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Vintius Moraes
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Le 19 octobre 1913 à Rio de Janeiro naît Vinícius de Moraes

mort, à 66 ans, le 9 juillet 1980 dans la même ville, Marcus Vinícius da Cruz de Melo Moraes de son nom complet, mais souvent appelé Vinícius, ou poetinha " petit poète ", Musicien, compositeur, chanteur, pianiste, parolier de Bossa nova, Samba, MPB de 1927 à 1980 était un personnage clef de la musique brésilienne contemporaine. Comme poète il a écrit les paroles de nombre de chansons devenues des classiques. Mais on lui doit aussi quelques mélodies et il se fit l'interprète de ses chansons. C'était en outre une personnalité très dynamique qui a encouragé de nombreux artistes à s'engager dans la chanson populaire de qualité.

En bref

Vinícius de Moraes ou Morais s'est éteint le 9 juillet 1980, à Rio de Janeiro. Diplomate pendant vingt-six ans, il était aussi le petit poète, comme on l'appelait au Brésil. La gloire, Vinícius l'a connue en tant que librettiste du film Garota de Ipanema, La Fille d'Ipanema en 1967, dont la musique est d'Antonio Carlos Jobim, avec qui il composa également Orfeu da Conceição, 1956, drame musical porté à l'écran, en 1959, sous le nom d'Orfeo Negro, par Marcel Camus et qui obtint la Palme d'or au festival de Cannes. Avec le guitariste Baden Powell, il composa et interpréta de nombreuses mélodies. Dans de superbes afro-sambas, ils offrent avec la générosité du cœur et la sensibilité de l'âme une adaptation sonore, extraordinaire de fidélité dans l'esprit, d'authentiques chants du syncrétisme africano-portugais. De cette réceptivité émotionnelle, Vinícius affirmait lui-même : Voici sans aucun doute la nouvelle musique brésilienne et la dernière réponse, écrasante, que donne le Brésil à la médiocrité musicale dans laquelle s'embourbe le monde de la variété. Je ne parle pas en tant qu'auteur présomptueux, mais en raison du caractère artistique et de la mystérieuse trame qui entoure ma collaboration avec Baden Powell ; un tel enchantement, parfois, qu'il n'y a rien de mieux à faire que de succomber à sa séduction, de répondre à son pathétique appel. On compte parmi les plus prestigieux collaborateurs de Vinícius, dans leurs diverses modalités rythmiques : Jobim, Maria Creuza, une des plus belles voix d'Amérique du Sud, le remarquable guitariste Toquinho et les plus grands artistes de son pays.

Sa vie

Il naît à Rio de Janeiro le 19 octobre 1913. Né dans une famille musicienne, il s'est mis très tôt à composer de la poésie. À 14 ans, il se lia avec les frères Paulo et Haroldo Tapajós, composant avec ce dernier sa première chanson, Loura ou Morena.
En 1929, il s'inscrivit pour des études de droit à Rio. À partir de 1932, il écrivit les paroles de dix chansons qui furent enregistrées par les frères Tapajós. C'est à cette période qu'il rencontre l'écrivain Otávio de Faria pt qui le convainc de collaborer à la revue O Ordem, du Centro Dom Vital, une organisation catholique ultra-conservatrice.
C'est lorsqu'il est étudiant qu'il commence à s'intéresser au cinéma, sa passion secrète il étudie le droit à l'université de Rio et la littérature à Oxford. Ses études finies, il fit publier ses livres Caminho Para a Distância 1933 et Forma e Exegese. Plus tard, il s'occupa de censure cinématographique pour le Ministère de la Santé et de l'Éducation 1935 et composa son troisième livre Ariana, a Mulher 1936.
Il est par la suite délégué du Brésil aux festivals internationaux du cinéma à Cannes où il est membre du jury en 1966, Berlin, Locarno, Venise et Punta del Este, après avoir été plénipotentiaire à Los Angeles, Paris et Montevideo. Mais c'est avant tout comme poète qu'il s'inscrit dans l'histoire de son peuple. À l'âge de dix-neuf ans, il publie son premier recueil de sonnets et obtient le prix Felipe de Oliveira. Il adopte bientôt une syntaxe plus populaire, et sa poésie plus sensuelle s'enrichit de thèmes sociaux, de séquences vécues en osmose avec un univers obscur et grave.

En 1977, il était venu chanter à l'Olympia. Assis dans un fauteuil, prenant le temps du confort, un verre de whisky à la portée de la main, fumant entre deux chansons, il interprétait avec humour, élégance et nonchalance de tristes mélopées flamboyantes, de douces sambas, de souples bossas-novas, autant de chants d'amour qui font partie intégrante de son Brésil natal. Ce fut la dernière vision qu'emportèrent les Parisiens de l'envoûtant Vinícius. Pierre Barouh, Claude Nougaro, Georges Moustaki ont chanté son rayonnement en France. Les titres les plus célèbres qu'il composa avec Baden Powell restent : Canto de Ossanha, Samba em preludio, Tempo de amor et Lamento de Exu.

Études et débuts

Parti pour le Royaume-Uni en 1938 avec une bourse du gouvernement britannique pour étudier la littérature à Oxford, il écrivit Novos Poemas. Il se maria par procuration. Fuyant la Seconde Guerre mondiale, il revint à Rio en 1941 et se mit à écrire sur le cinéma dans des journaux et revues. C'est à cette époque qu'il eut l'idée de transposer le mythe d'Orphée et Eurydice dans une version moderne, dans les favelas et commença à écrire le livret de Orfeu da Conceição, pièce qui ne sera créée que des années après faute de temps et de financement. Deux ans plus tard, il rejoignit le corps diplomatique brésilien et publia Cinco Elegias. En 1946, on le nomma à Los Angeles comme vice-consul. Ce fut son premier poste diplomatique. Il publia Poemas, Sonetos e Baladas.
Il revint au Brésil en 1950, à la mort de son père. Sa première samba, cocomposée avec le musicien Antônio Maria fut Quando Tu Passas por Mim en 1953, l'année où il se rendit en France comme second secrétaire d'ambassade. C'est à Paris qu'il rencontra le producteur Sacha Gordine et lui présenta ce livret démarré plus de 10 ans auparavant, imaginant un Orphée Noir. Le livret d'Orfeu da Conceição remporta le premier prix du concours de théâtre à l'occasion du quatrième centenaire de la ville de São Paulo, puis eut une version publiée dans la revue Anhembi, en 19542. L'année suivante, il écrivit des paroles pour des pièces de musique de chambre de Cláudio Santoro. On lui présenta alors un pianiste inconnu, Tom Jobim, à qui il demanda d'écrire la musique de la pièce Orfeu da Conceição ; Jobim composa la musique de Se Todos Fossem Iguais a Você, Um Nome de Mulher et de plusieurs autres chansons. Puis Vinícius fit jouer pour la première fois Orfeu da Conceição au théâtre municipal de Rio le 25 septembre 1956 alors que le projet du film Orfeu Negro, produit par Sacha Gordine et réalisé par Marcel Camus prenait forme. Pour la musique du film, Camus fit appel à Tom Jobim et à Luiz Bonfá Reparti en France puis en Uruguay pour ses activités diplomatiques, il fut d'ailleurs consul du Brésil au Havre en France, Vinícius publia Livro de Sonetos et Novos Poemas II.

Les débuts de la Bossa nova

En 1958 la chanteuse Elizeth Cardoso enregistra son album Canção do Amor Demais : ce furent les prémisses de la bossa nova. Cet album était uniquement composé de chansons de Jobim et/ou Vinícius, notamment : Canção do Amor Demais, Luciana, Estrada Branca, Chega de Saudade, et Outra Vez, et João Gilberto y intervenait sur deux pistes. Ce disque fut suivi de ceux de Gilberto seul, qui firent le succès de nombreuses compositions du duo.

Années 1960 et 1970

Pendant ce temps Orfeu Negro, dont la bande originale était due à Vinícius, Luis Bonfá et Jobim, gagnait de nombreux prix, notamment l'Oscar du meilleur film étranger, la Palme d'Or du Festival de Cannes....
À Paris en 1972 avec son ami et éditeur Pierre Seghers. Photo Alecio de Andrade
À partir des années 1960, Vinícius se mit à collaborer avec d'autres musiciens brésiliens, déjà renommés ou qui allaient le devenir : Carlos Lyra, Pixinguinha, Baden Powell, Ary Barroso, Edu Lobo, Francis Hime et surtout Toquinho, son partenaire le plus durable et son meilleur ami. Ses chansons Para uma Menina com uma Flor et Samba da Bênção, composées par Baden Powell figurent sur la B.O. de Un homme et une femme de Claude Lelouch en 1966.
Les lois sur la censure ayant été renforcées par le régime militaire, il dut quitter ses fonctions diplomatiques à partir de 1968. Il se mit alors à se produire sur scène plus intensivement, notamment aux côtés de Toquinho, mais aussi de Joyce, Jobim..., et surtout hors du Brésil dans un premier temps.

Il meurt, victime d'un œdème pulmonaire, le 9 juillet 1980 dans sa maison de Gavea (Rio de Janeiro) en compagnie de Toquinho et de sa dernière épouse.

Postérité

Vinícius est coauteur de plus de 400 chansons, dont quelques standards du jazz et un bon nombre de classiques de la chanson brésilienne.

Pour ce qui est de son œuvre proprement poétique, il lui donna moins de sérieux sur la fin de sa vie, mais n'en continua pas moins à publier, enregistrant des disques de poèmes récités.
C'était un original très exubérant, en perpétuel besoin de romantisme, il semblait qu'il se remariait tous les deux ou trois ans, un éternel adolescent dont on s'étonna à sa mort qu'il eût déjà 67 ans.
de quelques poèmes de Vinicius de moraes

Choix discographique

Vinícius de Moares en la Fusa con Maria Creuza y Toquinho

Traductions

Recette de femme, cinq élégies et autres poèmes, préface de Véronique Mortaigne et traduction de Jean-Georges Rueff, édition bilingue, Chandeigne, 2012.

Liens
http://youtu.be/HdJm9Wqte1Y La fille d'Ipanema
http://youtu.be/7n-0He70a1M Music Brazilian
http://youtu.be/x-Apn9Lo29Y Album complet
http://youtu.be/hGmdkBbo0x8 concert complet


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Posté le : 18/10/2014 17:55

Edité par Loriane sur 23-10-2014 06:00:57
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Re: Défi du 17 octobre 2014
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Oui, tu as raison, appelle-moi Arlette mon grand hurlu ! Je te promets de revendre mes rétributions mensuelles sur e-bay contre quelques légumes biologiques. Je laisse ainsi la balance à la baleine.


Bises

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Posté le : 18/10/2014 17:39
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Henri Michaux
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Le 19 octobre 1984, à 85 ans, meurt, à Namur Henri Michaux

l naît le 24 mai 1899 à Paris, écrivain, poète et peintre d'origine belge d'expression française. naturalisé français en 1955. ses Œuvres principales, Cas de folie circulaire en 1922, Un barbare en Asie en 1933, Plume en 1934
Henri Michaux passe son enfance dans une famille de chapeliers aisés, à Bruxelles, au 69 rue Defacqz. Après avoir séjourné dans un pensionnat de la région de Malines, il poursuit ses études à Bruxelles au Collège Saint-Michel, où il a pour condisciples Norge, Herman Closson et Camille Goemans.

En bref

Adolescent angoissé, ses premières expériences littéraires sont marquées par la fréquentation de Tolstoï et Dostoïevski. Même s'il lit beaucoup pendant ses études chez les jésuites, il ne s'oriente pas tout d'abord vers l'écriture mais vers la médecine, qu'il abandonnera assez vite pour s'engager comme matelot. Il navigue en 1920 et 1921, mais doit débarquer, son bateau étant désarmé. À peu près à la même époque, la découverte de Lautréamont le pousse à écrire. Il en sortira Cas de folie circulaire en 1922, premier texte qui donne déjà une idée de son style. Ensuite les écrits se succèdent Les Rêves et la Jambe en 1923, Qui je fus en 1927… et les styles se multiplient.
Dans les années 1920, il collabore activement à la revue d'avant-garde Le Disque VERT fondée par Franz Hellens.
Pendant cette période, il émigre à Paris. Dès lors, il ne cessera de renier tout ce qui le rattache à la Belgique. En revanche, il gardera jusqu'à la fin de sa vie une réelle affinité avec la France et avec Paris en particulier — même s'il ne cessera pas de voyager dans le monde entier.
À Paris, il se lie rapidement avec le poète Jules Supervielle avec qui il restera ami jusqu'à la mort de ce dernier. En 1936, ils voyagent en Uruguay chez Supervielle puis à Buenos Aires en Argentine pour le Congrès International du Pen Club International. Au cours de ce voyage, Michaux rencontre Susana Soca, femme de lettres uruguayenne avec qui il sera très lié. Il retrouve également Victoria Ocampo, la directrice de SUR.
À Paris, Michaux fut ami avec plusieurs personnes qui jouèrent un grand rôle dans le monde artistique, comme Brassaï, Claude Cahun, Jean Paulhan son éditeur à la NRF, le libraire-éditeur Jacques-Olivier Fourcade son ami le plus proche et correspondant, il l'embauchera comme conseiller littéraire, publiera Mes propriétés en 1929, et Nous deux encore en 1948 ; il favorise par ailleurs l'émergence d'une jeune génération de poètes dont Vincent La Soudière.
Outre les textes purement poétiques, il rédige des carnets de voyages réels, Ecuador en 1929, Un barbare en Asie en 1933 ou imaginaires, Ailleurs en 1948, parmi beaucoup d'autres, des récits de ses expériences avec les drogues, notamment la mescaline, Misérable Miracle en 1956 et le cannabis, Connaissance par les gouffres en 1961, des recueils d'aphorismes et de réflexions, Passages en 1950, Poteaux d'angle en 1971…, etc.
Bien que ses ouvrages les plus importants aient été publiés chez Gallimard, de nombreux petits recueils, parfois illustrés de ses dessins, ont été publiés à un faible tirage chez de petits éditeurs

Sa vie

Henri Michaux est né le 24 mai 1899 à Namur dans une famille bourgeoise ardennaise et wallonne. Enfant et adolescent maladif, rêveur, révolté contre son milieu familial, il boude la vie, existe en marge, s'évade dans la lecture. Il découvre les mystiques. À vingt ans, refusant toute intégration sociale, il renonce à poursuivre ses études de médecine et s'embarque comme simple matelot. Au bout d'un an d'aventures maritimes, il revient à Bruxelles. Il semble être définitivement un raté.
La lecture de Lautréamont lui révèle sa vocation d'écrivain. Il débute par des essais et des textes poétiques en prose où l'imagination cocasse et le style percutant révèlent déjà sa profonde originalité. Poète et peintre, Henri Michaux n'a quitté définitivement sa Belgique natale qu'à vingt-cinq ans et n'a été naturalisé français qu'à cinquante-cinq ans. Venu à Paris, il se lie avec Jean Paulhan, qui est le premier à comprendre et à apprécier son génie. Son premier livre, Qui je fus 1927, passe à peu près inaperçu. Un voyage en Amérique du Sud lui inspire Ecuador en 1929 ; quelques années plus tard, il rapporte d'un grand voyage en Inde et en Chine un autre journal de bord, Un barbare en Asie en 1932. Entre-temps, il a écrit ses premiers chefs-d'œuvre : Mes Propriétés en 1929 et Un certain Plume en 1930 ; repris sous le titre de Plume en 1938, nom d'un personnage falot, éternelle victime des hommes et des événements, qui incarne l'angoisse de vivre.
Dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, l'inspiration de Michaux s'approfondit. Il commence la description de ses pays imaginaires et il fixe les images du Lointain intérieur en 1938. En même temps, il se consacre de plus en plus au dessin et à la peinture et commence à exposer des aquarelles et des gouaches aussi étranges, pour le grand public, que ses poèmes. La publication, en 1941, d'une conférence de Gide, Découvrons Henri Michaux, marque le début de la notoriété. Mais c'est seulement après 1955, au moment où il entreprend d'expérimenter sur lui-même les effets des drogues hallucinogènes, notamment de la mescaline, qu'il obtient la consécration définitive. Cependant, fidèle à sa vocation de poète réfractaire, jaloux de son autonomie, soucieux d'échapper à toutes les aliénations, même celle de la gloire, il refuse, en 1965, le grand prix national des lettres.

De la révolte à L'aventure

Contemporain des surréalistes, Henri Michaux a cherché comme eux dans la poésie et dans l'art une aventure spirituelle comparable à certains égards à l'expérience mystique. Mais il se distingue nettement d'eux par le climat angoissé de son univers intérieur, par son esprit critique, sa curiosité intellectuelle, son refus de toute agitation tapageuse et de tout engagement idéologique. Il donne l'exemple de la plus grande liberté d'esprit dont un homme soit capable. Tenté, au début, de refuser la réalité pour s'évader dans l'imaginaire, il a finalement entrepris d'explorer le plus complètement possible, en tentant sur lui-même des expériences d'un caractère presque médical, le domaine mental de l'homme.
Qu'il s'agisse d'exprimer ses sentiments d'angoisse et de révolte, de raconter ses rêves, d'imaginer des histoires fantastiques, ou de rendre compte d'expériences psychologiques, Michaux le fait dans un style immédiatement reconnaissable et inimitable, sec, nerveux, haletant, saccadé, vibrant, qui traduit à la fois l'émotion et l'humour. Longtemps desservi par son originalité même, il est aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands écrivains français. Il fut aussi un remarquable peintre, un des initiateurs du tachisme en France. L'évolution de son œuvre graphique, depuis les figures monstrueuses du début jusqu'aux signes, aux taches et aux dessins mescaliniens, sans être absolument liée à celle de son œuvre littéraire, va dans le même sens : de l'angoisse paralysante à l'ivresse de la découverte.

L'espace du dedans

Michaux se désintéresse de ce qui est extérieur : paysages, objets, réalités économiques, relations sociales, devenir historique. Son regard plonge à l'intérieur de lui-même, dans ce domaine incirconscrit et obscur où naissent les pensées, les rêves, les images, les impressions fugitives, les pulsions. Aucun écrivain peut-être n'a jamais porté une telle attention aux mouvements les plus ténus de la vie intérieure. Il dit de l'art de Paul Klee, avec qui il a d'incontestables affinités, qu'il nous communique le sentiment d'être « avec l'âme même d'une chrysalide.
Sa faculté maîtresse est l'imagination, mais une forme d'imagination qui refuse le pittoresque et la narration. Ce domaine de l'imaginaire, c'est ce qu'il appelle ses propriétés. Il est à la fois tout entier enclos dans son esprit et à la mesure de l'universel, puisqu'il est riche de millions de possibles. Ce que Michaux invente, ce n'est jamais une action, une intrigue il n'est pas un conteur, même dans Plume, mais des êtres et surtout des manières d'être. Au pays de la Magie ou dans celui des Meidosems (êtres filiformes et évanescents, il fait l'inventaire de nouvelles manières de vivre, d'aimer, de souffrir, de mourir.
L'imagination est source de trouble et d'angoisse, puisque c'est elle qui provoque les images obsédantes, sécrète les monstres, doue les objets et les êtres d'un pouvoir d'agression, fait du monde une perpétuelle menace pour le corps et la conscience de l'individu, également fragiles. Une grande partie de l'œuvre de Michaux exprime la terreur d'être envahi par les puissances environnantes du monde hostile. Mais l'imagination, qui est une force de destruction du moi, est en même temps un instrument de défense et une force de restructuration. Toute une autre partie de l'œuvre de Michaux montre les divers procédés d'intervention qui permettent au rêveur endormi ou éveillé de prendre sa revanche sur la réalité hostile, de corriger ou de compléter le monde dans le sens de ses plus secrets désirs. Dans cette perspective, la poésie et la peinture sont moins des moyens d'expression que des exorcismes.

La recherche de l'absolu

Michaux écrivait déjà dans son premier livre : Je ne peux pas me reposer, ma vie est une insomnie .... Ne serait-ce pas la prudence qui me tient éveillé, car cherchant, cherchant et cherchant, c'est dans tout indifféremment que j'ai chance de trouver ce que je cherche puisque ce que je cherche je ne le sais. Son entreprise consiste donc à tenter d'atteindre quelque chose qui se dérobe sans cesse et à quoi il ne lui est pas possible de renoncer sans que sa vie perde toute signification. Cette ferveur perpétuellement frustrée, ce désir qui aboie dans le noir, les mouvements de ce cerf-volant qui ne peut couper sa corde définissent la situation spirituelle de l'homme contemporain, à qui sa pensée analytique et sa culture désacralisée ne permettent plus de participer à l'Être. L'activité littéraire et artistique de Michaux, comme d'ailleurs toutes ses autres activités, est une entreprise de salut.
Dans sa jeunesse, la solution de la mystique chrétienne l'avait attiré. Plus tard, il a découvert la pensée de l'Inde et celle de la Chine, qui lui offrent des modèles et des techniques de méditation plus efficaces. Mais c'est finalement dans la poésie et dans l'art qu'il trouve la voie d'une réconciliation avec le monde et la vie. Il ne s'agit pas de trouver des solutions ou des réponses, mais de s'éveiller à la vraie vie, d'accéder au sens véritable du monde, qui est son mystère et son inépuisable nouveauté. Il faut retrouver l'esprit d'enfance : elle est l'âge d'or des questions et c'est de réponses que l'homme meurt. C'est encore à propos de Paul Klee que Michaux explique à quelles conditions l'art et la poésie permettent de dépasser la muraille de signes qui nous sépare du réel : Il suffit d'avoir gardé la conscience de vivre dans un monde d'énigmes, auquel c'est en énigmes aussi qu'il convient le mieux de répondre.

L'expérience de l'infini

Michaux avait jadis été tenté de recourir à la drogue notamment l'éther comme à un moyen de s'évader, de se retirer du monde, de vivre de l'autre côté. Plus tard, ce n'est plus l'évasion qu'il recherche, mais l'expérience. Il ne s'agit pas pour lui d'échapper à la condition humaine, mais d'en explorer toutes les possibilités. La drogue, qui donne des hallucinations et permet d'accéder à l'état second, est l'une des voies de l'aventure mentale dans laquelle le poète s'est engagé et qui consiste à se parcourir, à faire l'occupation progressive de tout son être en exploitant toutes ses facultés.
À partir de 1955, une partie de l'œuvre de Michaux va être consacrée à l'exploration de l'univers prodigieux que lui a révélé l'usage de drogues comme l'opium, le haschich, le L.S.D. et surtout la mescaline. Il montre que le drogué fait l'expérience de l'infini, mais aussi qu'il existe deux catégories, deux modalités de l'infini, dont l'une est le mal absolu et l'autre le bien absolu. Les titres des ouvrages qui décrivent les effets de la drogue : Misérable Miracle en 1956, L'Infini turbulent 1957, Paix dans les brisements, 1959, Connaissance par les gouffres en 1961, rendent compte du caractère essentiel de l'hallucination par le haschich ou de l'ivresse mescalinienne, qui est l'aliénation. Le drogué, comme le fou, est délogé de ses positions, chassé de lui-même, pris dans un « mécanisme d'infinité. Avec la perception juste de son corps, il a perdu sa demeure. Il ne retrouve plus le château de son être. L'expérience de la folie mescalinienne enseigne à la fois que l'infini est l'ennemi de l'homme et que, pourtant, l'homme est vulnérable à l'infini, qu'il y est poreux, parce que ça lui rappelle quelque chose et qu'il en vient. La finitude est conquise sur l'infini et la vie humaine normale est une oasis, une hernie de l'infini .
Il existe pourtant une autre forme de l'infini, dont Michaux a fait parfois, d'une manière inattendue, l'expérience bouleversante : un infini non plus de désorganisation et de turbulence, mais de complétude, de transcendance, l'unité retrouvée. C'est l'extase, semblable à celle des mystiques, par laquelle il se sent remis dans la circulation générale, rentré au bercail de l'universel et qui lui donne enfin accès à une démesure qui est la vraie mesure de l'homme, de l'homme insoupçonné.

Humour et poésie

L'originalité de l'art de Michaux, dans ses ouvrages littéraires comme dans ses peintures, tient à la fusion de deux éléments en apparence contradictoires, l'émotion et l'humour. D'un bout à l'autre de son œuvre, il n'y a guère de phrase ou de trait qui n'exprime l'émotion la plus intense. Souffrance, terreur, ou au contraire ferveur, l'émotion se traduit par des images fulgurantes, des cris, des rythmes haletants, des répétitions. Mais l'émotion apparaît rarement à l'état brut, et Michaux, en règle générale, ne la prend pas entièrement au sérieux. Il y a chez lui un refus d'être dupe, un besoin d'observer et de comprendre qui établissent une distance entre lui et ses propres sentiments. Placé dans une situation difficile, il utilise l'humour comme un moyen de prendre du recul et de se protéger. Il ne s'agit pas de rire ou de faire rire, mais de neutraliser l'émotion, soit par un détail ou un tour saugrenu, soit par un flegme apparent. L'exemple d'humour le plus connu et le plus caractéristique de Michaux, c'est le personnage de Plume, à qui il arrive toutes sortes de mésaventures surprenantes sans que cela modifie jamais sa résignation attristée et sans qu'il ose intervenir pour détourner le cours du destin.
Que ce soit dans les récits de voyages réels ou imaginaires, dans les rêves de vie plastique, où il invente la mitrailleuse à gifles ou la fronde à hommes, dans les réflexions et les aphorismes sur les sujets les plus divers, le ton de Michaux unit presque toujours la gravité et la fantaisie, la tension et la désinvolture.
De toute manière, écrire ou peindre n'est jamais pour lui un acte gratuit ou un divertissement, mais une sorte d'épreuve ascétique : Écrire, écrire : tuer, quoi. Il crée, dit-il encore, pour questionner, pour ausculter, pour approcher le problème d'être. En cela, il incarne la tentation la plus forte de l'art contemporain et se rattache à la tradition des poètes voleurs de feu. Il est l'un de ceux qui ont le mieux pressenti ce que pourrait être une nouvelle culture, intégrant à la pensée occidentale des éléments empruntés à l'Orient, et une nouvelle mesure de l'homme, plus vaste que la nôtre.

Sagesse et contemplation

Un dernier massif est venu, dans la vieillesse, compléter l'œuvre. Tout ce qui précédait se trouve repris et dépassé sur chacun des deux versants, dont l'un est tourné vers la sagesse, l'autre vers la contemplation.
On trouvait déjà, çà et là, dans les ouvrages de l'âge mûr, des aphorismes, qui étaient d'un moraliste. Poteaux d'angle (1981 est un recueil de préceptes que le poète s'adresse à lui-même ; et la sagesse qu'ils contiennent se situe au-delà de toute sagesse. Michaux se défend d'être un gourou : Quoi qu'il arrive, ne te laisse jamais aller – faute suprême – à te croire maître, même pas un maître à mal penser. Il te reste beaucoup à faire, énormément, presque tout. La mort cueillera un fruit encore vert.
Comment le poète réfractaire pourrait-il enseigner autre chose que la liberté ? Les principes de sa morale sont l'authenticité et l'autonomie : être soi, être à soi. Mais cela conduirait au blocage du moi si cette sagesse n'était pas aussi un mouvement d'ouverture au monde et d'élan vers l'inconnu. Comment conserver quelque chose du prodigieux foisonnement des possibles, sinon en gardant une totale disponibilité ? Si tu ne t'es pas épaissi, si tu ne te crois pas devenu important..., alors peut-être l'Immense toujours là, le virtuel Infini se répandra de lui-même.
Dans Face à ce qui se dérobe 1975, Michaux décrivait la survenue de la contemplation. Elle ne peut naître que dans le silence. Une fois repoussés les variations et ce qui nourrit les variations : les informations, les communications, le prurit de la communication... on retrouve la Permanence, son rayonnement, l'autre vie, la contre-vie. Il est significatif que l'un de ses derniers textes soit la suite de poèmes intitulée Jours de Silence, recueillis dans Chemins cherchés, chemins perdus, transgressions, 1981. Il ne décrit plus la contemplation mais la chante, la célèbre, avec la ferveur retrouvée des mystiques d'Occident et d'Orient.
Parallèlement au poète, parfois en discordance avec lui, le peintre Henri Michaux a connu lui aussi, dans sa vieillesse, l'accomplissement. Il a utilisé de nouvelles techniques pour jeter dans l'espace les lignes, les taches et les signes qui forment ce que Jean Grenier a appelé une architecture de l'impermanence.

Le peintre

Il est particulièrement difficile de donner à voir, à l'aide des mots, ce que Michaux, contre les mots, invente, de traduire sa vision au moyen d'un langage qu'il a voulu, justement, fuir dans l'image. Et il ne saurait être question de retracer, en quelques lignes, un itinéraire aussi sinueux que le sien, à travers tant de techniques diverses : huile, lavis, gouache, aquarelle, dessin, encre, acrylique. Tout au plus pourra-t-on s'interroger sur la nature de l'expérience plastique, chez Michaux, et indiquer les principales directions dans lesquelles elle s'est engagée.

Michaux nous apprend que, jusqu'en 1925, il haïssait la peinture, et le fait même de peindre. C'est qu'il n'y voyait encore qu'une façon de reproduire, de répéter le réel, l'abominable réalité ; il n'avait pas encore découvert qu'elle pouvait être, aussi, l'inventaire de l'invisible. Le recours à la peinture procède, chez lui, d'une instinctive méfiance à l'égard de l'énorme machinerie du langage, de ce que sa préexistence à toute démarche créatrice a de cruellement contraignant, pour l'homme des mots. Sans doute les images elles-mêmes tendent-elles à se constituer en système de signes, mais ce système n'est pas aussi strictement codifié, hiérarchisé ; il ne nous emprisonne pas dans un réseau aussi serré d'habitudes, de mécanismes, de structures. Il semble donc plus facile de rejoindre, à travers l'expérience picturale, le primitif et le primordial, d'entrer en contact, avec ce qu'on a de plus précieux, de plus replié, de plus vrai, de plus sien.
Si, en passant de la poésie à la peinture, Michaux change de gare de triage, s'il regarde le monde par une autre fenêtre, les motivations profondes de la démarche créatrice demeurent les mêmes. Peinture et dessin peuvent être tour à tour – ou à la fois – agression et exorcisme, approche tâtonnante de l'être et tentative de se parcourir ; ils partent, eux aussi, du même refus de toute imitation, du même projet de donner forme à l'informe.

L'une des voies qu'emprunte la recherche picturale devait tout naturellement conduire l'auteur du Voyage en Grande Garabagne au pays des monstres. Des monstres dont ne surgit souvent que le visage ou même des fragments de visage : inachevés, vacillants, blêmes, en proie à d'obscurs tropismes, présents-absents toujours en quête d'un ancrage, ils sont la projection d'un moi ou d'un non-moi que le peintre malmène avec une hargneuse impartialité – figures d'un monde hostile ou fantômes intérieurs.
L'une des premières tentatives de Michaux allait dans le sens d'une peinture calligraphique : une main aventureuse dessinait inlassablement, d'une ligne continue ou rarement interrompue, le simulacre d'une écriture inconnue. Michaux se lassa. Mais, bien plus tard, il devait reprendre, sous une forme un peu différente, sa recherche. De l'encre de Chine jaillissent alors, une à une, des créatures minuscules, à mi-chemin entre l'homme et la racine, qui s'égrènent, au fil des pages, en un alphabet de ténèbres. Un peu plus tard, elles s'avanceront deux par deux, prêtes pour le ballet du rut ou du duel. Puis elles se multiplieront, proliféreront, noircissant la feuille blanche de leur fourmillement innombrable, s'agglutinant en groupes compacts, mais toujours mobiles, toujours en train de se défaire, parcourus de mouvements rageurs, scandant des rythmes. Du combat du peintre contre le sale flot noir ont surgi, en foule, des visions de combat.
De l'expérience mescalinienne, du formidable spectacle optique qu'elle constitue, de l'envahissement total, sans rémission ni recours, qu'elle inaugure, procède un graphisme qui ne pouvait que se réduire à une série de sismogrammes : sans commune mesure avec l'immensité de l'événement qu'il enregistre, le dessin n'est plus alors, nous dit Michaux, qu' une sorte de traduction graphique du vibratoire auquel j'ai assisté ; de l'ampleur de l'invasion subie, son espace surpeuplé témoigne – de façon parfois terrifiante. Le dessin mescalinien se trouve constamment confronté à l'impossibilité de rendre le lieu sans lieu, la matière sans matérialité, l'espace sans limitation. Une inépuisable prolifération d'entrelacs, de brisements, de franges, de spirales, de zébrures, instaure le règne d'une infinie répétition, défiant tout effort du langage pour apposer un nom sur ce qui n'est jamais être ou objet, mais seulement flux et passage, ou, plus exactement, trace – simple trace et rien de plus – d'un flux et d'un passage.

Parallèlement à l'écriture, dès 1925, il commence à s'intéresser à la peinture et à tous les arts graphiques en général. Exposé pour la première fois en 1937, il ne cesse ensuite de travailler, au point même que sa production graphique prend en partie le pas sur sa production écrite. Durant toute sa vie, il pratiquera autant l'aquarelle que le dessin au crayon, la gouache que la gravure ou l'encre. Il s'intéresse également à la calligraphie qu'il utilisera dans nombre de ses œuvres.
En 1948, Henri Michaux perd sa femme Marie-Louise Termet de façon tragique, à la suite d'un accident domestique ; ce deuil lui inspirera la même année son texte Nous deux encore.

La pratique de l'écriture et du dessin se sont conjugués, notamment, lors de son expérimentation de la mescaline commencée en janvier 1955, à l'âge de 55 ans, alors que Michaux n'avait auparavant consommé aucune drogue mis à part de l'éther. En effet, la correspondance entre Jean Paulhan et Michaux montre déjà un intérêt pour la drogue hallucinogène dans le courant 19548; mais c'est au début du mois de janvier 1955 que Jean Paulhan et la poétesse suisse Edith Boissonnas se retrouvent chez Michaux pour faire l'expérience de la mescaline8 : cette expérience sera renouvelée à trois reprises et fera l'objet de publications chez chacun des participants : Rapport sur une expérience de Paulhan publié dans ses œuvres complètes, Mescaline de Boissonnas La NRF, mai 1955 et Misérable Miracle de Michaux Éditions du Rocher, 1956, dont le récit est complété par une quatrième expérience, qu'il mène sans ses deux acolytes, dans le courant 1955. Cette expérimentation, qui se prolongera jusque vers 1966 avec la parution des Grandes Épreuves de l'esprit, permet aussi de retrouver l'attrait de Michaux pour la médecine et en particulier la psychiatrie il a assisté de nombreuses fois et dans de nombreux pays à des présentations de malades dans des asiles. Ces expérimentations se déroulaient parfois sous la surveillance d'un médecin, en calculant précisément les doses ingérées, en tenant un protocole d'observation médical10 et en dessinant. Il s'agit d'une approche scientifique – l'auto-observation11 – de ces substances psychotropes Michaux expérimenta également le LSD et la psilocybine et de la création artistique qui peut en découler.
À la fin de sa vie, Michaux était considéré comme un artiste fuyant ses lecteurs et les journalistes, ce qui contraste avec les nombreux voyages qu'il a faits pour découvrir les peuples du monde, et avec les nombreux amis qu'il compta dans le monde artistique.
Henri Michaux fait partie des peintres réunis pour l'exposition L'envolée lyrique, Paris 1945-1956 présentée au Musée du Luxembourg Sénat, avril-août 2006 Sans titre, 1948; Six dessins pour 'Mouvements' , 1949; Sans titre, 1951, Dessin mescalinien, 1955 -

L'une de ses citations les plus connues est : Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers.

Å’uvres

Cas de folie circulaire, 1922
Les Rêves et la Jambe, 1923
Fables des origines, Disque vert, 1923
Qui je fus, 1927
Mes propriétés, Fourcade, 1929
La Jetée, 1929
Ecuador, 1929
Un barbare en Asie, 1933
La nuit remue, 1935
Voyage en Grande Garabagne, 1936
La Ralentie, 1937
Lointain intérieur, 1938
Plume, 1938
Peintures. GLM, 1939
Au pays de la Magie, 1941
Arbres des Tropiques, 1942
L'Espace du dedans, 1944
Épreuves, exorcismes, 1940-1944
Ici, Poddema, 1946
Peintures et dessins. Le point du jour, 1946
Meidosems. Le point du jour, 1948.
Ailleurs, 1948
Nous deux encore.7 Lambert, 1948
La Vie dans les plis, 1949
Poésie pour pouvoir. Drouin, 1949
Passages, 1950
Mouvements, 1952
Face aux verrous, 1954
L'Infini turbulent, 1957
Paix dans les brisements, 1959
Connaissance par les gouffres, 1961
Vents et poussières, 1962
Postface à Plume et Lointain intérieur" "On est né de trop de mère..."1963
Désagrégation, 1965
Les Grandes Épreuves de l'esprit et les innombrables petites, 1966
Façons d'endormi, façons d'éveillé, 1969
Poteaux d'angle, 1971
Misérable Miracle La mescaline, 1972
En rêvant à partir de peintures énigmatiques, 1972
Émergences, résurgences, 1972
Bras cassé, 1973
Moments, traversées du temps, 1973
Quand tombent les toits, 1973
Par la voie des rythmes, 1974
Idéogrammes en Chine, 1975
Coups d'arrêt, 1975
Face à ce qui se dérobe, 1976
Les Ravagés, 1976
Jours de silence, 1978
Saisir, 1979
Une voie pour l'insubordination, 1980
Affrontements, 1981
Chemins recherchés, chemins perdus, transgressions, 1982
Les Commencements, 1983
Le Jardin exalté, 1983
Par surprise, 1983
Par des traits, 1984
Déplacements, dégagements, 1985 posthume
Rencontres (avec Paolo Marinotti), 1991posthume
Jeux d'encre. Trajet Zao Wou-Ki, 1993 posthume
En songeant à l'avenir, 1994 posthume
J'excuserais une assemblée anonyme..., 1994 posthume
À distance, 1996 posthume

Bibliographie

Collectif, Cahier Henri Michaux, dirigé par Raymond Bellour, L'Herne, coll. Cahiers de L'Herne, Paris, 1966, 528 p.
Chang-kyum Kim, Poétique de l'aphasie chez Henri Michaux, Éditions Visaje, Paris, 2007.
Serge Chamchinov, Henri Michaux : signes, gestes, mouvements(écriture et peinture, 1 ill., Éditions ANRT, Lille,
Raymond Bellour & Ysé Tran, Œuvres Complètes, Gallimard, coll. «La Pléiade », Paris, 1988,
Raymond Bellour, Henri Michaux ou Une mesure de l'être, Gallimard, coll. Essais
René Bertelé, Henri Michaux, Seghers, coll. Poètes d'aujourd'hui
Robert Bréchon, Michaux, Gallimard, coll. La Bibliothèque idéale
Per Bäckström, Enhet i mångfalden. Henri Michaux och det groteska, Lund: Ellerströms förlag, 2005.
Per Bäckström, Le grotesque dans l’œuvre d’Henri Michaux. Qui cache son fou, meurt sans voix, Paris: L’Harmattan, 2007.
Llewellyn Brown, L'Esthétique du pli dans l’œuvre de Henri Michaux, Caen: Lettres modernes Minard, 2007, 235 p.
Jean-Philippe Cazier :
Notes pour Henri Michaux, in Chimères no 17 ;
Peinture liquide , in Chaoïd no 6.
Odile Felgine, Henri Michaux, collection Polychrome, Ides et Calendes, Neuchâtel, 2006
Alain Jouffroy, Henri Michaux, éd. Georges Fall, coll. Le Musée de Poche, Paris, 1961, 102 p.
Maurice Imbert :
Henri Michaux. Les livres illustrés, La Hune éditeur, 1993 ;
Correspondance Adrienne Monnier et Henri Michaux, La Hune éditeur, 1999.
Jean-Pierre Martin, Henri Michaux, Gallimard, Paris, 2004, 746 p.
Jean-Pierre Martin, Henri Michaux, ADPF-Publications, Éditions des Affaires Étrangères, 1999, 62 p.
Jean-Pierre Martin, Henri Michaux, écritures de soi, expatriations, Éditions José Corti, 1994, 585 p.
Jean-Michel Maulpoix, Michaux, passager clandestin, Champ Vallon, coll. champ poétique , 1984, 207 p.
Jean-Pierre Giusto, Maurice Mourier, Jean-Jacques Paul, Sur Henri Michaux, coll. Parcours, Presses Universitaires de Valenciennes, 1988
Ezéchiel Saad, Yi King, Mythe et Histoire, frontispice de Henri Michaux, couverture de Zao Wou-Ki, Édition Sophora, Paris 1989.
Farid Laroussi, Écritures du sujet : Michaux, Jabès, Gracq, Tournier, Éditions Sils Maria, 2006,
Claire Stoullig, Henri Michaux, le langage du peintre, le regard du poète, Galerie Thessa Herold Paris, 1994,
Claude Frontisi, Henri Michaux, le regard des autres, Galerie Thessa Herold Paris, 1999,
Rainer Michael Mason, Henri Michaux, les années de synthèse, 1965-1984, Galerie Thessa Herold
Anne-Christine Royère, Henri Michaux : voix et imaginaire des signes, Presses Sorbonne Nouvelle,
Pierre Vilar, Françoise Nicol et Gwénael Boutouillet, Conversations avec Henri Michaux, Cécile Defaut,

Liens

http://youtu.be/KapkrXp0tm4 biographie
http://youtu.be/O9vfJpLw9Oo Sa vie
http://youtu.be/IFKmeG_ivRI En route vers l'homme
http://youtu.be/3boYL0DKWYA poèmes lus


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Henri Michaux
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Le 19 octobre 1984, à 85 ans, meurt, à Namur Henri Michaux

l naît le 24 mai 1899 à Paris, écrivain, poète et peintre d'origine belge d'expression française. naturalisé français en 1955. ses Œuvres principales, Cas de folie circulaire en 1922, Un barbare en Asie en 1933, Plume en 1934
Henri Michaux passe son enfance dans une famille de chapeliers aisés, à Bruxelles, au 69 rue Defacqz. Après avoir séjourné dans un pensionnat de la région de Malines, il poursuit ses études à Bruxelles au Collège Saint-Michel, où il a pour condisciples Norge, Herman Closson et Camille Goemans.

En bref

Adolescent angoissé, ses premières expériences littéraires sont marquées par la fréquentation de Tolstoï et Dostoïevski. Même s'il lit beaucoup pendant ses études chez les jésuites, il ne s'oriente pas tout d'abord vers l'écriture mais vers la médecine, qu'il abandonnera assez vite pour s'engager comme matelot. Il navigue en 1920 et 1921, mais doit débarquer, son bateau étant désarmé. À peu près à la même époque, la découverte de Lautréamont le pousse à écrire. Il en sortira Cas de folie circulaire en 1922, premier texte qui donne déjà une idée de son style. Ensuite les écrits se succèdent Les Rêves et la Jambe en 1923, Qui je fus en 1927… et les styles se multiplient.
Dans les années 1920, il collabore activement à la revue d'avant-garde Le Disque VERT fondée par Franz Hellens.
Pendant cette période, il émigre à Paris. Dès lors, il ne cessera de renier tout ce qui le rattache à la Belgique. En revanche, il gardera jusqu'à la fin de sa vie une réelle affinité avec la France et avec Paris en particulier — même s'il ne cessera pas de voyager dans le monde entier.
À Paris, il se lie rapidement avec le poète Jules Supervielle avec qui il restera ami jusqu'à la mort de ce dernier. En 1936, ils voyagent en Uruguay chez Supervielle puis à Buenos Aires en Argentine pour le Congrès International du Pen Club International. Au cours de ce voyage, Michaux rencontre Susana Soca, femme de lettres uruguayenne avec qui il sera très lié. Il retrouve également Victoria Ocampo, la directrice de SUR.
À Paris, Michaux fut ami avec plusieurs personnes qui jouèrent un grand rôle dans le monde artistique, comme Brassaï, Claude Cahun, Jean Paulhan son éditeur à la NRF, le libraire-éditeur Jacques-Olivier Fourcade son ami le plus proche et correspondant, il l'embauchera comme conseiller littéraire, publiera Mes propriétés en 1929, et Nous deux encore en 1948 ; il favorise par ailleurs l'émergence d'une jeune génération de poètes dont Vincent La Soudière.
Outre les textes purement poétiques, il rédige des carnets de voyages réels, Ecuador en 1929, Un barbare en Asie en 1933 ou imaginaires, Ailleurs en 1948, parmi beaucoup d'autres, des récits de ses expériences avec les drogues, notamment la mescaline, Misérable Miracle en 1956 et le cannabis, Connaissance par les gouffres en 1961, des recueils d'aphorismes et de réflexions, Passages en 1950, Poteaux d'angle en 1971…, etc.
Bien que ses ouvrages les plus importants aient été publiés chez Gallimard, de nombreux petits recueils, parfois illustrés de ses dessins, ont été publiés à un faible tirage chez de petits éditeurs

Sa vie

Henri Michaux est né le 24 mai 1899 à Namur dans une famille bourgeoise ardennaise et wallonne. Enfant et adolescent maladif, rêveur, révolté contre son milieu familial, il boude la vie, existe en marge, s'évade dans la lecture. Il découvre les mystiques. À vingt ans, refusant toute intégration sociale, il renonce à poursuivre ses études de médecine et s'embarque comme simple matelot. Au bout d'un an d'aventures maritimes, il revient à Bruxelles. Il semble être définitivement un raté.
La lecture de Lautréamont lui révèle sa vocation d'écrivain. Il débute par des essais et des textes poétiques en prose où l'imagination cocasse et le style percutant révèlent déjà sa profonde originalité. Poète et peintre, Henri Michaux n'a quitté définitivement sa Belgique natale qu'à vingt-cinq ans et n'a été naturalisé français qu'à cinquante-cinq ans. Venu à Paris, il se lie avec Jean Paulhan, qui est le premier à comprendre et à apprécier son génie. Son premier livre, Qui je fus 1927, passe à peu près inaperçu. Un voyage en Amérique du Sud lui inspire Ecuador en 1929 ; quelques années plus tard, il rapporte d'un grand voyage en Inde et en Chine un autre journal de bord, Un barbare en Asie en 1932. Entre-temps, il a écrit ses premiers chefs-d'œuvre : Mes Propriétés en 1929 et Un certain Plume en 1930 ; repris sous le titre de Plume en 1938, nom d'un personnage falot, éternelle victime des hommes et des événements, qui incarne l'angoisse de vivre.
Dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, l'inspiration de Michaux s'approfondit. Il commence la description de ses pays imaginaires et il fixe les images du Lointain intérieur en 1938. En même temps, il se consacre de plus en plus au dessin et à la peinture et commence à exposer des aquarelles et des gouaches aussi étranges, pour le grand public, que ses poèmes. La publication, en 1941, d'une conférence de Gide, Découvrons Henri Michaux, marque le début de la notoriété. Mais c'est seulement après 1955, au moment où il entreprend d'expérimenter sur lui-même les effets des drogues hallucinogènes, notamment de la mescaline, qu'il obtient la consécration définitive. Cependant, fidèle à sa vocation de poète réfractaire, jaloux de son autonomie, soucieux d'échapper à toutes les aliénations, même celle de la gloire, il refuse, en 1965, le grand prix national des lettres.

De la révolte à L'aventure

Contemporain des surréalistes, Henri Michaux a cherché comme eux dans la poésie et dans l'art une aventure spirituelle comparable à certains égards à l'expérience mystique. Mais il se distingue nettement d'eux par le climat angoissé de son univers intérieur, par son esprit critique, sa curiosité intellectuelle, son refus de toute agitation tapageuse et de tout engagement idéologique. Il donne l'exemple de la plus grande liberté d'esprit dont un homme soit capable. Tenté, au début, de refuser la réalité pour s'évader dans l'imaginaire, il a finalement entrepris d'explorer le plus complètement possible, en tentant sur lui-même des expériences d'un caractère presque médical, le domaine mental de l'homme.
Qu'il s'agisse d'exprimer ses sentiments d'angoisse et de révolte, de raconter ses rêves, d'imaginer des histoires fantastiques, ou de rendre compte d'expériences psychologiques, Michaux le fait dans un style immédiatement reconnaissable et inimitable, sec, nerveux, haletant, saccadé, vibrant, qui traduit à la fois l'émotion et l'humour. Longtemps desservi par son originalité même, il est aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands écrivains français. Il fut aussi un remarquable peintre, un des initiateurs du tachisme en France. L'évolution de son œuvre graphique, depuis les figures monstrueuses du début jusqu'aux signes, aux taches et aux dessins mescaliniens, sans être absolument liée à celle de son œuvre littéraire, va dans le même sens : de l'angoisse paralysante à l'ivresse de la découverte.

L'espace du dedans

Michaux se désintéresse de ce qui est extérieur : paysages, objets, réalités économiques, relations sociales, devenir historique. Son regard plonge à l'intérieur de lui-même, dans ce domaine incirconscrit et obscur où naissent les pensées, les rêves, les images, les impressions fugitives, les pulsions. Aucun écrivain peut-être n'a jamais porté une telle attention aux mouvements les plus ténus de la vie intérieure. Il dit de l'art de Paul Klee, avec qui il a d'incontestables affinités, qu'il nous communique le sentiment d'être « avec l'âme même d'une chrysalide.
Sa faculté maîtresse est l'imagination, mais une forme d'imagination qui refuse le pittoresque et la narration. Ce domaine de l'imaginaire, c'est ce qu'il appelle ses propriétés. Il est à la fois tout entier enclos dans son esprit et à la mesure de l'universel, puisqu'il est riche de millions de possibles. Ce que Michaux invente, ce n'est jamais une action, une intrigue il n'est pas un conteur, même dans Plume, mais des êtres et surtout des manières d'être. Au pays de la Magie ou dans celui des Meidosems (êtres filiformes et évanescents, il fait l'inventaire de nouvelles manières de vivre, d'aimer, de souffrir, de mourir.
L'imagination est source de trouble et d'angoisse, puisque c'est elle qui provoque les images obsédantes, sécrète les monstres, doue les objets et les êtres d'un pouvoir d'agression, fait du monde une perpétuelle menace pour le corps et la conscience de l'individu, également fragiles. Une grande partie de l'œuvre de Michaux exprime la terreur d'être envahi par les puissances environnantes du monde hostile. Mais l'imagination, qui est une force de destruction du moi, est en même temps un instrument de défense et une force de restructuration. Toute une autre partie de l'œuvre de Michaux montre les divers procédés d'intervention qui permettent au rêveur endormi ou éveillé de prendre sa revanche sur la réalité hostile, de corriger ou de compléter le monde dans le sens de ses plus secrets désirs. Dans cette perspective, la poésie et la peinture sont moins des moyens d'expression que des exorcismes.

La recherche de l'absolu

Michaux écrivait déjà dans son premier livre : Je ne peux pas me reposer, ma vie est une insomnie .... Ne serait-ce pas la prudence qui me tient éveillé, car cherchant, cherchant et cherchant, c'est dans tout indifféremment que j'ai chance de trouver ce que je cherche puisque ce que je cherche je ne le sais. Son entreprise consiste donc à tenter d'atteindre quelque chose qui se dérobe sans cesse et à quoi il ne lui est pas possible de renoncer sans que sa vie perde toute signification. Cette ferveur perpétuellement frustrée, ce désir qui aboie dans le noir, les mouvements de ce cerf-volant qui ne peut couper sa corde définissent la situation spirituelle de l'homme contemporain, à qui sa pensée analytique et sa culture désacralisée ne permettent plus de participer à l'Être. L'activité littéraire et artistique de Michaux, comme d'ailleurs toutes ses autres activités, est une entreprise de salut.
Dans sa jeunesse, la solution de la mystique chrétienne l'avait attiré. Plus tard, il a découvert la pensée de l'Inde et celle de la Chine, qui lui offrent des modèles et des techniques de méditation plus efficaces. Mais c'est finalement dans la poésie et dans l'art qu'il trouve la voie d'une réconciliation avec le monde et la vie. Il ne s'agit pas de trouver des solutions ou des réponses, mais de s'éveiller à la vraie vie, d'accéder au sens véritable du monde, qui est son mystère et son inépuisable nouveauté. Il faut retrouver l'esprit d'enfance : elle est l'âge d'or des questions et c'est de réponses que l'homme meurt. C'est encore à propos de Paul Klee que Michaux explique à quelles conditions l'art et la poésie permettent de dépasser la muraille de signes qui nous sépare du réel : Il suffit d'avoir gardé la conscience de vivre dans un monde d'énigmes, auquel c'est en énigmes aussi qu'il convient le mieux de répondre.

L'expérience de l'infini

Michaux avait jadis été tenté de recourir à la drogue notamment l'éther comme à un moyen de s'évader, de se retirer du monde, de vivre de l'autre côté. Plus tard, ce n'est plus l'évasion qu'il recherche, mais l'expérience. Il ne s'agit pas pour lui d'échapper à la condition humaine, mais d'en explorer toutes les possibilités. La drogue, qui donne des hallucinations et permet d'accéder à l'état second, est l'une des voies de l'aventure mentale dans laquelle le poète s'est engagé et qui consiste à se parcourir, à faire l'occupation progressive de tout son être en exploitant toutes ses facultés.
À partir de 1955, une partie de l'œuvre de Michaux va être consacrée à l'exploration de l'univers prodigieux que lui a révélé l'usage de drogues comme l'opium, le haschich, le L.S.D. et surtout la mescaline. Il montre que le drogué fait l'expérience de l'infini, mais aussi qu'il existe deux catégories, deux modalités de l'infini, dont l'une est le mal absolu et l'autre le bien absolu. Les titres des ouvrages qui décrivent les effets de la drogue : Misérable Miracle en 1956, L'Infini turbulent 1957, Paix dans les brisements, 1959, Connaissance par les gouffres en 1961, rendent compte du caractère essentiel de l'hallucination par le haschich ou de l'ivresse mescalinienne, qui est l'aliénation. Le drogué, comme le fou, est délogé de ses positions, chassé de lui-même, pris dans un « mécanisme d'infinité. Avec la perception juste de son corps, il a perdu sa demeure. Il ne retrouve plus le château de son être. L'expérience de la folie mescalinienne enseigne à la fois que l'infini est l'ennemi de l'homme et que, pourtant, l'homme est vulnérable à l'infini, qu'il y est poreux, parce que ça lui rappelle quelque chose et qu'il en vient. La finitude est conquise sur l'infini et la vie humaine normale est une oasis, une hernie de l'infini .
Il existe pourtant une autre forme de l'infini, dont Michaux a fait parfois, d'une manière inattendue, l'expérience bouleversante : un infini non plus de désorganisation et de turbulence, mais de complétude, de transcendance, l'unité retrouvée. C'est l'extase, semblable à celle des mystiques, par laquelle il se sent remis dans la circulation générale, rentré au bercail de l'universel et qui lui donne enfin accès à une démesure qui est la vraie mesure de l'homme, de l'homme insoupçonné.

Humour et poésie

L'originalité de l'art de Michaux, dans ses ouvrages littéraires comme dans ses peintures, tient à la fusion de deux éléments en apparence contradictoires, l'émotion et l'humour. D'un bout à l'autre de son œuvre, il n'y a guère de phrase ou de trait qui n'exprime l'émotion la plus intense. Souffrance, terreur, ou au contraire ferveur, l'émotion se traduit par des images fulgurantes, des cris, des rythmes haletants, des répétitions. Mais l'émotion apparaît rarement à l'état brut, et Michaux, en règle générale, ne la prend pas entièrement au sérieux. Il y a chez lui un refus d'être dupe, un besoin d'observer et de comprendre qui établissent une distance entre lui et ses propres sentiments. Placé dans une situation difficile, il utilise l'humour comme un moyen de prendre du recul et de se protéger. Il ne s'agit pas de rire ou de faire rire, mais de neutraliser l'émotion, soit par un détail ou un tour saugrenu, soit par un flegme apparent. L'exemple d'humour le plus connu et le plus caractéristique de Michaux, c'est le personnage de Plume, à qui il arrive toutes sortes de mésaventures surprenantes sans que cela modifie jamais sa résignation attristée et sans qu'il ose intervenir pour détourner le cours du destin.
Que ce soit dans les récits de voyages réels ou imaginaires, dans les rêves de vie plastique, où il invente la mitrailleuse à gifles ou la fronde à hommes, dans les réflexions et les aphorismes sur les sujets les plus divers, le ton de Michaux unit presque toujours la gravité et la fantaisie, la tension et la désinvolture.
De toute manière, écrire ou peindre n'est jamais pour lui un acte gratuit ou un divertissement, mais une sorte d'épreuve ascétique : Écrire, écrire : tuer, quoi. Il crée, dit-il encore, pour questionner, pour ausculter, pour approcher le problème d'être. En cela, il incarne la tentation la plus forte de l'art contemporain et se rattache à la tradition des poètes voleurs de feu. Il est l'un de ceux qui ont le mieux pressenti ce que pourrait être une nouvelle culture, intégrant à la pensée occidentale des éléments empruntés à l'Orient, et une nouvelle mesure de l'homme, plus vaste que la nôtre.

Sagesse et contemplation

Un dernier massif est venu, dans la vieillesse, compléter l'œuvre. Tout ce qui précédait se trouve repris et dépassé sur chacun des deux versants, dont l'un est tourné vers la sagesse, l'autre vers la contemplation.
On trouvait déjà, çà et là, dans les ouvrages de l'âge mûr, des aphorismes, qui étaient d'un moraliste. Poteaux d'angle (1981 est un recueil de préceptes que le poète s'adresse à lui-même ; et la sagesse qu'ils contiennent se situe au-delà de toute sagesse. Michaux se défend d'être un gourou : Quoi qu'il arrive, ne te laisse jamais aller – faute suprême – à te croire maître, même pas un maître à mal penser. Il te reste beaucoup à faire, énormément, presque tout. La mort cueillera un fruit encore vert.
Comment le poète réfractaire pourrait-il enseigner autre chose que la liberté ? Les principes de sa morale sont l'authenticité et l'autonomie : être soi, être à soi. Mais cela conduirait au blocage du moi si cette sagesse n'était pas aussi un mouvement d'ouverture au monde et d'élan vers l'inconnu. Comment conserver quelque chose du prodigieux foisonnement des possibles, sinon en gardant une totale disponibilité ? Si tu ne t'es pas épaissi, si tu ne te crois pas devenu important..., alors peut-être l'Immense toujours là, le virtuel Infini se répandra de lui-même.
Dans Face à ce qui se dérobe 1975, Michaux décrivait la survenue de la contemplation. Elle ne peut naître que dans le silence. Une fois repoussés les variations et ce qui nourrit les variations : les informations, les communications, le prurit de la communication... on retrouve la Permanence, son rayonnement, l'autre vie, la contre-vie. Il est significatif que l'un de ses derniers textes soit la suite de poèmes intitulée Jours de Silence, recueillis dans Chemins cherchés, chemins perdus, transgressions, 1981. Il ne décrit plus la contemplation mais la chante, la célèbre, avec la ferveur retrouvée des mystiques d'Occident et d'Orient.
Parallèlement au poète, parfois en discordance avec lui, le peintre Henri Michaux a connu lui aussi, dans sa vieillesse, l'accomplissement. Il a utilisé de nouvelles techniques pour jeter dans l'espace les lignes, les taches et les signes qui forment ce que Jean Grenier a appelé une architecture de l'impermanence.

Le peintre

Il est particulièrement difficile de donner à voir, à l'aide des mots, ce que Michaux, contre les mots, invente, de traduire sa vision au moyen d'un langage qu'il a voulu, justement, fuir dans l'image. Et il ne saurait être question de retracer, en quelques lignes, un itinéraire aussi sinueux que le sien, à travers tant de techniques diverses : huile, lavis, gouache, aquarelle, dessin, encre, acrylique. Tout au plus pourra-t-on s'interroger sur la nature de l'expérience plastique, chez Michaux, et indiquer les principales directions dans lesquelles elle s'est engagée.

Michaux nous apprend que, jusqu'en 1925, il haïssait la peinture, et le fait même de peindre. C'est qu'il n'y voyait encore qu'une façon de reproduire, de répéter le réel, l'abominable réalité ; il n'avait pas encore découvert qu'elle pouvait être, aussi, l'inventaire de l'invisible. Le recours à la peinture procède, chez lui, d'une instinctive méfiance à l'égard de l'énorme machinerie du langage, de ce que sa préexistence à toute démarche créatrice a de cruellement contraignant, pour l'homme des mots. Sans doute les images elles-mêmes tendent-elles à se constituer en système de signes, mais ce système n'est pas aussi strictement codifié, hiérarchisé ; il ne nous emprisonne pas dans un réseau aussi serré d'habitudes, de mécanismes, de structures. Il semble donc plus facile de rejoindre, à travers l'expérience picturale, le primitif et le primordial, d'entrer en contact, avec ce qu'on a de plus précieux, de plus replié, de plus vrai, de plus sien.
Si, en passant de la poésie à la peinture, Michaux change de gare de triage, s'il regarde le monde par une autre fenêtre, les motivations profondes de la démarche créatrice demeurent les mêmes. Peinture et dessin peuvent être tour à tour – ou à la fois – agression et exorcisme, approche tâtonnante de l'être et tentative de se parcourir ; ils partent, eux aussi, du même refus de toute imitation, du même projet de donner forme à l'informe.

L'une des voies qu'emprunte la recherche picturale devait tout naturellement conduire l'auteur du Voyage en Grande Garabagne au pays des monstres. Des monstres dont ne surgit souvent que le visage ou même des fragments de visage : inachevés, vacillants, blêmes, en proie à d'obscurs tropismes, présents-absents toujours en quête d'un ancrage, ils sont la projection d'un moi ou d'un non-moi que le peintre malmène avec une hargneuse impartialité – figures d'un monde hostile ou fantômes intérieurs.
L'une des premières tentatives de Michaux allait dans le sens d'une peinture calligraphique : une main aventureuse dessinait inlassablement, d'une ligne continue ou rarement interrompue, le simulacre d'une écriture inconnue. Michaux se lassa. Mais, bien plus tard, il devait reprendre, sous une forme un peu différente, sa recherche. De l'encre de Chine jaillissent alors, une à une, des créatures minuscules, à mi-chemin entre l'homme et la racine, qui s'égrènent, au fil des pages, en un alphabet de ténèbres. Un peu plus tard, elles s'avanceront deux par deux, prêtes pour le ballet du rut ou du duel. Puis elles se multiplieront, proliféreront, noircissant la feuille blanche de leur fourmillement innombrable, s'agglutinant en groupes compacts, mais toujours mobiles, toujours en train de se défaire, parcourus de mouvements rageurs, scandant des rythmes. Du combat du peintre contre le sale flot noir ont surgi, en foule, des visions de combat.
De l'expérience mescalinienne, du formidable spectacle optique qu'elle constitue, de l'envahissement total, sans rémission ni recours, qu'elle inaugure, procède un graphisme qui ne pouvait que se réduire à une série de sismogrammes : sans commune mesure avec l'immensité de l'événement qu'il enregistre, le dessin n'est plus alors, nous dit Michaux, qu' une sorte de traduction graphique du vibratoire auquel j'ai assisté ; de l'ampleur de l'invasion subie, son espace surpeuplé témoigne – de façon parfois terrifiante. Le dessin mescalinien se trouve constamment confronté à l'impossibilité de rendre le lieu sans lieu, la matière sans matérialité, l'espace sans limitation. Une inépuisable prolifération d'entrelacs, de brisements, de franges, de spirales, de zébrures, instaure le règne d'une infinie répétition, défiant tout effort du langage pour apposer un nom sur ce qui n'est jamais être ou objet, mais seulement flux et passage, ou, plus exactement, trace – simple trace et rien de plus – d'un flux et d'un passage.

Parallèlement à l'écriture, dès 1925, il commence à s'intéresser à la peinture et à tous les arts graphiques en général. Exposé pour la première fois en 1937, il ne cesse ensuite de travailler, au point même que sa production graphique prend en partie le pas sur sa production écrite. Durant toute sa vie, il pratiquera autant l'aquarelle que le dessin au crayon, la gouache que la gravure ou l'encre. Il s'intéresse également à la calligraphie qu'il utilisera dans nombre de ses œuvres.
En 1948, Henri Michaux perd sa femme Marie-Louise Termet de façon tragique, à la suite d'un accident domestique ; ce deuil lui inspirera la même année son texte Nous deux encore.

La pratique de l'écriture et du dessin se sont conjugués, notamment, lors de son expérimentation de la mescaline commencée en janvier 1955, à l'âge de 55 ans, alors que Michaux n'avait auparavant consommé aucune drogue mis à part de l'éther. En effet, la correspondance entre Jean Paulhan et Michaux montre déjà un intérêt pour la drogue hallucinogène dans le courant 19548; mais c'est au début du mois de janvier 1955 que Jean Paulhan et la poétesse suisse Edith Boissonnas se retrouvent chez Michaux pour faire l'expérience de la mescaline8 : cette expérience sera renouvelée à trois reprises et fera l'objet de publications chez chacun des participants : Rapport sur une expérience de Paulhan publié dans ses œuvres complètes, Mescaline de Boissonnas La NRF, mai 1955 et Misérable Miracle de Michaux Éditions du Rocher, 1956, dont le récit est complété par une quatrième expérience, qu'il mène sans ses deux acolytes, dans le courant 1955. Cette expérimentation, qui se prolongera jusque vers 1966 avec la parution des Grandes Épreuves de l'esprit, permet aussi de retrouver l'attrait de Michaux pour la médecine et en particulier la psychiatrie il a assisté de nombreuses fois et dans de nombreux pays à des présentations de malades dans des asiles. Ces expérimentations se déroulaient parfois sous la surveillance d'un médecin, en calculant précisément les doses ingérées, en tenant un protocole d'observation médical10 et en dessinant. Il s'agit d'une approche scientifique – l'auto-observation11 – de ces substances psychotropes Michaux expérimenta également le LSD et la psilocybine et de la création artistique qui peut en découler.
À la fin de sa vie, Michaux était considéré comme un artiste fuyant ses lecteurs et les journalistes, ce qui contraste avec les nombreux voyages qu'il a faits pour découvrir les peuples du monde, et avec les nombreux amis qu'il compta dans le monde artistique.
Henri Michaux fait partie des peintres réunis pour l'exposition L'envolée lyrique, Paris 1945-1956 présentée au Musée du Luxembourg Sénat, avril-août 2006 Sans titre, 1948; Six dessins pour 'Mouvements' , 1949; Sans titre, 1951, Dessin mescalinien, 1955 -

L'une de ses citations les plus connues est : Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers.

Å’uvres

Cas de folie circulaire, 1922
Les Rêves et la Jambe, 1923
Fables des origines, Disque vert, 1923
Qui je fus, 1927
Mes propriétés, Fourcade, 1929
La Jetée, 1929
Ecuador, 1929
Un barbare en Asie, 1933
La nuit remue, 1935
Voyage en Grande Garabagne, 1936
La Ralentie, 1937
Lointain intérieur, 1938
Plume, 1938
Peintures. GLM, 1939
Au pays de la Magie, 1941
Arbres des Tropiques, 1942
L'Espace du dedans, 1944
Épreuves, exorcismes, 1940-1944
Ici, Poddema, 1946
Peintures et dessins. Le point du jour, 1946
Meidosems. Le point du jour, 1948.
Ailleurs, 1948
Nous deux encore.7 Lambert, 1948
La Vie dans les plis, 1949
Poésie pour pouvoir. Drouin, 1949
Passages, 1950
Mouvements, 1952
Face aux verrous, 1954
L'Infini turbulent, 1957
Paix dans les brisements, 1959
Connaissance par les gouffres, 1961
Vents et poussières, 1962
Postface à Plume et Lointain intérieur" "On est né de trop de mère..."1963
Désagrégation, 1965
Les Grandes Épreuves de l'esprit et les innombrables petites, 1966
Façons d'endormi, façons d'éveillé, 1969
Poteaux d'angle, 1971
Misérable Miracle La mescaline, 1972
En rêvant à partir de peintures énigmatiques, 1972
Émergences, résurgences, 1972
Bras cassé, 1973
Moments, traversées du temps, 1973
Quand tombent les toits, 1973
Par la voie des rythmes, 1974
Idéogrammes en Chine, 1975
Coups d'arrêt, 1975
Face à ce qui se dérobe, 1976
Les Ravagés, 1976
Jours de silence, 1978
Saisir, 1979
Une voie pour l'insubordination, 1980
Affrontements, 1981
Chemins recherchés, chemins perdus, transgressions, 1982
Les Commencements, 1983
Le Jardin exalté, 1983
Par surprise, 1983
Par des traits, 1984
Déplacements, dégagements, 1985 posthume
Rencontres (avec Paolo Marinotti), 1991posthume
Jeux d'encre. Trajet Zao Wou-Ki, 1993 posthume
En songeant à l'avenir, 1994 posthume
J'excuserais une assemblée anonyme..., 1994 posthume
À distance, 1996 posthume

Bibliographie

Collectif, Cahier Henri Michaux, dirigé par Raymond Bellour, L'Herne, coll. Cahiers de L'Herne, Paris, 1966, 528 p.
Chang-kyum Kim, Poétique de l'aphasie chez Henri Michaux, Éditions Visaje, Paris, 2007.
Serge Chamchinov, Henri Michaux : signes, gestes, mouvements(écriture et peinture, 1 ill., Éditions ANRT, Lille,
Raymond Bellour & Ysé Tran, Œuvres Complètes, Gallimard, coll. «La Pléiade », Paris, 1988,
Raymond Bellour, Henri Michaux ou Une mesure de l'être, Gallimard, coll. Essais
René Bertelé, Henri Michaux, Seghers, coll. Poètes d'aujourd'hui
Robert Bréchon, Michaux, Gallimard, coll. La Bibliothèque idéale
Per Bäckström, Enhet i mångfalden. Henri Michaux och det groteska, Lund: Ellerströms förlag, 2005.
Per Bäckström, Le grotesque dans l’œuvre d’Henri Michaux. Qui cache son fou, meurt sans voix, Paris: L’Harmattan, 2007.
Llewellyn Brown, L'Esthétique du pli dans l’œuvre de Henri Michaux, Caen: Lettres modernes Minard, 2007, 235 p.
Jean-Philippe Cazier :
Notes pour Henri Michaux, in Chimères no 17 ;
Peinture liquide , in Chaoïd no 6.
Odile Felgine, Henri Michaux, collection Polychrome, Ides et Calendes, Neuchâtel, 2006
Alain Jouffroy, Henri Michaux, éd. Georges Fall, coll. Le Musée de Poche, Paris, 1961, 102 p.
Maurice Imbert :
Henri Michaux. Les livres illustrés, La Hune éditeur, 1993 ;
Correspondance Adrienne Monnier et Henri Michaux, La Hune éditeur, 1999.
Jean-Pierre Martin, Henri Michaux, Gallimard, Paris, 2004, 746 p.
Jean-Pierre Martin, Henri Michaux, ADPF-Publications, Éditions des Affaires Étrangères, 1999, 62 p.
Jean-Pierre Martin, Henri Michaux, écritures de soi, expatriations, Éditions José Corti, 1994, 585 p.
Jean-Michel Maulpoix, Michaux, passager clandestin, Champ Vallon, coll. champ poétique , 1984, 207 p.
Jean-Pierre Giusto, Maurice Mourier, Jean-Jacques Paul, Sur Henri Michaux, coll. Parcours, Presses Universitaires de Valenciennes, 1988
Ezéchiel Saad, Yi King, Mythe et Histoire, frontispice de Henri Michaux, couverture de Zao Wou-Ki, Édition Sophora, Paris 1989.
Farid Laroussi, Écritures du sujet : Michaux, Jabès, Gracq, Tournier, Éditions Sils Maria, 2006,
Claire Stoullig, Henri Michaux, le langage du peintre, le regard du poète, Galerie Thessa Herold Paris, 1994,
Claude Frontisi, Henri Michaux, le regard des autres, Galerie Thessa Herold Paris, 1999,
Rainer Michael Mason, Henri Michaux, les années de synthèse, 1965-1984, Galerie Thessa Herold
Anne-Christine Royère, Henri Michaux : voix et imaginaire des signes, Presses Sorbonne Nouvelle,
Pierre Vilar, Françoise Nicol et Gwénael Boutouillet, Conversations avec Henri Michaux, Cécile Defaut,

Liens

http://youtu.be/KapkrXp0tm4 biographie
http://youtu.be/O9vfJpLw9Oo Sa vie
http://youtu.be/IFKmeG_ivRI En route vers l'homme
http://youtu.be/3boYL0DKWYA poèmes lus


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Posté le : 18/10/2014 17:33
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Re: Défi du 17 octobre 2014
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Sacré Couscous,

On va pouvoir t'appeler Arlette. Je savais que le Père Noël se réveillerait un jour et s'apercevrait de l'inhumanité de ses conditions de travail mais de là à l'imaginer comploter avec la Petite Souris
J'ai bien reconnu ton style, surtout dans les dialogues (de sourds) toujours aussi truculents. Tu gardes ton regard d'enfant et c'est ce qui te rend si trognon.

Bises

Un Hurlu qui te veut du bien.
.

PS: Payée en chocolat chaud, guimauve et clémentines ?
On va bientôt pouvoir t'offrir un objet qui passe de 0 à 100 en moins de 4 secondes !

Posté le : 18/10/2014 17:26
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Re: Défi du 17 octobre 2014
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Sacré kjtiti,
Tu pourrais écrire de la science-fiction, vu le coup des annonces pour du travail dans un journal corse, osé, je te l'avoue.
J'ai beaucoup aimé le coup de l'objet qui passe de 0 à 100 en moins de 4 secondes.
Et puis merci pour le livre de géométrie.
Enfin, tu termines par une note philosophique sur les 4 âges vis-à-vis du Père Noël et je la trouve fort juste.
On démarre bien ce défi.
A bientôt ami poète.
Donald, le joueur de triangle.

Posté le : 18/10/2014 17:17
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Re: Défi du 17 octobre 2014
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Voici ma version :

Www.noël.com

Affalé dans mon fauteuil aux accoudoirs élimés, je regarde un film que je qualifierais « de saison ». En effet, nous sommes le vingt-trois décembre et, depuis une semaine, le programme télé ne contient que dessins animés, émissions de recettes de fête, d’idées cadeaux rivalisant d’ingéniosité et d’originalité et de films mettant en scène des enfants, où les sentiments sentent la guimauve et la dinde farcie et dont le happy end parvient parfois à me soutirer une larme.

Soudain, j’entends un fracas dans ma salle de bain. Je n’y ai pourtant pas enfermé Rodrigo, mon chat, car il est tranquillement endormi sur mes genoux. De drôles de bruits continuent à me parvenir de la salle d’eau. J’empoigne la première poêle à frire venue ainsi que tout mon courage avant d’ouvrir lentement la porte. Imaginez mon étonnement à la découverte d’un vieux barbu en surpoids, habillé en rouge et blanc. Il est assis sur la cuvette fermée des toilettes. Serrant fortement la poignée de mon arme improvisée, je demande :

« Qui êtes-vous et comment êtes-vous entré ici ? »

Sans dire un mot ni relever la tête, l’intrus désigne mon chauffe-eau d’un doigt mal assuré.

« Quoi ? Vous êtes le réparateur ? Cela fait plus d’un mois que je vous attends Mais c’est quoi cette tenue ? Vous devez troquer votre bleu de travail à l’approche de Noël ? »

L’homme prend une grande inspiration, hoquète et m’adresse enfin la parole, exhalant une haleine chargée d’effluves lourdement alcoolisées :

« Je suis Père No…
– Le présentateur ?
– Non… je serais plutôt livreur.
– Pour Kapaza ? Zalando ?
– Non, je ne travaille qu’une fois par an.
– RTT ou chômeur ?
– Vous ne me reconnaissez vraiment pas ?
– Non, pourquoi je devrais ? On est amis sur Facebook ?
– Pff ! Je suis le Père Noël !
– Vous êtes à l’avance ! Faut mettre à jour votre smartphone. Il doit y avoir un problème avec vos rappels automatiques.
– Arrêtez avec votre charabia technologique. J’ai d’autres problèmes.
– Votre addiction à l’alcool ?
– Non, j’ai juste eu besoin de décompresser. Je reviens d’une réunion avec Saint Nicolas, le Lapin de Pâques et la Souris des dents. On veut une amélioration de nos conditions de travail et la retraite à 1500 ans au lieu de 2000. Mais notre direction ne veut rien entendre.
– Mais vous rendez les enfants si heureux.
– Ce n’est plus comme avant. Les gamins nous demandent des téléphones, des tablettes, des appareils photos génériques.
– Numériques !
– Mais mes lutins ne sont pas qualifiés pour fabriquer ces jeux-la. J’ai donc dû négocier avec des usines chinoises mais je viens de découvrir qu’elles emploient des enfants ! Quelle horreur ! Je n’ai plus aucune motivation à continuer.
– Ne baissez pas les bras. Pensez à tous les enfants qui ont les yeux qui brillent en découvrant leur cadeau, toute la joie que vous générez dans les familles. Je veux bien essayer de vous aider. Je suis disponible justement. Cela fait plus de six mois que je cherche un emploi. Je m’appelle Lucie.»

Après une longue hésitation, il accepte finalement mon aide. Il me prend la main et nous voilà aspirés par la flamme de mon chauffe-eau. J’espère que cela le détartrera un peu. Une sensation d’endormissement m’envahit et puis des frissons me réveillent. J’ouvre les yeux, prise d’une légère nausée, et découvre un décor digne d’un film de Disney. Je suis dans un grand bureau très rustique, décoré de photos de rennes, de chaussettes rouges et de branches de sapin. Le maître des lieux me fait visiter son usine. Je découvre un lieu vétuste rempli de lutins assis devant une sorte de chaîne de montage. Ils ont tous des cernes sous les yeux, une mine déconfite et des joues creuses.

« Ils n’ont pas l’air très en forme vos lutins !
– Oui, ils ont perdu leur motivation eux-aussi. Avant, ils fabriquaient toutes sortes de jouets différents. Maintenant, ils sont cantonnés aux nounours, aux poupées et à l’emballage des jouets technologiques chinois. »

Je le suis jusqu’à un grand hangar où je découvre son fameux traîneau rempli à raz-bord.

« Vous êtes prêt pour demain je vois.
– Il me manque encore ma liste. »

Nous retournons dans son bureau. Là, il forme un code, 2412 évidemment, sur la porte d’un coffre. À l’intérieur, il récupère un énorme rouleau au papier jauni.

« Ne me dites pas que c’est votre liste.
– Si, bien sûr.
– Il faudrait vraiment vous moderniser. »

La journée du vingt-quatre sert aux derniers préparatifs et comporte surtout une longue sieste. Une fois le soleil couché, je m’installe sur le traîneau, aux côtés du mon hôte qui m’a prêté pour l’occasion une combinaison rouge et blanche ignifugée. Un petit cri d’encouragement et sa douzaine de rennes se mettent à courir et s’envoler dans la nuit étoilée. Je découvre un travail fastidieux car la liste d’enfants sages comporte des adresses raturées, des taches de chocolat au lait et n’est pas très facile à manipuler. Pour déposer les cadeaux, il faut passer par les vide-ordures des immeubles, les cheminées des convecteurs au gaz, ou l’évacuation des chaudières. Je ne sais pas par quelle magie mais on y arrive sans trop de difficulté. Après cette nuit harassante, je me laisse tomber dans le lit d’un lutin qu’il m’a gentiment prêté.

Je ne savais pas que cette expérience changerait ma vie. En effet, je suis devenue la conseillère du grand Barbu. Nous avons d’abord modernisé toute l’usine et prévu des pauses avec des massages pour les lutins afin qu’ils reprennent goût à leur travail. Ces derniers, ainsi que leur grand patron, ont reçu une formation accélérée en nouvelles technologies, grâce à l’appui d’une prof, une grande blonde à la pédagogie révolutionnaire. Plus de tractations avec les chinois exploiteurs d’enfants car les lutins peuvent désormais construire des tablettes et autres téléphones « Made in Pôle Nord ». La liste ancestrale est devenue numérique et le Père Noël est désormais l’ami Facebook le plus convoité, sur les conseils d’un consultant aux grands pieds.

Je viens de signer un CDD de mille ans avec Fantasy et Cie pour donner un coup de jeune à St Nicolas, le Lapin de Pâques et la Souris des Dents. J’ai encore du pain sur la planche ! Le seul problème est que je suis payée en chocolat chaud, guimauve et clémentines.

Posté le : 18/10/2014 16:31
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Re: Défi du 17 octobre 2014
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J'ai bien ri à la lecture des péripéties de Pinpon et son nouvel assistant. Il y a des allusions croustillantes.
Je te remercie pour ton nouveau ministre de l'intérieur. On en fera bon usage.

Je peux donc te transmettre les desiderata de mes trois têtes blondes, non brunes, pour Noël prochain. Tu ne demande pas de supplément pour les envois à l'étranger ?

Merci pour ce chouette moment evoquant une période de l'année à laquelle je préfère le soleil de l'été...

A bientôt

Couscous

Posté le : 18/10/2014 16:22
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Re: Défi du 17 octobre 2014
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-Dis donc Pinpon, tu ne vas pas me refaire le coup de noël 2013 ou, ayant attaqué les cadeaux à la bourre, tu t’es retrouvé en carafe pour la livraison du 25 !!!

Info pour le lecteur :
La mère Noel, puisqu’il s’agit d’elle, qui vendait précédemment ses charmes avant de rencontrer le héros du 25 décembre, avait gardé cette gouaille de titi parisien et des filles de la rue que notre ami tagazou évoque si bien, dans son poème intitulé :’’Belles carrosseries’’.

Elle avait rencontré le père Noël, un soir ou celui-ci, désœuvré car au chômage, sachant qu’il ne travaille que du 24 au 25 décembre !!! le ramier, errait de bistro en bistro du coté de Pigalle, dans sa tenue traditionnelle.
En apercevant le lascar accoudé au bar, elle lui avait alors lancé: ‘’dis donc pépère c’est pas carnaval, pour se déguiser en pompier’’, et avait poursuivi avec beaucoup de délicatesse et d’élégance,’’ nous le feu, on l’à à l’endroit de notre fond de commerce, mon vieux pinpon’’
.
Cette approche un peu cavalière avait d’abord beaucoup choqué notre bonhomme en rouge, mais le surnom de pinpon, l’avait séduit par sa pertinence.

Par ailleurs cela le changeait de celui attribué par son voisinage qui l’avait affublé du sobriquet et raccourci de Pére No eu égard à son gout prononcé pour l’anisette, secret bien entendu, parfaitement tu par tous les parents de la terre pour ne pas écorner l’image du bonhomme en rouge auprès des enfants.

- T’es bien gentil, repris la bergère de l’écolo du ciel baba cool,( sans doute ami de Nicolas Hulot, car faisant tirer son tirer son traineau par des rennes à l’ère du moteur éclectique, avec réduction d’impôts pour l’achat d’un véhicule propre neuf) mais ne compte moi sur moi pour le 25 décembre, je vais ce soir là à une réunion Tupperware chez ma copine Marie la Magdaléenne.

Pris de court, il s’était alors tourné vers ANPE, pour tenter de trouver du personnel pour cette nuit céleste.
Il reçut, certes, des candidatures mais aucune n’était en rapport avec les compétences demandées. Ainsi l’un des candidats acceptait les conditions, mais exigeait de ne pas travailler après 18 heures, un second était allergique aux poils de rennes, quand un troisième, en accord avec les recommandations de la communauté Européenne, il réclamait de ne pas travailler à plus de 1m15 au-dessus du sol, alors livrer les cadeaux par la cheminée……………… !!!

C'est Bacchus, qui ayant vu une annonce dans Corse matin, m'avisât de cette offre d'emploi.
Sans doute le bonhomme à la barde blanche avait estimé qu'offrir un job pour une seule journée de boulot était conciliable avec la nature première des insulaires de l'Ile de beauté…..

J'ai donc répondu favorablement à celle ci, sans me douter des ennuis à venir, engendrés par cette nouvelle activité, moi qui venait de me faire virer de mon dernier emploi, mon patron me reprochant deux choses: mon excès du souci du détail et surtout mon retard régulier a l’embauche, en me disant : ce n’est pas en cherchant midi à quatorze heures que vous serez à l’heure au boulot !!

Ma première livraison en habit rouge fut pour une ex-collègue de la mère noël, aux attributs cessibles, à qui je posais la question traditionnelle: ''Et toi qu'a tu demander au père noël ?'' avec comme réponse étonnante :''mais, comme pour tout le monde, 55€ !! '
'
Mon âme charitable me conduisit ensuite dans une prison ou cherchant à savoir ce qui avait conduit un des pensionnaires en cet endroit, ce dernier me répondit : » je suis ici car j’ai fait mes courses de noël trop tôt !! » Arguant que cela ne méritait pas une telle punition, il ajouta ;’’je les ai faite, quand le magasin était fermé !! »

Ma visite suivante m’amena vers une femme, très amoureuse des voitures rapides qui demandaient dans sa lettre au père noël, un objet pouvant aller de 0 à 100 en moins de 4 secondes. Après avoir observé le physique plus que rondouillard de la requérante, j’ai déposé sous le sapin :…...une balance !!

Dans la maison suivante, j’ai trouvé un petit chien avec un pansement sur la queue ??? J’ai demandé à la maitresse de maison, pourquoi cet attribut sur le canin.
- » Je reçois ma belle mère, pour le réveillon du nouvel an, et j’ai coupais la queue du chien ne voulant pas qu’elle voit, qui que ce soit dans la maison, manifester sa joie de la voir »

Voulant terminer cette nuit agitée par quelques bonnes actions, j’ai livré :
un ascenseur chez Loriane pour lui éviter les incidents ménagers,
un monceau d’excuse chez Bacchus, pour me faire pardonner l’allusion de mauvais aloi dans cette nouvelle,, sur les Corses,
Un nouveau ministre de L’intérieur pour la Belgique de Couscous, pour éviter les polémiques sur l’actuel et nouveau détenteur du poste,
Un oiseau de compagnie,pour le superbe oiseau rare d'EXEM,titre de son dernier poème,
Un livre de géométrie pour Donaldo, pour qu’il continue de mettre un carré dans un rond, comme il le fait dans sa délicieuse nouvelle du même titre,
et des tonnes de plumes enjôleuses et talentueuses pour l’ensemble des membres de l’OReé afin qu’ils continuent de nous abreuver de leurs superbes nouvelles et poèmes !!!

En rentrant à mon domicile éreinté par cette nuit tumultueuse, et en voyant ma tronche de cake rabougrie devant le miroir, je fus convaincu qu’il existait bien 4 âges vis-à-vis du père noël :
Celui ou on croit au père noël
Celui ou on ne croit plus au père noël
Celui ou on est le père noël
Et enfin, celui ou on ressemble au père noël !!!

J’avais franchi le dernier pas, J’étais désormais dans la quatrième hypothèse !!!

Posté le : 18/10/2014 12:58

Edité par kjtiti sur 24-11-2014 22:54:47
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Re: Les expressions
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« Mettre ou avoir du foin dans ses bottes »


Accumuler avoir beaucoup d'argent.


Autrefois, lorsque les Moon Boots n'existaient pas encore et qu'un vent glacial balayait les champs recouverts d'un blanc linceul de givre dès potron-minets, les paysans avaient pour habitude de mettre de la paille dans leurs sabots pour avoir moins froid aux pieds ; ceux qui étaient un peu plus riches mettaient du foin, plus confortable mais plus difficile à récolter, donc plus précieux.
Au XVIIe siècle, Furetière citait déjà l'expression "il a bien mis de la paille dans ses souliers" désignant quelqu'un ayant fait fortune. Mais à cette époque, cela désignait non pas des paysans, mais des gens de l'administration qui s'en mettaient plein les poches par des moyens souvent illicites corruption, détournement....

Mais pourquoi ce rapprochement entre le foin dans les souliers et la richesse, bien ou mal acquise ?

Depuis très longtemps, on a coutume de dire qu'on garde son argent 'au chaud' lorsqu'on veut le mettre de côté pour tenter de le faire fructifier ou pour un usage ultérieur.
Il a donc un lien entre la 'chaleur' procurée par le foin et l'argent accumulé. Et puis une botte, c'est un mot à double sens pour qui pense à la richesse : il peut désigner une 'meule' de foin je rappelle qu'il était plus précieux que la paille, grande quantité dont dispose le paysan riche ; il rappelle aussi que celui qui a les moyens de se payer des bottes à la place de sabots est forcément plus aisé.
Sans compter qu'une botte était un endroit très souvent utilisé pour y dissimuler des petits objets importants ou précieux, parfois issus de larcins divers et qui, accumulés, pouvaient constituer un tas ou une 'meule' à la valeur importante.
C'est l'amalgame de toutes ces significations ou interprétations qui a conduit au sens de cette expression.

D'après Duneton, la version avec le verbe 'avoir' était plus utilisée pour de véritables bourgeois déjà bien assis sur une fortune solide, sans indication de provenance.


Posté le : 18/10/2014 09:32
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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