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#4241 Re: Les bons mots de Grenouille
Grenouille Posté le : 22/11/2014 16:25
L'humour, contrairement à ce que l'on pourrait croire, est une manifestation de l'intelligence et doit, à ce titre, être pris au sérieux. Jean Amadou





LES CITATIONS DE SMAÏN :
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Smaïn Faïrouze, dit Smaïn, est un acteur et humoriste français.
Né en 1958 à Constantine en Algérie de père et de mère inconnue, Smaïn Faïrouze est recueilli dans un orphelinat catholique. En 1960, il arrive en France où il est adopté par un couple sans enfants ; son père adoptif, balayeur municipal, est algérien et sa mère, femme de ménage, est marocaine berbère.
Smaïn, pour percer dans le monde du « show-business », doit compter sans limites sur l'appui de ses parents adoptifs : « D'origine modeste, ils regardaient avec méfiance le monde des artistes. Ils me répétaient sans cesse qu'il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus... Mais mon désir a vite eu raison de leurs conseils ! Malheureusement ils sont morts trop tôt pour pouvoir profiter de ma réussite. Mais j'espère qu'ils en auraient été fiers ! "
C’est le one-man-show que Smaïn finit par choisir. Peu à peu, il connaît le succès et enchaîne les spectacles au fil des années
Depuis octobre 2014, il participe à la tournée des Les Éternels du Rire, qui se produit dans toute la France jusqu'à la mi-décembre.





CITATIONS :
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« L'argent, ça sert à savoir que tu n'en as pas besoin. »


« Dans mes débuts je me serrais la ceinture. Maintenant c'est la ceinture qui me serre. »


« L'argent, ça va, ça vient, mais quand ça vient, ça va. »

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« Ce qui compte aujourd'hui, c'est l'apparence : quand tu ne parais pas, tu disparais. »


« Tous les acteurs sont des menteurs et les plus mauvais font de la politique. »


« Nous sommes tous des enfants... il n'y a que le prix des jouets qui changent… »


« Je parle avec les mains. Les mains, c’est le prolongement de la pensée et moi j’ai beaucoup de pensées, c’est tout... »


« Le soleil brille pour tout le monde, à toi de comprendre que tu peux louer des parasols. »


« Quand on a peur, les distances les plus courtes paraissent interminables. "


« Dans la vie il faut être franc, et par les temps qui courent un francc’est un franc. »


« Lorsque tu as le cul entre deux chaises, achète-toi un canapé ! »


« Le rire est le propre de l’homme et je suis son gant de toilette. »


« Se cogner à la réalité ne peut pas faire de mal. »






ADRESSE DU PERE NOEL :
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Le traditionnel secrétariat du Pére Noël est ouvert depuis le 18 novembre et ce, jusqu’au 23 décembre.

En 2013, ce service gratuit de la poste a reçu plus de 1,2 millions de missives d’enfants, d’adolescents et même d’adultes .

Pour écrire au Père Noël, il suffit de mentionner le nom du célèbre destinataire et les coordonnées de l’enfant. Il est inutile mettre un timbre, cette poétique correspondance est gratuite. Les lettres doivent être envoyées avant le 20 décembre, pour recevoir une carte réponse.


Pour les poètes, l’adresse du Père Noël est :
Père Noël
Rue des Nuages
Pôle Nord

Et pour les plus pragmatiques :
Père Noël
33500
Libourne
France



Le Père Noël est également joignable via internet sur www.laposte.fr/pere-noel, un site où les enfants peuvent d'ores et déjà jouer avec le Père Noël.

Une soixantaine de "secrétaires" du Père Noël se tiennent prêts à Libourne (Gironde), pour répondre avec une carte-réponse illustrée à chaque enfant ayant envoyé sa lettre manuscrite.

Initié en 1962, ce service gratuit de La Poste avait à l'époque reçu 5.000 lettres d'enfants, qui avaient en retour trouvé dans leur boîte aux lettres une réponse type rédigée par la célèbre psychanalyste pour enfants Françoise Dolto, soeur de Jacques Marette, alors ministre des Postes et mère du chanteur Carlos

"Ces dix dernières années le courrier au Père Noël a plus que doublé et il arrive maintenant de plus de 140 pays dans le monde ».


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LE REDECOUPAGE DES REGIONS FRANÇAISES :
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L' Acronyme pour la région Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine, donnerait quelque chose du genre " Achlor ". Petit souci, "Arschloch "
( prononcer Archlor ) cela signifie " trou du c... en alsacien. L'injure suprême dans cette région.


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QUELQUES ERREURS DE MARKETING :

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Les noms insolites des voitures:


La Toyota MR2, un joli coupé sportif qui succéda à la MR.


La Renault Koléos . En grec ancien, familièrement attribut masculin. Source le Littré . Une jolie petite voiture pour toutes les bourses.
"Polémique entre linguistes qui traduisent Koleos par coléoptère.


La Laputa un peu difficile à porter dans les pays hispanophones et francophones. Pour sa défense, le constructeur japonais fait référence à une île volante imaginaire présente dans
« les voyages de Gulliver « de Jonathan Swift écrit en 1721.


La Toyota Lexus ISF ( sortie dans les années 90 ) à 70.000 € en France


La Audi R18 e-tron qui gagna les 24 h du Mans.


La Nissan Moco : jolie petite voiture souffre de son nom surtout au Chili. En espagnol Moco fait référence aux sécrétions nasales.


La Buick LaCrosse « crosse « étant une expression familière canadienne qui évoque la masturbation et une arnaque. La GM est restée sourde à la clientèle francophone qui désirait un changement de nom.


Le KIA Borrego : en espagnol borrego signifie agneau ,mais aussi bêtise, idiotie. Le constructeur coréen a renommé son SUV Kia Mohave

La Fiat Ritmo dut changer son nom en Fiat Strada dans les pays anglo-saxons, le terme « ritmo « fait allusion au cycle féminin.







CITATIONS CHOISIES DU GENERAL DE GAULLE:
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Charles de Gaulle, souvent nommé le général de Gaulle, né le 22 novembre 1890 à Lille et mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises, est un général, résistant, écrivain et homme d'État français. Il est à la tête de la France du 3 juin 1944 au 20 janvier 1946 en exerçant le poste de premier président du Gouvernement provisoire de la République française, puis du 8 janvier 1959 au 28 avril 1969 en tant que 18 président de la République française.




« Pour faire le blocus de Monaco, il suffit de deux panneaux de sens interdit. »


« Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ? »


« Il est vrai, que parfois, les militaires s'exagérant l'impuissance relative de l'intelligence et négligent de s'en servir. »


« Il n’y a que les arrivistes pour arriver. »


« La guerre, c'est comme la chasse, sauf qu'à la guerre les lapins tirent. »


« La pire calamité après un général bête, c'est un général intelligent. »


« Je ne vais pas mal. Mais rassurez-vous, un jour, je ne manquerai pas de mourir. »


« Recevoir un grand nombre de journalistes est un plaisir. Un petit nombre un ennui. Un seul d'entre eux : un supplice. »


« J'aime bien ceux qui me résistent ; l'ennui, c'est que je ne peux les supporter. »


« L'administration, c'est mesquin, petit, tracassier. Le gouvernement, c'est pénible, difficile, délicat. La guerre, voyez-vous, c'est horrible, mais la paix, la paix, il faut bien le dire, c'est assommant. »


« Comme un homme politique ne croit jamais ce qu'il dit, il est étonné quand il est cru sur parole. »


« Le difficile n'est pas de sortir de polytechnique mais de sortir de l'ordinaire. »


« La ruse doit être employée pour faire croire que l’on est où l’on est pas, que l’on veut ce qu’on ne veut pas. »


« Tout français désire bénéficier d’un ou plusieurs privilèges. C’est sa façon d’affirmer sa passion pour l’égalité. »


" C’est la première fois que je me fais traiter de chien par les Pékinois. "
(Le Général de Gaulle est traité de chien occidental sur une affiche pendant la révolution culturelle)

" L’Europe des Six est un rôti. Le rôti c’est la France et l’Allemagne. Avec un peu de cresson, l’Italie et un peu de sauce, le Bénélux. "






LES LOIS INSOLITES DE NOS VOISINS :
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Allemagne

- La loi dicte qu’on doit pouvoir voir le ciel dans tous les bureaux, même si c’est juste « un petit peu »

- Un oreiller peut être considéré comme une arme de type passif

- Il est illégal de porter un masque

- Il est illégal pour les voitures d’avoir une panne d’essence sur l’autoroute.


Belgique

- Un conducteur qui a besoin de tourner à travers la circulation venant en sens inverse de circulation a le droit de passage à moins qu’il ne ralentisse ou s’arrête.


Suisse

- Les vêtements ne doivent pas être mis à sécher le dimanche

- La loi interdit de laver sa voiture un dimanche.

- Il est considéré comme un délit de tondre sa pelouse le dimanche parce que cela cause trop de bruit

- Il est interdit de tirer la chasse d’eau après 22h

- Il est illégal de produire, stocker, vendre et échanger de l’absinthe (alcool spécial), mais légal de le consommer.

- Il est demandé aux automobilistes qui ont des pneus « neige » d’apposer un autocollant sur leur tableau de bord. Celui-ci spécifie qu’il est interdit de rouler, avec de tels pneus, à plus de 160 km/h

- Si vous oubliez vos clés de voiture à l’intérieur de la voiture et que vous laissez la voiture ouverte, vous serez punis.


Italie

- A Milan, une loi impose d’arborer un visage souriant en toutes circonstances, excepté pour les obsèques et autres visites à l’hôpital

- La profession de « charlatan » est totalement interdite

- Un homme peut être arrêté pour avoir porté une jupe

- Frapper quelqu’un avec un poing est considéré comme un crime


Grèce

- Tout jeu électronique doit être banni

- On ne doit pas porter de chapeau dans le Stade Olympique, car cela peut gêner la vue d’un autre





LE DICTIONNAIRE DE BIERCE :
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AMIRAL : Partie d’un navire de guerre qui se charge de discourir tandis que la figure de proue se charge de réfléchir.


AMNISTIE : Magnanamité d’un Etat envers des délinquants qu’il serait trop onéreux de punir.


CONNAISSEUR : Spécialiste qui sait tout sur une chose et rien sur le reste.
Un vieux buveur de vin ayant été grièvement blessé lors d’une collision ferroviaire, on lui versa un peu de vin sur les lèvres pour le ranimer.
« Pauillac 1873 « murmura-t-il avant de rendre son dernier soupir.


ECRIVAILLEUR : Evrivain professionnel dont les vues sont opposées aux nôtres.


IDIOT : Membre d’une nombreuse et puissante tribu dont l’influence sur les affaires humaines a toujours été prépondérante.
L’activité de l’idiot ne se limita pas à un domaine donné de la pensée ou de l’action, mais en « imprègne et réglante l’ensemble «
Il a toujours le dernier mot ; sa décision est sans appel.
Il détermine les courants en matière d’opinion et de goût, fixe des restrictions au discours et circonscrit la conduite avec une limite à ne pas franchir.


JUSTICE : Denrée que, dans un état plus ou moins avarié,l’Etat vend au citoyen en récompense de son allégeance, de ses impôts et de ses services personnels.


KLEPTOMANE : Riche voleur


MAIN : Instrument singulier porté à l’extrémité du bras humain en général fourré dans la poche de quelqu’un.


MAYONNAISE : Une des sauces qui tiennent lieu aux Français de religion d’Etat.


POLITESSE : La plus acceptable des hypocrisie.

PREDILECTION : Etape préparatoire à la désillusion.


YANKEE : En Europe, un Américian. Dans les Eats du Nord de notre Union, un habitant de la Nouvelle Angleterre. Dans les Etats du Sud, le mot n’est connu que sous la forme « Sale Yank «








ON REVISE NOS CLASSIQUES :
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Alfred de Musset

MAMOUNA :



Première partie déposée le 31 octobre.

I
Eh bien ! en vérité, les sots auront beau dire,
Quand on n'a pas d'argent, c'est amusant d'écrire.
Si c'est un passe-temps pour se désennuyer,

Il vaut bien la bouillotte ; et, si c'est un métier,
Peut-être qu'après tout ce n'en est pas un pire
Que fille entretenue, avocat ou portier

II

J'aime surtout les vers, cette langue immortelle.
C'est peut-être un blasphème, et je le dis tout bas
Mais je l'aime à la rage. Elle a cela pour elle
Que les sots d'aucun temps n'en ont pu faire cas,

Qu'elle nous vient de Dieu, — qu'elle est limpide et belle,
Que le monde l'entend, et ne la parle pas.

III

Eh bien ! Sachez-le donc, vous qui voulez sans cesse
Mettre votre scalpel dans un couteau de bois
Vous qui cherchez l'auteur à de certains endroits,
Comme un amant heureux cherche, dans son ivresse
Sur un billet d'amour les pleurs de sa maîtresse,

Et rêve, en le lisant, au doux son de sa voix.

IV

Sachez-le, — c'est le cœur qui parle et qui soupire
Lorsque la main écrit, — c'est le cœur qui se fond ;
C'est le cœur qui s'étend, se découvre et respire
Comme un gai pèlerin sur le sommet d'un mont
Et puissiez-vous trouver, quand vous en voudrez rire
À dépecer nos vers le plaisir qu'ils nous font !


V

Qu'importe leur valeur ? La muse est toujours belle,
Même pour l'insensé, même pour l'impuissant ;
Car sa beauté pour nous, c'est notre amour pour elle.
Mordez et croassez, corbeaux, battez de l'aile ;
Le poète est au ciel, et lorsqu'en vous poussant
Il vous y fait monter, c'est qu'il en redescend


VI
Allez, — exercez-vous, — débrouillez la quenouille,
Essoufflez-vous à faire un bœuf d'une grenouille
Avant de lire un livre, et de dire : J'y crois !
Analysez la plaie, et fourrez-y les doigts ;
Il faudra de tout temps que l'incrédule y fouille,
Pour savoir si son Christ est monté sur la croix


VII

Eh, depuis quand un livre est-il donc autre chose
Que le rêve d'un jour qu'on raconte un instant ;
Un Oiseau qui gazouille et s'envole ; — une rose
Qu'on respire et qu'on jette, et qui meurt en tombant ; —
Un ami qu'on aborde, avec lequel on cause,
Moitié lui répondant, et moitié l'écoutant ?


VIII

Aujourd'hui' par exemple, il plait à ma cervelle
De rimer en sixains le conte que voici,
Va-t-on le maltraiter et lui chercher querelle ?
Est-ce sa faute, à lui, si je l'écris ainsi ?
Byron, me direz-vous, m'a servi de modèle.
Vous ne savez donc pas qu'il imitait Pulci ?


IX

Lisez les Italiens, vous verrez s'il les vole.
Rien n'appartient à rien, tout appartient à tous.
Il faut être ignorant comme un maître d'école
Pour se flatter de dire une seule parole
Que personne ici-bas n'ait pu dire avant vous.
C'est imiter quelqu'un que de planter des choux.


2 éme partie :

X

Ah ! pauvre Laforêt, qui ne savais pas lire,
Quels vigoureux soufflets ton nom seul a donnés
Au peuple travailleur des discuteurs damnés !
Molière t'écoutait lorsqu'il venait d'écrire
Quel mépris des humains dans le simple et gros rire
Dont tu lui baptisais ses hardis nouveau-nés !

XI

Il ne te lisait pas, dit-on, les vers d'Alceste ;
Si je les avais faits, je te les aurais lus.
L'esprit et les bons mots auraient été perdus ;
Mais les meilleurs accords de l'instrument céleste
Seraient allés au cœur comme ils en sont venus.
J'aurais dit aux bavards du siècle : A vous le reste

XII

Pourquoi donc les amants veillent-ils nuit et jour ?
Pourquoi donc le poète aime-t-il sa souffrance ?
Que demandent-ils donc tous les deux en retour ?
Une larme, ô mon Dieu, voilà leur récompense ;
Voilà pour eux le ciel ; la gloire et l'éloquence,
Et par là le génie est semblable à l'amour.


XIII
Mon premier chant est fait. — Je viens de le relire.
J'ai bien mal expliqué ce que je voulais dire ;
Je n'ai pas dit un mot de ce que j'aurais dit
Si j'avais fait un plan une heure avant d'écrire ;
Je crève de dégoût, de rage et de dépit
Je crois en vérité que j'ai fait de l'esprit


XIV
Deux sortes de roués existent sur la terre :
L'an, beau comme Satan, froid comme la vipère,
Hautain, audacieux, plein d'imitation,
Ne laissant palpiter sur son cœur solitaire
Que l'écorce d'un homme et de la passion ;
Faisant un manteau d'or à son ambition ;


XV
Corrompant sans plaisir, amoureux de lui-même,
Et, pour s'aimer toujours, voulant toujours qu'on l'aime ;
Regardant au soleil son ombre se mouvoir ;
Dès qu'une source est pure, et que l'on peut s'y voir,
Venant comme Narcisse y pencher son front blême,
Et chercher la douleur pour s'en faire un miroir.


XVI <
br> Son idéal, c'est lui -Quoi qu'il dise ou qu'il fasse,
Il se regarde vivre, et s'écoute parler.
Car il faut que demain on dise, quand il passe :
Cet homme que voilà, c'est Robert Lovelace
Autour de ce mot-là le monde peut rouler ;
Il est l'axe du monde, et lui permet d'aller.


XV

Avec lui ni procès, ni crainte, ni scandale.
Il jette un drap mouillé sur son père qui râle ;
Il rôde, en chuchotant, sur la pointe du pied.
Un amant plus sincère, à la main plus loyale,
Peut serrer une main trop fort, et l'effrayer ;
Mais lui, n'ayez pas peur de lui, c'est son métier.


XVIII
Qui pourrait se vanter d'avoir surpris son âme ?
L'étude de sa vie est d'en cacher le fond...
On en parle, — on en pleure, — on en rit, qu'en voit on :
Quelques duels oubliés, quelques soupirs de femme,
Quelque joyau de prix sur une épaule infâme,
Quelque croix de bois noir sur un tombeau sans nom.


XIX
Mais comme tout se tait dès qu'il vient à paraître !
Clarisse l'aperçoit, et commence à souffrir.
Comme il est beau ! brillants comme il s'annonce en maître !
Si Clarisse s'indigne et tarde à consentir,
Il dira qu'il se tue-il se tuera peut-être ; —

Mais Clarisse aime mieux le sauver, et mourir.

XX
C'est le roué sans cœur, le spectre à double face,
A la patte de tigre, aux serres de vautour,
Le roué sérieux qui n'eut jamais d'amour ;
Méprisant la douleur comme la populace ;
Disant au genre humain de lui laisser son jour-

Et qui serait César, s'il n'était Lovelace


3 éme partie :

XXI
Ne lui demandez pas s'il est heureux ou non ;
Il n'en sait rien lui-même, il est ce qu'il doit être.
Il meurt silencieux, tel que Dieu l'a fait naître
L'antilope aux yeux bleus est plus tendre peut-être
Que le roi des forêts ; mais le lion répond

Qu'il n'est pas antilope, et qu'il a nom : lion.

XXII
Voilà l'homme d'un siècle, et l'étoile polaire
Sur qui les écoliers fixent leurs yeux ardents,
L'homme dont Robertson fera le commentaire,
Qui donnera sa vie à lire à nos enfants
Ses crimes noirciront un large bréviaire,
Qui brûlera les mains et les cœurs de vingt ans.


XXIII
Quant au roué Français, au don Juan ordinaire,
Ivre, riche, joyeux, raillant l'homme de pierre,
Ne demandant partout qu'à trouver le vin bon,
Bernant monsieur Dimanche, et disant à son père
Qu'il serait mieux assis pour lui faire un sermon,
C'est l'ombre d'un roué qui ne vaut pas Valmont.

XXIV

Il en est un plus grand, plus beau, plus poétique,
Que personne n'a fait, que Mozart a rêvé,
Qu'Hoffmann a vu passer, au son de la musique,
Sous un éclair divin de sa nuit fantastique,
Admirable portrait qu'il n'a point achevé,
Et que de notre temps Shakspeare aurait trouvé.

XXV
Un jeune homme est assis au bord d'une prairie,

Pensif comme l'amour, beau comme le génie ;
Sa maîtresse enivrée est prête à s'endormir.
Il vient d'avoir vingt ans, son cœur vient de s'ouvrir.
Rameau tremblant encor de l'arbre de la vie,
Tombé, comme le Christ, pour aimer et souffrir

XXVI
Le voilà se noyant dans des larmes de femme,
Devant cette nature aussi belle que lui ;

Pressant le monde entier sur son cœur qui se pâme,
Faible, et, comme le lierre, ayant besoin d'autrui ;
Et ne le cachant pas, et suspendant son âme,
Comme un luth éolien, aux lèvres de la Nuit.

XXVII
Le voilà demandant pourquoi son cœur soupire,
Jurant, les yeux en pleurs, qu'il ne désire rien ;

Caressant sa maîtresse, et des sons de sa lyre
Egayant son sommeil comme un ange gardien ;
Tendant sa coupe d'or à ceux qu'il voit sourire,
Voulant voir leur bonheur pour y chercher le sien.

XXVIII
Le voilà, jeune et beau, sous le ciel de la France,
Déjà riche à vingt ans comme un enfouisseur ;

Portant sur la nature un cœur plein d'espérance,
Aimant, aimé de tous, ouvert comme une fleur ;
Si candide et si frais que l'ange d'innocence
Baiserait sur son front la beauté de son cœur


XXIX
Le voilà, regardez, devinez-lui sa vie.
Quel sort peut-on prédire à cet enfant du ciel ?

L'amour en l'approchant jure d'être éternel ;
Le hasard pense à lui, — la sainte poésie
Retourne en souriant sa coupe d'ambroisie
Sur ses cheveux plus doux et plus blonds que le miel.

XXX
Ce palais, c'est le sien ; — le serf et la campagne
Sont à lui ; — la forêt, le fleuve et la montagne

Ont retenu son nom en écoutant l'écho.
C'est à lui le village, et le pâle troupeau
Des moines. — Quand il passe et traverse un hameau,
Le bon ange du lieu se lève et l'accompagne.



4 éme partie:

XXXI
Quatre filles de prince ont demandé sa main.
Sachez que s'il voulait la reine pour maîtresse,

Et trois palais de plus, il les aurait demain;
Qu'un juif deviendrait chauve à compter sa richesse,
Et qu'il pourrait jeter, sans que rien en paraisse,
Les blés de ses moissons aux oiseaux du chemin.


XXXII
Eh bien! cet homme-là vivra dans les tavernes
Entre deux charbonniers autour d'un poêle assis;

La poudre noircira sa barbe et ses sourcils;
Vous le verrez un jour, tremblant et les yeux ternes,
Venir dans son manteau dormir sous les lanternes,
La face ensanglantée et les coudes noircis.


XXXIII
Vous le verrez sauter sur l'échelle dorée,
Pour courir dans un bouge au sortir d'un boudoir

Portant sa lèvre ardente à la prostituée,
Avant qu'à son balcon done Elvire éplorée,
Dans la profonde nuit croyant encor le voir,
Ait cessé d'agiter sa lampe et son mouchoir.


XXXIV
Vous le verrez, laquais pour une chambrière,
Cachant sous ses habits son valet grelottant;

Vous le verrez, tranquille et froid comme une pierre,
Pousser dans les ruisseaux le cadavre d'un père,
Et laisser le vieillard traîner ses mains de sang
Sur des murs chauds encor du viol de son enfant.


XXXV
Que direz-vous alors? Ah! vous croirez peut-être
Que le monde a blessé ce coeur vaste et hautain,

Que c'est quelque Lara qui se sent méconnaître,
Que l'homme a mal jugé, qui sait ce qu'il peut être,
Et qui, s'apercevant qu'il le serait en vain,
Rend haine contre haine et dédain pour dédain.


XXXVI
Eh bien! vous vous trompez. - Jamais personne au monde
N'a pensé moins que lui qu'il était oublié.

Jamais il n'a frappé sans qu'on ne lui réponde;
Jamais il n'a senti l'inconstance de l'onde,
Et jamais il n'a vu se dresser sous son pié
Le vivace serpent de la fausse amitié.


XXXVII
Que dis-je? tel qu'il est, le monde l'aime encore;
Il n'a perdu chez lui ni ses biens ni son rang.

Devant Dieu, devant tous, il s'assoit à son banc.
Ce qu'il a fait de mal, personne ne l'ignore;
On connaît son génie, on l'admire, on l'honore. -
Seulement, voyez-vous, cet homme, c'est don Juan.


XXXVIII
Oui, don Juan. Le voilà, ce nom que tout répète,
Ce nom mystérieux que tout l'univers prend,

Dont chacun vient parler, et que nul ne comprend;
Si vaste et si puissant qu'il n'est pas de poète
Qui ne l'ait soulevé dans son coeur et sa tête,
Et pour l'avoir tenté ne soit resté plus grand.


XXXIX
Insensé que je suis! que fais-je ici moi-même?
Etait-ce donc mon tour de leur parler de toi,

Grande ombre, et d'où viens-tu pour tomber jusqu'à moi?
C'est qu'avec leurs horreurs, leur doute et leur blasphème,
Pas un d'eux ne t'aimait, don Juan; et moi, je t'aime
Comme le vieux Blondel aimait son pauvre roi.


XL
Oh! qui me jettera sur ton coursier rapide!
Oh! qui me prêtera le manteau voyageur,

Pour te suivre en pleurant, candide corrupteur!
Qui me déroulera cette liste homicide,
Cette liste d'amour si remplie et si vide,
Et que ta main peuplait des oublis de ton coeur!
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DES MOTS POUR NOS MAUX :
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Poinéphobie
Peur des châtiments.

Polyphobie
Peur de plusieurs choses.
Cliquez pour afficher l

Pornophobie
Peur des rapports sexuels et de la sexualité.

Potamophobie
Peur des rivières.

Potophobie
Peur de boire.

Probophobie
Peur d'avoir peur.

Psychopathophobie
Peur de devenir fou.

Ptéronophobie
Peur des plumes.

Pyrophobie
Peur du feu.

Rupophobie
Peur de la saleté.
Cliquez pour afficher l

Russophobie
Peur de ce qui est russe.

Rypophobie
Peur de la souillure.

Saccharophobie
Peur du sucre.

Satanophobie
Peur de Satan.





DE TOUT ... UN PEU ....
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- A l'origine, le Coca-Cola était vert.


-Il y a chaque jour plus de billets imprimés pour le Monopoly que pour le Trésor US.


- Les hommes peuvent lire une plus petite écriture imprimée que les femmes, par contre les femmes entendent mieux.


- Pourcentage du continent africain encore sauvage : 28% et pourcentage du continent nord-américain encore sauvage : 38% …..


- Les plus jeunes parents au monde avaient 8 et 9 ans et vivaient en Chine en 1910.


- Le plus jeune Pape était âgé de 11 ans.


- Sur tous les jeux de cartes, les 4 Rois représentent les 4 Grands Rois de l'histoire :
Pique: le Roi David,
Trèfle: Alexandre Le Grand,
Coeur: Richard Coeur de Lion,
Carreau: Jules César


- 111.111.111 x 111.111.111 = 12.345.678.987.654.321


- Les statues équestres dans un parc:
si le cheval a :
Ses 2 jambes( le cheval a des jambes )avant en l'air, le personnage représenté est mort au combat.
Si une jambe est en l'air, le personnage est mort des suites de blessures reçues au combat.
Si les 4 jambes sont au sol, le personnages est mort de causes naturelles (pas au combat).


- Si on épelle tous les nombres en anglais (one, two, three, four,...) il faut aller jusque 1000 ( one thousAnd ) pour trouver
la lettre A


Quel est le seul aliment qui ne se gâte pas ?
Le miel




DOUBLE VISION :
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Bonne semaine à tous.
Grenouille


#4242 André Thévet
Loriane Posté le : 22/11/2014 15:07
Le 23 novembre 1590 à Paris meurt André Thevet
Cliquez pour afficher l

explorateur et écrivain-géographe français, né en 1516 à Angoulême. Linné lui a dédié le genre Thevetia de la famille des Apocynaceae. Cadet d'une famille de chirurgiens-barbiers, à l’âge de dix ans, il est placé contre son gré au couvent des Franciscains ou Cordeliers d'Angoulême. Peu porté sur la religion, il préfère dévorer les livres et voyager.
Protégé par François Ier, ainsi que par les La Rochefoucauld et les Guise, il commença par voyager en Italie, chargé de diverses missions par ses protecteurs. À Plaisance, il se lie avec le cardinal Jean de Lorraine.
Cordelier, visita l'Italie, l'Asie Mineure, la Grèce et la Palestine. En 1555, il fit partie de l'expédition de Villegaignon, partie coloniser le Brésil. En 1558, il fut nommé aumônier de Catherine de Médicis, historiographe et cosmographe du roi. Ses œuvres ont contribué à rendre familière l'idée du bon sauvage : Cosmographie du Levant 1554, les Singularités de la France antarctique 1557, la Cosmographie universelle 1571, 1575, les Vrais Portraits 1584. On lui doit aussi la première description de divers animaux américains : paresseux, opossum, lamentin, tapir.


En bref

André Thevet est l'un des premiers voyageurs européens à avoir pris contact à la fois avec l'Afrique et avec l'Amérique. Dans ses récits, il se comporte en grand reporter et en observateur avisé. Il décrit avec fidélité et minutie tout ce qu'il a vu. Son ouvrage les Singularités de la France antarctique, paru en 1558, est accueilli avec enthousiasme, même si, par la suite, ses détracteurs l'accusent contre toute vraisemblance de n'avoir jamais mis les pieds en Amérique du Sud. L'ouvrage est orné de quarante et une gravures dont onze relatives à la flore et dix à la faune. Dues pour la plupart à des Flamands qui travaillent d'après les dessins de l'auteur, ce sont de véritables œuvres d'art, mais elles ont généralement un caractère trop rudimentaire pour permettre des déterminations précises d'espèces en ce qui concerne les animaux représentés. On doit pourtant à André Thevet la première description de divers animaux américains dont le tapir, l'opossum et l'aï, ou paresseux, qu'il appelle haüt. Ce dernier, qu'il a longuement observé, l'a particulièrement frappé car il ne l'a jamais vu manger, d'où sa conclusion que cette étrange bête devait se nourrir de vent.

Sa vie

Fils de paysans, André Thevet effectue ses études chez les cordeliers de l'ordre de saint François d'Assise d'abord, puis à l'université de Poitiers, et devient le secrétaire du cardinal d'Amboise, archevêque de Rouen, grâce auquel, sans doute, il effectue ses premiers voyages – en Espagne et au Portugal – au début des années 1540. On le retrouve ensuite en Italie. À Rome, il fait la connaissance de François Rabelais, avec lequel il se lie. En 1549 et 1550, il parcourt la Méditerranée, séjourne à Candie, Constantinople, Alexandrie, au Caire ; il accomplit un pèlerinage à Jérusalem et, de là, va à Damas ainsi qu'à Tripoli avant de revenir enfin à Marseille, puis à Paris. La relation de ces voyages paraît en 1554 sous le titre de Cosmographie du Levant.
En 1550-1551, il accompagne au Brésil le capitaine Guillaume Le Testu. Cette expérience lui vaut sans doute d'être désigné par Henri II, en 1555, comme aumônier de l'expédition dirigée par Nicolas Durand de Villegagnon. Chevalier de Malte et navigateur accompli, ce dernier est chargé par le roi de créer un établissement français dans la baie de Rio. L'expédition, qui comprend deux bateaux, quitte Dieppe le 14 août et arrive six mois plus tard sur la côte brésilienne. Dans l'île marécageuse de Ganabra, Villegagnon fonde la colonie de la France antarctique, dont l'existence sera éphémère.
Esprit curieux et ouvert, la plume facile, André Thevet n'arrête pas de prendre des notes ou de dessiner. Durant le voyage en mer, il observe attentivement les divers poissons ou autres animaux marins – marsouins, requins, bonites, dorades, poissons-volants – et recueille les récits des marins concernant des animaux comme le rhinocéros ou le serpentaire de l'île de Madagascar. Une fois au Brésil, il s'intéresse aussi bien aux « sauvages » qui vivent dans la région qu'à la faune et à la flore.
Il collectionne les objets rares ou curieux : les pierres, les coquillages, les squelettes, dents ou peaux d'animaux, les vêtements et chapeaux de plumes qui le fascinent, les poteries, les bijoux et autres objets confectionnés par les Amérindiens.
Lorsqu'une épidémie de peste contraint André Thevet à regagner la France en 1556, il rapporte avec lui tout ce qu'il a recueilli. Ces objets constitueront, avec d'autres cadeaux faits au roi par des voyageurs de l'époque, le Cabinet de curiosités royal, sorte de petit musée dont il se voit confier la garde. Il rapporte également les graines d'une plante aux vertus singulières qu'il est le premier à cultiver en France : le tabac, dont Jean Nicot ne fera la promotion que plusieurs années plus tard.
Nommé cosmographe du roi avant la mort de Henri II, André Thevet écrit une Cosmographie universelle, première encyclopédie moderne dans laquelle il ajoute aux observations réunies par lui lors de ses voyages une foule de renseignements géographiques et historiques pris un peu partout et souvent quelque peu fantaisistes. Cependant, il y combat énergiquement un certain nombre de croyances héritées du Moyen Âge, dont celles touchant les animaux fabuleux : sirènes, serpents ailés, salamandres, licornes...
À partir de 1585, André Thevet travaille à un ouvrage qui ne sera jamais imprimé, le Grand Insulaire, description des îles habitées et inhabitées. Avant de s'éteindre à Paris en 1592, il écrit encore le récit de ses Deux Voyages en Terres australes et occidentales et la Description de plusieurs îles, un abrégé de l'Insulaire

Les tentatives de colonisation française au Brésil provoquèrent beaucoup plus d'intérêt et d'espoir que l'aventure de Jacques Cartier au Canada. La perspective de cette France antarctique attira les huguenots, persécutés en France, et les moines catholiques ; les uns y cherchaient une terre d'asile, les autres un territoire de missions. Cette expérience a été rapportée par des Français ayant des positions politiques et religieuses opposées, mais s'intéressant tous aux cultures nouvellement découvertes. Nicolas Barré fut l'auteur de lettres expédiées de février à mai 1556.
Il y note, avec précision, les caractéristiques du climat tropical, des cultures locales, de la baie de Rio et des Indiens Tupinambas. Le cordelier André Thevet, poussé par une insatiable curiosité, parcourut l'intérieur du pays, interrogeant les Indiens non seulement sur les productions locales, mais aussi sur leurs mœurs, leur langue et leurs traditions. Fort de ces connaissances, Thevet rédigea à Paris, Les Singularitez de la France Antarctique 1558, œuvre au demeurant fort contestée à cause de ses erreurs et de ses inexactitudes. Cependant, sa description des mœurs et croyances religieuses fut fort appréciée et elle contribua à rendre familière l'idée du bon sauvage. Jean de Léry, un pasteur genevois, est l'auteur de l'Histoire d'un voyage fait en la Terre de Brésil 1578. Écrite pour répondre aux critiques faites par Thevet contre les huguenots, cette œuvre est une précieuse relation historique des conflits qui opposèrent catholiques et protestants, mais aussi un document ethnologique sur la culture des Tupinambas. Montaigne s'en inspira pour rédiger plusieurs des plus profonds chapitres des Essais. Outre ces œuvres, il nous reste à citer l'Histoire de la province de Sancta-Cruz que nous nommons ordinairement le Brésil 1576 de Pedro de Magalhãnes de Galdavo et celui de Gabriel Soãres de Souza : Traité descriptif du Brésil 1587, source fondamentale pour la géographie, l'histoire et l'ethnologie.
On est donc frappé, tant par la modernité, que par le nombre et la richesse des chroniques que le Nouveau Monde a inspirées aux navigateurs, explorateurs et missionnaires européens de l'époque de la Renaissance. Il ne faudrait cependant pas oublier que tous ces écrits héritaient de traditions formelles souvent très anciennes. Pline et les histoires naturelles de l'Antiquité ont été les modèles d'Oviedo et d'Acosta ; le Livre des merveilles, de l'Inde et de la Chine de Marco Polo fut l'ancêtre de tous les récits des découvreurs des Indes occidentales. Et surtout l'imagination épique des chroniqueurs de la conquête du Nouveau Monde fut nourrie des romans de chevalerie ; le plus célèbre de ceux-ci dans l'Espagne de l'époque, l'Amadis des Gaules, a été expressément cité par Bernal Díaz del Castillo. Enfin les guerres de l'Ancien Testament ont été présentes à l'esprit et sous la plume des premiers chroniqueurs de la conquête, ceux du Chili notamment. L'émergence d'une nouveauté radicale, celle d'un Nouveau Monde, s'enracine donc dans les traditions hellénique et judéo-chrétienne aussi bien que dans le merveilleux médiéval.

La Renaissance a toute raison d'être un éveil pour la botanique. L'élan des études classiques fait naître de fructueux commentaires des œuvres anciennes et l'imprimerie en assure la diffusion. Le plus célèbre ouvrage est sans doute les Commentarii sur les six livres de Pedacius Dioscorides par Petrus Andreas Matthiolus, 1501-1577. Le commentaire est souvent quatre ou cinq fois plus long que le texte et une série de figures assez bien observées ajoutent encore au prix du livre. Mais il est aussi orienté vers la médecine que le Dioscoride lui-même.

En second lieu, les voyages, la découverte du Nouveau Monde et sa conquête eurent un rôle important dans le développement de la botanique. Des plantes nouvelles furent apportées et parfois introduites en Europe. L'ananas et la pomme de terre en sont les exemples connus : l'ananas est sur la table de Ferdinand d'Espagne ; la papas des hautes régions du Pérou devient plante d'ornement dans les jardins européens. On commence donc à créer, pour recevoir ces plantes, des jardins botaniques (Padoue, Pise.... Après plusieurs Espagnols, de Gomara, notamment, André Thevet, voyageur français, décrit une série de plantes nouvelles dans ses Singularitez de la France antarctique, autrement nommée Amérique 1558. C'est donc partout dans le monde européen que de cette Botanique encore médicinale tente de se dégager la science.

Le voyage au Levant, 1549-1552

En 1549, grâce à l'argent du Cardinal Jean de Lorraine, il embarque pour le Levant. Il visite la Crête et les îles de la Mer Égée. Il séjourne près de deux ans à Constantinople. On pense qu'il aurait alors été espion pour la France. En 1552, il quitte Constantinople et part pour l'Égypte et le mont Sinaï puis la Palestine et la Syrie.
De retour en France, il fait paraître le récit de ce voyage, en 1554, sous le titre de Cosmographie du Levant. Dans cet ouvrage, en fait rédigé par un "nègre littéraire", qui pourrait être François de Belleforest, il énumère les curiosités archéologiques, botaniques et zoologiques rencontrées au cours de son long périple1. Mais ce recensement doit plus à la compilation des auteurs anciens qu’à ses propres observations2. L'ouvrage reçut un bon accueil du public, en raison des 25 gravures sur bois "des bestes, Pyramides, Ypodromes, Colosses, Colomnes & Obélisques, les plus près de la vérité qu'a esté à moy possible"3.

Le voyage au Brésil, 1555

Il repart presque aussitôt comme aumônier de l'expédition du vice-amiral Villegagnon pour établir une colonie française au Brésil destinée à protéger les marins normands qui venaient sur le littoral se procurer le bois rouge, pernambouc (pau brasil en portugais), dont est tiré une teinture rouge. André Thevet séjourne de la mi-novembre 1555 à la fin janvier 1556, sur un îlot à l'entrée de la baie de Rio de Janeiro, là où se trouve la forteresse des Français, le Fort Coligny. Il est le premier à mentionner l’existence de l'Ilha de Paquetá. Malade, il devra cependant rentrer en France après seulement 10 semaines passées sur place.
À son retour il publie, dès la fin 1557, sous forme d'un nouveau livre Les Singularitez de la France antarctique, le compte rendu des observations qu'il a pu faire des pays et peuples vus durant son voyage au Nouveau Monde. L’ouvrage le rendra célèbre et sera traduit en italien et en anglais. Il suscitera aussi imitations et polémiques. Conformément à l'esprit du temps, il s'attarde sur les bizarreries, les singularités susceptibles de surprendre ses contemporains. De plus, en raison de sa maladie, il ne put contrôler toutes les informations que lui rapportaient les truchements, anciens matelots vivant parmi les indiens, qui servaient d’interprètes. Arrivé en France, il utilisera aussi les informations ethnographiques rassemblées par le secrétaire de Villegagnon5 et mettra à contribution un scribe helléniste, Mathurin Héret, chargé de truffer le texte de références aux auteurs grecs et latins. Les nombreuses références à l’antiquité gréco-latine seront un moyen constamment réitéré de réduire l’étrangeté première des sauvages à la familiarité des textes classiques.

Il est un des premiers à donner en français des descriptions peu précises mais honnêtes du manioc, de l'ananas, de l'arachide, de la noix de cajou et du pétun le tabac, ainsi que du "grand ara rouge" Ara macao, du toucan, du paresseux et du tapir. Il offre aussi le premier tableau ethnographique des Indiens Tupinamba. Au XXe siècle, l'ethnologue, Alfred Métraux, dira de l'ultime version augmentée de son voyage au Brésil, Histoire d'André Thevet Angoumoisin, cosmographe du Roy, de deux voyages faits par luy aux Indes Australes, et Occidentales6 que le "chapitre sur l'anthropophagie rituelle des Tupinamba,... est sans doute un des plus beaux documents ethnographiques que nous ait laissé le XVIe siècle". La qualité des 41 illustrations sur bois gravés de la flore, de la faune et des rituels des Tupinamba assure le succès de l’ouvrage à la cour et parmi les amateurs de curiosités. Cependant il se fait piéger en reprenant le récit de Francisco de Orellana sur l’existence de femmes guerrières, nues et belliqueuses, rencontrées le long du fleuve qu’Orellana baptisa "fleuve des Amazones" puis "Amazone". Plus tard, dans la Cosmographie universelle, il se dira bien marry que je sois tombé en la faute de l’avoir creu.
Pour Frank Lestringant, le grand spécialiste de la Renaissance, Les Singularités de la France Antarctique constitue une œuvre phare de la littérature de voyage au XVIe siècle.

Le cosmographe du roi

Il obtient d'être affranchi de son ordre monastique en janvier 1559. Il se fixe rue de Bièvre, dans le quartier Latin à Paris, et devient en 1560 "cosmographe du Roy", c'est-à-dire géographe officiel, et au début de 1576 l'un des aumôniers de Catherine de Médicis. Il sert successivement quatre rois de France : Henri II et ses trois fils François II, Charles IX et Henri III.
Il se constitue rue de Bièvre un cabinet de curiosités où il collectionne les monnaies grecques et latines, des plumasseries du Brésil et du Mexique, des becs de toucan, des perroquets et caïmans naturalisés et autres singularités mais aussi des documents et mémoires relatifs au Nouveau Monde comme le précieux Codex Mendoza, manuscrit aztèque des années 1540-15412. Ces collections naturalistes et ethnographiques témoignent de son désir constamment réaffirmé d'assurer la primauté de l'expérience sur l'autorité. Tout ce que je vous discours et recite, ne s'apprend point és escole de Paris, ou de quelle que ce soit des universitez de l'Europe, ainsmais en la chaise d'un navire, soubz la leçon des vents…
Il travaille à partir de 1566, au projet très ambitieux, d’une encyclopédie géographique universelle distribuée selon les quatre continents. Le volumineux ouvrage, intitulé Cosmographie universelle, publié en 1575 rassemble des documents originaux d’un intérêt capital pour la connaissance des peuples amérindiens du Brésil et divers compilations comme celles sur l’Afrique et l’Asie, tirées de Navigationi et Viaggi du Vénitien, Jean-Baptiste Ramusio.
C'est en historiographe qu'il fait paraître, en 1584, les Vrais portraits et vies des hommes illustres en huit volumes. Son ambition est immense, puisqu'il se propose de traiter de tous les grands hommes de toutes les régions qu'il a visitées. Il propose à la manière de Plutarque, des portraits des pères de l'Église chrétienne, des grands esprits de l'antiquité ou des saints du Moyen Âge livre I à III. Dans les livres suivants sont traités les découvreurs et conquérants, Colomb, Vespucci, Magellan, Cortés et Pizarre et de six souverains de l'Amérique, un Aztèque, un Inca, un "Cannibale", un Tupinikin, un Satouriona de la Floride et un Patagon. Il a donc l'audace de faire voisiner les portraits des monarques amérindiens avec les gloires de l'antiquité et de l'Europe. Il illustre ses 224 portraits de gravures en taille douce.

La légende noire de Thevet

Les ouvrages de Thevet ont été mal accueillis par les doctes de son époque. On l’a accusé de plagiat et d’ignorance, Belon 1557, Belleforest et Fumée 1568 ou encore d’outrecuidance. Cette mauvaise renommée se renforce avec le début des troubles civils. Après s’être rallié ostensiblement au duc de Guise lors de la première guerre de Religion, Thevet tente de louvoyer entre les deux camps. Mais également condamné par les deux partis en présence, le projet cosmographique n’a quitté les franges de l’hérésie que pour se précipiter dans la démesure blasphématoire. La faute de Thevet est scientifique, mais aussi théologique, Belleforest, 1575 ; Du Préau, 1583, écrit Frank Lestringant. Il est vrai qu’à côté de cette légende noire cultivée par les doctes, Thevet n’a cessé de fasciner les esprits curieux, Paré, 1579. Longtemps les naturalistes et en premier lieu les botanistes l’ont cité avec révérence, notamment en ce qui concerne les réalités exotiques de l’Amérique et tout particulièrement du Brésil. C’est le cas par exemple du vulgarisateur Jean-Marie Pelt, qui dans son ouvrage de 1999 sur les grands naturalistes explorateurs, consacre un chapitre entier à sa réhabilitation.

André Thevet et l'herbe pétun tabac

Herbe pétun ou angoumoisine Cosmographie universelle
Dans Singularités de la France antarctique 1558, André Thevet donne une description précise de l’usage du "tabac" par les indiens. Il en ramènera des graines en France qu’il sèmera dans sa région natale d’Angoulême et baptisera la plante « herbe angoulmoisine. Mais le terme aura moins de succès que pétun mot venant du tupi petyma, petyn » qui sera largement employé en France et aux Antilles jusqu’au début du XVIIe siècle, époque où il sera évincé par tabac, terme qui lui vient à travers l’espagnol, d’un mot Haïtien, tabaco.
Autre singularité d’une herbe qu’ils nomment en leur langue pétun, laquelle il porte ordinairement avec eux, pource qu’ils l’estiment merveilleusement profitable à plusieurs choses. Elle ressemble à notre buglosse.
Or ils cueillent soigneusement ceste herbe et la font sécher à l'ombre dans leur petites cabanes. La manière d’en user est telle : ils l’enveloppent, estant seiche, quelque quantité de ceste herbe en une feuille de palmier qui est fort grande, et la roulent comme de la longueur d'une chandelle, puis mettent le feu par un bout, et en reçoivent la fumée par le nez et par la bouche. Elle est fort salubre, disent-ils, pour faire distiller et consummer les humeurs superflues du cerveau. Davantage, prise en cette façon, fait passer la faim et la soif pour quelque temps. Parquoi ils en usent ordinairement, même quand ils tiennent quelque propos entre eux, ils tirent cette fumée, et puis ils parlent…Vrai que si on en prend trop cette fumée ou parfum, elle entête et enivre, comme le fumet d’un fort vin.Singularités 1558.
Thevet nous dit avoir essayé par lui-même le cigare de pétun et que cette fumée cause sueurs et faiblesses, jusqu'à tomber en quelque syncope.

Quelques années plus tard, en 1560, Jean Nicot ambassadeur de France au Portugal, envoie de la poudre de tabac à la Reine Catherine de Médicis pour soigner les migraines de son fils. Le traitement a du succès et pour honorer Jean Nicot, le botaniste Delachamps donne officiellement à la plante le nom de Nicotiana tabacum. Cette usurpation rendra furieux Thevet Depuis un qidam, qui ne fit jamais le voyage, quelque dix ans après que je fus de retour de ce pays, lui donna son nom. Si Thevet fut indéniablement le premier à introduire le tabac en France, il ne fut pas le premier en Europe, puisque Hernandez l’avait introduit en Espagne dès 1520.

Thevet et Thevetia

Dans Singularités, chapitre 36, Thevet décrit précisément « un arbre nommé en leur langue ahouai, portant fruit vénéneux et mortel…Cet arbre est quasi semblable en hauteur à nos poirier. Il a la feuille de trois ou quatre doigts de longueur et deux de largeur, verdoyante toute l’année. Elle a l’écorce blanchâtre. Quand on en coupe branche, elle rend un certain suc blanc, quasi comme lait. L’arbre coupé rend une odeur merveilleusement puante. Il observe que le fruit est de la grosseur d’une châtaigne moyenne, et est vrai poison, spécialement le noyau. Les hommes, pour légère cause étant courroucés contre leurs femmes, leur en donnent, et les femmes aux hommes. Et de ce fruit les sauvages, quand le noyau est dehors, en font des sonnettes qu’ils mettent aux jambes, lesquelles font aussi grand bruit….
Cet arbre est aujourd’hui appelé Thevetia ahouai famille des Apocynaceae. C’est Carl von Linné qui un siècle plus tard, pour rendre hommage à Thevet créa le genre Thevetia. Une autre espèce, le Thevetia peruviana, est abondamment cultivé dans les jardins de toute la zone intertropicale du globe8.

Bibliographie

Sources imprimées
Cosmographie de Levant 1554. Texte sur Gallica
Cosmographie de Levant, fac-similé de l'édition de Tournes, 1556, avec introduction, notes et variantes par Frank Lestringant coll. Travaux d'humanisme et de renaissance, Genève, Droz, 1984, 224 + 232 p., pl., cartes.
Les Singularitez de la France antarctique, autrement nommée Amérique, et de plusieurs terres et isles découvertes de nostre tems 1557. Texte sur Gallica, illustrations sur Gallica, Université de Virginie, Gordon collection.
Les Singularitez de la France antarctique, réédition par Paul Gaffarel, Maisonneuve, Paris, 1880.sur Internet Archive, et sur Google Livres.
édition établie par Frank Lestringant, Le Brésil d’André Thevet. Les singularités de la France Antarctique 1557, Editions Chandeigne,‎ 1997
La cosmographie universelle d'André Thevet, illustrée de diverses figures des choses plus remarquables veuës par l'auteur 2 volumes, 1575. Illustrations sur Gallica et Texte sur Gallica
Les vrais pourtraits et vies des hommes illustres grecz, latins et payens, recueilliz de leurs tableaux, livres, médalles antiques et modernes 9 volumes, 1584 tome 2 consultable sur American Libraries
Giulia Bogliolo Bruna, introduzione, traduzione e note delle Singolarità della Francia Antarctica di André Thevet prefazione Frank Lestringant, Reggio Emilia, Diabasis, 247 p., 1997.

Travaux historiques

Frank Lestringant, Sous la leçon des vents : le monde d’André Thevet, cosmographe de la Renaissance, Presse universitaire de Paris-Sorbonne,‎ 2003.Google livres
Frank Lestringant, L’atelier du cosmographe ou l’image du monde à la Renaissance, Albin Michel,‎ 1991
Frank Lestringant, L'Histoire d'André Thevet, de deux voyages par luy faits dans les Indes Australes et Occidentales, Colloque International "Voyageurs et images du Brésil", MSH-Paris, le 10 décembre 2003, Table 2 — Les récits de conquête et de colonisation.
Jean-Marie Pelt,André Thevet,les monstres difformes et le tabac, in La Cannelle et le panda : les grands naturalistes explorateurs autour du Monde, Paris, Fayard, 1999, .
Carolina Martinez, André Thevet et Jean de Léry : témoignage involontaire et métier d'historien dans deux récits de voyage en France Antarctique, in Encyclo. Revue de l'école doctorale ED 382, no 1, 2012, p. 75-86,

Littérature

Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil, Gallimard, 2001.


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#4243 Roald Dahl
Loriane Posté le : 22/11/2014 14:38
Le 23 novembre 1990 à 74 ans, meurt à Oxford, Royaume-Uni Roald Dahl,
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né le 13 septembre 1916 à Llandaff, Cardiff, Royaume-Uni, écrivain gallois, auteur de romans et de nouvelles, qui s'adressent aussi bien aux enfants qu'aux adultes. Il épouse Felicity d'Abreu Crosland, de 1983 à 1990, puis Patricia Neal de 1953 à 1983. Il a 5 enfant, Lucy Dahl, Ophelia Dahl, Olivia Twenty Dahl, Tessa Dahl, Theo Matthew Dahl
Parmi ses œuvres les plus célèbres, on peut citer Charlie et la chocolaterie, adapté plusieurs fois au cinéma, ainsi que des recueils de nouvelles grinçantes Kiss Kiss et Bizarre ! Bizarre !.
L'humour de ses récits pour enfants, les Gremlins, 1943 se teinte de macabre dans ses romans pour adultes Kiss, Kiss, 1960.
En 1967, il signe le scénario du cinquième film de James Bond, On ne vit que deux fois.
Ce sont pourtant ses textes destinés à un public jeune qui lui valent d'être reconnu. Il publie en 1943 son premier livre pour enfants : Les Gremlins, qui inspirera très fortement un film de Joe Dante, 40 ans plus tard. Dans ses livres pour enfants, les héros sont souvent des enfants malheureux, qui prennent un jour leur revanche parfois cruelle sur leurs tortionnaires. L'effet est jubilatoire, et permet aussi au lecteur de relativiser ses propres problèmes.


Sa vie

Né en 1916 au pays de Galles à Llandaff de parents norvégiens le 13 Septembre 1916, Roald Dahl vit une enfance peu facile : En 1020 à l'âge de 3 ans il perd sa sœur aînée puis son père, courtier maritime, à l'âge de trois ans.
Il est élevé au pensionnat de Repton School dans le Derbyshire : expérience douloureuse qu'il relate dans l'un de ses deux écrits autobiographiques destinés aux enfants : Moi, Boy.
À dix-huit ans, il renonce aux études universitaires et travaille pour la grande compagnie pétrolière Shell, qui l'envoie en 1937 en Afrique orientale. La guerre l'y surprend et il s'engage comme pilote dans la Royal Air Force. Il part en Tanzanie en Afrique à 20 ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage en tant que pilote de chasse à Nairobi au Kenya. Après quelques mois d'entraînement il est affecté à l'escadrille 80. Lors d'un vol pour rejoindre son escadrille il échappe de peu à la mort, son avion s'étant écrasé. Après s'être rétabli il rejoint son escadrille en Grèce où il combat héroïquement.
Il est gravement blessé en septembre 1940 en Libye : rescapé miraculeusement de son avion en flammes, il subira seize interventions chirurgicales et en sera profondément marqué. Cette période nourrit son second récit autobiographique : Escadrille 80. Avec humour, il affirmera que son imagination fertile lui est venue d'une bosse contractée lors de l'accident.
Envoyé en mission aux États-Unis, notamment pour convaincre les Américains d'intervenir dans le conflit, il fait la connaissance de l'écrivain américain C. S. Forester, qui le pousse à écrire et de Ian Fleming, espion britannique qui deviendra l'auteur des James Bond.
Il commence à écrire des livres en 1942, rencontre Walt Disney avec lequel il envisage de créer une fiction autour des légendaires créatures Gremlins auxquelles les pilotes de la Royal Air Force attribuent leurs problèmes mécaniques.Le premier récit qu'il publie est A Piece of Cake, qui décrit son accident d'avion en Libye. Mais, au vu de la situation mondiale, Disney renonce à produire ce film qui nécessiterait un tournage en Angleterre.
En 1942, Roald Dahl est attaché militaire à Washington, aux États-Unis, et écrit des nouvelles. Sa carrière d'écrivain commence avec un récit de guerre fait à l'écrivain C. S. Forrester, qui le proposera au Saturday Evening Post. Si son premier livre pour enfants, James et la grosse pêche, publié en 1961, ne rencontre pas un succès fulgurant, le deuxième, Charlie et la chocolaterie 1964, deviendra un best-seller de la littérature enfantine ; cinq millions d'exemplaires en ont été vendus dans le monde. Peuplés de géants ou de nains – à la manière de Swift ou de Dickens –, de sorcières et de monstres, son œuvre donne le mauvais rôle aux parents, maîtres d'école... et aux adultes en général, pour la plus grande joie des enfants. L'univers de l'écrivain est cruel, mais son ton toujours humoristique. Il l'expliquait ainsi : La vie est tellement dure, vraiment tellement dure. Il faut préparer les enfants à faire face au monde, leur donner un maximum d'atouts pour cela. L'Énorme Crocodile 1976, La Potion magique de Georges Bouillon 1981, Le Bon Gros Géant : le B.G.G. – une abréviation qui fait fureur chez les enfants – 1982, Sacrées Sorcières 1983 ou encore Matilda 1988, autant de titres illustrés par Quentin Blake, avec qui il forme un duo réussi qui ont séduit les enfants. Roald Dahl aimait à dire : Les enfants, il faut les passionner, sinon ils vous laissent tomber et vont regarder la télévision. J'essaie d'écrire des histoires qui les saisissent à la gorge, des histoires qu'on ne peut pas lâcher.
Comme dans ses livres pour enfants, Roald Dahl cultivait dans les ouvrages qu'il destinait aux adultes un humour très noir. Mais ses recueils de nouvelles et ses romans citons notamment Bizarre, bizarre, Kiss, Kiss ou, plus récemment, La Princesse et le braconnier n'ont pas eu le retentissement mondial de ses romans pour la jeunesse.
Mais ce géant bourru d'un mètre quatre-vingt-quatorze avait plus d'une corde à son arc : pour le cinéma, il est l'auteur du scénario des Gremlins avec Walt Disney, en 1943 et de celui d'un James Bond, On ne vit que deux fois 1967, ainsi que d'un scénario non utilisé pour Chitty Chitty Bang Bang 1968. Nombre de ses nouvelles ont été adaptées pour la télévision, notamment sous le titre de The Tales of the Unexpected. Gloire nationale en Grande-Bretagne, Roald Dahl restera comme l'un des maîtres incontestés de la littérature enfantine mondiale, lui qui n'avait d'autre but que de faire aimer la lecture aux enfants.

Œuvres livres traduits en français

Roman

Mon oncle Oswald My Uncle Oswald, 1979 Gallimard "Du monde entier" 1988

Recueils de nouvelles

À tire de plumes Over to You : Ten Stories of Flyers and Flying, 1945 Julliard 1976 ;
Bizarre ! Bizarre !, 1962 Someone Like You, 1948 ;
Kiss Kiss, 1962 Kiss Kiss, 1959 ;
La Grande Entourloupe - Grand Prix de l’Humour Noir 1976 Switch Bitch, 1974 Gallimard "Du monde entier" 1976 ;
L’Homme au parapluie et autres nouvelles - Short Story Edgar Award MWA 1980 Partiellement extrait de Mores Tales of the Unexpected, 1980 Gallimard "Du monde entier" 1982;
La Princesse et le braconnier : deux contes Two Fables, 1986 Gallimard 1988.
Le Connaisseur Taste, 1954 Gallimard 1962 dans Tel est pris qui croyait prendre.

Nouvelles

L’homme du Sud Man from the South in Les Œuvres libres/Fayard no 113 nouvelle série 1955 ;
Jeu The Wish, 1948 in Les Chefs-d’œuvre de l’épouvante, Planète "Anthologie Planète" sd. Rééd. sous le titre Le Souhait in Tous des Sorciers ! JLu Jeunesse, 2002 ;
Un fameux dégustateur Taste, 1951 in EQMM no 113 1957 ;
En plein jus Dip in the Pool, 1952 in Alfred Hitchcock présente : Histoires à faire peur, Robert Laffont 1965 ;
Edward le conquérant Edward the Conqueror, 1953 in Alfred Hitchcock présente : Histoires épouvantables, Presses Pocket no 1724 1980 ;
Coup de gigot Lamb to the Slaughter, 1953 in EQMM no 88 1955 ;
Le Chemin du ciel The Way Up to Heaven, 1954 in EQMM no 112 1957 ;
Une vengeance artistique / Nunc Dimittis et le serpent A Connoisseur’s Revenge / Nunc Dimittis / The Devious Bachelor, 1955 in EQMM no 87 1955 & in Les Œuvres libres/Fayard no 129 nouvelle série 1957 ;
Un beau dimanche Parson’s Pleasure, 1958 À Vue d’œil 2000 ;
Gelée royale Royal Jelly, 1959 in Alfred Hitchcock présente : Histoires à lire toutes portes closes, Presses Pocket no 1815 (980);
Mon amour, mon petit pigeon My Lady Love, My Dove, 1958 in Les Œuvres libres/Fayard no 113 nouvelle série 1955 ;
La Poudre à boutons Spotty Powder, 1998 in Nuit blanche, Hachette-Livre 1999.

Romans pour la jeunesse

La plupart de ces textes sont illustrés avec beaucoup d'humour par Quentin Blake, illustrateur emblématique du livre pour enfants.
James et la grosse pêche James and the Giant Peach, 1961 Gallimard "La Bibliothèque blanche" 1966 ;
Charlie et la Chocolaterie Charlie and the Chocolate Factory, 1964 Gallimard "La Bibliothèque blanche" 1967 ;
Le Doigt magique The Magic Finger, 1966 Gallimard-Jeunesse "Enfantimages" 1979 ;
Fantastique Maître Renard Fantastic Mr. Fox, 1970 Gallimard-Jeunesse 1977 ;
Charlie et le Grand Ascenseur de verre Charlie and the Great Glass Elevator, 1972 Gallimard-Jeunesse 1978 suite de Charlie et la Chocolaterie ;
Danny champion du monde Danny, the Champion of the World, 1975 Stock "Mon Bel Oranger" 1978 ;
L’Énorme Crocodile The Enormous Crocodile, 1978 Gallimard-Jeunesse 1978;
Les Deux Gredins The Twits, 1980 Gallimard-Jeunesse "Folio junior" no 141 1980 ;
La Potion magique de Georges Bouillon George’s Marvelous Medecine, 1981 Gallimard-Jeunesse "Folio junior" no 215 1982 ;
Le Bon Gros Géant The BFG, 1982 Gallimard-Jeunesse "1000 soleils" 1984 ;
Sacrées Sorcières The Witches, 1983 Gallimard-Jeunesse "1000 soleils" 1984 ;
La Girafe, le pélican et moi The Girafe and the Pelly and Me, 1985 Gallimard-Jeunesse 1985 ;
Matilda Matilda, 1988 Gallimard-Jeunesse "1000 soleils" 1988 ;
Un amour de tortue Esio Trot, 1990 Gallimard-Jeunesse "Folio cadet/série bleue" no 232 1990 ;
Les Minuscules The Minpins, 1991 Gallimard-Jeunesse 1991 ;
Le Rétrovicaire de Nibbleswicke The Vicar of Nibbleswicke, 1991 Gallimard-Jeunesse 1992 ;
Le Trésor de Mildenhall The Midenhall Treasures, 1999 Gallimard-Jeunesse "Albums junior" 2000.

Recueils de nouvelles pour la jeunesse

L’Enfant qui parlait aux animaux sans équivalent en anglais Gallimard-Jeunesse 1981 ;
Un conte peut en cacher un autre Revolting Rhymes, 1982 Gallimard-Jeunesse 1982 recueil de contes détournés écrits en vers ;
Sales bêtes ! Dirty Beasts, 1983 Gallimard-Jeunesse "Folio cadet" no 14 1984 ;
Le Cygne suivi de La Merveilleuse histoire de Henry Sugar sans équivalent en anglais Gallimard-Jeunesse "Folio Junior/Piranha" no 361 (1986 ;
Mieux vaut en rire : douze histoires grinçantes The Great Automatic Grammatizator, 1991 Gallimard-Jeunesse "Hors série littérature" 1999 ;
Mauvaises intentions : neuf histoires à faire frémir Skin and Other Stories, 1991 Gallimard-Jeunesse "Hors série littérature" 2000 ;
Coup de Gigot (et autres histoires à faire peur sans équivalent en anglais Gallimard-Jeunesse "Folio Junior" no 1181 2003.

Direction d'anthologie

Histoires de fantômes Roald Dahl’s Book of Ghost Stories, 1983 Hachette-Jeunesse "Le Livre de Poche Jeunesse / Senior" no 209 (1985).

Autobiographies

Moi, Boy : souvenirs d’enfance Boy : Tales of Chilhood, 1984 Gallimard-Jeunesse "1000 soleils" 1985. Récit autobiographique de son enfance jusqu'à ses années au collège ;
Escadrille 80 Going Solo, 1986 Gallimard-Jeunesse "1000 soleils" 1986. Suite de son autobiographie, dans laquelle il évoque les paysages d'Afrique qu'il a survolés alors qu'il était pilote à la Royal Air Force.

Autres livres

Le Livre de l’année The Dahl Diary, 1992 Gallimard-Jeunesse "Lecture Junior" no 14 1992 ;
Les Irrésistibles recettes de Roald Dahl, recettes compilées par Josie Fison et Felicity Dahl Roald Dahl’s Revolting Recipes, 1994 Gallimard-Jeunesse 1995 ;
Le Grand livre de Roald Dahl The Roald Dahl Treasury, 1997 Gallimard-Jeunesse "Hors série Littérature" 1998 ;
Les Nouvelles recettes irrésistibles, recettes de Lori-Ann Newman Even More Revolting Recipes, 2001 Gallimard-Jeunesse 2002

Recueils de nouvelles en version originale

Someone Like You and Other Short Stories Le Livre de Poche no 8605, série Lire en anglais, 1988;
The Hitch-Hiker and Other Short Stories / L’Auto-stoppeur et autres nouvelles Le Livre de Poche no 8610, série Lire en anglais, 1989 ;
M.. Botibol and Other Stories Le Livre de Poche no 8665, série Lire en anglais, 1992 ;
The Princess and the Poacher / La Princesse et le braconnier Gallimard "Folio bilingue" no 9, 1990.

Pièces de théâtre

Il s'agit d'adaptations pour le théâtre de romans de Roald Dahl.
Charlie et la Chocolaterie 1976. Adapt. et proposition de mise en scène Richard R. George ; introd. Roald Dahl ; trad. Jean Esch. Gallimard jeunesse "Folio junior" no 1235 / Théâtre no 14 09/2002
James et la Grosse Pêche 1982. Adapt. et proposition de mise en scène Richard R. George ; introd. Roald Dahl ; trad. Jean Esch. Gallimard jeunesse "Folio junior" no 1272 / Théâtre no 16 03/2003
Charlie et le grand ascenseur de verre 1984. Adapt. et proposition de mise en scène Richard R. George ; introd. Roald Dahl ; trad. Jean Esch. Gallimard jeunesse "Folio junior" no 1426 / Théâtre no 23 10/2006
Sacrées sorcières The Witches, 2001. Adaptation de David Wood ; trad. Marie Saint-Dizier. Gallimard jeunesse "Folio junior" no 1452 / Théâtre no 25 (09/2007)

Filmographie Cinéma

Films tirés des œuvres de Roald Dahl

Charlie et la Chocolaterie Willy Wonka and the Chocolate Factory États-Unis, 1971. Réalisation : Mel Stuart. Scénario : David Seltzer.
Danny, le champion du monde Danny the Champion of the World - États-Unis, 1989. Réalisation : Gavin Millar. Scénario : John Goldsmith TV
Le Bon Gros Géant en Royaume-Unis, 1989 Réalisation : Brian Cosgrove. Scénario : John Hambley.
Les Sorcières The Witches,états-Unis, 1990. Réalisation : Nicolas Roeg. Scénario : Allan Scott.
Matilda Matilda États-Unis, 1996. Réalisation : Danny DeVito. Scénario : Nicolas Kazan et Robin Swicord
James et la pêche géante États-Unis, 1997. Réalisation : Henry Selick. Scénario : Karey Kirkpatrick, Jonathan Roberts et Steeve Bloom.
Charlie et la Chocolaterie Charlie and the Chocolate Factory États-Unis, 2005. Réalisation : Tim Burton. Scénario : John August.
Fantastic Mr. Fox États-Unis, 2009. Réalisation : Wes Anderson
Le Bon Gros Géant États-Unis, 2016. Réalisation : Steven Spielberg

Films tirés des scénarios de Roald Dah

Chitty Chitty Bang Bang 1968. Réal. : Ken Hughes. Scénario : Roald Dahl d’après un conte de Ian Fleming.
On ne vit que deux fois You only live twice, 1968. Réal. : Lewis Gilbert. Scénario : Roald Dahl d’après le roman de Ian Fleming.
The Night Digger États-Unis, 1971. Réalisation : Alastair Reid
Gremlins États-Unis, 1984. Réal. : Joe Dante. Scénario : Chris Colombus

Épisodes de la série Alfred Hitchcock série télévisée, 1955

1958 : Lamb to the slaughter L’Inspecteur se met à table, série Alfred Hitchcock presents no 106 ; épisode 28 de la 3e saison
1958 : A dip in the pool inédit en France, série Alfred Hitchcock presents no 111 ; épisode 35 de la 3e saison
1958 : Poison Poison, série Alfred Hitchcock presents no 116 ; épisode 1 de la 4e saison
1960 : Man from the south L’Homme du Sud, série Alfred Hitchcock presents no 166 ; épisode 15 de la 5e saison
1960 : Mrs. Bixby and the Colonel's coat Le Manteau, série Alfred Hitchcock presents no 190 ; épisode 1 de la 6e saison
1961 : The Landlady inédit en France, série Alfred Hitchcock presents no 208 ; épisode 19 de la 6e saison

Série Bizarre, bizarre

1979. Un os dans le gigot Lamb to the Slaughter, série Tales of the Unexpected / Bizarre, bizarre – 1re saison, n° ***
Série Alfred Hitchcock présente II
1985. MAN from the soult L’Homme du Sud, série Alfred Hitchcock presents / Alfred Hitchcock présent

Liens

http://youtu.be/Mwa9TWdj-Zw Roald Dahl Biogaphie et interview (anglais)
http://youtu.be/F5DS2DnsJ04 Dessin
http://youtu.be/Pq161aoLQ1A Le petit chaperon rouge
http://youtu.be/Nr_gJ3Ler7I Les Gremlings (anglais)
http://youtu.be/PIrd4172Czw Gremlings
http://youtu.be/kgfgiLlW-yw?list=PLF977919DA3442836 Gremlings Le film
http://youtu.be/rw86-BOQJUs Charlie et la chocolaterie bande annonce


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#4244 Clément IV
Loriane Posté le : 22/11/2014 14:16
Un 23 novembre à la fin du XII siècle naît, à St Gilles, Gard, Clément IV

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de son nom Gui Foucois ou Foulques ou Foucault, dit le gros, à Saint-Gilles mort le 29 novembre 1268 à Viterbe, Italie il fut le 183e pape de l'Église catholique. Son pontificat s’étendit du 5 février 1265 au 29 novembre 1268.
Gui Foulques, lettré , avocat, grand juriste, fut marié et eut des enfants, et une descendance attestée jusqu'à nos jours avant d'entrer, veuf, dans les ordres, et d'entamer une carrière au service de l'Église. Il fut évêque du Puy, honoré d’une prébende de chanoine au Chapitre noble de Brioude 1259, puis archevêque de Narbonne. Conseiller de saint Louis, il est élu pape sous le nom de Clément IV. Durant ses trois ans et demi de pontificat, il mena une politique ambitieuse et fut l'ami de saint Thomas d'Aquin.
Pape d'origine française, de son vrai nom Gui Foucoi. Il était archevêque de Narbonne avant son élection. Il eut avant tout une activité politique et favorisa les entreprises en Italie du frère de Saint Louis, Charles d'Anjou, à qui il accorda en fief le royaume de Sicile, poursuivant ainsi l'action de ses prédécesseurs qui voulaient éliminer de la péninsule les gibelins. Grâce à cette assistance, excommunication de Conrad IV, Charles put vaincre son adversaire.
Clément IV fut, en outre, fort attentif à l'administration du Saint-Siège et prit les premières mesures permettant à la papauté de pourvoir aux bénéfices de catégorie moyenne.


En bref

Clément IV Guido Fulcodi, Gui Foulques, Foulquois ou Foulquet est le 188e pape. Il a été élu à Pérouse le 5 février 1265, et est mort à Viterbe le 27 ou le 29 novembre 1268. Il était né vers 1200 à Saint-Gilles-sur-le-Rhône, fils d'un chevalier nommé Foulques Legros. On a dit, non sans raison, que son histoire présente les conditions les plus diverses de la vie humaine. En effet, il fut successivement militaire, juris. consulte, secrétaire du roi Saint Louis, marié, père de famille, veuf, prêtre, chanoine, archidiacre, évêque du Puy, archevêque de Narbonne, cardinal-évêque de Sabine, enfin pape.
Urbain IV, qui l'avait créé cardinal, l'envoya comme légat en Angleterre, pour soutenir Henri III contre Leicester, les évêques et les barons révoltés; mais comme l'un des principaux griefs de ceux-ci était précisément un traité fort onéreux dans lequel Henri III s'était laissé induire par le pape, au sujet du royaume de Sicile offert à Edmund, fils de ce roi, cette mission n'eut aucun succès. Le légat lança l'excommunication contre ceux qui avaient repoussé sa médiation, et l'interdit contre les villes maritimes qui s'étaient opposées à son débarquement; cette mesure ne produisit aucun effet favorable au roi.
Gui Foulquois revenait en Italie lorsqu'il fut élut pape; il n'y put rentrer qu'en se déguisant en mendiant, Manfred ayant fait garder les passages. On assure qu'il déclina la nomination dont il avait été l'objet, et qu'il demanda aux cardinaux de procéder à une nouvelle élection. On prétend aussi qu'il conseilla à Louis IX de ne pas entreprendre sa croisade contre Tunis; mais il semble qu'il ne fit que désapprouver d'abord le projet de ce prince d'y participer en personne.
Il ratifia la donation du royaume de Naples, faite par son prédécesseur, à Charles d'Anjou, frère de Louis IX. Pour soutenir ce prince, il fit prêcher la croisade contre ses adversaires. Lorsqu'après la défaite et la mort de Manfred, Conradin descendit en Italie pour recouvrer le royaume de ses pères, Clément l'excommunia, en l'appelant-rejeton d'une race de vipères. Ce jeune prince, trahi et vaincu, ayant été condamné et supplicié pour avoir porté les armes contre l'Eglise, Clément a été accusé, avec quelque vraisemblance, d'avoir consenti à la mort de celui qu'il aurait pu réclamer comme prisonnier de l'Eglise, et même d'avoir conseillé cette exécution. On dit que lors de sa légation en Angleterre, il fit remettre en liberté Roger Bacon emprisonné sur les dénonciations des moines de son ordre; mais en 1267, il repoussa le projet de réforme du calendrier proposé par Bacon, projet peu différent de celui que Grégoire XIII adopta plus tard.

Sa vie

La famille de Clément IV Louis Foulques ou Foucault, dit Fulcodi, bourgeois de Saint-Gilles dans le Gard, juriste, eut de son épouse Marie Laure Salvanhiac, plusieurs enfants :
Gui, qui suit ; Nicolas, curé de Saint-Gilles ; Marie, épouse de Laurent Forton ; Jeanne, épouse de Pierre Sauvaire ;
Anne, épouse de Louis Gros qui eurent des enfants dont Pierre Gros, curé de Saint-Gilles, auquel son oncle Gui, alors pape, écrivait le 7 mars 1265 : " Nous ne voulons pas que Cécile et Mabilie, nos filles, aient d'autres époux que ceux qu'elles auraient pu avoir si nous étions demeuré simple clerc ! "… et il réduisit de plus les prébendes de ce neveu ecclésiastique à une seule afin de ne pas être taxé de népotisme.
Sa maison natale dite Maison romane a été restaurée au XIXe siècle. Elle est classée monument historique depuis 1862. Clément IV est le premier de tous les papes qui ait eu des armoiries sur son tombeau, à Viterbe.
Gui Foulques avait épousé par contrat du 16 janvier 1239 Margueritte Ruffi, fille de Jacques et de Cécile du Sault. Plusieurs enfants sont nés de cette union. En 1265, il ne restait que :
Mabilie qui devint religieuse à Nîmes après 1267 et qui mourut en 1307 d'après les documents cités ci-dessus,
Cécile Fulcodi qui épousa par contrat du 2 février 1274 son cousin Pierre Ruffi. De cette union naquirent plusieurs enfants dont Guidon Ruffi, dont la descendance se perpétue à ce jour.
Les informations généalogiques sur la descendance du pape Clément IV proviennent des pièces du procès qui a été instruit pour son héritage, commencé vers 1272 et terminé seulement en 1339. Une grande partie de ces pièces sont reproduites dans le cartulaire de l'évêché de Maguelone. Ces pièces citent plus de soixante personnes apparentées au pape Clément IV

Avant son pontificat

Docteur en droit civil, il devient un professeur et avocat renommé. Il enquête en Venaissin pour le compte d'Alphonse de Poitiers, fin 1253-début 1254 Veuf, il est ordonné prêtre en 1255 et nommé archidiacre du Puy, curé de Saint-Gilles puis évêque du Puy en 1257, archevêque de Narbonne en 1259. Conseiller de Saint Louis, en un temps garde du sceau, conseiller du pape Urbain IV, il est créé cardinal évêque de Sabine le 17 décembre 1261. Légat en Angleterre pour une médiation entre Henri III et ses prélats et barons en 1264, il est en voyage lorsqu'il est élu pape le 183e après la mort d'Urbain IV. Il rentre alors à Pérouse en Italie, déguisé en moine, avant de coiffer la tiare, le 5 février 1265, sous le nom de Clément IV. Il habite pendant presque tout son pontificat dans le palais des papes de Viterbe, la capitale de la Tuscie romaine ayant été choisie comme siège pontifical par Alexandre IV en 1257.

Pendant son pontificat

La principale affaire de son pontificat est la réalisation de la dévolution, désirée par Urbain IV, du royaume de Sicile à Charles d'Anjou, frère du roi de France Louis IX, chargé de tenir tête aux ambitions impérialistes de Manfred de Hohenstaufen, fils naturel de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, et du parti gibelin. Après la mort de Manfred en 1266 à la bataille de Bénévent, le pape intervient dans l'élection de Conradin, neveu de Manfred et dernier descendant de Frédéric II. Mais après que Charles d'Anjou exécute Conradin, Clément IV se voit contraint de s'opposer aux ambitions de Charles. Dans le même temps, il favorise le double mariage qui lie les familles de Hongrie et de Sicile.
Cette politique ambitieuse, mais onéreuse, qu'accompagne une ferme reprise en main de l'Église par la Curie, fait de Clément IV l'un des créateurs de la fiscalité pontificale et de ce qui en est déjà la condition nécessaire, la réserve au Saint-Siège de la collation des bénéfices ecclésiastiques.
Clément IV est sur le trône de saint Pierre le plus intransigeant des rigoristes et le plus théocratique des papes du XIIIe siècle, agissant quasi simultanément sur tous les plans, continuant l'œuvre de ses prédécesseurs Grégoire IX et Urbain IV, mais en la poussant jusqu'à son extrême logique : il autorise la torture dans les causes d'hérésie 3 novembre 1265, privilégie les dominicains et leur confie la direction de la lutte contre l'hérésie. À l'égard des juifs relaps, il ordonne des châtiments allant jusqu'à la mort, et exhorte saint Louis à établir contre les blasphémateurs des peines temporelles capables de leur inspirer la terreur.

Clément IV et l'Islam

À la fin du XIIIe siècle, de nombreux musulmans étaient installés en Espagne, terre historiquement chrétienne.
Dans cette Espagne soumise à des souverains catholiques, les mudéjars vivent dans leurs aljamas. Les plus nombreux demeurent dans la vallée de l’Èbre et la région de Valence. Mais le roi d’Aragon se vit admonester par le pape Clément IV qui exprima le fond de la pensée catholique sur la question : On a des exemples de la dangereuse affaire qu’est d’avoir des musulmans dans vos domaines... Il est certes aussi raisonnable de garder chez soi des ennemis si perfides et malfaisants, ou même de les avoir pour voisins que de se mettre un serpent dans le giron ou le feu dans son sein... Votre Créateur ... souffre pendant que ces musulmans célèbrent le nom de Mahomet parmi les chrétiens... Vous devenez votre propre adversaire si vous persécutez les musulmans dans leurs propres terres, mais les protégez patiemment dans les vôtres. Une fois tout cela débattu... il est indubitable qu’il serait conforme à vos excellentes œuvres que vous exiliez ces gens hors des frontières de vos domaines . Le pape a parlé, il ne peut y avoir de musulmans en royaume chrétien.

Clément IV et Roger Bacon

Roger Bacon, moine franciscain et scientifique de renom, est le premier à s’apercevoir de l’erreur du calendrier julien par rapport à l’année solaire. Il propose en 1264 à Clément IV de le rectifier. Il avait en effet une grande estime pour Clément IV, son protecteur. Par ailleurs, ses observations astronomiques lui valant d’être accusé de magie et suscitant la haine de ses contemporains, Clément IV lui demande un exposé détaillé de ses inventions. Roger Bacon lui envoie quelques instruments de mathématiques qu’il avait inventés, ainsi que son œuvre maîtresse, l'Opus majus, ouvrage dans lequel il défend une réforme nécessaire des sciences, et qui apparaît comme une encyclopédie regroupant la grammaire et la logique ainsi que les mathématiques et la physique.

Investiture de Charles Ier

La tour Ferrande, à Pernes-les-Fontaines, édifice du XIIe siècle est célèbre pour ses fresques du XIIIe siècle qui ornent son troisième étage. Considérées comme les premières fresques militaires en France, elles illustrent l'investiture en 1266 par le pape Clément IV de Charles 1er, comte de Provence, en tant que roi de Sicile.
Charles d'Anjou, comte de Provence, est représenté devant le pape Clément IV. Celui-ci, coiffé de sa tiare et tenant, posée sur l'épaule droite, une énorme clef de saint Pierre, présente au nouveau roi de Sicile Trinacrie, Sicile insulaire, et Royaume de Naples, Sicile continentale, la bulle de son investiture. Charles la reçoit, à genoux, revêtu d'une robe blanche à fleurs de lys, et coiffé de la couronne royale.

Clément IV et le népotisme

Peut-être par réticence envers le népotisme déjà installé à la Curie, Clément IV n'a créé qu'un seul cardinal : Bernard Ayglier, O.S.B., abbé du Mont-Cassin.
Clément IV passe les deux dernières années de sa vie à Viterbe, en compagnie de saint Thomas d'Aquin, dont la Somme théologique s'imposera durant tout le Moyen Âge.
Ses contemporains ont loué son ascétisme, sa lutte contre la corruption en général et le népotisme en particulier. Il était réputé doux et désintéressé.

Mort de Clément IV : origine de l'isolement du conclave

L'élection d'un pape se déroule depuis 1271 à l'écart de toute pression extérieure, le conclave, cum clave : sous clef étant coupé du monde.
Cet isolement existe depuis qu'en 1271 à Viterbe, les cardinaux ne parvenant pas à se mettre d'accord pour trouver un successeur à Clément IV au bout de trois ans de délibérations, ont été enfermés et mis au pain sec et à l'eau pour les inciter à élire rapidement un nouveau pape.
L'élu, Grégoire X, a érigé cette pratique en règle, à l'exception du pain et de l'eau.

Lien avec la prophétie dite de Saint Malachie

Selon certains auteurs, les armes de Guy Foulques représentaient un aigle tenant dans ses serres un dragon. L'historien médiéviste Robert-Henri Bautier estime cette lecture fautive car deux exemplaires de son sceau, conservés aux Archives nationales, J. 340 no 23 et J. 473 no 13ter représentent un bras gauche au poing fermé, placé horizontalement et sur lequel sont superposés trois épis disposés en gerbe.

Œuvres

Le recueil des bulles du pape Clément IV, 556 écrits, datés entre le 24 février 1265 ont fait l'objet de plusieurs études :
Clément IV n'a instruit qu'un procès en canonisation, celui d'Edwige de Silésie qu'il a canonisée en 1267.

L'historien généalogiste, spécialiste des familles du Languedoc, Pierre Burlats-Brun écrit en 1985 Diverses pièces relatives à un procès quant à l'hoirie du pape Clément IV, commencé vers 1272 et seulement terminé en 1339, mettant alors en présence dans le concordat final plus de soixante apparentés, neveux et cousins, en partie reproduites dans le cartulaire de l'évêché de Maguelone et étudiées spécialement par l'historien chanoine Jean Segondy 1888-1976 que j'ai bien connu, permettent en effet d'affirmer la filiation qui suit entre la famille de Pierre de Concques et le souverain pontife précité. Suit une description détaillée de la descendance de Louis Foulques jusque Jeanne Gras x Pierre de Concques. À la fin de l'article, Pierre Burlats-Brun indique L'archiviste du Gard, M. Bligny-Bondurand, avait vers 1890 également étudié cette procédure mais sans publier ses notes, plus tard reprises par le chanoine Segondy.

http://youtu.be/c6etdTCo_iU Histoire des papes


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#4245 Re: Défi du 22 novembre 2014: La louange et le chou ont bon gout, mais ils gonflent!!!
Donaldo75 Posté le : 22/11/2014 14:16
Pifou gagne le Prix Goncourt


Tiburce Dugommeau, rédacteur en chef des Nouvelles Editions Vaillant, raccrocha le téléphone.
Enfin, après des années de galère à essayer de remonter la côte de cette boite d’ex-communistes, il avait décroché le jackpot. Maintenant, il lui fallait jouer en délicatesse et user d’un doigté de fée pour diffuser l’information sans heurter les égos.

« Sublime, forcément sublime. » disait jadis une grand auteure française à tête de grenouille savante.
Tiburce Dugommeau attendait sa star de l’année, son improbable poète qui venait juste de décrocher le prix Goncourt pour son roman en vers et intitulé « Pas glop, pas glop. ».
Quelqu’un frappa à la porte de son bureau, interrompant Tiburce Dugommeau dans ses rêves de chiffre d’affaires multiplié par cent, de contrats avec Hollywood, de casting prestigieux où Brad Pitt et Angelina Jolie donneraient la réplique à George Clooney et Julia Roberts sous la direction de Jodie Foster ou de Tim Burton.
— Entrez !
— Tiburce, Pifou est dans la salle d’attente, dit Mélanie l’assistante personnelle de Tiburce Dugommeau. Dois-je le faire rentrer dans votre bureau ?
— Non, finalement je dois aller à la piscine noyer mes trois enfants. Dites-lui qu’on remet notre partie de poker déshabillé à la semaine prochaine.

Mélanie opina du chef puis elle se dirigea vers la porte.
« Quelle putain de cruche celle-là ! » se dit Tiburce Dugommeau en sifflant dans ses doigts, signe que la récréation était finie.
Il se doutait de la propension de sa collaboratrice à tout prendre au premier degré sans exercer le moindre esprit critique mais sur ce coup elle battait des records. Tiburce Dugommeau n’avait pas eu le choix car il avait hérité de la gourde de service avec le reste du mobilier. Dans une entreprise fondée par des trotskystes et des nostalgiques des républiques socialistes de la fière Union Soviétique, licencier une employée sous le prétexte qu’elle était blonde, stupide et larguée des neurones tenait du combat de David contre Goliath.
Résultat des courses : Mélanie n’avait jamais été inquiétée et elle pouvait arborer sa plastique de majorette à la rédaction, entre deux cafés, une liste de courses et d’autres trucs encore plus compliqués.

Mélanie se retourna, l’air visiblement courroucé.
— Je ne suis pas une vache, inutile de me siffler, dit-elle avec des accents de Betty Boop.
— Meuh non, ironisa Tiburce Dugommeau. Vous êtes juste un peu… Comment vous le dire sans vous vexer ma chère collaboratrice ? Je cherche le mot juste. Ah, j’ai trouvé : épaisse, c’est ça.
— Vous me trouvez grosse ? Je fais pourtant attention et je mange mes cinq fruits et légumes par jour. En plus, je fais du sport quotidiennement dans la salle de mon quartier.
— J’en suis heureux pour vous, Mélanie. Je vais moi-même chercher Pifou dans la salle d’attente.
— Vous n’allez plus à la piscine ?

Tiburce Dugommeau n’insista pas.
Le rédacteur en chef se leva puis il partit en direction de la pièce où l’attendait le poète de l’année, sagement assis en train de lire les dernières aventures de Pif le chien, un de ses héros favoris et son père de surcroît.
— Bonjour Pifou, commença Tiburce Dugommeau en lui tendant une large main poilue. La pêche ?
— Glop-glop, répondit Pifou.
Tiburce Dugommeau invita son célèbre auteur à le suivre dans son bureau puis il demanda à Mélanie de bloquer les appels entrants.
— Pifou, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer.
— Glop-glop ?
— Tu as gagné le Prix Goncourt pour « Pas glop, pas glop. ». La bataille a été terrible et nous avons eu droit à un féroce lobbying des grandes maisons d’édition. Certaines ont payé des jurés, comme si on parlait d’une vulgaire Coupe du Monde de Football ou de banals Jeux Olympiques d’Hiver. D’autres ont orchestré une véritable campagne de dénigrement par presse interposée, n’hésitant pas à mobiliser des populistes et des vedettes de la télé-réalité. Bref, on s’est battu au couteau, à la baïonnette et finalement tu as été désigné pour cette prestigieuse distinction.
— Glop-glop.
— Je ne te le fais pas dire. Maintenant, nous devons assurer le service après-vente et j’ai convoqué un aéropage de journalistes pour une conférence.
— Glop-glop ?
— Ce n’est pas si simple. Je vais devoir te briefer avant. Ceci dit, Brutos, Pif et Hercule seront à coté de toi pendant cette manifestation. J’ai demandé à Placid et Muzo de venir également. J’attends leur réponse. Gai-Luron lui-même, oscarisé il y a deux ans pour son film « Mes nuits et mes jours à Matignon. » se déplace exceptionnellement de Los-Angeles pour l’occasion. Tu ne seras pas seul et les forces vives des Editions Vaillant te soutiendront. C’est un grand jour pour toi et pour la poésie.
— Glop-glop.

Quelques heures plus tard, Tiburce Dugommeau et Pifou entrèrent dans le salon royal du Crillon.
Le rédacteur en chef et les gars du marketing avaient fait fi des remarques acides de quelques anciens au sujet de l’endroit choisi.
« Un grand hôtel parisien et pourquoi pas Wall-Street ? » avait ironisé Lucien Dutartre, un des derniers auteurs de la vieille époque.
Tiburce Dugommeau avait ri à cette remarque puis il lui avait répondu sous la forme d’une analogie entre les mecs de son genre, les tricératops, le crétacé et l’apparition des mammifères. Lucien Dutartre avait perdu le soutien des rieurs et il avait du plier ses gaules pour retourner dans son bol de formol dessiner ses petits ouvriers gaulois.

Tiburce Dugommeau se plaça sur le podium, à droite de Pifou.
— Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, je vous prie de bien vouloir applaudir le nouveau lauréat du Prix Goncourt, le poète Pifou.
Une salve d’applaudissements crépita dans la salle, illuminée par les flashs des paparazzis et les bijoux du Tout-Paris.
« Une putain de bande de suceurs ! » se dit Tiburce Dugommeau en se remémorant les nombreuses critiques déloyales contre Pifou et ses œuvres jugées de puériles pour les uns, de surréalistes pour les autres et d’abracadabrantesques pour le reste des intellectuels.
La situation avait changé dès l’annonce des résultats par les vieillards fatigués de l’Académie Goncourt. Le temps était devenu quantique et Pifou s’était vu qualifié de génial, de poète du troisième type ou de nouveau Confucius.
Nombre de journalistes, d’experts en littérature et de spécialistes du pipotron avaient retourné leurs vestes, invoquant une révolution culturelle, un séisme linguistique ou une brèche dans l’espace-temps.

Tiburce Dugommeau tendit le bras en direction d’un journaliste de province.
— Monsieur Pifou, commença le désigné d’office, tout d’abord permettez moi de vous féliciter, au nom de mes confrères et de la profession, pour la récompense décernée par nos plus grands auteurs et qui couronne des années de travail d’un poète essentiel à notre belle langue française.
— Glop-glop, répondit Pifou.
Le concert d’applaudissements reprit.
Tiburce n’avait pas assisté à un tel déchainement de passion factice depuis la cérémonie des Oscars où Sandra Bullock était apparue en short pour célébrer un film de science-fiction intitulé « Gravity » et beaucoup moins grave que l’assistance de l’époque. Même Matthew Mc Conaughey, Anne Hattaway et Christopher Nolan avaient frappé dans leurs mains alors qu’ils étaient les grands perdants de la soirée.
« Un beau festival de faux-culs. » avait dit Tiburce Dugommeau à sa petite amie plantée devant le spectacle télévisuel de dizaines de stars du cinéma mondial en train de s’auto-congratuler.
— Vous avez été qualifié de cubiste littéraire, de néo-surréaliste, d’expressionniste du quatrième type et de proto-minimaliste, continua le provincial. Ne pensez-vous pas que ce Prix Goncourt vous permet désormais de dépasser ces clivages d’un autre temps et de vous ancrer dans l’Histoire ?
— Glop-glop, répondit Pifou.
Un autre journaliste leva la main et Tiburce Dugommeau lui donna la parole.
— Bonjour Pifou, dit-il. Je vous avais interviewé pour la revue « Le Caribou Déchainé » et à cette occasion nous avions évoqué la déstructuration de l’intemporalité. Vos détracteurs réfutent cette thèse et j’aimerais savoir ce que vous avez à leur dire maintenant que le monde littéraire vous adoube.
— Pas glop, pas glop, répliqua sagement Pifou.

La conférence de presse dura une heure.
Pifou se plia consciencieusement à l’exercice, sans hausser le ton même quand un énervé du bulbe, un de ces artistes ratés reconvertis dans le journalisme alternatif à Boboland, l’accusa de pervertir la mission originale des Editions Vaillant en se prêtant au jeu des quolifichets et des honneurs du grand capital.
Tiburce Dugommeau signifia la clôture des jeux du cirque médiatique et l’assemblée se dirigea vers les petits fours et les coupes de champagne, histoire de s’en mettre plein la panse sans débourser un euro, dans un palace et servi par des reines de beauté déguisées en soubrettes.

Le soir couvrit le ciel parisien et Tiburce Dugommeau rentra dans ses pénates.
Au vu du nombre de messages affichés sur son smartphone, il savait que son opération de communication avait pété les compteurs.
Déjà, un célèbre quotidien du soir avait préparé sa Une pour lui donner des airs de Chute du Mur de Berlin.
« Pifou redonne au Prix Goncourt ses lettres de noblesse. » titrait le journal.
Un autre organe de presse, un hebdomadaire lu par les gens propres sur eux, avait contacté Tiburce Dugommeau pour interviewer Pifou. Le rédacteur en chef avait exigé le contrôle de la publication et de cet accord forcé était né un titre choc qui allait donner de l’allant aux champions du léchage de pompes et de la brosse à reluire.
« Aujourd’hui le Goncourt, demain le Nobel. Pifou, un héros français. » allait déclarer la couverture dorée de ce numéro spécial.

Tiburce Dugommeau embrassa sa petite amie avant de se servir un verre de vodka moscovite.
« Quand je pense que Pifou ne se rend compte de rien, je l’envie. » pensa-t-il, un peu dégouté par la tournure des évènements, certes provoqué par son génie du marketing et sa science du boniment, où les vers de mirliton d’un petit toutou communiste devenaient la Nouvelle Merveille du Monde.
Il avala son eau de feu cul-sec avant de s’assoupir à son tour, devant une émission de télé-réalité consacrée à des has-been en quête d’un second souffle et perdus dans une ferme du Larzac.


#4246 Re: Défi du 22 novembre 2014: La louange et le chou ont bon gout, mais ils gonflent!!!
Titi Posté le : 22/11/2014 12:26
Dis moi Donald, tu as devancé, avec toujours autant de talent, le thème de cette semaine!!

Quand au qualificatif de maître des vers, j'en accepte volontiers le terme,et pour le prouver, je vais de ce pas m'en jeter un petit de Vouvray ,derrière le gosier !!!

Soit comme on dit en Touraine :'' me rincer la rote au pain bénit''

A ta santé Donald


#4247 Re: Les expressions
Loriane Posté le : 22/11/2014 12:20
« Bon vent ! »


Bon voyage, bonne route, au revoir !
Va-t'en, casse-toi !


Étrangement, cette expression a deux sens quasiment opposés selon le ton qu'on lui donne.

A l'origine, cette locution nous vient de la marine à voile.
C'est une formule parfaitement compréhensible lorsque les marins une fois embarqués et prêts à lever l'ancre, les proches restés à quai leur souhaitent de trouver le 'bon vent' nécessaire à une navigation facile et agréable.

Par extension, elle s'est logiquement transformée en une formule d'au revoir.

Et par ironie, lorsqu'elle est prononcée avec un ton plutôt agressif, elle signale à un importun qu'il ferait mieux de s'en aller, donc de vite aller chercher le vent nécessaire à son éloignement rapide.


#4248 Re: Défi du 22 novembre 2014: La louange et le chou ont bon gout, mais ils gonflent!!!
Donaldo75 Posté le : 22/11/2014 10:40
Mon cher poète, ô toi maître des vers,

Je le sentais venir depuis un moment ce thème et je prédis du lourd dans les heures à venir.

Pour la forme, voici un de mes haïkus d'hier, sur ce sujet justement, mais en vision inversée.
Ce n'est pas ma réponse au défi, tu t'en doutes, je vais devoir mobiliser Igor, Irina, Don et peut-être même l'ineffable Eat-E lui même. A moins que...

« De tic et de tac
Mon égo coule sous les piques
De stuc et de toc. »


Amitiés de Paris

Donald


#4249 Défi du 22 novembre 2014: La louange et le chou ont bon gout, mais ils gonflent!!!
Titi Posté le : 22/11/2014 09:50
A une époque de l’éphémère ou sont mis au devant de la scène des pseudos artistes, ou l’on tresse des louanges à des vedettes de pacotille, sans que le moindre talent ne les habite, ou des compliments adorables, flatteurs et sympathiques, mais oh combien excessifs, accompagnent quelquefois les écrits du KJtiti, qui de fait prend la grosse tête, je vous soumets pour ce défi de la semaine cette maxime Danoise :

‘’La louange, non plus que l’ombre, ne rend l’homme plus grand’’

A vos plumes et claviers, vous avez 7 jours pour disserter, sous la forme qui bon vous semble, et selon votre imagination que je sais fertile, ingénieuse et toujours de bon gout……………… !!!!


(Je vous avis prévenu, le kjtiti, à pris le tétio et se prend pour le professeur de défi de l’ORée, en lieu et place de notre chère couscous !!)

Amitiés à tous les ORésiens


#4250 Re: Défi du 15-11-2014
Donaldo75 Posté le : 21/11/2014 15:40
Merci de la précision sur Jodie, ô toi reine du club des lectrices de Gala version cuir et tronçonneuse.

Tu sais que Blanche-Neige trouve quand même son prince charmant, un jour, alors qu'elle est un témoin protégé du Bureau Royal d'Investigation ?
Si, si, je te le dis.
Et le plus beau: il s'appelle Alfred.
Trop fort le scénario !
Allez, ne me remercie pas, ça me fait plaisir de te faciliter ta toute nouvelle vie de princesse.
Bises
Donald



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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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