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Nicolas Boileau
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Le 1er novembre 1636 naît à Paris Nicolas Boileau

dit aussi Boileau-Despréaux, ou encore le législateur du Parnasse, poète, écrivain et critique littéraire français du mouvement classicisme, mort à 74 ans le 13 mars 1711 à Paris, ses Œuvres principales L'Art poétique, Le Lutrin, Les Satires.
Si l'on n'y inclut pas une importante collection de Lettres à Brossette et à Racine principalement, l'œuvre en prose est mince et comprend surtout le Traité du sublime, traduit du rhéteur grec Longin 1674, et les Réflexions sur Longin, à quoi s'ajoutent les pièces liminaires, qui introduisent les poèmes et qui sont le plus souvent riches de contenu. L'œuvre en vers, elle, comprend quelques milliers de vers Boileau a mis son orgueil à écrire peu : les douze Satires, discours en vers sur divers sujets, caractérisés par leur ton mordant les neuf premières entre 1666 et 1668, les trois dernières en 1694, 1701 et 1706 ; les douze Épîtres, discours de ton plus neutre, bien que n'excluant pas la raillerie les neuf premières s'échelonnent entre 1669 et 1683 ; les trois dernières paraissent en 1698 ; l'Art poétique 1674, poème didactique en quatre chants, qui expose les préceptes généraux de la doctrine classique ainsi que les règles des principaux genres ; le Lutrin 1674 et 1683, épopée parodique en six chants, narrant en vers héroïques une querelle de préséance entre des chanoines ; deux odes, dont la plus connue, Ode sur la prise de Namur 1694, se voulait une illustration de la manière pindarique et une réplique à Perrault, sont les seules tentatives de Boileau dans la voie du lyrisme.
Bilan d'une carrière


En bref

Après avoir eu dix enfants d'un premier lit, son père, greffier au Parlement, s'était remarié et en avait eu encore six, dont Boileau fut le cinquième. Dans sa famille, on prit de bonne heure l'habitude de l'appeler Despréaux. Son enfance semble avoir été triste. Il perd sa mère à vingt mois. Il fait ses humanités au collège de Beauvais, commence des études de théologie, puis se tourne vers le droit ; il est reçu avocat, mais ne plaide pas. Son frère Gilles, de cinq ans son aîné, s'est fait connaître comme satirique ; il a été élu académicien dès 1659. Comme lui, Despréaux est hostile aux poètes qui flattent les ministres et les gens en place. Les deux frères se brouillent, au moins provisoirement, quand Gilles accepte une pension de Chapelain.
Sa première grande admiration, c'est Molière. Il est à ses côtés dans la querelle de L'École des femmes. Ses rapports avec La Fontaine seront toujours des plus tièdes. Il ne se liera sans doute pas avec Racine avant 1670.
Vers 1663, il commence à réciter ses premières satires et, trois ans plus tard, son dialogue des Héros de roman, au cabaret, en assez libre compagnie. Sa diction très expressive fait valoir les allusions polémiques et parodiques dont il a semé ses vers et sa prose. L'influence de Molière est sensible sur les premières Satires : la deuxième lui est dédiée ; la quatrième est adressée à son meilleur ami, l'abbé Le Vayer ; la cinquième contient un couplet imité d'une tirade de Dom Juan à moins que Molière n'ait mis Boileau en prose ; la troisième renouvelle le thème du « repas ridicule » : ce n'est plus le dîner manqué qui fait rire, mais le gourmand lui-même, qui se plaint d'un mauvais repas comme d'un malheur public ; le début de cette satire a la vivacité et l'imprévu d'une scène d'exposition moliéresque.
Les premières Satires sont d'une langue saine et vigoureuse ; le mouvement en est vif, en général : Boileau est poète de verve. Son vers est bien moins monotone qu'on ne le croit. Il n'observe que rarement pour lui-même la règle fatale de la coupe à l'hémistiche qu'il formulera dans L'Art poétique. Par la variété du rythme, il produit des effets de surprise que ses auditeurs devaient trouver fort plaisants.
On ne saurait du reste sans beaucoup de complaisance tirer de ces Satires des idées originales sur la poésie et sur l'art ; les attaques qu'elles contiennent procèdent moins en général d'une opposition de goûts ou de doctrine que de griefs personnels.
Entre 1668 et 1670, poussé par Molière, Boileau s'en prend à la Sorbonne et à la scolastique. Il fait donc figure de moderne, au moins en matière de philosophie et de sciences. La satire VIII et « L'Arrêt burlesque » sont, à cet égard, des témoignages très frappants.
Gilles Boileau meurt à trente-huit ans, en octobre 1669. Despréaux, qui s'était sans doute réconcilié avec lui, hérite de ses papiers. Il y trouve la matière d'un mince recueil d'œuvres posthumes. Mais il semble avoir gardé par devers lui une traduction du Sublime de Longin qu'il publiera sous son nom (en la retouchant peut-être) en 1674. La Dissertation sur Joconde, que Brossette attribue à Despréaux, est aussi presque entièrement de Gilles.

Sa vie

Quinzième enfant de Gilles Boileau, greffier de la Grand' Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune âge, destiné au droit. Il a deux frères : Gilles Boileau et Jacques Boileau. Nicolas Boileau est d'abord un enfant de constitution fragile qui doit se faire opérer de la taille à l'âge de onze ans. Il commence ses études au collège d'Harcourt. Ce n'est qu'en troisième, après avoir rejoint le collège de Beauvais pour étudier le droit, qu'il se fait remarquer par sa passion pour la lecture des grands poètes de l'Antiquité.
Boileau, aidé de sa famille, a probablement forgé de toutes pièces une généalogie qui lui accordait un titre de noblesse et qu'il faisait remonter jusqu'au xive siècle, à Jean Boileau, un notaire royal anobli par Charles V. Nicolas Boileau revendiquait un blason dont les armes étaient de gueules à un chevron d'argent accompagné de trois molettes d'or. Cependant, rien dans la condition de Boileau ne laisse à penser qu'il ait pu avoir de véritables titres nobiliaires.
Fils d'un commis au greffe du parlement, il appartient à cette bourgeoisie des offices, cultivée et traditionaliste, d'où sont issus la plupart des écrivains de profession à l'âge classique. Sa carrière est bien significative de la condition de l'homme de lettres au XVIIe s. : l'estime d'un protecteur, l'entrée chez les Grands, la faveur royale, la charge à la Cour, le fauteuil académique sont les étapes exemplaires d'une réussite dont la dépendance est la contrepartie.
Issu de la bourgeoisie de robe, il entre très tôt dans le monde littéraire, grâce à son frère Gilles. Sa vie durant, il est mêlé à toutes les grandes affaires qui remuent la cour et la ville. Pour toutes les questions d'esthétique, de morale, de religion, il a son mot à dire.

La théologie et le Droit

Étant donné que son père le destine à une vie de clerc, il entreprend des études de théologie à la Sorbonne, mais elles ne sont pas couronnées de succès. Boileau se voit cependant attribuer le bénéfice du prieuré de Saint-Paterne, doté de 800 livres de rente, qu'il restitue à la mort de son père en 1657. Celui-ci lui permet de vivre modestement et de se consacrer tout entier à la littérature6. Admis au barreau le 4 septembre 1656, il en est rapidement dégoûté. Après avoir été reçu avocat, il abandonne Cujas et Alciat au grand scandale de sa famille et surtout de son beau-frère Dongois, greffier, qui juge dès lors « qu'il ne sera qu'un sot toute sa vie

Les Satires

Les premiers écrits importants de Boileau sont les Satires composées à partir de 1657 et publiées à partir de 1666, inspirées des Satires d'Horace et de Juvénal. Il y attaque ceux de ses contemporains qu'il estime de mauvais goût, comme Jean Chapelain, Philippe Quinault ou encore Georges de Scudéry. Au contraire, il est un admirateur de Molière et, plus tard, de La Fontaine et de Jean Racine. Sa première satire paraît dans un temps où, malgré les succès de Pierre Corneille et de Molière, Jean Chapelain est encore la principale autorité en littérature. Les sept premières satires, qui paraissent en 1666, obtiennent un succès considérable qu'accroit encore la haine maladroite des auteurs que le jeune poète avait critiqués. Il leur répond dans une nouvelle satire, la neuvième, où se trouvent réunies élégance du style et plaisanterie piquante. Toutes ses Satires sont violemment attaquées par l'abbé Charles Cotin qui lui reproche son manque de tact et de diplomatie face aux autres poètes. Inversement l'abbé Cotin fait partie des cibles les plus fréquentes des Satires.
La douzième satire, Sur l’Équivoque, a été interdite par Louis XIV sur l'intervention du père Le Tellier, confesseur du roi, malgré les démarches contraires du duc de Noailles. Elle circula cependant, après avoir été imprimée clandestinement sur instruction de l'abbé Boileau qui se vengeait ainsi des Jésuites, en même temps que pour venger son frère. François-Marie Arouet le futur Voltaire s'en procura un exemplaire. D'après Roger Peyrefitte Voltaire, p. 63, il sourit du passage sur Socrate, l'honneur de la profane Grèce, – Très équivoque ami du jeune Albiciade et admira les vers qu'il eût voulu avoir écrits :
Quel lion, quel tigre, égale en cruauté
Une injuste fureur qu'anime la Piété ?

Les Épîtres

Parvenu à l'âge de la maturité, il compose ses Épîtres, parues de 1669 à 16953 dans un style peut-être plus mûr et plus serein. Parallèlement, il traduit en 1674 le Traité du sublime du pseudo-Longin. Il commence la même année son Art poétique ainsi que Le Lutrin, œuvre entreprise sur un défi du président de Lamoignon où Boileau fait référence à Accurse. Il définit les différents genres avec précision, et donne les règles du beau en même temps qu'il en offre le modèle.

Représentant de la bourgeoisie

Sous le règne de Louis XIV, la bourgeoisie ne cesse de s'élever. Boileau est, dans l'ordre des lettres, le représentant le plus authentique de cette bourgeoisie. Il est issu d'une longue suite de greffiers, d'avocats et de petits officiers de finance. C'est à peine si, parmi les ascendants de sa grand-mère paternelle, on rencontre quelques magistrats. Il est du Palais et un peu d'Église ; à onze ans, il reçoit des lettres de tonsure, et sera huit ans prieur de Saint-Paterne. Peu dévot, moins encore mystique, il vivra entouré de prêtres, de religieux, même de jésuites, malgré les sympathies que Port-Royal lui inspire et qu'il ne cache pas.
Il est bourgeois par l'entêtement, l'avarice, l'âpreté à réclamer son dû. Mais de la bourgeoisie il a aussi les vertus fortes, en particulier une grande liberté de jugement et de parole, et un sentiment assez fier de sa dignité. Chargé, bien malgré lui, d'écrire l'histoire du roi, il est le contraire d'un flatteur. Reçu à l'Académie en 1684, il n'a pas un mot dans son discours pour célébrer la politique de Louis XIV contre les protestants : aucun de ses confrères n'a eu le même courage. Son jansénisme n'est, en un sens, qu'une forme de son indépendance en face des pouvoirs.
C'est au XVIIIe siècle et surtout au XIXe, lorsque la bourgeoisie devient la classe dirigeante, que le culte de Boileau s'organise en France. Nous avons Boileau dans le sang, écrivait encore Lanson en 1892. L'abdication de la bourgeoisie marquera le déclin de sa gloire.
On a fait de lui l'oracle du bon sens et de la froide raison. Or, il était avant tout homme d'impressions, partial, impulsif, incapable de maîtriser ses fureurs. Mme de Sévigné le montre dans la discussion « criant comme un fou, courant comme un forcené ».
Opéré de la taille à onze ans par un maladroit, il resta pour la vie, comme dit Pradon, « privé des dons de la nature ». Sa haine de toute littérature amoureuse procède peut-être en partie de cette infirmité.

Le théoricien du classicisme

L'influence du Grand Arnauld, rencontré chez le premier président Lamoignon, va entraîner Boileau dans une direction nouvelle. Il renonce pour vingt-cinq ans à la satire et se tourne vers les Épîtres morales. Il se détache de ses amis pyrrhoniens et de ses admirateurs de cabaret. Son épître III, assez faible littérairement, atteste cette évolution. Il prend part aux séances de la docte académie Lamoignon. On l'y invite à composer un art poétique, et on lui propose le sujet du Lutrin. Mme de Montespan étend sa protection sur lui et sur Racine devenu son ami. Boileau est présenté au roi en 1674 ; une pension de deux mille livres lui est accordée.
L'Art poétique paraît pendant l'été de 1674. C'est un résumé de la doctrine classique telle qu'elle avait été élaborée en France dans la première moitié du siècle. L'ouvrage n'a rien, et ne pouvait rien avoir d'original dans son inspiration. Mais ce qui le distingue de tous les traités de ce genre, c'est qu'il est en vers et qu'il cherche à plaire plus qu'à instruire. Composé à l'usage des gens du monde, il obtient auprès d'eux le plus éclatant succès.
Le Lutrin est une parodie un peu longuette du style épique, à propos d'une querelle de chanoines. Certains passages sont d'une verve agréable. D'ailleurs Boileau est ici dans le cadre de toute sa vie : l'action se déroule à la Sainte-Chapelle, au Palais et dans la boutique de Barbin.
La querelle de Phèdre en 1677 voit se dresser contre Racine et Boileau de puissants ennemis. Mme de Montespan, pour mettre les deux poètes à l'abri, obtient du roi qu'ils soient nommés historiographes. Boileau se croit obligé d'accepter, mais s'en repentira amèrement. Tout le fruit de ce travail ingrat disparaîtra en 1726 dans un incendie.

La querelle des Anciens et des Modernes

En 1687, Charles Perrault fait lire à l'Académie un poème où il assure que les lettres et les arts ont au moins autant d'éclat en France, sous le règne de Louis, qu'ils en purent avoir en Grèce et à Rome, aux temps de Périclès et d'Auguste. Tel est alors l'avis à peu près général. Mais Boileau est, de tempérament, ennemi de son siècle. Sous couleur de défendre les Anciens, il attaque surtout ceux de ses contemporains qu'il n'aime pas, et au premier rang desquels figure depuis longtemps Perrault lui-même. Boileau admire sincèrement sans doute quelques poètes latins, mais les raisons qu'il invoque pour démontrer la supériorité d'Homère ou de Pindare sont d'une grande faiblesse. En fait, la question est mal posée par deux adversaires aussi dépourvus l'un que l'autre d'esprit historique. Cette querelle, dont on a démesurément grossi l'importance, montre surtout combien Boileau était isolé en son temps. La Fontaine qui, lui, aime les Anciens avec tendresse plaide aussi pour eux, mais dans une épître qu'il adresse à un ennemi juré de Boileau, Huet, l'évêque de Soissons.
En 1694, Boileau revient à la satire. C'est aux femmes qu'il s'en prend avec une verve rajeunie. Il avait toujours été misogyne, mais il profite surtout des prétextes que lui offre son sujet pour se moquer des modernes et des casuistes.

Le dernier combat : contre les casuistes

C'est contre la casuistique qu'il mènera son dernier combat. Il n'avait jamais masqué sa sympathie pour la logique et la dure morale de Port-Royal, alors persécuté. Les Provinciales lui semblaient le seul ouvrage de son siècle qui pût être comparé aux chefs-d'œuvre des Anciens. Contre la dispense d'aimer Dieu, si libéralement accordée par les Jésuites, contre l'« honneur du monde », contre l'équivoque enfin, il écrit sa dernière épître et ses deux dernières satires. Elles valent par la chaleur de la conviction et par le courage dont elles témoignent.
Seules purent paraître, non sans bien des retouches et des adoucissements, l'épître XII et la satire XI. Pendant sept ans, Boileau s'épuise en démarches pour obtenir le droit de publier la satire XII, la plus importante, celle où il s'en prend à l'Équivoque. Le 3 janvier 1711, Louis XIV lui-même, sur le conseil de son confesseur le Père Le Tellier, interdit qu'elle soit imprimée. Boileau mourut le 13 mars.

Un homme libre

Il ne fut pas plus un grand critique qu'un grand poète. Ni sur Corneille, dont il condamne sommairement les dernières œuvres, ni sur La Fontaine, ni sur Racine dont le vrai génie lui échappe, il n'a jamais formulé un jugement personnel et pénétrant ; mais il a parmi ses contemporains une figure bien à part. Il déteste l'artifice, la fadeur, l'emphase, toutes ces dorures dont on s'émerveille autour de lui. Les modes du jour ne lui en imposent pas. Il a au moins l'intuition d'un sublime à la fois hardi et simple. Il aime le mot juste, fût-il peu académique, le détail pris sur le vif, la vérité telle qu'elle est. Hugo, Flaubert, Claudel prenaient à lire ses vers un plaisir de connaisseurs. Enfin, en un siècle courtisan, ce prétendu « flatteur de Louis » a montré, tout au long de sa vie et de son œuvre, une rare indépendance. Pierre Clarac

Regards sur l'Å“uvre

Il est au XVIIe siècle l'un des principaux théoriciens de l'esthétique classique en littérature, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « législateur du Parnasse »8. Il est l'un des chefs de file du clan des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, une polémique littéraire et artistique qui agite l'Académie française à la fin du xviie siècle, et qui oppose deux courants antagonistes sur leurs conceptions culturelles9. Comme poète, Boileau entreprend de définir le goût, et cherche à fixer d'une manière claire et précise les lois et les ressources de la poésie classique. Prenant modèle auprès des grands poètes de l'Antiquité, qu'il défend et qu'il admire, il travaille avec une lente rigueur et cherche à ne pas être injuste dans ses satires. Malgré la prévention des philosophes du xviiie siècle, Boileau est aujourd'hui encore souvent pris comme référence scolaire pour la justesse, la solidité et le goût, l'art de conserver à chaque genre la couleur qui lui est propre, l'objectivité dans ses tableaux comme dans ses jugements, l'art de faire valoir les mots par leur arrangement, de relever les petits détails, d'agrandir son sujet, d'enchâsser des pensées fortes et énergiques dans des vers harmonieux mais toujours dominés par la raison.
Mme de Sévigné dit de lui qu’il était tendre en prose et cruel en vers.
Louis Simon Auger fait un éloge de Boileau couronné par l'Institut en 1805.

Å’uvres

Les Satires 1666–1668. Réédition : 2002.
Épîtres 1669-1698. Réédition : 1937.
Poésies diverses avec Amitié Fidéle (1674
Le Lutrin(Poème héroï-comique 1672-1683
L’Art poétique 1674
Longin, Traité du sublime, trad. par Nicolas Boileau, Paris, 1674 : avec introduction et notes par Francis Goyet, Paris, 1995
Dialogue sur les héros de roman 1688. Une analyse de cet ouvrage se trouve dans l'article Réflexions sur le roman au XVIIIe siècle.
Réflexions critiques sur Longin 1694-1710
Lettres à Charles Perrault 1700
Å’uvres de Boileau 1740
Correspondance avec Brossette 1858

Citations les plus fréquentes

De L'Art poétique 1674
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Chant I
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Chant I
Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire.
Chant I
Il n'est point de serpent ni de monstre odieux,
Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux,
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Chant III
Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.
Chant III
Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent.
Chant IV
Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose :
Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux.
Chant III
Des Satires 1668-1716
J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon.
Satire I
Du langage français bizarre Hermaphrodite,
De quel genre te faire, équivoque maudite ?
Satire XII


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Posté le : 30/10/2015 19:41
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Nicolas Boileau
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Le 1er novembre 1636 naît à Paris Nicolas Boileau

dit aussi Boileau-Despréaux, ou encore le législateur du Parnasse, poète, écrivain et critique littéraire français du mouvement classicisme, mort à 74 ans le 13 mars 1711 à Paris, ses Œuvres principales L'Art poétique, Le Lutrin, Les Satires.
Si l'on n'y inclut pas une importante collection de Lettres à Brossette et à Racine principalement, l'œuvre en prose est mince et comprend surtout le Traité du sublime, traduit du rhéteur grec Longin 1674, et les Réflexions sur Longin, à quoi s'ajoutent les pièces liminaires, qui introduisent les poèmes et qui sont le plus souvent riches de contenu. L'œuvre en vers, elle, comprend quelques milliers de vers Boileau a mis son orgueil à écrire peu : les douze Satires, discours en vers sur divers sujets, caractérisés par leur ton mordant les neuf premières entre 1666 et 1668, les trois dernières en 1694, 1701 et 1706 ; les douze Épîtres, discours de ton plus neutre, bien que n'excluant pas la raillerie les neuf premières s'échelonnent entre 1669 et 1683 ; les trois dernières paraissent en 1698 ; l'Art poétique 1674, poème didactique en quatre chants, qui expose les préceptes généraux de la doctrine classique ainsi que les règles des principaux genres ; le Lutrin 1674 et 1683, épopée parodique en six chants, narrant en vers héroïques une querelle de préséance entre des chanoines ; deux odes, dont la plus connue, Ode sur la prise de Namur 1694, se voulait une illustration de la manière pindarique et une réplique à Perrault, sont les seules tentatives de Boileau dans la voie du lyrisme.
Bilan d'une carrière


En bref

Après avoir eu dix enfants d'un premier lit, son père, greffier au Parlement, s'était remarié et en avait eu encore six, dont Boileau fut le cinquième. Dans sa famille, on prit de bonne heure l'habitude de l'appeler Despréaux. Son enfance semble avoir été triste. Il perd sa mère à vingt mois. Il fait ses humanités au collège de Beauvais, commence des études de théologie, puis se tourne vers le droit ; il est reçu avocat, mais ne plaide pas. Son frère Gilles, de cinq ans son aîné, s'est fait connaître comme satirique ; il a été élu académicien dès 1659. Comme lui, Despréaux est hostile aux poètes qui flattent les ministres et les gens en place. Les deux frères se brouillent, au moins provisoirement, quand Gilles accepte une pension de Chapelain.
Sa première grande admiration, c'est Molière. Il est à ses côtés dans la querelle de L'École des femmes. Ses rapports avec La Fontaine seront toujours des plus tièdes. Il ne se liera sans doute pas avec Racine avant 1670.
Vers 1663, il commence à réciter ses premières satires et, trois ans plus tard, son dialogue des Héros de roman, au cabaret, en assez libre compagnie. Sa diction très expressive fait valoir les allusions polémiques et parodiques dont il a semé ses vers et sa prose. L'influence de Molière est sensible sur les premières Satires : la deuxième lui est dédiée ; la quatrième est adressée à son meilleur ami, l'abbé Le Vayer ; la cinquième contient un couplet imité d'une tirade de Dom Juan à moins que Molière n'ait mis Boileau en prose ; la troisième renouvelle le thème du « repas ridicule » : ce n'est plus le dîner manqué qui fait rire, mais le gourmand lui-même, qui se plaint d'un mauvais repas comme d'un malheur public ; le début de cette satire a la vivacité et l'imprévu d'une scène d'exposition moliéresque.
Les premières Satires sont d'une langue saine et vigoureuse ; le mouvement en est vif, en général : Boileau est poète de verve. Son vers est bien moins monotone qu'on ne le croit. Il n'observe que rarement pour lui-même la règle fatale de la coupe à l'hémistiche qu'il formulera dans L'Art poétique. Par la variété du rythme, il produit des effets de surprise que ses auditeurs devaient trouver fort plaisants.
On ne saurait du reste sans beaucoup de complaisance tirer de ces Satires des idées originales sur la poésie et sur l'art ; les attaques qu'elles contiennent procèdent moins en général d'une opposition de goûts ou de doctrine que de griefs personnels.
Entre 1668 et 1670, poussé par Molière, Boileau s'en prend à la Sorbonne et à la scolastique. Il fait donc figure de moderne, au moins en matière de philosophie et de sciences. La satire VIII et « L'Arrêt burlesque » sont, à cet égard, des témoignages très frappants.
Gilles Boileau meurt à trente-huit ans, en octobre 1669. Despréaux, qui s'était sans doute réconcilié avec lui, hérite de ses papiers. Il y trouve la matière d'un mince recueil d'œuvres posthumes. Mais il semble avoir gardé par devers lui une traduction du Sublime de Longin qu'il publiera sous son nom (en la retouchant peut-être) en 1674. La Dissertation sur Joconde, que Brossette attribue à Despréaux, est aussi presque entièrement de Gilles.

Sa vie

Quinzième enfant de Gilles Boileau, greffier de la Grand' Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune âge, destiné au droit. Il a deux frères : Gilles Boileau et Jacques Boileau. Nicolas Boileau est d'abord un enfant de constitution fragile qui doit se faire opérer de la taille à l'âge de onze ans. Il commence ses études au collège d'Harcourt. Ce n'est qu'en troisième, après avoir rejoint le collège de Beauvais pour étudier le droit, qu'il se fait remarquer par sa passion pour la lecture des grands poètes de l'Antiquité.
Boileau, aidé de sa famille, a probablement forgé de toutes pièces une généalogie qui lui accordait un titre de noblesse et qu'il faisait remonter jusqu'au xive siècle, à Jean Boileau, un notaire royal anobli par Charles V. Nicolas Boileau revendiquait un blason dont les armes étaient de gueules à un chevron d'argent accompagné de trois molettes d'or. Cependant, rien dans la condition de Boileau ne laisse à penser qu'il ait pu avoir de véritables titres nobiliaires.
Fils d'un commis au greffe du parlement, il appartient à cette bourgeoisie des offices, cultivée et traditionaliste, d'où sont issus la plupart des écrivains de profession à l'âge classique. Sa carrière est bien significative de la condition de l'homme de lettres au XVIIe s. : l'estime d'un protecteur, l'entrée chez les Grands, la faveur royale, la charge à la Cour, le fauteuil académique sont les étapes exemplaires d'une réussite dont la dépendance est la contrepartie.
Issu de la bourgeoisie de robe, il entre très tôt dans le monde littéraire, grâce à son frère Gilles. Sa vie durant, il est mêlé à toutes les grandes affaires qui remuent la cour et la ville. Pour toutes les questions d'esthétique, de morale, de religion, il a son mot à dire.

La théologie et le Droit

Étant donné que son père le destine à une vie de clerc, il entreprend des études de théologie à la Sorbonne, mais elles ne sont pas couronnées de succès. Boileau se voit cependant attribuer le bénéfice du prieuré de Saint-Paterne, doté de 800 livres de rente, qu'il restitue à la mort de son père en 1657. Celui-ci lui permet de vivre modestement et de se consacrer tout entier à la littérature6. Admis au barreau le 4 septembre 1656, il en est rapidement dégoûté. Après avoir été reçu avocat, il abandonne Cujas et Alciat au grand scandale de sa famille et surtout de son beau-frère Dongois, greffier, qui juge dès lors « qu'il ne sera qu'un sot toute sa vie

Les Satires

Les premiers écrits importants de Boileau sont les Satires composées à partir de 1657 et publiées à partir de 1666, inspirées des Satires d'Horace et de Juvénal. Il y attaque ceux de ses contemporains qu'il estime de mauvais goût, comme Jean Chapelain, Philippe Quinault ou encore Georges de Scudéry. Au contraire, il est un admirateur de Molière et, plus tard, de La Fontaine et de Jean Racine. Sa première satire paraît dans un temps où, malgré les succès de Pierre Corneille et de Molière, Jean Chapelain est encore la principale autorité en littérature. Les sept premières satires, qui paraissent en 1666, obtiennent un succès considérable qu'accroit encore la haine maladroite des auteurs que le jeune poète avait critiqués. Il leur répond dans une nouvelle satire, la neuvième, où se trouvent réunies élégance du style et plaisanterie piquante. Toutes ses Satires sont violemment attaquées par l'abbé Charles Cotin qui lui reproche son manque de tact et de diplomatie face aux autres poètes. Inversement l'abbé Cotin fait partie des cibles les plus fréquentes des Satires.
La douzième satire, Sur l’Équivoque, a été interdite par Louis XIV sur l'intervention du père Le Tellier, confesseur du roi, malgré les démarches contraires du duc de Noailles. Elle circula cependant, après avoir été imprimée clandestinement sur instruction de l'abbé Boileau qui se vengeait ainsi des Jésuites, en même temps que pour venger son frère. François-Marie Arouet le futur Voltaire s'en procura un exemplaire. D'après Roger Peyrefitte Voltaire, p. 63, il sourit du passage sur Socrate, l'honneur de la profane Grèce, – Très équivoque ami du jeune Albiciade et admira les vers qu'il eût voulu avoir écrits :
Quel lion, quel tigre, égale en cruauté
Une injuste fureur qu'anime la Piété ?

Les Épîtres

Parvenu à l'âge de la maturité, il compose ses Épîtres, parues de 1669 à 16953 dans un style peut-être plus mûr et plus serein. Parallèlement, il traduit en 1674 le Traité du sublime du pseudo-Longin. Il commence la même année son Art poétique ainsi que Le Lutrin, œuvre entreprise sur un défi du président de Lamoignon où Boileau fait référence à Accurse. Il définit les différents genres avec précision, et donne les règles du beau en même temps qu'il en offre le modèle.

Représentant de la bourgeoisie

Sous le règne de Louis XIV, la bourgeoisie ne cesse de s'élever. Boileau est, dans l'ordre des lettres, le représentant le plus authentique de cette bourgeoisie. Il est issu d'une longue suite de greffiers, d'avocats et de petits officiers de finance. C'est à peine si, parmi les ascendants de sa grand-mère paternelle, on rencontre quelques magistrats. Il est du Palais et un peu d'Église ; à onze ans, il reçoit des lettres de tonsure, et sera huit ans prieur de Saint-Paterne. Peu dévot, moins encore mystique, il vivra entouré de prêtres, de religieux, même de jésuites, malgré les sympathies que Port-Royal lui inspire et qu'il ne cache pas.
Il est bourgeois par l'entêtement, l'avarice, l'âpreté à réclamer son dû. Mais de la bourgeoisie il a aussi les vertus fortes, en particulier une grande liberté de jugement et de parole, et un sentiment assez fier de sa dignité. Chargé, bien malgré lui, d'écrire l'histoire du roi, il est le contraire d'un flatteur. Reçu à l'Académie en 1684, il n'a pas un mot dans son discours pour célébrer la politique de Louis XIV contre les protestants : aucun de ses confrères n'a eu le même courage. Son jansénisme n'est, en un sens, qu'une forme de son indépendance en face des pouvoirs.
C'est au XVIIIe siècle et surtout au XIXe, lorsque la bourgeoisie devient la classe dirigeante, que le culte de Boileau s'organise en France. Nous avons Boileau dans le sang, écrivait encore Lanson en 1892. L'abdication de la bourgeoisie marquera le déclin de sa gloire.
On a fait de lui l'oracle du bon sens et de la froide raison. Or, il était avant tout homme d'impressions, partial, impulsif, incapable de maîtriser ses fureurs. Mme de Sévigné le montre dans la discussion « criant comme un fou, courant comme un forcené ».
Opéré de la taille à onze ans par un maladroit, il resta pour la vie, comme dit Pradon, « privé des dons de la nature ». Sa haine de toute littérature amoureuse procède peut-être en partie de cette infirmité.

Le théoricien du classicisme

L'influence du Grand Arnauld, rencontré chez le premier président Lamoignon, va entraîner Boileau dans une direction nouvelle. Il renonce pour vingt-cinq ans à la satire et se tourne vers les Épîtres morales. Il se détache de ses amis pyrrhoniens et de ses admirateurs de cabaret. Son épître III, assez faible littérairement, atteste cette évolution. Il prend part aux séances de la docte académie Lamoignon. On l'y invite à composer un art poétique, et on lui propose le sujet du Lutrin. Mme de Montespan étend sa protection sur lui et sur Racine devenu son ami. Boileau est présenté au roi en 1674 ; une pension de deux mille livres lui est accordée.
L'Art poétique paraît pendant l'été de 1674. C'est un résumé de la doctrine classique telle qu'elle avait été élaborée en France dans la première moitié du siècle. L'ouvrage n'a rien, et ne pouvait rien avoir d'original dans son inspiration. Mais ce qui le distingue de tous les traités de ce genre, c'est qu'il est en vers et qu'il cherche à plaire plus qu'à instruire. Composé à l'usage des gens du monde, il obtient auprès d'eux le plus éclatant succès.
Le Lutrin est une parodie un peu longuette du style épique, à propos d'une querelle de chanoines. Certains passages sont d'une verve agréable. D'ailleurs Boileau est ici dans le cadre de toute sa vie : l'action se déroule à la Sainte-Chapelle, au Palais et dans la boutique de Barbin.
La querelle de Phèdre en 1677 voit se dresser contre Racine et Boileau de puissants ennemis. Mme de Montespan, pour mettre les deux poètes à l'abri, obtient du roi qu'ils soient nommés historiographes. Boileau se croit obligé d'accepter, mais s'en repentira amèrement. Tout le fruit de ce travail ingrat disparaîtra en 1726 dans un incendie.

La querelle des Anciens et des Modernes

En 1687, Charles Perrault fait lire à l'Académie un poème où il assure que les lettres et les arts ont au moins autant d'éclat en France, sous le règne de Louis, qu'ils en purent avoir en Grèce et à Rome, aux temps de Périclès et d'Auguste. Tel est alors l'avis à peu près général. Mais Boileau est, de tempérament, ennemi de son siècle. Sous couleur de défendre les Anciens, il attaque surtout ceux de ses contemporains qu'il n'aime pas, et au premier rang desquels figure depuis longtemps Perrault lui-même. Boileau admire sincèrement sans doute quelques poètes latins, mais les raisons qu'il invoque pour démontrer la supériorité d'Homère ou de Pindare sont d'une grande faiblesse. En fait, la question est mal posée par deux adversaires aussi dépourvus l'un que l'autre d'esprit historique. Cette querelle, dont on a démesurément grossi l'importance, montre surtout combien Boileau était isolé en son temps. La Fontaine qui, lui, aime les Anciens avec tendresse plaide aussi pour eux, mais dans une épître qu'il adresse à un ennemi juré de Boileau, Huet, l'évêque de Soissons.
En 1694, Boileau revient à la satire. C'est aux femmes qu'il s'en prend avec une verve rajeunie. Il avait toujours été misogyne, mais il profite surtout des prétextes que lui offre son sujet pour se moquer des modernes et des casuistes.

Le dernier combat : contre les casuistes

C'est contre la casuistique qu'il mènera son dernier combat. Il n'avait jamais masqué sa sympathie pour la logique et la dure morale de Port-Royal, alors persécuté. Les Provinciales lui semblaient le seul ouvrage de son siècle qui pût être comparé aux chefs-d'œuvre des Anciens. Contre la dispense d'aimer Dieu, si libéralement accordée par les Jésuites, contre l'« honneur du monde », contre l'équivoque enfin, il écrit sa dernière épître et ses deux dernières satires. Elles valent par la chaleur de la conviction et par le courage dont elles témoignent.
Seules purent paraître, non sans bien des retouches et des adoucissements, l'épître XII et la satire XI. Pendant sept ans, Boileau s'épuise en démarches pour obtenir le droit de publier la satire XII, la plus importante, celle où il s'en prend à l'Équivoque. Le 3 janvier 1711, Louis XIV lui-même, sur le conseil de son confesseur le Père Le Tellier, interdit qu'elle soit imprimée. Boileau mourut le 13 mars.

Un homme libre

Il ne fut pas plus un grand critique qu'un grand poète. Ni sur Corneille, dont il condamne sommairement les dernières œuvres, ni sur La Fontaine, ni sur Racine dont le vrai génie lui échappe, il n'a jamais formulé un jugement personnel et pénétrant ; mais il a parmi ses contemporains une figure bien à part. Il déteste l'artifice, la fadeur, l'emphase, toutes ces dorures dont on s'émerveille autour de lui. Les modes du jour ne lui en imposent pas. Il a au moins l'intuition d'un sublime à la fois hardi et simple. Il aime le mot juste, fût-il peu académique, le détail pris sur le vif, la vérité telle qu'elle est. Hugo, Flaubert, Claudel prenaient à lire ses vers un plaisir de connaisseurs. Enfin, en un siècle courtisan, ce prétendu « flatteur de Louis » a montré, tout au long de sa vie et de son œuvre, une rare indépendance. Pierre Clarac

Regards sur l'Å“uvre

Il est au XVIIe siècle l'un des principaux théoriciens de l'esthétique classique en littérature, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « législateur du Parnasse »8. Il est l'un des chefs de file du clan des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, une polémique littéraire et artistique qui agite l'Académie française à la fin du xviie siècle, et qui oppose deux courants antagonistes sur leurs conceptions culturelles9. Comme poète, Boileau entreprend de définir le goût, et cherche à fixer d'une manière claire et précise les lois et les ressources de la poésie classique. Prenant modèle auprès des grands poètes de l'Antiquité, qu'il défend et qu'il admire, il travaille avec une lente rigueur et cherche à ne pas être injuste dans ses satires. Malgré la prévention des philosophes du xviiie siècle, Boileau est aujourd'hui encore souvent pris comme référence scolaire pour la justesse, la solidité et le goût, l'art de conserver à chaque genre la couleur qui lui est propre, l'objectivité dans ses tableaux comme dans ses jugements, l'art de faire valoir les mots par leur arrangement, de relever les petits détails, d'agrandir son sujet, d'enchâsser des pensées fortes et énergiques dans des vers harmonieux mais toujours dominés par la raison.
Mme de Sévigné dit de lui qu’il était tendre en prose et cruel en vers.
Louis Simon Auger fait un éloge de Boileau couronné par l'Institut en 1805.

Å’uvres

Les Satires 1666–1668. Réédition : 2002.
Épîtres 1669-1698. Réédition : 1937.
Poésies diverses avec Amitié Fidéle (1674
Le Lutrin(Poème héroï-comique 1672-1683
L’Art poétique 1674
Longin, Traité du sublime, trad. par Nicolas Boileau, Paris, 1674 : avec introduction et notes par Francis Goyet, Paris, 1995
Dialogue sur les héros de roman 1688. Une analyse de cet ouvrage se trouve dans l'article Réflexions sur le roman au XVIIIe siècle.
Réflexions critiques sur Longin 1694-1710
Lettres à Charles Perrault 1700
Å’uvres de Boileau 1740
Correspondance avec Brossette 1858

Citations les plus fréquentes

De L'Art poétique 1674
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Chant I
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Chant I
Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire.
Chant I
Il n'est point de serpent ni de monstre odieux,
Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux,
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Chant III
Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.
Chant III
Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent.
Chant IV
Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose :
Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux.
Chant III
Des Satires 1668-1716
J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon.
Satire I
Du langage français bizarre Hermaphrodite,
De quel genre te faire, équivoque maudite ?
Satire XII


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Posté le : 30/10/2015 19:40
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Nicolas Boileau
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Le 1er novembre 1636 naît à Paris Nicolas Boileau

dit aussi Boileau-Despréaux, ou encore le législateur du Parnasse, poète, écrivain et critique littéraire français du mouvement classicisme, mort à 74 ans le 13 mars 1711 à Paris, ses Œuvres principales L'Art poétique, Le Lutrin, Les Satires.
Si l'on n'y inclut pas une importante collection de Lettres à Brossette et à Racine principalement, l'œuvre en prose est mince et comprend surtout le Traité du sublime, traduit du rhéteur grec Longin 1674, et les Réflexions sur Longin, à quoi s'ajoutent les pièces liminaires, qui introduisent les poèmes et qui sont le plus souvent riches de contenu. L'œuvre en vers, elle, comprend quelques milliers de vers Boileau a mis son orgueil à écrire peu : les douze Satires, discours en vers sur divers sujets, caractérisés par leur ton mordant les neuf premières entre 1666 et 1668, les trois dernières en 1694, 1701 et 1706 ; les douze Épîtres, discours de ton plus neutre, bien que n'excluant pas la raillerie les neuf premières s'échelonnent entre 1669 et 1683 ; les trois dernières paraissent en 1698 ; l'Art poétique 1674, poème didactique en quatre chants, qui expose les préceptes généraux de la doctrine classique ainsi que les règles des principaux genres ; le Lutrin 1674 et 1683, épopée parodique en six chants, narrant en vers héroïques une querelle de préséance entre des chanoines ; deux odes, dont la plus connue, Ode sur la prise de Namur 1694, se voulait une illustration de la manière pindarique et une réplique à Perrault, sont les seules tentatives de Boileau dans la voie du lyrisme.
Bilan d'une carrière


En bref

Après avoir eu dix enfants d'un premier lit, son père, greffier au Parlement, s'était remarié et en avait eu encore six, dont Boileau fut le cinquième. Dans sa famille, on prit de bonne heure l'habitude de l'appeler Despréaux. Son enfance semble avoir été triste. Il perd sa mère à vingt mois. Il fait ses humanités au collège de Beauvais, commence des études de théologie, puis se tourne vers le droit ; il est reçu avocat, mais ne plaide pas. Son frère Gilles, de cinq ans son aîné, s'est fait connaître comme satirique ; il a été élu académicien dès 1659. Comme lui, Despréaux est hostile aux poètes qui flattent les ministres et les gens en place. Les deux frères se brouillent, au moins provisoirement, quand Gilles accepte une pension de Chapelain.
Sa première grande admiration, c'est Molière. Il est à ses côtés dans la querelle de L'École des femmes. Ses rapports avec La Fontaine seront toujours des plus tièdes. Il ne se liera sans doute pas avec Racine avant 1670.
Vers 1663, il commence à réciter ses premières satires et, trois ans plus tard, son dialogue des Héros de roman, au cabaret, en assez libre compagnie. Sa diction très expressive fait valoir les allusions polémiques et parodiques dont il a semé ses vers et sa prose. L'influence de Molière est sensible sur les premières Satires : la deuxième lui est dédiée ; la quatrième est adressée à son meilleur ami, l'abbé Le Vayer ; la cinquième contient un couplet imité d'une tirade de Dom Juan à moins que Molière n'ait mis Boileau en prose ; la troisième renouvelle le thème du « repas ridicule » : ce n'est plus le dîner manqué qui fait rire, mais le gourmand lui-même, qui se plaint d'un mauvais repas comme d'un malheur public ; le début de cette satire a la vivacité et l'imprévu d'une scène d'exposition moliéresque.
Les premières Satires sont d'une langue saine et vigoureuse ; le mouvement en est vif, en général : Boileau est poète de verve. Son vers est bien moins monotone qu'on ne le croit. Il n'observe que rarement pour lui-même la règle fatale de la coupe à l'hémistiche qu'il formulera dans L'Art poétique. Par la variété du rythme, il produit des effets de surprise que ses auditeurs devaient trouver fort plaisants.
On ne saurait du reste sans beaucoup de complaisance tirer de ces Satires des idées originales sur la poésie et sur l'art ; les attaques qu'elles contiennent procèdent moins en général d'une opposition de goûts ou de doctrine que de griefs personnels.
Entre 1668 et 1670, poussé par Molière, Boileau s'en prend à la Sorbonne et à la scolastique. Il fait donc figure de moderne, au moins en matière de philosophie et de sciences. La satire VIII et « L'Arrêt burlesque » sont, à cet égard, des témoignages très frappants.
Gilles Boileau meurt à trente-huit ans, en octobre 1669. Despréaux, qui s'était sans doute réconcilié avec lui, hérite de ses papiers. Il y trouve la matière d'un mince recueil d'œuvres posthumes. Mais il semble avoir gardé par devers lui une traduction du Sublime de Longin qu'il publiera sous son nom (en la retouchant peut-être) en 1674. La Dissertation sur Joconde, que Brossette attribue à Despréaux, est aussi presque entièrement de Gilles.

Sa vie

Quinzième enfant de Gilles Boileau, greffier de la Grand' Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune âge, destiné au droit. Il a deux frères : Gilles Boileau et Jacques Boileau. Nicolas Boileau est d'abord un enfant de constitution fragile qui doit se faire opérer de la taille à l'âge de onze ans. Il commence ses études au collège d'Harcourt. Ce n'est qu'en troisième, après avoir rejoint le collège de Beauvais pour étudier le droit, qu'il se fait remarquer par sa passion pour la lecture des grands poètes de l'Antiquité.
Boileau, aidé de sa famille, a probablement forgé de toutes pièces une généalogie qui lui accordait un titre de noblesse et qu'il faisait remonter jusqu'au xive siècle, à Jean Boileau, un notaire royal anobli par Charles V. Nicolas Boileau revendiquait un blason dont les armes étaient de gueules à un chevron d'argent accompagné de trois molettes d'or. Cependant, rien dans la condition de Boileau ne laisse à penser qu'il ait pu avoir de véritables titres nobiliaires.
Fils d'un commis au greffe du parlement, il appartient à cette bourgeoisie des offices, cultivée et traditionaliste, d'où sont issus la plupart des écrivains de profession à l'âge classique. Sa carrière est bien significative de la condition de l'homme de lettres au XVIIe s. : l'estime d'un protecteur, l'entrée chez les Grands, la faveur royale, la charge à la Cour, le fauteuil académique sont les étapes exemplaires d'une réussite dont la dépendance est la contrepartie.
Issu de la bourgeoisie de robe, il entre très tôt dans le monde littéraire, grâce à son frère Gilles. Sa vie durant, il est mêlé à toutes les grandes affaires qui remuent la cour et la ville. Pour toutes les questions d'esthétique, de morale, de religion, il a son mot à dire.

La théologie et le Droit

Étant donné que son père le destine à une vie de clerc, il entreprend des études de théologie à la Sorbonne, mais elles ne sont pas couronnées de succès. Boileau se voit cependant attribuer le bénéfice du prieuré de Saint-Paterne, doté de 800 livres de rente, qu'il restitue à la mort de son père en 1657. Celui-ci lui permet de vivre modestement et de se consacrer tout entier à la littérature6. Admis au barreau le 4 septembre 1656, il en est rapidement dégoûté. Après avoir été reçu avocat, il abandonne Cujas et Alciat au grand scandale de sa famille et surtout de son beau-frère Dongois, greffier, qui juge dès lors « qu'il ne sera qu'un sot toute sa vie

Les Satires

Les premiers écrits importants de Boileau sont les Satires composées à partir de 1657 et publiées à partir de 1666, inspirées des Satires d'Horace et de Juvénal. Il y attaque ceux de ses contemporains qu'il estime de mauvais goût, comme Jean Chapelain, Philippe Quinault ou encore Georges de Scudéry. Au contraire, il est un admirateur de Molière et, plus tard, de La Fontaine et de Jean Racine. Sa première satire paraît dans un temps où, malgré les succès de Pierre Corneille et de Molière, Jean Chapelain est encore la principale autorité en littérature. Les sept premières satires, qui paraissent en 1666, obtiennent un succès considérable qu'accroit encore la haine maladroite des auteurs que le jeune poète avait critiqués. Il leur répond dans une nouvelle satire, la neuvième, où se trouvent réunies élégance du style et plaisanterie piquante. Toutes ses Satires sont violemment attaquées par l'abbé Charles Cotin qui lui reproche son manque de tact et de diplomatie face aux autres poètes. Inversement l'abbé Cotin fait partie des cibles les plus fréquentes des Satires.
La douzième satire, Sur l’Équivoque, a été interdite par Louis XIV sur l'intervention du père Le Tellier, confesseur du roi, malgré les démarches contraires du duc de Noailles. Elle circula cependant, après avoir été imprimée clandestinement sur instruction de l'abbé Boileau qui se vengeait ainsi des Jésuites, en même temps que pour venger son frère. François-Marie Arouet le futur Voltaire s'en procura un exemplaire. D'après Roger Peyrefitte Voltaire, p. 63, il sourit du passage sur Socrate, l'honneur de la profane Grèce, – Très équivoque ami du jeune Albiciade et admira les vers qu'il eût voulu avoir écrits :
Quel lion, quel tigre, égale en cruauté
Une injuste fureur qu'anime la Piété ?

Les Épîtres

Parvenu à l'âge de la maturité, il compose ses Épîtres, parues de 1669 à 16953 dans un style peut-être plus mûr et plus serein. Parallèlement, il traduit en 1674 le Traité du sublime du pseudo-Longin. Il commence la même année son Art poétique ainsi que Le Lutrin, œuvre entreprise sur un défi du président de Lamoignon où Boileau fait référence à Accurse. Il définit les différents genres avec précision, et donne les règles du beau en même temps qu'il en offre le modèle.

Représentant de la bourgeoisie

Sous le règne de Louis XIV, la bourgeoisie ne cesse de s'élever. Boileau est, dans l'ordre des lettres, le représentant le plus authentique de cette bourgeoisie. Il est issu d'une longue suite de greffiers, d'avocats et de petits officiers de finance. C'est à peine si, parmi les ascendants de sa grand-mère paternelle, on rencontre quelques magistrats. Il est du Palais et un peu d'Église ; à onze ans, il reçoit des lettres de tonsure, et sera huit ans prieur de Saint-Paterne. Peu dévot, moins encore mystique, il vivra entouré de prêtres, de religieux, même de jésuites, malgré les sympathies que Port-Royal lui inspire et qu'il ne cache pas.
Il est bourgeois par l'entêtement, l'avarice, l'âpreté à réclamer son dû. Mais de la bourgeoisie il a aussi les vertus fortes, en particulier une grande liberté de jugement et de parole, et un sentiment assez fier de sa dignité. Chargé, bien malgré lui, d'écrire l'histoire du roi, il est le contraire d'un flatteur. Reçu à l'Académie en 1684, il n'a pas un mot dans son discours pour célébrer la politique de Louis XIV contre les protestants : aucun de ses confrères n'a eu le même courage. Son jansénisme n'est, en un sens, qu'une forme de son indépendance en face des pouvoirs.
C'est au XVIIIe siècle et surtout au XIXe, lorsque la bourgeoisie devient la classe dirigeante, que le culte de Boileau s'organise en France. Nous avons Boileau dans le sang, écrivait encore Lanson en 1892. L'abdication de la bourgeoisie marquera le déclin de sa gloire.
On a fait de lui l'oracle du bon sens et de la froide raison. Or, il était avant tout homme d'impressions, partial, impulsif, incapable de maîtriser ses fureurs. Mme de Sévigné le montre dans la discussion « criant comme un fou, courant comme un forcené ».
Opéré de la taille à onze ans par un maladroit, il resta pour la vie, comme dit Pradon, « privé des dons de la nature ». Sa haine de toute littérature amoureuse procède peut-être en partie de cette infirmité.

Le théoricien du classicisme

L'influence du Grand Arnauld, rencontré chez le premier président Lamoignon, va entraîner Boileau dans une direction nouvelle. Il renonce pour vingt-cinq ans à la satire et se tourne vers les Épîtres morales. Il se détache de ses amis pyrrhoniens et de ses admirateurs de cabaret. Son épître III, assez faible littérairement, atteste cette évolution. Il prend part aux séances de la docte académie Lamoignon. On l'y invite à composer un art poétique, et on lui propose le sujet du Lutrin. Mme de Montespan étend sa protection sur lui et sur Racine devenu son ami. Boileau est présenté au roi en 1674 ; une pension de deux mille livres lui est accordée.
L'Art poétique paraît pendant l'été de 1674. C'est un résumé de la doctrine classique telle qu'elle avait été élaborée en France dans la première moitié du siècle. L'ouvrage n'a rien, et ne pouvait rien avoir d'original dans son inspiration. Mais ce qui le distingue de tous les traités de ce genre, c'est qu'il est en vers et qu'il cherche à plaire plus qu'à instruire. Composé à l'usage des gens du monde, il obtient auprès d'eux le plus éclatant succès.
Le Lutrin est une parodie un peu longuette du style épique, à propos d'une querelle de chanoines. Certains passages sont d'une verve agréable. D'ailleurs Boileau est ici dans le cadre de toute sa vie : l'action se déroule à la Sainte-Chapelle, au Palais et dans la boutique de Barbin.
La querelle de Phèdre en 1677 voit se dresser contre Racine et Boileau de puissants ennemis. Mme de Montespan, pour mettre les deux poètes à l'abri, obtient du roi qu'ils soient nommés historiographes. Boileau se croit obligé d'accepter, mais s'en repentira amèrement. Tout le fruit de ce travail ingrat disparaîtra en 1726 dans un incendie.

La querelle des Anciens et des Modernes

En 1687, Charles Perrault fait lire à l'Académie un poème où il assure que les lettres et les arts ont au moins autant d'éclat en France, sous le règne de Louis, qu'ils en purent avoir en Grèce et à Rome, aux temps de Périclès et d'Auguste. Tel est alors l'avis à peu près général. Mais Boileau est, de tempérament, ennemi de son siècle. Sous couleur de défendre les Anciens, il attaque surtout ceux de ses contemporains qu'il n'aime pas, et au premier rang desquels figure depuis longtemps Perrault lui-même. Boileau admire sincèrement sans doute quelques poètes latins, mais les raisons qu'il invoque pour démontrer la supériorité d'Homère ou de Pindare sont d'une grande faiblesse. En fait, la question est mal posée par deux adversaires aussi dépourvus l'un que l'autre d'esprit historique. Cette querelle, dont on a démesurément grossi l'importance, montre surtout combien Boileau était isolé en son temps. La Fontaine qui, lui, aime les Anciens avec tendresse plaide aussi pour eux, mais dans une épître qu'il adresse à un ennemi juré de Boileau, Huet, l'évêque de Soissons.
En 1694, Boileau revient à la satire. C'est aux femmes qu'il s'en prend avec une verve rajeunie. Il avait toujours été misogyne, mais il profite surtout des prétextes que lui offre son sujet pour se moquer des modernes et des casuistes.

Le dernier combat : contre les casuistes

C'est contre la casuistique qu'il mènera son dernier combat. Il n'avait jamais masqué sa sympathie pour la logique et la dure morale de Port-Royal, alors persécuté. Les Provinciales lui semblaient le seul ouvrage de son siècle qui pût être comparé aux chefs-d'œuvre des Anciens. Contre la dispense d'aimer Dieu, si libéralement accordée par les Jésuites, contre l'« honneur du monde », contre l'équivoque enfin, il écrit sa dernière épître et ses deux dernières satires. Elles valent par la chaleur de la conviction et par le courage dont elles témoignent.
Seules purent paraître, non sans bien des retouches et des adoucissements, l'épître XII et la satire XI. Pendant sept ans, Boileau s'épuise en démarches pour obtenir le droit de publier la satire XII, la plus importante, celle où il s'en prend à l'Équivoque. Le 3 janvier 1711, Louis XIV lui-même, sur le conseil de son confesseur le Père Le Tellier, interdit qu'elle soit imprimée. Boileau mourut le 13 mars.

Un homme libre

Il ne fut pas plus un grand critique qu'un grand poète. Ni sur Corneille, dont il condamne sommairement les dernières œuvres, ni sur La Fontaine, ni sur Racine dont le vrai génie lui échappe, il n'a jamais formulé un jugement personnel et pénétrant ; mais il a parmi ses contemporains une figure bien à part. Il déteste l'artifice, la fadeur, l'emphase, toutes ces dorures dont on s'émerveille autour de lui. Les modes du jour ne lui en imposent pas. Il a au moins l'intuition d'un sublime à la fois hardi et simple. Il aime le mot juste, fût-il peu académique, le détail pris sur le vif, la vérité telle qu'elle est. Hugo, Flaubert, Claudel prenaient à lire ses vers un plaisir de connaisseurs. Enfin, en un siècle courtisan, ce prétendu « flatteur de Louis » a montré, tout au long de sa vie et de son œuvre, une rare indépendance. Pierre Clarac

Regards sur l'Å“uvre

Il est au XVIIe siècle l'un des principaux théoriciens de l'esthétique classique en littérature, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « législateur du Parnasse »8. Il est l'un des chefs de file du clan des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, une polémique littéraire et artistique qui agite l'Académie française à la fin du xviie siècle, et qui oppose deux courants antagonistes sur leurs conceptions culturelles9. Comme poète, Boileau entreprend de définir le goût, et cherche à fixer d'une manière claire et précise les lois et les ressources de la poésie classique. Prenant modèle auprès des grands poètes de l'Antiquité, qu'il défend et qu'il admire, il travaille avec une lente rigueur et cherche à ne pas être injuste dans ses satires. Malgré la prévention des philosophes du xviiie siècle, Boileau est aujourd'hui encore souvent pris comme référence scolaire pour la justesse, la solidité et le goût, l'art de conserver à chaque genre la couleur qui lui est propre, l'objectivité dans ses tableaux comme dans ses jugements, l'art de faire valoir les mots par leur arrangement, de relever les petits détails, d'agrandir son sujet, d'enchâsser des pensées fortes et énergiques dans des vers harmonieux mais toujours dominés par la raison.
Mme de Sévigné dit de lui qu’il était tendre en prose et cruel en vers.
Louis Simon Auger fait un éloge de Boileau couronné par l'Institut en 1805.

Å’uvres

Les Satires 1666–1668. Réédition : 2002.
Épîtres 1669-1698. Réédition : 1937.
Poésies diverses avec Amitié Fidéle (1674
Le Lutrin(Poème héroï-comique 1672-1683
L’Art poétique 1674
Longin, Traité du sublime, trad. par Nicolas Boileau, Paris, 1674 : avec introduction et notes par Francis Goyet, Paris, 1995
Dialogue sur les héros de roman 1688. Une analyse de cet ouvrage se trouve dans l'article Réflexions sur le roman au XVIIIe siècle.
Réflexions critiques sur Longin 1694-1710
Lettres à Charles Perrault 1700
Å’uvres de Boileau 1740
Correspondance avec Brossette 1858

Citations les plus fréquentes

De L'Art poétique 1674
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Chant I
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Chant I
Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire.
Chant I
Il n'est point de serpent ni de monstre odieux,
Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux,
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Chant III
Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.
Chant III
Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent.
Chant IV
Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose :
Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux.
Chant III
Des Satires 1668-1716
J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon.
Satire I
Du langage français bizarre Hermaphrodite,
De quel genre te faire, équivoque maudite ?
Satire XII


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Posté le : 30/10/2015 19:39
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Antonio Canova
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Le 1er novembre 1757 naît Antonio Canova

à Possagno province de Trévise, dans l'État véniten, sculpteur italien formé à l'école santa Marina à Venise, mort à 64 ans le 13 octobre 1822 à Venise. Sculpteur attitré de la papauté et de l'Empire napoléonien, il fut chargé de commandes officielles bustes, tombeaux d'une simplicité monumentale, tandis qu'il multipliait les mythologies aimables pour une riche clientèle privée Amour et Psyché, marbre, Louvre. Le contraste est grand entre ses fougueuses et vivantes esquisses dessinées et la froide perfection des marbres finals. Canova exerça son activité de peintre, qui fut beaucoup moins importante que son activité de sculpteur, entre son premier séjour à Venise et 1800 Complainte du Christ, 1799, Passagno, Tempio et Venise, musée Correr. Dans ses tableaux à sujets mythologiques, il interprète d'une manière " moderne ", adoptant le langage de Batoni et de Mengs, le Classicisme du cinquecento. Certains de ses premiers thèmes picturaux Vénus et Satyre, 1785-1790, Possagno, Gipsoteca Canoviana se retrouveront plus tard développés en sculpture Vénus victorieuse. Ses portraits l'Antiquaire Amedeo Svaier, v. 1777-1779, Venise, musée Correr ; Autoportrait, 1792, Offices ; Portrait de la Giuli, 1798-99, Possagno, Gipsoteca Canoviana, dans lesquels l'influence de la culture vénitienne prévaut sur le goût romain, présentent un plus grand intérêt. Le musée Correr à Venise et celui de Bassano conservent un ensemble de dessins de l'artiste. Une importante rétrospective a été consacrée à Canova, Venise, Musée Correr et Possagno, Gipsoteca Canoviana en 1992.

En bref

Retour à l'antique. Fils d'un artisan, tailleur de pierre dans son enfance, il devint à Rome la figure majeure du néoclassicisme, né à Possagno, dans la province de Trévise, en Italie, Canova perdit tout jeune son père. Son grand-père, Pasino, praticien habile à dégrossir statues et groupes de pierre, le prépara à son métier et obtint pour lui la protection du sénateur vénitien Giovanni Falier. Entré dans l'atelier de Giuseppe II Bernardi-Torretto 1694-1774, qui prolongeait en milieu provincial les formules baroques du XVIIIe siècle, Canova suivit son maître à Venise en 1769.
Dès 1776, il expose les statues d'Eurydice et d'Orphée, où le rococo s'associe maladroitement à un réalisme assez trivial. Le groupe de Dédale et Icare affirme son goût du mouvement, des attitudes complexes, d'une vérité familière. Des bustes modelés ou des portraits peints témoignent de l'attachement du jeune artiste à la tradition vénitienne. Admis à l'Académie, Canova se rend à Rome dès l'automne de 1779. Les antiques le laissent d'abord indifférent, alors que son journal révèle une admiration passionnée pour l'art baroque. L'influence de ses amis, Gavin Hamilton, peintre et antiquaire, Volpato, graveur, partisans de l'esthétique néo-classique, s'exerce peu à peu sur lui. Désormais, sa carrière va se dérouler à Rome, et elle sera éclatante. Un Apollon se couronnant, le groupe de Thésée vainqueur du Minotaure indiquent une évolution très nette vers l'imitation des modèles gréco-romains. En 1783, Canova se lie avec Quatremère de Quincy, théoricien du retour à l'antique le plus sévère, qui restera son intime conseiller. Pour atteindre la pureté grecque, il discipline son tempérament primesautier, toujours sensible dans ses bustes, ses esquisses et ses dessins. Les grands monuments funéraires des papes Clément XIV (1783-1787) et Clément XIII (1787-1792) offrent encore un compromis entre la tradition, respectée dans la composition générale, et la nouveauté des figures accessoires, comme le Génie de la mort, imprégnées d'esprit hellénistique. Ses créations profanes sont, par contre, toutes inspirées par la sculpture antique, qu'il interprétera avec une grande liberté. Le groupe de Psyché ranimée par le baiser de l' Amour, d'un maniérisme certain dans l'exécution mais d'une conception lyrique, en demeure l'exemple le plus séduisant. Une aimable Psyché debout, jouant avec le papillon, image de l'âme, se retrouve un peu plus tard associée avec l'Amour et devient le pendant du premier groupe, comme symbole de l'Innocence face à la Volupté. Hébé, dans une course animée qui n'altère pas la sérénité de ses traits, surgit d'un nuage pour verser le nectar. Variantes et suaves répliques se multiplient au gré des collectionneurs européens. Une Sainte Madeleine émeut par son expression douloureuse, sans que Canova se soit résigné à marquer ce corps des stigmates de la pénitence. La beauté des formes jeunes, polies à l'extrême, demeure l'objectif essentiel du sculpteur.

Sa vie

Né dans une famille de tailleurs de pierres depuis des générations, il apprit dès son plus jeune âge l'art de la taille du marbre. En 1768, sur la recommandation du sénateur Giovanni Falieri, il est placé comme apprenti chez le sculpteur Giuseppe Bernardi Torretti, à Pagnano d'Asolo (province de Trévise), puis intègrera plus tard l'école Santa Marina à Venise.
Après avoir remporté plusieurs prix à l'Académie des beaux-arts de Venise, il y donna successivement plusieurs ouvrages qui le mirent bientôt au premier rang des sculpteurs modernes, et dans lesquels il sut allier l'imitation de la nature avec les beautés idéales de l'antique. Il étudia l'art antique et sculpta, tout au long de sa vie, diverses statues inspirées des mythologies grecque et romaine, ainsi que des cénotaphes, des bustes et des statues en pied de divers personnages célèbres de l'époque. Il est renommé pour la délicatesse de ses sculptures sur marbre. Son œuvre est considérée comme l'archétype de la sculpture néoclassique et a fait l'objet de plusieurs études de Mario Praz.
Il consacra une bonne partie de sa fortune que lui valait son art à des activités de bienfaisance ou de soutien à de jeunes artistes ou d'artistes dans le beso
Il pratiqua également la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Napoléon Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l'Italie et que réclamait le gouvernement pontifical en application des clauses du Congrès de Vienne. Il fut chargé de négocier avec Dominique Vivant Denon la restitution, par la France, des œuvres d'art italien volées par l'armée napoléonienne. Il fut anobli et reçut un certain nombre de distinctions honorifiques. Sa dépouille fut transférée dans sa ville natale.

Après avoir été célébré comme le dernier classique, Antonio Canova fut ravalé au rang des pasticheurs de l'antique et estimé le représentant le plus typique d'une période néfaste de l'art occidental. Les travaux d'E. Bassi lui ont rendu justice, en révélant esquisses, dessins et peintures qui découvrent une personnalité curieuse. Il ne convient cependant pas de séparer ses recherches de ses œuvres achevées. Avec toutefois infiniment plus de talent, il évolua comme la plupart de ses contemporains. Abandonnant la tradition baroque, il se rallia au néo-classicisme archéologique de la pureté grecque, mais il sentit toujours le danger d'une trop grande soumission aux impératifs d'une doctrine discutable. Contrairement aux souhaits de ses conseillers, trop absolus, Canova poursuivit sa démarche propre ; partant d'observations aiguës, de croquis et d'ébauches, il fixa des attitudes maniérées qui correspondent à son attirance profonde pour un monde utopique où la beauté plastique s'allie au bizarre. Il coula ensuite, autant qu'il le put, ses rêves dans le moule antique et parvint ainsi à créer des formes neuves, avant tout féminines, où se mêlent froideur et volupté, grâce et langueur.
Les premiers romantiques, Byron, Stendhal, Chateaubriand admiraient, à l'égal des derniers défenseurs du classicisme, son art apparemment détaché des contingences. Le prestige de cet homme généreux, délicat, secret, décidé à préserver son indépendance, s'imposa partout durant le premier quart du XIXe siècle.
Si la plupart des maquettes, tableaux, dessins de Canova sont connus, comme ses marbres et leurs principales répliques, nous ne possédons pas le catalogue complet de sa production, que son abondante correspondance inédite, en partie conservée à Bassano, permettrait de dresser avec méthode. Les sources précises de ses œuvres offrent toujours un vaste champ d'étude.

Sculpteur de Napoléon

Cependant, pour lui-même, il dessine des scènes de la rue, peint des portraits intimes, des compositions naïves ou brutales, modèle de fins reliefs où il s'éloigne sciemment des stucs pompéiens ou romains, pris comme exemples. Il développe toute une esthétique de la stèle funéraire dans l'esprit noble et mélancolique des tombeaux attiques. Soucieux de se renouveler, Canova s'attaque en 1795 à un Hercule jetant Lycas à la mer, groupe colossal achevé vers 1810. Les « pugilateurs » Creugas et Damoxène manifestent le même désir d'aborder un art viril, assez éloigné de sa vraie nature. Dès lors, Canova occupe le premier rang en Italie et sans doute en Europe. Il ne résistera pas à Napoléon dont il deviendra le sculpteur préféré. Persée, Hector, Ajax, Pâris ne sont que variations sur des modèles antiques. Thésée luttant contre le Centaure a plus de réelle puissance dans le mouvement et la musculature. Les Trois Danseuses, Terpsychore, la Vénus italique, les Trois Grâces, dans leurs poses apprêtées, reflètent mieux le rêve de féminité gracieuse que son extraordinaire habileté lui permettait d'incarner dans le marbre. Parallèlement, Canova compose d'importants monuments funéraires, dont celui de l'archiduchesse Marie-Christine (1798-1805, Vienne) est le plus émouvant par l'invention d'un cortège recueilli en marche vers la porte du tombeau.
De Napoléon, le sculpteur a laissé le buste idéalisé le plus évocateur et une colossale statue où il transforme abusivement son héros en Mars pacificateur nu 1803-1808, Londres. Madame Letizia devient une très noble Agrippine assise (1804-1806), tandis que Pauline Borghèse, en Vénus victorieuse, expose complaisamment un corps superbe, qui contraste avec la froide perfection d'un visage divinisé. Marie-Louise, banale image officielle de la Concorde, trône, mais c'est surtout le buste préparatoire modelé sur nature en 1810 qui retient l'attention par l'acuité sans complaisance de l'observation, tout comme la retient celui de Murat parmi tant d'autres aussi bien venus. Prince de l'académie de Saint-Luc, directeur des Musées romains, Canova, sans avoir d'élèves, jouit d'un prestige extraordinaire que la chute de l'Empire n'amoindrit pas.
Un voyage à Londres en 1815 lui révèle les marbres du Parthénon, qui l'enthousiasment, mais il est trop tard pour que son style en soit profondément modifié. Ces bas-reliefs l'incitent à moduler avec plus de réalisme ses dernières statues, Madeleine étendue, Nymphe couchée, Endymion dormant. Toutefois, ses « têtes idéales » s'éloignent des modèles qui les inspirent (Madame Récamier). Pour l'église qu'il fit bâtir à Possagno d'après le Panthéon romain, il conçut des métopes d'une grande simplicité et une Descente de croix, fondue en bronze après sa mort, dont les sources se trouvent dans l'art florentin des XVe et XVIe siècles.
Le 13 octobre 1822, Canova s'éteignit à Venise. Son œuvre fut rassemblée dans une galerie construite auprès de sa maison natale.
La diffusion de l'art canovien, de saveur tout italienne, imprégné de sensualisme lyrique, trop fin pour exercer une influence déterminante, se trouva contrariée à Rome même par son rival le Danois Thorvaldsen, apôtre d'un néo-classicisme sans nuance, tendant à l'archaïsme. Gérard Hubert

Ses principaux ouvrages sont

Thésée assis sur le Minotaure vaincu au Kunsthistorisches Museum de Vienne ; le mausolée de Clément XIII, dans la Basilique Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans la Basilique des Saints-Apôtres, ; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d'Alfieri, dans l'église de Santa Croce à Florence ; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion, Vénus Victrix Pauline Bonaparte, Polymnie Élisa Bonaparte, etc.
Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l'élégance des formes, la sagesse de la composition, l'expression des physionomies, l'habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l'originalité. Il était associé étranger de l'Institut de France.
Son Œuvre a été publiée en 1824 par Étienne Achille Réveil et Henri de Latouche. Antoine Quatremère de Quincy a donné une Étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte Leopoldo Cicognara sa Biographie, Venise, 1825.
À sa mort en 1822, son cœur est entreposé à l'Église Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise. Le monument funéraire où il est entreposé est de sa propre création, bien qu'il le dédiait originalement au peintre Titien. Le reste de sa dépouille a été déposé à Possagno, dans le Tempio Canoviano (it) où est enterré également son frère.

Portraits sculptés et nus féminins

Il fit de nombreux portraits sculptés, soit en buste Domenico Cimarosa, 1808 ou le pape Pie VII entre 1804 et 1807, mais également en pied où il combine le visage, modelé sur nature, à un corps idéalisé, parfois dénudé et inspiré de l'Antiquité. Son portrait de Napoléon en Mars désarmé et pacificateur, achevé en 1806 où l'empereur figure nu, rappelle effectivement un marbre antique. Il n'a jamais été accepté par son récipiendaire, malgré un entretien qu'eut Canova avec ce dernier en 1810 où il tenta d'expliquer sa démarche esthétique. L'artiste fit cependant plusieurs autres sculptures des proches de Napoléon, dont celui de sa mère Madame Mère, 1807, dans une posture assise proche de celle de l'Agrippine assise du musée du Capitole.
L'une de ses œuvres les plus célèbres reste son Pauline Borghèse en Vénus Victrix (1804-1808) où cette dernière est représentée allongée sur un sofa, recouverte juste d'un voile léger ne masquant rien du relief de son torse. La Galatea, pour laquelle aurait aussi posé Pauline, est une statue qui se trouve dans le musée Demidoff à San Martino et une copie dans le jardin des Mulini (Ile d'Elbe). L'intérêt pour le nu féminin aux poses abandonnées est d'ailleurs une constante de son art. Préoccupé par le rendu des chairs et de la carnation, il n'hésitait pas à enduire le marbre d'une fine couche de cire rosée. Il sculptait le corps féminin avec un modelé fin et un souci de délicatesse qui se retrouve dans le drapé, aussi bien de face que de dos.

Les peintures

Se considérant comme un peintre amateur peignant pour son seul plaisir, il s'adonne à cette activité principalement entre 1780 et 1799. Selon l'un de ses biographes, Giuseppe Pavanello, ses peintures de nus féminins lui servaient à mettre au point ses propres canons de la beauté féminine. L'une d'elle, la Vénus au miroir peinte dans le style du Quattrocento vénitien fut vendue par Canova comme une œuvre authentique de la Renaissance1. Une série de vingt-deux toiles monochromes, traitant le thème d'Hercule lançant des flèches sur ses propres enfants, se trouve rassemblée dans sa maison natale à Possagno. Une autre toile traitant le même sujet et conservée au Muséo civico de Bassano fait preuve d'une facture fougueuse et d'un puissant sens dramatique pour traiter le thème de la mort qui tranche avec sa production habituelle, élégiaque et mélancolique.

Influence et postérité

Si Canova refusait d'avoir des élèves, il fut souvent imité de son vivant et après sa mort. Cependant, en tant qu'artiste officiel, il a connu une certaine désaffection liée à l'entreprise de glorification des Napoléonides. Ainsi, contrairement au jugement de Quatremère de Quincy, David d'Angers qui subit son influence dans sa jeunesse, critique la mollesse de ses œuvres et refuse de voir en lui le continuateur des Grecs3. David d'Angers, Rude, Barye ou Daumier n'ont pas suivi Canova, ils en ont pris le contre-pied.

Å’uvre

Hercule et Lichas, sculpture sur marbre. Gipsoteca Canoviana, Possagno.
Thésée vainqueur du Minotaure, groupe sculpté sur marbre, 145,5 x 158,7 cm. 1781-1783. Victoria and Albert Museum, Londres.
Buste de Napoléon. Château de Fontainebleau.
Buste du cardinal Fesch. Musée Napoléonien de l'Hôtel de Ville, Ajaccio.
la Paix, sculpture sur marbre. Conservée jusqu'en 1953 à Saint-Pétersbourg. Désormais installée au Musée d'art occidental et oriental à Kiev.
Danseuse avec le doigt sur son menton, 1809/1823, statue de marbre, 177 cm, National Gallery of Art, Washington D.C.
Naiade, 1815/1823, marbre, 80 x 190 cm, National Gallery of Art, Washington D.C.
Persée tenant la tête de Méduse, 1804-1806, musée Pio-Clementino, Vatican

Œuvres datées :

1773-1776 : Orphée et Eurydice. Museo Correr, Venise.
1778 : Dédale et Icare. Museo Correr, Venise.
1781 : Apollon se couronnant lui-même, J. Paul Getty Museum, Los Angeles : voir la statue sur le site du musée getty.edu/art.
787 : Monument du pape Clément XIV, Basilique des Saints-Apôtres, Rome.
1787-1793 : Psyché ranimée par le baiser de l'Amour. Musée du Louvre, Paris.
1793- : Psyché. Kunsthalle, Brême.
1793- : Cupidon et Psyché. Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
1795 : Vénus et Adonis. Musée d'art et d'histoire dépôt de la Ville de Genève, Genève.
1795 : Monument Angelo Emo. Museo Storico Navale, Venise.
Monument de l'archiduchesse Marie-Christine. Église des Augustins, Vienne
1798-1800 : Monument de l'archiduchesse Marie-Christine. Église des Augustins, Vienne.
1800 : Persée triomphant. Musei Vaticani, Rome.
1800 : Kreugantes. Musei Vaticani, Rome.
1800-1806 : Damoxène. Musei Vaticani, Rome.
1802-1806- : Napoléon en Mars désarmé et pacificateur. Aspley House (London), une copie à l'Accademia di Brera, Milan.
1803-1806 : Victoire ailée, bronze, National Gallery of Art, Washington D.C.
1804 : Portrait de Pie VII. Musée d'Histoire, Versailles.
1804-1806 : Persée tenant la tête de Méduse, musée Pio-Clementino, Vatican
1804-1810 : Monument de Vittorio Alfieri. Basilica di Santa Croce, Florence.
1804-1812 : Vénus Italique. Galleria Palatina, Florence.
1806- : Monument du sénateur Giovanni Falier. Église San Stefano, Venise.
1806- : Monument du comte Alessandro de Souza Holstein. Église Sant'Antonio dei Portoghesi, Rome.
1806- : Danseuse, sculpture sur marbre (hauteur : 176 cm). Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
1807 : Monument Giovanni Volpato.
Psyché ranimée par le baiser de l'Amour 1793
1808 : Vénus Victrix (Pauline Borghèse). Villa Borghèse, Rome. Basilique des saints apôtres, Rome.
-1808 : Portrait de Domenico Cimarosa. Protomoteca Capitolina, Rome.
-1808 : Portrait de Letizia Ramolino Bonaparte. Devonshire Collection, Chatsworth.
1808-1812 : Terpsichore. Fondazione Magnani Rocca, Mamiano di Parma.
1812 : Autoportrait, sculpture sur marbre. Temple, Possagno.
1812 : Tête d'Hélène. Palazzo Albrizzi, Venise.
1812 : Polymnia. Kunsthistorisches Museum, Vienne.
1813 : Victoire, Dallas Museum of Art
1813 : Juliette Récamier en Béatrice. musée des beaux-arts, Lyon.
1815 : Hercule et Lycas. Galerie nationale d'art moderne, Rome.
1815-1822 : Mars et Venus. Palais de Buckingham, Londres.
1816 : Hébé. Pinacoteca Comunale, Forlì.
1817-1822 : les Grâces. Victoria and Albert Museum, Londres.
1818-1822 : Danseuse, sculpture sur marbre (hauteur : 172,7 cm). Musée des beaux-arts du Canada,Ottawa4.
1819 : Cénoptaphe des Stuart. Basilique Saint-Pierre, Rome.
1821 : George Washington. Raleigh (Caroline du Nord).
1822 : Ferdinand IV en Minerve. Museo Nazionale, Naples.
Il est possible d'attribuer également à Antonio Canova une peinture (huile sur toile) intitulée L'Enlèvement d'Europe (d'après Véronèse), conservée au Musée régional de Rimouski (Québec), sur la base d'une signature restant à authentifier.

Hommages

Maison au Bacino Orseolo à Venise où vécut et mourut Canova
Canova joue un rôle dans le roman de Frédéric Vitoux Sérénissime (1990).



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Hugo Distler
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Le 1er novembre 1942 meurt Hugo Distler

à 34 ans, à Berlin, organiste et compositeur allemand, surtout connu pour sa musique chorale sacrée et profane né le 24 juin 1908 à Nuremberg. Après des études d'orgue, de piano et de composition à Leipzig 1927-1931, il fut six ans organiste à Lübeck, puis devint professeur et chef de chœur à Stuttgart 1937-1940 et ensuite à Berlin. Son esprit luthérien et ses activités d'organiste orientèrent la plus grande partie de sa production vers le domaine religieux : citons les 52 motets du cycle Der Jahreskreis 1933, la Choral-Passion op. 7 1933, la cantate Wo Gott zum Haus nit gibt sein Gunst 1935, ou encore la Geistliche Chormusik op. 12 1934-1941. Au point de vue instrumental, il écrivit des pièces pour orgue et des œuvres diverses parmi lesquelles un Concerto pour clavecin op. 14 1936 qui fut sélectionné par les nazis comme spécimen d'art dégénéré. Son dégoût du régime de Hitler et le sentiment que pour lui il n'y avait plus rien à faire dans ce contexte le poussèrent au suicide.

Sa vie

Il étudie le piano au conservatoire de Leipzig, puis sur les conseils d'un professeur, la composition et l'orgue. Il devient organiste et cantor maître de chapelle de l'église Saint-Jacques Jakobikirche à Lübeck 1931-1937. C'est à Lübeck qu'il rencontre sa future épouse, Waltraut Thienhaus 1911-1998.
De 1937 à 1940, il enseigne la composition et l'orgue à la Musikhochschule École supérieure de musique de Stuttgart, puis à l'école de musique sacrée de Spandau Berlin. Il y dirige également le chœur et la maîtrise.
Profondément chrétien, il refuse de collaborer avec les nazis. Objecteur de conscience, mais déprimé par la menace pressante de sa mobilisation, la mort de ses amis sur le front, les bombardements aériens et les difficultés de travailler, il se suicide en 1942 en s'asphyxiant au gaz. Le lendemain, il allait être réformé.
Peu avant sa mort, à travers la citation d'un texte célèbre du poète romantique allemand Novalis, il avait affirmé son unique confiance dans le Christ et le christianisme pour que l'Europe se réveille enfin des bains de sang et de la folie, et que les droits des peuples soient pleinement assurés :
Le sang coulera sur l'Europe jusqu'à ce que les nations se rendent compte de leur épouvantable folie qui les entraîne dans son errance infinie, et jusqu'à ce qu'elles soient touchées profondément par une musique sainte, puis, pacifiées, qu'elles aillent vers les anciens autels dans un mélange multicolore en entreprenant des œuvres paisibles, et qu'elles célèbrent avec des larmes brûlantes une grande fête de la paix sur les lieux de batailles fumants. Seule la religion peut réveiller l'Europe et assurer le droit des peuples, et la chrétienté, dans une nouvelle splendeur, reprendre de manière visible, sur terre, son ancienne fonction créatrice de paix.
La croix érigée sur sa tombe, au cimetière de Stahnsdorf, porte la référence d'un passage de l'Évangile de Saint Jean 16,33 : Dies habe ich zu euch gesagt, damit ihr in mir Frieden habt. In der Welt seid ihr in Bedrängnis; aber habt Mut : Ich habe die Welt besiegt, Je vous ai dit cela, afin qu'en moi vous ayez la paix. Dans le monde vous êtes dans les agressions et l'urgence. Mais ayez courage : j'ai vaincu le monde .

Å’uvres

Son œuvre, polyphonique, souvent mélismatique et non assujettie aux barres de mesures, est aussi partiellement basée sur une gamme pentatonique. Cette conception hors-normes avait amené les nazis à la stigmatiser comme art dégénéré.
Citons par exemple sa célèbre Totentanz Danse des morts, novembre 1934, pour le Dimanche des Morts, chantée sur des maximes extraites du Cherubinischer Wandersmann Le Pèlerin chérubinique du poète mystique allemand Angelus Silesius 1657. L'œuvre, empreinte d'intériorité, est écrite pour un chœur à 4 voix 14 courts mais très beaux motets alternant avec d'assez brefs dialogues inspirés de la Danse macabre de Lübeck et dits par les différents protagonistes de l'action.
Hors de l'église, Distler connut son premier succès en 1935 aux Journées musicales de Cassel Kasseler Musiktage. En décembre 1936 les nazis tentèrent d'empêcher l'exécution de sa Weihnachtsgeschichte Histoire de Noël, dans l'église Saint-Jacques. La Gestapo dispersa un rassemblement de chrétiens luthériens qui le soutenaient. Elle arrêta son élève, le compositeur Jan Bender. Outre la musique, les nazis n'avaient pas apprécié le texte annonçant dès les premiers mots : Das Volk, so im Finstern wandelt... : Le peuple erre dans la nuit... en attendant la naissance d'un enfant juif venu en Sauveur.
Dans cette oeuvre, qui s'ordonne autour du chœur a cappella, les interventions du récitant et des différents personnages sont confiées à des voix seules, qui chantent sur un mode récitatif assez proche de la psalmodie. Le peuple est représenté par le chœur, traité en polyphonie. Des chorals, traités de la même manière, commentent les différents moments de la partition.
Distler obtint son plus grand succès public en 1939, à Graz en Autriche annexée, au Festival de Musique Chorale Allemande, quand le chœur de la Hochschule de Stuttgart donna la première partie de son Mörike-Chorliederbuch 1938/39 : Livre de pièces chorales sur des poèmes d'Eduard Mörike. L'évènement fut considéré comme le moment le plus marquant de ce festival, mais l'œuvre ne se répandit qu'après la guerre. L'ouvrage complet a été reconnu comme le plus important recueil de musique chorale profane allemande a cappella pour le XXe siècle.
Distler est également l'auteur de cantates, et, dans le domaine instrumental, de pièces pour orgue, de musique de chambre sonates et de deux concertos pour clavecin 1930/32, 1935. Le second, créé en avril 1935, fut immédiatement condamné par les nazis, comme « musique bolchevique.
Les formes musicales qu'il emploie et même son style sont une réinvention très personnelle de la musique d'Heinrich Schütz et d'autres compositeurs polyphoniques des XVIIe et XVIIIe siècles allemands.

Avant tout, Distler a mis son art au service du culte luthérien pour lequel il a composé des motets sur des mélodies de chorals, des pièces liturgiques et divers cycles pour les vêpres. Son œuvre a exercé une influence décisive sur le développement de la musique protestante et de la musique chorale en Allemagne .
Le nom de Distler a souvent été associé à celui de compositeurs allemands de musique chorale, comme Johann Nepomuk David, Ernst Pepping et Wolfgang Fortner. Après la guerre, son style influença d'autres compositeurs plus tardifs.

Discographie

Hugo Distler. Geistliche Chormusik : Totentanz / Motets op. 12 (Berliner Vokalensemble. Dir. : Bernd Stegmann. CD : Cantate C 58007. Année 1994 Cantate-Musicaphon, Cassel.
Les motets sont les numéros 5-9 de l'op. 12 :
Ich wollt dass ich daheime wär Je voulais être à la maison
Wachet auf, ruft uns die Stimme Réveillez-vous, nous appelle la voix : motet basé sur le Choral du veilleur
In der Welt habt ihr Angst Dans le monde vous avez peur
Das ist je gewisslich wahr C'est une parole digne de foi. Traduction plus littérale : C'est une vérité certaine
Fürwahr, er trug unsere Krankheit Vraiment, il porta notre maladie


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Posté le : 30/10/2015 16:56
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Re: Défi du 24 octobre
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Chère Delphine,

Merci pour ton commentaire qui me touche.
J'aime venir ici et je prends un plaisir immense à répondre aux défis.
J'aime aussi les oeuvres de nos ami(e)s. Il y a beaucoup de talent ici et beaucoup d'amitié, de respect et d'écoute.

Je crois que je vais devoir encore plus me familiariser avec la Belgique. Ma chère et adorable fille Laure tisse une belle relation avec un médecin belge, très prometteuse. La Belgique vient à moi; il faut aussi que j'aille à la Belgique!

Porte toi bien très chère Delphine.

Bises.
Amitiés de DIjon.

Jacques

Posté le : 28/10/2015 20:26
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Re: Défi du 24 octobre
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Cher Serge,

Sois remercié pour ce mortel compliment qui me touche beaucoup.

Sur ce site, à lecture d'un grand nombre d'entre vous, dont tu es cher Serge, on a envie de faire bien et de vous honorer, d'honorer Loriane et Delphine, ... Les moments à l'Orée sont pour moi des moments de lumière et de bonheur. Je cours, je vole, et je m'envole!

Mais me voilà maintenant saisi de vouloir en rencontrer quelques unes et quelques uns parmi vous. Je crois qu'a à l'occasion de mes déplacements, je ferai un petit coucou à telle ou tel, et je lui dirais : "tiens, puis-je passer passer ma tête et poétiser quelques moments partagés avec toi". Eh, je peux venir aussi avec une noble bouteille de Bourgogne!

Porte toi bien très cher Serge et prend bien soin de toi.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 28/10/2015 20:20
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Re: Les bons mots de Grenouille
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Pendant ton départ ponctuel, les l'ORéens vont coasser et suffisamment fort que tu saches, en entendant leurs ''grenouillegries'', qu'ils pensent très fort à toi!!!!!

Gros bisous grenouille et reviens nous vite.
Kjtiti.


Posté le : 28/10/2015 17:43

Edité par kjtiti sur 04-11-2015 16:06:12
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Re: Les expressions
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« Frapper / se cogner le petit juif »


Frapper / se cogner le nerf ulnaire.


Je vois tout de suite des yeux grands ouverts et une interrogation immédiate : "De quoi qu'y nous cause, lui ? Quoi que c'est-y donc que ce nerf ulnaire ?"
Eh bien, pour ceux qui n'ont pas fait d'études de médecine, c'est un nerf (si !) qui suit tout le membre supérieur, passe au niveau du coude derrière l'épicondyle médial de l'humérus re-si !, donc près de la pointe du coude où il provoque une désagréable sensation de fourmillement ou 'électrique' intense lorsqu'on le compresse fortement ou on le cogne .

Maintenant, pourquoi l'appelle-t-on le petit juif ?
En ces temps de "politiquement correct" avancé où il n'est plus possible d'appeler un chat un chat sans qu'il sorte ses griffes pour vous faire regretter de ne pas l'avoir appelé 'félin de compagnie', voilà une expression qui est peut-être mal venue car, à l'origine, elle véhicule une certaine dérision (euphémisme, peut-être) à l'encontre des commerçants juifs.

En route, donc, pour l'explication.
Peut-être vous souvenez-vous d'avoir vu, dans la vraie vie ou dans un film, des gens mesurer des longueurs de quelque chose (corde, tissu...) en l'enroulant autour de l'avant-bras, de la main à l'arrière du coude. C'était ce qui s'appelait "mesurer à l'aune", l'aune étant devenue la longueur du tour de l'avant-bras (soit environ 1,20 mètre) après avoir désigné l'avant-bras lui-même.
Ce mode de mesure demandait des mouvements particuliers des deux membres supérieurs, le coude de celui portant la chose à mesurer devant faire des allers-retours de bas en haut et pouvant être amené à cogner l'éventuelle surface au-dessus de laquelle la mesure se faisait.

La dénomination petit juif viendrait d'une époque où, dans le commerce des vêtements et tissus, les commerçants juifs étaient majoritaires.
Et lorsqu'ils étaient amenés à mesurer des produits à l'aune, ils pouvaient facilement et régulièrement se cogner le nerf ulnaire sur leur comptoir (ce qui, 'grâce' à la douleur procurée, permettait au client d'assister alors à une courte danse du scalp).

Ailleurs

Autriche de Sich das närrische Bein anhauen Se cogner l'os fou
Angleterre en To hit your funnybone. Se cogner l'os bizarre.
États-Unis en To hit one's funny bone Se frapper l'os drôle
Argentine es Golpearse el codo. Se cogner le coude.
Espagne es Darse en el hueso de la risa. Se cogner l'os du rire.
Espagne (Catalogne) es Colpejar-se l'os de la música Se cogner l'os de la musique
Pays-Bas nl Zich aan zijn elektriciteitsbotje stoten Se cogner le petit os électrique
Pays-Bas nl Zijn jodenbotje stoten Se cogner (l'os) du petit juif
Pays-Bas nl Zijn weduwnaarsbotje stoten Se cogner l'os du veuf
Pays-Bas nl Het telefoonbotje stoten Se cogner l'os de téléphone


Posté le : 28/10/2015 09:27
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Re: Bataille d'Azincourt
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Ma chère Loriane, n'étant pas, hélas, un féru histoire, je me demandais, en écoutant la chanson de Cabrel , le pourquoi de des paroles et de cette chanson!!

J'ai la réponse à mon interrogation, et désormais j'écouterai les paroles de cette dernière avec une autre oreille!!!

''Chevaliers de la cour finis à bout portant
Et leurs chevaux trop lourds dans la boue jusqu'au flanc
Sous le vol des vautours et le dard des frelons
Tournoyant tout autour partout des papillons. ''

Merci loriane de me donner l'occasion de charger mon cerveau, sachant que la place vide ne fait pas défaut!!!!

Bisous

Serge.

Posté le : 27/10/2015 18:05
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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