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Hermann Hesse
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Le 9 août 1962 meurt Hermann Hesse à 85 ans

à Montagnola en Suisse né le 2 juillet 1877 à Calw, Royaume de Wurtemberg, Empire allemand, romancier, poète, peintre et essayiste allemand puis suisse. Il a obtenu le prix Goethe, le prix Bauernfeld en 1905 et le prix Nobel de littérature en 1946. Il reçoit les distinctions de prix Goethe, prix Bauernfeld et le prix Nobel de littérature en 1946. Ses Œuvres principales sont Demian en 1919, Siddhartha en 1922, Le Loup des steppes en 1927, Narcisse et Goldmund en 1930, Le Jeu des perles de verre en 1943

En bref


Hermann Hesse est un écrivain allemand, naturalisé suisse en 1923 Calw, Wurtemberg, 1877 – Montagnola, Tessin, 1962.
Personnalité contradictoire, marquée par une éducation stricte, Âme d'enfant, 1920, une rébellion contre toute forme d'autorité l'Ornière, 1906 et l'incapacité de choisir un métier, il oscillera toujours entre les deux piliers-principes du monde révolte/nostalgie de l'ordre, errance/fixation, tradition/modernisme, Occident/Orient. Après les poèmes des Romantische Lieder 1899, son premier roman Peter Camenzind, 1904, d'inspiration romantique et reflétant « la part rêveuse, oublieuse et paisible de lui-même Blanchot, le prix Nobel lui assure la consécration en 1946. Ses prises de position pacifistes lui valent dès 1914 des haines irréductibles. Une crise cure de psychanalyse en 1916 lui fait concevoir la littérature comme le moyen d'exprimer ses conflits, déjà présents dans Rosshalde 1914 et chez le vagabond Knulp 1915. Ainsi, Demian 1919 décrit deux mondes, celui de la sécurité familiale et morale et celui des interdits, plus fascinant que l'autre, tandis que Siddharta 1922, récit hindou qui sera redécouvert par la jeunesse américaine des années 1960, montre que la sagesse ne peut être acquise qu'au bout d'un long périple, en dehors des canons traditionnels éducatifs et religieux. Si le Loup des steppes 1927 est un roman grinçant et chaotique, Narcisse et Goldmund 1930 se distingue par sa sérénité et un retour à la forme classique de l'errance éducative , celle d'un jeune artiste qui, dans un Moyen Âge tourmenté, parfait sa vocation. Autodidacte, Hesse, qui a fait un séjour en Inde en 1911, étudie la pensée orientale Voyage en Orient, 1932 en y cherchant l'unité du moi, dont la nostalgie apparaît tout au long de son œuvre dans des couples de personnages complémentaires, où l'un, qui se cherche, a besoin de l'aide de l'autre, qui choisit un chemin différent ou lui ouvre des horizons inconnus Giebenrath/Heilner dans l'Ornière ; Sinclair/Demian ; Govinda/Siddharta ; Haller/Hermine dans le Loup des steppes ; Goldmund/Narcisse : synthèse qu'il tentera de réaliser dans l'apothéose qu'est son dernier roman, le Jeu des perles de verre 1943.
Hermann Hesse, poète, romancier, critique et éditeur, appartient à cette famille d'auteurs qui étonnent, irritent et provoquent, mais suscitent également l'enchantement et l'enthousiasme. Son œuvre semble, en tout cas, exclure l'indifférence. Cela tient avant tout aux critiques de Hesse lui-même, dirigées à la fois contre la société industrielle et contre sa propre personne. Cette disposition à se mettre toujours en question l'a conduit de crise en crise et l'a rendu apte à exprimer la crise européenne, qu'il représente sous sa double face : processus de destruction, mais aussi promesse d'une renaissance. L'œuvre de Hesse illustre dans une large mesure ce « principe de l'espérance » qui, selon le philosophe Ernst Bloch, caractérise l'utopie des créations artistiques.
La tradition romantique. Deux témoignages sont révélateurs dans l'enfance de Hesse : d'après sa mère, il fut un enfant difficile ; quant à lui, il a fortement idéalisé cette époque. Son enfance lui a laissé des souvenirs émus et sans mélange, elle est restée le paradis perdu par opposition à l'univers plat et commun des adultes, auquel on ne peut échapper que grâce au charme et à la magie de la poésie. Le héros de ses romans est presque toujours l'ennemi juré de la médiocrité, l'épouvantail du petit-bourgeois. Très tôt, Hesse se distingue par son refus de la contrainte collective et de l'autorité, et par l'aspiration à un monde idéal. Sa jeunesse est pleine de révoltes et de turbulences. Il parvient bien difficilement au seuil de l'âge adulte. Les premiers essais poétiques du jeune libraire sont fortement enracinés dans la tradition romantique allemande. Les Chansons romantiques, Une heure après minuit 1899, Hermann Lauscher 1901 expriment en images mélancoliques la nostalgie d'un univers de rêve et l'isolement dans la réalité. De là cette fuite dans le royaume de l'art. Même si Hesse rejette plus tard l'esthétisme de ses jeunes années, la recherche platonique de l'utopie du beau, du vrai et du bien restera un trait essentiel de sa création. Nature et tradition sont les pôles entre lesquels oscille son œuvre, délibérément en rupture avec la réalité. Dans Peter Camenzind, publié en 1904, son premier succès de romancier, le héros fuit la ville pour retourner à ses montagnes natales et finit par s'y révéler poète. Ce thème de la recherche de soi-même trouve un large écho auprès d'une jeunesse en conflit avec le monde des pères, qui proteste contre la société industrielle moderne, préfère la campagne à la ville et commence à se constituer en associations. Mais à cette époque déjà, Hesse rejette toute sorte d'accommodement avec la collectivité. C'est l'individu qui l'intéresse, parce qu'il représente la dernière certitude dans une culture en décadence et en même temps la première promesse d'une renaissance.

Sa vie

Hermann Hesse est issu d'une famille de missionnaires chrétiens de confession protestante. Ses parents furent tous deux engagés pour la Mission protestante de Bâle en Inde, où sa mère, Marie Gundert, était née en 18421. Son père, Johannes Hesse, né en 1847 dans la famille d'un médecin, était d'origine germano-balte où la famille vécut à Weissenstein aujourd'hui Paide en Estonie. Dans la petite ville de Calw, en Forêt-Noire, la famille tint à partir de 1873 une maison d'édition missionnaire sous la direction du grand-père maternel de Hesse, Hermann Gundert. Il eut cinq frères et sœurs, dont deux moururent prématurément.
Le monde dans lequel Hermann Hesse vécut ses premières années était totalement imprégné de l'esprit du piétisme souabe. En 1881, la famille s'installa à Bâle pour cinq années, mais revint ensuite à Calw. Après avoir achevé ses études latines avec succès à Göppingen, Hesse rejoignit en 1891 le séminaire évangélique de Maulbronn dont il fera le cadre de son roman L'Ornière. Là se révéla en mars 1892 son caractère rebelle : Hesse s'échappa du séminaire et ne fut rattrapé que le lendemain, en pleine nature.
Dès lors commença, sur fond de violents conflits avec ses parents, une odyssée à travers divers établissements et écoles. Hermann Hesse était dans une phase dépressive de son trouble bipolaire, et il exprima dans une lettre du 20 mars 1892 des pensées suicidaires Je voudrais partir comme le coucher de soleil. En mai 1892, âgé de quinze ans, il fit une tentative de suicide dans l'établissement de Bad Boll dirigé par le théologien et directeur de conscience, Christoph Friedrich Blumhardt. À la suite de cela, Hermann fut placé dans la maison de santé de Stetten im Remstal, et plus tard dans un établissement pour enfants à Bâle. Fin 1892 il entra au lycée de Cannstatt, à Stuttgart. En 1893, il y obtint son diplôme probatoire de première année, mais interrompit ses études.
Il commença un apprentissage de libraire à Esslingen am Neckar, qu'il abandonna après trois jours, puis devint au début de l'été 1894 apprenti mécanicien pendant quatorze mois, dans la fabrique d'horloges Perrot à Calw. Le travail monotone de soudage et de limage renforça chez Hermann Hesse le désir de se tourner à nouveau vers une activité spirituelle. En octobre 1895, il se sentit prêt à entamer un nouvel apprentissage de libraire, à Tübingen, et à s'y consacrer sérieusement. Plus tard, il relata ces péripéties de son enfance dans son roman L'Ornière Unterm Rad.

La naissance d'un écrivain

Hesse travailla à partir du 17 octobre 1895 dans la librairie Heckenhauer à Tübingen. L'essentiel du fonds traitait de théologie, de philologie et de droit. La tâche de l'apprenti Hesse consistait à collationner, emballer, classer et archiver les livres. Après sa journée de travail de douze heures, il continuait à enrichir sa culture en solitaire, et les livres compensaient encore son absence de contacts sociaux pendant les longs dimanches fériés. Hesse lut des écrits théologiques, puis l'œuvre de Goethe, et plus tard Lessing, Schiller et des textes de la mythologie grecque. En 1896, son poème Madonna fut publié dans une revue viennoise.
En 1898, Hesse devint assistant libraire et disposa d'un revenu respectable, lui assurant une indépendance financière vis-à-vis de ses parents. À cette époque, il lisait surtout les œuvres des romantiques allemands, et tout particulièrement de Clemens Brentano, Joseph von Eichendorff et Novalis. Dans une lettre à ses parents, il exprima sa conviction que la morale est chez les artistes remplacée par l'esthétique. Alors qu'il était toujours libraire, Hesse publia à l'automne 1898 son premier petit recueil de poèmes, Romantische Lieder Chants romantiques, et à l'été 1899 le recueil en prose, Eine Stunde hinter Mitternacht Une heure après minuit. Les deux ouvrages furent des échecs commerciaux. En l'espace de deux ans, seuls cinquante-quatre des six cents exemplaires de Romantische Lieder furent vendus. Eine Stunde hinter Mitternacht fut également tiré à seulement six cents exemplaires et ne se vendit que très lentement. L'éditeur leipzigois Eugen Diederichs était cependant convaincu de la valeur littéraire de l'œuvre, et voyait ces publications dès le départ comme des encouragements pour le jeune auteur, plutôt que comme une entreprise rentable.
À partir de l'automne 1899, Hesse travailla dans une librairie d'occasion à Bâle. Ses parents ayant d'étroits contacts avec les familles bâloises érudites, un royaume spirituel et artistique des plus stimulants s'ouvrit à lui. En même temps, le promeneur solitaire qu'était Hesse trouva à Bâle l'occasion de retraites grâce aux nombreuses possibilités de voyages et promenades, ce qui servit sa quête artistique personnelle, en développant en lui l'aptitude à transcrire littérairement une observation sensorielle, aptitude sans cesse confrontée à une aventure nouvelle. En 1900, Hesse fut libéré du service militaire en raison de sa faible vue. Ses difficultés de vision durèrent toute sa vie, de même que sa névralgie et ses maux de tête.
En 1901, Hesse put réaliser l'un de ses grands rêves en voyageant pour la première fois en Italie. La même année, Hesse entra chez un nouvel employeur, le libraire Wattenwyl, à Bâle. À la même époque, les occasions de publier des poèmes et de petits textes littéraires dans des revues se multiplièrent. Désormais, les salaires de ces publications contribuaient à ses revenus. Très vite, l'éditeur Samuel Fischer s'intéressa à Hesse, et le roman Peter Camenzind, pré-publié en 1903 et publié officiellement en 1904 chez Fischer, marqua la rupture : Hesse pouvait maintenant vivre de sa plume.

Entre le lac de Constance et l'Inde

La consécration littéraire permit à Hesse d'épouser en 1904 la photographe Maria Bernoulli 1868–1963, de s'installer avec elle à Gaienhofen au bord du lac de Constance, et d'y fonder une famille comptant trois fils, Bruno, Heiner et Martin. Il y écrivit son deuxième roman L'Ornière, paru en 1906. Par la suite, il rédigea surtout des nouvelles et des poèmes. Son roman suivant, Gertrude 1910, évoque la crise de créativité de Hesse. Il acheva péniblement cette œuvre, et la considéra plus tard comme ratée. Les désaccords se multipliaient aussi dans son ménage, et pour prendre de la distance, Hesse fit en 1911, avec Hans Sturzenegger, un long voyage à Ceylan et en Indonésie. Il n'y trouva pas l'inspiration spirituelle et religieuse espérée, cependant ce voyage imprégna fortement ses œuvres ultérieures, à commencer par Carnets indiens 1913. Après le retour de Hesse, la famille déménagea en 1912 à Berne, mais ce déplacement ne résolut pas les problèmes du couple, comme le dépeignit Hesse en 1914 dans son roman Roßhalde.

La Première Guerre mondiale

À la déclaration de la Première Guerre mondiale en 1914, Hesse se présenta comme volontaire à l'ambassade d'Allemagne, car il ne pouvait supporter de rester inactif, pendant que d'autres jeunes écrivains mouraient au front. Il fut néanmoins déclaré inapte au combat et affecté à Berne à l'assistance aux prisonniers de guerre, auprès de l'ambassade d'Allemagne. Dans sa nouvelle fonction, Hesse fut dès lors occupé à rassembler et expédier des livres pour les prisonniers de guerre allemands. À cette époque, il était coéditeur de la Deutsche Interniertenzeitung Journal des internés allemands, 1916-1917, éditeur du Sonntagsbote für die deutschen Kriegsgefangenen Courrier dominical des prisonniers de guerre allemands, 1916-1919, et responsable de la Librairie des prisonniers de guerre allemands.
Le 3 novembre 1914, il publia dans la Neue Zürcher Zeitung l'article O Freunde, nicht diese Töne, Mes frères, cessons nos plaintes !, premier vers de l’Ode à la joie, dans lequel il appelait les intellectuels allemands à ne pas tomber dans les polémiques nationalistes. Il en résulte ce que Hesse qualifia plus tard de grand tournant de sa vie : pour la première fois, il se retrouva au milieu d'une violente querelle politique, la presse allemande l'attaqua, il reçut des lettres de menace et de vieux amis se désolidarisèrent de lui. Il fut soutenu par son ami Theodor Heuss, mais aussi par l'écrivain français Romain Rolland, à qui Hesse rendit visite en août 1915.
Ces conflits avec le public allemand n'étaient pas encore apaisés, que Hesse subit une suite de coups du sort qui le plongèrent dans une crise existentielle plus profonde encore : la mort de son père le 8 mars 1916, la grave maladie de son fils Martin et la crise de schizophrénie de sa femme. Il dut interrompre son travail d'assistance aux prisonniers et commencer un traitement psychothérapeutique. L'intense travail de psychanalyse qui s'ensuivit, au cours duquel Hesse fit la connaissance de Carl Gustav Jung, déboucha finalement sur un nouveau point culminant de sa créativité : en septembre-octobre 1917, Hesse rédigea en trois semaines d'un travail frénétique son roman Demian. Le livre fut publié après la guerre, en 1919, sous le pseudonyme d'Emil Sinclair.

La Casa Camuzzi

Lorsque Hesse put reprendre sa vie civile, son couple était désuni. Une grave psychose s'était entre-temps déclarée chez sa femme et, même après sa guérison, Hesse ne put envisager aucun avenir commun avec Maria. La maison de Berne fut vendue, et Hesse emménagea mi-avril dans le Tessin, où il habita tout d'abord une petite maison paysanne à l'entrée de Minusio près de Locarno. Puis il vécut du 25 avril au 11 mai à Sorengo. Le 11 mai, il s'installa dans le village de Montagnola, près de Lugano, comme locataire de quatre petites pièces dans un bâtiment ressemblant à un château, la Casa Camuzzi. Là, il ne reprit pas seulement son activité d'écriture, mais commença aussi à peindre, ce qui apparaît clairement en 1920 dans son grand récit suivant, Le Dernier Été de Klingsor. En 1922 parut le roman indien Siddhartha, où s'exprime son amour de la culture indienne et des sagesses orientales auxquelles il avait été familiarisé déjà dans la maison de ses parents. Hesse épousa en 1924 Ruth Wenger, fille de la femme de lettres suisse Lisa Wenger et tante de Meret Oppenheim, après le mariage avec Hesse, elle eut comme fils l'acteur Ezard Haußmann. Hesse obtint cette année-là la nationalité suisse.
Les principales œuvres qui suivirent, Le Curiste en 1925 et le Voyage à Nüremberg en 1927, sont des récits autobiographiques teintés d'ironie, dans lesquels s'annonce déjà le plus célèbre roman de Hesse, Le Loup des steppes 1927. Pour son cinquantième anniversaire, qu'il fêta cette année-là, parut également sa première biographie, publiée par son ami Hugo Ball. Peu après le succès de son roman, la vie du solitaire loup des steppes Hesse prit un nouveau tour par sa relation avec Ninon Dolbin, originaire de Czernowitz en Bukovine, et qui devint plus tard sa troisième femme. Le résultat de cette conversion à la vie de couple fut le roman Narcisse et Goldmund 1930.
Hesse quitta en 1931 la Casa Camuzzi et s'installa avec sa compagne Ninon dans une plus grande maison la Casa Hesse, parfois aussi appelée Casa Rossa dans les hauteurs de Montagnola, qui avait été construite selon ses souhaits et mise à sa disposition par son ami Hans C. Bodmer. Cette maison est actuellement un bien privé et ne peut être visitée.

Le Jeu des perles de verre

En 1931, il commença à composer sa dernière grande œuvre, intitulée Le Jeu des perles de verre. Il publia en 1932 un récit préparatoire, Le Voyage en Orient. Hesse observa avec beaucoup d'inquiétude la prise de pouvoir des nazis en Allemagne. En 1933, Bertolt Brecht et Thomas Mann s'arrêtèrent tous deux chez Hesse dans leurs voyages vers l'exil. Hesse essaya à sa manière de contrer l'évolution de l'Allemagne : il publiait déjà depuis des décennies des comptes-rendus de lecture dans la presse allemande, désormais il s'y exprima plus fortement pour les auteurs juifs ou non pourchassés par les nazis. À partir du milieu des années 1930, aucun journal allemand ne publia des articles de Hesse. Le refuge spirituel de Hesse contre les querelles politiques et plus tard contre les nouvelles terribles de la Seconde Guerre mondiale était le travail sur son roman Le Jeu des perles de verre, imprimé en 1943 en Suisse. C'est en grande partie pour cette œuvre tardive que lui fut décerné en 1946 le prix Nobel de littérature.
Après la Seconde Guerre mondiale, la créativité de Hesse déclina : il écrivit encore des nouvelles et des poèmes, mais plus aucun roman. Il était par ailleurs sollicité par un flot intarissable de lettres, ce qui était le prix de sa gloire renouvelée auprès d'une nouvelle génération de lecteurs allemands, qui cherchaient aide et conseil auprès du vieux sage de Montagnola. Hermann Hesse mourut le 9 août 1962 et fut enterré au cimetière de Sant’Abbondio près de Montagnola, où Hugo Ball repose également. Le fonds d'archives de Hermann Hesse se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne.

Importance de l'œuvre

Les premières œuvres de Hesse restent dans la tradition du XIXe siècle : son lyrisme doit tout au romantisme, et il en est de même de la langue et du style de Peter Camenzind, un livre que son auteur présentait comme un roman initiatique dans la lignée du Henri le vert de Gottfried Keller. Sur le fond, Hesse s'opposa à l'industrialisation croissante et à l'urbanisation, ce par quoi il rejoignit une tendance des mouvements de jeunesse allemands. Hesse abandonna plus tard cette tradition néo-romantique de la forme et du fond. En revanche, la structure antithétique de Peter Camenzind, avec le contraste entre ville et campagne et l'opposition masculin-féminin, est encore présente plus tard dans les chefs-d'œuvre de Hesse, par ex. Demian et Le Loup des steppes.
La connaissance des archétypes décrits par le psychologue Carl Gustav Jung eut une influence déterminante sur l'œuvre de Hesse, visible à partir du roman Demian : le chemin d'une jeune personne vers soi-même devint l'un de ses thèmes de prédilection. La tradition des romans initiatiques se poursuit également avec Demian, mais dans cet ouvrage comme dans Le Loup des steppes, l'histoire ne se déroule plus sur un plan réel, mais dans un paysage spirituel intérieur.
Un autre aspect essentiel de l'œuvre de Hesse est la spiritualité, particulièrement présente dans le roman Siddhartha. La thèse principale de Siddharta soutient que la plénitude spirituelle ne peut être trouvée ni dans le renoncement aux réalités du monde ni dans la doctrine de Bouddha, mais dans l'expérience des sens. Les syncrétismes religieux christianisme, bouddhisme et intellectuels Nietzsche, Jung qui s'y expriment sont la profession de foi de Hesse, fondée sur l'ouverture au monde, sur la découverte d'une transcendance où s'unissent la vie et l'esprit. L'auteur reprendra ces éléments dans une ébauche de théologie Ein Stückchen Theologie et dans le texte Mein Glaube Ce que je crois.
Tous les ouvrages de Hesse comportent une part autobiographique, particulièrement visible dans Le Loup des steppes, qui est précisément un modèle de roman de crise existentielle. Cette caractéristique ne disparaît que dans ses œuvres tardives. Dans les romans apparentés, Le Voyage en Orient et Le Jeu des perles de verre, Hesse traita un thème qu'il avait déjà abordé dans Peter Camenzind : l'opposition entre vie active et vie contemplative. En partant du contexte de son époque, Hesse conçut dans Le Jeu des perles de verre une utopie pour l'humanité et pour l'âme, les deux éléments s'équilibrant dans un jeu d'échanges dialectiques. Bien qu'écrivant encore un roman initiatique classique, il le fait de façon moderne, inversant les termes de la problématique maître/esclave hégélienne et nietzschéenne dont il était un lecteur fervent et répondant à distance au roman de Goethe, Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, qu'il considérait comme le chef-d'œuvre de la littérature allemande. En effet, le héros de Goethe s'appelle Meister, le maître, tandis que celui de Hesse se nomme Joseph Valet , ceci de façon délibérée, Hesse considérant que seuls l'humilité et le lâcher prise étaient des solutions pour l'âme humaine, et l'esprit allemand en particulier ce en quoi il s'oppose à Thomas Mann.

Permanence de la crise

Même si les circonstances matérielles s'améliorent pour Hesse – le voici écrivain indépendant et marié –, ce qu'il y a d'inadapté et de névrotique en lui continue cependant à fermenter et le conduira un jour à l'explosion. Il la vivra pendant la Première Guerre mondiale, dans sa vie privée comme dans sa vie d'écrivain. Le mariage est dissous. La guerre est pour lui une provocation et un profond ébranlement. Il devient pacifiste et gagne l'amitié de Romain Rolland, ce qui lui fait perdre ses anciens lecteurs et lui vaut les attaques de nationalistes extrémistes. Depuis, Hesse reste un écrivain contesté. Les œuvres suivantes et surtout Demian 1919 illustrent les nouveaux conflits. Ce roman consacre un auteur moderne, au rayonnement international. On y retrouve l'influence de Nietzsche, de Dostoïevski et de la psychanalyse. Hesse met en lumière les causes profondes de la guerre : la mentalité des masses a provoqué une telle décadence que seule une catastrophe peut en délivrer l'Occident. La prise de conscience du héros, née de souffrances et d'erreurs, est directement inspirée par la rencontre de Hesse avec la psychanalyse de l'école jungienne. Mais Hesse ne soumet jamais à des dogmes son inspiration, de plus en plus antagoniste, ambivalente et dialectique. Tout en s'intéressant à la psychanalyse, il prend résolument le parti de l'art face au nouveau système scientifique. Le livre eut un succès éclatant, suscitant l'approbation enthousiaste de la jeunesse désœuvrée et désorientée de l'après-guerre. Une voix s'y élève, qui insiste sur des valeurs morales, inscrites toutefois dans un engagement individuel et en constant renouvellement, à l'exclusion, par conséquent, de toute systématisation due à l'idéologie : les valeurs humaines que défend Hesse sont mises au service de la société sans qu'il soit nécessaire de s'engager dans un parti. Siddhartha (1922), un des livres les plus aimés de Hesse, reprend les mêmes thèmes sous les habits orientaux. Toutes les certitudes sociales : famille, religion, richesse matérielle, jouissance sensuelle deviennent fades et écœurantes pour le héros. C'est seulement en servant le sage batelier qu'il parvient à la connaissance de soi et à l'accomplissement dans la nature, par la fusion dans un ensemble impersonnel.
Mais Hesse est encore loin d'avoir surmonté toutes ses crises personnelles, qui atteignent un point culminant avec Le Loup des steppes 1927 ; à bientôt cinquante ans il semble n'avoir résolu aucun de ses problèmes. À nouveau il est le miroir du déchirement de son époque, ainsi qu'il le fut dans Demian, mais cette fois-ci avec plus de maturité. Ce roman de Hesse est, avec Le Jeu des perles de verre, le plus intéressant du point de vue artistique. Mais ici le schéma de l'évolution du roman dans la tradition romantique allemande est renversé : ce n'est plus un jeune homme qui apprend la vie mais un adulte – et même un adulte vieillissant, désespéré, qui doit se remettre en question. Les causes de son échec résident en lui-même et non dans la réalité extérieure. Il lui faudra transcender la marginalité, le culte de l'esthétisme individualiste – produit de la bourgeoisie – et entrer dans la voie de l'absolu. Les antinomies de la vie et de l'esprit se fondent dans l'expérience de l'amour et des jeux magiques. Il ne s'agit plus de fuir la réalité : bien au contraire, le héros se lance dans les activités superficielles du demi-monde des villes modernes. Et il y trouve, en dépassant la réalité, une existence autre, magique, supérieure, qui lui promet la délivrance, loin d'une civilisation bourgeoise en pleine décadence. Le roman est déjà le prélude de la grande œuvre utopique de la vieillesse : l'ambivalence de l'expression laisse deviner, derrière la réalité, les contours de possibilités nouvelles.

Aspiration à l'harmonie

Durant l'ascension du national-socialisme et sous le IIIe Reich, Hesse doit de nouveau affronter luttes et bouleversements. Citoyen suisse depuis 1923, mais publiant en Allemagne, il ne reste pas indifférent à la tragédie qui se joue dans son pays natal. L'apaisement lui vient avec son troisième mariage 1932. Il connaît désormais la paix, dans le Tessin, où il écrit entre 1932 et 1943 la plus importante de ses œuvres, le grand roman utopique Le Jeu des perles de verre, dans lequel toutes les tendances et toutes les possibilités des écrits antérieurs se retrouvent et se développent. Là encore, Hesse s'est construit un univers artistique au sein duquel il peut respirer ; mais il parvient à une diversité qu'il n'avait pas encore réalisée jusque-là. Le texte oscille entre le moment utopique où apparaît l'idéal dans sa figure paradoxale, et le dépassement immédiat de ce moment. L'utopie de Hesse est donc elle-même en gestation, en mouvement, aspirant à un avenir qui soit une genèse véritable. À bon droit il est permis de parler d'utopie moderne historique, conformément à la conception de E. Bloch : elle n'est plus un plan préétabli de la cité idéale, mais seulement une base pour l'élan utopique et sa projection dans l'infini. De la sorte, Hesse peut, dialectiquement, partir d'éléments historiques et les projeter dans l'avenir. Et dans ce jeu subtil entre le passé et le futur s'articulent les potentialités du présent : la réconciliation de la vie et de l'esprit, du général et du particulier et la tentative, à l'aide de la mystique extrême-orientale, d'intégrer l'individu – en le délivrant – à la grande Nature.
En 1946, Hesse reçoit le prix Nobel de littérature, se trouve à l'apogée de sa gloire et ne peut plus guère qu'aller vers son déclin. Assez vite, il devient suspect aux jeunes générations par son esprit romantique. On lui reproche l'absence de cette intelligence supérieure, de cette pertinence dans l'analyse abstraite qui caractérisent Robert Musil ou encore Thomas Mann. On finit pourtant par entrevoir la force réelle de son style, avant tout poétique. Il correspond parfaitement aux qualités utopiques de l'œuvre et illustre de façon convaincante l'utopie en tant que catégorie esthétique. Hesse atteint par là une modernité insoupçonnée, qui fait de lui le précurseur d'un art qui transcende les traditions bourgeoises. Son œuvre, en rupture avec son époque, exigeait une nouvelle création des catégories d'espace et de temps puisque la réalité s'était révélée parfaitement hostile et impropre à l'art. L'auteur pratique des procédés largement réutilisés par le roman moderne : l'analogie historique, d'une part, qui fait éclater la réalité verticalement vers les profondeurs de l'histoire ou des mythes, et la juxtaposition des images, d'autre part, qui glissent horizontalement vers un monde magique et surréaliste. Ce faisant, l'art produit sa propre transcendance et brise l'encerclement idéologique et technologique de la société industrielle. La dichotomie moderne entre la réalité et la langue entraîne Hesse non pas vers une déformation de la première, mais vers la poésie d'une symbolique multivalente qui échappe aux concepts idéologiques figés. Ainsi le monde ne nous est accessible que par l'entremise de l'art. Voir et entendre ; le poète est visionnaire et prophète, mais aux confins de l'intelligible. La correspondance avec la réalité lui est indifférente, sa langue dépasse la réalité et débouche sur un univers magique. Elle utilise pour cela les possibilités modernes de style : variations et ambivalence. À partir d'une réalité toujours mise en cause, elle tend vers ce qui est différent, suggérant la mutation : le dépassement de notre culture décadente avec son culte orgueilleux de l'individu, grâce à la réconciliation de l'esprit et de la nature, et au rejet du moi. Ainsi l'œuvre de Hesse montre que le salut n'est plus dans la philosophie mais dans l'art qui, lui seul, formule l'impossible pour que le possible se réalise.
Il faut mentionner, à côté de ses nombreux recueils de poésie, des essais comme Le Regard dans le chaos 1920, Le Retour de Zarathoustra 1919, et Miettes de théologie 1932, où Hesse expose sa conception de l'art et du monde ; son œuvre de critique littéraire Bibliothek der Weltliteratur, 1929 qui nous révèle ses préférences ; enfin une correspondance tout à fait étonnante – notamment avec Thomas Mann.
Son rayonnement universel s'explique, à côté du cosmopolitisme et de l'orientalisme que Hesse doit à ses parents, par son appartenance à une époque de transition où les anciennes structures aristocratiques et rurales disparaissaient pour faire place à une société industrialisée. Hesse a critiqué ce processus de transformation tout en laissant apercevoir les moyens de vaincre la crise. Barbara Belhalfaoui

Réception critique

La qualité littéraire et l'importance de l'œuvre de Hermann Hesse étaient déjà controversées de son vivant, et le débat continue aujourd'hui. Des collègues comme Thomas Mann ou Hugo Ball le tenaient en haute estime, cependant qu'à l'opposé Kurt Tucholsky disait : Je tiens Hesse pour un écrivain au don d'essayiste bien supérieur à ses qualités lyriques. Alfred Döblin parla même d'une ennuyeuse limonade. Les premières œuvres de Hesse furent cependant en majorité jugées positivement par les critiques littéraires contemporains.
L'accueil de son œuvre dans l'Allemagne des deux Guerres mondiales fut marqué par les campagnes de presse contre l'auteur, en raison de ses prises de position contre la guerre et le nationalisme. À partir de 1937, les ouvrages de Hesse ne pouvaient être vendus que précautionneusement. De ce fait, une grande partie de la jeune génération ne découvrit Hesse qu'après 1945.
Plus de dix ans après que Hesse eut reçu le prix Nobel de littérature, Karlheinz Deschner écrivit en 1957 dans son pamphlet Kitsch, Konvention und Kunst Kitsch, convention et art:
"Le fait que Hesse publia une écrasante quantité de vers absolument nuls est un déplorable manque de discipline, une barbarie littéraire "
et n'émit pas non plus un jugement favorable sur sa prose. Une partie de la critique littéraire allemande adopta ce jugement pendant les décennies qui suivirent, et Hesse fut qualifié par certains de fabricant de littérature décadente et kitsch. C'est ainsi que l'accueil fait à Hesse poursuivit son mouvement cyclique : à peine avait-il sombré au plus profond dans les années 1960 en Allemagne, qu'éclata aux États-Unis un « Hesse boom » qui atteignit jusqu'à l'Allemagne. Le Loup des steppes en particulier devint un livre à succès international au point qu'un groupe de rock 'n 'roll lui emprunta son nom, et Hesse devint l'un des auteurs allemands les plus traduits et lus dans le monde : plus de 100 millions de ses livres furent vendus. Dans les années 1970, les éditions Suhrkamp commercialisèrent des disques où Hesse récitait à la fin de sa vie des extraits de ses œuvres. En effet, dès le début de sa carrière, Hesse se voua à la lecture publique, et il transcrivit cette expérience particulière dans un texte inhabituellement joyeux, Autorenabend Soirée d'auteur.

Œuvre Romans

Lauscher écrits et poèmes laissés par Hermann Lauscher 1900
Peter Camenzind 1904
L'Ornière 1906
Gertrude 1910
Rosshalde 1914
Knulp 1915
Demian 1919 sous le pseudonyme d'Emil Sinclair
Le retour de Zarathoustra 1919
Le dernier été de Klingsor 1920
Siddhartha 1922
Le Curiste 1925
Le Loup des steppes 1927
Voyage à Nuremberg 1927
Narcisse et Goldmund 1930
Le Voyage en Orient 1932
Le Jeu des perles de verre 1943
Mon Enfance autobiographie

Nouvelles et textes divers

Berthold, nouvelles
Brèves nouvelles de mon jardin
Carnets indiens 1913
Description d'un paysage
Éloge de la vieillesse
Feuillets d'album
Fiançailles, nouvelles
Guerre et paix - Considérations politiques
Histoires d'amour, nouvelles
Histoires médiévales
La Bibliothèque universelle
La Conversion de Casanova, nouvelles
La Leçon interrompue, recueil de cinq nouvelles Mon enfance, Histoire de mon Novalis, Le mendiant, Mon camarade Martin et La Leçon interrompue, Paris, Calmann-Lévy,
L'Art de l'oisiveté 1899-1962
Le Loup
Lecture-minute
L'Enfance d'un magicien
Les Contes merveilleux
Les Frères du soleil
Lettres 1900-1962, Paris, Calmann-Lévy.
L'homme qui voulait changer le monde
Magie du livre
Musique
Robert Aghion
Si la guerre durait encore deux ans
Souvenirs d'un Européen
Tessin
Une ville touristique du Midi
Voyages en Italie
Une petite ville d'autrefois
Le poète chinois

Poèmes

Elisabeth 1900
Wie eine Welle 1901
Soirée 1902
Julikinder 1904
Im Nebel 1905
Bücher 1918
Vergänglichkeit 1919
Der Liebende 1921
Für Ninon 1927
Klage 1934
Stufen 1941

Iconographie

1927 - Hermann Hesse Photo de Gret Widmann
1957 - Buste de Hermann Hesse , bronze par Otto Bänninger 1897-1973, sculpteur suisse.



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Posté le : 08/08/2015 18:16
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Nicolas-Charles Bochsa
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Le 9 août 1789 naît Robert-Nicolas-Charles Bochsa

à Montmédy dans la Meuse, mort à 66 ans Sydney Australie le 6 janvier 1856, musicien français il eut Étienne-Nicolas Méhul pour maître. Il était à la fois harpiste, compositeur, professeur, chef d'orchestre, éditeur, directeur de théâtre, producteur mais également spécialiste dans l’art de la contrefaçon de signatures Oublié aujourd'hui, il fut très célèbre au XIXe siècle, à la fois en tant que compositeur prolifique et harpiste de tout premier plan mais aussi à cause de ses démêlés avec la justice qui défrayèrent la chronique. Il passa de ce fait presque toute sa vie hors de France, tant en Europe qu’en Amérique.

En bref

Fils de Karl de Bochsa - versatile musicien tchèque, émigré en France dans la deuxième moitié du XVIII siècle et établi dans la Lorraine, et de Marie Charlotte Vautrain, Mosellane d’Ennery -, Robert Nicolas Charles Bochsa naquit à Montmédy, dans la Meuse, le 9 août 1789. De très bonne heure, Nicolas Bochsa fut initié à la musique par son père, qui lui enseigna la flûte, la clarinette et le piano ainsi que l’alphabet de la composition. Le jeune prodige fut capable de jouer ses propres œuvres en concerts publics à partir de 1796. Peu de temps après la Révolution, la famille déménagea à Lyon où Karl de Bochsa fut engagé comme premier hautboïste par l’orchestre de l’Opéra. Le jeune Nicolas, qui assistait aux répétitions de cet orchestre, fut intrigué aussi par les secrets sonores du violon, du violoncelle, du cor anglais, du hautbois, même par les possibilités expressives des percussions -, et de la harpe, qui deviendra plus tard son instrument préféré. Il devint le plus jeune musicien de l’orchestre de l’Opéra de Lyon. La première œuvre symphonique de Nicolas Bochsa, certainement supervisée par son père, date de 1801. Ensuite, il composa plusieurs ballets et, pour honorer la visite de Napoléon à Lyon, il composa en 1805 un opéra intitulé Trajan ou Rome triomphante, qui fascina l’empereur. Napoléon apprécia aussi son talent de harpiste et arrangea l’admission du jeune compositeur et harpiste au Conservatoire de Paris en 1806. Entre-temps, la famille Bochsa avait déménagé à Bordeaux en 1805 où le jeune Nicolas étudia assidûment la composition avec Franz Beck avant de rentrer au Conservatoire de Paris où il poursuivit ses études de composition avec Charles Simon Catel et fréquenta les cours d’harmonie d’Étienne Nicolas Méhul. François Joseph Naderman et Marcel de Marin lui donnèrent des leçons privées de harpe. Après avoir obtenu un premier prix d’harmonie au Conservatoire de Paris, Nicolas Bochsa fut engagé en 1812 comme harpiste de l’orchestre impérial de Napoléon et professeur de harpe de l’impératrice Joséphine. Grâce à la particule de son père Karl de Bochsa, il put épouser la même année Georgette Ducrest, fille du marquis Ducrest et nièce de Madame de Genlis, qui déclara dans une lettre adressée à son fils : Dans ce moment, on parle beaucoup de Bochsa ; il est devenu grand travailleur ; il a beaucoup de succès dans la société et beaucoup plus que Naderman. Ils eurent deux enfants.
Très apprécié comme interprète, compositeur et pédagogue par le gotha parisien qui entourait l’impératrice Joséphine à Paris et au château de Rueil-Malmaison d’abord, et la camarilla de la cour de Louis XVIII ensuite, éblouie par ses attraits physiques, son élégance, son charme et sa prestance -, créateur fécond d’une étonnante vitalité, remarquable virtuose doté d’une musicalité raffinée, d’une extraordinaire intelligence musicale et de prodigieuses aptitudes mnémoniques, travailleur acharné et industrieux -, Nicolas Bochsa eut des défauts de caractère, fut nymphomane, cleptomane, mythomane, prodigue inconsidéré et fréquenta le milieu interlope. Son comportement avec son entourage et son total désintérêt pour ses enfants, retirés avec leur mère et leurs grands-parents à St. Rémy-sur-Loire Saône et Loire, dévoilaient un déséquilibre psychique certain, apostrophé par son narcissisme prononcé et son goût immodéré de luxe, et ne fut pas digne de son immense talent, reconnu par son public, par les musiciens et les critiques, même par ses détracteurs.
Impliqué dans les malversations financières, accusé de trafic de faux papiers de valeur, de falsifications de signature et de nombreux larcins, Nicolas Bochsa se vit contraint de quitter Paris subrepticement et se réfugia à Londres en 1817.
Néanmoins, la Cour d’assises de la Seine le condamna par contumace à douze ans de travaux forcés et à une amende de quatre mille francs somme considérable à cette époque. Le jugement fut prononcé le 17 janvier 1818. Le texte complet des minutes de ce jugement fut traduit en anglais et publié à Londres dans le journal The Examiner aux frais de ses détracteurs. Mais ses adversaires londoniens n’en tirèrent aucun profit ! Bien au contraire. Ces minutes laissèrent la cour royale, l’aristocratie et la haute société totalement indifférentes, mais suscitèrent l’intérêt de son public, toujours plus nombreux.
Avant son départ définitif, Nicolas de Bochsa composa en France :
- le ballet Dansomanie et l’oratorio Le déluge universel, supervisés par Franz Beck et exécutés à Bordeaux en 1806 ;
- un Requiem à la mémoire de Louis XVI, pour chœur d’hommes et instruments à vent, à l’occasion de son deuxième enterrement, dédié à Louis XVIII et exécuté en la Basilique Saint-Denis, publié en 1970 ! à Northridge, en Californie aux Éditions Wind ;
- l’opéra l’Héritier de Paimpol, joué à Paris, à l’Opéra-comique en 1813 la bibliothèque de la Sorbonne possède un exemplaire de la partition ;
- les opéras Les héritiers Michau ou le Moulin de Lieursain et Alphonse d’Aragon, joués à l’Opéra-comique en 1814 ;
- les opéras Le roi et la ligue ou La ville assiégée, Les noces de Gamache inspiré par Cervantès et La lettre de change titre prédestiné, joués à l’Opéra-comique en 1815 et à Philadelphie le 19 mai 1830 ! ;
- l’opéra Un mari pour étrennes, joué à l’Opéra-comique en 1816
- son célèbre ouvrage Méthode de harpe, traduit en anglais et publié à Londres par Chappell & Co. en 1819, réédité à Paris vers 1830 par Duffaut et Dubois. Cette maison d’édition fut absorbée par les Éditions musicales Schonenberger qui rééditèrent, entre autres, l’opus 210 de Bochsa, son arrangement de Robin des bois première traduction française du titre allemand Der Freischütz, opéra en trois actes de Weber pour harpe et piano en duo avec accompagnement de flûte ou violon et violoncelle ad libitum. Donc, Bochsa ne fut pas oublié en France.
Peu de temps après son arrivée à Londres, Nicolas Bochsa devint célèbre. La critique anglaise parla en termes très élogieux de ses premiers concerts. Le public fut fasciné par ses prouesses techniques et séduit par sa sensibilité et son exquise musicalité. Les salons de l’aristocratie et de la haute société anglaise lui firent fête. Les demandes pour les leçons privées affluèrent. Il compta parmi ses élèves la duchesse de Wellington, les filles du duc de Clarence…et le plus grand harpiste anglais de classe internationale Elias Parish Alvars, considéré comme son hériter virtuel. La nouvelle Méthode de harpe de Bochsa fut adoptée et parut plus efficace aux pédagogues anglais que les méthodes françaises de Philippe Jacques Meyer 1737-1819, publiée à Paris en 1763 Essai sur la vraie manière de jouer la harpe, avec une méthode pour l’accorder -, de Michel Corrette 1707-1795, publiée en 1774 Nouvelle méthode pour apprendre à jouer de la harpe –, de Xavier Désargus 1768-1832, publiée à Paris en 1809 Traité général sur l’art de jouer de la harpe -. L’année de son arrivée en Angleterre, les éditions Chappell & Co. publièrent ses Preludes for the Harp.

Sa vie

Fils du hautboïste, compositeur et éditeur Karl dit Charles Bochsa, originaire de Bohême, il étudie le piano avec son père, premier hautbois au Grand Théâtre de Lyon, puis la composition avec Franz Beck à Bordeaux avant d'entrer en 1807 au Conservatoire de Paris dans les classes de Charles-Simon Catel pour l'harmonie, Étienne-Nicolas Méhul pour la composition, François-Joseph Naderman et Marin pour la harpe. Détenteur d'un premier prix d'harmonie, il est nommé harpiste dans la musique impériale de Napoléon en 1812, poste qu'il conservera sous Louis XVIII. Il épouse la même année Georgette Ducrest, fille du marquis du Crest et nièce de madame de Genlis, qui lui donnera deux enfants.
Sa brillante carrière est toutefois interrompue par une condamnation à douze ans de travaux forcés, 4 000 francs d'amende et à la marque pour faux et vol. Il est en effet accusé d'avoir contrefait la signature de plusieurs personnes, musiciens célèbres Berton, Méhul, Boieldieu, Nicolò ou personnalités influentes le comte Decazes, le duc de Wellington, sur des bons au porteur pour assouvir son goût du luxe. Le jugement est rendu par la cour d'assises de la Seine le 17 février 1818 en l'absence de Bochsa qui a prudemment choisi de quitter la France pour l'Angleterre l'année précédente en abandonnant femme et enfants.
À Londres, il devient successivement directeur de la musique du théâtre du roi, de l'Opéra-Italien et du Conservatoire royal de musique. Professeur de harpe à l'Academy of Music de et chef d'orchestre au King's Theatre. Le 5 juillet 1839, il étrenne à l'Opéra-Italien de Londres une série de concerts en compagnie de la soprano française Anna Rivière, épouse du compositeur Henry Rowley Bishop, surnommé le Mozart anglais et auteur du célèbre Home! Sweet Home! 1823. Il dédie à celle-ci de nombreuses mélodies et arrangements avant d'entamer une liaison qui durera jusqu'à la mort du compositeur. Ainsi, la cantatrice n'hésite pas à quitter son mari et ses trois enfants pour suivre son amant lorsque ce dernier quitte l'Angleterre à la suite d'accusations de bigamie. Bochsa est en effet accusé d'avoir épousé Amy Wilson, sœur de la célèbre courtisane et maîtresse présumée - entre autres - du prince de Galles, Harriette Wilson, sans avoir divorcé de sa première épouse.
Les amants entreprennent une tournée qui les conduit à travers toute l'Europe Danemark, Suède, Russie, Autriche, Hongrie, etc avant de s'installer à Naples où la direction du Teatro San Carlo engage Anna Bishop comme prima donna assoluta di cartello et Bochsa comme chef d'orchestre de 1843 à 1845. Ils se produisent plus de 300 fois dans une vingtaine d'opéras différents parmi lesquels La fidanzata corsa de Pacini, La cantatrice villane de Fioravanti, Lucia di Lammermoor et L'elisir d'amore de Donizetti, Beatrice di Tenda et La sonnambula de Bellini, Il barbiere di Siviglia et Otello de Rossini, I due Foscari de Verdi et créent Il Vascello di Gama de Mercadante.
Après une nouvelle tournée en Belgique, Suisse, Hollande, ils gagnent les États-Unis, puis le Mexique et enfin l'Australie où Bochsa meurt en 1856. Anna fait édifier un tombeau au Camperdown Cemetary de Sydney avec cette dédicace : This monument is erected in sincere devotedness by his faithfull friend & pupil Anna Bishop
Nicolas-Charles Bochsa a composé plus de 350 œuvres, la plupart pour harpe, sonates, duos, fantaisies, symphonies, etc. dont deux concertos et un nocturne pour deux harpes, flûte et cor anglais, mais également des opéras et opéras-comiques, un Requiem, des ballets, une sonate pour piano, un quatuor pour hautbois, violon, alto et basse, trois quatuors pour deux violons, alto et basse, un quintette pour harpe, hautbois, flûte, cor et basson, des trios pour violon, violoncelle et piano, un concerto pour flûte, plusieurs mélodies et de nombreux arrangements comprenant La Marseillaise et les Quadrilles pour violon de Niccolò Paganini.
Nicolas Bochsa se produisit à la cour du régent et, plus tard, roi d’Angleterre George IV 1762-1830. En 1820, il fit partie de la suite royale qui se rendait en Irlande à l’occasion de la St. Patrick et joua à Dublin sur la harpe celtique ayant appartenu au célèbre roi d’Irlande Brian Boru 941-1014, tué sur le champ de bataille par les Vikings.
Le 29 juin 1820 The Promissory Note : an Operetta de Bochsa fut créée au Théâtre royal, English Opera House à Londres et publiée la même année par l’éditeur Miller ;
En 1821, Bochsa fut initiateur et fondateur de l’Académie royale de musique Royal Academy of Music à Londres avec le lord anglais Burghersh, ambassadeur du Royaume Unis à la cour ducale de Toscane à Florence -, en 1822 il fut nommé professeur de harpe et secrétaire général perpétuel de la même institution qui venait d’ouvrir ses portes.
Bochsa rencontra lord Burghersh 1784-1859 à la cour de George IV, devint son professeur de piano, de violon et de composition et, d’après certaines rumeurs, son nègre grassement récompensé et sa redoutable éminence grise. Certaines compositions de Burghersh furent exécutées à Londres et à Florence. Les Italiens, qui ne connaissaient pas Bochsa à cette époque, furent étonnés par les qualités techniques des compositions de Burghersh et trouvèrent dans ses compositions certains traits de Michele-Enrico Carafa, compositeur français, né à Naples en 1778, mort à Paris en 1872, professeur de composition au Conservatoire de Paris, fécond compositeur d’œuvres scéniques et membre de l’Institut. Mis en échec par Bochsa, le lord ne put assurer sa propre défense. Bien au contraire, il adjoignit aux responsables administratifs de l’Académie royale de musique de tolérer toutes les excentricités de Bochsa, son déplorable comportement avec ses collègues, son idiosyncrasie démentielle, ses forfanteries et ses jactances. Ainsi, toutes les complaintes du chapelain de l’Académie royale de musique concernant la grossièreté du vocabulaire de Bochsa, ses gestes graveleux et ses indescriptibles et innombrables frasques demeurèrent-elles sans écho. Tout le monde savait que Bochsa jouissait de la protection du roi Charles IV grâce à Burghersh, très considéré par la cour.
Avec Sir George Thomas Smart, Bochsa inaugura à Londres en 1822 the Lenten Oratorios concerts spirituels de carême. En 1823, il se débarrassa de George Thomas Smart et les dirigea seul, mais ces concerts spirituels n’attirèrent pas la foule comme ses récitals de harpe et furent supprimés.
En 1825, Nicolas Bochsa présenta deux ballets au public londonien : Justine ou La cruche cassée et Le temple de la concorde, suivis d’un troisième intitulé La naissance de Vénus en 1826. La même année il fut éloigné de l’Académie royale de musique à cause de son mauvais caractère, de son vocabulaire grossier et de ses gestes obscènes, mais fut appointé chef d’orchestre du King’s Theatre à Londres. Donc, il monta en grade.
Les éditions londoniennes Chapell & Co. publièrent une Nouvelle et améliorée Méthode d’enseignement de piano-forte ! de Bochsa en collaboration avec Théodore Latour, pédagogue français établi à Londres, pianiste attitré du prince régent et, plus tard, roi George IV en 1827.
Les éditions Goulding & d’Almaine publièrent son ouvrage pédagogique Les six premières semaines, ou Perceptions et exemples quotidiens pour harpe en 1830. Déjà en 1820, la maison d’Almaine édita ses Extraits élégants pour harpe, publication mercantile destinée aux harpistes de salon.

Bochsa devint légendaire au Royaume Uni !

" Le 22 juin 1829, le légendaire harpiste français, faussaire déjà condamné et criminel évadé, Robert Nicolas Charles Bochsa commit la plus infâme offense à la musique » en transformant la Symphonie pastorale de Beethoven en ballet acclamé par le public londonien !
Après l’intronisation de la reine Victoria en 1837, Bochsa devint son harpiste attitré et directeur de son Opéra italien et présenta son dernier ballet en trois actes composé en Angleterre Le corsaire inspiré par le poème de Byron datant de 1814.
Subséquemment, il découvrit la cantatrice anglo-française Anna Rivière Bishop, épouse du très populaire compositeur et chef d’orchestre Henri Bishop. Ils commencèrent une fructueuse collaboration artistique. L’admiration réciproque sur le plan professionnel se transforma en passion. Nymphomane inguérissable, qui fréquenta les boudoirs des aristocrates et des dames de la haute société, ainsi que les courtisanes et les filles de joie, Bochsa tomba vraiment follement amoureux à l'âge de cinquante et un ans et demeura fidèle à la ravissante, charmante, intelligente, très cultivée et hautaine cantatrice jusqu’à la fin de ses jours et lui consacra toute son énergie créatrice. Hélas, Bochsa commit de nombreux actes délictueux en Angleterre, le Tribunal de Londres proclama la faillite du rastaquouère français, malgré ses cachets royaux et astronomiques, il ne put ou ne voulut pas rembourser ses dettes, et fut accusé de bigamie après avoir épousé la sœur de la maîtresse du Prince de Galles sans avoir obtenu le divorce en France. Le nouvel exil fut inévitable et fut suivi d’un nouveau scandale : la belle et excellente cantatrice Anna Rivière Bishop, déjà illustre en Grande Bretagne, décida de quitter son mari et ses trois enfants et de suivre son escarpe déluré et salace.
Le journal londonien The Times informa ses lecteurs qu’Anna Bishop avait quitté sa maison laissant son mari dans un état frôlant la déraison et ses trois jeunes enfants sans soins ni protection maternelle. Cette information faussement pathétique fut fournie au journal par Henry Bishop. Le frère d’Anna, Robert Rivière écrivit une lettre ouverte à Bishop dans le même journal et lui demanda de démentir ses allégations malintentionnées. Bishop ne réagit pas et Robert Rivière rendit publique la longue et fort bien écrite lettre d’adieu que sa sœur avait adressée à Bishop. Cette lettre apprend aux lecteurs qu’elle avait laissé de l’argent à ses enfants (bien que son mari officiel n’en manquât point à cette époque. D’autre part, le père d’Anna était toujours très actif sur le plan professionnel et il n’aurait certainement pas abandonné ses petits-enfants. Malheureusement, la mère d’Anna fut atteinte de la sénilité précoce et n’aurait pu s’en occuper. Dans cette lettre, Anna exprime son admiration pour Bochsa et essaye de faire comprendre à Bishop ce qu’elle doit à Bochsa sur le plan professionnel. La réponse de Bishop ne tarda pas, fut très bien écrite, mais ne convainquit personne. Assez malicieusement, il déclara qu’il avait interdit à son épouse légitime toute intimité avec Bochsa.
Le couple infernal entreprit la conquête de l’Europe et triompha en Allemagne, en Belgique, en Hollande, au Danemark, en Suède, en Russie, en Autriche, en Hongrie, en Suisse, en Turquie, en Moldavie… et fut engagé à Naples par le théâtre San Carlo pendant trois saisons consécutives et chaleureusement applaudi après chaque spectacle. Madame Rivière Bishop excella dans les opéras de Bellini, Donizetti, Rossini, Verdi et Mercadante, émule de Verdi, fêté et glorifié durant sa longue vie par le public italien.
Après avoir refusé le renouvellement de leur contrat à Naples avec les conditions très avantageuses et les titres très flatteurs, ils décidèrent d’entreprendre la conquête de l’Amérique du Nord. Ils triomphèrent à New York malgré l’ignoble campagne de dénigrement dans la presse précédant leur arrivée et concernant surtout la vie privée de Madame Rivière Bishop. Ils se rendirent au Mexique aussi en 1849, où Bochsa contacta la pègre locale !, y restèrent une année avec leurs dix employés et le secrétaire particulier de Madame Bishop, le Français de Bordeaux Alfred Bablot, regagnèrent les États Unis sans Bablot qui demeura au Mexique jusqu’à sa mort et y fit une belle carrière de critique et éducateur musical, formèrent une compagnie d’opéra qui ne résista pas aux vulgaires admonestations et aux gestes indécents de Bochsa et leur faussa compagnie à Mobile, dans l’Alabama, avant le spectacle, furent très actifs et très sollicités, eurent beaucoup de succès et gagnèrent beaucoup d’argent -.
En 1855 ils s’embarquèrent à San Francisco à destination d’Australie. Après un long et éprouvant voyage, le couple infernal arriva à Sydney le 3 décembre de cette année.
Dans son excellent et très concis article écrit pour le Dictionnaire biographique australien Australian Dictionary of Biography, publié en 1969 par Melbourne University Press, E. J. Lea-Scarlett nous donne les détails sur leur séjour de 34 jours à Sydney.
Bochsa était déjà en phase terminale d’une hydropisie aiguë. Leur premier concert, prévu pour le 18 décembre 1855 au Royal Victoria Theatre, fut d’abord reporté au 20 décembre, mais Bochsa fut trop faible pour jouer en public. Le 22 décembre leur premier concert eut lieu au Prince of Wales Theatre. Les organisateurs annoncèrent le concert du Compositeur et premier harpiste de sa majesté la Reine Victoria, gouverneur permanent de l’Académie royale d’Angleterre, ex-directeur de l’Opéra italien de sa majesté, et du théâtre San Carlo à Naples. Bochsa dirigea l’orchestre et accompagna Madame Rivière Bishop au piano, mais fut trop faible pour jouer ses compositions pour harpe seule annoncées dans le programme. Néanmoins, le succès fut tel, qu’ils furent réengagés pour trois concerts encore. La santé de Bochsa déclina, il fut porté en civière à la salle de concerts et la direction d’orchestre fut assurée par Stephen Marsh. Bochsa s’éteignit, heureux et aimé, le 8 janvier 1856 à l’hôtel Royal et fut enterré avec grande pompe au cimetière Camperdown à Sydney. Toujours selon E. J. Lea-Scarlett, un chœur australien chanta un requiem que Bochsa composa trois jours avant sa mort et l’arrangement pour orchestre de la même œuvre fut interprété pendant la procession vers le cimetière. Une stèle commémorative fut érigée par son égérie profondément affligée et dévastée :
Consacré à la mémoire de Nicolas Charles Bochsa qui décéda le 6 janvier 1856 à l’âge de 66 ans. Ce monument est érigé avec le sincère dévouement de sa fidèle amie et élève Anna Bishop. Déplorez son départ – déplorez les cordes brisées de sa harpe. Une musique pareille n’ondoiera plus jamais. Personne ne pourra faire chanter la lyre comme lui. Traduction par l’auteur de cet article.

Cette épitaphe, ce cri touchant d’un cœur brisé et reconnaissant, en dit long sur les rapports du couple. Madame Bishop savait qu’elle devait sa carrière de cantatrice d’opéra à son compagnon, qu’elle avait étudié tout son vaste répertoire avec lui. Elle connaissait sa grandeur professionnelle incontestable et n’ignorait pas sa bassesse morale indescriptible. Sa passion sensuelle pour cet homme qui avait vingt et un ans de plus qu’elle et pour qui elle a abandonné mari et enfants, s’était probablement éteinte avec sa terrible et visible déchéance physique, mais son amour pour lui, son admiration profonde pour ses qualités professionnelles et sa sincère reconnaissance sont devenus plus intenses. (Déjà dans les années 1850 la presse américaine notait que Bochsa, qui fut beau, grand et svelte, était devenu pansu et chenu et qu’il pesait 300 livres ! Elle a continué à propager sa musique vocale composée pour elle jusqu’à la fin de sa longue et brillante carrière sur tous les continents et à déplorer les cordes brisées de sa lyre qui l’ont rendu muet, mais toujours présent dans son esprit et ses pensées. Elle s’inquiétait certainement pour la continuation de sa carrière sans Bochsa. On disait que sans Bochsa, Madame Bishop pourrait émettre à peine une note juste et que toute son excellence était due à l’effet hypnotique de son accompagnement à la harpe ou au piano et aux arabesques de sa baguette magique de chef d’orchestre !
Déjà après sa première apparition sur la scène new-yorkaise avec Bochsa, et malgré la campagne de dénigrement menée par les puritains à esprit étriqué et certains plumitifs à gage de plus basse espèce, Anna Rivière Bishop conquit le public toujours très nombreux et la critique américaine :
Après son premier concert à New York, Madame Bishop fut acclamée avec excitation comme la plus grande cantatrice entendue aux États Unis d’Amérique après la Malibran. Elle chante avec passion en anglais, en italien et en français avec la même facilité. La pureté de son soprano, ses aiguës, ses fioritures, ses paraphes, et surtout ses gammes chromatiques en legato et en staccato, sont rendus avec l’aisance d’une véritable alouette.
Ses notes, riches, glorieuses, délicieuses notes, sonnent toujours dans nos oreilles. Nous ne sommes pas encore guéris de cette délicieuse intoxication due à sa voix.
Sa voix est un pur soprano, claire, puissante, rappelant la flûte.
Madame Bishop était, comme l’on pouvait s’y attendre, inégalée de ce coté de l’océan comme cantatrice et comme actrice accomplie et véridique, passionnée et naturelle.
L’élégance et les luxueuses robes de Madame Bishop, ainsi que ses bijoux resplendissants, furent très remarqués par son public et par la presse qui les décrivait souvent en détails.
Nicolas Bochsa suscita le même enthousiasme :

Bochsa – le Paganini de la harpe

Bochsa, unanimement proclamé le plus grand harpiste au monde, a interprété sa longue composition Mosaïque musicale, mais ne voulait pas la bisser. Néanmoins, il improvisait extraordinairement une fantaisie sur les thèmes offerts par le public.
Bochsa est un merveilleux instrumentiste. La harpe dans ses mains est remplie de splendides effets ; elle est capable de produire d’innombrables variétés dynamiques et couleurs tonales, remplies de délicatesse et flamme lyrique. Son interprétation est prodigieuse et son toucher encore plus. Ses mains se promènent sur les coordes et émettent des arpèges sonores, des passages rapides éclatants, des harmoniques pures et argentées comme si elles provenaient des harpes aux cordes d’or des chérubins.

En bref, Bochsa fut un génie. Quant à Madame Bishop, elle fut, si c’est possible, encore plus fascinante qu’auparavant. Sa voix produisit un effet ravissant de harpe d'Éole.
Bishop et Bochsa créèrent une nouvelle dimension de réceptivité musicale du grand public américain ! ! !
Le couple infernal marqua en traits indélébiles ses prestations aux États Unis d’Amérique, en Europe et en Australie :
On peut lire dans The Quarterly Journal of the Library of Congress, volume 26/1969 – Compositeur fécond et harpiste inventif, Bochsa a fait de la harpe un instrument de virtuosité ;
dans le Bulletin of New York Public Library en 1970 – Robert Nicholas Charles Bochsa, un génie musical français, un des plus grands harpistes de tous les temps ;
dans International Music and Opera Guide en 1986 – France, Italie, Suisse, Angleterre, URSS marqueront le 200e anniversaire de la naissance du harpiste et compositeur Nicolas Bochsa ;
Juan B. Iguiniz dans son ouvrage Guadalajara a través de los tiempos, publié en 1989 par la municipalité de la capitale de l’état de Jalisco, nous apprend que Bochsa a gagné un concours de composition de l’hymne national mexicain en 1850 (paroles du poète cubain Juan Miguel Lozado). Cet hymne fut exécuté au Théâtre principal de Guadalajara. En 1853, il fut remplacé par un autre hymne composé par le Catalan Jaime Nunó Roca paroles de Francisco González Bocanegra ;
dans Verdi at the Golden Gate : Opera and San Francisco in the Gold Rush en 1993 par George Whitney Martin : En provenance de New York via le Panama, elle arriva à San Francisco en 1854 avec son compagnon et imprésario Nicholas Bochsa, compositeur et chef d’orchestre qui fut le premier harpiste au monde ;
Richard Michael Davis publia en 1997 son livre intitulé Les aventures d’une prima donna intrépide ;
dans Discanto : ensayos de investigación musical, Volume 1, de Louisa Vilar-Payá et Ricardo Miranda, publié par Universidad Veracruzana, Mexique en 2005 on peut lire les détails sur l’excitation provoquée par l’annonce de leur premier concert au Teatro principal de Guadalajara et sur leur triomphe.
Entre 1983 et 2007, les maisons d’édition allemandes Meiserburger Berlin-Kassel, Friedrich Hofmeister à Leipzig, Musikedition G. A. M. A. à Kirchheim, Zimmerman à Francfort, Accolade à Warngau publièrent des compositions de Bochsa de caractère didactique.
Notons aussi que Ut Orpheus Edizioni à Bologne publièrent la Sonate pour harpe seule en 2007, les sonates pour harpe et violon op.44 numéros 1, 2 et 3 en 2008, les Nocturnes pour harpe et violon en 2009.
La grande artiste française Lily Laskine 1893-1988 a enregistré en 1966 son Concerto en ré majeur op. 15.
Ses compositions pour harpe seule, ses nombreux arrangements d’airs d’opéras et ses œuvres de musique de chambre sont toujours présents sur les estrades et sur les disques, surtout aux Etats-Unis d’Amérique.
Sa ville de naissance Montmédy a organisé un symposium "Plein feu sur Bochsa" le 23 avril 2011.

Œuvres diverses

Le Retour de Trajan ou Rome triomphante, intermède en deux actes et en vers, livret de Stéphanie-Aline Despréaux 1805, Lyon
La Dansomanie, ballet 1806, Bordeaux
Le Déluge universel, oratorio 1806, Bordeaux
Requiem à la mémoire de Louis XVI pour chœur d'hommes et instruments à vent, dédié à Louis XVIII Basilique Saint-Denis
L'Héritier de Paimpol, opéra-comique en trois actes 29 décembre 1813, Opéra-Comique
Les Héritiers Michau ou le Moulin de Lieursain, opéra-comique en un acte 30 avril 1814, Opéra-Comique
Alphonse d'Aragon, opéra-comique en trois actes 20 août 1814, Opéra-Comique
Le Roi et la Ligue ou la Ville assiégée, opéra-comique en trois actes 22 août 1815, Opéra-Comique
Les Noces de Gamache d'après Cervantès, opéra-comique en deux actes 16 septembre 1815, Opéra-Comique
La Lettre de change, opéra-comique en un acte 11 décembre 1815, Opéra-Comique
Un mari pour étrennes, opéra-comique en un acte 1er janvier 1816, Opéra-Comique
Justine ou la Cruche cassée, ballet 7 janvier 1825, Londres
Le Temple de la Concorde, ballet 28 janvier 1825, Londres
La Naissance de Vénus, ballet en deux actes 8 avril 1826, Londres
Le Corsaire, ballet en trois actes 29 juillet 1837, Londres

Citation

On ferait plus d’un volume des folies, des aventures romanesques, de la vie si agitée de ce harpiste célèbre. Ses mémoires seraient chose fort curieuse ... De quelle aventure galante, mystérieuse, fantastique, ce harpiste, qui fut un des plus beaux hommes de France et de Navarre sous la Restauration, ne fut-il pas le héros ?

— Revue et Gazette musicale, 1842



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Posté le : 08/08/2015 17:40
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Daniel Keyes
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Le 9 août 1927 naît Daniel Keyes

à Brooklyn à New York, mort à 86 ans le 15 juin 2014, écrivain américain. Chercheur universitaire en psychologie; essayiste, il est l'auteur de Des fleurs pour Algernon, de Les Mille et Une Vies de Billy Milligan et de Les Mille et Une Guerres de Billy Milligan. Il reçoit les distinctions, prix Hugo de la meilleure nouvelle, prix Nebula du meilleur roman. Auteur de Science-fiction son Œuvres principale est "Des fleurs pour Algernon ".

En Bref

En France comme dans le monde entier, il était surtout célèbre pour son best-seller, Des fleurs pour Algernon, un classique de la science-fiction. L'écrivain américain Daniel Keyes est mort dimanche 15 juin, des suites d'une pneumonie, à son domicile du sud de la Floride. Il était âgé de 86 ans.
Né le 9 aout 1927 à Brooklyn, Daniel Keyes est issu d'une famille modeste. A 14 ans, il travaille comme livreur de bagels entre quatre et sept heures du matin avant d'aller à l'école. Plus tard, il étudie la psychologie et la littérature anglaise à Brooklyn college. Pendant ses études, il s'essaye le week-end à l'écriture et collabore à divers journaux sous des noms d'emprunt.
C'est comme enseignant qu'il débute professionnellement - d'abord à New York, dans le secondaire puis, dans les années 1960, à Chicago, à Wayne State University et dans l'Ohio, à Ohio University, en 1966. C'est justement dans l'enseignement que lui vient le sujet de son œuvre majeure. A l'époque, Keyes est professeur dans une classe pour élèves défavorisés. Après le cours, l'un des enfants est venu me voir. Il demandait à quitter la ''classe des idiots'' parce qu'il voulait être intelligent, racontera plus tard Keyes. Cet épisode va lui inspirer les aventures de Charlie Gordon, le personnage principal de Des Fleurs pour Algernon.
Charlie Gordon, un jeune homme arriéré mental, subit un jour une opération chirurgicale qui doit lui permettre de démutiplier ses facultés intellectuelles. Après l'opération, il est suivi par deux scientifiques – ceux-là mêmes qui ont réussi une opération similaire sur une souris de laboratoire nommée Algernon - qui lui demandent de rédiger son journal afin de suivre jour après jour les progrès qu'il accomplit. Et ceux-ci son foudroyants ! En quelque temps, Charlie maîtrise plusieurs langues, jongle avec les concepts, se met à composer un concerto pour piano, éblouit ses auditoires. Jusqu'au moment où la souris Algernon commence à donner des signes inquiétants de dégénérescence cérébrale…

Sa vie

Daniel Keyes s’est engagé dans la marine marchande à l’âge de dix-sept ans avant de reprendre ses études, jusqu’à l’obtention d’un diplôme en psychologie. Après une première expérience dans l’édition chez Marvel, il écrit plusieurs scénarios pour des comics publiés par Marvel, puis par EC Comics. C’est finalement vers l’enseignement qu’il s’oriente, puisqu’il devient professeur d’anglais, de littérature américaine et d’écriture à l’université de l'Ohio. En parallèle, Keyes s’essaie à l’écriture, en publiant en 1966 Des fleurs pour Algernon, dont le succès ne se démentira jamais : considéré comme un classique, ce livre a été traduit à ce jour dans près de trente pays, vendu à cinq millions d’exemplaires et adapté pour le grand écran, ce qui vaudra à son auteur une réputation internationale.
Daniel Keyes est décédé le 15 juin 2014 des suites d'une pneumonie dans sa demeure du sud de la Floride.

Des fleurs pour Algernon

Nouvelle reprise dans de nombreuses anthologies de science-fiction, Des fleurs pour Algernon décrit le voyage cognitif d'un retardé mental léger dont le quotient intellectuel est triplé par un procédé chirurgical. Son changement de point de vue sur le monde tel que manifesté dans la nouvelle qui est rédigée sous forme de journal forme l'intérêt essentiel de la nouvelle. Un nouveau ressort dramatique se manifeste quand le héros, qui a largement dépassé ses maîtres, découvre que la modification qu'il a subie va connaître rapidement un déclin irréversible, déclin qui est décrit minutieusement lui aussi dans le journal.
La nouvelle Des fleurs pour Algernon remporte le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte 1960 puis le prix Hugo spécial de la meilleure nouvelle longue de tous les temps en 1992. La nouvelle devient ultérieurement un roman qui gagne le prix Nebula du meilleur roman en 1966, puis un film nommé Charly réalisé par Ralph Nelson en 1968.

Une nouvellle avant d'être un roman

Réflexion sur l'intelligence, la différence et le lien à autrui – Gordon se rend notamment compte que bête ou intelligent, il éprouve la même soif d'affection et d'amour -, mais aussi questionnement sur l'éthique médicale, Des Fleurs pour Algernon est devenu un classique de la science-fiction, traduit dans une trentaine de langues. Ecrite en 1959, l'histoire a d'abord pris la forme d'une nouvelle publiée dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction, et distinguée dès l'année suivante par le prestigieux prix Hugo qui récompense les meilleures œuvres de science-fiction.
En 1966, Daniel Keyes en fit un roman, salué en 1967 par le prix Nebula du meilleur roman, puis adapté en 1968 à l'écran par Ralph Nelson sous le titre Charly, le personnage étant interprété par l'acteur Cliff Robertson, qui obtint pour ce rôle un Oscar. Le livre – publié en France en 1972 par les éditions J'ai Lu - devint un best-seller international vendu à 5 millions d'exemplaires. De nombreuses adaptations pour la télévision comme pour la scène ou la radio suivirent. Sous le même titre que le livre, un téléfilm américain a été réalisé en 2000 avec Matthew Modine, un téléfilm franco-suisse a été réalisé par David Delrieux en 2006 et un téléfilm français par Yves Angelo en 2013.

La vie cérébrale

Après Algernon, Keyes écrivit une dizaine d'autres livres, la plupart inspirés par les mécanismes de la vie cérébrale et la psychiatrie. Parmi ceux-ci : Les Mille et une vies de Billy Milligan Le Livre de poche, 2009, un livre sur des viols en série, et Unveiling Claudia: A True Story of a Serial Murder Bantam Books, 1986, non traduit en français, un roman inspiré de l'histoire vraie de Claudia Yasko, une Américaine qui, dans les années 1970, était tellement obsédée par une vague d'assassinats en série qu'elle avait fini par s'accuser elle-même de ces meurtres qu'elle n'avait pas commis.
En 2000 Daniel Keyes avait publié son autobiographie sous le titre Algernon, Charlie and I: A Writer's Journey, Harcourt's Harvest. Intitulée Algernon, Charlie et moi : trajectoire d'un écrivain, une adaption, avec Henry-Luc Planchat, en est parue en 2011 chez J'ai lu. On peut y lire cette interrogation qui est au coeur du dilemme de Charlie Gordon: Je me demande ce qui est le pire: ne pas savoir qui l'on est et être heureux, ou devenir qui l'on a toujours voulu être et se sentir seul. Florence Noiville Journaliste au Monde

Les Cyranoïde

Avec l'appui de la notoriété qui lui avait été apportée par le livre, Daniel Keyes passa le restant de sa vie à travailler à ses recherches propres sur le thème des cyranoïdes, personnes dont les réponses, les réactions, les perceptions sont élaborées par des tiers de leur entourage à l'instar de Christian dans Cyrano de Bergerac.

Les Mille et Une Vies de Billy Milligan

Passionné par l'affaire de personnalité multiple de Billy Milligan qui fit la une de tous les journaux américains de la fin des années 1970, Daniel Keyes s'en est emparé pour construire un roman non fictionnel en forme de thriller psychologique, résultat de mois de rencontres et d'entretiens avec tous les protagonistes de l'histoire, y compris les vingt-quatre personnalités du protagoniste ! Livre publié aux États-Unis en 1981 et en France en 1982 chez Balland sous le titre Billy Milligan, l'homme aux vingt-quatre personnalités, dans une traduction de Jean-Pierre Carasso, réédité en 2007 chez Calmann-Lévy sous le titre ci-dessus.

Les Mille et Une Guerres de Billy Milligan

Daniel Keyes écrira une suite aux mille et une vies de Billy Milligan. Cette suite, Les Mille et Une Guerres de Billy Milligan The Milligan Wars, raconte le combat de Billy Milligan durant son incarcération à la prison-hôpital de Lima, puis son transfert à Dayton. L'ouvrage dénonce la rage avec laquelle les médias et les politiques se sont emparés de l'affaire, faisant pression sur l'exécutif afin d'éliminer Milligan de toutes les mémoires. Les conditions inhumaines d'emprisonnement sont dépeintes, soit une image peu glorieuse de la justice américaine. Le livre sera interdit à la publication aux États-Unis. Il paraît en France en janvier 2009 chez Calmann-Lévy dans une traduction de Minos Hubert.

Série Billy Milligan

Billy Milligan, l'homme aux 24 personnalités, Balland, 1982 The Minds of Billy Milligan, 1981
Réédité par Calmann-Lévy en 2007 sous le titre Les Mille et Une Vies de Billy Milligan
Les Mille et Une Guerres de Billy Milligan, Calmann-Lévy, 2009 The Milligan Wars, 1986

Romans isolés

Des fleurs pour Algernon, J'ai lu, 1972 Flowers for Algernon, 1966
The Touch, 1968
The Fifth Sally, 1980

Nouvelles

Le Procès de la machine, 1964 A Jury for Its Peers, 1963

Essais

Unveiling Claudia, 1986
Algernon, Charlie et moi, J'ai lu, 2011 Algernon, Charlie, and I: A Writer's Journey, 2000



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Posté le : 08/08/2015 17:12
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Dmitri Shostakovitch
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Le 9 août 1975 à Moscou meurt Dmitri Dmitrievitch Chostakovitch

à 68 ans né le 25 septembre 1906, 12 septembre du calendrier julien à Saint-Pétersbourg en Russie, compositeur russe de la période soviétique. Il est pianiste, professeur de musique, compositeur de musique de films de 1919 à 1975. Formmé au conservatoire Rimski-Korsakov de Petrograd, il a pour maîtres Leonid Nikolaïev, Maximilien Steinberg et Nikolaï Sokolov, il a pour élèves Benjamin Fleischmann et Youri Levitine.
Ses descendants sont Maxime Chostakovitch, Dmitri Maximovitch Chostakovitch
Élèves Benjamin Fleischmann et Youri Levitine, il est l'auteur de quinze symphonies, de plusieurs concertos, d'une musique de chambre abondante, et de plusieurs opéras. Sa musique, souvent accusée de formalisme par le pouvoir soviétique, contribue par sa force et son dramatisme souvent exacerbé à faire de Chostakovitch une figure majeure de la musique du XXe siècle.

En bref

" Je ne conçois pas, en ce qui me concerne, d'évolution musicale hors de notre “évolution socialiste”. Et l'objectif que j'assigne à mon œuvre est de contribuer de toutes les manières à l'édification de notre grand et merveilleux pays. Il ne saurait y avoir de meilleure satisfaction, pour un compositeur, que d'avoir aidé, par son activité créatrice, à l'essor de la culture musicale soviétique, appelée à jouer un rôle primordial dans la refonte de la conscience humaine." Ainsi s'exprimait en 1936 le compositeur russe Dmitri Chostakovitch, et l'on ne saurait concevoir plus nette prise de position. Toute sa vie et toute son œuvre apparaissent comme une mise en valeur, une défense et illustration de cette formule
Dmitri Dmitrievitch Chostakovitch est né à Saint-Pétersbourg en 1906. À la différence de Glinka 1804-1857, de Moussorgski 1839-1881 et de Rimski-Korsakov, 1844-1908, il n'a pas vécu une quiète enfance provinciale de fils de hobereaux ; il a toujours connu une atmosphère troublée par la récente révolution avortée de 1905 et le pressentiment d'inéluctables bouleversements. Alors qu'il avait onze ans, un camarade de son âge fut tué sous ses yeux, en pleine rue, par un gendarme de la police tzariste, et ce drame semble l'avoir définitivement marqué.
La même année, il composait un Hymne à la liberté ; à treize ans, il fut admis au Conservatoire de Petrograd. En 1925 avait lieu la création de sa Symphonie no 1 que Bruno Walter, Stokowski et Toscanini faisaient triompher dans le monde entier dès l'année suivante. Avec cette symphonie, la musique de Chostakovitch devient un reflet fidèle de l'histoire de la musique en U.R.S.S. De 1925 à 1935 il écrit ses œuvres les plus téméraires : deux symphonies fortement critiquées en raison de leur modernisme outrancier ; deux opéras Le Nez, d'après Gogol, créé en 1930, et Lady Macbeth de Mzensk, d'après Leskov, créé en 1934 ; plus tard, cette Lady Macbeth est devenue Katerina Ismaïlova ; deux ballets L'Âge d'or et L'Écrou où se manifeste son adhésion à l'avant-garde. Cela lui vaut un premier rappel à l'ordre en 1936. Convaincu de s'être fourvoyé et de n'avoir pas su parler à ses contemporains comme il l'avait souhaité, il acquiesça et produisit une série d'œuvres à tendance sociale et héroïque, notamment les Symphonies nos 5 à 9 : la cinquième illustre le devenir de l'homme soviétique ; la septième et la huitième, écrites pendant la guerre, évoquent respectivement la résistance de Leningrad et la bataille de Stalingrad ; la neuvième est la Symphonie de la victoire.
Il se soumet au rapport Jdanov, qui lui vaut un nouveau rappel à l'ordre, et compose un chef-d'œuvre : Le Chant des forêts 1949. Ensuite, une libéralisation progressive lui permet de s'exprimer comme il l'entend. Il est l'auteur de quinze symphonies, de nombreuses pièces de musique de chambre dont douze quatuors à cordes, de divers concertos, de deux opéras, d'une opérette, de deux ballets, de mélodies, de chansons, de musiques de films, etc.

Jeunesse, formation, débuts

Dmitri Chostakovitch est issu d'une famille appartenant à l'intelligentsia russe et au passé révolutionnaire : son grand-père Boleslav en polonais Boleslaw Szostakowicz, lui-même fils d'un révolutionnaire polonais déporté en Russie dans la région de Perm, avait été exilé en Sibérie pour avoir été soupçonné d'être impliqué dans la tentative d'assassinat d'Alexandre II de 1866.
Après avoir étudié le piano avec sa mère, Dmitri Chostakovitch entre en 1919 au Conservatoire de Petrograd, où il étudie le piano avec Leonid Nikolaïev et la composition avec Maximilian Steinberg et Nikolaï Sokolov. Il se lie d'amitié avec Alexandre Glazounov, alors directeur du Conservatoire.
Bien que cumulant les apprentissages de composition et de piano, Chostakovitch se destine alors plutôt à une carrière d'interprète. Il donne de nombreux concerts, dans lesquels il fait la part belle aux œuvres de Beethoven, Schumann, Chopin et Liszt.
En février 1922, le père de Chostakovitch meurt d'une pneumonie. La famille Chostakovitch se trouve alors dans une situation matérielle précaire, ce qui conduira Dmitri à se faire embaucher comme pianiste de cinéma. Au début de l'année 1923, il effectue une cure en Crimée, où il tombe amoureux de Tatiana Glivienko, à laquelle il dédie son Premier Trio avec piano.
En 1926 a lieu la création de sa Symphonie no 1, œuvre d'une maturité de métier si exceptionnelle chez un garçon de vingt ans que des chefs d'orchestre tels que Bruno Walter, Leopold Stokowski et Arturo Toscanini l'adoptent immédiatement et lui assurent une renommée internationale. L'œuvre vaut même à son jeune auteur une lettre de félicitation d'Alban Berg.
En 1927, le gouvernement lui commande sa Symphonie no 2 pour commémorer l'anniversaire de la Révolution russe. Chostakovitch vient alors de composer deux œuvres audacieuses, sa Sonate pour piano no 1 et son cycle d'Aphorismes et la composition de cette deuxième symphonie lui permet de poursuivre ses expérimentations. La même année, il obtient un diplôme d'honneur au concours Chopin à Varsovie.
Entre l'été 1927 et l'été 1928, Chostakovitch s'attelle à l'écriture de l'opéra Le Nez s'inspirant de la nouvelle éponyme de Nicolas Gogol issue des Nouvelles de Pétersbourg. La partition résolument avant-gardiste rend à merveille l'ironie et le sarcasme du récit de Gogol et connaît un immense succès populaire.

La période d'avant-guerre

Après Le Nez, le langage musical de Chostakovitch se simplifie. Le compositeur s'intéresse aux possibilités expressives de la satire et du comique et se rapproche de la musique légère. Il écrit en 1929 sa première musique de film, La Nouvelle Babylone, de Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, puis sur une proposition de Vsevolod Meyerhold, la musique de La Punaise de Vladimir Maïakovski. Il compose aussi, toujours dans la même veine, sa Symphonie no 3 puis deux ballets, l'Âge d'or et le Boulon, deux échecs publics.
En mai 1932, Chostakovitch se marie avec Nina Varzar et achève à la fin de l'année la composition de son second opéra, Lady Macbeth du district de Mtsensk. L'idée de l'écriture de cet opéra, basé sur une nouvelle de Nikolaï Leskov, remonte à 1930. L'œuvre est créée en 1934 et remporte un immense succès, avec trois productions et quelque deux cents représentations tant à Léningrad qu'à Moscou au cours des deux années qui suivent, en plus de nombreuses exécutions en dehors de l'URSS.
Début 1933, treize jours à peine après avoir achevé la composition de Lady Macbeth, Chostakovitch débute un cycle de 24 préludes pour piano puis compose son Premier Concerto pour piano. Cette même année, il compose l'opus 37, Musique pour La Comédie humaine d'après Honoré de Balzac pour petit orchestre, 1933-1934. L'année suivante, il écrit une Sonate pour violoncelle et piano. Ces trois dernières œuvres n'ont stylistiquement rien à voir avec les expérimentations du Nez. Chostakovitch compose aussi son troisième ballet, le Clair ruisseau, qui remportera lors de sa création en 1935, un vif succès.
Au cours du premier Congrès de l'Union des écrivains soviétiques, en été 1934, Maxime Gorki présente la doctrine du réalisme socialiste. En cette occasion, presque tous les écrivains prêtent serment de fidélité à Staline et rares sont ceux qui, comme Mikhaïl Boulgakov, Ossip Mandelstam ou Anna Akhmatova, ont le courage de s'y refuser. La fin de l'année 1934 ouvre une des pages les plus sombres de l'histoire russe : l'assassinat de Sergueï Kirov marque le déclenchement d'une terreur d'une ampleur sans précédent, donnant le signal à des persécutions massives et à d'innombrables condamnations. À partir de décembre se produisent sur l'ensemble du territoire soviétique des arrestations en masse et une grande purge politique, une expérience terrifiante qui devient quotidienne à dater de cet instant.
Ces premières années de la Grande Terreur sont paradoxalement heureuses pour Chostakovitch : les représentations de Lady Macbeth du district de Mtsensk continuent de remporter un vif succès, et il poursuit son travail de composition avec ardeur. Voyant dans son entourage d'éminents représentants de la littérature et des beaux-arts multiplier les déclarations opportunistes, Chostakovitch cherche d'abord à préserver son indépendance, et ses déclarations publiques, entre 1932 et 1936, ne contiennent guère de phrases qui puissent passer pour une approbation de l'idéologie agressive du Parti. Les œuvres qu'il compose à cette époque, telles que son Premier Concerto pour piano ou sa Sonate pour violoncelle et piano, ne portent aucune influence de la politique intérieure du pays.
Mais le 28 janvier 1936 paraît dans la Pravda un article intitulé : Le chaos remplace la musique, violente diatribe contre l'opéra Lady Macbeth. Staline, accompagné d'Andreï Jdanov et de Mikoïan, avait en effet assisté deux jours auparavant à une représentation de l'opéra au Bolchoï, et l'avait détesté. Cet article, non signé, s'en prend au style musical de l'opéra, fait de tintamarre, grincements, glapissements, à son formalisme petit-bourgeois niant simplicité et réalisme socialiste au profit de l'hermétisme ; et, enfin, à son naturalisme grossier montrant sur scène des personnages bestiaux, vulgaires. L'article va même jusqu'à menacer l'existence de Chostakovitch par cette phrase lourde de sens en pleine folie des purges staliniennes : On joue avec l'hermétisme, un jeu qui pourrait mal finir. Les représentations furent aussitôt arrêtées. Le 6 février 1936, Chostakovitch subit un autre coup du sort avec la publication dans la Pravda d'un éditorial éreintant son ballet le Clair Ruisseau. Puis, quelques jours plus tard, il fait l'objet d'une condamnation officielle au cours d'une réunion de la section de Léningrad de l'Union des compositeurs soviétiques. Beaucoup de ses anciens amis rivalisent alors d'attaques contre lui. Rares sont ceux qui, comme Sergueï Prokofiev, Vissarion Chebaline et Dmitri Kabalevski, osent prendre le parti de Chostakovitch. Ce dernier devient ainsi officiellement un ennemi du peuple, accusation qui, dans l'URSS des années 1930, précédait bien souvent une déportation. Les mois suivants s'accompagneront d'une intensification de la terreur, touchant de plus en plus brutalement les milieux artistiques : Maxime Gorki meurt dans des circonstances non élucidées, le poète Ossip Mandelstam est assassiné en 1938, Vsevolod Meyerhold est fusillé en 1940, Anna Akhmatova perd son mari et son fils, tandis que Marina Tsvetaïeva se suicide en 1941. En juin 1937, Chostakovitch est convoqué par le NKVD pour être interrogé et ne doit sa survie qu'à l'exécution de l'officier chargé de son dossier. L'attente constante du pire le plonge dans l'insomnie et la dépression. Il est hanté par des idées de suicide, qui ne cesseront de le tourmenter toute sa vie.
La Symphonie n° 4, composée entre septembre 1935 et mai 1936, est le reflet de son état psychologique de l'époque. Cette œuvre bouleversante, stylistiquement proche de Lady Macbeth du district de Mtsensk, ne sera créée que dans les années 1960. En effet, Chostakovitch décide de mettre un terme aux répétitions que dirigeait le chef Fritz Stiedry. Selon la version officielle, c'est le compositeur qui retira de lui-même son œuvre, la jugeant alors imparfaite.
Obligé de faire des concessions, Chostakovitch donne à sa musique des accents plus traditionnels. Sa Symphonie n° 5, dont la facture très classique emprunte à Beethoven et Tchaïkovski, lui permet un retour en grâce. Avec cette œuvre officiellement qualifiée de réponse créative d'un artiste soviétique à de justes critiques, sous-titre de l'œuvre, le musicien a simplifié son style sans pour autant réprimer sa personnalité. Toute l'œuvre peut même être interprétée, sous la surface d'un langage conventionnel, comme la marque d'une profonde révolte contre la tyrannie. La création de la 5e Symphonie fut aussi le point de départ de l'amitié du compositeur avec le chef Ievgueni Mravinski.
En mai 1938, Chostakovitch compose son Premier Quatuor à cordes, puis jusqu'en 1941, il s'occupe essentiellement de musiques de films. Entre avril et novembre 1939, il compose la Symphonie no 6.

Guerre et après-guerre

En 1941, Chostakovitch reçoit le Prix Staline pour son Quintette avec piano et cordes, œuvre commandée par le Quatuor Beethoven dont Chostakovitch devait tenir la partie de piano lors de la tournée que le quatuor devait faire en 1942 à travers toute l'URSS.
Le 8 août 1941, les premiers avions allemands bombardent Leningrad. La mobilisation est décrétée et Chostakovitch est incorporé à sa demande dans un piquet d'incendie du groupe de défense antiaérienne. Il se lance dans l'écriture de sa Symphonie no 7 Leningrad, composée au début du siège de la ville, puis à Kouïbychev, aujourd'hui Samara, où Chostakovitch et sa famille sont évacués en octobre 1941. L'œuvre est terminée en décembre 1941, alors que Leningrad est toujours assiégée. La première de cette symphonie, au gigantisme patriotique, a lieu à Kouïbychev en mars 1942. Quelques jours plus tard, elle est jouée à Moscou lors d'un concert retransmis à la radio et perturbé par les alertes de la défense antiaérienne. Rapidement populaire aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est, elle est jouée 62 fois sur le continent américain entre 1942 et 1943. L'œuvre sera même interprétée à Léningrad le 9 août 1942.
En 1943, Chostakovitch compose l'une de ses plus importantes symphonies, la Symphonie no 8 rarement et improprement sous-titrée Stalingrad ; cet hommage n'est pas de Chostakovitch lui-même, dédiée à Mravinski. Considérée par beaucoup comme le chef-d'œuvre symphonique de Chostakovitch, cette symphonie est semblable à un cri de protestation contre la guerre, le totalitarisme et la volonté de suprématie en général.
La guerre terminée, Chostakovitch compose sa Symphonie no 9. Tous s'attendent à ce que Chostakovitch produise une symphonie en forme d'apothéose, célébrant la victoire sur le fascisme. Tout au contraire, cette nouvelle symphonie, qui ne dure pas plus d'une demi-heure et ne nécessite qu'un petit orchestre classique, tourne ouvertement la victoire de Staline en dérision avec ses thèmes légers, voire ridicules.
Outre trois grandes symphonies, Chostakovitch a beaucoup composé pendant la guerre : les Deuxième et Troisième Quatuors à cordes, parmi les plus beaux de la série, la Deuxième Sonate pour piano, l'opéra Les Joueurs d'après Nicolas Gogol, qui restera inachevé, six romances sur des textes de poètes et des poèmes populaires anglais. Surtout, Chostakovitch compose au printemps 1944 l'un des chefs d'œuvres de sa musique de chambre, le Second Trio avec piano, dédié à la mémoire de son grand ami disparu Ivan Sollertinski.
En 1948, Chostakovitch est emporté par le tout puissant jdanovisme artistique et son représentant Tikhon Khrennikov. Dans un premier temps, il est critiqué ouvertement avec d'autres musiciens lors d'une résolution du parti du 10 février 1948. Il doit faire alors, à plusieurs reprises, son autocritique et perd sa place de professeur, pour ne retrouver un poste qu'en 1961. Son fils Maxime Chostakovitch est même contraint de le condamner publiquement. Alors que le Parti renforce son emprise sur la vie culturelle et artistique soviétique, Chostakovitch, une seconde fois victime de la lutte contre le formalisme, écrit son œuvre la plus ouvertement contestataire, le Raïok, dans laquelle il se moque de Staline et de ses subalternes.
En juillet 1947, il aborde la composition du Premier Concerto pour violon, puis, durant l'été 1948, il écrit ses Chansons juives, notamment en réaction à l'antisémitisme ambiant. Il sera contraint de cacher ces œuvres, comme jadis la Quatrième Symphonie.
En 1949, Chostakovitch participe à un voyage aux États-Unis organisé à l'occasion d'un congrès culturel. Il écrit la même année son oratorio le Chant des forêts, une œuvre de circonstance, mais non dénuée d'intérêt, ainsi que son Quatrième Quatuor à cordes, dans lequel se fait sentir l'influence du folklore juif, et qui ne sera créé qu'en 1953. C'est également en 1949 qu'il composa la musique du film La Chute de Berlin. En 1950, année du bicentenaire de la mort de Bach, Chostakovitch s'attelle à un cycle de 24 préludes et fugues; puis, durant l'hiver 1952, il compose son Cinquième Quatuor à cordes.
En 1953, alors que la situation de Chostakovitch semble figée, comme celle de bien d'autres musiciens soviétiques, survient l'annonce de la mort de Staline, le 5 mars 1953. Le compositeur revient alors à l'écriture symphonique, après cinq ans d'arrêt, en composant sa Dixième Symphonie de juillet à octobre 1953. La création en décembre 1953 est un triomphe pour Chostakovitch.
Même après la mort de Staline, le dogme du réalisme socialiste règne toujours en maître. Mais les premiers indices de changement se manifestent, et de nombreuses œuvres de Chostakovitch vont peu à peu reprendre place dans la vie musicale : les Chansons juives et le Premier Concerto pour violon sont ainsi créés en 1955, plus de sept ans après leur composition. Chostakovitch reçoit le prix international de la paix en 1953.
Peu après, le compositeur traverse une période de crise : il éprouve du mal à composer des œuvres qui le satisfassent. Il est en outre confronté à la mort de sa femme Nina, fin 1954, ainsi qu'à celle de sa mère l'année suivante. Chostakovitch fête ses cinquante ans en 1956, année riche en événements : lors du XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev dénonce les crimes de Staline. Une vague libertaire s'étend à toute l'URSS. Dmitri Chostakovitch est à nouveau réhabilité en 1958, avec la publication d'un décret du Parti sur la correction des erreurs commises en 1948. De nombreux musiciens tels que Prokofiev, Khatchatourian, Chebaline, Popov, Miaskovski sont également réhabilités.
Mais Chostakovitch n'arrive toujours pas à surmonter la faiblesse de son inspiration. Ainsi le Sixième Quatuor marque un net recul par rapport aux deux remarquables quatuors précédents. Le Deuxième Concerto pour piano, dédié à son fils Maxime, voit le jour en 1957. L'année suivante, Chostakovitch reçoit le prix Lénine pour sa monumentale Onzième symphonie.
Chostakovitch sort de sa longue crise d'inspiration en 1959 avec la composition de son Premier Concerto pour violoncelle, écrit pour Rostropovitch. Il compose ensuite son Septième quatuor à cordes ainsi qu'un cycle vocal, dédié à Galina Vichnevskaïa, l'épouse de Rostropovitch, les Satires. À l'été 1960, lors d'un séjour à Dresde, Chostakovitch écrit, en trois jours seulement, son Huitième quatuor à cordes, qui reste l'un de ses chefs-d'œuvre.
Le 15 septembre 1960, l'agence Tass publie un communiqué annonçant la candidature de Chostakovitch au Parti. Il s'agissait d'une inévitable proposition du Kremlin suite à une remarque directe d'un journaliste américain, l'année précédente à New York, constatant que le seul membre de la délégation soviétique à ne pas être encarté était Chostakovitch. Cependant beaucoup de ses amis se détournent de lui, comme Chebaline. En février, le compositeur achève sa Douzième Symphonie.
Le XXIIe Congrès du Parti, en octobre 1961 marque une nouvelle étape dans les transformations intervenues depuis la mort de Staline. On assiste çà et là à des événements d'une portée capitale, comme l'arrivée de Leonard Bernstein et de l'Orchestre de New York dès 1959, ou le retour d'Igor Stravinski en 1962, après cinquante ans d'absence. Un événement musical inattendu se produit : le 30 décembre 1961, l'Orchestre philharmonique de Moscou placé sous la direction de Kirill Kondrachine donne pour la première fois la Quatrième Symphonie de Chostakovitch.
Au printemps 1962, Chostakovitch compose sa Treizième Symphonie, sur des textes d'Evgueni Evtouchenko. Le théâtre Stanislavski et Némirovitch Dantchenko de Moscou met en répétition Lady Macbeth de Mzensk, qui a changé de titre pour devenir Katerina Ismaïlova. En 1964, il écrit ses Neuvième et Dixième Quatuors à cordes, puis s'attèle à un poème vocal et instrumental sur un fragment poétique d'Evtouchenko, l'Exécution de Stépane Razine.
En octobre 1964, on assiste à la chute de Khrouchtchev et la nouvelle équipe au pouvoir s'éloigne de plus en plus de la voie du libéralisme.

Les dernières années

En 1966, année des soixante ans du compositeur, des concerts solennels sont organisés dans le monde entier en son honneur. En février, il compose son Onzième Quatuor, puis en avril son Deuxième Concerto pour violoncelle, dédié à Rostropovitch. Le 28 mai 1966, Chostakovitch participe comme pianiste à un concert consacré à ses œuvres. C'est la dernière fois qu'il joue en public. Dans la nuit, il est frappé d'une crise cardiaque, et reste plusieurs semaines à l'hôpital. Cet infarctus est le premier indice de délabrement d'une santé déjà fragile : dès la fin des années 1950, Chostakovitch avait ressenti les premiers symptômes d'une paralysie de la main. Son état de santé l'oblige à mener une vie plus calme, et il doit renoncer à l'alcool et aux cigarettes. En décembre 1966, lors d'un nouveau séjour à l'hôpital, il se plonge dans la poésie d'Alexandre Blok, d'où il tirera un curieux cycle de Sept Romances.
Le Second Concerto pour violon, dédié à David Oïstrakh, est créé à l'automne 1967. En mars 1968, Chostakovitch achève son Douzième Quatuor à cordes dans lequel, pour la première fois, il utilise le langage dodécaphonique. On retrouvera cette technique dans son œuvre suivante, la Sonate pour violon et piano.
Le compositeur passe les mois de janvier et de février 1969 de nouveau à l'hôpital. Il lit beaucoup et se prend de passion pour des poèmes de Baudelaire, d'Apollinaire et de Rilke qui lui inspireront sa Quatorzième Symphonie dédiée à Benjamin Britten. Il s'agit de la première de plusieurs œuvres de Chostakovitch qu'on peut interpréter comme un adieu à la vie.
En juin 1970, il compose son Treizième Quatuor à cordes. Au début de l'année suivante, il se met à composer sa Quinzième Symphonie, qui sera créée à Moscou en janvier 1972, sous la direction de son fils Maxime Chostakovitch. Le 17 septembre 1971, il subit un nouvel infarctus.
Les dernières années de la vie de Chostakovitch coïncident avec celles de l'ère Brejnev, période durant laquelle le régime se durcit. Des mouvements d'opposition émergent toutefois, avec à leurs têtes Soljenitsyne et Sakharov. Parmi les musiciens, Rostropovitch est le seul à rejoindre les rangs de l'opposition. Chostakovitch n'a plus la force ni le courage de se révolter contre la situation politique, et accepte de signer la lettre officielle condamnant Sakharov.
Chostakovitch vote pour l'élection du Conseil d'administration du Congrès des musiciens soviétiques en 1974 à la Maison des syndicats à Moscou.
Après l'achèvement de sa Quinzième Symphonie, sur des poésies populaires juives, il n'écrit plus une note pendant un an et demi. L'inspiration d'un grand compositeur russe par la musique juive, est un cas unique dans l'histoire de la musique russe. Il reprend des thèmes de la musique klezmer. L'influence de ses deux élèves juifs au Conservatoire de Leningrad, Benjamin Fleischmann et Youri Levitine, peut être avancée. Le spectre de la mort rôde autour de lui et lui enlève beaucoup de ses amis proches. Au printemps 1973, il reprend le dessus et écrit son Quatorzième Quatuor à cordes puis Six Romances sur des poèmes de Marina Tsvetaïeva. À la fin de l'année, on diagnostique chez lui un cancer.
Au printemps 1974 naît le Quinzième Quatuor à cordes, suivi d'une autre œuvre majeure, la Suite pour basse et piano sur des poèmes de Michel-Ange. En avril 1975, lors d'un séjour dans une maison de santé, Chostakovitch écrit un cycle de mélodies dédié à Nesterenko : quatre poèmes du capitaine Lebiadkine pour basse et piano, sur des textes de Dostoïevski. Il compose ensuite sa dernière œuvre, la Sonate pour alto et piano, terminée en juillet et dédiée à Fiodor Droujinine, altiste du quatuor Beethoven.
Admis à l'hôpital, Chostakovitch meurt le 9 août 1975. Les funérailles ont lieu le 14 août et l’ensevelissement a lieu au Cimetière de Novodevitchi. La création de la Sonate pour alto et piano a lieu le 25 septembre 1975, jour de l'anniversaire du compositeur.
En 1976, on lui attribue à titre posthume le prix national Taras Chevtchenko pour son opéra Katerina Ismailova.

Liste des œuvres de Dmitri Chostakovitch.

Pensée polyphonique

Chostakovitch utilise plus volontiers des motifs que des thèmes ou des mélodies bien qu'il lui arrive de faire chanter de beaux thèmes lyriques, et cela est dû au fait que sa pensée est foncièrement polyphonique ; or, le motif se prête mieux à l'écriture en contrepoint. Les motifs de Chostakovitch, en règle générale, s'étirent sur de longs intervalles, il a l'oreille instrumentale ; ainsi l'ut et l'ut ne représentent pas une octave, mais, pour lui, deux notes totalement différentes et dessinent des courbes tourmentées et inattendues qui autorisent de multiples modulations.
En ce qui concerne les procédés d'orchestration, il utilise également les données de son oreille instrumentale : volumineuse et chargée dans les moments de paroxysme, l'instrumentation est claire dans son ensemble, et sa couleur doit beaucoup à Tchaïkovski Chacune de ses symphonies, chacun de ses opéras sont des leçons d'orchestration ! a écrit Chostakovitch.
Par ailleurs, c'est un admirateur enthousiaste de Mahler. Comme lui, il est attiré par les grandes fresques, par le volume sonore. Mais le volume sonore n'est-il pas caractéristique des périodes révolutionnaires ou dramatiques – témoins Méhul, Gossec et Lesueur, Berlioz et Wagner, Mahler et Richard Strauss.
Comme Mahler, épris de vérité humaine, considérant le monde avec émerveillement et répulsion, avec amour et horreur, avec un joyeux optimisme et un pessimisme grinçant, il écrit de grandes symphonies d'une valeur qui n'est pas toujours égale, il faut bien le reconnaître. De même que chez Mahler, le grottesco occupe une place importante dans ses partitions, notamment dans les scherzos : un grottesco dérivé du troisième mouvement de la Symphonie pathétique de Tchaïkovski et de la morbidezza de Mahler l'enterrement du chasseur de la Première Symphonie, le rondo burlesco de la Neuvième, etc ; mais le grottesco de Chostakovitch est autrement coléreux surtout dans Katerina Izmaïlova, qui incarne sa propre révolte contre l'obscurantisme, et encore plus personnel, semble-t-il.

Un citoyen soviétique

Dès l'adolescence, Chostakovitch a apporté au régime soviétique une adhésion totale, sans réserve : il s'enorgueillit d'être un citoyen de l'U.R.S.S. et de pouvoir coopérer à l'édification de la Cité. Communiste sincère et idéaliste, il ne conçoit point son art séparé du tout auquel il a fait don de sa musique.
Il faut donc le considérer de son propre point de vue : il sert son idéal avec autant de conviction, de ferveur et de pureté que Bach et Beethoven ont servi chacun le leur. Vouloir séparer le bon grain de l'ivraie, c'est prendre un faux départ, c'est s'engager dans une voie aussi vaine que celle qui amène certains à aimer la Symphonie de Leningrad parce qu'elle est soviétique, et certains autres à la dénigrer pour la même raison ! La musique de Chostakovitch ne se juge pas à sa couleur politique, mais à sa valeur humaine : c'est un homme qui s'est mis tout entier dans son œuvre, avec ses doutes, ses angoisses et ses victoires ; un musicien qui a choisi l'homme et l'humanisme pour idéal suprême, en appliquant à la lettre une formule chère à Moussorgski : Je veux parler aux hommes le langage du vrai !
Quelle sorte de vrai ? Une vérité universelle qui déborde le cadre de son actualité ; une vérité qui d'instinct préfère le style oratoire à celui de la confession ; une vérité libre de tout système, car la pensée compte plus que le langage en soi. Pour Chostakovitch, le quoi, c'est-à-dire le fond, importe davantage que le comment, la forme.

Michel-Rostislav Hofmann

La parution, en 1980, des Mémoires de Chostakovitch recueillis par Solomon Volkov n'a pas modifié les aspects visibles de la biographie du compositeur. Malgré les doutes qui pourraient subsister sur son authenticité ou son objectivité, cette source nouvelle permet cependant d'éclairer les rapports de Chostakovitch avec le pouvoir soviétique et Staline, ses disgrâces successives, notamment en 1936 et 1948, et la nature des sentiments qu'il pouvait nourrir envers les autorités officielles. Les Mémoires aident à préciser certains points particuliers, comme ses relations avec l'avant-garde dans les premières années de la jeune République, surtout avec Maïakovski et Meyerhold, ainsi que sur l'importance accordée à sa musique de film. Guy Erismann

Esthétique de l'œuvre

Les premières œuvres de Chostakovitch, notamment sa Première Symphonie, qui, créée en 1926, le révéla au public et lui apporta une reconnaissance internationale, possèdent déjà un style personnel bien que révélant l'influence des compositeurs russes tels que Prokofiev ou Stravinski. Après sa Première Symphonie, Chostakovitch radicalisa son langage avec des œuvres expérimentales comme la Première Sonate pour piano. Ses recherches modernistes aboutirent à la composition d'un de ses chefs-d'œuvres : son opéra le Nez, créé en 1930. Mais le style de cette œuvre déconcerta nombre de critiques, ainsi que l'Association russe des musiciens prolétariens qui déclara l'opéra inutile pour les travailleurs.
En 1927, Chostakovitch accepte pour la première fois la commande d'une œuvre de propagande et compose sa Deuxième symphonie dédiée à la révolution d'Octobre. Le compositeur, désireux de se faire connaître et encore sous l'influence d'un idéal communiste esthète et éclairée, rend en toute candeur ce premier service à la patrie en ignorant totalement les menaces planant sur sa liberté.
Convaincu après le Nez de la nécessité de réviser ses ambitions stylistiques, Chostakovitch expérimente les sources du comique et du satirique en musique. Il aborde ainsi avec enthousiasme la composition de musique pour le théâtre et le cinéma, confirmant son engagement aux côtés du pouvoir. Il écrit la musique de La Punaise d'après Maïakovski, le poète de la Révolution, sur une mise en scène de Meyerhold ; il côtoie les fondateurs du cinéma soviétique à travers l'écriture de sa première musique de film, celle de La Nouvelle Babylone ; il écrit deux ballets propagandistes, L'Âge d'or et Le Boulon. Si la composition de la musique de scène et de films lui permet de développer son goût pour le grotesque et le sarcasme, les échecs des deux ballets l'Âge d'or et le Boulon lui font finalement prendre conscience de l'impasse dans laquelle l'a conduit la musique utilitaire. Il rédige en 1931 un manifeste qui paraît dans la revue Rabotchi i teatr dans lequel il proclame son désir d'indépendance. Chostakovitch est aussitôt accusé de s'éloigner des masses.
Mûri de ces diverses expériences, le langage de Chostakovitch est presque définitivement forgé à la fin de la décennie 1920. Ce langage réalise une synthèse des tendances d'avant-garde avec la tradition classique, à laquelle le compositeur restera toujours fidèlement attaché.
L'opéra Lady Macbeth de Mtsensk 1934 lui vaut des critiques, l'artiste étant accusé, en pleine terreur idéologique, de composer de la musique élitiste, s'opposant ainsi au peuple. En réalité, cet opéra fut bien reçu par le public et la critique lors de sa création. Toutefois, lors de l'une des représentations de l'œuvre au Théâtre Bolchoï, Staline quitta ostensiblement la salle pendant le deuxième acte ; le surlendemain, un article parut dans la Pravda, dont chacun comprit qu'il avait été inspiré par Staline en personne, est très sévère pour l'œuvre. L'article critiquait surtout le caractère immoral de l'héroïne, cet opéra est une adaptation de Lady Macbeth du district de Mtsensk de Nicolaï Leskov et le caractère pornographique de la mise en scène. Les représentations furent immédiatement interrompues, à l'initiative de la direction du Théâtre. Quelque temps plus tard, la Symphonie n° 4, dont la création était proche et qui était en cours de répétition reçut une critique difficile dans un nouvel article de la Pravda. Chostakovitch décida à la suite de cet article de suspendre les répétitions et de ne pas publier cette symphonie, car cette critique était manifestement lourde de menaces à son encontre.
Le compositeur subit alors des pressions, décide de composer la Cinquième Symphonie 1935 afin de permettre une réhabilitation de son image auprès de l'État soviétique. Cette symphonie reprend des motifs simples à la manière par exemple de Mozart, en particulier dans son premier mouvement assez austère, et dans un finale où la solennité est poussée à l'extrême, peut être jusqu'au sarcasme contre la musique que l'on souhaitait lui voir composer. En réalité, il semble que cette symphonie soit tout entière conçue dans la même veine que la Quatrième Symphonie, Chostakovitch ayant volontairement supprimé toute dissonance trop évidente et l'ayant charpentée en quatre mouvements très typés, sans rien changer dans le fond à sa musique. Cette symphonie remporta un grand succès et fut considérée par le régime soviétique comme un retour du compositeur dans le droit chemin. La Cinquième symphonie est aussi la symphonie du XXe siècle la plus jouée et la plus enregistrée, et beaucoup de grands chefs d'orchestre la tiennent pour le chef-d'œuvre symphonique de Chostakovitch.
La Quatrième Symphonie ne fut créée qu'en 1961, soit 25 ans après sa composition. Son style sombre, et son orchestration mahlérienne, en faisait une œuvre que le compositeur ne pouvait librement publier à l'époque de sa composition 1935. Elle était, selon lui, composée pour le tiroir. En réalité, c'est une œuvre assez longue, très complexe quant à ses structures, contenant quelques accords extrêmement dissonants notés ffff sur la partition, ayant une absence totale d'allusions politiques, contrairement à un certain nombre d'autres œuvres du compositeur. Elle reçut, lors de sa création, un succès d'estime, et il n'en exista longtemps qu'un nombre limité d'enregistrements.
À compter de ce moment, ses compositions apparaissent comme sombres, voire très noires, et résolument pessimistes. Sarcastique, grinçant, ou au contraire d'une limpidité et d'un classicisme tout ironique ses œuvres de « réalisme soviétique semblent être écrites d'une autre main, il se démarque nettement de ses contemporains par un ton qui ne pouvait que déplaire à la toute puissante propagande stalinienne. Enfin, la musique de Chostakovitch ne peut évidemment se réduire, chez lui comme chez tous ses contemporains, à une analyse purement politique.
Plusieurs de ses quatuors ont été réorchestrés pour orchestre de chambre par Roudolf Barchaï ; ainsi, la symphonie de chambre opus 110bis n'est autre que le Huitième Quatuor retravaillé par Barchaï. Après avoir réalisé une réorchestration du Boris Godounov de Modeste Moussorgski orchestration aujourd'hui oubliée depuis le retour des orchestrations originales de Moussorgski, Chostakovitch réalisera l'orchestration de référence de La Khovantchina du même Moussorgski.
Il aura composé 15 symphonies, 15 quatuors à corde, 2 concertos pour violon, 2 pour violoncelle, et 2 pour piano. Il s'intéressa également à la musique scénique et à la musique de film.
Dmitri Chostakovitch a lié de profondes amitiés, notamment avec des musiciens comme David Oïstrakh, et Mstislav Rostropovitch, dédicataires de ses concertos pour violon et violoncelle.

Les quatuors à cordes

Quatuor Tonalités des
quatuors écrits Tonalités prévues
par Chostakovitch
Quatuor n° 1 Do majeur Do majeur
Quatuor n° 2 La majeur La majeur
Quatuor n° 3 Fa majeur Fa majeur
Quatuor n° 4 Ré majeur Ré majeur
Quatuor n° 5 Si bémol majeur Si bémol majeur
Quatuor n° 6 Sol majeur Sol majeur
Quatuor n° 7 Fa dièse mineur Mi bémol majeur
Quatuor n° 8 Do mineur Do mineur
Quatuor n° 9 Mi bémol majeur La bémol majeur
Quatuor n° 10 La bémol majeur Fa mineur
Quatuor n° 11 Fa mineur Ré bémol majeur
Quatuor n° 12 Ré bémol majeur Si bémol mineur
Quatuor n° 13 Si bémol mineur Fa dièse majeur
Quatuor n° 14 Fa dièse majeur Mi bémol mineur
Quatuor n° 15 Mi bémol mineur Si majeur
Quatuor n° 16 Sol dièse mineur
Quatuor n° 17 Mi majeur
Quatuor n° 18 Do dièse mineur
Quatuor n° 19 La mineur
Quatuor n° 20 Fa dièse mineur
Quatuor n° 21 Ré mineur
Quatuor n° 22 Si mineur
Quatuor n° 23 Sol mineur
Quatuor n° 24 Mi mineur
En 1968, au cours d'une répétition du Septième Quatuor, Dimitri Tzyganov annonça à Chostakovitch :
« Mitia, la maison de disques Melodia nous a demandé d'enregistrer ton dernier quatuor.
— Qu'est-ce que ça veut dire, mon "dernier" quatuor !? s'écria le compositeur. Il n'y en aura de "dernier" quand je les aurai tous écrits.
— Et combien as-tu l'intention d'en écrire ?
— Vingt-quatre, répondit Chostakovitch. N'as-tu pas remarqué que les tonalités ne se répètent jamais ? Je vais en composer un dans chacune des vingt-quatre tonalités. Ils doivent former un cycle complet.
Chostakovitch est mort avant d'avoir achevé le cycle de vingt-quatre quatuors qu'il avait prévu. Lorsqu'on s'intéresse aux tonalités des quinze quatuors, on remarque qu'en effet aucune n'est répétée, mais aussi qu'elles suivent une logique. Le tableau ci-contre nous permet de comprendre cette logique.
On remarque tout d'abord dans la colonne des tonalités prévues par Chostakovitch que les tons, on ne s'intéresse pas au mode, majeur ou mineur suivent le cycle des quartes cycle des quintes en sens inverse comme s'il alternait modes majeur et mineur, do majeur, la mineur, fa majeur, ré mineur, si bémol majeur, etc.. Cependant, au lieu d'alterner modes majeur et mineur, do majeur, la mineur comme il le fit dans les préludes et fugues, Chostakovitch choisit de n'utiliser d'abord que le mode majeur et de composer seulement en mode mineur lorsqu'un quatuor dans la tonalité homonyme fut composé, par exemple, le 8e quatuor est en do mineur et pas en do majeur car cette tonalité est déjà utilisée pour le 1er quatuor. Enfin, Chostakovitch a introduit une seconde complication : en 1960, six ans après la mort de sa première femme, Chostakovitch écrivit le 7e qu'il lui dédia et au lieu de suivre la logique qu'il avait entamée, c'est-à-dire au lieu d'écrire ce quatuor en mi bémol majeur, il l'écrivit en fa dièse mineur, en gras dans le tableau. Les tonalités des quatuors suivants reprennent le schéma initial, car après le 8e écrit en do mineur puis le 9e en mi bémol majeur, l'enchaînement des tonalités reprend le schéma initial (avec un "décalage" du à l'introduction de la tonalité de fa dièse mineur qui n'était pas prévue ; en gras et italique dans le tableau. Ian Strachan propose une autre hypothèse21 : il a mis en avant le fait que les numéros des quatuors dont les tonalités correspondent aux lettres de Chostakovitch dans le système allemand de notation D = 1, S pour Es = 9, C = 4 et H = 16 sont des carrés, en effet, 1 = 1², 9 = 3², 4 = 2² et 16 = 4². Cette dernière hypothèse paraît d'autant plus vraisemblable qu'il arrivait à Chostakovitch de signer ses œuvres avec son motif DSCH, celui-ci pouvant parfois devenir le sujet même de l'oeuvre Dixième Symphonie, Huitième Quatuor.

Discographie de Dmitri Chostakovitch.

Citations

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Dans la fugue du Quintette op. 57, Chostakovitch a donné un si bel exemple de ce style que c'est à lui seul que l'on peut appliquer la formule : égaler Bach.
Khatchatourian m'a dit plus d'une fois qu'il enviait beaucoup cette capacité extraordinaire qu'avait Chostakovitch de répondre à la pression en composant une nouvelle œuvre inspirée. C'est ce qui prouve qu'il est un génie. Nous autres, nous n'avons que du talent.


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Posté le : 08/08/2015 16:48
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Pamela Lyndon Travers
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Le 9 août 1899 naît à Maryborough Australie, Pamela Lyndon Travers


de son vrai nom Helen Lyndon Goff, romancière, actrice et journaliste australienne, morte à 96 ans, le 23 avril 1996, à Londres au Royaume-Uni. Elle est principalement connue comme créatrice du personnage de Mary Poppins, héroïne d'une série de romans pour la jeunesse, adaptée à plusieurs reprises, notamment au cinéma en 1964 avec Julie Andrews. Elle a été faite officier dans l'ordre de l'Empire britannique OBE par la reine Elisabeth II en 1977.

Sa vie

Helen Lyndon Goff naît au Queensland dans une famille d'origine irlandaise. Elle est la fille aînée de Travers Robert Goff, un directeur de banque né à Deptford en Angleterre2 et Margaret Agnes Morehead, nièce de Boyd Morehead, premier ministre du Queensland, qui était qualifiée par la biographe Valerie Lawson de « belle mais bonne à rien.
Travers Goff meurt d'un délire de type épileptique lorsque Helen a sept ans mais, devenue adulte, elle est persuadée que c'est dû à la boisson. Il laisse derrière lui sa femme et ses trois filles qui déménagent à Bowral en Nouvelle-Galles du Sud en 1907. Trois ans plus tard, Margaret, dépressive, annonce à ses filles un soir de tempête qu'elle va aller se noyer dans une crique proche. Pamela Travers raconte qu'elle a alors attisé le feu de la cheminée, près duquel elle a installé ses deux petites sœurs, et qu'elle a commencé à leur raconter une histoire de cheval volant magique, interrompue par les questions excitées des deux fillettes. Margaret est revenue trempée de son suicide manqué, mais c'est désormais la jeune Helen qui mène la maison à la baguette.
Quelques années plus tard, elle part pour Sydney faire des études, devenant une adolescente rebelle. Elle commence à publier des poèmes dès son adolescence et écrit pour The Bulletin. À l'âge de 21 ans, Helen, qui s'intéresse au théâtre, décide d'en faire son métier et prend le pseudonyme de Pamela Lyndon Travers.
Elle arrive en Angleterre en 1924 pour entamer une carrière d'auteur. En 1925, en Irlande, elle rencontre le poète George William Russell, dit AE, qui publia quelques-uns de ses poèmes.
Mary Poppins en 1934 est son premier succès littéraire. La série comporte en tout huit épisodes le dernier paru en 1988. Elle a également publié des anthologies, des recueils de poésie et des essais.
Bien qu'elle ne se soit jamais mariée, elle a adopté à l'âge de quarante ans un petit garçon d'origine irlandaise qui sera séparé de son frère jumeau. Elle a également vécu de nombreuses années avec une femme, Madge Burnans, sans que Lawson n'explicite la nature réelle de leurs rapports.

Œuvre Romans de la série Mary Poppins

Mary Poppins, Londres, Gerald Howe, 1934.
Publié en français sous le titre Mary Poppins, traduction de Léo Lack, illustrations de Mary Shepard, Desclée De Brouwer, 1937 ; rééd. trad. de Vladimir Volkoff, ill. de Brigitte Monzein et Jean-Gabriel Monnier, coll. Jeunesse, Le Livre de poche, 1980
Mary Poppins Comes Back, Londres, L. Dickson & Thompson Ltd, 1935.
Publié en français sous le titre Le Retour de Mary Poppins, trad. de Vladimir Volkoff, ill. de Jean Reschofsky, coll. Idéal-Bibliothèque, Hachette, 1964 ; rééd. dans une traduction intégrale de Thierry Beauchamp, ill. de Sibylle Delcroix, Rocher jeunesse, 2010
Mary Poppins Opens the Door, Londres, Peter Davies, 1944.
Publié en français sous le titre Les Bonnes Idées de Mary Poppins, trad. de Vladimir Volkoff, ill. de Jean Reschofsky, coll. Idéal-Bibliothèque, Hachette, 1965
Mary Poppins in the Park, Londres, Peter Davies, 1952.
Publié en français sous le titre Mary Poppins en promenade, trad. de Vladimir Volkoff, ill. Jean Reschofsky, coll. Idéal-Bibliothèque, Hachette, 1966
Mary Poppins From A-Z, Londres, Collins, 1963.
Mary Poppins in the Kitchen, New York / Londres, Harcourt Brace Jovanovich, 1975.
Mary Poppins in Cherry Tree Lane, Londres, Collins, 1982.
Mary Poppins and the House Next Door, New York, Delacorte Press, 1989.

Autres romans

I Go By Sea, I Go By Land, Londres, Peter Davies, 1941
Aunt Sass, New York, Reynal & Hitchcock, 1941
Ah Wong, New York, Reynal & Hitchcock, 1943
Johnny Delaney, New York, Reynal & Hitchcock, 1944
Gingerbread Shop 1952
Mr. Wigg's Birthday Party 1952
The Magic Compass 1953
The Fox at the Manger, Londres, Collins, 1963
Friend Monkey, Londres, Collins, 1972
Two Pairs of Shoes, New York, Viking Press, 1980

Autres écrits

Moscow Excursion, New York, Reynal & Hitchcock, 1934
About the Sleeping Beauty, Londres, Collins, 1975
What the Bee Knows : Reflections on Myth, Symbol and Story, Londres, Thorsons Publishers, 1989
La Mort de AE : Héros et mystique irlandais, traduit et présenté par Patrice Repusseau, Paris, Les Deux Océans, 2008,

Adaptations Livres
Mary Poppins, adapt. Francine Jabet d'après l'œuvre originale de P. L. Travers, Paris, ODEJ, 1965, coll. "Beaux contes", Paris, 16 p.
Mary Poppins, adapt. Annie North Bedford d'après l'œuvre originale de P. L. Travers, Paris, Hachette, 1977, coll. "Le Jardin des rêves", illustrations de Grace Clarke, 26 p.
Mary Poppins et ses amis, trad. Jan Neely d'après l'œuvre originale de P. L. Travers, raconté par Homer Brightman, Paris, Hachette, 1978, coll. "Gentil coquelicot", 20 p.
Mary Poppins, raconté par Marlène Jobert d'après P. L. Travers, Evreux, Éditions Atlas, 2004, coll. "Les plus beaux contes du monde", 16 p., 1 disque compact.

Cinéma

1964 : Mary Poppins, film de Robert Stevenson, inspiré du roman et produit par les studios Disney
2013 : Dans l'ombre de Mary Saving Mr. Banks, film de John Lee Hancock racontant la période de tractation entre Pamela Travers Emma Thompson et Walt Disney Tom Hanks pour l'adaptation de Mary Poppins au cinéma au début des années 1960.

Spectacle

Mary Poppins: The Musical, un spectacle musical adapté du film précédent et présenté par Walt Disney Theatrical Productions depuis décembre 2004 à Londres et 2006 à Broadway.

Bibliographie

Patricia Demers, P. L. Travers, Boston, Twayne's English Authors Series, Children's Literature, 1991, 141 p.
Giorgia Grilli, In volo, dietro la porta, Cesena, Il Ponte Vecchio, 1997
Publié en anglais sous le titre Myth, Symbol, and Meaning in Mary Poppins : The Governess As Provocateur, postface de Neil Gaiman, traduction de Jennifer Varney, New York-London, Routledge, 2007, 178 p.
Ellen Dooling Draper et Jenny Koralek dir, A Lively Oracle : A Centennial Celebration of P. L. Travers, Creator of Mary Poppins, Burdett New York, Larson, 1999, 224 p.
Valerie Lawson, Out of the Sky She Came, Hatchette Australia,‎ 1999
Valerie Lawson, Mary Poppins, She Wrote : The Life of P. L. Travers., New York, Simon & Schuster,‎ 2006, 401 p.

La véritable histoire de "Mary Poppins"

Trahisons et crises de nerfs : le tournage du film, en 1964, ne fut pas une partie de plaisir...

Réalisé en 1964 par Robert Stevenson pour les studios Disney, Mary Poppins fut un succès considérable qui généra de juteuses recettes et permit à son interprète Julie Andrews d’être faîte commandeur dans l’Ordre de l’Empire britannique par la reine Elizabeth II.
Aujourd’hui, un film - Dans l’ombre de Mary » de John-Lee Hancock, avec Tom Hanks dans le rôle du producteur et Emma Thompson dans celui de la romancière bafouée -, se pique de raconter que ce blockbuster fut accouché dans la douleur.
D’un côté, une ex-actrice devenue romancière, Pamela Lyndon Travers, née en Australie. Fille aînée d’un banquier et d’une suffragette, elle publie à partir de 1934 une série de récits dont l’héroïne est une nurse, employée peu conventionnelle d’un couple trop occupé pour gérer ses enfants père dans la finance, mère féministe : l’oeuvre est donc un rien autobiographique.
C’est une femme crispée sur ses prérogatives, à l’enfance douloureuse, nourrie de contes celtiques et de bouddhisme, une insoumise ayant tâté de la psychanalyse, fréquenté les indiens Navajos, et croyant à l’existence de mondes parallèles.
De l’autre un nabab à la mauvaise réputation : on dit Walt Disney odieux avec ses employés, coupable de sympathies racistes, nazies, antisémites. Ses deux filles, Diane Marie et Sharon adoptée, sont folles de cette irrévérencieuse Mary Poppins, le créateur de Mickey leur promet d’en faire un film et n’a de cesse d’en acheter les droits.

Crises

Mais Pamela Lyndon Travers (un pseudo, elle se nomme en réalité Helen Lyndon Goff) refuse de lui vendre. Les négociations durent seize ans ! Au bout de discussions électriques, de contrats avortés et de courbettes multipliées devant elle, l’écrivain finit par céder, mais pose ses conditions : elle veut conserver le contrôle du scénario et pinaille, contestant pied à pied tout ce qu’elle considère comme trahisons ou édulcorations.
Disney la regarde piquer ses crises…et fait comme il l’entend.
Le film tourné, elle le déteste. Sortie en larmes de la projection, la malheureuse hurle à la trahison, exige des coupes, des aménagements. A ses yeux, la nounou magicienne et directive, conçue pour interpeller les lecteurs adultes plutôt que pour amuser les petites filles modèles est devenue trop falote, trop farfelue. Censée illustrer une pédagogie dénuée de toutes concessions et de toute mièvrerie, son héroïne à gabardine à boutons et parapluie, à tête de canard, est parachutée dans un divertissement charmant et pimpant.
" Supercalifragilisticexpialidocious…". Elle trépigne, tonne en vain.

Morte en 1996, elle avait signifié sur son testament son interdiction absolue d’autoriser toute autre adaptation de son œuvre en comédie musicale, de vendre le moindre droit à Disney ou à l’un de ses collaborateurs, et exigé que plus aucun artiste américain ne touche à ce qu’elle avait écrit.


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Posté le : 08/08/2015 16:29

Edité par Loriane sur 09-08-2015 18:35:00
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Charles Cros
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Le 9 août 1888, à Paris 6éme meurt Charles Cros

à 45 ans né le 1er octobre 1842 à Fabrezan Aude, originaire d'une famille de Lagrasse Aude, écrivain, poète et inventeur scientifique, français. Charles Cros possède son musée à Fabrezan. Distinction de l'académie Charles-Cros, académie créée sur son nom par des critiques.
Savant et poète français Fabrezan, Aude, 1842-Paris 1888, frère d'Henri Cros. Il a découvert un procédé indirect de photographie des couleurs, et a donné la description d'un appareil qui s'est révélé l'ancêtre du phonographe. Il est également l'auteur de poèmes délicats "le Coffret de santal" en 1873.

En bref

Personnage hors du commun, autodidacte de génie qui fut également attiré par la littérature et par la science. Descendant d'une lignée de professeurs, né à Fabrezan Aude, Charles Cros fait ses études sous la direction de son père. En 1860, il entre comme surveillant à l'Institution des sourds-muets et commence des études de médecine qu'il ne tarde pas à abandonner. À partir de ce moment-là, sa vie mondaine et sa carrière de chercheur sont intimement mêlées. Il travaille à la conception d'un télégraphe automatique, qu'il présente à l'Exposition universelle de 1867, et envoie une note à l'Académie des sciences sur un projet de système de reproduction des couleurs, des formes et des mouvements. Parallèlement, entre 1872 et 1885, il apparaît dans tous les groupes de bohème littéraire plus ou moins marginaux : dans le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'à son mariage avec Mary Hjardemaal, en 1878, de qui il aura deux fils dont l'aîné, Guy Charles, se révélera poète de talent, chez les zutistes, chez les phalanstériens de Montmartre, au Chat-Noir, chez les vilains bonshommes, au café artistique de la Nouvelle Athènes et dans d'autres cercles aussi pittoresques qu'éphémères. Ses amis s'appellent Verlaine, Coppée, Villiers de L'Isle-Adam, Richepin, Germain Nouveau et Rimbaud, qu'il accueille à Paris en le logeant quinze jours chez lui en septembre 1871. De ces fréquentations, il gardera toujours le goût d'une vie désordonnée.
En 1869, il fait ses débuts poétiques dans L'Artiste ; il publie Moyens de communication avec les planètes, collabore à La Parodie et au Second Parnasse contemporain. Son premier recueil de poèmes, Le Coffret de santal, paraît en 1873. Il fonde La Revue du monde nouveau, qui ne sortira que trois fois. Il publie Le Fleuve 1874 avec des eaux-fortes de Manet, les Dixains réalistes 1876. Il écrit aussi des monologues pour le comédien Coquelin Cadet, genre qu'il renouvelle. En 1877, il adresse à l'Académie un pli relatif au principe de l'enregistrement des sons et toute une série de notes au sujet du phonographe et de la photographie des couleurs. En 1879, il obtient un prix de l'Académie française, faible récompense pour ses travaux littéraires, et touche de l'État une indemnité au titre des arts et des lettres. Cependant, sa vie de bohème, l'absinthe aidant, altère sa santé, et des années de difficultés morales, physiques et financières surviennent. Le 9 août 1888, Charles Cros meurt inconnu et misérable, laissant non publiée la majeure partie de son œuvre, qui ne sera éditée qu'en 1908, sous le titre Le Collier de griffes, grâce à son fils Guy.
Cet homme, qui a vécu en marge de la société de son temps, n'a pas été admis par elle. Il n'a pas été reconnu comme inventeur, victime qu'il fut de la rivalité de Ducos de Hauron, en ce qui concerne le procédé photographique de reproduction en couleurs, et du succès d'Edison, qui ne découvrit pourtant qu'après lui le principe du phonographe. Comme poète, il ne connut la réussite que tardivement ; il la dut aux surréalistes qui virent en lui un précurseur. Charles Cros reste un poète isolé, n'appartenant à aucune école, ni parnassien, ni symboliste, ni décadent ; un poète qui passe de l'ironie "Le Fleuve " et de "l'humour " Le Hareng saur ", " Jeune Fille de caboulot" à l'absurdité " Révolte " et à l'angoisse la plus profonde " L'Heure froide" , sans laisser d'être précieux et sensuel " Distrayeuse ", " Sultaneri".Hélène Lacas

Sa vie

" Physicien, chimiste, philosophe et poète, je suis depuis longtemps condamné à n'être que l'humoriste titubant de Pituite et du Hareng saur." Cros consate en 1887 un malentendu : on le réduit à un bohème fantasque. Assidu aux Vilains Bonshommes , au Cercle zutique, 1871, un des premiers hydropathes, une célébrité du Chat-Noir 1881, il avait fondé le Club des zutistes 1883. L'habitué des tavernes, Quartier latin, Montmartre, Montparnasse avait fait rire : il laisse la trace d'un humoriste vertigineux. Il avait recréé le genre médiéval oublié du monologue, devenu grâce à lui une espèce de vaudeville à un personnage selon la définition de Coquelin : il reprend les textes du poète miséreux, mélange corrosif de burlesque et de fumisterie d'où surgit une poésie absurde. Seul Verlaine, Hommes d'aujourd'hui, 1888 reconnaît le « versificateur irréprochable qui laisse au thème sa grâce ingénue ou perverse. En 1873, Cros publie à ses frais son unique recueil de vers, le Coffret de santal. Mêlant thèmes et genres, fonds populaire ou métrique savante, la terza rima chère à Gautier, dans des vers ni classiques, ni romantiques, ni décadents bien qu'avec une pente à être décadents, s'il fallait absolument mettre un semblant d'étiquette sur de la littérature aussi indépendante et primesautière Verlaine, cette somme, fraîche, hétérogène, retient par ses Fantaisies en prose, dont Sur trois aquatintes de Henry Cros. Elle a une rare fantaisie de voyant. Les parnassiens, croisés dans le salon de Nina de Villard sa passion, impassibles, oubliant sa participation aux deux premiers Parnasse, l'excluent, "Je suis l'expulsé des vieilles pagodes". Sa Revue du Monde nouveau, qui publia le Démon de l'analogie de Mallarmé, eut trois numéros. Celui qui rêvait de communiquer avec les planètes a dispersé ses dons littéraires et scientifiques. Il eut l'idée du phonographe d'où l'actuel prix du même nom, du télégraphe, réussit la synthèse des pierres précieuses, fit des recherches sur la photographie en couleurs. Sa légèreté, sa désinvolture ont les fulgurations de l'humour moderne, Breton le cite dans son Anthologie de l'humour noir et l'empêchèrent de figurer au premier rang des poètes ou des physiciens. Moi, je vis la vie à côté. Le Collier de griffes est posthume. Pour Breton, Cros annonce les Illuminations et Rimbaud.

Passionné de littérature et de sciences, il est pendant un temps, de 1860 à 1863, professeur de chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la recherche scientifique.
En 1867, il présente à l'Exposition de 1867 un prototype de télégraphe automatique à la suite de ses travaux portant sur l'amélioration de la technologie du télégraphe.
En 1869, il présente à la Société française de photographie un procédé de photographie en couleurs qui est à l'origine du procédé actuel de trichromie.

Le paléophone, ou l'idée du phonographe

Le 30 avril 1877, il adresse à l'Académie des sciences un mémoire décrivant le principe d'un appareil de reproduction des sons, qu'il nomme paléophone, prototype du phonographe. Son document suggère que les vibrations sonores peuvent être gravées dans du métal à l'aide d'un crayon rattaché à une membrane vibrante, et que, par la suite, en faisant glisser un stylet rattaché à une membrane sur cette gravure on parviendrait à reproduire le son initial. Avant que Charles Cros n'eût la possibilité de suivre son idée, voire de construire un prototype, Thomas Edison, aux États-Unis, mettait au point le premier phonographe. Cependant, dans un de ses textes à la mémoire de son ami publié dans Le Chat noir, l'écrivain Alphonse Allais prétend avoir vu et entendu les sons restitués par un phonographe construit par Charles Cros bien avant le modèle d'Edison. On pense généralement que les deux hommes ne connaissaient pas leurs travaux respectifs.
En hommage à ses travaux, en 1947 son nom est retenu pour désigner l'Académie Charles-Cros, fondée par des critiques et des spécialistes du disque attribuant chaque année des distinctions très remarquées, les Prix du Disque de l'Académie Charles-Cros.
Dans les années 1980, la Bibliothèque nationale de France a choisi à son tour le nom de Charles Cros pour désigner sa collection d'appareils de lecture et d'enregistrement, visitable aujourd'hui au département de l'Audiovisuel de la Bibliothèque nationale.

Le poète

Il publie ses premiers poèmes dans le Parnasse contemporain et fréquente les cercles et cafés littéraires de la bohème de l'époque le Cercle des poètes Zutistes — qu'il a créé —, les Vilains Bonshommes, les Hydropathes, ainsi que le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'en 1877. Mais il est davantage connu pour ses monologues, dont le plus connu est Le Hareng saur, qu'il récite lui-même dans des cabarets parisiens comme Le Chat noir.
Son œuvre de poète, brillante elle sera plus tard l'une des sources d'inspiration du surréalisme est cependant ignorée à son époque. Il le résume amèrement dans ce poème caractéristique :

Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes
Sont ravis à ma voix qui dit la vérité.
La suprême raison dont j'ai, fier, hérité
Ne se payerait pas avec toutes les sommes.

J'ai tout touché : le feu, les femmes, et les pommes ;
J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ;
J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté.
Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ?

Je me distrais à voir à travers les carreaux
Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques
Où le bonheur est un suivi de six zéros.

Je m'étonne, valant bien les rois, les évêques,
Les colonels et les receveurs généraux
De n'avoir pas de l’eau, du soleil, des pastèques.

Œuvres

Le Coffret de santal 1873, augmenté en 1879
Le Fleuve 1874
La Vision du Grand Canal des Deux Mers 1888
Le Collier de griffes posthume, 1908
Plainte 1873
Charles Cros - Tristan Corbière, Œuvres complètes, édition de Pierre-Olivier Walzer et Louis Forestier, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1970
Le Coffret de santal, avec une préface d'Hubert Juin, Gallimard collection Poésie, 1972
Le Coffret de santal - Le Collier de griffes, édition de Louis Forestier, Garnier-Flammarion GF, 1979
Inédits et documents, recueillis par Pierre E. Richard, éditions Jacques Brémond, 1992
Vers inédits, recueillis par Pierre E. Richard, éditions l'Autre Tigre, Nîmes, 1992
Derniers textes savants retrouvés, recueillis par Pierre E. Richard, chez l'auteur à Nîmes, 1999
Œuvres complètes, Éditions du Sandre, 2010
Monologues, Éditions Marguerite Waknine, 2013

Poèmes célèbres mis en musique

L'Orgue, mis en musique par Louis Loréal, harmonisé par Larrieu, interprété par Damia.
Belle, belle, belle Paroles d’un miroir à une belle dame, mis en musique par Robert Caby, interprété par Jacques Douai.
Moi je vis la vie à côté mis en musique et interprété par Julos Beaucarne.
Sidonie Triolets fantaisistes du Coffret de santal, interprété par Brigitte Bardot, mis en musique par Jean-Max Rivière et Yani Spanos pour le film Vie privée de Louis Malle en 1962, super 45 tours, EP, Barclay 70.436 paru le 8 février 1962.
Berceuse, Endormons-nous, petit chat noir..., du Coffret de santal, interprété par Juliette Gréco, mis en musique par Yani Spanos pour l’album Complainte amoureuse, 33 tours, LP, Philips 849.457 BY paru en octobre 1969.
Le Hareng saur, Romance, Soir, Aux imbéciles, Sonnet astronomique, Vocation, Le but..., interprété par Jean-Marc Versini, 17 poèmes mis en musique par Jean-Marc Versini pour l’album Charles Cros chanté, CD, LP, Marmottes Productions MAR 445591 paru en 2006.


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Posté le : 08/08/2015 16:05
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Re: Les expressions
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« Etre patraque »


Se porter mal.


Le mot patraque, apparu au XVIIe siècle, viendrait du mot lombard patracca, lui-même issu d'une déformation du mot italien patacca qui désignait une monnaie sans réelle valeur.

D'abord appliqué à un mécanisme ou une horloge qui ne marche pas bien (donc sans grande valeur), ce terme a ensuite été associé à une personne dont la santé se détériore.
Ailleurs
Allemagne (Bavière) de Nicht (recht) auf der Höhe sein N'être pas (bien) à la hauteur
Angleterre en To be off colour Etre éloigné) de la couleur
Canada / États-Unis en to feel itsi-kitsi se sentir "itsi-kitsi" (terme absurde)
Angleterre en To be badly run down Être en mauvaise condition de santé
Espagne es Estar commo una patata Être comme une pomme de terre
Espagne es Estar "pachucho" Être patraque
Italie it Sentirsi giù di forma Se sentir en bas de forme

Posté le : 08/08/2015 08:51
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Défi du 08-08-2015
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Bonsoir, à mon tour de vous proposer le thème du défi hebdomadaire.

Vous avez toutes et tous des slogans publicitaires en tête, ceux qui ont bercé votre enfance comme « Un Mars et ça repart ! » ou envahi vos vacances adolescentes avec un « Quand c’est trop, c’est Tropico ! ».

Sur la base de ces chefs d’œuvre de la culture francophone, de ces phrases épiques qui ont demandé des mois de travail à des équipes survoltées de créatifs versés dans le maniement des belles lettres, à des adeptes du « Génie sans bouillir » ou du « Gamma lave plus blanc que blanc », je vous propose d’écrire à votre tour un monument littéraire que des générations de professeurs de français décortiqueront mot par mot, dans des siècles, quand nos descendants seront partis coloniser les mondes extra-solaires.

Que ce soit en poésie, en chanson ou en nouvelle même très très courte, n’hésitez pas à lâcher les chevaux, ne soyez pas complexés par votre admiration sans failles pour le cultissime « Parce que je le vaux bien » ou le presque nobélisé « A fond la forme » sous prétexte que votre belle-mère écoute du Schubert ou que votre voisin possède l’intégrale de Dostoïevski.

Qu’à cela ne tienne, « La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale » disait Françoise Sagan, alors la peste soit de l’avis des autres, faites nous profiter de votre savoir en la matière et de votre imagination.

Bonne chance,

Donald

Posté le : 08/08/2015 00:47
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Re: Les bons mots de Grenouille
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LA PAGE ESTIVALE


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ON FLANE DANS PARIS :
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L'histoire des Bateaux Mouches:
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Les Bateaux Mouches symbolisent Paris et la Seine.

Il faut remonter à l’expo universelle de 1867. À la suite d’un concours lancé par les organisateurs de l’exposition, le constructeur naval lyonnais Michel Félizat a remporté le prix et a acheminé par la Saône une trentaine d’exemplaires de ses bateaux à vapeur à passagers . Ils avaient la particularité d’être construits dans ses ateliers implantés dans un quartier du sud de Lyon: le quartier de la Mouche !

L’histoire se poursuit après la 2ème guerre mondiale : Jean Bruel, fondateur de la Compagnie des Bateaux Mouches, a acquis un des derniers bateaux ayant été construits pour l’exposition universelle de Paris, afin de proposer des promenades touristiques sur la Seine.

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De ce nouveau concept, Jean Bruel crée une nouvelle activité que l’on connaît, et dépose la marque-dénomination Bateaux Mouches dès 1950.

L’un de ses coups de génie aura été de monter sur sa flotte des projecteurs de DCA abandonnés par les Allemands, afin d’éclairer les rives de la Seine.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Afin de conférer une notoriété et une publicité suffisantes à sa nouvelle activité touristique sur la Seine, Jean Bruel a inventé le personnage mythique de Jean-Sébastien Mouche, qu’il présente tout naturellement comme le concepteur des Bateaux Mouches !
Il organise même, le 1er avril 1953, une cérémonie d’inauguration de son nouveau bateau en présentant un buste de Jean-Sébastien Mouche en présence du Ministre des transports, du Préfet de Paris, et du Tout-Paris culturel et artistique de l’époque….
Avec son nom devenu une marque et son embarcadère du pont de l’Alma, la Compagnie des Bateaux-Mouches (CBM) est un poids lourd du tourisme à Paris. « Nous transportons 2,5 millions de passagers par an et sommes le quatrième “monument” le plus fréquenté de la capitale annonce Jean Bruel  en 2001»




Saga Familiale :
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Jean Bruel, personnage au caractère bien trempé, incarnait à lui tout seul le panel des méthodes patronales destinées à tuer dans l’oeuf toute velléité syndicaliste. Ancien résistant, Jean Bruel est décédé le 23 juillet 2003, d'une crise cardiaque, au volant de sa voiture, probablement consécutive à une agression.

Jean Bruel était aussi un personnage de roman, époux de la romancière Nicole de Buron.

A sa mort, il laisse un petit empire de quatorze « Bateaux-Mouches », avec 500 emplois en haute saison et 200 hors saison.

Une de leur deux filles, Charlotte Bruel,  artiste peintre, prend la succession de son père, avec son mari, Radé Matovic, homme d’affaires originaire du Monténegro, déjà le bras droit de Jean Bruel depuis de nombreuses années « C’est lui qui m’a appris le métier, confie Matovic. Depuis son décès, j’ai été le principal artisan du développement de la compagnie, dont le chiffre d’affaires est passé de 10 millions d’euros en 2003 à 24  millions d’euros en 2013. » Pendant cette décennie prospère, les Bruel-Matovic, ont deux enfants.

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Mais en 2014 Charlotte Bruel-Matovic quitte le foyer familial , révoque son ex-mari de l'entreprise et une nouvelle direction est nommée.

Selon Radé Matovic , les nouveaux dirigeants auraient profité de l’état de faiblesse de Charlotte Bruel pour prendre une ascendance considérable et adopter nombre de décisions gravement contraires à l’intérêt sociale de sa société, notamment le salaire de dirigeants quadruplé sans raison et de baisser volontairement le chiffre d’affaires afin que la société soit vendue à un prix dérisoire, ( méthode illicite de certains dirigeants qui leur permet d'acquérir la société pour laquelle ils travaillent à moindre coût et de remonter ensuite comme par magie, le C.A. ) ce qui affecterait l’héritage de leurs enfants.

Les ex- époux s’affrontant, le dossier de la société des bateaux mouches est aujourd'hui entre les mains du parquet de Paris.




NICOLE DE BURON :
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Nicole de Buron, parfois également Nicole de Buron-Bruel, du nom de son mari Jean Bruel (1917-2003) fondateur de la Compagnie des Bateaux Mouches, est un écrivain français. Née le 12 janvier 1929 à Tunis, elle est d'abord journaliste à Marie Claire avant de se tourner vers l'écriture romanesque. Elle est mère de deux filles.

Elle obtient plusieurs prix littéraires.:
Les pieds sur le bureau est lauréat du Prix Courteline. Le Prix du Livre de l'été est remis au roman Qui c'est, ce garçon ? et le Grand Prix de l'Humour à Arrête ton cinéma ! Son roman Chéri, tu m'écoutes ? … alors, répète ce que je viens de dire s'écoule à 150 000 exemplaires.

Ses livres sont pour la plupart des récits humoristiques autobiographiques, dans un style vif, elle raconte à la deuxième personne du pluriel les aventures d'une femme écrivain et de sa « tribu », qui ressemble fort à celle de Nicole de Buron elle-même : elle, son mari, ses filles et ses petits-enfants. L'autodérision et l'humour porté sur les situations les plus inattendues, parfois exagérées, sont ses caractéristiques principales.

Elle est connue comme auteur du scénario de la fameuse série télévisée Les Saintes chéries, Elle est également la scénariste de six comédies pour le cinéma dont Vas-y maman (avec Annie Girardot), Erotissimo et Elle court, elle court la banlieue. Elle a généralement participé à l'adaptation des dialogues de ses films et séries.

En 2003, elle est sur la troisième marche des auteurs affichant les ventes les plus importantes de romans français Elle exploitait le domaine agricole de la Flassane près de Limoux à Castelreng pour lequel elle a obtenu la médaille du Mérite agricole. Cette affaire est reprise en 2014



MOTS D’AUTEUR :
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-"L'homme est un petit garçon fragile qui a besoin de se croire un dieu.


- Avec le mariage, vous entrez brutalement dans une nouvelle vie.
Tout d'abord, vous découvrez l'Homme.Vous êtes émerveillée (cela vous passera un peu mais vous ne vous en doutez pas encore!)


- L'Homme est si désamparé que vous n'osez ajouter à son inquiétude:
- Bah! je crois que c'est seulement un bon copain pour l’instant pour notre fille.
- Je ne l'aime pas, dit L’Homme. Il est plus grand que moi.


- Quant à Madame Claude, je n'ai jamais entendu dire qu'elle enfermait ses filles dans un bordel sous la menace, mais qu'elle aidait au contraire le Ministre des Affaires Etrangères à distraire les invités officiels de la France.
Et ces oublieux n'ont même pas réclamé pour elle la Légion d'honneur, comme pour Johnny Halliday ! Ingratitude, ton nom est Quai d'Orsay.


- Votre Seigneur et Maître sourit, béat. Comme tous les hommes, il adore les louanges, même parfois un peu lourdes. Vous croyez fermement que ce n'est pas par sa beauté qu'une femme séduit un homme, et surtout le garde, mais grâce à une complimenthérapie de choc et de longue haleine.


- Il faut t'habituer ma biche. Tous les hommes, le soir, racontent leurs histoires de boulot. Et les femmes doivent les écouter avec un air aussi passionné que possible. C'est ça leur job…

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-Il existe pourtant des maris qui se lèvent en chantonnant, apportent le petit déjeuner au lit à leur femme, s'habillent posément et reviennent de leur bureau le soir, avec la même bonne humeur. Si, si, c'est vrai. Vous en avez connu un comme cela dans les premiers temps de votre mariage...


"Quand j'étais petit, j'étais toujours premier", déclare l'Homme à la cantonade. Cette remarque vous exaspère:
1) Parce que ce n'est pas vrai (vous avez demandé à sa mère).
2) Parce que lui, au bureau, il n'a pas encore réussi à être le grand patron, n'est-ce-pas ! Alors ?


-Votre fils, julien, est un écologiste militant.
Et vous, une mère moderne. Vous savez que vous ne devez pas contrarier l'affection exaltée de votre enfant pour les bêtes. Freud ne vous le pardonnerait pas. On voit bien que Freud n'a jamais eu à mettre des pièces à ses moquettes ni à raccommoder ses rideaux lui-même. Il ne s'est pas trouvé non plus nez à nez avec une couleuvre dans son lavabo. Ca se saurait.


- Aucune honte à évoquer à la ronde d'exotiques positions acrobatiques repérées dans la Kama Soutra, mais pas question d'avouer qu'on s'est engueulés sauvagement parce que le compte en banque était dans le rouge.


- Il y a des matins dans la vie où rien ne vous avertit des emmerdements qui vont s'abattre sur vous. Et durer parfois des jours, des mois, et même des années.



- Il obtient un succès fou auprès des demoiselles, et même des dames, qui le regardent comme des chattes prêtes à bondir sur un pigeonneau.



- Il s’effondre à moitié. Empêtrée dans vos Baccarat, vous réussissez néanmoins à le ramener chez lui, à le déshabiller, à le coucher. Et vous vous glissez dans son lit, contre lui, écoutant ses ronflements comme un divin concerto de Beethoven. C’est vraiment bêêête, une femme amoureuse !

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Lui. - Je n'ai pas fait grand-chose... juste rencontré quelques vieux copains qui sont venus faire la bouffe à la maison...
Traduction :
Il ne reste plus une boîte de conserve ni un sac de maïs surgelé, ni un gramme de sucre chez vous. Par contre, votre cuisine est pleine d'un nombre extraordinaire de bouteilles vides. Vous retrouverez de la sauce tomate sur les murs et même le plafond. Les couteaux qui ont servi à ouvrir les boîtes de sardines sont devenus scies et les fourchettes de vrais trident épointés... La micro-onde ne marche plus. Un commando de Japonais réparateurs ne retrouva jamais l'explication de la panne malgré des fax pressants à Tokyo.

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- L'Homme de votre vie est grand et large. D'habitude, vous adorez. Aujourd'hui, il remplit les trois quarts de la tente. Vous serez obligée de dormir sur la tranche. Le sable est dur. L'air étouffant. Au bout de quelques minutes, vous constatez que vous êtes trois. Avec un moustique. Puis un second se met à vrombir. Vous tapez dans les mains à la ronde, y compris sur le nez de l'Homme qui sursaute et manque faire s'écrouler votre refuge d'une ruade. Maintenant, il y a un congrès de moustiques.



-Pour séduire un homme, il faut l’écouter inlassablement et lui répéter sans relâche qu’il est le plus beau et le plus fort.


-On a coupé des arbres qui ont mis trente ans à pousser... Les plus recherchés sont les platanes qui ornent les routes de campagne et sur lesquels les types qui ont trop bu, le samedi soir écrasent leur bagnole. Eh bien, ce ne sont pas ces fous qui sont accusés d'avoir provoqué l'accident, mais les platanes placides dénoncés pour avoir sauté sur la voiture.

Les extraits sont du site Babelio



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LE NECTAR DU CORNAC :
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Du café extrait de bouses d’ éléphants thaïlandais vendu à prix d'or


Au milieu de collines verdoyantes du nord de la Thaïlande, Linda, épouse du cornac, se penche sur une bouse d'éléphant constellée de grains de café, qu'elle se met à ramasser. Une fois lavés et torréfiés, ces grains ingérés la veille par des pachydermes permettront de fabriquer un café unique , l'un des plus chers au monde.

Le ventre de l'éléphant fonctionne comme une " mijoteuse", selon le producteur canadien Blake Dinkins et fondateur de la société Black Ivory Coffee, qui vante un breuvage aux nuances d'herbes et de fruit, acquises au contact des autres aliments consommés par les éléphants. Quant aux acides de la digestion , ils permettent de supprimer l'amertume du café,

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"Je perds beaucoup de grains pendant le bain du matin des éléphants", parce qu'ils défèquent dans la rivière lors de leur toilette , s'amuse Blake. Pour obtenir un kilo de café, il faut leur donner à manger au départ 33 kilos de grains de café, au milieu de leur ration de riz et de bananes...

A l'hôtel Anantara de Chiang Saen, où est hébergée cette fondation, le précieux breuvage est préparé sous les yeux des clients dans une élégante machine à siphon française du XIXe sièclequi permet de voir le café infuser.



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ON REVISE LES CLASSIQUES :
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POEMES SATURNIENS DE PAUL VERLAINE



A une femme


A vous ces vers, de par la grâce consolante
De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,
De par votre âme pure et toute bonne, à vous
Ces vers du fond de ma détresse violente.

C'est qu'hélas le hideux cauchemar qui me hante
N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,
Se multipliant comme un cortège de loups
Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante!

Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien
Que le gémissement premier du premier homme
Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien!

Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme
Des hirondelles sur un ciel d'après-midi,
-Chère,- par un beau jour de septembre attiédi.


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Effet de nuit


La nuit. La pluie. Un ciel blafardque déchiquette
De flèches et de tours à jour la silhouette
D'une ville gothique éteinte au lointain gris.
La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l'air noir des gigues nonpareilles,
Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups.
Quelques buissons d'épine épars, et quelques houx
Dressant l'horreur de leur feuillage à droite, à gauche,
Sur le fuligineux fouillis d'un fond d'ébauche.
Et puis, autour de trois livides prisonniers
Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers
En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse,
Luisent à contresens des lances de l'averse
.


----------


La chanson des ingénues


Nous sommes les Ingénues
Aux bandeaux plats, à l'oeil bleu,
Qui vivons, presque inconnues,
Dans les romans qu'on lit peu.

Nous allons entrelacées,
Et le jour n'est pas plus pur
Que le fond de nos pensées,
Et nos rêves sont d'azur ;

Et nous courons par les prés
Et rions et babillons
Des aubes jusqu'aux vesprées,
Et chassons aux papillons ;

Et des chapeaux de bergères
Défendent notre fraîcheur
Et nos robes - si légères -
Sont d'une extrême blancheur ;

Les Richelieux, les Caussades
Et les chevaliers Faublas
Nous prodiguent les oeillades,
Les saluts et les "hélas !"

Mais en vain, et leurs mimiques
Se viennent casser le nez
Devant les plis ironiques
De nos jupons détournés ;

Et notre candeur se raille
Des imaginations
De ces raseurs de muraille,
Bien que parfois nous sentions

Battre nos coeurs sous nos mantes
À des pensers clandestins,
En nous sachant les amantes
Futures des libertins.


----------

Une grande dame

Belle "à damner les saints", à troubler sous l'aumusse
Un vieux juge! Elle marche impérialement,
Elle parle - et ses dents font un miroitement -
Italien, avec un léger accent russe.

Ses yeux frois où l'émail sertit le bleu de Prusse
Ont l'éclat insolent et dur du diamant.
Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement
De la peau, nulle reine ou courtisane, fût-ce

Cléopâtre la lynce ou la chatte Ninon,
N'égale sa beauté praticienne, non!
Vois, ô bon Buridan : "C'est une grande dame!"

Il faut - pas de milieu! - l'adorer à ses genoux





DEVOIRS DE VACANCES :
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1- Quel est le nom de l’arbre qui donne le fruit qu’est le kiwi ?

2- Quel fleuve arrose Washington ?

3 - Quel le plus grand état des USA ?

4 - Une personne qui n’aime pas les humains masculins est un ….

5 - A quoi font référence le foin, le divin, le purin ?

6 - Qui a écrit « Mignone, allons voir si la rose … ?

7- Quelles l’autre nom des globules blancs ?

8 - Quel poisson très apprécié au Japon possède des organes toxiques ?

9 - Quelle est la devise de l’Union Européenne ?

10 - Quel est le nom du grand amour de Don Quichotte ?

11 -Comment nomme-t-on un fruit charnu à noyau comme la cerise, l’abricot ou l’olive ?

12 - De quoi est faite la fine couche noire présente au milieu du fromage Morbier ?







QUELQUES CITATIONS DE ANNE ROUMANOFF:
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J'ai postulé pour travailler dans un pressing et ils m'ont dit de repasser demain. Je ne sais pas comment faire (fer).
****

Mieux vaut être une vraie croyante qu'une fausse septique.

****

Il est impossible de faire 1 000 pompes par jour... sauf si vous êtes un enfant chinois dans une usine Nike.

****

Une lesbienne qui n'a pas de seins, c'est une homo plate ?

****

Le problème au Moyen orient, c'est qu'ils ont mis la charia avant l'hébreu

****

Un milliardaire change de Ferrari tous les jours, et un SDF change de porche tous les soirs.

****

J'ai l'intention de vivre éternellement, pour le moment, tout se passe comme prévu.

****

Je me demande si à moyen terme, le changement climatique finira par avoir des conséquences irréversibles sur les pizzas 4 saisons.

****

Comme dirait Dracula, j'irais bien boire un cou.
****

Quand un crocodile voit une femelle, il l'accoste.

****

Dieu a créé l'homme dix minutes avant la femme pour qu'il ait le temps d'en placer une.

****

Que celui qui n'a jamais bu me jette la première bière.

****

Ma femme a fait un truc hier avec sa bouche que tous les hommes adorent. Elle l'a fermée

****

A celle qui te dit que les hommes sont tous pareils, réponds-lui qu'il ne fallait pas tous les essayer.

****
Je déteste qu'on essaie de me faire passer pour un con, j'y arrive très bien tout seul.

****
Il y a 40 ans, la SNCF présentait le TGV. Grande invention qui permettait aux voyageurs d'arriver plus vite en retard.

***
Kadhafi est parti sans dire au revoir, ce n'est pas Tripoli de sa part. C'est écrit dans la presse si tu libyen.

****
DSK sera désormais vigile au FMI : Il va monter Lagarde.

****
Ma femme me traite comme un Dieu : elle oublie totalement mon existence sauf quand elle a besoin de moi.

****
C'est en se plantant qu'on devient cultivé ...

****
Soyez gentils avec vos enfants : ayez toujours à l'esprit que ce sont eux qui choisiront votre maison de retraite.

****
Le mec qui a convaincu les aveugles de porter des lunettes de soleil est quand même un excellent commercial.

****
A l'école, on apprend aux enfants le passé simple, ils feraient mieux de leur faire apprendre le futur compliqué.






VOYAGES :
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Photos de Nico Dietrich


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Shanghai


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Guadeloupe




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Budapest





DEVOIRS DE VACANCES
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Lles bonnes réponses :

1 L’actinidia 2 Le Potomac 3 L' Alaska ( territoire acheté à la Russie en 1867 pour sept millions de dollars) 4 Misandre (misogynie à l’écart des femmes ) 5 Les 3/3 du cigare, donc les 3 arômes du cigare 6 Ronsard 7 Les leucocytes 8 Le fugu Les organes sont le foie , les ovaires le yeux. Seuls les cuisiniers disposant d'une licence sont autorisés à préparer ce plat ;Le fugu ne produit pas cette toxine en milieu d’élevage.
9 Unie dans la diversité. 10 Dulcinée.11 Une drupe. Sont aussi des drupes, l’amande, la noix ( bien que la brou ne soit pas consommable) , la noix de coco et la « cerise « du café, mais la pomme et la poire sont « des fruits complexes « assimilées à "des drupes composées. »
12 de cendre.


Posté le : 07/08/2015 21:23

Edité par Grenouille sur 08-08-2015 11:04:25
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Jean Lorrain
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Le 9 août 1855 à Fécamp naît Jean Lorrain

pseudonyme de Paul Alexandre Martin Duval, à Fécamp en Haute Normandie, écrivain français à très forte tendance parnassienne décadentisme, mort, à 50 ans le 30 juin 1906 à Paris. Jean Lorrain est l'un des écrivains scandaleux de la Belle Époque, au même titre que Rachilde, Hugues Rebell et Fabrice Delphi. Ses œuvres peuvent être rapprochées de la littérature fin de siècle. Ses Œuvres principales sont Monsieur de Phocas, La Maison Philibert, Histoires de masques, Princesses d'ivoire et d'ivresse

En bref

Romancier et conteur fantastique, Jean Lorrain fut une sorte de dandy obsédé par la perversité. Cet ancien militaire se met à écrire des poèmes immoraux avec une complaisance évidente pour le monde de l'aristocratie corrompue qu'il met en scène. Ses recueils Le Sang des dieux 1882, Modernités 1885, L'Ombre ardente 1897 connurent un certain succès dans le genre. Journaliste, il travaille comme chroniqueur pour L'Événement, L'Écho de Paris, le Journal. Il publie une série de romans hallucinés où se mêlent un goût profond de la vie et une décadence élégante et morbide qui peuvent avoir caractérisé non seulement toute son œuvre, mais encore sa vie personnelle. Au contraire de sa contemporaine Rachilde, qui semblait jouir de la grande santé des amateurs de monstres et d'un formidable appétit de violence, Lorrain, lui, semble soumis à ces mêmes contradictions qui fondent ses livres : une mélancolie permanente cohabitant avec une volupté impossible à satisfaire sinon dans une suite de fantasmes obsessionnels. Dans Buveur d'âmes 1894, Poussière de Paris 1896, Histoires de masques 1900 se débattent aventuriers et courtisanes raffinés, experts en toutes sortes de cruautés subtiles où s'épuise leur humanité. Monsieur de Bougrelon 1897, Monsieur de Phocas 1901 et le prince Noronsoff du Vice errant 1902 sont les types les plus achevés de cette évocation d'un siècle finissant : aventure et misère, désolation et désinvolture, une sensualité fiévreuse et lasse qui tente de masquer le désespoir d'un paradis inaccessible ! Antoine Compagnon
"Je cherche à m'élancer hors de ma personnalité, hors de mon siècle" , écrivait-il : par leur nature, ses évasions, drogue, alcool, dandysme radical, homosexualité, violence verbale autant que physique, présentées comme affirmations esthétiques, en font un des héritiers des frénétiques autant qu'une des meilleures illustrations du décadentisme. De son œuvre abondante on retiendra moins la poésie que les récits Monsieur de Bougrelon, 1897 ; Histoires de masques, 1900 ; Monsieur de Phocas, 1901 ; la Maison Philibert, 1904, qui évoque l'univers de Toulouse-Lautrec, dont certaines trouvailles fascineront les surréalistes. Dans son refus de se plier aux conventions tant sexuelles que sociales, Lorrain, adepte d'un style recherché au risque souvent de la préciosité, y invente un merveilleux aussi noir que pervers qui, longtemps méprisé, rencontre aujourd'hui des échos renouvelés.

Sa vie

Fils d'Amable Duval, armateur, et de sa femme née Pauline Mulat, Paul Duval fait ses études au Lycée du Prince impérial à Vanves 1864-1869 puis comme interne chez les dominicains d'Arcueil au collège Albert-le-Grand 1869. C'est alors qu'il compose ses premiers vers.
En 1873, il rencontre Judith Gautier lors de vacances à Fécamp : elle s'intéresse assez peu à lui, mais le subjugue littéralement. En 1875, il est volontaire au 12e hussards, à Saint-Germain-en-Laye et à Rocquencourt. Il commence des études de droit à Paris en 1876, mais les abandonne en 1878 et commence à fréquenter les salles de rédaction et les cafés, ainsi que la bohème qui gravite autour de Rodolphe Salis et du cabaret du Chat noir, où il rencontre les Hydropathes et les Zutistes, Jean Moréas, Maurice Rollinat, Jean Richepin, Émile Goudeau, et d'autres auteurs et artistes de ce milieu. En 1880, il éprouve ses premières crises de spasmophilie cardiaque et s'installe définitivement à Paris, logeant dans des meublés à Montmartre.
En 1882, il publie à compte d'auteur, chez l'éditeur Alphonse Lemerre, son premier recueil de poèmes, Le Sang des dieux, et collabore à des revues comme Le Chat noir ou Le Décadent. En 1883, il publie un nouveau recueil de poésies, La Forêt bleue, et fréquente le salon de Charles Buet, où il rencontre Jules Barbey d'Aurevilly, Joris-Karl Huysmans, François Coppée, Léon Bloy, Laurent Tailhade…
En 1884, il commence à collaborer au Courrier français dans lequel il publie une série de portraits, dont l'un de Rachilde, qui marque le début de l'amitié entre les deux auteurs. L'année suivante, il publie un nouveau recueil de poèmes, Modernités, et son premier roman, Les Lépillier, qui scandalise sa ville natale de Fécamp. Il rencontre Edmond de Goncourt, avec qui il restera lié jusqu'à la mort de ce dernier en 1896.

Lorrain se crée un personnage, avec une volonté affichée de provoquer le scandale. Il affiche avec tapage, sous le surnom d'Enfilanthrope, son homosexualité et son goût pour les lutteurs de foire, n'hésitant pas à paraître au bal des Quat'z'Arts en maillot rose avec le caleçon en peau de panthère de son ami, le lutteur Marseille. Il se veut esthète et dandy en même temps qu'explorateur tapageux du vice et de la vulgarité, curieux assemblage qui verse souvent dans le pire mauvais goût, et qui lui vaut le mépris hautain de Robert de Montesquiou, dont Lorrain, pour sa part, fait volontiers sa tête de turc pour sa prétention à l'élégance et à la chasteté. « Lorrain », écrit Léon Daudet dans ses Souvenirs, « avait une tête poupine et large à la fois de coiffeur vicieux, les cheveux partagés par une raie parfumée au patchouli, des yeux globuleux, ébahis et avides, de grosses lèvres qui jutaient, giclaient et coulaient pendant son discours. Son torse était bombé comme le bréchet de certains oiseaux charognards. Lui se nourrissait avidement de toutes les calomnies et immondices.

Son père meurt en 1886. Il rencontre Sarah Bernhardt, pour qui il écrira sans succès quelques pièces de théâtre, et publie son deuxième roman, Très Russe, qui manque provoquer un duel avec Guy de Maupassant, son camarade d'enfance, détesté, qui a cru se reconnaître dans le personnage de Beaufrilan. Il publie des articles dans La Vie moderne et amorce une collaboration avec L'Évènement 1887 et L'Écho de Paris en 1888.
En 1891, son recueil de nouvelles Sonyeuse lui vaut son premier succès de librairie. En 1892, il fait un voyage en Espagne et en Algérie. Sa mère le rejoint à Auteuil et restera près de lui jusqu'à sa mort. L'année suivante, il rencontre Yvette Guilbert, pour qui il compose quelques chansons, mais qui le tiendra à distance. Le docteur Pozzi l'opère de neuf ulcérations à l'intestin, consécutives à l'absorption d'éther.
Il rencontre en 1894 Liane de Pougy, qu'il aidera à se hisser au premier rang de la galanterie. À partir de 1895, il collabore au Journal, où il publie ses Pall-Mall Semaine, devenant l'un des chroniqueurs les mieux payés de Paris. Ses chroniques au vitriol sont goûtées autant que redoutées. En 1896, il figure sur la liste des membres de la première Académie Goncourt.
En 1897, la critique salue son roman Monsieur de Bougrelon comme un chef-d'œuvre. Le 6 février, il se bat en duel avec Marcel Proust, à Meudon, après une critique violente des Plaisirs et les Jours. Il effectue en 1898 son premier voyage à Venise où il retournera en 1901 et 1904. En 1900, Jean Lorrain s'installe sur la côte d'Azur et, en 1901, publie son œuvre maîtresse, Monsieur de Phocas.
En 1903, il est mis en cause dans l'affaire des ballets roses1 puis dans l'affaire Greuling2 pour ses fréquentations des inculpés. Dans les deux cas, ses écrits sont incriminés, en marge des procès, pour dégradation de la moralité et incitation au crime. En 1904, pour payer la très lourde amende à laquelle il a été condamné à la suite du procès perdu contre Jeanne Jacquemin, il publie La Maison Philibert qui met en scène deux tenanciers de bordel.
Sa santé se dégrade sous l'effet de l'abus des drogues – l'éther en particulier – et de la syphilis. Il voyage et effectue plusieurs cures à Peïra-Cava, Le Boréon, et Châtel-Guyon. Il meurt le 30 juin 1906 d'une péritonite, provoquée par une tentative d'administration d'un lavement, à l'âge de cinquante ans dans la clinique du docteur Samuel Pozzi. Il est inhumé le 4 juillet à Fécamp.

Résidences

1880-1885 : divers meublés à Montmartre
1885-1887 : 20 boulevard de Clichy 18e arrondissement
1887- ? : 8 rue de Courty 7e arrondissement, appartement décrit dans les Contes d'un buveur d'éther
1900-1906 : Nice, villa Bounin
1906 : Nice, place Cassini

Œuvres Poésie

Le Sang des dieux 1882
La Forêt bleue 1882
Modernités 1885
Les Griseries 1887
L'Ombre ardente 1897

Romans

Les Lépillier 1885 et 1908
Très russe3 1886
Monsieur de Bougrelon 1897
La Dame turque 1898
Monsieur de Phocas 1901
Le Vice errant 1901
La Maison Philibert 1904, adaptée par José de Bérys, Noré Brunel et Georges Normandy et représentée sur la scène du Moulin de la Chanson à Paris en février 1932.
Madame Monpalou 1906
Ellen 1906
Le Tétreau Bosc 1906, Le Livre Moderne Illustré n° 354 1941
L'Aryenne 1907
Maison pour dames 1908
Hélie, garçon d'hôtel 1908

Nouvelles et contes

Sonyeuse 1891 ; réédition Séguier, Bibliothèque Décadente, 1993, présentation de Jean de Palacio
Buveurs d'âmes 1893
Un démoniaque 1895
La Princesse sous verre 1896, illust. par André Cahard
Âmes d'automne 1897, illust. par Oswald Heidbrinck
Loreley 1897
Contes pour lire à la chandelle 1897
Ma petite ville 1898
La Mandragore Édouard Pelletan, 1897
Princesses d'Italie 1898, illust. par Manuel Orazi
Histoires de masques 1900
Princesses d'ivoire et d'ivresse 1902 ; réédition, Séguier, Bibliothèque Décadente , 1993, présentation de Jean de Palacio
Sensualité amoureuse 1901
Vingt femmes 1903
Quelques hommes 1903
Fards et poisons 1904
Propos d'âmes simples 1904
L'École des vieilles femmes 1905
Le Crime des riches 1906
Narkiss 1909

Théâtre

Viviane, conte en 1 acte 1885
Très russe, pièce en 3 actes, avec Oscar Méténier, Paris, théâtre d'Application La Bodinière, 3 mai 1893
Yanthis, comédie en 4 actes, en vers 1894
Prométhée, avec André-Ferdinand Hérold 1900: création le dimanche 26 août6, au théâtre des Arènes, à Béziers de la tragédie lyrique en 3 actes musique de Gabriel Fauré.
Neigilde 1902
Clair de lune, drame en un acte et deux tableaux, avec Fabrice Delphi, Paris, Concert de l'Époque, 17 décembre 1903
Deux heures du matin, quartier Marbeuf, avec Gustave Coquiot 1904
1904 : Sainte-Roulette de Jean Lorrain et Gustave Coquiot, théâtre des Bouffes du Nord
Hôtel de l'Ouest, chambre 22, avec Gustave Coquiot 1905
Théâtre : Brocéliandre, Yanthis, La Mandragore, Ennoïa 1906

Chroniques, récits de voyage, essais

Dans l'oratoire 1888
La Petite Classe 1895
Sensations et souvenirs 1895
Une femme par jour. Femmes d'été 1896
Poussières de Paris 1896-1902
Madame Baringhel
Heures d'Afrique 1899
Heures de Corse 1905
Voyages, 1921, Édouard-Joseph - rééd. par Les Promeneurs solitaires, préface de Sébastien Paré 2009
Pelléastres. Le poison de la littérature, couverture d'Armand Rapeño, préface de Georges Normandy A. Méricant, 1910
La Nostalgie de la beauté, pensées choisies et précédées d'une préface de Jean Boucastel, Sansot, 1912
La Ville empoisonnée 1930
Femmes de 1900 1932
Venise, éditions La Bibliothèque 2001


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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