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Vincent de Paul
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Le 27 septembre 1660, à 79 ans meurt Vincent de Paul

ou Vincent Depaul, à Paris au prieuré de saint-Lazare, né au village de Pouy ou Tamarite de Litera, près de Dax le 24 avril 1581 ou 1576 béatifié le 12 août 1729 par Benoît XIII et canonisé par Clément XII le 16 juin 1737, il est fait Saint patron des Œuvres charitables, fêté le 27 Sepetembre.fut une figure marquante du renouveau spirituel et apostolique du xviie siècle français, prêtre, fondateur de congrégations qui œuvra tout au long de sa vie pour soulager la misère matérielle et morale. Fils du pays landais, il est ordonné prêtre en 1600. Aumônier de la reine Marguerite de Valois 1610, curé de Clichy 1612, puis de Châtillon-sur-Chalaronne 1617 et aumônier général des galères 1619, il se convertit à la charité au contact de l'effroyable misère de son temps. Après avoir regroupé les confréries des dames de Charité sous l'autorité de Louise de Marillac, il fonde, avec cette dernière 1633, la communauté des Filles de la Charité ; en même temps, il se consacre à l'œuvre des Enfants trouvés et aux réfugiés chassés par la guerre de Trente Ans puis par la Fronde. Frappé de l'état déplorable du clergé, Monsieur Vincent crée la Société des Prêtres de la Mission 1625, dits lazaristes, pour la formation des séminaristes et la réévangélisation des campagnes. Auréolé d'une autorité morale et d'un rayonnement exceptionnels, il assiste Louis XIII mourant 1643 et entre au Conseil de conscience.

En bref

Fondateur de la Société des prêtres de la Mission ou lazaristes, et des Filles de la Charité, figure marquante du renouveau spirituel et apostolique du XVIIe siècle français, Vincent de Paul était originaire d'une famille paysanne des Landes. Élevé chez les franciscains de Dax, il poursuivit ses études à l'université de Toulouse. Peu après son ordination sacerdotale, il fut pris par des corsaires et retenu captif en Tunisie pendant près d'un an. Étant parvenu à se faire libérer, il se rendit à Rome, puis vint à Paris en 1609 comme aumônier de la reine Marguerite de Valois, chez qui il resta deux ans, avant de succéder au père Bourgoing, prêtre de l'Oratoire, comme curé de Clichy. Cette période fut pour lui celle d'une véritable conversion, d'une transformation de sa vie intérieure, sous l'influence de Pierre de Bérulle, qu'il commença à fréquenter vers 1610. Vincent ne rejoignit pourtant pas les rangs de l'Oratoire naissant, sans doute parce que cette formule de vie religieuse lui paraissait trop exclusivement intellectuelle. C'est néanmoins Bérulle qui le fit entrer, en 1617 comme aumônier chez Philippe Emmanuel de Gondi, général des galères. Familier des « dévots » de la cour, Vincent prend la défense de Saint-Cyran, qu'on accuse d'illuminisme ; il rencontre alors François de Sales, qui a sur lui une certaine influence. Par ses fonctions d'aumônier des galériens et des matelots et comme prêtre de campagne sur les terres des Gondi, il est de plus en plus frappé par la misère matérielle et morale. Dès son entrée dans la famille de Gondi, il réunit les premières servantes des pauvres, les Dames de la Charité, et leur donne un statut. En 1625, il fonde pour les hommes une association analogue, la Congrégation de la Mission destinée à l'évangélisation des populations pauvres, surtout dans les campagnes. Les missionnaires, qui se présentent en grand nombre et dont l'activité s'étendra bientôt hors de France, notamment en Irlande et, en 1648, à Madagascar, se forment dans le prieuré parisien de Saint-Lazare, ce qui leur vaudra leur nom de lazaristes.
C'est en cette maison qu'en 1628 Monsieur Vincent reçoit, sur la demande de l'archevêque de Paris, un certain nombre d'aspirants à la prêtrise pour les préparer à l'ordination. Ces exercices, par lesquels passeront notamment Bossuet et l'abbé de Rancé, sont répétés chaque année avec un tel succès que Vincent de Paul en vient à ouvrir, avec l'aide du cardinal de Richelieu, des séminaires qui, dirigés par les prêtres de la Mission, forment pendant un an ou deux à la spiritualité et à la théologie morale les futurs pasteurs. Les lazaristes seront ainsi, vers la fin du siècle, à la tête d'une trentaine de séminaires diocésains.
Cette œuvre en faveur du clergé se complète par l'action que Vincent déploie au sein de l'officielle congrégation des affaires ecclésiastiques, dite Conseil de conscience. Il intervient par là dans les nominations épiscopales, appuyant les candidats qu'il a connus, dans ses séminaires ou à l'occasion de ses conférences du mardi sur la vie spirituelle, pour leurs qualités intérieures et apostoliques. Avec Bérulle et Olier, il travaille, en dépit de l'opposition de Mazarin, à faire de l'épiscopat autre chose qu'une dignité honorifique ou l'étage d'une carrière mondaine.
Si la préparation par Monsieur Vincent des prêtres et des évêques à leurs fonctions profita d'abord à la France, sa décision de fonder, en 1633, avec l'aide de Louise de Marillac, la communauté des Filles de la Charité eut très rapidement des répercussions dans le monde entier. Vincent incita le petit groupe de simples filles de la campagne réuni autour de Louise de Marillac à se consacrer au service des pauvres et des malades. Les sœurs, placées sous la direction des lazaristes, n'habitaient pas dans des couvents, mais dans les paroisses où elles exerçaient leurs fonctions d'assistance ; elles portaient les habits de leurs provinces d'origine, circulaient librement et ne constituaient pas des communautés religieuses au sens traditionnel. L'entreprise, par tous ces aspects, témoignait pour l'époque d'une grande audace.
Par de telles fondations autant que par sa personnalité d'apôtre de la charité, Vincent de Paul fut ainsi l'un des principaux artisans du renouveau catholique en France au XVIIe siècle et du rayonnement de cette école de spiritualité et d'apostolat au-delà des frontières. Il a été canonisé en 1737. Jean-Robert Armogathe.

Sa vie

Les incertitudes de sa naissance,k Vincent de Paul serait né le 24 avril 1581, à la ferme de Ranquines près du village du Pouy. Vincent de Paul est né dans une petite maison à la périphérie du village de Pouy qui, depuis le XIXe siècle, est appelé Saint-Vincent-de-Paul en son honneur, situé à environ cinq kilomètres de la ville de Dax dans le département des Landes, dans le sud-ouest de la France. Le lieu de sa naissance, connu aujourd'hui sous le nom de Berceau de saint Vincent de Paul, propose un modeste bâtiment de briques et de poutres de bois d'allure maison landaise, très proche de la maison où Vincent serait né en avril 1581. Il n'existe aucun enregistrement de sa naissance, les registres de catholicité aussi anciens ayant disparu.
Dans sa biographie le père José-Maria Roman ne doute pas de l'origine landaise et française de saint Vincent de Paul. J-M Roman Saint Vincent de Paul, Biographie éd. Alzani Le saint lui-même parlait de son origine gasconne. Un autre lazariste le père Bernard Koch après des recherches dans les différentes archives française s'est rendu compte que le nom des Depaul ou Paul était courant dans toute la moitié sud, dans le pays de langue d'Oc. Les différents biographes Abelly, Collet, Maynard, etc parlent d'un parent de Vincent de Paul qui était prieur de Poymartet pas très loin de Notre-Dame de Buglose sanctuaire marial landais fondé en 1620 sur la commune actuelle de Saint Vincent de Paul. D'après un document de 1577, Étienne Depaul était en possession d'un prieuré sur le chemin de Saint-Jacques, en fort mauvais état à cause des guerres de religion. Mais cette parenté a été récemment contestée.

Une enfance pieuse et laborieuse

Il est le troisième d’une fratrie qui comprend quatre garçons et deux filles. Son père Jean de Paul est un petit exploitant agricole, sa mère Bertrande de Moras appartenait en revanche à une famille de la petite noblesse locale.
Vincent est amené très tôt à apporter son aide à ses parents qui peinent à nourrir une famille nombreuse. Aussi il passe ses premières années à garder comme berger des moutons, des vaches et des porcs. Il doit quitter toutefois son foyer familial pour Dax où son père l’inscrit au collège des Cordeliers, tenu par les franciscains. Son père espère ainsi le préparer à obtenir quelques bons bénéfices grâce auxquels il pourra compléter les revenus familiaux.
Vincent y resta trois ans et y suivit avec succès des cours de grammaire et y apprit le latin. Il était, pour ses camarades un exemple de travail acharné, si bien qu’au bout de peu de temps, Monsieur Comet, un ami de famille, lui demanda de devenir le précepteur de ses fils. Il prit le goût de l’apostolat et le désir de devenir prêtre grandit en lui. À 16 ans, lors d’une cérémonie où l’Évêque coupe quelques cheveux aux futurs prêtres, Vincent reçut la tonsure. Cela signifiait qu’il entrait dans le clergé et que désormais il devait porter l'habit ecclésiastique.

La prêtrise

En 1597, il rejoint l'université de Toulouse où le jeune apprenti bachelier étudia la théologie pendant sept ans.
Il est ordonné prêtre le 23 septembre 1600 à Château-l'Évêque par l'évêque de Périgueux, François Ier de Bourdeille, bien qu'il ne soit pas prêt à exercer ce ministère, étant au début plus en quête des avantages de cette condition sacerdotale. Il est nommé par le Vicaire Général de Dax curé de la paroisse de Tilh mais ne semble pas y être allé.

L'expérience de la captivité

Selon ses dires, capturé en 1605 au large d'Aigues Mortes, par des Barbaresques sur la voie du retour d'un voyage pour Marseille où il se rendait pour recueillir un modeste héritage, il aurait été vendu comme esclave à plusieurs maîtres successifs notamment à un alchimiste pour lequel il marquera un intérêt profond dont le dernier, un renégat originaire de Nice vivant à la musulmane qu'il aurait convaincu de se repentir et se sauver avec lui. Après deux années d'esclavage, il se serait évadé de Tunis avec ce dernier maître et ses trois femmes, les emmenant à Rome pour qu'ils se fassent pardonner par le pape. L'authenticité de cet événement, pour célèbre qu'il fut12, est débattue par les historiens.

Aumônier, curé, confesseur

Grâce aux recommandations du Saint-siège, il devient en 1610 aumônier de Marguerite de Valois qui consacre alors un tiers de ses revenus à des œuvres de charité, notamment à la Confrérie des frères de Saint-Jean-de-Dieu connus sous le nom de Frères de la Charité et dont il s'inspirera pour créer les Filles de la Charité.
En 1612, il remplaça à Clichy le curé François Bourgoing qui souhaitait rentrer à l'Oratoire. Âgé de 31 ans, il devient donc le curé de Saint-Sauveur-Saint-Médard à Clichy maintenant dans les Hauts-de-Seine, où il fait ses débuts en pastorale paroissiale. Il reconstruit l'église qui tombait en ruine avec les deniers du culte, des paroissiens et des notables de 1622 à 1630. Cette église existe toujours. Le Cardinal de Bérulle le fit nommer curé. Il prit possession de la cure le 2 mai 1612. En 1613, Vincent de Paul entra comme précepteur, dans la maison de Philippe-Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Pendant son séjour dans la maison de Gondi, où il devait faire sa résidence continuelle et actuelle, il pouvait aussi retourner aisément dans sa paroisse, surtout lorsque les Gondi séjournaient à Paris dans leur hôtel de la rue Pavée Saint-Sauveur.
Il devint confesseur de Madame de Gondi qui l'emmena en Picardie où il découvrit la misère des paysans. Vincent de Paul traversait une grave crise spirituelle et morale et vivait dans le désenchantement. En janvier 1617, il fut appelé auprès d’un vieillard mourant dans le village de Gannes qui lui fit une confession publique et générale. Le lendemain, 25 janvier, à la demande de Madame de Gondi, il lança un appel à la confession au cours d'un sermon mémorable dans l'église de Folleville. La réponse massive des villageois à cet appel lui fit brusquement prendre conscience de l'importance de sa mission.
Il se fit ensuite affecter comme curé de campagne dans la paroisse de Châtillon-sur-Chalaronne, dans la Dombes.

Aumônier général des galères en 1619

Aumônier du général des galères Philippe-Emmanuel de Gondi et visitant régulièrement les prisons détenant les criminels condamnés aux galères, le marquis de Belle-Île obtient sa nomination, le 8 février 1619, comme Aumônier général des galères.

Le fondateur de congrégations

Fresque de Saint Vincent de Paul dans la salle de conférences de la bibliothèque régionale d'Aoste.
Il y fonde, avec les dames aisées de la ville, les Dames de la Charité pour venir en aide aux pauvres. En 1623, il créa la Compagnie des Filles de la Charité. Elle prirent ensuite le nom de Compagnie des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul. Leur nombre se multiplia rapidement. Cet ordre eut à Clichy sa maison mère depuis le début du XVIIe siècle jusqu'aux années 1970. Il quitta la paroisse en 1627.
Grâce au soutien financier de madame de Gondi, il fonda, en 1625 la Congrégation de la Mission. Vouée à l'évangélisation des pauvres des campagnes, la congrégation prendra le nom de Lazaristes car demeurant dans le quartier Saint-Lazare de Paris, l'enclos Saint-Lazare. De Paul, qui formera de nombreux prêtres, créa un séminaire de la Mission. Les premiers lazaristes furent envoyés à Alger en 1646, à Madagascar en 1648, en Pologne en 1651.
Le 29 novembre 1633, il fonda les Gardes des Pauvres, origine de la congrégation des Compagnie des Filles de la Charité sous la responsabilité de Louise de Marillac parmi lesquelles Marguerite Naseau. Les Filles de la Charité, aussi appelées Sœurs de Saint Vincent de Paul, étaient vouées au service des malades et au service corporel et spirituel des pauvres ; il en confia la formation à la veuve Le Gras.
En 1635, il envoya des secours aux populations du Duché de Lorraine et du Bar ravagés par les troupes françaises et suédoises.
En 1638, débuta l'œuvre des "Enfants-Trouvés". En 1648 il convoqua une assemblée de dames charitables et prenant la parole il rappela que l'œuvre avait déjà sauvé six cents enfants mais que les ressources manquaient pour poursuivre l’œuvre entreprise. Ses paroles furent pathétiques et convaincantes, puisque le jour même l'Hôpital des Enfants-Trouvés de Paris reçut les capitaux nécessaire pour poursuivre sa tâche.
En 1651, Vincent organisa également des collectes à Paris pour porter secours aux victimes de la guerre en Picardie, Champagne et Île-de-France. Bien que membre de la compagnie du Saint-Sacrement, il prêcha pour la modération à l'égard des protestants.

En 1653, il fonde l'hospice du Saint-Nom-de-Jésus.

Vincent de Paul institua également des retraites spirituelles au cours desquelles se retrouvaient des gens de toutes conditions, le pauvre et le riche, le laquais et le seigneur priaient ensemble et prenaient leurs repas au même réfectoire.

Proche du pouvoir

Vincent Depaul présentant Louise de Marillac et les premières Filles de la Charité à la reine Anne d'Autriche.
Vincent de Paul sut mobiliser au service des pauvres les grandes dames de la noblesse et de la bourgeoisie françaises, parmi lesquelles :
Madame de Gondi, épouse du général des galères de France ;
La Présidente Goussault, veuve du président de la Cour des Comptes qui fut la première présidente des Dames de Charité.
Mademoiselle de Fay qui avait une jambe hydropique ;
La Duchesse d'Aiguillon, nièce du Cardinal de Richelieu ;
La Reine Anne d'Autriche, veuve de Louis XIII ;
La Princesse de Condé, mère du vainqueur de Rocroy, appui financier de Louise de Marillac ;
Louise de Gonzague, très mondaine, très assidue à visiter les malades de l'hôtel-Dieu. Devenue reine de Pologne, elle tint absolument avoir des Sœurs de Charité et des Missionnaires ;
Madame de Miramion, qui fonda une Maison d'Enfants Trouvés et un Refuge pour filles perdues ;
Madame de Polaillon, qui ouvrit un foyer pour jeunes filles en danger moral ;
Madame de Lamoignon, épouse du Premier Président du Parlement de Paris, qui recevait les pauvres dans son hôtel particulier.
Louis XIII voulut être assisté par lui dans ses derniers moments et mourir dans ses bras le 14 mai 1643.
Il fut ensuite nommé au Conseil de Conscience Conseil de Régence pour les affaires ecclésiastiques par la régente Anne d'Autriche dont il était également le confesseur.
Il fonda encore un hospice pour les personnes âgées, qui devint l'hôpital de la Salpêtrière en 1657.

La canonisation

Mort en odeur de sainteté le 27 septembre 1660, il fut inhumé dans l'église Saint-Lazare, qui faisait partie de la maison Saint-Lazare du faubourg Saint-Denis, le 28 septembre 1660, dans un caveau creusé au milieu du chœur de la chapelle.
Vincent fut béatifié par Benoît XIII le 13 août 172919 et canonisé par Clément XII le 16 juin 1737. Actuellement son corps est exposé dans la chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris VIe, où ses reliques furent disposées dans une châsse en argent ciselé en 1830 à l'exception de son cœur conservé dans un reliquaire dans la chapelle de la maison mère des Filles de la Charité.

En 1885, le pape Léon XIII l'institua patron de toutes les œuvres charitables.

Le Paris de saint Vincent de Paul

La châsse de saint Vincent de Paul dans la chapelle à Paris
L'église Saint-Séverin, 1, rue des Prêtres-Saint-Séverin, 5e arr. - M° Saint-Michel
C’est sur le territoire de cette paroisse que monsieur Vincent et Louise de Marillac commencent leur mission. Saint Vincent y fait baptiser le premier enfant abandonné qu’il recueille rue de la Huchette. Voir les vitraux évoquant « les Enfants trouvés à l’entrée de l’église .
La chapelle Saint-Vincent-de-Paul et maison-mère des lazaristes, 95, rue de Sèvres, 6e arr. - M° Vaneau
Fondée par saint Vincent de Paul en 1625, la congrégation des Lazaristes s’installe rue de Sèvres en 1817. Dans la chapelle se trouvent la châsse avec le corps de saint Vincent de Paul transporté en ce lieu en 1830. Au bas de la chapelle se trouve un autel dédié au Bienheureux Jean-Gabriel Perboyre, lazariste martyrisé en Chine en 1840. Une salle de reliques près de la chapelle, contient de nombreux souvenirs de saint Vincent de Paul, de Louise de Marillac et des martyrs de la congrégation lazariste.
À l’église Saint-Louis-en-l'Île il avait un Bureau de Charité situé près du Château de la Tournelle qui accueillait les hommes condamnés aux galères avant leur enchaînement.
107, rue du Faubourg Saint-Denis, 10e arr. - M° Gare de l'Est
À cet emplacement se trouvait la maison de saint Lazare, où saint Vincent de Paul transporta les prêtres de la Mission en 1632. Devenu lieu de détention ou de correction sous la Terreur, elle disparut en 1935.
Angle de la rue des Écoles et de la rue du Cardinal Lemoine 5e arr. - M° Cardinal Lemoine
Emplacement du collège des Bons-Enfants que Mgr de Gondi, archevêque de Paris, donne à saint Vincent de Paul, en vue de la fondation de la Congrégation de la Mission 1625. Ce collège sera abandonné par la suite pour le prieuré de Saint-Lazare.
Le 2 septembre 1792, cette maison, qu’on nommait aussi Saint-Firmin, et qui avait été transformée en prison, fut le théâtre de massacres voir : les massacres de Septembre.
Église Saint-Laurent, 119, rue du Faubourg Saint-Martin, 10e arr. - M° Gare de l’Est
C’est la paroisse de monsieur Vincent lorsqu’il réside à la maison de Saint-Lazare.
L'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet est le lieu de prière de la confrérie de la Charité fondée par Louise de Marillac sous la direction de saint Vincent qui habitait le quartier avec son fils.
Chapelle Notre-Dame-de-la-Médaille-miraculeuse, 140, rue du Bac, 7e arr. - M° Sèvres-Babylone
La chapelle garde le cœur de saint Vincent et la châsse où est conservé le corps de sainte Louise de Marillac.
Église Saint-Vincent-de-Paul, place Franz-Liszt, 10e arr. - M° Gare du Nord
Elle est proche du quartier parisien dénommé à cette époque Ferme Saint-Lazare, centre des activités de monsieur Vincent. Il y vécut de 1632 à sa mort en 1660.
Saint Vincent a sa chapelle à Notre-Dame, à Saint-Sulpice où il prêcha, à Sainte-Marie-des-Batignolles, dont le territoire dépendait de Clichy, sa première cure, à Saint-Laurent qui était son église paroissiale, et dans plus d’une vingtaine d’églises parisiennes.
Le musée de l'Assistance Publique de Paris possède le portrait et la chasuble de saint Vincent de Paul.
Monuments portant le nom de saint Vincent de Paul
Statue de Saint Vincent de Paul dans les Hauts-de-Seine, derrière l'église à Clichy.
Statue de Saint Vincent de Paul à Châtillon-sur-Chalaronne.

En France

Église Saint-Vincent-de-Paul

à Paris
Chapelle Saint-Vincent-de-Paul
Église Saint-Vincent-de-Paul de Paris
Hôpital Saint-Vincent-de-Paul
près de Paris
École St-Vincent-de-Paul à Paris 10e
Église Saint Vincent de Paul à Clichy
à Avignon
A Marseille
Église Saint-Vincent-de-Paul de Marseille dite Église des Réformés
Lycée catholique privé Saint-Vincent-de-Paul
à Nîmes
Lycée privé St-Vincent-de-Paul
Lycée professionnel privé Vincent-de-Paul Avignon
à Strasbourg Meinau
à Arles :
École primaire Saint-Vincent-de-Paul
dans l'Isère :
Clinique Saint-Vincent-de-Paul
Église Saint-Vincent de Villepreux
Collège-lycée Saint-Vincent-de-Paul
à Rennes
Lycée privé Saint-Vincent-de-Paul au Havre
à Châtillon-sur-Chalaronne
statue de Saint Vincent de Paul près de l'ancien hôpital
à Lille
Hôpital Saint-Vincent de Paul
à Clermont-Ferrand
Chapelle de l'ancien hôpital général dédiée à saint Vincent de Paul
à Nice
Lycée privée st-vincent de paul
à Nantes
vedette à passagers ST VINCENT de PAUL armée par la compagnie maritime Finist'mer
à Toulouse
église St-Vincent-de-Paul
inaugurée en 1965, fête du cinquantenaire le 13 juin 2015

A Limoux

statue de Saint Vincent de Paul
à Saulieu (Cote d'Or)
Basilique Saint Andoche : Statue de Saint Vincent de Paul au pied de l'autel latérale droit et tableau le représentant catéchisant des enfants
à Beauvais
Lycée privé St-Vincent-de-Paul
à Dompierre sur Mer
Eglise St Vincent de Paul
Médaille Saint Vincent de Paul 1576-1660. Graveur : Edmond Henri Becker 1871
Médaille Saint Vincent de Paul 1576-1660. Graveur : Edmond Henri Becker 1871.

Aux États-Unis

Université DePaul à Chicago
College of Mount Saint Vincent de New York
Église Saint-Vincent-de-Paul de New York, seule paroisse nationale française des États-Unis.

En Tunisie

A Tunis
Cathédrale Saint-Vincent-de-Paul

au Brésil

A Rio de Janeiro

Colégio São Vicente de Paulo
Hospital São Vicente de Paulo

au Burkina Faso

à Bobo-Dioulasso
à Koko
Paroisse saint Vincent de Paul, église Saint-Vincent-de-Paul.

au Liban

à Beyrouth, Quartier Ashrafieh
École St Vincent de Paul

Bibliographie

Henri Martin, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1789, Paris, Furne, 1858.
Henri Lavedan, Monsieur Vincent, aumônier des galères, Plon, 1928.
Pierre Miquel, Vincent de Paul, Fayard, Paris, 1996
Marie-Joëlle Guillaume, Vincent de Paul : Un saint au Grand Siècle, Éditions Perrin, 2015, 450 pp.
Les Exercices des Ordinands
CDROM : Documents des origines vincentiennes
Vincent de Paul: l'amour à l'infini - Jean-Yves Ducourneau, 2000.
Ses œuvres et ses biographies

Filmographie

Maurice Cloche a réalisé le film Monsieur Vincent en 1947. Le film a obtenu le Grand prix du cinéma français en 1947, l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1949, et la même année, le Prix du meilleur film décerné par la presse cinématographique belge. Le rôle principal y est tenu par Pierre Fresnay, qui a obtenu le prix d´interprétation à la Mostra de Venise en 1947. Les dialogues sont de Jean Anouilh. On y remarque aussi une des premières apparitions à l'écran du jeune Jean Carmet et la première apparition au cinéma de Michel Bouquet.

Congrégation de la Mission
Doctrine sociale de l'Église
École française de spiritualité
Étienne Pierre Morlanne
Sœurs de Saint Vincent de Paul
Lazaristes
Louise de Marillac
Marguerite Naseau
Liste d'ordres religieux catholiques
Saint dont le corps est visible à Paris
Société de Saint-Vincent-de-Paul
Union des œuvres françaises de saint Vincent de Paul
Église Saint-Jacques-le-Majeur-et-Saint-Jean-Baptiste de Folleville
Clichy



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Posté le : 25/09/2015 20:58
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Mata Amritanandamayi
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Le 27 septembre 1953 naît Mata Amritanandamayi

à Parayakadavou, sur la côte du Kérala en Inde, figure spirituelle contemporaine de l’Inde et la fondatrice de l'ONG Embracing the World à but humanitaire et écologique dont le siège est au Kérala extrême Sud-Ouest de l'Inde. Appelée communément Amma Mère en hindi, elle est hindoue de naissance mais déclare que sa seule religion est l'amour. Son enseignement est basé sur les voies traditionnelles de la non-dualité advaïta védanta et de la dévotion bhakti.
Elle parcourt le monde pour y proposer des assemblées au cours desquelles elle aurait pris 33 millions d'individus dans ses bras, dont l'ancien Président de l'Inde A.P.J. Abdul Kalam. Cette étreinte darshan est devenue emblématique de son action
.

Sa vie

Elle naît le 27 septembre 1953 à Parayakadavou, un petit village de la côte du Kérala, au Sud de l'Inde, au sein d'une famille de modestes pêcheurs qui ont treize enfants. Ses parents l'appellent Soudhamani. Dès l'âge de cinq ans elle montre des tendances mystiques et dévotionnelles que ses parents ne comprennent pas : elle leur vole par exemple du beurre et du lait qu'elle va distribuer aux pauvres, comme le fait Krishna dans la mythologie hindoue. Par voie de conséquence ils lui infligent de mauvais traitements, elle doit réaliser de nombreuses tâches ménagères et est parfois battue. Elle interrompt l'école à dix ans et devient servante chez des voisins. À treize ans elle a sa première extase samadhi.
En 1975, à 22 ans, elle obtient la libération moksha à la suite d'une intense période d'identification avec Krishna. Finalement, à la suite de divers problèmes avec sa famille, elle est contrainte de quitter le toit familial et de vivre sans abri.
En 1978, à 25 ans, à la suite d'un épisode où elle se fait passer pour morte auprès de son père, elle est finalement acceptée par lui. Débute alors une période où prend fin l'hostilité qui régnait à son encontre. Elle devient Mata Amritanandamayi, littéralement la Mère de la Béatitude immortelle et commence à guider ceux qui viennent la voir avec une quête spirituelle. En 1981, le Mata Amritanandamayi Math, le premier et le plus important de ses ashrams, est constitué près de Kollam dans le KéralaAmritapuri.
En 1987, à 34 ans, elle fait son premier tour du monde. Aujourd'hui, son temps est partagé entre son ashram principal en Inde et les tournées qu'elle fait chaque année aux États-Unis, en Europe, au Japon, en Inde. Elle y rencontre aussi bien ses disciples que des curieux, venus faire l'expérience du darshan. Des communautés autour de son message existent partout dans le monde.

Faits légendaires

L'hagiographie mentionne les faits suivants :
À sa naissance elle aurait été étrangement bleue, comme le dieu Krishna, et n'aurait ni pleuré ni crié, affichant à la place un sourire. Elle aurait parlé sa langue maternelle le malayalam dès l'âge de six mois.
Jeune adulte, elle aurait été l'auteur de plusieurs prodiges, comme par exemple chasser en l'embrassant un cobra qui terrorisait un village.

Le darshan d’Amma

Dans la religion hindouiste, le darshan est un moment de contact visuel avec un maître spirituel ou sa représentation et la transmission d'énergie spirituelle associée à cette vision. Il peut prendre différentes formes suivant les maîtres. Certains jours, Amma passe jusqu'à une vingtaine d'heures d'affilée avec ses dévots à leur parler, à écouter leurs problèmes et à leur donner le darshan.

Actions humanitaires

Le M. A. Math, l'ONG fondée par Amma, a développé depuis plus de 20 ans un vaste réseau d’œuvres caritatives, incluant distribution de nourriture, construction de logements gratuits, pensions pour des veuves, orphelinat, éducation et formation professionnelle, santé (soins gratuits, hôpitaux….
Le M. A. Math a aussi développé un campus universitaire qui, en quelques années, est devenu une figure de proue dans le domaine de l'informatique et de la recherche. L'université travaille avec le gouvernement de l'Inde pour développer l'éducation dans toutes les couches de la société ainsi que dans les lieux reculés lancement du projet Amrita-ISRO avec le président de l'Inde, et accord avec les universités des États-Unis, avec le premier ministre indien

L'Organisation M.A. MATH, entre autres distinctions, a reçu en juillet 2005 le statut d'ONG consultative auprès du Conseil économique et social de l'Organisation des Nations unies ONU.
La Croix-Rouge française, à la recherche d’organisations locales présentant toutes garanties, a signé avec le M. A. Math un accord de coopération pour l’aide aux victimes du tsunami.
Dernièrement, les efforts de tous les bénévoles ont été concentrés sur l'aide aux victimes du tsunami en Inde et au Sri Lanka ce qui a valu à Amma d'être honorée par la Récompense du Centenaire du Rotary International pour son Service à l'Humanité, à l'hôtel Méridien de Cochin, le 23 février 2005.
En 2009, l'ONG change de nom pour s'appeler Embracing The World.

Points de vue sur les activités d'Amma La Miviludes en France

Un rapport mis en ligne en 2003 sur le site de la Miviludes dénonçait le prétendu pouvoir d'Amma de guérir la lèpre ou le cancer d'un baiser », mais cette accusation a été abandonnée dans la version du rapport publié par la Documentation française. Selon le journal La République du Centre, le secrétaire général de la Miviludes de l'époque aurait alors déclaré : C'est une erreur. On n'avait pas assez d'éléments pour affirmer cela. Amma n’a jamais dit cela. Nous sommes dans une approche mystico-religieuse, mais le mouvement ne refuse pas les soins. Ce n'est pas un mouvement à dérive sectaire.

Publications critiques

En 2013, Gail Tredwell, la première disciple occidentale d'Amritanandamayi – elle était surnommée Gayatri, l'ombre d'Amma, au sein de l'ashram –, a publié un livre autobiographique décrivant les vingt années qu'elle y a passées. Elle y lance des allégations au sujet d'Amritanandamayi qui aurait eu des comportements agressifs et violents lors de la vie à l'ashram, allégations qui ont été rejetées par Amritanandamayi et ses représentants20.
Sreeni Pattathanam, le président de la Fédération des Associations Rationalistes Indiennes, est l'auteur de Matha Amritanandamayi: Divya Kathakalum Yatharthyavum Matha Amritanandamayi : Histoires sacrées et réalités, un livre publié pour la première fois en 1985, où il affirme, entre autres choses, que tous les miracles d'Amritanandamayi sont faux. En 2004, le gouvernement de l'État du Kerala a poursuivi en justice l'auteur, le propriétaire de la maison d'édition et l'imprimeur du livre, au motif que les sentiments religieux des dévots avaient été offensés par le contenu diffamatoire du livre. Cette procédure faisait suite à une plainte déposée par T. K. Ajan, un résident du Mata Amritanandamayi Math. Thengamam Balakrishnan, dirigeant du CPI, a protesté contre cette atteinte à la liberté d'expression.

Prix et Distinctions

Son action humanitaire et son message lui ont valu de nombreux prix et distinctions.

1993, President of the Hindu Faith à Chicago pour le centenaire du Parlement des religions du Monde
1993, Hindu Renaissance Award Hinduism Today
1998, Prix du Soin et du Partage Humanitaire International de l'Année Chicago Care & Share International Humanitarian of the Year Award
2002, Karma Yogi of the Year Yoga Journal
2002, Genève : Amma reçoit le prix Gandhi-King pour la non-violence au siège de l'ONU, à la suite de Kofi Annan, Nelson Mandela, et la primatologue le Dr. Jane Goodall
2005, Mahavir Mahatma Award Delhi
2005, Centenary Legendary Award of the International Rotarians Cochin
2006, New York, Prix inter religieux "James Parks Morton"
2006, The Philosopher Saint Sri Jnaneswara World Peace Prize Pune
2007, Le Prix Cinéma Vérité Paris
2010, L'université de l'état de New-York SUNY, State University of New York a décerné à Amma le titre de Docteur Honoris Causa es Lettres Humaines le 25 mai 2010 à l'Université de New York au Campus de Buffalo.

Discours et Conférences Internationales

1993, Chicago : 'Que vos cœurs s'épanouissent' au 100e anniversaire du Parlement des Religions du Monde
1995, New York : pour les célébrations du 50e anniversaire de l'Organisation des Nations unies ONU.
2000, New York : lors du Sommet mondial de la Paix au siège de l'Organisation des Nations unies ONU
2002, Genève : Intervention à la Conférence des Femmes pour la Paix mondiale organisée par l'Organisation des Nations unies (ONU) et qui rassemblait les femmes leaders spirituelles du Monde entier
2004, Barcelone au Parlement des religions du Monde
2006, New York Prix inter religieux James Parks Morton
2007, Paris : 'La Compassion comme seul voie vers la paix' Prix Cinéma Vérité 2007 remis par Sharon Stone
2008, Jaipur : 'Le potentiel infini des femmes' Discours de l'Initiative des Femmes pour une Paix Globale
2009, New Delhi : 'Cultiver la force et la vitalité' inauguration de la Fondation Internationale Vivekananda New Delhi

Filmographie Documentaires

1999 Rivière d'Amour : Un documentaire sur la vie d'Amma
2000 Louis Theroux's Weird Weekends -- "Indian Gurus" BBC-TV
2004 fr La Réponse d'Amma vidéo à la tragédie du Tsunami en 2004 » consulté le 22 octobre 2014
2005 Darshan de Jan Kounen, sélection officielle hors compétition au festival de Cannes 2005.
2007 fr Étreindre le Monde consulté le 22 octobre 2014
2007 In God's Name - Directed by Jules Clément Naudet and Thomas Gédéon Naudet
2009 Étreindre le Kenya : la première visite d'Amma au Kenya où elle inaugure et finance entre autres un orphelinat vidéo

Vidéos des Conférences Internationales

2002 fr Discours vidéo d'Amma à la réception du prix Gandhi-King pour la non-violence au siège de l'Organisation des Nations unies ONU, à la suite de Kofi Annan, Nelson Mandela, et la primatologue le Dr Jane Goodall consulté le 22 octobre 2014
2004 fr Discours vidéo au Parlement des religions du Monde à Barcelone consulté le 22 octobre 2014
2006 frDiscours vidéolors de la remise du Prix Interfaith en 2006 : Compréhension et Coopération entre les Religions" consulté le 22 octobre 2014
2007 fr Discours vidéo lors de la remise du Prix Cinéma Vérité en 2007 remis par Sharon Stone à Paris consulté le 22 octobre 2014
2008 fr Discours vidéo "Le potentiel infini des femmes - Rendre disponible la Féminité pour le bénéfice de la communauté Jaipur, Rajastan consulté le 22 octobre 2014


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Posté le : 25/09/2015 20:57
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Bud Powell
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Le 27 septembre 1924 naît Bud Powell né Earl Rudolph Powell

à New York, mort à New York le 31 juillet 1966, à 41 ans, pianiste, compositeur de jazz et Bebop américain .
de 1940 à 1963. Il est édité par Labels Blue Note Records, Verve, Columbia.
S'imposant comme un des meilleurs pianistes de sa génération, Bud Powell participa au début des années quarante aux jam sessions du cabaret Minton's de Harlem. Vers la fin d'une carrière souvent interrompue par la maladie, il forma un trio à Paris avec Kenny Clarke et Pierre Michelot. Héritier de cette lignée de pianistes qui va de Earl Hines à Nat King Cole, Bud Powell est, avec Thelonious Monk, à l'origine des innovations bop en matière de jazz pianistique. Son jeu est un modèle d'un phrasé de main droite volubile et capricieux, ainsi que d'un système d'accentuation de main gauche discontinu, sur lequel se régleront des centaines de pianistes modernes. Instrumentiste véloce, qui se mettait volontiers à l'école d'Art Tatum notamment lorsqu'il improvisait sans accompagnement, il jouait de l'opposition créatrice entre un tracé extraordinairement ferme et une imagination mélodique pleine de tendresse. D'autre part, son dynamisme est générateur d'un swing ardent qui révèle une science rythmique consommée et ses conceptions harmoniques, largement influencées par celles de Monk, témoignent d'une audace mesurée, mais fort exaltante pour ceux qui l'accompagnent. Bud Powell, musicien « maudit », dont la vie fut un douloureux parcours à travers l'éthylisme, la toxicomanie, la psychose enfin, laisse également le souvenir d'un compositeur de thèmes particulièrement fécond Parisian Thoroughfare.Alain Gerber

En bref

Il participa aux côtés de Charlie Parker, Dizzy Gillespsie et Thelonious Monk à la révolution du be-bop. Il a été le chef de file du piano bop Tempus Fugit, 1949 ; Buttercup, 1954 ; Bouncing with Bud, 1962. Le livre de Francis Pandras La Danse des Infidèles retrace son existence mouvementée. Il servira de base au scénario du film de Bertrand Tavernier Autour de Minuit.
On a pu croire que Bud Powell était à Charlie Parker ce que Earl Hines avait été à Louis Armstrong : un pianiste qui adaptait aux ressources de son instrument les innovations apportées par le plus grand soliste de sa génération ; il est plus juste d'admettre qu'il y eut similitude d'esprit et de pensée musicale, que vint renforcer une influence évidente.
Après l'étude, dès l'âge de six ans, des œuvres classiques de Bach à Debussy, Powell écoutera en 1941 le créateur du be-bop au Minton's Playhouse, en compagnie de l'ami Monk. Il manifeste très tôt les caractéristiques de son style- notamment sur le plan des enchaînements harmoniques gammes de ton et accords de passage- et, dès 1946, il est reconnu comme le pianiste le plus représentatif du mouvement bop. Il travaille avec Dizzy Gillespie et Don Byas et participe à de nombreux enregistrements, notamment pour les disques Savoy, avec les Be Bop Boys Dexter Gordon, Jay Jay Johnson, Sonny Stitt et Charlie Parker Cheryl, Donna Lee, Chasin'The Bird avant d'enregistrer les premiers disques publiés sous son nom 1947, dans lesquels on admire une vitesse de pensée associée à une fantastique vélocité d'exécution, une impeccable rigueur du phrasé et du tempo, un foisonnement mélodique et une tension extrême trouvant un équilibre absolu entre la conception et la technique.
Entre 1949 et 1951, il enregistre pour les firmes Blue Note et Verve, en trio ou en petite formation, une quantité de purs chefs-d'œuvre, dont ses compositions Un Poco Loco, Parisian Thoroughfare, Glass Enclosures, Bouncing with Bud …
Mais sa carrière connaît des hauts et des bas à cause d'une santé chancelante. Après une première dépression nerveuse en 1945, des séjours en hôpital psychiatrique, de fréquentes crises d'éthylisme, l'usage de drogues, ses mains ne parviennent plus à suivre le flot des idées. Il fait sa première apparition en Europe en 1956 et s'installe en France en 1959 ; il joue au cabaret Blue Note à Paris, en compagnie de Pierre Michelot et de Kenny Clarke ; il retrouve un certain équilibre grâce à l'amitié de Francis Paudras, qui le recueille et le fait soigner. Atteint de tuberculose 1963, il retourne guéri aux États-Unis l'année suivante, jouant pendant quelques temps au Birdland, mais doit cesser toute activité avant de mourir dans un hôpital de Brooklyn.
Bud Powell aura influencé quantité de pianistes, dont Bill Evans, Horace Silver et ses disciplines Barry Harris et René Urtreger.

Sa vie

Earl Rudolph « Bud » Powell est né le 27 septembre 1924 à New York d'une famille de musiciens son grand-père est guitariste flamenco, son père pianiste stride, et son frère aîné est trompettiste et pianiste.
Bud commence le piano à six ans et écoute beaucoup de musique classique. Il quitte l'école en 1939, et joue dans l'orchestre de son frère dès 15 ans. C'est à cette date qu'il fait la connaissance de Thelonious Monk. Bud joue ses propres retranscriptions de Art Tatum, Fats Waller et James P. Johnson. Son frère cadet Richie et son camarade de classe Elmo Hope réaliseront eux aussi des carrières dans la musique. Dès sa rencontre avec Monk, ce dernier deviendra un de ses professeurs, un mentor et surtout un ami proche tout au long de sa courte vie. Thelonious Monk compose d'ailleurs In Walked Bud en l'honneur de Bud Powell.

Début de carrière

Au début des années 1940, Bud joue dans plusieurs formations orchestrales, dont celle de Cootie Williams qui devient le protecteur de Bud en raison de son jeune âge. Ses premiers enregistrements datent de 1944 dans l'orchestre de Cootie Williams avec notamment Honeysuckle Rose et surtout le tout premier enregistrement de 'Round Midnight composé officiellement par Thelonious Monk. Ce dernier introduit Bud dans le cercle des musiciens bebop qui se forme au Minton's Playhouse. D'autres enregistrements effectués lors de sa jeunesse incluent des grands noms comme: Frank Socolow, Dexter Gordon, J. J. Johnson, Sonny Stitt, Fats Navarro et Kenny Clarke. Aux débuts du Be-Bop, Bud et Thelonious, en tant que premiers pianistes de jazz modernes, surpassent leurs contemporains Al Haig, Ralph Burns, Dodo Marmarosa et Walter Bishop Jr.

Le piano Bop et le style de Bud Powell

Bud Powell devient bientôt renommé pour son agilité à jouer avec précision aux tempo les plus rapides, pour ses solos Bop inspirés et pour sa compréhension et sa transposition au piano des idées que Charlie Parker avait soudainement mises à jour. Ses solos, conçus grâce à l'émulation et la rivalité avec Charlie Parker sont reconnaissables entre mille, avec de fréquentes arpèges ponctuées par des chromatismes. Ils sont néanmoins novateurs et explorent un univers harmonique encore vierge.
Bud usait d'un accompagnement main gauche simplifié, qui rappelle les pianistes stride ou Teddy Wilson. L'accompagnement consistait en général en la tonique seule et de la quinte, de temps en temps accompagnées de la 7e mineure et de la 10e, qu'il pouvait atteindre facilement grâce à ses grandes mains.
Il libère ainsi la main droite pour une exploration continue et facilite le travail de la main gauche dans l'expression harmonique typique du Bop. Lorsqu'Art Tatum le questionnait sur sa négligence de la main gauche, le jeune Bud répondait avec audace par un morceau en réalisant un solo à la main gauche. Sa préférence pour les aigus ne l'empêchait pas de jouer avec les deux mains, essentielles à un accompagnement et des solos performants. Grâce à sa vision divisée du clavier, Bud met le piano sur un pied d'égalité avec les saxophones et les basses en ce qui concerne les solos.

Enregistrements

Le soir du 21 janvier 1945, Thelonious Monk et lui sont violemment agressés par des policiers. Les coups reçus par Bud Powell vont marquer le début de ses troubles mentaux. La même année, Bud Powell joue sur la 52e rue. L'année suivante, il est invité à de nombreuses séances d'enregistrement. De 1947 à 1948, il va enregistrer en trio, avec le contrebassiste Curly Russell et le batteur Max Roach. Bud Powell enregistre également avec Charlie Parker et Miles Davis. Leur entente musicale est parfaite, mais leur rencontre est une source de conflits.
Le premier enregistrement de Bud en tant que leader était en trio avec Curly Russell et Max Roach en 1947 pour le label De Luxe, enregistrement qui sortira deux ans plus tard sous le label Roost. La même année, Bud a aussi enregistré avec Miles Davis pour la première session de ce dernier en tant que leader avec Charlie Parker, Tommy Potter et Max Roach.

Problèmes de santé

En novembre 1947, Bud est admis au centre psychiatrique de Creedmoor, où il reste plus d'un an, traité aux électrochocs, ce qui entraîne de sévères pertes de mémoire. Les jeunes Jackie McLean et Sonny Rollins deviennent des amis de Bud à sa sortie de l'hôpital. Bud recommande Jackie à Miles Davis. Bud Powell va souffrir de troubles mentaux toute sa vie, probablement révélés par l'incident de 1945 avec la police, car ils étaient pressentis avant. Il était malheureusement aussi alcoolique, et même de petites quantités avaient un effet délétère sur sa personnalité, le rendant agressif. La rivalité avec Charlie Parker continuait et, bien qu'essentielle à la création musicale, elle plongeait Bud dans l'adversité, le ressentiment ce qui n'arrangeait en rien sa condition psychique et physique.
Bud Powell enregistre en 1949 avec le label Clef du promoteur Norman Granz, puis chez Blue Note et Verve Records. Son premier enregistrement chez Blue Note s'effectue en compagnie de Fats Navarro, Sonny Rollins, Tommy Potter et Roy Haynes avec notamment Bouncing with Bud et Dance of the Infidels. Il effectue, à cette époque, des séjours psychiatriques durant plusieurs semaines. En 1951, le second enregistrement chez Blue Note est en trio cette fois, avec Curly Russell et Max Roach avec Parisian Thoroughfare et Un Poco Loco entre autres. À cette époque il enregistre avec beaucoup de grands noms du jazz comme Buddy Rich, Ray Brown, Percy Heath, George Duvivier, Art Taylor, Lloyd Trotman, Osie Johnson, Art Blakey et Kenny Clarke.
Il est généralement admis que les meilleurs enregistrements de Bud sont antérieurs à 1954. Entre 1951 et 1953, il fait un séjour prolongé en hôpital psychiatrique à la suite de son arrestation en possession de cannabis. Il est finalement relâché sous la protection de Oscar Goodstein, le propriétaire du Birdland. En 1953, il enregistre pour Blue Note en trio Glass Enclosure, morceau dont le titre est inspiré par son quasi emprisonnement chez Oscar Goodstein. Après cette date, ses performances sont largement entamées par le Largactil, neuroleptique qui sert à traiter la schizophrénie. À la fin des années 1950 son talent est méconnaissable. La série noire continue avec le décès en 1956 de son frère Richie dans un accident de voiture. Le talent de Bud ne s'exprime plus que par la composition.

Bud Powell parisien

Après d'autres séjours hospitaliers, Bud déménage à Paris en 1959, en compagnie de Altevia "Buttercup" Edwards, une amie d'enfance. À Paris, Bud travaille en trio avec Pierre Michelot et Kenny Clarke. Buttercup garde les finances du couple et donne du Largactil à Bud en quantité; toutefois Bud continue à enregistrer. Il fait une prestation remarquée en 1960 au Essen jazz festival. En 1961, il enregistre deux albums pour Columbia qui ne sortiront qu'après sa mort.
Francis Paudras, un pianiste amateur parisien, devient un des grands amis de Bud, il l'héberge à partir de 1962. En 1963, Bud remplace au pied levé Kenny Drew pour un enregistrement chez Blue Note et démontre qu'il peut encore jouer, mais ne peut plus rien apprendre de nouveau. En 1963, il contracte la tuberculose.Lors des étés 1963 et 1964, le pianiste va se reposer un mois à l'hôtel des Falaises à Jullouville Manche. L'année suivante, il retourne à New York avec Francis Paudras.Au départ, les deux hommes devaient rentrer ensemble à Paris, mais Francis revient seul et Bud meurt à l'hôpital à 41 ans, après des mois de comportement erratique et de négligence de soi.
En 1986, Francis Paudras écrit un livre sur son ami Bud, il est traduit en anglais en 1997.
Le livre servit de base au film intitulé de Bertrand Tavernier sorti la même année 1986, Autour de minuit 'Round Midnight, inspiré de la vie de Bud et Lester Young dans lequel Dexter Gordon joue le premier rôle, celui d'un jazzman expatrié à Paris.

L’amitié et l'admiration de Thelonious Monk

Monk dira de Bud : « No one could play like Bud. Too difficult. Too quick. Incredible! Personne ne pouvait jouer comme Bud. Trop difficile. Trop rapide. Incroyable ! .

Discographie

1947 : Bud's Bubble
1949 : Tempus fugit
1950 : Get happy
1951 : Un poco loco
1953 : Jazz at Massey Hall
1953 : Polka dots and moon-beams
1954 : Buttercup
1955 : Conception
1961 : Monk's Mood
1962 : Bouncing with Bud

Compositions

Parmi ses compositions les plus connues, on peut citer :
Un Poco Loco
Tempus Fugue-It ou Tempus Fugit
Dance of the Infidels
Bouncing with Bud
Cleopatra's Dream
Hallucinations
Celia
Sélections d'enregistrements sur CD Early Recordings

Tempus Fugue-It - Quatre disques depuis les enregistrements de 1944 avec Cootie Williams jusqu'aux premières sessions pour Blue Note et Clef en 1949-50.

Label Blue Note

The Amazing Bud Powell, Volume One - 1949 et 1951.
The Amazing Bud Powell, Volume Two - 1953.
The Amazing Bud Powell, Volume Three - Bud! - 1957.
The Amazing Bud Powell, Volume Four - Time Waits - 1958.
The Amazing Bud Powell, Volume Five - The Scene Changes - 1958.
The Complete Blue Note and Roost Recordings - Quatre disques comprenant les enregistrements ci-dessus ainsi que deux autres sessions 1947 et 1953.

Label Verve

The Complete Bud Powell on Verve - Premiers disques, sessions de 1949 à 1956.
The Best of Bud Powell on Verve - Compilation des meilleures œuvres de Powell pour ce label.

Littérature

La Danse des infidèles de Francis Paudras

Cinéma

Autour de minuit 'Round Midnight de Bertrand Tavernier, sorti en 1986, avec Dexter Gordon et François Cluzet.


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Posté le : 25/09/2015 20:55
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Bernard Manciet
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Le 27 septembre 1923 naît Bernard Manciet

à Sabres, mort à Mont-de-Marsan le 3 juin 2005, écrivain originaire des Landes et un des plus importants auteurs gascons du XXe siècle. Il pratique d'abord l'ode Ode à notre Dame de la Peur, 1950, mais c'est avec Accidents 1955, évoquant un séjour prolongé dans l'Allemagne d'après-guerre, qu'il apporte un souffle véritablement nouveau à la poésie occitane. En 1972, avec Gesta, il se retourne contre l'occitanisme militant. Roncevaux 1977 dit l'attachement fort aux racines, en même temps que la fierté de la renaissance moderne d'une langue. Le lyrisme se déploie sur un mode épique dans cette sorte d'opéra monde qu'est l'Enterrement à Sabres 1989, son chef-d'œuvre, somme d'une vie organisée autour de la puissante figure, largement mythique, de la Dauna, épicentre d'un monde entre terre et ciel, entre nature panique et forces de la mort, entre petites gens et Dieu. Ses sonnets Sonets, 1996 au lyrisme baroque sont marqués par la lecture des poètes occitans du XVIIe siècle.

En bref

On pourrait croire que l'écriture de Bernard Manciet est essentiellement centrée autour du bourg de la Grande Lande où il est né, Sabres, et au voisinage duquel il a fini ses jours, après y avoir passé la plus grande partie de son existence. Son œuvre la plus connue n'est-elle pas un immense poème en seize chants, L'Enterrement à Sabres 1989 ? L'omniprésence du paysage landais et de ses habitants chez Bernard Manciet, comme l'usage quasi exclusif qui fut le sien, en littérature, de l'occitan gascon de ses origines, ne font pas de doute. On ne niera pas davantage que la trilogie romanesque composée du Jeune Homme de novembre 1964, mais son écriture est bien plus ancienne, du Chemin de terre 1976 et de La Pluie 1976, ainsi que, plus récemment, le court roman Hélène 1992 soient profondément marqués par ces lieux dont Manciet s'est constamment présenté comme le chantre, aussi bien dans ses essais en français Le Triangle des Landes, 1981 ; Le Golfe de Gascogne, 1987 que dans son œuvre occitane : Là subsiste, sache-le, une peuplade bafouée par l'Histoire. Moi, je lui donnerai mieux : de la légende.

Sa vie

À l'école publique de Sabres, puis au petit lycée de Talence où il passe trois années heureuses chez ses oncles curés à apprendre le latin et le grec malgré sa maladie au cœur, et enfin au lycée Montaigne de Bordeaux où il passe le bac un dimanche de juin 1940, il forge une grande érudition dont il n'aimait pas que l'on parle mais qui imprégnait la moindre des conversations avec lui. Cueilli par la tourmente de la guerre, il fait des études de lettres et de sciences politiques à Paris avant d'entrer dans la carrière diplomatique.

Il part en Allemagne, dans l'administration française d'occupation : il est assistant de français à Spire, puis à Ludwigshafen, en 1947-1948 ; en 1949, il est chargé d'études générales à l'usine IG Farben de Ludwigshafen. Il devient haut-commissaire en Allemagne auprès de Koenig au moment de la reconstruction de l'État allemand.Le voici aussi au procès de Nuremberg. À côté du procès, comme il disait. En 1955, il poursuit sa carrière diplomatique qui le conduit quelques mois au Brésil puis à Montevideo en Uruguay. Il en gardera un regard géopolitique aigu. Il revient à Sabres pour se marier à Mme Marie-Geneviève Dayon, avoir cinq enfants Marie-Joseph, Jean-Romain, Marc, Anne ainsi que Claire, vivre dans une maison qu'il fit construire à Trensacq et gérer l'entreprise de sa belle-famille L'entreprise alors est appelée Manciet-Dayon dans le secteur du bois, laquelle fit faillite dix ans plus tard.

Il anima la revue Òc mais refusa d'entrer dans le mouvement politique occitaniste, même s'il entretenait des relations amicales avec Robert Lafont et Max Rouquette.

Cette prégnance bien réelle de la Lande et de ses habitants ne saurait cependant masquer l'essentiel : depuis ses premiers poèmes, publiés dès la fin des années 1940, et, plus encore, depuis son premier livre imprimé, un recueil de vers et de proses mêlés intitulé de façon lourde de sens Accidents (1955), Manciet est demeuré avant tout un franc-tireur, toujours fidèle aux failles et aux fractures qui ont sans relâche traversé et façonné en profondeur son écriture. Accidents, évocation apocalyptique de la « catastrophe allemande », que Manciet a connue de près, dès 1946, quand il y fut mobilisé, puis comme diplomate travaillant à la reconstruction pendant les années suivantes avant de partir pour l'Amérique du Sud, donne le ton de toute l'œuvre à venir. Et ce ton est celui de la rupture, de la transgression, du pas de trop qui fait pencher le poème ou le récit du côté du vide, de l'interdit, de ce qui fait peur ou risque d'anéantir. Esquisse autobiographique énonçant par avance la genèse de toute une aventure d'écriture, Le Jeune Homme de novembre dit la quête du souffle contre la maladie et l'effroi, et la guerre sans relâche livrée contre cet autre, créature du dedans et du dehors à la fois, qui hante le narrateur jusqu'à lui faire frôler la mort. Le poème, comme le récit, naît toujours chez Manciet d'une limite franchie ou d'une cassure, d'un tremblement du temps ou du corps qui repousse les frontières du dicible. Ce sont souvent les tempêtes du monde qui ont inspiré, littéralement, le poète : Aux portes de fer 2001, évocation de Belgrade bombardée sur fond de paysage biblique, Le Dire de Guernica 2001, Le Grand Vent 2002, Pour l'enfant de Bassora 2003 sont autant de déchaînements élémentaires dont le souffle se confond avec celui du verbe qu'ils font surgir. Mais ces tempêtes sont aussi tempêtes des corps, dont les attirances sont toujours luttes, et déflagrations : les Odes recueillies en 1984, Un hiver 1990 ou les Sonnets 1996, dans des genres différents, sont tous traversés par ces désastres intimes et cosmiques dont Accidents, déjà, explorait les retentissements. On ne s'étonnera pas que Manciet, le personnage comme l'œuvre, ait trouvé chez certains musiciens (Bernard Lubat, Michel Portal, Christian Vieussens... ou chez des hommes de théâtre Gilbert Tiberghien : une Iphigénie, un Orphée des alliés essentiels. Multiple et insaisissable, l'écriture de Manciet atteint sans doute son unité la plus authentique quand elle prend le temps de contempler les abîmes dont elle est issue comme dans les proses des Vigilantes réunies en 1999 et plus encore dans les très brefs récits rassemblés en 1986 puis 2005 sous le titre de Jardins perdus.
Écrivain solitaire, fuyant les modes et les engouements passagers, mais toujours attentif aux écritures de son temps, proches ou plus lointaines, Bernard Manciet fut également à sa manière un militant opiniâtre de la langue et de la culture occitanes. Hostile par principe à toute orientation nationaliste de son combat culturel, et fidèle en cela aux idées constamment développées depuis les temps de la Libération par son ami l'essayiste et poète Félix-Marcel Castan, il a animé avec passion pendant plus de vingt-cinq ans, et jusqu'à sa mort, la rédaction de la revue littéraire Òc, créée en 1923 par un autre de ses compagnons en occitanisme, Ismaël Girard.

Philippe Gardy

Son œuvre

Poète, romancier, auteur dramatique, essayiste, directeur de revue littéraire, peintre, performeur, Bernard Manciet laisse une œuvre aux multiples facettes mais dont le fil conducteur fut ce parler noir des Landes dont il se disait le "renard". Il montait aussi sur scène pour dire sa poésie : il a participé à des spectacles avec Bernard Lubat, à Uzeste, Eysines et Bordeaux notamment.
En 1972 déjà, René Nelli écrivait à son propos dans l’anthologie en édition bilingue La poésie occitane parue aux éditions Seghers : Une étude d’ensemble sur l’œuvre de Manciet ne se fera pas attendre longtemps. Elle permettra peut-être de mieux cerner ce monstre d’originalité, dont le renouvellement verbal incessant et le jaillissement lyrique intérieur ne doivent rien aux dernières modes littéraires de Paris. Entre René Char et Quasimodo, Bernard Manciet est certainement l’un des grands poètes – méconnus – de l’Europe moderne.
Du point de vue linguistique, Bernard Manciet reste fidèle au parler gascon très localisé de sa région des Landes.

Une citation

"Je ne parle guère, dit-il dans la présentation de Compresseur, que de la lumière de la forêt, du matin, de la nuit. Je vis dedans. Je suis du grand soleil, de la lumière de la nuit." Bernard Manciet

Répliques

"Antonio, à taoule !"

Œuvres

Bernard Manciet a écrit une œuvre importante, qui comprend des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre et des poèmes dont la plupart sont écrits à la fois en français et en occitan :
Le Triangle des Landes, éditions Arthaud, 1981, et Éditions In 8 Serres-Morlaàs, 2005 nouvelle édition corrigée.
L'Enterrament a Sabres, Éditions Ultreïa, Garein Landes, 1989; Éditions Mollat, 1996; Poésie/Gallimard, Paris, 2010.
Accidents, I.E.O. Institut d'études occitanes, 1955 et Éditions L’Escampette, Bordeaux, 1999.
Strophes pour Feurer, Éditions L’Escampette, 1995.
Jeune Homme de novembre / Lo Gojat de noveme, Éditions Reclams / Escòla Gaston Febus, Pau, 1995 et Edicions Reclams, Pau, 2003.
Per el Yiyo, Éditions L’Escampette, 1996.
Véniels, Éditions L’Escampette, 1996.
Impromptus, Éditions L’Escampette, 1998.
Les Émigrants ou Iphigénie devant la gare Los Hòra-trèits o Ifigenia davant la gara, Éditions L’Escampette, Bordeaux, 1999.
Accidents, Éditions L’Escampette, 1999.
Les Vigilantes, Éditions L’Escampette, 1999.
Compresseur, suivi de Poussière, Éditions L’Escampette, 2000.
Pastel, alchimie du bleu, livre fait à la main, la part des anges éditions, 2001.
Cobalt, Éditions Cadratins, Bagnères de Bigorre, 2002.
Éloge de la Rose, Éditions L’Escampette, 2003.
De nouveau Cordoue/'Cordoa enqüèra, Éditions Cadratins, Bagnères de Bigorre, 2004.
Casaus perduts, novelas, Edicions Reclams, 2005.
Jardins perdus, L'Escampette Éditions, 2005.
Les Murmures du mal, L'Escampette Éditions, 2006.
Ecorchés, photographies Eric Chabrely, la part des anges éditions, 2006.
Lo Brèc, poèma, Edicions Reclams, 2006.
L'Eau mate, Éditions L’Escampette, 2007.
L'Enterrement à Sabres, Gallimard, Mollat, 2010
Il s'est longuement exprimé sur son parcours dans :
Entre Gascogne et Provence - Itinéraire en lettres d'Oc, Entretiens réalisés par Jean-Luc Pouliquen avec Serge Bec et Bernard Manciet, Edisud, Aix-en-Provence, 1994.


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Louis XIII
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Le 27 septembre 1601 au château de Fontainebleau naît Louis XIII

Roi de France et de Navarre. Louis XIII, surnommé Louis le Juste, décédé à 52 ans, le 14 mai 1643 au château neuf de Saint-Germain-en-Laye, inhumé à la basilique de Saint-Denis, est roi de France et de Navarre entre 1610 et 1643. Couronné dans la cathédrale de Reims le 17 octobre 1610, il succède à son père Henri IV et précède son fils louis XIV Il est le fils de Henri IV et de Marie de Médicis, qui sera régente de 1610 à 1614. Il est dauphin de France du 27 Septembre 1601 au 14 Mai 1610, soit pendant 8 ans 7 mois et 17 jours. Il réside au Château neuf de Saint-Germain-en-Laye, puis Palais du Louvre.
Son règne est marqué par l’affaiblissement des grands et des protestants, la lutte contre la maison de Habsbourg et l'affirmation de la domination militaire française en Europe pendant la guerre de Trente Ans. L’image de ce roi est inséparable de celle de son principal ministre, le cardinal de Richelieu.
Il est le père du roi Louis XIV et de Philippe, fondateur de la maison Orléans dont est issu le roi Louis-Philippe Ier.

En bref

Fils de Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII est l'une des figures les plus énigmatiques de la royauté française. Son personnage, cette singulière et si efficace alliance politique qu'il a constituée avec Richelieu ont donné lieu aux interprétations les plus diverses. Du tableau, à la fois critique et ambigu, de Tallemant des Réaux à l'admiration inconditionnelle de Saint-Simon, de la quasi-victime romantique d'Alexandre Dumas aux portraits contrastés de l'historiographie contemporaine, autant de points de vue divers, mais qui tendent, tous, à privilégier Richelieu. Le roi timide, secret, pudique ne manque ni de dons naturels, artistiques en particulier, ni de bon sens. Quasi abandonné par sa mère, veule et peu intelligente, il a, peut-être, souffert du mystère qui planait sur la mort de son père. Il a probablement détesté sa mère et peu aimé sa femme. Roi dès l'âge de neuf ans, mais roi à l'éducation négligée, il laisse éclater sa rancœur et son orgueil bafoué en faisant assassiner Concini, favori de sa mère, en 1617. Cet événement démontre que la raison d'État et le peu de scrupules quant au choix des moyens ne sont pas des créations exclusives du cardinal de Richelieu. Non que la politique de Luynes de 1617 à 1621 eût été très différente de celle de Concini : catholique, pro-espagnole, elle ne s'en différencie que par l'éloignement de la régente Marie de Médicis. Il faut attendre 1624 et l'entrée de Richelieu au gouvernement pour que, très progressivement, après maintes expériences, se dégage une nouvelle politique dont le mérite revient à ce dernier. L'important est de voir ce que signifie le ministériat. Sa courte durée de 1624 à 1661, avec Richelieu puis avec Mazarin, l'importance de l'hostilité qu'a suscitée cette forme de gouvernement, la grandeur des deux personnages qui s'y sont succédé posent des problèmes. On a l'habitude de mettre la série de complots contre les cardinaux Premiers ministres sur le compte de la politique extérieure. C'est oublier qu'ils visent d'abord le système inauguré en 1624, autant et plus que les hommes qui l'incarnent. Richelieu, comme Mazarin, ont fait la fortune de leur famille et de leur clientèle. Et il existe, de ce fait, une certaine rivalité entre clientèle royale et clientèle ministérielle, comme l'a bien entrevu Alexandre Dumas. Au vrai, la question ne se serait pas posée avec une telle acuité si les nécessités de la guerre de Trente Ans n'avaient, dans la décennie 1630-1640, formidablement augmenté, par l'accroissement de l'armée et de la pression fiscale, la puissance réelle du pouvoir monarchique. L'installation des intendants dans les provinces, la centralisation administrative qui joue au bénéfice de la ville de Paris et se traduit, entre autres, par l'essor, définitif, de l'atelier de frappe monétaire parisien au détriment des ateliers provinciaux, tout prouve combien le poids de l'État s'appesantit sur l'ensemble de la société française. Ces novelletés », justement attribuées au ministériat, font de lui le point de mire non seulement des tenants d'une politique extérieure plus pacifique, mais aussi des partisans d'une structure d'État moins pesante. Or Louis XIII ne s'est guère éloigné de la ligne tracée par Richelieu et a souvent renchéri sur les rigueurs du cardinal. En vérité, le seul vrai ministériat a été celui de Mazarin, maître exclusif, et par moments désinvolte, d'Anne d'Autriche. Richelieu doit d'abord convaincre le roi, et l'on connaît sa célèbre phrase sur la difficulté à conquérir et à garder les quelques pieds carrés du cabinet royal. Louis XIII a tenu à rester le maître de ses décisions et il a eu à maintes reprises, comme lors de la journée des Dupes, à trancher entre son ministre et les clans adverses. Henri IV devait encore équilibrer les diverses tendances politiques dans son entourage. Louis XIII a pu se permettre de donner son appui à un homme dont la politique ne représentait probablement pas la tendance majeure de l'opinion de la cour et de la ville. Ce qui paraît démontrer le rôle prééminent du cardinal souligne, paradoxalement, la profondeur du renforcement de l'absolutisme royal, et explique aussi la violence des tentatives de réaction ultérieures. N'exagérons cependant pas l'opposition entre le rationalisme déjà classique du couple politique roi-Premier ministre et la réaction féodale de cette première moitié du XVIIIe siècle français étonnamment baroque. Chez le roi comme chez le cardinal, on rencontre aussi quelques-uns des désirs politiques fondamentaux de l'époque : souhait de voir réaliser l'unité religieuse, à tout le moins de briser l'État dans l'État qu'avait formé, sous la régence, l'appareil politique protestant groupé autour des Rohan ; volonté de rénovation religieuse et d'épuration des mœurs. Mécène à sa manière, doué pour la musique, quelque peu sculpteur, Louis XIII se révèle peut-être le mieux dans ses goûts. Il a fait, entre autres, de Georges de La Tour un peintre royal et, ce qui est plus significatif, il a collectionné les œuvres de celui-ci : éclairage oblique, mais combien typique, de l'homme. Ambigu, secret, jaloux de son autorité et pénétré de ses devoirs, Louis XIII a eu, à défaut de génie propre, celui de voir et d'utiliser celui du cardinal. Y a-t-il tant d'hommes, surtout dans le monde politique, qui ont possédé ce genre de clairvoyance et, plus encore, qui sont capables de supporter sans ombrage un esprit qui les dépasse ? Jean Meyer

Le fils de Henri IV et de Marie de Médicis

Louis XIII, premier fils du roi Henri IV et de la reine Marie de Médicis, naît au château de Fontainebleau. L'enfance du dauphin Louis nous est assez bien connue grâce au journal qu'a laissé son médecin, Jean Héroard. Tous les détails de son alimentation, sa santé et de sa vie intime y sont notés. Le futur roi est installé dès le mois de novembre au château de Saint-Germain-en-Laye, où il retrouve les enfants illégitimes de son père, puis plus tard ses frères et sœurs le rejoignent au château1. Il est baptisé le 14 septembre 1606 à Fontainebleau, son parrain est, comme il est d'usage, le pape Paul V, représenté par le cardinal de Joyeuse, sa marraine est sa tante, Éléonore de Médicis, duchesse de Mantoue, sœur de la reine Marie. Du château de Saint-Germain, le jeune Louis XIII sort peu, sa mère Marie n'aime pas beaucoup que son fils entre en contact avec les habitants. Le dauphin est rapidement attiré par la musique et reçoit souvent des musiciens dans ses appartements. Il joue lui aussi de certains instruments et chante. La danse, la peinture et le dessin seront aussi parmi les distractions du futur souverain, mais ce qu'il préfère, ce sont les armes et ce qui touche au militaire.
Très tôt, il se découvre une passion pour les armées et les chevaux et parle souvent de guerre. Il s'exerce très jeune à l'arc et à l'arquebuse4 et aime faire appliquer les obligations cérémoniales à ses gardes. Il reçoit sa première leçon à l'âge de sept ans de la part de son précepteur le poète Nicolas Vauquelin des Yveteaux ; il ne montre pas un grand intérêt pour les lettres, que ce soit en français ou en latin, pour la géométrie, les mathématiques. Seule l'histoire semble le passionner un peu, en dehors des activités artistiques et militaires. Jugé insuffisant, des Yveteaux est remplacé en 1611 par le philosophe Nicolas Le Fèvre, qui meurt en novembre 1612, remplacé par M. de Fleurence. Il a pour gouverneur le militaire Gilles de Courtenvaux de Souvré.
Le futur Louis XIII a une profonde adoration pour son père, malgré le fait que ce dernier n'hésite pas à le fouetter dès son plus jeune âge et à l'humilier moralement selon un ancien usage qui veut que le dauphin soit dressé pour servir le Roi et la Reine8. Son père montre toutefois des signes d'affection en demandant à ses enfants de l'appeler papa et non Monsieur comme le veut l'usage. Ses relations avec sa mère sont tout autres. Cette dernière cache rarement sa préférence pour son cadet Gaston d'Orléans. Il n'est jamais ravi de la voir et refuse plusieurs fois de la servir, contrairement à son père, avec lequel il n'hésite pas à jouer le rôle de valet de chambre.

Louis, l'orphelin de père

À la mort d'Henri IV en 1610, Louis XIII monte sur le trône. Il n'a que 8 ans. Le pouvoir est alors assuré par sa mère Marie de Médicis, qui gouverne le royaume comme régente. La majorité du roi est proclamée en 1614, mais Marie déclare que Louis est trop faible de corps et d'esprit pour assumer les devoirs de sa charge ; elle l'écarte du Conseil et laisse gouverner ses favoris Concino Concini et Léonora Galigaï qui accaparent les plus hautes charges de l'État.
Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le petit roi n'a pas une enfance joyeuse. Tout d'abord, il ne trouve aucun substitut à l'amour paternel auprès de sa mère Marie de Médicis, qui le considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez vite sur lui-même, il a des troubles d'élocution, voire de bégaiement et souffre d'un manque d'affection.

Louis face à la régence de sa mère

Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son mal-être. En grandissant, Louis XIII devient taciturne et ombrageux. Il y a pourtant en lui, en regard de ces défauts, une forte volonté d'être digne de son père Henri IV. Il s'indigne de voir Concini, un étranger incapable selon lui, d'usurper le gouvernement de son État, tandis qu'on le relègue, lui, jeune roi, dans un coin du Louvre.
Or la régence de Marie de Médicis est très difficile : la gestion des affaires par son gouvernement est mauvaise, et les forces du royaume, hostiles à la centralisation du pouvoir qu'avait initiée Henri IV, en profitent. De graves troubles éclatent dans le royaume religieux, nobiliaires, sociaux, ce qui provoque des États Généraux inutiles et une instabilité politique. La politique pro-italienne et pro-espagnole de la Reine fait naître chez le petit roi un très lourd sentiment d'amertume. Alors que Henri IV avait songé à marier son héritier avec la princesse Nicole de Lorraine héritière des duchés de Lorraine et de Bar, ce qui aurait porté pacifiquement la frontière française jusqu'aux Vosges, le 21 novembre 1615 à Bordeaux, Marie de Médicis marie le jeune roi à Anne d'Autriche, infante d'Espagne. Pour Louis, c'est une humiliation de plus, car, conformément à la mémoire des choix de son père, il ne voit en Anne qu'une Espagnole et par conséquent une ennemie. Louis XIII, qui n'a que quatorze ans, pour éviter toute demande de divorce par l'Espagne, est obligé de consommer le mariage comme en témoigne son médecin dans ses notes personnelles, prises heure par heure et qui relatent avec précision la vie du jeune Louis XIII. Le roi est traumatisé par ce rapport obligatoire, au point qu'il attendra quatre ans avant de regagner, poussé par le duc de Luynes, le lit de la reine, son épouse.

Assassinat de Concini dans la cour du Louvre 24 avril 1617

À la mort de son père 1610, il n'a que 9 ans. Sa mère, qui exerce la régence, le marie à Anne d'Autriche en 1615. La politique catholique et pro-espagnole suivie par Marie de Médicis et la faveur dont jouit Concini, véritable chef du gouvernement, provoquent une opposition gallicane au parlement et le mécontentement des protestants et des grands, qui se livrent à des prises d'armes et exigent de la régente la réunion des états généraux 1614-1615.
Tenu à l'écart du gouvernement par sa mère malgré sa majorité déclarée le 2 octobre 1614, Louis XIII, pénétré du sentiment de la grandeur royale, souffre de cette humiliation. Sur les conseils de Luynes, il fait assassiner Concini 24 avril 1617, puis disgracie les ministres de sa mère, qu'il exile à Blois.

Un souverain qui affirme son autorité.

Après la régence mouvementée et pro espagnole de sa mère, Louis XIII rétablit progressivement l'autorité royale en brisant les privilèges des protestants, ceux des Grands, et l'encerclement des Habsbourg par une politique conflictuelle conduite par son ministre Richelieu.

Sortir de la régence de la reine-mère

C'est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède au pouvoir. Poussé par son favori Luynes il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini et fait exécuter la Galigai sa femme, dame de compagnie de sa mère. Il exile Marie de Médicis à Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII remplace Concini par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.
En 1619, la reine-mère s'échappe du château de Blois et lève une armée contre son fils qui choisit de se réconcilier avec elle, lors du Traité d'Angoulême le 30 avril 1619, lui cède les villes d'Angers et de Chinon, mais lui interdit de revenir au Conseil. En 1620, Marie de Médicis déclenche une guerre civile qui se conclut par sa défaite totale à la bataille des Ponts-de-Cé le 7 avril 1620, où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France, et se réconcilie avec elle sous l’influence de Richelieu.

Contre les protestants

Le roi se rend à Pau en Béarn, dont il est le souverain, pour y rétablir la religion catholique comme religion officielle. Dès lors, il entend mettre fin aux privilèges politiques et militaires dont bénéficient les protestants depuis l'Édit de Nantes et imposer le catholicisme d'État à tous ses sujets. De 1620 à 1628 siège de La Rochelle, il combat et massacre les protestants, pille et détruit les fortifications de leurs places-fortes.
Il mène une première campagne contre les protestants en 1621 et permet la prise de Saint-Jean-d'Angély, mais il échoue devant Montauban défendue par le duc de Rohan en grande partie du fait de l'incompétence de Luynes. Celui-ci meurt de la scarlatine durant le siège de Monheurt, alors qu'il était déjà tombé en disgrâce.
Les hostilités reprennent en 1622. Le 16 avril, par une habile manœuvre, le roi écrase le duc de Soubise réfugié dans l'île de Riez. Puis il attaque son frère le duc de Rohan retranché dans Montpellier. Finalement un accord est conclu entre les deux parties, le 19 octobre 1622 au bout de deux mois de siège. Louis XIII signe l'Édit de Montpellier confirmant l'Édit de Nantes : extension de la liberté d'exercice de culte des protestants et limitation à deux du nombre de leur places de sûreté La Rochelle et Montauban.

Le duc de Luynes

Mais le roi ne prend pas effectivement le pouvoir : il laisse gouverner Charles d'Albert de Luynes, qui poursuit la politique catholique de la régente. Aussi l'opposition des grands, qui intriguent avec Marie de Médicis, se reconstitue-t-elle, ainsi que celle des protestants. Après avoir dispersé l'armée des princes et de sa mère aux Ponts-de-Cé 7 août 1620, Louis XIII mène une expédition contre les protestants qui se sont soulevés dans le Midi, sous la direction de Rohan, après le rétablissement du culte catholique en Béarn et Basse-Navarre et la réunion à la Couronne de ces provinces 1620. L'armée royale ayant échoué devant Montauban 1621, puis Montpellier 1622, le roi confirme l'édit de Nantes paix de Montpellier, 18 octobre 1622.

Avec Richelieu, souverain confident

Après la mort de Luynes décembre 1621, Louis XIII, conscient de ses propres limites et de la nécessité d'une ferme direction des affaires du royaume, décèle chez Richelieu le ministre d'envergure qui lui manque. Bien qu'il se défie du cardinal, qui est un protégé de sa mère, il l'appelle au Conseil le 29 avril 1624. Devenu principal ministre quatre mois plus tard, Richelieu le demeurera jusqu'à sa mort 1642.
Ainsi s'établit dans la France d'Ancien Régime une nouvelle forme de gouvernement, le ministériat, système fondé sur l'étroite association du roi et de son ministre, leur collaboration et mutuelle confiance. Richelieu souverain confident suggère au roi les décisions qui s'imposent, mais Louis XIII est seul à décider ; la puissance du ministre lui vient de ce que la confiance royale lui délègue l'autorité. Le système qui ne fonctionne réellement qu'à partir de 1630 restera précaire en raison de la nature très complexe de Louis XIII, dont Richelieu redoutera toujours les crises d'instabilité. Une santé médiocre, une enfance privée d'affection expliquent en partie le caractère timide, secret et ombrageux du roi, ainsi que ses amitiés passionnées qui le lient notamment à Marie de Hautefort, à Mlle de La Fayette, à Luynes et à Cinq-Mars.
Profondément pieux, Louis XIII vouera son royaume à la Vierge 10 février 1638. Jaloux de son autorité et imbu de ses droits et de ses devoirs de roi, il est passionné pour les choses de la guerre mais a peu de goût pour la politique. Avec Richelieu, homme d'État plus qu'administrateur, il va s'efforcer, pendant huit ans, de restaurer l'autorité royale et de rétablir en Europe la puissance de la monarchie française.

La mise au pas des huguenots et l'édit de grâce d'Alès

En 1624, le royaume est en proie à l'anarchie : les huguenots partageaient l'État avec le roi, les grands se conduisaient comme s'ils n'eussent pas été ses sujets et les plus puissants gouverneurs des provinces comme s'ils eussent été souverains en leurs charges ...; la dignité de la majesté royale était tel qu'il était presque impossible de la reconnaître Richelieu. Dès 1629, le parti huguenot est brisé : vaincus à La Rochelle 1628 et en Languedoc 1629, les protestants sont privés de leurs privilèges politiques assemblées et militaires places de sûreté par l'édit d'Alès 28 juin 1629. Mais cet édit, qui maintient les dispositions religieuses de l'édit de Nantes, indigne le parti dévot, hostile à la tolérance.

Le choix de Richelieu

Le Cardinal de Richelieu, premier ministre du Roi, 1633 par Philippe de Champaigne
Louis XIII, décidé à participer davantage aux affaires de l’État et de se lier à un seul ministre, gouverne avec Brûlart de Sillery et son fils, le marquis de Puisieux, ainsi qu’avec La Vieuville qui sont vite disgraciés pour incompétence.
En 1624, Marie de Médicis parvient à faire entrer le cardinal de Richelieu au conseil du roi, prélat qui a été le représentant du clergé aux États généraux de 1614 et ministre du gouvernement Concini. La plupart des historiens mettent en évidence l'étroitesse des relations entre Louis XIII et Richelieu qui écrit : Je soumets cette pensée comme toutes les autres à votre majesté pour signifier au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place. La relation du Roi avec Richelieu est assez complexe et a sans doute évolué avec le temps vers une affection réelle. Il est l'auteur de cet éloge sur le cardinal : Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu.
Les deux hommes partagent une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique. Mais le Cardinal, beaucoup plus posé et responsable, semble respecter beaucoup plus la fonction que l'homme. Le programme politique de Richelieu se décline de plusieurs manières : l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif et la lutte contre la maison de Habsbourg à l'extérieur Guerre d'Italie 1624-1625, Guerre franco-espagnole, Guerre de Trente Ans.
Richelieu combat les protestants moins d'une façon planifiée que pour assurer l'autorité de l'État. Toutes les guerres contre les huguenots sont déclenchées par le soulèvement d'un de leurs chefs duc de Rohan, Benjamin de Rohan, duc de Soubise. Même le siège de La Rochelle n'est sans doute pas souhaité jusqu’à ce que Rohan déclenche les hostilités. La reddition de cette dernière ville, après un très long siège qui s'achève en 1628, est suivie de la promulgation de l’édit de grâce d’Alès 28 juin 1629, interdisant les assemblées politiques et supprimant les places de sûreté protestantes, mais maintenant la liberté de culte dans tout le royaume sauf à Paris.

Le choix décisif

Appuyé sur la très grande majorité des Français sensibles à la renaissance catholique, ce parti réprouve les alliances protestantes et la guerre contre les Habsbourg, champions de la Contre-Réforme, que préconisent Richelieu et le parti des bons Français : il réclame la paix pour réformer l'administration du royaume plein de séditions Michel de Marillac et soulager le peuple misérable et accablé d'impôts. Le parti des bons Français estime, au contraire, que le salut de l'État exige que l'on abatte la maison d'Autriche, qui prétend à la monarchie universelle, et que le roi doit séculariser sa politique pour défendre l'indépendance de la Couronne de France. Désavouant les dévots lors de la journée des Dupes 10 novembre 1630, Louis XIII choisit la politique de guerre et de grandeur suggérée par Richelieu, abandonnant toute pensée de repos, d'épargne et de règlement du dedans du royaume. Toute la politique intérieure va être subordonnée aux exigences de la lutte contre les Habsbourg.

Politique conduite par Richelieu contre les Grands et l'Espagne
Affaiblir les Grands

Louis XIII doit faire face à l’hostilité d’une partie de la famille royale à l'égard de Richelieu et de sa politique anti-espagnole.
Il se brouille avec sa femme. Après 11 ans de mariage, le couple, qui s'entend mal, n'a toujours pas donné d'héritier à la couronne. En 1626, la reine, poussée par la duchesse de Chevreuse, participe au complot du comte de Chalais, ayant pour but d'assassiner le roi et mettre son frère et héritier, le joyeux Gaston de France, sur le trône. À partir de cette date, le couple vit séparé.
Dès le début de l'implication de la France dans la guerre de Trente Ans 1635, Anne d'Autriche tente de renseigner secrètement l'Espagne sur les dispositions militaires et politiques françaises bien qu'elle soit tenue à l'écart de toutes les décisions du roi. La trahison est découverte mais l'affaire est finalement étouffée par le roi lui-même, qui est trop pieux pour penser sérieusement à un divorce de répudiation, qui provoquerait en outre des difficultés avec le Saint-Siège.
Il écarte également définitivement sa mère lors de la journée des Dupes 10 novembre 1630, pendant laquelle la cour croit le cardinal congédié, à la suite d’une violente altercation entre le roi et la reine-mère. Cette journée se termine par l'exil de la reine-mère à Moulins le roi ne la revit plus jamais, l'emprisonnement du chancelier Michel de Marillac et l'exécution du frère de celui-ci, le maréchal de Marillac, pour des motifs fallacieux, le procès étant dirigé par des hommes du cardinal.
Louis XIII doit mater plusieurs révoltes organisées par son frère et héritier, Gaston d'Orléans, et faire enfermer nombre de ses demi-frères comme le duc de Vendôme. Conscient des dilemmes qui agitent le roi, Pierre Corneille lui dédie plusieurs répliques du Cid.
Le roi veut aussi rabaisser l'orgueil des Grands du royaume et se montre inflexible à plusieurs reprises, ordonnant l'exécution du comte de Montmorency-Bouteville pour avoir violé l'interdiction des duels et celle du duc de Montmorency pour révolte. La légende qui fait de Louis XIII un fantoche soumis à Richelieu a pour origine le refus de nombre de contemporains de donner au roi le crédit des nombreuses exécutions qui eurent lieu sous son règne.
Louis XIII veut que les enfants de la noblesse, trop souvent rebelles, soient réunis non loin de Paris et crée en 1638 le Collège de Juilly pour leur inculquer l'amour de leur roi dans un lieu où il pourra leur rendre visite régulièrement.

Briser l'encerclement espagnol

Depuis François Ier, le Royaume de France est encerclé par les possessions des Habsbourg (Espagne, Saint-Empire, Pays-Bas, influence en Italie, colonies.... Plusieurs guerres ou complots ont opposé les Habsbourg aux Valois, en particulier au moment des guerres de religion. Henri IV au moment de son assassinat en 1610 était sur le point de faire alliance avec les protestants pour relancer la guerre contre la très catholique Espagne. Pendant la régence, à cause de la peur d'une nouvelle guerre, sa veuve Marie de Médicis se rapproche du parti pro-espagnol et conclut deux alliances matrimoniales avec les enfants de Philippe III 1612. En 1615, Louis XIII épouse Anne d'Autriche, et Élisabeth le dauphin Philippe, prince des Asturies.
Mais la France redoute toujours la politique impérialiste des Habsbourg, notamment en Allemagne, et se fait défenseur des « libertés germaniques. Sur les conseils de Richelieu, Louis XIII attend l'occasion favorable pour desserrer la domination diplomatique et reprendre le projet de son père, la guerre contre l'Espagne plusieurs fois reportée. Or, les Habsbourg sont en difficulté dans l'Empire face aux protestants lors de la guerre de Trente Ans. De plus, le redressement de la France par Richelieu amène l'accroissement des tensions franco-espagnoles.
À partir de 1631, la diplomatie française se rapproche des ennemis de l'Espagne, et particulièrement des puissances protestantes qu'elle finance. D'abord, les deux pays se contentent d'une guerre froide passage du pas de Suse et Guerre de Succession de Mantoue. L'année 1635 marque un véritable tournant : la France déclare la guerre ouverte à l'Espagne. Le roi est dans une position délicate, d'un point de vue politique comme religieux, puisqu'il se retrouve en conflit avec deux rois catholiques Habsbourg : Ferdinand III du Saint-Empire et Philippe IV d'Espagne. Son allié est le protestant Gustave II Adolphe de Suède. Militairement, jusqu’à la fin du règne, le roi est engagé dans une terrible guerre durant laquelle il commande plusieurs fois personnellement siège de Corbie. Il occupe ainsi la Catalogne révoltée dans la guerre des faucheurs 1641. Après ces quelques années difficiles, l'armée française vient peu à peu à bout de l'armée espagnole.

Un régime de guerre L'effort de guerre

L'effort de guerre se traduit par une aggravation du fardeau fiscal et un renforcement de l'absolutisme monarchique et de l'appareil étatique. Pour faire face à ses besoins financiers sans cesse croissants, la monarchie en guerre recourt à toutes sortes d'expédients : elle procède à des emprunts aux traitants et financiers et à des mutations monétaires création du louis d'or, 1640 ; elle multiplie les ventes d'offices nouveaux dévaluant ainsi les anciens et accroît le don gratuit du clergé ; surtout, elle augmente la taille et la gabelle et crée des taxes nouvelles de consommation. Mais le déficit sera constant.

Le relèvement de l'État

Afin d'assurer l'autorité royale dans tout le royaume et la tranquillité publique, Richelieu utilise les institutions existantes mais en les rendant plus efficaces et en les peuplant d'hommes de confiance tels les surintendants Bouthillier et Bullion, le chancelier Séguier, le Père Joseph. Le parlement voit ses droits et ses devoirs fixés dit du 21 février 1641. En province, les gouverneurs sont surveillés, doublés ou remplacés par des lieutenants généraux ; l'emploi des commissaires et des intendants devient intensif, quasi systématique : chargés de maintenir l'ordre et de contrôler tous les corps provinciaux dotés de privilèges, les intendants dépossèdent pratiquement de leurs fonctions les officiers de finances trésoriers, élus règlement d'août 1642. De plus, pour tenir l'opinion publique et défendre leur politique, Louis XIII et Richelieu entretiennent des pamphlétaires et utilisent la Gazette 1631 de Théophraste Renaudot. La fondation de l'Académie française 1635 relève, en partie, du même souci de propagande monarchique.

Le choix de la fermeté

Contre la noblesse séditieuse…
Ce régime et ces finances de guerre imposés à un pays attaché à ses privilèges et à ses libertés, et au moment d'un fléchissement de toute l'économie renversement de la conjoncture européenne, de hausse en baisse, vers 1630-1640, et crises de subsistances en 1629-1630 et 1636-1639, provoquent de multiples résistances. Supplantée par la noblesse de robe, qui est omniprésente dans l'appareil étatique, la noblesse d'épée ourdit de nombreux complots qui sont d'autant plus redoutables que des membres de la famille royale y sont impliqués en particulier Gaston d'Orléans, héritier du trône jusqu'en 1638, et que les princes du sang et les grands seigneurs, dotés de larges clientèles nobiliaires, négocient parfois avec des souverains étrangers et même avec une puissance ennemie Espagne.
Louis XIII frappe impitoyablement les conjurés exécutions du comte de Chalais 1626, du duc de Montmorency 1632, de Cinq-Mars 1642. Il prend des mesures sévères contre les duels, fait démanteler les châteaux forts et attache davantage les nobles au service de ses armées. Malgré ces mesures, l'esprit de sédition nobiliaire subsistera : la noblesse turbulente, qui obéit encore à une morale féodale et cultive la notion romanesque du héros, restera étrangère à la notion de raison d'État chère à Richelieu.
… les révoltes populaires
Les révoltes populaires rurales et urbaines qui éclatent chaque année sont dues à la pression fiscale qui s'accroît considérablement à partir de 1635 avec l'ouverture des hostilités. Les plus fortes effervescences se situent en 1630 et de 1635 à 1643 révoltes des croquants 1636-1637, des va-nu-pieds 1639-1640, etc.. Encadrées parfois par des nobles qui craignent que leurs paysans pressurés par le roi ne puissent plus leur payer rentes, droits ou fermages, ces émotions sont encouragées par la passivité complice des parlements, des municipalités et des officiers locaux, menacés dans leurs privilèges par les progrès de l'administration monarchique. Sans cohésion, ni programme, ces révoltes populaires seront brisées impitoyablement.

Pour le premier rang en Europe

Contrecarrer l'hégémonisme des Habsbourg

La guerre est destinée à contrecarrer les visées hégémoniques des Habsbourg de Vienne et de Madrid, et à enrayer leur expansion, mais aussi à améliorer la sécurité des frontières du royaume et à donner à la France une place prépondérante en Europe.
Dans l'Empire, où se déroule un conflit entre l'empereur et les princes protestants guerre de Trente Ans, la France s'efforcera de garantir les princes contre l'oppression de la maison d'Autriche. Mais son but essentiel sera d'écarter la menace d'encerclement que les possessions espagnoles font peser sur le royaume : pour ce faire, écrit Richelieu au roi le 13 janvier 1629, il convient d'ouvrir des portes dans tous les États voisins pour mieux intervenir contre l'éventuelle menace espagnole.
Le 6 mars 1629, Louis XIII force le pas de Suse, puis s'empare de Pignerol 1630, faisant ainsi échec à l'Espagne en Italie, traité de Cherasco. En 1634, la France étend sa zone de couverture vers l'est en occupant la Lorraine.

La guerre couverte

Pratiquant la guerre couverte 1630-1635, Louis XIII soutient les adversaires de l'empereur Ferdinand II princes protestants allemands, Gustave II Adolphe, Maximilien de Bavière et de Philippe IV d'Espagne Provinces-Unies.
Assurer la continuité et la succession du roi

L'absence d'héritier favorise les complots

Le souci majeur de Louis XIII, durant son règne, est d'être de nombreuses années sans héritier mâle. D'une santé médiocre, secoué par de violentes maladies, le roi manque à maintes reprises de mourir subitement sans héritier : cela entretient chez les prétendants au trône de grandes espérances Gaston d'Orléans, le comte de Soissons, le comte de Moret…. La très difficile relation qu'entretient le roi avec la reine augmente les espoirs de ces princes, qui toujours mêlés à des complots (notamment la conspiration de Chalais, espèrent bien que le roi n'ait jamais d'héritier.
La naissance du dauphin, futur Louis XIV, en 1638 après 23 ans de mariage, alors que le roi et la reine ont 36 ans, le font surnommer l'enfant du miracle. Les mémorialistes diffèrent sur l'attitude du roi à l'égard de son héritier : Tallemant des Réaux dit que le roi considéra son fils d'un œil froid, puis se retira. Tous les autres mémorialistes, dont l'ambassadeur de Venise Contarini qui était présent, disent que le roi tomba à genoux devant son fils et l'embrassa. Louis XIII et Anne d'Autriche ont en 1640 un second fils, Philippe, le futur duc d'Orléans. Ces deux naissances limitent les complots à ceux qui veulent prendre la place du Cardinal, malade conspiration de Cinq-Mars.

Le décès de Richelieu, la montée de Mazarin et la mort du Roi

Louis XIII le Juste, écu d’argent, 1er poinçon de Warin 1642, Paris.
Après la mort du cardinal, en décembre 1642, le roi décide de se réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son demi-frère, César de Vendôme et ses fils, le duc de Mercœur et le duc de Beaufort. Toutefois, il poursuit la même politique. Il fait entrer au conseil d'État un des proches collaborateurs de Richelieu, le Cardinal Mazarin qui devient vite premier ministre de fait, le Roi n'a pas nommé de premier ministre, mais au bout de quelques mois, lorsque le secrétaire d'État à la guerre, Sublet de Noyers démissionne, le roi nomme pour le remplacer un des protégés de Mazarin, Michel Le Tellier.
Après six semaines de terribles coliques et vomissements, Louis XIII meurt le 14 mai 1643, soit 33 ans jour pour jour après son père Henri IV assassiné le 14 mai 1610, à 41 ans, des conséquences d'un mal aujourd'hui identifié comme la maladie de Crohn. Il est toutefois probable que cette maladie chronique n'ait fait que l'affaiblir et que le coup de grâce lui ait été donné par son médecin, Bouvard, qui laisse le bilan de trente-quatre saignées, mille deux cents lavements et deux cent cinquante purges pratiqués sur le roi dans les deux dernières années de sa vie14. Son corps est porté à la basilique Saint-Denis sans aucune cérémonie, selon son propre désir pour ne pas accabler son peuple d'une dépense excessive et inutile. Juste avant de mourir, Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de sa femme, la nouvelle Régente. Anne d'Autriche n'en tient pas compte et le fait casser dès qu'elle en a connaissance.

Personnalité et bilan : un roi fragile qui rétablit l'autorité royale
Louis le Juste : un roi religieux

Louis XIII est très pieux, profondément catholique. S'il est tolérant envers les protestants, c'est par respect de la réconciliation accomplie par son père. Marie de Médicis a tout de même veillé à ce que son fils reçoive une éducation catholique sévère. Louis XIII a horreur du péché. C'est pour lui une obsession. Le roi répugne aux superfluités de la vie. Les difficultés qu'il rencontre en 1638, ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à placer la France sous la protection de la Vierge Marie. Il rédige aussi, avec son confesseur, le père Nicolas Caussin, un livre de prières. Sa politique religieuse active rallie le clergé ce qui limite les contestations catholiques à sa diplomatie d'alliance avec les puissances protestantes contre les Habsbourg.
Le roi contrôle par son gouvernement centralisateur les autorités locales dans le souci du bien-être des peuples et du salut de ses États. Il est à l'origine de l'édit qui fait obligation aux évêques d'octroyer une rémunération aux officiers du culte. Il permet le retour de l'école des Jésuites de Clermont à Paris et ouvre celle-ci aux fils de la bourgeoisie. Il aide également Vincent de Paul - qui sera canonisé par Clément XII le 16 juin 1737 - à fonder une congrégation religieuse dont le but est de venir en aide aux plus pauvres. Le corps des Intendants remplace les baillis et sénéchaux dans l'administration du territoire. Sous son règne est frappé le premier Louis d'or. Il achève la construction du pont Neuf, fait creuser le canal de Briare et crée le premier office de recensement des chômeurs et invalides. Toutefois, le poids des conflits pèse lourd en fiscalité.

Un roi guerrier qui agrandit son royaume

Louis XIII est un roi-soldat comme son père. Depuis toujours, il est passionné par les chevaux et par les armes. Excellent cavalier, il se trouve fréquemment sur les champs de bataille, où il montre un grand courage. En temps de paix, la chasse est son passe-temps favori. Il ne craint pas de dormir sur la paille, quand ses chevauchées l'emmènent loin de la ville. Il écrit des articles militaires pour la Gazette de Théophraste Renaudot. Quoique passionné par le dessin et la danse, Louis XIII, n'est pas un roi mécène. La seule statue à son effigie fut fondue à la Révolution. Il a cependant protégé le peintre Georges de La Tour, voulu faire rester Poussin en France et promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.
Il affirme nettement l'unité du Royaume, contre les protestants, les grands et l'Espagne, en général par l'usage de la force. Le Béarn et la Navarre sont rattachés à la couronne tandis que les protestants cessent de former un État dans l'État. Perpignan, le Roussillon, et la Catalogne en révolte contre l'Espagne sont annexés à la France, de même que l'ensemble de la Savoie et du Piémont, ainsi que la ville de Casale Monferrat. Au nord, une grande partie du Hainaut est conquise avec la prise d'Arras. À l'est, la Lorraine est intégralement occupée par les troupes françaises. Enfin, le roi subventionne les expéditions de Champlain au Canada et favorise le développement de la Nouvelle-France. Louis XIII laisse faire Richelieu qui cherche à doter la monarchie française d'une marine de guerre. Cette jeune marine, qui compte une soixantaine de vaisseaux et un peu plus de vingt galères en 1642, intervient efficacement contre la flotte espagnole en Méditerranée et sur les côtes atlantiques.
Il autorise aussi, pour la France, la traite négrière en 1642. Tous les ports français y participeront, en premier lieu ceux de Nantes et de Bordeaux mais aussi le Havre, Marseille, Brest, Lorient, La Rochelle ou St-Tropez. La traite suscite néanmoins de violentes protestations.
Sur le plan économique, Louis XIII crée en 1640 le louis d'or, un nouveau système monétaire français qui tiendra jusqu'à la Révolution française.

La déclaration de guerre

Puis, le 19 mai 1635, il ouvre le conflit avec l'Espagne, entrant ainsi dans la guerre de Trente Ans. Après des revers prise de Corbie, 1636 ; désastre de Fontarabie, 1638), la France et ses alliés remportent des succès : l'occupation de Brisach 1638 ouvre les portes de l'Allemagne; la prise d'Arras 1640 garantit solidement la frontière du Nord ; en 1642, le Roussillon est conquis capitulation de Perpignan, 9 septembre.
Ces succès et le soutien accordé par Richelieu aux révoltes du Portugal et de la Catalogne 1640 Louis XIII est proclamé comte de Barcelone en 1641 amorcent le déclin de la puissance de l'Espagne. Louis XIII et Richelieu meurent peu avant la victoire de Rocroi 19 mai 1643 sur les Espagnols.
La guerre qu'ils ont entamée en 1630 malgré l'opinion catholique, et qu'ils ont menée au moyen d'une séparation des intérêts politiques et religieux, aboutira aux traités de Westphalie 1648 et des Pyrénées 1659, qui consacreront l'échec des ambitions des Habsbourg et la prépondérance française en Europe.
Avant de mourir 14 mai 1643, Louis XIII organise la régence de son fils, le futur Louis XIV, en créant un conseil de régence comprenant Anne d'Autriche et Mazarin.

La sexualité du Roi

La sexualité du Roi a été sujette à une attention particulière, eu égard à ses relations hétérosexuelles et aux relations qu'il entretient avec certains hommes de son entourage, comme le raconte Gédéon Tallemant des Réaux dans ses Historiettes.
Si le roi ne trouve pas le bonheur dans son mariage avec Anne d'Autriche l'union n'est consommée qu'en 1619, il lui donne deux enfants18, la reine accouchant du futur Louis XIV après plusieurs fausses couches. Le Roi avait, selon les termes de Pierre Chevallier, incontestablement des tendances homosexuelles. Il est lié amoureusement à plusieurs autres personnes : aux femmes Louise Angélique de La Fayette et Marie de Hautefort, et aux hommes le Duc de Luynes, François de Barradat, Claude de Saint-Simon et le marquis de Cinq-Mars ; il n'existe cependant pas de preuve qu'il se soit engagé dans des relations charnelles avec ses favoris masculins. Le sexologue Fritz Klein, spécialiste de l'étude de la bisexualité, voit ainsi le roi Louis XIII comme bisexuel.

Un souverain austère

Son rejet des vanités entraîne chez lui une grande méfiance vis à vis des courtisans et de sa femme. Il vise ainsi une réputation d'austérité.
Anne d'Autriche, son épouse, est délaissée après la nuit de noces ; le jeune Louis XIII a de la honte et une haute crainte selon les mots d'Héroard à aller voir la reine, contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs. Son jeune âge 14 ans peut justifier ses appréhensions. Il la néglige ensuite assez souvent. Toutefois, la plupart des historiens et des romanciers qui soutiennent la thèse d'une non consommation du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche avant la naissance de Louis XIV oublient que la reine fit trois fausses couches, dont l'une consécutive à une chute accidentelle dans un escalier. Des études génétiques récentes prouvent que Louis XIV descendait bien d'Henri IV, garantissant ainsi qu'un fils de Henri IV est bien le père de Louis XIV.
Sa santé fragile et sa religiosité peuvent expliquer pour partie cette distance vis-à-vis d'une épouse imposée par sa mère. Sa méfiance politique justifiée joue un rôle au moins aussi important. Autre raison ; le souvenir de la mésentente politique et conjugale entre ses parents : outre sa position anti-espagnole, Marie de Médicis reprochait à Henri IV ses infidélités ouvertes Louis avait été élevé avec ses demi-frères.
Toutefois, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux platoniques il est vrai : l'une avec Marie de Hautefort, future duchesse d'Halluin, l'autre avec Louise de La Fayette, avec laquelle il voulut se retirer à Versailles.

Les favoris

Durant son règne, Louis XIII entretient des relations émotionnelles fortes avec quelques hommes de son entourage. Les deux plus célèbres de ses favoris furent le duc de Luynes et le marquis de Cinq-Mars, que le roi combla de bienfaits.
La nature exacte de ces relations est l'objet de réflexion de la part de certains contemporains et des historiens comme Chevallier et Petitfils. Sans avoir de preuves que ces relations aient été charnelles, la familiarité du roi avec ses favoris les a conduits à s'interroger sur une possible homosexualité ou bisexualité du roi.
Pierre Chevallier, qui a par ailleurs douté de l'homosexualité d'Henri III, a mis en avant les tendances homosexuelles de Louis XIII ; il évoque le témoignage en octobre 1624, du Vénitien Morosini, qui définit le rôle du maréchal de Toiras, l'un des favoris de Louis XIII : Non pour les affaires de l’État mais pour la chasse et les inclinations particulières du roi. Jean-Christian Petitfils a repris ces conclusions, tout en mettant en avant, sans le prouver toutefois, les convictions catholiques du monarque pour inférer l'hypothèse de la non-consommation de ses désirs.
Parmi les contemporains, la source la plus importante à cet égard est Gédéon Tallemant des Réaux, chroniqueur assez hostile à Richelieu et qui ne se cache pas d'utiliser des témoignages de seconde, voire de troisième main. Parmi les autres sources, on citera Héroard, Ménage et Saint-Simon.
Parmi, les autres favoris, on peut citer Blainville, Vendôme, le commandeur de Souvray, Montpuillan-la-Force, le marquis de Grimault, François de Baradas et le duc de Saint-Simon.

Le compositeur et joueur de luth

En 1635, Louis XIII aurait créé la musique, le livret et les costumes du Ballet de la Merlaison ou Ballet de la chasse au merle, dansé par le roi lui-même la même année à Chantilly et à Royaumont le 17 mars. Louis XIII jouait également du luth dès l'âge de 3 ans. Surnommé le roi des Instruments, il l’impose à sa Cour et lui consacre des cycles de concerts privés devant une assemblée choisie d’amateurs et de praticiens comme lui.

Ascendance de Louis XIII de France

Descendance

Louis Dieudonné 1638-1715, roi de France et de Navarre 1643-1715, épouse en 1660 sa cousine Marie-Thérèse d'Autriche, infante d'Espagne 1638-1683, d'où six enfants naissent, puis secrètement Françoise d'Aubigné, Veuve Scarron, marquise de Maintenon 1635-1719
Philippe de France 1640-1701 duc d'Anjou, puis duc d'Orléans, Monsieur, épouse en 1661 sa cousine Henriette d'Angleterre 1644-1670 d'où six enfants naissent, puis en 1671 Élisabeth-Charlotte de Bavière 1652-1722 d'où trois enfants naissent.

Naissance de Louis XIV

Louis XIII avait fait le vœu de placer le royaume de France sous la protection de la Vierge Marie s'il obtenait un fils.
Au bout de vingt-trois années de mariage, ce vœu fut enfin réalisé : le dauphin Louis Dieudonné, futur Louis XIV, naquit en 1638.
Mais la mort du roi devait empêcher celui-ci d'exécuter entièrement sa promesse : élever un nouveau maître-autel à Notre-Dame de Paris et offrir au chœur un groupe sculpté représentant la Vierge et le Christ après la Crucifixion.

Le style Louis XIII

De la fin du XVIe s. à l'avènement de Louis XIV, les modèles hispano-flamands et italiens se partagent les faveurs des décorateurs et de leurs commanditaires, princes, nobles et grands bourgeois.
Les murs se couvrent de larges cartouches peints encadrés de stucs dorés, ou se tendent de tapisseries ou de cuirs gaufrés, peints et dorés. La chambre demeure la pièce principale de l'appartement, qu'occupe le lit « en housse », drapé de courtines (remplacé vers 1645 par l'alcôve fermée d'une balustrade), accompagné de sièges (fauteuils, chaises, « ployants », tabourets) garnis de tissu, à pieds tournés en chapelet ou en spirale. Le grand meuble d'ébénisterie est le cabinet d'ébène, souvent d'importation flamande ou allemande, aux vantaux sculptés en léger relief, porté par des cariatides, des consoles ou des balustres, tandis qu'apparaît, venue d'Italie, la table bureau.

Le bilan d'un règne

Son règne a associé la grandeur de l'État et la misère du peuple, la puissance extérieure et la fragilité intérieure, avec la détresse financière, la précarité économique et les troubles sociaux. Son action, conjuguée à celle de Richelieu, a été décisive : elle a porté la France au premier rang en Europe, transformé l'absolutisme doctrinal en absolutisme pratique et renforcé l'unité du royaume. Mais l'effort de soumission fiscale que le roi a exigé d'un peuple récalcitrant a suscité une masse de mécontentements qui gronde dans des révoltes durant tout son règne et explosera lors de la Fronde.
La rigueur de cette époque tourmentée et tumultueuse n'a nullement enrayé les progrès de la civilisation. Le règne de Louis XIII occupe les trente-trois années centrales du premier xviie siècle 1600-1660, ce demi-siècle dit baroque qui est marqué par un réveil éclatant du catholicisme et par une floraison de talents littéraires et artistiques : c'est l'époque de saint François de Sales, de saint Vincent de Paul, de Bérulle et de Saint-Cyran ; celle d'Honoré d'Urfé, de la marquise de Rambouillet, de Scarron, de Théophile de Viau, de Corneille, de Descartes, de Pascal, de Simon Vouet, de Philippe de Champaigne, de Le Sueur, etc.

La musique du roi de France 1601-1643.

Grand amateur de musique dès son enfance, il succéda en 1610 à son père Henri IV, mais, malgré sa position, n'eut pas d'influence sur la vie musicale en France à cette époque. Son attitude fut plutôt celle d'un dilettante passionné, entouré de musiciens, et n'hésitant pas à prendre part, lui-même, aux ensemble vocaux, voire à diriger le chœur royal lors de l'absence de son chef. Il reste fort peu de ses œuvres, bien que la tradition veuille faire de lui un compositeur de musique sacrée motets, harmonisations de psaumes, De profundis. En fait, seul un psaume, Seigneur à qui seul je veux plaire, peut lui être attribué de source sûre. Il est, en revanche, l'auteur d'une chanson à 4 parties, Tu crois, ô beau soleil publiée par Mersenne et surtout de la partition intégrale (paroles et musique du Ballet de la Merlaison, exécuté le 15 mars 1635 à Chantilly par le roi et des membres de la cour.

Culture Inspirations littéraires

Alexandre Dumas

Robert Merle, Fortune de France les tomes 7 à 13 du cycle retracent la vie de Louis III

Arts

Une statue équestre de Louis XIII est située, place des Vosges à Paris dans le square portant son nom. Ce monument a été élevé le 4 novembre 1829 en remplacement de l’ancienne statue de bronze érigée en 1639.
Le Vœu de Louis XIII.

Cinéma et télévision

Le personnage de ce roi apparaît dans de nombreux films, essentiellement grâce aux diverses adaptations du roman d'Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires qui a été adapté une trentaine de fois. Le roi y apparaît souvent comme un personnage triste et infortuné. Certaines adaptations de Dumas, comme celles de George Sidney ou de Richard Lester, font de Louis XIII un personnage comique, en le dépeignant comme un benêt ou un maladroit. Le règne de Louis XIII donne au cinéma de cape et d'épée, notamment dans les années cinquante et soixante, ses heures de gloire.
Les Trois Mousquetaires 1948, de George Sidney, avec Frank Morgan dans le rôle du roi. Louis XIII y est dépeint comme un imbécile, dénué de toute autorité et ouvertement méprisé par Richelieu.
Les Trois Mousquetaires 1953 d'André Hunebelle avec Louis Arbessier dans le rôle du roi.
Si Versailles m'était conté... 1954 de Sacha Guitry avec Louis Arbessier dans le rôle du roi.
Le Capitan 1960 d'André Hunebelle : le film relate le conflit entre Concini et le jeune Louis XIII, joué par Christian Fourcade.
Les Trois Mousquetaires 1961 de Bernard Borderie avec Guy Tréjan dans le rôle du roi.
Cyrano et d'Artagnan 1964 d'Abel Gance avec Philippe Noiret dans le rôle du roi.
Les Diables 1971 de Ken Russell : le film relate l'affaire des démons de Loudun ; le roi, joué par Graham Armitage, y fait deux courtes apparitions. Dans cette représentation assez fantaisiste, Louis XIII est dépeint comme un homosexuel efféminé qui se divertit en tuant dans son jardin, à coups de pistolet, des protestants habillés en oiseaux.
Les Trois Mousquetaires 1973 et On l'appelait Milady 1974 de Richard Lester avec Jean-Pierre Cassel dans le rôle du roi. Louis XIII est à nouveau représenté comme un personnage ridicule et incompétent.
D'Artagnan amoureux, mini-série de 1977 réalisée par Yannick Andréi avec Gabriel Cattand dans le rôle du roi.
Richelieu ou la Journée des dupes, téléfilm de 1983 réalisé par Jean-Dominique de La Rochefoucauld avec Patrick Raynal dans le rôle du roi.
Les Trois Mousquetaires 1993 de Stephen Herek avec Hugh O'Conor dans le rôle du roi.
Les Trois Mousquetaires 2011 de Paul W. S. Anderson en 3D avec Freddie Fox dans le rôle du roi.
Richelieu, la Pourpre et le Sang 2014 de Henri Helman avec Stéphan Guérin-Tillié dans le rôle du roi ; téléfilm français qui traite de la conspiration de Cinq-Mars
The Musketeers 2014 de Adrian Hodges avec Ryan Gage dans le rôle du roi ; série télévisée britannique

Sources imprimées

Pierre Boitel, sire de Gaubertin, Histoire des choses les plus mémorables de ce qui s'est passé en France depuis la mort de Henri le Grand jusqu’à l'assemblée des notables en 1617 et 1618
Armand Jean du Plessis de Richelieu, Mémoires du cardinal de Richelieu sur le règne de Louis XIII
Antoine Girard & Jacques Dinet, jésuites : La Mort du roi Louis le Treizième, mis en forme par Girard à la demande de la reine mère pour servir de modèle à Louis XIV en 1643.
Jean Héroard, Journal : publié sous la direction de Madeleine Foisil, Centre de recherches sur la civilisation de l'Europe moderne séminaire de Pierre Chaunu, vol. 1 et 2, Paris, Fayard,‎ 1989, 3123 p.

Bibliographie

Pierre Chevallier, Louis XIII, roi cornélien, Paris, Fayard,‎ 1979, 680 p.
Paul Cunisset-Carnot, Un Mouvement séparatiste sous Louis XIII. L'émeute des Lanturelus à Dijon en 1630 1897
Madeleine Foisil, « La première éducation du prince d'après le Journal de Jean Héroard, Mélanges de l'École française de Rome. Moyen Âge, Temps modernes, t. 99-1,‎ 1987, p. 303-335 .
Madeleine Foisil, L'enfant Louis XIII : l'éducation d'un roi, 1601-1617, Paris, Perrin,‎ 1996, 263 p.
Hubert Méthivier et Pierre Thibault, Le Siècle de Louis XIII, 9e édition corrigée, Collection : Que sais-je ? ; n° 1138, 1994,
(en) Lloyd Moote, Louis XIII, the Just, 1989
Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Perrin, 2008
Marius Topin, Louis XIII et Richelieu : étude historique, 1876


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Posté le : 25/09/2015 20:52

Edité par Loriane sur 02-10-2015 19:30:13
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Cosme de Médicis
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Le 27 septembre 1389 naît Cosme de Médicis Côme en français

à Florence, ou en italien Cosimo de Medici, mort le 1er août 1464 à Careggi, banquier, diplomate, et homme d'État italien, est le fondateur de la dynastie politique des Médicis, dirigeants effectifs de Florence durant une bonne partie de la Renaissance italienne. Son père est Jean de Médicis, sa mère est Piccarda de Bueri; il est mériée à Contessina de Bardi avec qui il a des enfants : deux enfants : Pierre Ier de Médicis, Jean de Médicis, et un fils hors mariage, Charles de Médicis. Il est aussi connu sous le nom de Cosme l'Ancien Cosimo il Vecchio ou Cosimo Pater Patriae, Cosme Père de la patrie.

En bref

Homme d'État italien, né le 27 septembre 1389 à Florence, mort le 1er août 1464 à Careggi, près de Florence, Côme de Médicis, dit Côme l'Ancien, premier d'une lignée des Médicis qui gouverna Florence de 1434 à 1537.
Fils de Giovanni di Bicci 1360-1429, qui a fait fortune, Côme est chargé de représenter la banque des Médicis. Il gère ensuite les finances de la papauté et, en 1462, remplit largement ses coffres en obtenant de Pie II le monopole des mines d'alun de Tolfa, indispensables à l'industrie textile de Florence. Il est alors probablement l'homme le plus riche de son temps. Sa puissance et sa démagogie le rendent insupportable à l'oligarchie. Les Albizzi, autre grande famille florentine, tentent de le renverser. En 1431, Côme de Médicis séjourne à Cafaggiolo lorsqu'il est accusé d'un crime capital : « avoir cherché à s'élever plus haut que les autres ». Il se laisse emprisonner au Palazzo Vecchio. Les Albizzi ne tardent pas à découvrir qu'il est difficile d'assassiner un homme aussi riche. Le geôlier goûte sa nourriture et Côme a payé le gonfalonier pour qu'il commue sa peine de mort en bannissement. Il se retire alors à Padoue et à Venise, où il est reçu comme un souverain. Tout juste un an plus tard, les Médicis remportent frauduleusement la seigneurie de Florence. Côme rentre triomphant dans la cité en 1434, tandis que ses ennemis partent définitivement en exil.
Côme de Médicis est souvent accusé d'avoir supprimé les libertés florentines, mais celles-ci ont déjà disparu sous le gouvernement des Albizzi. Côme maintient l'illusion d'un régime constitutionnel, mais change radicalement l'esprit de la loi. Alors que les fonctions officielles étaient auparavant tirées au sort, il s'arrange pour que seuls apparaissent les noms des personnes dignes de sa confiance. Il neutralise l'indépendance des deux assemblées municipales en donnant un caractère normal à une procédure exceptionnelle : Il obtient ainsi pour une durée limitée des pouvoirs dictatoriaux qui seront sans cesse renouvelés. Côme s'allie également aux Sforza de Milan, qui lui fournissent des troupes. il écrase ainsi l'opposition grandissante par un coup d'État en août 1458 et crée un sénat composé de 100 partisans loyaux.
Côme de Médicis a les moyens d'assouvir sa passion pour l'architecture. Brunelleschi, qui a déjà terminé le dôme de la cathédrale de Florence, travaille à l'église San Lorenzo et à sa Sagrestia Vecchia, ainsi qu'à la rotonde de l'église Santa Maria degli Angeli et Michelozzo crée le palais Medici-Riccardi, le couvent de Saint-Marc, la chapelle Médicis de l'église Santa Croce, une chapelle de l'église San Miniato. Côme réunit aussi autour de lui les sculpteurs Lorenzo Ghiberti et Donatello ainsi que les peintres Andrea del Castagno, Fra Angelico et Benozzo Gozzoli.
Côme de Médicis se lance à la recherche de manuscrits anciens dans la Chrétienté et même, avec l'accord du sultan Mehmet II, en Orient. Il constitue ainsi une bibliothèque sans pareille, ouverte au public, appelée bibliothèque Laurenziana d'après son petit-fils. Il s'entoure d'humanistes comme le Pogge et Marsile Ficin, dont il fait diffuser les œuvres avec l'aide de moines copistes. Côme lui-même se prend d'admiration pour la philosophie grecque et Platon, et fonde une Académie platonicienne dans sa villa de Careggi, dont il confie la direction à Marsile Ficin.
En 1439, Côme parvient à faire transférer de Ferrare à Florence le concile œcuménique, qui pensera avoir résolu le schisme régnant au sein de l'Église d'Orient. Ce sera le plus grand succès de Côme de Médicis en matière de politique étrangère.
Après avoir perdu son frère, 1440 et son fils Giovanni, 1463, laissant la succession à Piero, né en 1416, Côme de Médicis meurt en 1464 et est enseveli dans l'église San Lorenzo. L'année suivante, le peuple lui décernera le titre latin de Pater patriae Père de la patrie.

Sa vie

Il est le fils de Giovanni di Bicci De' Medici et Piccarda de Bueri.
Il reçoit une éducation humaniste et apprend le latin et le grec, mais également le français et l'allemand. À 13 ans, il dirige l'un des ateliers de laine de son père et parcourt l'Europe en inspectant les filiales de la banque familiale. En 1414, il voyage pendant deux ans en Allemagne, en France et dans les Flandres, puis passe trois ans à Rome.
Après la mort de son père en 1429, il s'opposa au régime oligarchique alors en place à Florence, dans lequel prévalait la famille rivale des Albizzi. L'influence de Cosme de Médicis, doué d'un sens politique remarquable, grandit encore du fait que le chef de l'oligarchie, Rinaldo degli Albizzi, le fit arrêter le 7 septembre 1433, en l'accusant de concussion. Il fut emprisonné dans le Palais de la Seigneurie mais réussit grâce à différents pots de vin à transformer sa condamnation à mort en exil pour dix ans1. Cosme partit avec sa famille le 3 octobre 1433 et s'installa à Venise, tout en gardant un contact étroit avec ses partisans à Florence qui exigèrent des débiteurs des Médicis le remboursement immédiat de leurs emprunts, paralysant progressivement l'économie de Florence. Il disposa également de l'appui du pape Eugène IV.
Prise de pouvoir

Mais Albizzi eut affaire à forte partie ; ni son prestige, ni son argent n'intimidèrent ses adversaires. Le 5 octobre 1434, Cosme est de retour à Florence, triomphant et acclamé par le peuple. À son tour, il bannit son rival. Comme son père autrefois, il est nommé gonfalonier de Florence en 1434, et peut mettre en œuvre son dessein politique visant à faire de sa famille l'arbitre de l'État florentin. Il inspirait la politique extérieure et exerçait une grande influence sur celle de toute l'Italie. Il utilisa à cette fin et dans plusieurs directions son exceptionnelle fortune, reposant sur la banque que lui avait léguée son père, qui possédait des filiales dans divers États italiens et même à l'étranger. Pour museler ses opposants, il utilisa deux techniques : le bannissement, très courant dans la République de Florence), mais aussi les redressements fiscaux, qui consistaient à ruiner la victime en augmentant les taxes que celle-ci devait payer.

Le mécénat

Le mécénat des Médicis commença avec lui. Il fit peindre les fresques du couvent San Marco par Fra Angelico. Marsile Ficin écrit que c'est après avoir entendu en 1438 les leçons du philosophe platonicien Gemiste Pléthon, que Cosme conçut l'idée de faire revivre une sorte d'Académie : l'Académie platonicienne de Florence, fondée en 1459. Il prenait un intérêt très vif à l'art et à la science, au service desquels il mit sa fortune avec la libéralité d'un grand seigneur ; tout Florence suivit son exemple. Collectionneur, il se fit conseiller par Donatello, qui devint son ami et qu'il encouragea dans ses recherches artistiques.

Descendance

Cosme de Médicis épousa vers 1414 Contessina de Bardi, fille aînée de l'associé de son père, et eut deux enfants :

Pierre Ier de Médicis 1416-1469
Jean de Médicis 1421-1463
Avec une esclave circassienne, il eut aussi un fils illégitime – Carlo 1428/1430 à c. 1492 qui devint prélat.
À la mort de Cosme, dévoré par la goutte, son fils Pierre lui succède.

Citations

"Il nous est ordonné de pardonner à nos ennemis, mais il n'est écrit nulle part que nous devons pardonner à nos amis ". (Cosme de Médicis)

Les Médicis en italien Medici


Famille italienne de banquiers toscans remontant au XIIIe siècle et qui domina Florence avant d'y régner, du XVIe au XVIIIe siècle.

Les origines

C'est dès le XVIIIe siècle que l'on trouve mention de cette famille, originaire du Mugello à 30 km de Florence. Le premier Médicis à apparaître dans le gouvernement de Florence est Sylvestre, Salvestro [Florence 1331-Florence 1388, gonfalonnier, qui déclenche en 1378 l'insurrection des Ciompi contre les Albizzi, ce qui lui vaut d'être exilé.
C'est Jean d'Averardo Giovanni di Bicci 1360-1429, gonfalonnier également en 1421 et représentant d'une autre branche de la famille, qui fonde la puissance des Médicis en développant la banque familiale avec des filiales à Rome,Venise et Naples et regroupant autour de lui un véritable parti. Ses deux fils, Cosme l'Ancien, Cosimo il Vecchio Florence 1389-Careggi 1464 et Laurent, Lorenzo le Magnifique, Florence 1449-Careggi 1492 sont à l'origine des deux branches appelées à régner sur Florence.

Les défenseurs du peuple

Cosme ou Cosme l'Ancien

Cosme hérite de la direction de l'entreprise Médicis en 1429. il consolide, grâce à une gestion habile, l'affaire familiale, qui devient banque, maison de commerce et centre de fabrication. Exilé en 1433 par le chef de l'oligarchie Rinaldo degli Albizzi, il fait un retour triomphal en 1434. Il prête également aux grands : ainsi il est au service du Saint-Siège, des rois de France et d'Angleterre, des ducs de Bourgogne. Une part importante de ses profits est placée dans le Monte dei dotti, qui se charge des emprunts de la cité florentine, ou encore dans le mécénat, faisant de ce marchand un amateur éclairé en matière d'art.
Cosme fonde l'Académie platonicienne et fait de Florence la capitale de l'humanisme, protégeant notamment des artistes comme le sculpteur Donatello, les peintres Fra Angelico, Filippo Lippi et des architectes comme Michelozzo. Ainsi sont achevés pour Cosme le palais-forteresse de la via Larga et la bibliothèque de San Marco, l'église St-Laurent.
Il domine le monde politique en se contentant de fausser avec l'aide de Luca Pitti les institutions traditionnelles et en confiant les magistratures à exercer à des obligés. À sa mort, il reçoit le titre de Pater Patriae, père de la patrie. L'autorité morale des Médicis est si grande que le fils de Cosme, Pierre le Goutteux Florence vers 1414-Florence 1469, peut diriger Florence de 1464 à 1469, sans quitter sa demeure, secondé par son fils Laurent qui lui succède bientôt avec son jeune frère Julien Giuliano Florence 1453-Florence 1478.

Laurent le Magnifique

Laurent le Magnifique réalise pendant son principat à Florence 1469-1492 l'idéal de la Renaissance italienne. Il est poète, animant les milieux littéraires et écrivant des stances et sonnets, comme le Triomphe de Bacchus et Ariane, philosophe, mécène et diplomate. Collectionneur, il fonde la bibliothèque Laurentienne, protège les artistes et les savants tels Verrocchio à Venise, Botticelli, Andrea Sansovino et Léonard de Vinci. Sa cour est celle d'un prince où se déroulent fêtes et réceptions, mais il est aussi contraint à une intense activité diplomatique et militaire. Il se heurte à l'opposition du patriciat, soutenu par le pape Sixte IV, qui laisse organiser la conjuration des Pazzi, banquiers florentins : ils tentent d'assassiner les Médicis 1478 dans la cathédrale ; Julien est tué, mais Laurent échappe aux meurtriers. Le pape déclenche contre lui une guerre avec le soutien du roi de Naples Ferdinand Ier. Laurent va alors trouver le roi en 1480 et réussit à le gagner à sa cause. Le pouvoir des Médicis sort renforcé, mais, accaparé par les affaires politiques, Laurent laisse péricliter l'affaire familiale, dont les filiales de Londres, Bruges et Lyon font faillite. En puisant dans le capital familial pour ses dépenses culturelles et politiques, il provoque la banqueroute de Monte dei dotti.

Léon X

Laurent laisse trois enfants : Pierre II Florence 1472-Cassino 1503 et Julien, qui règnent après lui sur Florence, et Jean, Florence 1475-Rome 1521, qui accède au cardinalat à 14 ans et devient pape → Léon X de 1513 à 1521, marquant ainsi le sommet de l'ascension sociale des Médicis. Rompant avec la tradition familiale, ils ne s'appuient plus sur le peuple, mais sur les grandes familles.

Les exils, la tutelle pontificale

Pierre II, Florence 1472-Cassino 1503, fils aîné et successeur de Laurent, s'allie avec le roi de France Charles VIII, provoquant de ce fait la colère des Florentins, qui, excités par la prédiction de Savonarole, le chassent novembre 1494.

Julien de Médicis

À sa mort, la direction de la famille passe à son frère cadet Julien Giuliano Florence 1478-Rome 1516, fait duc de Nemours par François Ier en épousant Philiberte de Savoie tante de François Ier. Il retrouve le pouvoir grâce à l'appui du pape Jules II et des troupes espagnoles 1512, mais meurt prématurément. Pierre II et Julien ont été immortalisés par Michel-Ange à San Lorenzo et par la dédicace du Prince de Machiavel.
Laurent Florence 1492-Florence 1519, fils de Pierre II, gouverne en fait par l'autorité du pape Léon X, son oncle, qui lui donne le titre de capitaine général de l'Église et le duché d'Urbino 1515. Marié à Madeleine de La Tour d'Auvergne 1518, il n'aura qu'une fille, Catherine, future reine de France, Catherine de Médicis.
Florence est gouvernée par le cardinal Jules Giulio Florence 1478-Rome 1534, bâtard de Julien le frère de Laurent le Magnifique, qui s'appuie sur son cousin de la branche cadette, le condottiere Jean des Bandes noires Giovanni dalle Bande Nere Forli 1498-Mantoue 1526. Le cardinal Jules, devenu le pape Clément VII 1523-1534, confie Florence à des cardinaux, qui l'administrent au nom de deux bâtards : Hippolyte, Urbino 1511-Itri 1535, fils du duc de Nemours, et Alexandre 1512-1537, dont la filiation est incertaine. Clément VII rallie les ennemis de Charles Quint, qui lance contre lui les bandes protestantes : Florence chasse les Médicis et proclame la république de 1527 à 1530.

La domination espagnole

Le pouvoir est rendu aux Médicis par Charles Quint lui-même, réconcilié avec le pape. Il impose la domination d'Alexandre, fait duc de Florence 1532-1537 et fiancé à sa fille naturelle Marguerite 1531. Le nouveau souverain, par ses débauches, s'attire la haine des Florentins. Il meurt assassiné, en 1537, par son cousin Lorenzino, Florence 1513-Venise 1548, de la branche cadette le Lorenzaccio de Musset, qui lui-même mourra assassiné sur les ordres de Cosme Ier. Avec lui s'éteint la branche aînée des Médicis.
Les Florentins choisissent le fils de Jean des Bandes noires, Cosme I er Cosimo, Florence 1519-Villa di Castello 1574], duc de Florence de 1537 à 1569. Mais Charles Quint lui impose des garnisons espagnoles ; il réprime la révolte républicaine des Strozzi en 1538, conquiert Sienne et Lucques et transforme les structures de la seigneurie en créant un Conseil de 200 membres et un Sénat de 48 membres, coiffés par un comité restreint, dirigé par le prince lui-même. Il centralise entre ses mains le pouvoir politique et économique. Collectionneur, il fonde l'Académie en 1561, fait construire le palais des Offices et fait entourer le palais Pitti des jardins de Boboli. Le pape Pie V le fait grand-duc de Toscane en 1569 et il devient le fondateur d'une dynastie qui va durer environ 200 ans.
Son fils François Francesco, Florence 1541-Florence 1587, grand-duc de Toscane, continue la politique de son père et cherche un allié ; il se tourne vers les Habsbourg d'Espagne et se proclame leur vassal. De sa première femme, il eut une fille qui devint la reine de France, Marie de Médicis. Le trône passe à son frère Ferdinand, Florence 1549-Florence 1609 qui abandonne la pourpre cardinalice et devient grand-duc de Toscane 1587-1609. Bon administrateur, il encourage le commerce en créant le port de Livourne, développe l'agriculture et se révèle également un grand mécène, protégeant Jules Romain et Galilée. Désireux de pratiquer une politique indépendante, il cherche un allié dans la France : Henri IV épouse sa nièce Marie de Médicis en 1600.
Après Ferdinand Ier la décadence s'affirme : son fils et successeur Cosme II, Florence 1590-Florence 1621, grand-duc de Toscane de 1609 à 1621, ferme la banque Médicis. Le fils de Cosme, Ferdinand II, Ferdinando, Florence 1610-Florence 1670, dominé par les prêtres et les moines, est incapable de protéger efficacement Galilée, qu'il admire.

Les derniers Médicis

Après Ferdinand II, son fils aîné Cosme III Cosimo Florence 1639-Florence 1723 est grand-duc de Toscane de 1670 à 1723. Le dernier de la lignée est son fils Jean-Gaston Florence 1671-Florence 1737, qui devient grand-duc de Toscane de 1723 à 1737, mais déjà toute l'Europe se dispute sa succession, qui ira au duc de Lorraine. La sœur de Jean-Gaston, la princesse Palatine, Anne-Marie-Louise 1667-Florence 1743, la dernière des Médicis, lègue le trésor des collections familiales à l'État toscan.



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Posté le : 25/09/2015 19:01
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Re: Les expressions
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« Porter, planter des cornes »


Être (faire) cocu.


A l'origine, il y a 'cornart' qui, au XIIIe siècle, veut dire 'imbécile' puis 'escorner' qui, au XVe siècle, veut dire 'ridiculiser'.
A cette époque et pendant encore longtemps, une manière très courue d'humilier, de ridiculiser quelqu'un était de le faire cocu et de le faire savoir Edmond Rostand utilise le verbe "ridicoculiser".

La corne (qu'on entend dans les deux mots cités précédemment), c'était à la fois le sexe de l'homme et l'attribut qui désignait un homme ou une femme trompé.
Planter des cornes a une connotation sexuelle évidente.

Voltaire dit que les Grecs désignaient déjà par 'bouc' (donc porteur de cornes) le mari d'une femme très portée sur la chose, par comparaison avec les chèvres qui seraient très 'chaudes'.
Je n'ai pas vérifié pour les chèvres, mais à la réputation qu'on fait aux légionnaires, ceux-ci auraient donc des circonstances atténuantes, ne sachant pas résister aux appels langoureux de ces femelles constamment en rut.

Compléments
Le mot 'cocu', c'est une déformation de 'coucou' (), cet oiseau qui pond ses oeufs dans le nid d'autres volatiles pour que sa progéniture soit élevée par les parents adoptifs contraints.
Si on se réfère au comportement du coucou, on constate un transfert depuis l'amant (c'est lui qui devrait être nommé 'cocu' puisque c'est lui qui prend la place du mari) vers ce dernier.

Ailleurs

Tunisie ar Aamel groune / Aamlinlou groune Il a fait des cornes / On lui a fait des cornes
Bulgarie bg Да сложиш рога (някому) Planter des cornes (à quelqu'un)
Allemagne de Jemandem Hörner aufsetzen Poser des cornes à quelqu'un
Angleterre en To go round Cape Horn Aller autour de Cap Horn (horn = corne)
Angleterre en To be cuckold Être cocu
Angleterre en To send to Cornwall without a boat Envoyer à Cornouailles sans bateau
Argentine es Ser cornudo Être cornu/e
Espagne es Ser cornudo Porter des cornes
Espagne es Ponerle los cuernos a alquien Mettre des cornes à quelqu'un
Espagne es Cornudo À corne
Canada (Québec) fr Lever la patte / la cuisse (tromper sa femme ou son mari)
Italie it Avere / fare le corna Avoir / faire les cornes
Pays-Bas nl De hoorns op hebben Porter des cornes
Brésil pt Ter (levar) chifres Avoir (recevoir) des cornes
Roumanie ro A pune coarne Mettre des cornes
Roumanie ro 1 a pune coarne cuiva 2 mettre de cornes a quelq'un
Vietnam vi Câm sung Planter les cornes

Posté le : 25/09/2015 09:02
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Re: Défi du 19 septembre 2015
Plume d'Or
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Chère Emma,
C'est un poème doux-amer que tu nous livres là. Moi, j'ai bien aimé, surtout quand j'ai pensé au cadre du défi.
Je ne peux que constater à quel point ce thème a inspiré les plumes de l'Orée.
Bravo !
Donald

Posté le : 25/09/2015 07:58
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Re: Défi du 19 septembre 2015
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Elle a déposé là, avec beaucoup de grâce,
Son texte, en retenue, en nous disons :-‘’hélas,
L’ai-je bien descendu ce thème de titi’’
Trublion de L’ORée, et Tourangeau maudit,

En réponse à l’auteur du défi de ce jour,
Parlant trivialement de cuisine et d’amour,
Avec habilité et beaucoup de talent
Emma traite la chose, avec raffinement.

Avec son gout des mots, sans être inconvenante,
Elle évoque l’amour, la carotte de Nantes,
La fameuse crémière, dont on dit, par ailleurs
Que certains là voudraient, plus l’argent de son beurre.

De Parmentier, parlant du fameux tubercule,
Elle dit: exhalaisons, quand d’autres plus incultes,
Nous auraient évoqué la patate basique
Et l’odeur de la frite, en des termes moins chics.

Et le topinambour légumes de misère,
Que mangeaient nos parents pendant cette sale guerre,
Emma nous le conseille et sans modération,
Ce bel astéracée aiguisant les passions.

Pour finir, elle implore, de laisser mijoter,
Ses ardeurs passionnées, sachant qu’il faut compter,
Une vie toute entière, pour savoir bien aimer
Car vivre c’est s'ouvrir à l'amourr…, à s’aimer….

Grosses bises émma, et merci pour ton texte qui, comme je tente de le développer dans cet indigent poème, traite le sujet de manière élégante et délicieuse, ce qui, de ta part, n’est en rien surprenant.


Posté le : 25/09/2015 07:00

Edité par kjtiti sur 26-09-2015 03:08:13
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Défi du 19 septembre 2015
Modérateur
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02/02/2012 21:24
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MP : 498 / 28998
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Que de belles participations !
KJ jugera peut-être la mienne hors sujet...
Amitié à tous !


L’amour à ma façon

Le père disait parfois
Que les carottes sont cuites
Que les jours sont défaites
Puis il prenait la fuite
Si loin de la maison

La mère disait souvent
Qu’il n’y a plus de beurre
Au rire de la crémière
Que sait-elle du bonheur
Celle qui avait raison ?

Alors on fait son temps
Au fond de cette étuve
Où la vie, autoclave,
S’écoule à chantepleure
Finit en salaison

Et le temps ça fait peur
Car ça fait cuire les femmes
Comme les pommes vapeurs
Aux téguments charnus
Aux tendres exhalaisons

Le cœur topinambour
Il a son propre rythme
Contretemps de cuisson
Et il ne sait pas dire
Avec modération

Alors laissez-moi faire
Mon éphémère cuisine
De ce grand maelström
De ce grand tourbillon

Laissez-donc faire l’amour
L’amour à ma façon

Posté le : 24/09/2015 22:32
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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