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Re: Défi du 08-08-2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 14/03/2014 18:40
De Paris
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Jacques, Un texte sympa pour les gens de l'Orée des Rêves, avec un petit goût de Brassens. Merci Donald
Posté le : 08/08/2015 23:56
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Re: Défi du 08-08-2015 |
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Modérateur
Inscrit: 02/02/2012 21:24
De Paris
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Amour, ce jour, j’ai manqué de papier…
Laura ajusta sa jupe afin de se donner un minimum de contenance avant d’entrer l’air conquérant dans la salle de réunion. Elle savait par avance que Big boss lui donnerait - comme d’habitude - le dossier le plus merdique et qu’elle serait l’objet de bien des quolibets de la part de ses collègues… « Reste professionnelle ». Se rappela-t-elle à elle-même.
« Bon, les p’tits louloutes ! J’espère que les vacances vous ont bien reposés ! » Attaqua Vanderbill, le patron, en guise de préambule. « Moi j’ai pas chômé pour vous décrocher les meilleurs contrats du moment. Je vous ai envoyé par mail le nom des produits vendredi soir, histoire de stimuler vos cerveaux atrophiés par de trop longues semaines de congés payés ! »
Bernadette et Maria-Mercedes hochèrent la tête comme des bons élèves et Horacio resta flegmatiquement accoudé à son fauteuil, dans la même posture que celle adoptée lors de son entrée dans la salle. Laura ne put s’empêcher de penser pour la énième fois que ce mec transpirait la paresse intellectuelle et qu’il était bien trop payé pour le peu de jus de cervelle qu’il produisait sur chaque campagne de pub.
« Allez ! C’est le grand rituel ! Je vais distribuer les dossiers ! » Lança Vanderbill d’un ton exagérément enjoué.
« Pour le camembert Beaubébert. Je te vois toi, Bernadette ! Tu es très douée pour anoblir le dernier des produits industriels. Je te jure que depuis que tu nous as fait ce super spot sur le Cantabridou, j’ai vraiment l’impression que ce fromage pour hôpitaux hume bon le terroir profond ! Donc tu nous ponds exactement la même chose : des enfants qui courent dans la cambrousse avec de vieilles bottes en caoutchouc, une ferme bien rurale, des poules, des vaches et une généreuse tartine de Beaubébert… » Bernadette hocha la tête en prenant des notes.
- Je pense rajouter une paysanne un peu rude et quelques montagnes en arrière plan, pour suggérer que Beaubébert est un fromage de caractère…
- Exceeeeeeeellllllent ! « Beaubébert : fromage de caractère ! » En plus on a le slogan. Oui, magggnifique ! Bien joué, Bernadette ! Le client va a-do-rer !
Laura soupira. Cette histoire de fromage mille fois réchauffée, c’était vraiment la mort du métier de publicitaire… « Maria-Mercedes, j’ai un super produit pour toi : l’agence de voyage imagin’air lance une gamme de tours operators de luxe vers l’Amérique du sud. C’est tout à fait pour toi, avec tes contacts internationaux tu vas tout déchirer ! »
Avec ses faux airs de princesse mésoaméricaine, Maria-Mercedes ne songea même pas à remercier. Qu’on lui paye des vacances à l’autre bout de la planète pour filmer trente secondes des voilages vaporeux s’agitant dans l’air du soir sur une musique sucrée et lénifiante était pour elle la chose la plus naturelle au monde… Dire qu’elle avait l’impression de faire un vrai travail…
Laura ne se donna pas la peine d’écouter l’échange qui suivit entre le patron et Horacio : comme attendu, le chouchou de la boite avait obtenu la pub hyper lucrative de la nouvelle Nolex - la montre branchée des quadras sans complexes. Horacio lança deux ou trois idées bien apathiques, en fainéant consommé qu’il était : un agent secret type James Bond, gros plan sur la nouvelle Nolex, un martini frappé, gros plan nouvelle Nolex, un casino avec une table de poker, nouvelle Nolex, une belle mystérieuse amoureuse de l’agent secret, Nolex etc…
Vanderbill fit semblant d’apprécier les idées éculées et remâchées d’Horacio mais en fait, ce dont tous n’avaient pas conscience, c’est qu’il n’en avait pas grand chose à foutre : le client voulait du luxe et du rêve et Horacio n’aurait jamais suffisamment d’imagination pour sortir des sentiers mille fois rebattus… Donc c’était parfait ! « A nous, Laura ! Jubila Big Boss en dévisageant la jeune femme. Je t’ai gardé le produit le moins facile à vendre : le papier toilette Doupopotin ! » Ricanement entendu des collègues…
Depuis cinq ans dans la boite, elle semblait abonnée à ce genre de contrat : du sopalin super résistant, un savon ultra doux pour hygiène intime, une nouvelle crème contre les verrues, du répulsif contre les cafards, un dentifrice spécial « halène fraiche », de la pâtée pour chats stérilisés… Dès que ça sentait le trivial et le quotidien le plus usuel, le contrat était pour elle. Laura n’en sortirait jamais, de cet enfer professionnel… Elle prit comme d’habitude, son sourire le plus technico-commercial. Après tout, Doupopotin allait payer ses factures des trois prochains mois…
- Oui, je m’y attendais, monsieur Vanderbill ! J’ai déjà élaboré ce week-end un petit concept sympathique qui permettra de démarquer le produit Doupopotin de ses concurrents, de le positionner comme un produit de moyenne gamme supérieure et de le dissocier dans l’esprit des clients potentiels de sa fonction première… - Je t’en prie, ma choute ! Garde le baragouin habituel pour la présentation au client et venons-en au fait ! - Très bien, patron ! J’avais pensé à une campagne essentiellement visuelle sur le net et sur des grands panneaux d’affichage. Le papier toilette Doupopotin serait présenté en gros plan avec inscrit dessus, comme sur un post-it géant, des poèmes, des messages sentimentaux, des pensées positives. Le papier toilette deviendrait un vecteur de communication, le moyen de s’expédier des missives comme lorsque les gentes dames envoyaient leur mouchoir à leur chevalier servant au temps de l’amour courtois… - Laura, il n’y a que vous pour avoir des idées aussi loufoques… Je ne sais pas… Je ne suis pas sûr que cela séduise le client. Je crois qu’il s’attend d’avantage à un message bien direct du genre : « grâce à Doupopotin, elles sont bien propres, les fesses de mon gamin ». Laura se pencha, attrapa son portable et montra la photo qu’elle avait réalisée pendant le week-end. Sur un petit morceau de papier toilette molletonné, il était écrit : « amour, ce jour j’ai manqué de papier pour dire que j’ai besoin de toi ! »
Vanderbill sembla d’abord songeur… Puis son regard s’illumina. Oui, comme toujours, Laura avait raison. Laura savait poser sur les objets du quotidien un regard tendre et poétique. Elle savait embarquer les gens dans un voyage intérieur sans même bouger de chez soi, comme lorsque l’on regarde une estampe japonaise délicatement exécutée, enivré du parfum chimérique d’un cerisier en fleur. C’était cela, Laura. - Bigre, Laura ! Je crois qu’on va vendre du Doupopotin par paquets de 12 à la Saint-Valentin ! Vanderbill partit d’un grand rire exalté et communicatif. Laura était son meilleur élément. La seule qui ait un réel talent artistique. Voilà pourquoi il allait lui confier le nouveau détergeant à récurer les casseroles « StopOgras », juste après la campagne Doupopotin…
Posté le : 08/08/2015 21:04
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Re: Défi du 08-08-2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 14/03/2014 18:40
De Paris
Niveau : 29; EXP : 25 HP : 0 / 706 MP : 370 / 21263
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@dumont011
Voilà de la bonne publicité, loin de la réclame de nos anciens et plus proche du produit que les slogans abracadabrantesques utilisés par les plumitifs d'aujourd'hui. Je vais me déboucher une bonne cuvée de ce nectar et le déguster toute la soirée.
Encore bravo !
Donald
PS: J'ai hâte de lire l'autre poème demain.
Posté le : 08/08/2015 20:26
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Re: Défi du 08-08-2015 |
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Modérateur
Inscrit: 21/03/2013 20:08
De Belgique
Niveau : 44; EXP : 15 HP : 215 / 1078 MP : 1072 / 35567
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Dumont, je suis fan de tes jeux de mots.
Istenozot, tu as raté ta carrière dans la publicité. Ton texte sent bon les amitiés que nous avons tissé ici sur l'Orée. Merci de les avoir mises à l'honneur.
Bises à tous les deux.
Couscous
Posté le : 08/08/2015 20:17
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Re: Défi du 1er Août |
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Modérateur
Inscrit: 21/03/2013 20:08
De Belgique
Niveau : 44; EXP : 15 HP : 215 / 1078 MP : 1072 / 35567
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Donald,
J'ai bien aimé retrouver Frère Tiburce (le frère de Dugomeau ? ). Un chouette mélange de fantastique, SF et un petite égratignure à la religion catholique.
J'espère qu'il ressuscitera et que je le retrouverai dans d'autres aventures.
Le défi de Dumont t'a bien inspiré.
Merci.
Couscous
Posté le : 08/08/2015 20:14
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Re: Défi du 08-08-2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 18/02/2015 13:39
De Dijon
Niveau : 39; EXP : 1 HP : 190 / 950 MP : 767 / 26014
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Chère Donald, Chères Loréennes et chers Loréens,
Voici ma contribution à ce défi. Je l'ai appelé "le marketeur sans honneur".
Au fil de l’eau des défis, les sujets se corsent, Mais qu’en penserait donc notre Papi de Corse? Nous sommes invités à trouver la formule Qui, sans nous valoir le bonheur d’un beau pécule, Fera notre gloire chez tous les marketeurs, Tout autant auprès de Donald, notre défieur!
On dit que je peux avoir le sens des formules Mais dans quelle direction va aller ma plume? En gastronome du côté des petits plats, Afin de préparer des menus délicats! Et tiens, si j’ouvrais un restaurant en Bourgogne, Je devrais pour cela me mettre à la besogne. En voici le slogan, avant que d’être forclos : Chez nous, le poids du plaisir sans le poids des kilos.
Continuons notre chemin chez les gourmets, Et trouvons un slogan pour les vins au sommet! Pour un très grand vin de Bourgogne et de Touraine; Nul doute que Kjtiti aimera la rengaine : Le consommer avec raison, L’apprécier sans modération.
Mais je peux être plus grave avec une grande ardeur En me révoltant à l’égard de ces vils tueurs Qui ont assassiné la liberté de penser, Sans être par les émotions, cannibalisé. A l’égard des récupérations et des complots, Voici donc mon slogan : je suis Charlie mais pas charlot!
En fait, ne suis-je pas quelqu’un venu d’ailleurs, Peut être devrais-je y retourner à plusieurs. Alors pour vous encourager à y venir, Et connaître sur mars un immense plaisir. Viens sur mars, pour y courir et se découvrir.
En fait, toutes mes formules sont vraiment nulles. Je voulais ainsi honorer les défis, bien crédule. Je finis par une formule pour l’Orée. A l’Orée, la belle amitié est honorée. A l’Orée, vos émotions sont revigorées.
Amitiés de Beaulieu en Languedoc.
Jacques
Posté le : 08/08/2015 19:45
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2/8/14VonHildenburgh,IsabelAllende,Peugeot&Mayer,Hartmann,F.Leclerc,WSBurrough,Blériot,Gainsborough |
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Inscrit: 14/12/2011 15:49
De Montpellier
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Posté le : 08/08/2015 19:24
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Re: Défi du 08-08-2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 10/02/2012 19:13
De tunisie
Niveau : 16; EXP : 41 HP : 0 / 385 MP : 102 / 13950
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Salut Donald ça, c'est un défi! j'ai d'abord pensé à un vieux poème, puis j'ai finalement opté pour ce cru primeur, l'autre ça sera demain:
saoulez-vous avec notre vin
Il existe le chaud vin Et il y a de beaux vins Qu’on goûte un soir Aux vingt rosées Il y a les vingt culs Qui errent sur les trottoirs Et les vains cœurs Dont la bravoure est méconnue
Et puis il y a le nôtre Que vous dégusterez Tout le long De Ces pages !
Posté le : 08/08/2015 18:53
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rien n'est sûr; c'est pour cela que nous nous attachons à la vie
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Louis Nucéra |
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Administrateur
Inscrit: 14/12/2011 15:49
De Montpellier
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Le 9 août 2000 meurt à Carros Louis Nucéra
à 72 ans, né le 17 juillet 1928 à Nice, écrivain, journaliste, directeur littéraire, français qui reçut le Prix Interallié en 1981 et le Grand prix de littérature de l'Académie française en 1993 pour l’ensemble de son œuvre.Ses Œuvres principales sont Le Chemin de la Lanterne, Avenue des Diables bleus.
Sa vie
Cycliste il a refait à vélo le parcours du Tour de France 1949, employé de banque, journaliste, attaché de presse dans une maison de disques, directeur littéraire chez Lattès, écrivain, il publie son premier roman L’obstiné en 1970. Au travers de son œuvre, il retrace la vie des immigrés italiens Le ruban rouge, évoque ses amitiés avec Cioran, Kessel, Picasso, Cocteau, Hardellet, Brassens ou Moretti Mes ports d’attache, ou raconte son enfance niçoise Avenue des Diables bleus. Il est mort le 9 août 2000 dans la zone industrielle de Carros : alors qu'il faisait du vélo, il a été fauché par un chauffard. Son ami Bernard Morlino a écrit "Louis Nucera, achevé d'imprimer" Le Castor Astral pour témoigner de leur amitié dans une œuvre où il livre un combat avec le langage.
Écrivain cycliste
Je suis venu au monde à l'ombre précaire d'une bicyclette suspendue entre ciel et terre. Tel est l'incipit que Louis Nucéra place en ouverture du livre Mes rayons de soleil. Le titre de cet ouvrage est anodin et n'annonce pas vraiment ce dont les quelque 270 pages vont traiter. Pas même un vélo sur la couverture de l'édition d'origine, juste un paysage vallonné où le vert décline ses nuances. Le 6 mai 1985, à 8 h 30, de Livry-Gargan où le champion Antonin Magne exploita une ferme, l'écrivain s'élance pour une "grande boucle" à vélo, 4 813 kilomètres, les mêmes que le Tour de France avait proposé aux coureurs du Tour, en 1949, ceux-là où Fausto Coppi avait tracé une page de sa légende. Le vélo comme source de littérature ne se réduit pas à un livre, dans la bibliographie de Louis Nucéra. Louis Nucéra en connaissait plus d'un rayon en matière de légende cycliste. Ainsi ce livre "Le Roi René", qui est clairement sous-titré "La passion du vélo", avait ouvert la voie en 19761. Quel romancier aurait pu inventer le vécu d'un jeune coureur, juste 20 ans en 1934, faisant demi-tour alors qu'il était en tête de course, pour aller donner une de ses roues à son leader, cet Antonin Magne qui allait remporter le Tour ? Pas roman, ce "Roi René" n'est pourtant pas la biographie de René Vietto. Peut-être, pour partie, celle de l'auteur ?
Article de presse.
L'écrivain niçois a été renversé hier, à Carros, par un automobiliste. Il avait 72 ans.
C'était un copain d'abord, un ami de Georges Brassens et de Joseph Kessel, de Raymond Devos et de Raymond Moretti, d'Alphonse Boudard et de Jean Cocteau. On connaissait aussi ses goûts, en particulier pour le vélo. Il a été fatal à ce «stakhanoviste de la bicyclette», selon l'expression d'André Tillieu dans sa biographie de Georges Brassens. Louis Nucera est mort en selle à 72 ans, renversé par un automobiliste dans ses Alpes-Maritimes natales. Le chauffeur est en garde à vue. Téléphoniste. Né le 17 juillet 1928 à Nice, ville dont il ne cessera de se faire le héraut, fils d'un plombier mort jeune et d'une tricoteuse attentive, Louis Nucera dont le nom est parfois orthographié Nucéra, comme sur la couverture de son livre de mémoires, Mes ports d'attache, chez Grasse) a exercé divers métiers en s'arrangeant toujours, comme malgré lui, pour qu'ils aient un rapport avec la littérature. Employé de banque au Comptoir national d'escompte, où il débuta comme téléphoniste en 1944, il se précipite pour servir un client indifférent à presque tous ses collègues: le prix Nobel Roger Martin du Gard. Il note aussi que Jean Giono, «en 1911, était entré, comme chasseur, à l'agence de Manosque de la même banque». Journaliste au quotidien communiste le Patriote, puis directeur des relations publiques de Philips Disques quand il s'installe à Paris en 1964 (ça lui permet d'aider à lancer Johnny Hallyday, Nana Mouskouri et quelques autres, puis directeur littéraire chez Lattès de 1973 à 1986, il eut à ces trois postes l'occasion de faire des rencontres. Joseph Kessel fut celui qui marqua le plus le jeune homme. «Je dois beaucoup à Joseph Kessel», écrit Louis Nucera. L'auteur du Lion préfaça son premier roman, l'Obstiné, paru chez Julliard en 1970. Kessel avait de l'amitié pour lui, et Louis Nucera raconta comment, voulant encore l'approfondir, il lui demanda à plusieurs reprises: Es-tu sûr de ne pas être juif?, prétextant qu'on ne sait jamais. Mais Louis Nucera était sûr.
Ami de Georges. Le jeune homme est aussi fou d'admiration pour Brassens, qu'il tâche d'interviewer. Notre première rencontre? C'était en 1954, toujours à Nice. J'étais à l'âge où il arrive que l'on ne sache pas qu'au nom de la liberté se fabriquent des tyrannies. ... Que nota-t-il dans mes propos qui le poussa à me dire: "La seule révolution, c'est de tenter de s'améliorer soi-même en espérant que les autres feront la même démarche." D'abord «déçu» par l'aspect peu spectaculaire de la phrase de son héros, Louis Nucera ne tarde pas à s'y rallier. Et devient l'un des «amis de Georges», ainsi que les a chantés Georges Moustaki. Louis Nucera a consacré deux livres entièrement au vélo: le Roi René, en 1976 au Sagittaire, où il évoque René Vietto, grand coureur du Tour de France des années 30 et 40, et Mes rayons de soleil, en 1987 chez Grasset, où il raconte comment, en 1965, il refit lui-même, à vélo, le Tour de France gagné par Coppi. A Louis Nucera, moins vif que le campionissimo, cela prit quand même trente-neuf jours pour parcourir tout seul, en 1965, plus de dix ans après les exploits de son héros, les 4 813 kilomètres. Il était énervé que la lutte antidopage se cantonne au cyclisme, paraissant plus légère quand il s'agit de football. Il donnait des noms à ses bicyclettes Boudeuse était la plus rétive», précise l'AFP. Ses chats s'appelaient Caruso et Divine. Les félins eurent aussi droit à quelques titres: le Greffier, chez Julliard en 1971; Les chats, il n'y a pas de quoi fouetter un homme, chez Julliard en 1973; Chats, en 1987 chez Fixot, et Sa Majesté le chat, à l'Archipel en 1992. Lauréat. Cet autodidacte fut récompensé par de nombreux prix très divers: prix littéraire de la Résistance pour Dora, paru chez Lattès en 1975; prix Interallié pour Chemin de la lanterne, chez Grasset en 1981; grand prix de littérature sportive pour Mes rayons de soleil, en 1987; prix Jacques Chardonne pour le Ruban rouge, chez Grasset en 1991; prix Fernand Méry pour Sa Majesté le chat, en 1992; et grand prix de littérature de l'Académie française, en 1993, pour l'ensemble de son oeuvre. Le lauréat devait sans doute se souvenir de ce que sa mère lui avait dit et qu'il raconte à la fin de Mes ports d'attache: «Quand ma mère sut que j'avais réussi au certificat d'études, elle me pressa contre elle et me dit: "A présent, je suis tranquille. Tu ne mourras pas de faim." Il a hésité à écrire un deuxième volume autobiographique. «Continuerai-je jusqu'à épuisement? Ajouterai-je un autre volet à ces mémoires? Je suis en mesure de m'y mettre. J'aime tant écrire. Mais qui s'intéressera au parfum des livres dans quelques années? Il y a belle lurette, déjà , que l'on n'en coupe plus les pages.Lindon Mathieu
Å’uvres
1970 : L'obstiné 1971 : Le greffier 1973 : Cocteau - Moretti, l'âge du verseau 1973 : Les chats Il n'y a pas de quoi fouetter un homme 1974 : L'Ami 1975 : Dora, dans l'enfer du camp de concentration où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace 1977 : La Kermesse aux idoles 1979 : Avenue des Diables-Bleus 1980 : Les Roues de la fortune 1981 : Le Chemin de la Lanterne 1983 : Entre chien et chat 1984 : Le kiosque à musique 1987 : Mes rayons de soleil 1989 : La chanson de Maria 1990 : Principauté de Monaco 1991 : Le ruban rouge 1994 : Mes ports d'attache 1997 : Le roi René 1994 : Villages perchés de Provence et de la Riviera 1998 : Ils s'aimaient 1998 : Parc national du Mercantour. Montagnes du soleil, avec Christine Michiels et Bertrand Bodin 2000 : Une Bouffée d'air frais 2000 : Saint-Malo, le rêve breton d'une enfance niçoise 2001 : Les contes du lapin agile 2001 : Brassens, délit d'amitié , présenté et préfacé par Bernard Morlino. 2001 : Les Chats de Paris, avec Joseph Delteil 2001 : Sa majesté le chat 2008 : Le goût de Nice, avec Jacques Barozzi, Louis Aragon, et Max Gallo 2010 : Ils ont éclairé mon chemin, anthologie de critiques littéraires réunies et présentées par Bernard Morlino Le livre est réédité en 1996. 2006: La Mémoire d'un siècle Conférences, Éditions Vaillant
1999: Nice, de Colette à Louis Nucera Éditions du collège Fabre- Nice- avec Nicole Vaillant
Posté le : 08/08/2015 18:51
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Edict du Roussillon, fixation de la date du nouvel an. |
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Administrateur
Inscrit: 14/12/2011 15:49
De Montpellier
Niveau : 63; EXP : 93 HP : 629 / 1573 MP : 3166 / 57700
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Le 9 août 1564 Charles IX fixe le premier jour de l'année, "jour de l'an"
en promulguant l'édit dit "du Roussillon" dit aussi édit de Paris, édit de 1564 qui fait commencer l'année en France le 1er janvier dans tout le royaume de france. Un édit royal est un actes législatif, émanant du roi de France, établis sous forme de lettres patentes, scellées de cire verte du grand sceau royal. La cire verte était traditionnellement employée pour les actes devant avoir un effet prolongé. Contrairement aux ordonnances qui portent toutes une série de dispositions sur des questions différentes et s'appliquent toujours à l'ensemble du royaume, l'édit porte sur un point particulier ou ne s'applique qu'à un territoire ou à un groupe donné.
Jour de l'an.
Lors d'un voyage dans différentes parties de son royaume, le roi de France Charles IX constata que selon les diocèses, l'année débutait soit à Noël à Lyon par exemple, soit le 25 mars à Vienne par exemple, soit le 1er mars ou encore à Pâques, ce qui provoquait des confusions. Afin d'uniformiser l'année dans tout le royaume, il confirma l'article 39 de l'édit de Saint-Germain donné à Paris au début de janvier 1563, édit qui prescrivait déjà de dater les actes publics en faisant commencer les années au 1er janvier, acte législatif qu'il promulgua à Roussillon le 9 août 1564. La mesure ne fut appliquée que le premier janvier 1567. L'empereur d'Allemagne Charles Quint avait déjà fixé le début de l'année au premier janvier pour ses terres quelques décennies plus tôt mais c'est le pape Grégoire XV qui, en 1622, généralise cette mesure à l'ensemble du monde chrétien, notamment pour simplifier le calendrier des fêtes religieuses.
Dénomination
L'Édit de Paris, daté de janvier 1563, est le document original qui statue sur la date du changement d'année. La Déclaration de Roussillon datée du 9 août 1564 ne fait que confirmer le précédent édit. Pour Alexandre Lenoble, vice-président de la Société de l'École des chartes, le document devrait être appelé Édit de Paris, et c'est Pierre Néron, jurisconsulte et co-auteur dans les années 1620 d'un Recueil d'édits et d'ordonnances royaux disponible sur Gallica, qui est responsable de la confusion : "Néron et ses continuateurs ont maintenu et consacré leur erreur autant qu'il était en leur pouvoir."
Les articles
Les 42 articles qui composaient cet édit préparé par le chancelier Michel de L'Hospital et le ministre Sébastien de L'Aubespine concernaient la justice excepté les 4 derniers, ajoutés lors du séjour du roi à Roussillon.
Liste des articles
La liste suivante est tirée du Recueil d'édits et d'ordonnances royaux disponible sur Gallica déjà cité. Les résumés d'articles donnés en marge de l'ouvrage sont transcrits, parfois légèrement abrégés, pour donner un aperçu des thèmes couverts par l'Édit.
I. De libeller les adiournements II. Après la contestation, le juge appointant et prononçant doit simul & semel & praeferre tous les délais pour instruire et procéder par les parties III. Pour l'appel des forclusions ou de refus d'autre delay on ne doit laisser de passer outre IV. Injonction d'observer le règlement porté és deux articles précédents V. Bailler copie de sa prétention, demande ou défense VI. De répondre catégoriquement en personne et par sa bouche sur articles et faits pertinents qu'on se voudra l'un l'autre faire interroger VII. Procureur en la cause l'est aussi en l'instance d'exécution d'Arrêt ou Sentence VIII. Contre ceux qui nient leur seing apposé en leurs promesses IX. Pendant le débat de la suffisance de caution, faut toujours consigner X. Tous juges compétents pour la reconnaissance des cedules, si les personnes sont sur les lieux et la provision est jugée par les juges royaux XI. Pour se pourvoir par le vassal contre le Seigneur saisissant son fief XII. Récusants de juges doivent dans trois jours nommer témoins XIII. L'amende portée en l'article précédent quand on XIV. En récusant une Cour souveraine, faut rapporter déclaration que après les récusés le reste n'est nombre pour juger XV. Discontinuation d'instance pour trois ans XVI. On ne se peut porter héritier par bénéfice d'inventaire des Financiers décédés en charge XVII. Limitation point observée de la dot des filles n'excédant dix mille livres XVIII. Appellant de prise de corps se doit rendre en état et tout décret de prise de corps se peut exécuter nonobstant XIX. Le lieu du délit rend compétent le juge dudit lieu XX. Fruits des biens de contumax ne comparant dans l'an après la saisie de leurs biens sont perdus pour eux XXI. Il faut être du moins sous-diacre pour demander son renvoi devant le juge d'Eglise XXII. Des juges non Royaux ressortissants nuëment à la Cour XXIII. Défense de modérer les amendes XXIV. En même ville ou lieu n'y doit avoir qu'un degré de juridiction de première instance XXV. Règlement quand en un même lieu il y a justice du Roy et de quelque autre Seigneur XXVI. Même règlement que dessus entre deux conseigneurs d'une même justice XXVII. Hauts justiciers amendables pour le mal-jugé de leurs officiers XXVIII. Tous Sergents doivent sur peine savoir au moins écrire leur nom XXIX. Résidence des ministres de justice et révocation d'autres pouvoirs et privilèges XXX. Tous procès doivent être jugés à l'ordinaire, non extraordinairement par Comissaires XXXI. Défense aux Présidiaux de rien prendre, pour avoir assisté aux jugements des procès XXXII. Tous officiers allant en commission ne se doivent laisser défrayer par les parties XXXIII. Pour arrêts donnés sur requêtes, n'y a espèces XXXIV. Greffiers tenus de coter la taxe des espèces et de leur salaire au pied des jugements XXXV. Vérification des Cours en langage Français et non en Latin XXXVI. Injonction d'observer toutes autres ordonnances, auxquelles n'est dérogé par ceux-ci XXXVII. Banquets prohibés pour degrés en quelque art ou faculté que ce soit XXXVIII. Etrangers tenant banque en France tenus bailler caution et la renouveler de cinq en cinq ans XXXIX. L'année commence le 1er jour de janvier et ainsi se doit compter en tous actes et écritures
Article 39
L'article 39 annonce que l'année commencerait désormais le 1er janvier correspondant au style de la Circoncision : " Voulons et ordonnons qu'en tous actes, registres, instruments, contracts, ordonnances, édicts, tant patentes que missives, et toute escripture privé, l'année commence doresénavant et soit comptée du premier jour de ce moys de janvier. Donné à Roussillon, le neufiesme lour d'aoust, l'an de grace mil cinq cens soixante-quatre. Et de notre règne de quatriesme. Ainsi signé le Roy en son Conseil
signé Sébastien de l'Aubespine'.
Cet édit n'est entré en vigueur qu'en 1567, trois ans après avoir été promulgué. Catherine de Médicis qui fuyait la peste déclarée à Lyon, avait alors trouvé refuge, avec son fils Charles IX et une partie de la cour, au château de Roussillon, qui avait été la propriété du cardinal François de Tournon 1489-1562, où elle séjourna du 17 juillet au 15 août 1564. C'est durant ce séjour que Charles IX signa le fameux édit.
Posté le : 08/08/2015 18:37
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