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Max Planck
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Le 14 Décembre 1900 Max Planck présente sa théorie des quanta

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à la société de physique de Berlin, mort à 89 ans le 4 octobre 1947 à Göttingen, Allemagne, né le 23 avril 1858 à Kiel, duché de Schleswig, physicien allemand. Il est lauréat du prix Nobel de physique de 1918 pour ses travaux en théorie des quanta. Il a reçu la médaille Lorentz en 1927 et le prix Goethe en 1945. C'est l'un des fondateurs de la mécanique quantique. Physicien à l'Université de Kiel, Université de Göttingen, Université Humboldt de Berlin, au Kaiser Wilhelm Gesellschaft, il est renommé pour la Constante de Planck, le Postulat de Planck, la Loi de Planck, il reçoit pour distinctions le Prix Nobel de physique 1918, la médaille Lorentz en 1927, médaille Max-Planck 1929, médaille Copley 1929, le prix Goethe 1945, son fils Erwin Planck est exécuté par la Gestapo

En bref

L'œuvre que le physicien allemand Planck a accomplie au cours de sa longue vie est fondamentale. Einstein a salué en son auteur un homme à qui il a été donné de doter le monde d'une grande idée créatrice et dont la découverte devint la base de toute la recherche en physique au XXe siècle. Louis de Broglie, parlant à son endroit de gloire immortelle, a profondément saisi le message de cette œuvre, dramatique par rapport à l'ère atomique qu'elle a inaugurée, en ajoutant que si quelque cataclysme ne vient pas anéantir notre civilisation, les physiciens des siècles à venir parleront toujours de la constante de Planck et ne cesseront de répéter avec admiration le nom de celui qui a révélé aux hommes l'existence des quanta.
Planck est venu au monde en un temps où la physique du continu – natura non fecit saltus, la nature ne fait pas de sauts, comme l'avait écrit Leibniz – était encore souveraine. Il a pris si largement sa part au perfectionnement de cette physique qu'il a mérité d'être le dernier grand représentant de l'époque classique en même temps que le promoteur de toutes les nouveautés Werner Heisenberg. Car c'est lui qui, sous la contrainte de la logique interne d'une évolution et de faits nouveaux, a fixé les bornes de la continuité et introduit le saut, par ce concept de quantum d'énergie qui commande tous les progrès de la théorie moderne de la matière.
Ceux qui ont vécu au début du XXe siècle le passage à des conceptions nouvelles ont volontiers parlé de la crise de la physique. Bien que sensible à ce que ce mot évoque, Planck, profondément attaché à l'idée traditionnelle de l'existence objective d'un monde réel, n'a pas ménagé ses forces au service d'une reconstruction totale de l'édifice scientifique.
Mais ce n'est pas le seul domaine dans lequel il a été appelé à promouvoir un témoignage exemplaire. Fidèle à sa nation à travers des événements qui l'atteignaient douloureusement, il a montré, là aussi, qu'il savait voir au-delà des situations historiques d'un moment. Sa haute stature intellectuelle et morale inspire le respect.
Planck a reconnu lui-même que, bien que la théorie des quanta se soit située de plus en plus au centre de ses préoccupations, il n'a pas pris une part très active à son développement. Bohr et Schrödinger ont eu le mérite d'accomplir ses propres desseins.
Mais c'est dans une autre direction qu'il a continué à tenir une place éminente : la direction ouverte en 1905 par la théorie de la relativité d'Einstein. Sans doute sa première réaction à l'égard des quanta de lumière fut-elle défavorable. En fait, il ne tarda pas à voir l'intérêt des conceptions générales introduites par son compatriote et il s'en fit le défenseur.
Elles lui inspirèrent de nouvelles recherches qui aboutirent à de remarquables résultats théoriques : inertie du rayonnement et invariance de l'entropie par rapport à la vitesse du système de référence, réexpression du troisième principe de la thermodynamique (Nernst, 1906) sous la forme de l'existence d'une entropie « absolue » calculable au moyen de considérations combinatoires (dans lesquelles intervient le quantum élémentaire d'action).
Son œuvre scientifique, son caractère, la noblesse de ses sentiments et de ses actions permirent à Planck d'être respecté lorsque son pays traversa la crise hitlérienne. À plusieurs reprises, il prit ouvertement parti en faveur de collègues juifs et célébra leurs mérites.
Pour lui qui avait été élevé dans la tradition prussienne, la loyauté inconditionnelle envers l'État était d'abord une évidence. Mais l'abus de la puissance politique l'obligea à abandonner ses critères de pensée antérieurs et à chercher de nouvelles normes de référence. Il avait perdu un premier de ses fils lors de la Première Guerre mondiale ; il perdit le dernier dans la répression qui suivit l'attentat contre Hitler en juillet 1944. Il a ressenti plus douloureusement encore en politique qu'en science l'opposition entre les héritages du XIXe siècle et les aspirations des temps nouveaux. Il mourut le 3 octobre 1947 à Göttingen.

Sa vie

Max Planck, né le 23 avril 1858 à Kiel dans le duché de Schleswig, est issu d’une famille nombreuse et bourgeoise. Ses arrière-grand-père et grand-père paternels sont professeurs de théologie, son père professeur de droit il participa à la rédaction du code civil allemand, tandis que sa mère est issue d'une famille de pasteurs.
Max Planck fait ses études secondaires à Munich où son père enseigne. Sixième enfant au foyer d'un professeur de droit, il appartenait à une lignée de vieille bourgeoisie. C'est à Munich, où son père fut appelé en 1867, qu'il fait ses études secondaires. Après bien des hésitations entre la science et la musique, il se décide en 1874 à suivre les cours de mathématiques et de physique à l'Université, puis se rend en 1877 à Berlin pour étudier sous la direction de Hermann von Helmholtz et de Gustav Robert Kirchhoff.
Ces deux grands physiciens ont certainement joué un rôle dans sa formation, mais comme il l'a expliqué lui-même dans son autobiographie, ils le déçurent l'un et l'autre par leurs mauvais cours et c'est ce qui détermina le jeune Planck à la lecture et à l'étude personnelle. Passionné par les problèmes du principe de l'énergie, il assimile les œuvres de Clausius dont la langue compréhensible et la logique convaincante l'orientent vers la thermodynamique.
En 1879, à vingt et un ans, il présente sa dissertation sur le deuxième principe de la thermodynamique, qui lui vaut l'opposition de Kirchhoff, et l'année suivante il passe sa thèse d'habilitation sur les états d'équilibre des corps isotropes aux différentes températures. Désormais, il tient un domaine de prédilection et, revenu à Munich, il cherche à appliquer les méthodes de la thermodynamique aux divers processus physiques et chimiques.
Nommé en 1885 professeur extraordinaire de physique théorique à l'université de sa ville natale, Kiel, il est appelé à Berlin en 1889, après la mort de Kirchhoff et sur la recommandation de Helmholtz. C'est ce changement qui marque pour lui une orientation nouvelle et fructueuse.
Il hésite entre se consacrer à la science ou à la musique. En 1874, il entame des études de mathématiques et de physique à l’université. Il obtient son baccalauréat à dix-sept ans et, trois ans plus tard, il conclut son cursus universitaire à Berlin avec Hermann von Helmholtz et Gustav Kirchhoff comme professeurs.
En 1878, il soutient sa thèse de doctorat sur le second principe de la thermodynamique et la notion d'entropie. Ses professeurs ne sont guère convaincus. Il passe néanmoins son habilitation en 1881 sur les états d'équilibre des corps isotropes aux différentes températures, aboutissant aux mêmes résultats que ceux obtenus auparavant par l'américain Josiah Willard Gibbs, dont les travaux étaient restés confidentiels.
Jusqu'en 1885, il recherche un poste d'enseignant en physique théorique, discipline peu à la mode à l'époque. Il obtiendra enfin un poste de professeur adjoint à l'université de Kiel en 1885.
À la mort de Gustav Kirchhoff, et sur recommandation de Helmholtz, il est appelé à l’université Humboldt de Berlin comme professeur adjoint puis titulaire en 1892. Un poste qu'il gardera environ quarante ans.
À Berlin, il poursuit des travaux en thermodynamique, en électromagnétisme et en physique statistique.

Planck rejette, dans un premier temps, le modèle atomiste des gaz de Maxwell et Boltzmann. Pour lui, la théorie atomique s’effondrera à terme en faveur de l’hypothèse de la matière continue. Il se rallie devant l'évidence à l'atomisme à partir des années 1890.
À cette même époque Lord Kelvin identifie le rayonnement du corps noir comme l'un des problèmes à résoudre. Jožef Stefan, Ludwig Boltzmann, Wilhelm Wien s'y attaquent ainsi que Otto Lummer de, Ernst Pringsheim, Heinrich Rubens, Ferdinand Kurlbaum de, Friedrich Paschen et Lord Rayleigh.
Travaillant à formuler avec exactitude le second principe de la thermodynamique, Planck s’intéresse dès 1894 au rayonnement électromagnétique du corps noir. Il adopte les méthodes statistiques de Boltzmann.
En 1899, il introduit la constante de Planck (ℎ) et la constante de Boltzmann (k) en même temps que la notion des quanta.
En octobre 1900, il détermine la loi de répartition spectrale du rayonnement thermique du corps noir, sans en maîtriser l'interprétation physique.

C’est à la fin de 1900 qu’il présente sa découverte à la société de physique de Berlin. C’est la naissance de la théorie des quanta, qu'il ne contribuera pas beaucoup à approfondir, laissant Albert Einstein l'étayer solidement. Planck a du mal à accepter sa propre hypothèse, rendant la matière discontinue. Il devient, par la suite, l'un des premiers soutiens d'Einstein, bien que ce dernier fut très critique vis-à-vis des théories de Planck avant de reconnaître ses positions novatrices.
Avec Walther Nernst, Planck organise le premier congrès Solvay à Bruxelles en novembre 1911 qui réunit les sommités de la physique de cette époque. Vers la même époque, il s'oppose au positivisme logique d'Ernst Mach.
Il prend sa retraite universitaire en 1927 mais continue à enseigner par la suite. Il reçoit, cette année-là, la médaille Lorentz, prix décerné par l'Académie royale des arts et des sciences néerlandaise.

Honneurs

Depuis 1894, il est membre de l'Académie royale des sciences et des lettres de Berlin dont il est nommé secrétaire perpétuel du comité de physique en 1912, impulsant une certaine dynamique à cette institution. Il y a fait notamment admettre Einstein.
Après avoir été proposé à deux reprises, en 1907 et en 1908, il reçoit enfin le prix Nobel de physique de 1918 en reconnaissance des services rendus à l'avancement de la physique par sa découverte des quanta d'énergie remis en 1919 pour cause de guerre.
En 1913, il est nommé recteur de l'université de Berlin.
En 1921, il est lauréat de la médaille Liebig puis en 1927 de la médaille Franklin pour sa notion de quantum d'énergie et de la médaille Copley en 1929.
La médaille Max-Planck de physique est créée, elle lui sera conjointement attribuée avec Einstein en 1929.
L’année suivante, à la mort de von Harnack, Planck est nommé président de la société KWG Kaiser Wilhelm Gesellschaft, en l'honneur du kaiser Guillaume qui deviendra après la Seconde Guerre mondiale la Société Max-Planck Max-Planck-Gesellschaft, l'une des grandes institutions de la recherche allemande.
Dans le même temps, il rédige des traités de physique théorique et travaille sur des ouvrages de vulgarisation réputés pour leur accessibilité. Il s'intéresse beaucoup à la pédagogie. Il a été le directeur de thèse de deux lauréats du prix Nobel, Max von Laue en 1903 et Walther Bothe en 1914, mais également du philosophe Moritz Schlick 1904.

Max Planck meurt le 4 octobre 1947 à Göttingen.

Planck est reconnu par les plus grands scientifiques, même avant sa mort. Einstein dit de lui qu’il est un homme à qui il a été donné de doter le monde d’une grande idée créatrice. Louis de Broglie affirme : L’œuvre qu’il a accomplie est de celles qui assurent à leur auteur une gloire immortelle et, si quelque cataclysme ne vient pas anéantir notre civilisation, les physiciens des siècles à venir parleront toujours de la constante de Planck et ne cesseront de répéter avec admiration le nom de celui qui a révélé aux hommes l’existence des quanta.

Vie privée

Il se marie avec Marie Merck 1861-1909 en 1887 et devient père de famille dès 1888. Ils s'installent alors à Grunewald, dans la banlieue de Berlin. Il aura au total quatre enfants, tous morts avant lui. Trois moururent lors de la Première Guerre mondiale : son fils aîné, Karl, devant Verdun en 1916 et ses deux jumelles en 1917 et 1919, de suites de couches. Erwin, son cadet, est fait prisonnier en France. Ce dernier est resté très proche de son père durant l'entre-deux-guerres, occupant des fonctions administratives importantes dans la République de Weimar. Il est arrêté en 1944, accusé de tentative d'assassinat sur Hitler dans le cadre du complot du 20 juillet 1944. Erwin est exécuté en février 1945.
Sa première femme meurt en 1909 et il se remarie avec Marga von Hößlin 1882-1948.
Planck a toujours conservé de sa jeunesse un attrait marqué pour la musique : il a ainsi composé quelques pièces et maîtrise le piano avec lequel il joue parfois avec le violoniste Joseph Joachim, ou plus tard avec Albert Einstein.
Défenseur d'une certaine tradition ou progressiste

Planck a toujours été respectueux de la hiérarchie mais n'hésite pas à défendre ses convictions contre les opinions du moment. Il a témoigné à plusieurs reprises de son patriotisme et de son soutien à la monarchie avant et pendant la Première Guerre mondiale.
Il défend l'universitaire Léo Arons en 1895 qui appartient à un parti d'opposition, et ce contre l'avis du ministre du Culte et de l'Éducation de l'époque. De même, il favorise l'accès à l'enseignement supérieur aux femmes, dont Lise Meitner.
En 1914, il signe le Manifeste des 93, proclamant sa solidarité avec l'armée allemande. Il réitère à plusieurs reprises des discours patriotiques mais modère dès 1915 son attitude en refusant le boycott des publications britanniques préconisé par Vienne. Il pense alors à l'après-guerre en évoquant la situation désastreuse de la science allemande en cas de défaite et lutte contre toutes les tentatives d'isolationnisme en faisant preuve de modération.
Dans l'entre-deux-guerres, il participe activement à la reconstruction de la vie intellectuelle allemande en réussissant à obtenir d'importantes subventions de l'État ou de fondations privées. Politiquement, il reste plutôt conservateur, défendant le pouvoir en place et étant défavorable au suffrage universel. Il refuse toutefois, à plusieurs reprises, de s'exprimer à propos de sujets en dehors de la sphère scientifique. Il plaide fortement en faveur de la recherche fondamentale, s'opposant en cela à Stark dont l'influence grandit avec celle des nazis.
La montée de l'antisémitisme commence à atteindre plusieurs grands savants dont le plus célèbre reste Einstein. En 1933, Hitler devient chancelier du Reich. Planck occupe alors des postes clés dans plusieurs institutions, dont l'institut Kaiser-Wilhelm, société savante possédant un certain pouvoir financier. Il pense alors pouvoir modérer la politique du Führer par un certain degré de pragmatisme. Il ne s'oppose donc pas directement au pouvoir en place et prône la discrétion, plusieurs de ses interventions publiques sont imprégnées de modération. En mars 1933, Einstein, en voyage aux États-Unis, annonce qu'il ne retournera pas en Allemagne pour des raisons politiques. Planck manifeste en privé son désaccord avec cette décision, estimant que ses effets risquaient d'être délétères pour les scientifiques juifs encore sur place. Il rencontre en mai 1933 Adolf Hitler pour essayer de défendre ses collègues israélites dans l'intérêt de l'Allemagne, sans succès. Ses discours ultérieurs restent dans la ligne choisie, mêlant une certaine ambiguïté dans l'opposition : il fait ainsi plusieurs éloges de la relativité sans en citer pourtant l'auteur. Les résultats sont néanmoins positifs dans les premières années : il fait échouer la nomination de Stark à la tête d'un institut important, parvient à obtenir des fonds pour la recherche et à conserver des membres juifs. Sous la pression, la société savante sous la direction de Planck doit cependant s'aligner progressivement sur le pouvoir, le savant étant obligé de discourir en l'honneur du Führer et de faire le salut nazi. Planck finit par abandonner toute fonction officielle en 1938. Il continue cependant de donner des conférences sur des thèmes sensibles comme Science et religion où il avoue croire en Dieu, mais pas en celui des chrétiens.
Sa maison, à Grunewald, est détruite par un bombardement aérien le 15 février 1944 alors qu'il résidait à Rogatz, près de Magdebourg. À plus de 80 ans, il est obligé de fuir les bombardements alliés. À la libération, il se réfugie à Göttingen avec sa femme et sa nièce. À la demande des survivants, il devient un temps le président de l'institut Kaiser-Wilhelm, transformé en Institut Max Planck le 11 novembre 1946.

Découvertes

En 1900, Max Planck découvre la loi spectrale du rayonnement d'un corps noir (publiée en 1901) en essayant de réconcilier la loi de Rayleigh-Jeans qui fonctionne aux grandes longueurs d'ondes (basses fréquences) et la loi de Wien qui fonctionne aux petites longueurs d'ondes (hautes fréquences). Il estime que sa propre fonction correspondait remarquablement bien aux données pour toutes les longueurs d'ondes.
La correction de la loi de Rayleigh-Jeans est particulièrement importante, car elle est construite sur une base théorique forte : la thermodynamique telle qu'elle était connue à l'époque ; mais souffre d'un défaut majeur aux longueurs d'ondes courtes : la catastrophe ultraviolette. Ce point suggère que la thermodynamique est fausse. Planck essaye donc de produire une nouvelle théorie fondamentale destinée à remplacer la thermodynamique.
La loi de Rayleigh-Jeans et la loi de Planck utilisent le théorème d'équipartition et font correspondre un oscillateur à chaque fréquence. Rayleigh suppose que tous les oscillateurs sont également excités, sa loi prédit que les oscillateurs de très courtes longueurs d'ondes sont fortement excités même à température ambiante.
Planck déduit sa loi de façon empirique. Il la justifie en postulant que l'énergie émise ou absorbée par les oscillateurs ne se fait que par petits paquets d'énergie E. Ces paquets seraient directement reliés à la fréquence des oscillations selon la formule qu'il expose le 14 décembre 1900 :

où :

ℎ est la constante de Planck ;
ν est la fréquence du rayonnement électromagnétique.
Cette hypothèse permet de limiter l'excitation des oscillateurs aux courtes longueurs d'ondes, puisqu'ils ne peuvent absorber qu'une énergie au moins égale à
Bien qu'il soit facile maintenant d'interpréter cela en termes de quantification de la lumière en photons, Planck ne propose pas cette quantification. Cela apparaît clairement dans son article de 1901, dans les références qu'il y donne sur le travail qu'il a effectué sur le sujet, ainsi que dans ses Vorlesungen über die Theorie der Wärmestrahlung Cours sur la théorie du rayonnement thermique, éditées en 1906 à Leipzig où il explique que sa constante concerne les oscillateurs.
À l'époque, cette relation n'est considérée que comme un artifice de calcul mathématique. L'idée de quantification est développée par d'autres, notamment Einstein qui en étudiant l'effet photoélectrique propose un modèle et une équation dans lesquels la lumière est non seulement émise mais aussi absorbée par paquets ou photons. C'est l'introduction de la nature corpusculaire de la lumière.

La découverte de la formule du rayonnement

Le sommet de la carrière scientifique de Planck se situe donc en 1899-1900, lorsqu'en s'appliquant aux problèmes de l'actualité, en esprit indépendant et profondément informé de l'importance de la notion d'entropie pour tout ce qui concerne l'énergétique, il découvre une formule possible d'interpolation entre les indications déduites de résultats expérimentaux :
où uν désigne la densité d'énergie attribuable à la radiation de fréquence ν, c la vitesse de la lumière, T la température absolue et h une constante. Cette formule s'est révélée rapidement satisfaisante. Et la valeur de h, nouvelle constante physique, a été plus tard plusieurs fois précisée (6,625 × 10—34 J.s).
Mais toute l'importance de la découverte de Planck, présentée pour la première fois le 14 décembre 1900 au cours d'une séance de la Société allemande de physique à Berlin, ne consiste pas dans une opération formelle ou dans l'habileté mathématique. Elle réside surtout dans l'interprétation révolutionnaire de la signification physique de la constante h. Planck lui donna dès l'abord le nom de quantum élémentaire d'action, à la fois parce qu'elle a les dimensions d'une action (énergie multipliée par un temps et parce qu'elle n'intervient en définitive que par multiples entiers. C'était bien introduire une composition granulaire là où tous les physiciens pensaient que la continuité était reine.
Conscient de la difficulté de cette révolution, Planck s'efforça pendant plusieurs années d'ajuster le quantum élémentaire d'action, d'une manière ou d'une autre, au cadre de la physique classique. Il avait l'intention de déduire la théorie du rayonnement de la théorie cinétique et des lois de la mécanique classique, mais, à la fin, il a dû accepter des concepts atomistiques. Un certain rôle a été joué, semble-t-il, par Boltzmann à qui Planck avait communiqué un de ses essais en le soumettant à son appréciation. Boltzmann lui répondit qu'il ne pourrait jamais faire une théorie vraiment correcte sur la thermodynamique statistique du rayonnement sans introduire un élément de discontinuité encore inconnu dans le processus de rayonnement. Planck déclare dans son autobiographie que ses tentatives, quoique vaines, lui apparaissaient sous un jour tout différent de celui qui frappait ses collègues : Je savais désormais en toute certitude, écrit-il, que le quantum élémentaire d'action joue dans la physique un rôle beaucoup plus important que je n'étais porté à le pressentir au début, et cette acquisition me fit clairement sentir la nécessité d'introduire des méthodes radicalement neuves de calcul et de raisonnement dans le traitement des problèmes atomiques.

Berlin et l'information de l'actualité scientifique

Pour les physiciens allemands d'alors, Berlin était un centre d'importance unique et en y revenant Planck pouvait mesurer combien les travaux de Maxwell et de Hertz en avaient modifié l'atmosphère. Il réagit à sa manière en se consacrant à la recherche des liens entre les processus thermodynamiques et électrodynamiques, et en essayant l'étude des ondes électrodynamiques émises par le corps chauffé.
Kirchhoff avait déjà établi que le quotient du pouvoir émissif par le pouvoir absorbant est indépendant de la nature du corps émetteur et que le problème principal du rayonnement thermique se réduit à l'étude d'un récepteur intégral avec le pouvoir absorbant égal à l'unité), désigné du nom de corps noir ; il s'agissait d'en définir l'énergie et la répartition spectrale. Les expériences indiquaient que l'énergie devait dépendre de la longueur d'onde et de la température, mais on n'était pas en mesure de trouver la fonction correspondante satisfaisante. Plusieurs physiciens avaient seulement accompli un considérable travail de préparation Stephan, Boltzmann, Paschen, Lummer, Pringsheim et d'autres, mais, tandis qu'ils s'étaient surtout attachés à prouver la dépendance de l'intensité de la radiation par rapport à la température, Planck soupçonnait que le lien fondamental résidait dans la dépendance de l'entropie par rapport à l'énergie.
C'est dans cette perspective, dominée par l'idée de l'irréversibilité de l'échange d'énergie entre un oscillateur et la radiation qui l'excite, que Planck crut d'abord trouver une interprétation simple de la loi, donnée par Wien en 1896, régissant la distribution de l'énergie spectrale. Mais il apparut bientôt que cette loi, satisfaisante dans le domaine des faibles énergies et des faibles longueurs d'onde, ne pouvait être conservée pour les grandes longueurs d'onde travaux de H. Rubens, Kurlbaum, J. W. Rayleigh et J. H. Jeans.
La méthode d'interprétation de Planck, qu'il devait à sa formation première de thermodynamicien, lui permit de saisir comment on pouvait relier dans une même formule des éléments venus de deux domaines extrêmes, faibles et grandes longueurs d'onde.

À la fin de sa vie il conclut :

« Pour moi qui ai consacré toute ma vie à la science la plus rigoureuse, l'étude de la matière, voilà tout ce que je puis vous dire des résultats de mes recherches : il n'existe pas, à proprement parler, de matière ! Toute matière tire son origine et n'existe qu'en vertu d'une force qui fait vibrer les particules de l'atome et tient ce minuscule système solaire qu'est l'atome en un seul morceau ... Nous devons supposer, derrière cette force, l'existence d'un Esprit conscient et intelligent. Cet Esprit est la matrice de toute matière.

Œuvre écrite

Planck écrivit de nombreux articles scientifiques mais publia également plusieurs ouvrages et recueils de cours dont Le Principe de la conservation de l'énergie 1887, le Précis de thermochimie 1893, le Cours sur la théorie du rayonnement thermique (1906) et son Cours de thermodynamique 9 éditions entre 1897 et 1930.
Vers la fin de sa vie, il fit de nombreuses conférences sur des thèmes plus philosophiques comme Le Concept de causalité en physique ou Science et religion. Il rédigea en 1945 une Autobiographie scientifique, court fascicule d'une trentaine de pages résumant son parcours.

En 1914, il fut un des signataires du Manifeste des 93.


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Posté le : 13/12/2014 15:58

Edité par Loriane sur 14-12-2014 13:23:49
Edité par Loriane sur 14-12-2014 13:31:47
Edité par Loriane sur 14-12-2014 15:47:27
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Paul Eluard
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Le 14 décembre 1895 naît à St Denis Paul Eluard

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de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel, poète français mort à 56 ans , à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952.
En 1916, il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagée.Ses Œuvres principales sont, Capitale de la douleur 1926, Liberté 1942
Il est connu également sous les noms de plume de Didier Desroches et de Brun.


En bref

L'un des principaux membres du surréalisme, Paul Éluard aspira à rénover les techniques du langage tout en cherchant un moyen d'accéder à l'inconscient. Poète de la Résistance sous l'Occupation, il devint le symbole d'un idéal de liberté et de fraternité.
Dans son avertissement à l'iconographie de Paul Eluard, Roger-Jean Ségalat juge roidement les quelques ouvrages publiés jusqu'ici sur le poète : Les quelques études mi-biographiques, mi-littéraires concernant Paul Eluard ont été, pour la plupart, écrites de son vivant ou immédiatement après sa mort. Inspirées par l'amitié, elles contiennent plus de bons sentiments que de faits précis. Quelquefois Eluard les a personnellement corrigées et a essayé de donner de lui-même, par le souci bien naturel qu'ont les demi-dieux de préparer pour la postérité leur propre histoire idéale, une image simplifiée ou conventionnelle. Si l'ouvrage de Michel Sanouillet, Dada à Paris, nous éclaire les débuts d'Eluard, tant s'en faut que nous sachions au juste à quoi nous en tenir sur la période communiste, qui dure pourtant dix ans : les dix dernières années de la vie du poète. Même si l'on pense que les sonnets écrits au cachot par Jean Noir, alias Jean Cassou, sont plus achevés que les plus illustres poèmes d'Eluard pendant la guerre, son texte sur la Liberté et son lyrisme civique l'ont mis, sociologiquement, au premier rang des poètes de la Résistance. Néanmoins, c'est sans doute le poète de l'amour qui emporte l'adhésion et qui unifie le divers de ses inspirations, car l'amour des hommes est aussi vieux en lui que sa jeunesse et que l'amour des femmes.
Il est donc trop tôt pour écrire une vie d'Eluard, pour en ordonner les incidents, les plans, les valeurs ; mais il est possible, dès maintenant, d'en admirer les plus beaux effets : les poèmes.
En décembre 1916, une douzaine de personnes recevaient une minuscule plaquette de poèmes polycopiés à dix-sept exemplaires, intitulée Le Devoir et signée Paul Eluard. L'envoi venait d'un hôpital d'évacuation du front. L'auteur, dont le véritable nom était Paul-Eugène Grindel, né à Saint-Denis le 14 décembre 1895, était à cette époque infirmier militaire. Il était le fils d'un comptable et d'une couturière. Clément-Eugène Grindel s'était élevé à la force du poignet, il était devenu marchand de biens et agent immobilier prospère, sans renier jamais les opinions socialistes de sa jeunesse. La fraîche fortune des Grindel avait d'abord permis au jeune Paul-Eugène de poursuivre de bonnes études jusqu'au brevet, puis de soigner en Suisse, de 1912 à 1914, une assez grave tuberculose. C'est au sanatorium que Paul-Eugène avait fait la connaissance d'une jeune fille russe qu'il prénomma Gala et qu'il épousa en 1916. C'est au sanatorium qu'il publiera à compte d'auteur sa première œuvre, signée de son vrai nom. Elle n'annonce guère le singulier et grand poète qui, en 1916, avec Le Devoir, fait la plus timide des entrées.
À la fin de sa vie, Eluard concevra deux longs poèmes, inséparables, qu'il intitulera Poésie ininterrompue. Mais toute sa traversée de la terre aura été un long murmure de poésie ininterrompue, une réponse poétique aux événements de l'histoire, de son destin et de son temps. Les événements fondamentaux qui feront jaillir la source poétique en Paul-Eugène, et du jeune Grindel feront surgir Eluard, c'est d'abord, et ce sera jusqu'au bout, la guerre. Le jeune Eluard a lié des amitiés parmi les réfractaires anarchistes et pacifistes, il a une grande admiration pour des poètes sociaux comme Whitman, le groupe des unanimistes, André Spire... Mais ce sera l'expérience vécue de la guerre et du front qui va déclencher en lui un étonnement sans terme, une indignation de voix blanche, et cette douceur inextinguible de la stupeur indignée. Au moment de la guerre coloniale du Rif, Eluard a participé à la grande aventure de contestation radicale qu'est Dada, puis a été avec André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault un des fondateurs du mouvement surréaliste. Mais c'est au lendemain de la reddition d'Abd el-Krim qu'il va adhérer au Parti communiste, dont il s'éloignera bientôt. Toujours, chez lui, l'insurrection de la sensibilité précède et vivifie la réaction intellectuelle. De même, de 1938 à 1942, la guerre d'Espagne puis le déclenchement par Hitler de la guerre totale le décideront à revenir, en 1942, au Parti communiste, qu'il ne quittera plus.
Eluard jouera un rôle très important dans l'élaboration des idées qui vont faire explosion dans le dadaïsme, s'organiser dans le surréalisme, se continuer et souvent diverger dans la volonté ou les volontés d'action révolutionnaire. Mais si vaste et si profonde que soit la culture de Paul Eluard, si constante sa volonté d'être un poète qui veut lier l'activité poétique à la réflexion philosophique et à l'action sur la société, ce qui frappe d'abord dans sa poésie, c'est son caractère immédiat, la fraîcheur – parfois brûlante – de l'émotion. Dès les premiers poèmes signés du nom d'Eluard, une inimitable simplicité s'affirme, une innocence souveraine, une candeur juvénile à travers les années, miroir où vont se refléter, directement, perpendiculairement, les sentiments à leur naissance : transparence du regard amoureux, opacité d'un univers de bitume et de sang. Il n'y a pas d'abord de concepts dans l'œuvre d'Eluard : il y a ce qui arrive à un homme, comme s'il était le premier homme, un homme qui dit ce qu'il ressent, comme une eau coule de source. Il semble que ce soit l'émerveillement ou la stupeur anxieuse du premier venu, traduite avec les mots premiers venus.
Les distinctions scolastiques entre la vie intérieure et l'histoire, entre la poésie lyrique et la poésie engagée semblent absolument dérisoires à qui suit le cours naturel de l'œuvre de Paul Eluard. Aucune épaisseur de miroir sans tain ou d'écorce protectrice n'a jamais séparé l'univers intérieur d'Eluard de l'univers extérieur. On pourrait, sans scandale, mais non sans erreur, parler de sa poésie comme d'une poésie métaphysique, comme le compte rendu très précis des passages d'un esprit à travers des états qu'on pourrait sans légèreté rapprocher des états mystiques : légèreté de l'homme libéré de sa pesanteur dans l'effusion amoureuse, mouvements obscurs d'angoisses des sommeils de la raison. On pourrait dire que le développement dans le temps de sa poésie, du Devoir 1916 à Poésie ininterrompue II 1953 de Mourir de ne pas mourir 1924 à Le temps déborde 1947, est si monotone et entêté dans le naturel, si constant dans la répartition des thèmes affectifs et vécus qu'Eluard n'a d'autre biographie que celle des amours personnelles et des deuils : la séparation d'avec Gala en 1930, la rencontre avec Nush, la mort brutale de celle-ci en 1946, la crise atroce qui va suivre et la vie ensuite revenue grâce à Dominique, en 1949.
Sa vie cessera Le 18 novembre 1952 des suites d'une angine de poitrine

Sa vie

Gala et la naissance du surréalisme

Paul Éluard est né à Saint-Denis, au 46 boulevard Châteaudun actuellement Jules Guesde, le 14 décembre 1895 à 11 heures du matin. Son père, Clément Eugène Grindel, est comptable lorsque naît son fils mais ouvre, peu après 1900, un bureau d'agence immobilière. Sa mère, Jeanne-Marie Cousin, est couturière. Vers 1908, la famille s'installe à Paris, rue Louis-Blanc. Éluard fréquente l'école communale de Saint-Denis, celle d'Aulnay-sous-Bois puis entre comme boursier à l'école supérieure Colbert. Il obtient en 1912 son brevet et en juillet part se reposer, sa santé apparaissant fragile, avec sa mère, à Glion, en Suisse. Une grave crise hémoptysique l'oblige à prolonger son séjour et il est alors contraint, à l'âge de seize ans, d'interrompre ses études, car il est atteint de tuberculose. Il reste hospitalisé jusqu'en février 1914 au sanatorium de Clavadel, près de Davos. Il y rencontre une jeune russe de son âge en exil Helena Diakonova qu'il surnomme Gala. La forte personnalité, l'impétuosité, l'esprit de décision, la culture de la jeune fille impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits. Elle dessine son profil, et il ajoute à la main : Je suis votre disciple. Ils lisent ensemble les poèmes de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont et Guillaume Apollinaire. Devenu majeur le 14 décembre 1916, il épouse Gala dès le 21 février suivant.
Le 11 mai 1918, il écrit à l'un de ses amis : J'ai assisté à l'arrivée au monde, très simplement, d'une belle petite fille, Cécile, ma fille .

En 1918, lorsque la victoire est proclamée, Paul Éluard allie la plénitude de son amour à une profonde remise en question du monde : c'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question, dans l'absurdité, la folie, la drôlerie et le non-sens. C'est ensuite le surréalisme qui lui donnera son contenu. Juste avant les surréalistes, les dadaïstes font scandale. Éluard, ami intime d'André Breton, est de toutes les manifestations dada. Il fonde sa propre revue Proverbe dans laquelle il se montre, comme Jean Paulhan, obsédé par les problèmes du langage. Tous deux veulent bien contester les notions de beau / laid, mais refusent de remettre en question le langage lui-même. En 1920, Éluard est le seul du groupe à affirmer que le langage peut être un but, alors que les autres le considèrent surtout comme un moyen de détruire.
En 1922, il promet à André Breton de ruiner la littérature et de ne plus rien produire. Le 24 mars 1924, il embarque à Marseille pour un voyage autour du monde. Le lendemain, paraît le recueil Mourir de ne pas mourir qui porte en exergue Pour tout simplifier je dédie mon dernier livre à André Breton. Il est de retour à Paris au début du mois d'octobre comme si de rien n'était. Breton en dit : Alors il m'a mis un petit mot, qu'il m'attendait hier au café. Cyrano, ni plus ni moins. C'est bien le même, à n'en pas douter. Des vacances, quoi !. Tout naturellement, il participe au pamphlet Un cadavre écrit par les surréalistes en réaction aux funérailles nationales faites à l'écrivain Anatole France.
Toute la vie d'Éluard se confond à présent avec celle du mouvement surréaliste. C'est cependant lui qui échappe le mieux à la réputation de violence et qui est le mieux accepté comme écrivain par la critique traditionnelle. Éluard se plie à la règle surréaliste résumée par cette phrase du Comte de Lautréamont : La poésie doit être faite par tous, non par un. Avec Benjamin Péret, il écrit 152 proverbes mis au goût du jour. Avec André Breton, L'Immaculée Conception. Avec Breton et René Char, Ralentir travaux.
Dès 1925, il soutient la révolte des Marocains et en janvier 1927, il adhère au parti communiste français, avec Louis Aragon, Breton, Benjamin Péret et Pierre Unik. Ils s’en justifient dans le tract collectif, Au grand jour.
C'est aussi l'époque où il publie deux recueils essentiels : Capitale de la douleur 1926 et L'Amour la poésie 1929.
En 1928, malade, il repart dans un sanatorium avec Gala, où ils passeront leur dernier hiver ensemble. C'est à ce moment que Gala, qui était ouvertement la maîtresse de Max Ernst rencontre Salvador Dalí et quitte le poète pour le peintre. Paul Éluard dit à Gala : Ta chevelure glisse dans l'abîme qui justifie notre éloignement. Peu après, il fait la connaissance de Maria Benz, une artiste de music-hall d'origine Alsacienne surnommée "Nusch" avec qui il se mariera en 1934.

Nusch et le combat pour la liberté 1931-1946

Les années 1931-1935 comptent parmi les plus heureuses de sa vie. Marié avec Nusch en 1934, il voit en elle l'incarnation même de la femme, compagne et complice, sensuelle et fière, sensible et fidèle. En 1931, il s'insurge contre l'Exposition coloniale organisée à Paris et signe un tract où est écrit : Si vous voulez la paix, préparez la guerre civile .
Exclu du parti communiste, il continue sa lutte pour la révolution, pour toutes les révolutions.
Ambassadeur du surréalisme, il voyage dans toute l'Europe soumise à des régimes fascisants. En mars 1935, avec André Breton, il est en Tchécoslovaquie, une des rares démocraties européennes, où la capitale Prague, les accueille avec chaleur. L'organe du parti communiste hongrois les présente comme deux poètes, les plus grands de la France contemporaine. En Espagne en 1936, il apprend le soulèvement franquiste, contre lequel il s'insurge violemment. L'année suivante, le bombardement de Guernica lui inspire le poème Victoire de Guernica. Pendant ces deux années terribles pour l'Espagne, Éluard et Picasso ne se quittent guère. Le poète dit au peintre : Tu tiens la flamme entre tes doigts et tu peins comme un incendie. Des désaccords politiques mais aussi littéraires refus de l’écriture automatique conduisent à la rupture entre Éluard et le groupe surréaliste organisé autour d'André Breton en 1938.
Mobilisé dès septembre 1939 dans l'intendance, il s'installe avec Nusch à Paris après l'armistice 22 juin 1940. En janvier 1942, il s'installe chez des amis, Christian et Yvonne Zervos, près de Vézelay à proximité des maquis. Éluard demande sa réinscription, clandestine, au parti communiste. Les vingt et une strophes de Liberté, publiés dans le premier numéro de la revue Choix, sont parachutées par les avions anglais à des milliers d'exemplaires au-dessus de la France ce poème est mis en musique par Francis Poulenc dès 1944.
En 1943, avec Pierre Seghers et Jean Lescure, il rassemble les textes de nombreux poètes résistants et publie un livre controversé intitulé L'Honneur des poètes. Face à l'oppression, les poètes chantent en chœur l'espoir, la liberté. C'est la première anthologie d'Éluard où il montre sa volonté d'ouverture et de rassemblement. En novembre 1943, Éluard se réfugie à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban dirigé par le docteur Lucien Bonnafé où se cachaient de nombreux juifs et résistants. À la Libération, il est fêté avec Louis Aragon comme le grand poète de la Résistance.
Avec Nusch, il multiplie tournées et conférences. Mais le 28 novembre 1946, pendant un séjour en Suisse, il reçoit un appel téléphonique lui apprenant la mort subite de Nusch, d'une hémorragie cérébrale. Terrassé, il écrit :

Vingt huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop : le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice.
Un couple d'amis intimes, Jacqueline et Alain Trutat pour qui il écrit Corps Mémorable, lui redonnent peu à peu le dur désir de durer. Son recueil De l'horizon d'un homme à l'horizon de tous retrace ce cheminement qui mène Éluard de la souffrance à l'espoir retrouvé.

La bataille de Grèce n'est pas terminée, et son amour et sa lutte avec Nusch se poursuit au-delà de la mort :

Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue.

Dominique et l'engagement pour la paix 1947-1952

En avril 1948, Paul Éluard et Picasso sont invités à participer au Congrès pour la paix à Wrocław Pologne. En juin, Éluard publie des Poèmes politiques préfacés par Louis Aragon. L'année suivante, au mois d'avril, c'est en tant que délégué du Conseil mondial de la paix, qu'Éluard participe aux travaux du congrès qui se tient à la salle Pleyel à Paris. Au mois de juin, il passe quelques jours auprès des partisans grecs retranchés sur les monts Gramos face aux soldats du gouvernement grec. Puis il se rend à Budapest pour assister aux fêtes commémoratives du centenaire de la mort du poète Sándor Petőfi. Il y rencontre Pablo Neruda. En septembre, il est à Mexico pour un nouveau congrès de la paix. Il rencontre Dominique Lemort avec qui il rentre en France. Ils se marieront en 1951. Éluard publie cette même année le recueil Le Phénix entièrement consacré à la joie retrouvée.

En 1950, avec Dominique, il se rend à Prague pour une exposition consacrée à Vladimir Maïakovski, à Sofia en tant que délégué de l'association France-URSS, et à Moscou pour les cérémonies du 1er mai.

Liberté, j'écris ton nom...

Mais cette description de La Vie immédiate de Paul Eluard, sans être inexacte, ne serait pas vraie du tout. Les catastrophes de son temps, les soubresauts de l'histoire auront pour Eluard un caractère aussi immédiat que les accidents ou les clartés de son destin individuel. Il a raconté lui-même que le poème qui devait le rendre célèbre au-delà des cercles d'amateurs de poésie, Liberté, écrit en 1941, fut d'abord, dans la première nébuleuse d'où émergeaient les mots, un poème d'amour ; qu'il s'intitulait primitivement Une seule pensée, que cette pensée était, à sa naissance, celle de la femme qu'il aimait ; et que c'est seulement au fur et à mesure que la litanie amoureuse s'élargissait que le poète prit conscience que son poème ne concernait pas seulement un homme écrivant le nom de son aimée, mais tous les hommes du monde, alors en proie à la servitude, écrivant le nom de l'amour qui les résume toutes : celui de la liberté.
C'est qu'Eluard a eu des idées générales sur la condition des hommes, a beaucoup réfléchi sur le travail du poète, sur l'histoire de la poésie dans ses essais, Avenir de la poésie, 1937 ; Donner à voir, 1939, comme dans ses importantes anthologies, sur la politique dans de nombreux articles et discours, sur la philosophie. Mais on peut dire de lui qu'il n'a jamais eu d'opinions, au sens où on a une opinion comme on a une maison, un stylo, ou une automobile. Ce poète qui se voulut, avec une obstination à la fois admissible et parfois mal récompensée, un militant, un agitateur politique, n'a jamais parlé que de ce qui le concernait profondément. Il souhaitait réhabiliter la « poésie de circonstance, et il l'illustra de quelques chefs-d'œuvre. Mais c'est que, dans son cas au moins, la circonstance historique n'a jamais eu une autre dimension ni ne s'est accomplie dans un autre espace que celui du dedans. Dans un recueil comme Cours naturel 1938, les poèmes d'amour et le poème intitulé La Victoire de Guernica n'apparaissent pas comme différents d'inspiration, de source et de ton. C'est précisément parce qu'Eluard sait de première vue, de première vie, de première main que l'accord des êtres est possible, que l'harmonie est sensible, que, « si nous le voulions, il n'y aurait que des merveilles », que le saccage de ces trésors par la bêtise-haine au front de taureau le soulève de dégoût, qu'il n'a pas besoin de « se mettre à la place » des innocents qui meurent sous les bombes de Guernica : il est à leur place. Il découvre son bonheur personnel dans le bonheur de tous, son malheur à lui dans le malheur de chacun.

L'eau limpide du bonheur, de la reconnaissance de soi-même par l'autre dans l'illumination amoureuse, dans la fraternité des vivants court à travers toute l'œuvre d'Eluard. Il parle d'une voix blanche comme un ciel pâle et doux de soleil et de légère brume, enfantine dans le prime-saut des images et des sensations. Une voix qui semble n'être la voix de personne en particulier, quasi adamique, le murmure du premier homme et de tous les hommes tenant dans leurs bras la première femme et toutes les femmes. Voix de l'existence à la crête de l'émerveillement d'être, dans l'illusion peut-être véridique que le temps s'est suspendu dans la sensation presque physique de l'éternité :

Aujourd'hui lumière unique
Aujourd'hui l'enfance entière
Changeant la vie en lumière
Sans passé sans lendemain
Aujourd'hui je suis toujours.
Cette poésie ne parle pas de la légèreté d'exister, de la grâce : elle la fait vivre parce qu'elle la vit. Ce n'est jamais un discours didactique sur les possibilités radieuses de l'homme ou sur les utopies du bonheur parfait des accomplissements, c'est une tentative, réussie la plupart du temps, de recréer chez l'auditeur ces états, de les rendre contagieux, de les donner à vivre.
Mais, quand cette respiration de soleil est brisée par le carnage, la fureur obtuse, l'avidité rageuse de la destruction et du mal, la colère brise aussi ce murmure de cristal. Il y a un Eluard fondamental, celui qui dit :

J'ai la beauté facile et c'est heureux
Je glisse sur le toit des vents
Je glisse sur le toit des mers.
Mais, dès ses vingt ans, il y a le réfractaire stupéfait, celui qui écrivait du front : On a honte d'être là devant le spectacle d'un camarade agonisant ; celui qui écrira plus tard : Le principal désir des hommes, dans la société où je vis, est de posséder .... Tout se dresse, à chacun de nos pas, pour nous humilier, pour nous faire retourner en arrière .... La poésie véritable est incluse dans tout ce qui ne se conforme pas à cette morale qui, pour maintenir son ordre, son prestige, ne doit construire que des casernes, des prisons, des églises, des bordels.

Eluard le violent

Eluard le voyant-transparent peut être, doit devenir aussi Eluard le violent, le rebelle. Il projette, face à cette société qu'il veut contribuer à ruiner, l'image d'une contre-société qui n'est pas simplement une vue de l'esprit dans la mesure où il a l'expérience immédiate d'une autre façon d'être, d'un autre pacte des vivants avec les vivants, d'un autre état de vie. À travers le dadaïsme, le surréalisme, le stalinisme, c'est la même démarche obstinée, démentie souvent, mais jamais réfutée. Si nous le voulions, il n'y aurait que des merveilles. Quand Eluard célébrera Joseph Staline, à l'occasion de l'anniversaire de celui-ci, il n'écrira pas un de ces innombrables et sinistres péans flagorneurs qui s'élèveront de la Russie écrasée et de la bouche des dupes ou des complices occidentaux ; il écrira un très beau poème qui ne fait pas le portrait d'un homme historique, mais d'une terre promise et donnée. Un poème qui n'est tragique que par l'écart entre la vision et ce que notre regard découvre.
Au cours des dernières années de sa vie il devait mourir en novembre 1952, avant la mort de Staline et le XXe Congrès, il arrivait aux admirateurs d'Eluard de regretter que le sublime poète de l'amour sublime se fût encanaillé dans la politique et qu'Ariel se fût engagé avec Caliban.
Quand on suit la longue respiration ininterrompue de la poésie d'Eluard, il semble au contraire qu'on ne puisse séparer le poète amoureux du poète pour tous, comme il disait. Ce n'est pas malgré sa ressource inépuisable de révolte, sa perpétuelle revendication utopique qu'Eluard a été un grand poète, le poète, aussi, de ce rapport modèle entre les êtres, de cette relation étalon : l'amour. Ce n'est pas au détriment de sa vision la plus radieuse des ressources de l'esprit humain qu'il aura manié les rames de l'indignation, de la dénonciation.
Si le poète de L'Amour, la poésie 1929 et du Phénix 1951 n'a jamais laissé tarir son ruissellement de mots limpides, c'est aussi, c'est d'abord grâce à sa ressource de stupeur, de colère et de rage très raisonnable. On pressent ce qui aurait pu gâter cette œuvre, en effet, si elle n'avait pas été soutenue et transportée par l'inapaisable violence d'un perpétuel jeune homme en colère. Il lui arrive d'effleurer la mièvrerie, de côtoyer la puérilité et de risquer de tomber de l'innocence authentique dans l'imagerie d'Épinal de la naïveté. Mais si Eluard évite la plupart du temps ces périls, c'est parce qu'il est en même temps le témoin de la grâce d'exister et un démolisseur de ruines, un ange expérimental et un archange combattant et furieux.

Le poète résistant

Progressivement, Éluard abandonne l'écriture automatique chère à Breton. Malgré son exclusion du Parti communiste en 1933, il continue de militer dans des organisations de gauche. En 1934, il épouse Nusch 1906-1946, rencontrée quatre ans plus tôt, qui devient sa nouvelle égérie. Sensible à l'art plastique, il transpose dans ses poèmes le langage des peintres les Yeux fertiles, en 1936, témoignent de son amitié naissante avec Picasso. En 1938, le Front populaire et la guerre civile d'Espagne ayant aggravé les désaccords entre Breton et Éluard, c'est la rupture entre les deux hommes. À partir de 1940, la vie du poète se confond avec celle de la Résistance : dans la clandestinité, il anime le Comité national des écrivains en zone nord ; en 1942, il renoue avec le Parti communiste et publie Poésie et Vérité où figure le fameux poème Liberté ; en 1943, il collabore à l'Honneur des poètes et, en 1944, il rassemble ses poèmes militants dans Au rendez-vous allemand.
La guerre terminée, Éluard publie Poésie ininterrompue 1946, où transparaît l'enthousiasme né de la Libération. Malheureusement, quelques mois plus tard, il perd brutalement Nusch Le temps déborde, 1947. Désespéré, pensant au suicide, il tente de fuir sa détresse et voyage à travers l'Europe Italie, Yougoslavie, Pologne, URSS, Grèce. À l'équipe surréaliste, il préfère désormais la solidarité avec le genre humain Poèmes politiques, 1948 ; Une leçon de morale, 1949. Son écriture s'ouvre davantage aux thèmes sociaux et universels, sans renoncer pour autant aux exigences formelles. L'existence se poursuit ainsi jusqu'au troisième cycle, celui de Dominique 1914-2000, rencontrée en 1949, dont Éluard fait sa dernière épouse et auprès de laquelle il retrouve la joie de vivre Pouvoir tout dire et le Phénix, 1951.
En février 1952, Paul Éluard est à Genève pour une conférence sur le thème La Poésie de circonstance. Le 25 février, il représente le peuple français à Moscou pour commémorer le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Victor Hugo.
Le 18 novembre 1952 à neuf heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile, 52 avenue de Gravelle à Charenton-le-Pont, emporté par une angine de poitrine, laissant une œuvre dominée par le thème de l'amour, où la femme apparaît comme la médiatrice indispensable entre le poète et le monde. Les obsèques ont lieu le 22 novembre au cimetière du Père-Lachaise où il est inhumé. Le gouvernement refuse les funérailles nationales.
L'écrivain Robert Sabatier déclare : Ce jour-là, le monde entier était en deuil .

L'œuvre

Exaltation de l'expérience amoureuse
La poésie d'Éluard est d'abord une exaltation lucide du désir. Capitale de la douleur 1926 montre que le monde de la maladie, de la solitude et de la mort, est toujours menaçant, mais c'est justement aussi ce qui donne son prix au bonheur. L'amour égoïste de L'Amour la poésie peut également s'ouvrir et œuvrer pour le bonheur de tous, comme en témoignent La Vie immédiate 1932 et Les Yeux fertiles 1936, célébrant son amour partagé avec Nusch. La mort de Nusch est l'occasion d'un pari fou sur l'avenir, d'un authentique recommencement. Le Dur Désir de durer est un acte de foi envers le langage conçu comme une lumière capable de faire reculer les ténèbres de la souffrance.
Chez Paul Éluard, les exigences morales épurent le mot sans jamais éluder les bouleversements de l’homme, tant la logique de l’amour les soutient. Pour lui, l’amour est la grande force révolutionnaire, souligne Jacques Gaucheron. Il l’approfondit sans cesse, du désir le plus charnel à l’érotisme et jusqu’à cette ouverture au monde qu’est l’amour. Passer de je à tu, c’est passer à nous, au nous le plus vaste. L’amour, par nécessité intérieure, donne à voir, donne à vivre, donne à vouloir un monde sans mutilation qui s’épanouirait en investissant toutes les dimensions humaines. La seule exigence totalisante étant celle du bonheur. Éluard dit: Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d’autre.
Libérer le langage pour changer la vie
Le langage de la poésie d'Éluard dépasse l'automatisme pur et ne se contente pas de mettre au jour le minerai de l'inconscient. Il cherche à rendre évidentes des associations de mots, d'images, qui pourtant échappent à tout lien logique. Car si la terre est bleue comme une orange L'Amour, la poésie, c'est que, pour le poète, tout est possible à qui sait voir. C'est en affranchissant la pensée de ses limites qu'il découvre l'absolu poétique. Chez Éluard, la parole affirme : J'ai la beauté facile et c'est heureux Capitale de la douleur.

Une poésie engagée

C'est également en combattant la mort et les atrocités liées à la guerre que le poète aspire à redonner un sens à la vie. On compte notamment, parmi ses écrits les plus engagés :
Cours naturel, 1938
Facile proie, 1938
Le Livre ouvert, 1941
Poésie et vérité, 1942
Poèmes politiques, 1948
Jacques Gaucheron, auteur du livre Paul Éluard ou la fidélité à la vie, rencontre le poète après la guerre au Comité national des écrivains. Devenus amis, ils publient ensemble Les Maquis de France. Pour lui : Paul Éluard est entré dans l’histoire littéraire lorsqu’il parle de poésie ininterrompue, ce n’est pas un vain mot.
Cette cohérence tient à la profondeur de l’invention d’Éluard, qui n’est pas seulement une manière de dire, mais une manière d’être. L’intuition fondamentale du poète, explique Jacques Gaucheron, est précocement à l’origine de la revendication inconditionnelle du bonheur. Sa méditation poétique s’expérimente dans les remous de sa vie personnelle. On pense souvent à lui comme poète de la Résistance. Durant les années abominables de l’occupation nazie, il est celui qui ne se résigne pas, qui n’accepte pas. Le sommet est atteint avec Liberté qui sera diffusé dans le monde entier en 1942. Paul Éluard est un porteur d’espérance.
Mais il est aussi le poète de la résistance, sans majuscule. Il écrit contre l’ordre du monde. Sa lutte est tout aussi ininterrompue que sa poésie. Lorsqu’il écrit l'Immaculée Conception en 1930 avec André Breton, il se bat contre les traitements que l’on inflige aux aliénés, l’aliénation étant l’une des pires représentations de l’exclusion. Au sens que lui confère Éluard, la poésie est une entreprise de désaliénation. La poésie en devient donc un art de langage, un art de vie, un instrument moral.

Œuvres

Poésies
1913 : Premiers poèmes
1916 : Le Devoir
1917 : Le Devoir et l'Inquiétude , avec une gravure sur bois par André Deslignères
1918 : Pour vivre ici
1918 Poèmes pour la paix
1920 : Les Animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux
1923 : L'Amoureuse
1924 : La courbe de tes yeux
1924 : Mourir de ne pas mourir
1925 : Au défaut du silence
1926 : La Dame de carreau
1926 : Capitale de la douleur
1926 : Les Dessous d'une vie ou la Pyramide humaine
1929 : L'Amour la Poésie
1930 : Ralentir travaux, en collaboration avec André Breton et René Char
1930 : À toute épreuve
1930 : L'immaculée conception
1932 : Défense de savoir
1932 : La Vie immédiate
1935 : La Rose publique
1935 : Facile
1935 : Nuits partagées.
1936 : Les Yeux fertiles
1937 : Quelques-uns des mots qui jusqu'ici m'étaient mystérieusement interdits, GLM
1938 : Les Mains libres, en collaboration avec Man Ray.
1938 : Cours naturel
1938 : La victoire de Guernica
1939 : Donner à voir
1939 :Je ne suis pas seul
1941 : Le Livre ouvert
1942 : Poésie et vérité 1942
1942 : Liberté
1943 : Avis
1943 : Courage
1943 : Les Sept poèmes d'amour en guerre
1944 : Au rendez-vous allemand
1946 : Poésie ininterrompue
1947 : Le Cinquième Poème visible
1947 : Notre vie
1947 : À l'intérieur de la vue
1947 : La Courbe de tes yeux
1947 : Le temps déborde
1948 : Poèmes politiques
1951 : Le Phénix

Œuvres complètes

Les Œuvres complètes en deux tomes sont établies par Marcelle Dumas et Lucien Scheler et publiées en 1968 par Gallimard dans la collection Bibliothèque de la Pléiade. À cette occasion un Album Éluard est réalisé.
Le texte de Paul Éluard est constitué du poème Elle se fit élever un palais extrait de la Rose publique, et Serge Rezvani l'a orné de gravures, et a agrémenté chaque exemplaire de vignettes originales. Rezvani avait alors 28 ans, et n'avait pas le sou. Il raconte : Ne pouvant plus peindre faute de toiles et de couleurs, la nuit j'allais voler des poubelles, à l'époque de simples caisses de bois. Me servant des planches brutes, je gravais des profils de femme. Ensuite, en les encrant, je tirais sur une feuille de papier ces silhouettes de chair en réserve, dont la blancheur nue naissait des nœuds, veines, striures du bois vivant par le tremblé d'une richesse de dentelle de Chine. Paul Éluard vit par hasard les premiers tirages de ces gravures chez Monny de Boully. Il voulut me rencontrer. Ces profils de femmes verticales coïncidaient avec un rêve qu'il avait célébré par un poème. Pendant six mois je tirai chez Mourlot les planches de ce livre ... j'allais souvent chez Éluard pour lui montrer les planches au fur et à mesure que je les tirais. Avant même que je ne sorte les gravures, il me faisait asseoir à table et m'apportait du pain et du fromage. Je mourais de faim, il le savait.
Ode à Staline, 1950
Picasso, dessins, 1952
Le Poète et son ombre, Seghers, 2008 : textes provenant de plaquettes à tirage limité, de catalogues rares et de revues
Correspondance
Paul Éluard & Jean Paulhan, Correspondance 1919-1944, édition établie et annotée par Odile Felgine et Claude-Pierre Pérez, Éditions Claire Paulhan, MMIII 2003, 208 p.
Lettres de jeunesse, Paris, Seghers, 1962
Choix de lettres à sa fille 1932-1949, revue Europe, N° spécial Paul Éluard, novembre-décembre 1962, p. 21-33
Lettres à Joë Bousquet, Paris, Éditeurs français réunis, 1973
Lettres à Gala 1924-1948, Paris, Gallimard, 1984, 522 p.

Hommage

Un prix de poésie porte son nom, décerné par la Société des poètes français.
Françoise Sagan a trouvé, dans le second vers du poème À peine défigurée, du recueil La Vie immédiate 1932, le titre de son premier roman, Bonjour tristesse. Le titre de son roman Un peu de soleil dans l'eau froide est, quant à lui, tiré du poème d'Éluard, Vivre ici, publié en 1926.
Frédéric H. Fajardie a donné le nom d'Eugène Grindel au héros de son roman, Clause de style, publié en 1984 adapté au cinéma sous le titre Ne réveillez pas un flic qui dort avec Alain Delon et Michel Serrault.


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Posté le : 13/12/2014 15:57
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Albert de Saxe-Cobourg
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Le 14 décembre 1861 meurt le prince François Auguste Charles Albert

Emmanuel de Saxe-Cobourg et Gotha,


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Franz August Karl Albert Emanuel von Sachsen Coburg und Gotha, au château de Windsor, né le 26 août 1819 au château de Rosenau près de Cobourg, il fut un membre de la famille royale britannique. Il était l'époux et le prince consort de la reine Victoria, avec laquelle il vécut jusqu'à sa mort, à 42 ans, consécutive à une fièvre typhoïde. Il est prince consort du Royaume-Uni du 10 février 1840 au 14 décembre 1861, soit durant 21 ans, 10 mois et 4 jours, il appartient à la dynastie de la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha, il repose au Château de Windsor mBerkshire, Royaume-Uni, il à pour sépulture un mausolée royal de Frogmore, son père est Ernest Ier de Saxe-Cobourg-Gotha, sa mère est Louise de Saxe-Gotha-Altenbourg
Conjoint de Victoria du Royaume-Uni, ils auront ensemble 9 enfants : Victoria, princesse royale, Édouard VII , Alice du Royaume-Uni, Alfred , Helena du Royaume-Uni, Louise du Royaume-Uni, Arthur duc de Connaught et Strathearn, Leopold,duc d'Albany et Béatrice du Royaume-Uni


En Bref

François-Auguste-Charles-Albert-Emmanuel de Saxe-Cobourg et Gotha naquit le 26 Août 1819 au château de Rosenau, résidence d'été de la famille Saxe-Cobourg en Allemagne. Il est le second fils du Duc Ernest III de Saxe-Cobourg-Saalfeld, frère de futur roi des belges Léopold Ier et de la duchesse Louise de Saxe Altenbourg. Il eut comme parrains et marraines l'Empereur d'Autriche, le Duc de Gotha, le Duc Albert de Saxe-Teschen, le Comte de Mensdorff et la Duchesse de Cobourg. Son baptême se déroula le 19 Septembre 1819. À la mort de l'oncle d'Albert Frédéric Iv de Saxe-Cobourg-Gotha Altenbourg, on fera du tri dans les duchés c'est pourquoi le père d'Albert aura pour titre duc de Saxe-Cobourg-Gotha.
Il eut une enfance heureuse et chaleureuse mais un drame le secoua ainsi que toute sa famille. Ses parents divorcèrent plus précisément sa mère fut chassée en 1824 par son père pour cause d'adultère. Elle se remariera avec Alexander Von Hanstein, comte de polzig et Beiersdorf, son amant. Elle ne reverra plus ses enfants, elle décèdera à l'âge de 30 ans en 1831. Quant à son père, il se maria avec sa propre nièce Marie-Antoinette de Wurtemberg. Ce sera un mariage pas très heureux (car les époux n'étaient pas proches...
Lui et son frère Ernest reçurent une éducation privée qui se déroula au sein de leur château par Christoph Florschütz mais également à Bruxelles. Par la suite, il continuera son éducation à l'université de Bonn où il sera diplômé.
Il étudiera le droit, l'histoire de l'art, la philosophie, l'économie, la politique..... Il fut également un très bon musicien et un sportif tels que l'escrime et l'équitation. C'est cette éducation qui voudra transmettre à ses propres enfants.
En 1839, par exemple, le prince Albert, revenant d'Italie, trouva à Cobourg, dans sa chambre à coucher, un portrait de Victoria devenue reine, placé là par son ordre et à l'insu du prince. Plus tard, voulant lui témoigner qu'elle l'avait choisi pour époux, elle lui donna tout simplement, au milieu d'un bal et pendant un quadrille, le bouquet qu'elle avait porté. Le prince Albert plaça romanesquement le bouquet sur son cœur, après avoir déchiré son habit.
Le fait que la reine Victoria veuille se marier avec un allemand dérangea beaucoup de personnes tels certains parlementaires et membres de la famille royale (oncles de victoria. Le fait qu'albert soit le mari de la reine d'angleterre ne lui donna pas tous droits par exemple il n'aura le titre de roi, il sera nommé « prince consort » par l'insistance de victoria. Ce titre qui lui conférera le 25 juin 1857, lui permettra en cas de mort prématurée de la reine d'être régent mais ne pourra pas jamais régner. les parlementaires lui accordera une rente 30 000 £ sterling. Il n'aura aucun rôle politique mais influencera son épouse en tout points.
Ses titres
- du 26 août 1819 au 12 novembre 1826 : Son Altesse Sérénissime le prince Albert de Saxe-Cobourg-Saalfeld, Duc de Saxe
- du 12 novembre 1826 au 6 février 1840 : Son Altesse Sérénissime le prince Albert de Saxe-Cobourg et Gotha, Duc de Saxe
- du 6 février 1840 au 25 juin 1857 : Son Altesse royale le Prince Albert de Saxe-Cobourg et Gotha , Duc de Saxe
- du 25 juin 1857 au 14 décembre 1861 : Son Altesse royale le Prince Consort

Sa vie

Il est né dans une fratrie de quatre enfants dont il était le deuxième. Son père, le duc Ernest Ier de Saxe-Cobourg, d'abord duc de Saxe-Cobourg-Saalfeld, puis duc de Saxe-Cobourg et Gotha, était le frère aîné du roi Léopold Ier de Belgique ainsi que de la mère de la reine Victoria.
Alors que Victoria n'était qu'une enfant, le roi Leopold de Belgique, le duc Ernest de Saxe-Cobourg et la duchesse douairière de Saxe-Cobourg avait planifié qu'elle épouserait son cousin le prince Albert de Saxe-Cobourg Gotha. Le prince Albert était né le 26 aoüt 1819, 3 mois après Victoria au château de Roseanu près de Coburg.
Il était le deuxième fils du duc Ernest de Saxe-Cobourg, le frère aîné de la duchesse de Kent et de la princesse Louise, héritière des états de Saxe-Gotha.
Le frère aîné d'Albert s'appelait Ernest comme son père. La mère d'Albert, Louise, le duc Ernest âgé de 32 ans alors qu'elle n'avait que 16 ans. Le duc Ernest a toujours été un homme dissolu et il continua à se vautrer dans la débâuche, négligeant indûment sa pauvre épouse.
Après la naissance d'Albert, la princesse Louise chercha consolation auprès d'un autre homme. Le duc Ernest demanda le divorce en 1826 et Louise se vit interdire tout contact futur avec ses fils. Il lui arrivait parfois de les surveiller de loin sur la place du marché de Cobourg.
Louise se remaria mais, elle mourut d'un cancer de l'utérus en 1831. Le duc Ernest aussi contracta une nouvelle union, cette fois avec sa nièce, Marie de Wurtemberg, la fille de sa soeur Antoinette, ce mariage fut stérile. Malgré l'absence de sa mère, l'enfance du prince Albert se déroula de manière heureuse et libre.
Il était très attaché à son frère Ernest. En grandissant, il devint studieux et brilla par son intelligence; c'était un luthérien dévot, il aimait la musique et contrairement à son père et à son frère, il montrait des principes très rigides quant aux questions morales.
Les deux frères visitèrent l'Angleterre pour la première fois en 1836 quand Victoria n'était pas encore reine. Il semblerait qu'Albert ne fit pas cette fois grande impression sur sa royale cousine. Albert et Ernest visitèrent de nouveau l'Angleterre en octobre 1839. Victoria était maintenant reine et, quand elle s'aperçut son cousin Albert, elle sut immédiatement qu'elle en était amoureuse. Elle écrivit dans son journal: 'C'est avec émotion que j'ai fait la connaissance d'Albert qui est si beau... de si beaux yeux bleus, un nez exquis et une si jolie bouche surmontée de délicates moustaches; un bel homme, large d'épaules avec la taille fine'.
Victoria et Albert célébrèrent leur mariage le 10 février 1840.

Prince consort Un rôle à inventer

La vie était difficile pour Albert en Angleterre; il agissait en tant que secrétaire personnel de son épouse mais, à cause de ses origines allemandes, il n'était pas populaire et on le tint éloigné des affaires politiques ce qui lui déplût car il était très intéressé par le sujet.
De plus, la préséance de sa femme sur lui n'était pas facile à assimiler et certaines difficultés commencèrent à ébranler leur couple. De fait, la reine affirma: 'Albert vit dans ma maison, pas moi dans la sienne'.
En 1854, la reine Victoria menace d'abdiquer devant la virulence des attaques dont son mari très aimé est l'objet. En effet, au moment où menace la guerre contre la Russie, le prince Albert est ouvertement accusé de sympathies avec l'empire des tsars.
Quoiqu'il en soit, Victoria l'aimait énormément et, il commença à prendre la place de Lord Melbourne dans la vie de la reine. Victoria et Albert eurent 9 enfants durant leur mariage: Victoria Vicky, Albert Edward Bertie, Alice, Alfred Alfie, Héléna Lenchen, Louise, Arthur, Leopold et Beatrice. Vicky était la favorite d'Albert alors qu'Arthur était l'enfant chéri de Victoria. Bertie, le prince de Galles était constamment repoussé par ses parents à cause de son caractère rebelle et de sa paresse. La famille avait l'habitude de passer beaucoup de temps dans leurs maisons de campagne, Balmoral en Écosse et Osborne sur l'Isle de Wight, cette dernière demeure dessinée par Albert lui-même.
C'est justement au moment de la guerre de Crimée, que le prince participa à la réorganisation de l'armée, puis se révéla un excellent conseiller pour la reine qui le mit discrètement à contribution, écoutant ses avis avec beaucoup d'attention.

Rôle dans le gouvernement

Si les premières années, il n'assistait pas aux entretiens de la reine avec les ministres, il fut par la suite toujours présent, au courant de tout et accomplissant, avec passion et compétence, un travail important pour alléger la tâche de sa femme. C'est d'ailleurs en reconnaissance de ce travail que la reine Victoria créa le titre de prince consort. En 1841, Lord Melbourne perdit de nouveau ses élections et sir Robert Peel reprit le poste de Premier Ministre. Victoria se désolait car elle n'aimait pas du tout sir Robert. Un an après avoir perdu son poste, Lord Melbourne souffrit d'une attaque de paralysie; il continua d'entretenir une correspondance avec la reine mais, c'était maintenant un vieil homme solitaire et mélancolique.
Il mourut en 1848. Après l'accession de sir Robert, le prince Albert commença à participer activement aux affaires d'état. Il ressemblait à Peel sur plusieurs points, tous deux étaient intelligents, ils avaient une façon de penser similaire et une morale très stricte. Peel invita Albert à présider la Comission Royale pour la promotion des Arts; le prince organisa aussi et réforma la Maison Royale de la reine. L'attitude de Victoria envers Peel se modifia dès qu'elle s'aperçut dans quelle estime le Premier Ministre tenait le Prince Albert. Le prince devint graduellement l'axe principal du gouvernement de Peel. À la fin de son mandat, c'était pratiquement Albert qui dirigeait le royaume.
En 1861, il intervint de façon discrète et efficace auprès du Premier ministre Lord Palmerston pour empêcher une guerre avec les Etats-Unis lors de l'affaire du Trent : en effet, la marine américaine avait intercepté un navire anglais qui transportait des ambassadeurs de la Confédération en Europe. Le prince Albert retouche et adoucit le ton de la lettre rédigée par le ministre des affaires étrangères à l'intention de son homologue américain.
Il était doué dans un grand nombre de matières ; bon organiste et bon compositeur, il avait un goût sûr en peinture et s'occupa des collections royales et prit aussi des décisions en architecture. Dans les fermes de Windsor, il fit expérimenter de nouvelles techniques de production agricole, et avait des compétences en apiculture et en botanique. Sportif, il affectionnait les longues marches à pied, pratiquait la chasse à courre, le tir et le patin à glace.
Conseiller de la reine, chancelier de l'université de Cambridge, président de la commission des Beaux-Arts, président de la société pour l'amélioration de la condition des classes laborieuses, il eut une vie très active au service du Royaume-Uni.

Exposition universelle

Mais son œuvre maîtresse officielle et le point culminant de sa carrière de prince consort, fut l'organisation et la direction de la première grande exposition universelle, celle de 1851 dans Hyde park. Chaque pays y exposait des exemples de ses apports en matière de machinerie, technologie, inventions mécaniques, production ainsi que des oeuvres d'arts plastique et appliqués. Le Prince Albert avait passé beaucoup de temps à planifier et préparer cette exposition. Albert détermina quel édifice allait la recevoir, son choix se porta sur celui déssiné par Joseph Paxton: le Crystal Palace, une immense structure de cristal et de fer de 550 m de long, 120 m de large et 30 m de haut, sur le site de Hyde Park. Après plusieurs mois de préparation, la reine inaugura la Grande Exposition en mai 1851. Chaque pays y exposait des exemples de ses apports en matière de machinerie, technologie, inventions mécaniques, production ainsi que des oeuvres d'arts plastique et appliqués. Le Prince Albert avait passé beaucoup de temps à planifier et préparer cette exposition. Ce fut un grand succès pour le prince Albert. Les bénéfices qu'on en retire furent énormes et les revenus qu'elle généra servirent à bâtir le Royal Albert Hall, le Royal College of Music, le Imperial College of Science and Technology ainsi que les musées de South Kensington. Elle regroupa 14 000 exposants, dont 6 500 venus de l'étranger, et marqua le triomphe du Royaume-Uni industriel et de l'âge mécanique. Elle fut visitée par six millions de visiteurs du monde entier, la reine elle-même y viendra une quarantaine de fois. De plus elle fut un grand succès financier et le prestige du prince fut considérablement accru ce qui renforça son influence politique, discrète mais réelle.

Une Reine amoureuse

Sous son règne, l'Empire britannique représentait le cinquième des terres émergées, l'apogée du régime. La reine Victoria Ier n'a pas seulement connu le faste du pouvoir, elle a aussi vécu une grande histoire d'amour. La jeune Victoria rencontre à seize ans le Prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, son cousin germain et futur mari. En 1838, Victoria monte sur le trône, et épouse Albert, deux ans plus tard, à l'âge de 20 ans. Le Prince, d'origine allemande, a connu deux précédentes unions. Celle avec Victoria sera la plus longue et la plus heureuse, selon de nombreux historiens. Ensemble, ils auront neuf enfants et assumeront les diverses tâches officielles, Albert devenant un conseiller politique très écouté de la Reine. Mais le 14 décembre 1861, le Prince Consort succombe à la fièvre typhoïde. Dévastée, Victoria ne s'habille plus qu'en noir et limite ses apparitions publiques pendant une dizaine d'années. Après soixante-trois ans de règne, elle meurt le 22 janvier 1901 à l'âge de 82 ans.

Le deuil d’une reine –

Le 14 décembre 1861 le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, époux de la reine Victoria, meurt au château de Windsor. Il a quarante-deux ans.
La reine tombe en désespoir et Windsor devient le palais de la mort. Le temps y est suspendu, toutes choses immobilisées. Dans l’antichambre, les gants et le chapeau de chasse du prince restent là où il les a jetés pour la dernière fois. Dans le parc, une pierre marque l’endroit où il a tiré son dernier coup de fusil. La chambre bleue où il a rendu l’âme se fige dans un rituel immuable ; chaque matin, le valet de chambre dispose sur le divan l’habit du prince, son gilet, ses chaussettes, ses chaussures. Dans le cabinet de toilette il remplit le pot d’eau chaude comme si son maître allait se raser. Chaque soir, pour le dîner, il lui prépare une chemise propre. Victoria a fait prendre des photos d’Albert sur son lit de mort ; dans tous les châteaux royaux, elle en accroche une au montant de son lit, à sa droite, la place que le défunt occupait la nuit auprès d’elle. Elle fait sculpter des bustes d’Albert, elle les dispose dans toutes les pièces où elle se tient, elle ne se fait jamais photographier sans l’un d’eux. Quant à son papier à lettres, il est bordé d’une bande noire si large qu’elle peut à peine y tracer quelques mots.

La chambre bleue après la mort d'Albert

Le chagrin de la reine est sincère. Mais elle l’exprime selon les usages, et rien dans son comportement ne semble extraordinaire à une Angleterre qui s’associe au deuil. La Cour et le Parlement se sont mis au noir. Dans Oxford street, à Londres, les boutiques ne vendent plus que des plumes d’autruche noires pour les chapeaux des dames, des brassards de crèpe, des manteaux violets et des plumets noirs pour les chevaux. Le mariage de la princesse Alice, en juillet, ne détonne pas : le trousseau de la marié est noir, les hommes portent le deuil, les femmes sont en mauve, l’autel nuptial se dresse sous un grand portrait d’Albert ; le doigt levé, le prince semble bénir les mariés.
Mais au bout d’un an les usages veulent que la reine, symbole de la nation, sorte du deuil et se montre. Elle n’en fait rien, pour elle Albert règne toujours. Elle refuse de rentrer à Buckingham, elle continue à inonder de larmes les manteaux d’Albert, ses chapeaux, ses kilts et toutes les reliques dont elle s’est fait un rempart contre le monde. Alors l’opinion s’impatiente et l’on voit même apparaître, my goodness, un parti républicain. Victoria sera tiré d’affaire par John Brown, son fidèle et broussailleux serviteur écossais, qui l’appelle « femme » et lui donne des ordres. Mais c’est une autre histoire.

La famille royale

Descendance de la reine Victoria du Royaume-Uni.
On peut aussi mettre au bilan du prince l'apport, à la cour du Royaume-Uni, de la coutume allemande de l'arbre de Noël
Armes du prince Albert en tant que prince consort
Le prince Albert est à sa naissance un prince allemand membre de la maison de Saxe-Cobourg-Saalfeld qui deviendra Saxe-Cobourg-Gotha lorsque son père prendra la tête du duché du même nom. Après son mariage avec la reine Victoria, il est titré prince consort en reconnaissance du soutien qu'il apporte à Victoria dans sa charge de souveraine. Il est le seul consort britannique à avoir été titré officiellement prince consort prince consort est ici un titre de la pairie du Royaume-Uni et non un titre de courtoisie.

Il porta successivement les titres de:

Son altesse sérénissime le prince Albert de Saxe-Cobourg-Saalfeld, duc de Saxe 1819-1826
Son altesse sérénissime le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, duc de Saxe 1826-1840
Son altesse royale le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, duc de Saxe 1840-1857
Son altesse royale le prince consort 1857-1861

Postérité

Le prince consort a laissé son nom :

à l'Albert Memorial
au Royal Albert Hall de Londres
au Victoria and Albert Museum
à la ville de Prince Albert en Afrique du Sud
à la ville de Prince Albert au Canada province de la Saskatchewan



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Posté le : 13/12/2014 15:56
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Anniversaire de Grenouille
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Bon anniversaire grenouille






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Pleins de douces pensées, de bisous, de câlins, de Poutous ...

Posté le : 13/12/2014 13:51
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Bonjour à tous et à toutes.

J'ose me présenter après 3 mois de manque d'activités sur ce forum.
Je m'appelle tatsuya ,garçon asiatique agé de 24 ans,fou de littérature
et des oeuvres artistiques.

La découverte de ce site est ,pour moi, un fruit inattendu qui me stimule
tout le corps et me dirige à la composition de toutes les sortes des oeuvres
( livres,poeme,morceau de musique,,,) pour m'exprimer.

Je serais donc très heureux de pouvoir trouver qq qui a le meme gout que
moi!

Posté le : 13/12/2014 13:39
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Re: Les expressions
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« Avoir du cul / Avoir du pot / Avoir du bol »


Avoir de la chance.

Quelqu'un de vulgaire pourrait dire aujourd'hui de quelqu'un qui a de la chance : "il a du cul !".
Parce qu'en argot, depuis 1960 semble-t-il, le 'cul' c'est aussi la 'chance' et pas seulement la partie postérieure et charnue d'un être humain.

Or, il se trouve que, toujours en argot, le 'pot' et le 'bol' sont deux termes qui, depuis la fin du XIXe siècle, désignent à la fois l'orifice excrêmement important servant à évacuer les déchets produits par notre usine intestinale, à savoir l'anus, mais aussi ce qui l'entoure, le 'cul' ou postérieur .
Alors à moins de n'avoir que deux ou trois neurones, on comprend très vite pourquoi "avoir du cul", "avoir du pot" et "avoir du bol" ont exactement la même signification.

On peut aussi dire "avoir de la veine", mais c'est une autre histoire.

Ne dit-on pas, d'ailleurs, "en avoir ras le bol" pour "en avoir plein le cul" et inversement, ou bien "manque de pot" pour "manque de chance" ?
Ce 'pot'-là a aussi donné des expressions amusantes comme "avoir le pot près des talons" pour "être de petite taille", ou bien "rire du pot" pour "avoir de belles fesses" (ou "de belles foufounes", pour nos amis les Québécois).
Et c'est ce même 'pot' qui nous a donné le 'popotin'...

Il est intéressant d'ajouter que le mot 'cul' du latin 'culus' a gagné en vulgarité au cours des siècles.
Il y a ainsi de nombreux mots non vulgaires qui en ont été tirés reculer, acculer, cul-de-sac, culotte... à une époque où il n'avait pas la même signification de mauvais goût, chose qui serait impensable de nos jours.

Ailleurs

Pays Langue Expression équivalente Traduction littérale
Tunisie ar Aandou / Aand'ha ez'har Il / elle a de la chance (ez'har = fleur d'oranger ou son eau)
Bulgarie bg Да имаш късмет Avoir du pot / de la chance
Allemagne de Schwein haben Avoir du cochon
Espagne es Tener culo Avoir du cul
Argentine es Tener culo Avoir du cul
Espagne es tener una flor en el culo avoir une fleur dans le cul
Espagne es Tener una potra Avoir une pouliche
Argentine es Tener tarro Avoir de la boîte ('tarro' mot de l'argot argentin signifiant chance)
Canada (Québec) fr Être bossu comme un chameau
France (Marseille) fr Avoir le cul comme la porte d'Aix
Canada (Québec) fr Avoir de la flouxe
Canada (Québec) fr Avoir la marde qui colle au cul
Italie it Avere una gran fortuna Avoir une grande chance
Italie it Avere culo Avoir du cul
Pays-Bas nl hij/zij heeft gezwijnd il/elle a cochonné(e), a eu du bol ....
Pays-Bas (Amsterdam) nl mazzel hebben (vient de l'hébreu mazal) avoir du bol, de la chance
Brésil pt Ter o cu virado para a lua Avoir le cul tourné vers la lune
Roumanie ro I-a pus Dumnezeu mâna în cap Le bon Dieu lui a mis la main sur la tête
Roumanie ro A fi plin de noroc ca câinele de purici Être plein de chance comme le chien de puces

Posté le : 13/12/2014 09:23
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Défi du 13 novembre 2014
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Bonjour à tous,

N'avez-vous jamais été confrontés à une situation de la vie où vous avez envie de dire "Raz-le-bol !" ? Je suis persuadée que oui. Alors, je vous propose un défi pour vider votre sac. Je l'intitulerai "Coup de gueule autorisé". Allez-y, lâchez-vous, c'est le moment et cela fait du bien.

Au plaisir de découvrir vos productions.

Bises

Couscous

Posté le : 13/12/2014 07:19
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Re: Défi du 5 décembre 2014 : le rêve d'Alger la Blanche
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Merci de nous livrer le récit de ce rêve étrange. Tu m'as fait voyager dans la ville de ta naissance et fait découvrir tout l'amour filial qui est en toi. Tes évocations sont particulièrement colorées et chaleureuses.

Au plaisir.

Couscous

Posté le : 12/12/2014 19:30
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Re: Défi du 5 décembre 2014 : le rêve d'Alger la Blanche
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Très joli texte. Désolée de ne pas avoir participé, je manquais de temps et je ne connais pas du tout Alger, j'ai donc séché.

Posté le : 12/12/2014 17:17
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Re: Les expressions
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« Etre au taquet »



Avoir atteint une limite infranchissable.
Être, se donner à fond.


L'origine de cette expression est facile à comprendre.
Si on met de côté le sens argotique de "coup à la figure", un taquet, c'est, par exemple :
un morceau de bois servant à tenir une porte fermée XVe siècle ;
un coin de bois qui sert à caler un meuble XIXe siècle ;
en voile, et depuis le XVIIe siècle, un moyen de maintenir un cordage à une certaine position ou une voile plus ou moins tendue taquet à cornes, taquet coinceur, taquet basculant... ;
une butée métallique destinée à limiter les mouvements du chariot d'une machine à écrire.
Dans tous ces cas, donc, et d'autres encore, le taquet sert à bloquer quelque chose.
De même, mais dans un sens plus figuré, on peut dire de quelqu'un qui est débordé de travail et qui ne peut vraiment rien prendre d'autre en charge, qu'il est au taquet.

En escalade, "être taquet" ou "être à taquet", c'est être à la limite de la chute, par épuisement ou pour avoir pris une voie supérieure à ses capacités.

Cette expression ailleurs :

Pays Langue Expression équivalente Traduction littérale
Allemagne de Das Äußerste geben Donner le plus extrème
Espagne es Ir a tope Aller au taquet
Espagne es Estar a tope Être au butoir
Italie it Non stare più nella pelle N'être plus dans sa peau
Italie it Essere al gancio Être au crochet
Pays-Bas nl De pan uit rijzen La casserole déborde
Pays-Bas nl Aan het eind van zijn Latijn zijn Etre au bout de son Latin
Roumanie ro (Gata!) S-a umplut paharul. Suffit! Le verre est plein.

Posté le : 12/12/2014 09:45

Edité par Loriane sur 14-12-2014 10:20:27
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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