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Ulrich Zwingli 2
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Conflit puis séparation définitive avec les Anabaptistes 1525–1527

Les chefs du parti des anabaptistes en Suisse, Felix Manz et Conrad Grebel, d'accord avec Thomas Münzer, s'étaient engagés en présence de Zwingli à ne plus prêcher leurs opinions et lui, de son côté, avait promis de ne point les attaquer publiquement. Les frères manquèrent les premiers à leurs engagements, et le réformateur se crut affranchi des siens. Toute la Suisse retentit des déclamations contre les abus que la Réforme avait laissé subsister et des désirs de les voir disparaître. Les opinions les plus extravagantes furent suivies des crimes les plus atroces. Le gouvernement de Zurich désirait mettre un terme à ce débordement ; il força les anabaptistes d'entrer en conférence avec Zwingli.
Ce moyen valait mieux que la persécution ; mais il n'eut pas le succès qu'on en avait attendu. Deux conférences eurent lieu à différentes reprises ; et, si quelques-uns des plus modérés parmi les anabaptistes se rendirent aux raisonnements de Zwingli, ils n'exercèrent aucune influence sur l'esprit de la multitude, qui persévéra dans ses égarements. Il faut le dire aussi : Zwingli, très louable sous le rapport de la tolérance qu'il professa constamment et sans restriction, ne s'éloignait pas assez des erreurs de l'anabaptisme, ou ne les combattait que par d'autres erreurs aussi répréhensibles, de l'aveu même des protestants.

Tentative d'entente avec les Luthériens 1525–1529

Une autre dispute qui tracassa beaucoup Zwingli fut celle qu'il eut à soutenir contre Luther au sujet de la présence de Jésus-Christ dans l'eucharistie. Le réformateur saxon admettait la réalité ; le réformateur de Zurich s'en tenait à la figure. Celui-ci avait consigné sa doctrine dans le Commentaire sur la vraie et la fausse religion, qu il publia en 1525. Immédiatement après, Œcolampade fit paraître, à Bâle, une Explication des paroles de l'institution de la sainte Cène, suivant les anciens docteurs, dans laquelle il appuyait et défendait les sentiments de son ami.
II fut sensible à Luther de voir, non plus des particuliers, mais des églises entières de la réforme se soulever contre lui. Il traita d'abord Œcolampade avec assez de ménagement, mais il s'emporta avec beaucoup de violence contre Zwingli et déclara son opinion dangereuse et sacrilège. Celui-ci n'épargna rien pour adoucir l'esprit de Luther, dont il estimait le courage et le talent ; il lui expliqua sa doctrine dans un langage plein de modération ; mais Luther fut inflexible et ne voulut entendre à aucun accommodement. Tout était brouillé dans la réforme : les uns se prononçaient en faveur du Saxon, et les autres en faveur du Zurichois. Le landgrave de Hesse, qui prévit tous les maux que pouvait entraîner un si grave démêlé, résolut de rapprocher les deux partis, et Marbourg fut choisi pour le lieu de la conférence.
Zwingli s'y rendit en 1529, avec Rodolphe Collinus, Martin Bucer, Hédion et Œcolampade ; Luther avec Melanchthon, Osiander, Jonas, Agricola et Brentius. Après bien des entretiens particuliers et des contestations publiques, ces théologiens rédigèrent quatorze articles qui contenaient l'exposition des dogmes controversés, et ils les signèrent d'un commun accord. Quant à la présence corporelle dans l'eucharistie, il fut dit que la différence qui divisait les Suisses et les Allemands ne devait pas troubler leur harmonie, ni les empêcher d'exercer, les uns envers les autres, la charité chrétienne, autant que le permettait à chacun sa conscience. Pour sceller la réconciliation des deux partis, le landgrave exigea de Luther et de Zwingli la déclaration qu'ils se regardaient comme frères. Zwingli y consentit sans peine ; mais on ne put arracher de Luther que la promesse de modérer à l'avenir ses expressions lorsqu'il parlerait des Suisses. Zwingli observa religieusement ses engagements, et la paix ne fut troublée qu'après sa mort. Pendant qu'il était en querelle avec Luther, il continuait ses controverses avec les catholiques. Eckius, chancelier d'Ingolstadt, et Jean Faber, grand vicaire de l'évêque de Constance, lui firent proposer, en 1526, une conférence à Baden ; mais, comme il se doutait qu'on lui tendait un piège pour s'emparer de sa personne, il refusa de s'y trouver, et l'événement justifia ses soupçons. Œcolampade lui-même, qui l'avait pressé de s'y rendre, lui écrivit peu de jours après son arrivée à Baden : Je remercie Dieu de ce que vous n'êtes pas ici. La tournure que prennent les affaires me fait voir clairement que si vous étiez venu nous n'aurions échappé au bûcher ni l'un ni l'autre.

Progression de la Réforme en Suisse sous l'égide de Zwingli 1524-1529

Ne pouvant sévir contre sa personne, on condamna sa doctrine et ses écrits ; ce qui ne nuisit point aux progrès de la réforme. Au commencement de 1528, Berne l'embrassa de la manière la plus solennelle. Une assemblée nombreuse fut convoquée dans cette ville ; Zwingli y assista, d'après l'invitation de Haller, qui avait composé dix thèses sur les points essentiels de la nouvelle doctrine. Elles furent discutées dans dix-huit séances et signées à la fin par la majorité du clergé bernois, comme fondées sur l'Écriture, et autorisées par délibération des magistrats. L'éloquence véhémente de Zwingli brilla dans cette occasion du plus vif éclat et lui acquit l'ascendant le plus marqué. Après ce triomphe, tous ses collègues le regardèrent comme leur chef et leur soutien ; et l'autorité qu'ils lui accordèrent tacitement contribua puissamment à maintenir l'union parmi eux. De retour à Zurich, après trois semaines d'absence, Zwingli y continua ses fonctions de pasteur, de prédicateur, de professeur et d'écrivain avec un zèle et un talent remarquables ; il institua des synodes annuels, composés de tous les pasteurs du canton, et devant lesquels devaient être portées les affaires générales de l'Église. Rien ne se faisait dans le canton, même en matière de législation, qu'il ne fût consulté.
Zwingli était devenu l'oracle des Suisses qui partageaient ses opinions religieuses. Les catholiques, de leur côté, le détestaient autant que les protestants l'estimaient. Ils le regardaient généralement comme un boute-feu et comme la cause des maux de la patrie. Ils persécutaient violemment les partisans des nouvelles idées, qui, à leur tour, ne se montraient ni assez prudents, ni assez réservés. Au milieu de tant de tracasseries, de tant de violations de la liberté de conscience de part et d'autre, il était impossible que la paix se conservât. Elle fut rompue en 1529.

Première Guerre de Kappel 1529 conclue par une simple trêve 1529-1531

Les Suisses s'armèrent et marchèrent les uns contre les autres ; mais, par la sagesse du landamman de Glaris, les deux partis parvinrent à se concilier ; ils signèrent, à Kappel, une trêve qui mit fin aux hostilités, tout en laissant subsister les passions intraitables qui pouvaient les renouveler à chaque instant.
En 1530, Zwingli envoya à la diète d'Augsbourg une confession de foi approuvée de tous les Suisses, et dans laquelle il expliquait nettement que le corps de Jésus-Christ, depuis son ascension, n'était plus que dans le ciel, et ne pouvait être autre part ; qu'à la vérité, il était comme présent dans la cène par la contemplation de la foi, et non pas réellement ni par son essence. Il accompagna sa confession de foi d'une lettre à Charles-Quint, dans laquelle il tient le même langage. La même année, il envoya à François Ier, par son ambassadeur, une autre confession de foi
Luther ne l'épargna pas sur cet article, pas plus que sur d'autres non moins importants. Cependant la trêve de Kappel am Albis ne dura pas deux ans entiers. Les mêmes causes. produisirent les mêmes effets. Les hostilités n'avaient été que suspendues. Zwingli, dont l'influence était connue de tout le monde, fut accusé de fomenter le fanatisme des protestants et d'attiser le feu de la discorde. Sensible à cette accusation, et ne pouvant supporter l'idée des fléaux qui menaçaient la patrie, il conjura le conseil, dans le mois de juillet 1531, de lui accorder sa retraite.
Le conseil s'y refusa, et Zwingli resta à son poste. La guerre était sur le point d'éclater. Les Zurichois montraient une exigence insatiable, et les catholiques devenaient de plus en plus intolérants. Zwingli plaidait avec éloquence la cause des victimes d'un zèle trop ardent.

Seconde Guerre de Kappel et mort de Zwingli 1531

Le 6 octobre de la même année, les cinq cantons publièrent leur manifeste et entrèrent en campagne. Les protestants s'armèrent aussi, et Zwingli reçut du sénat l'ordre de les accompagner. Il obéit. Un pressentiment funeste le tourmentait ; mais il n'en fit pas moins tous ses efforts pour encourager les Zurichois. Notre cause est bonne, leur dit-il, mais elle est mal défendue. Il m'en coûtera la vie et celle d'un grand nombre d'hommes de bien, qui désiraient rendre à la religion sa simplicité primitive, et à notre patrie ses anciennes mœurs. N'importe : Dieu n'abandonnera pas ses serviteurs ; il viendra à leur secours, lorsque vous croirez tout perdu. Ma confiance repose sur lui seul et non sur les hommes. Je me soumets à sa volonté. II arriva le 10 à Kappel am Albis avec les siens. Le combat s'engagea vers les trois heures de l'après-midi. Dans les premiers moments de la mêlée, il reçut un coup mortel et tomba sans connaissance. Revenu à lui, il se soulève, croise ses mains sur sa poitrine, fixe ses regards vers le ciel et s'écrie - Qu'importe que je succombe. : ils peuvent bien tuer le corps, mais ils ne peuvent rien sur l'âme.
Quelques soldats catholiques, qui le voient dans cet état, lui demandent s'il veut se confesser ; il fait un signe négatif, mais qu'ils ne comprennent pas. Ils l'exhortent à recommander son âme à la sainte Vierge ; et d'après son refus plus expressif, un d'entre eux lui plonge l'épée dans le cœur, en lui disant : Meurs donc, hérétique obstiné !. Le lendemain, Jean Schonbrunner, qui s'était éloigné de Zurich par attachement pour la religion catholique, ne put s'empêcher de dire en le voyant : Quelle qu'ait été ta croyance, je sais que tu aimas ta patrie, et que tu fus toujours de bonne foi ; Dieu veuille avoir en paix ton âme. La soldatesque fut moins tolérante et moins humaine : elle déchira son cadavre, livra ses lambeaux aux flammes et jeta les cendres aux vents. Zwingli avait 47 ans au moment de sa mort.
Bossuet a dit de lui, d'après Léon de Juda : C'était un homme hardi, et qui avait plus de feu que de savoir. II y avait beaucoup de netteté dans son discours, et aucun des prétendus réformateurs n'a expliqué ses pensées d'une manière plus précise, plus uniforme et plus suivie : mais aussi aucun ne les a poussées plus loin ni avec autant de hardiesse Luther, opposé à Zwingli sur un certain nombre de points dont l'Eucharistie, propose pour Zwingli, non sans provocation, la piquante épitaphe que voici "Celui qui tira l'épée, périra par l'épée".

Progrès de la Réforme en Suisse. La guerre de Kappel

Restait à assurer l'extension de la Réforme à la Suisse, et d'abord aux bailliages communs gemeine Herrschaften, sur lesquels Zurich avait des droits qu'il partageait avec les cinq cantons de l'intérieur Urkantone. Ceux-ci réagirent en s'unissant (ligue de Beckenried, avr. 1524 et en ralliant la majorité des cantons, à la diète de Baden Argovie mai 1526, pour condamner Zwingli in absentia. Ce fut en partie l'œuvre de J. Eck. À Rome même, où le secrétaire municipal Joachim am Grüt dénonça Zwingli, Clément VII chargea Cajétan de le réfuter. Peu après, Zwingli s'entendit avec Berne pour organiser une dispute à grand spectacle janv. 1528, qui lui donna l'occasion d'une revanche. Une ligue évangélique se forma, à laquelle adhérèrent successivement Berne, Saint-Gall, Bâle 1529. À Zurich même, Zwingli se débarrassa des adversaires les plus gênants, notamment parmi les patriciens, en les évinçant du Conseil ; l'exécution de Jakob Grebel, conseiller municipal accusé d'avoir touché une pension de l'étranger, servit d'exemple 30 oct. 1526. De leur côté, les cantons catholiques invoquèrent l'aide de l'archiduc Ferdinand ligue de Feldkirch, févr. 1529. Un conflit armé paraissait inévitable. Zwingli proposa d'ouvrir aussitôt les hostilités fin mai 1529, ce qui eut lieu peu après 9 juin. La première paix de Kappel, qui fut à l'avantage des Évangéliques, obligea les cinq cantons à renoncer à l'alliance avec l'Autriche et permit aux communautés des bailliages communs d'adopter la Réforme sur décision de la majorité. Au dehors, notamment en Allemagne du Sud, les progrès de la réforme zwinglienne furent contrariés par le différend qui, à partir de 1525, opposa Zwingli à Luther sur la question de la cène la première expression de la doctrine zwinglienne de la cène se trouve dans une lettre à Matthäus Alber, nov. 1524. En vain Zwingli et ses partisans, dont Bucer, arguaient-ils qu'il suffisait de s'entendre sur les vérités chrétiennes essentielles au nombre desquelles ils ne rangeaient pas la doctrine eucharistique pour former une ligue politique Bündnis vor Bekenntnis ; les Luthériens renversaient les termes. La conférence de Marburg convoquée à cet effet par le landgrave Philippe de Hesse oct. 1529 fut sans résultat, et la diète d'Augsbourg 1530 donna lieu à des confessions de foi séparées. En même temps, le projet de Zwingli de grouper les États évangéliques de la mer du Nord à la Suisse en une coalition européenne anti-habsbourgeoise devint caduc. En Suisse même, Zwingli était résolu à donner la primauté à deux États – Zurich et Berne – et à modifier le statut de la Confédération à leur profit, ce qui permettrait d'évincer les cantons catholiques de l'administration des bailliages communs. Cette proposition hardie ne fut pas retenue. Il en fut de même du mémoire par lequel Zwingli préconisait l'offensive militaire immédiate contre les cinq cantons début juin 1531. Conseiller écouté, notamment du Conseil secret chargé de la politique extérieure, il n'était pas néanmoins, on le voit, le maître incontesté de la politique zurichoise. Commission permanente ou véritable institution, la nature du Conseil secret est aujourd'hui discutée L. von Muralt, W. Jacob contre E. Fabian ; Zwingli n'en était pas membre, il était seulement rapporteur pour les questions de la compétence de ce Conseil. Si l'on prend une à une les suggestions contenues dans les mémoires sortis de sa plume C.R., VI, I et II, on s'aperçoit que les pouvoirs responsables n'en ont retenu qu'une partie, tandis qu'en revanche – à en juger par les mandements disciplinaires qui allèrent jusqu'à prescrire l'assistance au culte comme obligatoire Sittenmandat du 26 mars 1530 – il apparaît que, sous l'égide du magistrat, le conformisme religieux tendait à s'implanter à Zurich. Il est vrai que, dans la pensée de Zwingli, cette évolution mi-subie mi-voulue devait servir les intérêts religieux ; faute de pouvoir rallier tous les États de la Confédération à son programme de réforme évangélique, il crut devoir hâter le dénouement en plaçant la décision sur le terrain politique et militaire. Les faits lui donnèrent tort. La seconde guerre de Kappel aboutit à la défaite des troupes zurichoises mal préparées et démoralisées à la suite de remaniements dans le commandement. Servant comme aumônier, Zwingli se jeta dans la mêlée et tomba à Kappel am Albis, le 11 octobre 1531. On trouva sur lui une petite Bible latine Lyon, 1519, où il avait marqué certains textes Is., XXX, 1 ; I Macch., XI, sur lesquels il aurait sans doute prêché s'il avait survécu C.R., XII.
Cette fin tragique illustre ce qu'il y a de caduc dans l'idéologie zwinglienne. On était arrivé à une impasse dont on ne put sortir qu'en rendant à chacune des instances, Église et magistrat, ses attributions propres. Aussi, au lendemain du désastre de Kappel, les pasteurs, avec H. Bullinger qui avait succédé à Zwingli, durent-ils renoncer à toute ingérence dans les affaires civiles. Chez Zwingli même, il semble que, durant les dernières années, le politique ait pris le pas sur le prophète et le patriote suisse sur le pacifiste universaliste à la manière d'Érasme. Mais on aurait tort de juger trop péjorativement cette évolution. Elle s'explique par des motifs religieux : la conscience qu'avait Zwingli de sa mission « providentielle » ; le sentiment qu'il aurait un jour à rendre compte des talents reçus d'apr. Matth., XXV ; C.R., I, c'est-à-dire des possibilités d'action qui lui étaient offertes ; la croyance aussi que l'histoire était arrivée à un tournant – le dernier avant la fin du monde – où l'Évangile devait être prêché partout Matth., XXVIII, 19 ; cf. la diffusion de l'imprimerie ; la conviction optimiste que les pouvoirs publics à Zurich et au dehors se hausseraient jusqu'à l'idéal évangélique et concourraient à la transformation morale de la société sous l'action irrésistible de la Parole et de l'Esprit, etc. Il faut noter enfin que Zwingli n'abdiqua pas la primauté du spirituel, mais il voyait plutôt celui-ci comme concentré dans la personne du « prophète » dominant de toute sa stature l'autorité civile. Si d'ailleurs il ne recula pas devant l'emploi de la force, il ne s'agissait pas pour lui de contraindre les consciences, dont il respectait la liberté.

Théologie

En collaborant avec le magistrat 1519, cela aboutit en 1524 à l'abolition de la messe. 1525 - La première communauté Anabaptiste naît près de Zurich par les disciples de Zwingli. Zwingli nie toute influence qu'aurait eu Martin Luther sur lui mais admet après coup, que les écrits du célèbre réformateur lui auraient été utiles.

Pouvoir temporel pouvoir spirituel selon Zwingli

Zwingli voit un seul pouvoir qui doit être uni. c'est la différence avec Luther qui voyait le pouvoir divisé en deux parties : - temporel le roi sur Terre - éternel Dieu au ciel Dans un premier temps, il pense que l'Église doit par tous les moyens politiques, militaires, etc., gagner la confédération helvétique à la Réforme. Ce n'est que par la suite qu'il veut gagner l'Allemagne et faire progresser la Réforme jusqu'à Zurich puis la France. Il rencontre Luther pour mettre sur pied une grande alliance 1520-1529. En 1531 : affrontements entre catholiques et protestants. Zwingli accompagne ses troupes en tant qu'aumônier. Il est blessé puis tué. La réforme en Suisse arrête son expansion.
Pour lui, l'église visible doit être intégrée dans la société. Le magistrat chrétien avait le droit et la responsabilité de déterminer les formes externes de la vie et du culte ainsi que de gouverner la république chrétienne. Le magistrat travail avec le prophète qui explique et proclame les Écritures pour le bien de toute la communauté.

La pensée religieuse de Zwingli

Zwingli a traduit et commenté vingt et un livres de l'Ancien Testament C.R., XIII, XIV à l'occasion de la Prophezei, cercle d'études bibliques remplaçant l'office choral et inauguré le 19 juin 1525. La Bible de Zurich 1529 est le fruit de ce travail. Les sermons, dont il ne reste que des notes d'auditeurs publiées en partie par O. Farner, suivent l'ordre des leçons de la Prophezei. Quelques sermons de circonstance sur un thème particulier ont été retravaillés et publiés par Zwingli lui-même : sur la liberté du chrétien en matière d'abstinence et sur la Vierge Marie 1522, sur la justice divine et la justice humaine 1523, le pasteur 1524, la Providence 1529. Il existe, en outre, des traités plus systématiques ou résumés de la foi chrétienne : Auslegung und Gründe der Schlussreden 1523 ; Commentarius de vera et falsa religione, que connaissait Calvin ; Fidei ratio 1530, parallèle à la Confession d'Augsbourg ; Fidei professio 1531, dédié à François Ier (autographe à Paris, Bibl. nat. ; des traités d'allure polémique sur le baptême et la Cène dirigés contre les baptistes et Luther 1525-1529.
La pensée religieuse de Zwingli peut se définir comme un effort de simplification et d'épuration de la religion en même temps que d'harmonisation des données de la raison et de la Révélation. Ces tendances étant apparemment contraires, l'accord entre elles ne se réalise que par voie dialectique. L'unification se fait autour de l'idée de Dieu, dont Zwingli met en relief la transcendance et la simplicité. L'unité ou unicité de l'être Wesen divin le retient surtout ; les personnes divines passent à l'arrière-plan ; les principaux attributs de Dieu – justice et miséricorde – se fondent dans la souveraine bonté, qui exprime au mieux l'essence divine et en laquelle se rejoignent le Dieu-Père du christianisme et le Deus optimus maximus des Anciens. Or Dieu est Esprit. La notion d'esprit est prise au sens objectif et universaliste ; elle fonde le spiritualisme zwinglien et son extension du fait qu'elle permet de passer de Dieu au monde. L'esprit de l'homme a, en effet, une affinité avec l'Esprit de Dieu ; à la limite, ils ne font qu'un. Le dualisme radical entre le Dieu transcendant et la créature, encore renforcé par le péché, semble ici s'atténuer. En même temps, l'unicité et l'universalité de l'Esprit permettent de résoudre dans le sens d'une unité dialectique les oppositions entre Révélation comme Heilsgeschichte histoire du salut et Révélation comme oracle de Dieu, entre connaissance naturelle de Dieu et foi, entre Loi et Évangile, entre justice divine et justice humaine et, plus radicalement encore, entre intellectualisme et volontarisme. En maints endroits, Zwingli affirme le primat de l'intelligence en Dieu (Dieu est vérité ; lex est lux ; la Révélation est l'abord illumination de l'intelligence) à la suite de saint Augustin (Illuminationstheorie) et de saint Thomas d'Aquin. Dans le De providentia 1529, la Heilsgeschichte semble n'avoir d'autre but que de manifester les attributs divins dans leur diversité et leur unité théorie de la satisfaction inspirée de saint Anselme ; la prédestination est rattachée à la providence au sens de prévision ; etc.. Cependant, le volontarisme d'origine scotiste l'emporte chez Zwingli : Dieu est considéré comme la seule cause efficiente véritable ; la nature est le terrain de son action ; le Christ lui-même dans son humanité n'est qu'instrument ou organe de la divinité ; la tare originelle appelée Presten, ou maladie incurable ne devient péché que par transgression actuelle ; la religion est fondée sur l'Alliance foedus, pactum, qui émane de la volonté gratuite de Dieu ; encore que la foi précède la prédication, celle-ci correspond à une ordination positive de Dieu ; il en est de même des sacrements, qui supposent la foi mais s'autorisent de l'institution divine. On a même relevé dans la mariologie de Zwingli, assez modérée, des traces d'influence scotiste.
L'effort de simplification se poursuit dans le domaine du culte défini comme culte en esprit et en vérité ; d'où la critique du sacramentalisme, qui associe l'intelligible et le sensible, et des cérémonies accessoires, dont certaines, tel le culte des saints, semblent attribuer à la créature ce qui n'appartient qu'à Dieu. Les sacrements réduits au baptême et à la cène ne valent que par référence au sujet dont ils explicitent la foi sans agir proprement sur elle, ou à titre d'engagement envers la communauté Pflichtzeichen. Zwingli critique de même (à partir de 1523) la présence réelle comme hétérogène à la foi, qui est l'unique voie de salut. Or la foi ne regarde pas seulement la rédemption accomplie dans le Christ, elle s'étend au Dieu créateur et ordonnateur de toutes choses. Sous cet aspect, elle est synonyme de confiance filiale pietas et d'abandon à la Providence. De ce double chef, elle constitue le centre et l'essence de la religion.
Le système de Zwingli forme donc un ensemble parfaitement cohérent. Ce qui frappe surtout en lui, c'est la place qu'il fait à la raison éclairée par la foi s'efforçant de comprendre Dieu et de pénétrer ses desseins à l'égard de l'humanité Heilsgeschichte, Christologie. Par là, Zwingli est le premier dans le protestantisme à avoir cherché à construire une théologie rationnelle selon la tradition de la via antiqua. Ainsi, dans le De providentia, il procède par déduction rationnelle à partir de l'idée de Dieu et de ses attributs, idée qu'il tient, implicitement du moins, de la Révélation ; les textes scripturaires ne sont invoqués que pour corroborer la démonstration. Ailleurs, l'Écriture comme parole de Dieu le cède à l'esprit qui l'interprète sans qu'on voie toujours bien s'il s'agit de l'Esprit de Dieu ou de l'esprit de l'homme opérant avec toutes les ressources de la rhétorique : synecdoque, catachrèse, énallage, alloiosis, etc. Cependant, cet effort d'investigation a ses limites. Si l'on ne trouve pas chez lui la distinction entre Deus absconditus et Deus revelatus Luther, Zwingli ne s'arrête pas moins devant l'inscrutabilité des jugements divins et particulièrement du décret divin d'élection. Ainsi s'explique le relief que prend dans son système l'idée de prédestination et d'élection : l'élection est conçue comme un décret positif de Dieu en faveur des élus sans contrepartie directe pour les réprouvés à la différence de Calvin ; la foi elle-même s'entend en fonction de l'élection dont elle est le signe. Par là aussi se comprend la critique radicale du libre arbitre et du mérite des œuvres, qui semble s'opposer à la gratuité du salut. Les bonnes œuvres accompagnent nécessairement la foi vive et font corps avec elle ; elles sont le gage de l'élection. La justification, interprétée au sens de Gerechtmachen, est synonyme de rémission des péchés et de régénération. Finalement, réduite à ses éléments essentiels, la Révélation chrétienne paraît devoir s'imposer à tout esprit éclairé d'en haut ; l'universalité salvifique, salut des païens d'élite s'allie à l'élection dans une unité dialectique.
La genèse de ce système comporte plusieurs étapes qu'il est difficile de reconstituer, chaque étape se retrouvant, encore que modifiée, dans la suivante. C'est ainsi que Zwingli a adopté la doctrine luthérienne de la justification, mais en y incorporant des données héritées de l'humanisme. Dans l'Épître aux Romains, là où Luther traduit : Rechtfertigung, Gerechtigkeit, il traduit en 1524 : innocentia, pietas. La rupture avec Érasme ne fut complète qu'en 1525 quand, délaissant le Nouveau Testament (idéal communautaire, morale évangélique, Zwingli se concentra sur l'Ancien Testament prophétisme, règles de vie sociale. Simultanément, la question de la cène l'éloigna de Luther. Il adopta la théorie symbolique importée des Pays-Bas, qui cadrait à merveille avec son système présence du Christ-Esprit ; la communauté devient le véritable sujet de l'eucharistie, tandis que le réalisme eucharistique paraissait indispensable à Luther comme soutien de la foi et assurance de la rémission des péchés et du salut. Les divergences entre eux tiennent d'ailleurs moins à l'interprétation littérale ou figurée des paroles de l'Institution qu'à des présupposés métaphysiques différents scotisme ou occamisme.
Le système de Zwingli s'est développé en réaction contre divers mouvements concurrents, qui chacun à sa manière tendaient à s'affirmer : catholicisme conservateur ou réformiste, luthéranisme, anabaptisme ; il y a de ce fait dans son orientation quelque chose d'imprévisible. Le tournant de l'évolution se situe à la fin de 1519 ou au milieu de 1520, et il s'opère au niveau de l'anthropologie. Zwingli est passé de l'anthropologie des Pères grecs, cultivés à la suite d'Érasme Origène, Cappadociens, à celle de saint Augustin, et cela sous l'influence de Luther, laquelle fut sur lui plus considérable qu'on ne le croit généralement. Parallèlement, il a modifié sa sotériologie : le salut dépend moins de l'effort humain ou de l'illumination divine que de la grâce, synonyme d'action du Saint-Esprit. La transition fut assurée par la lecture de saint Paul et des Tractatus de saint Augustin sur le Quatrième Évangile C.R., V.
En même temps, Zwingli fait preuve d'un pessimisme augustinien d'après Luther, tempéré par l'optimisme hérité de l'humanisme ; ainsi, avec les années, il a étendu plutôt que restreint les limites de la connaissance rationnelle de Dieu et il a intégré à son système des éléments provenant des philosophes anciens – néo-platonisme d'après l'Académie de Florence, stoïcisme –, cherchant à réaliser une synthèse entre valeurs profanes et religieuses : Christentum und Antike W. Köhler. Au sommet, le spiritualisme est la note dominante du système et la clef d'interprétation de la plupart des doctrines zwingliennes C. Gestrich ; son origine est complexe et encore en partie indéterminée saint Augustin, mystique rhénane, néo-platonisme, Érasme, etc. ; il s'affirme dans la pratique de multiples manières : par la conscience que Zwingli a de sa mission «prophétique, par l'efficacité attribuée à la parole de Dieu, par la transformation surnaturelle attendue de la société où est prêché l'Évangile, etc.

Théologie eucharistique

Dans ses premières années à Zurich, il proclame la doctrine mémorialique symbole de la cène. Il combattait la doctrine consubstantiationaliste de Luther. Zwingli développa une doctrine de la cène nommée plus tard par Jean Calvin Présence spirituelle.

Idées sociales et politiques

La doctrine sociale de Zwingli est le corollaire de sa christologie : Mundum veni non modo redimere, sed etiam mutare, Je ne suis pas venu seulement racheter le monde, mais bien le changer. Le pivot en est la doctrine de la double justice divine et humaine, qui occupe dans ce système une place analogue à celle des deux règnes Zwei-Reiche-Lehre dans celui de Luther. La « justice divine » était le slogan des paysans qui s'autorisaient du Sermon sur la montagne Matth., V pour réclamer des réformes radicales, notamment l'abolition de la dîme. Zwingli lui juxtapose, dans un écrit de 1523, la justice humaine cf. la justitia civilis des scolastiques, justice distincte mais subordonnée à la première. La justice humaine n'est pas un absolu, pas plus que l'autorité Obrigkeit qui est chargée de l'administrer. Toutes deux sont sujettes à un principe supérieur : die Richtschnur Christi le commandement de l'amour, vers lequel elles doivent tendre. On retrouve, sous les termes de l'idéal et du concret ou relatif, la dialectique de la réalité et de la figure ou ombre, qui détermine nombre de positions zwingliennes néo-platonisme. En même temps, cette solution apparaît comme une voie moyenne entre deux tendances rivales : celle des radicaux baptistes, qui n'admettaient aucun ordre extérieur qui ne fût fondé sur l'Évangile, et celle des princes et magistrats des villes, qui ne connaissaient d'autre règle que leur bon plaisir. À la différence de Luther, Zwingli accorde aux citoyens un droit de résistance à l'autorité pouvant aller jusqu'à la déposition du tyran.
Zwingli critique d'abord les dîmes, et ses sympathies vont à ceux qui vivent de leur travail. Mais quand les paysans rejettent les dîmes et que les paiements des intérêts sur morts-gages sont menacés, il maintient la propriété privée comme consécutive à l'état de chute et propose un certain nombre de réformes : ainsi les morts-gages ruraux se justifient seulement comme avances sur la productivité future des terres, l'intérêt doit varier avec la récolte, les dîmes doivent retrouver leur ancienne destination bien public et aide à une Église purifiée, la petite dîme est à supprimer, etc. Zwingli conseille aux paysans d'abandonner leurs tenures improductives plutôt que de les hypothéquer, mais ceux qui vendaient leurs fermes et s'exilaient avaient à payer aux officiers communaux le tiers du prix de la ferme en compensation de la perte d'un sujet.
En ville, Zwingli dénonce l'usure et les compagnies marchandes monopoles, mais il rejette également l'excès opposé : Ceux qui sont si bien informés qu'ils savent que toutes choses devraient être mises en commun devraient être pendus aux gibets comme un exemple pour tous cité par P. Meyer, Zwinglis Soziallehren. Zurich n'avait pas alors l'importance d'une ville commerçante comme Augsbourg et ne comptait guère, du temps de Zwingli, que 5 000 habitants contre 50 000 à la campagne ; Zwingli n'eut donc pas à prendre position sur les problèmes économiques et sociaux que posait le capitalisme naissant. S'il n'admet pas le prêt à intérêt, c'est que celui-ci représentait plutôt une avance du propriétaire foncier vivant en ville au tenancier pauvre sans que le principe de la fructification de l'argent fût directement en cause. En outre, il enseignait que les conventions une fois passées, qu'il s'agisse de dîmes ou d'intérêts, devaient être observées.
L'adoption de la Réforme à Zurich eut pour résultat le remplacement d'une élite politique par une autre ; les marchands et maîtres artisans, dont certains étaient de véritables chefs d'entreprise, remplacèrent l'ancien patriarcat, qui vivait de pensions reçues à la suite de services rendus à l'étranger mercenariat, racolage ou de rentes foncières. À partir de 1524, et surtout après la purge de 1528, les postes de commandement dans l'administration bourgmestres et échelons inférieurs et dans l'armée passent aux mains des partisans de Zwingli. Celui-ci favorisa leur ascension, comptant sur eux pour faire accepter du reste de la population urbaine ou rurale cette dernière, quoique numériquement la plus importante, n'était guère représentée dans les Conseils ses réformes tant religieuses que sociales. Parmi ces dernières, on peut mentionner, comme suite à la sécularisation des couvents, la création, avec le concours du magistrat, de l'assistance publique Almosenamt et la réforme scolaire au niveau de l'enseignement supérieur et secondaire – mais non primaire Volksschulen – avec K. Spillmann. La montée de la nouvelle oligarchie fut accompagnée de concessions concrètes aux artisans et aux bourgeois qui au début soutenaient la Réforme. Certains profitèrent de la liquidation des biens d'Église pour s'enrichir ; comme l'écrivait un chroniqueur : Messeigneurs ont brûlé les images de bois, mais ils ont emporté les images d'or et les ont volées dans leurs poches, et beaucoup sont devenus évangéliques pour obtenir un office cité par N. Birnbaum. La réorganisation de l'armée en 1529 donna aux zwingliens les postes de commandement, les officiers patriciens furent ramenés au rang de conseillers techniques ; le fardeau financier qui retombait sur les simples citoyens en fut accru à noter qu'à cette date 1529 le nombre de citoyens mâles à Zurich en âge de porter les armes était de 923.
Ces quelques données suggèrent que l'action de Zwingli à Zurich se déroula sur un théâtre relativement petit. Replacée dans cette perspective, elle prend ses justes dimensions, encore que le regard de Zwingli embrassât le reste de la Confédération et qu'il intervînt par des admonitions dans les affaires intérieures des autres cantons. Il tenta même, par ses partisans de Berne, de prendre pied en Suisse occidentale. Enfin, il fut initié par ses amis de Strasbourg, en septembre 1529, alors qu'il était sur le chemin de Marburg, à la grande politique européenne. Il n'en est pas moins vrai que ses vues sociales et politiques sont celles d'un montagnard du Toggenburg transplanté dans la ville de Zurich, à laquelle il demeura au fond de lui-même étranger ; il passait pour tel aux yeux des chanoines prébendés du Grossmünster la Bastille de Zurich et du patriarcat. Pour Zwingli, en effet, la patrie désigne le pays natal ou la Confédération. Devant l'opposition, il offrit sa démission au Conseil, qui la refusa 26 juill. 1531. Politiquement parlant, il préférait, parmi les formes de gouvernement, l'aristocratie, régime en vigueur à Zurich et dans les cités suisses. C'est donc à tort qu'on parle dans ce contexte de démocratie au sens moderne du mot ; on peut seulement relever chez Zwingli des aspirations qui concordent avec celles des démocrates. Ajoutons que la réforme zwinglienne coïncide avec l'émancipation de Zurich vis-à-vis de la tutelle de Rome et du pouvoir ecclésiastique, émancipation faisant suite à la guerre de libération du joug des Habsbourg à la fin du siècle précédent. Ce qui était motif religieux chez Zwingli pouvait devenir chez les gouvernants motivation politique.

Influence de Zwingli

La guerre de Smalkalde 1547 refoula le zwinglianisme des villes d'Allemagne méridionale et d'Alsace ; peu après, Bullinger se rapprocha de Calvin, notamment sur la question de la Cène Consensus Tigurinus, 1549 ; à partir de cette époque et jusqu'au synode de Dordrecht, le type zurichois d'Église uni au calvinisme a marqué les Églises réformées. La seconde Confession helvétique 1566 rédigée par Bullinger fit l'union des réformés de Suisse et d'Europe centrale. Elle fut traduite en de nombreuses langues. Encore obligatoire en Suisse au XVIIIe siècle, elle cessa de l'être à partir du XIXe siècle ; c'est pourquoi de toutes les Églises réformées celle de Suisse est la seule à ne pas posséder de confession ; elle n'admet qu'un fondement : l'Écriture. En dépit du passage à la Landeskirche, les Églises réformées suisses gardent le type zwinglien dans la liturgie, plus dépouillée et centrée sur la prédication, dans l'attitude de leurs membres à l'égard de la vie publique, etc. Mais le radicalisme de la réforme zwinglienne suppression des images, rigueur disciplinaire a disparu.
À l'étranger, il y eut de bonne heure des zwingliens en Hongrie et en Moravie (cf. Archiv für Reformationsgeschichte, LXIII). La vallée du Rhin surtout fut la voie de pénétration vers le nord, à travers le Palatinat et la Hesse, jusqu'aux Pays-Bas et en Angleterre. On rencontre des succédanés de la Prophezei zurichoise dans ces diverses contrées ; les « Décades » de Bullinger répandues aux Pays-Bas contribuèrent à faire connaître les doctrines du réformateur zurichois ; l'anglicanisme et le puritanisme portent des traces d'influence zwinglienne. Mais celle-ci se situe plutôt, en dehors de toute institution, dans un certain nombre d'idées mères qui ont continué d'agir dans le protestantisme : le biblicisme à base de philologie, qui s'est maintenu en marge de l'orthodoxie régnante ; le relief pris par l'idée d'Alliance systématisée par Bullinger, d'où procède la Föderaltheologie ; la concentration sur l'essence du christianisme chère au libéralisme ; mieux encore la distinction des articles fondamentaux et accessoires, par où Zwingli fait figure de précurseur de l'œcuménisme contemporain ; l'ouverture de l'Église au monde, qui renverse la position luthérienne regnum Dei non est externum critiquée par Zwingli, et l'action caritative et sociale. Si l'on en croit W. Dilthey Gesammelte Schriften, II, c'est surtout par ce dernier trait que Zwingli est plus moderne que Luther cf. Ernst-Staehelin-Festschrift, Gottesreich und Menschenreich. Jacques Vincent Pollet

Å’uvres

Traités :
1522 : avril. De la Liberté des mets.
1522 : mai. Exhortation contre les enrôlements et les pensions.
1522 : juillet. Prière et exhortation amicale en faveur du mariage des prêtres.
1524 : Le Berger.
1525 : De la vraie et fausse religion, en latin commentarius de vera et falsa religione
Ouvrages :

1530 : Fidei Ratio.
1531 : Expositio Fidei

Publications

Zwingli est l'auteur d'ouvrages imprimés en 4 volumes in-fol. publiés à Zurich en 1544-1545 par Rodolphe Gualter qui est l'auteur de la Préface apologétique. Il est également l'auteur de 4 tomes en 3 volumes in-fol. publiés à Zurich en 1581. Les deux premiers tomes renferment ses traités de controverse et des discours, dont quelques-uns avaient été imprimés séparément de son vivant. Le troisième et le quatrième contiennent ses commentaires sur l'Écriture sainte.

Bibliographie ancienne

MM. Usteri et Vogelin de Zurich ont publié depuis 1819, en allemand, des extraits des Œuvres complètes de Zwingli, rangés par ordre de matières. Ce réformateur a laissé un grand nombre d'ouvrages, qui sont encore inédits. On peut consulter sur sa vie et sur ses écrits : Oswald Myconius, De cita et obitu Zwinglii ; J.-Gr. Hess, Vie de Zwingli Paris, 1810, in--8 ° ; Richard, Ulrich Zwingli, etc., Strasbourg, 1819 ; J. Willm, Musée des protestants célèbres; Bayle, Chaufepié, Jurieu ; Mosheim, Histoire ecclésiastique, et l'abbé Pluquet, Dictionnaire des hérésies, t. 2.
La vie de Zwingli a été écrite en allemand par H.-W. Rotermundt, Brème, 1819 ; par H. TMueller, Leipsick, 1819 ; par J.-M. Schuler, Zurich, 1818 ; par G. Rœder, Coire, 1834 ; par J.-J. Hottinger, Zurich, 1842. C'est également en langue allemande qu'est écrit le livre de M. E. Zeller : Tableau du système théologique de Zwingli, Tubingue, 1853, in-18. Le second volume des Études sur la réformation du XVIe siècle, par M. Victor Chauffour-Kestner Paris, 1833, 2 vol. in-18, est consacré à Zwingli.

Principaux ouvrages

La foi réformée, 2000, Éditeur / Édition : Bergers et Mages- traduction française de Fidei Ratio et de Expositio Fidei, les deux opuscules de la fin de la vie du réformateur.


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Posté le : 10/10/2015 16:20
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Re: Merci
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Merci mon ami je me retrouve dans ce site chaleureux
ou je peux m'exprimer dans mes poèmes sans contrainte
par moment je m'exprime par métaphore
d'autres jour c'est diffèrent mes poèmes sont empreints de sarcasmes
amères mais dans le fond sans aucune méchanceté
il y a de la peine du chagrin de l'amour mais ....sans haine
merci
Redha

Posté le : 10/10/2015 16:14
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Anton Bruckner 1
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Le 11 octobre 1896 meurt à Vienne Anton Bruckner

à 72 ans, né le 4 septembre 1824 à Ansfelden dans l'empire d'Autriche, compositeur autrichien et organiste à Linz en Autriche. Figure éminente du romantisme allemand, sa rencontre avec Richard Wagner, en septembre 1873, influença la composition de sa 3e symphonie. Il reçoit sa formation au conservatoire de Vienne, ses maîtres sont Leopold von Zenetti, Simon Sechter, Otto Kitzler, ses élèves sont Hans Rott, Gustav Mahler, Rudolf Krzyzanowski, Hugo Wolf et Franz Schmidt. Sa musique polyphonique et théologique, à l'orchestration par blocs différenciés à partir d'une cellule de base, fut desservie par la critique et un auditoire viennois acquis à la musique de Brahms. Musicien longtemps incompris mais défendu par Gustav Mahler et Hugo Wolf, le maître de Saint-Florian est devenu aujourd'hui un pilier du répertoire symphonique des programmes de concerts. Perfectionniste, Bruckner composa différentes versions et éditions de ses symphonies. Pédagogue exigeant quoique considéré comme dévot naïf, le compositeur sut exploiter la grandeur de la forme symphonique en poursuivant l'œuvre de Ludwig van Beethoven2, forme qui servira son immense foi catholique, la majestueuse symphonie n°9 inachevée étant dédiée à Dieu.

En bref

« Je ne connais qu'un homme qui approche de Beethoven, c'est Bruckner. » Ce jugement de Richard Wagner concerne le compositeur le plus discuté de l'histoire de la musique. L'originalité même de Bruckner lui vaut, de nos jours encore, l'enthousiasme d'un nombre croissant de musiciens, comme aussi, hélas, l'incompréhension, pouvant aller jusqu'à l'aversion, de la part de quelques autres.
Contemporain de Johannes Brahms qui le combattit sans merci, Bruckner laisse un message d'apôtre animé par une intense vie intérieure et par toute la ferveur de sa foi catholique. Méditative, sa musique est celle d'un organiste instruit de l'art de Jean-Sébastien Bach dont il assimila la science, et qui jusqu'au bout sut garder un cœur d'enfant, afin d'exprimer comme Schubert la fraîcheur et la grâce.
Fils d'un maître d'école d'Ansfelden, Anton Bruckner naît le 4 septembre 1824 dans ce petit village de la Haute-Autriche. Pieux et modeste dès l'enfance, il ne songe d'abord qu'à suivre les traces paternelles. Chanteur, comme l'avait été Schubert, dans une maîtrise, le futur compositeur sera successivement maître d'école, organiste à l'abbaye Saint-Florian, puis à la cathédrale de Linz, mais il ne complétera son éducation musicale qu'à l'âge de trente-cinq ans, auprès du contrapuntiste Simon Sechter, du chef d'orchestre Otto Kitzler et d'autres théoriciens viennois. Nommé professeur d'orgue, d'harmonie et de contrepoint au conservatoire de Vienne en 1868, Bruckner se fixe définitivement dans la capitale de l'Autriche où se déroulera le reste de sa vie ardente et obscure. Dans ses dernières années, il connaîtra tout de même la gloire, grâce en particulier au soutien de Wagner. Il mourra à Vienne et son corps sera transféré, selon son vœu, à l'abbaye Saint-Florian où il repose au pied des grandes orgues.
À son arrivée à Vienne, Bruckner, qui a trente-quatre ans, est précédé d'une enviable réputation d'organiste. On le compare à Jean-Sébastien Bach pour ses talents d'improvisateur, mais, comme César Franck, il a besoin de mûrir longtemps encore avant de donner toute la mesure de son génie de compositeur. Par quelques côtés, Franck et Bruckner peuvent être comparés. De maturité tardive, l'un et l'autre ont vécu dans l'ombre, en marge d'une brillante société. Tous deux ont consacré leur temps et leurs forces à l'enseignement, ont transmis leur savoir à des disciples bientôt illustres. Et les œuvres symphoniques de ces organistes, que rapproche une certaine parenté d'inspiration mystique, trahissent, l'une et l'autre, la pratique quotidienne du roi des instruments.
Au cours de l'un de ses rares voyages à l'étranger, Bruckner se rend à Paris et fait sensation devant Saint-Saëns, Gounod, Ambroise Thomas, Auber, Franck, par ses fugues improvisées aux grandes orgues de Notre-Dame : Auparavant on n'avait jamais rien entendu de semblable, affirme l'organiste Émile Lamberg.
Des quelque 124 numéros d'opus que compte l'œuvre entier de Bruckner, une vingtaine prennent place au sommet de la production musicale de l'ensemble du XIXe siècle. Le reste est inégal, certes, mais toujours personnel et ne recèle aucune réelle faiblesse.
Composée à partir de mai 1864, la Messe no 1 en ré mineur constitue la première véritable réussite de Bruckner, qui a quarante ans. Entre cette partition et le « testament symphonique », la Neuvième Symphonie inachevée, trente-deux années s'écoulent au cours desquelles apparaissent deux autres messes, un Te Deum, un Quintette pour cordes et surtout l'immense cycle des neuf symphonies, dont quelques-unes ne seront pas jouées du vivant de Bruckner. Ces partitions se présentent à nous dans plusieurs versions, souvent remaniées par les élèves du compositeur. Ceux-ci ont cru rendre service à leur maître en présentant sa musique sous une forme plus séduisante et immédiatement accessible au grand public. La Société internationale Bruckner, dont le siège est à Vienne, s'est consacrée, sous la direction de Léopold Nowak, à restituer l'œuvre du musicien sous son aspect authentique.
Dans les pays latins, on a longtemps considéré l'œuvre de Bruckner comme typiquement nationale et réservée aux sensibilités germaniques ou anglo-saxonnes. De très nombreux témoignages montrent aujourd'hui l'erreur de ce rejet d'une esthétique. L'art de Bruckner, comme l'art de Berlioz ou celui de Brahms, s'impose par son universalité auprès des auditeurs pour qui la contemplation importe plus que la concision.
Les traits les plus caractéristiques du personnage pittoresque que fut Bruckner aident à mieux saisir la portée de son message. Le physique ingrat et le comportement maladroit, voire comique, de ce paysan du Danube égaré dans un monde citadin indifférent et cruel provoqueront la pitié, l'hilarité ou l'hostilité. Tardive, son œuvre naîtra en dépit des railleries et calomnies dont il sera l'objet jusqu'à sa mort. Deux adversaires surtout, dans la Vienne musicale, empoisonneront l'existence de Bruckner : Hanslick et Brahms. L'omnipotent critique Eduard Hanslick exercera son influence néfaste par des comptes rendus de ce genre : « Je ne connais rien de si antinaturel, de si boursouflé, de si morbide ni de si pernicieux ... des ténèbres à perte de vue, un ennui de plomb, une surexcitation fébrile. » Bruckner en vint à demander aux musiciens viennois de ne plus jouer sa musique, afin de contraindre Hanslick au silence. Quant à l'attitude hostile de Brahms à l'égard de Bruckner, elle constitue sans doute le plus navrant exemple d'inimitié entre deux grands artistes. Wilhelm Furtwängler a consacré une passionnante étude à ce dramatique antagonisme. Bruckner trouvera un antidote dans l'affection de Wagner, du chef d'orchestre Hans Richter, ainsi que de nombreux disciples, au premier rang desquels Hugo Wolf et Gustav Mahler.
Un autre drame de la vie de Bruckner : jusqu'à la fin il recherchera le mariage mais toujours l'amour lui sera refusé. Il est permis de déceler dans sa musique la véhémence de passions longtemps contenues.
Richement harmonisée, la mélodie brucknérienne s'étend sur de vastes développements et se prête au travail contrapuntique. Bâties en général sur trois thèmes, les architectures se dressent, puissantes. Elles offrent de saisissantes oppositions entre les tutti grandioses et les épisodes limpides, fragiles et naïfs. Ces contrastes viennent d'une âme débordante de générosité, de ce cœur pur battant avec violence au service de son idéal religieux.
Lorsqu'il voulut dépeindre le caractère de Bruckner, Auguste Göllerich, élève et ami du compositeur, emprunta à Lamartine les lignes suivantes : « Il est des âmes méditatives que la solitude et la contemplation élèvent invinciblement vers les idées infinies, c'est-à-dire vers la religion. Toutes leurs pensées se convertissent en enthousiasme et en prière, toute leur existence est un hymne à la Divinité et à l'espérance. Elles cherchent en elles-mêmes et dans la création qui les environne des marches pour monter jusqu'à Dieu, des expressions et des images pour se révéler à elles-mêmes, pour se révéler à lui. Wagner a pu nommer Beethoven pour situer Bruckner. Deux autres noms doivent être évoqués : Schubert et Bach, à côté desquels celui de l'instituteur d'Ansfelden mérite une place. Florian Hollard

Sa vie

Josef Anton Bruckner est né le 4 septembre 1824 à Ansfelden, petit village situé près de Linz, en Haute-Autriche. Il était le premier enfant d'Anton, maître d'école et de son épouse, Thérèse Helm. Très vite ses parents se rendirent compte des dons musicaux de l'enfant, qui, à l'âge de dix ans, était en mesure de remplacer son père à l'orgue paroissial. Ses parents l'envoyèrent compléter sa formation musicale auprès d'un cousin, Johann Baptist Weiß, qui, pendant près de deux ans, l'initia à la théorie musicale, l'harmonie et l'orgue. Bruckner s'essayait déjà à cette époque à l'improvisation sur l'orgue. En 1837, son père décéda, et il fut conduit par sa mère à l'abbaye de Saint-Florian. Le jeune garçon passa trois ans dans ce havre de paix, et ces trois années le marquèrent pour la vie de piété et de modestie. Il y reçut principalement une solide formation générale et musicale au sein du chœur de garçons des Sankt Florianer Sängerknaben. Il prépara ensuite le concours d'entrée à l'École normale de Linz. Il y fut admis et en 1841, obtint le diplôme d'instituteur adjoint. En 1843, il fut nommé à un poste près de l'Abbaye de Saint-Florian, et put ainsi approfondir ses connaissances auprès de Hans Schläger pour les chœurs, et de Leopold von Zenetti pour les claviers. En 1845, il fut nommé instituteur titulaire.

La période de Saint-Florian

Cette nomination obtenue, il devint assistant à l'école paroissiale de Saint-Florian de 1845 à 1855, où il continua à parfaire ses connaissances musicales auprès de Schläger et de Zenetti.
Durant cette période il composa une trentaine d'œuvres destinées aux célébrations liturgiques, notamment deux Requiem, quatre messes, dont la Missa Solemnis pour l'intronisation en 1854 du nouvel abbé, deux psaumes, un Magnificat, la cantate St. Jodok, Sproß aus edlem Stamme, un Libera me, une vingtaine d'autres motets, ainsi qu'une vingtaine d’œuvres chorales profanes, et quelques compositions pour le piano et l'orgue. En 1851, il remplaça Anton Kattinger en tant qu'organiste titulaire de Saint-Florian.
En 1855, il obtint le diplôme d'instituteur de l'enseignement primaire. Il se rendit à Vienne et présenta à l'organiste renommé Simon Sechter la Missa Solemnis qu'il avait composée l'année précédente. Sechter reconnut les qualités de l'œuvre et accepta de le prendre comme élève. Bruckner réussit cette même année, grâce à une improvisation géniale, le concours d'admission au poste d'organiste à la cathédrale de Linz.

Les années d'études

Bruckner vécut à Linz de 1855 à 1868, de 1855 à 1861 comme élève de Sechter, auprès de qui il approfondit sa connaissance du contrepoint. Durant cette période il termina la composition du magistral et trop peu connu Psaume 146, initiée plusieurs années auparavant. Hormis celle d'un premier Ave Maria composé en 1856, il ne reprit la composition qu'à la fin de l'année 1860 avec quelques œuvres vocales, dont un deuxième Ave Maria à sept voix et l'offertoire Afferentur regi. En 1861 il réussit brillamment l'examen du Conservatoire de Vienne et obtint le diplôme de Professeur de musique.
De 1861 à 1863 Bruckner poursuivit ses études avec le chef d’orchestre d’opéra Otto Kitzler, qui l'initia à la musique de Richard Wagner. En 1862 il composa la Cantate festive Preiset den Herrn pour la pose de la première pierre du Maria-Empfängnis Dom de Linz. En 1862 Kitzler lui demanda de composer, en guise d'exercice, le Quatuor à cordes, les quatre petites pièces pour orchestre, et l'Ouverture en sol mineur, et, en 1863 le Psaume 112 pour double chœur et orchestre. Durant cette période, Bruckner composa aussi quelques pièces vocales profanes, dont les esquisses du Germanenzug qu'il termina l'année suivante5. La révélation du désir de composer de Bruckner intervint en 1863 lorsqu'il assista à une représentation du Tannhäuser de Wagner, qui lui inspira la composition cette même année de sa première symphonie en fa mineur. Kitzler ne la trouva cependant pas très originale.
Il composa ensuite, coup sur coup, les messes en ré mineur 1864 et en mi mineur 1866, la première symphonie en ut mineur 1866, la messe en fa mineur 1868 et la symphonie en ré mineur 1869, qu'il renia ensuite, l'estimant insuffisante. Il nota sur sa page de garde annuliert annulée avec le sigle Ø, ce qui la fit ultérieurement appeler Die Nullte, la symphonie numéro zéro.

La période viennoise

En octobre 1868, Bruckner sollicita un poste de professeur d'orgue, d'harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Vienne, et il y remplaça son ancien professeur Sechter, décédé. Les jeunes Hans Rott et Gustav Mahler, notamment, furent ses élèves. En 1869, Bruckner fut invité en France pour l'inauguration de l'orgue Merklin & Schütze de la basilique Saint-Epvre à Nancy ; il enchanta les constructeurs de l'orgue, qui l'invitèrent à jouer à Notre Dame. Il eut parmi son public des compositeurs tels que Franck, Saint-Saëns, Gounod, qu'il impressionna avec ses fugues improvisées6. Deux ans plus tard, il eut l'occasion de se faire entendre à Londres sur l'orgue géant du Royal Albert Hall. En 1872, il termina sa deuxième symphonie en ut mineur, en fait la quatrième qu'il a composée.
La Messe, notamment, marqua un premier tournant dans la vie et la carrière de son auteur. À la disparition de son protecteur Michaël Arneth, le jeune organiste prit conscience que son destin n'était plus à Saint-Florian ; et, dans l'année qui suivit, après diverses épreuves et nanti de certificats de capacité, il se laissa convaincre de postuler d'abord à Olmütz puis à Linz, où il fut nommé à l'ancienne cathédrale, ou Dom aujourd'hui Ignatiuskirche en novembre 1855. Il demeura près de treize années dans la capitale provinciale, qui, de nos jours, notamment par un festival qui prend d'année en année plus d'importance, vénère son souvenir comme Salzburg le fait pour Mozart. Ce séjour fut divisé en deux étapes d'égale durée. La première offrit l'exemple, unique chez un artiste de cet âge, d'une remise en cause fondamentale de toute sa formation théorique. Le savant contrapuntiste viennois Simon Sechter 1788-1867, qui fut déjà sollicité trente-huit ans plus tôt, par Schubert, admit Anton comme élève. Il se rendait chez son professeur chaque mois en empruntant le service fluvial qui lui faisait descendre le cours du Danube, au travers d'un paysage exaltant, dont son œuvre, par la suite, porta la trace. Ce cycle d'études sanctionné en nov. 1861 par l'aptitude à enseigner en conservatoire ne fut, toutefois, pas le dernier auquel il se soumit : durant deux années encore, il se perfectionna en technique orchestrale auprès du chef du théâtre de Linz, Otto Kitzler, de dix ans son cadet. Et celui-ci lui révéla tout le répertoire moderne, insoupçonné de l'organiste, de Weber à Wagner en passant par Spohr, Berlioz, Mendelssohn, Schumann et Liszt ­ le premier contact avec l'art wagnérien, notamment, eut lieu en février 1863 par la création linzoise de Tannhäuser.
Du musicien d'église au symphoniste
Tandis que Sechter interdisait à son élève tout travail créateur la seule composition de cette époque, le Psaume 146 pour solos, chœur et orchestre, entreprise en 1856, fut terminée seulement en 1861, Kitzler suscita les premiers essais dans les formes instrumentales nobles, avec le Quatuor à cordes en ut mineur demeuré inconnu jusqu'en 1951 et la précieuse Ouverture en sol mineur, véritable trait d'union avec Schubert. Ces œuvres remontent à 1862 ; et, l'année suivante, Bruckner signa sa toute première symphonie en fa mineur dite « d'étude , qu'il écarta plus tard de la numérotation définitive de même que celle en ré mineur entreprise aussitôt après et à laquelle, comme par un tardif remords, il attribua à la fin de sa vie le symbolique numéro « zéro » ! Dans ces années décisives de la période de Linz, l'organiste édifia simultanément ses principaux monuments liturgiques. À côté d'une seconde série de motets comprenant le célèbre Ave Maria à sept voix 1861, allaient ainsi naître les trois principales Messes : no 5 (en édition no 1) en ré mineur, terminée et créée en 1864 et où le commentateur Moritz von Mayfeld crut déceler l'éclosion soudaine d'un génie (pour bien intentionné qu'il fût, cet ami de Bruckner ne se doutait ni de la somme de travaux ni de l'évolution continue dont l'œuvre était en vérité l'aboutissement ; no 6 II en mi mineur, avec accompagnement de quinze instruments à vent, écrite au cours de l'été 1866, mais créée seulement en 1869, en plein air, sur le chantier de la nouvelle cathédrale de Linz ; enfin no 7 III, la Grande, en fa mineur, la plus vaste, mais d'expression plus subjective que la précédente, entreprise en 1867 au cours d'une grave dépression nerveuse et comme pour exorciser le mal créée en 1872 à Vienne, elle fut alors accueillie avec chaleur par Eduard Hanslick, qui la compara à la Missa solemnis de Beethoven. Mais tandis qu'il créait ces pages vibrantes d'une foi sincère, Anton devait faire abstraction de l'exigence, non moins impérieuse, d'une expression plus authentiquement personnelle, plus « engagée » aussi. Cette exigence éclata dans la symphonie, avec d'autant plus de force qu'elle avait été longtemps contenue. Les violents contrastes et le déchaînement agogique de la Symphonie no 1 en ut mineur 1865-66 n'eurent pas d'autre cause, ainsi que ses audaces formelles et harmoniques, qui firent d'elle la première pierre du renouveau moderne de la symphonie. Rien d'étonnant à ce qu'à sa première audition, le 9 mai 1868 à Linz huit ans avant l'apparition de la Première Symphonie de Brahms, elle n'ait remporté qu'un succès d'estime, davantage adressé à l'organiste du Dom qu'au compositeur, qui, en vérité, dès cet instant, était incompris.
Comme pour toutes ses œuvres majeures jusqu'alors, Bruckner dirigea lui-même cette création : depuis ses débuts, soulignons-le, son activité secondaire de chef de chœur l'amena maintes fois à paraître dans la vie musicale séculière. Ainsi Wagner, avec qui il était entré en rapport dès 1865, lui confia-t-il, en avril 1868, l'avant-première d'un chœur extrait des Maîtres chanteurs ; et lui-même écrivit, notamment pour sa chorale Frohsinn à Linz, maintes pièces toujours pratiquées en pays germanique, mais guère à l'étranger. Cependant Sechter, mort en septembre 1867, l'avait désigné pour lui succéder dans ses charges de professeur au conservatoire de Vienne et d'organiste de la chapelle impériale.
Intimidé par la perspective de telles responsabilités, d'autant qu'il les ambitionnait, Anton hésita et il multiplia les démarches dans d'autres directions Salzburg, Munich, pour céder enfin aux objurgations de Johann Herbeck, qui venait de découvrir la Symphonie inachevée de Schubert, et qui s'était fait aussi le prosélyte de notre musicien. Les décrets de nomination de Bruckner intervinrent, en juillet 1868, au conservatoire, et, le 4 septembre ­ jour de son 44e anniversaire ­, à la Hofkapelle ; la semaine suivante, il s'embarqua sans retour pour Vienne, ne se doutant pas que cette ville allait devenir aussi son Golgotha.
L'homme mûr qui s'installa à Vienne, au numéro 42 de la Währingerstrasse, en compagnie de sa sœur cadette Maria-Anna Nanni qui tint son ménage, n'offrait pas encore l'image, aujourd'hui familière, de l'ascète chenu courbé sous le poids des ans et de l'adversité. Il conserva cependant la tendance, facile à confondre avec de l'humilité, à s'incliner devant toute autorité temporelle ou spirituelle, qu'elle lui fût imposée par les institutions ou qu'il l'eût lui-même choisie, comme ce fut le cas pour Wagner (dans la populaire silhouette dessinée par Otto Böhler, il paraissait plus petit que son confrère alors qu'en fait c'était l'inverse. Son comportement, son vêtement trop large nécessité par les mouvements qu'il exécutait aux claviers, son accent rural l'équivalent pour la France de celui d'un paysan berrichon, tout cela prêtait à sourire, et il en était fort conscient. Mais avec une habileté qui suffisait à la démentir, il joua de cette réputation de niaiserie Halb Gott, halb Trottel, moitié Dieu, moitié benêt, disait, paraît-il, Mahler pour endormir la méfiance de l'intelligentsia au sein de laquelle il se créa peu à peu une position que nul n'eût imaginé lui voir occuper un jour. Derrière une piété démonstrative, qui accentua encore son côté marginal, il dissimula une ambition amplement justifiée par son génie, mais que d'aucuns qualifient aujourd'hui d'arriviste. Après avoir, jusqu'à la trentaine passée, douté de sa vocation musicale, il prit conscience désormais de l'œuvre qu'il était destiné à accomplir, et il était prêt à endurer les pires épreuves pour la mener à bien. Il savait qu'il n'allait la faire triompher que si sa position sociale lui en donnait les moyens. Étant fils et petit-fils d'instituteurs, il eut la chance d'être un bon pédagogue, et devait mettre ce don à profit avec une admirable persévérance non seulement au conservatoire, mais aussi à l'université, terrain où il était peu prédestiné à prendre pied.

La seconde école viennoise

Après maintes sollicitations auprès du ministère, et sans se préoccuper de ce qu'il s'aliénait définitivement son collègue Hanslick en marchant par trop sur ses brisées, il obtint en effet en 1875 la création à son profit (mais, au début, sans émoluments) d'une chaire de théorie musicale ouverte aux étudiants du doctorat en philosophie, où se succédèrent durant vingt années les futurs grands noms de la pensée viennoise et pas seulement des musiciens. De ce maître qui entretenait avec eux des relations quasi familiales, la plupart de ses étudiants garderont un souvenir impérissable, l'honorant de multiples façons dans leurs écrits. Certains, comme Mahler, suivirent son enseignement à la fois au conservatoire et à l'université. Il eut, en outre, des élèves privés ; et un Hugo Wolf devait plaider pour lui avec acharnement dans le Wiener Salonblatt, et se réclamer de lui sans jamais avoir pris ses leçons. Le terme de « seconde école viennoise » doit donc s'appliquer, non pas au groupe de Schönberg (qui sera la « troisième ») mais à celui constitué par Bruckner et ses deux principaux héritiers Hugo Wolf et Gustav Mahler, avec aussi quelques autres noms, comme par exemple Franz Schmidt. Malgré de grandes divergences de pensée et de style, des affinités musicales frappantes les liaient sur le plan de l'écriture et même de certaines citations explicites ; et l'on ne saurait trop souligner l'antériorité de Bruckner dans les conquêtes de forme et de langage qui allaient marquer la fin du siècle et aboutir à l'éclatement du monde tonal.

Du désastre au triomphe

Mais reportons-nous à l'arrivée du maître à Vienne, pour le suivre brièvement dans son destin musical ­ qui d'ailleurs se confondait avec sa vie privée, puisque la composition allait absorber tout le temps que lui laissèrent ses triples fonctions (dans les cinq dernières années de sa vie seulement il eut le loisir de s'y consacrer totalement, et il était alors trop tard pour qu'il puisse mener à bien son œuvre ultime, la 9e Symphonie. Quant au bonheur intime d'un foyer, on sait qu'il lui fut toujours refusé, encore qu'en deux occasions, au moins, il y eût lui-même renoncé par intransigeance religieuse du moins était-ce là le prétexte avoué. En 1870, sa sœur mourut, et il dut engager une servante, Kathi Kachelmayer, qui lui fut dévouée jusqu'à sa mort. Chaque été, il retourna au pays natal passer de studieuses vacances ; et trois grandes diversions, trois voyages lointains seulement marquèrent les vingt-huit années du séjour viennois : deux tournées organistiques triomphales, en 1869, en France Nancy et Paris et, en 1871, à Londres ; et un voyage de tourisme, en 1880, en Bavière, Suisse et Haute-Savoie. Ne s'y ajoutèrent que quelques brefs déplacements en Allemagne pour assister à divers concerts de ses œuvres, qui y furent parfois jouées avant de l'être à Vienne ; ou, bien sûr, au festival de Bayreuth, dont il devint d'emblée un familier. Les autres événements saillants furent rares. Au plan matériel, deux seuls déménagements en 1877 pour la Hessgasse, à l'angle du Ring, et en 1895 pour le pavillon de garde du Belvédère mis à sa disposition par l'empereur François-Joseph ; au plan de l'anecdote, sa réception par l'empereur, en 1886, où le monarque s'entendit demander par le musicien s'il ne pouvait empêcher Hanslick de le démolir si méchamment ; ou son unique rendez-vous avec Brahms, au restaurant Zum roten Igel , où ils ne se comprirent qu'en matière culinaire ! Reste l'essentiel : les premières auditions des symphonies. Et là nous passons d'un extrême à l'autre, du désastre de la Troisième 16 déc. 1877 au triomphe de la Huitième 18 déc. 1892, tandis qu'en 1887 le rejet par Hermann Levi de la version primitive de cette même Huitième avait failli conduire Bruckner au suicide. À l'inverse, l'une des grandes joies de sa vieillesse fut, en novembre 1891, son accession au doctorat honoris causa de l'université de Vienne ; les solennités qui s'ensuivirent l'émurent jusqu'aux larmes.
Les versions multiples
Ce fut donc l'édification du monument symphonique qui occupa principalement ses pensées à Vienne. Après un hiatus de trois années environ, dû à la nécessité de s'accoutumer à la vie urbaine nouvelle à laquelle il était si mal préparé, il y revint en 1871-72 avec la Deuxième en ut mineur, et le poursuivit désormais sans désemparer, en passant parfois des années notamment de 1876 à 1879 et de 1888 à 1891 à remodeler le travail antérieur. La plupart des symphonies connurent ainsi deux, voire trois rédactions successives ou Fassungen, souvent très divergentes, plus diverses variantes pour des mouvements isolés : tous ces textes ont aujourd'hui paru dans l'Édition critique intégrale réalisée à Vienne. Sans tenir compte des retouches mineures, on s'aperçoit, en considérant cette somme, que Bruckner a produit, non pas neuf ni onze symphonies, mais bien dix-sept ! On en donne plus loin la nomenclature. Ces remaniements systématiques répondaient, certes, d'abord au souci de perfectionner l'ouvrage, de mieux profiler un thème ou de resserrer la forme. Mais ils eurent parfois l'inconvénient de faire disparaître des hardiesses précieuses ; d'où l'intérêt de la redécouverte des versions primitives Urfassungen. En outre, certaines des révisions les plus tardives furent influencées par les exigences des élèves et interprètes du compositeur, soucieux de rendre sa musique acceptable aux oreilles des contemporains ; et dans certains cas ils rédigèrent eux-mêmes de nouveaux textes, qui furent en réalité les premiers publiés. Ceux-ci sont aujourd'hui heureusement abandonnés, mais il en demeure des traces fâcheuses, notamment dans les dernières versions des Troisième et Huitième symphonies.

L'Art de la symphonie

Bien qu'il s'agisse dans tous les cas de musique pure, et que l'ensemble ait pu être qualifié d'Art de la symphonie A. Machabey, au sens de l'Art de la Fugue, chacune des symphonies ­ nous l'avons vu pour la Première ­ comporte en sa substance, sinon un programme précis, du moins un lien direct avec les circonstances de sa création et les sentiments qui assaillaient alors le musicien. En ce sens, Anton Bruckner s'affirma fondamentalement comme un romantique, donc un enfant de son siècle, ce qu'il fut aussi par sa situation chronologique, entre Beethoven et Schubert d'une part, Mahler et le xxe siècle de l'autre. Ces deux faits, à tout le moins, contrebattirent l'idée de son intemporalité ; et ce qu'on appela son « mysticisme fut en vérité la traduction de son émerveillement devant toutes les beautés de ce monde et de sa gratitude envers Celui qu'il reconnaissait pour leur créateur. Ce terme constitua une constante de sa pensée dans toutes les symphonies et spécialement dans leurs adagios, dont les cinq derniers, au moins, comptent au nombre des pages les plus inspirées de toute la musique. Il reste que les terribles conflits qui sous-tendent cette pensée, et qui se traduisent notamment par des tensions harmoniques, dont le musicologue anglais Robert Simpson a fait une étude remarquable, justifient la conclusion de Gustave Kars : On ne saurait imaginer qu'une œuvre d'une telle portée et d'une telle complexité ait pu être le fruit d'une vie béate, d'où la lutte et le doute auraient été absents.
Si diverses par leur propos, les symphonies répondent toutes à une évolution sans faille, chacune s'appuyant sur les précédentes pour préparer la suivante. Leur structure formelle obéit à deux principes fondamentaux : d'une part l'unité interne, accomplissement et systématisation d'un processus ébauché déjà par le dernier Schubert, et qui consiste à fonder l'œuvre sur une cellule mère qui féconde tous les mouvements et triomphe en conclusion ; d'autre part le trithématisme des mouvements de sonate, qui, de même que la succession des temps, répond à un souci primordial de contrastes (deux données vigoureuses ou épiques encadrent un « groupe du chant » de caractère lyrique. Contrairement à une idée trop répandue, ni leurs durées (à deux exceptions près : Cinquième et Huitième) ni leur effectif instrumental n'outrepassent maints exemples antérieurs Berlioz. Le compositeur employait rarement des instruments autres que ceux de l'orchestre du dernier Beethoven ou de Brahms, mais il tira de cet orchestre des effets bien plus somptueux grâce à une technique plus moderne et surtout à un instinct infaillible dans le choix et la répartition des couleurs. L'influence de la registration organistique est évidente, mais elle se traduit, non par l'abus de doublures, mais par l'indépendance des groupes orchestraux, qui évoluent en grands blocs selon une démarche que seul le xxe siècle saura retrouver. À la pratique de l'orgue on peut, de même, rattacher les fréquentes césures (pauses générales qui émaillent le discours brucknérien et préparent souvent l'énoncé d'une idée directrice. En réalité, ce rôle philologique du silence est commun aux trois grands romantiques autrichiens (Schubert, Bruckner, Mahler : c'est un des traits fondamentaux qui les distinguent de leurs collègues d'Allemagne de Beethoven à Reger, qui, dans la symphonie tout au moins, professent plutôt l' horreur du vide !
Enfin, toute création liturgique majeure étant, chez Bruckner, absente du catalogue viennois à la seule exception du Te Deum entrepris en 1881 et terminé en 1884, la tentation est forte de considérer que les symphonies de la grande période (2 à 9) unissent l'expression sacrée et l'expression profane en un seul et même genre : phénomène pratiquement unique dans la littérature musicale. Grâce à cette dualité autant qu'à ses conquêtes d'écriture, Anton Bruckner s'élève très au-dessus du cadre régional et même national pour s'égaler aux deux plus grands chantres de l'humanité, Jean-Sébastien Bach et Ludwig van Beethoven. C'est donc lui, et non Brahms, qui devrait constituer, si l'on tenait à cette image, le troisième terme de la trinité proclamée par Hans von Bülow ; et la multiplicité des études qui lui sont consacrées montre d'ailleurs combien s'affirment de jour en jour l'importance et la valeur de son message au regard de la musique de notre temps.

Å’uvres Symphonies

Les symphonies de Bruckner sont caractérisées par l'ampleur, la dominance de la sonorité cuivrée, l'utilisation du choral instrumental et de motifs tirés du folklore autrichien. Dans les pays latins, on a longtemps considéré l'œuvre de Bruckner comme typiquement autrichienne et, par là-même, réservée aux oreilles germaniques ou anglo-saxonnes. L'originalité de Bruckner lui vaut aujourd'hui l'enthousiasme croissant de nombreux mélomanes et musiciens.
En outre, il ouvre la voie à Gustav Mahler, d'ailleurs son élève à Vienne, par l'audace qu'il déploie en explorant les limites de la tonalité, notamment dans sa neuvième symphonie. À ce titre, Anton Bruckner mérite de figurer parmi les plus grands symphonistes de l'histoire de la musique. La profondeur spirituelle de son œuvre, notamment des divers mouvements lents de ses symphonies, ne laisse aucun mélomane insensible, et la compréhension du langage brucknérien apporte une dimension supplémentaire aux connaissances du spectre musical.

La structure des symphonies de Bruckner

La structure des symphonies de Bruckner est en quelque sorte une extension de celles de Beethoven.
Le premier mouvement, en 4/4 ou 2/2, est en forme sonate avec trois groupes thématiques. Le premier groupe thématique est généralement exposé en piano ou pianissimo sur un tremolo des cordes et est après un long crescendo réexposé en tutti. Le deuxième groupe, mélodique et en forme Lied A-B-A’, est généralement de structure contrapuntique. Le troisième groupe, généralement rythmique et souvent exposé en unisson, est parfois une variante du premier groupe comme dans la première version de la quatrième symphonie.
Le mouvement lent, généralement un Adagio en 4/4, est en forme Lied à trois parties (A-B-A’-B’-A’’). Le premier groupe thématique, parfois rythmique, est développé et magnifié dans les deuxième et troisième parties. Le second groupe est généralement une large cantilène. Font exception la symphonie d’études et la première symphonie, dont le mouvement lent a une structure de type A-B-C-A’-B’, et la sixième symphonie dont le mouvement lent est en forme sonate avec trois groupe thématiques. Le mouvement lent est placé en troisième position dans la version initiale de la deuxième symphonie et dans les huitième et neuvième symphonies.
Le scherzo en 3/4 et en mode mineur (fait exception le « Scherzo de la Chasse » de la quatrième symphonie, qui est en 2/4 et en mode majeur est souvent de caractère fougueux. Le Trio, parfois très bref, est plus mélodique et souvent en forme de Ländler. La reprise da capo du Scherzo est suivie dans quelques cas Symphonie n° 0, première et deuxième symphonies, version 1877 de la troisième symphonie et version initiale de la quatrième symphonie) par une puissante coda. Le scherzo est placé en deuxième position dans la version initiale de la deuxième symphonie et dans les huitième et neuvième symphonies.
Le Finale, en 4/4 ou 2/2, est, comme le premier mouvement, en forme sonate avec trois groupe thématiques. Le premier groupe thématique, souvent à caractère d’introduction, est suivi par un deuxième groupe mélodique et souvent contrapuntique, et un troisième groupe généralement rythmique et souvent en unisson, parfois une variante du premier groupe comme dans la deuxième symphonie. Le développement, souvent à caractère dramatique, est suivi par une reprise moins formelle, parfois inversée (C’-B’-A’) comme dans la septième symphonie, et une coda dans laquelle, à partir de la deuxième symphonie, le motif initial du premier mouvement est magnifié. Dans la coda de la huitième symphonie, les motifs initiaux des quatre mouvements sont repris et magnifiés.

Bruckner vers la fin de sa vie

Bruckner, alors proche de la cinquantaine, était encore méconnu comme compositeur : à la suite de la dédicace de sa troisième symphonie à Wagner, il dut faire face à l'opposition farouche d'Eduard Hanslick, célèbre critique musical viennois, opposé avec Brahms à l'école wagnérienne. En 1879, il composa un quintette à cordes, sa seule œuvre de musique de chambre avec le quatuor à cordes composé en 1862, et le bref Abendklänge pour violon et piano composé en 1866.
Bruckner connut son premier triomphe viennois en 1881 avec la quatrième symphonie Romantique, sous la direction de Hans Richter. La consécration internationale n'arriva cependant qu'avec la septième symphonie, la seule avec la sixième qu'il n'ait jamais remaniée. Elle a été créée à Leipzig en 1884.
En 1886, Bruckner connut à nouveau le succès avec le Te Deum que même Hanslick admira. En 1890, il fut reçu par l'Empereur en remerciement de sa dédicace de la huitième symphonie, l'une des plus longues de son répertoire. Malheureusement la santé déclinante du compositeur vint ternir ce début de gloire.
En 1892, Bruckner alla une nouvelle fois à Bayreuth se recueillir sur la tombe de Wagner. Il eut encore l'occasion de se rendre à Berlin en 1894 pour des représentations de ses œuvres, et sa neuvième symphonie demeura inachevée.
Le Maître s'éteignit à Vienne le 11 octobre 1896. Il repose à l'entrée de la basilique de Saint-Florian, sous le grand-orgue. C'est au cours des travaux de terrassement entrepris pour construire la crypte que l'on a découvert six mille squelettes provenant, sans doute, d'un champ de bataille de l'époque des Huns. Ainsi, les crânes minutieusement alignés semblent admirer, dans un silence absolu et impressionnant, celui que l'on a surnommé le Ménestrel de Dieu.
Certains aspects du langage musical formel de Bruckner sont peut-être à mettre en relation avec la décompensation de sa névrose obsessionnelle survenue en mai 1867 et qui nécessita trois mois de cure (nous dirions aujourd'hui qu'il s'agissait de TOC, consistant en comptomanie : dénombrer les feuilles des arbres, les pavés de la chaussée, les fenêtres des immeubles et les perles des colliers des dames ; jusque dans son grand âge il grimpait au sommet des clochers pour analyser les positions respectives de la croix, du paratonnerre et de la pomme, élément de décoration des églises autrichiennes.... Les procédés de composition de Bruckner poussent à l'extrême la logique mathématique de l'écriture musicale : ainsi il introduit dans la symphonie le trithématisme (au lieu des deux thèmes habituels de la forme sonate, le silence comme moyen d'isoler les thèmes musicaux, si bien que l'agencement des thèmes musicaux d'une symphonie de Bruckner peut être facilement rendu par des tableaux. Cet agencement illustre les propriétés de la relation R qui permet de classer tous les éléments de la chaîne parlée chez l'obsessionnel selon Charles Melman): réflexivité qui tient au caractère cyclique du thème initial qui vient immanquablement conclure le mouvement : A R A ; antisymétrie : la succession des thèmes se fait A R B puis B R C, jamais en sens inverse(quelques exceptions ultérieures comme le renversement et le parcours à rebours des thèmes dans le quatrième mouvement de la septième symphonie ; enfin transitivité : après la succession des thèmes A R B et B R C survient l'enchaînement A R C. Peuvent témoigner également de cette obsessionnalité les difficultés de comptage de ses symphonies il existe une "nulle" n°0 et une "double nulle" n°00, le travail de révision incessant permettant d'inventorier 17 versions, enfin la difficulté d'achever la neuvième symphonie en laissant en suspens pendant deux ans le dernier mouvement, impossibilité qu'un critique aussi averti qu'Harry Halbreich attribue à la saturation des possibilités du système mathématique d'écriture musicale élaboré par Bruckner.

Les obsèques d'Anton Bruckner furent célébrées en grande pompe, devant le Tout-Vienne de la musique, le 14 octobre 1896, à l'église Saint-Charles. Quelques semaines auparavant, il réclamait encore de ses médecins une attestation écrite garantissant sa liberté ; et cette même exigence supérieure lui avait fait demander par testament que son cercueil demeurât exposé ­ et non inhumé ­ dans la crypte de Saint-Florian, au-dessous de l'orgue qui, depuis, porte son nom. Lorsqu'on exauça ce vœu, on découvrit une nécropole remontant aux invasions turques, et d'où l'on retira plusieurs milliers de crânes devant lesquels il joue désormais pour l'éternité !

Les chefs-d'Å“uvre viennois

Il reste à caractériser brièvement chacune des symphonies viennoises. La Deuxième a été qualifiée par August Goellerich, élève préféré et principal biographe de Bruckner, de symphonie de Haute-Autriche, ce que justifie surtout son scherzo bondissant la danse populaire sera d'ailleurs un terme constant dans les scherzos, au moins jusqu'à la Cinquième incluse. La Troisième, qui ambitionne pour la première fois d'allier l'inspiration épique beethovénienne et le monde des Nibelungen, fut dédiée à Richard Wagner ; et cela valut à son auteur vingt années d'ostracisme de la part de la critique traditionaliste viennoise. La Quatrième reçut son sous-titre de Romantique du compositeur lui-même, qui fournit aussi pour chaque mouvement un programme quelque peu naïf : elle est, dans l'ensemble, dominée par l'amour de la nature, mais bien moins tributaire d'intentions précises que la Pastorale, dont on la rapproche souvent. En revanche, sa structure cyclique est peut-être la plus parfaite. Premier point culminant de la chaîne et création éminemment typique de son auteur qui ne l'entendit jamais !, la Cinquième 1875-1877 unit le climat religieux au lyrisme viennois en une formidable architecture sonore qui intègre une double fugue. La Sixième connaît en son adagio l'épilogue d'une des nombreuses idylles que le musicien se forgeait sans véritable espoir ; tandis que le scherzo est d'atmosphère fantomatique. La Septième fut celle qui valut à son auteur la gloire internationale : sa création à Leipzig, le 30 décembre 1884, par Arthur Nikisch, le tira du jour au lendemain de l'obscurité. Elle avait, il faut dire, de quoi séduire le plus vaste auditoire, tant par la noblesse de ses mélodies que par la somptuosité de sa parure orchestrale. L'adagio, où Bruckner emploie pour la première fois les tubas, fut entrepris dans le pressentiment de la mort de Wagner ; il s'achève sur la Trauerode qui, treize ans plus tard, devait accompagner son auteur à sa dernière demeure. La Huitième, la plus vaste et la plus complexe de toutes (elle occupa le compositeur de 1884 à 1890), comporte au moins trois éléments programmatiques : le glas Totenuhr qui résonne à la fin du premier mouvement dans la seconde version ; la peinture du paysan danubien dans le scherzo ; et le thème en trois vagues qui ouvre le finale et illustre une rencontre des empereurs d'Autriche, d'Allemagne et de Russie. Mais, au-delà de l'anecdote, la grandiose et cataclysmique péroraison, avec superposition de tous les thèmes de l'œuvre, manifeste l'extrême limite des potentialités de la forme symphonique ellemême.
Bruckner eût-il pu aller plus loin encore dans la Neuvième, qu'il dédia symboliquement au bon Dieu ? On pouvait l'attendre par les dimensions du premier mouvement, ou par la percée qui s'accomplit en matière harmonique superposition de tous les degrés de la gamme diatonique au sommet de l'adagio. Et dans les esquisses du finale, auquel le musicien travailla jusqu'à son dernier jour, les fonctions tonales semblent fréquemment suspendues. Mais ce dernier morceau ne parvint pas à son terme il s'interrompit au seuil de la péroraison : c'est donc sur le sublime apaisement de l'adagio, venant après la terrifiante course à l'abîme du scherzo, que le maître prit congé de son auditoire terrestre. À sa mort, le 11 octobre 1896, au terme d'un lent déclin et d'une hydropisie aggravée d'atteintes pulmonaires, il laissait parmi d'autres genres, au moins, deux œuvres majeures : le Quintette à cordes en fa, avec deux altos (1879), et Helgoland (1893), sur un poème d'August Silberstein, pour chœur d'hommes et grand orchestre, couronnement d'une production chorale profane ininterrompue comportant une quarantaine de pièces. Enfin en musique sacrée, outre le Te Deum déjà cité, un bref et éclatant Psaume 150 1892 et une dernière série de motets, les mieux connus et les plus neufs d'expression : quatre graduels (du Locus iste de 1869 au Virga jesse de 1885 ; Ecce sacerdos, avec cuivres 1886 ; Vexilla regis 1892.
Un auditoire d'outre-tombe

Le Problème Bruckner

Le Problème Bruckner est un terme initialement utilisé par le musicologue Deryck Cooke, qui fait référence aux difficultés qui résultent des nombreuses versions et éditions de la plupart des symphonies de Bruckner.

Les différentes versions et éditions des symphonies

Titre Surnom Tonalité Composition, Révisions ÉditionsDuréen. 1
Symphonie d'études« 00 »fa mineur 1863 Nowak 1973 42 minutes
Symphonie no 1 ut mineur1866, 1877/1884, 1891 1866 : Carragan 1998
1877/1884 : Haas 1935, Nowak 1953
1891 : Doblinger 1893, Brosche 1980 48–50 minutes
Symphonie en ré mineur dite Symphonie no 0 « Die Nullte »ré mineur1869 Wöß 1924, Nowak 1968 45 minutes
Symphonie no 2 ut mineur 1872, 1873n. 2, 1876n. 2, 1877, 1892n. 3 1872 : Carragan 2005
1873 : Carragan
1876 : Carragan
1877 : Haas 1938n. 4, Nowak 1965, Carragan 1997
1892 : Doblinger 1892 51–62 minutes
Symphonie no 3 Wagnérienne ré mineur 1873, 1874n. 5, 1876, 1877–1878, 1889 1873 : Nowak 1977
1874 : Carragan
1876 : Nowak 1980
1877–1878: Öser 1950, Nowak 1981n. 6
1889 : Rättig 1890, Nowak 1959 59–65 minutes
Symphonie no 4 Romantique mi bémol majeur 1874, 1878n. 7, 1880n. 8, 1881, 1886, 1887n. 9, 1888 1874 : Nowak 1975
1878 : Haas 1936, Nowak 1981, Carragan
1881 aka 1878/1880 : Haas 1936
1886 aka 1878/1880 : Nowak 1953
1888 : Gutmann 1889, Korstvedt 2004 60–67 minutes
Symphonie no 5 si bémol majeur 1876-1878 Doblinger 1896n. 10, Haas 1935, Nowak 1951 78 minutes
Symphonie no 6 la majeur 1881 Doblinger 1899n. 11, Haas 1935, Nowak 1952 60 minutes
Symphonie no 7 mi majeur 1883-1885 Gutmann 1885, Haas 1944, Nowak 1954 65 minutes
Symphonie no 8 ut mineur 1887, 1888n. 12, 1890, 1892n. 13 1887 : Nowak 1972
1890 : Haas [1939]n. 14, Nowak 1955
1892 : Haslinger-Schlesinger-Lienau 86–90 minutes
Symphonie no 9 inachevée ré mineur 1896 Doblinger 1903n. 15, Orel 1932, Nowak 1951, Cohrs 2000
Esquisses du Finale : Orel 1934, Phillips 1994-2002 60 minutes
~18 minutes
Outre ces onze symphonies, il existe une esquisse d'un premier mouvement d'une symphonie en si bémol majeur, datant de 1869. Il en existe un enregistrement : Ricardo Luna, Bruckner unknown, CD Preiser Records PR 91250, 2013. Quoiqu'en mode majeur elle préfigure en quelque sorte le début du premier mouvement de la future deuxième symphonie.
Les premières versions des symphonies présentent souvent une complexité instrumentale, contrapuntique et rythmique rythme brucknérien "2 + 3", usage de quintolets, dont l’originalité n’a pas été comprise par ses contemporains et qui a été considérée comme injouable par les musiciens de l’époque. Dans le but de les rendre interprétables les symphonies, à l'exception des 6e et 7e, ont été remaniées plusieurs fois au cours de la vie du compositeur : Bruckner, peu sûr de son talent, était facilement influençable.
Les partitions se présentent donc dans des versions et des éditions différentes, notamment les symphonies 3, 4 et 8, qui ont été profondément remaniées. Les versions révisées des symphonies ont été souvent simplifiées, et souffrent de plus ou moins larges coupures. Ces changements ont été souvent accomplis par des amis ou des élèves de Bruckner, et il n’est pas toujours possible de savoir s'ils ont été approuvés par Bruckner. Ces versions révisées, éditées par Theodor Rättig, Albert Gutmann, Haslinger-Schlesinger-Lienau et Ludwig Doblinger durant la vie du compositeur, ou peu après son décès, sont celles qui ont été jouées jusqu'au début des années 1930.

À la recherche des versions authentiques

Robert Haas a été le premier à publier des éditions critiques des symphonies 1 version 1877, 2 version 1877, 4 version 1881 - aka 1878/1880, 5, 6, 7 et 8 version 1890 au cours des années 1930.
En 1934 Alfred Orel publia la première édition critique de la 9e symphonie et des esquisses de son Finale.
En 1950 Fritz Öser publia une première édition critique de la version 1877-1878 de la 3e symphonie.
À partir des années 1950 Leopold Nowak révisa et réédita les éditions de Haas, de Wöß, de Orel et de Öser. Dans le cas des 2e et 8e symphonies, Haas avait édité une version hybride, qui introduisait dans la seconde version des éléments de la première. Outre les versions 1876, 1877-1878 avec coda du scherzo et 1889 de la 3e symphonie, Nowak édita la première version, jusqu'alors oubliée, des symphonies 3, 4 et 8. En 1980 Günter Brosche réédita la version 1891 de la première symphonie.
William Carragan s’employa également à restituer l'œuvre du musicien sous son aspect authentique. Il reconstitua ainsi et édita en 1998 la version originale de 1866 de la 1e symphonie. Il reconstitua aussi et édita en 2005 la première version de 1872 de la 2e symphonie, en reconstitua les versions intermédiaires de 1873 et de 1876, et révisa la version Nowak de 1877, dans laquelle il corrigea quelques erreurs résiduelles. Cette dernière révision, conforme au manuscrit original de Bruckner, est enregistrée par Daniel Barenboim avec la Philharmonie de Berlin. Plus récemment Carragan a reconstitué la variante 1874 de la 3e symphonie et la version 1878 de la 4e symphonie. La variante 1874 de la 3e symphonie a été enregistrée par Gerd Schaller.
Quelques brucknériens convaincus, comme Eliahu Inbal, Georg Tintner et, plus récemment, Simone Young et Marcus Bosch, ont enregistré les premières versions peu connues des symphonies n° 1, 2, 3, 4 et 8. Lorsqu’on connaît ces premières versions, les versions ultérieures, en particulier celles des mouvements lents des 3e et 4e symphonies, fortement raccourcis, semblent en être des pâles imitations.
Benjamin-Gunnar Cohrs réalisa en 2000 une nouvelle édition de la 9e, dans laquelle il corrigea quelques erreurs trouvées dans celle de Nowak. La première de cette édition et celle des esquisses du Finale éditées par John Alan Phillips sont enregistrées par Nikolaus Harnoncourt.
Benjamin Korstvedt édita en 2004 la version de 1888 de la 4e symphonie sous sa forme authentique. Cette version a été enregistrée par Akira Naito.
En 2003 Gault et Kawasaki ont édité l'Adagio intermédiaire de 1888 de la 8e Symphonie11 et Carragan en a ensuite reconstitué les autres mouvements. Cette version a été enregistrée par Gerd Schaller. Des tentatives ont été également effectuées pour restaurer les concepts initiaux de 1876-1877 de la 5e symphonie.

La reconstruction du finale de la 9e symphonie

À partir des esquisses qui ont été retrouvées du dernier mouvement de la 9e symphonie, Carragan a effectué une première tentative de reconstruction de ce mouvement en 1983, qu’il a revue et complétée en 2003, 2006 et 2010. Deux autres musicologues, Nicola Samale et Giuseppe Mazzuca, ont également effectué une tentative de reconstruction en 1984-1985, projet qu’ils ont ensuite abandonné. Ils se sont ensuite associés à John Alan Philips et Benjamin-Gunnar Cohrs, avec qui ils ont effectué une première tentative de reconstruction en 1992, qu’ils ont revue et complétée en 2005, 2008 et 2011. Quelques autres tentatives ont été effectuées, notamment par Ernst Märzendorfer 1969, Hein 's-Gravesande 1969, Marshall Fine 1979 et Nors S. Josephson (1992), ainsi que par Sébastien Letocart 2008. On ne peut cependant jamais être assuré que les additions effectuées, en particulier en ce qui concerne la coda, dont seules quelques courtes esquisses ont été retrouvées, correspondent effectivement aux intentions du compositeur.

L'édition critique des symphonies

Symphonie en fa mineur "Symphonie d’études", 1863 - Nowak 1973
Symphonie n° 1 en do mineur
Adagio 1865/1866, fragments & Scherzo 1865 - Wolfgang Grandjean 1995
Version de Linz originale Urfassung, 1866 - Carragan 1998. Pas encore incluse dans la Kritische Gesamtausgabe.
Version de Linz révisée 1877 - Nowak 1953
Version de Vienne 1890/1891 - Günter Brosche 1980
Symphonie en ré mineur "n° 0"; 1869 - Nowak 1968
Symphonie n° 2 en do mineur
Première version 1872 - Carragan 2005
Deuxième version 1877 - Carragan 1997
Symphonie n° 3 en ré mineur "Wagnérienne"
Première version 1873 - Nowak 1977
Adagio n° 2 1876 - Nowak 1980
Deuxième version 1877 - Nowak 1981
Troisième version 1889 - Nowak 1959
Symphonie n° 4 en mi bémol majeur "Romantique"
Première version 1874 - Nowak 1975
Volkfest Finale 1878- Nowak 1981
Deuxième version 1886, aka 1878/1880 - Nowak 1953
Troisième version 1888 - Korstvedt 2004
Symphonie n° 5 en si bémol majeur 1878 - Nowak 1951
Symphonie n° 6 en la majeur 1881 - Nowak 1952
Symphonie n° 7 en mi majeur 1883 - Nowak 1954
Symphonie n° 8 en do mineur
Première version 1887 - Nowak 1972
Adagio intermédiaire 1888 - Dermot Gault & Takanobu Kawasaki 2003. Pas encore inclus dans la Kritische Gesamtausgabe.
Deuxième version 1890- Nowak 1955
Symphonie n° 9 en ré mineur
Premier mouvement - Scherzo & Trio - Adagio 1894 - Cohrs 2000
Fragments du Finale 1895/1896 - John A. Phillips 1994–2002
Deux trios posthumes pour le Scherzo avec violon alto solo - Cohrs 1998
Trio n° 1 en fa majeur 1889
Trio n° 2 en fa dièse majeur 1893

Autres Å“uvres orchestrales

Trois petites pièces en mi bémol majeur, mi mineur et fa majeur, WAB 97 1862
Marche en ré mineur, WAB 96 1862
Ouverture en sol mineur, WAB 98 1862, révision en 1863
Symphonisches Präludium Prélude symphonique en do mineur 1875-1876. Cette œuvre, qui est souvent attribuée à Gustav Mahler ou à Rudolf Krzyzanowski, un élève de Bruckner, est selon Cohrs de la plume de Bruckner. Selon ce musicologue, il ressort clairement de son analyse stylistique que le matériel musical de ce mouvement symphonique en forme d'ouverture est bien de Bruckner, notamment car certains de ses éléments rappellent les précédentes 2e et 3e symphonies, ainsi que les esquisses de la symphonie en si-bémol majeur de 1869, et la réapparition fuguée du deuxième motif rappelle le premier motif du final de la contemporaine 5e symphonie, tandis que d'autres préfigurent même des éléments de la 9e Symphonie, que personne ne pouvait déjà connaître en 1876. Bruckner avait peut-être donné une ébauche, qui contenait déjà les partitions des instruments à corde et les partitions les plus importantes des bois et des cuivres, à son élève Krzyzanowski comme exercice d'instrumentation
.
Autres Å“uvres instrumentales

Deux Aequale en do mineur pour trois trombones, WAB 114 & 149 1847
Marche militaire en mi bémol majeur, WAB 116 1865
L’Apollo-Marsch en mi bémol majeur, aussi appelée Mazzuchelli-Marsch, WAB 115 1857, qui a été originellement attribuée à Bruckner, est en réalité de Béla Kéler, un autre élève de Sechter. Cette composition a servi comme modèle d'orchestration pour la Marche militaire de 1865.

Musique de chambre

Quatuor à cordes en ut mineur, WAB 111 1862
Abendklänge en mi mineur, courte pièce de caractère pour violon et piano, WAB 110 1866
Quintette à deux altos en fa majeur, WAB 112 1879
Intermezzo en ré mineur pour remplacer le Scherzo du quintette, WAB 113 1879

Musique religieuse

Une cinquantaine de compositions dont

Sept messes :
Windhaager Messe en do majeur pour soliste alto, deux cors et orgue, WAB 25 1842
Kronstorfer Messe, messe chorale pour le carême en ré mineur pour chœur a cappella, WAB 146 1843–1844
Gründonnerstagsmesse, messe chorale pour le Jeudi saint, en fa majeur pour chœur a cappella, WAB 9 1844–1845
Missa solemnis en si bémol mineur pour chœur, solistes, orchestre et orgue, WAB 29 1854
Messe n° 1 en ré mineur pour chœur, solistes et orchestre, et orgue ad libitum, WAB 26 1864
Messe n° 2 en mi mineur pour chœur et instruments à vent, WAB 27 1866
Messe n° 3 en fa mineur pour chœur, solistes et orchestre, et orgue ad libitum, WAB 28 1868
Deux requiems :
Requiem pour chœur d'hommes et orgue 1845, dont la partition est perdue
Requiem en ré mineur pour chœur, solistes, orchestre et orgue, WAB 39 1849
Cinq psaumes :
Psaume 22 en mi bémol majeur pour chœur, solistes et piano, WAB 34 vers 1852
Psaume 114 en sol majeur pour chœur et trois trombones, WAB 36 1852
Psaume 146 en la majeur pour double chœur, solistes et grand orchestre, WAB 37 vers 1856
Psaume 112 en si bémol majeur pour double chœur et grand orchestre, WAB 35 1863
Psaume 150 en do majeur pour chœur, soliste soprano et grand orchestre, WAB 38 1892
Magnificat en si bémol majeur pour chœur, solistes, orchestre et orgue, WAB 24 1852
Cantate festive Preiset den Herrn en ré majeur pour chœur d'hommes, solistes, instruments à vent et timbales, WAB 16 1862
Te Deum en do majeur pour chœur, solistes et grand orchestre, et orgue ad libitum, WAB 45 1885
Une quarantaine de motets, notamment
Deux Libera me
Libera me I en fa majeur pour chœur mixte et orgue, WAB 21 c. 1843 - rarement exécuté
Libera me II en fa mineur pour chœur mixte à cinq voix, trombones et basse continue, WAB 22 1854
Trois Ave Maria
Ave Maria I en fa majeur pour soprano, contralto, chœur mixte, orgue et violoncelle, WAB 5 1856
Ave Maria II en fa majeur pour chœur mixte à sept voix, WAB 6 1861 - le plus souvent exécuté
Ave Maria III en fa majeur pour contralto et orgue ou harmonium, WAB 7 1882
Offertoire Afferentur regi pour chœur mixte et trombones ad libitum, WAB 1 1861
Graduale Locus iste pour chœur mixte, WAB 23 1869
Graduale Os justi en mode lydien pour chœur mixte à huit voix, WAB 30 1879
Trois Graduale Christus factus est
Christus factus est I pour chœur mixte, première partie de la Gründonnerstagsmesse WAB 9 1844
Christus factus est II pour chœur mixte à huit voix, trois trombones et instruments à cordes ad libitum, WAB 10 1873
Christus factus est III pour chœur mixte, WAB 11 1884 - le plus souvent exécuté
La liste de ces quelque quarante motets et leur discographie peuvent être consultées sur le site de Hans Roelofs.

Musique vocale profane

Une soixantaine de compositions, dont une dizaine datant de la période d'étude auprès de Kitzler sont non éditées ; notamment les cantates
Musikalischer Versuch nach der Kammer-Styl, aussi appelée Vergißmeinnicht en ré majeur, pour chœur, solistes et piano, WAB 93 1845
Cantate Entsagen en si bémol majeur pour chœur mixte, soliste et clavier, WAB 14 vers 1851
Heil Vater! Dir zum hohen Feste, en ré majeur, pour chœur et instruments à vent, WAB 61 1852 - cantate en l'honneur du prélat Michael Arneth, dont il existe deux autres versions : Auf, Brüder! auf zur frohen Feier 1857 et Heil Dir zum schönen Erstlingsfeste 1870
St. Jodok, Sproß aus edlem Stamme en do majeur pour chœur, solistes et piano, WAB 15 1855 - cantate en l'honneur du Doyen Jodok Stülz
Auf Brüder! auf und die Saiten zur Hand en ré majeur, pour chœur, solistes et instruments à vent, WAB 60 1855 - cantate en l'honneur du prélat Friedrich Mayer
Germanenzug en ré mineur, pour chœur d'hommes, solistes et instruments à vent, WAB 70 1865 - cantate patriotique composée pour la Oberösterreichisch-Salzburgisches Sängerbundesfest
Helgoland en sol mineur pour chœur d'hommes et grand orchestre, WAB 71 1893 - cantate patriotique pour le cinquantième anniversaire du Chœur d'hommes de Vienne
La liste complète de ces compositions et leur discographie peuvent être consultées sur le site de Hans Roelofs.

Pièces pour orgue et pour piano

Alors que l'instrument de prédilection de Bruckner était l'orgue, il n'a que peu composé pour cet instrument. Certaines de ces compositions, à savoir les préludes classés WAB 127 et WAB 128 et quelques autres pièces non classées, ne sont vraisemblablement pas de la plume de Bruckner.
Pour le piano, ont subsisté quelques pièces d'études pour ses élèves principalement. Une dizaine d'autres pièces datant de la période d'étude auprès de Kitzler ne sont pas éditées.

Lire la suite -> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=9951#forumpost9951

Posté le : 10/10/2015 15:33
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Anton Bruckner 2
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Discographie

« Pour l'homme normal, le temps c'est ce qui vient après le début ; le temps de Bruckner, c'est ce qui vient après la Fin. ... Je suis heureux de pouvoir encore aujourd'hui lire les lignes qu'il nous a laissées.
— Sergiu Celibidache
« Bruckner ne travaillait pas pour le présent ; dans sa créativité artistique, il ne pensait qu'à l'éternité et il œuvrait pour l'éternité.»
— Wilhelm Furtwängler
Il est loin le temps où Paul-Gilbert Langevin, dans sa biographie de Bruckner, parlait d'un petit noyau de fervents qui aimaient se réunir autour de quelque précieuse gravure obtenue à grand-peine d'Allemagne ou des États-Unis ! Dans les années 1950 encore, la longueur des symphonies, leur difficulté technique, leur langage mal compris constituaient autant d'obstacles à leur diffusion.
La grande majorité des œuvres de Bruckner est aujourd'hui disponible. Font exception les compositions vocales profanes, dont seules quelques-unes sont actuellement enregistrées. Une discographie est régulièrement mise à jour par John F. Berky pour les compositions orchestrales, et par Hans Roelofs pour les autres compositions.

Les symphonies

Wilhelm Furtwängler effectua en 1906 ses débuts avec la 9e symphonie, et fut un fidèle de Bruckner durant toute sa carrière. Otto Klemperer effectua un des tout premiers enregistrements de Bruckner, à savoir l’adagio de la 8e Symphonie en 1924. Bruno Walter, qui fut en quelque sorte l’"ambassadeur" de Bruckner aux États-Unis, réalisa à la fin de sa carrière de célèbres enregistrements des symphonies 4, 7 et 9. Walter a par ailleurs rédigé un essai "Bruckner and Mahler". Le pionnier, Volkmar Andreae, a, au début des années 1950, enregistré avec l'Orchestre symphonique de Vienne, un cycle complet des symphonies numérotées basé essentiellement sur l’édition de Haas ; Un autre pionnier : Carl Schuricht a dirigé dès les années 1930 et pendant toute sa carrière les symphonies de Bruckner . Ses enregistrements sont nombreux , mais il faut surtout retenir ceux des années 60 avec le Philharmonique de Vienne : 3° , 8° et 9° EMI 5° DGG . Eugen Jochum, a enregistré plusieurs fois certaines symphonies de Bruckner : ses intégrales des symphonies numérotées, réalisées au cours des années 60 avec l'Orchestre philharmonique de Berlin et l'Orchestre de la Radio bavaroise DG, puis dans les années 70 avec la Staatskapelle de Dresde EMI, sont par contre basés avant tout sur l’édition Nowak.
À la fin des années 1980, Eliahu Inbal a réalisé un cycle complet des onze symphonies avec l'Orchestre symphonique de la Radio de Francfort : ce cycle comprend notamment les premiers enregistrements de la première version des symphonie 3 et 8, ainsi que de l'achèvement du finale de la 9e par Samale et Mazzuca. Guennadi Rojdestvensky a également enregistré avec l'Orchestre symphonique du Ministère de la Culture de l'URSS un cycle complet des symphonies, certaines même sous plusieurs versions. À la fin des années 90, Georg Tintner a enregistré un cycle complet des symphonies sous le label Naxos, qui comprend notamment le premier enregistrement de la version initiale de 1866 de la première symphonie.
Herbert von Karajan a également enregistré plusieurs fois certaines symphonies de Bruckner. Il a également enregistré une intégrale homogène avec l'Orchestre philharmonique de Berlin DG. Günter Wand a, en plus d’enregistrements audio intégrale avec l'Orchestre de la Radio de Cologne, réalisé aussi des enregistrements vidéo de ses concerts. Bernard Haitink a enregistré les symphonies numérotées avec l’Orchestre royal du Concertgebouw, et a réenregistré plusieurs d’entre elles avec l’Orchestre philharmonique de Vienne et l’Orchestre symphonique de Chicago.
Daniel Barenboim a enregistré deux cycles complets des symphonies, l’un avec l’Orchestre symphonique de Chicago, l’autre avec la Philharmonie de Berlin. Sir Georg Solti a également enregistré un cycle complet des symphonies avec l’Orchestre symphonique de Chicago. Stanislaw Skrowaczewski a enregistré un cycle complet des symphonies avec l’Orchestre symphonique de la Radio de la Sarre. Takashi Asahina a également enregistré plusieurs fois l’ensemble des symphonies, notamment avec la Philharmonie d’Osaka et l’Orchestre symphonique de Tokyo. Le chef roumain Cristian Mandeal a enregistré un cycle complet des symphonies avec la philharmonie de Cluj-Napoca. Ces enregistrements sur LP ont été récemment réédité sur CD. Giuseppe Sinopoli avait initié l’enregistrement d’un cycle complet des symphonies peu avant son décès.
Quoique le chef roumain Sergiu Celibidache n’ait pas fait d’enregistrements à titre commercial durant sa vie, des enregistrements de ses concerts ont été édités après son décès. Ses exécutions étaient de longue haleine, c’est en particulier le cas pour la 8e symphonie, dont l’enregistrement dure plus de 100 minutes !
Claudio Abbado, Riccardo Chailly, Carlo Maria Giulini, Nikolaus Harnoncourt, Philippe Herreweghe, Mariss Jansons, Christian Thielemann, Christoph von Dohnányi, Simone Young et Benjamin Zander ont enregistré également plusieurs symphonies de Bruckner.
Hans Knappertsbusch fait bande à part, dans le sens où il a continué à exécuter les premières éditions des symphonies, même après que les éditions critiques aient été publiées. Plus récemment, Leon Botstein a enregistré les premières éditions de Ferdinand Löwe de la 4e symphonie et de Franz Schalk de la 5e symphonie, et Ira Levin la première édition de Cyrill Hynais de la 6e symphonie.

Les autres Å“uvres orchestrales

Il existe une dizaine d'enregistrements des trois petites pièces pour orchestre et de la Marche en ré mineur de 1862, ainsi qu'une vingtaine d'enregistrements de l'Ouverture en sol mineur de 1862-1863. Ces enregistrements sont généralement couplés à celui d’une des symphonies. Plusieurs de ces enregistrements, dont le seul existant de la version originale de 1862 de l’Ouverture en sol mineur, peuvent être téléchargés du site de John Berky.
L'enregistrement du Prélude symphonique par Neeme Järvi 1992, qui attribue l'œuvre à Mahler, utilise l'orchestration "mahlérisée" par Gürsching d'une transcription pour piano de Krzyzanowski. L'enregistrement récent 2013 par Michelle Perrin Blair est par contre basé sur l'édition critique avec l'orchestration originale Doblinger, 2002.

Les autres Å“uvres instrumentales

La Marche militaire de 1865, rarement enregistrée, peut être téléchargée du site de John Berky.
Les enregistrement des Aequale pour trombones de 1847 sont par contre légion. Citons notamment ceux de Matthew Best 1985, de Philippe Herreweghe 1989, de Simon Halsey 1990 et de Hans-Christoph Rademann 2000.

Musique de chambre

Le Quintette à cordes de 1879 a été enregistré une soixantaine de fois. Hans Roelofs retient surtout les enregistrements du Koeckert Quartett 1952, de l’Amadeus Quartett 1964, du Melos Quartett 1992, de L'Archibudelli 1994 et du Fine Arts Quartet 2007. Ces derniers ont par ailleurs également enregistré l’Intermezzo destiné à remplacer le Scherzo jugé injouable par les premiers exécutants.
Le Quatuor à cordes de 1862 a été également enregistré par le Koeckert Quartett 1974, L'Archibudelli 1994 et le Fine Arts Quartet 2007, ces derniers ayant par ailleurs aussi enregistré le Rondo de remplacement que Kitzler avait demandé à Bruckner de composer.
Il n'existe actuellement qu'un seul enregistrement commercial de l'Abendklänge pour violon et piano de 1866 par Josef Sabaini et Thomas Kerbl.

Musique religieuse

Parmi les œuvres religieuses de la période mature, il existe une centaine d’enregistrements de la Messe n° 2 de 1866 et du Te Deum de 1881, ainsi qu’une cinquantaine d’enregistrements de la Messe n° 3 de 1868. La Messe n° 1 de 1864, ainsi que le Psaume 112 de 1863 et le Psaume 150 de 1892, ont été moins souvent enregistrés une dizaine d’enregistrements. Hans Roelofs retient surtout les enregistrements d’Eugen Jochum avec le chœur et l’orchestre symphonique de la radio bavaroise et ceux de Matthew Best avec les Corydon Singers. La Cantate festive de 1862 n'a été que très peu enregistrée.
Quelques-uns des quelque quarante motets entre autres l’Ave Maria de 1861, le Locus iste, l’Os justi et le Christus factus est de 1884 ont été également fréquemment enregistrés.
Parmi les œuvres religieuses de la période de St Florian, il existe une vingtaine d’enregistrements du Requiem de 1849, dont Hans Roelofs retient surtout celui de Hans-Hubert Schönzeler avec l'Alexandra Choir et l'orchestre philharmonique de Londres 1970, celui, récemment édité, de Jürgen Jürgens avec le Monteverdi Chor de Hambourg et l'orchestre de chambre d'Israël 1984, celui de Matthew Best avec les Corydon Singers 1987 et, parmi les enregistrements plus récents, celui de Guy Janssens avec le Laudantes Consort 2006.
Les autres œuvres de la période de St Florian, la Windhaager Messe de 1842, la Gründonnerstagsmesse de 1844, le Magnificat et les Psaumes 22 et 114 de 1852, le Libera me et la Missa solemnis de 1854, et le Psaume 146 de 1856, n’ont été que très peu enregistrées. Il n'y a actuellement aucun enregistrement commercial disponible de la Kronstorfer Messe de 1844 et de la cantate Entsagen de 1851.

Musique vocale profane

La musique vocale profane de Bruckner est la partie la plus délaissée de son œuvre.
Il n'existe encore aucun enregistrement des cantates Vergißmeinnicht de 1845 et Heil, Vater! Dir zum hohen Feste de 1852. Il n'existe qu'un enregistrement des cantates St. Jodok, Sproß aus edlem Stamme et Auf Brüder! auf und die Saiten zur Hand de 1855 par Thomas Kerbl, deux enregistrements de Germanenzug de 1865 par Robert Shewan et Attila Nagy, et quatre enregistrements de la cantate Helgoland de 1893, dont deux par le même Daniel Barenboim.
Il existe par ailleurs quelques enregistrements d'une trentaine des autres œuvres vocales profanes. Ces enregistrements ont été réalisés principalement par Guido Mancusi et Thomas Kerbl au cours des Linzer Brucknerfeste de 2008, 2011 et 2012.

Pièces pour orgue et pour piano

Il existe un petit nombre d’enregistrement des œuvres pour orgu, notamment par Franz Haselböck, Erwin Horn et Augustinus Franz Kropfreiter. Une version digitalisée de ce dernier enregistrement peut être téléchargée du site de John Berky.
Il existe également un petit nombre d’enregistrement des œuvres pour piano, notamment par Wolfgang Brunner et Fumiko Shiraga. Fait exception la pièce de 1868 intitulée Erinnerung qui a été enregistrée une dizaine de fois, et dont plusieurs enregistements sont disponibles sur YouTube.


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Posté le : 10/10/2015 15:27
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Re: Défi de la semaine du 3 au 10 Octobre
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Je n'ai jamais le temps de me joindre à vous et je le regrette.
Aussi avant la fermeture du banquet je dépose ce "vieux poème" sur les tristes aventures de mon réfrigérateur.



.Du rififi dans le frichti.

Voici venue la guerre,
Dans mon frigidaire,
De vilains nuisibles dans le noir,
Des fâcheux malsains ont pris le pouvoir,
Pourquoi le taire ?

Bon !, aucune récriminations pour les oeufs carrés,
Les tomates jaunes ne seront pas condamnées,
La salade rouge, les fruits pierreux et verts,
Ce n'est pas une affaire.
Le camembert au coeur dur sera pardonné,
Les pommes parfaites, si bien calibrées, acceptées!
Admises aussi dans cette ambiance lunaire,
Les poires en forme d'obus, comme des seins siliconés.

Non, nous ne dirons rien, pour toutes ces stupidités.
Mais, où sont les rustiques légumes ? les salsifis d'avant?
Qui a chassé, mes doux Paris -Brest onctueux d'antan ?
Que sont devenues mes crèmes moelleuses, de lait entier,
Pourquoi ce jambon de plastique pour les remplacer ?

Maintenant, irréversible, inéluctable, c'est décidé,
Je vais expulser ce soda, ces sottes bouteilles sirupeuses
Je vais sans pitié bouter de là, les maigres pizzas douteuses,
Indésirables aussi, les tristes yaourts aux fruits, sans fruits,
Et dehors, les encombrantes sauces, nocives, à prix réduits.

Stop ! un nouveau temps est venu.
Je ne veux que du plaisir friand,
Des saveurs, sous mes molaires,
Faire ripaille, gourmande, sans retenue.
Joie du palais, manger, gourmet confiant
Et ne pas faire de dépenses somptuaires.

Lydia Maleville

Posté le : 10/10/2015 13:37
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Re: Défi du 10 Octobre 2015
Plume d'Or
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Un défi très sophistiqué, j'aime ça !
Merci Athéna de solliciter nos neurones avec du solide, de la matière à s'évader. Je sens que la lecture des différentes moutures va ravir mes yeux.
Au plaisir,
Donald

Posté le : 10/10/2015 12:13
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Re: Vincent de Paul
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Jacques,
je te remercie, tu nous offres des renseignements nouveaux, que j'ai lu avec plaisir.
Je ne connaissais rien de tous ces évènements..
C'est très intéressant, je vais garder ton texte.
Gros poutous

Posté le : 10/10/2015 11:53
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Re: Les expressions
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« A gogo »


Abondamment, à profusion.


Cette expression date du XVe siècle.
gogo est une duplication plaisante à l'oreille de 'go', issu de 'gogue' qui voulait dire "réjouissance, liesse".

Furetière écrivait : "A gogo se dit des choses plaisantes et agréables qu'on a en abondance. Les gens riches vivent à gogo. Il a de l'argent à gogo..."
C'est de 'gogue' que viennent les mots 'goguenard' et 'goguette' encore employés de nos jours.

Compléments
Bien sûr, il ne faut pas confondre l'ancien 'gogue' avec nos 'gogues' modernes qui, en argot, désignent les toilettes ("Sais-tu, Gilberte, que j'éprouve beaucoup de gogue à l'idée d'aller aux gogues ?" disait le constipé).

Ailleurs
Tunisie ar Bel brecht / Bel bala Beaucoup / A la pelle
Tunisie ar Yakhra aalih Fox Fox fait caca dessus
Allemagne (Bavière) de In rauen Mengen En masse rude
Angleterre en Galore En grande suffisance
Espagne es A gogó (galicisme) A gogo
Espagne es A tutiplén À tout plein
Argentine es a raudales a des versements.
Italie it A bizzeffe À foison
Italie it A iosa À profusion
Italie (Sicile) it A cchiù non pòzzu Jusqu'à ce que j'en puisse plus
Pays-Bas nl lucullisch (expr. un peu vieillotte) en abondance
Pologne pl ile dusza zapragnie autant que l'âme en désire
Brésil pt A beça En grande quantité
Brésil pt A rodo À la raclette


Posté le : 10/10/2015 11:39
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Re: Les bons mots de Grenouille
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L' amitié est née sans raison et avance sans horizon. Kery James.




SAVOIR VIVRE




ET
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DE TOUJOURS





Les citations du savoir vivre


Celles des anonymes :
------------------------------

- " La femme est l'avenir de l'homme ?
Alors madame, revenez demain !"


- " Qui boit sans soif vomira sans effort."


- " Il ne faut pas boire au volant...
Il vaut mieux boire à la bouteille "


- " Le fait que le monde soit peuplé de crétins permet à chacun de nous de ne pas se faire remarquer."


- " Les femmes, c'est comme la confiture : c'est bon mais ça colle."


- " L'erreur est humaine, sinon il n'y aurait pas de gomme au bout des crayons."


- " Une visite fait toujours plaisir, si ce n'est à l'arrivée, c'est au départ."


- " Un secret est quelque chose que l'on ne dit qu'à une personne à la fois."


- " Dieu avait prévu que l'homme, un jour, porterait des lunettes. La preuve, il nous a fait avec des oreilles."


- " L'amour, c'est comme les cartes : si tu n'as pas de partenaire, il te faut une bonne main."


- " Rappelez-vous que vous êtes unique comme tout le monde !"


- " Une méthode facile pour sculpter un éléphant : prenez un gros bloc de marbre et enlevez tous les bouts qui ne font pas partie d'un éléphant."


- " Un jour, un schtroumpf est tombé et il s'est fait un bleu..."


- " Il existe deux types de gens : ceux qui divisent les gens en deux catégories, et les autres."


- " Si vos parents sont stériles, vous avez de grandes chances de l'être aussi."


- " Assister un criminel avant qu'il soit arrêté, c'est être son complice.
Assister un criminel après qu'il soit arrêté, c'est être son avocat ! "


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- " Le travail d'équipe est essentiel. En cas d'erreur, ça permet d'accuser quelqu'un d'autre."


- " Ce qui est à nous est à nous, et ce qui est à vous est négociable."


- " Il y a trois sortes de personnes : celles qui savent compter, et celles qui ne savent pas..."


- " Entre une mauvaise cuisinière et une empoisonneuse, il n'y a qu'une différence d'intention."


- " Boire du café empêche de dormir.
Par contre, dormir empêche de boire du café."


- " Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout."


- " Il est intéressant de voir que les gens qui se moquent de la science-fiction se fient à la météo et aux économistes."


- " La sobriété n'est qu'une hallucination due au manque d'alcool."


Celles des auteurs :
--------------------------

- " C'est pas croyable, il a fallu qu'on me refile une bonne femme qui couche avec le premier venu !"
(Adam)


- " L'avantage des médecins , c'est que lorsqu'ils commettent une erreur, ils l'enterrent tout de suite..."
(Alphonse Allais)


- " Il vaut mieux qu'il pleuve un jour comme aujourd'hui, plutôt qu'un jour où il fait beau."
(Pierre Dac)


- " L'ennemi est con, il croit que c'est nous l'ennemi alors que c'est lui."
(Pierre Desproges)


- " Un banquier te prête un parapluie par beau temps et te le reprend lorsqu'il commence à pleuvoir"
(Mark Twain).


- " Je n'oublie jamais un visage, mais dans votre cas, je serai heureux de faire une exception."
(Groucho Marx)


- " Etre ou ne pas être : je ne comprends pas la question."
(Georges W.Bush)


- " Je portais une balle de revolver dans la poche.
Quelqu'un ma lancé une bible.
La balle m'a sauvé la vie."
(Woody Allen)


- Lune de miel :
- " Dis-moi, ma chérie, à quel moment t'es-tu aperçue, pour la première fois, que tu m'aimais ?
- C'est quand je me suis sentie toute chagrine chaque fois qu'on te traitait d'idiot devant moi.
(Alphonse Allais)


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NOTRE CERVEAU EST SUPER :
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Laissez-vous aller à cette expérience de décryptage, et si vous la réussissez , votre cerveau est opérationnel.



Cuocuo

Si vuos pvueoz lrie ccei, vuos aevz asusi nu dôrle de cvreeau.
Puveoz-vuos lrie ccei ?
Seleuemnt 55 porsnenes sur cnet en snot cpalabes.
Je n'en cyoaris pas mes yuex que je sios cabaple de cdrpormendre ce que je liasis.
Le povuoir du crveeau huamin est phoémanénl !
Soeln une rcheerche fiat à l'Unievristé de Cmabridge, il n'y a pas d'iromtpance sur l'odrre dnas luqeel les lerttes snot, la suele cohse imotprante est que la priremère et la derènire letrte du mot sineot à la bnone palce.
La raoisn est que le ceverau hmauin ne lit pas les mtos par letrte mias ptuôlt cmome un tuot.
Étonannt n'est-ce pas ?
Et tnat pis puor cuex qui ont tujoours psneé que svaoir élpeer éatit ipomratnt !
Si vuos poevuz le lrie, evoyenr l'aredsse de cttee pgae à vos aims !!!




PETIT EXERCICE :
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NEWS:

Irving Biederman et Ori Amir, deux chercheurs de l'Université de Southern en Californie, auraient déterminé les zones qui s'activent dans le cerveau au moment de faire une blague.

«La genèse neuronale d'une blague», rien que ça. Voilà ce que prétendent avoir découvert deux chercheurs de l'université de Southern California, rapporte The Guardian.
Une expérience dont les détails sont attendus ce 15 novembre, lors d'une rencontre de la Society for neuroscience, à Washigton.

Une autre région cérébrale, le striatum ventral, s'affolerait aussi: comme l'explique toujours The Guardian, c'est la zone associée aux récompenses. Et plus les sujets pensent que leurs blagues sont drôles, plus cette zone s'échauffe.


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LES ARTISTES :
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LES DESSINS DE RAMON BRUIN :

D’abord spécialisé dans la technique artistique de la peinture aérographe, Ramon Bruin, néerlandais, 31 ans, réalise des dessins impressionnants donnant une illusion d’optique 3D.


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Ramon Bruin a déjà exposé ses œuvres dans plusieurs salons du monde.





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LE MOT FIN :
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- " Comment se fait - il, Monsieur Chaplin, que vous, l'interprète de Charlot, ayez toujours l'air si triste ?
- " C' est par ce que je suis devenu riche en jouant le rôle d' un pauvre "


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Toujours coquin malgré ses soixante-quatorze ans, Marcel Achard musarde avec un collègue académicien sur le quai Conti.
Passe une jolie femme.
- " Je lui ferais bien l'amour, soupire Achard .... "
- " Bien ? " rectifie son complice . Tu veux dire " volontiers .... "


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- " Comment faire pour plaire aux femmes ? " demandait dans un salon un jeune homme à Jules Renard ...
- " Dites- leur ce que vous ne voudriez pas qu'on dise à la vôtre "


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Wiston Churchill est apostrophé par un journaliste :

- " Sir Wiston, que pensez-vous de la situation dans les Balkans ? "
- " Il m'est difficile de vous répondre car il n'y avait que deux personnes capables d' interpréter la situation dans cette partie du monde : un vieux berger et moi . Et le vieux Berger, hélas, vient de mourir . "


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Au cours d'une réception diplomatique, un consul s' adresse à Chateaubriand :
- " Selon vous, comment arrive -t-on au pouvoir ? "
Instantanément, le grand homme a cette phrase somptueuse :
- " On y arrive par ce qu' on a de pire et l' on s'y maintient par ce qu'on a de meilleur"

Mais il est vrai que cet aphorisme est réversible !!!

Talleyrand, qui ne l'aimait guère, disait de Chateaubriand : " Il croit qu'il devient sourd parle qu'il n'entend plus parler de lui ! "

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ÇA NE SERT A RIEN DE LE SAVOIR :
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Quoique .....


- Le cloporte, muni de quatorze pattes est un crustacé. ( avec six il aurait été un insecte ) Essentiellement nocturne, il se rencontre dans les milieux chauds et humides. Se nourrissant de végétaux en décomposition, il contribue à leu recyclage et à l' aération des sols.

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Le drapeau du Royaume -Uni:

- Sur le drapeau anglais, la croix rouge sur fond blanc symbolise Saint Georges, patron de l'Angleterre.

Le drapeau du Royame-Uni, dit Union Jack , drapeau civil et d'Etat de la Grande Bretagne et de l' Irlande du Nord, en vigueur depuis 1801 est la.somme des croix de St Georges, de St André, symbole de l'Ecosse et de Saint Patrick celui de l' Irlande d 'alors.

Oui, je sais, c ' est toujours compliqué avec les anglais.



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Le royaume uni n’a pas de fête nationale proprement dite, mais on fête l’anniversaire de la reine : Elizabeth Windsor née le 21 avril 1926.

Le drapeau gallois ( dragon rouge ) est le seul drapeau des pays membres du Royaume -Uni, qui ne figure pas sur l’ Union Jack ( le Jack ou Jack's Flag est le nom officiel du drapeau ) Cette exception s’explique par le fait qu’en vertu des actes d’union datant du XVI siècle, le Pays de Galles était considéré comme une région de l’Angleterre.



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Les premiers geishas étaient des hommes chargés de divertir, par des chants et de la musique, les clients des maisons de thé.


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La plus grande pyramide du monde se trouve au Mexique dans l’ État de Puebla à
Cholula.

Construite du iie au xvie siècle, par les différentes ethnies ayant peuplé la cité sacrée, c'est la plus grande pyramide faite par l'homme en termes de volume déplacé (4,45 millions de m3) Elle fait 350 m de côté et 66 m de haut. Elle est située à 2 135 mètres d'altitude, au pied du Popocatepetl, un volcan toujours en activité.

La pyramide de Khéops ou grande pyramide de Gizeh fait 230 m de coté pour 137 m. de haut. ( 146 m lors de sa construction ) pour un volume de 2.595 341 m 3


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Aujourd'hui, la Grande Pyramide sert de soubassement à un important sanctuaire catholique.


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Voici ce que dit le site officiel de l’ Union Européenne.

Le drapeau de l’l’Union Européenne compte douze étoiles car ce chiffre est traditionnellement un symbole de perfection, de plénitude et d’unité.
On retrouve dans ce nombre, les douze heures du matin et de l'après-midi, le nombre de mois dans une année, le nombre de signes du zodiaque, le nombre de divinités olympiennes, etc.

Ainsi le drapeau reste de le même, indépendamment des élargissements de l’ Union Européenne.
Paul M.G. Lévy et Arsène Heitz, qui conçurent et imposèrent le drapeau en 1955, y voyaient aussi « les douze étoiles qui entourent le couronne de la Vierge Marie «



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LE DICO DE LÉO :
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AFFECTION CUTANÉE
- Avoir quelqu'un dans la peau!.


ARÊTES :
- Vengeance postule du poisson.


BAIE :
- Golfe miniature.


CALEMBOURS :
- Estimable jeu de mots fondê sur une similitude de sons de sens différents.

De Victor Hugo :
- " Le calembour est la fiente de l ' esprit "
- " La vilaine est jolie "
- " Cette bête n'est pas bête "
- " C' est triste un homme ruiné qui épouse une femme en ruine. "
- " Vaurien, tu viens de prendre la taille de ma femme ! "
- " Moi, Monsieur ? Fouillez-moi !! "


CHALEUR :
- Dilate les corps. C'est pourquoi les jours sont plus longs en été qu' en hiver.


ÉLECTRICITÉ :
- Phénomène magique qui fait marcher paradoxalement les radiateurs et les.réfrigérateurs.
David Rockwel, qui inventa la chaise électrique, mourut électrocuté en réparant les plombs de sa maison de campagne.
Ça lui apprendra.


ÉPITAPHE :
- Quelques vers sur beaucoup d'autres.


INCESTE :
Sentiment familial développé.


MÉDECINE
- Jeu de maux .


OASIS :
-Privé de désert.


SUSPENSION :
- Femelle du suspensoir.
Comme dit le proverbe chinois : le soutien-gorge de la reine-mère est plus grand que le soupe soir du mandarin.


JEANNE D’ ARC :
- Pucelle brûlée vive comme hérétique, relapse, apostate, ydolastre, sorcière, puis réhabilitée,béatifiée, canonisée. Comme quoi avec l’Eglise tout finit bien.

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ON REVISE NOS CLASSIQUES :
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La cuisine

Dans la cuisine où flotte une senteur de thym,
Au retour du marché, comme un soir de butin,
S’entassent pêle-mêle avec les lourdes viandes
Les poireaux, les radis, les oignons en guirlandes,
Les grands choux violets, le rouge potiron,
La tomate vernie et le pâle citron.
Comme un grand cerf-volant la raie énorme et plate
Gît fouillée au couteau, d’une plaie écarlate.
Un lièvre au poil rougi traîne sur les pavés
Avec des yeux pareils à des raisins crevés.
D’un tas d’huîtres vidé d’un panier couvert d’algues
Monte l’odeur du large et la fraîcheur des vagues.
Les cailles, les perdreaux au doux ventre ardoisé
Laissent, du sang au bec, pendre leur cou brisé ;
C’est un étal vibrant de fruits verts, de légumes,
De nacre, d’argent clair, d’écailles et de plumes.
Un tronçon de saumon saigne et, vivant encor,
Un grand homard de bronze, acheté sur le port,
Parmi la victuaille au hasard entassée,
Agite, agonisant, une antenne cassée.

Albert Samain, Le chariot d’or



------------


Le Pressoir
À Auguste Vitu



Sans doute elles vivaient, ces grappes mutilées
Qu’une aveugle machine a sans pitié foulées !
Ne souffraient-elles pas lorsque le dur pressoir
A déchiré leur chair du matin jusqu’au soir,
Et lorsque de leur sein, meurtri de flétrissures,
Leur pauvre âme a coulé par ces mille blessures ?
Les ceps luxuriants et le raisin vermeil
Des coteaux, ces beaux fruits que baisait le soleil,
Sur le sol à présent gisent, cadavre infâme
D’où se sont retirés le sourire et la flamme !
Sainte vigne, qu’importe ! à la clarté des cieux
Nous nous enivrerons de ton sang précieux !
Que le cœur du poète et la grappe qu’on souille
Ne soient plus qu’une triste et honteuse dépouille,
Qu’importe, si pour tous, au bruit d’un chant divin,
Ruisselle éblouissant le flot sacré du vin !

Théodore de Banville, Les Cariatides (1842)



--------------


C'est la nuit ; la nuit noire, assoupie et profonde


C'est la nuit ; la nuit noire, assoupie et profonde.
L'ombre immense élargit ses ailes sur le monde.
Dans vos joyeux palais gardés par le canon,
Dans vos lits de velours, de damas, de linon,
Sous vos chauds couvre-pieds de martres zibelines,
Sous le nuage blanc des molles mousselines,
Derrière vos rideaux qui cachent sous leurs plis
Toutes les voluptés avec tous les oublis,
Aux sons d'une fanfare amoureuse et lointaine,
Tandis qu'une veilleuse, en tremblant, ose à peine
Éclairer le plafond de pourpre et de lampas,
Vous, duc de Saint-Arnaud, vous, comte de Maupas,
Vous, sénateurs, préfets, généraux, juges, princes,
Toi, César, qu'à genoux adorent tes provinces,
Toi qui rêvas l'empire et le réalisas,
Dormez, maîtres... - Voici le jour. Debout, forçats !

Victor HUGO (1802-1885)


--------------


A une jeune fille

Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,
Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,
Où le coeur tour à tour est esclave et rebelle,
Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.

Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,
Comme un alcyon sur les mers.

Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.

Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
A ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
A ces plaisirs qui font pitié.

Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance
Riez ! n'attristez pas votre front gracieux,
Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,
Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux !

Victor HUGO (1802-1885)


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Posté le : 10/10/2015 00:22
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Re: Défi du 10 Octobre 2015
Plume d'Or
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Chère Athéna,

Je cours, je vole, je m'envole!
Mais où donc! Au paradis. Peut être en enfer, avec mon "Air force one".

Tiens il est bizarre, celui qui est assis à côté de moi, avec sa toge. Mais bien sûr, c'est Sénèque...

J'ai plusieurs pistes pour répondre à ce défi, d'avion bien sûr.
Il ne me reste plus qu'a savoir quel est le couloir aérien que je vais prendre.

Je te laisse. Je vais demander au pilote. A bientôt sur tes lignes!

Je te souhaite un magnifique week end.

Jacques

Posté le : 09/10/2015 23:19
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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