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Re: défi du 8/11/14 au 14/11/14
Plume d'Or
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Rigolus Jones et le village des Hurlus


Rigolus Jones arriva au siège de la prestigieuse entreprise belge HURLU, en plein centre de Mouscron. Il jeta un rapide coup d’œil à l’architecture du bâtiment, un ensemble de champignons en matière synthétique et à la texture tellement réaliste qu’il aurait cru l’entendre chanter.
Muni de sa convocation, Rigolus Jones se dirigea vers l’accueil où se tenaient quatre personnes : deux hommes et deux femmes.
— Bonjour mesdames et messieurs, dit-il. Je viens pour le recrutement des Gentils Amuseurs.
— Bonjour monsieur, répondit une très jolie blonde aux yeux bleus. Avez-vous le sésame ?
— Oui, bien sûr ! Le voici.
L’hôtesse prit le papier et le lut attentivement.
— Parfait monsieur Jones, vous êtes attendu au septième ciel. Vous pouvez prendre le cinquième tube sur la gauche. Une collègue de la direction des ressources humaines viendra vous chercher.
— Merci mademoiselle.
— Bonne chance, monsieur Jones.

Rigolus Jones se dirigea vers le lieu indiqué. Il appuya sur un bouton rose bonbon et les portes s’ouvrirent, découvrant un intérieur de la même couleur et décoré d’étoiles vertes. Il s’engagea d’un pas assuré et une voix féminine s’adressa immédiatement à lui.
— Où dois-je vous emmener ?
— Au septième ciel, s’il vous plait.
— En voiture, Simone !
Les portes se refermèrent et une douce odeur de guimauve envahit l’espace alentour. Rigolus Jones se laissa emporter par ce délice olfactif et le voyage lui sembla une merveilleuse pâtisserie. Il ferma les yeux et il savoura l’instant.
— Bonjour monsieur Jones et bienvenu parmi nous.
Rigolus Jones sortit de son rêve sucré. Une jeune femme, parfaitement identique à celle de l’accueil, se tenait en face de lui.
— Je m’appelle Barbie et je suis en charge de la sélection des candidats. Je vous invite à me suivre.

Rigolus Jones prit le pas de Barbie et ils se dirigèrent vers une grande salle multicolore. Barbie ouvrit la porte et lui montra une chaise.
— Je vous prie de vous assoir, monsieur Jones. Si vous souhaitez des boissons ou des friandises, faites signe à Ken, mon assistant.
Rigolus Jones regarda sur sa droite et il vit le prénommé Ken, un très joli garçon blond aux yeux bleus et taillé en surfer californien.
— Je prendrais bien un jus de papaye si vous avez cela, Ken, demanda-t-il.
— Je vais vous en chercher, répondit Ken. Désirez-vous des fraises Tagada ? C’est très couru à Mouscron et le mélange des deux est délicieux.
— Je n’osais pas mais si vous le proposez.
— Je vous amène un plateau.
— Merci Ken, conclut Barbie avec un sourire éclatant de mille dents dans une bouche parfaite.

Rigolus Jones scruta le reste de la pièce. Il était conscient de la concurrence, inévitable pour un poste aussi fabuleux au sein d’une entreprise de ce calibre. Barbie lui évita de se poser la grande question.
— Je vous propose de faire un rapide tour de table, dit-elle en clignant des cils.
Tout le monde se regarda en chien de fayence. Visiblement, le stress lié à l’importance de la session bloquait les autres candidats. Rigolus Jones s’étonna de ce silence car justement le rôle du Gentil Amuseur était de décontracter une ambiance coincée et de transformer une assemblée crispée en joyeuse troupe de turlurons. Il décida de prendre les devants.
— Bonjour à toutes et à tous. Je m’appelle Rigolus Jones et je viens d’Amérique, de la petite ville de Springfield dans le Colorado. J’adore la Belgique et sa grande tradition de bonne humeur. J’ai quitté ma ferme natale et ma famille pour tenter ma chance ici.
— Bonjour Rigolus Jones, répondirent en chœur les autres attablés.
— Comme vous le savez certainement si vous avez lu notre formulaire d’inscription, le processus de sélection démarre dès votre première présentation. Ainsi, Rigolus Jones va nous raconter une courte et plaisante anecdote et notre zygomatomètre va mesurer l’énergie comique dégagée par vos réactions. Vous faites donc aussi office de public test.

L’assemblée accepta la règle imposée par le recrutement et Rigolus Jones raconta une histoire de vol commercial privé, emprunté dans les années mille-neuf-cents-vingt par cinq voyageurs de commerce venus du Mexique, des Etats-Unis, de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne.
— Nous rencontrons des turbulences et un de nos réacteurs vient de lâcher, prévint soudain Simpson, le commandant de bord. Je vais devoir larguer les bagages pour alléger le jet sinon nous serons rapidement à court de carburant et nous nous écraserons dans les montagnes.
— D’accord, commandant Simpson, dirent les passagers.
— Nous sommes toujours trop lourds, informa Simpson quelques minutes plus tard. Je vais vous demander un difficile sacrifice. L’un de vous doit quitter l’avion et se jeter dans le vide. Nous ouvrons le panneau latéral à cet effet. Accrochez vous aux harnais de sécurité.
— Dieu sauve la Reine ! cria l’Anglais en prenant un parachute et en se précipitant dans l’éther.
— C’est un beau geste de la part de notre client britannique, malheureusement cela ne suffit pas, précisa Simpson après quelques minutes d’attente. Un autre doit se sacrifier.
— Vive la France et vive la République ! hurla le Français en se projetant dans les nuages.
— Je dois reconnaître le courage de notre passager parisien mais c’est toujours insuffisant, avoua Simpson après un quart d’heure. Qui veut se dévouer cette fois-ci ?
— Pour le Kaiser et le Reich Eternel, aboya l’Allemand en se ruant vers l’ouverture.
— Je n’en attendais pas moins et nous y sommes presque, concéda Simpson. Toutefois, il reste encore un peu de surcharge et je dois vous demander un ultime geste héroïque.
— Pour Fort Alamo et Davy Crockett ! rugit l’Américain en jetant le Mexicain à travers l’ouverture.

Rigolus Jones termina son récit debout sur la table. Il avait mimé chacun des personnages en prenant l’accent propre à leur origine, ce qui rajoutait au charme de sa diction anglo-saxonne.
Barbie et Ken étaient tordus de rire et le reste de l’assistance avait également du mal à garder son sérieux.
— Merci Rigolus Jones pour cette fort amusante narration, conclut Barbie, les yeux encore brillants tellement elle en avait pleuré. Qui se propose pour prendre la suite ?
— Je veux bien, allez, répondit un grand garçon à l’allure gauche et habillé d’un improbable pull vert pomme sur un blue-jean aux ourlets d’un autre temps.
— Nous vous écoutons.
— Bonjour à toutes et à tous. Je m’appelle Gaston Lagaffe et je viens de Charleroi. Je me suis inscrit sous la pression de ma collègue, mademoiselle Jeanne, parce que je l’aime bien. Je vais vous raconter comment j’ai adopté et dressé une mouette rieuse.
Le Belge démarra son histoire en se tortillant dans tous les sens tel un lombric perdu dans un plat de patates. Rigolus Jones l’écouta avec attention, se demandant quand est-ce qu’il allait se marrer.

Barbie attendit patiemment la fin des présentations. A part Rigolus Jones, tout le monde avait oublié la signification du qualificatif « court » et la session consomma l’essentiel de l’après-midi. Elle ne s’en formalisa pas car ce type de sélection comportait invariablement quatre-vingt-dix-neuf pour cent de déchet. Elle avait déjà vu beaucoup de candidats qui se croyaient capables d’électriser une foule, de la dynamiser et d’en recharger l’énergie positive par des électrons comiques et des protons rigolards. Presque chaque fois, ils étaient tous recalés pour des raisons diverses et variées, allant du rire forcé digne d’un médiocre présentateur de jeux télévisés jusqu’à la stupide vulgarité des rois de la blague potache qu’on entendait trop souvent dans les bars d’Anderlecht.
— Je vous remercie de vos excellentes prestations, dit-elle à l’assistance. Ken va vous raccompagner et nous vous recontacterons pour la suite de ce recrutement car, comme vous l’avez certainement compris, nous avons dépassé l’horaire prévu et nous devons rendre la salle maintenant.
— Nous allons passer par derrière afin de visiter l’un de nos clubs pilotes, proposa Ken.
— Chic ! hurlèrent en chœur les candidats.
La joyeuse troupe, revigorée par la surprise de visiter un vrai village de Hurlus, suivit Ken en file indienne.
Barbie retint Rigolus Jones par la manche et lui intima discrètement l’ordre de rester. Elle agrémenta son geste d’un sourire à dérider un croque-mort neurasthénique.

Rigolus Jones laissa ses concurrents partir avec le joueur de flute au corps d’éphèbe. Il comprit que les choses sérieuses allaient commencer quand Barbie lui indiqua la chaise centrale. La belle blonde posa son superbe séant sur la table puis elle croisa ses longues jambes galbées.
— Je crois, mon cher Rigolus Jones, que vous avez saisi la teneur de mon prochain message.
— Je pense, oui. J’ai réussi la première étape ?
— Exactement ! Vous avez fait exploser le zygomatomètre et je peux vous confier un petit secret car vous le méritez.
— Allez-y ! Je suis curieux d’en savoir plus.
— Vous avez établi un nouveau record. Rien que ça. Félicitations !
— Merci.
— Je vais vous indiquer la suite des événements vous concernant. D’abord, je dois appeler votre coach personnel, la personne en charge de vous pendant le stage de formation.
— Parce que je suis engagé ?
— Bien entendu ! Rares sont les élus dans la sélection des Gentils Amuseurs et ils sont toujours désignés dès le premier jour. Sinon, cela signifie qu’ils ne sont pas amusants mais juste gentillets. Nous sommes Le Numéro Un du Bonheur, au niveau mondial, essentiellement grâce à notre processus de recrutement.

Barbie arrêta là son discours commercial et elle appuya sur un minuscule losange bleu. Presque aussitôt, la porte de la salle de réunion coulissa et laissa apparaitre une splendide jeune femme, identique à Barbie à l’exception de sa chevelure rousse et de ses yeux verts.
— Je vous présente Cindy, votre mentor. Elle vous accompagnera dans notre Village Fondateur, là où tout a commencé pour l’entreprise HURLU. Vous passerez trois mois sur place à apprendre nos valeurs, nos techniques et nos astuces.
— Comment travaillerons nous ensemble ? demanda Rigolus Jones, peu habitué au coaching individuel.
— Nous avons une approche originale, avoua Barbie. Elle permet d’obtenir des résultats exceptionnels et de fidéliser nos Gentils Amuseurs.
— Nous serons toujours ensemble, enchaîna Cindy. Je mangerai, je vivrai et je dormirai avec vous. Chaque jour pendant un trimestre. Vous verrez, ça paraît envahissant sur le papier mais vous adorerez passer la nuit en ma compagnie durant votre training.
— J’ai hâte d’y être, confessa Rigolus Jones subitement excité à l’idée d’une telle proximité.

Posté le : 08/11/2014 22:02
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Carl Sagan
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Le 9 novembre 1934 à Brooklyn, New York, naît Carl Edward Sagan

mort, à 62 ans, le 20 décembre 1996 à 62 ans à Seattle, Washington, scientifique et astronome américain. Il est l'un des fondateurs de l'exobiologie. Il a mis en place le programme SETI de recherche d'intelligence extraterrestre et réalisé pour la télévision la série de vulgarisation scientifique Cosmos, diffusée sur plusieurs continents. Il est aussi renommé pour son scepticisme. Il reçoit le Oersted Medal en 1990, la NASA Distinguished Service Medal, le Prix Pulitzer 1978, le Prix Hugo, la National Academy of Sciences et le Prix Solstice.

En bref

Le conteur charismatique qui révéla au grand public les splendeurs et les mystères de l'Univers à travers livres et séries d'émissions télévisées ne doit pas éclipser l'homme de science, dont la contribution à la toute jeune planétologie demeure fondamentale.
Sa notoriété de vulgarisateur n'aura pas été sans lui attirer la suspicion de certains membres de la communauté scientifique, qui le trouvaient trop brillant et doté d'un trop grand sens des affaires. Force est cependant de constater que le pouvoir de conviction de Carl Sagan est à l'origine de l'engouement du public pour l'astronomie et l'espace dans les années 1970 et le début des années 1980.
Cofondateur et président de la Planetary Society – une organisation privée à but non lucratif chargée de promouvoir l'exploration planétaire –, consultant et conseiller de la N.A.S.A., il est distinguished visiting scientist du Jet Propulsion Laboratory, à Pasadena, en Californie. À ce titre, il fait partie des équipes scientifiques des missions martiennes Mariner-9 et Viking, de l'équipe d'imagerie de la mission Voyager vers les planètes géantes et de celle de la mission Galileo vers Jupiter. C'est lui qui a l'idée de doter les sondes Pioneer-10 et 11 et Voyager-1 et 2 de messages, plaques gravées de symboles pour les Pioneer ou vidéodisques pour les Voyager destinés à d'éventuelles civilisations extraterrestres ; il se fait le champion de la recherche de signaux radio qui auraient été émis par des civilisations éloignées.

Sa vie

Carl Edward Sagan naît le 9 novembre 1934 à Brooklyn New York ; son père est un immigré ukrainien, sa mère est d'origine austro-hongroise. Dès sa tendre enfance, il s'abreuve de livres scientifiques, se passionne pour l'astronomie et, selon ses propres dires, se drogue à la science-fiction.
Il commence, dans les années 1950, à s'intéresser à l'origine de la vie, une préoccupation qui ne l'abandonnera plus. En 1960, il obtient, à l'université de Chicago, un doctorat en astrophysique. Pendant un temps, il est assistant de recherche des généticiens Hermann JosephMuller et Joshua Lederberg, Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1946 et en 1958, respectivement.
Carl Sagan était professeur et directeur de laboratoire à l'Université Cornell et a contribué à la plupart des missions automatiques d'exploration spatiale du système solaire. Il eut l'idée d'apposer sur les sondes un message inaltérable et universel qui pourrait être compris par une intelligence extraterrestre, la plaque de Pioneer. Il est également connu pour avoir coécrit un article annonçant les dangers de l'hiver nucléaire.

Les connaissances de Carl Sagan en astronomie et en biologie le conduisent à s'intéresser à un vaste éventail de problèmes : l'étude des atmosphères et des surfaces planétaires, l'histoire de la Terre, l'exobiologie... Il contribue à expliquer, avec le planétologue James B. Pollack la température élevée du sol et de l'atmosphère de Vénus, due à un effet de serre, les changements d'aspect saisonniers de Mars, du fait de violentes tempêtes de poussière et élucide la nature des aérosols de l'atmosphère de Titan, un des satellites de Saturne, la couleur rougeâtre de ces aérosols provient de molécules organiques complexes.
En 1968, il gagne l'université Cornell, à Ithaca, État de New York, où, en 1971, il est nommé professeur d'astronomie et de sciences spatiales et directeur du Laboratory for Planetary Studies, postes qu'il conservera jusqu'à sa mort. Son enthousiasme va y faire naître de nombreuses vocations : la plupart des grands noms de la recherche planétologique du dernier quart du XXe siècle furent ses étudiants ou ses proches collaborateurs. Carl Sagan sera président de la division des sciences planétaires de l'American Astronomical Society, et, durant douze ans, rédacteur en chef de la plus importantes des revues de planétologie, Icarus.

Au début des années 1970, il commence à vulgariser l'astronomie à la télévision, en particulier dans le « Tonight Show » de Johnny Carson, sur la chaîne N.B.C. Puis c'est le succès mondial : son livre Cosmos, issu de la série d'émissions télévisées du même nom, diffusée en 1980 aux États-Unis – pour laquelle il avait créé sa propre maison de production et qui sera couronnée par les Emmy et Peabody Awards –, prend la première place des best-sellers scientifiques. Sagan avait déjà reçu le prix Pulitzer de littérature en 1978 pour The Dragons of Eden, brillant essai sur l'émergence et la nature de l'intelligence humaine.
Il s'intéresse également à la protection de l'environnement et attire l'attention du monde sur les conséquences dramatiques d'une guerre nucléaire totale, qui aboutirait à ce qu'il appelle l'hiver nucléaire. Il se fait l'avocat de l'arrêt de toute expérimentation nucléaire et se présente comme un farouche opposant à l'initiative de défense stratégique de l'administration Reagan. Dans le même esprit, il œuvre au rapprochement et à la collaboration des agences spatiales américaine, européenne, soviétique puis russe. Il est également cofondateur du Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal C.S.I.C.O.P..
Pendant la première guerre du Golfe, Sagan a prédit que la fumée engendrée par les bombardements américains des puits et raffineries de pétrole irakiens entraînerait des conséquences proches de l'hiver nucléaire. Au cours d'un débat, Fred Singer, en a prédit qu'au contraire les vents dissiperaient la fumée en quelques jours.
Sagan est surtout connu du grand public pour ses œuvres de vulgarisation scientifique. Il a écrit et raconté la série télévisée Cosmos, treize épisodes vues par 10 millions de téléspectateurs dans laquelle il développe, entre autres, un calendrier cosmique. Celui-ci sera souvent repris par la suite dans plusieurs livres et documentaires de vulgarisation de l'astronomie.
Il est également l'auteur de plusieurs livres de vulgarisation, dont Cosmos tiré de la série et Un point bleu pâle sur la place de l'Homme et de la Terre dans l'Univers. Il a aussi écrit un roman, Contact, qui fut adapté au cinéma. Ce livre a reçu le prix Locus du meilleur premier roman en 1986.
Sagan fut l'un des pères fondateurs d'un des groupes sceptiques américains, le Committee for Skeptical Inquiry, qui considère qu'aucune preuve de l'existence du paranormal n'a été apportée à ce jour. Son ouvrage The Demon-Haunted World est considéré comme un classique du scepticisme scientifique. Si son ouvrage UFO's - A scientific debate est ouvert à la possibilité que l'hypothèse extraterrestre puisse expliquer le phénomène ovni, il devint de plus en plus sceptique, au fur et à mesure qu'il vieillissait, vis-à-vis des prétentions de l'ufologie, voir à ce sujet le modèle sociopsychologique du phénomène ovni. Il critique énormément l'ufologie - en tant que pseudo-science - dans son dernier ouvrage, The Demon-Haunted World: Science As a Candle in the Dark.
En 1994, il attaque Apple pour avoir nommé le projet de développement du Macintosh 7100 "Carl Sagan". Les juges l'ont débouté, néanmoins Apple a décidé de renommer le projet en "BHA", pour "Butthead Astronome".
L'astéroïde 2709 Sagan a été nommé en son honneur, ainsi qu'un prix, le Carl Sagan Memorial Award.
Vision of Mars: A message to the Future
La mission Phoenix, qui a quitté la Terre le 4 août 2007, a emmené avec elle un message audio de Carl Sagan destiné aux futurs Martiens.
La mission a atterri sur Mars en mai 2008. Le message de Carl Sagan fait partie du mini-CD Vision of Mars : A message to the future, un projet de la Planetary Society, qui contient des romans et des nouvelles de science-fiction à propos de la planète rouge.
Atteint depuis longtemps de myélodysplasie, il meurt, à 62 ans, le 20 décembre 1996 au Fred Hutchinson Cancer Research Center de Seattle, État de Washington, après avoir lutté durant plus de deux ans contre une affection maligne de la moelle osseuse.

Bibliographie

UFO's - A scientific debate avec Thornton Page 1972, Cornell University Press, puis Barles & Noble 1996 - Livre tiré des déclarations préparées lors du Symposium sur les ovnis de l'AAAS les 26 et 27 décembre 1969 à Boston Massachusetts, où Sagan développe le chapitre consacré à l'HET et aux autres hypothèses pour expliquer les ovnis.
Carl Sagan trad. Vincent Bardet, Cosmic connection : L'Appel des étoiles Cosmic connection : an Extraterrestrial Perspective, Éditions du Seuil, coll. Points Sciences , chap. S14
Dragons of Eden ou Les Dragons de l'Éden, 1980, anglais ou français.
Cosmos, 1981, anglais ou français.
Shadows of Forgotten Ancestors, en collaboration avec Ann Druyan 1993, .
Pale Blue Dot: A Vision of the Human Future in Space, 1st edition 1994, Random House, New York.
The Cold and the Dark: The World After Nuclear War ou Le froid et les ténèbres: le monde après une guerre atomique en collaboration avec P. R. Ehrlich, D. Kennedy et W. Orr. Roberts, 1985.
Comète, Édition Calmann-Lévy, 1985, en collaboration avec Ann Druyan.
L'Hiver Nucléaire en collaboration avec Richard Turco, 1991.
Contact, 1985, roman qui donna lieu à l'adaptation cinématographique Contact de Robert Zemeckis et avec Jodie Foster,
Sagan, Carl, The Demon-Haunted World: Science As a Candle in the Dark, Ballantine Books, mars 1997.
Carl Sagan, Cosmic Connection: An Extraterrestrial Perspective, Cambridge Press,‎ 2000

Liens

http://youtu.be/HKQQAv5svkk Sagan Hawkings Clarke. (anglais)
http://youtu.be/Q9XbgTBbrlw Cosmos 1
http://youtu.be/UnURElCzGc0 Le cosmos 4éme dimension
http://youtu.be/fNh5_3CBH-0 Cosmos 4 ciel et enfer (anglais)
http://youtu.be/OrqWF2GmXE4 Contact musique




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Posté le : 08/11/2014 21:48
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Général De Gaulle 1
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Le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises, à 79 ans meurt

Charles de Gaulle,


souvent nommé le général de Gaulle et parfois appelé de façon absolue le Général,son nom de naissance est Charles André Joseph Pierre-Marie de Gaulle né le 22 Novembre 1890, résistant, écrivain et homme d'État français de religion catholique. Il est à la tête de la France du 3 juin 1944 au 20 janvier 1946 en exerçant le poste de premier président du Gouvernement provisoire de la République française, puis du 8 janvier 1959 au 28 avril 1969 en tant que 18e président de la République française.Il épouse Yvonne Vendroux avec qui il a trois enfants Philippe de Gaulle, Élisabeth de Gaulle épouse de Boissieu et Anne de Gaulle.
Il est Sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale du 6 juin 1940 au 16 juin 1940 sous le Président Albert Lebrun, Président du Conseil Paul Reynaud avec pour Prédécesseur Hippolyte Ducos.Il est Chef de la France libre du 18 juin 1940 au 1er août 1943 avec le Gouvernement de Conseil de défense de l'Empire
Comité national français CFLN. Il est Président du Comité national français du 24 septembre 1941 au 3 juin 1943 dans le Gouvernement Comité national français

Prédécesseur Conseil de défense de l'Empire où il se Succède à lui-même avec Henri Giraud CFLN. Il est Président du Comité français de Libération nationale du 3 juin 1943 au 3 juin 1944 dans le Gouvernement CFLNP CNF-France libre avec Henri Giraud, Commandement en chef français civil et militaire. Il est 1er Président du Gouvernement provisoire de la République française, Chef de l’État de facto, 124e chef du gouvernement du 3 juin 1944 au 20 janvier 1946 Gouvernement de Gaulle I après celui de Philippe Pétain chef de l'État, et Pierre Laval, chef du gouvernement du régime de Vichy. Il est Ministre de la Défense nationale du 1er juin 1958 au 8 janvier 1959, sous le Président René Coty, Président du Conseil Lui-même dans le Gouvernement de Gaulle III, son prédécesseur était Pierre de Chevigné le ministre des Forces armées et son successeur Pierre Guillaumat. Il est 132e président du Conseil des ministres français, 148e chef du gouvernement du 1er juin 1958 au 8 janvier 1959, Président René Coty, dans le Gouvernement de Gaulle III, Législature IIIe législature, son prédécesseur est Pierre Pflimlin, son successeur est Michel Debré, Premier ministre. Il est 18e président de la République française du 8 janvier 1959 au 28 avril 1969 soit pendant 10 ans, 3 mois et 20 jours, élu le 21 décembre 1958, Réélu le 19 décembre 1965 ses premiers ministres sont successivement Michel Debré, Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville, sont prédécesseur était René Coty pendant la IVe République, son successeur Alain Poher par intérim, puis Georges Pompidou élu.

En bref

Naître dans une famille de la bourgeoisie patriote à la fin du XIXe siècle, choisir la carrière des armes pour la revanche, traverser malgré les blessures et la captivité la Première Guerre mondiale avant d'aller vingt ans durant d'une unité à un état-major pour se retrouver – à l'approche de la cinquantaine et, déjà, de la retraite – simple colonel. Puis, quatre ans plus tard, surgir en héros national, libérateur du territoire et restaurateur de la république, personnage historique de première grandeur, c'est un singulier destin.
Se retirer dans son village pour écrire ses Mémoires de guerre, fonder un régime à 68 ans, le diriger en maître pendant onze années, puis accepter l'échec et le désaveu.
Survivre à cinq générations de grands de ce monde, s'asseoir à la table de Churchill, de Staline, de Roosevelt, puis voir défiler Attlee, Truman, apparaître Adenauer, traiter avec Macmillan, Eisenhower, Khrouchtchev, avec Harold Wilson, J. F. Kennedy, Brejnev et encore avec Edward Heath, L. B Johnson ou Nixon, Kiesinger ou Brandt, c'est une extraordinaire carrière.
Pourtant, ce furent là le destin et la carrière de Charles de Gaulle. Dans la vie de ce personnage hors série, on pourrait distinguer trois actes ou plutôt trois incarnations successives : de l'enfance à la Seconde Guerre mondiale, l'officier ; du 18 juin 1940 à la retraite de 1953, le résistant et l'homme politique ; et, après l'entracte de la traversée du désert, de 1958 à 1970, l'homme d'État.
L'empreinte qu'il aura laissée sur l'histoire de son temps, le caractère à la fois tragique et décisif de ses interventions dans la vie du pays, l'originalité exubérante de son personnage, l'ampleur de ses vues, les talents d'orateur, d'artiste et d'écrivain qu'il aura déployés pour les faire prévaloir, font sans doute de Charles de Gaulle le Français capital du XXe siècle
De quelque façon que l'on juge la décision prise le 18 juin 1940 par ce général de brigade à titre temporaire, son comportement avec ses alliés, ses rapports avec la résistance intérieure, la politique menée à la Libération, son départ brusqué en janvier 1946, la création du Rassemblement du peuple français, les conditions de son retour en 1958 et de l'émancipation de l'Algérie, le caractère donné au régime de la Ve République et sa conception de la grandeur, – on ne saurait nier que le général de Gaulle aura orienté un tiers de siècle de l'histoire de France, rendu à ce pays brisé par l'invasion nazie une espérance dont il ne dépendit pas de lui qu'elle fût plus créatrice et conféré à sa patrie, pendant dix ans, un poids dans les affaires du monde qui excédait manifestement les réalités matérielles de l'époque.
Chef de la France libre puis dirigeant du Comité français de Libération nationale pendant la Seconde Guerre mondiale, président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946, président du Conseil des ministres français de 1958 à 1959, instigateur de la Ve République fondée en 1958, il devient le 18e Président de la République française du 8 janvier 1959 au 28 avril 1969. Il est le premier à occuper la magistrature suprême sous la Cinquième République.
Élevé dans une culture de grandeur nationale, Charles de Gaulle choisit la carrière d'officier. Prisonnier lors de la Première Guerre mondiale, il sert et publie dans l'entourage de Philippe Pétain, prônant l'usage des divisions blindées dans la guerre moderne auprès de personnalités politiques. En mai 1940, colonel, il est placé à la tête d'une division blindée et mène plusieurs contre-attaques pendant la bataille de France ; il est promu général de brigade à titre temporaire le 25 mai 1940. Il est nommé sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale dans le gouvernement Reynaud, pendant l'exode de 1940.
Il rejette l'armistice demandé par Pétain à l'Allemagne nazie. De Londres, il lance, à la BBC, l'appel du 18 juin 1940 au peuple français pour résister et rejoindre les Forces françaises libres. Condamné à mort, et déclaré déchu de la nationalité française par décret du 8 décembre 1940 par le régime de Vichy, il veut incarner la légitimité de la France et être reconnu en tant que puissance par les Alliés. Ne contrôlant que quelques colonies mais reconnu par la Résistance, il fusionne, en 1943, la France libre au sein du Comité français de Libération nationale, dont il finit par prendre la direction. Il dirige le pays à la Libération. Favorable à un exécutif fort, il s'oppose aux projets parlementaires des partis et démissionne en 1946. Il fonde le Rassemblement du peuple français RPF, mais son refus de tout compromis avec le régime des partis l'isole dans une traversée du désert.
De Gaulle revient au pouvoir lors de la crise du 13 mai 1958, pendant la guerre d'Algérie. Investi président du Conseil, il fait approuver la Ve République. Élu président de la République, il veut une politique de grandeur de la France. Il affermit les institutions, la monnaie, nouveau franc et donne un rôle de troisième voie économique à un État planificateur et modernisateur de l'industrie. Il renonce par étapes à l'Algérie française, malgré l'opposition des Pieds-Noirs et des militaires, qui avaient favorisé son retour. Il décolonise aussi l'Afrique noire, en y maintenant l'influence française. De Gaulle prône l'indépendance nationale en rupture avec le fédéralisme européen et le partage de Yalta : il préconise donc une Europe des nations qui irait de l'Atlantique à l'Oural, réalise la force de dissuasion nucléaire française, retire la France du commandement militaire de l'OTAN, pose un veto à l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne, soutient le Québec libre, condamne la guerre du Viêt Nam et reconnait la Chine communiste.
Sa vision du pouvoir, c'est-à-dire un chef directement approuvé par la Nation, l'oppose aux partis communiste, socialiste, centristes pro-européens et d'extrême droite, qui critiquent un style de gouvernance trop personnel, voire un coup d'état permanent, selon la formule de François Mitterrand. Il est réélu en 1965 au suffrage universel direct. Il surmonte la crise de mai 68 après avoir semblé se retirer, convoquant des élections législatives qui envoient une écrasante majorité gaulliste à l'Assemblée nationale. Mais en 1969 il engage son mandat sur un référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation et démissionne après la victoire du non. Il se retire dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises où il meurt, dix-huit mois plus tard.
Charles de Gaulle, considéré comme l'un des dirigeants français les plus influents de son siècle, est aussi un écrivain de renom. Il a notamment écrit des Mémoires, dans lesquels il s'identifie à une certaine idée de la France.

Sa vie

Les travaux généalogiques du grand-père et du père du général de Gaulle prétendaient rattacher la famille de Gaulle à une très ancienne famille de noblesse d'épée, inconnue cependant des nobiliaires français, issue d'un Richard de Gaulle, écuyer du roi Philippe Auguste qui l'avait doté d’un fief à Elbeuf-en-Bray, en Normandie, en 1210. Vers 1420 un Jehan de Gaulle, après le désastre d’Azincourt, résista pendant près de deux ans aux Anglais à Vire, dans l’ouest de la Normandie, avant de s'exiler en Bourgogne2 où, aux XVBI et XVIIe siècles, on retrouve trace de capitaines-châtelains de Gaulle à Cuisery : Gaspard de Gaulle, qualifié par le roi Charles IX de chevalier , fut délégué du bailliage de Chalon-sur-Saône aux états généraux de Blois en 1576. Ils se seraient ensuite installés en Champagne où, à Châlons-en-Champagne aux XVII et XVIIIe siècles, exerçant des charges de justice, ils se seraient intégrés à la noblesse de robe.
Les de Gaulle s'installent à Paris vers le milieu du XVIIIe siècle. L’arrière-arrière-grand-père du général de Gaulle, Jean-Baptiste de Gaulle 1720-1797 était procureur auprès du Parlement de Paris. Il est le père d'un autre Jean-Baptiste de Gaulle 1759-1832, cité dans les généalogies comme avocat au parlement de Paris qui comparut devant le Tribunal révolutionnaire pendant la Terreur mais réussit à éviter la guillotine3. Les de Gaulle résidaient depuis près de cent cinquante ans à Paris quand Charles de Gaulle naquit à Lille en 1890.
La famille maternelle de Charles de Gaulle, les Maillot, était originaire de la Flandre française. C'est du côté de cette famille maternelle que le général de Gaulle avait des ancêtres irlandais, les MacCartan, Jacobites réfugiés en France après la Glorieuse Révolution, écossais, les Fleming, et allemands, les Kolb, du duché de Bade. Le grand-père maternel du général de Gaulle était un industriel lillois.
Bien que la famille de Gaulle vécût à Paris, la mère du général de Gaulle se rendit dans sa famille à Lille pour donner naissance à son fils, en accord avec la tradition familiale de la famille Maillot.

Éducation et famille

Issu d'une famille catholique résidant à Paris au 15 de l'avenue de Breteuil, Charles André Joseph Pierre-Marie de Gaulle est le fils de Jeanne Maillot et d'Henri, professeur de lettres, d'histoire et de mathématiques au collège de l'Immaculée-Conception de Paris, dirigé par les Jésuites.
Charles de Gaulle a trois frères et une sœur :

Xavier de Gaulle 1887-1955, prisonnier de guerre, puis résistant pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est notamment le père de Geneviève de Gaulle-Anthonioz ;
Marie-Agnès de Gaulle 1889-1982, nommée à titre honorifique colonel dans l'armée russe en 1950;
Jacques de Gaulle 1893-1946, handicapé en 1926 à la suite d'une encéphalite, père de quatre fils : François père blanc, Bernard 27 août 1923, Jean et Pierre, 13 août 1926 ;
Pierre de Gaulle 1897-1959, résistant, homme politique et administrateur de sociétés.
Très tôt, grâce à son père, Charles découvre les œuvres de Maurice Barrès, Henri Bergson et Charles Péguy. Son père se dit monarchiste de regret et lit L'Action française, mais croit en l'innocence de Dreyfus. Sa mère est davantage passionnée de politique : dès la première page des Mémoires de guerre, Charles de Gaulle rend hommage à sa mère admirée, qui portait à la patrie une passion intransigeante à l'égal de sa piété religieuse.

Ascendance de Charles de Gaulle

Charles de Gaulle fait une partie de ses études primaires à l'école des Frères des écoles chrétiennes de la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin. Il a son père comme enseignant. Lors de la crise politico-religieuse résultant des lois de 1901 et 1904, Charles de Gaulle est inscrit pour poursuivre ses études chez les jésuites français en Belgique au collège du Sacré-Cœur installé au château d'Antoing8, vivant ainsi sa première expérience d'exil.
Il a quinze ans quand, en 1905, il rédige un récit dans lequel il se décrit en général de Gaulle sauvant la France, témoignage d'une ambition nationale précoce9. Plus tard, il expliquera à son aide de camp Claude Guy avoir eu dès son adolescence la conviction qu'il serait un jour à la tête de l'État.
Entré 119e sur 221 à l'École militaire de Saint-Cyr en 1908, après avoir suivi une année de préparation au collège Stanislas11 à Paris, il en sort diplômé en 1912, se classant à la 13e place, et rejoint l'infanterie. Il choisit d'être affecté au 33e régiment d'infanterie à Arras et se retrouve sous les ordres du colonel Pétain.

Première Guerre mondiale Charles de Gaulle

Allégeance France
Arme Armée de terre
Grade Général de brigade
Années de service 1908 – 194012
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Dinant
Bataille de Verdun
Bataille de Montcornet
Bataille d'Abbeville
Bataille de Dakar
Autres fonctions Homme d'État
Président du gouvernement provisoire de 1944 à 1946
Président du Conseil des ministres français en 1958
Président de la République de 1959 à 1969
Famille De Gaulle

Première Guerre mondiale 1914.


Lieutenant depuis le 1er octobre 1913, il est nommé capitaine en janvier 191513. Dès son premier combat à Dinant le 15 août 1914, il est touché à la jambe, fracture du péroné par balles avec éclats dans l'articulation. Il rejoint ensuite le 33e RI sur le front de Champagne pour commander la 7e compagnie. Il est à nouveau blessé le 10 mars 1915, à la main gauche, à Mesnil-Les-Hurlus en Champagne. Décidé à en découdre, il désobéit à ses supérieurs en ordonnant de tirer sur les tranchées ennemies. Cet acte lui vaut d'être relevé huit jours de ses fonctions. Officier tatillon, volontiers cassant, son intelligence et son courage face au feu le distinguent au point que le commandant du 33e RI lui offre d'être son adjoint.
Le 2 mars 1916, son régiment est attaqué et décimé par l'ennemi en défendant le village de Douaumont, près de Verdun. Sa compagnie est anéantie au cours de ce combat et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, la violence du combat l'oblige à sauter dans un trou d'obus pour se protéger, mais des Allemands le suivent et le blessent d'un coup de baïonnette à la cuisse gauche. Capturé par les troupes allemandes, il est soigné et interné.

Ses états militaire

M. De Gaulle, Charles André, Joseph, Capitaine commandant la 10° Compagnie du 33° Régiment d’Infanterie, a été nommé dans l'ordre de la Légion d'Honneur au grade de chevalier.
À Douaumont le 2 mars 1916 sous un effroyable bombardement, alors que l'ennemi avait percé la ligne et attaquait sa compagnie de toute part, a organisé après un corps à corps farouche, un îlot de résistance où tous se battirent jusqu'à ce que fussent dépensées les munitions, fracassés les fusils et tombés les défenseurs désarmés ; bien que très grièvement blessé d'un coup de baïonnette, a continué à être l'âme de la défense jusqu'à ce qu'il tombât inanimé sous l'action des gaz.
La présente nomination comporte l'attribution de la croix de guerre avec palme.
Le maréchal de France, commandant les armées de l'Est
Après une tentative d'évasion manquée à Osnabrück, il est transféré au fort d'Ingolstadt, en Bavière, un camp de représailles destiné aux officiers prisonniers remuants. Il y croise le futur général Georges Catroux, l'aviateur Roland Garros, le journaliste Rémy Roure, l'éditeur Berger-Levrault et le futur maréchal soviétique Mikhaïl Toukhatchevski. Un lamentable exil, c'est en ces termes qu'il décrit à sa mère son sort de captif. Pour tromper l'ennui, de Gaulle organise pour ses compagnons de captivité des exposés magistraux sur l'état de la guerre en cours. Mais surtout, il tente de s'évader à cinq reprises, sans succès au cours de sa détention de trente-deux mois dans une dizaine de camps différents, Osnabruck, Neisse, Sczuczyn, Ingolstadt, forteresse de Rosenberg de, prison militaire de Passau, camps de Wülzburg de et de Magdebourg. Il est libéré après l'armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens le mois suivant. De ces deux ans et demi de captivité, il garde un souvenir amer, estimant être un revenant, un soldat inutile qui n'a servi à rien. Toutefois, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur, le 23 juillet 1919, et la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze.

Entre-deux-guerres

Charles de Gaulle poursuit sa carrière militaire sous la protection de Pétain, dans un premier temps. De 1919 à 1921, il est envoyé en Pologne, qui vient juste d'accéder à l'indépendance. Sur place, il participe à la formation de la nouvelle armée polonaise luttant victorieusement contre l'Armée rouge dans la Guerre soviéto-polonaise. Il donne à nouveau des conférences et observe le retour à une guerre de mouvement liée aux circonstances.

Charles de Gaulle épouse, le 7 avril 1921 dans l'église Notre-Dame de Calais, Yvonne Vendroux 1900-1979. Ils ont trois enfants :
Philippe de Gaulle, né le 28 décembre 1921 à Paris, amiral puis sénateur ;
Élisabeth de Gaulle, née le 15 mai 1924 à Paris et décédée le 2 avril 201321 ;
Anne de Gaulle, née le 1er janvier 1928 à Trèves et décédée le 6 février 1948 à Colombey-les-Deux-Églises, née trisomique.
À son retour, le capitaine de Gaulle est chargé de cours d'histoire à l'École de Saint-Cyr, avant son admission à l'École supérieure de guerre en 1922. En conflit de doctrine avec ses supérieurs dont il conteste la vision stratégique trop liée à la planification défensive et compartimentée du terrain, mais bénéficiant de la protection du maréchal Pétain, il est mal noté, mais continue de se faire une réputation prometteuse.
En 1924, le maréchal Pétain fit rectifier les notes jugées injustes infligées à son protégé.
En 1925, il est détaché à l'état-major du maréchal Pétain, vice-président du Conseil supérieur de la Guerre. Celui-ci l'impose comme conférencier à l'École de guerre et lui demande de préparer la rédaction d'un ouvrage sur l'histoire du soldat. En 1927, en présence du maréchal Pétain, il présente à l'École de guerre trois conférences remarquées, respectivement intitulées : L'action de guerre et le chef, Du caractère, et enfin Du prestige.

Le militaire

Promu chef de bataillon le 25 septembre 1927, il part le mois suivant pour Trèves prendre le commandement du 19e bataillon de chasseurs à pied BCP. Il y conduit un commandement énergique et continue ses conférences comme dans son poste suivant. En 1929, il est muté au Levant et passe deux ans à Beyrouth avec sa famille.
Grâce à l'appui du maréchal Pétain, il est affecté en novembre 1931 au Secrétariat général de la défense nationale à Paris. Ce nouveau poste est capital, car c'est l'occasion de s'initier aux affaires de l'État, puisqu'il est chargé en particulier de travailler au projet de loi militaire. Le 25 décembre 1933, il est promu lieutenant-colonel.
C'est durant ces années que Charles de Gaulle développe ses théories militaires : il publie La Discorde chez l'ennemi 1924, Le Fil de l'épée 1932, Vers l'armée de métier 1934 et enfin La France et son armée 1938.
Ce dernier livre, préparé d'abord en 1925 pour Philippe Pétain et auquel de Gaulle se consacra pendant deux ans, ne fut finalement pas retenu par le maréchal, qui l'ayant remanié confia le travail à un autre. Ceci blessa de Gaulle qui dédia néanmoins au maréchal Pétain son ouvrage Le Fil de l'épée : Car rien ne montre mieux que votre gloire, quelle vertu l'action peut tirer des lumières de la pensée. En 1938, de Gaulle décida de publier sous son nom son texte et en avertit Pétain. Pour arranger les choses, le maréchal le reçut chez lui et lui proposa de rédiger une préface que de Gaulle ne reprit pas, d'où une brouille définitive entre les deux hommes qui ne se reverront brièvement qu'en juin 1940.
Dans son premier ouvrage, de Gaulle insiste sur la nécessité de l'unité du commandement et de la nation, donnant la primauté au politique sur le militaire. C'est selon lui à cause de ses divisions que l'Allemagne a perdu. En publiant la reprise de ses conférences sur le rôle du commandement, en 1932, dans Le Fil de l'épée il rappelle l'importance de la formation des chefs et le poids des circonstances. Si de Gaulle étudie l'importance de la défense statique au point d'écrire : La fortification de son territoire est pour la France une nécessité permanente … L'encouragement de l'esprit de résistance d'un peuple par l'existence de fortifications permanentes, la cristallisation, l'exaltation de ses énergies par la défense des places sont des faits que les politiques comme les militaires ont le devoir de reconnaître dans le passé et de préparer dans l'avenir, il n'en est pas moins sensible aux idées du général Jean-Baptiste Eugène Estienne sur la nécessité d'un corps de blindés, alliant le feu et le mouvement, capable d'initiatives et d'offensives hardies. Sur ce point il entre de plus en plus en opposition avec les doctrines officielles, en particulier celles de Pétain.
Dans son ouvrage Vers l'Armée de métier, il développe cette question de fond qui nécessite la création d'une armée professionnelle aux côtés de la conscription. Il devient alors le promoteur de la création d'unités blindées autonomes non liées à l'infanterie. Cependant, cette idée rencontre peu d'échos favorables, à l'exception notable de Paul Reynaud, député de centre-droit, ou de Philippe Serre.
À l'étranger, en revanche, l'idée du général Jean-Baptiste Eugène Estienne d'employer des blindés dans une percée motorisée reprise par de Gaulle a déjà suscité la plus grande attention Heinz Guderian, Liddell Hart. Vers l'armée de métier n'a en France qu'un bref succès de curiosité et n'exerce aucune influence sur le général Guderian, déjà en train de créer la force mécanique allemande.
En revanche, contrairement à son influent aîné le colonel Émile Mayer, de Gaulle, attaché à la professionnalisation de l'armée de terre, ne perçoit pas l'importance de l'aviation à laquelle il n'attribue qu'un rôle secondaire : les troupes à terre recevront de l'aviation une aide précieuse quant à leur camouflage. Les fumées épandues sur le sol du haut des airs cachent en quelques minutes de vastes surfaces du sol tandis que le bruit des machines volantes couvre celui des moteurs chenillés. Il faudra attendre l'édition de 1944 où il fera ajouter une phrase : Mais surtout en frappant elle-même à vue directe et profondément, l'aviation devient par excellence l'arme dont les effets foudroyants se combinent le mieux avec les vertus de rupture et d'exploitation de grandes unités mécaniques.
À Paris, de Gaulle fréquente diverses personnalités autour du colonel Émile Mayer, retraité très ouvert, favorable à une réforme de la stratégie : l'état-major ne doit pas se contenter d'une stratégie défensive derrière la ligne Maginot. Cependant, ni l'un ni l'autre ne sont écoutés. Partant des idées du général Fuller et du critique militaire britannique Liddell Hart, Charles de Gaulle défend une guerre de mouvement menée par des soldats de métier, et appuyée par des blindés.
En revanche, en Allemagne, les théories de Charles de Gaulle sont suivies avec intérêt en haut lieu, Albert Speer rapportant notamment qu'Adolf Hitler avait lu à plusieurs reprises le livre du général de Gaulle et qu'il affirmait avoir beaucoup appris grâce à lui.

Avant la guerre

Charles de Gaulle fait une conférence à la Sorbonne au printemps 1934, sous l'égide du cercle Fustel de Coulanges, une vitrine de l’Action française. Influencé originellement par la tradition monarchiste, Charles de Gaulle, militaire soumis au devoir de réserve, révèle dans sa correspondance privée son peu de considération pour le parlementarisme et lui préfère un régime fort, tout en se tenant publiquement à l'écart de l’anti-républicanisme d'une partie de l'armée. Cette méfiance à l'égard du parlementarisme explique que Charles de Gaulle se soit senti avant la guerre proche de l'Action française, avant que la position de Maurras relative aux accords de Munich ne l'en éloignent. Ainsi, Paul Reynaud, qui rencontra en captivité en Allemagne la sœur du général de Gaulle, Marie-Agnès Caillau, note dans ses carnets de captivité parlant de cette dernière : Très franche, intelligente et bonne, elle nous raconte que Charles était monarchiste, qu'il défendait Maurras contre son frère Pierre jusqu'à en avoir les larmes aux yeux dans une discussion. Mais au moment de Munich, il a désapprouvé entièrement l'attitude de Maurras. De même, Christian Pineau dira à André Gillois que le général avait reconnu devant lui qu’il avait été inscrit à l’Action française et qu’il s’était rallié à la République pour ne pas aller contre le sentiment des Français. Lui-même résistant de gauche, Claude Bourdet qualifiera de Gaulle d’homme de droite, longtemps proche de l’Action française, devenu républicain par mimétisme. Selon Edmond Michelet, de Gaulle subit l’influence de Maurras. Ses idées se heurtent pourtant d'une part au profond conservatisme des dirigeants militaires, et d'autre part aux réticences des républicains face à un militaire de réputation maurrassienne.
Pourtant, si la pensée de Maurras a influencé de Gaulle, celui-ci est aussi un disciple de Péguy, influencé par le socialisme de Pierre Leroux et de Bergson. Il a été formé par le colonel Mayer, officier d'origine israélite, dreyfusard et socialisant. Ayant avant la Première Guerre mondiale assisté à Lille à des meetings de Jaurès, il a aussi fréquenté le socialiste Club du Faubourg et les mouvements non-conformistes des années Esprit. Il adhéra également aux Amis de Temps Présent, groupe de militants qui soutenait Temps présent, comme l'indique Éric Roussel, qui signale cependant que de Gaulle n'est pas devenu pour autant démocrate-chrétien, loin s'en faut. Cet hebdomadaire est en effet de la mouvance catholique progressiste et proche du Sillon de Marc Sangnier, mouvance qui fut favorable au Front populaire et à l'intervention de la France aux côtés des Républicains espagnols. L'hebdomadaire Temps présent saluera la nomination de Charles de Gaulle comme sous-secrétaire d'État à la guerre dans son dernier numéro de juin 1940, comme le signale le Centre d'information sur le gaullisme, signalant au passage que de Gaulle fut aussi l'un des premiers abonnés à Sept, hebdomadaire à direction religieuse dont Temps présent était le successeur.
Le 1er janvier 1934, Charles de Gaulle publie dans la revue militaire une étude sur la mobilisation économique à l'étranger. À la recherche d'exemples pour la France, il cite parmi d'autres l'Italie mussolinienne. Le général de Gaulle fera l'apologie du livre La réforme de l'État publié par André Tardieu en 1934 et dira s'en être inspiré pour la constitution de la Ve République.
De fait, avant la guerre, de Gaulle n'est pas un idéologue, mais un homme d'action et d'ambition prêt à faire son miel de tout.
À cette fin, il se rapproche d'hommes politiques de différentes tendances pour se faire connaître et faire progresser ses idées. S'il fréquente beaucoup Paul Reynaud à qui il écrira soixante fois de 1936 à 1940, il se rapproche également de Marcel Déat qui après avoir rompu avec Léon Blum, souhaite intégrer au projet socialiste les valeurs d'ordre, d'autorité et de nation. De Gaulle rencontre Marcel Déat à plusieurs reprises grâce à un de ses proches, l'avocat Jean Auburtin ; les deux hommes s'estiment et resteront en contact jusqu'à la veille du conflit. De Gaulle affirme à propos de Marcel Déat en novembre 1937 : Déat a sans aucun doute un grand talent et une haute valeur. C'est de quoi on lui en veut. Mais patience, je crois qu'on le verra remonter et aller très haut.
À la publication de l'ouvrage, Léon Blum manifeste sa vive hostilité pour les idées de l'armée de métier du colonel de Gaulle dans trois articles publiés par le Populaire, car il craint qu'elle ne soit utilisée contre le peuple, notamment les grévistes. Et, de fait, comme le montre une lettre de 1935 envoyée à Paul Reynaud, de Gaulle n'excluait nullement une telle possibilité. Certains passages des livres publiés par le colonel de Gaulle suscitent d'ailleurs l'approbation de l'Action française.
En 1935, de Gaulle approuve le pacte franco-soviétique signé par Laval et Staline, évoquant l'alliance de François Ier avec les Musulmans contre Charles Quint pour justifier une alliance destinée à assurer la survie du pays pour justifier un accord avec les Russes quelque horreur que nous ayons pour leur régime. La vision de De Gaulle fait abstraction des idéologies qui pour lui comptent peu face aux permanences géopolitiques et nationales, l'alliance est avec les Russes, non avec le communisme, de même que la guerre est contre l'Allemagne, non contre le national-socialisme.
Charles de Gaulle explique dans Vers l'armée de métier quelle est la condition pour faire aboutir ses idées qui sont d'abandonner le service militaire universel au profit d'une armée motorisée composée exclusivement de professionnels : Il faut qu'un maître apparaisse, indépendant dans ses jugements, irrécusable dans ses ordres, crédité par l'opinion. Serviteur du seul État, dépouillé de préjugés, dédaigneux des clientèles, commis enfermé dans sa tâche, pénétré de longs desseins, au fait des gens et des choses du ressort, faisant corps avec l'armée, dévoué à ceux qu'il commande, homme assez fort pour s'imposer, assez habile pour séduire, assez grand pour une grande œuvre, tel sera le ministre, soldat ou politique, à qui la patrie devra l'économie prochaine de sa force. Il affirme également :Il n'est point de regroupement, de parti, de consul, qui n'invoque le redressement, l'ordre nouveau, l'autorité. Nul doute qu'à bref délai le jeu des institutions, suivant le mouvement des besoins, n'ouvre le champ aux résolus. Cet appel à la figure du grand homme était déjà présente dans Le Fil de l'épée, où, dès 1932, il exalte, les ambitieux de premier rang ... qui ne voient d'autre raison que d'imprimer leur marque aux événements ; dans cet ouvrage, il affirme également : On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l'avoir voulu. Dans le Fil de l'épée, il dresse le portrait de l'ambitieux de haute stature qui n'est pas seulement un soldat : c'est un soldat qui parfois prend en charge les affaires de la nation et il offre comme exemples Louvois et Carnot, dictateurs de guerre.
Néanmoins, Blum se laisse progressivement intéresser par la thématique des chars qu'il soutiendra tardivement au moment de la guerre.
En juillet 1937, le lieutenant-colonel de Gaulle est affecté au 507e régiment de chars de combat basé au quartier Lizé à Montigny-lès-Metz. C'est la rencontre concrète avec « son » outil. Il en prend le commandement par intérim en septembre suivant, sous les ordres du général Charles Delestraint. Lieutenant-colonel depuis le 25 décembre 1933, il est promu colonel le 25 décembre 1937. Lors des manœuvres, il tente d'imposer, contre le règlement, sa conception de l'usage autonome des blindés, ce qui lui vaut l'hostilité de son supérieur, le général Henri Giraud.

Seconde Guerre mondiale

Lorsque la guerre éclate, Charles de Gaulle est toujours colonel, commandant le 507e régiment de chars de combat RCC, à Metz. En janvier 1940, il envoie à quatre-vingts personnalités, dont Léon Blum et Paul Reynaud, ainsi qu'aux généraux Maurice Gamelin et Maxime Weygand, un mémorandum fondé sur les opérations de Pologne. Intitulé L'Avènement de la force mécanique, le texte insiste sur la nécessité d'allier le char et l'aviation.
Trois jours avant l'offensive allemande du 10 mai 1940, qui conduit à une percée rapide du front français, le colonel de Gaulle est averti de la décision du commandement de lui confier la 4e DCR, la plus puissante des grandes unités blindées de l'armée française, 364 blindés52 dont il prend effectivement le commandement le 11 mai.
Le 15 mai, il reçoit la mission de retarder l'ennemi dans la région de Laon afin de gagner des délais nécessaires à la mise en place de la 6e armée chargée de barrer la route de Paris. Mais sa division blindée n'est encore qu'en cours de constitution, ses unités n'ayant jamais opéré ensemble. Il dirige pourtant avec cette unité une contre-attaque vers Montcornet, au nord-est de Laon. C'est l'une des seules qui parvient à repousser momentanément les troupes allemandes. Prévoyant la défaite rapide de l'armée française sous l'offensive allemande, les civils et les militaires désarmés sur les routes, il affirme que c'est durant la journée du 16 mai que ce qu'il a pu faire, par la suite, c'est ce jour-là qu'il l'a résolu. N'ayant reçu qu'une partie des unités de la 4e DCR, le colonel de Gaulle lance une première attaque avec 80 chars pour tenter de couper les lignes de communication des divisions blindées allemandes le 17 mai. Après avoir atteint ses objectifs dont la ville de Montcornet, la 4e DCR, n'étant pas appuyée, est contrainte de se replier face à l'intervention de renforts ennemis. Les autres unités de la 4e DCR ayant rejoint, une nouvelle attaque peut être lancée avec 150 chars qui, après avoir permis d'atteindre les premiers objectifs, est arrêtée par l'intervention de l'aviation d'assaut et de l'artillerie allemandes.
Charles de Gaulle en compagnie du Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill à Marrakech en 1944, durant la Seconde Guerre mondiale.
Le 25 mai 1940, il est nommé général de brigade à titre temporaire. Cette nomination, dans une promotion de six colonels, correspond au fait que de Gaulle en tant que commandant d'une division blindée depuis le 7 mai 1940, fait déjà fonction de général, ses trois collègues commandants de division blindée DCR étant tous déjà généraux. Elle suscite la satisfaction de Charles Maurras dans l'Action française.
Trois jours plus tard, le 28 mai, il attaque à deux reprises pour détruire une poche que l'ennemi a conquise au sud de la Somme, à hauteur d'Abbeville. Malgré un déplacement préalable de 200 km qui a lourdement éprouvé le matériel de la 4e DCR, l'opération est un succès. Elle permet de faire plus de 400 prisonniers et de résorber toute la poche à l'exception d'Abbeville, en raison de la supériorité en nombre et en artillerie de l'adversaire. Celui-ci ne peut franchir la Somme que plus tard au nord d'Abbeville, mais une deuxième attaque ne permet pas à la 4e DCR de prendre la ville.
Commentant le comportement militaire de De Gaulle sur le terrain, l'historien Henri de Wailly avance que celui-ci, loin d'avoir été particulièrement brillant, a montré dans la bataille, les mêmes faiblesses et les mêmes incompétences que les autres dirigeants militaires. De son côté, le général Weygand, chef des armées, décerne, le 31 mai 1940, au général, à titre temporaire de Gaulle une citation très élogieuse en tant que commandant d'une division blindée près d' Abbeville : Chef admirable de cran et d'énergie. A attaqué avec sa division la tête de pont d'Abbeville très solidement tenue par l'ennemie. A rompu la résistance allemande et progressé de 14 kilomètres à travers les lignes ennemies, faisant des centaines de prisonniers et capturant un matériel considérable.
Le 6 juin, le général de Gaulle est convoqué d'urgence à Paris par Paul Reynaud, président du Conseil, pour occuper un poste ministériel dans son gouvernement, celui de sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale. Charles de Gaulle sort alors de la hiérarchie militaire. Il a pour mission de coordonner l'action avec le Royaume-Uni pour la poursuite du combat. Le 9 juin, il rencontre Churchill qu'il tente en vain de convaincre d'engager davantage de forces, y compris aériennes, dans la bataille. Le 10 juin, de Gaulle quitte Paris qui est déclarée ville ouverte. Il rejoint alors Orléans, Briare et Tours. C'est le moment des ultimes réunions du Comité suprême interallié où Churchill, lors de la conférence de Briare à laquelle de Gaulle participe, tente de convaincre le gouvernement français de continuer la guerre. Le 16 juin, il est en mission à Londres. Il y dicte au téléphone la note de Jean Monnet à Paul Reynaud, intitulée Anglo-French Unity, et qui évoque une possible union franco-britannique. De retour de mission, à Bordeaux, il apprend, le 17 juin 1940, la démission du président du Conseil, Paul Reynaud, son remplacement par le maréchal Pétain et la demande d'armistice. Le même jour, le général Weygand alors chef d'état-major de l'Armée est nommé ministre de la Défense nationale. Le transfert des pouvoirs au maréchal Pétain n'ayant lieu que le lendemain, de Gaulle est encore membre du gouvernement et court alors peu de risque60. Après maintes hésitations selon l'officier de liaison le général britannique Edward Spears, il a l'intention de regagner Londres. Il rencontre Paul Reynaud pour lui faire part de son projet. Ce dernier lui fait remettre par son ex-directeur de cabinet Jean Laurent 100 000 francs prélevés sur les fonds secrets pour sa logistique à Londres. Le 17 juin, accompagnant Spears qui n'a pas réussi à convaincre Reynaud et Georges Mandel de rejoindre Londres, il s'envole à Londres avec son aide de camp Geoffroy Chodron de Courcel dans le de Havilland Flamingo, son avion de la veille que Churchill a laissé à sa disposition.

Appel du 18 juin 1940

Le 18 juin 1940, de Gaulle se prépare à parler au peuple français via Radio Londres de la BBC. Ce jour-là, il appelle les Français, et tout particulièrement les militaires, à la résistance depuis l'Angleterre où il s'est réfugié. En France, l'Appel du 18 juin peut être entendu à 19 heures. Depuis ce jour, ce texte demeure l'une des plus célèbres allocutions de l’Histoire de France, à l'origine du mythe faisant du général le père de la Résistance alors que ce dernier ne prend conscience de l'intérêt de la Résistance intérieure qu'à partir de 1941. Aucun enregistrement n'a été conservé, contrairement au discours du 22 juin 1940, que l'on confond parfois avec le véritable appel.
Le gouvernement britannique avait au préalable proposé au ministre français de l'Intérieur Georges Mandel de passer au Royaume-Uni et de lancer lui-même un appel. Par ses avertissements répétés contre les menaces du IIIe Reich, et en opposition à ce sujet avec son ami le président du Conseil Léon Blum, Mandel s'était signalé comme un homme d'État et de caractère. Tout au long de la journée du 18 juin, le Conseil des ministres britannique discute du texte de De Gaulle. Le cabinet britannique tente de s'y opposer, mais Winston Churchill le soutient65. Les anciens Munichois, derrière le ministre des Affaires étrangères lord Halifax, veulent encore ménager le gouvernement Pétain et attendre de voir s'il va effectivement signer l'Armistice. Winston Churchill, vieux partisan de la fermeté contre Hitler et de la poursuite de la lutte, doit mettre son autorité dans la balance. De Gaulle peut finalement prononcer son texte, mais doit accepter d'en modifier les deux premières lignes66 dans un sens moins dur pour le gouvernement français. Cette modification longtemps occultée disparait dans le texte transmis à la presse, puis dans les Mémoires de De Gaulle.
Le 19 juin, Weygand, supérieur hiérarchique de De Gaulle, lui ordonne de revenir de Londres, ignorant l'invitation à poursuivre le combat que ce dernier lui adresse. Peu après, de Gaulle est rétrogradé au rang de colonel par son ministre qui convoque successivement deux tribunaux militaires, le premier n'ayant prononcé qu'une peine symbolique. Le second condamne à mort le chef de la France libre, le 2 août 1940.

La France libre et Forces françaises libres.

De Londres, de Gaulle crée puis dirige les Forces françaises libres. Il est reconnu par Winston Churchill chef des Français libres le 27 juin 1940. Le but n'est pas de mettre en place une légion de volontaires qui continuerait la lutte aux côtés de l'Empire britannique. Il s'agit pour de Gaulle de remettre la France en tant que telle dans la guerre contre Hitler, en formant une armée et un contre-État doté de tous les attributs de souveraineté et légitimité, et qui se donne une base territoriale en ralliant les territoires français de l'Empire colonial, future plate-forme de la reconquête.
Dès le début de l'été 1940, à partir de presque rien et assisté de quelques volontaires, de Gaulle jette ainsi les bases d'une marine FNFL, d'une aviation FAFL, de forces terrestres FFL, d'un service de renseignements le BCRA du colonel Passy, vite actif en métropole. La Croix de Lorraine proposée par l'amiral Muselier, devient son emblème. Les statuts juridiques de la France libre et ses rapports avec le gouvernement anglais sont fixés par le juriste René Cassin. La France libre a bientôt sa banque, son journal officiel, ses décorations — le Général fonde l'Ordre de la Libération à Brazzaville dès octobre 1940, pour honorer ses compagnons. Des comités français libres actifs dans le monde entier se constituent et tentent de rallier à de Gaulle les Français de l'étranger, les opinions et les gouvernements.
En France, de Gaulle est condamné deux fois par contumace, d'abord à quatre ans de prison et la perte de la nationalité française, puis, le 2 août 1940, le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand le condamne à mort, dégradation militaire et confiscation de ses biens meubles et immeubles pour trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l'État, désertion à l'étranger en temps de guerre sur un territoire en état de guerre et de siège. En Grande-Bretagne, il trouve en revanche le soutien de Winston Churchill, mais aussi celui du Parlement, de la presse et de l'opinion publique, reconnaissantes au gallant French d'être resté aux côtés du pays au pire moment de la menace allemande. Cet appui, comme celui de l'opinion américaine, se révèle plus tard un atout très précieux lors des tensions avec Londres et Washington.
Obtenant le ralliement de plusieurs possessions coloniales françaises, notamment en Afrique grâce au ralliement rapide du gouverneur Félix Éboué, le 28 août le Tchad, le Congo et le Cameroun, le Gabon étant conquis dans le mois de novembre 1940, de Gaulle se place à la tête du Comité national français à partir du 24 septembre 1941. Mais il fait surtout en sorte que la France reste présente dans le camp allié, par ses Forces françaises libres FFL qui continuent le combat sur les différents fronts. En outre, à partir de 1941-1942, il stimule et obtient le ralliement de la résistance intérieure, grâce au colonel Passy, à Pierre Brossolette et à Jean Moulin. Le 13 juillet 1942, le Comité national français propose au gouvernement britannique, qui l'accepte, de changer l'appellation officielle du mouvement France libre en France combattante, afin d'intégrer la Résistance intérieure.
De nombreux facteurs s'opposaient à ce rapprochement de la résistance intérieure et des forces française libres. Dans La France de Vichy, Robert O. Paxton remarque qu'en 1940, bien des résistants de gauche refusent de voir un chef convenable dans ce militaire qu'ils croient à tort proche de l'Action française. Beaucoup de résistants de droite lui reprochent sa dissidence explicite avec Vichy — à moins qu'ils ne préfèrent, comme Marie-Madeleine Fourcade, n'avoir de relations qu'avec les services secrets britanniques. Selon Jean Pierre-Bloch, Christian Pineau, Henri d'Orléans comte de Paris et même le gaulliste Pierre Lefranc, le ralliement à la République n'aurait d'ailleurs été que tactique.
Dès 1940, de Gaulle n'a de cesse que soient protégés les intérêts de la France, dans la guerre et après le conflit. Le 7 août 1940, il obtient ainsi de Churchill la signature de l'accord des Chequers, par lequel le Royaume-Uni s'engage à sauvegarder l'intégrité de toutes les possessions françaises et à la restauration intégrale de l'indépendance et de la grandeur de la France. Le gouvernement britannique s'engage de plus à financer toutes les dépenses de la France libre, mais de Gaulle insiste pour que ces sommes soient des avances remboursables et pas des dons qui jetteraient une ombre, aussi ténue soit-elle, sur l'indépendance de son organisation.
Malgré les relations de confiance scellées par traités entre Churchill et de Gaulle, les deux hommes ont des relations parfois tendues, gênées par l'anglophobie que manifestait le Général dans les années 1920 et 1930. Et quand Churchill, à court d'arguments, lance à de Gaulle : Mais vous n'êtes pas la France ! Vous êtes la France combattante, nous avons consigné tout cela par écrit, de Gaulle réplique immédiatement : J'agis au nom de la France. Je combats aux côtés de l'Angleterre mais non pour le compte de l'Angleterre. Je parle au nom de la France et je suis responsable devant elle. Churchill abdique alors en poussant un J'avais espéré que nous pourrions combattre côte à côte. Mais mes espoirs ont été déçus parce que si vous êtes si combatif que non content de lutter contre l'Allemagne, l'Italie et le Japon, vous voulez aussi combattre l'Angleterre et l'Amérique…. De Gaulle recadre alors le débat en précisant : Je prends cela comme une plaisanterie, mais elle n'est pas du meilleur goût. S'il y a un homme dont les Anglais n'ont pas à se plaindre, c'est bien moi.
Les relations avec Franklin Delano Roosevelt sont plus problématiques. Le président américain, personnellement francophile, a été déçu par l'effondrement de la France en 1940 et refroidi à l'égard de De Gaulle par l'échec de son entreprise devant Dakar, fin septembre 1940. Les antigaullistes français sont nombreux à Washington, par exemple l'ancien secrétaire général du Quai d'Orsay Alexis Léger, Saint-John Perse qui lui décrit ce général comme un apprenti dictateur. Le président est aussi très mal informé sur la situation en France par l'ambassadeur américain à Vichy, jusqu'au mois de mai 1942, l'amiral Leahy, lui-même intoxiqué par les pétainistes. Il n'a donc aucune confiance en de Gaulle. Un mot de De Gaulle à Churchill explique en partie l'attitude française face à l'Amérique : Je suis trop pauvre pour me courber. De surcroît, au contraire du Général qui mise beaucoup sur l'Empire français, le président américain est profondément hostile au système colonial. Roosevelt projetait de faire de la France un État faible, et le projet d'Allied Military Government of Occupied Territories AMGOT allait d'ailleurs très loin dans cette direction, en traitant la France comme un vaincu, plutôt que comme une des puissances victorieuses. La haine de Roosevelt était tellement flamboyante (il considérait de Gaulle au pire comme un futur tyran, au mieux comme un opportuniste que même ses adjoints finirent par en prendre ombrage, y compris le Secrétaire d'État Cordell Hull qui, finalement, se rangea aux côtés de la France libre et de son chef.
Jusqu'en 1943, les gouvernements en exil en Angleterre s'étaient contentés de relations de bon voisinage avec les gaullistes. C'est que tous ces gouvernements, qui étaient légaux, s'estimaient installés dans une meilleure position que les gaullistes qui étaient, de fait, des dissidents par rapport au gouvernement Pétain que les Français avaient installé dans des conditions reconnues légales, au début, par les grandes puissances. Cette situation évolua lentement. Mais, en 1943, le gouvernement belge en exil de Hubert Pierlot et Paul-Henri Spaak précipita le mouvement et fut le premier à reconnaître officiellement les Français Libres et de Gaulle comme seuls représentants légitimes de la France. Le gouvernement anglais, en l'occurrence Anthony Eden, un proche de Churchill, avait tenté de dissuader les Belges, craignant que leur initiative serve de modèle aux autres gouvernements en exil. Les Américains eux-mêmes intervinrent, croyant pouvoir utiliser les relations commerciales belgo-américaines pour faire pression sur les Belges, notamment quant à leurs commandes d'uranium du Congo belge. Rien n'y fit. Malgré les pressions britanniques et américaines, Spaak fit savoir officiellement que la Belgique considérait dès lors le gouvernement Pétain comme dépourvu de légitimité et le Comité des Français libres, plus tard Gouvernement provisoire de la France, comme seuls habilités à représenter légalement la France.

Libération de la France et de ses colonies

Malgré son exclusion par Roosevelt du débarquement américano-britannique en Afrique du Nord, opération Torch, et surtout malgré le soutien apporté par les États-Unis à l'amiral François Darlan, puis au général Henri Giraud, de Gaulle réussit à prendre pied à Alger en mai 1943. Le Comité national français fusionne avec le Commandement en chef français civil et militaire dirigé par Giraud, pour donner naissance au Comité français de Libération nationale, CFLN, dont Giraud et de Gaulle sont coprésidents. Mais en quelques mois, de Gaulle marginalise Giraud au sein du CFLN, avant de l'évincer en novembre à la faveur de la formation d'un nouveau gouvernement, et de s'affirmer comme le seul chef politique des forces françaises alliées. Les Forces françaises libres fusionnent quant à elle avec l'Armée d'Afrique placée sous le commandement de Giraud : l'Armée française de la Libération, composée de 1 300 000 soldats, participe aux combats aux côtés des Alliés. Le 3 juin 1944 à Alger, le CFLN devient le Gouvernement provisoire de la République française GPRF.
Après le débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, le général de Gaulle fait son entrée en territoire français sur la plage de Courseulles-sur-Mer, en Normandie, le 14 juin, à bord du torpilleur La Combattante. Ce même jour, il prononce le premier discours de Bayeux et les Français découvrent alors son imposante silhouette, il mesure 1,93 m
La fermeté et la rapidité avec lesquelles le général de Gaulle rétablit l'autorité d'un gouvernement national permettent d'éviter la mise en place de l'AMGOT, prévu par les Américains, qui aurait fait de la France libérée un État administré et occupé par les vainqueurs.
La 2e division blindée du général Leclerc libère Paris le 25 août et celui-ci reçoit la reddition de Von Choltitz. Ce même jour, le général de Gaulle se réinstalle au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique à Paris, dans le bureau qu'il occupait jusqu'au 10 juin 1940, signifiant ainsi que Vichy était une parenthèse et que la République n'avait jamais cessé d'exister. Puis il se rend à l'Hôtel de ville, où il prononce un discours dans lequel il insiste sur le rôle essentiel joué par les Français pour leur propre libération. Le lendemain, 26 août, il descend triomphalement les Champs-Élysées et fleurit la tombe du soldat inconnu. Le peuple dans ses profondeurs manifeste un enthousiasme indescriptible.
Le GPRF est transféré à Paris. Le 9 septembre 1944, un gouvernement d'unité nationale est constitué, sous la présidence du général de Gaulle. L'Assemblée constituante est ensuite élue en octobre 1945, six mois après la fin de la guerre.

Au Gouvernement provisoire de la France

Les femmes purent ainsi voter pour la première fois aux élections municipales de 1945. D'autres réformes figurant dans ce même programme sont entreprises à la Libération : depuis les nationalisations à la mise en place du monopole de l'assurance maladie obligatoire qu'est la sécurité sociale l'Alsace et la Moselle conserveront le système d'assurance maladie instauré par Bismarck. Elles doivent beaucoup à la SFIO, au Parti communiste et au Mouvement républicain populaire (MRP) qui étaient les forces politiques les plus représentées dans le Conseil national de la Résistance.
Président du Gouvernement provisoire, mais en désaccord avec l'Assemblée constituante sur la conception de l'État et le rôle des partis, de Gaulle remet sa démission sur la question des crédits militaires au président de l'Assemblée nationale, Félix Gouin, le 20 janvier 1946. Il a rempli la mission qu'il s'était donnée le 18 juin 1940 : libérer le territoire, restaurer la République, organiser des élections libres et démocratiques, entreprendre la modernisation économique et sociale. Durant cette période, il exerça de fait une fonction équivalente à celle de chef de l'État.

Parcours politique pendant la IVe République

Le 16 juin 1946, de Gaulle expose sa vision de l'organisation politique d'un État démocratique fort à Bayeux, en Normandie, dans un discours resté célèbre ; mais il n’est pas suivi. Il inaugure alors sa fameuse traversée du désert jusqu'en 1958, date de son retour au pouvoir.

Fondation du RPF Rassemblement du peuple français.

En 1947, il fonde un mouvement politique, le Rassemblement du peuple français RPF, afin de transformer la scène politique française, de lutter contre le régime exclusif des partis, de s'opposer à l'avancée du communisme et de promouvoir une nouvelle réforme constitutionnelle privilégiant le pouvoir exécutif. Il propose également une troisième voie économique l'association capital-travail. Le RPF reprend également les thèmes de la droite la plus traditionnelle : ultra-conservatisme colonial il critique jusqu'à la construction de lycées d'enseignement général à Madagascar, anticommunisme virulent (exploitant les inquiétudes sur l'avancée du communisme dans l'Union française et en Indochine et même, au moins jusqu'en 1950, la clémence à l'égard de Philippe Pétain. Toutefois, les déclarations du colonel Rémy réhabilitant le rôle du maréchal Pétain seront immédiatement désavouées par le général de Gaulle, mais pas l'initiative de Terrenoire, demandant son amnistie. Il est vrai, comme le rappelle l'historien René Rémond dans Les Droites en France, que c'est au nom de la réconciliation nationale qu'en 1949 et 1950, le même général de Gaulle plaidait pour l'élargissement du vieillard de quatre-vingt-quinze ans.
Le parti rallie des résistants dont Jacques Chaban-Delmas mais aussi des notables comme Édouard Frédéric-Dupont ou Edmond Barrachin, qui fut, dans les années 1930, directeur du comité central du Parti social français. D'anciens pétainistes et même d'anciens collaborateurs parviennent à s'y faire admettre, notamment dans les sections d'Indochine et d'Algérie, dans le service d'ordre, dans les rangs des syndicats ouvriers proches du R.P.F. et parmi les maires élus en 1947. Certains polémistes du parti, notamment Jean Nocher, déploient une extrême agressivité verbale. Pour ces raisons, l'historien Henry Rousso dans Le Syndrome de Vichy discerne au RPF des tendances pro-pétainistes, soit qu’elles aient été envoûtées par la magie du verbe maréchaliste, soit qu’elles aient été convaincues de son impact dans l’opinion. René Rémond, Les Droites en France préfère rapprocher le RPF de la lignée du bonapartisme et du boulangisme, tout en observant que le RPF est, dans l'histoire du gaullisme, l'épisode le moins éloigné de ce qu'en France on a l'habitude de qualifier de fascisme.
Après un grand succès en 1947-1948 35 % des suffrages aux municipales de 1947, 42 % des sénateurs élus en 1948, le RPF décline de 1949 à 1951. La gestion efficace des événements sociaux de l'automne 1947 par le gouvernement de la troisième force a affaibli le mouvement gaulliste. Le recours à de Gaulle semble alors moins nécessaire pour les conservateurs, les modérés et le patronat. Dans l'opposition, le RPF est frappé d'un véritable ostracisme de la part des autres partis politiques, entretenu par le refus du général de Gaulle de se compromettre avec les autres partis. En 1951, le RPF obtient encore plus de 4 millions de voix, 22,3 % des suffrages et 16,8 % des inscrits et 117 députés.
Le RPF est irrémédiablement affaibli par la défection de vingt-sept députés : ainsi, contre les consignes du Général, Édouard Frédéric-Dupont et Edmond Barrachin votent la confiance au gouvernement d'Antoine Pinay en 1952. En juillet, quarante-cinq autres font défection. Les gaullistes se divisent alors entre les loyalistes, qui fondent l'Union des républicains d'action sociale URAS, et les autres, qui rejoignent l'Action républicaine et sociale, ARS.

Mise à l'écart du pouvoir

Aux élections locales de 1953, le RPF perd la moitié de ses suffrages. Il entre alors en hibernation. Les élus gaullistes participeront encore avec le PCF à l'échec de la Communauté européenne de défense CED en 1954, avant la mise en sommeil définitive du RPF le 13 septembre 1955.
À la suite de la défaite électorale de son parti, le général de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises et rédige ses Mémoires de guerre. Les cinq années qui suivent sont surnommées la traversée du désert, expression qui sera reprise pour désigner les périodes où d'autres personnalités politiques ou sportives se seront trouvées hors des feux de la rampe dans l'attente d'un retour en grâce.

Crise de mai 1958

L'instabilité ministérielle, l'impuissance de la IVe République face à la question algérienne, déclenchée par une insurrection le 1er novembre 1954, conduisent le régime à une crise grave. Des responsables politiques de tous bords en viennent à souhaiter le retour du Général.
Le 13 mai 1958, un comité de vigilance appelle à manifester contre le FLN à Alger. Un comité de salut public est créé, à la tête duquel se trouve le général Massu, et composé notamment du général Salan. Ce dernier poussé par Léon Delbecque, lance son appel au retour du général de Gaulle vive de Gaulle du haut du Gouvernement général, devant la foule le 15 mai. L'insurrection prend de l'ampleur et risque de dégénérer en guerre civile. Le 19, le Général se dit prêt à assumer les pouvoirs de la République. Certains voient dans cette déclaration un soutien à l'armée et s'inquiètent. Il rassure et insiste sur la nécessité de l'union nationale et s'il se présente encore comme le recours, il ne donne officiellement aucune caution ni à l'armée ni à quiconque. Néanmoins, un plan d'action militaire, baptisé Résurrection, a déjà été mis en place en cas d'échec des négociations politiques.

Le 29 mai, le président de la République, René Coty, fait appel au « plus illustre des Français ». Charles de Gaulle accepte de former un gouvernement. Sous pression, l'Assemblée nationale l'investit le 1er juin, par 329 voix sur 553 votants. Le général de Gaulle devient ainsi le dernier président du Conseil de la IVe République. Les députés lui accordent la possibilité de gouverner par ordonnance pour une durée de six mois, et l'autorisent à mener à bien la réforme constitutionnelle du pays.
La nouvelle Constitution, élaborée au cours de l'été 1958, est très proche des propositions avancées à Bayeux, avec un exécutif fort. Le général de Gaulle accepte cependant que le Parlement ait plus de poids qu'il ne le souhaitait. En particulier, de Gaulle doit renoncer à l'élection du président de la république au suffrage universel un élément central de son dispositif constitutionnel qu'il finira par imposer en 1962.
La Constitution est adoptée par référendum le 28 septembre 1958, avec 79,2 % de oui. L'Empire l'approuve également, sauf la Guinée qui devient ainsi la première colonie française de l'Afrique sub-saharienne à obtenir son indépendance. Charles de Gaulle est élu par un large collège électoral, président de la République française et de la Communauté africaine et malgache, le 21 décembre, avec 78,51 % des suffrages. Il prend ses fonctions le 8 janvier 1959.
Entre le moment de son entrée en fonctions comme président du Conseil et son élection à la présidence de la République, Charles de Gaulle a largement amorcé la politique qui marquera son passage au pouvoir : outre la volonté de doter la France d'une nouvelle Constitution, le Général se soucie de la politique européenne de la France rencontre avec le chancelier Adenauer le 14 septembre, de l'indépendance du pays face aux États-Unis (mémorandum du 17 septembre adressé au président Eisenhower, de l'assainissement des finances publiques mesures du 27 décembre et du sort de l'Algérie, il refuse les choix des comités de salut public et appelle à la Paix des Braves en octobre.

Crise de l'Algérie Décolonisation.

À la suite des échecs de la IVe République en Indochine et en Algérie, une insurrection éclate à Alger et les putschistes civils et militaires organisent un Comité de salut public, en référence à celui de la Révolution française le 13 mai 1958 pour maintenir l'Algérie française. Ils en appellent au retour du général de Gaulle. L'antenne d'Alger mise en place par le ministre de la Défense Jacques Chaban-Delmas dès 1957, dirigée par Lucien Neuwirth et Léon Delbecque a influencé les partisans de l'Algérie dans la république française. Comme l'a rapporté Olivier Guichard dans Avec de Gaulle voir bibliographie, l'antenne d'Alger faisait surtout de la transmission : le travail d'influence était supervisé par les deux plus proches collaborateurs du général de Gaulle, Guichard lui-même et, pour les militaires, Jacques Foccard

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Posté le : 08/11/2014 19:13
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Mise en place des réseaux français en Afrique Françafrique.

C'est sous l'autorité de De Gaulle que les réseaux de ce que l'on appellera plus tard la Françafrique furent mis en place. À la tête d'une partie de son cabinet, issue de l'éphémère communauté française, Jacques Foccart maintient des liens étroits, non seulement de coopération, mais souvent de contrôle, avec les nouveaux pouvoirs des états africains ayant accédé à l'indépendance, notamment au moyen d'accords de coopération militaire et financiers mais aussi par l'action des services secrets. L'expression de pré carré est alors courante, et ces liens politiques et économiques assurent un soutien diplomatique dans la stratégie d'entre deux blocs de De Gaulle.

Président de la Ve République

En novembre 1958, les gaullistes remportent les élections législatives et obtiennent une confortable majorité. Le 21 décembre suivant, de Gaulle est élu président de la République avec 78,51 % des voix, au suffrage indirect, par un collège de plus de 80 000 grands électeurs.
Charles de Gaulle prend ses fonctions de président de la République le 8 janvier 1959, succédant ainsi à René Coty. Il engage de difficiles mesures pour revitaliser le pays, avec en particulier une dévaluation de 29 % et l'introduction du nouveau franc valant 100 anciens francs, qui fait revenir les centimes disparus depuis 1945.
Sur la scène internationale, refusant la domination des États-Unis comme de l'URSS, il défend une France indépendante, disposant de la force de frappe nucléaire. Il met en place également les débuts du programme spatial français. En tant que membre fondateur de la Communauté économique européenne CEE, il pose son veto à l'entrée du Royaume-Uni.
Le 6 février 1968, dans le stade olympique de Grenoble, il devient le second président français à ouvrir une cérémonie olympique, à l'occasion des Xe jeux olympiques d'hiver.

Quatre années de conflit en Algérie

Alger, le 4 juin 1958. Il est 19h. Au balcon du siège du gouvernement général de l'Algérie, tendu de tricolore, le général de Gaulle vient de prononcer la fameuse phrase historique à la foule algéroise Je vous ai compris… Aux côtés du général se tiennent le général Salan à sa droite et Jacques Soustelle à gauche.
En ce qui concerne la guerre d'Algérie, de Gaulle suscita d’abord de grands espoirs parmi les Français d’Algérie, auxquels il déclara à Alger le 4 juin 1958 : je vous ai compris. Ce jour-là, il se garda de rien leur promettre de précis, lors de ce discours, et ne reprit ni leur mot d'ordre d'intégration ni leur slogan Algérie française. Il proclame que à partir d'aujourd'hui, la France considère que, dans toute l'Algérie, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants : il n'y a que des Français à part entière. Ce n'est qu'à Mostaganem, le 6 juin, qu'il prononça les mots : Vive l'Algérie française, exception davantage révélatrice d'un désaccord que d'une adhésion, pour René Rémond.
Mais il adopta aussi quelques mesures libérales en direction des insurgés algériens : paix des braves proposée au FLN en octobre 1958, grâces accordées à plusieurs rebelles dont Yacef Saâdi, condamné à mort comme ancien dirigeant du FLN pendant la bataille d'Alger, interdiction officielle formelle des actes de torture. C'est également sous de Gaulle que les femmes musulmanes d'Algérie obtinrent le droit de vote, que l'on vit les musulmans pouvoir enfin voter à égalité avec les Européens, de ce fait, dès avant l'indépendance en 1962, une majorité des maires d'Algérie sont eux-mêmes des musulmans, ou que fut nommé le premier préfet musulman d'Algérie, Mahdi Belhaddad à Constantine. De Gaulle annonça en personne la mise en œuvre du plan de Constantine, dans cette ville, en septembre 1958 : ce plan prévoyait, sur cinq ans, la redistribution de 250 000 ha de terres, la construction de 200 000 logements et la création de 400 000 emplois.
Il laissa son Premier ministre, Michel Debré, vilipender comme manœuvre communiste le rapport accablant établi par le jeune Michel Rocard, et qui dénonçait l'entassement inhumain de deux millions de personnes civiles dans des camps de regroupement. Dès 1959, de Gaulle en revint aussi à une solution classique de répression militaire. À l'été 1959, l'opération Jumelles, dite plan Challe, porta au FLN ses coups les plus rudes à travers tout le pays. Certes, de Gaulle réalisa rapidement qu'il n'était pas possible de résoudre le conflit par une simple victoire militaire, et à l'automne 1959 il commença à s'orienter vers une solution conduisant inéluctablement à l'indépendance de l'Algérie. Mais jusqu'à l'hiver 1961/62, il choisit tout de même de poursuivre la guerre, au prix de nombreuses victimes et, selon l'historien Rémi Kauffer, d'un accroissement de l'usage de la torture. Jusqu'à la fin de 1961, la lutte contre le FLN est menée avec autant de vigueur, et même davantage, qu'avant. Selon Constantin Melnik, conseiller spécial de Michel Debré chargé de coordonner les services secrets, il y eut environ 500 assassinats politiques entre 1958 et 1961.
Il reste difficile de savoir quand de Gaulle comprit que l'indépendance était la seule solution pour sortir d'un conflit coûteux en hommes, en argent et en prestige international. D'autant plus qu'il perd le soutien de proches et d'anciens combattants luttant pour l'Algérie française. Édouard Lebas, à cet effet, écrit le 17 mars 1963 dans Combat : Nous vivons depuis mai 1958 sur la plus grande duperie de l'histoire et depuis octobre 1962 sur la plus grande imposture. La cause du mal c'est la volonté tenace, bien que supérieurement camouflée, du Général de Gaulle. Il faut donc dénoncer à la masse, sans subterfuges et sans faux-fuyants, le responsable du mal dont meurent la République et la Liberté. En 1961, de Gaulle fit encore rédiger par Alain Peyrefitte un plan de partition de l'Algérie, sans doute en fait pour faire pression sur le FLN. Au même Alain Peyrefitte, il expliquait dès 1959 que l'intégration de l'Algérie à la France, défendue par les partisans de l'Algérie française, était une utopie : deux pays culturellement si éloignés et présentant un tel écart de niveau de vie n'avaient pas vocation à en former un seul. Sans compter qu'au vu de l'accroissement démographique des musulmans, ce serait ouvrir la porte à leur immigration massive en métropole, dépassant de fort loin la simple venue traditionnelle de populations étrangères appelées à se fondre dans le creuset français: Mon village deviendrait Colombey-les-Deux-Mosquées !.
Dès le 16 septembre 1959, de Gaulle parle de l'autodétermination de l'Algérie. En janvier 1960, le limogeage du général Jacques Massu, qui avait critiqué sa politique, provoque la rupture avec les Français d'Algérie et l'érection de barricades au centre d'Alger. Malgré ce climat insurrectionnel, de Gaulle abroge définitivement, par une ordonnance du 4 juin 1960, la peine de déportation. En janvier 1961, un référendum valide cependant massivement sa politique des deux côtés de la Méditerranée.
Avec l'armée de conscription, il fait échec au putsch des généraux à Alger en avril 1961. Quatre jours suffisent à mettre en déroute le quarteron de généraux à la retraite stigmatisés dans un de ses plus célèbres discours. Cette attitude provoqua de fortes résistances dans certains groupes nationalistes et de Gaulle fut obligé de réprimer des soulèvements de pieds-noirs en Algérie.
Il fut la cible d'organisations terroristes telles que l'Organisation armée secrète OAS, qui le surnommait la Grande Zohra. La métropole devint alors l'objet de plusieurs vagues d'attentats commis par l'OAS. L'ancien directeur de la DGSE, l'amiral Pierre Lacoste, a déclaré en 1992 dans un interview au journal The Nation, que certains éléments du réseau Gladio étaient impliqués dans des activités terroristes contre le général de Gaulle et sa politique en Algérie.
Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1961, au lendemain de l'assassinat de policiers par des militants du FLN, une manifestation, interdite par les autorités françaises, fut organisée par le FLN. Les manifestants protestaient contre le couvre-feu imposé en métropole aux ressortissants d'Afrique du Nord. Cette manifestation fut férocement réprimée. Le préfet de police Maurice Papon couvrit ses policiers et le gouvernement l'ensemble de ses fonctionnaires. Selon le rapport de l'avocat général Jean Geromini, remis le 5 mai 1999, il y aurait eu au moins 48 noyés pendant la nuit du 17 au 18 octobre, sans compter les personnes décédées des suites de leurs blessures ou de leurs conditions d'internement. Selon l'historien et éditorialiste Alain-Gérard Slama et Linda Amiri laquelle a dépouillé les archives de la préfecture de police, le chiffre total est de l'ordre d'une centaine de victimes, L. Amiri compte 100 morts certains et 31 disparus. Les propos tenus par de Gaulle en conseil des ministres quelques jours après le drame sont connus grâce aux notes prises par son ministre Louis Terrenoire, et publiées par Éric Rossel.
Quelques mois plus tard, le 8 février 1962, lors d'une manifestation interdite, huit manifestants sont tués par les forces de police au métro Charonne et un autre mourra à l'hôpital. Selon l'historien Jean-Paul Brunet, Charles de Gaulle est tout autant responsable de cette tragédie que le ministre de l'Intérieur Roger Frey, le préfet de police Maurice Papon, et toute la hiérarchie policière. Une des raisons est, explique J.-P. Brunet, l'autoritarisme du Général. Selon l'historien Alain Dewerpe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, le massacre de Charonne n'est qu'une conséquence logique des habitus de pouvoir de De Gaulle et des gaullistes, dans la situation de la guerre d'Algérie.
Quant à l'organisation terroriste OAS, elle fut réprimée par des moyens impitoyables : exécutions sommaires, tortures, polices parallèles, lesquelles n'hésitaient pas à recruter des truands, comme Georges Boucheseiche et Jean Augé. La Cour de sûreté de l'État fut créée en janvier 1963 pour en condamner les chefs, lesquels seront amnistiés quelques années plus tard, la Cour continue ensuite de juger des terroristes, jusqu'à sa suppression, en août 1981. En 1962, à la suite des Accords d'Évian, un cessez-le-feu est proclamé en Algérie. Le général de Gaulle fit adopter par référendum l'indépendance de l'Algérie, effective en juillet 1962.
Très irrité par le ralliement massif des Pieds-Noirs à l'OAS, à l'heure où celle-ci lance une vague de terreur et de terre brûlée en Algérie, de Gaulle n'aura aucun mot de compassion ni en public ni en privé pour le sort du million de Français rapatriés d'Algérie en juillet 1962 à la suite de la non-application des Accords d'Évian par la partie algérienne.
Le lendemain de la signature des accords d'Évian, les supplétifs de l'armée française, les harkis, furent désarmés par la France, et abandonnés sur place. Le gouvernement s'opposa au rapatriement de la majorité d'entre eux, et fit interdiction aux officiers de l'armée de les aider à gagner la France, hors du cadre d'un plan de rapatriement général. Le 25 juillet 1962, en Conseil des ministres, alors que les massacres de pieds-noirs et harkis avaient commencé, Charles de Gaulle s'opposa au repli des harkis en France. Par la suite, plusieurs dizaines de milliers furent torturés et massacrés.
En avril 1962, le Premier ministre Michel Debré fut remplacé par Georges Pompidou, et en septembre de la même année, Charles de Gaulle proposa d'amender la Constitution afin de permettre au président d'être élu au suffrage universel direct, dans le but de renforcer sa légitimité à gouverner directement. La réforme de la Constitution, malgré l'opposition du Parlement, de la totalité de la gauche et d'une bonne partie de la droite, fut aisément acceptée lors du référendum du 28 octobre 1962 avec 62,25 % de oui
En octobre, l'Assemblée nationale vota une motion de censure contre le gouvernement Pompidou, mais le Général refuse la démission que lui présentait le Premier ministre et choisit de dissoudre l'Assemblée. Les nouvelles élections renforcèrent la majorité parlementaire gaulliste.

Opposition armée Attentat du Petit-Clamart

Un polytechnicien ingénieur de l'armement nommé Jean Bastien-Thiry âgé de 35 ans considérait la politique algérienne du général de Gaulle comme une politique d'abandon et de trahison. Il conçut donc, avec l'aide de personnes partageant son point de vue, appartenant à l'OAS - Organisation armée secrète, d'enlever de Gaulle, voire, si ce rapt se révélait impossible, de le tuer. Un attentat fut ainsi organisé au Rond Point du Petit-Clamart le 22 août 1962. Il échoua, bien que la DS présidentielle montrât, parmi les impacts, environ 150 balles tirées, une trace de balle passée latéralement à quelques centimètres des visages du couple présidentiel.
Dans la déclaration qu'il fit lors de l'ouverture de son procès en 1963, Bastien-Thiry développa les motivations du complot basé essentiellement sur la politique algérienne du général de Gaulle. Parce qu'il avait fait tirer sur une voiture occupée par une femme et parce que, contrairement aux autres membres du commando, il n'avait pas pris de risques directs, Bastien-Thiry ne fut pas gracié par le général de Gaulle, comme le furent les autres membres du commando tout comme d'ailleurs les autres membres de l'OAS qui furent pris. Bastien-Thiry sera fusillé au Fort d'Ivry en mars 1963.
En 1968, une première amnistie permit aux derniers responsables de l'OAS, aux centaines de partisans de l'Algérie française encore détenus, et à d'autres, exilés, comme Georges Bidault ou Jacques Soustelle de rentrer en France. D'anciens activistes de l'Algérie française se rallièrent alors au gaullisme, en adhérant au SAC ou aux Comités de défense de la République CDR. De Gaulle déclare à Jacques Foccart le 17 juin 1968 : Il faut que nous allions vers une certaine réconciliation. Les autres condamnations pénales sont effacées par les lois d'amnistie de 1974 et 1987.

Autres attentats

L'attentat du Petit-Clamart fut celui qui fut le plus près de réussir. De nombreux autres attentats furent organisés contre la personne du Général, parmi lesquels :
8 septembre 1961 : une bombe commandée à distance est enterrée sur la route de Colombey, à Pont-sur-Seine, mais la DS présidentielle conduite par le gendarme Francis Marroux n'est pas endommagée.
23 mai 1962 : de Gaulle devait être abattu sur le perron de l'Élysée par un tireur posté près de l'Élysée.
15 août 1964 : de Gaulle est en visite au Mont Faron, près de Toulon. Une jarre avait été piégée de huit pains de TNT mis à feu à distance. Ceux-ci n'explosent pas, le déclencheur étant trop faible.
Le thème d'un attentat imaginaire contre le général de Gaulle faisant suite à celui du Petit-Clamart fut exploité dans le film Chacal 1973 tiré du roman éponyme de Frederick Forsyth.

Élection présidentielle française de 1965

Durant la campagne de l'élection présidentielle de 1965, ses adversaires lui reprochent en particulier son nationalisme. La télévision, pour la première fois dans l'Histoire, joue un rôle très important dans une campagne ; malgré son refus de jaspiner dans les étranges lucarnes, le Général se plie à cette nouvelle mode entre les deux tours. On note aussi l'apparition des sondages, qui mettent en évidence la baisse des intentions de vote en sa faveur avant le premier tour.
Lors du premier tour, il arrive en tête avec 44,65 % des suffrages, devant notamment le candidat de la gauche, François Mitterrand 31,72 %, et Jean Lecanuet 15,57 %. Il est réélu président de la République le 19 décembre 1965, avec 13 083 699 voix, soit 55,20 % des voix.

Politique étrangère Histoire de France sous la Cinquième République.

Témoignage de la réconciliation franco-allemande, en 1962.
De Gaulle dut attendre la fin du conflit en Algérie pour lancer réellement sa politique étrangère. En effet, le boulet algérien réduisait considérablement la marge de manœuvre française et, d'une façon ou d'une autre, il fallait avant toute chose mettre un terme à ce conflit. La politique de l'indépendance nationale est alors pleinement mise en application.
Sur le plan international, de Gaulle continua à promouvoir l'indépendance de la France : il refusa à deux reprises en 1963 et en 1967 l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE101 ; il condamna dès 1964 l'aide militaire apportée par les États-Unis à la République du Viêt Nam, dite Viêt Nam du Sud contre la rébellion communiste menée par le Viêt Cong guérilla soutenue par le Nord-Viêt Nam, ainsi que la riposte israélienne au blocus du détroit de Tiran par l'Égypte, lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Il prit l'une de ses décisions les plus spectaculaires en 1966, lorsque la France se retira du commandement militaire intégré de l'OTAN, expulsant les bases américaines de son territoire.
En ce qui concerne l'Europe, de Gaulle était partisan d'une Europe des nations, où celles-ci devaient conserver leur pleine souveraineté, et hostile à l'idée d'une Europe supranationale ; le terme volapük employé pour parler de la coopération européenne entraîna le départ du gouvernement des cinq ministres MRP.
C'est l'Europe qui fixe le cadre de son ambition, une Europe qui va même de l'Atlantique à l'Oural, gommant d'un trait le provisoire rideau de fer. En effet, le pivot de la politique étrangère française est le rapprochement avec l'autre poids lourd du continent : l'Allemagne. Ainsi, de Gaulle tourne le dos aux Anglo-Saxons.
On pourrait en effet s'étonner de l'intransigeance gaullienne vis-à-vis du Royaume-Uni, tout particulièrement. Pour de Gaulle, comme pour Churchill d'ailleurs, le Royaume-Uni n'avait fait que son devoir en 1940, et il n'existait pas de dette française envers Londres liée à la Seconde Guerre mondiale. De Gaulle désapprouvait les relations privilégiées rapprochant le Royaume-Uni des États-Unis depuis la guerre, ainsi que la préférence économique impériale qui jouait entre celle-ci et les États du Commonwealth, rendant ainsi difficile son admission au sein de l'Europe. Aussi l'entrée d'un tel cheval de Troie américain au sein de l'Europe lui paraissait-elle non souhaitable. Les Britanniques attendront donc 1973 avant de rejoindre la communauté économique européenne CEE.
La position de De Gaulle face au monde communiste était sans ambiguïté : il était totalement anticommuniste. Il prône la normalisation des relations avec ces régimes transitoires aux yeux de l'Histoire de façon à jouer le rôle de pivot entre les deux blocs. La reconnaissance de la République populaire de Chine dès le 27 janvier 1964 va dans ce sens. De même sa visite officielle en République populaire de Pologne, 6-11 septembre 1967 fut un geste qui montrait que le président français considérait le peuple polonais dans son ancrage historique. La question allemande, et donc le tracé de la frontière occidentale de la Pologne, ont joué un grand rôle dans les discussions officielles. Malgré la domination exercée alors par l'URSS de Gaulle fut accueilli spontanément par des foules enthousiastes. Il misait, comme il l'a dit devant la diète Assemblée nationale polonaise, sur un futur où la Pologne recouvrirait sa place d'État indépendant. Il s'agissait une fois de plus de son projet d'Europe continentale élargie. Dans sa politique vis-à-vis de la Yougoslavie, De Gaulle soutiendra le mouvement royaliste de Draza Mihajlovic et le mouvement Tchetniks, dont il était un admirateur. Tito l'un des leader des non-alignés ne le lui pardonnera jamais et soutiendra fortement l'indépendance Algérienne avec des livraisons massive d'armes au FLN via la Tunisie
Les relations entre de Gaulle et les États-Unis sont assurément les plus épicées. Malgré quelques tensions vives, de Gaulle sera toujours au rendez-vous en cas de vrai coup dur : Berlin ou Cuba, notamment. En revanche, dès que les Américains entament le processus d'escalade, de Gaulle prend publiquement ses distances, notamment par son discours du 1er septembre 1966 à Phnom Penh vilipendant l'attitude américaine au Viêt Nam, théâtre d'opération que la France connaissait fort bien.
La notion gaullienne d' une certaine idée de la France se manifeste surtout en politique étrangère. De Gaulle puise une force dans sa connaissance de l'Histoire de France, qu'il a d'ailleurs enseignée à Saint-Cyr. Selon lui, le poids de cette Histoire donne à la France une position particulière dans le concert des nations. Convaincu que les relations internationales reposent avant tout sur les réalités nationales et les rapports entre États, il surnomme l'ONU le machin et refuse que la France participe au financement des opérations menées par les casques bleus contre la sécession katangaise au Congo ex-belge. Passablement irrité par l'attitude du Nigeria lors de l'explosion de Gerboise bleue, le troisième essai nucléaire français, en 1960, et souhaitant le morcellement de ce pays, comme il le raconte à son conseiller aux affaires africaines Jacques Foccart, de Gaulle soutient la sécession du Biafra en 1967-68, qui fait de un à deux millions de morts.
En Afrique francophone, il ne prend pas position face aux coups d'État qui se succèdent, mais apporte son soutien aux régimes en place quand il le juge nécessaire, faisant intervenir les troupes françaises au Gabon 1964 et au Tchad 1968.

Force de frappe Force de dissuasion nucléaire française.

Convaincu de l'importance stratégique de l'arme nucléaire, de Gaulle poursuit le développement de celle-ci, sous la protestation de l'opposition qui n'y voyait qu'une bombinette. La réponse de De Gaulle sera : Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu'on n'attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu'il y eût 800 millions de Français.
Le rôle des États-Unis dans cette affaire paraît étrange. Kennedy proposa à de Gaulle de lui donner des missiles Polaris, comme il l'avait fait avec le Royaume-Uni accords de Nassau. Mais de Gaulle refusa, déclarant qu'il voulait que la France se bâtisse elle-même une armée. La question nucléaire empoisonna les relations franco-américaines durant toutes les années 1960. Il fallut attendre Richard Nixon pour trouver un premier président américain clairement gaullien. Nixon contourna d'abord les contraignantes législations américaines dans les domaines nucléaires avant d'ouvrir officiellement la voie de la collaboration nucléaire franco-américaine. Le gros du travail était déjà fait et les bombinettes françaises déjà fort efficaces.

Conversion des dollars

Sur la recommandation de l'économiste Jacques Rueff qui voyait la conquête de l'espace et le conflit vietnamien déséquilibrer la balance des paiements des États-Unis, de Gaulle réclama à ces derniers la contrepartie en or d'une forte proportion des dollars détenus par la France. L'opération était légale, car le dollar était défini officiellement comme correspondant à 1/35 d'once d'or. Règlements internationaux obligent, les États-Unis durent obtempérer et de Gaulle fit procéder par la Marine nationale au rapatriement de la part de l'or de la Banque de France déposé à New York auprès de la Banque fédérale de réserve. En 1971, les États-Unis mettront fin à la parité pour faire flotter le dollar. À la suite des chocs pétroliers de 1973 et de 1979, les cours de l'or s’envoleront : le conseil de Jacques Rueff était judicieux à long terme.

Le Québec libre Vive le Québec libre !.

Lors d'une visite d'État au Canada en 1967 afin, officiellement, de prendre part aux festivités entourant l'expo 67 comme l'y avait invité le Premier ministre québécois Daniel Johnson, de Gaulle provoqua l'indignation des autorités fédérales canadiennes, lorsqu'à Montréal, devant une foule de plus de 100 000 Québécois, il ponctua son discours d'un retentissant : Vive Montréal, vive le Québec… vive le Québec libre !, salué par une ovation générale. Cela déclencha une crise avec le gouvernement canadien. À la suite du discours de De Gaulle, qui contenait un certain nombre de clins d'œil, le Premier ministre canadien, Lester B. Pearson répliqua sèchement à de Gaulle dans un discours livré le lendemain, déclarant que les Canadiens n'ont pas besoin d'être libérés, et faisant savoir très clairement que de Gaulle n'était plus le bienvenu au Canada. Il repartit séance tenante pour la France, délaissant le croiseur qui l'avait amené, le Colbert. Le but de De Gaulle n'était pas de provoquer un scandale entre le Québec et le gouvernement fédéral canadien, mais plutôt de regonfler les Français du Canada face aux voisins Anglo-Saxons. Il déclara d'ailleurs dans la foulée de cette visite au Québec, je leur ai fait gagner 30 ans.
Dans la perspective de la Seconde Guerre mondiale, cette déclaration fut ressentie comme injuste par les Canadiens anglophones qui avaient soutenu la France libre, alors que les Québécois francophones, soucieux de l'indépendance du Canada vis-à-vis du Royaume-Uni, étaient moins enthousiastes pour participer à l'effort de guerre. Des envoyés de la France libre, Élisabeth de Miribel et le capitaine de vaisseau Georges Thierry d'Argenlieu - dont le titre de supérieur majeur de la province des Carmes de Paris était censé lui valoir le respect des catholiques - tentèrent en 1941 de rallier les Canadiens à la cause du général de Gaulle.
Le gouvernement d'Ottawa dut dès cette époque traiter avec une attention particulière les revendications du Québec qui, fort de cet encouragement qui laissait présager un soutien fort de la France si besoin, commença à parler de faire sécession.
De plus, lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967 à l'Élysée, Charles de Gaulle justifia une fois de plus son geste d'éclat par un discours engagé, ponctué par un solennel allons, allons, pour eux aussi, pour eux surtout, il faut que la France soit la France !
Cette déclaration était cohérente avec la pensée du général de Gaulle qui, déclaré à Alain Peyrefitte en septembre 1965 : L'avenir du Canada français, c'est l'indépendance. Il y aura une République française du Canada. Selon Alain Peyrefitte, « sans préjuger de la forme que la souveraineté québécoise devait revêtir, de Gaulle, avec ce sens historique qui valut à la France son salut, s'en vint donc à Montréal, en juillet 1967, exhorter les Canadiens français à préserver leur identité française dont, sous Louis XV, l'indifférence des élites françaises avait fait si légèrement bon marché. Vive le Québec libre ne fut pas plus improvisé que l'appel du 18 juin 1940. L'appel à la liberté, lancé le 24 juillet, n'eut rien de fortuit.

Mai 1968 Mai 1968.

Outre la réforme financière de 1958, la France bénéficie des Trente Glorieuses et de la croissance amorcée sous la IVe République. Les structures économiques sont modernisées, le niveau de vie s'accroît. Mais la croissance profite inégalement à tous, et un certain désenchantement apparaît face au blocage de la société. Les événements de Mai 1968 en sont le révélateur. Comme dans de nombreux pays étrangers, la contestation des étudiants se développe à partir de mars 1968. Les syndicats et les partis politiques de gauche profitent des manifestations étudiantes pour lancer une grève générale qui sera suivie par les ouvriers. Cette grève générale paralyse le pouvoir pendant le mois de mai.
De l'avis de ses propres partisans, de Gaulle a été complètement surpris par une crise qu'il ne prévoit pas et ne comprend pas. Indifférent aux revendications étudiantes et à la « crise de civilisation qu'elles révèlent, il ne voit là au mieux qu'un gigantesque chahut de jeunes qui ne veulent pas passer leurs examens, au pire une contestation de l'autorité de l'État à faire cesser sur-le-champ. Dans les premiers jours de mai, ses seules consignes sont de réprimer brutalement les manifestations étudiantes, contre l'avis de plusieurs de ses ministres qui conseillent l'apaisement.
Après la nuit des barricades du 10 mai au 11 mai 1968, de Gaulle, sceptique, laisse toutefois son Premier ministre Georges Pompidou, rentré d'un voyage en Iran et en Afghanistan, mener une nouvelle politique d'apaisement. Pompidou, qui a dû mettre sa démission dans la balance, veut éviter désormais les heurts, et parie sur l'essoufflement à terme du mouvement.
Du 14 au 18 mai, de Gaulle part en Roumanie. Or, en son absence, la grève générale se développe et des millions de grévistes paralysent la France, tandis que la Sorbonne et l'Odéon sont occupés sans réaction de la police. Seul aux commandes de l'État et de la majorité parlementaire, Pompidou paraît entre-temps devenu le vrai chef du pays.
À son retour anticipé de Roumanie le 18 au soir, de Gaulle déçoit jusqu'à des fidèles inconditionnels en apparaissant dépassé et flottant, sans cette vivacité et cette efficacité de réaction qui le caractérisent d'habitude. Il semble écartelé entre la prudence pompidolienne et la fermeté qu'il prêche lui-même. Il attend le 24 au soir pour parler en public, et pour n'annoncer des mesures déjà éventées depuis plusieurs jours, qui ne répondent à aucune préoccupation de l'heure. J'ai mis à côté, confesse-t-il aussitôt après avoir visionné son allocution. Le Général expose, dans cette allocution, qu'il entend que l'État doit rétablir l'ordre, maintenir la République. La rue, c'est le désordre, la menace du totalitarisme, “la chienlit”. Le soir même, de violents incidents éclatent à Paris, on relèvera des centaines de blessés et plusieurs barricades érigées.
Le 26 mai, les accords de Grenelle passés entre le gouvernement Pompidou, les représentants des syndicats et du patronat aboutissent à un train de mesures classiques. De Gaulle préside le Conseil des ministres qui ratifie aussitôt les accords, mais à la surprise de Pompidou et des chefs syndicaux, la base rejette les avancées de Grenelle, estimant que c'est la société entière qui est en cause. Les grèves continuent. Le 27, une manifestation au stade Charléty lance l'idée d'un gouvernement provisoire. Le jour même, François Mitterrand reprend cette solution et annonce sa candidature à la présidence de la République. La crise politique atteint son sommet.
La disparition soudaine et inexpliquée du chef de l'État, parti avec son épouse en hélicoptère le 29 mai pour une destination inconnue, provoque la stupeur et ouvre la voie à toutes les supputations. Il passe par Baden-Baden, où il est reçu par le général Massu. Dès son retour à Paris le lendemain, son allocution radiodiffusée a le ton de la fermeté. Il y annonce la dissolution de l'Assemblée nationale. Elle est suivie d'une immense manifestation organisée par les gaullistes sur les Champs-Élysées
De Gaulle était prêt à accepter certaines des revendications des manifestants. Il voulut faire approuver les réformes par référendum mais Georges Pompidou, en mettant sa démission dans la balance, le persuada de plutôt dissoudre l'Assemblée nationale. De Gaulle l'annonça le 30 mai 1968, dans un discours radiodiffusé, comme l'appel du 18 juin ou l'intervention de 1960 pendant les barricades d'Alger. Les phrases étaient courtes, chacune ou presque annonçait une décision :

Étant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine, j'ai envisagé, depuis vingt-quatre heures, toutes les éventualités, sans exception, qui me permettraient de la maintenir
J'ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas.
Je ne changerai pas le Premier ministre, qui mérite l'hommage de tous.
Je dissous aujourd'hui l'Assemblée nationale
Je charge les préfets, devenus ou redevenus Commissaires de la République, d'empêcher la subversion à tout moment et en tous lieux
Quant aux élections législatives, elles auront lieu dans les délais prévus par la Constitution, à moins qu'on entende bâillonner le peuple français tout entier, en l'empêchant de s'exprimer en même temps qu'on l'empêche de vivre, par les mêmes moyens qu'on empêche les étudiants d'étudier, les enseignants d'enseigner, les travailleurs de travailler. Ces moyens, ce sont l'intimidation, l'intoxication et la tyrannie exercées par des groupes organisés de longue date en conséquence et par un parti qui est une entreprise totalitaire, même s'il a déjà des rivaux à cet égard. De Gaulle opposait ainsi le Parti communiste français aux groupes maoïstes, alors que le premier semblait déjà bien dépassé par les événements. En clouant le PCF au pilori et lui prêtant une visée subversive délibérée, de Gaulle rompt avec la stratégie de Pompidou, qui n'a cessé de négocier avec le Parti au long du mois.
La fin du discours mentionne au sujet d'une déclaration antérieure, et sans la citer, l'ambition et la haine de politiciens au rancart » et affirme qu'après avoir été utilisés ces personnages ne pèseraient pas plus que leur poids, qui ne serait pas lourd. Mais le Général néglige les 44,5 % des voix qui se sont portées en 1965 sur Mitterrand au second tour de la présidentielle, ou encore le simple siège de sa majorité aux élections législatives de 1967.
Une manifestation fut organisée et fut créditée d'un million de participants selon les organisateurs, sept cent mille selon la préfecture de police. Les élections de juin 1968 furent un grand succès pour la droite qui obtient 354 des 487 sièges, du jamais vu dans l'histoire du parlementarisme français. Georges Pompidou fut remplacé par Maurice Couve de Murville au mois de juillet.
La campagne des législatives occupa les forces politiques, tandis que la reprise du travail se faisait progressivement. La reprise en main, autoritaire, se fait parfois sans ménagement. Des Comités d'action civique, répondant à l'appel de De Gaulle, se constituent pour dresser des listes noires de grévistes et d'agitateurs notoires, et la police même renoue avec la brutalité des premiers jours de mai, quatre morts à déplorer en juin 1968. Cependant, de Gaulle bénéficie de la lassitude d'une opinion qui après avoir manifesté jusque fin mai sa sympathie majoritaire pour les révoltés, commence à se fatiguer de l'absence de perspectives du mouvement.
Les élections n'ont pourtant pas assez redynamisé le pouvoir. L'Assemblée nationale, plus à droite, est aussi plus frileuse face aux réformes pourtant nécessaires participation, régionalisation, réforme de l'Université…. L'éviction du vrai vainqueur de la crise, Pompidou, a été mal comprise, et ce dernier fait désormais figure de recours et de successeur potentiel. De Gaulle n'est plus irremplaçable.

Référendum du 27 avril 1969 sur la réforme du Sénat et la régionalisation.

Dans un référendum portant sur le transfert de certains pouvoirs aux régions et la fusion du Sénat avec le Conseil économique et social, de Gaulle proposait d'introduire des représentants des organisations professionnelles et syndicales au sein des conseils régionaux. Mettant tout son poids dans le référendum, il annonça à l'avance son intention de démissionner en cas de victoire du non. Celui-ci, auquel s'était rallié Valéry Giscard d'Estaing, l'emporta par 52,41 % le 27 avril 1969. Quelques minutes après minuit, le 28 avril 1969, un communiqué laconique tombe de Colombey : Je cesse d'exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd'hui à midi.

L'après-pouvoir

Ce communiqué est le dernier acte public de l'homme du 18 juin : pour éviter d'être impliqué dans sa propre succession, il passe le temps de la campagne en Irlande où il arrive le 10 mai pour un séjour d'un mois. Treize jours à Sneem puis à Cashel où il vote par procuration ; ensuite il s'enferme à La Boisserie pour y écrire ses Mémoires d'espoir qui prendront la suite des Mémoires de guerre ; il y mène une existence retirée voire recluse.
Il effectue un voyage en Espagne, durant lequel il fait une visite de courtoisie au général Franco, déclarant regretter ne pas avoir pu le rencontrer plus tôt du fait des circonstances internationales. Même si de Gaulle n'exerçait plus alors de charge publique, qu'un homme de son prestige aille conférer aimablement avec le dictateur espagnol suscita de nombreuses critiques.

Décès

Le 9 novembre 1970, comme à l'accoutumée, le Général entame une partie de patience. À 19 h 10, il est pris d'un malaise causé par une rupture d'anévrisme et meurt vingt minutes plus tard. La nouvelle n'est communiquée que le lendemain par une allocution télévisée du président Georges Pompidou. La mort de De Gaulle qui, selon l'expression de son successeur, laisse la France veuve, est l'occasion de prendre la mesure du rôle qu'il a joué dans l'histoire de France, ainsi que dans l'histoire de l'Europe et du monde. Ainsi, le lendemain du décès du général, le Roi des Belges Baudouin vint personnellement, en compagnie de la Reine et à titre privé, présenter ses condoléances à madame De Gaulle et à la famille. C'est que le roi tenait à manifester sa sympathie pour un homme qui, dans ses Mémoires de guerre, s'abstint de condamner le roi Léopold III de Belgique lors de la reddition de l'armée belge, en 1940. Le roi des Belges agissait aussi au nom des liens tissés, pendant la guerre, avec les Français libres du général de Gaulle, lorsque le gouvernement belge d'Hubert Pierlot et Paul-Henri Spaak en exil à Londres fut le premier des gouvernements alliés à reconnaître la légitimité du Gaullisme, malgré les pressions anglaises.
La rupture d'anévrisme est une complication fréquente du syndrome de Marfan, maladie dont aurait pu être affecté de Gaulle et qui expliquerait sa grande taille.
Les obsèques religieuses du général ont lieu le 12 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en présence d'une foule nombreuse et d'une délégation des armées françaises, seule participation officielle autorisée par le Général dans son testament. L'homélie est alors prononcée par le prêtre et résistant Maurice Cordier. À Paris, de nombreux chefs d'États étrangers sont rassemblés pour honorer sa mémoire à Notre-Dame, tandis que plusieurs centaines de milliers de Parisiens remontent l'avenue des Champs-Élysées.
Seul l'hebdomadaire satirique Hara-Kiri osa un titre provocateur, dans son no 94, daté du lundi 16 novembre 1970 : Bal tragique à Colombey, un mort, l’opinion était encore sous le choc de l’incendie d’un dancing qui avait causé la mort de 146 personnes une semaine plus tôt à Saint-Laurent-du-Pont. Ce choix de titre fustigeait le fait qu'une certaine presse plus préoccupée de spectacle que d’information, employait unanimement le terme de bal tragique pour qualifier le drame ; L'hebdomadaire fut interdit le lendemain.
Son testament qu’il avait rédigé en 1952 en trois exemplaires numérotés, reste une dernière gifle d’outre-tombe aux conventions :
Je veux être enterré à Colombey .
À mes obsèques, ni présidents, ni ministres, ni n’importe quels autres représentants de quelconque assemblée, le ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, s’y rend tout de même en argumentant que ce n'est pas en ministre qu’il vient, mais en simple Français. Tous les autres officiels, le président Nixon compris, assistent au même moment à une simple messe en l'honneur du général à Notre-Dame de Paris.
Seules les armées françaises, mais par une participation très modeste… et les Compagnons de la Libération sont autorisées à assister. ce qui incluait Jacques Chaban-Delmas et André Malraux.
Sur ma tombe : Charles de Gaulle, 1890-... Rien d’autre
Je déclare refuser d'avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère. Si l'une quelconque m'était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés.

Postérité

Distinctions et récompenses
Chevalier de la Légion d'honneur 1919, militaire
Officier de la Légion d'honneur 1934, militaire
Grand-croix de la Légion d'honneur 1945, président du gouvernement provisoire
Compagnon de la Libération
Grand-croix de l'ordre national du Mérite 1963, président de la République
Croix de guerre 1914-1918 militaire
Croix de guerre 1939-1945 militaire
Médaille d'honneur des sapeurs-pompiers
Médaille interalliée de la Victoire
Médaille commémorative de la Grande Guerre
Armoiries en tant que chevalier de l'Ordre du Séraphin

Distinctions de grand maitre :

Grand maître de la Légion d’honneur 1945, président du gouvernement provisoire125, 1959-1969, président de la République
Grand maître de l’ordre de la Libération, premier et seul Grand-Maître, 1947-1970, Libérateur de la France
Grand maître de l’ordre national du Mérite 1963-1969, président de la République

Distinctions étrangères :

Grand-croix de l'ordre de Léopold Ier de Belgique 1945
Chevalier de l'ordre du Christ 1959
Chevalier grand-croix décorée de grand cordon de l’ordre du Mérite de la République italienne 16 juin 1959
Chevalier de l’ordre de la Maison Royale de Chakri Thaïlande
Chevalier de l’ordre de l'Éléphant Danemark
Chevalier de l’ordre du Séraphin Suède, 1963
Chevalier grand-croix de l’ordre royal de Victoria Royaume-Uni
Chevalier grand-croix de l’ordre de Saint-Olaf Norvège
Croix d'argent de l’ordre militaire de Virtuti Militari en 1920
Chevalier grand-croix de l’ordre de la Rose blanche Finlande
Grand cordon de l’ordre du Dragon d'Annam
Chevalier grand-croix de l’ordre royal du Cambodge
Grand-croix de l'ordre du Million d'Éléphants et du Parasol Blanc Laos
Ordre Polonia Restituta

Hommages

En 1972, est inauguré sur les hauteurs de Colombey-les-Deux-Églises le mémorial Général de Gaulle, signalé par une grande croix de Lorraine en granite. Le nouveau mémorial Charles de Gaulle est inauguré le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy, président de la République française, et Angela Merkel, chancelière fédérale d'Allemagne.
Inauguré en février 2008 dans les sous-sols de l’Hôtel des Invalides, l’historial Charles de Gaulle est une des composantes du Musée de l'Armée.
Le 23 décembre 1970 est votée une loi exonérant de droits de mutation sa succession pour "services exceptionnels rendus à la Nation".
Le nom de Charles de Gaulle a été donné à de nombreuses artères, des ponts ou des bâtiments importants des communes françaises : en 2007, l’Institut Charles-de-Gaulle dénombrait plus de 3600 voies de Gaulle, les municipalités de droite ou du centre choisissant volontiers l’appellation militaire Général-de-Gaulle, tandis que celles de gauche préféraient souvent la forme civile Charles-de-Gaulle. On peut citer notamment la place Charles-de-Gaulle anciennement place de l’Étoile et le pont Charles-de-Gaulle à Paris, la Place du Général-de-Gaulle à Lille, l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ex-aéroport de Roissy et le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle.
Le 4 avril 2005, lors d'une émission de France 2 diffusée en direct du Sénat, il est désigné par les téléspectateurs comme le plus grand Français de tous les temps, devançant notamment Louis Pasteur, l'Abbé Pierre, Marie Curie, Coluche, Victor Hugo. Une partie des centristes, voire de la gauche, à l'image de Régis Debray, déclare aujourd'hui trouver en lui un inspirateur.
Selon un sondage effectué en 2005, dans le contexte du dixième anniversaire de la disparition de François Mitterrand, ce dernier, alors seul président de gauche de la Ve République, est considéré comme le meilleur président par 35 % des sondés, suivi par Charles de Gaulle 30 % et Jacques Chirac 12 %, qui se réclame du gaullisme. Un autre sondage réalisé par BVA quatre ans plus tard indique que 87 % des Français jugent positivement la présidence de Charles de Gaulle, le classant ainsi en première position de tous les présidents de la Ve République. Un sondage réalisé par le même institut en 2013 va dans le même sens : avec 89 % d'opinions positives, de Gaulle apparaît comme étant le président préféré des Français, tandis que Mitterrand n'est qu'en cinquième position avec 55 %. En novembre 2010, à l'occasion du 40e anniversaire de sa disparition, un sondage qualifie le général de Gaulle de personnage le plus important de l'histoire de France pour 44 % des sondés, devant Napoléon 14 %, Charlemagne 14 %, Jean Jaurès 12 %, Louis XIV 7 % et Léon Blum 4 %. Une enquête réalisée par l'Ifop en avril 2011 indique que 45 % des Français considèrent le général de Gaulle comme celui ayant le plus changé la France, devant tous les autres présidents de la Ve République, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d'Estaing, puis Georges Pompidou.
Des statues ont été érigées en sa mémoire aussi bien à Québec ou Londres qu'à Varsovie ou Moscou. La République populaire de Chine lui garde une forte reconnaissance publique pour l'avoir reconnue diplomatiquement en 1964. Israël ressentit d'autant plus durement ses déclarations fracassantes de 1967 que le culte populaire qui était voué à l'homme du 18 juin ne pouvait se comparer jusque-là, comme le rappelle Éric Roussel, qu'à celui du Père de la nation David Ben Gourion. Le monde arabe se souvient de ses critiques contre l'occupation de Gaza et de la Cisjordanie. Ben Bella rendit hommage à de Gaulle comme au plus valeureux adversaire du FLN : Chef militaire, c'est lui qui nous a porté les coups les plus durs, mais qui finit par accepter l'indépendance algérienne. En effet, pour Ben Bella : De Gaulle voyait plus loin et De Gaulle n'était pas un politicien. Il avait cette dimension universelle qui fait trop souvent défaut aux dirigeants actuels. À ceux qui lui reprochaient d'être resté un client de la France gaullienne, Léopold Sédar Senghor répliquait que peu de chefs d'État occidentaux pouvaient se vanter d'avoir risqué personnellement leur vie pour conduire une colonie à l'indépendance. Il n'est pas jusqu'au maître de Cuba, Fidel Castro, qui déclara devant les caméras avoir trouvé un modèle en de Gaulle à la lecture de ses Mémoires de guerre. L'Amérique latine ou le Viêt Nam apprécient encore le pourfendeur de la domination américaine, le Québec le contempteur de la prédominance anglophone.

Legs historiques

La Constitution de 1958 dure maintenant depuis plus d'un demi-siècle, avec des modifications. L'homme de Londres est entré dans un passé mythique où, pour les Français, il incarna à lui seul l'opposition au Régime de Vichy.
Les années que l'économiste Jean Fourastié a nommées les Trente Glorieuses 1945-1975 ont laissé aux Français le souvenir d'une époque, sinon heureuse deux guerres coloniales, au moins de croissance et de prospérité. Nous ne sommes pas les plus riches, nous ne sommes pas les plus puissants, mais je vous garantis que nous sommes parmi les plus heureux, affirma Georges Pompidou lors de vœux usuels de nouvel an aux Français. Or la fin de cette période heureuse se trouve correspondre à peu près à celle de De Gaulle : difficile dans ces conditions de séparer objectivement ce qui est dû à l'homme et à son dauphin désigné de ce qui est dû au contexte économique.
De façon plus anecdotique, le premier président de la Ve République apparaît en revanche aujourd'hui comme un des derniers grands fabricants d'histoire, qui a su souvent mener les événements au lieu de se laisser mener par eux. Son vocabulaire non conventionnel pour un homme politique de l'époque et de cet âge culbute, chienl, ses boutades. Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? son sens de la repartie au cours d'une conférence de presse, il répondit à un journaliste dont la question était simplement Comment allez-vous ? : Je ne vais pas mal. Mais rassurez-vous : un jour je ne manquerai pas de mourir; à Louis Vallon, qui s'était écrié Mort aux cons ! au cours d'une réunion, au temps du RPF, de Gaulle répondit : Vaste programme ! Son mépris affiché des partis politiques, sa défiance envers une droite qui ne l'aimait pas et le lui fit voir en 1969, comme envers une gauche qui n'avait jamais vraiment soutenu le projet de participation des salariés aux bénéfices de leur entreprise qui lui était cher, conformément à sa politique directement inspirée du catholicisme social, tout cela avait entraîné une sympathie des Français envers sa personne. De Gaulle, c'était, dans un esprit très Astérix, un de ces petits qui ne se laissent pas avoir par les grands. On ne s'étonnera pas de sa déclaration que son livre préféré était Cyrano de Bergerac. Et il fit un jour cette remarque ironique : Au fond, vous savez, mon seul rival international, c'est Tintin.
Le général de Gaulle a planifié et modernisé la recherche et l'industrie par l'impulsion de l'État. C'est de son époque que datent le début des grands programmes qui ont fait la force de l'industrie française et qui trouvent leur aboutissement aujourd'hui dans de grands champions français ou européens : dans l'aéronautique, la Caravelle a donné naissance à Airbus Industrie ; dans l'industrie spatiale, la création du Centre national d'études spatiales CNES en 1961, le programme spatial français des « Pierres Précieuses et la fusée Diamant, premier lanceur construit en dehors des États-Unis et de l'URSS, ont abouti à la naissance d'Arianespace et de l'Agence spatiale européenne ; dans l'industrie nucléaire, la création du Commissariat à l'énergie atomique CEA en 1945 a permis à la France de contrôler l'ensemble de la filière nucléaire avec la société Areva ; dans l'industrie informatique148, les objectifs du Plan Calcul 1966 ne furent pas atteints, mais, notamment grâce à la création de l'IRIA devenu INRIA en 1967, la France est le seul pays européen qui ait réussi à conserver un constructeur informatique purement européen, Bull, qui fabrique aujourd'hui des superordinateurs et, rapproché avec Atos, forme un champion européen de l'informatique.

Dans la culture populaire

Dans le film La Carapate 1978, l'avocat parvient à se faire accorder la grâce présidentielle pour son client par le Président Charles de Gaulle, alors que ceux-ci se retrouvent tous les deux dans des toilettes.
Dans la bande dessinée uchronique Paris brûle encore de la collection Jour J, Charles de Gaulle est assassiné lors des événements de Mai 68, quand le palais de l’Élysée est attaqué par les manifestants. La France sera alors plongée dans 8 ans de guerre civile et Paris sera totalement en ruines.

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Posté le : 08/11/2014 19:11
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Le Général De Gaulle 3
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Bibliographie

Charles de Gaulle, qui commence a écrire à l'âge de quinze ans, est considéré comme un écrivain de talent. Dans les années 1920, Pétain, qui souhaitait entrer à l'Académie française, fit appel à lui pour la rédaction d'un ouvrage, Histoire du soldat français, qui devait être publié sous le nom du maréchal. Pétain n'en écrivit que la partie sur la Première Guerre mondiale La Guerre mondiale 1914-1918. Suite à des dissensions entre les deux hommes, le livre ne fut jamais publié et De Gaulle reprendra ses écrits pour la rédaction de la La France et son Armée, sorti en 1938.
En 1963, il fait partie des lauréats potentiels du Prix Nobel de littérature et ses Mémoires de guerre lui valent d'entrer dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade en 2000. Le tome 3 de ses Mémoires de guerre, Le Salut, 1944-1946, est inscrit au programme du baccalauréat littéraire en 2011-2013.

Œuvres de Charles de Gaulle

Une mauvaise rencontre, Imp. de Montligeon, 1906 écrit à 15 ans
La Congrégation, Hors de France, Revue du collège d'Antoing no 6 1908
Carnet de campagne d'un officier français, Revue de Paris no 6 1920
La Discorde chez l'ennemi, Berger-Levrault 1924
Le Flambeau 1re et 2e parties Revue militaire, no 69 et 70 1927
La Défaite, question morale, 1927-1928
Philosophie du recrutement, Revue de l'Infanterie no 439 1929
La Condition des cadres dans l'armée, 1930-1931
Histoire des troupes du Levant, Imp. nationale 1931 en collaboration avec le cdt Yvon, le col de Mierry collaborant à la préparation du texte final
Le Fil de l'épée, éd. Berger-Levrault, 1932
Combats du Temps de paix, Revue de l'Infanterie no 476 1932
Pour une politique de défense nationale, Revue Bleue no 3 1933
Le soldat de l'Antiquité, Revue de l'Infanterie 1933
Forgeons une armée de métiers, Revue des Vivants 1934
Vers l'armée de métier, Berger-Levrault 1934
Le problème belge, Revue Défense Nationale 1936
La France et son Armée, Plon 1938
Discours de guerre, Paris ; Fribourg : LUF Librairie universelle de France Egloff, 1944-1945, 3 vol.Collection Le Cri de la France. Série 2 ; 1 ; 2 ; 3), imprimés à Genève.
Trois études, Berger-Levrault 1945, Rôle historique des places fortes ; Mobilisation économique à l'étranger ; Comment faire une armée de métier suivi par le Mémorandum du 26 janvier 1940.
Mémoires de guerre
Volume I - L'Appel, 1940-1942 Plon 1954
Volume II - L'Unité, 1942-1944 Plon 1956
Volume III - Le Salut, 1944-1946 Plon 1959
Mémoires d'espoir
Volume I - Le Renouveau, 1958-1962 Plon 1970
Volume II - L'effort, 1962… Plon 1971
Discours et Messages
Volume I - Pendant la Guerre, 1940-1946 Plon 1970
Volume II - Dans l'attente, 1946-1958 Plon 1970
Volume III - Avec le Renouveau, 1958-1962 Plon 1970
Volume IV - Pour l'Effort, 1962-1965 Plon 1970
Volume V - Vers le Terme, 1966-1969 Plon 1970
Lettres, Notes et Carnets
Tome 1 - 1905-1918 Plon 1980
Tome 2 - 1919-juin 1940 Plon 1980
Tome 3 - juin 1940-juillet 1941 Plon 1981
Tome 4 - juillet 1941-mai 1943 Plon 1982
Tome 5 - juin 1943-mai 1945 Plon 1983
Tome 6 - mai 1945-juin 1951 Plon 1984
Tome 7 - juin 1951-mai 1958 Plon 1985
Tome 8 - juin 1958-décembre 1960 Plon 1985
Tome 9 - janvier 1961-décembre 1963 Plon 1986
Tome 10 - janvier 1964-juin 1966 Plon 1986
Tome 11 - juillet 1966-avril 1969 Plon 1987
Tome 12 - mai 1969-novembre 1970 Plon 1988
Tome 13 - Compléments de 1924 à 1970 Plon 1997
Textes, allocutions déclarations et notes. La Documentation française no 216 25 septembre 1967
Voyage en Pologne du général de Gaulle, président de la République 6 - 11 septembre 1967

Œuvres consacrées à Charles de Gaulle L'homme

Marc Alloueteau, Charles de Gaulle, 1890-1970, album souvenir, Histoire pour tous, 194 p., 1980,
Yves Amiot, La Capture - De Gaulle à Douaumont 2 mars 1916, Éditions Ulysse, 1997
Claire Andrieu, Philippe Braud, Guillaume Piketty, Dictionnaire de Gaulle, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2006
Pierre Louis Blanc, Charles de Gaulle au soir de sa vie, Fayard, 1990 Prix Pierre Lafue
Pierre Louis Blanc, Valise Diplomatique, Éditions du Rocher, 2004 Grand prix de l'Académie Française
Pierre Louis Blanc, Retour à Colombey, Éditions Pierre Guillaume de Roux, 2011
Jacques Boissay, De Gaulle en campagne, textes de Jean-Louis Lemarchand, préface de Jean Mauriac, Le Cherche Midi éditeur, 192
Alain de Boissieu : Pour combattre avec de Gaulle ; Souvenirs 1940-1946, Omnibus, 1999 et Pour servir le Général ; 1946-1970, Plon, 1990
Christine Clerc, « Tout est fichu ! ». Les coup de blues du général, Albin Michel, 2014, 218 p.
Paul-Marie Coûteaux, Le génie de la France. Tome I : De Gaulle philosophe, Paris, Jean-Claude Lattès. 323 p., 2002
Alexandre Duval-Stalla, André Malraux - Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes, Gallimard, 2008
Christian Fouchet, Au service du général de Gaulle Plon, 1971 et Les Lauriers sont coupés Plon, 1973
Guy Forzy, Ça aussi, c’était de Gaulle, Dualpha, 2004
Max Gallo, De Gaulle 4 tomes : L’Appel du Destin 1890-1940, La Solitude du Combattant 1940-1946, Le Premier des Français 1946-1962 et La Statue du Commandeur 1962-1970, Éditions Robert Laffont et Pocket, 1998
Max Gallo (avec la participation d’Yves Guéna, De Gaulle, les images d’un Destin, Éditions du Soleil, Fondation Charles de Gaulle
Philippe de Gaulle – Michel Tauriac, Mon père en images, Michel Lafon, 2006 ouvrage de photos inédites
Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon Père. Entretiens avec Michel Tauriac, Paris, Plon, 2000
Henri-Christian Giraud dir., Réplique à l’amiral de Gaulle, Monaco, éd. du Rocher, col. Documents, 2004
Yves Guéna, De Gaulle, Gründ, collection Histoire sur le vif, 2007, 64 pages illustrations couleurs, plus de 60 fac-similés
Henri Guillemin, Le Général clair obscur, Paris, Le Seuil
Riccardo Brizzi et Michele Marchi, Charles de Gaulle, Bologna, Il Mulino, 2008
Julian Jackson, De Gaulle. Au-delà de la légende, Alvik, 2004
Jean Lacouture, De Gaulle, Paris, Éditions du Seuil 3 volumes : 1 — Le Rebelle 1890-1944, 1984, 2 — Le Politique 1944-1959, 1985, 3 — Le Souverain 1959-1970, 1986
Paul-Marie de La Gorce, De Gaulle, Éditions Perrin, 2000
Alain Larcan, De Gaulle : le soldat écrivain, Paris : Textuel, col. Passion, 2005, 191 p., 29 cm
Jacques Laurent, Mauriac sous de Gaulle, La Table Ronde, 1964
Adrien Le Bihan, De Gaulle écrivain, Fayard/Pluriel, 2010
Adrien Le Bihan, Le Général et son double. De Gaulle écrivain, Paris, Flammarion, 1996.
Corinne Maier, Le Général de Gaulle à la lumière de Jacques Lacan, L’Harmattan, 2001
Charles Morazé, Le Général de Gaulle et la République, Flammarion, 1993, col. Vieux Fonds Fic,
Jean-François Revel, Le Style du Général, éd. Complexe, 1988
Anne et Pierre Rouanet, Les Trois Derniers Chagrins du général de Gaulle, Paris, Grasset, 1980
Éric Roussel, De Gaulle, Éditions Gallimard, 2002 ; rééd. Perrin, coll. Tempus, 2 tomes : 1890-1945 et 1946-1970, 2007 ; coll. Folio biographies, un tome, 2008 (la biographie de référence)
Odile Rudelle, De Gaulle pour mémoire, Éditions Gallimard, 1991
Dominique Venner, De Gaulle, la grandeur et le néant, Monaco, éditions du Rocher,‎ 2004, 300 p.
Henri De Wailly, De Gaulle sous le casque, Abbeville 1940, Librairie académique Perrin, 1990

La politique, Ouvrages généraux

Maurice Agulhon, De Gaulle : histoire, symbole, mythe, Paris, Plon,‎ 2000, 163 p
Serge Berstein, Histoire du gaullisme, Paris, Rémi Perrin,‎ 2001, 568 p.
Gérard Dalmaz, De Gaulle à la une, Paris, Hoëbeke,‎ 2000, 124 p.
Max Lagarrigue, La France sous l'Occupation, Montpellier, SCÉRÉN-CRDP Académie de Montpellier (no 46),‎ 2007, 239 p.
René Rémond, Les droites en France, Paris, Aubier Montaigne, coll. historique ,‎ 1982, 544 p.
Henry Rousso, Le syndrome de Vichy : 1944-198--, Paris, Seuil,‎ 1987, 378 p.

Études thématiques

François Audigier, Histoire du S.A.C. : la part d'ombre du gaullisme, Paris, Stock,‎ 2003, 521 p.
Philippe Bedouret, L'influence du monde germanique sur Charles de Gaulle : Une clé décisive pour comprendre la pensée, l'action et la production littéraire de Charles de Gaulle, Sarrebruck, Editions universitaires europeennes,‎ 25 octobre 2011
François Broche, Une histoire des antigaullismes : des origines à nos jours, Paris, Bartillat,‎ 2007, 627 p.
Alexandre Gerbi, Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine : imposture, refoulements et névroses, Paris, Éditions L'Harmattan, coll.Études africaines,‎
Vincent Jauvert, L’Amérique contre de Gaulle, Paris, Éditions du Seuil, 2000
Guy Penaud, De Gaulle-Pétain : l'affrontement du printemps 1940, Paris, L'Harmattan, coll. Historiques,‎ 2012, 338 p.
Pierre Quatrepoint, L'aveuglement : De Gaulle face à l'Indochine : essai, Paris, R. Perrin,‎ 2003, 165 p.
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Fondation et Institut Charles de Gaulle, Avec de Gaulle : témoignages, t. 1 : La Guerre et la Reconstruction, Paris, Nouveau Monde éditions,‎ 2003
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Yves Maxime Danan, La vie politique à Alger de 1940 à 1944, Paris, Librairie générale de Droit et de Jurisprudence, 1963
Patrick Girard, De Gaulle, le mystère de Dakar, Paris, Calmann-Lévy,‎ 2010, 366 p.
François Kersaudy, De Gaulle et Churchill: la mésentente cordiale, Paris, Perrin,‎ 2001, 496 p.
François Kersaudy, De Gaulle et Roosevelt: le duel au sommet, Paris, Éditions Rémi Perrin,‎ 2004, 522 p.
Elisabeth de Miribel préf. Pierre Emmanuel., La liberté souffre violence, Paris, Plon,‎ 1981, 259 p
Philippe Ratte, Charles de Gaulle, Paris, Nouveau monde éd, coll. Les petits illustrés no 1,‎ 2005

De Gaulle, opposant à la IVe République

Fondation Charles de Gaulle et Centre aquitain de recherches en histoire contemporaine, De Gaulle et le rassemblement du peuple français, 1947-1955 : actes du colloque, Bordeaux, 12-14 novembre 1997, Paris, A. Colin,‎ 1998, 864 p.
Jean Charlot (préf. Georgette Elgey), Le gaullisme d'opposition, 1946-1958 : histoire politique du gaullisme, Paris, Fayard,‎ 1983, 436 p.
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Le retour au pouvoir en 1958

Christophe Nick, Résurrection : naissance de la Ve République : un coup d'Etat démocratique, Paris, Fayard,‎ 1998, 835 p.
Michel Winock, L’agonie de la IVe République. 13 mai 1958, Paris, Éditions Gallimard, coll. Les journées qui ont fait la France ,‎ 2006
Dimitri Kitsikis, L'attitude des États-Unis à l'égard de la France, de 1958 à 1960, vol. 16 : no 4, Revue française de science politique,‎ 1966, p. 685-716

La guerre d’Algérie

Pierre Abramovici et Gabriel Periès, La Grande Manipulation, Hachette, 2006
Jacques Baumel, Un tragique malentendu - De Gaulle et l'Algérie, Plon, 2006.
Georges-Marc Benamou, Un mensonge français, Robert Laffont, 2003
Jean-Paul Brunet, Charonne. Lumières sur une tragédie, Flammarion, 2003
Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962. Anthropologie historique d’un massacre d’État, Gallimard, col. Folio-histoire, 2006
Mohamed Harbi et Benjamin Stora dir., La Guerre d’Algérie, Éditions Robert Laffont, 2004, rééd. Hachette, Pluriel-histoire, 2005
Benjamin Stora, Le Mystère de Gaulle, son choix pour l’Algérie, Éditions Robert Laffont, 2009
Irwin M. Wall, Les États-Unis et la guerre d’Algérie, Éditions Soleb, 2006

La présidence

Serge Berstein, La France de l’expansion, t.1 La République gaullienne 1958-1969, Seuil, col. Points Histoire, 1989
Jean-Paul Bled dir., Le général de Gaulle et le monde arabe, Beyrouth, Éditions Dar An-Nahar, 2009
Jean Charlot, Le Phénomène gaulliste, Fayard, 1970
Jean Clémentin, L’Affaire Fomasi, Grasset, 1969
Jean Cosson, Les Industriels de la fraude fiscale, Jean de Bonnot, 1986
François Mitterrand, Le Coup d'État permanent, Plon, 1964, rééd. Julliard, 1984, et 10/18, 1993
Pierre Péan, Affaires africaines, Paris, éd. Fayard, 1983 ; L’Homme de l’ombre. Éléments d’enquête sur Jacques Foccart, l’homme le plus mystérieux et le plus puissant de la Ve République, Fayard, 1990
Pierre Viansson-Ponté, Histoire de la République gaullienne, Hachette, Pluriel, deux volumes, 1994, 1re édition, 1970
Bernard Krouck, De Gaulle et la Chine : la politique française à l'égard de la République populaire de Chine 1958-1969, Éditions Les Indes savantes, Paris, 2012
Maurice Vaisse, La Grandeur, politique étrangère du général de Gaulle 1958-1969, Fayard, Paris, 1998.

Témoignages et souvenirs

André Malraux, Les Chênes qu'on abat..., Gallimard, 1971,
Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, 3 tomes, Fayard, 1994-2000
Fondation Charles de Gaulle, Avec de Gaulle : témoignages. Tome 2, Le temps du rassemblement, 1946-1958, Paris, Nouveau Monde, 2005, 502 p., 23 cm
Lucien Bitterlin, Nous étions tous des terroristes, Paris, éd. Témoignage chrétien, 1983
François Flohic, De Gaulle intime. Un aide de camp raconte, Archipel, 2010
Jacques Foccart, Journal de l’Élysée, Paris, éd. Fayard/Jeune Afrique, tomes 1 Tous les soirs avec de Gaulle. 1965-1967, 1997 et 2 Le Général en mai. 1967-1968, 1998
Claude Guy, En écoutant de Gaulle. Journal. 1946-1949, Paris, Grasset, 1996
Constantin Melnik, Mille jours à Matignon. Raisons d’État sous de Gaulle. Guerre d’Algérie, 1959-1962, Grasset, 1988 ; La mort était leur mission Paris, Plon, 1996 ; Politiquement incorrect, Plon, 1999
Jules Moch, Rencontres avec Charles de Gaulle, Plon, 1971
Jean Pierre-Bloch, De Gaulle ou le temps des méprises, Paris, La Table Ronde, 1969
Michel Tauriac, Vivre avec de Gaulle, Plon, 2008

Divers

Jean-Yves Ferri, De Gaulle à la plage bande dessinée humoristique, Dargaud, coll. Poisson Pilote, 2007
Guy Lehideux, Jean-Marie Cuzin, Yves Guéna, De Gaulle, un destin pour la France bande dessinée historique, éd. du Signe, 2010

Filmographie

Laurent Herbier, Adieu de Gaulle, adieu inspiré du roman La Fuite à Baden d’Hervé Bentégeat, téléfilm diffusé sur Canal+ en avril 2009 et prix 2009 au Festival du film de télévision de Luchon
Serge Moati, Je vous ai compris : De Gaulle, 1958-1962, France Télévision, diffusé le 2 novembre 2010
Bernard Stora, Le Grand Charles, France Télévision, 2006, ASIN B000E5OARA
Félix Olivier, Ce jour-là, tout a changé - L'appel du 18 juin, France Télévision, série en 3 épisodes, diffusée le 8 juin 2010

Discographie

Charles de Gaulle, Discours historiques 1940-1969 disque 33 t

Liens

http://youtu.be/tjPeo1IY05o Appel du 18 juin 1940
http://www.ina.fr/video/CPD10001911/n ... l-22-juin-1940-video.html
http://fresques.ina.fr/de-gaulle/fich ... -liberation-de-paris.html Libération de Paris
http://www.ina.fr/video/I00012416 Paris libérée
http://youtu.be/pj6v3mSWkwA Biographie
http://youtu.be/uNKlgmpW1hU Le dernier des géants
http://youtu.be/wwC_OflXeTw Le grand Charles (film ) 1
http://youtu.be/et3rYFqZCn8 Le grand Charles 2
http://youtu.be/1K-24CQ_Qhg Véritable histoire du général de Gaulle
http://youtu.be/MNHakPLJiVg Interview
http://youtu.be/ZprDRpof3UQ Conférence de presse
http://www.ina.fr/video/I06188302/le- ... atre-de-france-video.html Avec Mme de gaulle
http://youtu.be/o8uRawU7B2E Petite phrase "une idée de la France"
http://www.ina.fr/video/I00012914/cha ... s-!-en-avant-!-video.html Français en avant !
http://youtu.be/_Uv5XGq4Iyo Vive le Quebec libre
http://youtu.be/ZymAKKM1QMg Obsèque du général de Gaulle
http://www.ina.fr/video/I00012416


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Posté le : 08/11/2014 19:09
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défi du 8/11/14 au 14/11/14
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Pour chasser la grisaille et le mauvais temps, je vous propose d avoir la positive attitude : "la vie est belle". J espere que vous verrez la vie en rose après avoir reflechi à de nouvelles histoires .

Posté le : 08/11/2014 13:05
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Re: Les expressions
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« Toucher du bois »


Conjurer le mauvais sort.


La signification de cette expression est explicite : il ne s'agit là que d'un geste superstitieux, souvent accompagné de la parole "je touche du bois !", tout aussi efficace que de "croiser les doigts" ou de se signer, selon les convictions ou les habitudes de chacun.
Ce geste est supposé empêcher que des bâtons viennent se mettre dans les roues des projets de celui qui y participe ou lui permettre d'exaucer ses voeux de santé, de gain au Loto...

Apparemment, cette superstition remonte à très loin, puisque les les Perses et les Egyptiens la pratiquaient déjà.
Pour les premiers, ce serait parce qu'ils pratiquaient le 'mazdéisme', religion dans laquelle le fait de toucher du bois permettait de se mettre sous la puissance protectrice d'Atar, le génie du feu.
Le nom de cette religion viendrait de la langue zend dans lequel 'mazda' voulait dire 'loi suprême

Pour les seconds, ce serait parce qu'il pensaient que le bois diffusait une forme de magnétisme bénéfique.

Au Moyen Âge, les chrétiens disaient que l'habitude de toucher du bois venait de ce que le Christ avait été sacrifié sur une croix en bois : toucher du bois était donc une forme de supplication ou de prière qui permettait de se protéger de l'adversité.

Mais ce geste ne doit être effectué que si on a réellement du bois à toucher à portée de main, sous peine d'obtenir l'effet exactement inverse de celui souhaité, c'est-à-dire une pluie de calamités venant entraver les projets.


Posté le : 08/11/2014 08:35
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Re: Les bons mots de Grenouille
Plume d'Or
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« Il faut toujours se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille. » Napoléon Bonaparte


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CITATIONS D'ILLUSTRES INCONNUS :
===============================




- " Certains ont peur du vide, moi, vu le prix de l'essence j'ai plutôt peur du plein ! "


- " Est-ce que ça vous dérangerait que le milieu de mes phrases interrompe le début des vôtres ? "


- " La météo est une science qui permet de connaître le temps qu'il aurait dû faire."


- " Ne rien faire, mais le faire bien."


- " Mon mari m'a tellement trompé que je ne suis pas sûre d'être la mère de mes enfants."


- " C'est quand on a vu ta tête que l'on a inventé la cagoule ! "


- " Au cours d'un repas :Tu vois chérie, j'avais déjà marché dedans, mais j'en avais jamais mangé."
Scene de ménage


- " Les amis c'est comme les seins; il y en a des petits, des grands... des vrais et des faux..".


- " Je suis obsédé par l'âge ; je fais une vieillesse nerveuse. "


- " A la naissance le nain est normal c'est en grandissant qu'il rapetisse "


- " Quand il y a une catastrophe, si on évacue les femmes et les enfants d'abord, c'est juste pour pouvoir réfléchir à une solution en silence."


- " Les faux-culs, c'est comme les répondeurs : ça parle toujours quand tu n' es pas là ! "


- " C'est quand on est dans la merde jusqu'au cou qu'il faut marcher la tête haute."


- " Certaines femmes devraient manger du maquillage, pour être belle à l'intérieur."


- " Les filles ! Les princes existent !!! ......Au rayon Biscuit "


- " Dans les maisons modernes, il y a deux sortes de voisins: ceux du dessus qui font toujours du bruit, et ceux du dessous qui se plaignent toujours pour rien. "


- " La culture c'est comme la confiture : moins on en a, plus on l'étale. "


- " Quand le réveil sonna, je sus qu'il était cette heure ennemie."


- " Je suis resté amoureux de la même femme durant 49 ans. Si mon épouse le savait, elle me tuerait."


- " Quand mon verre est plein je le vide, et quand il est vide je me plains ! " Alcoolique anonyme


- " Si l'avortement est un crime , alors la masturbation est un génocide."


- " Selon les derniers sondages 47% des statistiques sont fausses."


- " L'erreur est humaine mais pour un vrai désastre il vous faut un ordinateur."


- " Il y a quatre âges dans la vie de l'homme : - celui où il croit au Père Noël; - celui où il ne croit plus au Père Noël; - celui où il est le Père Noël; - celui où il ressemble au Père Noël. "


- " Une maladie courante est la diarrhée verbale et la constipation cérébrale. "


- " Si Dieu avait voulu que l'on prit la Vie sérieusement, il ne nous aurait pas donne le sens de l'humour. "


- " Rien ne rappelle mieux à une femme les multiples travaux de bricolage à accomplir dans la maison que la vue de son mari en train de s'installer pour une petite sieste. "


- « Dans grève, il y a rêve... »


- « Avoir des enfants n’est pas à la portée de toutes les bourses ! »


- « L'homme descend du singe et il n'est pas arrivé en bas ! »


- « La nouvelle critique : un sujet, un verbe, un compliment. »


- " Caleçon qui gratte, morpions qui squattent."


- " Fais confiance à Dieu, mais ferme ta voiture à clé. "


- " Défaite: déconfiture et pas de pot. "


- " Votre enfant devient adolescent lorsqu'il cesse de demander d'où il vient et qu'il ne dit plus où il va."


- " Quand les draps ne sont pas froissés, les époux ne tardent pas à l'être. "


- " Bricoleurs, perdez vos complexes! Le Titanic a été construit par des professionnels et l'arche de Noé par un amateur. "


- " Dans un duel, il vaut mieux être vivement ému que profondément touché. "


- " Le suicide n'est jamais que la conséquence définitive d'une panne d'humour provisoire. "


- " Le tiers de ce que nous mangeons suffirait à nous faire vivre; les deux autres tiers servent à faire vivre les médecins. "


- "Le tact est de faire sentir à vos invités qu'ils sont chez eux, alors que vous souhaiteriez qu'ils y soient. "


- " Optimistes et pessimistes sont également nécessaires à la société: l'optimiste invente l'avion et le pessimiste invente le parachute. "







LE DERNIER VETERAN DE LA GUERRE 14/18 :
=====================================



Claude Choules, dernier vétéran connu de la Première Guerre mondiale, est mort à l'âge de 110 ans dans sa maison de retraite en Australie.

Claude Choules a commencé très jeune une carrière dans la marine britannique. En 1917, il rentre dans la Royal Navy à l'âge de 14 ans en mentant sur son âge. En 1918, il assiste à la capitulation de la Marine impériale allemande et à la destruction de la flotte au large de l'Ecosse, sabordée par ses propres officiers après la défaite allemande.
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Détaché en Australie en 1926 pour combattre les feux de forêt, il devient «spécialiste des explosions». Durant la Seconde Guerre mondiale, il est posté dans le port de Fremantle sur la côte ouest australienne, considérée comme vulnérable à une attaque des Japonais.

Claude Choules devient l'un des principaux responsables de l'armement de guerre et des équipements de détection des mines dans cette base stratégique pour les opérations navales des Australiens, des Américains et des Néerlandais. En cas d'invasion, il était censé être le dernier à quitter le port à vélo. «En cas d'arrivée des Japonais, on aurait vu mon père, pédalant comme un fou, avec les Japonais à ses trousses», aimait plaisanter sa fille.
Claude Choules «détestait la guerre»

Claude Choules est resté dans la marine après la guerre avant de terminer sa carrière dans la pêche. «Il détestait la guerre. Elle était pour lui juste un gagne-pain, c'était son métier», raconte l'un de ses fils. «On lui avait enseigné dans la marine que les Allemands étaient «des monstres, un peuple terrible». Mais peu après, il devait réaliser que «tous étaient exactement les mêmes, juste de jeunes gens». Le vétéran refusait d'ailleurs de célébrer le jour de l'Armistice ou de se joindre aux commémorations avec d'autres vétérans, ont raconté ses enfants.

Il a vécu ses dernières années dans une maison de retraite à Perth entouré de ses enfants qu'il avait eus avec une jeune infirmière écossaise rencontrée en 1926 en Australie. Le couple, marié pendant 80 ans jusqu'à la mort de l'épouse, a eu trois enfants, 13 petits-enfants, 26 arrière-petits-enfants et deux arrière-arrière-petits-enfants.

Claude Choules attribuait sa longévité à «un peu d'huile de foie de morue, une bonne alimentation et de l'exercice physique régulier». Il buvait peu d'alcool et adorait blaguer. «Continuer de respirer» était le secret d'une longue vie, assurait-il avec malice.

Le dernier «poilu» français, Lazare Ponticelli, est mort le 12 mars 2008, à 110 ans également.
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NUL N'EST CENSE IGNORER LA LOI ...
================================


10.500 lois, 127.000 décrets, 7.400 traités, 17.000 textes communautaires en vigueur. Certains datent du Moyen Âge, d'autres de la Révolution française, ou encore du régime de Vichy. Tous sont parfaitement légaux aux yeux de la loi française, et ce malgré la volonté de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNDH) d'épurer cet énorme bordel législatif qui regorge de lois plus désuètes les unes que les autres, mais demeurées dans les textes parce que personne n'a pris la peine (et le temps) de les abroger.



Il est interdit à tout propriétaire d'appeler son cochon Napoléon
Mais vous avez le droit de l'appeler Jean-Marie.


Tous les citoyens se doivent d'avoir chez eux une botte de foin, juste au cas où le roi passerait avec son
cheval


Le port du pantalon est strictement interdit aux femmes. À moins qu'elles ne tiennent à la main un guidon de bicyclette ou un cheval


Il est interdit de s'embrasser sur les rails d'un train


Le propriétaire d'un bien immobilier l'est également du "dessus et du dessous", c'est-à-dire qu'il possède légalement l'espace aérien de son bien ainsi que l'espace souterrain


Toute femme désirant s'habiller en homme doit en demander l'autorisation officielle auprès de la Préfecture de police


De 8 heures à 20 heures, les radios françaises sont dans l'obligation de passer sur leurs ondes 70% de musique exclusivement française


À Paris, une poubelle est considérée comme une arme mortelle par les autorités locales


Aucune boisson alcoolisée n'est officiellement autorisée sur le lieu de travail. Mis à part la bière, le poiré, le cidre et le vin


L'état d'urgence peut être déclaré sur le territoire algérien, et ce dans son intégralité

Liste de 2012, non exhaustive ...






ON REVISE NOS CLASSIQUES :
==========================

Alfred de Musset


MAMOUNA :


Première partie déposée le 31 octobre.
I


Eh bien ! en vérité, les sots auront beau dire,
Quand on n'a pas d'argent, c'est amusant d'écrire.
Si c'est un passe-temps pour se désennuyer,

Il vaut bien la bouillotte ; et, si c'est un métier,
Peut-être qu'après tout ce n'en est pas un pire
Que fille entretenue, avocat ou portier

II

J'aime surtout les vers, cette langue immortelle.
C'est peut-être un blasphème, et je le dis tout bas
Mais je l'aime à la rage. Elle a cela pour elle
Que les sots d'aucun temps n'en ont pu faire cas,

Qu'elle nous vient de Dieu, — qu'elle est limpide et belle,
Que le monde l'entend, et ne la parle pas.

III

Eh bien ! Sachez-le donc, vous qui voulez sans cesse
Mettre votre scalpel dans un couteau de bois
Vous qui cherchez l'auteur à de certains endroits,
Comme un amant heureux cherche, dans son ivresse
Sur un billet d'amour les pleurs de sa maîtresse,

Et rêve, en le lisant, au doux son de sa voix.

IV

Sachez-le, — c'est le cœur qui parle et qui soupire
Lorsque la main écrit, — c'est le cœur qui se fond ;
C'est le cœur qui s'étend, se découvre et respire
Comme un gai pèlerin sur le sommet d'un mont
Et puissiez-vous trouver, quand vous en voudrez rire
À dépecer nos vers le plaisir qu'ils nous font !


V

Qu'importe leur valeur ? La muse est toujours belle,
Même pour l'insensé, même pour l'impuissant ;
Car sa beauté pour nous, c'est notre amour pour elle.
Mordez et croassez, corbeaux, battez de l'aile ;
Le poète est au ciel, et lorsqu'en vous poussant
Il vous y fait monter, c'est qu'il en redescend


VI
Allez, — exercez-vous, — débrouillez la quenouille,
Essoufflez-vous à faire un bœuf d'une grenouille
Avant de lire un livre, et de dire : J'y crois !
Analysez la plaie, et fourrez-y les doigts ;
Il faudra de tout temps que l'incrédule y fouille,
Pour savoir si son Christ est monté sur la croix


VII

Eh, depuis quand un livre est-il donc autre chose
Que le rêve d'un jour qu'on raconte un instant ;
Un Oiseau qui gazouille et s'envole ; — une rose
Qu'on respire et qu'on jette, et qui meurt en tombant ; —
Un ami qu'on aborde, avec lequel on cause,
Moitié lui répondant, et moitié l'écoutant ?


VIII

Aujourd'hui' par exemple, il plait à ma cervelle
De rimer en sixains le conte que voici,
Va-t-on le maltraiter et lui chercher querelle ?
Est-ce sa faute, à lui, si je l'écris ainsi ?
Byron, me direz-vous, m'a servi de modèle.
Vous ne savez donc pas qu'il imitait Pulci ?


IX

Lisez les Italiens, vous verrez s'il les vole.
Rien n'appartient à rien, tout appartient à tous.
Il faut être ignorant comme un maître d'école
Pour se flatter de dire une seule parole
Que personne ici-bas n'ait pu dire avant vous.
C'est imiter quelqu'un que de planter des choux.


2 éme partie :

X

Ah ! pauvre Laforêt, qui ne savais pas lire,
Quels vigoureux soufflets ton nom seul a donnés
Au peuple travailleur des discuteurs damnés !
Molière t'écoutait lorsqu'il venait d'écrire
Quel mépris des humains dans le simple et gros rire
Dont tu lui baptisais ses hardis nouveau-nés !

XI

Il ne te lisait pas, dit-on, les vers d'Alceste ;
Si je les avais faits, je te les aurais lus.
L'esprit et les bons mots auraient été perdus ;
Mais les meilleurs accords de l'instrument céleste
Seraient allés au cœur comme ils en sont venus.
J'aurais dit aux bavards du siècle : A vous le reste

XII

Pourquoi donc les amants veillent-ils nuit et jour ?
Pourquoi donc le poète aime-t-il sa souffrance ?
Que demandent-ils donc tous les deux en retour ?
Une larme, ô mon Dieu, voilà leur récompense ;
Voilà pour eux le ciel ; la gloire et l'éloquence,
Et par là le génie est semblable à l'amour.


XIII
Mon premier chant est fait. — Je viens de le relire.
J'ai bien mal expliqué ce que je voulais dire ;
Je n'ai pas dit un mot de ce que j'aurais dit
Si j'avais fait un plan une heure avant d'écrire ;
Je crève de dégoût, de rage et de dépit
Je crois en vérité que j'ai fait de l'esprit


XIV
Deux sortes de roués existent sur la terre :
L'an, beau comme Satan, froid comme la vipère,
Hautain, audacieux, plein d'imitation,
Ne laissant palpiter sur son cœur solitaire
Que l'écorce d'un homme et de la passion ;
Faisant un manteau d'or à son ambition ;


XV
Corrompant sans plaisir, amoureux de lui-même,
Et, pour s'aimer toujours, voulant toujours qu'on l'aime ;
Regardant au soleil son ombre se mouvoir ;
Dès qu'une source est pure, et que l'on peut s'y voir,
Venant comme Narcisse y pencher son front blême,
Et chercher la douleur pour s'en faire un miroir.


XVI <
br> Son idéal, c'est lui -Quoi qu'il dise ou qu'il fasse,
Il se regarde vivre, et s'écoute parler.
Car il faut que demain on dise, quand il passe :
Cet homme que voilà, c'est Robert Lovelace
Autour de ce mot-là le monde peut rouler ;
Il est l'axe du monde, et lui permet d'aller.


XV

Avec lui ni procès, ni crainte, ni scandale.
Il jette un drap mouillé sur son père qui râle ;
Il rôde, en chuchotant, sur la pointe du pied.
Un amant plus sincère, à la main plus loyale,
Peut serrer une main trop fort, et l'effrayer ;
Mais lui, n'ayez pas peur de lui, c'est son métier.


XVIII
Qui pourrait se vanter d'avoir surpris son âme ?
L'étude de sa vie est d'en cacher le fond...
On en parle, — on en pleure, — on en rit, qu'en voit on :
Quelques duels oubliés, quelques soupirs de femme,
Quelque joyau de prix sur une épaule infâme,
Quelque croix de bois noir sur un tombeau sans nom.


XIX
Mais comme tout se tait dès qu'il vient à paraître !
Clarisse l'aperçoit, et commence à souffrir.
Comme il est beau ! brillants comme il s'annonce en maître !
Si Clarisse s'indigne et tarde à consentir,
Il dira qu'il se tue-il se tuera peut-être ; —

Mais Clarisse aime mieux le sauver, et mourir.

XX
C'est le roué sans cœur, le spectre à double face,
A la patte de tigre, aux serres de vautour,
Le roué sérieux qui n'eut jamais d'amour ;
Méprisant la douleur comme la populace ;
Disant au genre humain de lui laisser son jour-

Et qui serait César, s'il n'était Lovelace

à suivre







DE TOUT …. UN PEU ..
=================
=



La banane ne peut se reproduire elle-même. La manutention humaine est la seule manière de la propager.


Dans la Grèce antique, le fait de lancer une pomme à une dame, équivalait traditionnellement à une demande en mariage, et si la dame l’attrapait, elle signifiait son acceptation.


La compagnie Warner a déboursé 28 millions de $ pour acquérir les droits d’auteur du refrain "Happy Birthday"


Les gens intelligents ont davantage de zinc et de cuivre dans leurs cheveux.


La queue d’une comète pointe toujours dans la direction opposée à celle du soleil.


En 1976, le vaccin préventif contre la grippe porcine a causé la mort ou rendu malades plus de personnes qu’elle n'en a sauvées.


La caféine renforce le pouvoir de l’aspirine contre les douleurs, c’est pour cette raison qu’on en trouve dans plusieurs médicaments.


La tradition du salut militaire remonte au Moyen Age : pour un chevalier, c’était l'action de relever la visière de son casque d' armure afin de s’identifier.


Si vous vous trouvez au fond d’un puits ou d’une cheminée, regarder vers le haut vous permettra de voir les étoiles, même en plein jour.


Lors du décès d’une personne, l’ouïe est le dernier sens à rester actif, et la vue fait défaut en premier..


Au Moyen Age, le fait de se serrer la main apportait la preuve de l’absence d’une arme.



La framboise est le seul fruit dont la graine pousse à l’extérieur.


Le fruit qui possède le plus de calories est l’avocat (167 calories par 100 grammes).


La lune s’éloigne de la terre d’environ 2 pouces chaque année.


La terre s’alourdit de 100 tonnes par jour à cause des retombées de poussières spatiales.


La gravité terrestre limite la hauteur maximale des montagnes à environ 15.000 mètres.


En Italie, Mickey Mouse est connu sous le nom de «Topolino».






DES MOTS POUR NOS MAUX :
========================



Phantasmophobie
Peur des fantômes.


Phigérophobie
Peur d'étouffer.


Phobophobie
Peur de la peur.
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Phonémophobie
Peur de réfléchir.


Phonéophobie
Peur de tuer.


Phonophobie
Peur de parler haut.


Photoangiophobie
Peur des lumières éblouissantes.
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Photophobie
Crainte morbide de la lumière. Sensibilité excessive des yeux dans certaines maladies oculaires.


Physiophobie
Peur d'une anomalie du fonctionnement corporel.


Phronémophobie
Peur de réfléchir.


Phtysiophobie
Peur de la tuberculose.


Pogonophobie
Peur des barbes.






LE DICTIONNAIRE DE BIERCE :
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ABSURDITE : Déclaration ou conviction manifestement incompatible avec notre propre opinion.


ACADEMIA: Ecole de l’Antiquité où l’on enseignait la morale et la philosophie .


ACADEMIE : Ecole moderne où l’on enseigne le football.


AFFIRMATIF : Qui se trompe en donnant de la voix.


BAT AILLE : Méthode pour dénouer avec les dents un noeud politique qui résisterait à la langue;


BEAUTE : Pouvoir grâce auquel une femme charme un amant et terrifie un mari.


CARQUOIS : Etui portatif dans lequel l’homme d’Etat d’autrefois et l’homme de loi aborigène transportaient leurs arguments les plus légers.


CERVEAU : Appareil avec lequel bous pensons que nous pensons. Ce qui distingue l’homme qui se contente d' être quelque chose de celui qui souhaite faire quelque chose. Un homme fortuné ou qui a été propulsé à un poste important, a souvent un cerveau si plein que son entourage ne peut garder son chapeau sur la tête.
Dans notre civilisation et sous notre forme républicaine de gouvernement, le cerveau est a ce point honoré qu’on le récompense en le dispensant de servir dans l’administration.


IMPOSTEUR : Rival qui aspire aux honneurs publics .


IMPUNITE : Richesse

PROPHETIE: L’art et la pratique de vendre sa crédibilité en vue d’une livraison future.

TELEPHONE : Invention du diable qui annule certains des avantages constituant à maintenir à distance une personne désagréable






DOUBLE VISION :
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LA PHOTO:
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Bonne semaine
Grenouille

Posté le : 08/11/2014 03:16
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Bonjour,

Je vous invite à lire ma nouvelle Halloween :

http://www.loree-des-reves.com/module ... /article.php?storyid=5154

Avez-vous deviné les titres des films cultes qui m'ont inspirée ?

Couscous

Posté le : 07/11/2014 20:05
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Re: Les expressions
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« Dormir sur ses deux oreilles »


Dormir profondément, tranquillement, en toute sécurité.
N'avoir aucun souci à se faire.


N'est-il pas bizarre qu'une telle expression ait pu apparaître ?

Cette expression fait malheureusement partie de celles sur lesquelles ni mes sources ne s'étendent, ni le web ne donne de piste de recherche : aucune date approximative d'apparition, aucune étymologie.

Peut-être y a-t-il eu une volonté de créer une opposition avec l'expression "ne dormir que d'un oeil" qui, elle, est parfaitement compréhensible et contient une notion de vigilance contraire à l'insouciance véhiculée par notre expression ?
Elle est peut-être aussi née du fait que, si jamais on arrivait à avoir les deux oreilles appuyées sur l'oreiller, l'absence de perception du bruit, permettrait de dormir sans être dérangé.

Remarquez que, pour un très bon somme, il est physiquement bien plus facile pour tout un chacun de "dormir à poings fermés" que de dormir sur ses deux oreilles.

Posté le : 07/11/2014 08:33
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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