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Vincent de La Soudière
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Le 6 septembre 1939 naît Vincent La Soudière

de son vrai nom Vincent de La Soudière à Port-d'Envaux en Charente-Maritime, écrivain et poète français et mort à Paris, à 53 ans, le 6 mai 1993. Bien qu’ayant beaucoup écrit, il ne fit paraître qu’un mince volume de proses poétiques, Chroniques antérieures, en 1978. Cet ouvrage ne pouvait laisser soupçonner l’ampleur de ses écrits et leur publication sera donc essentiellement posthume. Ses Œuvres principales, sont : Chroniques antérieures publiées, 1978, Brisants 2003, C'est à la nuit de briser la nuit, t.I 2010, Cette sombre ferveur, Lettres à Didier, t.II 2012, Le Firmament pour témoin, Lettres à Didier, t.III 2015

Sa vie

Aîné de huit frères et sœurs, Vincent de La Soudière appartient à l’une des trente familles les plus anciennes de France, d’origine charentaise, les Regnauld de La Soudière. Il est né à Port-d’Envaux, petite commune près de Saintes, dans une imposante demeure fortifiée du Moyen Âge, une ancienne prison dite Prévôté. Son enfance est marquée par une éducation religieuse fondée sur la peur de l’enfer, dispensée par un père perçu comme absent, et par le suicide d’un oncle très aimé quand Vincent avait cinq ans, et qui aura joué pour lui le rôle d’un père attentionné.
Il effectue sa scolarité au collège Sainte-Croix de Neuilly, dans la branche lettres et philosophie, puis commence des études à la Sorbonne, qu’il doit interrompre à cause de graves troubles nerveux. La vie intellectuelle a tendance à renforcer son déséquilibre psychique et sa nature introvertie. Il lui préfère la poésie et l’écriture poétique. Il est aussi très attiré par la vie spirituelle. Au début de l’année 1961, il décide de séjourner dans un monastère bénédictin situé dans les Pyrénées, Notre-Dame de Belloc. C’est à peu près à la même époque qu’il commence à écrire régulièrement. En septembre, il s’engage comme postulant. Ce postulat toutefois sera de courte durée. Il quitte l’abbaye dans des conditions douloureuses et gardera toute sa vie la nostalgie de la vie monastique. Il expliquera tardivement la raison de son départ, liée à une femme dont il était toujours amoureux. À sa sortie de Belloc, il concevra un projet de mariage avec une autre femme, projet cependant vite avorté. Sa vie amoureuse sera par la suite toujours instable et tourmentée.
En 1964, il fait un séjour dans un monastère cistercien situé dans les îles de Lérins. C’est là qu’il fait la connaissance de Didier, qui deviendra son plus grand ami et son confident privilégié. Il entretiendra avec lui une correspondance prolifique durant près de trente ans, jusqu’à sa mort en 1993.
Sur le conseil de divers amis qui l’invitent à suivre un traitement psychothérapeutique, il se rend à Aix-en-Provence en octobre 1964 et y habitera pendant cinq ans, jusqu’en 1969. Les nombreuses thérapies qu’il entreprendra durant sa vie n’auront jamais l’effet désiré et Vincent La Soudière portera un regard critique sur leurs possibilités de guérison, considérant en particulier au cours de ces années que l’analyse aggrave son déséquilibre. Il tient un journal et écrit beaucoup de poèmes au cours de cette période. Il ne conçoit sa vie qu’à travers l’écriture d’une œuvre, dont il attend une métamorphose de son être, une guérison et un remède à son incapacité à trouver une place dans le monde. Dans l’attente et l’espoir de la produire, il multiplie et multipliera à partir de cette époque les petits métiers occasionnels et les déplacements incessants. Il se rendra souvent en Espagne, pays de son cœur. Il fera aussi un long séjour au Danemark en 1971, dans la ferme d’un ami, pour écrire et reprendre ses textes en vue d’une publication. Mais il souffrira d’une impossibilité de se fixer en quelque lieu que ce soit et sa vie sera marquée par une instabilité et une précarité croissantes.
En 1970, il décide d’entrer en relation avec Henri Michaux et lui écrit une lettre, qui convainc ce dernier de le rencontrer1. Ils se lient d’amitié et se verront souvent, s’écriront aussi quand Vincent La Soudière s’absentera de Paris. Michaux lui offrira diverses possibilités de publication et l’aidera à éditer quelques-uns de ses textes. Le premier, Au cœur de la meule, paraît en 1974 dans La Revue de Belles-Lettres dirigée John E. Jackson. C’est à l’occasion de cette première publication qu’il décide de supprimer la particule de son nom : Vincent de La Soudière devient Vincent La Soudière. Au cœur de la meule sera repris au début du seul recueil par lui conçu et publié de son vivant, Chroniques antérieures. C’est encore Henri Michaux qui l’aidera à le faire paraître en le mettant en relation avec Bruno Roy, directeur des éditions Fata Morgana, lui donnant également une lithographie pour le frontispice. Le recueil sera publié en 1978. Des extraits seront pré-publiés en 1976 dans la revue Argile, que dirigeait Claude Esteban.
Malgré les bons échos recueillis par son livre, la période qui suit la publication des Chroniques antérieures est marquée par une crise grave, sans doute parce que son effet n’a pas été celui attendu. Suite à cette crise d’environ deux ans, Vincent La Soudière sombre dans une profonde dépression et se désintéresse du moins en apparence de l’écriture. Il désire se convertir. En 1974, il était revenu à la foi catholique après s’en être éloigné pendant quelques années. C’est vers cette même époque aussi, en 1976, que son ami Didier est ordonné prêtre. En 1978, il désire vivre une nouvelle conversion, tout en souffrant de ne pas pouvoir la réaliser : "Conversion" et reconstruction patiente me sont à présent ordonnées comme tâche humaine et devoir spirituel. Je ne suis plus en position de tergiverser. Le couteau sous la gorge, il faut choisir. Une alternative centrale, vitale, à laquelle je ne peux plus me dérober. L’enjeu est de vie ou de mort. Il attend une telle conversion, et la deuxième partie de sa vie sera placée sous le signe d’une attente indéfinie et d’un désir de renouvellement profond de son être. Il considère qu’il n’est pas encore né et voudrait connaître une nouvelle naissance. À partir des années de crise, ses lettres adressées à Didier sont marquées par un profond déchirement intérieur, une descente au shéol, dans les abîmes de la mort spirituelle, et le désir de connaître une vie nouvelle, fondée sur une union intime avec le Christ.
En 1988, après dix ans de grande dépression, il reprend l’écriture, sous forme d’aphorismes c’est le mot qu’il emploie, c’est-à-dire de fragments plus ou moins développés. Il remplit plusieurs cahiers et carnets jusqu’en 1993, souhaitant faire des choix afin de composer un recueil, sans cependant y parvenir.
Le 5 mai 1993, après des années de lutte pour survivre, il se jette dans la Seine, après avoir adressé une ultime lettre à Didier: Toutes les issues me sont fermées. J’ai donc décidé de me suicider. Cette lettre, particulièrement bouleversante, laisse cependant entendre qu’en se suicidant, il ne désirait pas tant mourir que commencer enfin à vivre.

Un poète en marge

En écrivant à Henri Michaux, Vincent La Soudière ne cherchait pas tant à pénétrer dans le milieu littéraire qu’à rencontrer un être dont l’expérience intérieure lui semblait authentique et proche de la sienne, et susceptible de la comprendre. C’est pour la même raison qu’il devient très proche de Cioran, rencontré en 1976 : Vincent et Cioran se rejoignent dans un commun désir de revenir à un état prénatal, sorte de paradis perdu dont l’attrait provoque un mouvement régressif vers l’antérieur, et un refus corrélatif de s’incarner dans une vie éprouvée comme maudite dans son essence. La relation est authentique, avec l’un comme avec l’autre. Éloigné de tout esprit de mondanité, Vincent La Soudière se tiendra toujours en marge du monde littéraire. Cioran le mettra aussi en relation avec un autre auteur qui s’est résolument tenu en retrait de ce monde, le poète et traducteur Armel Guerne, ayant perçu entre l’un et l’autre des affinités. Vincent La Soudière et Armel Guerne échangeront quelques lettres et le second consacrera son ultime texte aux Chroniques antérieures.
Les relations avec d’autres auteurs se tissent à travers la lecture. Comme sa correspondance avec Didier l’atteste, Vincent La Soudière lit beaucoup et ses lettres évoquent certains livres précis, qu’il analyse souvent avec une pénétration singulière. Outre Cioran et Michaux, plusieurs auteurs marquent son esprit, notamment René Char, à qui il écrit en 1969 et auquel il restera toujours fidèle6 . En 1988, il écrit à Didier : « Quand je suis amené à voyager ou seulement me déplacer, les premiers livres à être embarqués dans ma valise sont Rimbaud, Baudelaire, Pierre Jean Jouve, René Char et les Psaumes. C’est devenu un réflexe.
En 1978, à l’occasion d’une demande de bourse que fait Vincent La Soudière auprès du Centre national des lettres, Henri Michaux et Cioran écrivent chacun une lettre de recommandation afin d’appuyer sa candidature. Henri Michaux déclare : « Jamais je n’ai plus volontiers et sans réserve recommandé un écrivain. Homme de la vie intérieure, s’il en est un, Vincent La Soudière a, par scrupule assurément, tardé à publier, parce que, responsable des subtiles et graves réalités psychiques qu’il allait montrer, il voulait avoir dépassé le stade de la surprise et pouvoir écrire comme quelqu’un en qui d’emblée on a foi. ... L’ayant rencontré plusieurs fois je sais qu’il n’écrira jamais rien de gratuit. Ce qu’il fera connaître est important. À cela seul s’emploiera sa pénétration singulière. On ne l’imagine pas autrement. Quant à Cioran, il le recommande lui aussi dans ces termes : Il est l’auteur d’un livre de haute tenue littéraire, Chroniques antérieures, dont il me semble difficile de ne pas admirer l’unité de ton et de vision. Dès la première page, on s’aperçoit qu’il n’y a pas là la moindre trace de tâtonnement, d’interrogation timide ; c’est, au contraire, un aboutissement, une mise en accusation radicale, le tout d’une concision de verdict. En 1980, Cioran adressera une autre lettre de recommandation au président du Centre, écrivant notamment ceci : Il est l’auteur d’un livre remarquable, Chroniques antérieures. On lui a reproché de n’avoir rien écrit d’autre. Mais un ouvrage comme celui-là en vaut dix – me disait tout récemment Henri Michaux.

Reconnaissance posthume Brisants

Chroniques antérieures reçut un accueil discret, sa parution n’étant connue que du seul milieu littéraire. En 2001, à l’occasion de la préparation d’un Cahier de l’Herne consacré à Cioran, Sylvia Massias découvre les écrits laissés par cet écrivain de l’ombre. Elle en pressent immédiatement l’intérêt et entreprend de les publier.
En 2003, après avoir obtenu une bourse du Centre national du livre pour ce projet, elle rassemble un choix d’aphorismes extraits des derniers cahiers et carnets de Vincent La Soudière qu’elle présente sous le titre de Brisants, réalisant le projet que ce dernier avait conçu à la fin de sa vie sans pouvoir le mener à bien. Le recueil est publié aux éditions Arfuyen.
Dès parution du livre, la critique s’intéresse à cet inconnu. Jean-Yves Masson écrit dans Le Magazine littéraire : À peine achevé, le XXe siècle change de visage. Bientôt, nous ne le reconnaîtrons plus. Des auteurs dont l’existence nous aura échappé se révéleront essentiels, et Vincent La Soudière sera peut-être l’un d’eux. Ami proche de Michaux, de Cioran, qui lui témoignèrent à plusieurs reprises publiquement leur admiration, il laisse une œuvre manuscrite d’une ampleur considérable. Sylvia Massias, à qui l’on doit déjà l’édition des lettres d’Armel Guerne à Cioran, a recueilli les fragments que Vincent La Soudière accumulait dans les dernières années de sa vie. Elle en a tiré cette anthologie qu’elle présente avec tact, rigueur et finesse. … Toute de tendresse sévère et de lucidité, l’œuvre de Vincent La Soudière commence son chemin dans le monde. La plus belle surprise de cet automne en poésie, est la découverte de cet auteur secret. Marc Blanchet fait écho dans Le Matricule des Anges : L’horloge des reconnaissances posthumes nous donne un nouveau rendez-vous. … Aussi vrai qu’une histoire littéraire s’écrit au revers de l’officiel, souvent événements douteux ou articles de foire, les écrits de Vincent La Soudière auront eu quelques lecteurs confidentiels, dont deux qui ne sont pas sans importance : Cioran et Michaux. L’écrivain et poète Joël Vernet, qui a connu Vincent La Soudière à la fin de sa vie, écrit également : « Admirablement décrypté, mis en forme, commenté par Sylvia Massias, ce livre est d’ores et déjà une révélation dans le paysage éditorial qui n’apporte que rarement de très grandes surprises. Je dirai simplement que se dessine là une œuvre dénuée de mensonges, d’artifices, une œuvre incandescente. … Vincent La Soudière a traversé le feu. Lisons ses livres. Découvrons là un poète qui vécut dans l’Invisible. Ce n’est pas peu dans notre époque tonitruante. Jean-Luc Maxence déclare dans Monde et Vie : Il y avait longtemps, assurément, que nous n’avions point reçu un recueil de cette richesse intérieure, de cette beauté pathétique, de cette profondeur qui ne transige pas. le poète et traducteur Alain Suied considère Vincent la Soudière comme « l’une des surprises de la rentrée poétique », évoquant ainsi le recueil : Dans cette époque de "fatigue", de sommeil, de "fin", de nuit, le poète constate qu'aucune main "ne peut s'étendre vers une autre". Le néant personnel et le néant des espaces infinis écrasent l'humain. C'est la souffrance qui dirige. Cet homme de la "vie intérieure" ou antérieure ? a lu Paul, Platon mais on le devine sensible à d'autres Traditions… Il est sensible à l'invisible, à l'inconnu… "Le malheur m'échut" à la place de l'amour, semble dire et crier cet auteur – quel combat ! Ces "brisants" blessent et vous accompagnent longuement comme un compagnon de poésie qu'on voudrait consoler tout en sachant que le travail poétique réside désormais dans l'affrontement, ici très vif, avec l'impossibilité même de la Consolation! Richard Blin décrit Brisants dans les termes suivants : Des éclairs dans la nuit ; de l’âme qui tourne sur elle-même ; des emboîtements d’abîme dont le rayonnement obscur et le tremblement ont un parfum métaphysique ; Brisants, comme les blessures secrètes, les cicatrices intérieures d’un homme nu regardant en face ce qui le dépasse. » Nelly Carnet consacre une longue note de lecture au recueil dans la revue Europe : La Soudière est le penseur de l’anti-ego, de l’insatisfaction dirigée par la recherche de "l’amour inconnu". Toute sa vie il aura été un mystique profane, un homme d’existence parallèle. … Ses lecteurs deviennent ses frères d’âme.

Correspondance

La publication posthume de Vincent La Soudière, commencée avec Brisants, s’est poursuivie avec la considérable correspondance de près de huit cents lettres adressée à son ami Didier. Établie, présentée et annotée par Sylvia Massias, elle a été publiée en trois volumes aux Éditions du Cerf. Le premier tome, C’est à la nuit de briser la nuit, couvrant les années 1964 à 1974, a paru en 2010 ; le deuxième, Cette sombre ferveur (années 1975-1980), en 2012 et le troisième, Le Firmament pour témoin années 1981-1993, en 2015.
En réalité, cette correspondance n’en est pas vraiment une : les lettres de Didier manquent. Par ailleurs, le choix a été fait de supprimer les mentions épistolaires d’introduction et de conclusion, ainsi que toutes les allusions privées concernant la vie de Didier. L’impression donnée aux lecteurs est celle d’un monologue intérieur, qui s’étire de 1964 à 1993, monologue rendu possible par cette amitié hors du commun. Une correspondance qui a des allures de journal, écrit Richard Blin, ajoutant : Le résultat est assez saisissant, puisque nous devenons l'interlocuteur privilégié d'un homme dont l'exigence de liberté et la révolte s'éprouvent au feu de la négation.
À la suite de Brisants, les Lettres à Didier assurent à Vincent La Soudière un début de reconnaissance. Patrick Kechichian décrit cette interminable explication avec lui-même, cette "incomplétude" comme "source". Obscure, tâtonnante, souvent récusée, la quête de Dieu est néanmoins présente entre les lignes, lors des rémissions du "cancer spirituel qui dévore son âme"... "La Grande Rencontre n'a pas eu lieu - n'aura sans doute jamais lieu. Je vis du poids de son attente". Il conclut : Par la force et la sincérité, souvent la lucidité, de cette interrogation, une œuvre peu à peu se construit au fil de ces lettres, et sans doute de celles à venir. Elle peut bien être informe, elle n'en est pas moins vraie et belle. Matthieu Baumier salue l’écrivain marginal, terme entendu en son véritable sens d’aux marges de tous les systèmes, dont la correspondance fait jaillir la beauté exceptionnelle d’un cheminement intérieur chrétien, cheminement qui ressemble à celui d’un alchimiste égaré en la modernité, véritable acteur d’une profonde résistance spirituelle contre le Mal de ce monde ; et de conclure : Ces dix premières années ... sont l’œuvre au noir de l’athanor La Soudière découvrant l’œuvre qui s’écrit en lui, ou l’écriture comme abandon. À lire de toute urgence, pour vivre. Le poète et écrivain Jean-Luc Maxence dit avoir découvert un quêteur d'Absolu d'une richesse intellectuelle admirable. Juan Asensio, quant à lui, se livre à une analyse approfondie des lettres du premier tome dans son blog, considérant Vincent La Soudière comme un magnifique écrivain que le premier volume de sa correspondance … nous offre dans sa plus cruelle évidence et dont les lettres, lues durant plusieurs semaines, vous donnent l'impression qu'un ami s'adresse à vous, qu'il vit chez vous. Il poursuit son analyse en commentant les lettres du tome II, Cette sombre ferveur : Lire, année après année, les affres dans lesquelles Vincent est plongé, c'est ... nous enfoncer dans l'expérience réelle et pas seulement figurée ou symbolique, d'une nuit de l'âme …. La lecture de ces lettres est, selon lui, une expérience intellectuelle et spirituelle, mais aussi physique, éprouvante, et l'on en sort aussi bouleversé qu'épuisé, vidé même. En témoigne également son commentaire du troisième et dernier tome, Le Firmament pour témoin : Vincent La Soudière atteint dans ces dernières lettres des rivages où nous ne pouvons nous aventurer, sauf à prétendre rejouer sa vie, calquer la nôtre sur sa déveine consubstantielle, nous mettre dans les pas de cet horrible travailleur …. Au sujet du tome II, Gaëlle Obiégly fait remarquer que ces lettres adressées à un ami ont l’intensité d’un journal intime, un journal paradoxal puisque adressé , et que l’ambition de « cet écrivain vrai n’est pas d’être quelqu’un mais de communiquer à un niveau essentiel. Les lettres à Didier racontent ce vœu et son impossible réalisation. D’où la beauté de cette vocation.

Sur Vincent La Soudière

En 2015, suite à la publication du troisième et dernier tome des Lettres à Didier paraît un essai biographique de Sylvia Massias, Vincent La Soudière, la passion de l’abîme, aux Éditions du Cerf. Ce livre, dit-elle, est à la fois une biographie et une tentative de compréhension du drame de Vincent. Il s’agit de l’"histoire d’une âme"26 ». Elle précise avoir utilisé et cité maintes sources, non seulement la correspondance adressée à Didier, mais aussi des lettres écrites à d’autres correspondants, des écrits divers extraits de ses cahiers et carnets... et avoir eu le sentiment, en l’écrivant, d’exprimer et de livrer la substance du témoignage que Vincent La Soudière voulait donner au monde.
À l’occasion de la double publication du dernier tome des Lettres à Didier et du livre de Sylvia Massias, la revue Florilettres revue de la Fondation La Poste a consacré son numéro de mai 2015 à Vincent La Soudière.

Écrits inédits

Vincent La Soudière a laissé de très nombreux écrits inédits, une centaine de cahiers, carnets et blocs, à quoi s’ajoutent de très nombreux feuillets manuscrits et environ trois cent cinquante textes dactylographiés correspondant à une mise au net parfois relative, certains d’entre eux étant très raturés. D’après Sylvia Massias, ces écrits « ne sauraient être publiés tels quels, conformément au vœu de Vincent La Soudière lui-même qui ne le souhaitait pas et voulait faire des choix.
Après la publication de Brisants, elle explique avoir conçu, à la lumière de la correspondance adressée à Didier dont elle prit alors connaissance, un autre recueil de textes à partir de la totalité des écrits de Vincent La Soudière – un recueil qui lui semble résumer l’essentiel de son message et fait de lui le témoin d’une foi et d’une espérance indéfectibles, d’autant plus précieuses qu’elles sont nées au cœur de la plus sombre des nuits. Ce recueil est encore inédit à ce jour.

Citations
Brisants

« J’aime marcher hors des pistes ; c’est d’ailleurs la figure de ma vie : être ailleurs. » Brisants, p. 35
« Les choses indicibles, qu’elles restent indicibles. Il faut bien quelque chose à soustraire au fleuve de mots qui nous inonde. » Brisants, p. 12
« On écrit des poèmes sans le vouloir, au-delà des remparts du désespoir. Dans l’effulgence de quelque transcendance... » Brisants, p. 14
« Tout me touche et m’émeut et en même temps tout m’est indifférent. Je ne défendrai aucune cause. » Brisants, p. 21
« Père, père, avant de mourir, dis-moi le mot que j’attends depuis ma naissance. » Brisants, p. 24
« Nous ne sommes plus à l’âge de l’éloquence, mais à celui de l’aboiement. » Brisants, p. 64
« Me trouver face à face avec une personne, constitue déjà un phénomène de masse. » Brisants, p. 93
« Jusqu’où pouvons-nous dire que nous avons tout raté, tout dévoyé, tout dévoré ? Il doit bien exister quelque part, ici ou là, des rescapés de la catastrophe d’exister et qui repartent avec courage sur des chemins défoncés. » Brisants, p. 23
« Je ne suis descendu aussi bas que pour remonter vers quelque étoile dansante. » Brisants, p. 25
« Oh ! cri cosmique, tu me vises ! Là est ma dernière chance. Cri décoché comme une flèche pour me blesser infiniment. Enfin, je crois en toi ! Je crois ton Amour capable de m’enflammer. Paisible massacre de mon être, portant une neuve Révolution au cœur de mon cœur. Vise ! Vise-moi ! » Brisants, p. 64-65
« Mon être est un luth dont personne ne s’est encore jamais servi. » Brisants, p. 38
« On l’emporte jusqu’à sa dernière demeure, comme s’il en avait trouvé, ne serait-ce qu’une, durant sa vie. » Brisants, p. 71
« Je cherche ma naissance devant moi ou derrière moi ; elle est au-dessus de moi. » Brisants, p. 89
« La "grande Aventure" nous aura échappé, mais nous restons les bras levés.
En ce geste d’imploration aveugle seul réside notre honneur. "Brisants, p. 96


Lettres à Didier

« Il existe peut-être un au-delà de la nuit qui est dans la nuit même. Éclair scellé. (Lettre 76 – 19 décembre 1968 ; t. I, p. 163)
« Ce siècle qui est infiniment plus "athée" qu’il ne le croit. Qui – à la limite – ne croit plus au jeu divin de la circulation du sang dans nos artères. Pour un peu "ils" mettraient leur cœur (organe) en panne... jusqu’à plus ample informé. … Il nous faut la Foi des derniers temps pour nous préserver du grand rictus de l’âme. » (Lettre 116 – 17 février 1971 ; t. I, p. 256-257
« Ne me "parlent" que les choses de la nature : arbres, nuages, cailloux, fossés, chemins ; les animaux aussi qui sont dépouillés de toute nationalité, et les enfants qui, eux, osent encore regarder les choses sans parti pris. Lettre 118 – 11 mars 1971 ; t. I, p. 261
« Il m’apparaît que je n’ai rien. Rien de ce qui fait un homme au xxe siècle. Ni travail, ni femme, ni argent. L’écriture seule faisant contrepoids – mais elle n’est pas tout à fait de ce côté-ci du monde. S’il n’y avait pas cette musique en moi, sûrement je me tuerais. Lettre 141 – 14 juillet 1971 ; t. I, p. 329
« Je suis désœuvré et souffrant, plus que jamais cabré devant le monde des hommes, le monde indécent de l’action. » (Lettre 161 – 26 septembre 1971 ; t. I, p. 367
« Ah, la drogue ! Ah, les voyages ! Ah, les convulsions ! Eh bien non, rien de tout cela ne me semble digne de m’aider, ou seulement de m’accompagner. Je m’oblige à rester tout entier au centre de l’impossible écartèlement... pour voir, pour être prêt à voir. Mais, drogue pour drogue, nous sommes tous drogués à des degrés et à des titres divers. Michaux n’a-t-il pas écrit que "tout est drogue pour celui qui a choisi de vivre de l’autre côté". Lettre 200 – 4 mars 1972 ; t. I, p. 458-459
« Pour ma part en écriture, je sens qu’après m’être roulé tout mon saoul dans le soufre et le feu, j’atteindrai à une sorte de sérénité dans l’assentiment, la louange, l’hymne. J’ai besoin de cela. Mais avant, je dois passer par toutes les cavernes de l’enfer. Je crois que c’est Saint-John Perse qui écrit : "Oui, j’ai lieu de louer". Mon Apollinisme, ce sera sans doute de chanter le sourire du martyr derrière les flammes, le retour du calme après la tempête, le perpétuel accompagnement de vent parmi nos terreurs. Angoisse d’exister, mais sur fond d’espoir insensé. Chez moi, il n’y a jamais eu d’angoisse – aussi sombre, aussi compacte fût-elle – qui ne fît en même temps résonner quelque lointain cristal. Lettre 210 – 16 mai 1972 ; t. I, p. 483
« Chacun s’exténue dans son cachot. On voudrait des issues, ne seraient-elles qu’entraperçues entre deux claquements de porte. Chanter devrait être notre acte – ininterrompu ; chanter, ébranler le scintillement froid des étoiles. Attendrir les lointains qui se refusent.
Nous sommes des fantômes à la recherche de leur corps. Lettre 220 – 3 juin 1972 ; t. I, p. 501

« Je termine la lecture des Lettres de Baudelaire à sa mère. Quels désarrois, quel désastre, quelle pitié que son existence. En voici deux lignes où, tristement, je me retrouve : "L’oisiveté absolue de ma vie apparente, contrastant avec l’activité perpétuelle de mes idées, me jette dans des colères inouïes." Le contraste entre mes capacités littéraires et mon inactivité est l’un des fléaux de ma vie, sinon le fléau unique. » (Lettre 295 – 20 mai 1974 ; t. I, p. 613)
« Je viens de lire un livre sur Diogène le Cynique. Un franciscain sans Christ. Ah, le tonneau, la cellule, l’ermitage, la tunique rapiécée, le bâton. Il n’y a que ça de vrai ! Pauvre de moi, qui cherche… une maison, des livres, de l’argent ! » (Lettre 421 – 6 juillet 1977 ; t. II, p. 229)
« Ton appréciation sur mon livre rejoint celle de Cioran, qui vient de m’envoyer une très belle lettre. Tout cela m’encourage grandement (parmi les hommes). Mais l’essentiel est, comme tu l’écris, que je "travaille dans l’absolu et devant Dieu". C’est lui mon premier et dernier auditeur. Oui, que ce soit pour lui – comme un psalmiste clandestin. Son psalmiste clandestin. » (Lettre 466 – 19 mai 1978 ; t. II, p. 302)
« J’aspire, du plus profond de moi, à être changé, renouvelé de fond en comble – hormis ce qui a le droit de rester. Je sais bien que la mort sera ce grand renouvellement. Mais avant de mourir, je voudrais changer ; savoir, éprouver ce que ça peut être que de ne plus être confiné en moi-même (je suis ma propre géhenne). » (Lettre 489 – 6 janvier 1979 ; t. II, p. 378)
« Déjeuné avec Michaux avant-hier. Nous avons parlé à cœur ouvert. Son point de vue (sur le rythme de "production" littéraire) équilibre celui du monde qui ne valide que l’action et la production. "On ne devrait publier, me dit Michaux, que des échantillons de ce qu’on écrit, et cela de loin en loin. Ainsi la qualité serait maintenue." Au lieu de quoi, on écrit à tour de bras et l’on publie tout ce qu’on écrit ; pressé, obsédé de remplir le temps de la vie.
Cette entrevue m’a beaucoup rasséréné – et soulagé d’une partie de ma culpabilité vis-à-vis du monde et de ses injonctions. » (Lettre 523 – 7 novembre 1979 ; t. II, p. 449)

« Ma vie est perdue. Elle ne l’est peut-être pas pour Dieu. Moi qui ai rêvé d’être archéologue, et moine. Si je n’étais chrétien, j’élèverais un autel au Destin. La vie a fait de moi de la chair à pâté. À présent, c’est l’autre versant. Mais toujours la foi obscure. Peut-on vivre (en chrétien) privé de quelques "consolations" de temps à autre ? Je ne désire plus que la Lumière du Ciel. Et toujours point d’"office" sur cette terre. Impossible de vivre cela sans l’assistance de Dieu, de mon ange gardien, de mon saint Patron et de ceux qui prient pour moi. » (Lettre 691 – 30 juin 1989 ; t. III, p. 243)
« Pour qui est-ce que j’écris ? Pour quelqu’un qui est déjà parti. Pour Dieu, pour les astres scintillants. Simplement, pour m’exprimer. » (Lettre 741 – 11 juillet 1991 ; t. III, p. 358)
« La course de mes jours s’achève, je l’espère. Tout ce que je puis donner aux autres, je le donnerai au Paradis. » (Lettre 794 – 23 mars 1993 ; t. III, p. 457) 

Œuvre publiée Poésie, correspondance

Chroniques antérieures, Montpellier, Fata Morgana, 1978.
L’Arrière-Garde29, poèmes, avec trois eaux-fortes de Gilles Alfera. Précédé d’un texte de Landry, Neauphle-le-Château, G. Alfera, 1988.
Brisants. Texte établi et présenté par Sylvia Massias. Orbey, Arfuyen, 2003.
C'est à la nuit de briser la nuit, Lettres à Didier I 1964-1974. Édition présentée, établie et annotée par Sylvia Massias. Paris, Ed. du Cerf, 2010.
Cette sombre ferveur. Lettres à Didier II 1975-1980. Édition préfacée, établie et annotée par Sylvia Massias. Paris, Ed. du Cerf, 2012.
Le Firmament pour témoin. Lettres à Didier III 1981-1993. Édition présentée, établie et annotée par Sylvia Massias. Paris, Ed. du Cerf, 2015.

Textes divers

Au cœur de la meule, Genève, La Revue de Belles-Lettres, no 1, 1974, p. 54-57.
« Chroniques antérieures » extraits, Argile Maeght Éditeur, n° XI, automne 1976, p. 12-27.
« Une dernière fois » et « Jugement par le son », dans Guitares. Chefs-d’œuvre des collections de France. Préface de François Lesure, photographies de Maurice Bérard. Paris, La Flûte de Pan, 1980. Texte français-anglais.
« La Jérusalem d’En Bas », Argile, n° XXIII-XXIV, printemps 1981, p. 123-127.
« Alliance », Paris, Noir sur blanc, no 3, printemps 1987, p. 69-71.
« Élégie », Lyon, Jalouse pratique, no 2, juin 1993.

Sur Vincent La Soudière

Sylvia Massias, Vincent La Soudière, la passion de l’abîme. Paris, Ed. du Cerf, 2015.


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Posté le : 04/09/2015 17:14
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Luciano Pavarotti
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Le 6 septembre 2007 meurt à Modène Luciano Pavarotti

à 71ans artiste lyrique, ténor italien de 19861 à 2006, né dans la même ville le 12 octobre 1935. Il collabore avec Joan Sutherland, Plácido Domingo, José Carreras, Herbert von Karajan, Mirella Freni, Richard Bonynge, Georg Solti...
Souvent cité comme le plus grand et le plus populaire chanteur d'opéra depuis Enrico Caruso, il a chanté les plus grands airs du bel canto, notamment, Verdi et Puccini, et a également collaboré avec des artistes venus de divers univers musicaux, comme Ian Gillan, Eros Ramazzotti, Bryan Adams, Mariah Carey, Jon Bon Jovi, Eric Clapton, Queen, Florent Pagny, U2, Sting, Elton John, Céline Dion, Michael Jackson, Barry White, James Brown, Zucchero, Dolores O'Riordan, ou encore les Spice Girls.
En plus de quarante ans de carrière, il a contribué à populariser la musique classique au cours de nombreux concerts télévisés, particulièrement lors des séries de représentations des Trois Ténors avec Plácido Domingo et José Carreras. Le nombre total de ses albums vendus est estimé à environ cent millions.
Pavarotti a également usé de sa popularité pour le succès d'actions de charité, à l'occasion de concerts à l'issue desquels sont récoltés des fonds aide aux réfugiés et à la Croix-Rouge. Après ses débuts à Parme, en 1961, dans Rodolphe de la Bohème de Puccini, il fut Edgardo dans Lucia di Lammermoor de Donizetti et Idamante dans Idomeneo de Mozart. Sa voix d'une grande richesse, avec un aigu d'une facilité extrême, lui permet de tenir des rôles plus exigeants, tels Manrico dans le Trouvère de Verdi et Calaf dans Turandot de Puccini. Outre la Scala de Milan, depuis 1965, il triomphe sur les plus grandes scènes du monde. En 1961, il gagna le concours de chant de Parme, et y fit ses débuts la même année dans Rodolphe de la Bohême. Son succès détermina des engagements dans toute l'Italie, puis à l'étranger : Edgardo dans Lucie de Lammermoor à Amsterdam en 1963, Idamante dans Idoménée de Mozart à Glyndebourne en 1964. Sa voix de ténor lyrique est d'une grande richesse, avec un aigu d'une facilité extrême. Dans les années 75, il a abordé des rôles un peu plus corsés, tels Manrico dans Il Trovatore et Calaf dans Turandot. Mais sa parfaite technique semble capable de les surmonter sans dommage. Son art réalise de façon accomplie l'équilibre entre des qualités vocales superlatives et une excellente musicalité faisant de Pavarotti un des meilleurs chanteurs de l'époque actuelle.


En bref

Le plus célèbre ténor de la seconde moitié du XXe siècle, l'Italien Luciano Pavarotti, est, selon le critique Rodolfo Celletti (Il Canto, 1989), le parfait exemple d'un timbre hors du commun, argentin, solaire, doux et éclatant à la fois ; et aussi d'une voix dotée d'une émission dont la spontanéité est exceptionnelle. [...] Pavarotti, comme Gigli, est l'image du ténor „di grazia“ tel qu'on le concevait à la naissance de l'opéra préromantique : hardi, fier, éblouissant, si nécessaire, mais toujours porté par la douceur du timbre et du phrasé vers une expression délicate et élégiaque.
Luciano Pavarotti naît le 12 octobre 1935 à Modène Émilie, ville qui voit naître la même année la soprano Mirella Freni, au côté de laquelle il triomphera souvent leurs mères travaillent dans la même entreprise. Son père, Fernando, boulanger, est doté d'une voix d'une belle qualité, qui aurait pu lui permettre de faire une carrière de chanteur ; il se contentera d'être un amateur particulièrement doué. C'est grâce à lui que son fils a la révélation des beautés de la musique : C'est son amour du chant qui a éveillé mon intérêt lorsque j'étais enfant, n'hésitera pas à confier son illustre rejeton De vive voix, 1996. Mais, dans sa jeunesse, Luciano ne pense pas à devenir un artiste et souhaite se diriger vers l'enseignement. Il n'exercera pas longtemps le métier d'instituteur, car il finit par découvrir sa voix, qu'il travaille notamment avec le ténor Arrigo Pola, qui l'influencera durablement. « D'autres gens découvrent qu'ils ont une belle voix, ils étudient ensuite la musique et ensuite ils s'intéressent au chant. Pour moi, cet intérêt pour la musique et pour le chant est venu en premier. C'est plus tard que j'ai découvert ma voix.
Le 29 avril 1961, à vingt-cinq ans, il fait ses débuts sur scène, au Teatro municipale de Reggio nell'Emilia, dans Rodolfo de La Bohème de Puccini, un personnage qu'il fera sien et qui deviendra l'un de ses favoris. Il aimait à le dire, Rodolfo, fut son premier amour, le symbole de sa rencontre avec le monde merveilleux de l'opéra ». La même année voit d'autres prises de rôle : le Duc de Mantoue de Rigoletto à Carpi, Alfredo dans La Traviata à Belgrade, ses deux premières incarnations verdiennes. La beauté et la luminosité de son timbre, la facilité de son émission le font très vite remarquer et, dès 1963, sa réputation commence à s'établir hors des frontières italiennes : il apparaît au Covent Garden de Londres et à l'Opéra de Vienne. Deux ans plus tard, c'est la Scala de Milan qui l'applaudit. Son répertoire s'est accru de deux ouvrages de Donizetti – Lucia di Lammermoor Edgardo, à Amsterdam, et L'Élixir d'amour Nemorino, lors d'une tournée en Australie en compagnie de Joan Sutherland –, auxquels s'ajoute en 1966 La Fille du régiment Tonio, et sa redoutable suite de contre-ut, au Covent Garden. En 1968, il triomphe dans Rodolfo au Metropolitan Opera de New York, une scène à laquelle il restera fidèle pendant plus de vingt-cinq ans. Paris, qui l'avait applaudi en concert à la salle Pleyel en 1965, attendra 1974 pour lui ouvrir les portes du Palais-Garnier.
Pavarotti est désormais célèbre et les plus grandes scènes s'enorgueillissent de l'accueillir. Ses talents de comédien sont limités, mais la splendeur de sa voix balaie toutes les réticences. Dès le début, les comparaisons vont bon train, et le nom de Caruso revient fréquemment sous la plume des critiques.
À ses qualités purement vocales et à sa musicalité innée car, il ne s'en cache pas, il ne sait pas lire la musique, il joint une prudence méritoire, ne force jamais ses moyens, et se borne la plupart du temps au répertoire italien. Dans des récitals, il se risque à un air du Faust de Gounod, à l'air de la fleur de la Carmen de Bizet, mais, s'il a longtemps promis un Werther de Massenet, il ne s'aventurera jamais dans l'opéra français. Parmi ses regrets, deux rôles : celui de Don Alvaro dans La Force du destin de Verdi, et le rôle-titre de Lohengrin de Wagner – sans doute eût-il été un Chevalier au cygne lumineux. Ses incursions dans Mozart Idamante d'Idomeneo en 1964 à Glyndebourne puis, bien plus tard, en 1982, le rôle-titre du même opéra, dans la production de Jean-Pierre Ponnelle au Metropolitan Opera et à Salzbourg, son goût pour le bel canto Arturo des Puritains de Bellini, Fernando dans la version italienne de La Favorite de Donizetti, son amour de Verdi Rodolfo de Luisa Miller, Riccardo du Bal masqué, Manrico du Trouvère et de Puccini ne l'empêchent pas d'attendre et de n'aborder que progressivement des emplois plus lourds, comme Cavaradossi de Tosca 1976, Calaf de Turandot 1977 et Radamès d'Aïda 1981. Ce n'est qu'en 1991, à cinquante-six ans, qu'il ose Otello, et pour quelques concerts seulement, à Chicago et à New York, sous la baguette de Georg Solti ; il en souligne les côtés les plus lyriques et, avec les moyens qui lui sont propres, finit par livrer une incarnation émouvante et personnelle. En 2004, il fait ses adieux à la scène, au Metropolitan, en Cavaradossi.
Ténor adulé, Pavarotti a réussi à franchir le cercle des mélomanes : populaire, il l'est, et il en profite, ce que certains ne manquent pas de lui reprocher. S'il connaît un échec retentissant au cinéma avec Yes, Giorgio, de Franklin J. Schaffner 1982, il cède à l'attrait de la publicité, notamment pour une célèbre marque de café italien ! Avec ses amis vedettes du rock, de la pop et de la chanson Liza Minelli, Elton John, Sting, George Michael, Florent Pagny, Céline Dion..., il met sa notoriété au service de causes humanitaires, et organise les fameuses soirées Pavarotti and Friends, qui attirent des dizaines de milliers de spectateurs en même temps qu'elles exaspèrent les puristes. Sans oublier les concerts des Trois Ténors avec Plácido Domingo et José Carreras, et les disques qui s'ensuivent, une affaire qui s'avère particulièrement lucrative pour les trois compères, qui encaissent des cachets et des royalties astronomiques. Ceux qui lui reprochent le plus ces activités oublient cependant une chose : au début des années 1990, lorsqu'il les a commencées, il avait déjà derrière lui trente ans de carrière, et n'avait plus rien à prouver.
Luciano Pavarotti avait deux violons d'Ingres : la peinture, son jardin secret, et les chevaux. Faut-il y ajouter la mise en scène ? Il s'y était essayé en 1988, à Venise, avec La Favorite. Il avait récidivé à Fano, en 2004, avec son opéra fétiche, La Bohème. Depuis 2006, on le savait gravement malade ; il s'est éteint le 6 septembre 2007 dans sa chère ville de Modène, laissant dans l'affliction la foule de ses admirateurs. Une voix comme la sienne, c'est vrai, ne se rencontre qu'une ou deux fois par siècle. Mais ce soleil continue de briller : les disques de Pavarotti demeurent pour perpétuer son souvenir. Michel Parouty

Sa vie

Fils de Fernando Pavarotti, un boulanger chanteur, et d'Adele Venturi, employée d'une fabrique de cigares, Luciano Pavarotti a une sœur, Gabriella. Il laisse quatre enfants : de sa première femme, Adua Veroni, il a trois filles nées en 1962, 1964 et 1976 ; de sa deuxième épouse Nicoletta Mantovani, première assistante et secrétaire qu'il épouse fin 2002, une fille naît, le 14 janvier 2003, Alice.
Ces dernières années, le chanteur avait dû compter avec une santé devenue plus fragile.
Déjà opéré d'une tumeur en juillet 2006, hospitalisé à nouveau le 9 août 2007, il décède dans la nuit du 5 au 6 septembre d'un cancer du pancréas dans sa villa de Modène où il a voulu revenir.
Ses obsèques sont célébrées le 8 septembre en la cathédrale de Modène en présence de 800 personnes proches de la famille et de nombreux officiels, dont le président du conseil Romano Prodi, le vice-président Francesco Rutelli, les ministres Ricardo Franco Levi, Arturo Parisi, Giulio Santagata et Serafino Zucchelli, le maire de Modène George Pighi et le président de la région Émilie-Romagne, Vasco Errani, l’ambassadeur des États-Unis Ronald Déshabilles, l’ambassadeur de Monaco Philippe Blanchi, l'ancien secrétaire-général de l'ONU Kofi Annan, le directeur-général du FAO Jacques Diouf, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, et des chanteurs au nombre de ses amis, Bono et The Edge du groupe U2, Caterina Caselli, Jovanotti, Luciano Ligabue, Gianni Morandi et Zucchero, le ténor Andrea Bocelli, la soprano Mirella Freni, auxquels il faut ajouter le réalisateur Franco Zeffirelli, la danseuse Carla Fracci et le directeur du Metropolitan Opera de New York Joe Volpe.
Plusieurs personnalités dont le prince Albert II de Monaco et la soprano Montserrat Caballé, ont envoyé des couronnes de fleurs déposées dans la cathédrale. La cérémonie a été présidée par l'archevêque Benito Cocchi, qui a notamment lu un message du pape. La soprano bulgare Raina Kabaivanska, visiblement émue, a interprété l'Ave Maria. À la fin de l'office, Andrea Bocelli a entonné l'Ave Verum Corpus.

Carrière Années 1960-1970

Sa carrière à l'opéra débute concrètement le 29 avril 1961 avec le rôle de Rodolfo dans La Bohème, en Émilie-Romagne. Dès ce triomphe, Luciano Pavarotti commence à se faire un nom dans toute l'Europe. Les choses évoluent très vite lorsque, un certain soir de 1963, on lui propose de remplacer au pied levé le ténor Giuseppe Di Stefano : le public du Royal Opera House à Covent Garden Londres est sous le choc. Luciano Pavarotti a relevé le défi de main de maître. La Scala de Milan lui ouvre ses portes en 1965 grâce au chef d'orchestre Herbert von Karajan à qui il dit tout devoir.
Il fait ses débuts aux États-Unis en février 1965 avec le Great Miami Opera aux côtés de Joan Sutherland. Peu de temps après, le 28 avril, il fait ses débuts à la Scala de Milan dans La Bohème, mais aussi dans Rigoletto un opéra où il campe le duc de Mantoue, grand séducteur de femmes, rôle qu'il reprendra à de nombreuses reprises durant sa carrière. Après une tournée élargie jusqu'en Australie, il retourne à la Scala où il ajoute Tebaldo à son répertoire, le 26 mars 1966, avec Giacomo Aragall en Roméo. Son premier Tonio prend place au Covent Garden, le 2 juin 1966. Le 20 novembre 1969, il triomphe dans I Lombardi alla prima crociata à Rome : c'est aussi son premier opéra enregistré et mis en vente par la suite ; il comprend aussi des airs de Donizetti et de Verdi. Il chante aussi cette année la I Puritani de Vincenzo Bellini avec Mirella Freni Elvira et Riccardo Muti, dont il reste un enregistrement live on officiel. Sa notoriété éclate aux États-Unis le 17 février 1972, avec La Fille du régiment, au Metropolitan Opera de New York. Le maestro parvient à enchaîner avec une facilité déconcertante les neuf contre-ut de l'air Ah ! mes amis, quel jour de fête !. Cette interprétation lui valut dix-sept rappels, ce qui est exceptionnel dans le monde lyrique. Dès lors, ce succès au Metropolitan Opera est une référence dans la carrière de Luciano Pavarotti et l'opéra est de nombreuses fois retransmis par la télévision. Ainsi sa diffusion, en mars 1977, dans Live from the Met telecat crée la plus grande audience jamais obtenue pour un opéra télévisé. Pavarotti gagne, parallèlement à ce succès, de nombreux Grammy Awards9 et disques d'or.

Années 1980-1990

Au début des années 1980, il crée The Pavarotti International Voice Competition pour les jeunes chanteurs, et, à l'issue de chaque concours, il donne un récital où il chante avec les gagnants. Ainsi, en 1982, il chante sur des extraits de La Bohème et Un ballo in Maschera. Pour célébrer ses vingt-cinq ans de carrière, il invite les gagnants des concours en Italie pour un récital où il interprète des airs tirés de La Bohème, à Modène et à Gênes et ensuite, en Chine ; il termine cette tournée au Palais de l'Assemblée du Peuple à Pékin devant 10 000 personnes et reçoit un standing ovation pour les neuf contre-ut effectués avec aisance. Le troisième concours, en 1989, s'effectue sur des airs de l'Elisir d'Amore et Un ballo in maschera. Le vainqueur du cinquième concours accompagne Pavarotti dans un récital à Philadelphie en 1997. En 1982 il tourna le film Yes, Giorgio.
Pour Luciano Pavarotti, l'année 1990 représente un tournant de sa reconnaissance internationale ; cela débute lors de la coupe du monde de football en 1990 en Italie, l'air Nessun dorma de l'opéra Turandot de Puccini devient l'air officiel du championnat mondial. Tout au long des années 1990, Pavarotti se produit dans de nombreux concerts en plein air ; ainsi, le concert de Hyde Park à Londres attire une audience record de 150 000 spectateurs. En juin 1993, plus de 500 000 spectateurs et plus d'un million de téléspectateurs assistent au spectacle du maestro en direct de Central Park à New York.
Cependant, l'ascension de Luciano Pavarotti vers la célébrité n'est pas sans difficultés. Il gagne très vite dans le monde de l'opéra le sobriquet de roi des annulations : en effet, du fait de sa santé relativement fragile, Luciano Pavarotti est amené a décommander certains opéras. Cela provoque des problèmes avec certaines maisons d'opéra, comme le Lyric Opéra of Chicago avec lequel il entretient de très mauvaises relations.
À partir de 1982, il est considéré comme le plus grand ténor de l'histoire de l'opéra derrière Enrico Caruso, autre ténor Italien.

Années 2000

En 2002, Pavarotti se sépare de celui qui a été son manager pendant 36 ans, Herbert Breslin. La séparation, virulente, est suivie, en 2004, de la publication d'un livre de Breslin intitulé Le Roi et Moi, vu par plusieurs comme une œuvre en grande partie critiquable. Son habileté à lire la musique et à apprendre les rôles, sa conduite personnelle sont remises en question. Le 12 septembre 2005, dans une interview en 2005 avec Jeremy Paxman sur la BBC, Luciano Pavarotti rejette l'idée selon laquelle il ne pourrait pas déchiffrer la musique, bien qu'il reconnaisse qu'il a parfois des difficultés à suivre les orchestres lorsqu'il interprète des rôles.
Il reçoit le Kennedy Center Honors en 2001 et détient actuellement deux records Guinness : un pour avoir reçu le plus de rappels soit 165 et le deuxième, pour les meilleures ventes mondiales d'albums classiques Concert des trois ténors, record partagé avec Placido Domingo et José Carreras
Pavarotti commence sa tournée d'adieu en 2004, à l'âge de 69 ans, en chantant, pour la dernière fois à travers le monde, les airs les plus connus et précieux de l'opéra. À cette occasion, il chante une dernière fois à Paris au Palais omnisports de Paris-Bercy. Pavarotti donne sa dernière série de représentations lyriques au Metropolitan Opera avec trois soirées les 6, 10 et 13 mars 2004. Les moyens sont affaiblis mais le chanteur est toujours capable de belles nuances et il reçoit douze minutes d'ovation 14 dans le rôle du peintre Mario Cavaradossi Tosca de Puccini. Le 1er décembre 2004, il choisit les quarante villes dans lesquelles il effectuera sa tournée d'adieu, produite par Harvey Goldsmith. La tournée sera interrompue en raison des problèmes de santé du ténor et ne reprendra jamais.
Le 10 février 2006, Pavarotti interprète Nessun Dorma à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2006 à Turin en Italie ; c'est sa dernière apparition publique sur une scène. Il est alors très affaibli à cause de problèmes de santé et de son âge 70 ans. Rappelons qu'il meurt l'année suivante en septembre 2007 d'un des cancers les plus foudroyants : le cancer du pancréas. Il doit ainsi abaisser l'œuvre d'un demi-ton. Par conséquent sa dernière interprétation fut très émouvante et il reçut la plus importante ovation de la nuit, par un public venu du monde entier.

Collaborations Les Trois Ténors

C'est le 7 juillet 1990 que Pavarotti rejoint les ténors espagnols Plácido Domingo et José Carreras pour former les Trois Ténors. Ainsi, pour fêter la Coupe du Monde de football qui se déroule en Italie, les trois ténors interprètent, devant les anciens Thermes de Caracalla à Rome, les airs d'opéra les plus conn direction du chef d'orchestre Zubin Mehta.
En 1994, les trois ténors se réunissent à nouveau, toujours pour la Coupe du Monde de football, cette fois à Los Angeles, devant plus d'un million de spectateurs et téléspectateurs, toujours sous la baguette du chef d'orchestre Zubin Mehta.
Et puis en 1998, année où la Coupe du Monde de football s'est déroulée en France, les trois ténors choisissent la tour Eiffel pour concert, dans un décor signé par le producteur Tibor Rudas, sous la direction du pianiste et chef d'orchestre James Levine. Ils sont en direct devant un public cent fois plus important que celui de Rome, soit deux milliards de téléspectateurs répartis dans le monde entier.

Pavarotti and Friends

Ses activités ne s'arrêtent pas aux concerts des trois ténors. Luciano Pavarotti voue une grande partie de son temps aux concerts de charité et aux actions humanitaires. Ainsi, de 1992 à 2002, on peut compter jusqu'à sept concerts à portée humanitaire appelés Pavarotti and Friends, en direct de la Piazza Grande de sa ville natale, Modène.
Ces derniers concerts n'ont pas qu'une portée caritative, ils permettent aussi à Pavarotti de s'exprimer dans un autre domaine que le sien : la variété ; il a chanté avec les artistes les plus reconnus, Mariah Carey, Jon Bon Jovi, Brian May, Eric Clapton, Bono, Elton John, Lou Reed, Céline Dion, Joe Cocker, Sting, James Brown, Spice Girls, Barry White pour ne citer qu'eux : en tout, plus de cent chanteurs, de tous horizons jazz, gospel, rap, variété, et bien sûr, opéra. Par le biais de ces concerts, Pavarotti a permis à des millions de personnes d'entendre pour la première fois quelques-uns des plus grands airs d'opéra. On lui reconnaît ainsi le mérite d'avoir, un des premiers, réussi à vulgariser l'opéra auprès du grand public.
Ces concerts sont aussi pour Pavarotti une invitation au monde extérieur à venir dans sa ville natale, transformée, selon son expression, en Hollywood italien .

Pavarotti et Sepultura

Le groupe de heavy Fun-Metal allemand J.B.O. a fait une reprise du morceau Roots, Bloody Roots de Sepultura, le faisant commencer par un chant de ténor, puis le faisant évoluer, à la manière d'un duo, vers un final hard rock. Ce morceau est souvent attribué, à tort, à Pavarotti and Friends15.

Quelques détails sur sa vie

Bien que beaucoup de personnes attribuent la réussite de Pavarotti à sa bonne étoile, on peut aussi remarquer que sa vie fut souvent jalonnée d'obstacles. Dès l'âge de douze ans, Luciano Pavarotti a frôlé la mort : il avait attrapé le tétanos et était dans le coma. Lorsqu'il raconte cette anecdote, il dit que lorsqu'il a repris conscience, il a entendu des gens discuter autour de son lit. Ils disaient qu'il avait déjà reçu les derniers sacrements à trois reprises, que le prêtre reviendrait le lendemain, mais que, selon les médecins, il ne passerait pas la nuit.
Il y a eu ensuite tous ses problèmes de poids qui le complexaient fréquemment. Il est depuis l'âge de trente ans victime de surpoids, ce qui l'oblige à faire constamment des régimes à base d'eaux minérales et de fruits. Ces conditions lui posent souvent des problèmes. Ainsi, il a dû à plusieurs reprises subir des opérations aux genoux et au dos.
Luciano Pavarotti était réputé pour être un très bon cuisinier et lorsqu'on lui parle de nourriture, il dit qu'il doit tout cela à son enfance et notamment à sa mère. Aussi, pour l'anecdote, lorsque Luciano Pavarotti se rendait dans des hôtels, il demandait à remballer la nourriture qu'il n'avait pas consommée. Quand on le lui rappelait, il qualifiait cette réaction d'habitude de pauvres.
La superstition est aussi une croyance qui occupait une partie de la vie de Luciano Pavarotti ; ainsi, lorsqu'il voyait un chat noir traverser la rue, il essayait de se persuader qu'il était blanc. Ses proches ont souvent confié aux médias que, lorsque Pavarotti arrivait sur scène, il avait un clou tordu en poche qu'il avait préalablement déniché sur la scène ou auprès des machinistes.
Le maître des contre-ut n'aurait jamais su déchiffrer de partitions de musique, bien qu'il arrivât à suivre les orchestres. Il se justifiait en disant que, sans les partitions, il ne faisait qu'écouter les autres prestations souvent par Enrico Caruso dont il a toujours admiré la voix exceptionnelle et pouvait ainsi avoir une plus grande liberté d'interprétation sur scène et vocalement.
Il avait une autre passion : les chevaux et l'équitation. Cavalier jusqu'à ce qu'il se juge trop gros, il a créé une école équestre privée, le Club Europa. De plus, il organisa un important concours de saut d'obstacles international de haut niveau, le Pavarotti international CSIO San Marino, qui s'est tenu pendant plus de dix ans 1991 à 2001 dans sa propriété de Modène.
Enfin, un élément incontournable : son écharpe. Il s'agit certainement de « l'outil de travail » auquel il tenait le plus car, pour lui, cette écharpe faisait partie de sa vie depuis le début de sa carrière. Elle accompagnait donc le maestro à toutes les représentations.
Carlos Kleiber, chef d'orchestre, a dit de lui : Quand Luciano Pavarotti chante, le soleil se lève sur le monde.
Certains amateurs de Counter-Strike voudront probablement savoir que l'œuvre diffusée par la radio à l'étage dans la carte cs_italy est extraite d'un opéra de Giuseppe Verdi, Rigoletto, acte I, scène II : È il Sol Dell'Anima, ici chantée par Luciano Pavarotti.
Il est connu aussi par son soutien et amour inconditionnel de l'équipe de football turinoise de la Juventus.
En 2000, il a tenu son propre rôle dans le film Y a-t-il un flic pour sauver l'humanité ?


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Posté le : 04/09/2015 17:12
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Mario Praz
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Le 6 septembre 1896 naît à Rome Mario Alcibiade Praz

mort dans la même ville le 23 mars 1982, écrivain italien, collectionneur, journaliste, historien de l'art et critique littéraire dont les ouvrages portent principalement sur les cultures française, anglaise, allemande, russe, espagnole et italienne. Journaliste, universitaire, traducteur, il a rassemblé une collection de mobilier et d'objets d'art de la période néoclassique, aujourd'hui accessible à son ancien domicile de Rome. Il a reçu la distinction de chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique

En bref

Mario Praz fut le plus savant humaniste, le chroniqueur et le critique le plus brillant et le plus délicat essayiste qu'ait connu l'Italie de son temps. Angliciste de profession, il fut partout chez lui dans le domaine des lettres, et il eut encore l'originalité d'être un des meilleurs connaisseurs du style Empire Goût néo-classique, trad. franç. 1989 et un collectionneur passionné, Histoire de la décoration d'intérieur, trad. franç. 1990. Voyageur de corps et d'esprit, il ne connut pas de frontières à l'intérieur de la civilisation occidentale nourrie à la source italienne. Il naquit à Rome, mais son enfance et son adolescence furent florentines. De sa personnalité naissante, il a laissé une image idéale dans Portrait d'un Épicurien, où le terme doit s'entendre dans le sens philosophico-esthétique que lui donne Walter Pater : c'est d'un culte du moi qu'il s'agit, d'un rapport mesuré du moi au monde, et d'une communion avec le beau qui est le fondement de la paix de l'âme. L'éveil irrésistible de sa vocation littéraire le mena d'abord à D'Annunzio. Il s'orientait incertainement vers l'Angleterre lorsqu'il fut conduit vers la plus florentine des Anglaises, Vernon Lee — Miss Bell, laide et gentille, du Lys rouge d'Anatole France. Auprès de cette déjà vieille dame, il connut un enchantement, une conversion. Quand il arriva à Rome en 1934, il retrouva au Palazzo Ricci l'appartement dont il avait rêvé en 1917, et c'est là qu'au fil des années il installa sa Casa della vita 1958, La Maison de la vie, trad. franç. 1994, ce musée domestique où tout un mobilier devient pour lui une féerie dormante de lions, de sphinx, de cygnes, qu'il imagine prêts à s'animer. Il semblait tout savoir, et sa forte personnalité le mettait au cœur de la vie culturelle du pays. En 1930, il analyse la littérature romantique dans La Chair, la Mort et le Diable. Ce qui importe à son travail critique, c'est que tout, dans sa mémoire, identifié et clair, soit disponible à tout appel. Un emblème surgit : Méduse, belle tête coupée sous une chevelure grouillante de serpents. La mort physique est obsédante, la décadence s'installe, les sexes s'embrouillent et se replient frileusement sur l'homosexualité et l'inceste. Gustave Moreau, comme Huysmans — les arts convergent toujours —, nous transporte à Byzance. Le concettisme, et notamment le marinisme, a représenté pour Praz un intérêt constant, la sensibilité dans le jeu des pointes et des traits du poète Richard Crashaw le touche. Au XVIe siècle, il voit naître le maniérisme d'un déséquilibre de la sensibilité, avec sa perversion inquiète des formes. Aussi à l'aise dans l'un que dans l'autre domaine, c'est en partant de la peinture qu'il traite de l'embourgeoisement du romantisme littéraire en Angleterre. Les peintres des Pays-Bas au XVIe et au XVIIe siècle ont offert toute la variété des scènes de genre qu'on retrouvera chez les romanciers anglais, de Scott à Eliot. Dans ses essais, l'invention se fait jour comme s'il se retenait à peine de passer du vécu à la fiction. Ne se souciant guère d'être notre contemporain, Mario Praz donnait libre cours à son aversion pour la déshumanisaton de l'art. Jean-Jacques MAYOUX

Sa vie

Son père, Luciano Praz, était un employé de banque dont la famille avait quitté Zermatt en 1825 pour s'installer dans le val d'Aoste. Sa mère, issue de la famille des comtes de Marsciano, se nommait Giulia Testa di Marsciano. Mario Praz passa ses premières années en Suisse, où travaillait son père. Né avec une malformation congénitale au pied droit, il fut opéré avec succès à l'Institut orthopédique Rizzoli de Bologne. Après la mort de son père, au cours de l'été 1900, sa mère l'emmena vivre à Florence chez son propre père, Alcibiade di Marsciano. Au terme d'une période de difficultés économiques, elle fit la connaissance d'un haut fonctionnaire qu'elle épousa en 1912. Son beau-père étant florentin, Mario Praz passa l'essentiel de son adolescence entre Rome et la Toscane.
Après avoir terminé ses études secondaires au lycée de Rome, il fréquenta pendant un an la faculté de droit de l'Université de Bologne, puis emménagea à Rome en 1915 pour y poursuivre ses études. Ce fut là qu'il étudia la littérature anglaise avec son ami Vittorio Moschini, qui devint plus tard conservateur en chef des musées de Venise, et qu'il assista, par intérêt personnel, en compagnie de Bruno Migliorini, aux cours de philologie et de critique littéraire de Cesare De Lollis.

La cour de La Sapienza et l'église Sant'Ivo Borromini

En 1918, il soutint sa thèse de doctorat en droit international public sur la Société des Nations nouvellement créée. Cependant, il abandonna rapidement le droit pour se tourner vers les lettres, et il obtint deux ans plus tard un second doctorat, cette fois en littérature anglaise, à l'université de Florence en 1920.
En 1923, grâce à une bourse d'études, il se rend en Grande-Bretagne et enseigne la littérature italienne à l'université de Liverpool, chaire qu'il occupe jusqu'en 1931. L'année suivante, il occupe le même poste à l'université de Manchester, puis il revient à Rome en 1934 pour enseigner la littérature anglaise et américaine à l'université La Sapienza. Il conservera ce poste jusqu'à sa retraite, en 1966.
Marié avec l'une de ses étudiantes anglaises, Vivyan Eyles, de plusieurs années sa cadette, il a une fille, Lucia, née en 1938. Mais Vivyan Praz quitte son mari à la fin de la guerre et emmène leur fille en Angleterre.
Fondateur de la première école italienne d'étude des lettres anglaises, Mario Praz aura comme disciples, notamment, Vittorio Gabrieli, Agostino Lombardo, Giorgio Melchiori, Gabriele Baldini et Masolino d'Amico.
Il collabore à la revue Primato, fondée en 1940 par Giuseppe Bottai. En janvier 1945, il organise une exposition d'art contemporain qui rassemble des œuvres d'Alberto Savinio et de Fabrizio Clerici, entre autres.
Juré à la Mostra de Venise en 1960, lauréat du prix Antonio Feltrinelli en 1960, membre de l'Accademia dei Lincei, en 1962 il reçoit de la reine Élisabeth II la dignité de chevalier commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique.

L'Å“uvre

Critique littéraire, critique d'art, Mario Praz publie des dizaines de livres, des milliers d'articles, tous consacrés à l'histoire culturelle de l'Europe, qu'il étudie à travers les rapports qu'entretiennent entre eux les différents arts : la littérature, la peinture, la sculpture, mais aussi la décoration d'intérieur, qu'il place à égalité avec les arts majeurs.
L'un de ses essais les plus célèbres, Romantic Agony, qu'il écrit d'abord en anglais, est une étude exhaustive du romantisme noir qui caractérise les auteurs européens des XVIIIe et xixe siècles. Auteur de nombreuses études sur Shakespeare, Edgar Poe, T. S. Eliot ou William Wordsworth, il traduit certains de ces écrivains en italien. Son œuvre critique porte sur l'Angleterre de la Renaissance à l'époque victorienne, mais également sur la littérature française, américaine, espagnole, allemande, russe ou italienne dont il définit le genre romanesque, au XIXe siècle, comme du « roman Biedermeier.
Admiré par Philippe Jullian, W. H. Auden, Pietro Citati, Marc Fumaroli, Franco Maria Ricci ou Patrick Mauriès, celui que les Romains, pendant un demi-siècle, surnommèrent le professeur Praz, ou plus communément le Professeur sans même avoir besoin de préciser son nom, est en outre l'auteur de plusieurs ouvrages de référence sur l'histoire de la décoration et d'un essai sur le sculpteur Antonio Canova.

La collection

Mario Praz est devenu collectionneur un peu par hasard, vers l'âge de seize ans, lorsque son beau-père lui a fait cadeau d'une commode Empire en acajou. Désireux de trouver des meubles et des objets susceptibles de s'harmoniser avec elle, il fait bientôt l'acquisition d'une série de douze chaises datant de la même période - et qui lui sont d'autant moins indispensables qu'il vit à cette époque dans un minuscule deux-pièces. Ainsi commence un processus de recherche et d'accumulation qui va durer jusqu'à sa mort, près de soixante-dix ans plus tard.
À Rome, à Florence, à Londres, à Paris, en fait dans tous les endroits où il a l'occasion de se rendre, Mario Praz est un visiteur assidu des salles de ventes et des boutiques d'antiquités, avec une prédilection pour des ébénistes comme Jacob, Percier et Fontaine, ou des peintres comme Girodet. À Paris, il prend conseil auprès du collectionneur Paul Marmottan, et l'un de ses fournisseurs attitrés est le grand antiquaire André Fabius, père de Laurent Fabius et de François Fabius, qui avait repris la galerie paternelle.
Animé par la volonté de s'entourer de beauté, voire de s'immerger dans cet univers esthétique qui le coupe de la réalité, Mario Praz réunit au fil des années plus de 1200 objets, tableaux, dessins, meubles, sculptures, tapisseries datant pour la plupart du Premier Empire. La majorité d'entre eux, de style néoclassique, sont d'origine française, mais d'autres proviennent d'Italie, d'Autriche, d'Allemagne ou d'Angleterre. Autre élément caractéristique des goûts de Mario Praz, les conversation pieces, c'est-à-dire les tableaux du xviiie siècle représentant des scènes d'intérieur avec groupe de famille, ou encore les bas-reliefs de cire, en particulier ceux de Gaetano Zumbo, y occupent une place prépondérante.
La collection aura deux adresses : les deux appartements successifs de Mario Praz dans le centre de Rome, d'abord au palais Ricci, via Giulia, de 1934 à 1969, puis au palais Primoli, via Zanardelli, de 1969 à sa mort en 1982. Il a légué sa bibliothèque à la fondation Primoli, qui abrite un musée napoléonien, et sa collection à la Ville de Rome.
Après sa disparition, la collection fut entreposée durant des années dans les réserves du musée d'Art moderne de Rome, avant de regagner le palais Primoli en 1995. Chacun des 1200 objets a retrouvé sa place d'origine, selon la disposition minutieuse établie par Mario Praz, comme on peut le vérifier d'après les nombreuses photographies prises de son vivant. Depuis 1995, l'ensemble est accessible au public sous le nom de « musée Mario Praz .

Mythologies de Mario Praz

La fontaine de la via Giulia
Son autobiographie, La Casa della vita La Maison de la vie, est considérée comme un chef-d'œuvre par Edmund Wilson, ainsi que par Charles Dantzig À propos des chefs-d'oeuvre, Grasset, 2013, p. 24.

Å’uvres

Ouvrages traduits en français
L'Ameublement : psychologie et évolution de la décoration intérieure, Tisné, 1964
Mnémosyne : parallèle entre littérature et arts plastiques, Salvy, 1986
Le Monde que j'ai vu, préface de Marc Fumaroli, Julliard, 1988
Le Pacte avec le serpent, 3 vol., Christian Bourgois, 1989, 1990, 1991
Goût néoclassique, Le Promeneur, 1989
Histoire de la décoration d'intérieur Philosophie de l'ameublement, Thames & Hudson, 1990
Une voix derrière la scène trad. de Voce dietro la scena, 1980, Le Promeneur, 1991
La Maison de la vie, préface de Pietro Citati, Gallimard/L'Arpenteur, 1993
La Chair, la Mort et le Diable : le romantisme noir, Gallimard/Tel, 1998

Choix d'ouvrages en langue italienne

Essais

Parmi la trentaine de titres non encore traduits en français, on pourra retenir :

Secentismo e Marinismo in Inghilterra, 1925
Poeti inglesi dell'Ottocento, 1925
Penisola Pentagonale, 1926
Studi sul concettismo, 1934
Antologia della letteratura inglese, 1936
Studi e svaghi inglesi, 1937
Viaggio in Grecia, Diario del 1931, 1943 ; a cura di M.Staglieno, 1992
La Crisi dell'eroe nel romanzo vittoriano, 1952
Bellezza e bizzarria, 1960
Il giardino dei sensi, 1975
Panopticon romano secondo, 1978
Perseo e la Medusa, 1979
Traductions de l'anglais vers l'italien
T. S. Eliot, La Terre vaine, Marche triomphale
Edgar Allan Poe, Le Corbeau, Philosophie de la composition
Ben Jonson, Volpone
Charles Lamb, Essais d'Elia
Jane Austen, Emma 1965

Citation

« La maison, c'est l'homme, tel le logis, tel le maître ; en d'autres termes, dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu es. » Histoire de la décoration d'intérieur



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Posté le : 04/09/2015 17:07
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Rodolphe III de Bourgogne
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Le 6 septembre 1032 meurt Rodolphe III de Bourgogne

dit Le Pieux ou Le Fainéant, né vers 970; il est le dernier roi de Bourgogne.

En bref

Un premier royaume de Provence-Viennois fut formé en 879 sous l'autorité de Boson, beau-frère de Charles le Chauve. Sa couronne réunissait la Provence, le Bugey, la Bresse, une partie de la Bourgogne cisjurane, une partie du Languedoc et le Dauphiné. Boson dut lutter continuellement contre l'hégémonie des Carolingiens, mais put léguer son patrimoine à son fils. Cependant, à la mort de Charles le Gros naquirent les royaumes de Bourgogne et de Provence. Le Welf Rodolphe, duc de Transjurane, prenait en 888 la couronne à Agaune et à Toul ; mais l'occupation de la Lorraine par Arnoul de Carinthie le cantonna dans la Bourgogne jurane, partie méridionale du royaume de Lothaire II (Sion, Lausanne, Besançon, Genève, peut-être Aoste). Louis l'Aveugle, fils de Boson, releva en 890 le titre royal que son père avait pris à Mantaille en 879 et s'assura du Lyonnais, du Viennois et de la Provence, qui avaient formé de 855 à 863 le royaume de Charles de Provence. Il échoua dans sa tentative d'occuper aussi le trône d'Italie (905). Aveuglé, il régna sous la tutelle de son cousin Hugues et mourut en 928, ne laissant à son bâtard Charles-Constantin que le comté de Vienne. Hugues, proclamé roi d'Italie en 926, céda ses droits sur la Provence, le Viennois et le Lyonnais à Rodolphe II en 932 ; il mourut à Arles après avoir été chassé d'Italie.

Sa vie

Rodolphe III est le fils du roi de Bourgogne Conrad III dit le Pacifique 925-993 et de Mathilde de France 943-980, fille du roi de France Louis IV dit d'Outremer.
En 993, Rodolphe III succède à son père. Il est présenté par les historiens comme un homme faible, manquant de courage. Son demi-frère Burchard II, archevêque de Lyon depuis 979, sillonne le royaume pour garantir les pouvoirs royaux. Sous son règne, la tutelle de la royauté germanique se fait encore plus pesante et finit par étouffer son autorité.
Les souverains ottoniens commencent en effet à intervenir directement dans le royaume bourguignon. En 999, Rodolphe doit mater une révolte des grands seigneurs du royaume. L’impératrice Adélaïde vient ainsi dans le royaume de Bourgogne, où elle arbitre souverainement les différends qui opposent Rodolphe III à son aristocratie.
Après l’an mil, le roi perd l’habitude de réunir en conciles les évêques bourguignons. Désormais, les prélats rhodaniens prennent le chemin de la Germanie, comme le font les archevêques de Lyon et les évêques de Tarentaise, de Genève et de Lausanne en 1007, lorsqu’ils vont assister au concile de Francfort. Profitant de l’affaiblissement de la royauté, les évêques peuvent ainsi gérer leurs diocèses en toute indépendance.
Acte de donation du roi de Bourgogne Rodolphe III à l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune 15 février 1018
Par la suite, pour se concilier l'appui du clergé contre les nobles, il fait plusieurs donations importantes aux évêques de Bâle, de Sion et de Lausanne. À ce dernier, il cède en 1011 le comté de Vaud, c'est-à-dire la charge de comte et les droits régaliens, droits publics exercés à l'origine par le roi sur les routes, les péages, les forêts, la monnaie, les marchés, les mesures, les eaux, les criminels, dans le territoire du comté. Le 15 février 1018, à la demande de ses familiers, Rodolphe III, donne ou plutôt rend à l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune les fiscs de Sciex ?, de Lully, de Commugny, la moitié de Pully, Oron, la pauté de Vuadens, Bouloz, le plaid de Vevey, Lutry, Vouvry, Ollon, Villy, Naters, quelques droits à Saint-Maurice et l'ensemble des alpages du Chablais.
En 1011, Rodolphe III épouse Hermengarde, une parente si proche du futur comte de Savoie Humbert Ier aux Blanches Mains 980-1048, qu’il est vraisemblable qu’elle en est la sœur, selon une hypothèse souvent défendue par les historiens italiens. Rodolphe III donne à son épouse un douaire considérable, qui s’étend en particulier autour d’Aix-les-Bains et de la combe de Savoie. Bien vite, ces terres royales passent aux mains du comte Humbert aux Blanches Mains. Le roi aime résider et prendre les eaux à Aix-les-Bains et il s'y fait construire un vaste palais. À l'époque un temple romain dédié à Mercure est encore debout à côté du palais.

La région qu'il donne à Hermengarde remonte jusqu'au pied du Jura avec la ville de Neuchâtel.

À Strasbourg, en 1016, Rodolphe prête un hommage de main à son neveu l’empereur germanique Henri II, le reconnaîssant comme protecteur et héritier. Le roi de Bourgogne promet à l’empereur de gouverner selon ses conseils et de lui laisser sa succession s’il devait mourir sans laisser un fils légitime. Mais cette soumission n'est pas acceptée par les grands du royaume, et sous l’impulsion du comte Otte-Guillaume, toutes les villes du comté de Bourgogne ferment leurs portes à l’empereur.
En 1018, Rodolphe renouvelle et complète les engagements qu’il avait pris à Strasbourg, et se comporte dès lors en véritable vassal de l’empereur en lui remettant en libre disposition les fiefs tenus par le comte de Besançon, Otte-Guillaume, et en se faisant investir par lui de sa couronne et de son sceptre. La royauté bourguignonne est désormais totalement soumise au pouvoir impérial.
Hugues, fils illégitime de Rodolphe est promu à l’évêque de Lausanne en 1019.
Rodolphe III concède le comté de Vienne à l’archevêque de Vienne en 1023.
À la mort d'Henri II, en 1024, Rodolphe III est contraint par les nobles de Bourgogne, de révoquer sa donation faite huit ans auparavant.
Toutefois, en 1025, il se voit contraint de renouveler son engagement initial, vis-à-vis du nouveau roi de Germanie Conrad II le Salique, le mari de sa nièce Gisèle, fille de sa sœur Gerberge, et qui occupe Bâle pour faire pression sur lui.

En 1027, Conrad II est couronné empereur germanique, Rodolphe assiste à la cérémonie et confirme la succession.
En juin 1032, Burchard, archevêque de Lyon désavoue la succession sur le royaume et fait partie des révoltés. En septembre, à la mort de Rodolphe III, la lutte s’engage entre l’empereur Conrad II et l’autre neveu du roi défunt, le comte de Blois et de Troyes Eudes II, l’héritier le plus direct de Rodolphe.

La donation faite à son épouse

Le 24 avril 1011, Rodolphe III fait une donation en faveur de son épouse Ermengarde dont les Archives départementales de l'Isère ont conservé le diplôme original sur parchemin. Voici le texte de ce document :
" Au nom de la très Sainte et Indivise Trinité, Rodolfe, Roi par la Clémence de Dieu ; qu'il soit connu de tous les hommes, nés ou à naître, que, poussé par amour conjugal et conseillé par les grands de mon royaume, je donne à ma très chère épouse Irmengarde, la résidence royale d'Aix avec les colons de ce domaine en notre propriété, pour qu'ils l'habitent et en cultivent les terres. Et je lui donne mon fisc d'Annecy, avec ses dépendances, ses esclaves et ses servantes ; et je lui donne la totalité de l' abbaye de St Pierre de Montjoux et je lui donne mon fisc de Rue avec ses dépendances, ses esclaves et ses servantes, et je lui donne le château de Font avec ses dépendances, et la part de la villa d' Yvonand qu'Henri possédait, avec ses esclaves, ses servantes et toutes ses dépendances ; je lui donne la résidence royale de Neuchâtel, avec ses esclaves, servantes et toutes ses dépendances ; je lui donne Auvernier (11) avec toutes ses dépendances, esclaves et servantes ; je lui donne Arinis Saint-Blaise, avec toutes ses dépendances, esclaves et servantes. Qu'elle ait le droit de posséder, de donner, de vendre, en somme de faire tout ce qu'elle voudra de ces biens. Pour que nos successeurs tiennent pour vrai et ne cassent pas ce que j'ai fait, nous avons authentifié de notre main et ordonné qu'il soit scellé de notre sceau. Signé du seigneur Rodolfe.
Padolfe chancelier, j'ai reconnu.
Daté du 8e jour des calendes de mai, 17e lune, indiction…., l'an de l'Incarnation du Seigneur 1011, sous la 19e année du règne de Rodolfe, fait à Aix "
Au dos du texte : " Moi Hermengarde, reine, je donne à Dieu et à St Maurice de l'Église de Vienne, tout ce qui m'a été donné" .

Succession de Bourgogne 1032-1034.

Mort sans postérité, le 6 septembre 1032, Rodolphe III avait institué comme son héritier, l'empereur germanique Conrad le Salique, mais son neveu Eudes II de Blois, fils de sa sœur aînée, suscite contre l'empereur, la révolte des féodaux et des prélats du royaume de Bourgogne, dont le comte Gérold de Genève, l'archevêque de Vienne, l'évêque de Maurienne et Burchard, archevêque de Lyon. Eudes II envahit le royaume. La guerre entre les deux cousins dura deux ans et Eudes doit abandonner la partie devant une coalition formée par le nouvel empereur Conrad II et le roi de France Henri Ier.


[img width=600]https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/66/Donation_du_roi_de_Bourgogne_Rodolphe_III_%C3%A0_l'abbaye_Saint-Maurice_(15_f%C3%A9vrier_1018).jpg/400px-Donation_du_roi_de_Bourgogne_Rodolphe_III_%C3%A0_l'abbaye_Saint-Maurice_(15_f%C3%A9vrier_1018).jpg[/img]



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Posté le : 04/09/2015 16:56
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Re: Les bons mots de Grenouille
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Ecouter la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombe. Friedrich Hegel




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... AVEC L' ORÉE !






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DE ANNE ROUMANOFF :

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Rentrée scolaire d’hier et d’aujourd’hui :


Espoir maternel
1985 : - J’espère que tu n’es pas dans la même classe que tes copains, sinon vous n’allez pas travailler.
2015 : - Quoi ? Ils ne t’ont pas mis avec tes amis, comme je l’avais exigé ? Je vais faire un scandale !

Recommandations paternelles
1985 : - Surtout, le premier jour, tu écoutes bien tout ce que te dit le maître. Tu es poli et tu ne bavardes pas.
2015 : - Si jamais tu n’as pas un bon feeling avec ton instit, dis-le-moi et je demanderai que l’on te change de classe.

Affaires de rentrée
1985 : vieux cartable, robe, chaussettes propres et chaussures neuves.
2015 : nouveau sac à dos, smartphone, jean, baskets trouées et trottinette.

Rêve d’enfant
1985 : - Maman, s’il te plaît, tu pourras m’acheter un album Panini pour coller mes vignettes de footballeurs ? »
2015 : - Bon, tu me l’achètes quand, l’iPhone 6 ?

Autosatisfaction
1985 : - Cet établissement a d’excellents résultats au bac, ils sont très exigeants avec les élèves. »
2015 : - C’est un bon collège, ils sont très à l’écoute des ados, et, surtout, il n’y a pas beaucoup de drogue. »

Petit-déjeuner de rentrée
1985 : chocolat chaud et baguette beurre-confiture.
2015 : céréales au chocolat, pain de mie en sachet et pâte à tartiner.

Bonne résolution de rentrée
1985 : - Cette année, je vais être sévère : pas de télévision après 20 h 30.
2016 : - Il va falloir essayer de te discipliner un peu avec ta tablette. Tu pourrais l’éteindre quand tu manges, non ?

(Extrait du livre "Roumanoff Best of" - aux Editions du Cherche-Midi)




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LES CITATIONS PUBLIÉES PAR NOTRE AMI MARCO :

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Publié le 14-08-2015


Essais : On peut se demander si la réflexion ne devient pas, parfois, un handicap !


- " Alzheimer : Suppression de l'historique."


- "Amour propre : c'est se regarder dans le blanc des yeux ! "


- " L'ordre c'est le désordre plus le pouvoir."


- "Souvenirs lointains : clichés flous du passé."


- " Perdre la mémoire c'est vouloir oublier que l'on va mourir."


- " Il vaut mieux avoir une aventure que de partir à l'aventure ;
Cela est moins dangereux, enfin normalement ! "


- " On dit : "l'habitude est une seconde nature".
Eh bien, cela tombe bien parce que la première on l'a prise pour une décharge. "


- " Cet homme ne vaut pas la corde qui va le pendre" ! Alors du cou(p), serait-il libre ? "


- " Sylvie Vartan a chanté : "l’amour c'est comme une cigarette".
Non, c'est quand même un peu plus long ! Quoique... "



L'Outrage :
C'est une arme employée par les gens envieux
Dont l'existence misérable n'en finit plus,
Selon eux,
D'être harcelée par l'allégresse d'autrui !




Les Proverbes :
============


- " Qui dort dîne: Eh bien, les Africains savent, maintenant, ce qui leur reste à faire ! "


- " Bien faire, et laisser dire (prov. Français).
Les chiens aboient, la caravane passe (prov. Arabe).
Il y a une similitude entre ces deux proverbes et il n'y a rien à redire ! Dit le premier Ministre.
Si, si, la caravane elle s'est arrêtée chez nous ! Dit le Pen. "


- " Mieux vaut tard que jamais : voilà ce qu'il faut dire votre patron, lorsque vous êtes à la "bourre" ! "


- " Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras : C'est l'explication de l'immobilisme. "


- " Quand le vin est tiré, il faut le boire : On va tous devenir des poivrots et après ils vont nous faire chier en parlant de modération, faut pas déconner ! "


- " De la discussion jaillit la lumière : EDF va faire faillite ! "


- " Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : Oui c'est vrai, et c'est pour cela que l'on a donné un nom différent à tous les jours de la semaine "


- " La fortune vient en dormant : Au lit les mecs ! Les filles aussi, mais pas dans le même pieu, on a dit dormir, OK ! "


- " Il n'y a que la vérité qui blesse : Pas vrai ! Faites la guerre et on en reparlera ! "


- " Bien mal acquis ne profite jamais : Ouais ça, c'est pour que l'on ne fasse pas de conneries ! "


- " Chacun pour soi et Dieu pour tous : Vive moi et merde aux autres ! (naissance de l'individualisme) "


- " Trop de précaution nuit : Dites cela aux sidéens ! "


- " Nécessité fait loi : Ah oui ! Eh bien, cela m'étonnerai, piquez à bouffer et on va voir ! "


- " Il faut que jeunesse se passe : Oui, mais moi je ne suis pas pressé ! "


- " Le chat parti, les souris dansent : Je veux le voir ; cela doit être mignon et marrant ! "


- " La nuit porte conseil : Moi, la nuit je dors ! "


- " L'intention vaut le fait : Alors on ne peut rien reprocher aux chômeurs."
.


Merci Marco !

A bientôt, pour d'autres citations de MARCO




AVEC DE SIMPLES BOUTS DE PAPIER ......

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Avec un simple bout de papier, un couteau et un crayon, l’artiste Jeff Nishinaka donne vie à de sublimes sculptures

Jeff Nishinaka est un artiste américain habitant à Los Angeles qui fait naitre sous ses doigts de fée des oeuvres d’une précision impressionnante. Il décrit son travail comme découlant d’un projet donné à l’école d’art, et qui impliquait d’expérimenter différents supports matériels : il s’est donc très vite tourné vers le papier.


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« J’ai commencé à faire des sculptures en papier il y a plus de 31 ans de cela. Depuis, j’ai continué sans relâche à expérimenter et à affiner mes techniques et mon dessin, mais tout ce que je fais pour donner vie à mes sculptures est encore et sera toujours fait entièrement à la main. Bien sûr c’est un travail intensif et qui prend beaucoup de temps, mais la seule manière dont je pense que ça pourrait et devrait être fait c’est avec mes mains », explique-t-il.


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FASCINANT GRIMOIRE :

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Il existe un surprenant grimoire que l’on peut lire de six façons différentes et dont les parties peuvent se feuilleter indépendamment les unes des autres

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Cette prouesse technique date duXVIe siècle ! L’ouvrage provient de la bibliothèque nationale de Suède et a été imprimé en Allemagne. Il contient six tomes traitant de religion et interconnectés par des fermoirs métalliques. La façon de l’ouvrir détermine quelle partie l’utilisateur va lire sans que les cinq autres ne le gênent.

Cet ouvrage est unique et utilise un mécanisme fascinant.
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KI, KI CÉ ÇA ?

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Quelle est la toile la plus célèbre du Louvre ?

Probablement « La Liberté guidant le peuple « d’ Eugène Delacroix ( 1830 ) La Joconde de Léonard de Vinci ( vers 1503 ) est une oeuvre plus illustre encore mais…mais ….. ce n’est une toile, elle a été peinte sur un panneau de peuplier, ce qui était courant à l’époque.

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Quel est l’animal le plus dangereux pour l’homme ?

Le moustique femelle ; le sang apportant les protéines nécessaire au développement de ses oeufs.
Pour l’obtenir, elle pique des mammifères (dont l’homme), des oiseaux, des reptiles ou même d’autres insectes.

De plus, cette bestiole nous fait pipi dessus !

Découverte récente de de l’institut de recherche de l’université F. Rabelais de Tours, les chercheurs savent maintenant que, pour ne pas mourir suite à l’absorption de sang chaud le moutisque qui nous pique, urine en même temps !
Plus précisément, il excrète par l'anus une gouttelette d'urine mêlée de sang qu'il retient contre lui en maintenant relevée l'extrémité postérieure de son corps.
En entrant en contact avec l'air, le liquide s'évapore, refroidit et permet du même coup à l' animal d'abaisser la température de son abdomen.

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C'est ce mécanisme baptisé "evaporative cooling ", combiné à une synthèse rapide de protéines de choc thermique a été mise au jour également par une équipe américaine.


Le moustique est potentiellement porteur de nombreuses maladies mortelles: paludisme, fièvre jaune, dengue, etc ..
Ces bestioles tuent une personne toutes les quinze secondes dans le monde.



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Quel film avec Grace Kelly peut-on toujours voir à Monaco ?

Aucun, tous ses films furent interdits de projection sur le Rocher après son mariage en 1956 sur ordre du prince Rainier.


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Quel croisement de fruits donne la nectarine ?

Aucun, La nectarine n’est pas issue d’un croisement comme on l’a souvent dit, c’est une variété naturelle de pêche proche du brugnon, ce qui la différencie de celui-ci : son noyau n’adhère pas à la chair.

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Combien d’humains peut avaler une baleine bleue ?

Aucun. Sa petite gorge peut juste avaler un ballon de plage malgré son énorme bouche (on dit une gueule ) qui peut contenir 90 tonnes d’eau ou nourriture. Ses 300 fanons - chacun d’environ un mètre de long et de couleur noire - pendent de la mâchoire supérieure et reviennent à l ‘ intérieur de la gueule sur 50 cm.
Sa tête représente un quart de la longueur de son corps. La baleine bleue peut peser 170 tonnes et sa langue presque 3 tonnes.



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Sur une mappemonde le Nord est- il en haut ou en bas ?

Ni l’un ni l’autre. Une carte n'a pas forcément le nord orienté vers le haut, car il n'y a ni haut ni bas dans l'espace. On peut donc tout aussi bien l'orienter le sud en haut (ce qu'a fait un Australien), ou bien vers l'est (ce qu'on faisait au Moyen Âge). De même, on peut faire le choix de centrer la carte sur un méridien plutôt qu'un autre.


Si le Nord est en haut sur une mappemonde ou un planisphère , c’est une convention décidée par les européens, les plus avancés dans ce domaine, notamment le religieux camaldule (ordre monastique basé sur le travail et la prière) Fra Mauro qui réalisa une carte représentant le monde connu en 1459, qu'il adressa à Henri le Navigateur, à la demande du roi Alphonse V du Portugal.


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Représenter la Terre pose de gros soucis de géométrie; ici une des propositions de solution : la projection de Fuller.


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Quel est l’écrit le plus célèbre de Socrate ?

Aucun écrit. C’est grâce à des témoignages indirects ( Aristote ) et ceux de ses disciples Platon et Xénophon que sa philosophie est passée à la postérité.
Ces sources directes et indirectes ne s'accordent pas toujours ou sont même contradictoires. Ce qu'on appelle la « question socratique » est le problème qui se pose lorsque l'on tente de reconstituer la pensée du Socrate historique.



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Pourquoi les chauves-souris s’accrochent-elles aux cheveux ?

Elles ne s’accrochent jamais aux cheveux et n’attaquent pas l’homme par morsure. C’est une légende. En Chine elles sont symboles de longévité et de gaieté.

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A quoi Ivan le Terrible doit-il son surnom ?

A une erreur de traduction. Pas plus sanguinaire que ses successeurs, le premier tsar de Russie ( en 1547 ) fin stratège , autoritaire, doté d’une belle plume, Ivan IV Vassillievitch avait été surnommé « Grozny « qui en russe, signifie « puissant, impressionnant , imposant le respect. Le mot fut hâtivement traduit par « terrible ».

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Quel astronaute à pu voir la grande muraille de Chine de la Lune ?

Aucun. 400 000 kms séparent la Terre de son satellite naturel, il est impossible d'y distinguer la moindre construction humaine.
La légende vient d'une confusion entre la Lune et l'espace, lequel commence à 100 kms de la surface terrestre, et où les villes et routes , entre autres, sont encore visibles
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ON RÉVISE LES CLASSIQUES :

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Plaisir d'amour de Jean-Pierre Claris de Florian

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,
Chagrin d'amour dure toute la vie.

J'ai tout quitté pour l'ingrate Sylvie,
Elle me quitte et prend un autre amant.
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,
Chagrin d'amour dure toute la vie.

Tant que cette eau coulera doucement
Vers ce ruisseau qui borde la prairie,
Je t'aimerai, me répétait Sylvie ;
L'eau coule encor, elle a changé pourtant !

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,
Chagrin d'amour dure toute la vie.






Je contemple souvent le ciel de ma mémoire de Marcel Proust

Le temps efface tout comme effacent les vagues
Les travaux des enfants sur le sable aplani
Nous oublierons ces mots si précis et si vagues
Derrière qui chacun nous sentions l’infini.

Le temps efface tout il n’éteint pas les yeux
Qu’ils soient d’opale ou d’étoile ou d’eau claire
Beaux comme dans le ciel ou chez un lapidaire
Ils brûleront pour nous d’un feu triste ou joyeux.

Les uns joyaux volés de leur écrin vivant
Jetteront dans mon coeur leurs durs reflets de pierre
Comme au jour où sertis, scellés dans la paupière
Ils luisaient d’un éclat précieux et décevant.

D’autres doux feux ravis encor par Prométhée
Étincelle d’amour qui brillait dans leurs yeux
Pour notre cher tourment nous l’avons emportée
Clartés trop pures ou bijoux trop précieux.

Constellez à jamais le ciel de ma mémoire
Inextinguibles yeux de celles que j’aimai
Rêvez comme des morts, luisez comme des gloires
Mon coeur sera brillant comme une nuit de Mai.

L’oubli comme une brume efface les visages
Les gestes adorés au divin autrefois,
Par qui nous fûmes fous, par qui nous fûmes sages
Charmes d’égarement et symboles de foi.

Le temps efface tout l’intimité des soirs
Mes deux mains dans son cou vierge comme la neige
Ses regards caressants mes nerfs comme un arpège
Le printemps secouant sur nous ses encensoirs.

D’autres, les yeux pourtant d’une joyeuse femme,
Ainsi que des chagrins étaient vastes et noirs
Épouvante des nuits et mystère des soirs
Entre ces cils charmants tenait toute son âme

Et son coeur était vain comme un regard joyeux.
D’autres comme la mer si changeante et si douce
Nous égaraient vers l’âme enfouie en ses yeux
Comme en ces soirs marins où l’inconnu nous pousse.

Mer des yeux sur tes eaux claires nous naviguâmes
Le désir gonflait nos voiles si rapiécées
Nous partions oublieux des tempêtes passées
Sur les regards à la découverte des âmes.

Tant de regards divers, les âmes si pareilles
Vieux prisonniers des yeux nous sommes bien déçus
Nous aurions dû rester à dormir sous la treille
Mais vous seriez parti même eussiez-vous tout su

Pour avoir dans le coeur ces yeux pleins de promesses
Comme une mer le soir rêveuse de soleil
Vous avez accompli d’inutiles prouesses
Pour atteindre au pays de rêve qui, vermeil,

Se lamentait d’extase au-delà des eaux vraies
Sous l’arche sainte d’un nuage cru prophète
Mais il est doux d’avoir pour un rêve ces plaies
Et votre souvenir brille comme une fête.

Marcel Proust, Poèmes




Chopin de Marcel Proust


Chopin, mer de soupirs, de larmes, de sanglots
Qu’un vol de papillons sans se poser traverse
Jouant sur la tristesse ou dansant sur les flots.
Reve, aime, souffre, crie, apaise, charme ou berce,
Toujours tu fais courir entre chaque douleur
L’oubli vertigineux et doux de ton caprice
Comme les papillons volent de fleur en fleur;
De ton chagrin alors ta joie est la complice:
L’ardeur du tourbillon accroit la soif des pleurs.
De la lune et des eaux pale et doux camarade,
Prince du desespoir ou grand seigneur trahi,
Tu t’exaltes encore, plus beau d’etre pali,
Du soleil inondant ta chambre de malade
Qui pleure a lui sourire et souffre de le voir…
Sourire du regret et larmes de l’Espoir!

Marcel Proust, Les Plaisirs et les Jours, Portraits de peintres et de musiciens 1896[
/size]



LE MOT FIN :

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[b]A l’occasionne de quatre-vingtième anniversaire, Winston Churchill pose pour la photo traditionnelle.

- " J’espère dit la jeune photographe, que je pourrai prendre, un jour, la photo de votre centenaire .. «

Churchill:

-" Et pourquoi pas, Mademoiselle, vous avez l’air en pleine forme ! «


———


Un jour que le ministre des Affaires culturelles André Malraux, faisait découvrir de nouveaux aménagements du Louvre, au Général de Gaulle, Yvonne de Gaulle s’éxclama :

- « Ah ! Charles, quelle joie si nous pouvions avoir de telles oeuvres à La Boisserie ….. «

Et de Gaulle, sur un ton moqueur :

- « Mais enfin, Yvonne, où voulez vous que je trouve le temps de peindre ? «


———


Le Général visite les lieux où s’étendra un jour la ville nouvelle de Marne-la Vallée. A Noisiel, le maire tient mordicus à s’entretenir avec le président de la République.

On lui ménage un entretien.

- « Mon général, il me faudrait une aide de l’ Etat, la chocolaterie Meunier vint de fermer ses portes, j’ai huit cents personnes à recaser … «

- « Ah bon, dit le Général, je note cela sur mes tablettes.

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LEO CAMPION :

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Léon Campion, dit Léo Campion, né le 2 mars 1905 à Paris et mort le 6 mars 1992 dans la même ville, est un personnage à multiples facettes, chansonnier, acteur, humoriste et caricaturiste, Régent de l'Institut de Pataphysique et Grand Maître de la Confrérie des Chevaliers du Taste Fesses, mais aussi franc-maçon, libre-penseur, objecteur de conscience, pacifiste, antimilitariste, libertaire et historien de l'anarchisme.



LE DICO DE LÉO

ABEILLE :
Mouche à miel.

ACCENT:
Celui des autres.

ACTE :
Partie distincte d’une pièce où sévissent des acteurs.

* ACTE D’AMOUR :
Incident épidermique qui inspire les poètes.

* ACTE DE BRAVOURE:
Le mariage.

* ACTE DE FOI:
Le divorce

ACTUALITÉ:
Ce qui vieillit le plus vite.

ADULTE:
Qui est en âge de pratiquer l’adultère.

AFFECTION:
Sentiment qui a pris du ventre.

AGNOSTICISME:
La sagesse de l’incertitude.

AMANT :
Braconnier qui cesserait d’être intéressant s’il devenait garde-chasse.


AMOUR :
Jeu rythmique dans l’exécution duquel ne messied point une certaine liberté d’interprétation.
( « On ne peut médire sans injustice d’un sentiment qui a survécu au romantisme et au bidet. » E.M. Cioran )


AMOUR LIBRE:
Hédonisme élémentaire.


AMOUR MATERNEL:
Instinct que l'on rencontre chez tous les animaux à l'état pur, c'est à dire dépouillé des calculs et de l'égoïsme humain.


AMOUR PLATONIQUE:
Forme d'amour conjugal.


AMOUR PROPRE :
Le seul amour fidèle.


AMOUR SACRÉ DE LA PATRIE:
Attention ! Danger de mort. Un bon truc pour devenir Soldat Inconnu.


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PHOTOS /PEINTURES :

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Le désespéré de Gustave Courbet

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Jeune homme nu de H. Flandrin





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Posté le : 04/09/2015 14:42
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Re: Les expressions
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« Vingt-deux (22) ! »


Attention !


Selon Rey-Chantreau, l'origine de cette expression est inconnue.

Mais Duneton en donne une issue du milieu des typographes pendant la seconde moitié du XIXe siècle.
Ces ouvriers travaillaient dans de grands ateliers où la concentration, donc le silence, était de rigueur afin de diminuer le nombre d'erreurs dans les documents produits.
Lorsque leur 'contremaître' (qu'on appelait un prote) s'absentait, le bavardage et d'autres échanges plus ou moins vifs démarraient.
Dès qu'un d'entre eux voyait revenir le prote, il criait "22 !" pour avertir ses collègues et faire revenir le silence.

Avant d'expliquer pourquoi ce '22' il est intéressant de savoir aussi que lorsque c'était le patron qui apparaissait, le signal devenait "44 !", en rapport avec l'importance de la personne.

En imprimerie, la taille des lettres, qui s'appelle le corps, est désignée par des chiffres.
Si les corps 9 et 10 sont des tailles ordinaires, le corps 11 commence déjà à être plus grand[1].
Inutile de dire que le corps 22 était d'une dimension largement supérieure et que le 22 était donc tout désigné pour signifier l'importance hiérarchique du chef d'atelier.
Et il pouvait s'utiliser sans trop éveiller l'attention dans un milieu où il était régulièrement nécessaire de le prononcer.

Cela dit, cette origine étant contestable et contestée (pas de référence dans "l'argot des typographes" d'Eugène Boutmy), voici quelques autres hypothèses émises mais non vérifiées :
- La plus souventes fois citée : en prenant leur ordre numérique dans l'alphabet, la somme des quatre lettres de 'chef' donne vingt-deux. C'était donc un signal pour annoncer l'arrivée du patron ;
- La veste des policiers de l'époque comportait vingt-deux boutons (ou, variante, elle en comportait onze, mais comme ils opéraient toujours par deux...). D'où un signal de l'arrivée des policiers ;
- Les truands de l'époque utilisaient volontiers un couteau dont la lame faisait vingt-deux centimètres de long. On avait donc là un signal qu'il fallait dégainer les couteaux ;
- L'expression est une simple déformation de "vingt dieux !"
Et on peut certainement en trouver encore d'autres.

Le corps 11 était appelé le 'corps beau' "Jeu de mots !", aurait dit Maître Capello. Et le "11 !" servait cette fois à désigner l'arrivée du curé, habillé de noir, comme le corbeau.

Compléments
Depuis la fin du XIXe, cette expression, répandue hors du milieu de l'imprimerie par les gamins de Paris, est souvent suivie de "v'là les flics" ou, plus récemment, "v'là les keufs".
Elle est très utilisée parmi les bandes de 'sauvageons' pour signaler l'arrivée inopinée de la police.

Ailleurs

Allemagne (Bavière) de Obacht! (=Vorsicht!) Attention!
Argentine (Buenos Aires) es ¡Ojo! Oeil!
Argentine es Attenti yuta! Attention police!
Italie it Attenti ! Attention !
Italie it Occhio! Oeil !
Roumanie ro 6 ! Six !

Posté le : 04/09/2015 10:03
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Re: Victimes S
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Oui cette manipulation a un but : faire entrer malgré le refus des européens, une masse de travailleurs à bas prix. Nous sommes entrés dans une société consumériste, de capitalisme sauvage, libérale et la seule optique de nos gouvernements est le profit, pas les peuples.
L'Europe de l'est qui a vécu très récemment l'expérience de la dissolution de leur culture dans un " 'empire" ou toutes les communautés étaient soumises à une politique commune, sont fermement opposées à ce retour en arrière et se protègent derrière leur frontières retrouvées. Mais l'Europe de l'ouest et notamment l'Allemagne qui a un déficit de population et qui a une politique économique de travailleurs sous-payés est désireuse de faire entrer de la main d'oeuvre extérieure. Cette politique d'immigration de travailleurs à bas-coup est un projet européen qui est né avec le capitalisme libéral. . Mais voilà les peuples s'y refusent. Comment les faire plier ?
En utilisant un pauvre les souffrances d'un petit bonhomme échoué sur une plage Turque.
Est-ce que l'Europe s'est armée pour aller protéger ces populations et combattre Daech ? Non
Est-ce que l'Europe aide ces peuples à rester chez eux ? Non
L'Allemagne, l'Angleterre avant elle, et le capitalisme sauvage ont bien l'intention, non pas de régler le problème, non pas de combattre les faiseurs de guerres qui jettent tous ses malheureux sur les routes (et cela est possible ) mais leur but est de tirer bénéfice du déplacement de ces populations attirées par un mirage et qui vont vivre le déracinement, les contrats précaires, les mauvais logement de sous citoyens, de faire encore baisser le smic et le niveau de vie.
Mais ce petit bout de chou porté comme une pub pour faire pleurer dans les chaumières et briser la résistance des refus, est une deuxième fois victime du malsain calcul des politiques.
Et la tromperie fonctionne car elle touche à la pitié, car elle manipule notre bien le plus précieux : notre humanité.
Faits semblables dans notre histoire humaine :
-Qui croit vraiment que la guerre des nordistes et des sudistes américains est une guerre idéologique généreuse ? Non c'était une guerre économique. Qui croit que les nordistes étaient de gentils américains aimant les noirs qui combattaient les vilains sudistes esclavagistes ? Les nordistes développaient une économie qui avait besoin de commercer et le sud vivait en autarcie et n'avait pas besoin d'eux, ce qui ne faisait pas leur affaire. Qu'ont fait les nordistes après la " libération des esclaves ".? Ils les ont traités comme des sous-hommes, ils ont instauré l'apartheid, la haine et ont sous-payé ces travailleurs.
-Qu'ont fait les américains quand Hitler à détruit l'Europe et pratiqué des atrocités ? Rien.
Depuis 1940 les américains savaient tout des camps de concentrations, du génocide en cours, ils n'ont pas accourus, ils ont tout simplement saisis l'opportunité de remettre en marche leur économie, brisée depuis 1929, ils ont fait tourner les usines d'armement, ils se sont rétabli économiquement et sont venus secourir l'Europe, et l'asservir avec le plan Marshall, qu'une fois leur suprématie assurée. Si l'Europe était restée sous le joug nazi, l'Amérique perdait un partenaire commercial. Les esclaves ne sont pas de bons clients.
Celui qui veut voir de nobles sentiments dans la politique est malheureusement "Lou ravi", le "ravi de la crèche" .
Le cynisme et la traitrise des politiques est toujours un spectacle qui me révulse.

Posté le : 04/09/2015 09:59
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Chère Emma,

Vive la Révolution interne.
Mais parfois, cela peut passer par de la souffrance.

J'ai décidé que Dieu ou plus simplement l'absolu prendra les eaux ou se reposera de toutes ses contrariétés dans la 124ème planète! Hi hi!

Merci de ton commentaire très amical.

Bises.
Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 04/09/2015 08:42
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Chère Delphine,

Merci pour ton commentaire très amical.
Oui, oui, je l'avoue. Je suis le fruit d'une éducation catholique, musicale et littéraire.
Je crois commencer à bien savoir en faire la synthèse. J'ai peut être encore un peu de travail.

Effectivement, j'ai vu les affiches. Je suis très tenté d'aller voir ce film.

Bises.
Très amicalement.

Jacques

Posté le : 04/09/2015 08:37
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Re: Victimes S
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Loriane, je ne suis pas dupe. Cette photo n' est-t-elle qu'un prétexte,utilisée par les politcos-journalistes pour je ne sais quelles raisons obscures???
En politique rien n' arrive par hasard disait Roosevelt, à croire qu' il avait raison.
Quel est l' objectif, le but de cette manipulation? Affaire à suivre...
Bisous Loriane, à bientôt,

Posté le : 04/09/2015 04:04
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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