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Arnold Schonberg
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Le 13 septembre 1874 naît Arnold Schönberg

ou Arnold Schoenberg audio, compositeur, peintre et théoricien autrichien, mort à 76 ans le 13 juillet 1951 à Los Angeles États-Unis. Deux siècles après Jean-Sébastien Bach et Jean-Philippe Rameau, qui avaient posé les fondements de la musique tonale, il émancipa la musique de la tonalité et inventa le dodécaphonisme, qui aura une influence marquante sur la musique du XXe siècle. Il collabore à la seconde école de Vienne. Ses maîtres sont Alexander von Zemlinsky. Il reçoit l'enseignement de Malkin Conservatory. Ses élèves sont Anton Webern, Alban Berg, John Cage, Hanns Eisler, Egon Wellesz, Otto Klemperer, Theodor Adorno, Viktor Ullmann, Winfried Zillig, René Leibowitz, Nikos Skalkottas, Josef Rufer, Roberto Gerhard, Vilma von Webenau. Ii épouse Mathilde Zemlinsky décèdé en 1923, puis Gertrud Kolisch morte en 1967, ses descendants sont Randol Schönberg son petit-fils. Sa famille est : Alexander von Zemlinsky son beau-frère, Luigi Nono son beau-fils

En bref

Schönberg est mort : tel est le titre, resté fameux, d'un article que le jeune Pierre Boulez écrivit peu après la disparition de l'auteur de Pierrot lunaire. Il s'agit d'un cas classique de meurtre du père, car le compositeur Boulez n'existerait pas sans Schönberg, pas plus que Stockhausen, Nono son gendre ! ou les autres pionniers du sérialisme dans les années d'après-guerre ; ceux-ci se réclamaient sans doute davantage d'Anton Webern sauf, précisément, Nono, mais Webern, tout comme Alban Berg, est impensable sans Schönberg.
Arnold Schönberg demeure plus admiré qu'aimé sauf d'une minorité ; il suscite aujourd'hui encore bien des polémiques et des aversions, voire des haines, et sa musique, à l'exception de l'une ou l'autre page de jeunesse, ne s'est pas intégrée au grand répertoire des concerts : il n'atteint pas, et n'atteindra sans doute jamais, à la popularité de son grand antipode, Igor Stravinski. Et pourtant, il a eu encore plus d'importance historique, la plus grande pour son temps, un temps qui suit immédiatement celui de Debussy.
L'homme et l'œuvre sont d'un abord austère, abrupt ; bien des musiciens d'aujourd'hui, et non des moindres, à qui on demanderait quel est le plus grand compositeur de la première moitié du XXe siècle, seraient tentés de lui appliquer le Victor Hugo, hélas... de Gide. Sa production, de son premier chef-d'œuvre, Verklärte Nacht La Nuit transfigurée, 1899, au Psaume moderne qu'il laissera inachevé en 1951, renferme nombre des œuvres fondamentales de ce temps ; pourtant, elle n'est pas particulièrement abondante et son inspiration est inégale, si sa facture reste toujours un objet d'étude et d'admiration.
Cet homme, qui a révolutionné la musique en mettant fin à trois siècles d'hégémonie du système tonal, s'est défini comme un conservateur forcé par les circonstances de devenir un radical ; et ses opinions politiques même aux États-Unis, il demeura partisan de la monarchie des Habsbourg, dont il regrettait la disparition, ainsi que sa religiosité profonde confirment ces tendances traditionalistes. C'est d'ailleurs en assumant l'héritage des grands maîtres de la tradition austro-allemande, de Bach à Brahms et à Mahler, maîtres dont il se considérait à bon droit comme le descendant direct, qu'il fut amené en toute logique à franchir les limites du langage tonal. Celui-ci était arrivé à saturation par un chromatisme de plus en plus envahissant dans la lignée directe du Tristan de Wagner, et, de ce point de départ, qui est à peu près celui de ses premières œuvres, Schönberg parvint à la suspension des fonctions tonales par une évolution, non une révolution.
Après une quinzaine d'années de création en état d'apesanteur harmonique l'émancipation de la dissonance et la fin de l'harmonie cadentielle-résolutive, il ressentit la servitude de tant de liberté, et le besoin d'organiser ce nouveau monde sonore pour le soustraire au danger de l'anarchie. L'élaboration de la méthode d'écriture avec douze sons n'ayant de rapports qu'entre eux sa propre définition, devenue célèbre sous le nom de dodécaphonisme sériel, obéit donc avant tout au besoin de créer une tradition nouvelle, destinée à suppléer les aspects caducs de l'ancienne. Schönberg et ses disciples les plus proches appelaient d'ailleurs cette méthode la loi das Gesetz, et ce n'est pas l'un des moindres paradoxes du dodécaphonisme que cette suppression de la hiérarchie entre les sons et entre les intervalles, venant d'un homme aussi ancré dans le conservatisme social et idéologique.
Arnold Schönberg, né à Vienne le vendredi 13 septembre 1874 de parents de la petite bourgeoisie juive, est l'un des représentants éminents de cette classe sociale bien déterminée qui allait donner au XXe siècle naissant quelques-uns de ses génies les plus dérangeants et les plus lourds d'avenir : nous sommes encore les petits-fils spirituels de Freud, de Kafka, d'Einstein, de Mahler et de Schönberg, et le siècle que ces juifs d'Europe centrale ont façonné demeure le nôtre, pour le meilleur et pour le pire. Né un jour fatidique, Schönberg conserva toujours une horreur superstitieuse du chiffre 13 et du vendredi, allant jusqu'à numéroter les mesures de ses partitions avec un 12 bis ! Ce qui ne l'empêcha pas de mourir à 76 ans 7 + 6 ! le vendredi 13 juillet 1951, à minuit moins 13.
Il ne fut pas un enfant prodige, mais, mis au violon à neuf ans, il commença très jeune à composer d'instinct. À dix-neuf ans, violoncelliste dans un orchestre d'amateurs, il rencontra son futur beau-frère, le compositeur et chef d'orchestre Alexandre von Zemlinsky, son aîné de trois ans, qui lui apprit le contrepoint en six mois. Ce fut, avec l'étude de l'harmonie élémentaire prodiguée par son ami Oskar Adler, l'unique enseignement que reçut jamais celui qui devait être le plus grand professeur de composition et le plus grand pédagogue de son siècle : Schönberg un autodidacte ! Son développement créateur fut extraordinairement rapide : un quatuor de 1897 révèle un disciple doué des classiques ; deux ans plus tard, Verklärte Nacht est un premier chef-d'œuvre, dont les audaces harmoniques notamment un accord décrété impossible par les traditionalistes viennois : un quatrième renversement de la neuvième de dominante de ré bémol ! soulèvent déjà des protestations. Depuis lors, dira Schönberg par la suite, le scandale n'a jamais cessé. Cette œuvre innove également en chargeant une formation de chambre sextuor à cordes de toutes les tensions dramatiques d'un poème symphonique : synthèse audacieuse de Wagner et de Brahms, les deux modèles du jeune compositeur à cette époque.
L'année suivante, il met en chantier la plus colossale de toutes ses œuvres, l'oratorio des Gurrelieder, dont il dut interrompre l'orchestration, pour ne la compléter que douze ans plus tard. Mais ces milliers de pages d'orchestration d'opérettes qu'il écrivit entre-temps pour pouvoir subsister affermirent certainement son métier : cette première partition d'orchestre, d'un gigantisme sans précédent, témoigne déjà d'une maîtrise géniale, confirmée dans le vaste poème symphonique de Pelléas et Mélisande, écrit lors du premier de ses trois séjours à Berlin 1901-1903, sans connaître l'opéra de Debussy créé quelques mois plus tôt. En 1901, il avait épousé Mathilde von Zemlinsky. De retour à Vienne, il fit la connaissance de Gustav Mahler, puis commença bientôt sa féconde activité pédagogique, sur le plan privé tout d'abord : Anton Webern et Alban Berg furent parmi ses premiers élèves automne 1904.
Le gigantesque Premier Quatuor de 1904-1905 fond les quatre parties traditionnelles en un seul tout continu : c'est sans doute la plus grande œuvre du genre qui ait vu le jour depuis les derniers quatuors de Beethoven. En 1906, la Première Symphonie de chambre réalise la même gageure, mais l'œuvre dure vingt-deux minutes au lieu de quarante-cinq. L'émancipation de l'intervalle antitonal de quarte constitue le dernier grand pas avant le saut dans l'atonalité, cependant que l'instrumentation pour quinze solistes annonce toute la musique pour ensembles du second demi-siècle.

Sa vie

Arnold Schönberg fut avant tout autodidacte. Il reçut uniquement des leçons de contrepoint de celui qui devint son premier beau-frère, le compositeur Alexander von Zemlinsky. Il fonda avec ses élèves Alban Berg et Anton Webern la seconde école de Vienne, avant de s'installer à Berlin pour y enseigner la musique. Pédagogue et théoricien de réputation mondiale, Schönberg eut pour autres élèves notamment Hanns Eisler, Egon Wellesz, Otto Klemperer, Theodor Adorno, Viktor Ullmann, Winfried Zillig, René Leibowitz, Nikos Skalkottas, Josef Rufer, Roberto Gerhard et John Cage avec lequel il entretenait une relation très amicale.
Après des œuvres qui procèdent de son admiration pour Richard Wagner et Richard Strauss, dont il a assimilé l'art avec une prodigieuse maîtrise La Nuit transfigurée, sextuor à cordes, 1899 ; Gurrelieder, cantate profane en deux parties pour chœurs, solistes et grand orchestre, 1900-1911 ; Quatuor à cordes nº 1, 1905, il élimine au terme d'une profonde évolution dont les étapes principales sont le Quatuor à cordes nº 2, 1908, avec sa partie pour soprano dans le dernier mouvement, sur un poème approprié de Stefan George affirmant je respire l'air d'autres planètes ; les Cinq Pièces pour orchestre, 1909 ; les six petites pièces pour piano, 1911 les relations tonales et élabore le mode de déclamation du Sprechgesang, chant parlé avec Pierrot lunaire pour soprano et huit instruments solistes en 1912. Cette composition l'établit définitivement en tête des compositeurs les plus influents de son temps. Igor Stravinski Trois poésies de la lyrique japonaise et Maurice Ravel Trois poèmes de Mallarmé l'imitent, Darius Milhaud le fait jouer à Paris et Ernest Ansermet à Zurich, tandis que l'Europe musicale se divise en atonalistes et anti-atonalistes, ces derniers n'hésitant pas à perturber des concerts Skandalkonzert, et à demander le renvoi de Schönberg de sa chaire de professeur.
Patriote autrichien dans l'âme et plus tard nostalgique de l'empire des Habsbourg, il se porte, malgré son âge relativement avancé, volontaire durant la Première Guerre mondiale et sert à l'arrière. Cet engagement lui vaudra l'animosité de Claude Debussy, tout aussi patriote que lui, mais du bord opposé.
Recherchant de plus en plus le systématisme de la construction musicale dans l'esprit du classicisme du xviiie siècle tel que synthétisé par Johannes Brahms, mais dans une expression moderne — il s'agit donc d'une double transcendance de l'esprit bacho-mozartien, car c'est finalement dans le conservateur Brahms que Schönberg reconnaît le véritable novateur — il inaugure en 1923 une technique de composition fondée sur la notion de série qui le place à l’avant-garde du mouvement musical : Suite pour piano 1923, Quatuor à cordes nº 3 1927, Variations pour orchestre 1928, Moses und Aron Moïse et Aaron, opéra inachevé, 1930-1932.
Juif et membre d'un courant artistique que le régime nazi considérait comme dégénéré, Schönberg est contraint de fuir son pays. En 1933, après un court séjour en France, il est à New York et Boston où il enseigne à la Malkin Conservatory. Une année plus tard il déménage et s'établit définitivement à Los Angeles où il développe un dodécaphonisme classique : Concerto pour violon 1936, Ode to Napoleon Bonaparte pour baryton, quatuor à cordes et piano 1942, Concerto pour piano idem, Trio pour cordes 1946, Un Survivant de Varsovie oratorio dramatique, 1947. En 1944 il est mis à la retraite par l'Université de Californie où il enseignait depuis 1936, ce qui le pousse à donner des cours particuliers. En parallèle, il écrit des œuvres qui démontrent son intérêt pour un retour à une forme de tonalité : achèvement de la Seconde symphonie de chambre Kammersinfonie, commencée en 1906, terminée en 1939, composition d'œuvres vocales d'inspiration religieuse juive Kol Nidre 1938, Psaume 130 et Psaume moderne — moderner Psalm — 1950. Le 2 aout 1946 le compositeur faillit mourir d'un arrêt cardiaque à la suite d'une violente crise d'asthme et s'en sort grâce à une injection médicamenteuse.
Vivant dans un certain dénuement, Schönberg continue d'enseigner jusqu'à sa mort. C'est à des mécènes comme Elizabeth Sprague Coolidge et à des musiciens comme Leopold Stokowski, le pianiste Eduard Steuermann ou encore le violoniste et beau-frère du compositeur Rudolf Kolisch que nous devons les commandes de la plupart de ses œuvres de la période américaine.
Bien qu'installé à seulement quelques pâtés de maisons de Stravinski, Schönberg, qui le détestait car il le jugeait futile, refusait obstinément de le voir ou même d'entendre parler de lui. Stravinski le lui rendait bien, mais ne s'opposa plus à ses théories après sa mort, et sut lui rendre hommage.
Arnold Schönberg se maria deux fois. En octobre 1901, il épousa Mathilde Zemlinsky, sœur d'Alexander von Zemlinsky, avec qui il eut deux enfants, Gertrud 1902–1947 et Georg 1906–1974. Le peintre et ami de Schönberg Richard Gerstl entretint une relation amoureuse avec Mathilde Schönberg. Après la découverte par Arnold Schönberg de la relation adultérine, Richard menace de se donner la mort. Le couple Schönberg décide de rester ensemble pour les enfants ; le 4 novembre 1908, Richard Gerstl se pend devant un miroir.
Mathilde Schönberg mourut en octobre 1923 ; en août 1924, Schönberg épousa Gertrud Kolisch 1898–1967, sœur de son élève, le violoniste Rudolf Kolisch. Ils eurent trois enfants : Deborah Nuria, Ronald Ronny et Lawrence Larry, ce dernier conçu à l'âge de soixante-six ans. Nuria deviendra l'épouse du compositeur italien Luigi Nono. Randol Schönberg, l'un de ses petits-fils notons les anagrammes - Ronald, ou Arnold - que forment son prénom est, quant à lui, un important avocat américain, spécialiste du droit de succession et tout particulièrement des restitutions de biens spoliés par les nazis, dont les débuts sont décrits dans le film la femme au tableau.

De la rupture avec le système tonal au dodécaphonisme

C'est le musicologue et chef d'orchestre René Leibowitz qui a le plus fait pour introduire dans une France ravélienne et debussyste le système dit « de composition avec douze sons Schönberg refusait le terme atonal.
Au début de sa carrière, Schönberg est un compositeur très romantique, dépositaire d'une tradition musicale essentiellement germanique. C'est un admirateur inconditionnel de Wagner et de Brahms, de Mozart, de Beethoven et de Bach. Personne n'a peut-être mieux compris Brahms et Wagner que lui, deux prédécesseurs desquels il arrive à concilier les influences, ce qui semble à l'époque contradictoire.
Schönberg en est arrivé à créer son système au terme d'une analyse très personnelle de l'évolution de l'harmonie à la fin du romantisme où il voyait à l'œuvre des forces irrépressibles de désagrégation de la tonalité. Selon Schönberg, l'accumulation des modulations se succédant de plus en plus vite, l'usage croissant des appoggiatures, des notes de passage, des échappées, des broderies et autres notes étrangères à l'accord habituent l'auditeur à supporter des dissonances de plus en plus audacieuses.
Et de fait les premières œuvres de Schönberg, à savoir ses premiers lieder (évoquant Hugo Wolf, La Nuit transfigurée poignante, inquiétante et Tristanienne ainsi que les gigantesques Gurrelieder et le déjà ambigu Pelleas und Melisande, comportent des passages très chromatiques où la tonalité semble déjà plus ou moins suspendue.
Le processus se poursuit avec le premier quatuor 1905, déjà atonal à l'oreille non exercée. La suspension des fonctions tonales est complète dans le second quatuor, op. 10 1908.
Il semble que Schönberg se soit alors trouvé à cette époque face à un redoutable problème artistique. La suspension de la tonalité avait déjà été tentée même si Schönberg l'ignorait par d'autres compositeurs Bagatelle sans tonalité, de Franz Liszt 1885 n'est que semi-atonale, mais Schönberg était arrivé à ce stade non par tâtonnements mais par un processus compositionnel très progressif et très contrôlé. Il ne pouvait plus reculer mais, en même temps, abolissant toutes les règles de l'écriture, il venait d'anéantir à la fois le contrepoint, l'harmonie et la mélodie, sans système organiseur alternatif. Que faire ?
Sans tonalité, les douze sons qui constituent notre système musical occidental n'ont plus de fonction définie : plus de degrés, donc plus de dominante, de sous-dominante, etc. Schönberg mit donc au point un système qu'il baptisa Reihenkomposition, ou composition sérielle, destiné, en fait, à organiser le chaos sonore qu'il redoutait de voir se substituer à la tonalité. Il décréta ainsi que tout morceau devrait être basé sur une série de douze sons, les douze sons de l'échelle chromatique : do, do dièse, ré, ré dièse, etc., jusqu'à si. L'on peut donc faire se succéder ces douze sons dans l'ordre que l'on veut au gré de l'inspiration sérielle , et l'on ne doit pas répéter deux fois le même son. La série peut ensuite être utilisée par mouvement inverse, puis par miroir, être transposée, puis par fragment, et enfin sous forme d'agrégation. Tout le morceau découle donc d'une série préalablement établie, ce qui donne donc un cadre formel substitutif de la tonalité.
La première œuvre de Schönberg rigoureusement écrite selon ce principe est le prélude de la Suite pour piano opus 25 écrit en juillet 1921 et non comme il est coutume de l'annoncer la valse dernière des Cinq pièces pour piano op. 23 écrite elle en février 1923. La série du prélude est : mi, fa, sol, ré bémol, sol bémol, mi bémol, la bémol, ré, si, do, la et si bémol.

Schönberg et Hauer

La question de la paternité de la dodécaphonie en tant que composition avec douze sons a longtemps été le sujet d'âpres disputes. Un contemporain et compatriote viennois de Schönberg, le compositeur Josef Matthias Hauer 1883-1959, avait en effet développé, à la même époque que lui, un système dont le rigorisme et le concept de base semblait en tous points similaire. Schönberg et Hauer se connaissaient, se fréquentaient et, au début, s'estimaient assez pour tenter de concilier leurs deux méthodes qui se distinguaient tout de même par certains aspects le système de Schönberg est plus flexible que celui de Hauer, qui, lui, ne permet la répétition de la série de base que dans le sens où celle-ci est écrite, et non pas également à l'envers — en crabe Krebs—, transposée d'un ton, etc. Mais peu à peu, l'intransigeance méthodologique de Hauer, combinée au manque de reconnaissance qu'il expérimentait par rapport à son rival et aux élèves de celui-ci, le rendit assez amer pour que les deux hommes se séparassent. Hauer a longtemps revendiqué pour lui-même le rôle du garant d'un dodécaphonisme Hauer n'utilisant pas de séries au sens strict réellement orthodoxe. Alors que Schönberg n'avait jamais cessé de se tourner, dans l'image qu'il se faisait du rôle du compositeur, vers un passé qu'il idéalisait, Hauer annonce dans son radicalisme novateur certaines écoles anti-Schönbergiennes des années 1970, notamment le minimalisme.
Quant au terme dodécaphonisme, il a été utilisé pour la première fois par René Leibowitz.

Schönberg et le judaïsme

Converti au protestantisme en 1898 comme de nombreux juifs arrivés ayant choisi à l'époque l'assimilation, gage d'une certaine respectabilité, Schönberg dut néanmoins se préoccuper de l'antisémitisme, ce qui l'amena à repenser sa propre religion. À priori, l'origine de Schönberg, compositeur on ne peut plus germanique de tradition, n'a pas d'intérêt musical. Or il est clair que des œuvres comme l'oratorio inachevé Die Jakobsleiter l'échelle de Jacob, l'opéra inachevé coïncidence ?, Moses und Aron (Moïse et Aaron – également superstitieux, Schönberg élimina le second a d'Aaron afin de ne pas se retrouver avec un titre de treize lettres – et la pièce de théâtre Der biblische Weg le chemin biblique marquent l'évolution et l'approfondissement de son interrogation. Face à la montée de l'antisémitisme, qu'il subit lui-même, bien que converti, lors d'un séjour en vacances à Mattsee en 1921, il devient, surtout à partir de 1923, de plus en plus amer et virulent. En 1933, il se reconvertit au judaïsme à la synagogue de la rue Copernic, à Paris. Aux États-Unis, il esquissera même un projet de sauvetage des juifs d'Europe et pour le réaliser, évoquera même la possibilité d'abandonner la musique; mais ce projet ne se réalisera pas. Au cours de la dernière décennie de sa vie, il tentera de proposer un nouveau type de liturgie juive, et même une reformulation complète de certaines prières le Kol Nidré, prière qui ouvre le Yom Kippour. Il sera très enthousiaste lors de la création de l'État d'Israël en 1948, composant pour la circonstance : Dreimal tausend Jahre opus 50a Trois fois mille ans et une cantate qui restera inachevée Israël exists again Israël existe à nouveau.

Autres centres d'intérêt

Outre ses œuvres et essais portant sur la situation sociale et historique du peuple juif, Schönberg écrivit de nombreux ouvrages : des pièces de théâtre, de la poésie, des ouvrages théoriques sur la musique le célèbre Traité d'Harmonie. Il entretenait également une abondante correspondance, dont le ton désarçonne quelquefois par sa méfiance ou sa virulence.
Schönberg fut aussi un peintre suffisamment accompli pour que ses œuvres soient présentées aux côtés de peintures de Franz Marc et de Vassily Kandinsky. Il peignit en particulier de nombreux autoportraits, dont un, assez étonnant, de dos.
Enfin, Schönberg fut un joueur de tennis amateur passionné. Voisin de George Gershwin, il aimait à aller le défier sur son court.

Docteur Faustus

La méthode de composition développée par Schönberg servit d'ailleurs, par le truchement d'Adorno, d'inspiration à celle inventée par Adrian Leverkühn, le héros du roman Le Docteur Faustus de Thomas Mann, écrit à l'époque où tous les trois vivaient en relatif voisinage dans l'exil californien. Le compositeur poursuivra le romancier et le philosophe de sa vindicte, accusant l'un comme l'autre de l'avoir pillé, de s'être accaparé indûment son invention. Les tentatives de conciliation de Mann, notamment une dédicace explicite dès le second tirage, s'avérèrent infructueuses. À la question de savoir pourquoi il n'avait pas crédité également Hauer de l'invention de la méthode de composition à douze tons, Mann répondra en substance : Il ne fallait pas faire mourir le vieux colérique.

La période atonale

C'est le Deuxième Quatuor de 1907-1908 qui constitue l'œuvre-charnière, le Janus bifrons de la musique moderne, l'équivalent sonore des Demoiselles d'Avignon que Picasso réalisa exactement au même moment. Il débute en fa dièse mineur, semble se désintégrer en un scherzo ricanant et anarchique, puis, avec l'adjuvant inattendu d'une voix de soprano chantant deux poèmes de Stefan George, il fait ses premiers pas, à la fois craintifs et émerveillés, dans l'inconnu sans pesanteur tonale : les paroles du finale : Je sens l'air d'autres planètes » sont devenues à juste titre symboliques de toute la musique du XXe siècle. Malgré la grande crise conjugale de 1908, 1909 fut l'année miracle, celle qui vit l'achèvement du Livre des jardins suspendus, puis, coup sur coup, la composition des Trois Pièces pour piano, op. 11, des Cinq Pièces pour orchestre, op. 16 et du monodrame Erwartung, op. 17. Sans doute Schönberg ne retrouva-t-il plus jamais une pareille intensité d'inspiration chauffée à blanc. Ce sont là les premiers chefs-d'œuvre de la musique atonale et, en même temps, de l'expressionnisme musical. Mais, si Erwartung est impensable sans la révolution de la psychanalyse freudienne c'est la plus téméraire plongée vers le subconscient jamais tentée par un musicien et, dans son audace informelle défiant toute analyse, la plus géniale et la plus vaste improvisation de toute la musique, la visionnaire troisième pièce de l'opus 16 annonce, un demi-siècle à l'avance, le Ligeti d'Atmosphères et toutes les musiques « statiques » actuelles, fondées sur l'exploration infinitésimale des paramètres sonores.
Les deux années suivantes marquent un inévitable temps d'arrêt, une crise : se heurtant de front au problème de la grande forme en l'absence des structures tonales et du développement thématique, Schönberg se consacre surtout à la peinture il rencontre Kandinsky, et exposera trois de ses toiles au Blaue Reiter, ainsi qu'à la rédaction de son monumental Traité d' harmonie, dédié à la mémoire de Mahler, bilan de trois siècles de musique tonale et prémisses de l'étape suivante. Tandis qu'un second monodrame, Die glückliche Hand La Main heureuse reste en panne il ne sera achevé qu'en 1913, le compositeur donne ses pages les plus accomplies dans le domaine de la « petite forme », dont l'aboutissement est le très célèbre Pierrot lunaire, apogée du Sprechgesang, intermédiaire entre le chanté et le parlé. Inauguré en octobre 1911, le deuxième séjour berlinois est interrompu par la guerre ; de retour à Vienne en été 1915, Schönberg achève un peu plus tard le cycle étonnant des Quatre Lieder avec orchestre, op. 22, entrepris dès 1913.
Il ne terminera plus aucune œuvre avant 1923. La guerre et, par deux fois, la mobilisation, n'en sont pas les seules causes : le problème de l'organisation du monde atonal, celui de la reconquête de la grande forme, se font de plus en plus aigus. Schönberg consacre l'essentiel des années de guerre à une œuvre immense, qui ne sera jamais achevée. D'abord conçue comme une symphonie avec chœurs et parmi les esquisses de mai 1914, on trouve un premier thème dodécaphonique, elle devient un oratorio, Die Jakobsleiter L'Échelle de Jacob dont il achève le livret, mais dont la composition ne sera jamais poussée au-delà de la première moitié. Tel quel, ce grand fragment, qui ne fut créé qu'en 1960, et dont le premier enregistrement date de 1980, demeure l'œuvre de transition par excellence. Du point de vue musical, certes, mais autant et davantage du point de vue spirituel. Né dans un milieu juif libéral et agnostique, Schönberg s'était converti à la religion luthérienne en 1898. L'Échelle de Jacob, au mysticisme encore confus, influencé par Swedenborg et par la Séraphita de Balzac qui avait déjà inspiré le premier des Lieder de l'opus 22, le montre en train de revenir vers la religion de ses ancêtres, cheminement qui exigera une quinzaine d'années encore. Mais dès cette époque, et jusqu'à sa mort, Schönberg est un être profondément religieux, un fils du Livre et de ses Commandements, un serviteur de la Loi.

La phase dodécaphonique

Une loi, c'est précisément ce qu'il cherche ardemment à formuler dans le domaine du langage musical. Il en a l'intuition dès les années de guerre, et la soudaine révélation durant les vacances d'été de 1921. Avec la mise au point de la méthode d'écriture avec douze sons, il croit avoir assuré la suprématie de la musique allemande pour les cent prochaines années. On sait que l'avenir lui a donné tort, même si le rayonnement de sa pensée et de son œuvre reste immense. Comme toute méthode contraignante, celle-ci comportait le risque de l'académisme et du formalisme, et les premières œuvres dodécaphoniques de Schönberg souffrent certainement d'une certaine sécheresse cérébrale, et sont parfois même rebutantes, comme le Quintette à vent, op. 26, redoutable pensum. Il n'est pas difficile d'adresser au système des critiques fondamentales : prenant le tempérament égal comme base intangible, il ne tient pas compte de la résonance naturelle, et supprime le paramètre de la tension harmonique en ne proposant aucune alternative à l'articulation cadentielle défunte. Mais il y a plus grave : une pièce donnée faisant usage simultanément, en superposition polyphonique, de différentes formes et transpositions de la série choisie, seule une analyse extrêmement laborieuse de la partition permet de dégager la fonction de chaque son, qui n'est donc plus perceptible à l'oreille, contrairement à ce qui se passait dans la musique tonale. L'organisation la plus poussée aboutit donc à un résultat sonore bien proche de l'arbitraire ! On peut dire que la musique dodécaphonique a suscité un certain nombre de chefs-d'œuvre, dont certains de Schönberg lui-même, presque en dépit du système : par leur essence expressive, ou même leur climat sonore, les grandes réussites dodécaphoniques de Schönberg (une fois passées les années moins fertiles ne se différencient pas fondamentalement de ses œuvres atonales libres, ou même des plus complexes de ses partitions tonales. Et chez son disciple Webern, le seuil menant du dernier opus libre au premier opus dodécaphonique est imperceptible à l'oreille...
1923 est l'année des premières œuvres dodécaphoniques, et même des premières œuvres achevées et publiées depuis plus de sept ans op. 23, 24 et 25, l'année de la mort de sa première femme il se remariera l'année suivante avec Gertrude, sœur de son élève Rudolf Kolisch, l'année enfin de sa rupture avec Kandinsky, influencé par les milieux antisémites du Bauhaus et qu'il met en garde en 1923 ! contre Hitler. En 1926, Schönberg se réinstalle pour la dernière fois à Berlin, où il succède à Ferruccio Busoni à la chaire de composition de l'Académie des beaux-arts. Les années d'ascèse débouchent sur de nouveaux chefs-d'œuvre, dominés par les Variations pour orchestre, op. 31.
Après cette première partition orchestrale réalisée selon la nouvelle « loi », voici le premier opéra, Von heute auf morgen, qui se veut plaisant et divertissant. Mais c'est le galop d'essai avant une œuvre autrement importante, matériellement la plus vaste entreprise depuis les lointains Gurrelieder, mais spirituellement d'une portée tout autre : un grand drame biblique, Moïse et Aaron, dont les deux premiers actes sont composés entre 1930 et 1932 (le deuxième presque entièrement à Barcelone, où il passe l'hiver chez son élève Roberto Gerhard, pour fuir le climat berlinois devenu dangereux pour ses bronches). Le bref troisième acte, dont le texte existe, ne sera jamais mis en musique, mais l'œuvre est bel et bien complète ainsi, sinon achevée. Cette œuvre a été préparée par une page très peu connue, Der biblische Weg, drame en prose en trois actes qui traite d'un projet sioniste une Nouvelle Palestine dans un pays d'Afrique voué à l'échec, car son promoteur n'est spirituellement pas à la hauteur de son projet. Le sujet de Moïse et Aaron est le conflit irréductible entre l'esprit et la matière, entre Moïse, qui conçoit l'idée du Dieu unique, tout-puissant et invisible, mais ne peut la formuler, et Aaron, qui la rend accessible au peuple, mais en l'abaissant, en la matérialisant. Après avoir brisé les tables de la Loi dans un geste de désespoir, après qu'Aaron lui a fait remarquer qu'elles ne sont elles aussi qu'une de ces images qu'il abhorre, Moïse, accablé, s'exclame : Ô parole, parole qui me manques !et la partition s'achève ainsi. Elle demeure l'un des plus hauts chefs-d'œuvre de toute la musique européenne, et l'étape capitale, non la dernière cependant, de la longue quête de Dieu de Schönberg, artiste et croyant tourmenté. Voici cependant des tourments d'autre sorte : en 1933, lorsque Hitler prend le pouvoir, Schönberg est aussitôt démis de ses fonctions, il quitte à tout jamais l'Allemagne, et, après de vaines tentatives faites pour trouver une situation en France, il s'embarque pour les États-Unis, où il débarque le 31 octobre 1933 ; il ne quittera plus jamais le nouveau continent.

La période américaine

Il passe son premier hiver américain entre Boston et New York, où se trouvent ses deux postes d'enseignant, mais il ne supporte pas le climat, et dès l'automne de 1934 il s'installe sous des cieux plus cléments, à Los Angeles, où il sera nommé professeur de composition à l'université de Californie U.C.L.A. en 1936. Cette année-là, après quatre années de création plus détendue dont datent cependant les œuvres tonales, savoureuses et trop peu connues, que sont la Suite en sol et les deux Concertos d'après Monn et Haendel, ce dernier une manière de chef-d'œuvre, il achève deux des pages maîtresses du dodécaphonisme « classique » : le Quatrième Quatuor et le Concerto pour violon. Fixé à Hollywood, il se lie d'amitié avec Gershwin, son partenaire au tennis, dont il admire beaucoup la musique, et il acquiert la citoyenneté américaine en 1941. Il alterne à présent les œuvres tonales et dodécaphoniques, achevant même sa Deuxième Symphonie de chambre trente-trois ans après l'avoir commencée. Un certain académisme se fait jour parfois, cependant que la frontière entre tonal et atonal l'alternative si comiquement posée dans la deuxième des Satires de 1926 ! s'estompe : l'Ode à Napoléon, ou même le Concerto pour piano, dodécaphoniques, sont moins dissonants et moins tendus que les Variations pour orgue, qui sont tonales.
Atteint par la limite d'âge, Schönberg est mis à la retraite en 1944, avec une pension dérisoire ; alors que sa santé se dégrade fortement, il doit continuer à donner des leçons particulières pour survivre. Le 2 août 1946, crise cardiaque très grave, et même presque fatale : cliniquement mort pendant une minute ou deux, il ne ressuscite que grâce à une piqûre en plein cœur. Cette résurrection est foudroyante : quelques semaines plus tard, il a achevé le chef-d'œuvre de sa vieillesse, peut-être même son chef-d'œuvre tout court : le prodigieux Trio à cordes opus 45, son ouvrage le plus audacieux et le plus avancé, retrouvant la flamme révolutionnaire de sa jeunesse. Depuis 1923, il n'avait appliqué l'écriture dodécaphonique qu'aux formes classico-romantiques reprises, à peine modifiées, de Brahms ; et l'incompatibilité foncière entre ces formes à thèmes et à développements et l'absence des tensions et des relations tonales ne va pas sans poser de graves problèmes d'ordre esthétique qui nuisent souvent à leur parfaite réussite une œuvre dramatique comme Moïse et Aaron échappe évidemment à ce genre de réserves. Or, avec le Trio, Schönberg franchit le pas d'une libération formelle complète, il retrouve la coulée unitaire de ses premières grandes œuvres, tout en faisant appel à des techniques sonores inouïes.
La dernière de ses partitions instrumentales, la Fantaisie pour violon et piano, confirme cette liberté et cette jeunesse retrouvées. Et cette fin en beauté culmine dans les dernières grandes pages chorales, toutes consacrées à la proclamation de son identité juive enfin reconquise : le bouleversant Survivant de Varsovie, ce cri de six minutes qui est la plus grande page politique du XXe siècle, par un homme qui se voulait apolitique, mais c'est encore une fois la victoire de l'esprit qu'elle proclame, et le dernier triptyque, celui de l'opus 50. Un premier volet célèbre le retour du Peuple élu à Jérusalem, le deuxième élabore le texte hébreu du De profundis psaume 130 en une extraordinaire mêlée de chanté et de parlé, le troisième, enfin, fait appel une dernière fois à l'orchestre, et met en musique le premier des seize textes que Schönberg avait écrits à cette époque dans l'esprit psalmique, et qu'il avait d'ailleurs intitulés Psaumes modernes. Celui-ci traite de la prière, unique moyen de communication entre l'homme et son Dieu ; et cette communication, qu'importe l'exaucement, constitue à elle seule la fin de l'acte de la prière. La plume du vieil homme fatigué lui a échappé avant la fin, de sorte qu'après l'Échelle de Jacob et Moïse et Aaron, cette troisième profession de foi est demeurée, elle aussi, et symboliquement, inachevée, en pleine lutte avec l'Ange, sur les mots, chantés par un soprano tout seul : Und trotzdem bete ich, Et cependant je prie : l'Art de la fugue, la Neuvième de Bruckner, s'achèvent ainsi. S'achèvent ? S'accomplissent.
Schönberg est mort, soit. Son esprit et le meilleur de son œuvre vivront aussi longtemps qu'il y aura sur terre des hommes assez civilisés pour aimer la musique. Harry Halbreich

Å’uvres incontournables

La Nuit transfigurée pour sextuor à cordes, opus 4, 1899
Pelléas et Mélisande, poème symphonique, opus 5, 1902-03
Symphonie de chambre nº 1, opus 9, 1906
5 quatuors à cordes
Pierrot lunaire, opus 21, 1912
Serenade, opus 24
Quintette pour vent op. 26
L'Échelle de Jacob, oratorio pour solistes, chœur et orchestre 1917-22, inachevé
Variations pour orchestre, opus 31
Un survivant de Varsovie 1947

Liste complète par numéro d'opus

Opus 1 : 2 Gesänge pour baryton 1898
Opus 2 : 4 Lieder 1899
Opus 3 : 6 Lieder 1899/1903
Opus 4 : Verklärte Nacht 1899
Opus 5 : Pelleas und Melisande 1902/03
Opus 6 : 8 Lieder pour soprano 1903/05
Opus 7 : Quatuor à cordes no. 1, en ré mineur 1904/05
Opus 8 : 6 Lieder avec orchestre 1903/05
Opus 9 : Kammersymphonie n° 1, en mi majeur 1906
Opus 10 : Quatuor à cordes n° 2 en fa dièse majeur 1907/08
Opus 11 : Drei Kl avierstücke Trois pièces, pour piano février-août 1909, publication en 1910 ; le n° 3 a a été révisé en 1924
Opus 12 : 2 Balladen 1906
Opus 13 : Friede auf Erden 1907
Opus 14 : 2 Lieder 1907/08
Opus 15 : 15 Gedichte aus Das Buch der hängenden Gärten de Stefan George 1908/09
Opus 16 : Fünf Orchesterstücke 1909
Opus 17 : Erwartung, monodrame opéra en un acte, pour soprano et orchestre 1909
Opus 18 : Die glückliche Hand, drame (opéra en un acte) avec musique, pour voix et orchestre 1910/13
Opus 19 : Sechs kleine Klavierstücke Six petites pièces pour piano 1911, publication en 1913
Opus 20 : Herzgewächse pour soprano 1911
Opus 21 : Pierrot lunaire 1912
Opus 22 : Funf lieder für orchester 1913/16
Opus 23 : 5 Stücke Cinq pièces, pour piano 1920-1923, publication en 1923
Opus 24 : Serenade 1920/23
Opus 25 : Suite pour piano 1921/24, publication en 1925
Opus 26 : Quintette pour vents 1924
Opus 27 : 4 Stücke 1925
Opus 28 : 3 Satiren 1925/26
Opus 29 : Suite, pour septuor 1925
Opus 30 : Quatuor à cordes nº 3 1927
Opus 31 : Variations pour orchestre 1926/28
Opus 32 : Von heute auf morgen opéra en un acte 1928-29, sur un livret de Max Blonda, pseudonyme de la seconde femme de Schönberg, Gertrud.
Opus 33 : 2 Stücke für Klavier Deux pièces pour piano, Op. 33a 1928-29, publication en 1929 et 33b 1931, publication en 1932
Opus 34 : Begleitmusik zu einer Lichtspielszene 1930
Opus 35 : 6 Stücke pour chœur d'hommes 1930
Opus 36 : Concerto pour violon 1934/36
Opus 37 : Quatuor à cordes n° 4 1936
Opus 38 : Kammersymphonie n° 2, mi bémol mineur 1906/39
Opus 39 : Kol nidre pour chœur et orchestre 1938
Opus 40 : Variations sur un récitatif pour orgue 1941
Opus 41: Ode pour Napoléon Bonaparte pour voix, piano et quatuor à cordes 1942
Opus 42 : Concerto pour piano 1942
Opus 43a : Thème et variations pour orchestre 1943
Opus 44 : Prélude à la Genèse, Suite pour chœur et orchestre 1945
Opus 45 : Trio à cordes 1946
Opus 46 : Un survivant de Varsovie 1947
Opus 47 : Fantaisie pour violon et piano 1949
Opus 48 : Drei lieder 1933
Opus 49 : Drei lieder 1948
Opus 50a : Dreimal tausend Jahre 1949
Opus 50b : Psaume 130 De profundis 1950
Opus 50c : Psaume moderne 1950, inachevé

Sans numéro d'opus

Gurre-Lieder 1900-1913
L'échelle de Jacob, oratorio inachevé 1917-1922
Moses und Aron, opéra en trois actes 1930-32, inachevé
Suite en sol majeur pour orchestre à cordes 1934

Écrits

Le style et l’idée, Éd. Buchet-Chastel, 1977 ;
Structural functions of harmony, Éd.Williams & Norgate, 1954 ;
Preliminary exercises in counterpoint, Éd. Faber & Faber, 1963 ;
Fundamentals of musical composition, Éd. Faber & Faber, 1967 ;
Coherence, Counterpoint, Instrumentation, Instruction in Form, Séverine Neff ;
Arnold Schœnberg: letters, Éd. Erwin Stein ;
Traité d'harmonie traduit de l'allemand et présenté par Gérard Gubish, Éd. Mediamusique, 2008.
Fondements de la composition musicale manuel de composition musicale. Traduit de l'américain par Dennis Collins et annoté par Jean-Loup Cataldo, Éd. Mediamusique, 2013.

Citations

à propos du dodécaphonisme : « Mon invention assurera la suprématie de la musique allemande pour les cent ans à venir.
à propos de l'antisémitisme, lettre à Kandinsky datée du 20 avril 1923 : Ce que j'ai été forcé d'apprendre l'année dernière, je l'ai enfin pigé, et je ne l'oublierai jamais. À savoir que je ne suis pas un Allemand, ni un Européen, pas même un humain peut-être en tout cas, les Européens me préfèrent la pire de leurs races, mais que je suis Juif... J'ai entendu dire que même un Kandinsky ne voyait dans les actions des Juifs que ce qu'il y a de mauvais, et dans leurs mauvaises actions que ce qu'il y a de juif, et là, je renonce à tout espoir de compréhension. C'était un rêve. Nous sommes deux types d'hommes. À tout jamais ! Il faut noter que les propos antisémites de Kandinsky, n'étaient que des ragots rapportés par Alma Mahler, qui était elle-même antisémite. Elle a donc été à l'origine de la rupture entre les deux artistes.
à propos de son retour à une tonalité maîtrisée : Il y a encore tant de belles choses à écrire en ut majeur.
Si c'est de l'art, ce n'est pas pour tout le monde. Si c'est pour tout le monde, ce n'est pas de l'art.

Discographie

Moïse et Aron par Georg Solti, avec Franz Mazura et Philip Langridge
Moïse et Aron par Michael Gielen
Pierrot lunaire et Le livre des jardins suspendus, par Jan DeGaetani
Pierrot lunaire et Erwartung par Pierre Boulez Sony
Erwartung et Brettl-Lieder par Jessye Norman et James Levine
Le livre des jardins suspendus par Brigitte Fassbaender EMI
L'échelle de Jacob par Kent Nagano
Gurre-Lieder par Seiji Ozawa avec Jessye Norman Philips
Gurre-Lieder par Giuseppe Sinopoli
L'Å’uvre chorale, par Pierre Boulez Sony
Symphonies de chambre nº 1 et nº 2 et Concerto pour piano par Michael Gielen et Alfred Brendel
Concerto pour violon par Esa-Pekka Salonen et Hilary Hahn Deutsche Grammophon
Concerto pour violon par Rafael Kubelik et Zvi Zeitlin
Concerto pour violoncelle par Yo Yo Ma et l'Orchestre symphonique de Boston dirigé par Seiji Ozawa
Cinq Pièces pour orchestre par Hans Rosbaud
Nuit Transfigurée Verklärte Nacht version originale pour sextuor, par le Hollywood String Quartet Testament
Nuit Transfigurée par l'Ensemble intercontemporain, sous la direction de Pierre Boulez Sony Classical
Nuit transfigurée version pour orchestre, Pelléas et Mélisande, Variations pour orchestre par Herbert von Karajan Deutsche Grammophon
Pelléas et Mélisande, Variations pour Orchestre et La Nuit Transfigurée par Bruno Maderna
Nuit Transfigurée transcription pour piano par Michel Gaechter. Tamino SPM 1670 380 CD 2002 EdiSonSpm.
Å’uvres pour piano par Maurizio Pollini
L'Å’uvre pour piano, par Glenn Gould.
Intégrale de l'œuvre pour piano par Michel Gaechter Éditions sonores SPM (www.ild.tm.fr)
Quatuors à corde par le Quatuor LaSalle

Filmographie

Les cinéastes Danièle Huillet et Jean-Marie Straub ont porté à l'écran trois pièces de Schönberg :





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Posté le : 13/09/2015 16:17
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Re: Défi du 12-09-2015
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Éros au supplice




« Madame ! Madame ! Je vous aime tant !
Que je tuerais surement le moindre de vos amants
Je m'allongerais sans vie au seuil de votre porte
Pour un sourire de vous qu’un long frisson colporte

Quant à votre mari : Ah ! Ce vilain cloporte !
Il ne mérite pas si belle Cléopâtre
Et la vie vous doit mieux qu’un triste feu dans l’âtre
Soyons fous et heureux, ma mie, je vous exhorte !

Vous ! Ô vous ! Muse des temps antiques
Vos courbes sont mon suave supplice tantrique
Éprouvant mille fois ma faible volonté
Rêvant d’être tout près, tout prêt à vos côtés

Être si loin de vous, non rien ne me console
Et ma poitrine est prise d’une double camisole
Loin de vos charmes rien ne peut paraitre beau
Les ocres du crépuscule ? Quel triste placébo !

Toutes ces femmes sans joie à la fadeur létale
Ne sont que pis-aller, nourriture d’hôpital !
C’est à votre seul Léthé que je voudrais téter
Ce presqu’ avant goût d’un temps d’éternité

Et je brule qu’un jour vous soyez ma déesse
Régnant ferme sur mon âme au royaume d’Hadès
Rien n’arrêtera jamais ma dive foi d’Amour
Pas même l’âpre exile de ma plus haute tour… »


Elle se saisit de cette lettre infâme qui n’était à ses yeux qu’un tissu de cochonneries. Elle l’imbiba d’alcool à brûler et l’immola en vitesse.
Un peu rassérénée, elle composa le numéro qu’elle connaissait désormais par cœur.
« Passez-moi le directeur d’hôpital ! C’est encore madame Duverger. Votre érotomane a encore trouvé moyen de me poster ses obscénités ! »





Posté le : 13/09/2015 15:27
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Re: Défi du 12-09-2015
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Une sombre histoire de famille


Omlet descendit du carrosse, congédia son valet Igor puis entra dans le poste de police.
— Je viens vous déclarer un meurtre, déclara Omlet au planton de service.
— Qui est la victime ?
— Mon père, Omlet le Premier, prince des Hautes Terres.
— De quand datent les faits ?
— Mon père est mort il y a deux mois.

A ces mots, le fonctionnaire de police leva les yeux de son écran d’ordinateur et fixa Omlet d’un regard de psychothérapeute. Il remarqua alors l’air fiévreux du plaignant, sa tenue d’une autre époque et le crâne osseux qu’il tenait dans la main.
— Deux mois, ça fait long, objecta le planton.
— Je sais. Nous avons tous pleurés Omlet le Premier. Ses funérailles ont été dignes de son rang.
— Qu’a déclaré, à l’époque, la médecine légale, sur l’origine du décès ?
— Une cirrhose du foie, avec des complications pulmonaires.
— Vous n’êtes pas d’accord avec ces conclusions ?
— Plus maintenant.
— Pourquoi ?
— Parce que mon père, Omlet le Premier, m’a révélé son assassin.

Le fonctionnaire de police activa son système de sécurité psychique, en appuyant sur un petit bouton rouge dédié aux cas trop difficiles pour le personnel de base. Cette histoire de meurtre, déclaré par le fils d’un défunt, deux mois après les faits, commençait à sentir l’embrouille, le compliqué. Rien, dans le manuel du parfait policier, ne l’obligeait, lui, Tiburce Dugommeau, à rentrer dans les méandres obscures d’un déclarant excentrique. La procédure était claire : dès que le cas dépassait son seuil de compétences, l’agent des forces publiques devait impérativement en référer à sa hiérarchie et transmettre le dossier aux autorités responsables.
— Monsieur, votre affaire mérite toute l’attention d’un officier. Je vais vous demander de me laisser votre nom, vos coordonnées, et vous assoir dans la salle d’attente prévue à cet effet.
— Omlet le Second, prince des Hautes Terres. Vous trouverez mon adresse exacte au cadastre royal, répondit le plaignant. Je ne bougerai pas d’ici tant que ma plainte n’aura pas été officiellement enregistrée.
— Ce n’est pas la procédure en vigueur, monsieur Omlet le Second.
— La peste soit de la procédure !

L’agent Dugommeau évalua les risques de voir l’impétrant transformer un banal acte administratif en controverse inutile. Il décida alors d’accélérer le processus. Cinq minutes plus tard, son chef de service, le capitaine Régine Cruchette, entra dans l’arène.
— Capitaine Régine Cruchette, commença la gradée. Que puis-je pour vous, monsieur Omlet le Second ?
— Je viens vous signaler un meurtre, déclara Omlet, celui de mon père, le prince Omlet le Premier.
— Veuillez me suivre. Nous allons étudier l’affaire ensemble.

Omlet s’exécuta. Il accompagna Régine Cruchette dans le labyrinthe du commissariat, jusqu’à son bureau.
— Prenez une chaise et racontez-moi les faits depuis le début, ordonna l’officier.
— Mon père a été assassiné.
— Quand ?
— Il y a deux mois.
— Où ?
— Dans son château.
— Comment ?
— Empoisonné.
— Par qui ?
— Son frère, mon oncle Glaudius.

Régine Cruchette ouvrit un formulaire de déclaration d’homicide. Elle en renseigna les champs obligatoires puis rédigea un compte-rendu fidèle des dires d’Omlet le Second. Une fois ces premières informations formellement enregistrées, Régine Cruchette entama la seconde phase prévue dans la procédure.
— Bien. J’ai ouvert un dossier à votre nom. Maintenant, je vais devoir vous poser des questions plus précises sur les circonstances de l’affaire.
— Vous avez mon oreille.
— Si j’en crois mes fiches, le médecin légiste, le docteur Glouque, a déclaré le décès de votre père sous la rubrique « Causes naturelles ». Selon ces informations, il s’agit des suites d’une longue maladie, la cirrhose du foie, terminée en œdème pulmonaire. D’ailleurs, votre mère, la princesse Gertrude, a signé les papiers et autorisée la procédure d’inhumation.
— Je sais tout ça.
— Pourtant, deux mois après, vous venez ici et changez la version de l’histoire. Est-ce le cas ?
— Oui, vous avez bien compris.
— Monsieur, dans ce type de situation, il est de mon devoir de confronter les déclarations du plaignant à des faits avérés, de les passer au révélateur des preuves ou indices mis à disposition, qu’ils soient anciens ou récents. Comprenez-vous ?
— C’est clair.
— Quels sont les nouveaux éléments qui vous ont amené à conclure au meurtre de votre père.
— Comme je l’ai déjà dit à votre agent, mon père, Omlet le Premier, a désigné son meurtrier.
— Comment ? Je vous rappelle qu’il est mort voilà deux mois de ça.
— Il m’a parlé hier, pendant la nuit.

Régine Cruchette pensa aux nombreuses affaires ouvertes par des hallucinés, sur la base de tables qui tournaient, de marc dans le café ou d’entrailles de poulets. Visiblement, Omlet le Premier ne dérogeait pas à la règle des attaqués du bulbe, des théoriciens du paranormal, envers et contre toute logique cartésienne.

Omlet le Premier sembla discerner un soupçon de doute policier chez son interlocutrice. Il décida de clarifier ses propos, d’entrer dans les détails, d’apporter du tangible à ses dires.
— Le spectre de mon père m’est apparu pendant que je dormais, commença-t-il. Au début, j’ai cru à une illusion d’optique, à une hallucination liée à la fatigue. Ensuite, quand j’ai reconnu la voix de mon père, j’ai écouté.
— Qu’avez-vous entendu ?
— Je cite de mémoire : « Ce fourbe de Glaudius, ton oncle, m’a empoisonné, dans le vil objectif de me voler mes terres, conquérir ma femme et te spolier, toi mon fils ! »
— C’est tout ?
— C’est déjà beaucoup, il me semble.
— En avez-vous parlé à quelqu’un d’autre ?
— Oui ! D’abord à notre conseiller familial, un homme de toute confiance.
— Quel est son nom ?
— Polonium ! Il est au service de notre famille depuis avant ma naissance. Sa fille, Ophélia, est, de surcroit, ma fiancée.
— Que vous a répondu le dénommé Polonium ?
— Il a paru embarrassé, a tenté de minimiser les circonstances.
— Quels ont été ses arguments ?
— Ma fatigue, ma tristesse, mon envie d’en vouloir à quelqu’un et non à la fatalité.

Régine Cruchette s’imagina la scène. Elle vit un notable d’âge mur essayer de raisonner un jeune homme perturbé par la disparition de son père.
— C’est la première explication possible dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, confirma l’officier.
— Nous sommes dans l’exception, insista Omlet.
— En quoi ?
— Polonium est désormais le conseiller de mon oncle Glaudius. Il gère ainsi le domaine des Hautes Terres, comme il le faisait du temps de mon père.
— A cela, rien d’exceptionnel !
— Ecoutez la suite ! Glaudius a demandé ma mère en mariage. De ce fait, il récupèrera l’intégralité des biens familiaux.
— Qu’a répondu votre mère à cette dernière demande ?
— Elle a accepté, sur les conseils de Polonium.

Régine Cruchette élabora un profil sommaire d’Omlet le Second. Dans son esprit, au vu de sa longue expérience en matière de successions familiales, il n’y avait rien de douteux dans les intentions de Glaudius, encore plus si la princesse Gertrude avait accepté son offre. Qu’Omlet le Second eut du mal à digérer la mort de son père, le remariage de sa mère avec son propre beau-frère, restait dans les standards des histoires de famille, celles des aristocrates du cru.
— A part le sieur Polonium, en avez-vous parlé à une autre personne ?
— Oui, à Ophélia ma fiancée, la fille de Polonium.
— Qu’en pense-t-elle ?
— Elle m’a conseillé de ne pas en parler à ma mère, de venir directement au commissariat de police pour ouvrir une enquête.
— J’en déduis qu’elle vous croit.
— Plus ou moins.
— Comment ça ?
— Elle souhaite également que je consulte un médecin.
— A quel sujet ?

Omlet sentit l’impair, la phrase de trop. Evoquer le sujet médical, les craintes d’Ophélia quant à sa santé mentale, attirerait invariablement les soupçons sur sa version. Il chercha, en vain, une voie de sortie, une issue diplomatique.
— Je vous demande simplement de me préciser la raison de ce conseil, lui souffla Régine Cruchette. Je ne vous juge pas. Souvent, après un décès, surtout celui d’un parent proche, les survivants éprouvent des crises d’angoisse, développent des symptômes paranoïdes et vont même jusqu’à expérimenter des phénomènes hallucinatoires.
— Je ne suis pas fou, cria Omlet.
— Je ne dis pas ça.
— Polonium veut m’enfermer. Glaudius aussi. Ophélia les écoute. Ma mère également.
— Vous n’êtes pas seul. La preuve : je suis ici, à vous écouter, à enregistrer vos déclarations sur mon ordinateur.
— Glaudius a assassiné mon père. Il vole mon héritage, épouse ma mère, pour l’argent, et manipule Polonium. C’est ce que vous devez écrire dans votre rapport. J’exige une enquête, l’exhumation du corps et une nouvelle autopsie.
— Ce n’est pas aussi simple. Nous avons besoin de preuves tangibles, sinon le juge d’instruction ne validera jamais l’ouverture d’une investigation.
— Convoquez Glaudius ! Interrogez Polonium ! Si ça se trouve, ils sont complices depuis le début.
— Ce sont des suppositions, des hypothèses. Tout ceci reste à prouver.
— Rien ne vous en empêche.
— Certes !

Régine Cruchette jugea la situation compromise. Elle n’avait plus rien à attendre d’un jeune homme habitée par une folie passagère, une paranoïa galopante. Le règlement lui intimait l’ordre de prévenir le prince Glaudius, le conseiller Polonium et la princesse Gertrude des risques qu’ils encouraient. Omlet le Second devenait un danger, pour lui-même et ses proches, à cause de son délire paranoïde, de son manque de discernement et du ressentiment vis-à-vis de son oncle. Elle mit donc fin à l’entretien.
— J’ai bien noté votre témoignage, monsieur Omlet le Second. Vous recevrez un courrier officiel du palais de justice, notifiant la suite donnée à cette affaire.
— Vous ne convoquez pas les suspects ?
— Pas aujourd’hui. Le juge d’instruction en décidera, une fois qu’il aura analysé le dossier.
— Que dois-je-faire ?
— Rentrez chez vous, prenez une bonne douche froide puis allez vous promener, histoire de décanter tout ça.
— Vous me croyez fou ?
— Loin de moi cette idée, monsieur.
— Alors, faites quelque chose, agissez, sinon il va m’arriver un malheur. Glaudius va me faire enfermer, voire pire. Il a le bras long, ses sbires sont partout.
— L’agent Dugommeau va vous raccompagner, conclut Régine Cruchette en décrochant son téléphone fixe. Au revoir monsieur !

Omlet sortit du bureau, escorté par un Tiburce Dugommeau peu amène. Régine Cruchette le regarda s’éloigner, soupira puis sortit un portable de son sac à mains. « Je voudrais parler au prince Glaudius, au sujet de son problème familial » dit-elle à son interlocuteur, avant d’effacer des tablettes la déclaration d’homicide.

Posté le : 13/09/2015 10:47
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Re: Les expressions
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« Comme cul et chemise »


Très liées ou complices, pour des personnes.


Au XVIIe siècle, on disait 'ce sont deux culs dans une chemise' ou 'ce n'est qu'un cul et une chemise'.

Cette locution exprime simplement l'extrême proximité ou l'inséparabilité de personnes aussi liées que peuvent l'être le corps et son vêtement.

Ailleurs

Bulgarie bg Като дупе и гащи Comme cul et culotte
Allemagne de Wie Pech und Schwefel Comme goudron et souffre
Angleterre en To be hand in glove Être main dans le gant
Angleterre en As thick as thieves Aussi intimes que des voleurs
Espagne es Ser uña y carne Être ongle et chair
Espagne es Ser culo y mierda Être cul et merde
Argentine es Como culo y calzón Comme cul et culotte
Canada (Québec) fr Comme deux larrons en foire
Italie it Essere culo e camicia Être cul et chemise
Belgique (Flandre) / Pays-Bas nl twee handen op een buik deux mains sur un ventre
Brésil pt Como cú e calça Comme cul et pantalon (familier)
Brésil pt Como carne e unha Comme chair et ongle
Roumanie ro Cum e turcul - si pistolul. Comme le turque est, pareillement est son pistole (ordonné ou pas, propre ou pas)
Serbie sr Kao petak i subota Comme vendredi et samedi

Posté le : 13/09/2015 09:41
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Re: Défi du 12-09-2015
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Titi est de retour !

Autan a bien suspendu sa rapine pour faire hommage à Lamartine ! (warf warf)

Seraient-ce le même couple de vieux qui a déjà desservi d'autres de tes histoires truculentes ?

Ravie de te revoir en forme olympique.

Bises

Couscous

Posté le : 13/09/2015 08:42
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Re: Défi du 05/09/2015
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Chère Emma,

Ton gars ne serait-il pas du signe astrologique du taureau pour réagir de la sorte à la couleur rouge ?
En tout cas, la parade des lunettes de soleil colorées est bien maligne. Je me souviens que, petite, on m'avait offert des lunettes bleues. Que j'aimais les porter et voir un ciel d'été alors que les nuages cachaient le soleil.

Sa femme ne lui en tiendra pas rigueur et c'est tant mieux ! Le nom du banquier m'a bien fait rire.

Merci.

Bises

Couscous


Posté le : 13/09/2015 08:38
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Re: Défi du 12-09-2015
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Sacré kjtiti,

Au début, je ne voyais pas du tout où tout ceci allait arriver puis les deux dernières strophes ont résonné à la lecture, telle une évidence biblique.

Excellent !

J'ai bien ri, même de ta vanne sur Lamartine.

Bravo ! Le défi est lancé de fort belle façon.

Donald

Posté le : 12/09/2015 19:37
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Re: Défi du 12-09-2015
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Ah!!!!quel bonheur de retrouver les défis de Couscous, ceux ci m'ont tellement manqué pendant ma trêve estivale!!!
Ma folie est intacte, et mes ''a peu prés'' toujours aussi peu,...... prés!!

Je vous embrasse ,vous les défieurs de tous poils, et vous impose à nouveau,mes diatribes si peu littéraires!!
Allez, c'est parti:


Ils étaient fort âgés et chaque après midi,
Ensemble ils parcouraient les routes du village,
C’était leur promenade, teintée de nostalgie
Sentiment bien présent chez les vieux de cet âge.

Leurs souvenirs d’antan, étaient déjà trop loin,
Le temps est une lime qui travaille sans bruit,
Ils recherchaient hier, ils en avaient besoin,
Pour remettre leurs pas, dans ce ‘’jadis’’ enfui :

L’école communale, ou ils s’étaient connus
Le café du marché, ou ils s’étaient aimés,
La place de l’église, rendez vous convenu,
Ou les doux mots d’amour, étaient ici semés.

Par un après midi, passant devant l’école
Sous un banc, posé là, se trouvait un sac d’or,
Que le vieillard saisi, sans plus de protocole
Allons à la police, dit la vieille, dés lors.

Pas question dis le vieux, il faut garder l’oseille,
Nous n’avons rien volé, le hasard à choisi,
D’autre part la police, elle n’a pas son pareil
Pour étouffer la tune, ce sont des mafiosi.

Et le bonhomme alors, se prénommant Autan,
D’accrocher au grenier le fruit de sa rapine,
Comme disait une amie qu’on nommait La Martine,
‘’Oh !!temps suspend ton vol’’, moi j’en ferai autant ! ( heu, là j’ai un peu honte !!! )

La police, pourtant, vint lui rendre visite,
Et la vieille d’annoncer en gueulant au charron,
C’est là dans le grenier, allez, montez y vite,
Vous trouverez le fric, et il sera marron !!!!.

Ma femme, dit le vieillard, à ce jour est souffrante,
Je suis bien malheureux, sa mémoire défaille,
Son esprit s'imagine en1940
Et pense que nous sommes toujours en bataille !!!

Pas du tout hurla-t-elle, c’est un fieffé menteur
C’était en revenant tous les deux de l’école,
Que nous avons trouvé, un sac, y a pas erreur,
Juste devant les classes, et je ne suis pas folle.

Pauvre femme, pensa, le pandore atterré
Se songer écolière à cet âge avancé,
Je vous plains mon ami, et vais me retirer,
Annonça t-il au vieux, sans forme de procès .


Posté le : 12/09/2015 18:07
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Défi du 12-09-2015
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Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?

Sur cette célèbre tirade d’Arletty dans le film « Hotel du Nord » où Louis Jouvet essaie de lui expliquer, sans trop la vexer, qu’il va la quitter, imaginez une situation similaire, quand un personnage A essaie de faire passer subtilement un message à un personnage B mais ne réussit finalement qu’à provoquer le résultat qu’il voulait éviter.

En bonus, la célèbre scène de ce film de Marcel Carné, sorti en 1938 : https://www.youtube.com/watch?v=6DKI0EP-RMA

Bonne atmosphère,

Donald

Posté le : 12/09/2015 11:00
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Re: Les bons mots de Grenouille
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PAGE SPECIALE ANNIVERSAIRE




DES BONS MOTS



DE GRENOUILLE





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Comment fêter cela ?

Comment faire sourire les 2. 600 amis - lecteurs au cours de cette semaine spéciale ?

Et surtout ... que dire ? afin que cette rubrique progresse et perdure,

Un seul mot, dirait Cambronne ...

Tout le monde a déjà eu l’occasion de lancer un "merde !" à quelqu’un pour lui souhaiter bonne chance, non ?



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Mais, au fait .... d’où vient cette expression sensée porter chance ?



Cela vient de l'époque où l'on se déplaçait en fiacre, notamment pour aller au théâtre. Plus les cochers faisaient d'allers venues devant celui-ci, plus il y avait de crottin devant. C'était signe de succès d'une pièce, et c'est pourquoi les comédiens se souhaitaient donc, « merde ".

Toujours selon la croyance, la personne ainsi interpellée ne doit jamais remercier celui qui lui a adressé le souhait.

En un temps où on ne badinait pas avec le vocabulaire, à une époque où il n’était de style que le noble, Victor Hugo n’hésita pas à faire du mot de Cambronne - écrit en toutes lettres - le héros d’un chapitre des Misérables consacré à Waterloo.
Et dans une note, Hugo expliqua : « Ce mot entrait de droit dans mon livre. C’est le misérable des mots. »
Evidement, la critique se déchaîna :

- « C’est de la démagogie grammaticale « cria Lamartine,

- Sainte Nitouche, pardon, Sainte Beuve, peu s’en fallut, en découvrant « le « mot, qu’il ne s’alitât !

Victor Hugo, prévoyait ses attaques, aussi, en homme prudent, avait -il assemblé quelques preuves attestant de la véracité du mot , qu’il ne se priva pas d’opposer aux abois de ses détracteurs.
Pourquoi tourner autour du pot ? « Lorsque la chose est, dites le mot « conseillait le père Hugo.

Ce que fit Georges Fourest qui l’introduisit dans la poésie:
Me souciant très peu que l’on m’approuve ou non,
Et laissant aux châtrés l’exsangue périphrase,
Eh bien, oui ! j’ai nommé la merde par son nom !


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Ce serait au XIIe siècle, dans le Roman de Renart que ce petit mot, emprunté au bas-latin merda aurait fait une timide apparition, cantonné longtemps au parler de basses classes, il vit s’ouvrir progressivement les portes officielles de l 'Académie.

Pauvre Général Cambronne, il n’était donc pas l’inventeur du mot ! mais il lui a conféré une sorte d’universalité….
Héros de tant de batailles napoléoniennes, il ne fût l’homme que d’un seul mot.
Et ironie du sort …. il épousa une anglaise !


Dans une période pas si lointaine, non avons utilisé poliment les mots-ersatz : Zut, Mince, Miel, crotte ( déjà on se rapprochait du sujet) mer…credi ou Mer.. d’Avoz ( l’honneur était sauf ! ) les écrivains utilisaient l’hypocrite M… qui rejetait lâchement sur le lecteur la responsabilité du forfait.

Aujourd’hui, accommodé à toutes les sauces, le petit mot bien français est partout.
Pour la petite ou grosse catastrophe, le coup de marteau sur les doigts, le nom que l’on a oublié ou le merde d’admiration pour la jolie fille qui passe, il est devenu universel, au même titre que le muguet porte-bonheur.


Gérard Oury
Comment ça merde alors ? But alors you are French ?

Pierre Perret
Merde : ce mot est une friandise. Seuls les crétins de haut vol ne l'utilisent jamais. Un mot qui se crie, qui se hurle, qui se susurre, se murmure, se savoure. C'est le mot qui console, dont on a besoin.




Mais revenons à Waterloo et Tristan Bernard qui n’a pas craint d’avancer une hypothèse:

Cambronne - on y songe avec peine -
Ne s’est pas montré bien français :
En criant aux Anglais le mot qui porte veine,
C’est fatalement assurer leur succès !

Un peu tardivement et pour avoir le dernier mot, les anglais firent courir le bruit qu’un des leurs aurait répliqué à Cambronne :
Messieurs les Français, mangez les premiers !

Peut-être était-ce, soixante -dix ans après, la réponse de l’Angleterre au célèbre « Tirez les premiers, messieurs les Anglais « du Comte d’Anterroche à la bataille de Fontenay en 1745 ?





UN PEU D’HISTOIRE :

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°



- Au moyen âge, s’employait le mot BRAN , mot venu certainement des gaulois et qui représentait une insulte acceptable :
… Et » bran « pour le roi d’Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre !
chantaient les matelots de la Royale
ce qui donna naissance au verbe « embréner « - salir de bran - « Ce nourrisson est tout embréné «

- Constantin V empereur de Constantinople (718-775) fût surnommé Copronyme ( « qui porte le nom de l’excrément « ) après avoir souillé odieusement les fonts baptismaux lors de la grandiose cérémonie de son baptême. Ce surnom lui resta suite à sa conduite ignoble envers les moines qu’il chassa des couvents après avoir détruit les images pieuses et pillé les trésors.

- Les architectes qui aux XVI et XVIIe siècle édifièrent les palais de nos rois avaient tout prévu, sauf le papier-chose et les fosses d’aisance. A Versailles il n’y a que deux toilettes communes pour des milliers de personnes.
Jean Claude Bologne dans son livre « L ‘histoire de la pudeur « ( Éd. Orban ) raconte que Louis XIV n’aura trouvé qu’une solution pour échapper aux excréments qui inonde Versailles, Le Louvre ou Fontainebleau : déménager tous les mois, renouer avec la vieille mode de la cour itinérante, que l’on puisse laver un château tandis que l’on en salit un autre.

- On ne peut passer sous silence le célèbre « Ah ! tenez ! vous n’êtes que de la merde dans un bas de soie « attribué à Napoléon au cours d’une séance mémorable- le 28 janvier 1809 - suite a une altercation avec son ex-ministre Talleyrand qui répondit, impassible : « Quel dommage qu’un si grand homme fût, aussi mal élevé «

Comme tous les mots historiques, celui-ci est sujet à caution, Chateaubriand dans ses « Mémoires d’outre-tombe « l’attribut au marquis de Lauderdale et Sainte-Beuve dans ses « Nouveaux Lundis « au maréchal Lannes et au Général Lasalle.


- En 1950, le Cardinal Verdier, visitant le chantier d’une église, entendit un ouvrier hurler « Nom de Dieu « alors le prélat d’une vois suave dit : Pourquoi donc, mon ami, maltraitez-vous ainsi le nom du Seigneur ? Ne pouvez-vous dire « Merde « comme tout le monde ? «



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CITATIONS AVEC LE MOT PORTE- BONHEUR :

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°



- " Dieu a tout créé. Dieu a créé le racisme. Mais Dieu a aussi créé l'antiracisme. Avec tout le respect que je lui dois, Dieu est un sacré fouteur de merde." Philippe Geluck


- " La peinture, c'est comme la merde, ça se sent mais ça ne s'explique pas."
Henri de Toulouse-Lautrec


- " La vie est sandwich de merde, et chaque jour vous en mangez un autre morceau."
Propos tenu en 1976; Joe Schmidt


- " Nous sommes dans la merde, mais ce n'est pas une raison pour la remuer. "Marcel Bigeard


- " La merde a de l'avenir. Vous verrez qu'un jour on en fera des discours. "Louis-Ferdinand-Celine


- " La vie, c'est une tartine de merde et il faut que tu en manges une bouchée tous les jours. " Michele Blouin


- " Dans l'amour il y a 90% de curiosité contre seulement 10% de peur de mourir abandonné comme une vieille merde "
Frédéric Beigbeder


- " Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter. " Samuel Beckett


- " La politique, c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop." Edouard Herriot


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- " Moi j'ai les mains sales. Jusqu'aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang. Et puis après ? Est-ce que tu t'imagines qu'on peut gouverner innocemment ? Jean-Paul Sartre


- " Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de merde qu'il est temps de n'en plus avoir, du tout. "Gustave Faubert


- " Des fois on croit qu'on tourne une merde et c'est un chef-d'oeuvre. Des fois on croit qu'on tourne une merde, et c'est une merde.
Charlotte-de-Turckheim


- " Il se fabrique autant d'excréments dans les circonvolutions cérébrales que dans les intestinales, mais la merde mentale s'évacue moins régulièrement, et surtout moins facilement. "Roland Topor


- " Les pauvres ont si peu de chance que si la merde valait de l'or, ils viendraient au monde sans trou du cul. " Eddie Murphy


- " Notre civilisation : une jolie fille, pomponnée et maquillée, assise sur un tas de merde. " Francois Cavanna


- "Zut ! : pauvre injure libératrice des culs-bénits et autres indécrottables bourgeois qui n'ont jamais osé lancer le fameux MERDE libérateur ! Pierre Perret


- " Dans la vie on partage toujours les emmerdes, jamais le pognon." Michel Audiard.


- " Je suis un gaucher contrariant. C'est plus fort que moi. Il faut que j'emmerde les droitiers. Pierre Desproges


- " Les hommes naissent libres et égaux en droit. Après ils se démerdent. Jean Yanne "


- " Le premier et le plus sacré des commandements est : Ne le laisse pas t'emmerder ! Scare Davis


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- " Qui se vante de gloire se couronne de merde." Proverbe français


- " Si l'herbe est plus verte dans le jardin de ton voisin, laisse-le s'emmerder à la tondre. " Fred Allen


- " U.S.A. : Toute-puissance qui possède les deux tiers des autos, la moitié des engins nucléaires, le quart de l'acier et la quasi-totalité des emmerdements du monde. " Georges Elgozy


- " Si la fortune vient en dormant, ça n'empêche pas les emmerdements de venir au réveil. " Pierre Dac




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LE DICO :

°°°°°°°°°°°°

ANIMAUX : TABLE DES ….. MATIERES



AMBRE GRIS :
C’est la couleur qui fait la différence.
- Jaune, l’ambre - dit aussi succinct - est une résine utilisée en bijouterie.
- Gris, l’ambre provient des Concrétions intestinales rejetées pas les cachalots aux environs de Madagascar, de Comorandel ( Nouvelle Zélande ) des Moluques et du Japon. De cette matière d’une forte odeur, on extrait l’ambréine, utilisée comme base de certains parfums.


BOUSE :
Vient du mot grec Bous ( boeuf ) et de boue; Fiente des bovins et éléphants

CHIURE ou CHIASSE :
Mouches et insectes divers.


COLOMBINE:
Nom charmant pour la fiente des Pigeons et des volailles par extension, qui a la réputation d’être un engrais efficace.

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et les voitures ...


CORDYLÉE :
Excrément du lézard


CROTTE:
Exc. des chèvres et des lapins ( la populaire crotte de bique )


CROTTIN:
Ex. du cheval et du mouton

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Fèces d'éléphant - bouses -qui fera le café le plus cher du monde ...

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EMEU :
Exc. du faucon et des oiseaux de proie.


FIENTE :
Ex. des volailles et des oiseaux .

FUMÉES:
Déjections des cerfs et autres bêtes sauvages.

FUMIER:
Paille ayant servi de litière aux chevaux et autres bestiaux, mélée à leurs excréments, utilisée pour amender les terres.

GUANO :
Meilleur engrais du monde, au Nord du Péron, constitué par la fiente des pélicans, des fous de Bassan et des cormorans.
Et les chauves - souris.

LAISSÉES :
Exc. des loups et autres bêtes sauvages.
LISIER :
Exc. du porc


LITIERE:
Exc. des vers à soie;


MERDOIE ou MERDE D’OIE ou CACA D’OIE :
De ce volatile.

MIGOU :
Fumier du mouton

MIROIR :
Fiente de bécassine.

PÉCOLE :
Appellation contrôlée de la crotte de chèvre en Languedoc

POUDRETTE :
Mot délicat pour les exc. désséchés et réduits en fine poudre, des humains. Poudre utilisée comme engrais.


Certains animaux se nourrissent plus ou moins exclusivement des matières fécales produites par d'autres organismes, on parle alors de coprophagie. C'est le cas notamment des bousiers. De nombreux animaux pratiquent une coprophagie occasionnelle, faute de mieux ou en complément de leur alimentation ordinaire.

D'autres ingèrent certaines de leurs propres fèces afin d'en compléter la digestion, on parle alors de cæcotrophie. La réingestion de ces crottes, différentes des autres, permet en effet à des animaux comme les lapins et de nombreux rongeurs, d'assimiler encore plus de nutriments et certaines vitamines B produites par les bactéries du cæcum.
La consommation des déjections d'un congénère en bonne santé permet également à certains animaux de rétablir leur flore intestinale en cas de désordre digestif. C'est un comportement qui a été observé par exemple chez des chinchillas en captivité.



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POEMES :

°°°°°°°°°°°


UN HOMME

de Georges Fourest 1867-1945

Quand le docteur lui dit : « Monsieur, c’est la vérole
indiscutablement ! », quand il fut convaincu
sans pouvoir en douter qu’il était bien cocu
l’Homme n’articula pas la moindre parole.

Quand il réalisa que sa chemise ultime
et son pantalon bleu par un trou laissaient voir
sa fesse gauche et quand il sut que vingt centimes
(oh ! pas même cinq sous !) faisaient tout son avoir,

il ne s’arracha point les cheveux, étant chauve,
il ne murmura point : « Que le bon Dieu me sauve ! »
ne se poignarda pas comme eût fait un Romain,

sans pleurer, sans gémir, sans donner aucun signe
d’un veule désespoir, calme, simple, très-digne
il prononça le nom de l’excrément humain.



--------


EXPRESSIONS CONSACRÉES PAR LA BÉNÉDICTIONS DU DICTIONNAIRE:

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°


- Rester planté comme une merde

- Laisser choir comme une merde

- Être dans la merde jusqu'au cou, plus dramatique, jusqu'au yeux

- Avoir quelqu'un à la merde

- Dis-moi oui ou dis-moi merde

- Tirer quelqu'un de la merde

- Il y a de la merde après la rampe

- Ne pas se prendre pour une merde

- Traîner quelqu'un dans la merde

- Semer ou foutre la merde

- Se démerder seul

- Démerde-toi

- etc ...


Merde se conjugue en :
merder, emmerder, merdouiller, merdoyer, démerder ...

et se décline en :
Merdeux, emmerdant, emmerdeur, merdier, merdaillon, fouille-merde, mange-merde etc ..


Sans oublier quelques jolies formules:

- " Il était plus blanc qu'une merde de laitier " Marcel E. Grancher.

- " Il était tellement curieux qu'il aurait soulevé une merde, juste pour voir ce qu'il y avait dessous "

- " Merdouille, le temps se brouille ! "



PHOTOS - PEINTURES :


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°




Sauf erreur, il n'est pas possible de voir la merde en peinture, justement il y a ERREUR !

En détaillant le tableau d Georges de la Tour, intitulé " la Diseuse de bonne aventure " on peut lire sur le col de la Gitane ( deuxième personnage de gauche à droite) le fameux mot de cinq lettres, peint de la main de l'artiste.
Le mot de Cambronne deux siècles avant Cambronne. !!!


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La Diseuse de bonne aventure, aujourd’hui dans les collections du Metropolitan Museum de New-York est-il un faux ? La question s’est posée, il y a quelques années…

En 1984, un historien d’art britannique, Christopher Wright, publie en effet un livre, L’art du faussaire (The Art of the Forger), dans lequel il affirme que ce tableau n’a pas été peint par Georges de La Tour, le célèbre peintre lorrain du XVIIe siècle, mais par un habile restaurateur français, Emile Delobre… au début du XXe siècle !

La toile est pourtant signée en haut à droite d’une belle et très lisible écriture qui se détache sur le mur du fond : « G. De La Tour Fecit Lunevillæ Lothar ». De plus, on reconnaît bien dans cette œuvre, le style du grand peintre.

Il raconte dans son livre avoir toujours été convaincu que le tableau était l’œuvre d’un faussaire en raison de la faiblesse de la perspective la jeune femme au fichu ou de la vieille bohémienne mais qu’une découverte récente a achevé de le convaincre : le mot « Merde » a été inscrit dans la résille du fichu jeté sur les épaules de la jeune fille au fond à gauche.

Ce petit détail est pour lui la preuve irréfutable que le tableau a été peint par un artiste qui souhaitait faire un pied de nez au petit monde des spécialistes du XVIIe siècle en faisant passer un tableau peint au XXe siècle pour un Georges de La Tour.


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La conclusion de cette page anniversaire- porte-chance, laissons la à Pierre Dac :

" Quand durant tout un jour, il est tombé de la pluie,de la neige,de la grêle et du verglas, on est tranquille....Parce que, à part ça, que voulez vous qu' il tombe ?? .... oui, je sais, mais enfin c'est rare !





Je remercie CLAUDE GAGNIERE pour son livre " Pour tout l'or des mots " ce qui m'a particulièrement aidé pour rédiger cette page.



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Posté le : 11/09/2015 23:44

Edité par Grenouille sur 14-09-2015 18:32:56
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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