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Denis Diderot 2
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Å’uvres de Denis Diderot.

Diderot a touché à tous les genres littéraires, en s'y montrant souvent novateur.

Roman, conte et théâtre

En tant qu'écrivain de fiction, Diderot s'est illustré dans le roman et au théâtre. Dans ces deux genres, malgré une production limitée il est parvenu à marquer l'histoire de la littérature par son style qui modernise le roman et le développement d'un nouveau genre théâtral, le drame bourgeois. Le Fils naturel ou Les épreuves de la vertu, sont écrits et représentés pour la première fois en 1757.

Encyclopédiste

À partir de 1747, à 34 ans, Diderot dirige et rédige, avec D'Alembert, l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Il s'investira dans la rédaction, la collecte, la recherche et la réalisation des planches de 1750-1765. Il a personnellement rédigé le Prospectus paru en 1750 et plus d'un millier d'articles.

Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.

Critique d'art
Diderot a mené une importante activité de critique publiée surtout dans la Correspondance littéraire, philosophique et critique. Il a rédigé de nombreux comptes rendus de lectures pour la Correspondance littéraire, philosophique et critique. Mais il a également rédigé plusieurs ouvrages ou postface à portée critique qui traitent de ses conceptions du théâtre ou d'auteurs en particulier.

Salons Diderot. Correspondance

On conserve de Diderot deux importants corpus de correspondance, outre sa correspondance générale. Le premier se constitue des 187 lettres conservées adressées à son amante, Sophie Volland. Dans l'une d'elles, datée du 1er octobre 1768, Diderot aurait enrichi la langue française du mot calembour. Le second est un échange avec Falconet sur l'immortalité de l'artiste, l'art et la postérité.

Traducteur

Diderot a entamé sa carrière littéraire par des traductions, qui étaient, initialement le moyen de subvenir aux besoins de sa famille.

Contributions

Travailleur infatigable, sans doute éternel insatisfait, relecteur attentif, toujours prêt à rendre service, par amour, amitié ou obligeance, ou encourager le débutant, Diderot a consacré une grande énergie aux œuvres d'autrui. Une part de son œuvre est ainsi éparpillée, voire difficilement discernable dans les publications de son entourage littéraire : Madeleine de Puisieux, D'Holbach, Raynal, Galiani, madame d'Epinay, Tronchin, ... Diderot ne manque toutefois pas de nier sa contribution, ou d'en réduire l'importance, de bonne ou de mauvaise foi.

Style
Dialogue


Loin de la recherche d'un système philosophique cohérent, Diderot rassemble les idées et les oppose. C'est donc, avant ses idées personnelles, surtout une incitation à la réflexion qui se dégage de son œuvre. Cette démarche, volontaire, se retrouve dans la forme de dialogue qu'il donne à ses œuvres principales (Le Neveu de Rameau, Le rêve de D'Alembert, Supplément au Voyage de Bougainville... avec cette particularité qu'aucun des personnages ne représente à lui seul la pensée de l'auteur. Cette pluralité se retrouve d'ailleurs dans ses titres (les pensées, les principes, .... Quand il ne conçoit pas de dialogue, il répond — fut-ce fictivement —, ajoute (Supplément au voyage de Bougainville, renie Réfutation d'Helvetius. Diderot retravaille aussi fréquemment ses textes et, même, dans la seconde moitié de sa vie, rédige quelques Additions aux Pensées philosophiques, à la Lettre sur les aveugles, ...pour rendre compte de l'évolution de ses propres réflexions.

Commentaire

Diderot développe souvent ses œuvres à partir du canevas de l'œuvre d'un tiers, pour le commenter. C'est le cas du Paradoxe sur le comédien où Diderot développe ses idées sur le théâtre à partir de Garrick ou Les acteurs anglais de Sticotti ; c'est le cas des Salons qui suivent le catalogue de l'exposition. Dans le même esprit, Diderot s'appuie souvent sur l'œuvre d'un tiers pour développer ses idées, pour contredire, Supplément au Voyage de Bougainville, pour s'inscrire dans un contexte ou une polémique, Suite de l'Apologie de M. l'abbé de Prades.

Digression

La digression est le principe même de Jacques le Fataliste que l'on pourrait centrer sur ses amours que Jacques ne raconte jamais et autour desquelles gravitent une série de récits qui constituent l'œuvre.
La digression c'est aussi des détails sans rapport avec le contenu du texte et qui servent à l'introduire, à alléger le propos, ... Ainsi, la première réplique du Paradoxe sur le comédien est : N'en parlons plus .

Mise en abyme

La mise en abyme est utilisée par Diderot, pour pouvoir mener de front une théorie et son application. L'exemple flagrant est Le Fils naturel où sont mêlés la pièce et son commentaire. La pièce de théâtre est en fait l'incise dans un exposé d'une théorie du théâtre. Diderot d'ailleurs se met en scène occupé à assister à une représentation théâtrale privée à laquelle participe la personne avec laquelle il discute.

Idées

Chez Diderot, les idées s'effacent un peu devant la méthode. Il est moins question d'imposer ses vues personnelles que d'inciter à la réflexion personnelle sur base de différents arguments, donnés, par exemple, par les intervenants des dialogues. Les idées personnelles de Diderot ont de plus évolué avec l'âge.
Plutôt que philosophe, Diderot est avant tout un penseur. Il ne poursuit en effet ni la création d'un système philosophique complet, ni une quelconque cohérence : il remet en question, éclaire un débat, soulève les paradoxes, laisse évoluer ses idées, constate sa propre évolution mais tranche peu.
Pour autant, des thèmes apparaissent récurrents dans la pensée de Diderot et des orientations générales peuvent être dégagées de ses écrits.

Religion

La position de Diderot à l'égard de la religion évolue dans le temps, en particulier dans sa jeunesse. Ses parents le vouaient à une carrière ecclésiastique et il reçut la tonsure de l'évêque de Langres. Arrivé à Paris, son parcours académique se fait dans des institutions d'obédience catholique, comme la Sorbonne. C'est au gré de ses lectures que sa foi va s'étioler et qu'il semble évoluer vers le théisme, le déisme et enfin souscrire aux idées matérialistes. C'est cette évolution que l'on constate des Pensées philosophiques à la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. Plus tard, ces positions sont confirmées dans le Supplément au voyage de Bougainville qui évoque la religion naturelle et un dialogue très représentatif, l'Entretien d'un philosophe avec la maréchale de ***. À l'instar des Lumières, Diderot rejette plus les excès de la religion que la religion elle-même. Toute sa vie, il fut en conflit avec son frère sur ces questions.

Morale

La morale est une préoccupation récurrente de Diderot. Le thème apparaît dans ses critiques artistiques, dans son théâtre et dans quelques textes contes et dialogues, rédigés en 1771-1772, autour du thème de la morale, inspirés par un retour dans sa région natale, imprégnée de la droiture morale de son père décédé.

[size=SIZE]Art[/size]

Les contacts de Diderot avec les peintres et leurs œuvres lors des salons parisiens l'amènent à développer une pensée concernant l'art pictural qu'il expose dans ses Essais sur la peinture et dans ses Pensées détachées sur la peinture.

Éducation

Synthèse

Å’uvres principales

Plan d'une université réd. 1775. Il s'agit d'un plan idéal des études commandé par Catherine II. Transmis par l'intermédiaire de Grimm, elle semble ne jamais l'avoir lu, au grand regret de Diderot.
Lettre sur l'éducation des enfants à la princesse Nassau-Saarbruck, 1758.
Lettre à la comtesse de Forbach sur l'éducation des enfants réd. vers 1772
Réfutation d'Helvétius réd. 1773-1778, Corr. 1783-1786
Il aurait également contribué à la rédaction de De l'éducation publique, Dominique-François Rivard.
Politique
Diderot ne s'est pas engagé directement dans les débats politiques de son temps. On ne trouve pas non plus chez lui de traité de politique proprement dit. Les réflexions et les engagements politiques de Diderot se lisent surtout entre les lignes dans son œuvre et s'expriment de manière plus concrète à partir des années 1770, peut-être au contact de Guillaume-Thomas Raynal ou Ferdinando Galiani. Avant cela, Diderot, qui a tâté de la prison, qui s'était engagé à modérer ses écrits et qui avait rusé pendant 20 ans pour contourner la censure s'en était tenu à une certaine prudence.
L'édition Hermann dite DPV de ses œuvres complètes proposent un volume qui porte le titre général de Politique n°XXIV ; il contient le Voyage de Hollande, les Observations sur Hemsterhuis, et la Réfutation d’Helvétius. D'autres œuvres, plus clairement politiques, auraient pu être retenues, tels l′Essai sur les règnes de Claude et de Néron ou ses contributions au Dialogues sur le commerce des blés et à l′Histoire des deux Indes.
À côté de ces textes strictement personnels, il faut isoler quelques écrits qui portent sur des questions politiques concrètes ou des projets et qui sont des œuvres de commande.
Première lettre d'un citoyen zélé 1748 — pour M.D.M. parfois identifié avec Sauveur-François Morand.
Lettre sur le commerce des livres 1763 — au nom des libraires parisiens à destination de Sartine.
Observations sur le Nakaz 1774 — pour Catherine II de Russie.
Plan d’une université 1775 — pour Catherine II de Russie.
Trois préoccupations importantes de Diderot sont le rejet du despotisme, le rôle de l'enseignement non religieux dans le bonheur et le développement de la société et le développement du droit d'auteur41 — sans préjudice à la circulation du savoir.

Sciences

Diderot est également auteur ou coauteur de quelques ouvrages scientifiques. En tant que matérialiste, la compréhension des phénomènes naturels est une préoccupation importante que l'on retrouve à travers toute son œuvre.

Bibliographie

J. Mayer, Diderot : homme de sciences, Rennes, 1959.
Anne Masseran, La courtisane contre l'expérimentatrice : les images de la science dans les œuvres de Diderot.
Postérité et réception critique
La réception de l'œuvre Diderot a une histoire particulière car l'image du philosophe a évolué avec le temps, au gré de la révélation progressive de son œuvre. Cette révélation progressive apparait clairement dans le tableau de synthèse de l'article Œuvres de Denis Diderot.
Diderot, de son vivant, s'est montré prudent face à la censure. Après son incarcération de 1749, il ne voulait plus prendre de risque ni en faire courir à sa famille. Il va donc lui-même reporter la publication de certains textes, parfois de plusieurs années après les avoir écrits. Par ailleurs, certains textes ne sont parus que dans la Correspondance littéraire de Grimm. La publication manuscrite de ce périodique ne permettait pas d'assurer une connaissance publique de l'œuvre de Diderot.
En 1765, Catherine II de Russie, bibliophile, achète à Diderot sa bibliothèque personnelle en viager contre 15 000 livres et une pension annuelle de trois cents pistoles42. Diderot en garda l'usage et perçoit une rente en tant que bibliothécaire, mais l'accord impliquait que le fond et tous ses manuscrits seraient transférés à Saint-Pétersbourg à sa mort. Ce qui fut fait en juin 1786. Cet éloignement n'a pas favorisé la publication des textes soigneusement cachés par Diderot. De plus, sur place, les documents n'ont pas eu les égards de ceux de Voltaire transférés dans des circonstances similaires, n'ont pas été catalogués et se sont éparpillés. Certains n'ont réapparu qu'au XXe siècle...
De son côté, sa propre fille, catholique et conservatrice, a sans doute, malgré l'admiration qu'elle vouait à son père, cherché à orienter la publication de ses œuvres, corrigeant si nécessaire les textes qui ne respectaient pas assez ses valeurs, la bienséance ou les intérêts commerciaux de son mari. Un exemple concret43 est le grattage systématique des noms de personnes dans les manuscrits de Ceci n'est pas un conte. Dans d'autres textes, certains noms seront remplacés ou ramenés à leur initiale. Même le fidèle secrétaire, Naigeon n'obtiendra pas sa collaboration pour l'édition des Œuvres complètes qu'il préparait avec Diderot à partir de 1782 et qui ne paraitra qu'en 1800.
Les vicissitudes de l'histoire ont également porté atteinte à l'image de Diderot. En 1796 parait l'Abdication d'un roi de la fève ou Les éleuthéromanes. Le public tient des passages de ce texte pour responsables de certains excès de la Révolution française et les reproche à Diderot. Ces dispositions n'inciteront ni à l'étude, ni à la publication ni à la découverte de textes durant tout le XIXe siècle.
Dans la première partie du XIXe siècle, les œuvres de Diderot sont toujours contestées et interdites à de nombreuses reprises. On notera que le 31 mai 1826, à Paris, le Tribunal Correctionnel de la Seine, ordonne la destruction du roman de Denis Diderot "Jacques le Fataliste et son maître" et condamne l'éditeur à un mois de prison. D'autres œuvres de Diderot connaîtront la censure étatique pour outrage à la morale publique dont "La Religieuse" en 1824 et 1826, où encore les "Bijoux Indiscrets" en 1835.
Il faut en fait attendre le bicentenaire de sa naissance pour rencontrer un regain d'intérêt et avoir une vision considérée comme complète de ses écrits.
L'image de Diderot a donc évolué avec le temps en fonction de l'idée que l'on pouvait se faire de l'intégralité de son œuvre. Ses contemporains le connaissaient essentiellement comme l'éditeur de l'Encyclopédie, le promoteur d'un nouveau genre théâtral le drame bourgeois, l'auteur d'un roman libertin Les Bijoux indiscrets et de quelques textes philosophiques critiqués. Après sa mort, il est assez symptomatique de voir les éditions d'Œuvres complètes s'enrichir avec le temps.
À l'occasion du tricentenaire de la naissance de Diderot, sa ville natale, Langres, inaugure la Maison des Lumières Denis Diderot, seul et unique musée consacré à l'encyclopédiste, bien que ce dernier n'y soit revenu que quatre fois après s'être installé à Paris, en raison notamment des relations conflictuelles avec son frère Didier-Pierre, chanoine de la cathédrale de la ville.

Entourage

Connaissance de Denis Diderot et L'Académie de Berlin.
L'analyse de l'entourage de Diderot souligne, autant que la diversité de son œuvre, son côté éclectique. Les personnages repris ici n'entretenaient bien sûr pas tous les mêmes rapports avec Diderot : si tous ont eu un impact sur sa vie ou son œuvre, ces contacts ont pu n'être alimentés que sporadiquement ou ponctuellement.

Écrivains et philosophes


Paul Henri Thiry d'Holbach
Diderot passe son premier séjour à Granval Sucy-en-Brie, sur son invitation en 1759.

Melchior Grimm, rencontré en 1749.
Voltaire
Lettres connues à Voltaire : 11 juin 1749 Lettre sur les aveugles, 19 février 1758, 28 novembre 1760, 29 septembre 1762, 1766. Diderot lui a manifestement adressé un exemplaire de la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. Voltaire lui répond et marque son intérêt pour l'ouvrage. Voltaire collabore à l'Encyclopédie avec quelques articles. Respect mutuel mais l'éventuelle unique rencontre, en 1778, n'est pas confirmée. Dans une lettre à Palissot du 4 juin 1760, Voltaire dit : sans avoir jamais vu M. Diderot ... j'ai toujours respecté ses profondes connaissances.

Michel-Jean Sedaine

La rencontre date de 1765 : l'attention de Diderot est attirée par le Philosophe sans le savoir, présenté au public le 2 décembre 1765, qu'il apprécie tout particulièrement.

François Tronchin

Diderot remanie son Catilina au point d'en modifier la focalisation et de devoir changer le titre en Terentia en 1775.

Peintres

Étienne Maurice Falconet, Anna Dorothea Therbusch, Charles Van Loo, Jean-Honoré Fragonard, Claude Joseph Vernet qui lui offre son tableau Fin de tempête en 1768 Allan Ramsay rencontré en septembre 1765.

Famille

Son père, Didier Diderot 1685-1759

Didier Diderot.

Malgré les tensions avec son fils, Didier lui transmettra ses préoccupations morales et un intérêt pour la technique, qui aidera Diderot dans sa rédaction de l’Encyclopédie.

Sa fille, Marie-Angélique

Elle est aimée de son père et lui témoigne une grande admiration. Elle donne en 1797 une notice historique sur Sedaine, à la Correspondance littéraire48. Il existerait (ou aurait existé un portrait d'elle par Jacques Augustin Catherine Pajou et Louis Léopold Boilly. Claveciniste talentueuse, son père lui rapportera des partitions inédites de Carl Philipp Emanuel Bach, rencontré à Hambourg en revenant de Saint-Pétersbourg. Pieuse et soucieuses des intérêts financiers de son mari (Abel Caroillon de Vandeul, elle finira par nuire volontairement à la réception de l'œuvre de son père. Il existe une copie manuscrite inédite de 160 de ses lettres adressées à son ami Drevon, juge du tribunal à Langres entre 1805 et 1822.

Liaisons extra-conjugales

Alice M. Laborde, Diderot et madame de Puisieux, Anma Libri
Alice M. Laborde, Diderot et l'amour, Anma Libri
Michel Corday, La vie amoureuse de Diderot, Paris, Ernest Flammarion, coll. Leurs amours

Monde politique

Le monde politique n'est pas représenté dans les proches de Diderot. Toutefois, Diderot a pu profiter à différentes périodes de soutiens plus ou moins affichés. Lors de sa détention à Vincennes, on notera par exemple de l'intervention de Madame de Pompadour et l'édition de l'Encyclopédie bénéficiera du soutien de Malesherbes.
Galitzine dont le mariage est à l'origine de Mystification ou l'histoire des portraits.
Catherine II de Russie
Antoine de Sartine
François-Michel Durand de Distroff
Alekseï Vassilievitch Narychkine, 1742-1800, chambellan depuis 1773, diplomate, homme de lettres, ami de Diderot. Il offre son hospitalité à Diderot lors de son séjour à Saint-Pétersbourg.

Ennemis

N'ayant pas vraiment eu d'ennemis personnels, les opposants de Diderot sont essentiellement ceux de l'Encyclopédie et du parti philosophique en général : Charles Palissot de Montenoy, Élie Fréron, Abraham Chaumeix, ...


Francs-maçons

Bien qu'il ne semble pas avoir été initié, Diderot est entouré de francs-maçons: Louis de Jaucourt, André Le Breton, Montesquieu, Jean-Baptiste Greuze, Claude-Adrien Helvétius, Friedrich Heinrich Jacobi, Voltaire, Otto Hermann von Vietinghoff, Carlo Goldoni...
On notera également l'intérêt particulier qui lui est porté par des françs-maçons qui ne le connaitront pas de son vivant : Goethe, Guizot, Frédéric Bartholdi..
Autres
Diderot fut par ailleurs lié à Jacques-Henri Meister, Galiani, Damilaville, d'Holbach, Guillaume Le Monnier, l'abbé Raynal, André Le Breton, madame Geoffrin qui lui offre fin 1768 la trop luxueuse robe de chambre qui lui fera regretter l'ancienne, l'orfèvre Étienne-Benjamin Belle, chez qui il fera quelques séjours à Sèvres, David Garrick, Roland Girbal son copiste.

Rencontres en 1765

La princesse de Nassau-Sarrebruck, Julie de Lespinasse amie de D'Alembert, qui s'offusquera d'être un personnage du Rêve de d'Alembert, Suzanne Curchod, Jacques-André Naigeon, Jean Jodin.

Rencontres en 1769

Dom Léger Marie Deschamps, moine bénédictin, auteur d’un Vrai système que Diderot critique sévèrement dans la Correspondance littéraire pour ne pas avoir assez lu entre les lignes, comme lui expliquera l’auteur.

Lieux de Diderot


Diderot était un sédentaire. Il n'aimait guère les voyages.

Séjours en France

Château du Grandval à Sucy-en-Brie chez son ami le baron d'Holbach, en octobre 1759, puis en octobre 1760, en novembre 1775 et en août 1780.
En 1755, il séjourne également au château d'Isle-sur-Marne.
On le voit aussi au château de la Chevrette à Deuil-la-Barre, propriété de Louise d'Épinay, maîtresse de Grimm et amie de Rousseau.

Encyclopédie de Diderot de 1751 à 1772

Si, comme on l'a professé durant des siècles, la pensée est le miroir de l'être, et si le monde est sphérique, fini, alors, comment ne pas imaginer que le savoir total puisse être, lui aussi, fini et circulaire ? Tel est bien le premier modèle du savoir encyclopédique, que se propose encore un Bruno Latini et, même, un Pic de la Mirandole. Mais voici : les progrès de la science ouvrent un univers sans bornes et font douter que nos catégories grammaticales reflètent les catégories de l'être (si cela a un sens. La sphère du savoir éclate à l'infini ; l'encyclopédie n'est plus que le miroir de nos conquêtes sur un monde en soi inconnu ; elle devient le catalogue de nos acquisitions, que la seule commodité recommande de classer par ordre alphabétique. Et tel est bien le nouvel esprit encyclopédique dont le monument érigé par d' Alembert et Diderot inaugure les grandes réalisations.

L'entreprise

En 1745, à la suggestion d'un Anglais John Mills et d'un Allemand Sellius avec lesquels il se fâche, le libraire Le Breton annonce le projet de publier en français la Cyclopaedia de Chambers ; le 27 juin 1746, par-devant d'Alembert et Diderot, témoins, l'entreprise est confiée à l'abbé Gua de Malves, qui abandonne au bout de treize mois ; la main passe aux témoins, nommés codirecteurs, le 16 octobre 1747. Le projet s'élargit. Un Prospectus, de Diderot, le fait connaître en 1750. On prévoit huit volumes de textes et deux de planches. Déjà cinquante-cinq collaborateurs – parmi lesquels Buffon, Rousseau, le président de Brosses, Dumarsais, Daubenton, d' Holbach, Jaucourt, qui deviendra la cheville ouvrière– ont promis leur concours : au total, ils seront plus de cent soixante.
Cependant, l'incarcération de Diderot à Vincennes pour sa Lettre sur les aveugles 1749, bientôt l'affaire de l'abbé de Prades accusé de défendre la religion naturelle nov. 1751 alertent dangereusement l'attention des ennemis de l'esprit moderne contre cette entreprise des Lumières qui engage de plus en plus de capitaux et attire de plus en plus de souscripteurs : 1 000 à la parution du premier tome avr. 1751, 2 000 en février 1752, 3 000 en septembre 1754, 4 200 en novembre 1757 ; et ces chiffres restent au-dessous des chiffres de vente. La résistance s'organise. Dès février 1752, après le tome II janv. un arrêt du Conseil du roi interdit l'ouvrage.
Néanmoins, la publication parvient à poursuivre son cours : tome III CHA-CONSÉCRATION en novembre 1753, tome IV CONSEIL-DIZ en octobre 1754, tome V DJ-ESY en novembre 1755, tome VI ET-FNE en mai 1756, tome VII, fin de F-GYTHINE en novembre 1757. Il est désormais évident que l'Encyclopédie dépassera les dix volumes prévus. Mais résistera-t-elle aux attaques ?
Le tome VII contenait, de d'Alembert, l'article Genève, qui va consacrer la rupture avec Rousseau. Les autorités religieuses veillent. Les pamphlets alimentent la guerre, allumée par Palissot, contre les Cacouacs. Voltaire s'inquiète, propose d'abandonner et persuade son ami d'Alembert de renoncer à ce maudit travail. Diderot reste seul. Il refuse de décevoir les souscripteurs et de ruiner les libraires. L'attentat de Damiens 1757, le scandale provoqué par De l'esprit d'Helvétius août 1758 ameutent toutes les forces conservatrices. Par deux arrêts, le 5 mars et le 21 juillet 1759, le Conseil d'État du roi révoque les lettres de privilège de l'Encyclopédie et décrète même le remboursement des souscripteurs aucun ne le réclamera. L'œuvre doit donc s'élaborer dans l'ombre. Apeuré dans cette ombre, Le Breton censure les textes ; Diderot ne découvrira le désastre qu'en 1764. Enfin les tomes VIII-XVII sont prêts et livrés d'abord sous le manteau au début de 1766. Entre-temps, depuis janvier 1762, les volumes de planches sont et seront distribués jusqu'au onzième le dernier en 1772.

Le contenu

Que renferme le monument ? Une Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, mise en ordre et publiée par Diderot et, quant à la partie mathématique, par d'Alembert ; donc le cercle de connaissances qui devraient instruire l'« honnête homme » et tout professionnel au XVIIIe siècle ; en d'autres termes, un recueil de savoirs et de méthodes concernant les sciences, la poésie, les beaux-arts, les arts libéraux et les arts mécaniques avec leur exercice, les métiers. Encore que livré au hasard alphabétique, ce dictionnaire est raisonné, parce qu'il choisit les articles utiles et que, partout, s'inspirant de Bacon et du classement par matières, il s'efforce, par un système de renvois, de remplir les vides qui séparent deux sciences ou deux arts et de renouer la chaîne des raisons. Veut-on s'initier à la mathématique ? D'Alembert donne ses leçons. Préfère-t-on l'histoire de la philosophie ? Diderot l'expose. La métaphysique ? Écoutez l'abbé Yvon. La théologie ? L'abbé Morellet. Qu'est-ce que le goût ? Montesquieu se souvient ici qu'il est l'auteur du Temple de Gnide. L'éloquence ? l'élégance ? l'esprit ? Voici Voltaire. S'inquiète-t-on pour sa santé ? Les meilleurs médecins – de Barthez ou Bordeu à Venel –, les meilleurs chirurgiens – comme Antoine Louis – offrent leurs consultations. La nature ? Buffon en parle. La chimie ? D'Holbach, mais aussi, entre autres, le maître de Lavoisier, Rouelle. L'économie ? Quesnay, plus tard Turgot, ceux qui, en 1767, s'appelleront les physiocrates. L'économie politique ? Rousseau. De simples artisans aussi ont fait part de leur expérience. Dès lors, de l'émail à l'épingle, du jardinage à l'encaustique, du canon à l'orfèvrerie, de l'équitation à l'escompte, du ballet à l'électricité, des forges au velours, de la serrurerie au blason, du sucre au sel, de la verrerie à la marine, de la bonneterie à la pompe à feu, rien n'échappe à ce catalogue qui s'est dévoué à l'utile et raisonne contre tout irrationnel.

Le titre ne dit pas comment l'ouvrage a été fait. Quand ils ne sont pas anonymes, les articles n'en deviennent pas nécessairement originaux. Certes, cela arrive et il arrive même que l'article se transforme plus tard en livre : par exemple Étymologie, du président de Brosses, fournira, dix ans après, le Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l'étymologie. D'autre part, qui démêlerait ce que Droit naturelde Diderot doit à Économie politique de Rousseau, ou réciproquement, et ce qu'ils doivent l'un et l'autre à de communes lectures ? Le plus souvent, de l'aveu même de l'éditeur, on a affaire à des compilations qui mettent au pillage Buffon, les Mémoires de Trévoux, Du Bos, etc., et l'on sait que les longues pages de Diderot sur l'histoire de la philosophie font, bien malgré lui, de Brucker 1695-1770 un des collaborateurs les plus importants de l'Encyclopédie.
Il y a des personnes, assure Diderot, qui ont lu l'Encyclopédie d'un bout à l'autre. On s'en étonne. On ne lit pas un dictionnaire : on le consulte. Mais voici le cheval de Troie : la critique de la religion ou du pouvoir se démasque sous les mots les plus imprévus et se dérobe, par renvois épigrammatiques – qui risquent, avoue Diderot, de tourner à la pasquinade – d'un mot à l'autre : de « Cordeliers à Capuchon, on saute de l'éloge au grotesque de certaines querelles ; si l'on n'ose pas aborder la Constitution Unigenitus, on l'attaque indirectement à Controverse ou Convulsionnaire ; qu'il faille se garder des légendes, c'est à Boa ou Agnus scythicus qu'on le montre – et pas seulement, selon une tactique familière aux sceptiques, par la mythologie Junon ou l'exotisme Chaldéens, Éthiopiens, Brames ; la Révélation, peut-être, en est une, on le suggère à propos d'Aigle ; en tout cas, contre les mécanismes de la tradition voyez Chaldéens , la raison doit conquérir la libre expression de sa pensée suivez de Aius locutius à Casuistes, de Cas de conscience à Intention.
On l'aura remarqué : les exemples sont pris – ou pourraient être pris – dans les sept premiers volumes. C'est que les suivants ont subi la censure de Le Breton : de Libraire à Zend Vesta, et particulièrement dans les articles Pyrrhonienne Philosophie, Sectes du christianisme , Théologie ou Théologiens, Tolérance, tout ce qui pouvait mettre en danger a été effacé d'un trait de plume.

Les interprétations

Quel sens avait le projet du plus beau monument qu'aucun siècle ait jamais élevé à la gloire et à l'instruction du genre humain Naigeon ? La réponse doit être prise du Discours préliminaire, par d'Alembert – Discours qui, dans le volume I, suivait le Prospectus réimprimé –, et de l'article « Encyclopédie. Une formule la résume : les progrès de l'esprit humain, thème par excellence des Lumières. Si l'Encyclopédie est une machine de guerre contre toute superstition, cette guerre est une défense : à supposer que, par miracle, la religion catholique romaine le cas est différent pour l'Aufklärung et pour l'Enlightenment ne se fût pas toujours dressée contre le progrès, les Lumières n'auraient pas eu à orienter leurs feux contre ce que l'on appelait des centres de ténèbres. Les progrès de l'esprit humain, rendus évidents depuis le XVIIe siècle par le développement des sciences – d'où la querelle des Modernes contre les Anciens –, imposaient une nouvelle philosophie de l'histoire : non plus celle, éternitaire, du rachat, mais, désormais, celle de l' humanisme. En conséquence, l'Encyclopédie ne pouvait être que progressiste et engagée elle-même dans le flux du progrès : rétrospective et prospective, elle était œuvre en devenir ; non pas chose, dans la statique d'un savoir d'autorité établi, mais ouverte à la dynamique du savoir à constituer ; non point parfaite, mais toujours à parfaire et refaire ; non pas le travail d'un homme ou d'un groupe, mais celui de l'humanité : la perfection d'une encyclopédie est l'ouvrage des siècles. Il a fallu des siècles pour commencer ; il en faudra pour finir ; mais à la postérité et à l'être qui ne meurt point...
On a, depuis, risqué d'autres interprétations. Reprenant et élargissant une idée d'André Billy, Michel Butor regarde « toute l'Encyclopédie comme une gigantesque mystification dont les contrôleurs font les frais, mystification entièrement utile, mais au cours de laquelle les moments d'héroïsme et d'effroi ont dû être compensés par quelques remarquables rires » ; depuis son internement à Vincennes, Diderot sait qu'il faut ruser ; s'il doit produire des ouvrages comme Les Bijoux indiscrets, c'est que l'Encyclopédie ne permettait pas d'aborder avec une entière franchise les problèmes de la sexualité. Interprétation peu recevable : l'Encyclopédie ne se réduit pas, loin de là, aux quelques renvois épigrammatiques de son éditeur où placer la mystification, dans les articles de mathématique ou les descriptions de métiers ? ; elle ne s'explique pas par le seul Diderot ; enfin, les ruses mystificatrices appartiennent à tout le siècle dans sa lutte pour la liberté.
Beaucoup plus juste l'interprétation de Bernard Groethuysen. Le monde demeurant, en soi, inconnaissable, bornons-nous sagement à inventorier les objets dont nous avons fait notre propriété ; il suffit de légitimer la possession d'un monde qui, considéré en dehors de toute activité humaine, nous échappe ; mais cette activité établit sur les objets notre droit de propriétaire ; elle en fait une marchandise, une valeur d'échange. « C'est l'esprit de possession qui distingue essentiellement l'Encyclopédie de l'orbis pictus dans lequel autrefois les voyageurs de la Renaissance notaient ce qu'ils avaient vu de curieux au cours de leurs pérégrinations. À l'opposé du métaphysicien, le banquier veut acquérir, utiliser, constituer un capital qu'il transmettra par héritage ; l'Encyclopédie, voilà donc le capital de l'humanité : aux enfants de le faire fructifier. Toutefois, comment expliquer que l'Encyclopédie ait été moins bien accueillie là où triomphait le plus l'esprit de négoce, aux Pays-Bas, en Angleterre et en Amérique ?

Destin de l'Encyclopédie

Quelle que soit l'interprétation adoptée, du moins est-il incontestable, répétons-le, que la nouveauté du projet réside en son inspiration scientifique et en sa croyance au progrès. Diderot a vu juste lorsqu'il présente son ouvrage comme constamment à refaire, comparable à un organisme – l'être qui ne meurt point – vivant en renouvelant ses cellules. La langue vieillit vite. Les connaissances d'aujourd'hui seront vieilles demain. Depuis le XVIIIe siècle, avant même l'achèvement du Dictionnaire raisonné de Diderot – avec le Journal encyclopédique 1756-1793 – et dès l'achèvement – avec l'Encyclopédie dite d'Yverdon 1770-1780, le Supplément au Dictionnaire des sciences, des arts et des métiers 1776-1777 et l'Encyclopédie méthodique 1782-1832 chez le libraire Panckoucke –, les encyclopédistes n'ont cessé de se succéder, souvent se spécialisant pour mieux canaliser la surabondance des matières : cela seul qui était lutte antireligieuse tombait en désuétude.

Liens

http://youtu.be/aV25VdEMiBM Diderot
http://youtu.be/2-ZZO5tIV1A L'encyclopédie
http://youtu.be/NabL7RjCLGg Le paradoxe du comédien de Diderot I
http://youtu.be/_D-RjHf93NQ Le paradoxe du comédien de Diderot II
http://youtu.be/plWGRvnDLJM par Gerhardt Stenger


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Posté le : 04/10/2014 12:22
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Mme De Montespan
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Le 5 octobre 1640 au château de Lussac-les-Châteaux naît

Mme de Montespan


de son vrai nom Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, Athénaïs de Montespan ou encore Mademoiselle de Tonnay-Charente, morte le 27 mai 1707 à Bourbon-l'Archambault. Lorsqu’elle se marie à Louis Henri de Pardaillan de Gondrin en février 1663, elle devient marquise de Montespan — d’où son plus célèbre surnom de Madame de Montespan à la cour de Versailles où elle fut la favorite de Louis XIV avec qui elle eut sept enfants.

En bref

D'une famille saintongeaise très ancienne et illustre dans tous les domaines, Françoise Athénaïs de Rochechouart vint à la cour en 1660 pour devenir fille d'honneur de la nouvelle reine. En 1663, elle épousa Louis Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, dont elle eut un fils, le duc d'Antin.
Brillant à la cour par sa beauté et son esprit, elle devint la favorite de Louis XIV en 1667. Deux ans plus tard naissait le premier des huit enfants qu'elle eut de Louis XIV et dont six furent légitimés. La liaison fut orageuse, mais dura douze ans : le roi était infidèle et il avait quelquefois des scrupules religieux. Mme de Montespan dut lutter pour conserver le cœur du grand monarque et contrebalancer l'influence dévote de Mme de Maintenon. Son nom fut prononcé dans l'affaire des poisons en 1680. Tenta-t-elle par des pratiques de sorcellerie de regagner la faveur de son illustre amant ? L'histoire est muette sur ce sujet, les preuves éventuelles ayant été détruites sur l'ordre du roi, mais renseignerait aussi l'historien des mentalités sur la société du temps. En 1691, Mme de Montespan se retira au couvent Saint-Joseph qu'elle avait fondé rue Saint-Dominique. Elle protégea les gens de lettres et les artistes, notamment Corneille, Boileau, Quinault, Racine. Son rôle fut grand dans les intrigues futiles de la cour qui amusaient quelquefois le roi, mais elle n'eut jamais d'influence sur la grande politique. Ses enfants, le duc du Maine et le comte de Toulouse, excitèrent la hargne de la grande noblesse. Saint-Simon, qui estimait le comte de Toulouse parce qu'il restait à l'écart de la vie politique, vouait une haine tenace au duc du Maine. Le testament qui leur permettait de monter sur le trône de France en cas de vacance et si le reste de la dynastie s'éteignait, fut cassé par le Parlement au début de la Régence comme contraire aux lois fondamentales du royaume de France.

Une séduisante dame de la cour

Fille de Gabriel de Rochechouart de Mortemart et de Diane de Grandseigne, Françoise, qui prit plus tard le nom d'Athénaïs sous l'influence de la préciosité, fut d'abord élevée au sein d'une abbaye située à Saintes, l'abbaye aux dames. Elle en sortit en 1658, sous le nom de Mademoiselle de Tonnay-Charente. Arrivée à la Cour de France peu après, grâce à l'intervention d'Anne d'Autriche et à la tante de Françoise de Montespan, Anne de Rochechouart de Mortemart, qui fut une de ses camarades de jeu, la jeune fille est attachée au service d'Henriette d'Angleterre, belle-sœur de Louis XIV.
Elle épousa en février 1663 Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan mort en 1691, dont elle eut Marie-Christine de Gondrin de Montespan, née en 1663 et morte en 1675 et Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, marquis puis duc d'Antin né en 1665, mort en 1736.
Pour Mlle de Mortemart, cette alliance avec une assez obscure maison de Gascogne était médiocre. De plus, le marquis de Montespan, toujours à court d'argent, était en permanence au bord de la saisie judiciaire. La rencontre de Louis Henri de Pardaillan de Gondrin avec Mlle de Tonnay-Charente surnom de Mlle de Mortemart s'effectue à la suite d'un duel où le frère du marquis se retrouve décapité et le futur mari de Françoise s'enfuit en exil.
S'ensuit alors une vie très pauvre mais passionnée entre les deux jeunes époux. Le marquis décide alors de partir à la guerre, afin de faire fortune et offrir un mode de vie à son épouse qu'il considère mérité et nécessaire, compte tenu de l'amour qu'il lui porte. Dans le même temps, il pourra obtenir quelques crédits financiers de la part d'un roi qui lui sera finalement reconnaissant, malgré plusieurs échecs où il se trouvera de plus en plus endetté :
1663 : à Marsal, où les insurgés se rendent avant même le début des combats ;
1664 : durant la retraite de l'expédition de Djidjelli, abandon d'un petit fort Kabyle à Gigeri, Montespan sauve la vie de Saint-Germain, unique témoin de son héroïsme mais qui meurt d'une charge en pleine tête peu après l'avoir remercié et lui avoir promis une récompense. Cet épisode est relaté dans le sixième chapitre du roman de Jean Teulé intitulé Le Montespan et paru en 2008.
C'est après cette période que naît Marie-Christine, et qu'Athénaïs nouveau nom que la Montespan s'est choisi entrera au sein de la société frivole du Marais, et que la Duchesse de Montausier lui propose de devenir dame d'honneur à Versailles. S'ensuit une proposition du roi de diriger une compagnie de cavalerie entretenue par lui-même, près de la frontière espagnole. Athénaïs va alors demander à s'installer en Guyenne, annonçant que le roi est amoureux d'elle.

Favorite du Roi-Soleil

Elle rencontra Louis XIV à l'automne 1666. Occupé de son amour pour sa favorite, Louise de La Vallière, il ne fit tout d'abord pas attention à elle. Mais, lorsqu'elle se lia avec la duchesse, le roi, la rencontrant souvent chez sa maîtresse et chez la reine, remarqua sa conversation piquante, naturelle et enjouée." À la plus surprenante beauté au port de déesse, aux cheveux blonds, soyeux et frisés, au regard d'azur, à la bouche délicate, au nez aquilin, elle joignait l'esprit le plus vif, le plus fin, le mieux cultivé, cet esprit héréditaire dans sa famille" dira Mme de Sévigné. Insensiblement, Louis XIV se laissa charmer par la belle marquise, mordante sans méchanceté et agréable conteuse. On convient que Mme de Montespan ridiculisait beaucoup de gens, uniquement pour amuser le roi. Ses sarcasmes n'étaient pourtant pas sans danger. Les courtisans les craignaient. Ils évitaient surtout de se laisser voir sous ses fenêtres quand Louis XIV était avec elle ; ils appelaient cela passer par les armes. La marquise devint la maîtresse du roi en mai 1667. Vive, coquette, minaudière, elle enchantait par sa compagnie et débordait de saillies malicieuses et mordantes, de reparties cruelles et caustiques. Le fameux esprit des Mortemart. Pourtant ce n'était pas une aventurière, prête a se jeter au cou du roi. Elle était droite et pieuse. Et elle était mal mariée à un hardi cadet de Gascogne, Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, joueur, dépensier, buveur et grand trousseur de cotillons. Son mari fit un scandale à la cour lorsqu'il apprit la nouvelle. Il surgit du château de Saint-Germain-en-Laye tel un fou, hurlant et déversant un tombereau d'injures à l'épouse infidèle. Il fut promptement enfermé au For-l'Évêque, puis exilé sur ses terres, en Gascogne, d'où il ne sortit presque plus jusqu'à sa mort.

Installation de la favorite

On s'aperçut bientôt de la liaison devenue intime qui existait entre elle et le roi. Elle eut un appartement à peu de distance de celui du monarque et les courtisans clairvoyants n'eurent pas de peine à expliquer pourquoi l'un et l'autre se dérobaient en même temps au cercle de la reine. La sensible La Vallière ne fut pas la dernière à s'apercevoir qu'elle n'occupait plus seule le cœur de Louis. Il n'y eut que la reine qui ne voulut pas s'en douter.
Madame de Montespan avait su la persuader de sa vertu. Ce fut en 1670 que sa faveur éclata officiellement lors d'un voyage aux Pays-Bas où elle fit une partie du voyage dans la voiture du roi et de la reine. Et lorsqu'elle montait dans la sienne, quatre gardes du corps entouraient les portières.
En 1674, Louise de La Vallière quitta la cour. Mme de Montespan devint alors la favorite en titre de Louis XIV. Beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs, écrit Madame de Sévigné, Junon tonnante et triomphante. Une faveur traversée de crises, car la marquise était capricieuse, autoritaire, dépensière, brûlante d'ambition et de jalousie. Elle faisait même des scènes au roi. De son côté, Louise de La Vallière ne voulait pas céder la place. Par amour, l'ancienne favorite supporta tout : les rebuffades de son amant, les railleries de sa rivale triomphante, le mépris des courtisans. Mme de Montespan fit supprimer la présence des filles d'honneur de la reine, tant par la crainte qu'elle avait devant le goût de la nouveauté de son amant - elle pouvait trouver plus d'une rivale parmi les jeunes personnes qui se succédaient rapidement - que par le souci de cacher la naissance des enfants nés de leur passion.

Réaction de Mr de Montespan " cocu magnifique "

Débute, à cette époque une guerre aux frontières pyrénéennes où Montespan, parti combattre, se retrouvera blessé et reviendra au bout d'onze mois. Il apercevra alors sa femme enceinte du roi. Montespan déclenche alors un tapage épouvantable dans tout Paris, tandis que sa belle-famille est récompensée et que la ville entière demeure stupéfaite devant l'ingratitude de celui qui devrait se trouver flatté par tant d'honneurs. Amphitryon, que Molière écrit et fait jouer alors, relate de manière symbolique les circonstances du cocufiage du mari et de sa réaction. Le marquis humilié décide alors d'une stratégie : il décide d'attraper la vérole auprès des prostituées les plus délaissées de Paris afin de contaminer sa femme, dans le but qu'elle transmette elle-même la maladie au roi. Cette guerre comme les autres s'avère être un échec, et le stratagème du Marquis est démasqué, si bien que le " cocu magnifique " doit se retirer dans ses terres de Gascogne et sa femme refuse désormais de coucher avec lui.

" Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan… Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu’il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l’homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d’assassinat, il poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme…"

Mais ses agissements ont énervé le monarque, et le capitaine des gardes du roi le prévient qu'il doit quitter la capitale. Le 20 septembre 1668, Montespan décide de retourner à la cour de Saint-Germain-en-Laye dans une berline peinte en noir coiffée de gigantesque ramures de cerfs, comme les cornes, les andouillers étaient le symbole de la tromperie remplaçant les quatre plumets, ainsi que des cornes dessinées sur les portières. Il va jusqu'à traiter publiquement le roi de canaille, ce qui lui vaudra d'être emprisonné quelques jours à For-l'Évêque, puis exilé en Guyenne par Sa Majesté. Il organisera ensuite le simulacre des funérailles de son amour, une tombe avec une simple croix en bois ornée des dates 1663-1667.
Il est ensuite accusé d'avoir enlevé une jeune fille, risquant l'emprisonnement à vie au donjon de Pignerol. Il s'enfuit avec son fils pendant une année, à un moment où l'Espagne est en guerre avec la France, puis retourne en Guyenne. Le roi lui propose alors de devenir duc afin que sa femme soit duchesse, offre qu'il refuse.
Montespan décide d'écrire son testament où il prétend évoquer Sa Majesté, testament qui déclenche l'hilarité dans Paris. Il apprend alors qu'il est gravement malade, et reçoit une lettre de l'abbaye où Françoise s'est réfugiée après avoir été chassée de Versailles, lui demandant de la reprendre ; il refuse par peur qu'elle ne le voie dépérir.
Il meurt finalement le 1er décembre 1701, à l'âge de 61 ans, après avoir choisi son épouse comme exécutrice testamentaire. Son fils, après l'enterrement de sa mère dans la fosse commune seize ans plus tard, fera casser les cornes en pierre de son portail et verra son marquisat d'Antin être érigé en Duché en récompense du roi.

Les enfants nés de la relation avec le roi.

Ils eurent en effet sept enfants, parmi lesquels six furent légitimés, sans jamais nommer leur mère, mariée à un autre homme et quatre atteignirent l'âge adulte :
Premier enfant tenu secret, 1669-1672 ; selon les sources, ce serait une fille, Louise-Françoise, ou un garçon de prénom inconnu voir la biographie de J.-Ch. Petitfils
Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, 1670-1736, marié à Anne-Louise Bénédicte de Cond
Louis-César de Bourbon, comte de Vexin, abbé de Saint-Germain-des-Prés, 1672-1683,
Louise Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes, 1673-1743, épousa Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, 6e prince de Condé,
Louise Marie Anne de Bourbon, Mademoiselle de Tours, 1674-1681,
Françoise Marie de Bourbon, la seconde Mademoiselle de Blois, 1677-1749, qui épousa Philippe d'Orléans, futur régent,
Louis Alexandre de Bourbon, 1678-1737, comte de Toulouse.
Elle confia alors leur éducation à Mme Scarron, la future Madame de Maintenon, qui devint par la suite sa rivale. Mais, avec le temps, la marquise, fatiguée de cette gênante pudeur, s'en débarrassa et ne prit plus la peine de dérober au public ses enfants.

Un règne fastueux

L'emprise que l'orgueilleuse maîtresse exerçait sur le cœur du roi la fit bientôt prétendre obtenir de l'autorité dans les affaires. Elle avait tant de moyens d'influer sur l'esprit du roi que de nombreux ministres et courtisans se soumirent à elle. On demandait et on suivait ses conseils. Louis XIV, lui-même abusé par la vivacité et l'apparente étourderie de la marquise, la montrait aux ministres comme une enfant. Cet enfant connut ainsi de nombreux secrets d'État. Mme de Montespan était également passionnée par le luxe qui, durant sa faveur, s'étendit partout, polit les mœurs, en les corrompant peut-être, imprima tant d'activité au commerce, aux manufactures, et donna un si grand essor au génie des beaux-arts. Il est permis de croire qu'elle a contribué à développer chez Louis XIV ce goût des grandes choses et de la magnificence. Le roi lui ayant fait construire à Versailles le majestueux château de Clagny, la marquise créa autour d'elle une cour brillante où dominait le bel esprit. Elle protégea notamment La Fontaine, Molière et Quinault. La Grande Mademoiselle relate avoir par inadvertance intercepté un billet doux de Frontenac à Madame de Montespan, où il dit qu'il en était fort amoureux. L'époque Montespan fut la plus brillante et la plus glorieuse du règne du Roi-Soleil.

La disgrâce

La beauté de Madame de Montespan s'émoussa à mesure qu'elle prit de l'embonpoint. En 1680, au moment de l'affaire des Poisons, elle fut accusée par plusieurs prisonniers d'avoir donné au roi à son insu des aphrodisiaques, d'avoir fait dire des messes noires, accompagnées de sacrifices d'enfants, et d'avoir cherché la mort du roi et de la nouvelle favorite, Mademoiselle de Fontanges. Les historiens peinent à démêler le vrai du faux. Toujours est-il qu'elle ne fut pas inquiétée.
Avec l'âge, Louis XIV éprouvait le besoin d'une vie plus régulière, encouragé en ce sens par Madame de Maintenon, devenue entre temps l'amie du roi. Celle-ci, forte d'une réputation sans tache, empruntait la voie de la religion et de la morale pour ramener Louis de ses erreurs. Les sévères exhortations de Mme de Maintenon frappaient le roi par leur justesse ; mais habitué depuis longtemps à l'attrait du plaisir, il s'y laissait entraîner avec Mme de Montespan pour revenir ensuite déplorer sa fragilité auprès de Mme de Maintenon. Telle fut la cause de la jalousie réciproque entre les deux femmes. Louis XIV était lui-même obligé d'intervenir dans leurs querelles pour les raccommoder, pour les voir de nouveau se brouiller le lendemain. Mais c'est une troisième femme qui provoqua la disgrâce de Mme de Montespan. En 1678, Louis XIV tomba éperdument amoureux de la magnifique Marie Angélique de Fontanges, âgée seulement de 17 ans. C'était une protégée de Madame de Montespan qui avait cru pouvoir retenir le roi en lui présentant une jeune oie blanche. Le piège se retourna contre elle. Mademoiselle de Fontanges se retrouva vite enceinte mais accoucha prématurément d'un petit garçon qui ne survécut pas. Elle fut alors prise d'un mal lent qui l'affaiblissait de jour en jour et finit par la tuer. Or cette mort précoce intervint en pleine affaire des poisons. Compromise dans cette sombre histoire, à tort, puisqu'on sait maintenant que Mlle de Fontanges est morte d'une éclampsie, la marquise fut délaissée par le roi : elle dut quitter son appartement du château de Versailles, attribué à son fils, pour vivre dans les soupentes du château.
Depuis 1683, Mme de Montespan n'avait plus de titre mais elle demeura cependant à la Cour, ne pouvant se résoudre à s'éloigner du roi. Elle suivait le train de vie, donnant de grandes fêtes, vivant toujours sur un grand pied. En 1685, sa fille Mlle de Nantes épousait le duc de Bourbon, Louis III de Bourbon-Condé. En 1692, son fils le duc du Maine se mariait avec une petite-fille du Grand Condé et sa fille Mlle de Blois devenait l'épouse du duc de Chartres, neveu du roi. Elle était fière des brillants mariages de ses enfants. Le roi lui-même a d'ailleurs envisagé que le duc du Maine monte sur le trône en cas d'extinction des Bourbons et, à sa mort, il souhaita que celui-ci et son frère, le comte de Toulouse, assurent la Régence du futur Louis XV. En 1691, Madame de Montespan se retira à Paris où elle vécut dans la dévotion, la générosité et la volonté d'expier ses torts passés. Elle se disait toujours malade, sans l'être véritablement, et elle montrait constamment la crainte la plus vive de mourir. Son appartement restait éclairé pendant la nuit, et on la veillait toute la nuit au cas où son sommeil vînt à s'interrompre. Sa vie s'acheva en une longue pénitence. Elle retrouva l'humilité chrétienne, chercha à racheter ses péchés et le scandale de l'adultère par une vie de jeûne, de prière et de charité. Elle mourut en 1707, lors d'une cure à Bourbon-l'Archambault, après avoir fait une confession publique. Elle fut inhumée dans la chapelle des Cordeliers de Poitiers.

Anecdote

Pour son maquillage, Mme de Montespan utilisait en abondance, comme une bonne partie des dames de la cour, du blanc de céruse, qui n'est autre que du carbonate de plomb, interdit en 1905 à cause de sa grande toxicité.

Bibliographie

Jean-Christian Petitfils, Madame de Montespan, Fayard,‎ 1988
Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, Perrin,‎ 1999
Simone Bertière, Les Femmes du Roi-Soleil, Éditions de Fallois,‎ 1998
Général Louis-Victor-Léon de Rochechouart, Histoire de la famille de Rochechouart, Paris,‎ 1859 ;
Catherine Decours, Aimée du Roi. Mémoires de Françoise de Rochechouart de Mortemart, Marquise de Montespan, Paris, Plon,‎ 2001, 549 p..
Henri Pigaillem, La Duchesse de Fontanges,, Paris, Pygmalion,‎ 2005.
Jean Teulé, Le Montespan, Julliard, 2008, Grand Prix du roman historique
Antonia Fraser, Les Femmes dans la vie de Louis XIV, Flammarion, 2007.
Annie Pietri, Les Orangers De Versailles, Bayard 2000
Annie Jay, Complot à Versailles, Livre de Poche Jeunesse 1993
Maurice Rat, La Royale Montespan, Librairie Plon, 1959
Raymon Veisseyre, Les Pardaillan-Gondrin, ducs d’Antin ou La Descendance du marquis de Montespan, préface de Pierre Mollier, éditeur : Guénégaud, 2006, 317 pages, 24 cm

Adaptations à l'écran et sur scène

Claudette Colbert incarne la marquise de Montespan dans Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry 1954;
Danielle Darrieux a également joué Madame de Montespan dans L'Affaire des poisons d'Henri Decoin 1955
Dans L'Allée du Roi 1995, adaptation du roman de Françoise Chandernagor pour la télévision par Nina Companéez, le rôle de la rivale de Madame de Maintenon échoit à Valentine Varela ;
Madame de Monstespan est interprétée par Lysa Ansaldi dans le spectacle musical Le Roi Soleil mis en scène par Kamel Ouali.

Liens

http://youtu.be/Q2XYxrc1TDs Mme de Montespan et le roi
http://youtu.be/yBEwmDng1dE Secrets d'histoire
http://youtu.be/z9KcvL8B6E0 L'allée du roi


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Posté le : 04/10/2014 12:20

Edité par Loriane sur 05-10-2014 00:14:01
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Louis Lumière
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Le 5 octobre 1864 à Besançon naît louis Jean Lumière

mort, à 83 ans le 6 juin 1948 à Bandol dans le Var, et son frère Auguste Marie Louis Nicolas Lumière, né le 19 octobre 1862 à Besançon et mort le 10 avril 1954 à Lyon sont deux ingénieurs et industriels français qui ont joué un rôle primordial dans l'histoire du cinéma et de la photographie. Ils sont souvent désignés comme les frères Lumière.Leurs films les plus notables sont : La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, l'Arroseur arrosé, le Repas de bébé, l'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat

En bref

Fils d'un industriel franc-comtois spécialisé dans la fabrication de matériel photographique, Louis Lumière ne prétendit jamais au titre de cinéaste, se contentant de celui, plus humble, de physicien, doublé d'un bricoleur passionné qui se consacra jusqu'à la fin de ses jours à des recherches sur la photographie en couleurs, la stéréo-synthèse et le film en relief. Il n'inventa point du jour au lendemain le principe de l'enregistrement photographique du mouvement, ni l'illusion de sa reproduction, ni même la projection sur écran d'images animées, tout cela ayant été pressenti avant lui et parfois réalisé, de manière empirique, par Étienne-Jules Marey, Georges Demény, Émile Reynaud, Thomas Edison et bien d'autres. Il ne fit, aidé de son frère Auguste, que porter à leur point de perfection les travaux de ses prédécesseurs et rendre leur exploitation possible par l'utilisation de la pellicule perforée et un mécanisme simple d'enclenchement, le brevet du Cinématographe est déposé le 13 février 1895. Initialement, cette extraordinaire machine à moudre les images, à laquelle fut donné le nom un peu rébarbatif de cinématographe pour reprendre les termes d'un journal de 1895, année de la première projection payante dans les salons du Grand Café, à Paris, au mois de décembre, après qu'il eut été présenté, le 22 mars, à la Société d'encouragement à l'industrie nationale, et, le 17 avril, à la Sorbonne, ne représentait guère, dans l'esprit de ses créateurs, qu'une curiosité scientifique, à laquelle ils ne voyaient — ni ne souhaitaient — d'avenir commercial, et moins encore artistique.

Vies

Les frères Lumière sont les fils de l'industriel, peintre et photographe Antoine Lumière, né le 13 mars 1840 à Ormoy Haute-Saône, et de Jeanne Joséphine Costille, née le 29 septembre 1841 à Paris. Antoine et Jeanne se sont mariés le 24 octobre 1861 à la mairie du 5e arrondissement de Paris et en l'église Saint-Étienne-du-Mont. Installés à Besançon, maison natale des frères Lumière leurs deux enfants naissent dans cette ville : Auguste le 19 octobre 1862 au 1 place Saint-Quentin et Louis le 5 octobre 1864 au 143 grande rue. Leurs autres enfants naîtront à Lyon.

Inventions

Les frères Lumière ont déposé plus de 170 brevets, essentiellement dans le domaine de la photographie. Ils lancent la commercialisation des plaques photographiques instantanées en 1881. La vente de ces plaques dites Plaques Étiquettes-Bleues a fait leur fortune.
Contrairement à une idée reçue, les frères Lumière n'ont pas réalisé les premiers films du cinéma. En effet, ce sont les Américains, Thomas Edison, l'inventeur du phonographe, et surtout son assistant William Kennedy Laurie Dickson qui tournent, à l'aide de leur caméra, le kinétographe, dès 1891 et avant 1895 quelque soixante-dix films.
En 1894, Antoine Lumière, le père d'Auguste et de Louis, assiste à Paris à une démonstration du kinétoscope, l'appareil qui permet aux films d'Edison d'être vus par un seul spectateur à la fois, mais il assiste également à une projection des premiers dessins animés du cinéma, dessinés par Émile Reynaud qui les présente au public rassemblé dans son Théâtre optique. Pour Antoine, pas de doute : l'image animée est un marché d'avenir, à condition de marier le miracle de l'image photographique en mouvement avec la magie de la projection sur grand écran. Convaincu à son tour, Louis Lumière se lance dans la recherche avec son mécanicien, Charles Moisson. Durant l'été 1894, dans l'usine Lumière de Lyon-Monplaisir, Louis met au point un mécanisme ingénieux qui se différencie de ceux du kinétographe et du kinétoscope. Comme Edison, il adopte le format 35 mm, mais, pour ne pas entrer en contrefaçon avec la pellicule à huit perforations rectangulaires autour de chaque photogramme, brevetée par l'inventeur et industriel américain, il adopte une formule à deux perforations rondes par photogramme; abandonnée par la suite. Inspiré, déclarait-il, par le mécanisme de la machine à coudre de sa mère, où l'entraînement du tissu est assuré à l'aide d'un patin actionné par une came excentrique, Louis dessine une came originale qui actionne un jeu de griffes dont les dents s'engagent dans les perforations, déplacent la pellicule d'un pas, se retirent pendant que le photogramme est impressionné, et reviennent à leur point de départ pour entraîner la pellicule et impressionner un nouveau photogramme. Ad libitum.
Le 26 décembre 1894, on peut lire dans le journal Le Lyon républicain, que les frères Lumière travaillent actuellement à la construction d’un nouveau kinétographe, non moins remarquable que celui d’Edison et dont les Lyonnais auront sous peu, croyons-nous, la primeur.
Avec son mécanisme génial qui équipe encore actuellement toutes les caméras utilisant le film argentique, s'il n'a pas fait les premiers films, Louis Lumière et, par contrat, son frère Auguste est généralement considéré comme l'inventeur du cinéma en tant que spectacle photographique en mouvement projeté devant un public assemblé. Son mécanisme est une amélioration considérable par rapport à celui du kinétographe, où la pellicule était entraînée par un débiteur denté qui équipe encore aujourd'hui les appareils de projection argentiques actionné brutalement par une roue à rochet, remplacée plus tard par une croix de Genève ou une croix de Malte, plus souples. D'ailleurs, au début, les frères présentent leur appareil sous le nom de kinétographe Lumière ou kinétoscope Lumière, avant de le baptiser cinématographe.

Les frères Lumière prennent ainsi à partir de 1895 une part prépondérante dans le lancement du spectacle de cinéma, prémisses d'une industrie florissante que va notamment développer Charles Pathé. En 1907, les deux frères sont à l'origine de l'obtention de la couleur sur plaque photographique sèche, dite autochrome, que Louis Lumière, qui paradoxalement n'aime pas le cinéma considère comme étant sa plus prestigieuse invention, celle à laquelle il a consacré plus de dix années de sa vie.

Projections privées et publiques de 1895

Le premier film tourné par Louis Lumière est Sortie d'usine, plus connu aujourd'hui sous le nom de La Sortie des Usines Lumière. Il a été tourné le 19 mars 1895, à Lyon rue Saint-Victor rue actuellement nommée rue du Premier-Film. La première représentation privée du Cinématographe Lumière a lieu à Paris le 22 mars 1895 dans les locaux de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Dans la foulée, Louis Lumière tourne durant l'été 1895 le célèbre Jardinier qui devient plus tard L'Arroseur arrosé. C'est le film le plus célèbre des frères Lumière et la première des fictions photographiques animées les premières fictions du cinéma étant les Pantomimes lumineuses non photographiques d'Émile Reynaud.

Mécanisme Lumière : came excentrique et griffes, film à perforations rondes les perforations rectangulaires des films Edison étant brevetées.
En attendant la première séance publique, on montre le Cinématographe à de nombreux scientifiques. Le succès est toujours considérable. Le 11 juin pour le Congrès de photographes à Lyon, le 11 juillet à Paris à la Revue générale des sciences, le 10 novembre à Bruxelles devant l’Association belge de photographes, le 16 novembre dans l’amphithéâtre de la Sorbonne, etc.
La première projection publique des Lumière a lieu le 28 décembre 1895 au Salon indien du Grand Café de l'hôtel Scribe, 14 boulevard des Capucines à Paris, présentée par Antoine Lumière devant trente-trois spectateurs. Charles Moisson, le constructeur de l’appareil, est le chef mécanicien, il supervise la projection. Le prix de la séance est fixé à 1 franc.

Breveté en février 1895, le Cinématographe est présenté en mars à Paris, rue de Rennes, lors d'une séance de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, puis, à partir de juin, lors de diverses manifestations scientifiques – les représentations publiques payantes débutant le 28 décembre 1895, boulevard des Capucines à Paris, dans le Salon indien au sous-sol du Grand Café. La séance dure environ 20 minutes. On y projette dix bandes, dont la Sortie des usines Lumière (38 secondes), l'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat (50 secondes) et le Jardinier et le Petit Espiègle (aujourd'hui connu sous le nom de l'Arroseur arrosé, 38 secondes).
Alors qu'aux États-Unis les démonstrations publiques des projecteurs Latham ou Armat-Jenkins viennent de ne rencontrer qu'un accueil mitigé, le Cinématographe connaît tout de suite un immense succès. Dès 1896, l'exploitation commence à Lyon ; en février, à Londres ; en mai, à New York. Ce retentissement mondial conduira de nombreux historiens à considérer le 28 décembre 1895 comme la date de naissance du cinéma.
Les travaux des frères Lumière

Aussi bien pour montrer et vendre le Cinématographe que pour tourner les films nécessaires à la constitution de son catalogue (1 000 titres dès 1898), Louis Lumière envoie ses opérateurs dans le monde entier, constituant ainsi la première collection de documents d'actualités. Aidé de son frère, il s'adonne ensuite à d'autres activités. En 1899, il met au point le Photorama, qui permet d'obtenir sur une seule plaque l'image continue d'un tour d'horizon. L'année suivante, à Paris, l'Exposition universelle lui rend hommage en diffusant ses films sur écran géant. En 1903, Louis crée pour la photographie des couleurs une plaque à réseau trichrome – l'autochrome, fondée sur la synthèse additive –, qui est commercialisée en 1907. Il étudie également la photographie en relief et présente en 1920, à l'Académie des sciences (où il a été élu l'année précédente), la photostéréosynthèse. Enfin, en 1935, grâce à la technique des anaglyphes, il obtient le relief cinématographique.
La création d'un espace imaginaire

L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat, de Louis Lumière, sera l'une des attractions du spectacle du 28 décembre 1895. C'est évidemment la locomotive paraissant foncer sur les spectateurs qui fera le succès du film. Outre la profondeur de champ, les nuages de vapeur dégagés par la locomotive – emplissant pendant quelques secondes tout le champ – contribuent fortement à la production d'un espace imaginaire en trois dimensions.
D'autre part, Louis Lumière sait parfaitement maîtriser le contraste entre le champ initialement vide puis rapidement rempli par la foule. Ce mouvement produit à lui seul une forte présence du hors champ, puisque les personnages ne cessent d'entrer et de sortir du cadre. La trajectoire de la locomotive, comme celle des personnages, permet de jouer sur l'ensemble des échelles de plan, du très grand ensemble jusqu'au très gros plan en amorce. Par la suite, André Bazin fera de cette vue la référence de la mise en scène en profondeur de champ, et de Lumière, le père du cinéma réaliste français. En 1963, Jean-Luc Godard s'amusera à parodier cette entrée en gare dans une séquence des Carabiniers, et son personnage de paysan se protégera évidemment le visage lorsque la locomotive foncera vers lui…

Programme d’une projection publique au Salon indien du Grand Café à Paris en 1895
Le programme complet de la première séance publique payante, à Paris, compte 10 films, tous produits en 189510 :

La Sortie de l'usine Lumière à Lyon "vue" documentaire
La Voltige "vue comique" troupier
La Pêche aux poissons rouges "vue" familiale : le fils d'Auguste Lumière, alors bébé, pêche dans un aquarium
Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon "vue" documentaire
Les Forgerons "vue" documentaire
Le Jardinier "vue comique"
Le Repas de bébé "vue" familiale : le fils d'Auguste Lumière
Le Saut à la couverture "vue comique" troupier
La Place des Cordeliers à Lyon "vue" documentaire
La Mer ("vue" documentaire : baignade de jeunes Citadins
Le film L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat n'est pas projeté ce jour-là, mais le sera par la suite, remportant un énorme succès.

Six mois après la présentation de décembre 1895, la première projection de films en Amérique avec le Cinématographe Lumière est organisée par Louis Minier et Louis Pupier à Montréal, voir cinéma québécois.
L'apport de Louis Lumière à ce que le critique littéraire Ricciotto Canudo nomme en 1920 le "7e art", est primordial. Son expérience de photographe lui permet dans l'esthétique de ses films d'aller plus loin que l'équipe Edison-Dickson. Dans ses "vues photographiques animées" ainsi qu'il dénomme ses bobineaux, qui relèvent du même primitivisme que les premiers "films" américains, il fait preuve cependant d'une maîtrise du cadrage et de la lumière qui explique en grande partie le succès de ses réalisations. Le choix des décors naturels et une belle exposition font que la presse s'exclame : C’est la vie même, c’est le mouvement pris sur le vif. Louis trouve très naturelle la position de prise de vue en diagonale du champ par rapport au mouvement des personnages, à cette époque, les films Edison-Dickson ne connaissent que la disposition frontale. Mais il est vrai que ses concurrents et prédécesseurs américains découvrent aussi spontanément l'attrait des cadrages rapprochés, ce qu'on appellera le Plan rapproché et - très justement - le Plan américain, Louis Lumière s'abstenant de se rapprocher de ses sujets, retenu par une pudeur caractéristique de l'époque, une pudeur que ne ressent pas Laurie Dickson qui, lui, plus canaille dans ses choix et ses cadrages, n'hésite pas à mettre sa caméra directement sous le nez de ses personnages. Il faut dire que le tandem Edison-Dickson ne vise pas le même public que les deux frères lyonnais. Les premiers recherchent la clientèle populaire de New-York et de Brooklyn, et celle des villes de l'Amérique profonde, tandis que les frères Lumière cherchent à séduire la clientèle huppée et aisée, celle qui est capable d'acquérir pour son plaisir un exemplaire du Cinématographe Lumière pour filmer la famille, et des bobineaux Lumière déjà impressionnés, pour compléter l'éducation des enfants.

Auguste et Louis Lumièrerares français honorés au Walk of fame d'Hollywood

Rapidement, les frères Lumière prennent conscience de l'intérêt de filmer avec leur Cinématographe des images pittoresques de par le monde et de les montrer en projection, ou de les vendre avec l'appareil. Fins commerciaux, ils refusent de céder les brevets de leur invention à Georges Méliès qui leur en offre pourtant une petite fortune. Ils tentent même de décourager ce futur et talentueux concurrent en lui prédisant la ruine s'il se lance dans la production de films, Méliès ferme sa société Star Film en 1923, après avoir gagné énormément d'argent grâce à ses films, et sa ruine est essentiellement due à son incompréhension du devenir du cinéma, et à son obstination à considérer les films comme des sous-produits du music-hall. Les frères Lumière, eux, ont la sagesse de s'arrêter de produire des films en 1902, quand ils comprennent que le cinéma est un langage nouveau dont ils n'ont connaissance ni des règles à venir ni de l'importance qu'il va prendre dans le monde entier. Ce que n'ignore pas Thomas Edison, qui prédit que le cinéma sera plus tard l'un des piliers de la culture humaine .

Autres inventions

Auguste et Louis Lumière ont mis au point et commercialisé le premier procédé industriel de photographie couleur : l'autochrome

Institut Lumière de Lyon

Les Lumière inventent la plaque photographique sèche, la photographie en couleur 1896, la photostéréosynthèse, procédé de photographie en relief, 1920 et le cinéma en relief en 1935 par le procédé des anaglyphes.

Ils sont à la source de bien d'autres inventions ou théories, notamment dans l'univers médical. Auguste Lumière tente en particulier - sans succès, et sa rancœur envers ses collègues apparaît dans ses ouvrages - de diffuser une théorie des phénomènes colloïdes en biologie, théorie qui malgré ses approximations et ses nombreux postulats, développe une idée avant-gardiste de ce que sera l'immunologie moderne.
Il a été recensé 196 brevets + 43 additifs ayant comme titulaire " Lumière " Brevets collectifs + sociétés Lumière + brevets individuels. Ils sont à la source de médicaments tels que le Tulle gras pour soigner les brûlés, la thérapeutique de la tuberculose grâce aux sels d'or et à la Cryogénine18, l'Allocaïne…
La demeure de leur père Antoine, située près de leurs anciennes usines, dans le 8e arrondissement de Lyon, est aujourd'hui un musée du cinéma : l'Institut Lumière présidé par le cinéaste Bertrand Tavernier et dirigé par Thierry Frémaux, directeur général de l'Institut Lumière.

Attitude pendant l’Occupation

Louis Lumière s'implique fortement dans le soutien au régime fasciste italien. En effet, le gouvernement fasciste veut lutter contre la prédominance du cinéma américain et il organise pour le quarantième anniversaire de l'invention du cinéma, le 22 mars 1935, un grand gala auquel assiste en personne Louis Lumière. Ce jour-là, Louis dédicace sa photo : À son Excellence Benito Mussolini avec l'expression de ma profonde admiration. Cette photo et cette dédicace sont publiées en page 3 d'un ouvrage édité à cette occasion, par l'Imprimerie nationale italienne. Il associe son frère Auguste dans la vive gratitude qu'il exprime à l'égard des organisateurs fascistes de cette assemblée et dans ce même ouvrage, émanant du secrétariat des Groupes Universitaires Fascistes, il évoque l'amitié qui unit nos deux pays et qu'une communauté d'origine ne peut manquer d'accroître à l'avenir.
Le 15 novembre 1940, il écrit, dans Le Petit Comtois : Ce serait une grande faute de refuser le régime de collaboration dont le maréchal Pétain a parlé dans ses admirables messages. Auguste Lumière, mon frère, dans des pages où il exalte le prestige incomparable, le courage indompté, l'ardeur juvénile du Maréchal Pétain et son sens des réalités qui doivent sauver la patrie, a écrit : Pour que l'ère tant désirée de concorde européenne survienne, il faut évidemment, que les conditions imposées par le vainqueur ne laissent pas un ferment d'hostilité irréductible contre lui. Mais nul ne saurait mieux atteindre ce but que notre admirable Chef d'État, aidé par Pierre Laval qui nous a donné déjà tant de preuves de sa clairvoyance, de son habileté et de son dévouement aux vrais intérêts du pays. Je partage cette manière de voir. Je fais entièrement mienne cette déclaration.
Auguste Lumière siégea au conseil municipal de Lyon mis en place par le régime de Vichy en 1941, il n'y fut cependant presque jamais présent. En juillet 1941, il fit partie du comité de patronage de la Légion des volontaires français LVF créée à l'initiative du Parti populaire français PPF de Jacques Doriot. Il mit donc sa notoriété d'inventeur au service de la collaboration armée avec l'ennemi qui pillait, torturait, déportait, fusillait. Il écrit dans le journal du PPF L'Emancipation Nationale.
Louis Lumière est membre du Conseil national mis en place par Vichy, et fait partie du comité d'action de la LVF, chargé du recrutement à Marseille.
Auguste et Louis Lumière reçurent tous deux la décoration de la Francisque.

En 1995, pour la célébration du centenaire de l'invention du cinéma, la Banque de France voulut honorer les frères Lumière en imprimant le nouveau billet de 200 FF à leur effigie. L'Amicale des Réseaux Action de la France Combattante protesta : Les frères Lumière nous inspirent un profond mépris. Ils ne peuvent être honorés sans outrager les victimes de la collaboration. À la séance du 24 juillet 1995 du Conseil municipal de Lyon, Bruno Gollnisch, professeur à l’université Lyon-III, représentant le Front national, déclare : Après Alexis Carrel …, ce sont donc de nouvelles figures illustrant le génie lyonnais qui se trouvent ainsi attaquées. Auguste Lumière développa des positions eugénistes proches de celles d'Alexis Carrel dont il est très proche au début de la guerre 1914-1918 : il préconisait en effet, croyant à la théorie médicale de la dégénérescence, que les malades tuberculeux soient interdits de descendance afin d'améliorer l'espèce.
L'historien Pascal Ory indique qu'à son avis le soutien des frères Lumière au gouvernement de Vichy n'avait pas dépassé « le stade d'une ou deux déclarations à la presse .
Les frères Lumière se sont d'ailleurs appuyés pendant plusieurs années sur un collègue particulièrement fidèle dont le rôle a été majeur, le chimiste Alphonse Seyewetz, de confession juive. Celui-ci était cependant mort en 1940, avant donc le début des persécutions, du moins en France.
L'affaire du projet d'impression de billets de 200 FF à l'effigie des frères Lumière fit grand bruit dans la presse : cette impression fut alors annulée par la Banque de France. Le billet sortit finalement à l'effigie de Gustave Eiffel. Rien de tel n'advint 17 ans plus tard, en 2012, lorsque les frères Lumière furent choisis pour représenter Rhône-Alpes sur la pièce de 10 € en argent éditée par la Monnaie de Paris, au sein de la collection Les Euros des Régions.

Hommages

Les frères Lumière sont inhumés à Lyon, au nouveau cimetière de la Guillotière carré A6.

Le monument à la mémoire des frères Lumière, La Ciotat

Le monument à la mémoire des frères Lumière, place Ambroise Courtois
Un monument a été érigé sur la plage de La Ciotat Bouches-du-Rhône et l'ancienne allée principale de leur propriété s'appelle allées Lumière. Le cinéma de la ville porte également leur nom.
Il est prévu que l'Eden Théâtre, où fut projeté le premier film Lumière à exploitation commerciale, soit restauré par la Ville de La Ciotat à l'occasion de l'opération Marseille Provence capitale de la culture en 2013 .
La place centrale de Front Lot au parc Walt Disney Studios parc consacré au cinéma porte le nom de place des Frères-Lumière.
Un monument en forme d'écran géant courbe a été érigé à leur mémoire place Ambroise Courtois à Lyon en face de la Villa Lumière, ancienne résidence d'Antoine Lumière, leur père, qui abrite aujourd'hui l'Institut Lumière. La partie concave, peinte en blanc uni, permet la projection de films en plein air.
En 2010, Philippe Starck utilise une image du film L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat pour le design de l'entrée de la salle de cinéma numérique du palace parisien Le Royal Monceau, Le Cinéma des Lumières.
Font partie des très rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.
Les frères sont les effigies d'une pièce de 10 € en argent éditée en 2012 par la Monnaie de Paris, pour la collection Les Euros des Régions afin de représenter Rhône-Alpes.
Un des deux lycées de La Ciotat porte également en leur honneur le nom de lycée Auguste-et-Louis-Lumière .
Le collège Louis Lumière à Marly-le-Roi Yvelines est nommé en l'honneur d'un des frères Lumière.


Liens

http://youtu.be/cBQ9wAAW_zs La sortie des usines Lumière de Lyon
http://youtu.be/Frl0K09o-KA L'arroseur arrosé
http://youtu.be/qoPPuz_MICQ Le repas de Bébé
http://youtu.be/ROkBWuYsysM Les frères Lumière par Rohmer
http://youtu.be/uNReoA8BV_Y Le squelette joyeux
http://youtu.be/zaO_H2cUh60 Arrivée du train à la Ciotat
http://youtu.be/UBTMRBVIXvo Bataille de boule de neige


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Posté le : 04/10/2014 11:42
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Défi du 04/10/2014
Plume d'Or
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Amis Terriens, amis terriennes, han han,
Je sais ça commence comme une chanson de l'Affaire Louis Trio et ça n'a rien à voir avec la choucroute mais voilà, j'avais envie de le dire.
De quoi je devais parler déjà ?
Couscous, remets moi les neurones à l'endroit !
Rends moi mon cerveau !
Bon, fini de jouer, elle me l'a rendu la petite.
J'en étais où ?
Ah oui, le défi.
ZE DEFI ! EL DEFI ! DER DEFI ! HET DEFI !
Combien de langues je parle ? Cela me rappelle le personnage de Robert Shaw dans le célèbre film le 'Loup-garou de Londres' qui parlait vingt trois langues, enfin il était capable de commander une bière dans tous ces langages. Eh bien moi c'est pareil.
Quel rapport avec le défi ?
Purée de nous autres, dirait le commissaire Navarro.
Bon sang mais c'est bien sûr, ne cessait de répéter Raymond Souplex dans 'Les Cinq Dernières Minutes'.
"Non, non tout mais pas ça" chantait l'Affaire Louis Trio.
Et pourtant si.
Le défi est: Paradis Artificiels.
Eh ouais (je parle comme Steevy Boulay, un grand philosophe sarkozyste, c'est trop tendance), fallait y penser. Lâchez-vous, je fournis les buvards, l'acide lysergique et le chanvre indien.
Signé Donald G.

Posté le : 04/10/2014 11:04
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page 28/9/14.H.Melville,Pompée,P.Mérimée,Confucius,Dos Passos,A.Breton,F.Schmitt,L.Pasteur
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fee etoilee                                                                                                                                 





















                                                                                   
Texte à l'affiche :" Le grand bourg  s'affairait " de Tchano 




Le 28  Septembre 1966 meurt  André  BRETON
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Le  28  Septembre  1895  meurt  Louis  
PASTEUR

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Le  28  Septembre  1970  meurt  John 
DOS-PASSOS
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Le 28  Septembre 1803  naît  Prosper  
MERIMEE

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Aujourd'hui Dimanche 28 Septembre  2014
 
LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIOTHEQUE 
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 Nouveau  vos rendez-vous hebdomaires :

*Bacchus sa tribune : quand sa lyre délire

*Emma "dos à dos" sa chronique d'jeuns
*Iktomi "chef-d'oeuvre, pas chef-d'oeuvre ?
*Les bons mots de la semaine par Grenouille

*La pensée de la semaine de Grenouille


 " Ne parlez jamais de vous, ni en bien car on ne vous croirait pas,  ni en mal car on ne vous croirait que trop "

                                                                             Confucius




Le  28  Septembre 1891  meurt Herman  MELVILLE
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Le 28  Septembre  1870  naît  Florent  
SCHMITT

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Le 28 Sept 551 avJC naît CONFUCIUS
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Le 28 Sept de l'an 48 A. JC meurt  
POMPEE
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*Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner 

            ---*ATELIER CONCOURS
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        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous 
                   dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :
         *Pourquoi le mensonge ?
         *pourquoi avons-nous besoin des autres ?                                               
                                                            
 
      
     




Posté le : 03/10/2014 23:14
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Re: Défi du 27/09/14
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Je vais le prévenir !!!! Je vais essayé de répondre au défi de la semaine dernière, je commence à m'organiser et j'ai enfin retrouvé un peu de temps pour écrire !

Posté le : 02/10/2014 08:25
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Re: Défi du 27/09/14
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Arielle,

Cela me fait plaisir de lire une histoire de ta plume.
La fidélité est un thème qui te tient à cœur à ce que je comprends.
En tout cas, là il t'a bien inspirée et je reconnais bien ta patte un peu immorale.
A bientôt dans un prochain délire, texte ou tour de manège (je sais, rien à voir avec la choucroute mais j'avais envie de dire ça).

Bises

Donald

PS: Il n'est pas encore mon cousin par alliance l'autre zig, je lui ai envoyé Igor. Ark ark, il est pas prêt de procréer le bougre.

Posté le : 02/10/2014 00:02
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Re: Défi du 27/09/14
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Chère Arielle,

Ton texte possède aussi sa part d'émotion. ça sent le vécu...
Il passe d'un rêve à un cauchemar. Je pense que beaucoup de couples sont dans ce cas. Tu vas réveiller de vieux démons chez certains ou provoquer l'envie chez des collectionneurs en puissance.

Merci pour ta participation.

Couscous

Posté le : 01/10/2014 18:11
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Re: Défi du 27/09/14
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Couscous, cette histoire est très émouvante. Tu as su me tirer des larmes. Merci pour ce moment d'émotion.

Posté le : 01/10/2014 16:36
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Re: Défi du 27/09/14
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Donald, serait-ce la jalousie qui te fait parler ? Qu'as-tu contre ce journaliste bien sympathique et ton futur cousin par alliance ? Un petit tour chez le psy s'impose, je sens un complexe par là...

J'ai été bien contente de retrouver les agents Mulder et Scully ainsi que mes préférés, les Petits Gris, que j'avais complètement oubliés !

Si c'était vrai ton nouveau cousin devrait ressembler à Nicolas Le Jardinier, qui ressemblerait à un Petit Gris, qui serait à moitié plante. Ai-je bien tout compris ? C'est un vrai délire écolo, tu es dans l'air du temps ;) J'ai passé un très bon moment. Quand retournes-tu à Nevers ?

Posté le : 01/10/2014 16:34
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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