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Re: Défi du 13 novembre 2014
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Cher Istenozot,

Est-ce un psy ou un prêtre ? Tu jettes le doute au début...
Jacques est un monsieur tout le monde qui vit chaque jour des frustrations. Le tout est d'apprendre à les gérer sans se pourrir la vie. Tu nous donnes une piste de solution.

Merci pour ce texte optimiste. Cela fait du bien.

Amitiés

Couscous

Posté le : 15/12/2014 08:02
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Re: Défi du 13 novembre 2014
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Cher Donald,

En voilà un personnage haut en couleur (même sans son costume de clown américain) ! Je parie que tu as écrit en écoutant en boucle les Sex Pistols. Je reconnais là ton côté très rock'n roll.

Il est un peu comme le dernier des Mohicans. Son regard est acerbe et lucide sur notre société actuel. Ses remarques sont truculentes et font mouche.

Je n'ai qu'une chose à dire : "Yeah man ! Continue à te révolter !".

Merci Donald

Posté le : 15/12/2014 08:00
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Re: Les expressions
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« Avoir le bourdon »


Être triste, mélancolique.
Ne pas avoir le moral, avoir des idées noires


C'est simplement une histoire de goût personnel : il y a ceux qui préfèrent ramper, ceux-là "ont le cafard", et ceux qui préfèrent voler, et ceux-là ont le bourdon.
Mais les symptômes sont bien les mêmes : il y a comme un mal-être.
Alors pourquoi est-il ici symbolisé par un bourdon ?

Il existe au moins trois sortes de bourdons qui peuvent être associés à quelque chose de triste :

Le gros insecte , qui est de la même famille que l'abeille et qui produit un son grave quand il vole. Si on en a plusieurs qui bourdonnent dans la tête, comme les idées noires, on ne peut qu'avoir le moral dans les chaussettes ;
En typographie, un bourdon, c'est l'oubli d'un mot, d'un groupe de mots, voire d'une phrase entière dans un texte. De quoi filer le bourdon pour la journée au fautif, non ?
Un bourdon c'est aussi une cloche, mais pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit d'un gros modèle qui produit un son très grave et qui est en général utilisée pour signaler des évènements nationaux graves, du genre de ceux qui peuvent faire déprimer comme une défaite, par exemple.
C'est assez probablement d'un de ces bourdons qu'est née notre expression. Reste à savoir lequel...

Un simple 'petit' exemple : au Kremlin, un bourdon coulé en 1733, fait près de 6 mètres de diamètre et 6 mètres de haut pour près de 200 tonnes
Question : s'il était en service ce n'est pas le cas, car il s'est brisé en perdant un petit morceau de 11 tonnes, combien faudrait-il d'hommes pendus à la corde pour le faire bouger ?


Ailleurs

Pays Langue Expression équivalente Traduction littérale
Tunisie ar Edjej lak'hal deyer bih Les poules noires sont autour de lui
Angleterre en To be down Etre en bas
Angleterre en To be down in one's cups Être en bas dans ses tasses
États-Unis en To be down in the dumps Être en bas dans les décharges
États-Unis en To have the blues Avoir les bleus
Angleterre en To have the blues Avoir les bleus
États-Unis en To be down Être en bas
Espagne es Estar depre Être déprimé
Espagne es Tener morriña Avoir le mal du pays
Canada (Québec) fr Avoir le taquet bas
Canada (Québec) fr Avoir les bleus
Canada (Québec) fr Avoir la fale basse
Grèce gr Τα έβαψε μαύρα Il l´a peint en noir
Pays-Bas nl In de put zitten Se trouver dans le puits
Roumanie ro A avea inima neagră Avoir le coeur noir

Posté le : 15/12/2014 07:58
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Re: Défi du 13 novembre 2014
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Mon ras le bol hebdomadaire chez mon psychanalyste


Ah ! la journée se termine enfin, arrive bientôt le moment pour moi de me rendre chez mon psychanalyste préférée pour exprimer le ras-le-bol de mon quotidien professionnel et le ras le bol au sujet des imbéciles, des pervers narcissiques qui m’entourent.
J’ai réellement besoin de cette heure hebdomadaire dont je m’aperçois qu’elle est devenue une véritable addiction. J’ai choisi le vendredi après-midi, de manière pratique, avec l’espérance de me libérer l’esprit et le cœur avant les activités reposantes du week end.

A chaque fois, avant de commencer la séance, mon psychanalyse me place dans un espace confiné avec seulement comme décor une table et une chaise, dissimulées derrière un rideau, sans doute pour faire monter en moi, de manière monacale, mon ras le bol hebdomadaire afin qu’il explose en un feu d’artifice lors de notre moment de partage.
Si tel était son objectif, il allait vraiment être récompensé, cette fois-ci, car la semaine avait été tapissée de toutes les mauvaises intentions de l’enfer.

Mon tour arrive enfin. Il est vraiment grand temps.

- « Bonjour Docteur,
- Bonjour Jacques.
- Je vous écoute mon fils ; pardon, je vous écoute Jacques !
- Ecoutez Docteur, c’est pas compliqué, cette semaine rien n’a fonctionné, à croire que le sort s’est acharné tout spécialement contre moi. Cela a commencé dès lundi, je me suis réveillé avec un mal de tête, le tgv m’amenant à Paris est arrivé une heure en retard, et la réunion de direction du lundi matin a été supprimée. J’en ai assez de ces réunions que l’on supprime, le lundi matin, sans que l’on en soit informé préalablement. Cela a continué mardi. Ah mardi ! j’arrive dans un établissement de santé et je découvre la mise à pied du directeur et l’encadrement abattu. Ne voilà-t-il pas non plus que les personnels roulants du RER se mettent en grève le soir même. Passons maintenant au ras le bol du mercredi, de retour au bureau, je trouve que le temps est bien long pour passer d’une fenêtre à l’autre sur mon ordinateur, en mode connecté. Je ne peux plus envoyer de courriels, ma messagerie étant saturée. Et je n’ose pas vous présenter mes soucis du jeudi. Je suis saturé de messages de personnes qui mettent en copie la planète entière de la société pour se couvrir, se dédouaner, « passer la patate chaude » à un bouc émissaire éventuel, en espérant naturellement que cela soit vous. Que dire de cette réunion projetée pour prendre une décision collégiale sur un sujet crucial pour la société et qui se termine dans le consensus mou et la création d’un groupe de travail ! Sans oublier les trois personnes que la réunion ennuyait et qui passaient leur temps à consulter leur téléphone portable. Enfin, heureux que vendredi soit là, l’apothéose du ras-le-bol, la quintessence de l’agacement, un flagrant délit de contradiction entre les membres de la direction concernant une démarche de sécurité des patients… Dites docteur, vous n’avez aucun problème ce soir ! Tout va bien pour vous. Aucun ras-le-bol en perspective pour vous ou pour les vôtres.
- Jacques, ce n’est pas ma séance, c’est la votre !
- Souhaitez vous que je continue ?
- Je vous propose que nous fassions ensemble une synthèse de toutes ces sources de ras-le-bol. Certes, elles semblent s’être déroulées à un rythme effréné mais ne croyez vous pas qu’elles fassent toutes partie de la vie quotidienne des gens ?
- Oui, c’est bien cela, elles se sont succédées à une cadence trop rapprochée !
- En êtes vous sûr ? Ne pensez vous pas qu’en d’autres temps, elles puissent être aussi nombreuses, voire moins nombreuses, et qu’ici et maintenant certaines causes personnelles peuvent être à l’origine de cette perception exagérée de la réalité !
- Oui sans doute, mais aujourd’hui, vu le temps qui court de plus en plus vite, je veux aller à l’essentiel, je veux m’investir dans des projets aux résultats possibles et enrichissants. Je ne veux plus être un chevalier errant, un Don Quichotte.
- Dois-je comprendre que vous souhaitez mener des actions et obtenir des résultats de grande valeur à vos yeux ?
- Oui, c’est tout à fait cela, et aller également jusqu’au bout des projets et pas en reporter le terme pour ménager Pierre ou Paul.
- Je vous trouve déjà plus serein. Dites vous finalement que râler n’est pas une option et que se poser est utile à comprendre la source de votre ras-le-bol.
- Comprenez moi bien, je désire fuir ce qui me blesse, je désire m’éloigner des pédants, des cyniques, des courtisans en quête de notoriété très éphémères, des arrogants. Les certitudes m’agacent, les incertitudes me rassurent, pour autant je crois à l’importance des faits et des preuves qui dirigent la pensée et canalisent les projets. Je veux jeter aux orties les commérages et les bavardages sans fins…
- En disant tout cela, vous faites ainsi le point sur ce qui vous fait râler. Vous devriez en établir la liste exhaustive.
- C’est une invitation à poursuivre docteur !... J’aime la contradiction, j’aime la controverse, j’aime les avis contraires qui sont sources d’enrichissements mutuels. J’aime la bienveillance, j’aime que les remarques soient faites sans désir de blesser. J’aime que l’on encourage les personnes dans la difficulté. Je pourrais prendre comme devise : rien n’est jamais gagné, rien n’est jamais perdu. Je veux avoir de la sagesse que pour celles et ceux qui en ont… Je me sens maintenant nettement mieux !
- Pensez vous que votre liste soit complète, ici et maintenant ?
- Au regard de mon ras-le-bol actuel, je crois qu’elle l’est.
- A l’avenir, je crois que vous devriez identifier votre « râlerie reflexe » et identifier vos engagements personnels pour y répondre.

L’heure de ma séance hebdomadaire se termine. Dès lors que la porte du cabinet de mon psychanalyste fut passée, le ras-le-bol est passé.
Mon téléphone portable sonne. Ma fille m’a laissé un message nous indiquant un nouveau changement programme pour le week end prochain. Je crois qu’un nouveau ras-le-bol va s’installer à la maison.
Je décide de relativiser tout cela en pensant aux belles activités musicales dudit week end.

Posté le : 14/12/2014 23:23
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Re: Défi du 13 novembre 2014
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Les fleurs dans la poubelle


« Pas de futur pour toi » ne cesse de chanter Johnny le Pourri sur mon lecteur portable.
Je pense être le dernier punk sur Terre. A presque quarante ans, un comble. Mes anciens potes de squat, des rebelles durant notre jeunesse, sont devenus des gros pleins de soupe drogués au fric, à la réussite, au loto, bref à toutes les conneries débitées par la première chaine et ses concurrentes.

J’avance dans la rue, au milieu des milliers de consommateurs téléguidés par la magie de Noël et la promesse d’affaires historiques, avant les soldes, après les remises, en pleine crise économique. Ils se battent pour le dernier jeu des studios Trucmuche, le genre de truc démodé dans six mois parce que la chanteuse Bidule aura donné sa tronche à la poupée virtuelle Machin-chose massacreuse de Trolls.
Je me marre. Johnny et ses copains n’avaient pas tort sauf qu’eux ils pouvaient chier sur la Reine, casser leurs guitares et montrer leur cul. C’était alors tendance.

« Nous sommes le poison dans votre machine » hurle le leader des Sex Pistols.
J’ai envie de danser sur le macadam, de pousser les badauds dans un pogo infernal. Leurs yeux sont vides, leur allure est robotique. Ils n’expriment rien d’humain.
« Achetez ! Mangez ! Jouez ! Votez ! » tourne en boucle dans leurs cerveaux détournés par des publicités où George se fait piquer son café par Jean. Des estomacs sur pattes, voilà ce qu’ils sont devenus les représentants du Siècle des Lumières, les défenseurs de la veuve et de l’orphelin, les pourfendeurs de la tyrannie. Ils ingurgitent de la dinde anabolisée, des marrons ultraoxydés, du foie gras roumain, des idées reçues, des clichés déguisés en philosophie puis ils appuient sur le buzzer devant des millions de téléspectateurs avides de gains faciles, de confessions salaces et de pisser sur plus ringard qu’eux.

J’arrive à destination, au lieu indiqué par l’annonce. Le manager, c’est comme ça qu’il se présente, me montre le matériel et le costume. Je vais dans la cabine pour me changer. Enfiler ma salopette jaune, mon maillot et mes chaussettes rayés blanc et rouge, mes chaussures trop grandes et mes gants couleur coquille d’œuf ne me fait plus rien. Je n’ai pas honte. Ma perruque rousse et mon maquillage de clown ne changent pas ce que je suis. Un rebelle. Pour l’instant, je remise mes slogans anticapitalistes pour après les fêtes. Aujourd’hui, j’enchaine les pitreries pour les enfants, les vieux et les simplets. Ce soir, je touche ma paie, je règle ma nuit à la pension Tartempion et je vomis mes sandwichs fièrement avalés pour épater les passants.

« Nous sommes les fleurs dans la poubelle » scande Johnny l’édenté.
Il ne croyait pas si bien dire le bougre. Maintenant, il roule en voiture de luxe, se paie des drogues hors de prix, baise des starlettes de la BBC et raconte que tout ça finalement c’était des conneries, un gros coup publicitaire pour lancer la mode des épingles à nourrice dans le nez.
J’y ai cru, moi, à ses chansons, à la révolte de la jeunesse contre un système dominé par les bas du front et les ligues de vertu. Je me suis battu dans la rue, dans les taudis, contre les bleus, à lancer des pavés, à respirer du gaz lacrymogène, à prendre des matraques dans les gencives. J’ai défendu des tas de causes, du Népal à la Somalie en passant par les gars privés de papiers, de domicile fixe ou de chemise.

Je vis désormais dans la poubelle. Mes pétales se sont fanés, mes épines ont perdu de leur mordant, personne ne m’arrose mais pourtant je survis. Un cactus dans le désert brûlant et aride de la société de consommation. Je m’en tape que Johnny ait menti pour encaisser des millions de dollars et frimer devant les caméras de télévision. Je m’en fous que mes potes soient rentrés dans le droit chemin pavé de bonnes intentions, à acheter leur canapé à crédit, à poser des alarmes sur leur voiture et à dresser un pitbull. Je suis un pur.

« Pas de futur pour moi » me répète inlassablement ce pourri de Johnny.
Je sais que mes heures sont comptées. La télévision parle de décadence nationale, de fin du modèle de croissance, de pertes des valeurs. Des premiers de la classe à grosses lunettes me classent dans une catégorie découpée en typologies pour conclure à mon statut de dinosaure, de has-been. Je deviens un paria, un intouchable, le gars juste bon à faire rire les gosses, à se déguiser en clown jaune pour une marque de bouffe mal cuite.
J’emmerde Johnny, mon manager, les analystes et mes vieux potes transformés en bourgeois. Je me battrai jusqu’au bout. Je crierai du fond de ma poubelle, pour les pauvres, les malades, les invisibles, les oubliés des jeux télévisés et du journal de vingt heures.

Posté le : 14/12/2014 20:52
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Re: Défi du 13 novembre 2014
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C'est effrayant la société que tu décris !
Elle me rappelle un peu le film 'Paradis pour tous' d'Alain Jessua avec Dewaere et Dutronc.
Bravo Couscous, tu as encore fait fort.
Bises
Donald

Posté le : 14/12/2014 19:25
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Re: Les mdeias traditionnels perdent de plus en plus leurs places au marché?
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Il me semble que dans le domaine des médias, nous sommes dans une périodes de grands troubles.
Les nouveautés pleuvent et beaucoup ont du mal à choisir entre toutes les expressions proposées. La télé selon moi conservera sa place privilégiée car elle est la " mère " des autres médias modernes, qu'elle est installée chez chacun et qu'elle propose une synthèse de tout les autres moyens de communications plus personnifiés.

Posté le : 14/12/2014 15:16
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Re: presentation
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Tu es le bienvenu parmi nous, tous ce que tu aime ce trouve ici, nous sommes impatients de te lire, de découvrir tes trouvailles en poésie, nouvelles, peintures, photographies, musique ...
A très bientôt

Posté le : 14/12/2014 15:11
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Hervé Guibert
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Le 14 décembre 1955, à St Cloud naît Hervé Guibert

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écrivain, photographe et journaliste français, mort à 36 ans, à Clamart le 27 décembre 1991. Son rapport à l'écriture se nourrit pour l'essentiel d'autobiographie et d'autofiction. Il est également reconnu pour ses écrits sur la photographie.Il excelle dans le Genre Roman autobiographique, Autofiction. Il reçoit pour distinctions le César du meilleur scénario original en 1984. Ses Œuvres principales sont : La Mort propagande en 1977,
Les Chiens en 1982, Mes parents en 1986, Fou de Vincent en 1989, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie en 1990, Le Protocole compassionnel en 1991, Le Mausolée des amants 2001 posthume


En Bref

Proche de M. Foucault, il a exploré jusqu'à la limite le rapport de la fiction et de la réalité. Dans des romans qui empruntent volontiers à l'art de la photographie, il a procédé à un dévoilement de soi d'inspiration homosexuelle
Son ami Michel Foucault disait de lui qu'il ne lui arrivait que des choses fausses, sans doute parce que son œuvre a exploré jusqu'à la limite le rapport de la fiction et de la réalité. Si le fantasme nourrit la vie
Chez Hervé Guibert — qui fut longtemps critique photographique au journal Le Monde —, l'écrivain produit des images ou des fantasmes, et le photographe raconte des histoires. Dans L'Image fantôme 1981, il avait clairement exprimé que la photographie telle qu'il l'entendait ne se concevait que dans une visée autobiographique. C'est ce dont témoigneront ses livres de photographies : Le Seul Visage, 1984, L'Image de soi, ou l'Injonction de son beau moment ? 1989. Les nombreux livres d'Hervé Guibert peuvent se regrouper en grandes sections, où se retrouvent les mêmes obsessions et, souvent, les mêmes personnages, dont l'auteur lui-même, omniprésent : on distinguera les textes à caractère pornographique, Les Chiens, 1982, Les Aventures singulières, 1982, Vous m'avez fait former des fantômes, 1987, les romans familiaux ou directement autobiographiques Suzanne et Louise, 1980 ; Mes parents, 1986 ; À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, 1990 ; Le Protocole compassionnel, 1991 ; L'Homme au chapeau rouge et Cytomégalovirus, 1992, des livres inspirés d'expériences professionnelles Des aveugles, 1985 ; L'Incognito, 1989, enfin des romans plus atypiques, souvent drolatiques Voyage avec deux enfants, 1982 ; Les Lubies d'Arthur, 1983 ; Mauve le Vierge, 1988 ; Les Gangsters, 1988 ; Fou de Vincent, 1989 ; Mon valet et moi, 1991.
Dès son premier texte, La Mort propagande 1977, Hervé Guibert affirmait : Mon corps est un laboratoire que j'offre en exhibition, l'unique acteur, l'unique instrument . Guibert a trouvé, involontairement, le lieu d'accomplissement de son projet d'écrivain : dire la vérité, même si elle se confond avec la mort. Le sida m'a rendu intelligent, notait Guibert, mi-sérieux, mi-ironique. C'est l'intelligence, en effet, de ces livres qu'on doit retenir. On rappellera enfin le scénario qu'Hervé Guibert avait écrit avec Patrice Chéreau, L'Homme blessé 1983, où un coup de foudre entre deux garçons était envisagé par les auteurs « comme une initiation au malheur . Écrire, Guibert l'a souvent dit, c'est trahir : ses amis, ses idéaux, ses maîtres. Il reconnaissait volontiers que ses livres étaient écrits sous l'influence de, ou plutôt en compagnie des écrivains qu'il admirait : Roland Barthes, Peter Handke, Eugène Savitzkaya, Knut Hamsun ou encore Thomas Bernhard pour À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie.

Sa vie

Hervé Guibert est issu d’une famille de la classe moyenne d’après guerre. Son père est inspecteur vétérinaire et sa mère ne travaille pas. Il a une sœur, Dominique, plus âgée que lui. Ses grand-tantes, Suzanne et Louise, tiennent une place importante dans son univers familial. Après une enfance parisienne XIVe arrondissement, il poursuit des études secondaires à La Rochelle. Il fait alors partie d’une troupe de théâtre : la Comédie de La Rochelle et du Centre Ouest. Il revient à Paris en 1973, échoue au concours d'entrée de l’Idhec à l'âge de 18 ans.

Homosexuel, il construit sa vie sentimentale autour de plusieurs hommes. Trois d’entre eux occupent une place importante dans sa vie et son œuvre : Thierry Jouno, directeur du centre socioculturel des sourds à Vincennes rencontré en 1976, Michel Foucault dont il fait la connaissance en 1977 à la suite de la parution de son premier livre La Mort propagande et Vincent M. en 1982, un adolescent d’une quinzaine d’années, qui inspire son roman Fou de Vincent. Il est un proche du photographe Hans Georg Berger rencontré en 1978 et séjourne dans sa résidence de l’Ile d’Elbe.

Il est pensionnaire de la Villa Médicis entre 1987 et 1989, en même temps qu'Eugène Savitzkaya et Mathieu Lindon6. Ce séjour inspira son roman L'Incognito.

En janvier 1988, il apprend qu’il est atteint par le sida. En juin de l’année suivante, il se marie avec Christine S., la compagne de Thierry Jouno. En 1990, il révèle sa séropositivité dans son roman À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie - qui le fait connaître par ailleurs à un public bien plus important. Cette même année il est l'invité de Bernard Pivot dans Apostrophes. Ce roman est le premier d'une trilogie, composée également du Protocole compassionnel et de l'Homme au chapeau rouge. Dans ces derniers ouvrages, il décrit de façon quotidienne l'avancée de sa maladie.

Il réalise un travail artistique acharné sur le SIDA qui inlassablement lui retire ses forces, notamment au travers de photographies de son corps et d'un film, La Pudeur ou l'Impudeur qu'il achève avec la productrice Pascale Breugnot quelques semaines avant sa mort, ce film est diffusé à la télévision le 30 janvier 1992.
Presque aveugle à cause de la maladie, il tente de mettre fin à ses jours la veille de ses 36 ans. Il meurt deux semaines plus tard, le 27 décembre 1991, à l'hôpital Antoine-Béclère. Il est enterré à Rio nell'Elba près de l'ermitage de Santa Catarina rive orientale de l'Ile d'Elbe.

Travail littéraire

Les textes d'Hervé Guibert se caractérisent par la recherche de simplicité et de dépouillement. Son style évolue sous l'influence de ses lectures Roland Barthes11, Bernard-Marie Koltès ou encore Thomas Bernhard, ce dernier "contaminant" ouvertement le style de A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie.
Hervé Guibert compose de courts romans aux chapitres de quelques pages, qui se fondent souvent sur des faits biographiques maquillés de fiction. Le lecteur est saisi par l'intrigue brutalement exposée ainsi dans Mes parents, et appuyée par des passages au vocabulaire sophistiqué ou par des descriptions crues de tortures ou d'amours charnelles. Ce texte est en grande partie extrait de son journal intime publié en 2001 chez Gallimard Le Mausolée des amants, Journal 1976-1991.
Il travaille avec Patrice Chéreau avec qui il coécrit le scénario de L'Homme blessé qui obtient le César du meilleur scénario en 1984, mais aussi avec Sophie Calle. Journaliste, il collabore dès 1973 à plusieurs revues. Il réalise des entretiens avec des artistes de son époque comme Isabelle Adjani, Zouc ou Miquel Barceló qui fait plus de 25 portraits de lui. Il écrit des critiques de photographie et de cinéma au service culturel du journal Le Monde jusqu’en 1985, critiques réunies dans La Photo inéluctablement Gallimard, 1999 puis Articles intrépides Gallimard, 2008.

En 2011, la Maison européenne de la photographie organise la première rétrospective de l'œuvre photographique de Guibert.

Œuvres

Romans

La Mort propagande, R. Deforges, Paris, 1977, 137 p, Rééd. Gallimard, Paris, 2009, 128 p.,
Les Chiens, Éditions de Minuit, Paris, 1982, 36 p.
Voyage avec deux enfants, Éditions de Minuit, Paris, 1982, 121 p.
Les Lubies d'Arthur, Éditions de Minuit, Paris, 1983, 117 p.
Des aveugles, Gallimard, Paris, 1985, 140 p.
Mes parents, Gallimard, Paris, 1986, 170 p.
Vous m'avez fait former des fantômes, Gallimard, Paris, 1987, 207 p.
Les Gangsters, Éditions de Minuit, Paris, 1988, 108 p.
Fou de Vincent, Éditions de Minuit, Paris, 1989, 85 p.
L'Incognito: roman, Gallimard, Paris, 1989, 226 p.
À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Gallimard, Paris, 1990, 265 p.
Le Protocole compassionnel, Gallimard, Paris, 1991, 226 p.
La Mort propagande : et autres textes de jeunesse, R. Deforges, Paris, 1991, 338 p.
Mon valet et moi : roman cocasse, Éditions du Seuil, Paris, 1991, 89 p.
L'Homme au chapeau rouge, Gallimard, Paris, 1992, 153 p.
Le Paradis, Gallimard, Paris, 1992, 140 p.

Recueils de nouvelles

Les Aventures singulières, Éditions de Minuit, Paris, 1982, 120 p.
Mauve le Vierge, Gallimard, Paris, 1988, 156 p.
La Piqûre d'amour : et autres textes ; suivi de La Chair fraîche, Gallimard, Paris, 1994, 198 p.

Autres publications

Zouc par Zouc, Balland, 1978
Suzanne et Louise : roman-photo, Hallier, Illustrations, Paris, 1980,
L'Image fantôme, Éditions de Minuit, Paris, 1981, 173
L'Homme blessé : scénario et notes, Scénario du film de Patrice Chéreau, Éditions de Minuit, Paris, 1983, 199 p.
Le Seul Visage, photographies, Éditions de Minuit, Paris, 1984, 63 p.
L'Image de soi ou l'Injonction de son beau moment ?, William Blake & Co., Bordeaux, 1988,
Vice, photographies de l'auteur, J. Bertoin, Paris, 1991, 101 p.-[16] p. de planches.
Cytomégalovirus, journal d'hospitalisation, Éditions du Seuil, Paris, 1992, 92 p.
Photographies, Gallimard, Paris, 1993, 120 p.
Vole mon dragon : théâtre, Gallimard, Le manteau d'Arlequin, Paris,1994, 71
Enquête autour d'un portrait : sur Balthus, préfacé par Éric de Chassey, Les Autodidactes, Paris, 1997, 44 p.
Lettres d'Égypte : du Caire à Assouan, 19.., photographies de Hans Georg Berger, Actes Sud, Voir et dire, Arles, 1995, 70 p
La Photo, inéluctablement : recueil d'articles sur la photographie, 1977-1985, Gallimard, Paris, 1999, 520 p.
Le Mausolée des amants : journal, 1976-1991, Gallimard, Paris, 2001, 435 p.
Articles intrépides 1977-1985, Gallimard, Paris, 2008, 380 p.
Lettres à Eugène, correspondance 1977-1987, Gallimard, Paris, 2013, 140 p.



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Posté le : 14/12/2014 13:36
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Re: Les expressions
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« Tirer à hue et à dia »


Aller dans des directions opposées.
Agir de manière contradictoire, de façon désordonnée.


'hue' hurhaut', autrefois et 'dia' ont été des cris de charretiers pour exciter un cheval et le faire avancer, ou des cris de laboureur pour faire aller le cheval de trait à droite ou à gauche, respectivement.

Par extension, celui qui tire à hue et à dia, sous-entendu : simultanément fait preuve d'un manque d'organisation certain ou est condamné à être écartelé.

Au XVIIe siècle, on utilisait l'expression "il n'entend ni à hue, ni à dia" pour dire de quelqu'un que "on ne saurait lui faire entendre raison".

En clair, si votre chef vous donne...

En clair, si votre chef vous donne un ordre et, quelques minutes plus tard, l'ordre inverse, vous pouvez lui dire qu'il tire à hue et à dia. Et s'il s'énerve et refuse de comprendre pourquoi vous lui avez dit ça, alors "il n'entend ni à hue ni à dia".

Ailleurs


Pays Langue Expression équivalente Traduction littérale
États-Unis : To go every which way. Aller dans toutes les directions possibles
Espagne : Dar palos de ciego. Donner des coups de bâton à l'aveuglette
Espagne : Actuar a tontas y a locas.. Agir à bêtes et à folles.
Iran: Be cap o râst. À hue à dia
Israël : בכל הכיוונים. Tirer dans toutes les directions
Israël : זה לכאן וזה לכאן. Celui là par ici et celui là par là
Italie Sicile : it Ìri a nìnfici e a nànfici. Aller à ..."nìnfici" nom d'un lieu qui n'existe pas et qui ne signifie rien, mais qui est l'opposé de "nànfici" à cause du changement de voyelle
Pays-Bas : Van hot naar haar lopen. Courir de hue à dia
Brésil : dar tiro a torto e a direita. tirer à gauche et à droite
Thaïlande : ไปในทิศทางตรงกันข้าม. Aller dans des directions opposées
Belgique Wallonie : wa Satchî a ute a dia. Tirer à hue à dia
Chine : 南辕北辙 nán yuán běi zhé. S'atteler vers le nord pour aller au sud

Posté le : 14/12/2014 10:13
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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