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Re: Les expressions
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« Dès potron-minet »


Dès l'aube, le petit matin, les premières lueurs du jour.


Le minet ici présent est bien un chat. Mais que peut bien vouloir dire potron ? Et quel lien peut-il bien y avoir avec une heure très matinale ?

Pour les amateurs d'argot, potron n'est pas une déformation de 'pochtron'

A l'origine, dès le XVIIe siècle, cette expression se disait "Dès potron-jacquet", le' jacquet' étant l'écureuil, petite bestiole sympathique ayant la particularité de commencer à s'activer très tôt le matin.
Quant au mot potron, il est une déformation de 'poistron' qui vient du latin 'posterio' qui veut dire 'postérieur' ou 'derrière'.
En clair, l'expression originale veut dire "Dès que l'écureuil sort de son sommeil et daigne montrer son popotin". Donc très tôt le matin.

Mais le genre humain urbanophile perdant progressivement ses repères forestiers, le petit écureuil a finalement été remplacé par le chat, animal beaucoup plus présent dans les villes et également très matinal.

Pour nos amis francophones qui ne le sauraient pas, un 'pochtron' est un ivrogne, en argot. C'est une déformation du mot 'pochard', ayant la même signification et la même origine argotique. Il date de la deuxième moitié du XIXe siècle et signifie littéralement "plein ou bourré comme une poche".

Il existe une déformation récente de cette expression qui est "dès patron-minet", sans qu'on en connaisse l'origine.
Elle peut être due à une plaisanterie par comparaison du patron à un arrière-train ou, plus probablement, de l'usage d'un mot courant remplaçant un mot devenu incompris et à la prononciation quasiment identique.

Posté le : 19/10/2014 09:49
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Re: Défi du 17 octobre 2014
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Ils ont des prenoms de 'bourges' tes collaborateurs ! Bon, va falloir arrêter avec ce délire de grande blonde suédoise. Il existe des petites brunes d'un nord moins éloigné qui valent le détour...
Tu es devenu le bienfaiteur de ces petits indiens qui auront enfin un travail décent. Rigolo que l'on ait tous deux évoqué les petits chinois. Les grands esprits se rencontrent...
La société No L., ils devraient y être obligés a n'utiliser que des mots sans L !
J'ai bien ri.
Merci Donald
Couscous

Posté le : 19/10/2014 08:30
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Pierre Alechinsky
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Le 19 octobre 1927, à Schaerbeek Bruxelles, naît Pierre Alechinsky

peintre et graveur belge , qui réunit dans son œuvre expressionnisme et surréalisme, il est influencé par . Il est le père du poète Ivan Alechine et du sculpteur Nicolas Alquin. Il est Influencé par Jean Dubuffet et la calligraphie japonaise, il reçoit pour récompense la Légion d'honneur
Pierre Alechinsky devient très rapidement l'un des acteurs majeurs du monde artistique belge de l'après-guerre. Il fonde avec Olivier Strebelle et Michel Olyff dans une maison communautaire, les Ateliers du Marais. Après sa rencontre avec le poète Christian Dotremont, l'un des fondateurs du groupe CoBrA mouvement créé en 1948, regroupant des artistes issus de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, qui préconise un retour à un art plus provocant, agressif et audacieux, il adhère en 1949 à ce mouvement d'avant-garde artistique, rejoignant Karel Appel, Constant, Jan Nieuwenhuys et Asger Jorn. Il participe aussitôt à la Première exposition internationale de CoBrA au Stedelijk Museum.

Pendant la brève existence du groupe, il s'y implique très fortement, organisant des expositions, comme la « Deuxième exposition internationale d'art expérimental CoBrA au palais des beaux-arts de Bruxelles 1951, et contribuant à la réalisation de la revue CoBrA. Le rôle capital que joue pour lui le mouvement CoBrA tient autant aux personnes qu'aux idées défendues : spontanéité sans frein dans l'art, d'où rejet de l'abstraction pure et du réalisme socialiste, refus de la spécialisation.
Après la dissolution du groupe CoBrA, dont il perpétuera l'esprit CoBrA, c'est mon école, a-t-il pu dire, Pierre Alechinsky s'installe à Paris, où il va côtoyer les surréalistes. Il va compléter sa formation de graveur et s'initier à de nouvelles techniques à l'Atelier 17, dirigé par Stanley Hayter. C'est l'époque, à partir de 1952, où il se lie d'amitié avec Alberto Giacometti, Bram van Velde, Victor Brauner et où il commence une correspondance régulière avec le calligraphe japonais Shiryu Morita de Kyōto.

En bref

Il entre en 1944 à l'École des arts décoratifs de Bruxelles, figure en 1945 dans les rangs de la Jeune Peinture belge et expose des peintures sur papier à la gal. Lou Cosyn. Il fait l'année suivante un premier séjour à Paris, où il s'installera en 1951, et grave les 9 eaux-fortes des Métiers. En 1949, il est le plus jeune membre de Cobra, groupe d'artistes septentrionaux désigné par les premières lettres de Copenhague, de Bruxelles et d'Amsterdam, et actif de 1948 à 1951. Il perfectionne son métier de graveur et travaille avec Hayter à l'Atelier 17 en 1952 ; la même année, il est en relations épistolaires avec des artistes japonais de Kyōto et, en 1955, il réalise au Japon un film, Calligraphie japonaise. De 1951 à 1954 env., sa peinture relève d'une abstraction libre, de grands signes couvrant toute la surface de la toile. Il adopte ensuite une figuration allusive, en quelque sorte avortée, où ses qualités de dessinateur et de coloriste sont également exploitées Paroles infantiles, 1961, Oslo, Sonja Henie-Niels Onstad Foundations. La mobilité d'écriture des dessins à l'encre d'Alechinsky le Tout-Venant, 1966 — dans lesquels le trait, constamment rompu et repris, décrit entrelacs et arabesques — témoigne d'une affinité avec l'art extrême-oriental, dont il observe la méthode de travail, debout, le support posé horizontalement à terre. En 1965, il fait un séjour aux États-Unis et commence à pratiquer la peinture acrylique sur papier auprès de Walasse Ting ; il inaugure aussi un nouveau procédé de composition, le thème du tableau entouré de " remarques marginales ", suite de petits motifs en noir ou en couleurs analogue à une bande dessinée. L'acrylique permet des effets de taches colorées et fluides rappelant celles des encres lithographiques, qu'il exploite avec une égale virtuosité à des fins décoratives et expressives, Vulcanologie, suite de lithos, 1970 ; Micky, encre, 1972. Si l'irréalisme poétique de l'artiste est proche parfois de celui de Jorn et de Pedersen, membres danois de Cobra, l'humour primesautier, sarcastique ou agressif distingue les compositions d'Alechinsky, dans lesquelles des formes à l'état naissant, encore mal différenciées, mènent une vie sauvage et exubérante Melmoth, 1970 ; Enfenestré, 1989. Il présente en 1984 à la galerie Maeght une série d'Encres à bordures, tableaux de très grand format constitués d'un espace rectangulaire central traité en noir et blanc largement entouré de marges peintes en couleurs. Au même endroit, en 1986, il montre des peintures où le motif circulaire domine estampages de plaques du service des eaux de diverses villes du monde et cercles chromatiques d'inspiration extrême-orientale. Illustrateur de poètes J. Mansour, L. Scutenaire, M. Butor, A. Chavée, il a réalisé avec C. Dotremont des logogrammes-dessins 1972 et avec Appel des Encres à deux pinceaux 1976. Ses peintures à " remarques marginales " ont fait l'objet d'une grande exposition au Guggenheim Museum, New York, en 1987. Il est représenté dans de nombreux musées : Amsterdam Stedelijk Museum, Berlin N. G., Bruxelles M. R. B. A., Cologne W. R. M., New York M. O. M. A., Guggenheim Museum, Paris M. N. A. M., Rome G. A. M., Venise fondation Peggy Guggenheim. Alechinsky est aussi l'auteur du décor d'un salon du ministère de la Culture, et de celui du ministère de l'Éducation nationale, à Paris. Il a aussi pratiqué la gravure. Ses dessins et aquarelles 1960-1995 ont été présentés Paris, gal. Lelong en 1995.

Sa vie

Le père de Pierre Alechinsky est un juif russe et sa mère est wallonne. Tous deux sont médecins. Dans les années 1930, Alechinsky étudie à l'école Decroly à Bruxelles, il est un étudiant modéré. On oblige l’enfant gaucher à écrire de la main droite. La gauche, sa meilleure main, les éducateurs la lui laisseront pour les travaux de moindre importance : le dessin...
De 1944 à 1948, il étudie l'illustration du livre, la typographie, les techniques de l'imprimerie et la photographie à l'École nationale supérieure d'Architecture et des Arts visuels de La Cambre à Bruxelles. C'est pendant cette période qu'il découvre l'œuvre d'Henri Michaux, de Jean Dubuffet et des surréalistes. Il rencontre et se lie d'amitié avec le critique d'art Jacques Putman, qui consacrera de nombreux écrits à son œuvre. Il commence à peindre en 1947 et fait alors partie du groupe Jeune Peinture belge, qui réunit notamment Louis Van Lint, Jan Cox, et Marc Mendelson.

En 1948, Alechinsky rencontre le poète Christian Dotremont et adhère au groupe Cobra, dont il adopte totalement les principes combatifs : opposition aux froids calculs de l'abstraction comme aux spéculations misérabilistes du réalisme socialiste et rejet de l'imagerie des surréalistes. Refusant la banalité de l'environnement quotidien, il élabore dès lors une œuvre d'une grande liberté formelle, outrancièrement colorée, d'une violence primitive, qui retrouve les anciens mythes et libère sur la toile un bestiaire sauvage, Migration, 1951 ; La Fourmillière, 1954 ; Les Grands Transparents, 1958 ; Gardien, 1980 : ce sont encore aujourd'hui les dominantes de son œuvre.
En 1951 Alechinsky rencontre à Paris, où il se fixe désormais, le peintre chinois Walasse Ting, qui l'initie à la technique picturale de son pays : le papier est au sol, le corps debout, tout entier mobilisé, suit totalement l'impulsion du pinceau tout en la contrôlant. Quatre ans plus tard, lors d'un voyage en Extrême-Orient, Alechinsky réalise un film sur la calligraphie japonaise. En 1965, le peintre est à New York, où il découvre un nouveau medium, l'acrylique, avec lequel il se sent en parfait accord Central Park, première peinture acrylique. Penché sur le papier, qu'il maroufle ensuite sur la toile, contrôlant parfaitement ses gestes, l'artiste élabore à l'aide d'un pinceau japonais un monde fascinant de figures, monstres aimables et frondeurs, animaux contrefaits, gnomes ou lutins, pelures d'orange, dragons, champignons, éruptions volcaniques, entrelacs de courbes et de spirales, en de grandes images centrales entourées d'une ceinture de graffiti, qui les explicitent. Les uns et les autres peuplent les récits d'une histoire fantastique, où le peintre cherche, dit-il, à se retrouver dans l'élément premier, partager la solitude, accompagner d'un trait d'encre la vie d'une goutte d'eau. De très nombreuses expositions jalonnent la carrière de Pierre Alechinsky depuis la première au musée des Beaux-Arts de Bruxelles en 1955 : en 1977, rétrospective au Carnegie Institute, à Pittsburgh, présentée par Ionesco, en 1987 au Guggenheim Museum New York où étaient réunies les peintures à notes marginales, à la galerie nationale du Jeu de Paume en 1998 et, en 2007, la rétrospective aux Musées royaux de Bruxelles intitulée Alechinsky de A à Z, organisée à l’occasion des quatre-vingts ans de l’artiste.
Illustrateur de gravures à l'eau forte pour ses amis poètes et écrivains Christian Dotremont, Joyce Mansour, Jean Tardieu, Roger Caillois, Yves Bonnefoy, il est lui-même l'auteur d'un certain nombre de textes, où l'on retrouve la verve colorée, l'humour, la spontanéité et l'imagination toujours en éveil du peintre Les Poupées de Dixmude, 1960 ; Idéotraces, 1960 ; Roue libre, 1971 ; L'Autre Main, 1988 ; Lettre suit, 1992 ; Baluchon et ricochets, 1994 ; Remarques marginales : dits et inédits, 1997 ; Le Pinceau voyageur, 2002 ; Des deux mains, 2004 ; Rein, comme si de rien, 2009. Enfin, Alechinsky a réalisé quelques décorations dans des édifices publics : en 1985, le salon d'attente du ministère de la Culture ; en 1993, la petite rotonde de l'Assemblée nationale à Paris ; en 1998, un mural en lave émaillée dans l’entrée du nouveau théâtre de Belgique à Bruxelles.

Une œuvre dominée par le mouvement incessant qui accompagne l'acte de peindre, un univers en perpétuelle mutation qui engendre, au mépris de toute vraisemblance, des formes et des figures appartenant au domaine du fabuleux, des couleurs éclatantes, telles sont les caractéristiques des travaux de Pierre Alechinsky, qu'il s'agisse de peintures, de gravures ou de dessins.
Alechinsky a étudié la publicité, l'illustration de livres, la typographie et la photographie à l'École nationale supérieure d'architecture et des arts décoratifs La Cambre. Il s'initie également à la gravure, technique qu'il perfectionnera plus tard dans l'atelier de Hayter à Paris. En 1945, Alechinsky entre dans le groupe de la Jeune Peinture belge. Sa première exposition personnelle a lieu à Bruxelles, des filles qu'il monstrifie, dit-il ; et ses œuvres se ressentent alors profondément de l'expressionnisme nordique.

La consécration

En 1954, il fait la connaissance du peintre chinois Walasse Ting, qui aura une grande influence dans l'évolution de son œuvre.
Alechinsky présente, cette même année, sa première exposition personnelle à la galerie Nina Dausset, à Paris. Sa première grande exposition est organisée en 1955 au Palais des beaux-arts de Bruxelles. En 1958, c'est l'Institute of Contemporary Arts de Londres qui accueille ses œuvres, Alechinsky : encres. En 1960, lors de la XXXe Biennale de Venise, il expose au Pavillon belge.
Il abandonne progressivement l'huile pour des matériaux plus rapides et plus souples comme l'encre, qui lui permet de donner libre cours à un style fluide et sensible. Fasciné par la calligraphie orientale, dont la spontanéité l'attire, il effectue plusieurs voyages en Extrême-Orient et tourne en 1955 à Kyōto un film documentaire sur cet art traditionnel japonais Calligraphie japonaise. Même si La nuit, Ohara Museum of art, Kurashiki - 1952 contient déjà cette inspiration de l'Extrême-Orient par la rencontre entre signe et écriture hors du champ de la couleur, le film Calligraphie japonaise, monté en 1958, témoigne de l'impact de cette découverte sur sa propre technique. Christian Dotremont en a écrit le commentaire et André Souris la musique.
Soutenu par la Galerie de France, il effectue, à partir des années 1960, de fréquents séjours à New York, où il découvre en 1965 une technique qui lui conviendra bien, la peinture acrylique, à laquelle l'initie Walasse Ting. Cette même année, il crée son œuvre la plus célèbre Central Park, avec laquelle il inaugure la peinture à remarques marginales, inspirée de la bande dessinée2, où l'image centrale est entourée, sur les quatre côtés, d'une série de vignettes destinées à compléter le sens du tableau. L'interaction entre les deux zones est à la fois énigmatique et fascinante.
Toujours en 1965, André Breton, un an avant sa mort, invite Pierre Alechinsky à participer à la Xe Exposition internationale du Surréalisme, L'Écart Absolu.
Il illustre le Traité des excitants modernes d'Honoré de Balzac en 1989. Le livre, accompagné d'une postface de Michel Butor est publié par Yves Rivière.
En 1998 La Galerie nationale du Jeu de Paume, à Paris lui consacre une exposition. En 2004, nouvelle exposition au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris
En 1992, on lui confie la décoration de la rotonde d'accès de l'Hôtel de Lassay à l'Assemblée Nationale3.
En avril 2006, il est fait chevalier de la Légion d'honneur en France.
En 2006, dans Trou revue d'art no 16, paraît le travail Main courante qu'il a créé spécialement pour cette revue et dont l'édition de tête contient une eau-forte intitulée Temps passé tirée sur des feuilles d'un ancien registre des douanes françaises.
De décembre 2007 à mars 2008, à l'occasion des quatre-vingts ans d'Alechinsky, les Musées royaux des beaux-arts de Belgique de Bruxelles lui rendent hommage à travers une exposition rétrospective de l'ensemble de la carrière de l'artiste et c'est à cette occasion qu'il déclara que l'Art actuel n'est qu'une question de relation.
La galerie Lelong à Paris représente et expose régulièrement l'œuvre de Pierre Alechinsky depuis 1979.
Il a fait partie des jurys chargés du jugement des œuvres et projets présentés aux Prix Godecharle.

Œuvres

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. 1965: Central Park, acrylique sur papier marouflé sur toile, 162 x 193 cm.4 Cette toile a été pour P.Alechinsky le grand tournant de son aventure picturale, comme un déclic. Du haut de son atelier new-yorkais du 35° étage avec une vue sur le Central Park, en observant les méandres des chemins, les rochers et les pelouses de ce parc, il a cru entrevoir une gueule d'un monstre.
C’est sa première peinture acrylique où il installe la prédelle, les remarques générales qui sont devenues pour lui nécessaires voire essentielles pour compléter ou expliquer l’œuvre centrale.

1968 : Coupe sombre, acrylique, parchemin sur toile, 100 × 244 cm. Musée Ludwig, à Cologne.
1970 : Loup, encre sur papier manuscrit d'archive, signée et datée à l'encre rouge en bas au centre, 39 × 23 cm. Musée d'Évreux.
1976 : Action privilégiée, aquarelle et dessin sur papier, signée et datée à l'encre rouge en haut à gauche, 34 × 24 cm. Musée d'Évreux.
1980-1983 : Al alimón, série d'aquarelles, dessins et acrylique, peinture acrylique, encre de Chine, 12 œuvres réalisées en collaboration avec le peintre mexicain Alberto Gironella, format moyen entre 59-95 × 63–98 cm, collection particulière.
1985 : Album et bleu, 48 dalles de lave émaillées sur un socle en béton, au Musée en plein air du Sart-Tilman Université de Liège.
Paysage calciné, huile sur toile, 114 × 146 cm5.
1992 : Les fresques de la rotonde, reliant le Palais- Bourbon et la Galerie des Fêtes à l'Assemblée nationale France, s’articulant autour du thème défini par l’inscription du poète Jean Tardieu : Les hommes cherchent la lumière dans un jardin fragile où frissonnent les couleurs.
1991 : Petite falaise illustrée, plaques de lave émaillée. Décor mural extérieur réalisé pour le musée Pierre André Benoit à Alès qui conserve une vingtaine d'oeuvres de l'artiste.

Expositions

Alechinsky à l'Arte Fiera de Bologne du 22 au 30 mai 1976.
Alechinsky et les éditions Fata Morgana ; Musée de l'hospice Saint Roch, 36100 Issoudun, du 15 juin 2011 au 15 septembre 20116
Genève, Galerie Sonia Zannettacci, Alechinsky — Au fil de l’encre, 20 janvier-19 mars 2011. Catalogue, texte de Daniel Abadie.
Silkeborg, Museum Jorn, Pierre Alechinsky — Flora Danica, 23 janvier-22 mai 2011.
Bédarieux, espace d'art contemporain, Alechinsky – les affiches. 10 juin – 2 octobre 2011.
Peter et Pierre. Alechinsky, 40 ans de lithographies avec Peter Bramsen, Musée de la Cohue 56000 Vannes, du 7 novembre 2009 au 24 janvier 20107.
Alechinsky : Ronds, Galerie Lelong, 75008 Paris, du 16 octobre au 21 novembre 20098.
Alechinsky, les Affiches, Musée de Gajac, 47300 Villeneuve-sur-Lot, du 26 juin au 11 octobre 20099.
Alechinsky : les Ateliers du Midi, Musée Granet, 13100 Aix-en-Provence, du 5 juin au 3 octobre 201010.
Alechinsky : L’œuvre gravée, Galerie Pascal Lainé, 84560 Ménerbes, du 7 juillet au 8 août 201211
Svendborg, Danemark, Villa Tarnborg & Galleri DGV, Pierre Alechinsky. Avril 2012.Catalogue, texte de Lars Morell
Paris, Galerie Lelong, À contre vent. 6 septembre – 3 novembre 2012. Catalogue, texte de Hélène Cixous
Guyancourt, salle d'exposition, Alechinsky – les affiches. 12 septembre–14 octobre 2012.
Exposition P. Alechinsky, Galerie Grand’Rue,Poitiers, 2012
Noir et blanc, collège Marcelin Berthelot, Nogent-sur-Oise, 2012
Saché, Musée Balzac, Alechinsky et le traité des excitants modernes, 1er juin - 29 septembre 2013
Centre d’art graphique de la Métairie Bruyère, Parly, Yonne 2013
Galerie Pascal Lainé, Ménerbes du 7 octobre 2013 au 12 janvier 2014 exposition collective
Pierre Alechinsky en Bataille,Galerie Bordas, mai-juin 2014, catalogue, Venise, 2014
Au fil du pinceau, Château Lynch-Bages, Pauillac. Du 22 mai au 31 octobre 2014

Ouvrages contenant ses œuvres
Monographies :

Le tout venant, Galerie de France, 1966
Roue libre, Éditions Skira, 1971
Les estampes de 1946 à 1972, Éditions Yves Rivière, 1973
" Alechinsky " par Yves Rivière, Galerie de France, 1976

Peintures et écrits, Arts et métiers graphiques, 1977

Ensortilèges, Éditions Fata Morgana, 1984
Max Loreau, Le mythe amplifié,Ed. Galerie Lelong, 1984
Pierre Descargues, Alechinsky, Bouches et Grilles., Galerie Lelong, Paris, 1986
Michel Butor et Michel Sicard, ABC de correspondance, Galerie Lelong, Paris, 1986
Jacques Dupin, Alechinsky, Laves émaillées , Galerie Lelong, Paris, 1988
Petites huiles, Galerie Lelong, 1990
Lettre suit, Gallimard, 1992
Gérard Macé, Alechinsky, Suite d'arbres, ,Paris : Galerie Lelong,
L'Avenir de la propriété, Éditions Fata Morgana, 1992
Baluchon et ricochets, Éditions Gallimard, 1994
Travaux à deux ou trois, Éditions Galilée, 1994
Plans sur la comète, Éditions l'Échoppe, 1994
D'encre et d'eau, Éditions Yves Rivière, 1995
Entre les Lignes, Éditions Yves Rivière, 1996
Deux pinceaux dans le sable, Éditions Actes Sud, 1997
Rue de la verrerie, Éditions l'Échoppe, 1997
Cobra et le bassin parisien, Éditions l'Échoppe, 1997
Parfois répondre à un questionnaire, Éditions l'Échoppe, 2003
Carnets en deux temps, Buchet-Chastel, 2004 (ISBN 978-2-283-02050-0)
Des deux mains : traits et portraits, Mercure de France, 2003
Rein, comme si de rien, Éditions Fata Morgana, 2009
La gamme d'Ensor, Éditions Fata Morgana, 2009

Ouvrages en collaboration

Jean-Jacques Levêque, Pierre Alechinsky , L'Espace d'un doute, Éditions PAB, 1967
Joyce Mansour, Pierre Alechinsky , Le Bleu des fonds, Editions Le Soleil Noir, 1968
Jean-Clarence Lambert et Pierre Alechinsky, Laborinthe : Code 2 Bibliopus, Éditions G. Fall, 1973
Roger Caillois et Pierre Alechinsky, Un Mannequin sur le trottoir, Éditions Y. Rivière, 1974
Michel Butor et Pierre Alechinsky, Le Rêve de l'ammonite, Éditions Fata Morgana, 1975
Emil Cioran et Pierre Alechinsky, Essai sur la pensée réactionnaire : à propos de Joseph de Maistre, Éditions Fata Morgana, 1977
Odysseas Elytis, Jacques Lacarrière, et Pierre Alechinsky , Les Clepsydres de l'inconnu : Poèmes Dioscures, Éditions Fata Morgana, 1980
Jean Frémon : Pierre Alechinsky, Notes et remarques sur le motif, derrière le Miroir N 247, Galerie Maeght, 1981
Jorge Luis Borges et Pierre Alechinsky ill., Treize poèmes Dioscures, Éditions Fata Morgana, 1983
Pierre Alechinsky et Gilbert Lascault, Arrondissements : Avec, pas à pas, leurs légendes, Éditions D. Lelong, 1983
Michel Butor et Pierre Alechinsky, Le Chien roi, Éditions D. Lelong, 1984
Roger Caillois et Pierre Alechinsky, La Lumière des songes, Éditions Fata Morgana, 1984
Jacques Dupin et Pierre Alechinsky ill., De singes et de mouches,Éditions Fata Morgana, 1983
Christian Dotremont et Pierre Alechinsky, Commencements lapons, Éditions Fata Morgana, 1985
Pierre Alechinsky et Françoise Armengaud, Titres, Éditions Méridiens-Klincksieck, 1988
Pierre Alechinsky et Christian Dotremont, Dotremont et Cobra-forêt, Éditions Galilée, 1988
André Pieyre de Mandiargues et Pierre Alechinsky, Les portes de craie, RLD, 1989
Pierre Alechinsky et Michel Sicard, Extraits pour traits, Éditions Galilée, 1989
Jean Frémon : Eclipses, gravures de Pierre Alechinsky, Fourbis, 1990
Michel Sicard, Pierre Alechinsky, et Uffe Harder, Flore danoise, Ateliers Dutrou, 1991
Pierre Alechinsky, Roger Caillois et Amos Kenan, Alechinsky, travaux d'impression, Éditions Galilée, 1992
Gérard Macé et Pierre Alechinsky, Choses rapportées du Japon, Éditions Fata Morgana, 1993
Daniel Abadie, Toiles, grès et porcelaines, Ed. Galerie Lelong, Paris, 1994,
Jean-Yves Bosseur et Pierre Alechinsky, La plume : Pour orchestre d'harmonie, Éditions Actes Sud, 1995
Pierre Alechinsky et Jean Tardieu, Le jardin fragile, Éditions Gallimard, 1995
Pierre Bettencourt et Pierre Alechinsky, La planète Aréthuse, Ateliers Dutrou, 1996
Luc de Heusch, Pierre Alechinsky et Adolphe Nysenholc, Cobra en Afrique, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1997
Salah Stétié et Pierre Alechinsky, 5 dans ton œil, Atelier Dutrou, 1998
Jean Clair, Alechinsky, Sur le vif, Ed. Galerie Lelong, Paris, 1999,
James Ensor, Pierre Alechinsky, Gisèle Ollinger-Zinque, Ensor, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1999
Pierre Daix et Pierre Alechinsky, Pierre Alechinsky, Éditions Ides et Calendes, 1999
Pierre Alechinsky et Gérard Mans, Hors cadre: Choix de textes, Labor, 2000
Pierre Bettencourt et Pierre Alechinsky, Les nonnes grises, Atelier Dutrou, 2002
Pierre Dumayet et Juan Manuel Bonet, Alechinsky, Le pinceau même, Ed. Galerie Lelong, Paris, 2001,
Erik Satie et Pierre Alechinsky, Indications de jeu, La Pierre d'Alun, 2003
Dominique Radrizzani et Pierre Alechinsky, Carnets en deux temps, Les Cahiers dessinés, 2004
Georges Bataille et Pierre Alechinsky, Lettre à René Char sur les incompatibilités de l'écrivain, Éditions Fata Morgana, 2005
René de Obaldia et Pierre Alechinsky, Terrils, Paris : Galerie Lelong, 2006
Pierre Alechinsky et Charles Fourier, Harmonie aromale des astres, Éditions Fata Morgana, 2006
Julien Gracq et Pierre Alechinsky, Plénièrement suivi de Une journée chez Eliza, Éditions Fata Morgana, 2006
Marcel Proust, Pierre Alechinsky ill., Journées de lecture, Éditions Fata Morgana, 2006
Blaise Cendrars, Pierre Alechinsky ill., La Légende de Novgorode, Éditions Fata Morgana, 1996
Ivan Alechine, Christian Dotremont, et Pierre Alechinsky ill., Tapis et caries, Éditions Fata Morgana, 2006
Daniel Abadie et Pierre Alechinsky, Alechinsky, Éditions de Campredon-Maison René Char, 2006
Pierre Dumayet et Pierre Alechinsky, À la recherche du féminin : Abécédaire, Éditions L'Échoppe, 2006
René de Obaldia et Pierre Alechinsky, Terrils, Galerie Lelong, 2007
Pierre Alechinsky et Frédéric Charron, Alechinsky : les affiches, Catalogue raisonné des affiches, Éditions Ides et Calendes, collection Catalogues raisonnés , 2007
Hélène Cixous et Pierre Alechinsky, Ciguë : Vieilles femmes en fleurs, Éditions Galilée, 2008
Jean-Clarence Lambert et Pierre Alechinsky, Cobra, un art libre : Précédé de Cobra dans le rétroviseur, Éditions Galilée, 2008
Daniel Abadie, Ronds, Ed.Galerie Lelong, Paris, 2010,
Pierre Alechinsky et Dominique Radrizzani, Enfance de la majuscule, Fontfroide, Éditions Fata Morgana, 2010
Dominique Radrizzani, Alechinsky : Flora Danica, Paris, Les Cahiers dessinés, 2011

Récompenses et distinctions

2010 : docteur honoris causa de l'université de Liège

Collection publique
Canada

Agnes Etherington Art Centre
Art Gallery of Ontario
Musée des beaux-arts du Canada
Musée Laurier
Musée d'art de Joliette

Liens

http://youtu.be/jgiNMyutXBM?list=PLCB079FA36BD930CF 9 vidéos
http://youtu.be/U42n3yVnZ4U Diaporama


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Posté le : 18/10/2014 21:58
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John Le Carré
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Le 19 octobre 1931 à Poole dans le Dorset Angleterre naît John le Carré

né David John Moore Cornwell, romancier britannique Durant les années 1950 et 1960, Cornwell a travaillé pour le MI-5 et le MI6 et a commencé à écrire des romans sous le pseudonyme de John Le Carré. Son troisième roman, L'Espion qui venait du froid 1963, est devenu un best-seller international et demeure l'une de ses œuvres les plus connues. Il reçoit pour distinction le Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman 1965
Ses Œuvres principales sont L'Espion qui venait du froid, La Taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley, Le Tailleur de Panama, La Constance du jardinier.


En bref

Si, dans A Perfect Spy, Un pur espion, 1986, John Le Carré a mis le plus intime de lui-même, on comprendra aisément qu'il ait toujours voué une cordiale détestation au héros de Ian Fleming, le fameux 007, le moins secret des agents secrets, qu'il tançait en ces termes : Bond est le type même du transfuge potentiel, parce que si Moscou lui avait offert plus d'argent, de meilleurs alcools et de plus jolies filles, il serait passé directement à l'Est ! Ce qui est aller un peu vite en besogne au regard des taupes anglaises elles-mêmes dont les Philby, Mac Lean, Burgess demeurent les figures emblématiques et bien réelles, qui ont abondamment nourri l'inspiration de Le Carré. iL a étudié à l'université de Berne en Suisse de 1948 à 1949 et à l'université d'Oxford au Royaume-Uni, puis enseigna quelque temps au collège d'Eton avant de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans. Il a été recruté par le MI6 alors qu'il était en poste à Hambourg, il écrivit son premier roman L'Appel du mort en 1961, étant toujours en service actif. Sa carrière au sein du service de renseignement britannique prit fin après que sa couverture fut compromise par un agent double, Kim Philby, œuvrant pour le KGB.

Sa vie

David John Moore Cornwell naît le 19 octobre 1931 à Poole, dans le Dorset. John le Carré dit qu'il n'a pas connu sa mère, qui l'a abandonné quand il avait cinq ans, jusqu'à leur re-connaissance quand il eut 21 ans. Sa relation avec son père fut difficile. L'homme, qui avait été emprisonné pour fraude à l'assurance, était un associé des jumeaux Kray faisant partie des criminels les plus en vue à Londres dans les années 1950-1960 et était continuellement endetté. Ce père l'envoya dans des écoles privées pour les sortir de ce milieu.Il fréquente la très réputée Sherborne School avant d'aller étudier l'allemand à l'université de Berne, d'accomplir son service militaire dans l'Intelligence Corps où il est approché par le Secret Intelligence Service, plus spécifiquement le Military Intelligence, departement 6. Versé aux archives, il est chargé de classer les dossiers de traitement des agents, poste clé s'il en est pour ses futurs romans. En 1952, il reprend ses études au Lincoln College d'Oxford qu'il quitte, à la suite de la faillite de son père, homme d'affaires, avant de les reprendre trois ans plus tard et d'obtenir son diplôme. Il enseigne ensuite à la célèbre école d'Eton avant de rejoindre le corps diplomatique où il exercera comme deuxième secrétaire à l'ambassade de Grande-Bretagne à Bonn puis au consulat de Hambourg. Au même titre que d'autres fonctionnaires recrutés par le S.I.S., il est affecté à un service où, selon le Foreign Office, le travail ne commence qu'après la fermeture des bureaux de l'ambassade et dont seul l'ambassadeur sait ce qu'ils font....
C'est à cette époque qu'il écrit, sous le pseudonyme de John Le Carré deux courts romans : Call for the Dead L'Appel du mort, 1961 et A murder of quality, Chandelles noires, 1962, sortes de galops d'essai dans lesquels apparaît d'emblée George Smiley, celui qui deviendra à la fois son porte-parole et son fer de lance, n'oublions pas que to get a square signifie régler ses comptes et que Le Carré est la traduction littérale de the square, dans sa longue et persévérante évocation de ce qu'est le monde trouble et souterrain du renseignement et, plus spécifiquement encore, dans sa quadrature du Cirque, surnom donné aux services secrets britanniques, domiciliés à Cambridge Circus, à Londres. Parmi les multiples portraits de Smiley ; celui-ci ne dépareille pas la collection : Petit, bedonnant et à tout le moins entre deux âges ..., un de ces humbles de Londres à qui le royaume des cieux n'appartient pas. Il avait les jambes courtes, la démarche rien moins qu'agile .... Son manteau, qui vous sentait un peu le veuf, était de ce tissu noir et mou qui semblait avoir été conçu pour retenir l'humidité... En fait de veuvage, le disgracieux Smiley est l'époux de la très belle Ann Sercombe. Il n'a, pour ainsi dire, pas d'amis mais des collaborateurs fidèles et compétents, qui lui sont dévoués corps et âme. Présent dans huit romans six au titre de protagoniste majeur, deux comme figurants, on a un peu trop vite écrit qu'il était l'anti-James Bond par excellence.

Des agents troubles

Certes, son aspect physique et son comportement font de lui l'antithèse du héros de Fleming. D'ailleurs, Smiley n'est pas un héros. Rien qu'un soldat de l'ombre, un pion parmi d'autres qui, face au bondissant 007, apparaît comme un chevalier à bien triste figure. Mais il n'est ni le premier ni le dernier dans ce cas. Avant lui, les protagonistes des romans de Buchan, Conrad, Maugham, Ambler et plus encore Greene ne faisaient pas non plus dans le clinquant. Il en va de même pour Harry Palmer, l'agent sans nom qu'imagine Len Deighton, contemporain de Le Carré. Néanmoins, tous ou presque ont un point commun : sauver l'humanité du Mal en faisant, au passage, triompher la civilisation occidentale. Chez James Bond, le côté propagandiste, dans ses démêlés avec l'ennemi, dénommé Spectre, image empruntée à Marx et Engels pour désigner la peur du communisme qui hantait l'Europe du XIXe siècle et corollairement ses classes dirigeantes est abondamment masqué sous une masse de métaphores tapageuses. Avec Smiley, la propagande est plus subtile. L'auteur nous invite à nous débattre avec son besogneux protagoniste dans les eaux troubles et les faux-semblants du monde du renseignement. Rien ne nous est épargné : coups bas, trahisons, mensonges, illusions perdues... Mais quand il s'agira de le confronter à son ennemi intime, le dénommé Karla, chef de l'espionnage extérieur soviétique, ici appelé le Centre dans la trilogie qui lui est consacrée et qui se compose de Tinker, Taylor, Soldier and Spy La Taupe, 1974, The Honourable Schoolboy Comme un collégien, 1977 et Smiley's People Les Gens de Smiley, 1980 il finira – cela va de soi – par en venir à bout.

L'histoire mue mais ne meurt pas

C'est une des raisons pour lesquelles on accordera une nette préférence aux protagonistes de A Small Town in Germany, Une petite ville en Allemagne, 1968 qui cernent autrement mieux les mille et un fils d'une toile où les gibiers peuvent devenir proies ; au jeune blanc-bec crédule et au vieux cheval de retour de The Looking Glass War, Le Miroir aux espions, 1965 à qui l'on fait prendre les vessies crevées du Service pour des lanternes presque magiques en les propulsant vers des objectifs qui les dépassent ; et surtout à l'Alec Leamas, le douloureux héros de The Spy who Came in From the Cold, L'Espion qui venait du froid, 1963, le chef-d'œuvre de Le Carré. Grugé par ceux de son propre camp, il finira au pied du mur, victime presque consentante des balles venues d'en face. Tout autre, quoique victime elle aussi, est Charlie, The Little Drummer Girl, La Petite fille au tambour, 1983, actrice engagée malgré elle dans le combat sans merci que se livrent services secrets israéliens et O.L.P. Il s'agit là d'un des plus sobres et des plus efficaces romans de l'auteur depuis L'Espion...
Avec la chute du Mur de Berlin et la fin de la guerre froide, il semble que la disparition du monde auquel Le Carré se référait ait plus ou moins tari sa source d'inspiration. Car il y avait sans doute autre chose à élaborer que cet éloge poussif de la perestroïka avec Russia House, La Maison Russie, 1989, autre chose à ressasser que le blanchiment d'argent par les mafias russes avec Single and Single, Single et Single, 1999. Quant au diplomate britannique de The Constant Gardener, La Constance du jardinier, 2000 aurait-il seulement levé le petit doigt contre la multinationale pharmaceutique à laquelle il s'attaque, si son épouse n'avait été assassinée ?
Ainsi, nous voilà passés sans transition d'un monde où l'auteur invitait son lecteur à mettre le nez à la fenêtre en lui donnant l'impression de se mêler de ce qui ne le regarde pas, à un monde de la bonne conscience où l'impression que tout finit par se savoir serait à l'ordre du jour. La chute du Mur de Berlin n'a pas ralenti et encore moins achevé le cours de l’Histoire. Les romans ultérieurs de John Le Carré vont s’attacher à décrypter les signes de cette nouvelle réalité, comme dans Un traître à notre goût, 2011, Our Kind of Traitor ou Une vérité si délicate 2013, A Delicate Truth.
John le Carré est l'auteur de nombreux romans d'espionnage se déroulant dans le contexte de la Guerre froide, en particulier ceux mettant en scène George Smiley dans la Trilogie de Karla, La Taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley et dans d'autres romans.
Son œuvre est à l'opposé de la mythologie de l'espion à la James Bond : ses héros sont bien plus complexes et beaucoup plus discrets. La structure de ses romans est très élaborée et l'action n'y tient qu'une place réduite. Le Carré a trouvé, après la fin de la Guerre froide, à élargir son inspiration vers des sujets plus contemporains.
En 2008, il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université de Berne3.

Il vit actuellement en Cornouailles.

Positions politiques

En janvier 2003, The Times a publié un article de John Le Carré, " Les États-Unis sont devenus fous", qui condamne la guerre à venir en Irak. Il juge ainsi que "la manière dont Bush et sa junte ont réussi à dévier la colère de l'Amérique, de Ben Laden à Saddam Hussein, est l'un des meilleurs tours de passe-passe de relations publiques de l'histoire".
En 2006, il a contribué avec un article à un volume d'essais politiques intitulé Pas une mort de plus. Le livre est très critique envers la guerre d'Irak. Il reviendra par la suite sur le rôle des services secrets américains et anglais dans le déclenchement de cette guerre.
Depuis la fin de la guerre froide, John Le Carré s'est exprimé à plusieurs reprises de manière critique envers l'OTAN : Et il faudrait surtout se débarrasser de ce dinosaure qu'est l'OTAN. Cessons de nous croire, nous, Européens, en opposition avec la Russie, et rapprochons-nous d'elle. Il condamne de manière générale l'inféodation du Royaume-Uni vis-à-vis des États-Unis : " ...notre politique étrangère se décide à Washington. Et il n’y a rien de plus triste. Il faut parvenir à nous détacher enfin de cette emprise ".

Éditeurs

En 2009, John le Carré quitte Hodder & Stoughton, son éditeur anglais depuis 38 ans, pour le groupe Penguin et Viking Press5.

Œuvres

1961 : L'Appel du mort Call for the Dead
1962 : Chandelles noires A Murder of Quality
1963 : L'Espion qui venait du froid The Spy who Came in from the Cold
1965 : Le Miroir aux espions The Looking-Glass War
1968 : Une petite ville en Allemagne A Small Town in Germany
1970 : Le Bout du voyage End of the Line, théâtre
1971 : Un amant naïf et sentimental The Naive and Sentimental Lover
1974 : La Taupe Tinker, Tailor, Soldier, Spy
1977 : Comme un collégien The Honourable Schoolboy James Tait Black Memorial Prize
1980 : Les Gens de Smiley Smiley's People
1983 : La Petite Fille au tambour The Little Drummmer Girl
1986 : Un pur espion A Perfect Spy
1989 : La Maison Russie The Russia House
1991 : Le Voyageur secret The Secret Pilgrim
1991 : Une paix insoutenable The Good Soldier, essai
1993 : Le Directeur de nuit The Night Manager
1995 : Notre jeu Our Game - 1995
1996 : Le Tailleur de Panama The Tailor of Panama
1999 : Single & Single Single & Single
2001 : La Constance du jardinier The Constant Gardener
2003 : Une amitié absolue Absolute Friends
2006 : Le Chant de la mission The Mission Song
2008 : Un homme très recherché A Most Wanted Ma
2011 : Un traître à notre goût Our Kind of Traitor
2013 : Une vérité si délicate A Delicate Truth
Depuis La Maison Russie 1989, ses ouvrages sont traduits en français par Mimi Perrin et sa fille Isabelle Perrin et depuis Un traître à notre goût 2011 par Isabelle Perrin.

Adaptations

Deux des romans de la Trilogie de Karla, La Taupe et Les Gens de Smiley, ont été adaptés par la BBC en séries télévisées. Le rôle de Smiley est tenu par Alec Guinness.

Adaptations au cinéma :

Le Miroir aux espions The Looking Glass War en 1969 par de Frank Pierson avec Christopher Jones et Anthony Hopkins.
L'Espion qui venait du froid The Spy Who Came in From the Cold en 1965 par Martin Ritt avec Richard Burton.
M.15 demande protection The Deadly affair, adaptation du roman L'appel du mort, un fim de Sidney Lumet, avec James Mason, Simone Signoret, Maximilian Schell.
La Petite Fille au tambour The Little Drummer Girl en 1984 par George Roy Hill, avec Diane Keaton, Yorgo Voyagis, et Klaus Kinski.
La Maison Russie The Russia House en 1990 par Fred Schepisi avec Michelle Pfeiffer et Sean Connery.
Le Tailleur de Panama The Tailor of Panama en 2001 par John Boorman avec Pierce Brosnan et Jamie Lee Curtis.
The Constant Gardener The Constant Gardener en 2005 par Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes.
La Taupe Tinker, Tailor, Soldier, Spy en 2011 par Tomas Alfredson, avec Gary Oldman, John Hurt et Colin Firth.
Un homme très recherché A Most Wanted Man en 2013 par Anton Corbijn

Liens

http://youtu.be/89FHIGL3N54 Interview (anglais)
http://www.ina.fr/video/I12104903/joh ... re-et-l-argent-video.html interviewJohn Le Carré et l'argent
http://www.ina.fr/video/I04100797/joh ... ir-aux-espions-video.html Interview
http://www.ina.fr/video/I08217980/joh ... son-pseudonyme-video.html A propos se son pseudo


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Posté le : 18/10/2014 21:03

Edité par Loriane sur 19-10-2014 15:44:16
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Page12/10/14 Pavarotti,A.France,R.Vaughan,E.Stein, G.Vitaly,A.Nikisch,L.Hémon,C.Tillier
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Le  12  Octobre  1935  naît  Luciano  PAVAROTTI
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Le  12  Octobre  1692  meurt  Giovanni Battista  
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Le  12  Octobre  1891  naît  Edith
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Le 12  Octobre  1872  naît   Ralph Vaughan   
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Le 12 Octobre 1855 naît MArthur  NIKISCH
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Le 12 Octobre 1844 meurt  Claude
THILLIER
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*Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
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                   dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :
         *Pourquoi le mensonge ?
         *pourquoi avons-nous besoin des autres ?                                               
                                                            
 
      
     




Posté le : 18/10/2014 20:38
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Thomas Browne
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Le 19 octobre 1605 à Londres en Angleterre naît Thomas Browne

mort le 19 octobre 1682 à Norwich en Angleterre, écrivain anglican anglais dont les œuvres couvrent une large palette de domaines incluant la médecine, la religion, la science, la sociologie et l'ésotérisme.
Écrivain et médecin anglais Londres 1605 – Norwich 1682
Royaliste anobli en 1644, apôtre de la tolérance, passionné d'horticulture et obsédé par la mort, il crée, avec un encyclopédisme fantasque, le genre de l'essai familier et érudit que reprendront Coleridge, Lamb et De Quincey. Découvreur du paganisme enfoui sous la culture chrétienne, Browne exprime son mysticisme dans des allégories comme Religio Medici, 1642 ; Pseudodoxia Epidemica, 1646 ; le Jardin de Cyrus, 1658 ; Hydriotaphia, les Urnes funéraires, 1658.

Esprit très éclectique, Thomas Browne se passionna pour la médecine comme pour l'archéologie ; homme très religieux, il offrit un exemple quasi unique de tolérance, en dépit de ses prises de position très affirmées, à une époque où les débats d'idées ne permettaient guère que l'on ménageât ses adversaires en religion. Écrivain très élégant, soucieux de ses effets rhétoriques et rythmiques, attentif à l'équilibre et à l'architecture de ses phrases, amoureux du bel effet voire de l'artifice, il ne négligea rien non plus pour mettre en valeur son savoir.

En bref

Thomas Browne était le fils d'un riche marchand de tissus. Il entra à Oxford en 1623, devint titulaire d'une licence puis d'une maîtrise de lettres, respectivement en 1626 et en 1629. Son goût, cependant, le portait vers la médecine. Il passa ainsi un an en France, à la prestigieuse faculté de médecine de Montpellier. C'est là qu'il découvrit la théorie du vitalisme, c'est-à-dire la croyance en un principe vital, indépendant de l'âme, qui donne vie, mouvement et chaleur à la matière vivante et donc au corps humain tout entier. C'est aussi à Montpellier qu'il observa avec consternation l'intolérance de ses coreligionnaires à l'endroit des processions catholiques. Il se rendit l'année suivante à Padoue où il étudia l'anatomie et la chirurgie et où l'on commençait à se démarquer, parfois avec mépris, des enseignements jusqu'alors inattaquables de Galien. En 1633, Browne fréquenta l'université de Leyde, en Hollande, où il étudia la chimie, matière alors négligée. C'est là qu'il devint docteur en médecine avant de regagner l'Angleterre la même année. Il s'installa près de Halifax, dans le Yorkshire, en 1635, en tant que praticien, puis à Norwich, en 1637. C'est à cette époque qu'il commença la rédaction de son ouvrage principal, Religio medici. Ce livre, que Browne décrit comme un ouvrage personnel à sa seule intention, n'était pas destiné à l'édition. Il fut cependant publié à son insu, par un ami indélicat, en 1642, ce qui obligea Browne à le publier, cette fois-ci officiellement, l'année suivante.

Sa vie

Thomas Browne est né le 19 octobre 1605 à Cheapside, Londres. Son père meurt en 1613.
Il fait ses études à l'université d'Oxford. Il obtient son Bachelor of Arts en 1626 à Pembroke College, et son Master of Arts en 1629. Il étudie ensuite la médecine à Montpellier, Padoue et Leyde où il est diplômé en décembre 1633.
Il s'installe comme médecin près de Halifax, puis Norwich à partir de 1637, année où son diplôme de médecin est reconnu par l'université d'Oxford. Il se marie en 1641.
Religio medici est la réflexion d'un homme de science, d'un médecin, sur la religion. On distinguera deux aspects principaux dans cette œuvre : d'une part, la croyance en la coexistence possible de la science et de la religion ; Browne estime que la première éclaire les lois établies de la nature, le principe premier de celle-ci se trouvant en Dieu dont les desseins s'accomplissent dans le monde visible des phénomènes ; d'autre part, la conviction profonde que la vérité est à rechercher dans un esprit de tolérance, et non pas en promulguant des anathèmes. Proche de la pensée du théologien hollandais Jacob Arminius (1560-1609) opposé à la brutalité du dogme calviniste de la prédestination, confiant en la liberté et le libre-arbitre de l'homme, Browne, cependant fier d'appartenir à l'Église anglicane, incarnait une tendance souple du protestantisme, annonciatrice, dans une certaine mesure, de la future Broad Church, aile libérale de l'Église d'Angleterre. Traduit en latin, en hollandais et en français, Religio medici fut bientôt connu de toute l'Europe protestante et, comme toutes les publications non catholiques, fut mis à l'index par le Vatican.
En 1646, Browne publia un deuxième livre, Pseudodoxia epidemica, également connu sous le titre de Erreurs communes, consacré, après que Bacon eut ouvert la voie en ce sens, à la dénonciation des erreurs, superstitions et croyances fausses dont l'homme est souvent victime. Les rééditions en furent fréquentes. L'année 1658 vit la parution d'Hydriotaphia, suite de réflexions philosophiques et métaphysiques sur la mort et la destinée humaine, dont le point de départ est l'exhumation d'urnes funéraires découvertes dans le Norfolk. Cette œuvre fut publiée en même temps qu'un autre essai, Le Jardin de Cyrus, réflexion originale sur la figure géométrique du quinconce, analysé du point de vue de l'histoire, de l'histoire de l'art, de la botanique et même de la magie.

Fait chevalier par le roi Charles II, de passage à Norwich, qui entendait récompenser les mérites de Browne, médecin et homme de lettres désormais célèbre, ainsi que sa fidélité à la monarchie lors des évènements révolutionnaires, Browne passa le reste de sa vie dans cette même ville où il mourut le 19 octobre 1682. Lettre à un ami, écrite à l'occasion de la mort d'un ami intime, et Morale chrétienne, œuvre au style gnomique et lapidaire, furent publiés à titre posthume, respectivement en 1690 et en 1716.

Son époque

Il vécut lors de la Première Révolution anglaise.
Il est un contemporain de l'éditeur et journaliste Théophraste Renaudot qui a créé le premier périodique français.
C'est aussi l'époque de la contre-réforme catholique et ses écrits ont un retentissement jusque dans les empires portugais et espagnols.

Son œuvre

Il s'est fait connaître par un ouvrage intitulé la Religion du médecin 1642 qui fut traduit en français par Nicolas Lefèvre en 1668.
Il a aussi écrit un essai sur les erreurs vulgaires : Enquiries into vulgar and common errors 1646 traduit en français par Souchay en 1733. Dans cet essai, il s'est attaqué aux idées reçues et aux croyances populaires, selon lui erronées, en tentant de comprendre le processus qui leur a donné naissance. Il s'en est pris, en particulier, aux arguments de l'époque voulant que les noirs soient faits pour le travail manuel dans le cadre de l'esclavage en raison de la couleur de leur peau.
L'essai, publié en 1646, a fait parler de lui, car la population d'esclaves noirs à la Barbade était passée de 500 à 4000 personnes entre 1640 et 1645, avec l'installation des premières grandes plantations de canne à sucre.
Passionné de botanique, il fut par ailleurs le premier à faire ressortir la fréquence du nombre cinq dans les graines et les divisions des enveloppes florales. Les sociologues font remonter la constitution systématique de leur science, en Angleterre, à Thomas Browne.
Il a aussi écrit Lettre à un ami, 1re publication en 1690

Hommage

La nouvelle d'Edgar Poe intitulée Double Assassinat dans la rue Morgue 1841 s'ouvre par un extrait du texte Hydriotaphia, Urn Burial, or a Discourse of the Sepulchral Urns lately found in Norfolk de Thomas Browne Chapitre V :
Quelle chanson chantaient les sirènes ? Quel nom Achille avait-il pris quand il se cachait parmi les femmes ?
W.G. SEBALD cite et analyse l'œuvre de Thomas BROWNE dans son livre "Les Anneaux de Saturne" 1995
Jorge Luis Borges cite le Urn Burial de Browne sans spécifier le prénom de Thomas dans le dernier paragraphe de sa nouvelle "Uqbar, Tlön, Orbis Tertius", du livre Ficciones 1944.

Liens
http://youtu.be/BmOVxJkeRVg Sa vie
http://youtu.be/Gkf8uGEj9EQA Colloquy with God


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Posté le : 18/10/2014 19:51
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Benazir Bhutto
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Le 19 octobre 1993 est élue 1er ministre du Pakistan Benazir Bhutto

en ourdou : بینظیر بھٹو ; en sindhi : بينظير ڀٽو ; /beːnəziːr bɦʊʈːoː/, née à Karachi le 21 juin 1953 et morte assassinée à 54 ans , à Rawalpindi le 27 décembre 2007, femme politique pakistanaise. Elle appartient au parti politique du peuple pakistanais
son Conjoint est Asif Ali Zardari 1987-2007 ses enfants sont : Bilawal Bhutto Zardari, Bakhtawar Bhutto Zardari, Asifa Bhutto Zardari. Diplômé de Radcliffe College Université de Harvard, du Lady Margaret Hall, à l' Université d'Oxford, du St Catherine's College Université Harvard

De religion Islamique, elle a été dirigeante du Parti du peuple pakistanais de 1984 à 2007 et a été deux fois Première ministre du Pakistan. Elle est ainsi la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays à majorité musulmane. Elle est aussi une figure marquante du Pakistan, et a été l'une des principales opposantes au pouvoir des présidents Muhammad Zia-ul-Haq et Pervez Musharraf. Son père, Zulfikar Alî Bhutto a fondé le PPP et a été à la tête du Pakistan de 1971 à 1977. En 1987, elle s'est mariée avec l'homme d'affaires Asif Ali Zardari, qui devient président en 2008.
Elle est le 13e Premier ministre du Pakistan du 19 octobre 1993 au 5 novembre 1996 sous la présidence de Wasim Sajjad Farooq Leghari dont le prédécesseur est Moeenuddin Ahmad Qureshi par intérim et Nawaz Sharif, lui Succede Miraj Khalid par intérim et Nawaz Sharif, elle fut le 11e premier ministre du Pakistan du 2 décembre 1988 au 6 août 1990
sous la présidence de Ghulam Ishaq Khan son prédécesseur est Muhammad Khan Junejo, et son successeur est Ghulam Mustafa Jatoi. Elle est nommée ministre des Finances du Pakistan du 26 janvier 1994 au 10 octobre 1996 sous le président Farooq Leghari du 4 décembre 1988 au 6 décembre 1990 et du président Ghulam Ishaq Khan. Elle est nommée ministre de la Défense du Pakistan du 4 décembre 1988 au 6 août 1990 dans la présidence de Ghulam Ishaq Khan. Dirigeante du Parti du peuple pakistanais du 10 janvier 1984 au 27 décembre 2007 après Nusrat Bhutto et lui succède Asif Ali Zardari et Bilawal Bhutto Zardari
Elle exerce son premier mandat de Première ministre à la tête du Pakistan à partir de 1988, à la suite des élections législatives, remportées par son parti et où elle a mené campagne en son nom. Elle est destituée de ses fonctions par le président Ghulam Ishaq Khan en 1990, et elle perd les élections législatives de la même année. Elle retrouve son poste de Première ministre en 1993 à la suite de nouvelles élections législatives. Son second mandat se termine en 1996 par un ordre de destitution du président Farooq Leghari, sur la base d'accusations de corruption. Afin d'échapper à la justice, elle s'exile à Dubaï puis à Londres en 1998.
Ayant obtenu du président Pervez Musharraf une amnistie et un accord de partage du pouvoir après les élections législatives prévues pour janvier 2008, elle rentre au pays le 18 octobre 2007. Chef de l'opposition, elle est alors pressentie pour redevenir Première ministre, et s'associe avec Nawaz Sharif. Le 27 décembre suivant, deux semaines avant les élections, elle est en campagne pour le Parti du peuple pakistanais, lorsqu'elle meurt, victime d'un attentat-suicide à l'issue d'un meeting à Rawalpindi. Sa mort provoque d'importants troubles, trois jours de deuil national et le report des élections, qui sont finalement remportées par son parti. Elle a obtenu le Prix des droits de l'homme des Nations unies à titre posthume en 2008.

En bref

Fille de l'ancien Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, elle fait ses études à Harvard et à Oxford. Emprisonnée puis exilée après le coup d'État du 5 juillet 1977 qui renversa le gouvernement civil de son père, elle revient au Pakistan en 1986. Coprésidente du parti du Peuple pakistanais, P.P.P. fondé par son père, elle participe à la lutte contre le régime de Zia ul-Haq.
Deux fois Premier ministre du Pakistan, de 1988 à 1990, puis de 1993 à 1996, Benazir Bhutto restera comme la première femme de l'époque moderne à avoir dirigé un pays musulman.
Socialement et politiquement, son parcours est celui d'une héritière. Elle naît à Karachi, le 21 juin 1953, dans une famille de grands propriétaires fonciers du Sind, la province du Sud. Son père, le brillant Zulfikar Ali Bhutto, lui-même fils d'un ministre du gouvernement impérial, sera président puis Premier ministre du Pakistan de 1971 à 1977, jusqu'au coup d'État du général Zia ul Haq. Ses frères, Murtaza et Shahnawaz, qui auraient pu jouer un rôle politique de premier plan, trouveront la mort dans des circonstances mal définies. Benazir Bhutto étudie à Harvard puis à Oxford, dont elle est diplômée, bachelor of arts, en 1973 et 1977, respectivement. Deux ans plus tard, l'exécution de son père fait d'elle la dirigeante du parti qu'il avait créé, le Pakistan People's Party, P.P.P.. Le régime, qui a imposé la loi martiale, est alors des plus autoritaires. Fréquemment emprisonnée de 1979 à 1984, en exil de 1984 à 1986, Benazir Bhutto ne peut faire campagne lors des élections législatives qui sont organisées, mais elle devient à son retour la figure de proue de l'opposition au régime, à travers des manifestations de masse qui caractériseront son action politique. En août 1988, le général Zia disparaît dans un mystérieux accident d'avion. Le vide politique qui en résulte et les élections qui s'ensuivent amènent la victoire du P.P.P., porté par le charisme et le prestige de Benazir Bhutto. Le 1er décembre 1988, celle-ci prend la tête d'un gouvernement de coalition.
Elle est alors l'une des femmes les plus célèbres dans le monde. Elle conservera jusqu'à sa mort, dans les médias occidentaux, une image flatteuse, en dépit d'un bilan politique décevant.
Les succès, en effet, ne suivent guère. La concurrence exercée par la Ligue musulmane de Nawaz Sharif, ses mauvaises relations avec l'armée et avec le président de la République s'ajoutent à ses propres erreurs. En août 1990, accusée de corruption, elle est démise de ses fonctions par le président Ghulam Ishaq Khan. Après la défaite du P.P.P. aux élections d'octobre, Nawaz Sharif lui succède. Le scénario semble se rejouer en 1993, quand celui-ci connaît à son tour le même sort : victorieuse en octobre, Benazir Bhutto forme de nouveau un gouvernement de coalition qui, lui aussi, prendra fin, en novembre 1996, en raison d'accusations de corruption et de mauvaise gouvernance dirigées contre le Premier ministre et contre son époux, Asif Ali Zardari.
Entretenues par le nouveau gouvernement de Nawaz Sharif, large vainqueur des élections de 1997, ces accusations vont désormais conditionner la marge de manœuvre politique de Benazir Bhutto. Asif Ali Zardari est emprisonné de 1996 à 2004. En 1999, l'ex-Premier ministre, qui choisit alors de vivre à Dubaï et à Londres, est déclarée coupable par un tribunal de Lahore. Le jugement sera cassé en 2001 par la Cour suprême, mais Benazir Bhutto demeure sous le coup des mandats d'arrêt lancés contre elle au Pakistan. Son retour suppose un accord préalable avec le nouvel homme fort du pays, le général Pervez Moucharraf, qui a renversé le gouvernement Sharif le 12 octobre 1999.
L'exil durera huit années, pendant lesquelles Benazir Bhutto, qui par ailleurs fait face à une accusation de blanchiment devant la justice suisse, se tient à l'écart de la vie politique pakistanaise, même si le P.P.P. fait bonne figure aux élections générales de 2002. C'est seulement en 2007, peu avant l'élection présidentielle qui le reconduit pour un nouveau mandat, que le général Moucharraf, sans doute pressé par Washington, signe le décret d'amnistie portant l'abandon de toutes les charges dirigées contre l'ex-Premier ministre – une décision critiquée par la Cour suprême. Le 18 octobre, accueillie à Karachi par une foule impressionnante, Benazir Bhutto retrouve un Pakistan où, depuis plusieurs mois, se sont intensifiés la contestation du régime et l'affrontement de ce dernier avec les islamistes radicaux. Ce jour-là, un attentat-suicide contre le cortège fait plus de cent quarante morts. Benazir Bhutto, que l'on dit avoir mené des négociations avec Pervez Moucharraf pour un éventuel partage du pouvoir, apparaît à la fois comme une alliée objective de ce dernier contre les extrémistes religieux et une solution politique dans la perspective d'une victoire de l'opposition aux prochaines élections législatives. Le 27 décembre 2007, à la sortie d'un meeting électoral à Rawalpindi, près d'Islamabad, elle est victime d'un attentat.

Sa vie

Jeunesse et éducation

Benazir Bhutto est née à Karachi le 21 juin 1953 dans une grande famille de politiciens et propriétaires terriens du Sind où la famille Bhutto possède de vastes terres. Elle est la fille aînée de l'ancien président, puis Premier ministre Zulfikar Alî Bhutto, pakistanais d'origine sindhi, et de la Bégum Nusrat Ispahani Bhutto, iranienne d'origine kurde ainsi que la sœur de Murtaza Bhutto.
Son éducation commence dans des pensionnats d'anciennes missions catholiques. Elle fréquente les écoles de la Congrégation de Jésus et Marie à Karachi puis à Murree Pendjab et de nouveau à Karachi5 où elle obtient son O-level à l'âge de 15 ans. Elle passe ensuite son A-level à la Karachi Grammar School.
En 1969, à 16 ans, après ses études secondaires, elle part pour les États-Unis où elle étudie à Radcliffe College, un collège de l'université Harvard. Elle obtient un Bachelor of Arts en gouvernement comparé en 1973 avec la mention cum laude. Elle est membre de la sororité Phi Beta Kappa. Elle poursuit son cursus au Royaume-Uni, au collège Lady Margaret Hall Oxford, où elle étudie la philosophie, la politique et l'économie en parallèle avec le droit international et la diplomatie. En décembre 1976, elle devient la première femme originaire d'Asie à être élue présidente de l'Oxford Union.

Famille

En 1977, une fois diplômée, elle rentre au Pakistan pour entamer une carrière diplomatique. Quelques jours après son retour, son père Zulfikar Alî Bhutto, qui est alors Premier ministre, est démis de ses fonctions après un coup d'État militaire, dirigé par l'ancien chef militaire, le général Muhammad Zia-ul-Haq, qui impose la loi martiale, mais promet de tenir des élections générales dans les trois mois. Mais au lieu de tenir sa promesse, le général Zia fait passer en cour martiale l'ancien Premier ministre pour conspiration dans l'assassinat d'Ahmed Raza Kasuri et celle-ci le condamne à mort. En dépit d'un motif considéré comme douteux et malgré de nombreux appels à la clémence de dirigeants étrangers, Bhutto est pendu le 4 avril 1979. Benazir Bhutto et sa mère sont détenues dans un camp jusqu'en mai 1979. Le 10 janvier 1984, Benazir Bhutto s'exile au Royaume-Uni pour raison médicale.
En 1985, son frère Shahnawaz Bhutto meurt dans des circonstances suspectes en France.
Le 18 décembre 1987, elle épouse à Karachi, Asif Ali Zardari avec lequel elle aura trois enfants Bilawal, né en 1988, Bakhtawar et Aseefa, nées en 1990 et 1993.
L'assassinat d'un autre de ses frères, Murtaza Bhutto, en 1996, a contribué à déstabiliser son deuxième mandat de Première ministre. De nombreux proches de Murtaza accusent Benazir d'avoir commandité son assassinat, les deux étant en concurrence et Murtaza voyant sa popularité augmenter.

Régime du général Zia 1977-1988

Ayant achevé ses études, elle rentre au Pakistan en 1977, l'année du coup d'État du général Zia. Elle est emprisonnée puis assignée à résidence surveillée en 1979 et elle s'exile finalement au Royaume-Uni en janvier 1984.
Elle devient chef du Parti du peuple pakistanais qu'avait fondé son père et dont sa mère avait repris la direction. Soutenue par cette dernière qui reste coprésidente, Bénazir Bhutto exercera de façon autoritaire jusqu'à sa mort une fonction de présidente à vie du PPP, au sein duquel aucune élection ne sera organisée.
Elle revient au pays en 1986 et y est accueillie triomphalement. De nouveau emprisonnée quelques jours après une manifestation interdite contre le général Zia, elle échappe à un attentat en janvier 1987.

Ascension au pouvoir Élections législatives de 1988

Composition de l'Assemblée nationale après les élections de 1988.
Le 17 août 1988, Zia ul-Haq meurt dans un accident d'avion aux causes non élucidées, en rentrant dans la base de Bahawâlpur. Comme le prévoit alors la Constitution, le président du Sénat, Ghulam Ishaq Khan devient Président du Pakistan par intérim. Durant la campagne électorale pour les élections législatives de 1988, le premier enfant de Benazir, Bilawal Bhutto Zardari naît le 21 septembre 1988. Le 29 septembre, des attaques simultanées à Karachi et Hyderabad font 240 morts, paralysant ainsi la campagne électorale. Le 5 octobre, après que Benazir Bhutto a déposé un recours en inconstitutionnalité, la Cour suprême annule le décret prit par Zia qui excluait les partis politiques des futures élections. En septembre 1988, le parti au pouvoir, la Ligue Musulmane du Pakistan, se scinde en deux partis : l'un pro-Zia et l'autre anti-Zia, dirigée par Muhammad Khan Junejo. Cependant, ces deux derniers partis s'unissent avec sept autres partis politiques et forment une coalition, l'Alliance démocratique islamique IDA. Dans le même temps, la loi électorale est modifiée, imposant aux électeurs de présenter une carte d'identité. Auparavant l'inscription dans les listes électorales étaient suffisante. Benazir Bhutto voit cette loi comme un moyen de réduire ses électeurs étant donné que selon elle, seuls 5 % des femmes et 30 % des hommes habitants en dehors des villes disposent d'une carte d'identité. Bhutto introduit alors un recours d'inconstitutionnalité, qui n'aboutit pas. Elle mène campagne durant un mois, en remontant le pays de Karachi à Rawalpindi par le train.
Le 16 novembre 1988, dans le premier scrutin ouvert depuis plus d'une décennie, son parti, le Parti du peuple pakistanais gagne largement les élections législatives de 1988, remportant 114 sièges contre contre 60 pour l'Alliance démocratique islamique à l'Assemblée nationale. Le PPP frôle ainsi la majorité absolue de 119 sièges. Le 16 novembre, Benazir Bhutto est allé voter dans sa circonscription de Larkana et est ensuite allé se recueillir sur la tombe de son père. Elle sera élue dans les trois circonscriptions où elle s'est présentée, c'est-à-dire à Larkana, Lahore et Karachi. Sa mère, Nusrat Bhutto est également élue dans les deux circonscriptions dans lesquelles elle s'est présentée, à Larkana et Chitral. Le 19 novembre, le PPP remporte également les élections aux assemblées provinciales, raflant 184 sièges contre 145 pour l'IDA. Le PPP forme finalement une alliance de coalition avec le Muttahida Qaumi Movement, permettant ainsi d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Premier mandat de Première ministre 1988-1990

Malgré sa majorité à l'Assemblée nationale, le président par intérim Ghulam Ishaq Khan ne demande pas à Benazir Bhutto de former un gouvernement, et les deux personnes rentrent en conflit. Finalement, ils trouvent un compromis : Ghulam Ishaq Khan nomme Benazir Bhutto au poste de Premier ministre, et le PPP donnera ses voix à Ishaq Khan pour sa candidature au poste de Président.
Elle prête serment en tant que Première ministre d'un gouvernement de coalition, le 2 décembre 1988, à l'âge de 35 ans et devient la plus jeune personne et la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays à majorité musulmane. Durant le même mois, le président par intérim Ghulam Ishaq Khan, est élu par l'Assemblée nationale, le Sénat, et les quatre assemblées provinciales formant un collège électoral. Il obtient 608 des 700 voix du collège. Le président Ishaq Khan bénéficie alors des réformes constitutionnelles et des amendements votés par le général Zia et qui donnaient un pouvoir important au président.
Son mandat marque une période de transition dans la région, avec le retrait les troupes soviétiques d'Afghanistan. Jusqu'ici le gouvernement du général Zia, ainsi que l'ISI, avaient reçu l'aide et le soutien du gouvernement américain dans leur lutte contre l'armée rouge. En juin 1989, Benazir Bhutto rencontre le président américain George H. W. Bush à Washington photo à droite. Dans son autobiographie, Benazir Bhutto dénonce l'absence de soutien de la part des puissances occidentales à partir de 1989. Elle reçoit le Prix pour la liberté de l'Internationale libérale durant cette même année, un prix destiné à récompenser toutes personnes ou organisation ayant fait des efforts pour favoriser les libertés et la démocratie. Cependant, son mandat marque aussi la recrudescence des partis et des mouvements radicaux, qui réaliseront des scores importants aux élections législatives de 1990.
L'année 1989 correspond également au retour du Pakistan au sein du Commonwealth. En décembre 1988, Rajiv Gandhi et Benazir Bhutto se rencontrent à Islamabad.
Le gouvernement Bhutto mena également un politique de privatisation des grandes entreprises nationales. La réforme commença dès avril 1989 mais fut un semi échec, les investissements privés n'ont pas été suffisants et les fonctionnaires se sont opposés à la réforme. Ainsi, les objectifs de privatisations, qui concernaient en partie l'industrie et les services publics, et notamment la Pakistan International Airlines, la compagnie aérienne nationale, ne purent être totalement atteints. Selon certains analystes cet échec est dû au manque d'une politique plus globale en matière de privatisation, ainsi que d'un manque de volonté de réformer profondément les entreprises concernées pour les rendre plus attractives pour les grands investisseurs. Le gouvernement de Nawaz Sharif qui lui succéda en 1990 entamera une réforme de privatisation plus large, dont les objectifs seront mieux atteints.
Les conflits entre le Président et la Première ministre atteignent leur paroxysme en 1990. Ils concernaient notamment la nomination du chef militaire et du Président de la Cour suprême18. Le 6 août 1990, après vingt mois de fonction, le président Ghulam Ishaq Khan dissout l'Assemblée nationale et démet de ses fonctions Benazir Bhutto, provoquant ainsi de nouvelles élections législatives. Les assemblées provinciales sont également dissoutes par la suite.
Officiellement, elle est démise sous l'accusation de corruption et d'abus de pouvoir en août 1990, elle comparaît devant des tribunaux spéciaux de septembre 1990 à mai 1991 pour abus de pouvoir, malversations et détournement de fonds public, accusations dont elle sera innocentée en 1994. Son époux, Asif Ali Zardari, est maintenu en détention de 1990 à 1993, puis est acquitté.

Élections législatives de 1990

Le président Ghulam Ishaq Khan ayant dissout l'Assemblée nationale, de nouvelles élections législatives se sont tenues le 24 octobre 1990. Le Parti du peuple pakistanais forme alors une coalition avec deux autres petits partis. Face à eux, l'opposition de l'Alliance démocratique islamique s'unit autour de Nawaz Sharif, le nouveau leader de la coalition. Les opposants de Bhutto l'accusent de corruption, et surtout de favoritisme, ce qui poussera certains journalistes à parler du clan Bhutto, qui inclurait notamment son mari Zardari. Le PPP pâti également d'une augmentation de la criminalité et de l'insécurité, et d'une stagnation de la lutte contre la corruption. L'IDA fera campagne notamment autour de ce dernier sujet. Benazir Bhutto va pourtant contester l'équité de la campagne électorale, arguant que son parti disposait d'un moindre accès aux médias. Les observateurs américains signalent quant à eux, signaleront des fraudes préalables au scrutin.
Le 24 octobre 1990, l'IDA obtient 37,4 % des voix et 7,9 millions de votes, contre 36,8 % et 7,8 millions pour le PPP. Toutefois, l'IDA remportant la majorité dans un plus grand nombre de circonscriptions, elle emporte une large majorité à l'Assemblée avec 106 sièges contre 44 pour le PPP.
Malgré ce résultat, le PPP garde sa majorité à l'Assemblée provinciale du Sind ainsi qu'un fort soutien dans ses fiefs, à Karachi, Larkana et Sukkur. De plus, à la veille du scrutin, Bhutto réunit plusieurs centaines de milliers de supporters à Lahore, soit nettement moins que Nawaz Sharif. Ceci permettra notamment aux sympathisants du PPP de contester la régularité du scrutin, et Benazir Bhutto a accusé ses opposants de bourrages d'urnes.

Élections législatives de 1993

Le 18 avril 1993, le président Ghulam Ishaq Khan dissout l'Assemblée nationale et démet de ses fonctions le Premier ministre Nawaz Sharif en raison d'accusations de corruption contre lui. Cependant, la Cour suprême annule cette décision, la jugeant inconstitutionnelle. Finalement, le 18 juillet 1993, la rivalité entre les deux hommes ne trouvant pas de solution, le président et le Premier ministre démissionnent conjointement.
Les élections législatives qui s'ensuivent ont lieu le 6 octobre 1993. Sur les 207 sièges élus directement par le peuple, 86 sièges sont remportés par le Parti du peuple pakistanais et 73 par la Ligue musulmane du Pakistan N, la faction de la Ligue musulmane du Pakistan mené par Nawaz Sharif, qui s'était divisée d'avec celle de Muhammad Khan Junejo, qui obtient six sièges. Les deux principaux partis se lancent alors dans une lutte pour convaincre les petits partis, essentiels pour acquérir une majorité afin de former un gouvernement. Le PPP est ensuite conforté par les élections des assemblées provinciales le 9 octobre. Cependant, il pâtit de la décision du Muttahida Qaumi Movement, traditionnellement son allié, de boycotter les élections. Ces derniers dénoncent des pressions de l'armée. Toutefois, l'élection est reconnue par les observateurs internationaux.

Second mandat de Première ministre 1993-1996

Le 20 octobre 1993, l'Assemblée nationale élit Benazir Bhutto Première ministre, avec 121 voix contre 72 à Nawaz Sharif. Bhutto obtient donc deux voix de plus que la majorité absolue, de 119 voix. Elle est alors investie à la tête d'une fragile coalition composée essentiellement de petits partis, le plus important d'entre eux étant la Ligue musulmane de Muhammad Khan Junejo qui détient six sièges. Après que Benazir Bhutto a été investie par l'Assemblée nationale le 20 octobre 1993, l'élection du Président a lieu, le 13 novembre suivant. Elle oppose le président par intérim Wasim Sajjad à Farooq Leghari, membre du Parti du peuple pakistanais. Ce dernier remporte le scrutin par 274 voix contre 168 à Sajjad.
À partir de 1993, redevenue Première ministre, elle agit en politicienne plus chevronnée, fait des alliances, y compris avec des militaires, ce qui lui permet de traiter certains des problèmes de façon plus efficace que lors de son premier mandat. Elle doit néanmoins faire face à la montée du fondamentalisme musulman. En 1994, elle s'allie pourtant aux islamistes du Jamiat Ulema-e-lslami JUI, qui dirige la plupart des madrassas où seront formés les futurs talibans.
Durant son second mandant, Benazir Bhutto tente aussi de raffermir les liens avec les puissance occidentales, notamment les États-Unis. En mars 1995, elle reçoit Hillary Clinton, femme du président américain Bill Clinton et sa fille Chelsea Clinton à Islamabad. Cette visite, fortement médiatisée, permet de montrer à l'occident un visage différent du Pakistan. En novembre 1994, elle est en voyage officiel en France, accompagnée de généraux de l'armée et de son mari Zardari, où elle rencontre le président François Mitterrand. Elle s'exprime devant les députés de la commission des affaires étrangères :
" Nous et le Monde, qu'il soit musulman ou non musulman, nous ne devons pas permettre que les voies stridentes de quelques extrémistes déforment, pour leurs buts politiques personnels, la voie et l'esprit du message de Dieu. .... Les démocraties devront toujours rester vigilantes à ce sujet. "
Lors de son arrivée au pouvoir en 1993, elle confie la politique afghane à son ministre de l'intérieur, le général Nasrullah Babar. En novembre 1994, les talibans libèrent un convoi pakistanais qui traversait l'Afghanistan pour se rendre au Turkménistan, révélant l'existence d'une alliance stratégique entre les talibans et le Pakistan, ce dernier souhaitant avoir à sa frontière un Afghanistan stable pour pouvoir développer ses relations avec les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale37. Les talibans prennent Kaboul en septembre 1996. Des documents déclassifiés datés du 22 octobre 1996 ont montré que les services secrets des États-Unis disposaient d'informations sur des fournitures pakistanaises de nourriture, de carburant et de munitions destinées aux Talibans.
En 1996, alors que des divergences apparaissent entre la Première ministre et le président, le frère de Benazir, Murtaza Bhutto est tué dans une fusillade avec la police à Karachi. Sa mort provoque de forts soupçons autour de Benazir d'autant plus qu'une rivalité était apparue entre les deux personnes. Certains proches de Murtaza accusent Benazir d'avoir commandité son assassinat, les deux étant en concurrence et Murtaza voyant sa popularité augmenter. Cependant, aucune de ses accusations ne sera jamais démontrée. Le président Farooq Leghari accuse Benazir Bhutto d'être impliquée dans sa mort, puis cette dernière renvoie ces accusations contre le président. Le 5 novembre 1996, le président Farooq Leghari démet de ses fonctions la Première ministre et son gouvernement au milieu d'allégations de dysfonctionnements, et d'accusation de corruption, puis il dissout l'Assemblée nationale puis les assemblées provinciales.

Élections législatives de 1997

Les élections législatives de 1997 ont lieu le 3 février 1997 dans un contexte de polémique suite aux accusations de corruption formulées contre Benazir Bhutto et son gouvernement. Le Parti du peuple pakistanais subit la pire défaite de son histoire, remportant seulement 18 sièges à l'Assemblée nationale, contre 137 pour la Ligue musulmane du Pakistan . Dans le même temps, l'abstention atteint un niveau record, avec 35 % de participation, montrant ainsi la désillusion des Pakistanais envers leurs hommes politiques. La corruption a été le premier thème de campagne, mais la violence islamiste a été abordée plus que durant les autres élections, dans un contexte de talibanisation de l'Afghanistan.
Benazir Bhutto conteste l'impartialité de ces élections, et les observateurs internationaux refusent de parler d'élections démocratiques, mais ne dénoncent pas pour autant des fraudes massives. Les sondages préélectoraux prédisaient néanmoins une telle déroute pour le parti de Benazir Bhutto, estimant les voix de la Ligue musulmane du Pakistan à 40 % contre 20 % pour le PPP.
Nawaz Sharif décrit ce résultat comme la volonté des Pakistanais de mettre fin au chaos. Benazir Bhutto refuse d'appeler à des manifestations, arguant qu'elle ne veut pas menacer la stabilité du Pakistan, alors que l'insurrection talibane prend de l'ampleur.

Accusations de corruption Exil à l'étranger

Afin d'échapper à la justice, elle s'est exilée à Dubaï en 1998. Les poursuites judiciaires restent pour l'essentiel en suspens le temps de son exil et jusqu'à l'amnistie décrétée par Musharraf en octobre 2007.
En 1999, Bhutto et Zardari sont condamnés pour corruption ; Bhutto, en exil en Angleterre et aux Émirats arabes unis, conteste ce jugement. En 2002, ne s'étant pas présentée au procès en appel, elle est condamnée à ne plus pouvoir pénétrer sur le territoire pakistanais. De plus, le président pakistanais Pervez Musharraf fait voter cette même année un amendement à la constitution interdisant de faire plus de deux mandats de Premier ministre. Cette décision empêche ainsi un retour au pouvoir aux anciens Premiers ministres Bhutto et Nawaz Sharif.
Le 5 août 2003, elle devient membre du Minhaj ul Quran International, une organisation d'obédience soufie fondée par le professeur Muhammad Tahir-ul-Qadri.
Elle voyage beaucoup et participe à de nombreuses conférences dans plusieurs pays.
Le 27 janvier 2007, elle est invitée par les États-Unis à prendre la parole devant le président George W. Bush, le Congrès et les responsables du Département d'État.

Retour d'exil et préparation des élections Retour au Pakistan

Durant l'été 2007, de longues transactions ont eu lieu avec le président Musharraf, pour un partage du pouvoir. Le 5 octobre 2007, Musharraf signe l'ordonnance sur la réconciliation nationale, en accordant l'amnistie à Bhutto et Zardari dans toutes les affaires judiciaires à leur encontre, y compris toutes les charges de corruption. D'autres dirigeants politiques, comme l'ancien premier ministre en exil Nawaz Sharif sont exclus de cette amnistie. En retour, Bhutto et son parti, conviennent de ne pas boycotter l'élection présidentielle. Bhutto est alors fortement critiquée par sa famille politique et certains membres du parti pour avoir signé un accord avec le chef de la junte. Le 6 octobre 2007, Pervez Musharraf remporte l'élection présidentielle, toutefois, la Cour suprême statue que le vainqueur ne peut être officiellement proclamé jusqu'à la décision de savoir s'il peut être président tout en restant général de l'armée.
Après huit années d'exil à Londres, Benazir Bhutto est de retour à Karachi le 18 octobre 2007, afin de préparer les élections législatives de 2008. En larmes, elle est accueillie par de nombreux sympathisants dès sa descente d'avion à l'aéroport international Jinnah, elle déclare alors :
"Les gens que vous voyez derrière moi donnent la vraie image du Pakistan. Ce sont les représentants des classes moyennes et des classes ouvrières qui travaillent dur et qui veulent avoir le pouvoir de construire une nation moderne et modérée, ou tous sont égaux, c'est le vrai Pakistan, et si nous avons la démocratie, c'est vraiment le visage du Pakistan que le monde veut voir, pas celui des extrémistes qui ont proliféré sous la dictature. '
En route pour un rassemblement dans la capitale, deux explosions se produisent. Elle est la cible d'un attentat-suicide, dont elle sort indemne mais 136 personnes sont tuées dont au moins 50 des gardes de sécurité de son parti et six policiers, qui formaient une chaîne humaine autour de son camion pour la protéger d'éventuelles attaques et de nombreux sympathisants.

Protestations contre l'état d'urgence

Le 3 novembre, alors qu'elle est à Dubaï depuis le 1er pour voir ses enfants, elle rentre après que le président Musharraf a décrété l'état d'urgence pour lutter contre l'augmentation des attentats-suicides et l'ingérence de la justice dans le domaine politique. Il annonce également le report des élections législatives prévues pour la mi-janvier. Le 7 novembre, Benazir Bhutto appelle à manifester en masse contre l'état d'urgence. Plus tard, 400 de ses partisans seront arrêtés. Le 8 novembre, Pervez Musharraf annonce la tenue des élections législatives avant le 15 février 2008 et promet de démissionner de son poste de chef des armées avant de prêter serment pour son deuxième mandat en tant que chef de l'État. Le 9 novembre, Bhutto est assignée à résidence pour lui éviter de participer au meeting de son parti interdit par l'état d'urgence et par crainte d'attentats. Malgré l'interdiction, elle réussit à passer deux barrages de police avant d'être stoppée. Dans la nuit son assignation est levée, le lendemain, elle participe à une manifestation organisée par des journalistes. Dans une déclaration, elle lance un appel à une « longue marche » le 13 novembre entre Lahore et la capitale Islamabad pour exiger du pouvoir la fin de l'état d'urgence et le maintien des législatives à la mi-janvier. Alors qu'elle souhaite rencontrer l'ancien président de la Cour suprême et leader de l'opposition à Musharraf, le juge Muhammad Chaudhry assigné à résidence, elle est bloquée par la police. Le 10 novembre, elle part pour Lahore, d'où elle compte mener une longue marche de protestation vers la capitale.

Campagne pour les législatives de 2008

Le 11 novembre, Pervez Musharraf annonce la dissolution du Parlement pour le 15 novembre et la tenue d'élections législatives avant le 9 janvier 2008. Il annonce également l'abandon de son uniforme de général si sa réélection est validée par la Cour suprême.
Le 12 novembre, elle annonce que les négociations pour un éventuel partage du pouvoir avec Musharraf sont rompues. Elle menace le président de boycotter les législatives s'il ne met pas fin à l'état d'urgence. Elle est à nouveau assignée à résidence dans la nuit du 12 au 13 novembre pour une période de 7 jours dans le but notamment de l'empêcher de participer à une manifestation interdite prévue le 12 novembre et contre son opposition au président. 20 000 policiers sont déployés à Lahore, dont 4 000 aux abords de la maison où elle séjourne. Le 13 novembre, dans une interview, elle demande à la communauté internationale de cesser de soutenir le président Musharraf et réclame sa démission. Elle exclut également de devenir première ministre tant qu'il sera au pouvoir. Elle propose à son ancien rival et ancien Premier ministre en exil Nawaz Sharif de former ensemble une alliance. Celui-ci s'est dit favorable à cette proposition. 1 500 de ses sympathisants ont été arrêtés alors qu'ils essayaient de mener la longue marche prévue.
Le 16 novembre, son assignation est levée quelques heures avant la visite du numéro deux américain des Affaires étrangères John Negroponte. Elle tient une conférence de presse dans laquelle elle affirme que le gouvernement de transition mis en place aujourd'hui avec à sa tête le président du Sénat Mohammedmian Soomro, nouveau Premier ministre et qui est chargé d'organiser, sous l'état d'urgence, les élections législatives et provinciales qui doivent se tenir avant le 9 janvier 2008, n'est pas acceptable.
Le 25 novembre, elle annonce sa candidature dans la circonscription sud de Karachi pour les élections législatives du 8 janvier. Alors qu'elle essaye de fédérer l'ensemble de l'opposition face à Musharraf et contrairement à certains partis qui ont appelé au boycott du scrutin, elle n'a pas encore décidé si elle le boycotterait.
Le 28 novembre, elle accueille favorablement la démission du président Musharraf de la tête de l'armée mais s'est dite peu pressée de le reconnaitre comme un président civil légitime. Le lendemain, Musharraf prête serment pour un second mandat et annonce la levée de l'état d'urgence pour le 16 décembre. Le même jour, Bhutto annonce que son parti participera aux élections législatives et provinciales du 8 janvier mais se réserve le droit de décider plus tard de les boycotter. Le président Musharraf lève l'état d'urgence le 15 décembre, et annonce que les élections prévues le 8 janvier 2008 seront équitables et transparentes.

Assassinat de Benazir Bhutto. Les faits

Le 27 décembre 2007, Benazir Bhutto se rend à une réunion du Parti du peuple pakistanais dans un parc public de Rawalpindi, dans la banlieue sud d'Islamabad. En quittant les lieux, elle salue la foule à travers le toit ouvrant de son véhicule blindé lorsqu'un homme présent à moins de deux mètres tire trois coups de feu dans sa direction puis déclenche la ceinture d'explosifs qu'il porte sur lui, tuant 20 personnes et en blessant plusieurs dizaines d'autres. Grièvement blessée à la tête et ayant perdu beaucoup de sang, Benazir Bhutto est transportée au Rawalpindi General Hospital à 17 h 35. Après une demi-heure de massage cardiaque et respiration artificielle, les médecins prononcent son décès à 18 h 16.
Transféré dans la nuit à Larkana, le cercueil de Benazir Bhutto est transporté jusque dans sa ville natale de Garhi Khuda Bakhsh, accompagné de centaines de milliers de personnes. Sa dépouille est enterrée aux côtés de son père, dans le mausolée familial. Le nombre de personnes présentes lors de l'enterrement le 28 décembre est estimé jusqu'à 600 000.
Les causes exactes de la mort de Benazir Bhutto font dans les jours qui suivent l'objet d'une controverse. Le gouvernement affirme qu'elle est morte à la suite d'un choc à la tête contre le levier du toit ouvrant de sa voiture alors qu'elle tentait d'éviter les balles tirées par le kamikaze, mais le porte-parole de Benazir Bhutto affirme que l'ancienne Première ministre a été touchée par une balle et déclare : J'ai vu qu'elle avait une blessure par balle à l'arrière de la tête et une autre, causée par la sortie de la balle, de l'autre côté de la tête. Javed Cheema, porte-parole du ministère de l'Intérieur, s'est déclaré prêt à exhumer le corps de Benazir Bhutto pour enquête si son parti le souhaite mais son mari a refusé d'exhumer le corps afin d'effectuer une autopsie.

Réactions

Nationales

Sa mort donne lieu à plusieurs manifestations et à des émeutes dans tout le pays ayant fait au moins 32 morts. Le président décrète trois jours de deuil national.
Le chef des opérations d'al-Qaïda en Afghanistan, Mustafa Abu Al-Yazid, a revendiqué l'attentat et déclaré de Benazir Bhutto qu'elle était une fidèle de l'Amérique et promettait d'écraser les moudjahidines, et elle a été liquidée mais, le même jour, le chef supposé d'al-Qaida au Pakistan, Baïtullah Mehsud, dément l'avoir fait tuer.

Internationales

L'attentat est condamné par la communauté internationale.

L'enquête des Nations unies

Après la victoire du parti de Bhutto, le PPP, aux élections législatives de février 2008, le nouveau gouvernement pakistanais a mandaté l'ONU, en juillet 2008, d'une mission sur les faits et les circonstances de la mort de Bhutto. La commission est présidée par Heraldo Munoz, ambassadeur du Chili auprès des Nations unies. Le rapport aurait initialement dû être rendu public le 31 mars 2010, mais le gouvernement fédéral a demandé que le rapport soit communiqué plus tard afin qu'il soit étayé par des faits, selon le ministre de l'intérieur Rehman Malik.
Le rapport est rendu public le 15 avril 2010, et il remet en cause le gouvernement pakistanais, à l'époque celui du président Pervez Musharraf, en l'accusant de ne pas avoir assuré la sécurité de Benazir Bhutto de façon convenable compte tenu des menaces qui pesaient sur elle. Le rapport accuse aussi la police locale d'avoir sciemment fait échouer l'enquête, en relevant que l'enquête pakistanaise a manqué d'instructions, était inefficace et manquait d'implication pour identifier les criminels et les traduire en justice. Le rapport relève également que des responsables, craignant notamment l'implication des services de renseignement, ne savaient pas vraiment jusqu'où ils pouvaient aller dans l'enquête, même s'ils savaient pertinemment, en tant que professionnels, que certaines mesures auraient dû être prises »60. Le rapport accuse également les autorités locales de la province du Pendjab, et de la ville de Rawalpindi, de ne pas avoir pris les mesures qui s'imposaient. Il relève également un traitement discriminatoire, en argumentant que deux autres anciens Premiers ministres, soutenant Musharraf, avaient bénéficié de meilleurs services de sécurité.
Les cadres du PPP et les proches de Bhutto réagissent en indiquant que les conclusions correspondent exactement à ce qu'ils pensaient depuis le début. Les autorités pakistanaises indiquent qu'elle étudieront les preuves et mèneront une enquête concernant l'implication éventuelle d'officiers ou de responsables de sécurité. Le Premier ministre promet que les coupables seront arrêtés. Cependant Pervez Musharraf, ainsi que de nombreux membres de son parti politique, battu durant les élections législatives de février 2008, remettent en doute le rapport.

L'enquête des autorités pakistanaises

C'est en revanche le gouvernement pakistanais qui se charge de l'enquête sur les coupables, et le 1er mars 2008, la justice pakistanaise a inculpé le chef du TTP, Baitullah Mehsud. Dès le 28 décembre, ce dernier dément l'avoir fait tuer tout en se réjouissant de sa mort, considérant que Benazir Bhutto est une alliée des États-Unis. Mehsud est tué en août 2009 dans l'une des nombreuses frappes aériennes américaines ayant lieu dans le Waziristan.
Après la remise par l'ONU du rapport aux autorités pakistanaises le 15 avril 2010, le gouvernement pakistanais met en place une commission d'enquête le 24 avril. Le 19 avril, huit hauts officiers cités dans le rapport des Nations unies, sont suspendus de leur fonction, dont notamment Saud Aziz, chef de la police de Rawalpindi et qui était responsable de la sécurité de Benazir Bhutto durant sa réunion électorale à Rawalpindi.
Finalement, sept personnes sont inculpées par la Cour anti-terroriste de Rawalpindi, dont cinq présumés talibans pour leur implication directe dans l'assassinat, et deux officiels de la police, dont Saud Aziz pour ne pas avoir assuré correctement la sécurité de Benazir et pour avoir détruit des preuves, selon la Cour.

Postérité

Benazir Bhutto est enterrée dans le village de Garhi Khuda Bakhsh près de Larkana, dans le mausolée familial dans lequel repose également son père. Sa mort est commémorée tous les 27 décembre. La première commémoration réunit 150 000 personnes autour de sa tombe, dans une cérémonie présidée par Asif Ali Zardari et Bilawal Bhutto.
L'aéroport international Benazir Bhutto, desservant Islamabad, a été renommé ainsi le 21 juin 2008 par un décret du Premier ministre Youssouf Raza Gilani. Un nouvel aéroport, devant le supplanter, est actuellement en cours de construction. Il deviendrait le plus important aéroport du Pakistan et pourrait également s'appeler Benazir Bhutto.
Nawabshah 24e plus grande ville du pays avec 270 000 habitants a été officiellement renommée Benazirabad en septembre 2008, et son district Shaheed Benazirabad.

Liens

http://www.ina.fr/video/CAB90008123/m ... nd-au-pakistan-video.html Mitterand en visite au Pakistan
http://youtu.be/fOHYdajmtp4 Dernier discours "l'espoir est perdu "


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Posté le : 18/10/2014 19:12

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Re: Défi du 17 octobre 2014
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Mille millions de petits souliers


Marie-Albertine, mon assistante, m'appela sur le poste fixe, alors que j'étais en train de battre mon record à La Dame de Pique. Après l'avoir maudite, je décidai de décrocher.
— Oui, ma chère !
— Donald, j'ai un potentiel client pour toi. Un Finlandais. Vu que tu es le spécialiste de la Scandinavie et des pays du Nord en général, je te le transfère.
— D'accord. Merci Marie-Albertine !
« La poisse. la Finlande au début de l'Automne, ça craint ! » rugit mon cerveau rationnel.
— Bonjour monsieur Ghautier, dit une voix féminine. Je suis Karina Mikkinen, de la firme No L.
— Que puis-je pour vous, madame Mikkinen ?
— Mademoiselle.

Le contact s'annonçait bien. Je ne connaissais pas cette firme No L mais Karina parlait dans un anglais parfait et paraissait avoir moins de trente ans. Je l'imaginais déjà grande, blonde, sculpturale, avec un bonnet et des skis, le regard bleu azur porté vers l'infini du cercle polaire arctique.
— Je sollicite votre aide pour un sujet de logistique mondiale.
— Coup de chance, c'est ma spécialité !
— Je ne suis pas très versée dans les cabinets de conseil en stratégie, je vous l'avoue. Un de mes amis m'a orienté vers votre cabinet.
— Il a eu raison.
J'embrayai sur le laïus commercial, une adaptation très personnelle de la plaquette officielle rédigée par les ahuris du marketing, avec force exemples de missions et anecdotes salées.
— Stop !
— Oui ?
— Vous m'avez convaincue. Je vais vous parler de notre activité.
— Avec plaisir.
En vérité, j'avais déjà fait des recherches sur Google et il apparaissait que No L avait pignon sur rue dans le domaine de la distribution de cadeaux. Son siège était situé en Laponie et la société affichait un revenu de plusieurs milliards de dollars, sur les cinq continents. Son fondateur, un vieux barbu au nom imprononçable, avait laissé la place à un conseil d'administration composé uniquement de Finlandais. Ses principaux concurrents se trouvaient en Chine, dans la région de Shenzhen.
— Connaissez vous notre entreprise ?
— Bien sûr !
— Je vous passe donc les détails. Sachez que nous souhaitons rester dans la tradition lancée par notre fondateur et que nous raisonnons comme une PME, au contraire de nos concurrents asiatiques.
— L'artisanat est un art de vivre.
— Nous sommes en phase. J'en viens au sujet qui m'occupe. Nous ne pouvons pas livrer nos clients pendant la période de pointe, le 25 décembre. Il nous faut une solution et vite !
— Combien de points à livrer ?
— Aux alentours d'un milliard !

Le nombre me laissa comme deux ronds de flanc. Je ne savais pas qu'il était physiquement possible de livrer autant de clients dans une seule et même journée. Il fallait prendre la balle au bond, vu que mon bonus était indexé aux ventes générées par ma pomme et que nous facturions à l'acte. Je flairais l'affaire du siècle et je voyais déjà la Lamborghini dans mon garage.
— Peut on se voir ?
— Oui. Je suis à Londres demain. Donnons nous rendez-vous là-bas, au Hilton de Park Lane. Disons quinze heures GMT. Cela vous convient ?
— C'est un peu court pour réserver.
— Vous ferez l'aller-retour dans la journée. Vous avez l'habitude, non ?
— Laissez moi votre numéro de mobile et je vous rappelle.
Karina Mikkinen me fournit ses coordonnées, celles de son assistante Hildegarde Machin-chose ainsi qu'un tas d'informations inutiles à mes yeux mais essentielles dans son monde. Il ne me manquait que la marque de ses skis. Je lui servis deux fadaises et une formule de politesse puis je raccrochai. Je lui envoyai ensuite un courriel de confirmation, un classique pour se couvrir dans les boites américaines et j'attendis son accusé de réception pour aller faire le siège de mon boss.

Je n'étais pas un associé du cabinet, juste un petit gars au titre ronflant de manager, bardé de diplômes prestigieux certes mais interdit d'engager des moyens sans l'aval de sa hiérarchie. Même pour acheter des chouquettes au Prisunic du coin, je devais remplir un formulaire en trois exemplaires.
Je devais donc en référer à l'ineffable Jean-Barnabé, le gradé à plumes en charge des missions internationales traitées depuis Paris, siège continental de notre multinationale américaine. De Lisbonne à Helsinki, de Brest à Tallinn, rien ne lui échappait. Il touchait sa commission à tous les étages, quelle que soit l'origine du deal. Coup de chance, Jean-Barnabé était aussi mon supérieur hiérarchique, mon chef adoré, le gusse qui signait mes fiches de paie.
Je me précipitai dans son bureau. Il me regarda et flaira le bon plan.
— Mon Donald, mon champion, me dit-il. Que me vaut ta visite ?
— Jean-Barnabé, tu ne vas pas me croire. Je crois qu'on a décroché le gros lot.
— Assied toi, respire un bon coup et raconte moi une belle histoire.
Au fur et à mesure de mon récit, je vis mon Jean-Barnabé s'éclairer comme un lumignon, passant par toutes les couleurs du spectre. Il commença à me poser des questions sur No L, mon indice de confiance en Karina Mikkinen, j'en passe et des meilleures. Je lui sortis mon plus beau concerto pour pipeau et orchestre et il avala la couleuvre d'un coup.
Muni du précieux sésame pour une avance de frais, je demandai à Marie-Albertine de me réserver une place dans l'Eurostar pour Londres.

Le lendemain à quinze heures, après un voyage standard au milieu des jeunes cadres dynamiques et sans connaître les joies d'une grève impromptue, je me dirigeai à l'accueil du prestigieux Hilton de Park Lane.
— Je suis attendue par Karina Mikkinen de la société No L.
— Vous êtes monsieur Donald Ghautier de la compagnie International Consulting ?
— En personne, ma chère.
— Vous êtes attendu dans le salon Gainsborough, en bas, quatrième porte à gauche.
— Merci.
— Bonne journée.
J'adorais me rendre en Grande Bretagne. La politesse, la convivialité des Britanniques me changeait de la morosité des Parisiens et plus généralement de l'esprit négatif des Français. En plus, Londres me rappelait mes jeunes années d'étudiant, quand je passais mon MBA option whisky-coca.

Karina Mikkinen m'attendait bien à l'endroit indiqué par la réceptionniste. Je ne m'étais presque pas trompé à son sujet : grande, blonde aux yeux bleus, je la voyais bien contempler l'infinité céleste, un pied sur la dépouille d'un ours brun. Elle n'avait plus son bonnet et ses skis mais une chapka et des raquettes. Le modèle sportif laissait place à la version armoire normande. La trentenaire avait pris un sérieux coup de vieux, plus proche de la maison de retraite que des podiums Cacharel.
— Ravie de vous rencontrer, monsieur Ghautier, dit-elle en m'invitant à prendre place.
— C'est un plaisir partagé, mademoiselle Mikkinen.
— Je vais vous expliquer la situation dans le détail.
Pas franchement synthétique, la mémère me débita son histoire avec moult digressions au sujets de lutins, de rennes, de traîneaux et de cheminées. Au fur et à mesure, je mesurai l'ampleur de la tâche et je réalisai dans quelle galère je m'étais fourré.
— Vous comprenez bien, monsieur Ghautier , l'importance de la qualité de service dans notre image de marque. Nos concurrents asiatiques privilégient le volume au détriment du savoir-faire et nous ne souhaitons pas les suivre sur ce terrain. Il y va de notre identité.
— Je vois. Vous êtes prête à mettre les moyens pour livrer dans les délais impartis et le respect des traditions. Les clients attendent leurs produits le 25 décembre et pas une minute plus tard.
— Exactement !
— Vous avez frappée à la bonne porte.
— Quand puis-je espérer une proposition commerciale de votre part ?
— La semaine prochaine !

De retour à Paris, je débriefai Jean-Barnabé et il me donna carte blanche pour concevoir et mettre en œuvre un plan d'actions. Une fois les effets de manche terminés, il me fallait revenir à la dure réalité : imaginer un dispositif capable de livrer un milliard de foyers en moins d'une journée, sur vingt-quatre fuseaux horaires et cinq continents.
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas International Consulting, cette firme, née à Chicago au temps de la prohibition et spécialisée dans le conseil aux très grandes entreprises, possédait des bureaux partout dans le monde, même en Indonésie. Pour les géographies plus marginales, telles que la Papouasie-Nouvelle Guinée ou les Îles Samoa, elle utilisait un réseau de sous-traitants locaux, certifiés par sa cellule dédiée aux partenariats. En général, ce maillage suffisait mais dans le cas de No L il semblait trop limité. Je devais trouver une solution.
Dans les cas extrêmes, je comptais sur un ancien collègue américain, rangé des voitures mais encore friand de challenges en tous genres comme seuls savaient les poser les consultants en stratégie. Aussi, je me décidai à appeler Robert Wilkinson, plus connu sous le nom de Magic Bob.
— Hello Magic Bob, c'est Donald. Comment se passe la vie à Honolulu ?
— Aloha Donald, mon frère de sang. Il fait beau, les volcans fument, les vahinés remuent leurs petites fesses et je sirote des pina-coladas sous le soleil de Waikiki. La routine, en somme ! Et toi, toujours à écouter les conneries des grenouilles savantes ?
— Plus que jamais !
— Viens ici ! Tu vas adorer. Tout est simple, sans prise de tête inutile. Du sexe facile, des champignons hallucinogènes et le ciel bleu.
— Je vais réfléchir même si je trouve que ça manque de Suédoises dans ton coin.
— La perfection n'existe pas dans ce monde, mon vieux. Qu'est-ce qui t'amène ?
— Je suis sur un coup fumant mais compliqué. Il me faut un coup de main.
— Accouche !
— Tu connais la société No L ?
— Je veux mon neveu ! Des fondus. Ils sont encore bloqués au vingtième siècle, au temps où les enfants croyaient à la petite souris et les écureuils au grand capital.
— Si je te disais qu'ils m'ont mandaté pour régler un problème de logistique, qu'en penserais-tu ?
— Que tu es gravement dans la merde, mon pote !
— En gros, c'est ça ! En plus, le 25 décembre arrive à grands pas.

Magic Bob avait l'habitude de démarrer la discussion en appuyant sur ce qui faisait le plus mal. Une fois qu'on avait compris ça, on était prêt à n'importe quel scénario, de l'invasion d'un couvent de carmélites par des gardes suisses à l'atterrissage d'une navette belge sur le soleil.
— On peut en parler ?
— Vingt-cinq pour cent de commission me semble un bon début. Je ne me lève pas en dessous.
— Tu ne te mouches pas du coude !
— J'ai des frais, deux ex-femmes, des enfants aux quatre coins du monde et j'en oublie.
— C'est la crise. Tu n'es pas au courant ?
— George Bush nous l'avait caché.
— Tu sais quand même que c'est un Noir hawaïen votre président maintenant ?
— Ah ! Je comprends mieux pourquoi on voit aussi souvent Beyoncé à la télévision. Tu penses qu'il se la tape ?
— Je monte à trente pour cent et tu arrêtes de déconner !
— Tu as toute mon attention, ô toi maître du conseil en stratégie !
Enfin, je pouvais commencer à lui exposer la situation. Magic Bob était un tueur en matière de négociation, surtout quand il savait à quel point on avait besoin de lui. De plus, il était très gourmand en termes d'honoraires et je sentais qu'expliquer ses tarifs à Jean-Barnabé n'allait pas être de la tarte. Seulement, s'il y avait un synonyme du mot miracle, il se prononçait Magic Bob dans l'inconscient collectif des salariés d'International Consulting. Le roi du hoola-hup était une légende de Chicago à Novossibirsk, de Reykjavík à Hobart, et je savais qu'au bout du compte j'obtiendrais la ligne de crédit pour rémunérer ses prestations.

Je fis un résumé de l'ampleur des dégâts. Magic Bob posa quelques questions pour la forme puis je sentis ses petites cellules grises se mettre en action.
— En gros, il manque de lutins ton client et son concurrent utilise de la main d’œuvre prépubère.
— Ils sont sept cent millions.
— Et moi et moi et moi.
Sous ses dehors décadents, Magic Bob turbinait bien du crane, il n'y avait rien à dire. Je commençais à entrevoir un avenir radieux où je pourrais conduire ma canette sur la Riviera, au volant de ma belle voiture italienne, sans me soucier des appels de mon banquier et de la limite de ma carte bleue.
— J'ai une idée.
— Oh oui, Magic Bob !
— On va battre les Chinois sur leur propre terrain.
— Explique, ô toi Sphinx de Waikiki.
— Eux, ils exploitent des petits enfants pour faire le job des lutins. Ils n'ont aucun mal à en trouver vue leur population rurale, sous-estimée en général, et qui n'en est pas à la centaine de millions près.
— Aucun pays n'a un tel réservoir de main d’œuvre.
— Si. Un. L'Inde.
— Mais c'est une démocratie. Jamais ils ne nous loueront leurs enfants.
— Qui parle d'enfants ? Nous cherchons des lutins, tu sais, ces êtres petits, difformes, invisibles aux yeux de tous. J'ai des potes au gouvernement indien et je suis persuadé qu'ils me feront un bon prix sur leurs lutins. Ils en ont deux cents millions, prêts à l'emploi mais que personne ne veut toucher pour des raisons obscures. Je crois même qu'on pourrait obtenir des subventions de la Communauté Européenne ou d'autres organisations supra-gouvernementales.
— Je ne savais pas. Tu pourrais gérer le 25 décembre avec ces Indiens ?
— Oui. Je passe quelques coups de fil et je te rappelle. Prépare la valise de billets, en petites coupures mélangées entre euros, dollars américains et livres sterling.
— Comme d'habitude.
— Je te laisse. A plus tard Donald !
— Merci Magic Bob.

La suite fut une formalité. Magic Bob orchestra la manœuvre de main de maître, à l'américaine. Ses contacts à New-Delhi négocièrent âprement mais tinrent leurs engagements. Karina Mikkinen avala l'argument social et signa le chèque. Jean-Barnabé applaudit des deux mains, trop content de griller la politesse à ses collègues chinois.
Le 25 décembre, un milliard de cheminées furent visitées par des petits lutins indiens et des milliers de millions de cadeaux furent déposés au pied du sapin, du hêtre ou du baobab trônant au milieu du salon. Il n'y eut pratiquement pas de reliquat et la qualité de service atteignit des niveaux inégalés depuis une centaines d'années.
L'année suivante, No L signa un contrat tripartite de dix ans avec International Consulting et le gouvernement indien. J'écrivis le communiqué de presse pour les plus grands journaux occidentaux, en insistant qu'une société américaine et une entreprise finlandaise avaient réussi, dans un pays en pleine croissance, à réhabiliter une population défavorisée, celle des Intouchables. Jean-Barnabé me proposa même de me promouvoir associé, après le deal du siècle, mais je déclinai l'offre, peu intéressé à materner des consultants immatures et des assistantes versaillaises.

Posté le : 18/10/2014 19:08
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Nathalie Sarraute
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Le 19 octobre 1999, à Paris meurt à 99 ans Nathalie Sarraute

Natalia Natacha devenue Natalie Tcherniak née à Ivanovo-Voznessensk, en Russie, le 5 juillet 1900, écrivain, romancière, dramaturge, avocat. française d'origine russe. Elle appartient au mouvement du Nouveau Roman, elle reçoit le prix International. Ses Œuvres principales sont Tropismes en 1939, L'Ère du soupçon en 1956, Les Fruits d'or en 1963, Enfance en 1983
Elle est la mère de Claude Sarraute, journaliste, romancière et comédienne, d'Anne Sarraute, assistante de réalisation, chef monteuse et secrétaire de rédaction de La Quinzaine littéraire et de Dominique Sarraute photographe.

En bref

Si l'on peut faire remonter au recueil de L'Ère du soupçon, paru en 1956, le rayonnement de l'œuvre de Nathalie Sarraute, l'une des plus neuves et des plus marquantes de notre époque, c'est parce que s'y trouve alors abordée pour la première fois l'idée d'une crise du roman, idée partagée par un certain nombre d'écrivains dont l'œuvre serait rangée sous l'étiquette du Nouveau Roman. Il ne s'agissait pourtant pas là d'un manifeste ni d'un programme dont les livres à venir ne seraient que l'application. L'origine de cette œuvre n'a rien de théorique ; il faut la chercher dans ces premiers textes, écrits entre 1932 et 1937, ces Tropismes qui constituent la substance vivante d'un patient travail d'exploration. À quel point ces actions intérieures, ces mouvements indéfinissables sont enracinés dans l'expérience de l'individu, le texte d'Enfance 1983 le révèle mieux que jamais : dans ce livre, en effet, l'entreprise de l'écriture remonte vers ce dont elle est issue, vers ces moments d'intensité qui subsistent dans les souvenirs d'enfance, vers ces impressions confuses et fondamentales que l'œuvre n'a cessé de désigner comme la source secrète de notre existence.

Sa vie

" Je ne suis rien d'autre que ce que j'ai écrit "

Russe par sa famille, française par son éducation, Nathalie Sarraute, née Natalia Ilinitchna Tcherniak, voit le jour le 5 juillet 1900 à Ivanovo-Voznessensk, près de Moscou, dans une famille de la bourgeoisie juive assimilée, aisée et cultivée. Son père, docteur ès sciences, y avait installé une usine de produits chimiques, sa mère était écrivain. Ses parents, Ilya Tcherniak et Pauline Chatounowski, divorcent alors qu'elle est âgée de deux ans. Sa mère l'emmène vivre avec elle à Genève, puis à Paris, où elles habitent dans le cinquième arrondissement, avec sa mère. Chaque année, elle passe un mois avec son père, soit en Russie soit en Suisse, elle fait des séjours en Russie jusqu'en 1909. A partir de cette date elle reste à Paris, cette fois avec son père, remarié à son tour. La France sera bien davantage qu'un pays d'adoption. Comme Enfance l'évoque, Natalia va à l'école maternelle de la rue des Feuillantines, puis au lycée Fénelon, c'est l'expérience de la scolarité, d'abord à l'école communale puis au lycée Fénelon, qui permet à l'enfant d'échapper à l'univers instable des sentiments non formulés, de se constituer par la maîtrise de la langue un monde propre et un refuge, d'y découvrir son pouvoir et son identité. . Ensuite Natalia Tcherniak ira de nouveau vivre en Russie, à Saint-Pétersbourg, avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, Nicolas Boretzki. Ilya Tcherniak, le père de Natalia, qui connaît des difficultés en Russie du fait de ses opinions politiques, sera quant à lui contraint d'émigrer à Paris. Il va créer une usine de matières colorantes à Vanves. La jeune Natalia grandit aussi près de son père à Paris et avec Véra, la seconde femme de son père, et bientôt sa demi-sœur Hélène, dite Lili. Cette période, entre 1909 et 1917, sera difficilement vécue par Nathalie Sarraute. Après une double licence, d'anglais et de droit, un séjour à Oxford en 1920-1921 pour y préparer un B.A., Nathalie s'inscrit comme stagiaire au Barreau et, en 1925, elle épouse un avocat, Raymond Sarraute. Mais l'activité professionnelle cédera bientôt la place à la lente élaboration d'une série de vingt-quatre textes brefs, Tropismes, point de départ et cœur de l'œuvre.
Elle reçoit une éducation cosmopolite et, avant de trouver sa voie, poursuit d'ailleurs des études diverses : elle étudie parallèlement l'anglais et l'histoire à Oxford, ensuite la sociologie à Berlin, puis fait des études de droit à Paris. Elle devient ensuite avocate, inscrite au barreau de Paris. En 1925, elle épouse Raymond Sarraute, avocat comme elle. Elle a alors 25 ans. De cette union naissent trois enfants : Claude née en 1927, Anne née en 1930 et Dominique.
Parallèlement, Nathalie Sarraute découvre la littérature du XXe siècle, spécialement avec Marcel Proust, James Joyce et Virginia Woolf, qui bouleversent sa conception du roman. En 1932, elle écrit les premiers textes de ce qui deviendra le recueil de courts textes Tropismes où elle analyse les réactions physiques spontanées imperceptibles, très ténues, en réponse à une stimulation :
mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de la conscience ; ils sont à l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu'il est possible de définir. Tropismes sera publié en 1939 et salué par Jean-Paul Sartre et Max Jacob."
En 1940, Nathalie Sarraute est radiée du barreau à la suite des lois anti-juives et décide de se consacrer alors à la littérature. Elle a 41 ans. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle héberge un temps Samuel Beckett, dramaturge du théâtre de "l'absurde" alors recherché par la Gestapo pour ses activités de résistance. Elle réussira à rester en Île-de-France avec plusieurs changements d'adresse et de faux papiers, elle sera contrainte de divorcer pour protéger Raymond d'une radiation du barreau.
En 1947, Jean-Paul Sartre écrit la préface de Portrait d'un inconnu, qui sera publié un an après par Robert Marin. Mais il lui faudra attendre la publication de Martereau 1953 pour commencer à connaître le succès. Le livre paraît chez Gallimard et elle restera désormais fidèle à cette maison d'édition.

En 1960, elle compte au nombre des signataires du Manifeste des 121.

En 1964, elle reçoit le Prix international de littérature pour son roman Les Fruits d'Or. C'est la consécration.
Parallèlement à son œuvre romanesque, elle commence à écrire pour le théâtre, à l'invitation d'une radio allemande. Le Silence paraîtra en 1964, Le Mensonge deux ans plus tard. Suivront Isma, C'est beau, Elle est là et Pour un oui ou pour un non. Ces pièces suscitent rapidement l'intérêt des metteurs en scène. Ainsi, Claude Régy crée Isma en 1970, puis C'est beau en 1975 et Elle est là en 1980 ; Jean-Louis Barrault crée en 1967 Le Silence et Le Mensonge à l'Odéon, pièces que montera plus tard Jacques Lassalle 1993 pour l'inauguration du Vieux Colombier en tant que deuxième salle de la Comédie-Française. Simone Benmussa adapte son autobiographie Enfance pour la scène 1984, à Paris Théâtre du Rond-Point, puis à New York sous le titre Childhood 1985 et crée ensuite Pour un oui ou pour un non création en France, 1986, Théâtre du Rond-Point - création mondiale à New York par S.B. sous le titre For no good reason 1985. Simone Benmussa réalise aussi le film Portrait de Nathalie Sarraute, avec Nathalie Sarraute production Centre Georges Pompidou et Éditions Gallimard, sélectionné dans "Perspectives du cinéma français" pour le Festival de Cannes de 1978.

Nathalie Sarraute meurt à Paris le 19 octobre 1999 alors qu'elle travaille à une septième pièce et est inhumée à Chérence, dans le Val-d'Oise.

Les enjeux de l'écriture

En 1956, Nathalie Sarraute publie l'Ère du soupçon, essai sur la littérature qui récuse les conventions traditionnelles du roman. Elle y décrit notamment la nature novatrice des œuvres de Woolf, de Kafka, de Proust, de Joyce et de Dostoïevski. Elle devient alors, avec Alain Robbe-Grillet, Michel Butor ou encore Claude Simon, une figure de proue du courant du nouveau roman.

Sarraute ambitionne d’atteindre une matière anonyme comme le sang, veut révéler le non-dit, le non-avoué, tout l’univers de la “sous-conversation”. N'a-t-on pas dit d'elle qu'elle s'était fixé pour objectif de peindre l'invisible ? Elle excelle à détecter les innombrables petits crimes que provoquent sur nous les paroles d’autrui. Ces paroles sont souvent anodines, leur force destructrice se cache sous la carapace des lieux communs, gentillesses d’usage, politesses… Nos apparences sans cesse dévoilent et masquent à la fois ces petits drames.

Le terme tropisme, emprunté au langage scientifique, désigne l'orientation des plantes en fonction de leur milieu. Chez Sarraute, qui a intitulé sa première publication Tropismes, ce vocable renvoie à des mouvements intérieurs presque insensibles dus à des causes extérieures: phrases stéréotypées, conventions sociales. Sous la banalité apparente de ces conventions langagières, il existe en effet des rapports humains complexes, des sentiments intenses, voire violents, sensations d'enfermement, d'angoisse, de panique. Sarraute les décrit comme des mouvements instinctifs, déclenchés par la présence d'autrui ou par les paroles des autres. Tropismes, refusé par Gallimard et par Grasset, ne sera reconnu par la critique qu'une quinzaine d'années après sa parution.

" Des mouvements qui émergeaient de la brume "

Les cinq années nécessaires à la rédaction de Tropismes semblent témoigner de la difficulté de l'entreprise. Il s'agissait de transcrire les impressions produites par des mouvements intérieurs, infimes et fugitifs, des affleurements incessants d'impulsions, de réactions, qui forment, aux limites mêmes de la conscience, la trame invisible de l'existence. Ces mouvements élémentaires, qui ne portent aucun nom et que Nathalie Sarraute baptisera d'un terme emprunté à la biologie, sont à l'origine de nos faits et gestes, de nos sentiments et de nos paroles. Antérieurs donc à tout langage, ils se développent dans ces régions marécageuses et obscures où l'écriture tentera de les rejoindre pour en exprimer la nature trouble et familière.
Le travail romanesque sera donc neuf en plusieurs sens. D'abord par l'objet poursuivi, ces « tropismes » qui ne se découvrent qu'au-delà des apparences et qui contraignent l'écrivain à déployer la vigilance d'un guetteur. Le but n'est pourtant pas d'approfondir grâce à eux l'analyse de certains caractères, de ces figures traditionnelles du roman que sont le jaloux, l'ambitieux ou l'amoureux. Ce malentendu ne peut qu'être le fait d'une lecture superficielle. Dans Portrait d'un inconnu 1948, sous le regard d'un narrateur obsédé par le couple formé par un vieil homme et sa fille, semblent se constituer des types familiers, l'avare égoïste, la fille sacrifiée. Est-ce de la psychologie ? À cette question posée par Sartre dans la Préface qu'il écrivit en 1947 pour cet anti-roman peut répondre le premier article de L'Ère du soupçon, De Dostoïevski à Kafka, paru en 1947 dans Les Temps modernes : l'écrivain doit-il vraiment choisir entre un roman psychologique, issu du maître russe, et un courant plus moderne, celui du roman métaphysique ? Dans celui-ci apparaîtrait l'homme absurde du XXe siècle, l'individu absent à lui-même et si réduit à ses seules apparences qu'il ne peut qu'être l'objet d'une description extérieure. S'il n'y a rien derrière cette surface, le roman doit renoncer à l'investigation psychologique comme à un instrument démodé.
Pourtant, l'alternative n'est pas fondée et l'écrivain l'abandonne dès lors que se pose de façon radicale la question de savoir ce qu'il poursuit par le langage de la fiction. Pour Nathalie Sarraute, d'un romancier à l'autre le but est toujours le même : c'est la mise au jour d'états inexplorés, d'états baladeurs, communs à tous les hommes, si instables et si universels que le personnage, qui n'en est au fond que le simple support, peut disparaître. Il faut donc renoncer au débat sur la nature psychologique du roman, ou modifier le sens de l'expression. Ce n'est pas sur le caractère d'un personnage que porte l'investigation soupçonneuse et passionnée d'un observateur, narrateur ou romancier, mais sur ces remous, ces fluctuations, ces tourbillons anonymes qui se dissimulent derrière la familiarité rassurante d'un type . Le caractère n'est pas cerné par le récit à force de pénétration, au contraire, il est dissous, désintégré, et le récit montre, derrière le bloc figé des apparences, l'informe, le non-nommé, le grouillement vivant, la matière secrète et vagabonde de toute existence.

" Plonger le lecteur dans le flot de ces drames souterrains "

Une autre nouveauté de ce travail est alors évidente. Si le principe de personnages aux caractères bien définis est remis en question, l'action dramatique, liée par tradition aux caractères des héros, ne peut que s'en trouver profondément modifiée. Elle se déplace de cette surface où semblent se dérouler les événements d'une fiction, vers ces palpitations souterraines dont les péripéties incessantes se découvrent plus riches et plus réelles. Ce sont les variations des tropismes, le nuage de leurs modifications, qui vont former la substance du récit. L'action traditionnelle éclate, disparaît. Une quantité de drames infimes la remplacent, dont le déroulement dans la conscience de quelques individus donnera au livre l'aspect oscillant, infini et pourtant ordonné de ce ciel qu'observent les astronomes.
Martereau 1953 et Le Planétarium 1959 témoigneront, comme Portrait d'un inconnu, d'une sorte de jeu entre deux niveaux de l'action et de la lecture. Celui des personnages, maintenus à titre de simples apparences, et celui de leurs soubassements. Dans Martereau, le neveu-narrateur, l'oncle, la tante, Martereau lui-même, peuvent être saisis tantôt de l'extérieur, figures banales et stéréotypées, tantôt dans l'agitation des tropismes qui se déroule à l'arrière-plan de leurs actes et de leurs paroles, ce qui annule toute possibilité d'un jugement à leur égard. Ce qu'ils sont échappe, et le plus réel, cette part d'innommé que recherchait l'écrivain pour l'investir dans du langage, se révèle justement le plus ambigu. Chaque récit en recommence l'exploration sans jamais la terminer. Martereau peut ainsi proposer quatre actions dramatiques concurrentes qui pourraient se dérouler derrière l'échange de phrases identiques au cours d'un même dialogue. De même, dans Le Planétarium, les fragments apparents d'une intrigue en sont plutôt la parodie : déposséder la tante Berthe de son appartement, décider de l'achat d'un fauteuil, approcher Germaine Lemaire, l'écrivain célèbre, et s'infiltrer dans sa coterie ne sont que les occasions, les prétextes d'une mise à jour vertigineuse : celle du flux et du reflux des courants contradictoires qui nous habitent.

" Ces instants privilégiés où tout se détraque "

Tout se déconstruit, les personnages et l'action se désintègrent, à chaque moment de l'observation l'objet se dérobe ou se retourne. Le récit n' avance pas ; de tous côtés s'ouvrent des abîmes où le lecteur s'enfonce sans en voir jamais la fin. Ce qui captive ce lecteur de Nathalie Sarraute, ce n'est donc plus la paroi lisse d'un caractère déterminé ni le mouvement familier d'un récit classique ; ce sont plutôt, on peut le soupçonner, ces failles, ces points de rupture où l'apparence se déchire tandis que s'écroulent les certitudes. Mais c'est au prix d'une vigilance constante, d'une sorte d'état de guet ou d'alerte, que l'écrivain parvient à communiquer au lecteur par l'invention de formes nouvelles.
Avec Les Fruits d'or, qui obtient en 1964 le prix international de Littérature, l'œuvre de Nathalie Sarraute semble en effet prendre un tournant. Dans ce texte où s'ébauchent et se défont des jugements critiques portés sur un livre, ce qui des apparences avait été jusqu'alors conservé disparaît. Plus de personnages, mais de simples pronoms, il, elle, eux, dans leurs tâtonnements intérieurs, leurs élans, leurs reculs. Mouvements presque tactiles auxquels se plient des phrases qui en imitent la démarche. Dans les premiers textes de Tropismes, l'écriture cherchait déjà les images capables d'éveiller chez le lecteur les mêmes impressions, de lui faire percevoir ces irradiations sensibles dont est porteur le moindre mot ; déjà l'ordre temporel était perturbé, ralenti à l'extrême, n'était plus celui de la vie réelle, mais celui d'un présent démesurément agrandi. Avec Les Fruits d'or, d'autres conventions disparaissent, comme celle d'un découpage du livre en chapitres. Les paragraphes se séparent les uns des autres, espacés par des intervalles, des blancs, qui marquent l'hésitation, la relance de la quête, l'ébranlement ou le retournement d'un point de vue. Et dans les phrases hachées, suspendues, cabrées semble se lire la difficulté d'approcher ces points fragiles de la surface, le danger d'y accéder par l'écriture, par le langage.
Car ce que l'œuvre circonscrit peu à peu, par une exploration de plus en plus fine de son territoire, c'est le rôle que joue la parole dans notre existence. Support de la communication, mais aussi instrument universel du jugement stéréotypé, de la manie de classer, du bavardage, du lieu commun, le langage va montrer tout à la fois qu'il est le grand responsable des apparences et le moyen de les dépasser.

" Quelque chose d'anodin, de familier au possible "

Fragments de phrases, rires, intonations, clichés, rumeurs, exclamations, silences : ce sont eux qui vont bientôt constituer l'univers du roman et celui du théâtre. Entre la vie et la mort 1968 essaie d'explorer le travail même d'un écrivain, cette relation difficile qu'il entretient avec les mots et avec la société ; Vous les entendez ? 1972, les perturbations profondes provoquées par un certain rire ; Disent les imbéciles 1976, l'influence de la construction factice de personnages sur la liberté de pensée. Partout le langage s'interroge sur son propre pouvoir, sur cette parole qui est l'arme quotidienne, insidieuse et efficace, d'innombrables petits crimes.
Dans l'œuvre écrite pour la scène, la recherche est identique. Nathalie Sarraute vient au théâtre en 1965, à la suite d'une commande de la radio allemande de Stuttgart. Ce seront Le Silence puis Le Mensonge, créés deux ans plus tard au théâtre de France dans une mise en scène de J.-L. Barrault. Les autres textes qui suivront manifestent souvent, par leur titre même, Isma, C'est beau, Pour un oui ou pour un non que le rôle principal est joué par un mot, par quelques mots, par une façon de les prononcer. Par ses tics, ses accents, ses réticences ou ses banalités, la parole est porteuse de drames qui se déclenchent à la première occasion. Il suffit d'un silence, d'un changement d'intonation pour qu'affleure cette sous-conversation qui se dissimule sous le bavardage. Par là se manifeste la force d'une écriture théâtrale qui tire d'elle-même, c'est-à-dire du dialogue et de ses ratés, les moments d'une action dramatique.
Si menaçant, trouble, explosif que soit ce pouvoir du langage, il semble pourtant, et l'œuvre en témoigne, qu'il soit aussi le moyen de combattre ses propres méfaits. Les mots, dont l'assemblage patient et nouveau tâchait de traduire cette part d'innommé que poursuit l'écrivain, sont aussi capables de combattre leur propre usure, leur lourdeur, leur tendance à pétrifier ce qui est vivant. L'Usage de la parole 1980 prend pour objet ces réactions imperceptibles produites en nous par les expressions les plus courantes : À très bientôt, Et pourquoi pas ?, Je ne comprends pas . C'est cet usage général, irresponsable et meurtrier de la parole que l'œuvre n'a cessé de dénoncer, soulevant la plaque de ciment » des conventions et des clichés, tâchant de cerner l'innommé, de déjouer les pièges de ce langage qui nous constitue.
Dans la déconstruction des formes traditionnelles du roman, Nathalie Sarraute rejoignait les préoccupations du groupe du Nouveau Roman. De toutes parts, cependant, son travail affirme sa singularité. Ce que semble chercher l'écriture, à travers les fragments d'un univers que les conventions ont cessé de souder, c'est l'épreuve de son propre pouvoir, la possibilité d'un usage vigilant, peut-être d'une innocence de la parole. Mais c'est aussi, depuis l'origine, la mise au jour de ces espaces intérieurs vers lesquels l'œuvre, patiemment, solitairement, ne cesse, livre après livre, de s'avancer à tâtons.

En 1983, Sarraute publie Enfance, qui fait revivre le monde disparu des émigrés russes à Paris au début du xxe siècle. Dans ce recueil de scènes isolées, l'auteur s'efforce de retrouver ce qui constitue sa personnalité, s'attachant en particulier à reconstituer ses premières rencontres avec les mots, le plaisir de la lecture et l'activité introspective de l'écriture. Écriture à deux voix, ce texte se présente sous la forme d'un dialogue entre l'écrivain et son double, qui soumet l'entreprise autobiographique à un contrôle à la fois constant et rigoureux. Ce qui n'empêche pas les inexactitudes comme l'anachronisme qui cite deux comédiennes avec un évident a posteriori : la première Véra Korene est en effet d'un an plus jeune qu'elle et la seconde entre tout juste au Français.

Œuvre

Romans

Portrait d'un inconnu, 1948, Robert Marin; réédition en 1956, Gallimard.
Martereau, 18 mai 1953, Gallimard.
Le Planétarium, 13 mai 1959, Gallimard.
Les Fruits d'or, 1963, Gallimard. Prix international de littérature.
Entre la vie et la mort, 22 avril 1968, Gallimard.
Vous les entendez ?, 17 janvier 1972, Gallimard coll. "Le Chemin".
"disent les imbéciles", 2 septembre 1976, Gallimard.
L'Usage de la parole, 8 février 1980, Gallimard.
Enfance, 1983, Gallimard.
Tu ne t'aimes pas, 1989, Gallimard.
Ici, 1995, Gallimard.
Œuvres complètes, 1996, Gallimard Bibliothèque de la Pléiade.
Ouvrez, 1997, Gallimard.

Théâtre

Le Silence, suivi de Le Mensonge, 1967, Gallimard.
Isma ou Ce qui s'appelle rien suivi de Le silence et Le mensonge, 1970, Gallimard coll. "Le Manteau d'Arlequin"
Théâtre contenant Elle est là E.O., Le Mensonge, Isma, C'est beau, 18 octobre 1978, Gallimard.
Pour un oui ou pour un non, 25 janvier 1982, Gallimard.

Essais

Tropismes, 1939, Denoël
L'Ère du soupçon, 1956, Gallimard coll. «Les Essais LXXX
Tropismes, 1957, Éditions de Minuit suppression d'un texte de l'édition originale de 1939 et ajout de six nouveaux
Paul Valéry et l'enfant d'éléphant, suivi de Flaubert le précurseur, 1986, Gallimard

Hommage

Une esplanade, séparant la halle Pajol de la rue Pajol dans le 18e arrondissement de Paris a été nommée Esplanade Nathalie-Sarraute en novembre 20132.

Liens
http://youtu.be/PMscmupgUn8 pour un oui, pour un non
http://youtu.be/v0cbEX118MA Tropismes
http://youtu.be/uovXq7Y-83M interview


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Posté le : 18/10/2014 18:49
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Gianni Raimondi
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Le 19 octobre 2008, à Pianoro près de Bologne meurt Gianni Raimondi

né à Bologne, 17 avril 1923, ténor italien. il étudie au Conservatoire de musique de sa ville natale avec Melandri et Barra-Caracciolo, et y fait ses débuts en 1948, dans le rôle d'Ernesto de Don Pasquale.
Comment se frayer un chemin vers la célébrité quand la glorieuse génération des Franco Corelli, Carlo Bergonzi, Mario Del Monaco et Giuseppe Di Stefano occupe le devant de la scène et que pointent déjà dans tout leur éclat des étoiles montantes appelées Luciano Pavarotti et Plácido Domingo ? L'évident talent du ténor italien Gianni Raimondi, bien que masqué par ce voisinage aveuglant, lui a néanmoins offert une carrière bien remplie, aussi discrète qu'exemplaire, ainsi que la fidèle admiration des vrais amateurs.

En bref

Il chante dans toute l'Italie, notamment à Florence en 1952, lors d'une reprise d' Armida de Rossini, aux côtés de Maria Callas. Il la retrouve pour ses débuts à La Scala de Milan en 1955, en Alfredo de La traviata, dans la fameuse production de Luchino Visconti. Il participe également à une autre production Visconti-Callas, la reprise d'Anna Bolena de Donizetti, dans le rôle de Percy, en 1957. Toujours à La Scala, il chante lors des reprises de Mosè in Egitto, en 1958, et de Semiramide, en 1962, cette fois aux côtés de Joan Sutherland.
Très apprécié pour la beauté de sa voix et la vaillance de son régistre aigu, il brille dans le répertoire romantique, Arnold, Arturo, Gennaro, Edgardo, Fernando, Carlo, Duc de Mantoue, Faust, Rodolfo, Pinkerton, etc.
Il parait à l'Opéra de Monte-Carlo, au Palais Garnier de Paris, à l'Opéra de Vienne, au Royal Opera House de Londres, etc. Il fait ses débuts en Amérique au San Francisco Opera en 1957, suivi du Lyric Opera de Chicago, puis au Teatro Colon de Buenos Aires, en 1959. Il débute au Metropolitan Opera de New York en 1965, en Rodolfo de La Bohème, aux côtés d'une autre débutante, Mirella Freni.
Dans les années 1970, il élargit son répertoire en y ajoutant des rôles plus héroïques, tels Pollione et Cavaradossi, et chante plusieurs opéras de Verdi, notamment Macbeth, I masnadieri, I vespri siciliani, Simon Boccanegra.

Sa vie

Gianni Raimondi naît à Bologne le 17 avril 1923. Il commence ses études musicales au Conservatoire de sa ville natale avec Antonio Melandri et Gennaro Barra-Caracciolo, puis les poursuit à Mantoue auprès d'Ettore Campogalliani. Le modeste Théâtre de Budrio – une petite ville située non loin de Bologne – accueille en 1947 ses premiers pas sur scène, le Duc de Mantoue dans Rigoletto de Verdi. L'année suivante, il se fait remarquer au Teatro Comunale de Bologne sous les traits d'Ernesto, Don Pasquale de Donizetti. Il se produit tout d'abord en Italie – il participe notamment, à Florence en 1952, au côté de Maria Callas, à la redécouverte d'Armida de Rossini –, dans de nombreuses villes françaises, Nice, Marseille, Vichy, Toulouse, Paris, ainsi qu'à Londres et Monte-Carlo. Le 20 juin 1954, au Teatro della Pergola de Florence, il est un des protagonistes de la création de Il Contrabbasso de Valentino Bucchi. Il débute à la Scala de Milan en 1956, dans le rôle d'Alfredo, La Traviata de Verdi, où il donne une nouvelle fois la réplique à Maria Callas, sous la direction de Carlo Maria Giulini, dans l'éblouissante production que signe Luchino Visconti ; il succède à Giuseppe Di Stefano, qui incarnait le personnage depuis l'année précédente. La grande scène italienne – pour laquelle il assurera près de 270 représentations – réunit en 1957 cette prestigieuse équipe pour conduire Anna Bolena de Donizetti au triomphe : il y incarne Percy. La même année, il chante pour la première fois à la Staatsoper de Vienne (Rodolfo dans La Bohème de Puccini, inaugurant une collaboration qui durera plus de vingt ans.

Gianni Raimondi s'illustre aussi bien dans Verdi – Alfredo, le Duc de Mantoue, Riccardo, Un Ballo in maschera – que dans Puccini avec Cavaradossi, Tosca et Pinkerton, Madama Butterfly. Il se joint à Joan Sutherland pour faire revivre de grandes partitions rossiniennes : Mosè in Egitto, rôle d'Amenofi, 1958 et Semiramide (rôle d'Idreno, 1962. En 1963, il remplace à Vienne Giuseppe Di Stefano dans le rôle de Rodolfo de La Bohème que dirige Herbert von Karajan. Le grand chef d'orchestre l'invitera à de nombreuses reprises et le retiendra pour figurer, au côté de la Mimì de Mirella Freni, dans le film consacré à cet opéra réalisé par Franco Zefirelli 1965. La soirée du 29 septembre 1965 voit les débuts simultanés de Gianni Raimondi et de Mirella Freni au Metropolitan Opera de New York, toujours dans les deux principaux rôles de La Bohème.

À l'apogée de son parcours musical, Gianni Raimondi se distingue par la vaillance de ses aigus, la chaleur de son timbre, la sûreté de son goût et la sobriété de son style. Brillant défenseur du bel canto romantique, il appartient sans conteste à l'élite des ténors légers de son temps. Les années 1970 voient son répertoire s'étendre à Pollione, Norma de Bellini et Gennaro, Lucrezia Borgia de Donizetti, où il côtoie Leyla Gencer et Montserrat Caballé ainsi qu'à de nouveaux Verdi, Carlo dans I Masnadieri, Arrigo dans I vespri siciliani, Gabriele Adorno dans Simon Boccanegra. À l'âge de soixante-neuf ans, en 1992, il met fin à une carrière de 45 ans et se consacre à l'enseignement dans la ville de Budrio qui avait vu ses débuts ainsi qu'à l'Académie de la Scala de Milan. Injustement éclipsé par des chanteurs plus habiles à conquérir le cœur des foules, il ne nous laisse que fort peu de traces discographiques, des enregistrements souvent réalisés dans les conditions hasardeuses du direct. Parmi eux, il faut distinguer une superbe Traviata avec Renata Scotto et Ettore Bastianini, enregistrée à la Scala sous la direction d'Antonino Votto en 1963. Gianni Raimondi meurt à Pianoro, près de Bologne, le 19 octobre 2008.

Raimondi a laissé peu d'enregistrements commerciaux, le plus célèbre est sans doute La traviata, avec Renata Scotto et Ettore Bastianini. Il participe à une version cinématographique de La Bohème, chantant Rodolfo aux côtés de Freni, sous la direction de Herbert Von Karajan.

Discographie sélective

1953 - Linda di Chamounix - Margherita Carosio, Gianni Raimondi, Rina Corsi, Giuseppe Taddei, Giuseppe Modesti, Carlo Badioli - Coro e Orchestra della Rai Milano, Alfredo Simonetto - Walhall
1955 - La favorita - Fedora Barbieri, Gianni Raimondi, Carlo Tagliabue, Giulio Neri - Coro e Orchestra della Rai Torino, Angelo Questa - Warner-Fonit
1957 - Anna Bolena - Maria Callas, Giulietta Simionato, Gianni Raimondi, Nicola Rossi-Lemeni - Coro e Orchestra del Teatro alla Scala, Gianandrea Gavazzeni - EMI, live
1959 - I puritani - Anna Moffo, Gianni Raimondi, Ugo Savarese, Raffaele Arié - Coro e Orchestra della Rai Milano, Mario Rossi - Myt
1962 - La traviata - Renata Scotto, Gianni Raimondi, Ettore Bastianini - Coro e Orchestra del Teatro alla Scala, Antonino Votto - DG
1970 - I Vespri siciliani - Renata Scotto, Gianni Raimondi, Piero Cappuccilli, Ruggiero Raimondi - Coro e Orchestra del Teatro alla Scala, Gianandrea Gavazzeni Myto

Bibliographie

Harold Rosenthal, John Warrack, Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux, Guide de l'opéra, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique »,‎ 1995

Liens

http://youtu.be/oi929lB1dJA Ella mi fu rapita
http://youtu.be/VjrPG4OML8s Nessum dorma


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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