifs. Ce romanesque moderne se fonde sur un médiévalisme à implications politiques : le chevalier servant de la nation est l'élu naturel du peuple. La reconstitution pittoresque de la vie quotidienne du petit peuple séduira l'Europe. Ruiné par la faillite de son éditeur, Scott est obligé de décupler son activité dans ses ultimes années, publiant notamment une Vie de Napoléon 1827, la Jolie Fille de Perth 1828 et des Lettres sur la démonologie 1830.

Sa vie

La famille de Walter Scott appartient à une branche cadette du clan Scott, qui est installé dans la région frontière de l'Écosse et dépend de la Maison de Buccleuch. Le père de l'écrivain, Walter Scott 1729-avril 1799 est un bourgeois d'Édimbourg, qui a acheté la charge de Writer of the Signet, c'est-à-dire un procureur, pour la France de l'Ancien Régime en 1755. Sa mère, Anne Rutherford, est la fille aînée de John Rutherford, professeur de médecine à l'université ; elle descend des Haliburton de Newmains, qui disposent du droit héréditaire d'être inhumé dans l'abbaye de Dryburgh. Marié en avril 1758, le couple a douze enfants. Les quatre fils aînés meurent dans l'enfance: Robert, né le 22 août 1760, John, né le 28 novembre 1761, Robert, né le 7 juin 1763 et Walter, né le 30 août 1766. C'est également le cas de deux filles : Anne, née le 10 mars 1759, et Jean, née le 27 mars 1765. Viennent ensuite Robert, né en 1767, qui sert un temps dans la marine avant d'écrire des vers et des histoires d'aventures, et de mourir aux Indes, célibataire ; John, né en 1768, qui deviendra major dans l'armée et mourra à Édimbourg le 8 mai 1816 ; Anne, née en 1770, qui mourra le 19 mai 1801, après avoir été infirme toute sa vie ; Thomas, né en 1774, qui sera trésorier payeur d'un régiment de l'armée et mourra au Canada le 14 février 1823 en laissant un fils et deux filles ; Daniel, né en 1775, qui mourra dans le déshonneur à Édimbourg le 20 juillet 1806. Septième enfant, Walter, naît le 15 août 1771 à Édimbourg dans les vieux quartiers College Wynd, assez malsains.

En 1772, alors qu'il est âgé de huit mois, il contracte vraisemblablement la poliomyélite, confondue avec une fièvre liée à une forte poussée dentaire à une époque où cette maladie est encore inconnue de la médecine. Le diagnostic peut être posé de manière rétrospective grâce à la description détaillée que Scott lui-même en a faite. Il gardera comme séquelle définitive une claudication de la jambe droite. Pour le sauver, on l'envoie vivre au grand air chez son grand-père Robert Scott ancien marin et commerçant de bétail qui a rompu avec les opinions traditionnelles de la famille en devenant, de jacobite, whig et presbytérien à Sandyknowe, dans le Roxburghshire, où il vit de 1773 à 1775 avec sa grand-mère, sa tante Jenny et une vieille servante, Alison Wilson. Là, il découvre le monde de ses ancêtres, lit son premier poème une ballade populaire, s'indigne du récit des représailles anglaises de 1745. En 1775-1776, on l'envoie avec sa tante aux eaux de Bath ; au passage, il voit Londres, apprend à lire, son oncle Robert revenu des Indes l'emmène au théâtre voir Shakespeare. En 1777, à la mort de son grand-père, il rentre à Édimbourg. De retour à Édimbourg, il fait un nouveau séjour à Sandyknowe, où il visite le champ de bataille de Prestonpans et écoute les récits d'un vieux militaire, Dalgetty dont le nom apparaîtra dans Une Légende de Montrose. Bien que passionnément jacobite, il souffre des défaites anglaises de la guerre d'Amérique. Chez ses parents, il dévore les livres : les poètes, Shakespeare, les histoires ; sa mère favorise ses goûts littéraires.

Le goût du passé à la fin du XVIIIe siècle

D'une santé fragile sa paralysie partielle le laisse boiteux, Walter Scott, né à Édimbourg, passe une partie de son enfance dans les Highlands, chez ses grands-parents. C'est dans le cadre de la renaissance du gothique, the gothic revival que s'explique son action littéraire ; bercé par les contes, les ballades et les récits d'autrefois dont sa tante et sa grand-mère meublaient ses loisirs de petit garçon handicapé, Scott arrive dans la littérature au moment où tout un public se passionne pour un passé romanesque et idéalisé. Dès 1760, dans les Poèmes d'Ossian, James Macpherson avait prétendu remonter aux temps héroïques des bardes écossais ou anglais ; presque en même temps, l'évêque Thomas Percy rassemblait les textes d'ancienne poésie anglaise (Reliques of Ancient English Poetry, 1765 ; c'est encore à la même époque qu'on redécouvre Chaucer et que Chatterton tente d'imiter le style ancien. Scott lui-même entre en correspondance avec George Ellis en 1801, au moment où ce dernier est en train de réunir les textes des romans de chevalerie qu'il publiera plus tard. L'influence du mouvement allemand du Sturm und Drang et du groupe des écrivains de Göttingen vient renforcer ce goût du passé médiéval. Les premières publications de Scott se situent dans cette ligne : traduction de ballades de Bürger, dont Lenore et Le Chasseur sauvage en 1796, du drame de Goethe Götz von Berlichingen en 1799, édition d'un recueil de vieilles ballades écossaises qu'il complète par ses propres compositions, enfin publication de poèmes dramatiques se référant tous au passé, notamment le Lai du dernier ménestrel The Lay of the Last Minstrel, 1805, La Dame du lac, The Lady of the Lake, 1810. Cependant, et quelle que soit la place que l'on assigne à Scott comme poète, la contrainte de la métrique, les limites du genre et de la mode l'empêchent de sortir d'une certaine convention ; pour conférer un style nouveau à la reconstitution du passé, il faut que, découvrant la liberté qu'offre le genre romanesque, Scott donne libre cours à son talent de conteur et, allant au-delà du goût nostalgique du passé, accède au sens de l'histoire.

De 1779 à 1783, après y avoir été préparé par un professeur particulier, il étudie à la Royal High School d'Édimbourg, où il suit pendant deux ans les cours d'un certain Fraser, surtout réputé pour ses coups de fouet, puis d'Alexander Adam, auteur des Antiquités romaines, qui lui donne le goût de l'histoire. Il manifeste des dons remarquables pour le latin. Il lit énormément : Homère, l'Arioste, Boiardo, le Tasse, Ossian qu'il n'aime pas, Spenser, les Reliques of Ancient poetry de Percy 1765, L'Histoire des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Vertot 1726, Henry Fielding, Samuel Richardson, Tobias Smollett, des romans gothiques, des livres de colportage, des histoires, des récits de voyage. En 1783, il passe quelques mois à la campagne avec sa tante et fréquente l'école de Kelso, où il fait la connaissance de James et John Ballantyne.

Puis, de 1783 à 1786, il étudie le droit à l'université d'Édimbourg. Il a des difficultés avec le grec, suit les cours de Dugald Stewart, s'initie à la logique et à l'histoire. À 13 ans, il entre dans la loge Saint David, la même que celle où son père a été initié en 1755. En mars 1786, son père, qui veut en faire un homme de loi avocat ou procureur le prend en apprentissage dans son étude ; Scott déteste cette activité mais se soumet de bon cœur. Une hémorragie interne l'oblige peu après à garder le lit pendant plusieurs semaines. Il continue à lire beaucoup : de l'italien, du français la bibliothèque bleue, la Bibliothèque des Romans, La Calprenède, Mademoiselle de Scudéry, Joinville, Froissart, Brantôme, de l'espagnol Cervantes. Quand sa santé s'améliore, avec un de ses compagnons, il commence ses premières excursions historiques autour d'Édimbourg. Il entreprend de copier un recueil de chants populaires, fréquente un collectionneur de vieux livres et de vieux manuscrits, rencontre des hommes de lettres d'Édimbourg Robert Burns, Adam Ferguson, explore les Highlands avec son père ou des camarades, récolte des anecdotes anciennes ou récentes sur Rob Roy par exemple et découvre les sites historiques et pittoresques.
De 1789 à 1792, il complète ses études de droit à l'université, où il suit un enseignement de philosophie morale dispensé par Dugald Stewart, d'histoire universelle, de droit civil, de droit écossais avec David Hume, le neveu du philosophe. Cette dernière matière l'enthousiasme ; il est fasciné par ce qu'il regarde comme un élément capital de la culture et de la société traditionnelle de l'Écosse, dont l'édifice juridique bâti au cours des siècles garantit son identité. Il noue des amitiés profondes et durables W. Clerk, Adam Ferguson, le fils du philosophe, adhère à des clubs où il se fait connaître comme antiquaire et érudit, explore à cheval, pendant ses vacances, les régions reculées du Border et le Liddesdale, s'initie à tous les aspects du folklore écossais et à tous les vestiges de son histoire nationale. En 1792, à vingt-deux ans, il soutient en latin sa thèse de droit, Comment disposer des cadavres des criminels, puis entre au barreau, comme son père, où ses collègues le surnomment malicieusement Duns Scott du nom de John Duns Scot, théologien anglais de l'époque médiévale, qui écrivait en latin, et devient avocat en 1792. Entre 1793 et 1795, il s'efforce de gagner des procès et d'augmenter des revenus fort bas. En même temps, pendant ses vacances, il poursuit ses voyages d'antiquaire et de folkloriste, enregistre des anecdotes sur les hauts faits de Rob Roy, visite le château et le site de Craighall, Tully-Veolan, le château du baron de Bradwardine, dans Waverley, ainsi que le château de Glamis, rencontre Old Mortality, dont il se souviendra dans son roman, recueille des ballades perdues et tente même de faire des fouilles. Par ailleurs, opposé à la Révolution française et proche des idées d'Edmund Burke, il participe au maintien de l'ordre et s'engage dans une milice pour lutter contre les partisans des idéaux révolutionnaires en Grande-Bretagne. La protection du duc de Buccleuch lui permet de devenir adjudant. À cette époque, aussi, il connaît une passion malheureuse pour Williamina Beshes une jeune fille de cinq ans sa cadette et d'un niveau social nettement plus aisé qui se laisse aimer, avant de s'éprendre d'un autre, William Forbes de Pitsligo, fils d'un banquier avec lequel elle se fiance en octobre 1796 ; Scott, qui se sent trahi, en est très affecté.

Poète

À l'âge de 25 ans, il commence à écrire, compose le Chant de guerre du Midlothian 1792, sa première œuvre. Puis, atteint par la vogue de la poésie allemande, il apprend la langue allemande et traduit anonymement des poèmes de Bürger, des drames germaniques comme Götz von Berlichingen de Goethe en 1799 et des adaptations poétiques.
En 1797, pour répondre à des menaces d'invasion française, se forme à Édimbourg le Royal Edimburgh Volunteer Light Dragoons, dans lequel Scott s'engage avec enthousiasme. Au cours d'un voyage dans le Lake District, près de Cumberland, en compagnie de son frère John et d'Adam Ferguson, il fait la connaissance d'une jeune française émigrée, Charlotte Charpentier rebaptisée Carpenter, pupille du marquis de Downshire. Le 24 décembre 1797, il épouse à Carlisle la jeune femme, avec laquelle il aura quatre enfants : Charlotte Sophia, née à Édimbourg le 24 octobre 1799, Walter, né à Édimbourg le 28 octobre 1801, Anne, née à Édimbourg le 2 février 1803 et Charles, né à Édimbourg le 24 décembre 1805. Le couple s'installe à Édimbourg, George street, dans le quartier moderne, comme les parents de Scott, avant de rejoindre North Castle Street en 1798. L'été, il loue un cottage à Lasswade. Scott, lié par convictions et par fidélité à l'establishment tory, en particulier à Henry Dundas futur lord Melville, au duc de Buccleuch et à son fils, se fait nommer en 1799 shériff, une sorte de juge d'instruction itinérant du comté de Selkirk. Ses fonctions, qui ne l'empêchent pas de travailler au barreau d'Édimbourg, arrondissent ses revenus.
En 1802, il se fait connaître en publiant trois tomes de ballades écossaises, Les chants de ménestrels de la frontière écossaise, qui regroupent tous les poèmes populaires du sud de l'Écosse qui ont enchanté son enfance, des ballades collectées grâce à un immense travail et des imitations originales de Scott qui travaille sur des manuscrits du Moyen Âge et parcourt le Liddesdale pour écouter des récitants, tout en accomplissant ses devoirs militaires dans le corps des volontaires du Middlothian Yeomenry County. Le livre est publié par James Ballantyne, qui publiait un journal à Kelso et s'installe à Édimbourg. À la même époque, Scott se lie avec le poète populaire Hogg dit le berger d'Ettrick et avec William Wordsworth.
En 1804, il publie Sir Tristrem, une version qu'il juge plus pure que les versions continentales du roman de Tristan dont il a découvert le manuscrit, et qu'il croit de Thomas d'Erceldoune, dit Thomas le Rhymer. Il adapte et achève le manuscrit médiéval. Par ailleurs, à partir de 1803, il collabore à la Revue d'Édimbourg, malgré sa couleur whig, éditée par Archibald Constable et dirigée par Fr. Jeffrey. Pour se rapprocher de Selkirk, il songe d'abord à relever les ruines du château des Scott à Auld Watt, puis loue le domaine d'Ashestiel, qui sera sa demeure d'été pendant de longues années. L'état de ses finances s'améliore avec l'héritage de son oncle Robert Scott.

En 1805, Le Lai du dernier ménestrel connaît un grand succès, 15 000 exemplaires en 5 ans et lui apporte la célébrité. Le Premier ministre Pitt l'apprécie hautement. Installé à Ashestiel, entouré de ses chiens, de ses chevaux, servi par Tom Purdie, un ancien braconnier passé devant son tribunal et qui lui sera fidèle toute sa vie, il adopte le style de vie d'un gentilhomme-écrivain, qu'il conservera jusqu'à la fin. Pour garantir ses revenus, et grâce à ses protections politiques, il se fait nommer, en 1806, Clerk of the Court of Session, greffier de la Cour Suprême, fonction qui lui demande, six mois par an, cinq à six heures de travail par jour. Mais il n'a pu être nommé que comme successeur d'un titulaire qui continuera à recevoir des émoluments jusqu'à sa mort, et Scott remplira cette fonction sans recevoir de traitement jusqu'en 1812. En 1805, il s'associe avec Ballantyne, qui recherche des capitaux pour développer son imprimerie et reçoit la moitié des deux tiers des bénéfices de la firme Ballantyne, qui va connaître des années de grande prospérité. La même année, en décembre, un quatrième enfant, Charles, voit le jour.
Entre 1807 et 1810, Scott est à l'apogée de sa gloire comme poète. Il publie Marmion ou la bataille de Flodden Field en 1808, poème narratif dont la stance 17 du chant VI est particulièrement connue ; puis, en 1810, le très populaire La Dame du lac, long poème dont l'intrigue se situe dans les Highlands et qui lui rapporte deux mille guinées ; des passages traduits en allemand deviendront le libretto de l'Ave Maria de Schubert. Quand il va à Londres, il est fêté comme un prince de la mode. Dans le même temps, au prix d'un immense travail, il édite les classiques anglais, ses éditions de Dryden et de Swift sont des monuments d'érudition. Tory fidèle, il rompt avec la Revue d'Édimbourg, une polémique l'oppose à Jeffrey à propos de Fox et de l'intervention anglaise en Espagne et entre à la Quarterly Review, fondée en 1809, de couleur tory. De même, il abandonne Constable, trop whig pour s'entendre avec l'éditeur londonien Murray.
En 1811 paraît La Vision de Rodéric, le dernier roi goth d'Espagne, poème espagnol nourri d'allusions à la politique anglaise et aux victoires en Espagne. La même année, Scott réalise son vœu le plus cher : devenir un laird. Il achète, pour 150 livres, un cottage de quatre pièces, Cartley Hole Farm, sur les bords de la Tweed, entre Kelso et Melrose, qu'il agrandit et qui deviendra Abbotsford. Immédiatement, il commence des projets d'agrandissement, d'embellissement, d'achats de terres et de plantations d'arbres qui vont l'occuper onze ans.
En 1813, il publie anonymement Rokeby et Les Fiançailles de Triermain. La firme Ballantyne and Co connaît une grave alerte financière ; Scott dépense beaucoup et l'imprimerie marche mal. Constable accepte de les aider, mais ce n'est pas suffisant, et Scott doit demander au duc de Buccleuch une garantie de 4 000 livres. La même année, il refuse la proposition du Prince-Régent d'être nommé poète lauréat.

L'apport de Scott

Se sentant menacé par la gloire de Byron, Scott tente alors l'aventure du roman et publie, en 1814, Waverley ou Il y a soixante ans Waverley or 'Tis Sixty Years Ago. Le succès est immédiat en Angleterre ; il atteint son apogée vers 1820 avec la parution d'Ivanhoé et se maintient à un niveau plus qu'honorable jusqu'à la mort de l'écrivain, apportant à ce dernier fortune, titres et distinctions de toutes sortes. Mais le châtelain du beau domaine d'Abbotsford, qu'il avait restauré à grands frais, et où il mourut, connaît en 1826 un revers de fortune brutal par la faillite d'un de ses éditeurs ; la fin de sa vie en fut assombrie et rendue plus laborieuse encore. Plus de quarante romans historiques forment une œuvre abondante, inégale assurément, dans laquelle les goûts et les modes de l'époque, en particulier l'amour du fantastique, se manifestent parfois exagérément, mais qui marque, jusque dans ses défauts, un moment original de la littérature européenne. Si des romanciers étaient allés, bien avant Scott, chercher leurs sujets dans le passé, Mme de La Fayette, par exemple, ou Horace Walpole dans son Château d'Otrante, jamais encore la reconstitution de l'histoire n'avait présenté les caractères qu'elle offre dans les romans de Scott. Jusqu'alors, les auteurs de romans historiques entreprenaient de plonger leurs lecteurs dans le passé en créant l'illusion d'une abolition du temps, en évitant soigneusement toute allusion au décalage temporel. Scott au contraire s'adresse à un public du XIXe siècle qu'il prend à parti et auquel il explique comment vivaient ses ancêtres du XIIe siècle ou ses grands-parents d'il y a soixante ans ; son dessein est essentiellement d'ordre didactique, d'où la longueur des descriptions, leur précision, leur caractère technique. Objets et décors n'interviennent plus seulement dans leurs rapports avec l'intrigue, mais comme éléments essentiels d'une reconstitution, et les interventions de l'auteur prennent l'allure d'intrusions du présent dans le passé.

Mais ce n'est pas seulement dans sa façon de subordonner le récit à la mise en place d'un cadre historique pittoresque que Scott se distingue des auteurs qui l'ont précédé, c'est l'histoire elle-même qu'il conçoit d'une autre manière. Avant lui, la matière historique ne servait guère que d'élément décoratif destiné à mettre en valeur l'analyse des sentiments des héros. Devenue le sujet du roman, elle est présentée comme mouvement continuel, marqué par des étapes et des compromis entre les forces en présence : Waverley met ainsi en scène la douloureuse intégration d'une société féodale en décadence, celle des montagnards des Highlands, dans une monarchie constitutionnelle de type moderne, vers 1745 ; Ivanhoé, la disparition progressive, à partir du XIIe siècle, de l'antagonisme entre les conquérants normands et les vaincus saxons par une assimilation progressive qui aboutit à la formation de la nation anglaise ; La Jolie Fille de Perth The Fair Maiden of Perth, 1828, les luttes des bourgeois des villes, au XIVe siècle, pour obtenir le respect de leurs droits, face à une noblesse parasitaire dont l'idéal est celui d'une féodalité archaïque. L'intrigue amoureuse qui sert de prétexte à l'évocation historique n'a plus qu'une importance très secondaire ; elle n'intervient d'ailleurs, dans la plupart des romans de Scott, que dans la deuxième moitié du récit, une fois mis en place les véritables éléments du drame. On a souvent reproché à Scott la pauvreté de ses analyses psychologiques ; c'est bien mal entendre son dessein : le passé qu'il veut faire revivre en l'expliquant à ses lecteurs est appréhendé avec un recul tel qu'il oblige le romancier à ne plus voir ses personnages que dans leur situation face aux luttes qui se livrent, dans leurs rapports avec d'autres groupes sociaux, avec les idées qui ont cours, les intérêts qui se heurtent. Ce faisant, Scott renonce implicitement au mythe de l'homme ou du cœur humain éternels et universels qui expliquaient avant lui le traitement de l'histoire comme un magasin d'accessoires et de décors ; il met en scène des hommes qui dépendent quant à leurs sentiments, leurs idées et leurs réactions de tout un ensemble social complexe qui réagit sur eux. Il se peut que les situations soient grossies ou simplifiées, que les anachronismes et les inexactitudes soient fréquents, il n'en reste pas moins que l'innovation était considérable.

Influence

Curieusement, c'est moins en Angleterre que sur le continent que l'influence de Scott s'est surtout exercée ; il faut attendre 1820 et Ivanhoé pour que son nom franchisse la Manche, mais alors, telle une traînée de poudre, sa renommée s'étend à toute l'Europe. Des imitateurs plus ou moins habiles font du Walter Scott, tel Mariano José de Larra en Espagne qui compile plusieurs romans de Scott dans son Damoiseau de don Enrique le Dolent, El Doncel de don Enrique el Doliente, 1834 ; mais la leçon de Scott aboutit aussi à des œuvres aussi riches que Les Fiancés, I Promessi Sposi de Manzoni dont une première rédaction date de 1821-1823. Loin de nier sa dette à l'égard de Scott, Manzoni à plusieurs reprises l'a affirmée, et, en 1831, lors d'une entrevue avec l'auteur de Waverley, à Milan, il entend Scott déclarer que, si elle est due à son influence, cette œuvre italienne est son meilleur ouvrage, à lui Scott. Si en Allemagne, en raison d'un fort mouvement romantique de retour nostalgique vers un passé idéalisé, antérieur à Scott, son influence est peu importante, en Russie, en revanche, Gogol avec Tarass Boulba 1834 et Pouchkine avec La Fille du Capitaine, Kapitanskaja Dočka, 1836 se situent très précisément dans la voie qu'il a ouverte. En France, il n'est guère d'écrivains qui, entre 1820 et 1870, n'aient écrit un ou plusieurs romans historiques. Cette influence s'exerce d'abord dans le sens étroit d'une reconstitution formelle de l'histoire : soin du détail pittoresque, attention au cadre de la vie, mise quelquefois au service d'une exaltation nostalgique du passé, par rancœur pour le présent, comme dans Cinq-Mars de Vigny 1826. Mais d'autres écrivains essayent, chacun à sa manière, d'appliquer la leçon de Scott et de comprendre le passé pour le faire revivre en l'expliquant : Mérimée dans La Chronique du règne de Charles IX 1829 ou Hugo dans Notre-Dame de Paris 1831. Allant encore plus loin, Balzac, qui s'est mis à l'école de Scott dans Les Chouans 1829, élargira le champ d'application de la méthode en l'utilisant pour la peinture de la société du XIXe siècle et écrira La Comédie humaine. La vogue du roman historique à la Scott ne se prolonge pas au-delà de 1870, mais elle a permis une nouvelle définition des rapports de l'histoire et du roman, définition qui a largement contribué à ouvrir la voie du réalisme à l'écriture romanesque.

Le romancier de l'Écosse

En 1813, il reprend un roman ébauché en 1805, Waverley, qu'il publie anonymement chez Constable, en juillet 1814. L'ouvrage connaît un immense succès. Dans cet ouvrage, Scott décrit les aventures d'un jeune Anglais qui, par amour pour la fille d'un chef de clan écossais, se retrouve mêlé à la révolte jacobite de 1745. Pendant l'été, il fait le tour de l'Écosse par la mer, d'Édimbourg à Greenock, à bord du yacht de Robert Stevenson, le grand-père du romancier, inspecteur des phares. Par ailleurs, il rédige pour l'Encyclopædia Britannica, reprise par Constable trois articles sur la chevalerie, le théâtre et les romans épiques ou idylliques. En 1815, Scott publie coup sur coup, sous son nom un poème, Le Lord des îles, et un deuxième roman, anonymement, Guy Mannering, dont l'histoire se situe vers 1790. Devant l'engouement du public pour les poèmes de Lord Byron, dont l'immense succès de Childe Harold 1812, il abandonne la poésie pour se consacrer essentiellement au roman. Il se rend à Londres, où il a une longue conversation avec Byron, chez l'éditeur John Murray. Il est reçu par le Régent qui l'appelle Walter et porte un toast à l'auteur de Waverley. Puis il fait un voyage sur le continent, où il visite le champ de bataille de Waterloo et séjourne à Paris, où il est accueilli par Wellington, lord Castlereagh et le tsar. Il laisse un récit de son voyage dans les Lettres de Paul et dans La Bataille de Waterloo, édité au profit des veuves et des orphelins de la bataille en 1815.
En 1816 paraît L'Antiquaire, le roman préféré de Scott, dont l'intrigue se déroule à la fin du XVIIIe siècle. Mais ses besoins d'argent s'aggravent, pour agrandir Abbotsford, et il veut échapper à la tutelle du seul Constable. Aussi publie-t-il, toujours sous l'anonymat, une nouvelle série de romans chez l'éditeur londonien Murray et son correspondant écossais Blackwood, sous le titre Les Contes de mon hôte, dont la première série comprend Le Nain noir et Old Mortality, qui décrit la répression des Covenantaires sous Charles II en 1679. L'éditeur fictif est un personnage caricatural, Jedediah Cleishbotham, sacristain et maître d'école à Gandercleuch, qui est censé publier le travail d'un certain Peter Pattieson. En janvier 1817, Scott publie son dernier long poème, Harold l'Intrépide, puis part, durant l'été, à travers l'Écosse visiter les sites qui seront évoqués dans le roman auquel il travaille, Rob Roy. À Abbotsford, durant l'été, il reçoit la visite de Washington Irving, qui laissera un long récit de ce séjour.
En 1817 paraît Rob Roy, avec la mention par l'auteur de Waverley. Dans ce roman, il évoque la figure historique de Rob Roy et la révolte jacobite de 1715. Jouant de la rivalité qui oppose ses éditeurs, Scott consent à donner à Constable la seconde série des Contes de mon hôte, à condition qu'il reprenne tout le stock invendu de Ballantyne. Cette seconde série comprend Le Cœur du Midlothian 1818, dont l'histoire s'ouvre sur l'émeute Porteous, qui eut lieu à Édimbourg en 1736, et décrit le périple d'une fille du peuple, Jeanie Deans, pour sauver sa sœur, accusée d'infanticide. La même année, il assiste avec émotion à la redécouverte des Regalia d'Écosse, insignes de la royauté écossais qui avaient disparu depuis cent ans. Bien qu'il blâme sa prédilection pour les horreurs, moquées par Edgar Allan Poe, Scott collabore au Blackwood's Magazine, rival de l'Edinburgh Review.
À cette époque, il atteint un niveau exceptionnel de popularité et de fortune, au moins 10 000 £ de revenu annuel en Europe. En 1819, paraît la troisième série des Contes de mon hôte chez Constable, La Fiancée de Lammermoor, un roman noir à la manière de Roméo et Juliette évoquant l'amour de deux jeunes gens appartenant à des familles ennemies, dans l'Écosse vers 1669, et Une légende de Montrose qui décrit l'Écosse et les Highlands sous Charles Ier, pendant la guerre civile. Souffrant de plus en plus de sa jambe et de calculs biliaires, sous l'effet de fortes doses de laudanum, Scott dicte à John Ballantyne et à William Laidlaw ses romans dans une sorte de transe. Quand son état de santé s'améliore, il affirme à Ballantyne en découvrir les épisodes en même temps que les lecteurs, tant l'opium a troublé sa mémoire. La même année, il reçoit le titre de baronnet et obtient une commission d'officier pour son fils aîné, Walter, qui sera cornette chez les hussards.

Le roman historique

Le 24 décembre 1819, jour de la mort de sa mère, Scott, qui jusque-là décrivait le passé récent de l'Écosse, fait paraître son premier vrai roman historique avec l'évocation de l'Angleterre du xiie siècle dans Ivanhoé. En moins de deux semaines, le premier tirage de 10 000 exemplaires est épuisé. Suivent Le Monastère et L'Abbé, sur Marie Stuart en 1820, puis Kenilworth, qui raconte l'histoire d'Élisabeth et Amy Robsart et Le Pirate qui prend pour toile de fond la vie dans les Shetland à la fin du XVIIe siècle en 1821. En 1820, il fait un séjour à Londres pour recevoir du nouveau roi George IV son titre de baronnet le 30 mars. Il se fait faire un portrait par Thomas Lawrence et un buste par Chantrey. Sa fille Sophia se marie, le 29 avril, avec John Gibson Lockhart, un jeune écrivain tory, ami de la famille depuis plusieurs années, qui sera le biographe de Scott. John Ballantyne publie une collection de romanciers ; Scott se charge d'écrire un essai sur chacun d'entre eux ; il commence par une Vie de Fielding, puis celle de Smollett.
En 1822, Scott publie un roman, Les Aventures de Nigel, et deux poèmes historiques : The Halidon Hill et Mac Duff's Cross. La même année George IV fait une visite officielle en Écosse, il est le premier roi d'Angleterre à poser le pied sur le sol écossais depuis le XVIIe siècle. Scott organise les manifestations de bienvenue à Édimbourg : il fait figurer les clans, retrouve leur antique ordre de préséance, discipline les rivalités. Revêtu d'un tartan, dont il relance la mode aux couleurs des Campbell, il accompagne partout le roi qui a revêtu un kilt. Le roi le fait féliciter par Robert Peel. Scott en profite pour réclamer la restauration des pairies écossaises supprimées après les insurrections jacobites et le retour à Édimbourg du canon géant Mons Meg, saisi par les Anglais en 1746.
En 1823, il publie Peveril du Pic, roman inspiré de la rumeur de complot papiste qui avait agité l'Angleterre au xviie siècle. Puis c'est au tour de la France du XVe siècle et de la lutte entre Louis XI et Charles le Téméraire d'être décrites, à travers l'histoire d'un garde écossais, dans Quentin Durward. En revanche, c'est dans le passé récent de l'Écosse qu'il puise le sujet de Redgauntlet, paru en 1824, qui décrit l'écrasement définitif des conspirations en faveur des Stuart en 1767. De même, l'intrigue des Eaux de Saint-Ronan, pour une fois, se situe au XIXe siècle. Le 7 janvier 1825, Scott marie son fils, maintenant capitaine, à Jane Jobson de Lochore, fille de William Jobson, un marchand prospère, et nièce de sir Adam Ferguson, qui l'a instituée son héritière, et lui donne la propriété d'Abbostford contre une rente annuelle à verser. Il commence une nouvelle série de romans : les Histoires du temps des croisades, dont les deux récits, Les Fiancés et Le Talisman, paraissent la même année. Par ailleurs, Constable crée une collection de livres à bon marché les Constable's Miscellaneous paraissant tous les mois : le premier sera La Vie de Napoléon de Scott.

Les dernières années

Toutefois, tandis qu'il rassemble sa documentation, en vue de ce travail, les associés londoniens de Constable connaissent des difficultés financières. Ses deux éditeurs, Constable et Ballantyne, tombent à leur tour, entraînant Scott dans leur ruine42. En février 1826, il se retrouve avec 117 000 livres de dettes. Refusant de faire banqueroute, tout autant que l'idée, lancée par certains de ses admirateurs, d'une souscription nationale, il réussit à sauver ses biens, mais engage sa plume, se fait assurer sur la vie au profit de ses créanciers, vend aux enchères sa maison de Castle Street, à Édimbourg, hypothèque les meubles et le domaine d'Abbotsford, congédie la plupart de ses domestiques et renonce à tout autre revenu que ses fonctions. Il écrit un roman sur Cromwell et le futur Charles II à la fin de la Première Révolution anglaise, Woodstock vendu pour 8 000 livres à Longman, puis reprend La Vie de Napoléon. En même temps, il publie un pamphlet, les Lettres de Malachi Malagrowther, pour défendre les banques écossaises, menacées de perdre le droit de faire circuler leurs propres billets. La polémique lui vaut plusieurs inimitiés politiques, mais le gouvernement recule. Le 15 mai 1826, son épouse meurt.

En octobre, il part à Paris en compagnie de sa fille Anne pour faire un voyage d'études, qui doit compléter les nombreux documents mis à sa disposition par le gouvernement britannique, en vue de sa Vie de Napoléon. Il est unanimement fêté. En 1820, la traduction du roman Ivanhoé avait créé un engouement extraordinaire, qui avait lancé la mode des romans historiques, et un accord avait été passé entre son éditeur de Londres et celui de la rue de Saint-Germain-des-prés, permettant à chacun de ses livres de paraître simultanément à Londres et à Paris, avec la traduction d'Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret. Lors de son séjour, on joue Ivanhoé, sur une musique de Rossini, à l'Opéra, Louis XI à Péronne, adapté de Quentin Durward au Théâtre français, Leicester de Scribe et Auger, tiré du Château de Kenilworth et La Dame blanche, une adaptation inspirée à la fois du Monastère et de Guy Mannering à l'opéra-comique. Il est même reçu par le roi Charles X.
En 1827, pour la première fois, Scott reconnaît, au cours d'un dîner et en réponse à un toast, qu'il est le Grand Inconnu. Au début de l'été paraît en neuf volumes La Vie de Napoléon, qui crée une polémique avec le général Gourgaud qui manque de finir en duel, la première série des Chroniques de la Canongate, un recueil de Mélanges et rembourse plus de 35 000 livres.
En 1828, il continue à produire abondamment, publie la suite des Chroniques le roman La Jolie Fille de Perth, qui se situe en Écosse à la fin du XIVe siècle, commence à faire paraître les Contes d'un grand-père une histoire de l'Écosse dédiée à son petit-fils John Hugh Lockhart, dont la publication se poursuit jusqu'en 1831. En outre, il entreprend, chez l'éditeur Cadell, une réédition complète de ses romans, les Waverley Novels édition dont Scott parle comme étant son Magnum Opus ; il rédige une Préface générale, où il expose les raisons et les modalités pratiques de ses années d'anonymat qui paraîtra en 1829 et reprend tous ses romans, qu'il enrichit méthodiquement de notes.
En 1829, son second fils engage une carrière dans la diplomatie. Assisté de sa fille Anne, il publie Anne de Geierstein, qui est un succès commercial, écrit un drame, La Tragédie Ayrshire, tiré d'un fait divers du xviie siècle, une autre pièce, La Maison d'Aspen, et entame son Histoire d'Écosse. Cette même année, en réponse à un courrier enthousiaste de sir Thomas Dick Lauder, il affirme son scepticisme au sujet des allégations des frères Allen, qui prétendent posséder un manuscrit ancien attribuant des dessins de tartans spécifiques aux différents clans écossais. Cela n'empêchera pas les deux frères de publier en 1842 leur fameux Vestiarium Scoticum, qui, ironie de l'histoire, contribuera à la tradition désormais répandue d'attribuer un tartan à un clan. Toutefois, le travail l'épuise, et sa santé se dégrade ; il souffre notamment de crises de rhumatisme aiguës et de problèmes de vue. Le 15 février 1830, il a une grave attaque d'apoplexie, dont il se remet. Une seconde crise intervient en novembre. La même année, il publie la quatrième série des Contes d'un grand-père et ses Lettres sur la démonologie et la sorcellerie. Mais, affaibli, il doit résilier sa charge de Clerk of the Court of Session. Il refuse les propositions de postes ou de sinécures du ministère whig. Il lui reste 60 000 livres de dettes.

Après la révolution de 1830, il organise la réception à Édimbourg de Charles X, qui s'est réfugié au palais de Holyrood, demeure de ses ancêtres Stuart. En novembre, il est victime d'une nouvelle attaque, d'autant que l'agitation politique pour la réforme électorale lui crée de vives inquiétudes. Profondément conservateur, proche des tories, il tente de s'opposer à ce projet de loi qui sera adopté en 1832, qui vise à modifier le découpage électoral inchangé depuis l'époque des Tudor, à mieux représenter les grandes villes et à faire disparaître les bourgs pourris, et multiplie les meetings. La réforme adoptée, il est persuadé que la Révolution française va traverser la Manche et détruire les dernières traditions du Royaume-Uni. Malgré son prestige, il est violemment conspué lors d'une réunion électorale à Jedburgh.

Obsédé par ces craintes, surmené par le travail, affaibli par la maladie, il craint, par ailleurs, de perdre son génie. Son nouveau roman, Robert, comte de Paris, avance difficilement, et il doit le réécrire. Il subit une nouvelle attaque en avril 1831. Pour son dernier roman, Le Château périlleux, qui se situe dans le château de Douglas, il fait un ultime voyage à travers l'Écosse. Dans cet ouvrage, il évoque la figure du barde et devin Thomas le Rhymer et de son poème Sir Tristrem, qu'il avait édité en 1804.
Mais sa santé réclame un climat chaud. Le gouvernement met une frégate à sa disposition, et, en octobre, il part en compagnie de son gendre Lockhart pour Malte et l'Italie. Pendant le voyage, à la demande expresse de son gendre, il rédige partiellement un nouveau roman, Le Siège de Malte. Débarqué à Naples le 27 décembre 1831, deux mois après son départ de Portsmouth, il visite Rome où il s'incline devant le tombeau du dernier des Stuart, puis se repose quelque temps à Tivoli et à Frascati. Pour rentrer en Angleterre, il décide de descendre le Rhin. Néanmoins, en juin 1832, il est frappé par une nouvelle crise et débarque à Nimègue, dans un état grave. Quand il arrive à Londres, il est presque inconscient et presque muet et ne s'anime qu'en entendant parler d'Abbotsford et de l'Écosse. Ramené en bateau à Abbotsford.

Il meurt de paralysie le 21 septembre 1832. Il est enterré le 26 dans les ruines de l'abbaye de Dryburgh, où repose déjà son épouse Charlotte.

À sa mort, il devait encore 54 000 livres. Ses héritiers négocient avec Cadell la cession de ses droits d'auteur, pour lesquels l'éditeur verse 33 000 livres47.

Famille

Sir Walter Scott, 1st Bt, par Sir William Allan, 1831 National Portrait Gallery, Londres.
Marié le 24 décembre 1797 à Marguerite Charlotte Charpentier, fille de Jean Charpentier, écuyer du roi sous l'Ancien Régime, et de Charlotte Volere, Walter Scott a eu quatre enfants :

Charlotte Sophia, née à Édimbourg le 24 octobre 1799, mariée le 29 avril 1820 à John Gibson Lockhart, morte le 17 mai 1837 ;
Walter Scott, 2e baronnet d'Abbotsford (1832), né à Édimbourg le 28 octobre 1801, cornette au 18e régiment de hussards 10 juin 1819, lieutenant 24 octobre 1821, capitaine (16 juin 1825), major (28 février 1828), lieutenant-colonel du 15e Dragons 31 mai 1839, marié le 7 janvier 1825 à Jane Jobson de Lochore, mort sans héritier le 8 février 1847 de retour des Indes à bord du Wellesley au large du Cap de Bonne-Espérance, inhumé à l'abbaye de Dryburgh ;
Anne Scott, née à Édimbourg le 2 février 1803, morte à Londres le 25 juin 1833, célibataire ;
Charles Scott, né à Édimbourg le 24 décembre 1805, étudiant au Brasenose College d'Oxford, clerc au Foreign Office, attaché à l'ambassade de Naples puis secrétaire privé de sir John Macneill, chargé d'une mission à la Cour de Perse, mort d'un désordre inflammatoire à Téhéran le 28 octobre 1841.
Charlotte Sophia Scott et John Gibson Lockhart ont eu deux fils et une fille:

John Hugh Lockhart, né en février 1821, mort le 15 décembre 1831 ;
Walter Scott Lockhart, né le 16 avril 1826, lieutenant au 16e Lanciers, héritier d'Abbostford 1847, mort à Versailles le 10 juillet 1853 ;
Charlotte Harriet Jane Lockhart, née le 1er janvier 1828, mariée le 19 août 1847 à Robert Hope mort le 29 avril 1873, héritière d'Abbotsford en 1853, morte à Édimbourg le 26 octobre 1858.
De son union avec Robert Hope, Charlotte Harriet Jane Lockhart a eu un fils et deux filles :
Mary Monica, née le 2 octobre 1852, héritière du domaine d'Abbotsford en 1873, mariée le 21 juillet 1874 à Joseph Constable Maxwell 1847-1923, troisième fils du treizième Lord Herries, morte le 15 mars 1920 ;
Walter Michael Hope, né le 2 juin 1857, mort le 11 décembre 1858 ;
Margaret Anne Hope, née le 17 septembre 1858, morte le 3 décembre suivant.
Mary Monica Hope-Scott d'Abbotsford a eu huit enfants de son mariage avec Joseph Constable Maxwell :

Walter Joseph Maxwell-Scott, né le 11 avril 1875, étudiant à Stonyhurst College, entré dans l'armée en 1896, capitaine en 1902 puis major-général, mort le 3 avril 1954 ;
Mary Josephine Maxwell-Scott, née le 5 juin 1876, morte le 29 juillet 1922 ;
Joseph Maxwell-Scott, né le 25 mai 1880, sous-lieutenant de la Royal Navy, mort le 20 décembre 1911 ;
Malcolm Maxwell-Scott, né le 22 octobre 1883, contre-amiral, mort le 23 février 1943 ;
Herbert Constable-Maxwell-Scott, né le 14 mars 1891, mort le 9 février 1962 ;
Winifride Constable-Maxwell-Scott, morte le 12 mars 1880 ;
Alice Constable-Maxwell-Scott, morte le 30 août 1908 ;
Margaret Constable-Maxwell-Scott, morte le 10 décembre 1912.

Postérité

Scott a été un précurseur pour deux tendances majeures qui se sont affirmées avec le temps : le roman historique, dont le succès lui a valu d'innombrables imitateurs au XIXe siècle, et la culture des Hautes Terres de l'Écosse, après le cycle d'Ossian de James Macpherson, dans ses romans écossais comme dans les usages vestimentaires, puisqu'il a rétabli l'usage du kilt et des tartans. En son honneur, la gare centrale d'Édimbourg a été nommée Waverley en 1854 et son image apparaît sur les billets émis par la banque d'Écosse. Un monument à son nom se trouve aussi à Édimbourg.
À l'inverse d'un Dumas qui décrit dans ses romans des personnages historiques, Walter Scott crée des personnages de fiction, qui jouent un rôle secondaire au regard de l'Histoire, pour camper les héros de son intrigue. Ce choix, repris notamment par Pouchkine dans La Fille du capitaine, permet de mettre en scène plus directement les gens du peuple face aux grands personnages historiques et de montrer plus facilement les deux camps en présence. Surtout, Scott déploie tous ses talents de conteur dans ses romans, n'hésitant pas à passer d'une scène à l'autre du comique au tragique.

C'est également sur son modèle que se fondera Honoré de Balzac, qui a rendu hommage à Walter Scott dans l'avant-propos de la Comédie humaine. Le jeune auteur, entré en littérature en écrivant des romans de commande à la Walter Scott, aboutira avec Les Chouans, qui marquent un tournant décisif de son œuvre, à ce talent de conteur qui, selon la définition de Victor Hugo dans la préface de Cromwell, rend vivante la réalité de l'époque qu'il décrit.
Scott montre une prédilection particulière pour les personnages de bores raseurs, qui peuplent nombre de ses romans. En outre, ses ouvrages sont marqués par le bilinguisme, avec des passages en anglais et d'autres en broad Scots. Lui-même parlait la langue des Lowlands, marquée par l'anglais et le scandinave, au contraire du parler celtique des Highlands, le gaélique écossais. De même, parmi une foule d'auteurs, où l'on retrouve le chroniqueur Jean Froissart, son œuvre fourmille de références à la Bible du roi Jacques et à Shakespeare, régulièrement cités.

En 1897, le duc de Buccleuch dévoile un buste de marbre blanc de l'auteur dans le coin des poètes, dans l'abbaye de Westminster. Offert par un groupe d'admirateurs de Scott, c'est une copie du buste de Sir Francis Chantrey à Abbotsford, réalisée par John Hutchison. Sur le support de marbre vert est inscrite la phrase suivante : Walter Scott 1771-1832.

L'œuvre de Scott n'a pas été exempte de critiques. Dans Vie sur le Mississippi 1883, Mark Twain reproche à Scott d'avoir fait paraître la bataille sous un jour romantique, considérant que cette vision a joué dans la décision du Sud de se lancer dans la guerre de Sécession en 1861. On considère que Twain vise Scott quand il parodie les histoires de chevalerie dans Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur, de même que dans Les Aventures de Huckleberry Finn, où, au treizième chapitre, le bateau à vapeur qui fait naufrage porte le nom de Walter Scot. De son côté, Émile Zola a déploré la nocivité de ses histoires sur des générations de lectrices. Tentant, dans son discours critique, de bannir l'insolite parce qu'il n'a, à ses yeux, aucune valeur scientifique, il en situe l'origine dans Scott et ses personnages de marginaux pittoresques
En France, son œuvre a créé la vogue des romans historiques dans les années 1820-30, et tous les grands romanciers de la première moitié du XIXe siècle lui ont rendu hommage, se définissant par rapport à lui soit pour l'imiter, comme Balzac et Hugo, soit pour s'en distinguer, comme Stendhal. Passée une période de succès énorme — il se vend 20 800 exemplaires d’Ivanhoé et de L'Antiquaire, 20 000 de Quentin Durward entre 1826 et 1830, pour un tirage moyen, à l'époque, de 1 000 exemplaires—, Balzac évoque en 1831 la lassitude du public français aujourd'hui rassasié de l'Espagne, de l'Orient, des supplices, des pirates et de l'histoire de France Walter-Scottée .

Son œuvre a également inspiré plusieurs artistes de la période romantique, dont Ary Scheffer qui a peint en 1832 Effie et Jeanie Deans dans la prison d'Édimbourg, toile inspirée d'un épisode du Cœur du Midlothian et conservée au Musée de la Vie romantique, à Paris.
Après avoir connu un immense succès durant tout le xixe siècle, l'œuvre de Walter Scott est tombée quelque peu dans l'oubli après la Première Guerre mondiale, étant reléguée à la littérature d'enfance et de jeunesse, dans des versions expurgées. En 1902, déjà, Gilbert Keith Chesterton déplore la négligence des lecteurs de son temps à l'égard de l'œuvre de Scott, dont l'origine viendrait, suppose-t-il, de ce qu'ils ne supportent plus ce qui leur semble des longueurs.
Le ton est donné à partir du classique d'E. M. Forster, Aspects du roman 1927, qui contribue au désamour à l'égard de Scott, décrit comme un auteur maladroit au style négligé, bâtissant des intrigues bancales. Ses romans sont alors jugés trop lourds ; sa prolixité et ses digressions s'opposent à la concision et au souci dans l'arrangement des effets d'un Stevenson.
Scott a également souffert de l'ascension de Jane Austen. Jugée tout au plus comme une « romancière pour femmes au XIXe siècle, Austen a commencé à être considérée, au XXe siècle, comme l'un des plus importants romanciers britanniques des premières décennies du XIXe siècle. Dans le même temps qu'Austen accédait aux premiers rangs de la littérature britannique, l'intérêt pour Scott a diminué, alors même qu'il avait été l'un des premiers hommes de lettres à distinguer le génie de sa consœur.
Après des décennies d'oubli, on assiste à un regain d'intérêt pour son œuvre depuis le bicentenaire de sa naissance, dans les années 1970 et 1980. La tendance postmoderniste vers les récits discontinus, avec l'introduction de la première personne, constitue un terreau plus favorable à l'épanouissement des ouvrages de Scott que le goût moderniste. En dépit de toutes ses maladresses, Scott est maintenant jugé comme un créateur important et une figure majeure dans l'histoire de la littérature en Écosse et dans le monde. En France, ses romans font ainsi l'objet d'une édition dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade aux éditions Gallimard.

Bibliographie

Poésie

Chant de guerre du Midlothian, 1792
Les Chants de ménestrels de la frontière écossaise The Minstrelsy of the Scottish Border, 1802-3
Sir Tristrem, 1804
Le Lai du dernier ménestrel The Lay of the Last Minstrel, 1805
Ballades et Pièces lyriques Ballads and Lyrical Pieces, 1806
Marmion, ou la bataille de Flodden-Field, 1808
Le Jeune Lockinvar Young Lockinvar, 1808
La Dame du lac The Lady of the Lake, 1810
La Vision de Rodéric, le dernier roi goth d'Espagne The Vision of Don Roderick, 1811
Les Fiançailles de Triermain The Bridal of Triermain, 1813
Rokeby (Rokeby: A Poem, 1813
La Bataille de Waterloo The Field of Waterloo, 1815
Le Lord des îles The Lord of the Isles, 1815
Harold l'Intrépide Harold the Dauntless, 1817
Halidon Hill, esquisse dramatique tirée de l'histoire d'Écosse Halidon Hill : a dramatic sketch from Scottish history, 1822
La Croix de Mac Duff Mac Duff's Cross, 1822

Romans et nouvelles Les Waverley Novel

Waverley, 1814
Guy Mannering, 1815
L'Antiquaire The Antiquary, 1816
Rob Roy 1817
Ivanhoé Ivanhoe, 1819
Kenilworth, 1821
Le Pirate The Pirate, 1821
Les Aventures de Nigel The Fortunes of Nigel, 1822
Peveril du Pic Peveril of the Peak, 1823
Quentin Durward, 1823
Les Eaux de Saint-Ronan St. Ronan's Well, 1823
Redgauntlet, 1824
Récits des croisés, Les Fiancés Tales of the Crusaders, The Betrothed, 1825
Récits des croisés, Le Talisman Tales of the Crusaders, The Talisman, 1825
Woodstock, 1826
Chroniques de la Canongate, 2e série, La Jolie Fille de Perth, ou Le Jour de la Saint-Valentin Chronicles of the Canongate, 2nd series, The Fair Maid of Perth, 1828
Anne de Geierstein, ou La Fille des brumes Anne of Geierstein, 1829

Les contes de mon hôte

1re série, Le Nain noir Tales of my Landlord, 1st series, The Black Dwarf, 1816
1re série, Les Puritains d'Écosse Tales of my Landlord, 1st series, Old Mortality, 1816
2e série, Le Cœur du Midlothian, aussi traduit La Prison d'Édimbourg Tales of my Landlord, 2nd series, The Heart of Midlothian, 1818
3e série, La Fiancée de Lammermoor Tales of my Landlord, 3rd series, The Bride of Lammermoor, 1819
3e série, Une légende de Montrose Tales of my Landlord, 3rd series, A Legend of Montrose, 1819
4e série, Robert, comte de Paris Tales of my Landlord, 4th series, Count Robert of Paris, 1831
4e série, Le Château périlleux Tales of my Landlord, 4th series, Castle Dangerous, 1831

Contes de sources bénédictines

Le Monastère Tales from Benedictine Sources, The Monastery, 1820
L'Abbé Tales from Benedictine Sources, The Abbot, 1820

Contes et nouvelles

Chroniques de la Canongate, 1re série, comprenant La Veuve des Highlands, Les Deux Bouviers, Le Miroir de ma Tante Marguerite, La Mort de Laird'Jock et La Fille du Chirurgien Chronicles of the Canongate, 1st series, 1827 nouvelles
Contes d'un grand-père, Tales of a Grandfather, 1re série, 1828 ; 2e série, 1829 ; 3e série, 1830

Traduction

La Chasse The Chase, and William and Helen : two ballads from the German of Bürger de Gottfried August Bürger, Édimbourg, Manners & Miller, 1796
Götz von Berlichingen Goetz of Berlichingen with the Iron hand: A Tragedy, Translated from the German of Goethe, Author of 'The Sorrows of Werter' de Johann Wolfgang von Goethe, Londres, J. Bell, 1799

Récits, essais

Les Antiquités de la frontière de l'Angleterre et de l'Écosse The Border Antiquities of England and Scotland, 1814-1817
Lettres de Paul (Paul's Letters to his Kinsfolk, 1816
Essai sur la chevalerie Essay on Chivalry, 1818, dans l'édition 1815-1824 de l'Encyclopædia Britannica
Antiquités provinciales et Scènes pittoresques de l'Écosse (Provincial Antiquities and Picturesque Scenery of Scotland, 1819-1826
Biographie littéraire des romanciers célèbres Lives of the Novelists, 1821-1824 9 vols.
Un essai sur les romans An Essay on Romance, 1824, dans le supplément à l'édition 1815-1824 de l'Encyclopædia Britannica
Lettres de Malachi Malagrowther Letters of Malachi Malagrowther, 1826
Vie de Napoléon The Life of Napoleon Buonaparte, 1827
Discours religieux Religious Discourses, 1828
Histoire d'Écosse History of Scotland, 1829-1830, 2 vols.
Essais sur la ballade Essays on Ballad Poetry, 1830
Lettres sur la démonologie et la sorcellerie Letters on Demonology and Witchcraft, 1831

Théâtre

Le Destin malheureux de Devorgoil The Doom of Devorgoil, 1830
La Maison d'Aspen The House of Aspen, a Tragedy, 1830
Auchindrane, la Tragédie d'Ayrshire Auchindrane, the Ayrshire Tragedy, 1830

Œuvres complètes

The Waverley Novels, 1829-1833 48 vols.
Poetical Works, 1833-1834 12 vols.
Miscellaneous Prose, 1834-1871 30 vols.

Éditions récentes de l'œuvre de Walter Scott

Waverley, Rob-Roy, Suivi de La fiancée de Lammermoor, Robert Laffont, coll.Bouquins,‎ 1981. Préface, présentation, chronologie et note de Michel Crouzet, traduction d'Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret.
Woodstock, éditions Florent-Massot,‎ 1994. Avant-propos d'Henri Suhamy et chronologie ; traduction et annotations de Defauconpret.
La Veuve des Highlands et autres contes surnaturels, Rennes, Terre de Brume, coll. Terres Fantastiques,‎ 1999. Textes choisis par Xavier Legrand-Ferronnière, préface de Michel Meurger, traduction de Jean Cohen, Defauconpret, Albert Montémont et autres. Contient Les Aventures de Martin Waldeck extrait de L'Antiquaire, Phantasmagoria, Histoire d'une apparition, Le Récit de Willie le vagabond extrait de Redgauntlet, La Veuve des Highlands, Les Deux Bouviers ces deux derniers faisant partie des Chroniques de la Canongate, Le Miroir de ma tante Marguerite, La Chambre tapissée ou la Dame en sac ces deux derniers faisant partie des Keepsake Stories, Le Récit de Donnerhugel extrait d’Anne de Geierstein.
L'Antiquaire, Nice, Alandis,‎ 1999.
Waverley et autres romans, Gallimard, coll. bibliothèque de la Pléiade,‎ 2003. Introduction de Jean-Yves Tadié, traduction et présentation de Waverley par Henri Suhamy, traduction et présentation du Nain noir par Alain Jumeau, traduction et présentation du Cœur du Mid-Lothian chronologie, bibliographie par Sylvère Monod.
Redgauntlet, Éditions du Rocher, coll. Motifs,‎ 2007, 2 vols. Préface de James McCearney, traduction d'Albert Montémont.
Ivanhoé et autres romans, Gallimard,‎ 2007. Introduction de Jean-Yves Tadié, chronologie de Sylvère Monod. Traduction, présentation et notes d'Ivanhoé par Henri Suhamy, traduction de Quentin Durward par Philippe Jaudel, présentation et notes par Pierre Morère, traduction, présentation et notes du Talisman par Sylvère Monod. Notices et complément bibliographique d'Henri Suhamy.
Quentin Durward, Paris, AlterEdit,‎ 2007 .
Le Talisman, éditions Phébus, coll. Libretto,‎ 2008. Introduction et appendice traduits par Paul Bensimon ; traduction de Claude Dandréa.
La Fiancée de Lammermoor, éditions Phébus,‎ 2008 . Traduction de Louis Labat.
Le Château périlleux, L'Aube, coll. Les Populaires,‎ 2009. Traduction de Defauconpret.
Kenilworth, Éditions Phébus,‎ 2009. Traduction de Defauconpret.
Anne de Geierstein, Paris, AlterEdit,‎ 2011

Œuvres consacrées à Walter Scott

James M. Bennett, Walter Scott, Waverley : Imaginaire romantique et réalité historique, Éditions Messène, coll. Prépa Capes-Agrégation,‎ 1998
(en) John Buchan, Sir Walter Scott, New York, Coward-McCann Inc.,‎ 1932
Reginald William Hartland, Walter Scott et le roman frénétique.
Michael Hollington, Sir Walter Scott, Paris, Éditions Ellipses,‎ 1998
(en) Richard H. Hutton, Vie de Sir Walter Scott, Londres et New York, MacMillan & Co,‎ 1888
Georges Lamoine, Waverley de Sir Walter Scott, Paris, Éditions du Temps,‎ 1998
Georges Lamoine (dir.), Waverley de Sir Walter Scott, Paris, Éditions du Temps, coll. Lectures d'une œuvre ,‎ 1998
Camille Le Rocher, Profils d’écrivains anglais. Études biographiques, Lille, Paris, Desclée, de Brouwer Walter Scott
Louis Maigron, Le Roman historique à l'époque romantique : essai sur l'influence de Walter Scott, Paris, Honoré Champion,‎ 1912
Fiona McIntosh-Varjabédian, La Vraisemblance narrative : Walter Scott, Barbey d'Aurevilly, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle,‎ 2002
Jean-Pierre Naugrette, Walter Scott, Waverley, Paris, Éditions Didier érudition/CNED de Poitiers, coll. « Didier concours,‎ 1998
Muriel Pécastaing-Boissière (maître de conférence en civilisation britannique à l'université de Paris IV-Sorbonne, Walter Scott, précurseur de l'Angleterre victorienne , Clio,‎ 2002
Henri Suhamy, Sir Walter Scott, Paris, Éditions De Fallois,‎ 1993
Henri Suhamy (dir.), Waverley de Sir Walter Scott, Paris, Éditions Ellipses, coll. Capes, agrégation d'anglai,‎ 1998
Hubert Teyssandier, Les Formes de la création romanesque à l'époque de Walter Scott et de Jane Austen, Paris, Éditions Didier,‎ 1977

Liens

http://youtu.be/V9o9-nEpOQg Walter scott's castle 1
http://youtu.be/4cAHzEsYvTU Walter Scott's castle 2
http://youtu.be/p86GmANzo0g Walter Scott's Home
http://www.ina.fr/video/AFE85008920/i ... oins-de-15-ans-video.html Ivanhoé héros des français
http://youtu.be/d-JG7Ws624w Ivanhoé
http://youtu.be/rJQA


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Posté le : 20/09/2014 20:07
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Stephen King 1
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Hors Ligne
Le 21 septembre 1947 à Portland, dans le Maine États-Unis naît

Stephen Edwin King, plus connu sous le nom de Stephen King,
,

écrivain américain, romancier, nouvelliste, scénariste, réalisateur de langue anglaise, il aborde les styles Horreur, fantastique, science-fiction, thriller, fantasy sour les pseudonymes de Stephen Edwin King, Richard Bachman, John Swithen , il reçoit le prix World Fantasy, Prix Hugo, Prix Locus, O. Henry Award et le National Book Award, ses Œuvres principales
sont Salem en 1975, Shining, l'enfant lumière en 1977, Le Fléau entre 1978 et 1990, Dead Zone en 1979, Simetierre en 1983, Ça en 1986, Misery en 1987, La Ligne verte en 1996, Sac d'os en 1998, La Tour sombre entre 1982 - 2012

Souffre-douleur de ses camarades de classe, le jeune Stephen, élevé par sa mère, se réfugie dans la lecture, notamment celle de romans fantastiques et de bandes dessinées. L’écriture s’impose à lui alors qu’il est encore enfant et ne cesse dès lors de le faire vivre. Après une scolarité brillante et une maîtrise d’anglais, il exerce divers petits métiers avant de devenir enseignant tout en se consacrant à la rédaction de nouvelles et de romans.
Il a publié son premier roman en 1974 et est rapidement devenu célèbre pour ses contributions dans le domaine de l'horreur mais a également écrit des livres relevant d'autres genres comme le fantastique, la fantasy, la science-fiction et le roman policier. Tout au long de sa carrière, il a écrit et publié plus de cinquante romans, dont sept sous le pseudonyme de Richard Bachman, et environ deux cents nouvelles, dont plus de la moitié sont réunies dans neuf recueils de nouvelles. Depuis son grave accident survenu en 1999, il a ralenti son rythme d'écriture. Ses livres ont été vendus à plus de 350 millions d'exemplaires à travers le monde1 et il a établi de nouveaux records de ventes dans le domaine de l'édition durant les années 1980, décennie où sa popularité a atteint des sommets.
Longtemps dédaigné par les critiques littéraires et les universitaires car considéré comme un auteur populaire, il a acquis plus de considération depuis les années 1990 même si une partie de ces milieux continue de rejeter ses livres. Il a souvent été critiqué pour son style familier, son recours au gore et la longueur jugée excessive de certains de ses romans. À l'inverse, son sens de la narration, ses personnages vivants et colorés, et sa faculté à jouer avec les peurs des lecteurs ont toujours été salués. Au-delà du caractère horrifique de la plupart de ses livres, il aborde régulièrement les thèmes de l'enfance et de la condition de l'écrivain, et brosse un portrait social très réaliste et sans complaisance des États-Unis à la fin du XXe siècle et au début du siècle suivant.
Il a remporté de nombreux prix littéraires dont treize fois le prix Bram Stoker, sept fois le prix British Fantasy, cinq fois le prix Locus, quatre fois le prix World Fantasy, et une fois le prix Hugo et l'O. Henry Award. Il a reçu en 2003 la médaille de la National Book Foundation pour sa remarquable contribution à la littérature américaine et, en 2007, l'association des auteurs de romans policiers américains Mystery Writers of America lui a décerné le titre de grand maître. Ses ouvrages ont souvent été adaptés pour le cinéma ou la télévision avec des fortunes diverses, parfois avec sa contribution en tant que scénariste et, à une seule reprise, comme réalisateur.

En bref

Né à Portland dans le Maine, l'Américain Stephen King est à la fois le héros fondateur et le principal représentant de ce genre populaire et trop décrié qu'on appelle la Terreur moderne ou la Mainstream Horror, et qui réalise une synthèse paradoxale entre le fantastique et le roman naturaliste : Vampires, loups-garous, je n'y crois pas, mais je crois aux meurtriers. Je crois à l'étranger qui vient dans votre maison au milieu de la nuit, frappe à votre porte, entre et vous tue. Un vampire est un voleur de vie, un meurtrier est un voleur de vie. L'un est la métaphore de l'autre. ... Mon opinion est que les monstres nous attrapent toujours à la fin. Le monstre peut être le cancer. Le monstre peut être une attaque. Le monstre peut être une crise cardiaque. Mais, à la fin, les monstres m'auront et ils vous auront"
C'est en vrai naturaliste que King défend le droit à la métaphore, même incongrue. Pour lui, il existe une véritable gradation du fantastique : la terreur au sommet, l'horreur en dessous, et la révulsion tout à fait en bas .
Stephen King tient à dire toute la vérité, y compris la part maudite qui défie le vraisemblable – Il y a une part de nous qui est horrible, il y a des jours où les gens ne se sentent pas humains, où ils sont de mauvaise humeur, où ils sont fatigués" Dossiers de Phénix, no 2 – sans pour autant cesser d'être eux-mêmes, ou d'être le mal qui cabriole au fond d'eux-mêmes. Apparemment King ne croit pas en Dieu, mais il croit au diable, au père Noël – en tant que métaphores – et aussi aux chiens enragés Cujo, 1981, aux voitures qui rendent fous ceux qui les conduisent, Christine, 1983 et aux autres accessoires de la terreur moderne. Et surtout il n'a pas oublié l'enfant qu'il fut et qui y croyait.
Il fut dans les années 1950 un adolescent gorgé de films d'épouvante à bon marché, où il se reconnaissait : Quand vous voyiez, un jeune acteur en tenue de collégien se transformer en loup-garou, vous ne pouviez pas vous empêcher de rappeler à la surface vos propres inquiétudes quant aux fréquentations douteuses de votre fille. Les adolescents eux-mêmes, dont moi ; je parle d'expérience trouvaient avec les monstres concoctés dans les grands studios américains une occasion de contempler des individus encore plus affreux qu'ils ne croyaient l'être eux-mêmes" Préface à Danse macabre.
Puis vint l'âge adulte et avec lui la perspective d'être envoyé faire la guerre au Vietnam, la radicalisation politique, le feu dans les campus. Et la colère de voir un film comme L'Exorciste 1973 présenter – avec tous les moyens d'une superproduction cette fois – une adolescente possédée du diable. À cette profession de foi pédophobe, Stephen King va opposer son premier roman, Carrie 1974, où une héroïne du même âge, élevée par une mère puritaine, s'affole devant ses premières règles et devient la risée de son collège. Mais un pouvoir parapsychologique – la télékinésie – s'est éveillé en elle avec la puberté ; une grêle d'objets s'abat bientôt sur ses persécuteurs – sans pour autant lui procurer la paix. Car un tel pouvoir est une malédiction : dans Charlie 1980, l'héroïne est douée de pyrokinésie et les services secrets la recherchent pour faire d'elle une bombe vivante.
Ainsi les enfants sont innocents – ou, s'ils sont coupables, ils le sont malgré eux. Les adultes, en général, ne les comprennent pas. Dans Shining 1977, Danny, âgé de cinq ans, a un pouvoir de précognition, mais ses parents ne le prennent pas au sérieux. Pourtant, ce qu'il lit dans l'avenir, c'est que son père va vouloir le tuer. Un livre comme Shining suggère une idée inconfortable : que nous sommes tous à la limite la plupart du temps Dossiers de Phénix, no 2.
Le héros de Stephen King, c'est l'enfant ; ou l'enseignant qu'il fut, en contact avec l'enfance ; ou l'écrivain qu'il est devenu, accroché à l'État du Maine où il est né, attentif à ressusciter ses souvenirs ceux de six à douze ans, notamment pour y puiser l'inspiration : Les enfants ne pensent pas en ligne droite, ils pensent dans les coins, ils ont l'esprit tordu .... Nous permettons à nos enfants d'être fous jusqu'à ce qu'ils aient environ huit ans, puis nous leur disons : „Pourquoi ne grandis-tu pas ? Grandis !“ Dossiers de Phénix, no 2. King, lui, n'a jamais vraiment accepté de grandir.
Mais jusqu'où peut-on aller dans le refus ? L'écrivain est par excellence l'homme qui cultive ses réminiscences et suit son intuition. L'écrivain à succès, lui, peut être privé de ce droit. Misery 1987 évoque ainsi un romancier qui vient de tuer l'un de ses personnages. Une admiratrice psychotique va l'obliger à le ressusciter, en usant de violence sur sa personne. Elle n'aura pas peur de tuer l'artiste et au besoin l'homme, faisant preuve d'une folie meurtrière qui n'est rien moins qu'enfantine.
La Part des ténèbres 1989 met en scène un autre écrivain qui rencontre le succès en écrivant sous un pseudonyme, tandis qu'il signe de son vrai nom des romans plus ambitieux mais ignorés par la critique. Exaspéré, il met en scène l'enterrement de son pseudonyme, et celui-ci revient, tel un fantôme, pour se venger. Tout homme se partage entre plusieurs identités. Stephen King est devenu en 1977 Richard Bachman, auteur de cinq romans – dont l'un, Blaze, ne sera publié qu'en 2007 –, mort en 1985 d'un cancer du pseudonyme, c'est-à-dire du dévoilement de la supercherie. La perte d'un double – ou dans Misery, l'interdiction de l'assassiner – est une lésion de la personnalité, qui appelle vengeance. Ces deux romans exceptionnellement riches sont souvent considérés comme les plus originaux qu'ait produits l'auteur. Certains disent : ses chefs-d'œuvre.

Sa vie

Les parents de Stephen King sont Donald Edwin King, né le 11 mars 1914, ancien capitaine de la marine marchande devenu représentant, et Nellie Ruth Pillsbury, née le 3 février 1913, pianiste. Ils se marient le 23 juillet 1939. Le 14 septembre 1945, le couple, qui pense ne pas pouvoir avoir d'enfant, adopte un nouveau-né, David Victor King. Néanmoins, Ruth finit par tomber enceinte et Stephen Edwin King naît le 21 septembre 1947 au Maine General Hospital de Portland, dans le Maine. En 1949, Donald King, coureur de jupons invétéré à qui le rôle de père de famille ne convient pas, abandonne soudainement le domicile familial pour ne jamais réapparaître. Dès lors, Ruth King et ses deux enfants vivent dans des conditions financières souvent très difficiles et déménagent fréquemment, Ruth occupant de petits emplois et s'installant tour à tour près du domicile de ses nombreuses sœurs. De 1949 à 1958, la famille King réside ainsi successivement à Fort Wayne Indiana, West De Pere Wisconsin, Chicago, Malden Massachusetts et Stratford Connecticut. À l'âge de quatre ans, le jeune Stephen connaît ses premières rencontres avec l'horreur. Dans la vie réelle tout d'abord, quand un train écrase un camarade de jeu sous ses yeux. Puis en écoutant l'adaptation radiophonique d'une nouvelle de Ray Bradbury, Mars Is Heaven, qui le terrifie. Pendant l'année scolaire 1953-1954, le jeune Stephen est retiré de l'école en raison de divers problèmes de santé et passe l'essentiel de son temps à la maison, où il écrit ses premières histoires d'enfant.
Affiche de La Chambre des tortures, The Pit and the Pendulum, 1961, film ayant fait une grande impression sur le jeune Stephen King.
En 1958, la famille King retourne dans le Maine, à Durham, pour que Ruth puisse s'occuper de ses parents dont la santé est déclinante. Cette année-là, Ruth King offre à son fils sa première machine à écrire pour Noël et Stephen écrit plusieurs nouvelles, largement inspirées par les bandes dessinées d'EC Comics, notamment Les Contes de la crypte, et les films de science-fiction et d'horreur. En 1960, Stephen découvre une caisse de livres qui appartenaient à son père et dans laquelle se trouve The Lurking Fear and Other Stories, une anthologie de nouvelles de H. P. Lovecraft qui constitue sa première lecture d'horreur sérieuse. Entre 1958 et 1966, il se rend en stop quasiment tous les samedis au cinéma Ritz de Lewiston, distant d'une vingtaine de kilomètres de Durham, pour satisfaire sa passion du cinéma. En 1961, il expédie pour la première fois une de ses nouvelles, The Killer, à un magazine publié par Forrest J Ackermanz . Il autopublie ses premiers récits vers la même période à l'aide d'une machine à ronéotyper que son frère utilise pour publier le journal Dave's Rag le Torchon de Dave auquel Stephen contribue. Il vend ainsi sa première histoire, une novélisation du film La Chambre des tortures The Pit and the Pendulum, 1961, aux élèves de son école mais la principale l'oblige à rembourser ses gains.
De 1962 à 1966, Stephen King va à l'école secondaire de Lisbon Falls. Il est bon élève, sauf en physique et en chimie, mais n'est ni très sociable, ni athlétique en raison de ses problèmes de poids. Il joue au poste d'offensive tackle dans l'équipe de football américain du lycée. En 1963, il écrit son premier roman, The Aftermath, texte de 50 000 mots resté inachevé et jamais publié. À partir de 1964, il travaille comme journaliste sportif pour le journal hebdomadaire de Lisbon Falls et y apprend de son rédacteur en chef à corriger ses textes en supprimant les mots superflus. La première histoire qu'il réussit à faire publier, après de nombreux refus, est I Was a Teenage Grave Robber qui paraît en 1965 dans un fanzine d'horreur sous le titre In a Half-World of Terror. Durant sa dernière année de lycée, il écrit la première version de Rage mais la laisse inachevée.
Après avoir obtenu son diplôme de fin d'études secondaires, King étudie la littérature à l'université du Maine d'Orono de 1966 à 1970. C'est pendant sa première année à l'université, qu'il écrit Marche ou crève, premier roman dont il réussit à venir à bout. Il le présente à un concours du premier roman organisé par Random House, qui le rejette rapidement à la grande détresse de King. En 1967, il réussit pour la première fois à vendre une nouvelle, The Glass Floor, au magazine Startling Mystery Stories, qui la lui achète 25 dollars. Il écrit aussi des nouvelles qui paraissent dans le magazine littéraire du campus, Ubris, et dans le journal des étudiants, Maine Campus, pour lequel il écrit également des articles dans une rubrique intitulée King's Garbage Truck à partir de 1969.
Le professeur Burton Hatlen aide King à développer son talent à travers ses ateliers littéraires et l'encourage à persévérer dans l'écriture. Sa deuxième vente professionnelle est la nouvelle L'Image de la faucheuse, qui lui rapporte 35 $ au printemps 1969z 5. Quelques mois plus tard, King rencontre Tabitha Jane Spruce, elle aussi étudiante en lettres, à la bibliothèque du campus et tombe amoureux d'elle. Durant sa dernière année à l'université, King achève le roman Sword in the Darkness, une histoire très sombre qui a pour toile de fond une émeute raciale dans une petite ville, mais il ne réussit pas à la vendre à un éditeur et ce roman demeure inéditz 6. Au printemps 1970, il écrit également les deux premiers récits de ce qui constituera plus tard Le Pistolero ainsi que la nouvelle Poste de nuit, que le magazine masculin Cavalier lui achète 200.
Stephen King sort de l'université du Maine avec un diplôme et un certificat d'enseignant en anglais ainsi qu'une mention en élocution et en art dramatique. Il emménage dans un appartement à Orono avec Tabitha mais il n'arrive pas à trouver un poste d'enseignant et doit se résigner à travailler dans une blanchisserie industrielle. Il essaie de compléter les maigres revenus de son ménage en envoyant des nouvelles à des magazines et se marie avec Tabitha le 2 janvier 1971 alors qu'elle est enceinte de leur premier enfant, une fille prénommée Naomi qui naît cinq mois plus tard. En 1971, King trouve un poste de professeur d'anglais à l'école secondaire de Hampden, pour un salaire de 6 400 $ par an, mais continue à travailler dans la blanchisserie pendant les vacances d'été car la situation financière du foyer, qui vit de 1971 à 1973 dans une caravane à Hermon, est devenue plus précaire encore avec la naissance d'un deuxième enfant, Joseph Hillstrom, en 1972. Durant cette période difficile, où trois romans qu'il a écrits, Rage, Blaze et Running Man, sont refusés par les éditeurs, King développe une dépendance à l'alcool en cherchant du réconfort dans la boisson. Par ailleurs, il vend notamment les nouvelles Le Cinquième Quart, histoire de gangsters qui est la seule qu'il ait publiée sous le pseudonyme de John Swithen, et Cours, Jimmy cours, achetée par Cavalier 500 $, la plus forte somme qu'un récit lui ait rapporté jusqu'alors.

Carrière Années 1970

En 1972, alors que Stephen King a 25 ans, il entreprend la rédaction de Carrie, l'histoire d'une adolescente souffre-douleur de ses camarades de classe qui développe un pouvoir de télékinésie, mais, doutant de la qualité de son récit, il jette les trois premières pages à la poubelle. Tabitha les retrouve et, après les avoir lues, encourage son mari à persévérer dans sa tentative. King termine donc Carrie et expédie le manuscrit à la maison d'édition Doubleday. L'éditeur accepte le roman en mars 1973 et fait signer à King un contrat type qui l'engage pour cinq romans. Doubleday programme sa publication pour l'année suivante, versant à King une avance sur les droits d'auteur de 2 500. La famille King déménage pour Bangor et Stephen commence à écrire un nouveau roman, Salem, quand Doubleday l'informe que les droits en édition de poche de Carrie ont été vendus pour 400 000 $, somme dont la moitié lui revient. King décide alors d'arrêter sa carrière d'enseignant et de se consacrer uniquement à l'écriture. Sa mère meurt en décembre 1973 d'un cancer de l'utérus diagnostiqué quelques mois auparavant, sa sœur Ethelyn lui ayant fait la lecture de Carrie un mois avant sa mort. Carrie est finalement publié par Doubleday le 5 avril 1974 à 30 000 exemplaires, dont 13 000 sont vendus la première année.
Le Stanley Hotel, à Estes Park dans le Colorado, a inspiré la création de l'hôtel Overlook de Shining, l'enfant lumière 1977.
Après la mort de sa mère, King et sa famille déménagent à Boulder, dans le Colorado, où King entreprend la rédaction de Shining, l'enfant lumière après avoir imaginé les bases de l'histoire lors d'un bref séjour au Stanley Hotel d'Estes Park. Ils reviennent s'installer dans le Maine en 1975, King achetant sa première maison à Bridgton, et Salem est publié par Doubleday le 17 octobre 1975. Ce roman est une sorte de version modernisée de Dracula dans laquelle le vampire s'installe dans une petite ville du Maine. Il s'inspire aussi de Peyton Place pour le regard qu'il porte sur la mentalité régnant dans les petites villes. Toujours en 1975, Carrie est publié en édition de poche et se vend à plus de 1 300 000 exemplaires en moins d'un an. Salem, dont les droits en édition de poche ont été vendus par Doubleday pour 500 000 $, sort dans le même format en août 1976 et se vend à 2 250 000 exemplaires en six mois.
En 1976, King ressent le besoin d'engager un agent littéraire pour le représenter car il n'est pas satisfait du faible pourcentage qu'il touche sur les droits d'auteur et que Doubleday refuse de renégocier son contrat. Il choisit de se faire représenter par Kirby McCauley, qui a gagné sa confiance en vendant certaines de ses nouvelles à des magazines généralistes, et ce dernier négocie en 1977 un nouveau contrat avec Viking Press qui engage King sur trois livres pour 2 500 000.
Shining, l'enfant lumière paraît le 28 janvier 1977. Le roman met en scène la famille Torrance qui passe l'hiver seule dans un hôtel hanté par une présence maléfique, laquelle veut s'emparer du jeune Danny, doté d'un pouvoir télépathique, en utilisant son père. Considéré comme l'un des meilleurs romans de King, Shining, l'enfant lumière étudie la désintégration de la cellule familiale à travers l'isolement, la folie et l'alcoolisme, ce dernier facteur reflétant de façon inconsciente les propres problèmes de King avec la boisson. Le roman se vend la première année à environ 50 000 exemplaires en édition cartonnée et dépasse légèrement les ventes de Salem en édition de poche. Il entre brièvement sur la liste des best-sellers du New York Times, tous les romans de King allant devenir des best-sellers à partir de ce moment, à l'exclusion de ceux parus en édition limitée ou sous son pseudonyme.
King se crée en effet le pseudonyme de Richard Bachman d'une part car les standards de l'édition de l'époque ne permettent pas à un auteur de publier plus d'un livre par an, et d'autre part pour se libérer de la pression que sa notoriété grandissante lui apporte désormais. Le premier roman qu'il publie sous son pseudonyme, et qui sort directement en édition de poche en septembre 1977, dans l'indifférence générale, est Rage, roman de jeunesse entamé en grande partie au lycée et auquel il a mis la dernière main en 1971. Le sujet de ce drame psychologique est un lycéen qui abat son professeur, prend ses camarades de classe en otage et les pousse à confier publiquement ce qu'ils ont sur le cœur.
Toujours en 1977, King vend sa maison de Bridgton et emménage en Angleterre avec sa famille, qui comprend désormais un troisième enfant, Owen, né en février, dans le but d'y rester un an pour y écrire un roman se déroulant dans ce pays. Cette tentative est toutefois un échec et la famille King revient dans le Maine au bout de seulement trois mois, King achetant une maison à Lovell qui deviendra par la suite sa résidence estivale. Durant son bref séjour en Angleterre, King rencontre néanmoins l'écrivain Peter Straub et les deux hommes sympathisent rapidement, évoquant une possible collaboration dans le futur.
Le Fléau 1978 est un roman épique et post-apocalyptique où a notamment lieu une explosion atomique.
En 1978, King accepte un poste de maître de cours offert par l'université du Maine et s'installe à Orrington pour un an. Cette année-là, deux nouveaux livres de King sont publiés par Doubleday. Danse macabre, qui paraît en février, est un recueil de vingt nouvelles dont la plupart ont déjà été publiées dans divers magazines. C'est ensuite au tour du Fléau de paraître au mois de septembre. Roman épique et post-apocalyptique dans lequel la quasi-totalité de la population meurt à la suite d'une pandémie de grippe créée en laboratoire et où les survivants sont ensuite irrésistiblement attirés par deux puissances opposées pour reproduire la lutte éternelle du Bien contre le Mal, le Fléau est l'une des œuvres les plus ambitieuses de King et est considérée comme l'un de ses chefs-d'œuvre. Doubleday ayant jugé le roman trop volumineux, King doit opérer d'importantes coupures, supprimant environ 250 000 motsz 16. Les ventes du Fléau connaissent un niveau comparable à celles de Shining, l'enfant lumière.
Marche ou crève, le deuxième roman de King édité sous son pseudonyme de Richard Bachman, est publié en édition de poche en juillet 1979. Écrit dix ans auparavant, Marche ou crève est un récit dystopique dans lequel les États-Unis sont devenus une dictature militaire et où une grande marche réunissant cent jeunes gens est organisée annuellement, la fortune étant promise au dernier marcheur survivant. Il est souvent considéré comme le meilleur roman publié sous le pseudonyme de Bachmans. Un mois plus tard, c'est au tour de Dead Zone de sortir en librairie. Premier livre publié chez le nouvel éditeur de King, Viking Press, Dead Zone présente un contenu nettement moins horrifique que les précédents romans que King a publiés sous son nom et narre l'histoire de Johnny Smith, un enseignant qui se réveille d'un long coma avec le don de voir le passé ou le futur des gens par un simple contact. Ce don tourne peu à peu à la malédiction et provoque chez Smith un dilemme moral quand il découvre qu'un politicien en pleine ascension va être dans le futur responsable d'un désastre à grande échelle. Dead Zone se vend à 175 000 exemplaires la première année et est le premier roman de King à parvenir à la première place de la liste des best-sellers du New York Times.

Années 1980

La William Arnold House, demeure victorienne de Bangor construite en 1854 est achetée par Stephen King en 1980.
Stephen King continue d'écrire à un rythme effréné et son roman suivant, Charlie, sort en août 1980. Dans ce livre, Andrew McGee et sa fille Charlie, dotée d'un pouvoir de pyrokinésie, sont traqués par une agence secrète gouvernementale qui veut étudier le pouvoir de la petite fille, King exprimant dans ce roman toute la méfiance qu'il éprouve envers le gouvernement américain. Charlie confirme que King est désormais l'une des valeurs sûres du milieu de l'édition avec une nouvelle première place sur la liste des best-sellers du New York Times et 285 000 exemplaires vendus la première année. La même année, King achète la William Arnold House, une demeure victorienne de Bangor comportant 23 pièces et dont il fait sa résidence principale.
King publie trois nouveaux livres en 1981. Chantier, qui paraît en mars sous le pseudonyme de Richard Bachman, est l'étude de l'obsession d'un homme refusant de quitter sa maison, qui doit être détruite pour permettre la construction d'une autoroute, et sombrant peu à peu dans la folie. Le mois suivant, King publie son premier livre non-fictif, Anatomie de l'horreur, dans lequel il étudie le genre horrifique à travers ses différents médias. Cet essai écrit dans son style narratif habituel remporte le prix Hugo et le prix Locus. Enfin, dans le roman Cujo, édité en août, un énorme Saint-Bernard se fait inoculer le virus de la rage et se transforme en redoutable machine à tuer qui piège dans leur voiture une femme et son enfant. Ce livre ressemble à un roman de Bachman dans le sens où aucun élément fantastique n'y intervient et l'idée initiale de King était d'ailleurs de le publier sous son pseudonyme. Cujo se vend à 350 000 exemplaires la première année et remporte le prix British Fantasy.
Ce rythme élevé de trois parutions par an est maintenu en 1982. Comme l'année précédente, King publie un nouveau roman sous le pseudonyme de Bachman, Running Man, qui paraît en mai et dont il a écrit la première version en une semaine au début des années 1970. Ce roman dystopique situé dans un futur proche met en scène un homme qui participe à un jeu télévisé dans lequel il doit échapper pendant un mois à des tueurs lancés à ses trousses, et représente la première incursion importante de King dans le domaine de la science-fiction. En juin, King publie, dans une édition limitée à 10 000 exemplaires, Le Pistolero, court roman composé de cinq nouvelles publiées auparavant dans un magazine et qui est le premier volume du cycle de La Tour sombre, épopée au croisement de plusieurs genres littéraires retraçant la longue quête de la mythique Tour sombre par le pistolero Roland de Gilead. Enfin, Différentes Saisons, publié en août, est un recueil de quatre récits trop longs pour une nouvelle et trop courts pour un roman et dont seul le dernier comporte un élément surnaturel. Ces récits sont considérés comme les meilleures œuvres de taille intermédiaire de King, particulièrement Le Corps, qui fait partie de ses fictions les plus autobiographiques. Malgré son format inhabituel, le livre est un succès commercial, parvenant à la première place de la liste des best-sellers du New York Times.
King poursuit le même rythme de parution en 1983 avec trois nouveaux romans. Christine, sorti en avril, qui narre l'histoire d'un adolescent tombant sous l'influence d'une Plymouth Fury modèle 1958 hantée par une présence maléfique, puis Simetierre et L'Année du loup-garou, publiés tous deux en novembre. L'Année du loup-garou est un récit sur le thème de la lycanthropie paru en édition limitée. Il devait à l'origine être un calendrier avec des vignettes de 500 mots écrites par King avant de se transformer en un court roman accompagné d’illustrations de Bernie Wrightson. Dans Simetierre, Louis Creed est émotionnellement dévasté par la mort de son fils, âgé de deux ans, et décide de le ramener à la vie en l'enterrant dans un cimetière micmac que son voisin lui a fait découvrir. Roman sur la perte d'un enfant et l'idée que certaines choses sont pires que la mort, il est considéré comme le plus sombre ayant été écrit par King. L'écrivain lui-même, trouvant son histoire trop terrifiante, décide initialement de ne pas le publier avant de changer d'avis car son contrat avec Doubleday l'oblige à fournir encore un roman à son ancienne maison d'édition. Précédé par sa réputation, Simetierre est le plus grand succès commercial de King jusqu'alors, se vendant à 657 000 exemplaires la première année. Christine s'étant pour sa part vendu à 303 000 copies, King classe pour la première fois deux de ses romans dans les dix meilleures ventes de fiction annuelles aux États-Unis avec la 3e place pour Simetierre et la 5e pour Christine.
En 1984, King aborde le genre de la fantasy avec la parution de deux romans, Les Yeux du dragon et Le Talisman. Les Yeux du dragon est un conte pour enfants classique que King écrit pour sa fille Naomi après avoir réalisé qu'elle n'a jamais lu un de ses livres par manque de goût pour ses récits horrifiques. Il paraît en édition illustrée et limitée à 1 250 exemplaires chez Philtrum Press, petite maison d'édition fondée par King en 1982 pour pouvoir imprimer des livres destinés à ses relationsz 18. Le Talisman, coécrit avec son ami Peter Straub, est la concrétisation d'un projet dont les deux hommes discutaient depuis plusieurs années. Mêlant fantasy et horreur, il retrace la quête initiatique du jeune Jack Sawyer, qui voyage à travers les États-Unis et dans un univers parallèle où la magie a remplacé la science pour trouver le talisman seul capable de sauver sa mère. Bénéficiant d'une promotion de grande envergure de la part de Viking Press, le Talisman, sorti le 8 novembre, se vend à 880 000 exemplaires en moins de deux mois et se classe en tête des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1984.
La Peau sur les os, cinquième roman publié sous le pseudonyme de Richard Bachman, sort quelques jours après le Talisman. Ce roman, dans lequel un homme est frappé par une malédiction qui lui fait perdre 1 kg par jour, est le premier signé Bachman à sortir en édition cartonnée ainsi que le premier publié sous ce pseudonyme à faire intervenir un élément surnaturel. Les similitudes de la Peau sur les os avec les romans de King attirent l'attention des spécialistes et Steve Brown, un employé de librairie, découvre la supercherie en examinant les formulaires de copyright de la Bibliothèque du Congrès. En janvier 1985, Brown écrit une lettre à King dans laquelle il lui annonce sa découverte et son intention de tout dévoiler publiquement, et l'écrivain le prend alors de vitesse en avouant en février que Bachman et lui sont la même personne. Les ventes de la Peau sur les os explosent, passant en quelques semaines de 28 000 à 280 000 exemplaires.
King publie Brume, un nouveau recueil de nouvelles composé de vingt textes, le 21 juin 1985. Brume est souvent perçu comme contenant bon nombre des meilleures nouvelles de l'écrivain, la nouvelle homonyme et Le Chenal, qui a remporté le prix World Fantasy de la meilleure nouvelle en 1982, étant particulièrement mises en avant. Le livre reste neuf semaines consécutives à la première place de la liste des best-sellers du New York Times, fait sans précédent pour un recueil de nouvelles, et remporte le prix Locus du meilleur recueil de nouvelles. En octobre, et pour répondre à l'énorme demande du public qui n'arrive pas à se les procurer, les quatre premiers romans de Richard Bachman sont publiés en un seul volume sous le nom de The Bachman Books. C'est à cette époque que la popularité de King atteint des sommets et que l'écrivain devient un phénomène médiatique. Dans la semaine du 17 au 24 novembre 1985, il établit un nouveau record en plaçant cinq de ses livres sur la liste des best-sellers.
Ça, créature monstrueuse du roman homonyme 1986, est capable de prendre la forme de ce qui effraie le plus ses victimes mais adopte souvent celle d'un clown.
Ça, le roman suivant de King, est publié le 15 septembre 1986 et confirme la popularité de l'écrivain. Pour la première fois dans l'histoire de l'édition, le premier tirage d'un roman atteint le chiffre d'un million d'exemplaires. Condensé de tout ce que l'écrivain sait de l'horreur et de l'enfance, Ça retrace la lutte entre sept enfants, puis adultes, et une entité maléfique qui prend la forme des peurs les plus profondes de ses victimes. Roman complexe qui est le plus long publié par King jusqu'alors, il suit une structure de narration non linéaire en alternant entre deux périodes de temps principales ainsi qu'entre les différentes perspectives des personnages principaux, et est généralement considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre. Ça se classe en tête des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 19867 et remporte le prix British Fantasy.
En février 1987, une version légèrement remaniée des Yeux du dragon est publiée par Viking Press, l'éditeur habituel de King. Ce roman très éloigné du style et du genre habituels de l'écrivain devient néanmoins lui aussi un best-seller avec plus de 500 000 exemplaires vendus la première année. Trois nouveaux romans de King sont édités la même année. Les Trois Cartes, 2e volume de la Tour sombre dans lequel Roland de Gilead se rend à New York à trois époques différentes pour en ramener des compagnons de quête, sort en mai et toujours en édition limitée. Misery, huis clos dans lequel un écrivain est, après un grave accident, recueilli et séquestré par une admiratrice schizophrène qui l'oblige à écrire un roman pour elle, paraît le mois suivant. Commencé en 1984, ce roman exempt de toute trace de surnaturel était à l'origine prévu pour être publié sous le pseudonyme de Bachman avant que King ne soit obligé de changer ses plans à la suite de la révélation de son identité secrète. Misery remporte la première édition du prix Bram Stoker. Enfin, Les Tommyknockers est publié en novembre. King mêle horreur et science-fiction dans ce long roman où un vaisseau extraterrestre exerce son influence néfaste sur les habitants d'une petite ville lorsqu'il est déterré. Les Tommyknockers et Misery sont deux nouveaux best-sellers qui se classent respectivement aux 1re et 4e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1987.
Écrits en grande partie en 1985 et 1986, Misery et les Tommyknockers sont aussi une métaphore de l'addiction de King à cette époque. À sa dépendance à l'alcool, l'écrivain a en effet désormais ajouté une dépendance à la cocaïne et aux médicaments. Réalisant à quel point la condition de son mari se dégrade, Tabitha intervient pour lui faire prendre conscience de la situation. Réunissant ses proches, elle vide devant lui un sac contenant les restes de sa consommation récente de drogues et d'alcool et lui donne le choix : se faire soigner ou quitter la maison. Mis devant ses responsabilités, King part suivre une cure de désintoxication. Il a arrêté toute forme de drogue et est resté sobre depuis lorse 16. Cette épreuve interrompt néanmoins son activité créatrice et il a beaucoup de mal à retrouver son rythme, connaissant un blocage de l'écrivain de presque un an auquel il met fin en venant à bout de la nouvelle La Saison des pluies.
La fonction traditionnelle de psychopompe des moineaux joue un rôle déterminant dans La Part des ténèbres 1989.
La conséquence directe de cette pause créative forcée est qu'aucun nouveau livre de King ne sort en 1988, à l'exception de Nightmares in the Sky, un livre de photographies de gargouilles avec des textes accompagnateurs de King. Le premier véritable livre de King à paraître depuis les Tommyknockers est le roman La Part des ténèbres, publié le 20 octobre 1989, dans lequel le pseudonyme d'un écrivain prend vie et cherche à s'emparer de celle de son créateur. La Part des ténèbres est directement inspiré par l'expérience vécue par King avec Richard Bachman, son « double littéraire. Deux ans après son dernier succès, King quitte les années 1980 avec un nouveau best-seller, 2e au classement des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1989.

Années 1990

Après de longues négociations avec son ancien éditeur Doubleday, King est enfin libre de publier Le Fléau sous la forme qu'il souhaitait. Une nouvelle édition du roman, comprenant environ 150 000 mots supplémentaires, ce qui en fait le livre le plus long de King, et réactualisée sur le plan des références culturelles et politiques, est éditée le 23 avril 1990. Les ajouts faits par King introduisent plus de variations de rythme, enrichissent la psychologie des personnages, intègrent deux longs passages certainement supprimés en 1978 pour cause de censure, et solidifient la conclusion du roman. En septembre 1990, c'est un deuxième recueil de quatre récits de taille intermédiaire qui paraît. Four Past Midnight, Minuit et Minuit dans l'édition française, est néanmoins très différent de Différentes Saisons car les histoires qui le composent se placent résolument dans les genres fantastique et horrifique. Ce recueil remporte le prix Bram Stoker dans sa catégorie. Minuit 2 / Minuit 4 et la nouvelle édition du Fléau se classent respectivement aux 2e et 7e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1990.
Roland de Gilead, personnage principal du cycle de La Tour sombre dont Terres perdues, 1991 est le troisième volume, s'inspire directement du personnage joué par Clint Eastwood dans Le Bon, la Brute et le Truand.
Ayant retrouvé son rythme d'écriture, King publie deux nouveaux romans en 1991. Terres perdues, publié en août dans une édition limitée à 30 000 exemplaires, est le 3e volume du cycle de La Tour sombre. Le petit groupe de pistoleros formé par Roland de Gilead s'y retrouve désormais au complet et se lance sur ce qui constitue la première véritable étape de sa quête dans un monde post-apocalyptique. Dans Bazaar, édité en octobre, King fait ses adieux à la petite ville de Castle Rock, apparue pour la première fois dans Dead Zone et dans plusieurs de ses récits depuis lors, en l'entraînant dans une spirale de violence et de destruction provoquée par les manigances du mystérieux propriétaire d'un nouveau magasin. Avec ce roman se terminant de façon cataclysmique pour Castle Rock, King semble vouloir tourner une page de sa carrière.
Avec ses deux romans suivants parus en 1992, Jessie et Dolores Claiborne, les deux premiers volets d'une « trilogie féministe, King confirme ce sentiment en prenant ses distances avec le genre qui a fait sa gloire. Jessie, huis clos psychologique où l'héroïne est menottée à un lit pendant l'essentiel du récit, et Dolores Claiborne, écrit sous la forme d'un monologue ininterrompu où une femme avoue le meurtre de son mari abusif, sont deux portraits de femmes qui se libèrent chacune à leur manière de la domination masculine. De cette trilogie, poursuivie plus tard avec Rose Madder, Dolores Claiborne est généralement considéré comme le roman le plus abouti. Bien que ces deux romans soient, à l'exception d'une scène commune, dépourvus de tout élément surnaturel, les lecteurs de King lui demeurent indéfectiblement fidèles, Dolores Claiborne et Jessie parvenant tous deux à la première place de la liste des best-sellers du New York Times et se classant respectivement aux 1re et 3e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1992.
Après Rêves et Cauchemars, un recueil de 22 nouvelles et de deux textes sur le baseball, supprimés de la version en français, publié en septembre 1993, King continue à surprendre ses lecteurs avec son nouveau roman. Insomnie, édité en septembre 1994, est en effet un roman méditatif au rythme lent et dont les personnages principaux sont deux personnes âgées souffrant d'insomnies et de visions impliquant trois êtres rappelant les Parques. Le roman prend une autre tournure quand King vient y greffer un débat social, le droit à l'avortement, et le relie de façon prononcée au cycle de la Tour sombre. King publie ensuite le troisième volet de sa trilogie féministe, Rose Madder, en juin 1995. Ce roman aborde directement le thème de la violence conjugale avec son héroïne qui, après des années de sévices, cherche à refaire sa vie loin de son mari, un policier sadique qui entend bien la retrouver. L'élément fantastique est introduit au milieu du récit par le biais d'un tableau qui est un portail vers un univers parallèle. Bien que ces trois livres se classent dans les dix meilleures ventes annuelles de fiction aux États-Unis, ils ne connaissent pas le succès obtenu par la plupart de leurs prédécesseurs depuis le début des années 1980 et King semble sur le déclin, le magazine Entertainment Weekly soulignant sa baisse de popularité.
La Ligne verte 1996 est le surnom donné dans ce roman-feuilleton à la bande de linoléum conduisant des cellules des condamnés à mort à la chaise électrique.
King retrouve cependant les sommets dès 1996. Sa nouvelle L'Homme au costume noir, qui narre la rencontre d'un jeune garçon avec le Diable, remporte cette année le prestigieux O. Henry Award, récompensant la meilleure nouvelle parue dans la presse nord-américaine l'année précédente, après avoir également obtenu le prix World Fantasy de la meilleure nouvelle. L'écrivain se lance ensuite dans deux concepts originaux. Il remet tout d'abord à l'honneur le genre du roman-feuilleton, tombé en désuétude, en publiant en édition de poche les six épisodes de La Ligne verte au rythme d'un épisode par mois entre mars et août 1996. La Ligne verte, dont l'action se situe dans les années 1930, a pour cadre le quartier réservé aux condamnés à mort d'un pénitencier où est enfermé John Caffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes et doté d'un pouvoir curateur. King continue à mettre en avant des thèmes sociaux en y dénonçant le racisme et la peine de mort.
Ses deux romans suivants, Désolation et Les Régulateurs, ce dernier étant publié sous le nom de Richard Bachman, sortent ensuite simultanément le 24 septembre 1996. Les deux livres mettent en scène des personnages portant les mêmes noms et qui sont confrontés au même adversaire, une force maléfique nommée Tak, mais dans des situations et des décors radicalement différents. Dans le match opposant King à Bachman, c'est le premier qui sort vainqueur, Désolation devançant les Régulateurs au classement des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1996 avec une 3e place contre une 5e et étant mieux accueilli par la critique. King établit cette année-là un nouveau record en plaçant huit livres sur la liste des best-sellers du New York Times. La Ligne verte remporte par ailleurs le prix Bram Stoker alors que Désolation est le lauréat du prix Locus du meilleur roman d'horreur.
Magie et Cristal, le 4e volume de la Tour sombre, est publié le 4 novembre 1997 en édition limitée à 40 000 exemplaires et revient en grande partie sur un épisode crucial de la jeunesse de Roland de Gilead. À la même période, King change de maison d'édition pour la deuxième fois de sa carrière et signe un contrat avec Scribner après vingt ans de collaboration avec Viking Press. Mais l'avocat qui lui tient lieu d'agent littéraire depuis 1988 négocie ce nouveau contrat avec fracas, attirant l'attention du milieu de l'édition en demandant 17 000 000 $ d'à-valoir pour le prochain roman de King. Ce dernier, gêné par le battage médiatique, renonce à cette considérable avance sur droits d'auteur pour devenir à la place le partenaire de Scribner en négociant une avance de 2 000 000 $ par livre et un partage à 50% des profits. Le premier roman publié chez Scribner est Sac d'os, qui paraît le 22 septembre 1998. À travers son personnage principal, un écrivain, veuf depuis peu, qui doit simultanément faire face à des fantômes hantant sa résidence et à un multimillionnaire qui veut séparer une mère de son enfant, King y évoque certains aspects de son métier. Cette histoire d'amour hantée, comme l'appelle King, est généralement considérée comme faisant partie de ses meilleures œuvres. Sac d'os est aussi son premier livre à remporter trois prix majeurs, le prix Bram Stoker, le prix British Fantasy et le prix Locus, et se classe à la 3e place des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1998.
Chasse-cœurs en Atlantide, le deuxième récit de Cœurs perdus en Atlantide 1999, revient sur l'opposition pacifique des étudiants de l'université du Maine à la guerre du Viêt Nam, Stephen King s'inspirant directement pour cela de sa propre expérience d'étudiant.
En 1999, King publie deux nouveaux livres. Dans La Petite Fille qui aimait Tom Gordon, édité en avril, une petite fille se perd dans les bois du Maine et cherche à retrouver la civilisation en puisant du réconfort dans le joueur de baseball des Red Sox de Boston Tom Gordon qui devient son ami imaginaire. Cœurs perdus en Atlantide, publié en septembre, est un recueil de nouvelles assez particulier, les cinq récits le composant, dont deux constituent la plus grande partie du livre, étant reliés par le personnage de Carol Gerber, qui sert de fil rouge. Avec ce recueil, King revient sur les années 1960 et la guerre du Viêt Nam, un sujet qu'il voulait évoquer depuis longtemps, et intègre le seul élément fantastique à travers le pouvoir psychique du personnage de Ted Brautigan, qui fera sa réapparition dans le dernier volume de la Tour sombres. Cœurs perdus en Atlantide et La Petite Fille qui aimait Tom Gordon, deux livres au contenu très peu horrifique, se classent respectivement aux 6e et 8e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1999.
Entre la publication de ces deux livres, la vie de Stephen King a toutefois radicalement changé. Il est en effet victime d'un grave accident survenu à proximité de sa maison de Lovell le samedi 19 juin 1999. Alors qu'il marche sur le bord de la route, il est renversé par une camionnette dont le conducteur, Bryan Smith, est distrait par son chien se trouvant sur le siège arrière. Souffrant de nombreuses fractures, neuf à la jambe droite et une du col du fémur, d'un poumon perforé et de quatre côtes cassées, il reste hospitalisé trois semaines durant lesquelles il subit cinq interventions chirurgicales. Il sort de l'hôpital le 9 juillet et se remet à écrire le 24 du même mois, les premières séances étant très laborieuses en raison de la douleur constante qu'il éprouve à rester longtemps en position assise mais l'écriture ayant à moyen terme un effet thérapeutique. King rachète le véhicule à l'origine de cet accident pour le détruire à coups de masse et afin qu'il ne puisse pas être revendu sur des sites de ventes aux enchères à des fans un peu trop intéressés par sa proximité tragique avec leur auteur favori. À la suite de cet accident, King décide d'acheter une nouvelle maison à Sarasota, en Floride, afin de passer l'hiver sous un climat plus favorable à son état de santé.

Années 2000

King commence les années 2000 en étant l'un des premiers écrivains à explorer le marché du livre numérique. En mars, il publie sous ce format la nouvelle Un tour sur le Bolid', écrite pendant sa convalescence. L'expérience est une réussite totale avec 400 000 téléchargements le premier jour et une demande qui demeure élevée pendant plusieurs semaines, faisant de ce e-book le premier best-seller numérique. Encouragé par ce succès, King décide d'aller plus loin en proposant de télécharger le premier chapitre du roman The Plant directement sur son site web et de payer 1 $ de façon optionnelle, l'écrivain s'engageant à continuer tant qu'un nombre suffisant de lecteurs acceptent de payer. Les trois premiers chapitres de The Plant ont été écrits entre 1982 et 1985 et distribués par King à ses relations pour Noël avant que l'écrivain n'abandonne l'histoire après avoir réalisé qu'elle se rapprochait trop de La Petite Boutique des horreursz 24. Entre juillet et décembre 2000, King remanie puis écrit six chapitres du récit au rythme d'un par mois mais le nombre de lecteurs payants diminue progressivement et l'écrivain finit par abandonner le projet.
Stephen King collabore pour la 2e fois avec son ami Peter Straub à l'occasion du roman Territoires 2001.
Écriture : Mémoires d'un métier, livre qui tient à la fois de l'essai sur l'art d'écrire et de l'autobiographie et sur lequel King travaillait déjà avant son accident, est publié le 3 octobre 2000. Ce livre remporte le prix Bram Stoker et le prix Locus dans sa catégorie. En 2001, King publie deux romans qui sont les premiers à avoir été entièrement écrits après son accident. Dreamcatcher, qui paraît en mars, mêle horreur et science-fiction, les victimes d'un virus extraterrestre développant à l'intérieur de leur corps des créatures qui les tuent en arrivant à maturité. Territoires, édité en septembre, est la 2e collaboration de King avec Peter Straub et reprend le personnage principal du Talisman vingt ans après les événements de ce roman. King y établit plusieurs connexions avec La Tour sombre. Dreamcatcher et Territoires se classent respectivement aux 4e et 6e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 2001.
En 2002, King annonce qu'il va prendre sa retraite d'écrivain après avoir terminé le cycle de la Tour sombre en raison du sentiment qu'il éprouve de se répéter et des douleurs engendrées par les séquelles de ses blessures. Il renonce finalement à cette idée, mais ralentit néanmoins son rythme d'écriture. Deux nouveaux livres de King sortent cette année-là. Tout est fatal, paru en mars, est un recueil de 14 nouvelles dont la grande majorité ont été écrites dans la deuxième moitié des années 1990. Roadmaster, publié en septembre, est l'histoire d'un étrange véhicule entreposé dans un hangar par les policiers d'une petite ville. Ce roman dont le premier jet a été écrit par King avant son accident est moins bien accueilli que la plupart de ses livres. Même s'il occupe pendant une semaine la 1re place de la liste des best-sellers du New York Times, il échoue à intégrer les dix meilleures ventes annuelles de fiction aux États-Unis, première fois que cela arrive à un roman de King, à l'exception de ceux parus en édition limitée ou sous le pseudonyme de Richard Bachman, depuis la première édition du Fléau en 1978.
Depuis juillet 2003, King partage environ toutes les trois semaines ses opinions sur la culture populaire dans une colonne de l'Entertainment Weekly appelée The Pop of King la pop de King. En novembre, il reçoit la prestigieuse médaille de la National Book Foundation pour sa remarquable contribution à la littérature américaine, ce qui provoque quelques remous dans le milieu académique. Environ à la même période, King souffre d'une pneumonie, causée indirectement par son accident qui a fragilisé son poumon, et met plusieurs mois à s'en remettre.
King s'est entretemps attaché à terminer le cycle de la Tour sombre, commençant par remanier le premier volume, Le Pistolero, pour le rendre plus cohérent avec les tomes ultérieurs. Les Loups de la Calla, édité en novembre 2003, est directement inspiré par le western de John Sturges Les Sept Mercenaires. Les deux tomes concluant la saga, Le Chant de Susannah et La Tour sombre, sont publiés en juin et septembre 2004 et voient la quête de Roland de Gilead et de ses compagnons parvenir à son terme. King s'y adonne à la métafiction en se mettant en scène comme personnage, relatant notamment son accident sous la forme de fiction, mais de façon assez fidèle, dans le dernier volume. Le 7e volume du cycle, au titre homonyme, remporte le prix British Fantasy.
King change ensuite complètement de genre avec la publication de Colorado Kid, un roman policier dans lequel deux vieux journalistes content à leur jeune stagiaire l'affaire la plus mystérieuse de leur longue carrière. Ce court roman paraît directement en édition de poche le 4 octobre 2005. L'année suivante, il revient à son genre de prédilection avec Cellulaire, publié en janvier 2006, et dans lequel un signal transmis via les téléphones portables contamine les gens et les transforme en fous furieux assoiffés de sang. Ce roman est à la fois un hommage aux films de zombies et une attaque directe contre l'utilisation massive des téléphones portables. Histoire de Lisey, paru en octobre 2006, présente un contenu nettement moins horrifique et est considéré par son auteur comme le meilleur livre qu'il ait écrit. Inspiré par la pneumonie qui l'a atteint en 2003, ce roman met en scène la veuve d'un écrivain qui suit un jeu de pistes post-mortem laissé par son défunt mari, qui était à la fois affligé d'une malédiction familiale et doté d'un don bien particulier, tout en étant harcelée par un déséquilibré. Histoire de Lisey et Cellulaire se classent respectivement aux 6e et 8e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 2006, et Histoire de Lisey remporte par ailleurs le prix Bram Stoker.
Duma Key 2008 a pour cadre principal une île fictive de la côte de Floride.
Le 26 avril 2007, King reçoit le titre de Grand maître de la Mystery Writers of America à l'occasion de la 61e cérémonie des prix Edgar-Allan-Poe. En juin, il publie sous son pseudonyme de Richard Bachman le roman Blaze. Écrit au début des années 1970, c'est un roman à suspense psychologique, hommage littéraire à Des souris et des hommes, où un kidnappeur légèrement attardé se prend d'affection pour l'enfant qu'il a enlevé. King le remanie profondément avant de le soumettre à la publication. Le roman suivant de King, Duma Key, paraît en janvier 2008. Premier roman de King qui a pour cadre principal la Floride, son histoire est celle d'un homme qui s'installe sur un key après un grave accident et qui peint des tableaux, en rapport avec le passé trouble de l'île, qui peuvent altérer la réalité. Quelques mois plus tard, en novembre, King publie Juste avant le crépuscule, un recueil de treize nouvelles écrites, à une exception près, au cours de la décennie écoulée. Duma Key et Juste avant le crépuscule remportent tous deux le prix Bram Stoker dans leurs catégories respectives.
En février 2009, King renoue avec le marché du livre numérique en publiant une nouvelle, Ur, à l'occasion du lancement de la deuxième génération de l'Amazon Kindle et disponible uniquement sur le site Amazon.com. Cette nouvelle présente un Kindle ayant une fonction de recherche dans des univers parallèles. King coécrit également avec son fils Joe Hill une autre nouvelle, Plein Gaz, à l'occasion d'une anthologie rendant hommage à Richard Matheson30. Le 10 novembre 2009 paraît le roman Dôme, un projet que King avait par deux fois déjà abandonné dans le passéo 6 et qui est son troisième livre le plus volumineux après le Fléau et Ça. Dans ce roman allégorique sur des questions écologiques et politiques, une petite ville est brusquement coupée du reste du monde par un dôme transparent et infranchissable.

Années 2010

22/11/63 doit son nom à la date de l'assassinat, le 22 novembre 1963, de John Fitzgerald Kennedy à Dallas.
En 2010, King coscénarise avec Scott Snyder les cinq premiers numéros de la série de comics American Vampire. En novembre de la même année, il publie Nuit noire, étoiles mortes, son troisième recueil de quatre récits de taille intermédiaire, dont un seul relève du genre fantastique. Ce livre remporte le prix Bram Stoker ainsi que le prix British Fantasy du meilleur recueil. 22/11/63, le roman suivant de King, paraît le 8 novembre 2011, après avoir demandé un travail de recherches en amont bien plus important que l'écrivain n'en a l'habitude. Dans ce thriller uchronique que King avait l'intention d'écrire depuis le début de sa carrière, un enseignant remonte le temps par l'intermédiaire d'un portail qui conduit en 1958 dans le but d'empêcher l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Ce roman est le plus grand succès commercial de King depuis Sac d'os, avec quatre semaines passées à la 1re place de la liste des best-sellers du New York Times et une 2e place au classement des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 2011 avec plus de 919 000 exemplaires vendus.
King retrouve ensuite l'univers de La Tour sombre avec La Clé des vents, le 8e volume du cycle, dont les événements se situent entre Magie et Cristal et Les Loups de la Calla, et qui est publié en février 2012. Il utilise pour ce livre la technique du récit dans le récit, le récit encadrant cédant rapidement la place à une histoire de jeunesse de Roland de Gilead au cours de laquelle il conte une autre histoire, l'essentiel du roman, à un jeune garçon. Il collabore ensuite à nouveau avec son fils Joe Hill pour l'écriture de la nouvelle In the Tall Grass, publiée en deux parties dans un magazine pendant l'été 2012.
En 2013, King publie deux nouveaux romans. Il renoue tout d'abord avec le roman policier avec Joyland, paru le 4 juin directement en édition de poche, qui met en scène un jeune employé d'un parc d'attractions se lançant sur la piste d'un tueur en série ayant sévi dans ce parc. Docteur Sleep, roman qui reprend le personnage de Danny Torrance, le jeune héros de Shining, l'enfant lumière désormais adulte, en le mettant aux prises avec un groupe d'immortels se nourrissant d'enfants possédant le même don que lui, est édité le 24 septembre. Pour assurer la promotion de ce roman très attendu, King se rend pour la première fois en France et en Allemagne et y donne plusieurs interviews et conférences38. Docteur Sleep remporte le prix Bram Stoker et se classe à la 2e place des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 2013 avec plus de 942 000 exemplaires vendus.
Son livre suivant, publié le 3 juin 2014, est un autre roman policier, dont le titre est Mr. Mercedes, dans lequel un criminel qui a tué plusieurs personnes en les écrasant avec sa voiture nargue le policier à la retraite qui était chargé de l'affaire et prépare un nouvel attentat encore plus meurtrier. Ce roman sera le premier d'une trilogie centrée sur le personnage de Bill Hodges, policier à la retraite. Le second volume dont le titre annoncé est Finders Keepers, devrait paraître lors du premier semestre 2015. Entre ces deux romans sortira Revival, roman programmé pour le 11 novembre 2014, dans lequel un pasteur qui a maudit Dieu conclut un pacte avec un guitariste, et qui aborde les thèmes du fanatisme religieux, de l'addiction et de la musique.

Vie privée

Stephen King vit avec sa femme Tabitha qu'il a épousée le 2 janvier 1971 et avec laquelle il a eu trois enfants prénommés Naomi née le 1er juin 1971, Joe né le 4 juin 1972 et Owen né le 21 février 1977, les deux derniers étant également écrivains. Il a été élevé dans la religion méthodiste et affirme qu'il croit en Dieu mais n'a pas besoin de religion organisée. Il possède et occupe trois maisons différentes suivant les époques de l'année : une à Bangor, Maine, une à Lovell, Maine, et une à Sarasota, Floride, où il passe l'hiver. Il est propriétaire de deux stations de radio à Bangor : WZON, station d'informations sportives retransmettant les rencontres locales, et WKIT, station de rock classique. Atteint d'une prédisposition génétique à la dégénérescence rétinienne, il sait devoir affronter la possibilité de devenir aveugle.

Centres d'intérêt Baseball

Stephen King s'intéresse au baseball depuis son enfance et est devenu un fan inconditionnel de l'équipe des Red Sox de Boston en 1967. Il assiste fréquemment à leurs matchs, tant à domicile qu'à l'extérieur.
En 1989, King est entraîneur assistant de l'équipe de baseball de son fils Owen, la Bangor West Team, qui évolue dans la Little League du Maine et qui remporte cette année-là le championnat de l'État. Il raconte son expérience dans Head Down, un essai paru dans le New Yorker et dans la version américaine de Rêves et Cauchemars. Dans ce même recueil se trouve un deuxième texte en rapport avec le baseball, Brooklyn in August, un poème qui ne fut également pas traduit dans la version française du recueil. En 1992, Stephen King offre 1 200 000 $ à la ville de Bangor afin de permettre la construction d'un nouveau terrain de baseball pour les équipes de jeunes. Ce terrain est baptisé officiellement Shawn Trevor Mansfield Stadium, en hommage au fils d'un entraîneur local mort d'une méningite, mais est plus connu sous le surnom de Field of Screams le terrain des hurlements.
En 2004, King coécrit avec Stewart O'Nan Faithful: Two Diehard Boston Red Sox Fans Chronicle the Historic 2004 Season, retraçant la saison 2004 des Red Sox jusqu'à leur victoire en Série mondiale de baseball, la première pour l'équipe depuis 1918. En 2005, il apparaît dans le film Terrain d'entente Fever Pitch où il lance la première balle de la journée d'ouverture de la saison. En avril 2010, il publie un court roman, Blockade Billy, dont le personnage principal est un joueur de baseball détenteur d'un terrible secret.

Moto

L'écrivain est également un passionné de la marque de motos Harley-Davidson. À l'automne 1994, il traverse les États-Unis avec sa Harley à l'occasion de la tournée promotionnelle du roman Insomnie, s'arrêtant dans dix villes, du Vermont à la Californie, pour des séances de dédicaces dans des librairies indépendantesb 24. En novembre 1997, il passe ses vacances en traversant l'Australie en Harley de Sydney jusqu'à Perthz 29.

Musique

Stephen King a collaboré avec John Mellencamp pour créer la comédie musicale Ghost Brothers of Darkland County 2012.
Musicien amateur, King joue de la guitare dans un petit groupe, The Mune Spinners, alors qu'il est étudiant à l'université du Mainer 20. Plus de vingt ans plus tard, devenu célèbre, il assure la guitare rythmique au sein du groupe Rock Bottom Remainders, créé en 1992 et presque uniquement composé d'écrivains, dont font également partie Matt Groening, Barbara Kingsolver, Al Kooper, Greil Marcus et Amy Tan. Le concert que le groupe donne en 1992, dans lequel il interprète des reprises de standards du rock 'n' roll des années 1950, a tellement de succès que King propose de faire une tournée de huit concerts en 1993, tournée relatée dans le livre Mid-Life Confidential: The Rock Bottom Remainders Tour America with Three Chords and an Attitude 1994, écrit en commun par les membres de la formation. Le groupe se réunit par la suite à quelques occasions et donne son dernier concert en 2012.
King a également collaboré à plusieurs reprises avec des musiciens. En 1988, il enregistre une introduction pour une chanson de l'album-concept Imaginos du groupe Blue Öyster Cult. Il écrit dans les années 1990 la première version du scénario, profondément remaniée par la suite, du court-métrage Ghosts 1997 de Michael Jackson. En 2010, il réécrit les dialogues, dont il est le narrateur, de l'album-concept Black Ribbons de Shooter Jennings. En 2012, il concrétise un projet plusieurs fois repoussé avec Ghost Brothers of Darkland County, une comédie musicale dont il a écrit le livret avec une musique de John Mellencamp et une production de T-Bone Burnett. La comédie musicale est présentée pour la première fois sur scène à Atlanta en avril 2012, et le CD de Ghost Brothers of Darkland County est sorti le 19 mars 2013.

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Posté le : 20/09/2014 19:38
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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