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Re: Défi du 07/11/2015
Plume d'Or
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Chère Emma,

Il ne faut pas trop m'idéaliser.
Bonne âme mais pas du tout masochiste. J'aime rendre des comptes!

Chut! Je t'avouerais volontiers que, n'ayant plus rien à gagner n'y plus rien à perdre, maintenant je me réserve le plaisir d'accompagner les démarches de certification dans les établissements de mon groupe. Et j'ai décidé de me surpasser. Et les premiers résultats qui sont en ma faveur, le sont en défaveur de celui qui a pris ma place, qui commet quelques erreurs. Je corrige celles qui peuvent impacter les patients; Les autres!
Et je me plais à bien communiquer en tâchant de le faire à verve, et même en poésie. Et cela agace. Chacun son tour!

Merci pour ton commentaire qui me fait du bien.
La réponse à ce défi a été pour moi une thérapeutique : pourvoir regarder cela sans haine et sans regrets.
En fait, je ne regrette, pas même mes conneries!

Porte toi bien et que tout te réusisse.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 08/11/2015 13:00
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Re: Défi du 07/11/2015
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KJ !

J'ai gouté tes vers comme du petit lait (mais mélangé avec du rosé, cela risque de tourner aigre, quand même...)

Ah ! ça fait du bien un bon exutoire d'autant que ton successeur ne me semble pas avoir beaucoup de grandeur d'âme. Encore un Jean Foutre bardé de diplômes obtenus dans une pochette surprise ! bah ! c'est dans l'air du temps !

Je me pose une question cependant : était-il vraiment utile de révéler à tous les collaborateurs que tu brasses de l'air depuis des années ????

Ta participation m'inspire. N'ayant pas la noblesse d'Iste, je pense que j'irai dans ton sens pour ma propre participation. Il faut bien que je lui savonne un peu la planche à ce satané successeur (ou sinon ce n'est pas marrant ! ) .


Amitié et bon dimanche !!!!



Posté le : 08/11/2015 11:24
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Re: Défi du 07/11/2015
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Cher Iste !

Désolée que ce petit défi t'ait rappelé de mauvais souvenirs. Ta participation démontre tout à fait ton talent à discourir et à faire preuve de noblesse dans toutes circonstances ! C'est important dans les moments difficiles...

J'ai adoré ta participation tout à fait chevaleresque !
Les jeux de mots sont vraiment inspirés. J'ai bien aimé le "pique et pique et colegram" !

Des économies "solides" dans le monde de la santé ? Parfois des économies "sordides" ai-je envie de dire...

J'espère moi aussi que je saurai faire bonne figure dans une circonstance pareille, mais dans le monde du travail, il faut certainement savoir laisser la main avec le minimum de rancœur. Il y aura toujours plus jeune, plus diplôme, et moins scrupuleux que soi sur le marché du travail...

Amitié et bon dimanche !

Posté le : 08/11/2015 11:16
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Re: Défi du 07/11/2015
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Chère emma, chers Loréens, je vous livre, ci-joint, le fruit de ma pensée aliénée par trop de trahisons commises par mes soins, auprès de personnes proches et......... par l'abus de rosé deTouraine !!

Aussi c'est en forme d’exutoire que je vous propose cet écrit, et je vais aller expier ces péchés, de ce pas,…………. chez le gros Dédé, le bistrot du coin …………... !!




Eh bien mes chers amis, puisque tel est le rite,
De flatter et louer, celui qui vous remplace,
J’aimerai en l’instant, lui faire dédicace,
En termes délicats, du dégout qu’il mérite.

Je ne nie d’ailleurs pas, qu’en lieu et place, il fasse
Tout aussi bien que moi, d’autant que pour ma part,
En dehors de serments ne menant nulle part,
J’ai bien tenu mon rôle: oiseux, inefficace.

En confiance dés lors, je peux laisser la main,
A mon vil successeur, dont je sais le pouvoir
De donner l’impression, du matin jusqu’au soir,
De bosser………… ,sans rien fair’, comme tout bon à rien.

Car à l’instar de ceux, qui dirigent et qui gèrent,
Du pays, les affaires, il a tous les diplômes
Justifiant le crédit, qu’on attribue aux hommes,
Ayant le cerveau plein, mais le cœur en jachère.

Je le sais compétent, mais en deux mots, s’entend
Pour la première syllabe étant incontournable
Nul besoin de détails, c’est un don véritable,
Qu’il travaille sans relâche, avec acharnement.

Pour le reste du mot, il peut à tout moment,
Péter un câble par, simple contrariétés,
C’est le propre des c..s, prétentieux, affectés,
De péter bien plus haut qu’ils n’ont le fondement.

Sortant de même moule, je connais bien la chose,
Diplômé de l’ENA : Ecole Nationale
D’Autosatisfaction, car chose peu banale,
Malgré tous leurs échecs, ils gouvernent, ils imposent !!!!

Ceci dit sans aigreur, envers mon successeur,
Sachant que non content de prendre mon boulot,
Il m’a aussi piqué, sans regret, ce salaud,
Ma femme, convolée pour le poids de son beurre.

Nous ne serions, dit on, trahis que les siens,
Mais par un inconnu, la traitrise est semblable,
Par les autres ou par l’un, nous l’avons dans le râble,
Pour ses arrières, on doit,…….. avoir le plus grand soin …. !!!!



Posté le : 08/11/2015 09:59
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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John Fitzgerald Kennedy
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Le 8 Novembre 1960 est élu John Fitzgerald Kennedy

dit Jack Kennedy, souvent désigné par ses initiales JFK, né le 29 mai 1917 à Brookline Massachusetts et mort le 22 novembre 1963 à Dallas Texas, est le 35e président des États-Unis. Entré en fonction le 20 janvier 1961 à l'âge de 43 ans, il est assassiné le 22 novembre 1963 à l'âge de 46 ans. Il est président des us durant 2 ans, 10 mois, et 2 jours,Plus jeune président élu1, il est aussi le plus jeune à mourir en cours de mandat, assassiné moins de trois ans après son entrée à la Maison-Blanche. Il reste à ce jour le seul président américain de confession catholique.
Son Vice-président était Lyndon B. Johnson, son prédécesseur Dwight D. Eisenhower et son successeur Lyndon B. Johnson. Il fut auparavent sénateur du Massachusettsdu 3 janvier 1953 au 22 décembre 1960 son prédécesseur était Henry Cabot Lodge, Jr, son successeur Benjamin A. Smith II, il était représentant du 11e district du Massachusetts du 3 janvier 1947 au 3 janvier 1953. Son prédécesseur était James Michael Curley, son successeur, Tip O'Neill
Il appartenait au Parti démocrate. Son père était Joseph Patrick Kennedy, sa mère Rose Fitzgerald Kennedy, il était marié à Jacqueline Kennedy. Il est diplômé de Université Harvard et sa religion est le Catholicisme romain
En raison de son énergie, de son charisme et de son style, mais aussi par son assassinat en 1963, John F. Kennedy reste l'un des personnages les plus populaires du XXe siècle et, à l'instar d'Abraham Lincoln, un président modèle pour les États-Unis. Comme pour le président Lincoln, la disparition brutale de JFK participa, en grande partie, à cette image.

En bref

Parce que, trois ans après avoir été élu, il est mort assassiné à Dallas dans des conditions encore mal éclaircies, et avant d'avoir atteint aucun des objectifs qu'il avait proposés à l'Amérique ; parce que son frère Robert, décidé à briguer à son tour la candidature du parti démocrate à la présidence des États-Unis, a lui aussi été assassiné moins de cinq ans plus tard, John Fitzgerald Kennedy, trente-cinquième président des États-Unis – du 20 janvier 1961 au 22 novembre 1963 –, est devenu et demeure pour beaucoup d'Américains un personnage de légende. Fascinant à bien des égards de son vivant même, il a été vite transfiguré par la mort. La haine qu'il avait suscitée est devenue plus difficile à exprimer ; l'admiration s'est atténuée ; mais pour un grand nombre de personnes, surtout dans la jeune génération, il reste la tristesse d'avoir perdu un homme politique qui essayait de comprendre leurs aspirations. Et à chaque nouvelle crise la question surgit : comment Kennedy aurait-il agi ? Pourquoi était-il, contrairement à ses successeurs, capable d'apprendre, de tirer de ses échecs et surtout de ses fautes des enseignements utiles ?
La personnalité du premier catholique élu président des États-Unis reste quelque peu énigmatique. L'abondante littérature qui lui a été consacrée (en particulier les très minutieux et éclairants récits de deux des plus proches collaborateurs du président, T. Sorensen et A. Schlesinger) ne répond pas à toutes les questions posées à son sujet, et l'évolution des États-Unis depuis 1963 rend l'objectivité difficile.Une personnalité exceptionnelle, plus sans doute que des objectifs précis, c'est le goût de la politique, l'ambition personnelle et le désir de voir son pays exercer dignement les responsabilités découlant de sa prospérité et de sa puissance qui expliquent la volonté de John Fitzgerald Kennedy d'accéder à la présidence. Encouragé par son père et par toute sa famille, le « clan Kennedy », très influent à Boston, servi par une fortune considérable, il a dû néanmoins faire preuve d'une intelligence, d'une ténacité et d'un charme hors de pair pour se faire élire en 1952, à 35 ans, sénateur du Massachusetts, et s'imposer en 1960 comme candidat démocrate à la présidence des États-Unis. Il succédait à Dwight Eisenhower, président républicain 1953-1961.
Auteur de plusieurs livres à succès, doté d'une exceptionnelle capacité d'assimilation, il se sent parfaitement à l'aise parmi les intellectuels et les spécialistes des sujets les plus divers, et les impressionne par l'étendue de sa curiosité et par la conscience très nette qu'il a de ses propres limites. L'équipe qu'il rassemble est brillante et lui est dévouée.
Pour le public américain, l'image de cet homme jeune et gai, ayant à maintes reprises prouvé son courage physique, appelant son pays à faire des sacrifices pour retrouver l'équilibre et la fierté, a peut-être plus d'importance que les mesures qu'il préconise en vain, ou que les crises qu'il règle. Mais, en dehors d'une conception volontariste du pouvoir et de la présidence, Kennedy, élu à une très faible majorité, savait-il avec précision ce qu'il voulait ? Moins bien, sans doute, que lui-même ne le croyait – encore qu'il faille se rappeler l'humour avec lequel il se considérait, et que son aversion à l'égard du style idéologique l'ait peut-être conduit à ne pas donner à ses sentiments la force qu'ils avaient parfois. Réagissant contre l'immobilisme de l'administration républicaine, il cherche avant tout à « remettre l'Amérique en mouvement » pour qu'elle règle ses problèmes sociaux et économiques, et à la rendre capable non seulement de protéger ses alliés du danger soviétique, mais aussi de stabiliser la situation internationale pour éloigner le risque d'une guerre nucléaire. Par formation, par goût, par nécessité, croit-il, c'est à la politique extérieure qu'il accorde la priorité. Mais la question demeure de savoir quelle était, dans ce domaine, sa marge de liberté.
Pour éviter l'holocauste / L'héritage d'Eisenhower était, ou paraissait, bien lourd. Pendant sa campagne électorale, Kennedy avait affirmé que les États-Unis étaient en train de perdre la course aux armements nucléaires : le missile gap en fait imaginaire risquait d'encourager l'U.R.S.S. à se montrer agressive. Une erreur de calcul soviétique à propos de Berlin-Ouest, sans cesse menacé, pouvait déclencher une guerre mondiale. Enfin, Fidel Castro était installé à Cuba, et les services américains avaient préparé contre son régime une opération militaire dont ils garantissaient le succès. Kennedy ne perdrait-il pas son autorité encore mal assurée, aux États-Unis comme sur la scène internationale, s'il ne mettait pas à exécution les projets élaborés sous l'administration Eisenhower ? Après avoir beaucoup hésité, et imposé une révision des plans qui réduit très sensiblement la participation directe des forces américaines aux côtés des émigrés cubains, il donne, en mars 1961, le feu vert à l'opération qui se termine par la catastrophe de la baie des Cochons. Il assume la pleine responsabilité de cette défaite, et ne fera plus jamais confiance aux militaires, à la C.I.A. (Central Intelligence Agency) et au département d'État. Paradoxalement, sa popularité monte.
Cet échec accroît sa hantise de l'erreur de calcul soviétique. À Vienne, en juin 1961, il essaie de persuader Khrouchtchev que les Américains se battraient pour Berlin. À la même époque, les accords de neutralisation du Laos semblent réduire les risques de conflit en Asie ; en Amérique latine, l'« Alliance pour le progrès » (1961) cherchera, en soutenant les régimes à la fois démocratiques et réformateurs, à isoler la révolution cubaine et à rendre le terrain moins favorable à qui voudrait l'imiter. La découverte, en octobre 1962, des fusées que l'U.R.S.S. était en train d'installer à Cuba montre à Kennedy que Khrouchtchev ne l'a pas compris, et que l'erreur de calcul qui l'obsède est sur le point d'être commise.
Comment réagir dans cette deuxième crise de Cuba ? Peut-être Kennedy et ses conseillers ont-ils exagéré le danger que présentaient les fusées soviétiques, ou se sont-ils mépris sur les intentions de l'U.R.S.S. La maîtrise dont a alors fait preuve le président des États-Unis, sa détermination et sa modération, son souci d'éviter à l'adversaire de perdre la face et de trouver une solution acceptable pour les deux superpuissances ont sans doute permis d'écarter la guerre. Les dirigeants soviétiques ont eux aussi alors mesuré le danger, et l'accord voulu par Kennedy peut dès lors être envisagé.
Après des mois de pourparlers, dans son discours prononcé le 10 juin 1963 à l'American University, Kennedy exprime clairement sa hantise et cherche éloquemment à persuader les dirigeants soviétiques de la bonne foi américaine. La conclusion en 1963 des accords sur l'interdiction des explosions nucléaires dans l'atmosphère, puis sur la non-dissémination des armes nucléaires, les négociations sur la limitation des armements montrent que, dans ce domaine au moins, la présidence Kennedy marque un tournant ; les présidents Johnson et Nixon garderont la même orientation.
Désireux de rendre plus durable et plus profond l'intérêt que les Américains portent aux problèmes internationaux, et notamment aux pays dont ils devraient faciliter le développement, créateur du Peace Corps dans lequel des dizaines de milliers de jeunes Américains ont combattu la misère du Tiers Monde, Kennedy est aussi l'homme qui a décidé de renforcer la présence américaine au Vietnam. Aurait-il, mieux que Johnson, évité l'enlisement qu'a été, à partir de 1964, l'escalade ? C'est ce que pensent ses admirateurs ; mais rien ne permet de l'affirmer.

Sa vie

John Fitzgerald Kennedy, surnommé Jack, est né le 29 mai 1917 à Brookline Massachusetts une banlieue huppée de Boston. Il est le second d'une famille qui compte neuf enfants : Joseph Jr., John F., Rosemary, Kathleen, Eunice, Patricia, Robert, Jean Ann et Edward.
Ses parents, Joseph Patrick Kennedy, qui a fait fortune dans les années 1930 et Rose Fitzgerald ; fille de John Francis Fitzgerald 1863–1950, dit Honey Fitz, maire de Boston et de Mary Josephine Hannon 1865-1964, sont les descendants de familles originaires d'Irlande. Son père soutient Franklin Delano Roosevelt lors de l'élection de 1933, envisage de se présenter à sa succession et devient ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni en 1938 après avoir été un des piliers des grandes réformes de Roosevelt dans la banque et la finance.
Le jeune Kennedy reçoit une éducation dans la Choate School, une des meilleures écoles privées à Wallingford, Connecticut où son frère aîné Joseph Patrick Kennedy Jr. l'a précédé. En septembre 1935, il intègre la London School of Economics sous la supervision du professeur Laski, mais doit interrompre ses études, car il est atteint de jaunisse. Il intègre ensuite l'université de Princeton mais doit de nouveau interrompre ses études après seulement six semaines, et se fait hospitaliser à l'hôpital Brigham de Boston où les médecins diagnostiquent une possible agranulocytose ou leucémie. L'année suivante, en septembre 1936, il intègre Harvard. Ses principales matières sont l'économie, l'histoire et la politique américaine.
Quand son père s'installe à Londres, il visite l'Europe, en particulier l'Allemagne nazie, et profite d'un nègre pour rédiger son mémoire de fin d'études sur Neville Chamberlain et la participation britannique aux accords de Munich. Son mémoire est reçu avec mention et grâce au soutien financier de son père, est publié avec une introduction de Henry Luce, sous le titre Pourquoi l'Angleterre dormait. À 23 ans, Kennedy est ainsi l'auteur d'un relatif succès de librairie qui semble le destiner au journalisme. Son père est alors déconsidéré par sa position favorable à la négociation avec Hitler. Ce livre permet à son fils de paraître comme favorable à l'entrée en guerre des États-Unis.
Il doit, en 1941, sous la pression de son père et du FBI, mettre fin à sa liaison avec Inga Arvad, une journaliste danoise mariée à Paul Fejos, ancienne miss Danemark qui a couvert les jeux olympiques de Berlin en 1936 et proche des dignitaires nazis tel qu'Hermann Goering, ce qu'a démontré de manière irréfutable le FBI. JFK est rappelé sur le continent en Caroline du sud mais Inga le suit et ils continuent à se voir.

Service militaire et période après-guerre

Au printemps 1941, Kennedy veut s'enrôler dans l'armée, mais est déclaré inapte en raison de ses problèmes de dos : né avec une colonne vertébrale instable, ce qui l'obligera toute sa vie à utiliser des béquilles cachées au public, à se reposer fréquemment dans son rocking-chair devenu légendaire et à porter un corset dorsal de 20 centimètres. Il est de plus atteint de la maladie d'Addison, une sorte de déficience encore mortelle à son époque des glandes surrénales, lesquelles produisent des hormones anti-douleurs osseuses. Pour soulager ses douleurs, il reçoit régulièrement des injections de cortisone, de novocaïnes et de stéroïdes, il prend des amphétamines, ce cocktail médicamenteux lui permettant de déployer une énergie hors du commun et d'assouvir une libido hyperactive. D'abord mobilisé à l'arrière, il obtient de servir sur plusieurs navires de la flotte américaine du Pacifique et devient commandant d'un patrouilleur avec le grade de Lieutenant.
Le 2 août 1943 à deux heures du matin, son patrouilleur une vedette lance-torpilles, le PT 109, est coupé en deux par le destroyer japonais Amagiri au large des îles Salomon. Kennedy est projeté sur le pont et se blesse au dos, ce qui aggrave ses douleurs ; en mer, il réussit malgré tout à haler un membre de son équipage blessé sur près de cinq kilomètres et à mettre pied sur une île, d'où il nage pour donner l'alerte : son équipage est récupéré. Ce fait d'armes lui vaut la médaille de la Marine avec la citation suivante :
Pour sa conduite extrêmement héroïque comme officier commandant de la vedette lance-torpilles PT 109, après la collision et le naufrage de ce vaisseau, sur le théâtre de la guerre du Pacifique, les 1er et 2 août 1943. Peu soucieux du danger personnel, le lieutenant Kennedy a bravé sans hésitation les difficultés et les risques de l'obscurité pour diriger les opérations de sauvetage, nageant plusieurs heures pour trouver de l'aide et de la nourriture après avoir réussi à ramener son équipage à terre. Son remarquable courage, sa ténacité et ses qualités de chef ont permis de sauver plusieurs vies, conformément aux plus hautes traditions de la Marine des États-Unis.
Il participe également à l'évacuation de Marines encerclés par les Japonais lors du raid sur Choiseul le 2 novembre 1943. Kennedy reçoit d'autres décorations pendant la guerre, dont la Purple Heart. Il est démobilisé au début de 1945 quelques mois avant la capitulation du Japon. Un film de propagande raconte son aventure. Le décès de son frère aîné et les erreurs politiques de son père qui était favorable au maintien de la paix avec Hitler font de lui l'espoir politique de la famille.
Il est contraint de se faire opérer à plusieurs reprises en raison de problèmes de dos et reçoit même l'extrême onction à trois reprises. Pendant cette période, il publie un livre Profiles in Courage Portraits d'hommes courageux où il fait la biographie de huit sénateurs qui ont risqué leur carrière pour défendre leurs points de vue. Ce livre, dont la paternité est aujourd'hui accordée à Ted Sorensen, bras droit de Kennedy et auteur de ses plus grands discours, recevra le prix Pulitzer en 1957.

Carrière politique

Après la Seconde Guerre mondiale, Kennedy débute donc une carrière politique en se faisant élire en 1946 à la Chambre des représentants dans une circonscription à majorité démocrate. Il est réélu deux fois en 1948 et 1950, largement malgré ses positions qui ne sont pas toujours en accord avec celles du président Harry S. Truman ou du Parti démocrate.
En 1952, il est candidat au siège de sénateur avec le slogan : Kennedy en fera plus pour le Massachusetts. Avec l'appui de son père et de tout le clan familial, il réussit à battre son concurrent républicain, le sénateur sortant Henry Cabot Lodge Jr en obtenant 51,5 % des voix. Cependant, il ne s'oppose pas au sénateur Joseph McCarthy, un ami de la famille, qui mène une campagne agressive dans le but d'extirper les prétendus espions communistes au sein du gouvernement. Il profite d'un séjour à l'hôpital pour ne pas voter la motion de censure contre McCarthy en 1954, ce qui lui sera longtemps reproché par l'aile gauche du Parti démocrate, Adlai Stevenson et Eleanor Roosevelt en tête. En 1958, il est réélu sénateur avec 73,2 % des suffrages face au républicain Vincent J. Celeste.

Vie familiale

John Kennedy est connu pour ses multiples maîtresses et conquêtes féminines, dont Marilyn Monroe en 1962, ainsi que Judith Campbell Exner, maîtresse simultanément de Kennedy et du parrain de la mafia de Chicago Sam Giancana ou encore Gunilla von Post, Marlene Dietrich. En 1961, lors d'une rencontre officielle avec le premier ministre britannique Harold Macmillan, il lui confie : Trois jours sans faire l'amour et c'est le mal de tête garanti. Je ne sais pas si c'est aussi votre cas, Harold.
Le 12 septembre 1953, il épouse Jacqueline Bouvier en l'église St Mary à Newport Rhode Island. Le mariage est considéré comme l'évènement mondain de la saison avec quelque 700 invités à la cérémonie et plus de 1 000 à la somptueuse réception qui suit à Hammersmith Farm, domaine de son beau-père Hugh D. Auchincloss.
Jacqueline Kennedy fait une fausse couche en 1955, puis donne naissance à une petite fille mort-née, le 23 août 1956, que ses parents auraient voulu prénommer Arabella. Cet évènement conduit à une brève séparation du couple qui se réconcilie peu après. Le couple devient ensuite parents d'une fille Caroline en 1957, puis d'un fils John en 1960. Un second fils Patrick nait prématurément le 7 août 1963 et meurt deux jours plus tard.
Peu de temps après l'assassinat de John F. Kennedy, les restes d'Arabella et de son jeune frère Patrick sont transférés le 5 décembre 1963, au cimetière national d'Arlington. Sa dalle mortuaire n'indique pas de prénom, mais simplement la mention daughter, fille, en anglais et la date du 23 août 1956.

Élection

Kennedy se déclare candidat pour succéder à Eisenhower le 2 janvier 1960. Dans sa déclaration de candidature, Kennedy insiste sur la nécessité d'un désarmement mondial, qualifiant la course aux armements de fardeau.
Le Parti démocrate doit choisir entre lui et les sénateurs Hubert Humphrey, Lyndon B. Johnson et Adlai Stevenson. Kennedy remporte les élections primaires dans certains États clés, comme le Wisconsin et la Virginie-Occidentale et obtient la nomination de son parti à la convention nationale. Son colistier est Lyndon B. Johnson, soutenu par les États du sud. Pendant la campagne électorale, les débats tournent autour du rôle des États-Unis dans le monde, du problème de la pauvreté, de l'économie et de l'équilibre de la terreur face aux missiles porteurs d'armes nucléaires de l'Union soviétique, mais aussi sur la religion catholique pratiquée par le candidat.
En septembre et en octobre 1960, Kennedy et le candidat républicain Richard Nixon débattent pour la première fois à la télévision. Nixon apparaît nerveux, en sueur et mal rasé. De plus, une douleur récurrente au genou le fait souffrir. Par conséquent, on entend dire que face à un Kennedy calme et maître de lui, Nixon passe mal à l'écran et ressort affaibli de la confrontation télévisée, alors que les citoyens ayant suivi le débat à la radio estiment que Nixon était légèrement plus convaincant. Cependant, quelques sociologues, dont Michael Schudson et l’équipe de chercheurs de David L. Vancil et Sue D. Pendell, se sont penchés sur la question, déclarant, pour leur part, qu’il n’y a aucun élément pour étayer cette seconde affirmation. Ces débats restent tout de même considérés comme fondateurs d'une certaine politique moderne car, pour la première fois, la manière de se tenir face à une caméra devient un élément important dans une élection.
La politique de Kennedy, appelée Nouvelle Frontière, prévoit la détente envers l'URSS, l'envoi d'un homme sur la Lune, l'égalité des Noirs et des Blancs, la relance de l'économie, la lutte contre la pègre et l'arrêt de l'expansion communiste dans le monde.
L'élection a lieu le 8 novembre 1960 ; Kennedy bat Nixon de seulement 120 000 voix. Des rumeurs circulent par la suite sur le fait que son père, Joe, aurait utilisé ses liens avec la mafia américaine pour que certains comtés décisifs votent bien. À 43 ans, Kennedy est le plus jeune président élu : Theodore Roosevelt était plus jeune lors de son accession à la présidence, mais il succédait à William McKinley, décédé en cours de mandat. Il est aussi le premier président des États-Unis de religion catholique et toujours le seul à ce jou

Rendre son dynamisme à l'économie

Loin d'utiliser à plein ses ressources, l'économie américaine, gérée avec pusillanimité par les ministres d'Eisenhower, connaît un taux de croissance médiocre, un taux de chômage élevé et des poches de misère déshonorantes pour les États-Unis. Kennedy est persuadé qu'on peut insuffler à l'économie un plus grand dynamisme par une gestion plus audacieuse, tournant le dos à des dogmes tels que celui de l'équilibre budgétaire annuel, cher aux banquiers et à certains dirigeants de grandes entreprises. Il veut pratiquer temporairement une politique de déficit budgétaire systématique, lutter contre la pauvreté, modifier la répartition des dépenses publiques de façon à satisfaire en priorité certains besoins collectifs.
Dans ce domaine, sa campagne d'éducation ne suscite guère d'écho. Trop d'hommes d'affaires et de membres du Congrès sont attachés aux « mythes » qu'il dénonce ; bien des chefs d'entreprise éprouvent à son égard une antipathie qu'il leur rend (on s'en aperçoit le plus clairement lors de la courte guerre qu'il livre, et gagne, en 1962 contre le président de l'United States Steel Corporation pour l'empêcher de relever le prix de l'acier). Le président Johnson, bien plus habile que Kennedy dans ses rapports avec le Congrès, réalisera ses projets, et lancera l'économie américaine dans la direction indiquée avant que la guerre du Vietnam crée de nouveaux problèmes.
Réaliser l'égalité raciale

Conscient de l'urgence des solutions à apporter au problème noir, le président Kennedy choisit néanmoins une stratégie à moyen terme : les problèmes internationaux et ceux de l'économie américaine sont à ses yeux prioritaires, et pour les régler, il a besoin, au Congrès, de l'appui des démocrates du Sud.
L'administration Kennedy décide de faire porter l'essentiel de ses efforts dans ce domaine sur l'amélioration de la situation économique des Noirs, et sur l'octroi d'une protection fédérale efficace pour leur inscription sur les listes électorales : c'est par leurs bulletins de vote que les Noirs parviendront progressivement à se faire respecter par les hommes politiques.
Or, deux ans et demi après son arrivée à la Maison-Blanche, Kennedy doit reconnaître que la situation appelle une intervention fédérale directe, destinée à accélérer l'évolution : dans le Sud, le conflit est devenu aigu et difficile à dominer. Jusqu'au début de juin 1963, il se voit reprocher l'inefficacité de son action ; ce n'est que le 11 juin qu'il s'adresse à la nation pour poser enfin le problème en termes moraux et idéologiques. Il réclame alors une loi permettant de lutter contre la ségrégation ; sa mort et la détermination du président Johnson assurent, en 1964, le vote d'un texte proche de celui qu'il avait proposé. La mémoire de Kennedy n'en est pas moins vénérée par de très nombreux Noirs – cette vénération est considérée par les militants du « Pouvoir noir » comme une mystification de plus.

L'héritage

Le président Kennedy aimait à dire, et peut-être n'en excluait-il pas totalement la possibilité, qu'il était le fondateur d'une dynastie : ses frères, un jour son fils, gouverneraient eux aussi l'Amérique ; mais la fatalité paraît s'acharner sur la famille Kennedy... Qu'en est-il de l'« héritage » de Kennedy ? Dans la crise sociale et politique que traversèrent les États-Unis autour des années soixante-dix, l'œuvre qu'il a voulu réaliser, et après lui son frère Robert, a-t-elle encore une signification ? Comment interpréter ces trois années de vie politique passionnante, mais qui n'ont réglé aucun problème important ? Peut-on, ailleurs qu'en politique étrangère, faire l'économie d'une orientation idéologique plus cohérente et plus précise ? Un style et une personnalité suffisent-ils à inspirer confiance ?
La réponse est difficile à donner. Peut-être, malgré notre scepticisme, une action comme celle qu'a menée Kennedy n'est-elle pas inadaptée aux problèmes actuels de la société américaine. Peut-être le véritable héritage reçu par le peuple américain consiste-t-il surtout en un « esprit », une façon nouvelle pour chacun de concevoir sa propre responsabilité politique. Son influence reste réelle aujourd'hui, aussi bien parmi ses anciens collaborateurs que parmi les pauvres, les jeunes... Ainsi, remarque T. Sorensen, John Kennedy a « essayé de prouver à l'Amérique et au monde qu'on pouvait réaliser pacifiquement des changements de nature littéralement révolutionnaire » susceptibles, pense-t-il, de réparer les injustices liées à la nature du système économique et des relations entre les peuples. Serge Hurtig

Présidence Chronologie

1961
Kennedy serre la main de Dwight Eisenhower après sa nomination, le 20 janvier 1961.
20 janvier : entrée en fonction de John F. Kennedy comme 35e président des États-Unis. Son discours est resté dans la mémoire des Américains : Vous qui, comme moi, êtes Américains, ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. Vous qui, comme moi, êtes citoyens du monde, ne vous demandez pas ce que les États-Unis peuvent faire pour le monde, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le monde.
2 février : Kennedy propose au Congrès sa politique sociale afin de mettre fin à la récession économique. Elle inclut un programme de tickets-nourriture et un accroissement des allocations pour les chômeurs et les personnes sans ressources.
1er mars : Kennedy signe un décret créant les Corps de la Paix, l’une des institutions les plus marquantes de son gouvernement. Il en confie la direction à son beau-frère Sargent Shriver.
28 mars : Il lance un programme d’armement parmi les plus importants en temps de paix. Il double le nombre de missiles nucléaires balistiques intercontinentaux Polaris, augmente le nombre de bombardiers stratégiques et augmente celui des autres missiles; il accroît aussi le nombre de divisions en état d’alerte et quadruple les unités de luttes anti-guérillas.
16-18 avril : le gouvernement Kennedy tente d'appliquer un plan initialement préparé par Dwight Eisenhower, pour renverser Fidel Castro, le président cubain communiste. Avec l'aide de la CIA, 1 500 exilés cubains retournent dans l'île et tentent de rallier la population ; c'est un échec qui est connu sous le nom de l'invasion de la baie des Cochons. En moins de deux jours, Kennedy refusant tout appui aérien, le gouvernement castriste tue ou fait prisonnier les exilés et Kennedy doit négocier leur libération. Elle sera obtenue après 20 mois au prix de 53 millions USD en nourriture et médicaments. Kennedy, dans un discours, se déclare seul responsable du désastre, mais en privé, il déclare que la CIA lui a menti et l'a manipulé pour qu'il donne l'ordre de l'invasion totale de Cuba. Allen Welsh Dulles, directeur de la CIA, sera limogé et le reste du mandat de Kennedy sera marqué par une certaine méfiance envers la communauté des services de renseignements CIA
25 mai : Kennedy prononce le fameux discours qui donne le coup d’envoi du programme lunaire américain. Notre nation doit s’engager à faire atterrir l’homme sur la Lune et à le ramener sur Terre sain et sauf avant la fin de la décennie.
Il répond ainsi à l’URSS qui, en pleine guerre froide, avait pris plusieurs longueurs d’avance dans la conquête spatiale. Il conforte le concept de Nouvelle Frontière de l'espace, qu'il avait déjà évoqué dans un discours d'investiture comme candidat à l'élection présidentielle, le 15 juillet 1960.
John F. Kennedy prononce le discours annuel sur l'état de l'Union, en 1963. Assis derrière lui, le vice-président Lyndon Johnson et le président de la Chambre, John McCormack.
13 août : le gouvernement est-allemand, sous le contrôle de l'URSS, débute la construction du Mur de Berlin séparant les secteurs Est et Ouest de la ville afin d'empêcher l'exode de la population vers l'Ouest. Bien que cet acte soit contraire à l'accord entre les quatre grandes puissances, Kennedy ne l'empêche pas, car il est en vacances et ne jugera pas utile d'interrompre son voyage. Il ne fera pas grand chose non plus lors de l'extension de la frontière entre la RDA et la RFA sur 155 km.
3 septembre : Kennedy signe la loi sur le salaire minimum et étend son domaine d’application.
30 septembre : un étudiant noir, James H. Meredith, s’inscrit pour la première fois à l’université d’État du Mississippi ; des manifestants s’opposent à la déségrégation et le ministre de la justice, Robert Kennedy — frère du président — utilise 23 000 agents fédéraux pour contrer les manifestants. Les échauffourées font deux morts parmi les manifestants et 160 blessés parmi les forces de l’ordre.
1962
12 septembre : dans le cadre de la course à l'espace, il prononce son discours We choose to go to the Moon, qui influence de façon majeure la politique spatiale américaine.
14 octobre : des avions espions américains U2 photographient des sites de missiles soviétiques en construction à Cuba. Kennedy est confronté à un dilemme : soit il attaque les sites en risquant une confrontation nucléaire avec l'URSS, soit il ne fait rien et les États-Unis doivent vivre sous la menace d'armes nucléaires tactiques près d'eux. Kennedy décide un blocus de l'île et entame des négociations avec le président du Conseil des ministres soviétique Nikita Khrouchtchev. Un accord sera trouvé après plusieurs semaines de négociations diplomatiques, les États-Unis s'engageant à ne pas envahir Cuba mais refusent publiquement les demandes de la part de l'U.R.S.S. de retirer leurs missiles implantés en Turquie. Ces demandes lui seront cependant accordées secrètement en avril 1963 par Robert Kennedy.
5 juillet : John Fitzgerald Kennedy prononce un discours félicitant l'indépendance de l'Algérie.
1963
11 juin : À la suite de la crise qui oppose le gouverneur de l'Alabama George Wallace, qui refuse l'inscription de deux jeunes étudiants noirs à l'université d'Alabama, au gouvernement fédéral, Kennedy prononce un discours sur les droits civiques : Nous sommes, à la fois en tant que pays et en tant que peuple, face à une crise des valeurs morales.
26 juin : Kennedy visite Berlin Ouest et prononce avec Willy Brandt et Konrad Adenauer un discours resté célèbre durant lequel il lancera la phrase Ich bin ein Berliner Je suis un Berlinois.
28 août : Kennedy rencontre Martin Luther King Jr et les autres dirigeants du mouvement pour les droits civiques après une manifestation, qui rassemble plus de 250 000 Américains, devant le mémorial au président Lincoln.
30 août : Nouvel accord Kennedy-Khrouchtchev : mise en place d'un téléphone rouge entre la Maison-Blanche et le Kremlin.
Octobre : Kennedy envisage un désengagement des conseillers militaires américains au Viêt Nam et un accroissement de l’aide pour l’entraînement des forces sud-vietnamiennes.

7 octobre

Kennedy signe le 7 Octobre 1963, le Traité d’interdiction des essais nucléaires, élaboré à Moscou le 5 août 1963, le premier permettant d’envisager un désarmement.
21 novembre : Il prépare sa politique de lutte contre la pauvreté pour son programme d’action à mettre en œuvre en 1964.
22 novembre : Il entame la campagne pour sa réélection par un voyage au Texas. L'avion présidentiel Air Force One atterrit sur l'aéroport de Dallas Love Field, où Kennedy et son épouse sont accueillis chaleureusement. À 12 heures 30, alors que le cortège présidentiel traverse Dealey Plaza, plusieurs coups de feu sont tirés, le gouverneur du Texas, John Connally, est touché, Kennedy est atteint en pleine tête. Il décède peu de temps après à l'hôpital Parkland. Son assassinat reste à ce jour, pour beaucoup, non résolu, alimentant les rumeurs et les hypothèses les plus folles. Le 27 septembre 1964, la commission d’enquête désignée par Lyndon Johnson, connue sous le nom de Commission Warren, conclut que Lee Oswald a agi seul dans l'assassinat du président et la blessure du gouverneur du Texas.
25 novembre : le président est enterré au cimetière militaire d'Arlington.
Politique étrangère

Rencontre de Kennedy et Khrouchtchev à Vienne, en 1961.

Ich bin ein Berliner ! .
Le mandat de Kennedy est marqué par la guerre froide entre l’Union soviétique et les États-Unis et les crises majeures destinées à contrer l’expansion communiste. Au début de sa présidence, il pense que le monde peut s'améliorer par des moyens pacifiques et il crée les régiments de la paix. Ce programme, qui existe toujours, permet à des volontaires américains d'aider les pays en développement dans les domaines de l'éducation, de l'agriculture, de la santé et du bâtiment.
Kennedy développa des liens d'amitié étroits avec le Royaume-Uni et la RFA. Cependant, les relations avec le Canada seront faibles, John Diefenbaker ne supportant pas Kennedy et réciproquement. Le prochain premier ministre canadien Pearson s'entendra en revanche très bien avec lui et acceptera l'installation de bases nucléaires américaines au Canada.
Les relations avec la France de Charles de Gaulle sont constantes mais tendues, mais les deux dirigeants ont un grand respect l'un pour l'autre et le peuple français a une certaine admiration pour les Kennedy ; ils sont notamment fiers que sa femme, Jacqueline Bouvier de son nom de jeune fille, ait des racines françaises. La volonté de Charles de Gaulle d’accroître la puissance militaire et économique de la France produit de vives tensions entre les deux hommes : d'après Ted Sorensen, dans un moment de colère Kennedy aurait traité De Gaulle de salopard.
La crise des missiles de Cuba montre que le risque d'une guerre nucléaire n’est pas négligeable et que les États-Unis et l'URSS sont « au bord du gouffre », d’où une attitude plus mesurée en Europe. Cette attitude est d'ailleurs déjà effective avant cette crise, comme le prouve le fait que les Américains restent passifs lorsque l’Allemagne de l’Est lance la construction du mur de Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961 et que les pays du bloc de l’Est rendent leurs frontières quasiment étanches. Après une tentative de retrait, Kennedy essaie malgré tout de contenir l'expansion soviétique en envoyant des conseillers militaires, puis des troupes, au Viêt Nam. En octobre 1963, il signe un mémorandum ordonnant le retrait de 1 000 soldats du Viêt Nam avant la fin de 1963 car il pensait la guerre bientôt gagnée. Ce mémorandum sera annulé par Lyndon B. Johnson.
Kennedy signe un traité d'interdiction des essais nucléaires dans l'atmosphère pour lutter contre la prolifération des armements et contre les effets à long terme des retombées radioactives. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS en seront les premiers signataires et Kennedy considérera qu'il s'agit là d'une des actions majeures de son gouvernement.

Politique intérieure

Rencontre avec les leaders des droits civiques en 1963. Kennedy milite contre la ségrégation raciale, en prenant pour modèle Abraham Lincoln. Il soutient Martin Luther King, et le rencontre lors de sa marche sur Washington en 1963.
L'un des problèmes les plus importants auquel Kennedy doit faire face est celui de mettre fin aux mesures discriminatoires contre les minorités ethniques qui restent légales dans certains États. Un arrêt de 1954 de la Cour suprême des États-Unis interdit la ségrégation dans les écoles publiques, mais est resté lettre morte dans de nombreux États du sud. Par ailleurs, des mesures discriminatoires restent toujours en vigueur dans d'autres lieux publics, tels que les transports urbains, les cinémas et les restaurants. Il fait beaucoup pour la conquête de l'espace, en lançant le programme Apollo We choose to go to the moon.
Sur le plan social, son programme Nouvelle Frontière vise à améliorer le sort des classes modestes et des droits civiques de ses concitoyens noirs. Sur ces objectifs, Kennedy se heurte souvent, ce qui est courant aux États-Unis, à un Congrès dont la majorité n'est pas celle de son courant politique. Ici, cependant, le Congrès est en majorité démocrate, mais cette dernière est dominée par les démocrates du sud, conservateurs sudistes hostiles à la disparition de la ségrégation.

Bilan et historiographie

Si les presque trois ans de présidence de Kennedy se sont accompagnés de plusieurs mesures notables conquête de l'espace, début de la déségrégation, Peace Corps, les historiens sont partagés sur l'importance du mandat de Kennedy dans l'histoire américaine. Élu de justesse, il a accru l'engagement des États-Unis au Vietnam, a initié le débarquement de la Baie des Cochons, n'a pas empêché la construction du mur de Berlin, a approuvé la mise sur écoute par le FBI de Martin Luther King, soutenu des coups d'État et l'assassinat de dirigeants étrangers en Amérique latine, en Irak et au Vietnam, avait des liens avec la mafia et n'a pas mené à bien la baisse d'impôts qu'il avait initialement promise. De ce fait, s'il est souvent cité comme étant le plus populaire des présidents qu'a compté le pays, cela est plus le reflet de son charisme, de sa jeunesse, de sa bonne connaissance des médias et des conditions tragiques de son décès.
L'historiographie post-1963 a d'abord été marquée par des ouvrages hagiographiques écrits par ses anciens conseillers, Ted Sorensen et Pierre Salinger. Un regard plus critique survient dans les années 1980 avec The Kennedy Imprisonment de Garry Willis, où Kennedy est décrit comme un improvisateur se reposant sur son charisme et prenant de mauvaises décisions, et un obsédé sexuel se mettant lui-même en danger du fait des risques de chantage que cela implique. Depuis 1963, 40 000 ouvrages ont été écrits à son sujet.

Assassinat de John F. Kennedy.

Le 22 novembre 1963, lors d'une visite pré-électorale de John F. Kennedy à Dallas, le cortège présidentiel traverse la ville à petite vitesse, salué par la foule amassée. Alors que la limousine décapotée du président passe sur Dealey Plaza vers 12 h 30, des coups de feu éclatent. Le président est d'abord blessé au cou, tandis que le gouverneur Connally, assis devant lui, est blessé à la poitrine, puis une balle atteint le président à l'arrière de la tête, endommageant gravement la partie arrière supérieure de son crâne, et ressort probablement par la tempe droite. Aussitôt transporté au Parkland Hospital, le président est déclaré mort à 13 h après de vains efforts de réanimation. Le monde est consterné en apprenant la nouvelle.
Selon les enquêtes officielles, Lee Harvey Oswald a assassiné le président, mais la 2de enquête mandatée par la Chambre des Représentants — l'enquête du HSCA — estime en 1979 qu'il y a eu au moins deux tireurs, donc conspiration.
La garde d'honneur se prépare à plier le drapeau au-dessus du cercueil de John F. Kennedy, au cimetière national d'Arlington, le 25 novembre 1963.
Sa femme Jacqueline, lors du transport du cercueil à bord de l'avion Air Force One, lui organise des obsèques nationales impressionnantes sur le modèle de celles d'Abraham Lincoln. Le président Kennedy repose au cimetière national d'Arlington, près de Washington.

Anecdotes

Les sections Anecdotes, Autres détails, Le saviez-vous ?, Citations, etc., peuvent être inopportunes dans les articles.
Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un intérêt encyclopédique et sont correctement sourcés, de les intégrer dans d’autres sections.
19 mai 1962 : Marilyn Monroe, vêtue d'une robe en gaze de soie rose cousue à même la peau, chante Happy Birthday, Mr. President pour célébrer le 45e anniversaire du président au Madison Square Garden, dix jours avant sa date exacte. Cette séquence enregistrée par la télévision fait partie des grands moments de la petite histoire et alimente les potins sur la liaison entre elle et Kennedy.
Lors du voyage officiel du président accompagné de son épouse à Paris, en juin 1961, le succès de Jackie est tel que le président s'est présenté de la façon suivante lors d'une réception : Je suis l'homme qui accompagne Jacqueline Kennedy à Paris.
Un mythe médiatique voit en Kennedy un second roi Arthur, les thèmes abordés dans la pièce Camelot jouée à Broadway en 1960 reflètent les idéaux de Kennedy pour l'Amérique. On prétend qu'il ne serait pas mort, mais tombé dans le coma et emmené en bateau par sa femme sur une île secrète où il aurait été soigné et dont il ne serait jamais parti, son Avalon.
Kennedy était un grand joueur d'échecs et admirateur de Mozart.
Quant à Barack Obama, il est parfois comparé à Kennedy en raison de son caractère de nouveauté et de jeunesse, de sa différence par rapport à la majorité de la population Kennedy était catholique et Obama est le premier président noir de l'histoire des États-Unis et surtout par rapport à son charisme et à sa télégénie.
John Kennedy est resté durant son mandat un président très populaire. Pour preuve, pendant toute la durée de son mandat, il n'a jamais connu de sondages inférieurs à 50 % d'opinions favorables. Il est d'ailleurs le seul à ce jour.
Lors des obsèques officielles, le jeune fils de Kennedy, John, effectue un salut militaire devant le cercueil de son père. Officiellement, c'est John lui-même qui a pris l'initiative de ce salut.

Postérité

Lors de la mort de Kennedy, les trois grands réseaux de télévision américains ont suspendu leurs émissions pour rapporter toutes les nouvelles concernant le président du 22 au 25 novembre 1963, ce qui fait de la couverture télévisée de cet événement la plus longue de l'histoire télévisée américaine 70 heures jusqu'à celle des attentats du 11 septembre 2001 72 heures. Les reportages filmés sur ses obsèques nationales consacreront la domination de la télévision française sur les autres médias et la fin des actualités filmées au cinéma.
À l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, des milliers d'articles et des centaines de livres sont sortis, ajoutant aux plus de 40 000 ouvrages déjà publiés à travers le monde sur la vie de Kennedy.

Hommages

Le portrait de JFK est gravé sur la pièce d'un demi-dollar.
Son nom a été donné à de très nombreux sites, bâtiments, rues, boulevards, avenues tels que l'aéroport international de New York JFK Airport, le théâtre de Washington Kennedy Center, une autoroute de Chicago Kennedy Expressway, un boulevard de la ville française de Valence boulevard Kennedy ou encore le centre de tir spatial de Floride Kennedy Space Center ou Centre spatial Kennedy.
Dans le Yukon, au Canada, une montagne a été baptisée en 1965 Mont Kennedy en son honneur. Cette montagne de 4 238 mètres a été escaladée pour la première fois en mars 1965 par Robert Bobby Kennedy son frère, George Senner et Jim Wittaker, les premiers Américains à avoir atteint le sommet de l'Everest. Une fois au sommet, Robert Kennedy y a déposé un tube métallique contenant le discours d'investiture de JFK.
Un premier porte-avions a été nommé en son honneur en 1968 : le USS John F. Kennedy CV-67, un second porte-avions prendra son nom lors de son lancement en 2015 : le USS John F. Kennedy CVN-79.
Il est représenté en tant que personnage jouable dans le mode « Zombie » du jeu vidéo Call of Duty: Black Ops.
Au cinéma et à la télévision
1991 : JFK, film américain, version romancée d'une enquête tentant de faire la lumière sur l'assassinat de Kennedy
2000 : Treize jours Thirteen Days, film américain, version romancée de la crise des missiles de Cuba vue du côté américain, joué par Bruce Greenwood
2011 : Les Kennedy de Jon Cassar, joué par Greg Kinnear
2013 :
Le Majordome de Lee Daniels, joué par James Marsden
Parkland de Peter Landesman
Killing Kennedy, téléfilm américain basé sur le livre éponyme de 2012 écrit par Bill O'Reilly et Martin Dugard, joué par Rob Lowe
Pan Am, série américaine basée sur l'histoire d'une compagnie aérienne où le Président fait une petite apparition à Berlin et à l'aéroport de Berlin
Bibliographie
Georges Ayache, Une histoire américaine, Paris, Éditions Choiseul,‎ 2010, environ 230 p.
John Fitzgerald Kennedy trad. Jean Bloch-Michel, Stratégie de la paix The strategy of peace, Paris, Calmann-Lévy,‎ 1961, environ 220 p.
Frédéric Kiesel, Dallas, un crime sans assassin, Bruxelles, Pierre De Meyère,‎ 1966
André Kaspi, Kennedy. Les mille jours d'un président, Paris, Armand Colin, coll. Biographies,‎ 1993, 309 p.
Jean-Baptiste Thoret, 26 secondes, l'Amérique éclaboussée. L'assassinat de JFK et le cinéma américain, Rouge Profond, 2003
Geoffrey Perret, Kennedy, une vie comme aucune autre, Paris, Éditions Encre de Nuit, coll. « Document »,‎ 2003, 415 p.
André Kaspi, John F. Kennedy. Une famille, un président, un mythe, Bruxelles, Complexe, coll. « Destins »,‎ 2007, 369 p
François Forestier, Marilyn et JFK, Paris, Albin Michel, coll. « Essais Doc. »,‎ 2008, 297 p.
Thomas Snégaroff, Kennedy. Une vie en clair-obscur, Paris, Armand Colin,‎ 2013, 240 p.
Brigitte Duranthon, JFK affaire classée, Paris, Connaissance et savoir,‎ 2008, 176 p.
Frédéric Martinez, John Fritzgerald Kennedy, Editions Perrin, 2013, 340 p.
Pierre Lunel, Les vies secrètes de JFK, First, 2013, 203 p.
Philippe Legrand, Kennedy, le roman des derniers jours, Le Passeur Editeur, 2015,
Voir aussi
Articles connexes
Assassinat de John F. Kennedy
Discours de JFK
Doctrine Kennedy
Cinq cents John Kennedy, premier timbre américain en hommage à Kennedy.
John Fitzgerald Kennedy National Historic Site, musée dans sa maison natale de Brookline
Libéralisme contemporain aux États-Unis
Les Kennedy mini-série
Coïncidences entre Lincoln et Kennedy
Kennedy Compound

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Posté le : 07/11/2015 23:55
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Georges Herbert Walker Busch (père)
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Le 8 novembre 1988 est élu président George Herbert Walker Bush

plus couramment appelé George Bush père, né le 12 juin 1924 à Milton dans le Massachusetts, États-Unisilm a aujourd'hui 91 ans, homme politique américain membre du Parti républicain, il est d'abord vice-président sous Ronald Reagan entre 1981 et 1989. En 1988, il bat Michael Dukakis et devient le 41e président des États-Unis du 20 janvier 1989 au 20 janvier 1993 soit pendant 4 ans, son vice-président est Dan Quayle du gouvernement Administration G.H.W. Bush, son prédécesseur est Ronald Reagan, son successeur Bill Clinton. Il est 43e vice-président des États-Unis du 20 janvier 1981 au 20 janvier 1989 soit pendant 8 ans. Le président est Ronald Reagan, gouvernement Reagan, prédécesseur Walter Mondale, son successeur Dan Quayle. Il fut 11e directeur de la CIA du 30 janvier 1976 au 20 janvier 1977 pendant donc, 11 mois et 21 jours, le président était Gerald Ford, son prédécesseur William Colby, son successeur Stansfield Turner. Son père est Prescott Bush, sa mère, Dorothy W. Bush, sa conjointe est Barbara Bush, ses enfants : George W. Bush, John Ellis Bush. Il est diplômé de l'Université de Yale, il est homme d'affaires dans l'industrie pétrolière, sa religion est l'Église épiscopale.
Il entrera en fonction le 20 janvier 1989. Battu par Bill Clinton en 1992, il quitte la Maison-Blanche lors de l'Inauguration Day le 20 janvier 1993. Il est le père de George W. Bush. Il est actuellement le plus âgé des anciens présidents américains le plus ancien président est quant à lui Jimmy Carter, élu en 1977.

En bref

Quarante et unième président des États-Unis. George Herbert Walker Bush représente un croisement complexe du patriciat de l'Est, dont il est un des produits les plus achevés, et du monde des entrepreneurs du Sud-Ouest où il est allé chercher une sorte de seconde légitimité. Il est né le 12 juin 1924 à Milton (Massachusetts) dans une famille d'athlètes férus de compétition. Son père, Walter Prescott Bush, un banquier d'affaires de Wall Street, fut sénateur républicain du Connecticut de 1952 à 1963. Pourtant le futur président n'est pas simplement le rejeton d'une famille riche ou le produit de l'enseignement élitiste mais exigeant de l'Est la Phillips Academy d'Andover. Son aura personnelle sinon intellectuelle durant ses études, ses prouesses athlétiques, ses exploits de plus jeune aviateur américain pendant la Seconde Guerre mondiale cinquante-huit missions de combat durant l'une desquelles son appareil est abattu suggèrent d'indéniables qualités que sa carrière ultérieure tend à confirmer.
En 1945, George Bush épouse Barbara Pierce, la fille d'un éditeur de magazines ; le couple aura six enfants. Après avoir obtenu en 1948 une licence d'économie à Yale, il part pour la frontière orientale du Texas où il attrape la fièvre du pétrole. En 1958, il devient président de la Zapata Off-Shore Company, qui s'assurera une forte réputation dans le développement du forage et de la production de pétrole en mer.
Ayant acquis une certaine aisance financière, il décide, en 1964, de se consacrer à la chose publique. Dès 1966, il est élu représentant du Texas et réélu deux ans après. Tiraillé, comme il le sera tout au long de sa carrière, entre ses instincts centristes et les penchants ultra-conservateurs d'une partie de son électorat, il éprouve déjà des difficultés à définir une ligne politique, ce qui lui vaut sans doute d'être battu quand il brigue le Sénat en 1970.
Richard Nixon, qui l'appellera à la tête du parti républicain (début 1973-été 1974) à l'approche de la tourmente du Watergate, lui ouvre alors une nouvelle carrière : la politique étrangère. Bush est successivement représentant des États-Unis auprès de l'O.N.U. (fin 1970-début 1973), chef du bureau de liaison des États-Unis en Chine (septembre 1974-décembre 1975) et directeur de la C.I.A. (janvier 1976-janvier 1977).
En 1980, il s'affirme comme le rival le plus dangereux pour Ronald Reagan dans la course à l’investiture. Avant la convention, son ami (et futur ministre des Affaires étrangères), James Baker, le convainc de se rallier à l'ancien gouverneur de Californie, qui le choisit alors comme vice-président. À ce poste, il sait se montrer loyal, mais aussi discret, et parachève sa connaissance des problèmes de sécurité. Reconduit avec Reagan en 1984, il est élu président quatre ans plus tard, avec 54 p. 100 des suffrages, face au démocrate Michael Dukakis, à la suite d’une campagne dont la férocité lui a souvent été reprochée. Il est à ce prix le premier vice-président en exercice à l'emporter, depuis Martin Van Buren en 1836.
Son bilan à la Maison-Blanche (janvier 1989-janvier 1993) reste mitigé. En janvier 1991, cette ambivalence lui vaut d'être le premier à être nommé par l'hebdomadaire Time « Homme de l'année » à la fois pour l'ampleur de ses échecs (en politique intérieure) et de ses succès (à l'étranger).
Rompu aux arcanes de la scène internationale, élitiste et secret, Bush excelle à nouer des contacts avec les dirigeants étrangers. D'abord hésitant face aux intentions de l'autre camp, il a su très vite gérer la fin de la guerre froide avec habileté, ne jamais permettre aux nationalistes russes d'exploiter les concessions de Gorbatchev contre ce dernier, conclure avec lui les traités S.T.A.R.T.-I (juillet 1991) et S.T.A.R.T.-II (janvier 1993) mais aussi s'assurer le maintien dans l'O.T.A.N. de l'Allemagne réunifiée. Longtemps porté à une compréhension exagérée envers un Saddam Hussein perçu comme le meilleur rempart face à l'islamisme iranien, il réussit à mettre sur pied puis à maintenir une coalition internationale des plus hétérogènes pour le contraindre à se retirer du Koweït. Malgré sa victoire dans la guerre du Golfe (janvier-février 1991), il n’est pas réélu en 1992, n’obtenant que 38 p. 100 des voix, face au démocrate Bill Clinton, qui en recueille 43 p. 100. Le candidat indépendant Ross Perot en obtient 19 p. 100.
Son échec tient partiellement au fait qu’il n’a pas su tirer profit de ses succès à l'étranger. Il pâtit de son impuissance à briser Saddam Hussein, de la fin d'une guerre froide à laquelle son image était associée et, dans la nouvelle ère géoéconomique qui paraît commencer, de son apparente incapacité à matérialiser sur le plan commercial une suprématie américaine par ailleurs incontestée.
En ce qui concerne la politique intérieure, sa présidence s’identifie à une récession (1990-1992). Écartelé entre ses réflexes de patricien du Nord-Est et ses efforts pour se faire accepter par l'aile conservatrice radicale de son parti, le président est mal à l'aise sur les grandes questions de société comme l'avortement qui déchirent le pays. Il ne réussit guère à se dégager, face au ralentissement de l'économie, des « menottes » que constituent pour lui le surendettement de l'État, le déficit du budget et la domination de l'opposition au Congrès. Contrairement à l’engagement qu’il avait pris en 1988 no new tax, il relève la fiscalité et ne peut atténuer les conséquences douloureuses, pour les cadres et les cols blancs, de la restructuration des grandes sociétés. Enfin, les émeutes du printemps de 1992, au cours desquelles le centre de Los Angeles est dévasté par des Noirs et des Hispaniques exaspérés, amplifient les carences d'une politique sociale qui a laissé les inégalités entre races et classes se creuser. Ses adversaires reprochent volontiers à George Bush d'avoir joué les Jules César à l'étranger et les « Néron » dans une Amérique embrasée.
Il laisse le souvenir d'un conservateur éclairé, dont le bilan en politique étrangère force le respect, mais que son immobilisme intérieur a handicapé. Pierre Melandri

Sa vie

George Bush est le fils de Prescott Bush, sénateur républicain modéré du Connecticut et homme d'affaires qui construit la fortune familiale dans la banque et la finance, et de sa femme, née Dorothy Walker.
George Bush, pilote de bombardier torpilleur durant la guerre du Pacifique
George Bush grandit à Greenwich au Connecticut et fait ses études à la Phillips Academy à Andover, dans le Massachusetts, de 1936 à 1942. Il est capitaine de l'équipe de baseball et membre d'une fraternité très fermée, la Auctoritas, Unitas, Veritas Autorité, unité, vérité. Mais, bien qu'admis à Yale, il décide à la suite de l'attaque de Pearl Harbor en 1941 de s'engager le 12 juin 1942, au lendemain de son baccalauréat, dans la US Navy, dont il est alors le plus jeune pilote.
Il effectue cinquante-huit missions aériennes dans le Pacifique au cours desquelles il est abattu à quatre reprises et quatre fois secouru. La dernière fois, le 2 septembre 1944, alors qu'il sert sur le porte-avions USS San Jacinto, son Grumman TBF Avenger est atteint par la défense anti-aérienne japonaise et il est sauvé par le sous-marin USS Finback. À la suite de ce dernier incident, il est démobilisé. Ainsi, reçut-il, durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses décorations, dont la Distinguished Flying Cross, l'Asiatic-Pacific Campaign Medal et la World War II Victory Medal.
Après la guerre, il entre à l'université Yale où il rejoint la fraternité Delta Kappa Epsilon et est, tel son père Prescott Bush 1917 puis son fils George W. Bush 1968, admis en 1948 dans la très secrète Skull and Bones Society ce qui lui permet d'initier la construction d'un solide réseau politique. Il sort diplômé BA en économie en 1948.
Il épouse Barbara Pierce le 6 janvier 1945. Ensemble, ils ont six enfants : George Walker, Robin décédée à l'âge de 4 ans des suites d'une leucémie, John Jeb, Neil, Marvin et Dorothy. Suivant les traces de leur père et de leur grand-père en politique, George Walker est élu gouverneur du Texas de 1995 à 2000 puis président en 2000, John quant à lui, fait fortune dans l'immobilier et est élu gouverneur de Floride en 1999.
Après la guerre, George Bush se lance dans l'industrie du pétrole au Texas et créé la Zapata Petroleum Company en 1953, avec un ancien agent de la CIA, Thomas. Devine. Il travaille pour la société Dresser Industries qui fusionne en 1998 avec la société Halliburton Energy Services dont Dick Cheney, qui deviendra son ministre de la Défense, était à l'époque le président-directeur général. Après avoir quitté la CIA en 1977, Georges H. W Bush devint un des dirigeants des laboratoires pharmaceutiques Eli Lilly et membre du conseil d'administration ; à ce sujet, en tant que Vice-Président à partir de 1981 il a activement défendu les intérêts des industriels pharmaceutiques au travers, notamment, du Texas Medication Algorithm Project

Carrière politique

Son engagement dans la politique date de juin 1940, lorsqu'il assiste au discours de Henry Stimson, Secrétaire à la Guerre du président Roosevelt, venu à la Phillips Academy, parler du chancelier Adolf Hitler et du rôle que devraient tenir les États-Unis dans la défense des valeurs démocratiques occidentales.

Les débuts 1964-1976

En 1964, George Bush entre en politique en se présentant contre le sénateur démocrate Ralph Yarborough au Texas. Sa campagne est notamment axée sur le vote de Yarborough en faveur du Civil Rights Act de 1964, auquel tous les politiciens du sud des États-Unis se sont opposés. Il taxe Yarborough d'extrémiste et de démagogue gauchiste, celui-ci se défend en le taxant d'opportuniste. Bush perd sa première élection lors de la défaite républicaine de 1964.
Cependant, il est finalement élu en 1966 et 1968 à la Chambre des représentants dans le 7e district du Texas. Durant son mandat, il est perçu comme un centriste et vote en faveur du Voting Rights Act prévoyant l'abaissement à dix-huit ans de l'âge requis pour le droit de vote. En 1970, il est candidat au Sénat des États-Unis avec James Baker comme directeur de campagne. Cependant, il échoue dans sa tentative face au candidat démocrate Lloyd Bentsen. Il se retrouve alors sans fonction élective.
En 1971, Richard Nixon le nomme comme ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies. Son choix est unanimement approuvé par les sénateurs. C'est à ce poste qu'il expose un projet d'une force internationale visant à garantir la paix au Proche-Orient et s'oppose à ce que le régime de Pékin occupe le siège de la Chine, au détriment du gouvernement de Taïwan.
Tout au long des années 1970, sous les présidences de Richard Nixon et Gerald Ford, il occupe de nombreux autres postes politiques, dont ceux de président du Comité national républicain (Republican National Committee) en 1973, d'envoyé des États-Unis en République populaire de Chine en 1974-1975.

Directeur de la CIA

Entre janvier 1976 et janvier 1977, il devient Directeur du Renseignement Central. À cette occasion, il restaure le moral du personnel très atteint par les suites du scandale du Watergate et les investigations de la Commission Church. Il rencontre régulièrement Jimmy Carter, d'abord comme candidat, ensuite comme président-élu, pour l'informer de l'état du monde. Lors du scandale du Watergate, il est par ailleurs soupçonné, parmi d'autres, d'être « Gorge profonde », le fameux indicateur des deux journalistes du Washington Post qui ont mis l'affaire au grand jour.
En 1977, après l'élection du démocrate Jimmy Carter à la présidence, George Bush décide de se mettre pour quelque temps en retrait des affaires politiques et de prendre la présidence du comité exécutif de la First International Bank (en) à Houston, poste qu'il occupe jusqu'en 19791.
Les responsabilités exercées comme représentant à l'ONU, à Pékin puis à la tête de la CIA, lui confèrent une excellente expérience internationale qui le crédibilisera en 1980 aux yeux de Ronald Reagan pour être son vice-président.

Vice-présidence 1981-1989

George Bush, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev à New York en 1988.
En mai 1979, George Bush est candidat aux élections primaires républicaines de 1980 face à Ronald Reagan. Il doit vite s'incliner face à l'ancien gouverneur de Californie. Celui-ci, après avoir hésité, notamment en faveur de Gerald Ford, choisit finalement George Bush comme colistier pour le poste de vice-président, car il estime qu'il pouvait être un compagnon précieux ; républicain modéré, il pouvait apporter son expérience internationale auprès des Nations unies et de la Chine, ainsi qu'une vision de l'intérieur de la CIA.
En novembre 1980, Ronald Reagan est élu président face à Jimmy Carter. En janvier 1981, George Bush entre à ses côtés à la Maison-Blanche en tant que vice-président.
En 1981, George H.W. Bush est le premier vice-président à assurer un intérim pour la présidence lorsque Ronald Reagan est victime d'une tentative d'assassinat par un déséquilibré. Cet intérim se renouvellera en 1985, lors de la deuxième présidence, lorsque Reagan est opéré pour un cancer du côlon.
Ronald Reagan est réélu pour un second mandat le 6 novembre 1984, remportant 49 États 525 grands électeurs et 58 % du vote populaire contre 1 seul à Walter Mondale et 41 % du vote populaire.
Durant ces deux mandats, le vice-président parcourt plus de soixante-dix pays où il représente l'administration Reagan et expose la politique des États-Unis.

Campagne présidentielle de 1988

Carte électorale du 8 novembre 1988. Les états en rouge sont ceux remportés par George Bush.
Il fut convenu très tôt avec ses conseillers que George Bush allait se lancer dans la campagne présidentielle de 1988, et une campagne de fonds fut lancée dès 1985, récoltant plus de 2 millions de dollars.
Le 12 octobre 1987, George Bush se lance de nouveau dans la campagne présidentielle. Il rafle l'investiture républicaine face au sénateur du Kansas Bob Dole et au pasteur Pat Robertson, avec le soutien de Ronald Reagan.
Le 18 août 1988, après avoir sélectionné le sénateur de l'Indiana, Dan Quayle, pour candidat à la vice-présidence, il est officiellement investi par son parti à la convention républicaine de La Nouvelle-Orléans. Ils ont alors pour adversaire le candidat démocrate Michael Dukakis, gouverneur du Massachusetts et son colistier, Lloyd Bentsen, sénateur du Texas.
Le 8 novembre 1988 remporte l'élection présidentielle face à Michael Dukakis, arrivant en tête dans les principaux États Californie, Floride, Ohio, Pennsylvanie, Texas) avec 426 grands électeurs et 53 % du vote populaire.
Il est proclamé président des États-Unis le 8 janvier 1989 par le Congrès, après l'officialisation des résultats du collège de grands électeurs.
Président des États-Unis 1989-1990 Administration G.H.W. Bush.
La côte de popularité du président Bush tout au long de son mandat.
George H.W. Bush est investi le 20 janvier 1989 sur les marches du Capitole à Washington, D.C. Il poursuivit la politique menée par son prédécesseur, Ronald Reagan, surtout en matière de politique étrangère.

Politique nationale Économie

Lorsque George Bush devient président des États-Unis, le budget du pays est déficitaire, dû à la politique étrangère de Ronald Reagan qui avait relancé la course aux armements pour revenir à hauteur de l'Union soviétique et à la baisse massive de la fiscalité, atteignant 220 milliards de déficits en 1990. Il tente de convaincre Congrès des États-Unis à majorité démocrate de réduire les dépenses fédérales sans pour autant augmenter les impôts. Mais le Congrès obligea le président Bush à une augmentation des dépenses fédérales, avec une augmentation légère des impôts. Ce compromis lui aliène le soutien des républicains conservateurs, qui lui reprochent de revenir sur sa promesse électorale de 1988 de ne pas augmenter la pression fiscale, Read my lips: no new taxes. Il ne retrouvera jamais les soutiens qu'il a perdu à ce moment-clé de sa présidence.
Au même moment, il doit gérer les conséquences financières de la grave crise des caisses d'épargne.
Il déclare en 1990 au cours d'une conférence de presse aux journalistes qu'il trouvait la politique étrangère plus importante, ce qui accentua la perte de ses soutiens.
En effet, en 1992, 7,8 % de la population active américaine est au chômage. Cela constitue un record depuis 1984, sous la présidence de Ronald Reagan. On lui reprocha d'avoir négligé la politique intérieure pour la politique étrangère, et ses plans pour sortir le pays de la récession économique divisent au Congrès, au sein de son propre parti.

Droits civiques

Son mandat sur le plan intérieur est aussi marqué par une réforme du droit civil en faveur des personnes handicapées, l'accroissement des fonds publics destinés à l'éducation et la protection de l'enfance et dans l'adoption du Clean Air Act pour lutter contre la pollution.
Il a également l'occasion de nommer deux juges à la Cour suprême des États-Unis David Souter et Clarence Thomas.
L'aggravation de l'insécurité, la forte augmentation des crimes constatés sur le territoire + 20 % durant son mandat, les graves émeutes de Los Angeles en 1992 et l'absence de réponse claire de l’administration accentuera impopularité du président et la perte du soutien des républicains conservateurs.

Libre échange

Signature de l'accord de libre échange nord-Américain.
Enfin, il conclut avec le Canada et le Mexique un Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui entra en vigueur le 1er janvier 1994.

Politique étrangère Chute du Mur de Berlin

En 1989 la chute du mur de Berlin marque un premier pas vers la fin de la Guerre froide entre les États-Unis et l'URSS. George Bush soutient la marche vers la réunification allemande tout en maintenant le dialogue avec Mikhaïl Gorbatchev et en poursuivant la baisse du stock d'armes nucléaires des États-Unis.

Intervention au Panama Invasion du Panama par les États-Unis.

En décembre 1989, il autorise une intervention militaire américaine au Panama pour destituer le président Manuel Noriega dont le régime menace les intérêts américains. Celui-ci, d'abord réfugié à l'ambassade du Vatican, se livre finalement et est ramené en Floride pour y être jugé et emprisonné pour trafic de drogue et corruption.

Intervention en Irak Guerre du Golfe.

Lorsque le 2 août 1990, l'Irak, gouverné par Saddam Hussein, envahit l'émirat voisin du Koweït, le gouvernement Bush réagit alors avec la plus grande fermeté. Avec l'aval du Congrès et des Nations unies, George Bush envoie des troupes dans le Golfe et convainc les dirigeants saoudiens d'accepter sur leur sol des forces défensives nord-américaines. D'une formation défensive, la coalition passe à l'offensive après quelques mois d'embargo économique total sur l'Irak destiné à faire plier le raïs irakien.
L'opération Tempête du désert débute dans la nuit du 16 au 17 janvier 1991 avec pour but de prévenir l'invasion de l'Arabie saoudite. Cette première guerre du Golfe contre l'Irak est alors une vaste opération armée menée sous l'égide de l'ONU.
Après un mois de bombardements intenses, l'offensive terrestre ne dure que quelques jours et des centaines de milliers de soldats irakiens sont faits prisonniers. L'opération est un succès pour la coalition. Cette dernière ne soutient toutefois pas les insurgés qui menacent alors le pouvoir de Saddam Hussein, déstabilisé par sa défaite au Koweït. Craignant vraisemblablement une trop grande instabilité dans cette région exportatrice d'hydrocarbures et l'éclatement de l'Irak, la communauté internationale laisse faire la répression menée par les troupes bassistes à l'encontre des populations Kurdes et des chiites. Une zone d’exclusion aérienne dans les territoires kurdes du nord du pays est néanmoins placé sous couverture aérienne de la coalition. En août 1992 une autre zone d’exclusion arienne est mise en place dans le sud de l'Irak.
Les partisans de la destitution de Saddam Hussein reprocheront alors à George Bush de ne pas avoir poursuivi jusqu'à Bagdad afin de renverser le dictateur irakien, En 1998, cinq ans avant le déclenchement de la guerre en Irak par son fils George W Bush, il répondra à ces critiques expliquant dans un livre intitulé un monde transformé co-écrit avec son ancien conseiller à la sécurité nationale Brent Scowcroft que l'invasion de l'Irak aurait eu un coût humain et financier incalculable. Par ailleurs, le mandat que la coalition avait reçu de l'ONU ne prévoyait pas une invasion militaire de l'Irak et un changement de régime par la force armée à Bagdad.
L'administration Bush s'inquiétait également des événements qui se déroulaient dans les Balkans et qui menaçaient gravement leur stabilité.

Éclatement de l'URSS

Quelques mois plus tard, en août 1991, lors du putsch de Moscou en Union soviétique et la séquestration en Crimée de Mikhail Gorbatchev, il apporte immédiatement son soutien au président russe Boris Eltsine, immédiatement suivi par le Royaume-Uni, alors que Helmut Kohl en Allemagne apporte son soutien à Gorbatchev et que la France par l'entremise de François Mitterrand reste dans l'expectative, allant même dans un premier temps vouloir attendre les intentions des nouveaux dirigeants soviétiques reconnaissant de facto le gouvernement issu du putsch.
La crise se dénoue finalement par la fuite des putschistes et l'implosion de l'URSS privant les États-Unis de leur ennemi légendaire, donnant naissance, selon George Bush, à un nouvel ordre mondial New World Order dans lequel les États-Unis, de facto l'unique superpuissance mondiale, doivent commencer à redéfinir leur rôle. Cette tâche ardue n'était pas achevée dans sa totalité à la fin du mandat de George Bush.
Lors de l'annonce de l'initiative nucléaire présidentielle du 17 septembre 1991, il annonce l'élimination des armes nucléaires tactiques et du retrait des ogives nucléaires américaine à l'étranger hormis quelques centaines de bombes pour avions qui restent sur des bases de l'USAFE dans quelques pays européens de l'OTAN.

Campagne présidentielle de 1992

Le président Bush ne rencontre pas d'adversaire dangereux lors des primaires du Parti républicain, remportant la totalité des État devant Pat Buchanan. Il est reconduit candidat à la présidence du parti lors de la convention républicaine qui se tint à Houston du 17 août au 20 août 1992 ainsi que Dan Quayle comme candidat à la vice-présidence. Il reçut le soutien de Ronald Reagan qui tenait son dernier discours public.
Néanmoins, sa candidature est affaiblie par la situation économique du pays ainsi que la présence de Ross Perot, homme d'affaires Texan conservateur qui fut soutenu par de nombreux républicains, reprochant à George Bush de ne pas avoir tenu ses promesses électorales au sujet de la fiscalité. Le discours de Pat Buchanan sur la guerre des cultures et la prise de position du président du parti amenèrent de nombreux républicains libéraux et centristes modérés à se diriger vers Bill Clinton. La dominance républicaine à la Maison-Blanche depuis 1981 à également raison de lui. Il souffrait également de l'absence de son directeur de campagne de 1988, Lee Atwater décédé l'année précédente d'un cancer.
Son adversaire démocrate Bill Clinton et son colistier Al Gore tous deux sudistes peuvent ainsi récupérer les États sudistes confédérés acquis aux républicains depuis 1968 excepté en 1976. Les détracteurs de Clinton lui reprochèrent de n'avoir pas accompli son service militaire pendant la guerre du Viêt Nam et d'avoir fumé de la marijuana.
L'absence de Ross Perot dans la campagne jusqu'en septembre relance la campagne du président sortant. Mais la présence de Perot lors des débats présidentiels et l'affichage d'une certaine impatience lorsque Clinton avait la parole le décrédibilisa à nouveau.
Le 3 novembre 1992, Bill Clinton remporte l'élection présidentielle arrivant en tête dans les principaux États Californie, Illinois, Michigan, New York, Ohio, Pennsylvanie et dans certains États dans lesquels était ancré le parti républicain Colorado, Maine, Maryland, Montana, Nevada, Nouveau-Mexique, Vermont.

Après la présidence

Depuis la fin de son mandat, il a continué d'exercer diverses responsabilités professionnelles. Relativement discret sur la scène internationale, il a néanmoins continué à faire des apparitions publiques. Ainsi le 11 juin 2004, il prononce un discours en l'honneur de Ronald Reagan dont il fut le vice-président pendant huit ans, lors de ses obsèques nationales. Malgré leurs affrontements lors de leur carrière politique, George Bush est devenu proche de l'ancien président Bill Clinton. Ils apparurent ensemble lors de spots télévisés en 2004 pour promouvoir l'aide aux victimes du Tsunami dans l'océan Indien, puis de nouveau en 2005 lors de l'ouragan Katrina.
Le 18 février 2008, il soutint officiellement le sénateur John McCain dans la course à la présidence des États-Unis6 ce qui provoqua un sursaut dans la campagne du sénateur de l'Arizona à un moment où celui-ci faisait face à des critiques parmi le milieu conservateur
Le 10 janvier 2009, George H. W. Bush et son fils, George W. Bush, étaient présents pour la mise en service du porte-avions USS George H. W. Bush.

Sa personnalité

Les anciens présidents américains Bill Clinton, George Bush père et George W. Bush et Silvio Berlusconi, le 7 avril 2005 lors des funérailles du pape Jean-Paul II.
Il est l'ami du prédicateur Billy Graham, qu'il consulte à la veille du déclenchement des hostilités contre l'Irak en janvier 1991. Pour lui, la guerre du Golfe c'est encore ni plus ni moins qu'un affrontement entre le bien et le mal, confie-t-il au magazine U.S. News & World Report. C'est pour cela qu'il a tenu à donner à la guerre, toutes les apparences d'une croisade pour le droit, laissant au second plan les autres justifications : protection des approvisionnements en pétrole de l'Occident, protection de l'État d'Israël et prévention de la prolifération des armes nucléaires, chimiques et bactériologiques dans les pays jugés dangereux.
Sa croyance en la primauté du droit l'a poussé à multiplier les procédures de négociations internationales vote de douze résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et le jeu diplomatique alliance sans précédent de vingt-huit nations, avant de s'engager dans l'action.
George H. W. Bush a toujours pris soin de donner de lui une image dynamique, par exemple en célébrant ses 75e, 80e, 85e et 90e anniversaires en sautant en parachute au-dessus de sa résidence du Maine.

Dans la fiction

1991 : Y a-t-il un flic pour sauver le président ?, de David Zucker, joué par John Roarke
2008 : W. : L'Improbable Président, d'Oliver Stone, joué par James Cromwell


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Posté le : 07/11/2015 23:35
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Franklin delano Roosevelt 1
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Le 8 novembre 1932 est élu le président Franklin Delano Roosevelt

ˈɹoʊzəvɛlt, né le 30 janvier 1882 à Hyde Park, dans l’État de New York, et mort à 63 ans, le 12 avril 1945 à Warm Springs, dans l’État de Géorgie, homme d'État américain, trente-deuxième président des États-Unis du 4 mars 1933 au 12 avril 1945, soit 12 ans 1 mois et 8 jours, élection le 8 novembre 1932, réélection le 3 novembre 1936, le 5 novembre 1940, le 7 novembre 1944. Le Vice-président sont John Garner 1933–1941, Henry Wallace 1941–1945, Harry S. Truman 1945. Son prédécesseur à la présidence est Herbert Hoover, son successeur Harry S. Truman. Il fut 48e gouverneur de l'État de New York du 1er janvier 1929 –au 31 décembre 1932, son prédécesseur était Al Smith, son successeurfut Herbert H. Lehman. Il appartient au parti politique, démocrate, son épouse est Eleanor Roosevelt. Il est diplômé de l' Université Harvard, sa profession est Juriste et sa religion est celle de l'église épiscopale. Figure centrale du XXe siècle, il fut le seul président américain à être élu à quatre reprises. Il ne fit qu'entamer son quatrième mandat, emporté par la maladie quelques mois après le début de celui-ci.
Confronté à la Grande Dépression, Roosevelt mit en œuvre le New Deal, un programme de relance de l’économie et de lutte contre le chômage. Il réforma le système bancaire américain, et fonda la Sécurité sociale. Il créa de nombreuses agences gouvernementales telles que la Works Progress Administration, la National Recovery Administration ou l’Agricultural Adjustment Administration. Il réussit à élaborer un nouveau mode de présidence, plus interventionniste et plus actif grâce à son équipe de conseillers, appelée Brain Trust. Roosevelt fut l’un des principaux acteurs de la Seconde Guerre mondiale et rompit avec l’isolationnisme traditionnel de son pays. Avant l’entrée en guerre des États-Unis, il lança le programme Lend-Lease afin de fournir les pays alliés en matériel de guerre. Après l’attaque de Pearl Harbor, il assuma pleinement ses fonctions de commandant en chef de l’armée américaine et prépara largement la victoire des Alliés. Il tint un rôle de premier plan dans la transformation du monde au sortir du conflit, et inspira notamment la fondation de l'ONU. Critiqué par les uns, admiré par les autres, il a laissé une très forte empreinte dans l'histoire de son pays et celle du monde.


En bref

Franklin Delano Roosevelt, trente-deuxième président des États-Unis 1933-1945, accède au pouvoir dans le contexte de la dépression économique mondiale qui a suivi le krach de Wall Street de 1929. Conscient que la crise est autant psychologique qu'économique, il entend redonner confiance aux Américains et met rapidement en œuvre une série de mesures, le New Deal, destinées à redresser l'économie. Alors que la situation internationale se dégrade, Roosevelt doit, dans un premier temps, composer avec la tradition isolationniste de l'opinion, qui l'empêche de soutenir pleinement les démocraties menacées par l'expansionnisme nazi ou japonais. C'est l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, en décembre 1941, qui lui permet d'engager son pays dans la Seconde Guerre mondiale. Sa mort, le 12 avril 1945, l'empêche de voir la fin des hostilités et d'effectuer le quatrième mandat pour lequel il venait d'être réélu.
Le président des États-Unis Franklin Roosevelt 1882-1945, lors d'une inspection des installations militaires de Hawaii, en 1944. Il est accompagné du général MacArthur 1880-1964 et de l'amiral Nimitz 1885-1966.
Les 100 jours. Issu d'une famille aisée, Franklin Delano Roosevelt fréquente les meilleures écoles privées, l'université Harvard puis celle de Columbia. En 1905, il se marie avec une cousine lointaine, Eleanor, nièce du président Théodore Roosevelt. Mais, à la différence de son oncle par alliance, Roosevelt est démocrate et se présente sous cette étiquette aux élections sénatoriales de l'État de New York en 1910. Élu, il se range aux côtés des progressistes et se rallie en 1912 à la candidature de Woodrow Wilson. Le succès de son chef de file lui permet d'entrer dans le cabinet, comme secrétaire adjoint à la Marine (1913-1921). Fidèle wilsonien, Roosevelt est, à l'élection de 1920, le candidat démocrate à la vice-présidence, néanmoins il ne peut empêcher la victoire des républicains. En 1921, il est frappé par la poliomyélite mais recouvre partiellement l'usage de ses jambes. Dès lors, avec l'aide de sa femme, il entreprend une lutte énergique contre les effets de la maladie. Loin d'abandonner la vie politique, il y trouve l'occasion de manifester le goût de l'effort. À demi-paralysé, mais plus mûr, plus instruit, il incarne paradoxalement l'optimisme. En 1928, il est élu gouverneur de l'État de New York et réélu en 1930. Les mesures qu'il a prises pour combattre le chômage le font connaître dans le pays tout entier. Le Parti démocrate, écarté du pouvoir depuis onze ans, le désigne comme son candidat à la présidence ; il est élu triomphalement en 1932, avec 57,3 p. 100 des voix et l'appui d'un Congrès à majorité démocrate.
Franklin D. Roosevelt. Le président Roosevelt 1882-1945 en Georgie, en 1932, lors de la première de ses quatre victoires électorales.
Les 100 jours qui suivirent son accession à la présidence furent marqués par une série de mesures économiques et financières spectaculaires. Roosevelt fit fermer toutes les banques et ne leur permit de rouvrir que sous le contrôle du Banking Act. Puis, après avoir abandonné l'étalon or, il fit adopter un certain nombre de mesures dont les plus connues concernent l'établissement de l'Agricultural Adjustment Act A.A.A., la commission sur les opérations boursières, le National Industrial Recovery Act N.I.R.A., le Public Works Administration P.W.A., la Tennessee Valley Authority. D'autres mesures devaient contribuer à reconstruire l'économie et les finances et transformer profondément la législation sociale Fair Labor Standard Act, National Labor Relations Act, Social Security Act.
Ces mesures, élaborées par une équipe, dont le fameux brain trust composé au départ de cinq professeurs, d'un juge et d'un juriste, n'ont pas été de simples réponses « pragmatiques » à une situation de crise. Elles révèlent des choix et des orientations politiques et économiques bien précises : restructuration de l'économie capitaliste, intervention croissante de l'État dans l'économie, intégration des organisations syndicales, etc. Ces mesures devaient susciter l'opposition croissante de la Cour suprême, qui déclara inconstitutionnelles de nombreuses lois votées alors par le Congrès. Pour faire échec à la Cour suprême, Franklin D. Roosevelt mit à la retraite anticipée certains de ses membres et nomma des juges favorables à sa politique.
Lors des élections de 1936, Roosevelt fut réélu avec une majorité sans précédent. Mais la deuxième présidence fut marquée par une récession sévère, par des oppositions croissantes à l'intérieur du Parti démocrate et par la montée des périls sur la scène internationale.
Roosevelt dans la guerre. Au milieu de ces difficultés, le président fut réélu une troisième fois sur la base d'un programme qui affirmait : « Pas de troupes américaines outre-Atlantique. » Au même moment, Roosevelt prenait un certain nombre de mesures permettant aux États-Unis de jouer le rôle d'« arsenal de la démocratie ». En mars 1941, il signait la loi du prêt-bail, puis faisait adopter par le Congrès des mesures concernant la défense nationale. En août 1941, Roosevelt et Churchill élaboraient la charte de l'Atlantique et, en novembre, le président autorisait l'armement de la marine marchande américaine.
Après l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, Roosevelt organisa la production de guerre américaine dans un temps record, profitant du soutien du Congrès et de la nation. Au cours de la guerre, Roosevelt participa à un certain nombre de conférences avec ses alliés pour mettre au point une stratégie et des objectifs à long terme : en janvier 1943, la Conférence de Casablanca réunit Roosevelt, de Gaulle, Giraud et Churchill. En août, Roosevelt vit Churchill à Québec et en septembre à Washington. En novembre, il rencontra Churchill et Tchiang Kai-chek en Afrique du Nord, Churchill et Staline à Téhéran, puis Churchill et Ismet Inönü au Caire. En février 1945, à la Conférence de Yalta, des plans furent faits pour la défaite de l'Allemagne, l'entrée en guerre de l'U.R.S.S. contre le Japon, l'organisation des États-Unis, la division de l'Allemagne en zones et la reconnaissance de zones d'influence des deux grandes puissances. À l'époque de la guerre froide, les ennemis de Roosevelt lui reprocheront d'avoir fait la part trop belle aux Soviétiques dans les accords de Yalta. Mais sa mort brutale survenue le 12 avril 1945, à quelques mois de la fin de la guerre, empêche de dire comment il aurait abordé les problèmes nouveaux de la capitulation germano-japonaise et de la paix.
Churchill et Roosevelt lors de la conférence de Casablanca, 1943
Le Premier ministre britannique Winston Churchill 1874-1965 et le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt 1882-1945 lors de la conférence de Casablanca, au Maroc, en janvier 1943. Ils décident notamment d'exiger la capitulation sans condition des puissances de l'Axe.
Conférence du Caire, 1943. Tchiang Kai-chek, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill se rencontrent du 22 au 26 novembre 1943, lors de la conférence du Caire (Égypte), pour régler des questions de stratégie militaire en Asie, et notamment contre le Japon.
Conférence de Yalta, 1945 C'est au bord de la mer Noire, à Yalta, en Crimée, que se tient, entre le 4 et le 11 février 1945, la principale des conférences réunissant les futurs vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Le principe de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie étant établi, le Britannique Winston Chu…
Pendant la Seconde Guerre mondiale, malgré les assurances fréquemment réitérées au « camp démocratique », la politique de Roosevelt fut singulièrement attentiste et même parfois louvoyante. S'il est vrai que le soutien à l'allié d'abord le plus menacé, le Royaume-Uni, fut un de ses traits caractéristiques, il n'en fut pas toujours de même des autres alliés, puissants ou diminués. Une partie des difficultés de l'après-guerre est incontestablement due aux mesures tour à tour traditionalistes et progressistes prises par le président et par son équipe durant les phases successives du conflit mondial.
Sur le plan de la politique intérieure, la présidence de Roosevelt représente un moment crucial dans l'histoire des États-Unis. Elle est marquée par un très net renforcement du pouvoir présidentiel, par l'extension des pouvoirs du gouvernement fédéral au détriment du droit des États et par la remise en marche du capitalisme par des initiatives planistes. Loin d'avoir été une révolution, le New Deal a assuré la survie de l'ordre existant. Marianne Debouzy

Sa vie

Franklin Delano Roosevelt est né le 30 janvier 1882 à Hyde Park, une localité de la vallée de l’Hudson située à environ 160 km au nord de New York. Ses parents appartenaient à deux vieilles familles patriciennes de New York.
Parmi les ancêtres de celle-ci figure Philippe de La Noye de famille wallonne installée aux Pays-Bas du nord à la suite de sa conversion au protestantisme. Émigré en Amérique du Nord avec les colons financés par la compagnie d'Amsterdam sous la direction de Pierre Minuit de Tournai, Philippe de La Noye eut des descendants qui s'allièrent aux Roosevelt hollandais. Le nom de La Noye s'étant altéré en Delano, la famille Delano Roosevelt se réclamait de cette vieille ascendance, James Roosevelt Sr, père du futur président et riche entrepreneur faisait remonter la fondation de la famille à l'ancêtre hollandais, Nicholas Roosevelt, installé à la Nouvelle-Amsterdam. La descendance de celui-ci donnera un autre président américain, Theodore Roosevelt. Le futur président Franklin Delano épousera la nièce de Theodore, Eleanor.
C'est par sa mère, Sara Ann Delano, qu'il avait des ancêtres wallons, le père de celle-ci Warren Delano Jr, qui avait fait fortune dans le commerce de l’opium avec la Chine descendait de Philippe de La Noye 1602-1681, issu de l'illustre Maison de Lannoy issue du Brabant Wallon et l’un des passagers du Fortune qui accosta à Plymouth en novembre 1621, rejoignant les premiers colons du Mayflower. Parmi la nombreuse descendance de Philippe de La Noye, il y eut quelques décennies auparavant un autre président des États-Unis, le général Ulysses. Grant. Franklin s'était quant à lui convaincu de descendre d'une des familles les plus anciennes du Grand-Duché de Luxembourg, les Comtes de Delannoy, comme la grand-mère maternelle de Charles de Gaulle,
Franklin Roosevelt était fils unique ; il grandit sous l’influence d’une mère possessive et eut une enfance heureuse et solitaire. Il passait souvent ses vacances dans la maison familiale de l'île de Campobello située au Canada. Grâce à de nombreux voyages en Europe, Roosevelt se familiarisa avec les langues allemande et française. Il reçut une éducation aristocratique, apprit à monter à cheval, pratiqua de nombreux sports comme le polo, l’aviron, le tennis et le tir.
À l'âge de quatorze ans, il entra dans un établissement privé et élitiste du Massachusetts, la Groton School. Pendant ses études, il fut influencé par son maître, le révérend Endicott Peabody, qui lui enseigna le devoir chrétien de charité et la notion de service pour le bien commun. En 1899, Franklin Roosevelt continua ses études d'abord à Harvard où il résida dans la luxueuse Adams House et obtint un diplôme de Bachelor of Arts. Il entra dans la fraternité Alpha Delta Phi et participa au journal étudiant The Harvard Crimson. Il perdit son père qui mourut en 1900. À cette époque, son cousin lointain et oncle par alliance Theodore Roosevelt accéda à la présidence des États-Unis et devint son modèle en politique. C'était le début de l'ère progressiste Progressive Era qui remodelait profondément le paysage politique américain, et c'est au sein du Parti démocrate qu'il entra en politique. Il appartenait aussi à la franc-maçonnerie et fut initié à New York le 11 octobre 1911.
En 1902, au cours d’une réception à la Maison-Blanche, Franklin Roosevelt fit la connaissance de sa future épouse Anna Eleanor Roosevelt, qui était aussi la nièce du Président Theodore Roosevelt. Eleanor et Franklin Roosevelt avaient un ancêtre commun, le Hollandais Claes Martenzen van Roosevelt, qui débarqua à la Nouvelle-Amsterdam future New York dans les années 1640. Ses deux petits-fils, Johannes et Jacobus, ont fondé les deux branches de la famille, celle de l’Oyster Bay et celle d’Hyde Park. Eleanor et Theodore Roosevelt descendaient de la branche aînée, alors que Franklin Roosevelt était issu de la branche cadette, celle de Jacobus. En 1904, Franklin Roosevelt entra à l’école de droit de l’université Columbia mais abandonna son cursus en 1907 sans diplôme. Il passa avec succès l’examen du barreau de l’État de New York et fut engagé dès 1908 dans un prestigieux cabinet d’affaires de Wall Street, la Carter Ledyard & Milburn.

Famille

Franklin et Eleanor Roosevelt en 1935.
Franklin Roosevelt épousa Eleanor le 17 mars 1905 à New York, malgré l’opposition de sa mère. Lors de la cérémonie, Theodore Roosevelt remplaçait le père défunt de la mariée, Elliott Roosevelt. Le jeune couple s’installa ensuite sur le domaine familial de Springwood à Hyde Park. Alors que Franklin était un homme charismatique et sociable, sa femme était à cette époque timide et se tenait à l’écart des mondanités pour élever ses enfants :
Anna Eleanor 1906 – 1975
James 1907 – 1991
Franklin Delano Jr. 3 mars 1909 – 7 novembre 1909
Elliott 1910 – 1990
Franklin Delano, Jr. 1914 – 1988
John Aspinwall 1916 – 1981
Franklin Roosevelt eut plusieurs aventures amoureuses pendant son mariage : il entretint dès 1914 une liaison avec la secrétaire de son épouse, Lucy Page Mercer Rutherfurd. En septembre 1918, Eleanor trouva la correspondance écrite des amants dans les affaires de son mari. Elle menaça ce dernier de demander le divorce. Sous la pression de sa mère et de sa femme, Roosevelt s’engagea à ne plus voir Lucy Mercer et le couple sauva les apparences. Eleanor s’établit dans une maison séparée à Valkill, tout en continuant à voir son époux.
Les enfants du couple ont eu quant à eux des existences tumultueuses : 19 mariages, 15 divorces et 22 enfants pour l’ensemble des cinq enfants. Les quatre fils ont participé à la Seconde Guerre mondiale comme officiers et ont été décorés pour leur bravoure au combat. Après le conflit, ils ont mené des carrières dans les affaires et la politique. Franklin Delano Roosevelt Jr. a représenté l’Upper West Side au Congrès pendant trois mandats et James Roosevelt pour le 26e district de Californie pendant six mandats.

Débuts politiques 1910-1920

Roosevelt n'aimait pas particulièrement sa carrière juridique et ne termina pas ses études de droit commencées à l'université Columbia. Il se tourna vers la politique à la première occasion. En 1910, il se présenta au poste de sénateur démocrate pour le 26e district de l’État de New York. Il fut élu et entra en fonction le 1er janvier 1911 au Sénat d’Albany. Il prit rapidement la tête d’un groupe parlementaire de réformistes qui s’opposait au clientélisme du Tammany Hall, la machine politique du Parti démocrate à New York. Roosevelt devint un personnage populaire parmi les démocrates de l'État et fut réélu le 5 novembre 1912 grâce au soutien du journaliste Louis Howe, avant de démissionner le 17 mars suivant. En 1914, il se présenta aux élections primaires pour le poste de sénateur mais fut battu par le candidat soutenu par le Tammany Hall, James W. Gerard.
En 1913, Roosevelt fut nommé secrétaire adjoint à la Marine par le président Woodrow Wilson et travailla pour Josephus Daniels, le secrétaire à la Marine des États-Unis. Entre 1913 et 1917, il s’employa à développer la marine américaine et fonda la United States Naval Reserve. Pendant la Première Guerre mondiale, Roosevelt fit preuve d’une attention particulière pour la marine et milita pour le développement des sous-marins. Afin de parer les attaques sous-marines allemandes contre les navires alliés, il appuya le projet d’installer un barrage de mines en mer du Nord, entre la Norvège et l’Écosse. En 1918, il inspecta les équipements navals américains en Grande-Bretagne et se rendit sur le front en France. Pendant sa visite, il rencontra Winston Churchill pour la première fois. Après l’armistice du 11 novembre 1918, il fut chargé de superviser la démobilisation et quitta son poste de secrétaire-adjoint à la Marine en juillet 1920.
En 1920, la convention nationale du Parti démocrate choisit Franklin Roosevelt comme candidat à la vice-présidence des États-Unis, aux côtés du gouverneur de l’Ohio James M. Cox. Dans un discours prononcé à Butte Montana le 18 août 1920, il mit en avant son rôle dans la rédaction de la constitution imposée à Haïti en 1915 : J’ai écrit moi-même la constitution de Haïti, et je pense que cette constitution est plutôt bonne. Le ticket Cox-Roosevelt fut battu par le républicain Warren Harding qui devint président. Après cet échec, il se retira de la politique et travailla à New York : il fut vice-président d’une société de vente par actions et directeur d’un cabinet d’avocats d’affaires.

Traversée du désert et maladie 1921-1928

En août 1921, pendant ses vacances à l'île Campobello, Roosevelt contracta une maladie que l’on pensait être à l’époque la poliomyélite. Il en résulta une paralysie de ses membres inférieurs : il avait alors 39 ans. Il ne se résigna jamais à accepter la maladie, fit preuve de courage et d’optimisme. Il essaya de nombreux traitements : en 1926, il acheta une propriété à Warm Springs en Géorgie, où il fonda un centre d’hydrothérapie pour les patients atteints de la poliomyélite, le Roosevelt Warm Springs Institute for Rehabilitation, qui est toujours en activité. Le jour de sa première investiture présidentielle, il reçut personnellement des enfants paralytiques. Pendant sa présidence, il participa à la création de la National Foundation for Infantile Paralysis. Roosevelt cacha la dégradation de son état de santé pour pouvoir être réélu. En public, il marchait avec des attelles orthopédiques ou une canne ; en privé, il se déplaçait en fauteuil roulant. Lors de ses apparitions publiques, il était soutenu par l’un de ses fils ou par un auxiliaire. Une étude de 2003 a démontré que Roosevelt n’était pas atteint par la poliomyélite mais par le syndrome de Guillain-Barré.

Roosevelt gouverneur de New York 1928-1932

Roosevelt prit bien soin de rester en relation avec le Parti démocrate et s’allia avec Alfred E. Smith, ancien gouverneur du New Jersey. Il se rapprocha du Tammany Hall et fut finalement élu gouverneur de l'État de New York à une courte majorité et dut cohabiter avec un Congrès à majorité républicaine.
Il prit sa charge de gouverneur en 1929 et entama aussitôt une politique novatrice et audacieuse pour l'époque : il agit en faveur des campagnes reboisement, conservation du sol, établit des programmes sociaux comme l'office temporaire des secours d'urgence Temporary Emergency Relief Administration qui accordait des aides financières directes aux chômeurs. Deux concepts forts, outre un remarquable pragmatisme, dominaient son action publique. Tout d'abord l'idée qu'il était souvent nécessaire de substituer la liberté collective à la liberté individuelle, mais aussi sa grande méfiance envers l'idée de concurrence sans contrainte la coopération doit intervenir là où cesse la concurrence et celle-ci peut être utile jusqu'à une certaine limite mais pas au-delà. C'est ainsi qu'il réduisit la durée du temps de travail pour les femmes et les enfants, lança un programme d'amélioration des hôpitaux, des prisons et renforça l'autorité publique.
Ses détracteurs l'accusèrent d'être socialiste, dans un sens péjoratif. Roosevelt fit en effet preuve d'une grande tolérance sur les thèmes de l'immigration et de la religion, tolérance qui se manifesta par ses réserves sur la politique des quotas, sur la prohibition et sur les querelles internes au Parti démocrate entre juifs, catholiques et protestants.
C'est à cette époque que Roosevelt commença à réunir une équipe de conseillers parmi lesquels Frances Perkins et Harry Hopkins, en prévision de son élection au poste de président. Le principal point faible de son mandat fut la corruption de la Tammany Hall à New York. Roosevelt fut réélu en 1930 contre le républicain Charles Egbert Tuttle pour un deuxième mandat de gouverneur de l'État de New York.
La même année, les Boy Scouts of America BSA lui décernèrent la plus haute distinction pour un adulte, la Silver Buffalo Award, en l’honneur de son engagement pour la jeunesse. Roosevelt soutint le premier Jamboree scout et devint président honoraire des BSA.

L'élection présidentielle de 1932

Roosevelt remplaça le catholique Alfred E. Smith à la tête du Parti démocrate de New York dès 1928. La popularité de Roosevelt dans l’État le plus peuplé de l’Union fit de lui un candidat potentiel à l'élection présidentielle de 1932. Ses adversaires à l'investiture, Albert Ritchie, le gouverneur du Maryland et W. H. Murray, celui de l'Oklahoma, étaient des personnalités locales et moins crédibles. John Nance Garner, candidat de l’aile conservatrice du Parti, renonça à la nomination en échange du poste de vice-président, charge qu’il assuma jusqu’en 1941. Roosevelt resta confronté à l'hostilité affichée du président du parti, John Raskob, mais reçut le soutien financier de William Randolph Hearst, de Joseph P. Kennedy, de William G. McAdoo et d’Henry Morgenthau.
L’élection présidentielle se déroula dans le contexte de la Grande Dépression et des nouvelles alliances politiques qui en découlaient. En 1932, Roosevelt avait récupéré physiquement de sa maladie, si ce n'est l'usage de ses jambes, et il n'hésita pas à se lancer dans une épuisante campagne électorale. Dans ses nombreux discours électoraux, Roosevelt s’attaqua aux échecs du président sortant Herbert Hoover et dénonça son incapacité à sortir le pays de la crise. Il s’adressa en particulier aux pauvres, aux travailleurs, aux minorités ethniques, aux citadins et aux Blancs du Sud en élaborant un programme qualifié de New Deal nouvelle donne : il avait prononcé cette expression lors de la Convention démocrate de Chicago le 2 juillet 1932. Il développa surtout les questions économiques et proposa une réduction de la bureaucratie et une abolition partielle de la Prohibition. Le programme de Roosevelt n'obéissait à aucune idéologie, bien qu'il fut d'inspiration social-démocrate et keynésienne, et n'était pas précis quant aux moyens qui devraient être mis en œuvre pour aider les Américains les plus pauvres.

Résultats électoraux de 1932.

La campagne de Roosevelt fut un succès pour plusieurs raisons. Tout d'abord le candidat fit preuve de pédagogie et sut convaincre les Américains par ses talents d’orateur. Il parcourut près de 50 000 kilomètres à travers tout le pays pour convaincre ses électeurs. De plus, Roosevelt avait mûri politiquement sous l'influence de personnalités comme Louis Howe, l'un de ses associés, ou Josephus Daniels, son ministre de tutelle à la Marine. Il ne faut pas négliger non plus le rôle des conseillers du gouverneur qu'il fut, tels Raymond Moley, Rexford Tugwell, Adolf Berle, tous les trois chercheurs et universitaires, généralement de Columbia, pressentis par Samuel Rosenman le rédacteur des discours de Roosevelt. Ces hommes, avec Bernard Baruch, un financier ancien chef du War Industries Board durant la Première Guerre mondiale, ou encore Harry Hopkins, son confident, qui constituèrent ensuite le célèbre « Brain Trust » du président. Mais le succès de Roosevelt fut surtout dû à l'extrême impopularité du président Hoover et de sa politique de laisser-faire ayant largement aggravé la crise de 1929.
Le 8 novembre 1932, Roosevelt recueillit 57 % des voix et le Collège électoral lui était favorable dans 42 États sur 48. Le Congrès était acquis au Parti démocrate. Les États de l’Ouest, du Sud et les zones rurales le plébiscitèrent. Les historiens et les politologues considèrent que les élections de 1932-1936 ont fondé une nouvelle coalition autour des démocrates et le 5e système de partis.
Le 15 février 1933, Roosevelt échappa à un attentat alors qu’il prononçait un discours impromptu depuis l'arrière de sa voiture décapotable à Bayfront Park à Miami en Floride. L’auteur des coups de feu était Joseph Zangara, anarchiste d’origine italienne dont les motivations étaient d’ordre personnel. Il fut condamné à 80 ans de réclusion, puis à la peine de mort, car le maire de Chicago Anton Cermak mourut des blessures reçues pendant l’attentat.

Présidence 1933-1945 Grande Dépression.

Lorsque Franklin Roosevelt prit ses fonctions de Président des États-Unis le 4 mars 1933, le pays était plongé dans une grave crise économique : 24,9 % de la population active, plus de 12 millions de personnes étaient alors au chômage et deux millions d’Américains étaient sans-abri. Entre 1930 et 1932, 773 établissements bancaires firent faillite. Le Glass-Steagall Act a ainsi permis de détruire les comptes spéculatifs, qui faisaient pression sur la société américaine. Lors de son discours inaugural, Roosevelt dénonça la responsabilité des banquiers et des financiers dans la crise ; il présenta son programme directement aux Américains par une série de discussions radiophoniques connues sous le nom de fireside chats causeries au coin du feu. Le premier cabinet de l'administration Roosevelt comprenait une femme pour la première fois de l'histoire politique américaine : il s'agissait de Frances Perkins, qui occupa le poste de secrétaire au Travail jusqu'en juin 1945.

Premier mandat 1933-1937 Le premier New Deal 1933-1934


L'aigle bleu, Blue Eagle, symbole de la NRA.
Au début de son mandat, Roosevelt prit de nombreuses mesures pour rassurer la population et redresser l’économie. Entre le 4 mars et le 16 juin, il proposa 15 nouvelles lois qui furent toutes votées par le Congrès. Le premier New Deal ne fut pas une politique socialiste et Roosevelt gouverna plutôt au centre. Entre le 9 mars et le 16 juin 1933, période de Cent Jours qui correspond à la durée de la session du Congrès américain, il fit passer un nombre record de projets de loi qui furent facilement adoptés grâce à la majorité démocrate, au soutien de sénateurs comme George Norris, Robert F. Wagner ou Hugo Black, mais aussi grâce à l’action de son Brain Trust, l'équipe de ses conseillers issus pour la plupart de l'université Columbia. Pour expliquer ces succès politiques, les historiens invoquent également la capacité de séduction de Roosevelt et son habileté à utiliser les médias.
Comme son prédécesseur Herbert Hoover, Roosevelt considérait que la crise économique résultait d’un manque de confiance qui se traduisait par une baisse de la consommation et de l’investissement. Il s’efforça donc d’afficher son optimisme. Au moment des faillites bancaires du 4 mars 1933, son discours d'investiture, entendu à la radio par quelque deux millions d'Américains, comportait cette déclaration restée célèbre : The only thing we have to fear is fear itself, la seule chose que nous ayons à craindre, c’est la crainte elle-même. Le jour suivant, le président décréta un congé pour les banques afin d’enrayer la panique causée par les faillites, et annonça un plan pour leur prochaine réouverture.
Le 9 mars 1933 passe l'Emergency Banking Act approximativement : Loi de secours bancaire au Congrès, suivi le 5 avril de l'Ordre exécutif présidentiel 6102 requérant des possesseurs de pièces d'or de le retourner au Trésor américain. En trente jours, un tiers de l'or en circulation est retourné au Trésor. Le 28 août le Président Roosevelt publie une autre ordonnance enjoignant à tout possesseur d'or d'enregistrer ses avoirs auprès du Trésor public.
Roosevelt poursuivit le programme de Hoover contre le chômage placé sous la responsabilité de la toute nouvelle Federal Emergency Relief Administration FERA. Il reprit également la Reconstruction Finance Corporation pour en faire une source majeure de financement des chemins de fer et de l’industrie. Parmi les nouvelles agences les plus appréciées de Roosevelt figurait le « corps de préservation civile Civilian Conservation Corps - CCC -, qui embaucha 250 000 jeunes chômeurs dans différents projets locaux. Le Congrès confia de nouveaux pouvoirs de régulation à la Federal Trade Commission et des prêts hypothécaires à des millions de fermiers et de propriétaires. En outre, le 19 avril, les États-Unis abandonnaient l’étalon-or, ce qui eut pour effet de relancer l’économie.
Les réformes économiques furent entreprises grâce au National Industrial Recovery Act NIRA de 1933. Cependant la cour suprême le déclara anticonstitutionnel par une décision du 27 mai 1935. Le NIRA établissait une planification économique, un salaire minimum et une baisse du temps de travail ramené à 36 heures hebdomadaires40. Le NIRA instaurait également plus de liberté pour les syndicats.
Roosevelt injecta d'énormes fonds publics dans l’économie : le NIRA dépensa ainsi 3,3 milliards de dollars par l’intermédiaire de la Public Works Administration sous la direction de Harold Ickes. Le Président travailla avec le sénateur républicain George Norris pour créer la plus grande entreprise industrielle gouvernementale de l’histoire américaine, la Tennessee Valley Authority TVA : celle-ci permit de construire des barrages et des stations hydroélectriques, de moderniser l’agriculture et d’améliorer les conditions de vie dans la vallée du Tennessee. En avril 1933, l'abrogation du Volstead Act qui définissait la prohibition, permit à l’État de lever de nouvelles taxes.
Roosevelt essaya de tenir ses engagements de campagne sur la réduction des dépenses publiques : mais il souleva l’opposition des vétérans de la Première Guerre mondiale en diminuant leurs pensions. Il fit des coupes sévères dans le budget des armées ; il baissa le salaire et le nombre des fonctionnaires par l'Economy Act le 20 mars 1933. Il réduisit également les dépenses dans l’éducation et la recherche.
Le relèvement de l’agriculture fut l’une des priorités de Roosevelt comme en témoigne le premier Agricultural Adjustment Administration AAA qui devait faire remonter les prix agricoles. Son action fut critiquée car elle imposait de détruire les récoltes alors qu'une partie de la population était mal nourrie. Par ailleurs, le Farm Credit Act fut voté pour réduire l'endettement des agriculteurs.
À la suite des rigueurs de l’hiver 1933-1934, la Civil Works Administration fut fondée et employa jusqu’à 4,5 millions de personnes ; l'agence engagea des travailleurs pour des activités très diverses telles que des fouilles archéologiques ou la réalisation de peintures murales. Malgré ses réussites, elle fut dissoute après l’hiver.

Le deuxième New Deal et le Welfare Staff.

À partir de 1934, la politique de Franklin Roosevelt s’orienta à gauche avec la création de l’État-providence Welfare State.
Les élections législatives de 1934 donnèrent à Roosevelt une large majorité aux deux chambres du Congrès. Le président put continuer ses réformes afin de relancer la consommation et de faire baisser le chômage. Cependant, le taux de chômage restait à un niveau très élevé 12,5 % en 1938. Le 6 mai 1934, le président crée l'Administration chargée de l'avancement des travaux Works Progress Administration, dirigée par Harry Hopkins. Elle employa jusqu'à 3,3 millions de personnes en 1938a 29 sur des chantiers divers : réalisation de routes, de ponts, de bâtiments publics… Les professeurs enseignaient la langue anglaise aux immigrants, les acteurs jouaient des pièces de théâtre jusque dans les petites villes, les peintres comme Jackson Pollock recevaient des commandes. L'Administration nationale de la jeunesse (National Youth Administration fut fondée en juin 1935 pour faire baisser le chômage des jeunes et les encourager à faire des études. L'Administration pour la réinstallation Resettlement Administration, créée en avril 1935, fut placée sous la direction de Rexford Tugwell pour réduire la pauvreté des agriculteurs. Elle fut remplacée par l'Administration pour la sécurité agricole Farm Security Administration en 1937.
Le 28 mai 1934, Roosevelt rencontra l’économiste anglais Keynesa 30, entrevue qui se passa mal, ce dernier estimant que le président américain ne comprenait rien à l'économie.
Le 6 juin 1934, le Securities Exchange Act permit la création de la Securities and Exchange Commission Commission des titres financiers et des bourses qui règlementait et contrôle les marchés financiers. Roosevelt nomma Joseph P. Kennedy, le père de John F. Kennedy, comme premier président de la SEC.
Le Social Security Act prévoyait pour la première fois à l’échelon fédéral la mise en place d’une sécurité sociale pour les retraités, les pauvres et les malades. La loi sur les retraites fut signée le 14 août 1935. Le financement devait reposer sur les cotisations des employeurs et des salariés pour ne pas accroître les dépenses de l'État fédéral.
Le sénateur Robert Wagner rédigea le Wagner Act, qui fut ensuite adopté sous le nom de National Labor Relations Act. Cette loi signée le 5 juillet 1935 établissait le droit au niveau fédéral pour les travailleurs d’organiser des syndicats, d’engager des négociations collectives. Elle fondait le Bureau national des relations au sein du travail National Labor Relations Board qui devait protéger les salariés contre les abus des employeurs. Le nombre de syndiqués augmenta fortement à partir de ce moment.
Le deuxième New Deal fut attaqué par des démagogues tels que le père Coughlin, Huey Long ou encore Francis Townsend. Mais il suscita également l’opposition des démocrates les plus conservateurs emmenés par Al Smith. Avec l’American Liberty League, ce dernier critiqua Roosevelt et le compara à Karl Marx et Lénine. Le 27 mai 1935, la Cour suprême des États-Unis s'opposa à l’une des lois du New Deal, donnant au gouvernement fédéral des pouvoirs sur les industriels. Elle décréta unanimement que le National Recovery Act NRA n'était pas constitutionnel car il donnait un pouvoir législatif au président. Ce fut un premier échec pour Roosevelt mais aussi pour le gouvernement fédéral face aux États et aux intérêts individuels. Le monde des affaires se montra également hostile au type de la Maison-Blanche. Enfin, Roosevelt était critiqué pour avoir creusé le déficit du budget fédéral, qui passa de 2,6 milliards de dollars en 1933 à 4,4 milliards de dollars en 1936.
Favorable à la retraite par répartition, Roosevelt déclara à un journaliste qui lui suggérait de financer les retraites par l’impôt : Je suppose que vous avez raison sur un plan économique, mais le financement n’est pas un problème économique. C’est une question purement politique. Nous avons instauré les prélèvements sur les salaires pour donner aux cotisants un droit légal, moral et politique de toucher leurs pensions …. Avec ces cotisations, aucun fichu politicien ne pourra jamais démanteler ma sécurité sociale.

Deuxième mandat 1937-1941 Réélection

Élection présidentielle américaine de 1936.
Après quatre ans de présidence, l'économie avait progressé mais restait encore fragile. En 1937, 7,7 millions d'Américains étaient au chômage soit 14 % de la population active. Aux élections présidentielles de novembre 1936, Roosevelt fut confronté à un candidat républicain sans réelle envergure, Alfred Landon, dont le parti était désuni. Il réussit à réunir sous sa bannière l'ensemble des forces opposées aux financiers, aux banquiers et aux spéculateurs imprudents . Cet ensemble électoral multi-ethnique, multi-religieux essentiellement urbain devint ensuite le réservoir de voix du Parti démocrate. Roosevelt fut réélu pour un deuxième mandat. Sa victoire écrasante dans 46 États sur 48, obtenue avec un écart de 11 millions de voix, contredisait tous les sondages et les prévisions de la presse. Elle indiquait un fort soutien populaire à sa politique de New Deal et se traduisit par une majorité démocrate dans les deux Chambres du Congrès.

Politique intérieure

Par rapport à la période de son premier mandat, peu de grandes législations furent adoptées lors du second mandat : ainsi l’United States Housing Authority qui faisait partie du New Deal 1937, un deuxième ajustement pour l’agriculture ainsi que le Fair Labor Standards Act FLSA de 1938 qui créa un salaire minimum. Lorsque l’économie se détériora à nouveau fin de l’année 1937, Roosevelt lança un programme agressif de stimulation de celle-ci en demandant au Congrès 5 milliards de dollars pour lancer des travaux publics dans le but de créer 3,3 millions d’emplois en 1938.
La Cour suprême des États-Unis était l’obstacle principal empêchant Roosevelt de réaliser ses programmes. Roosevelt étonna le Congrès en 1937 en proposant une loi lui offrant la possibilité de nommer cinq nouveaux magistrats. Cette demande fut accueillie par une large opposition comprenant même des membres de son propre parti dont le vice-président John Nance Garner car il semblait aller à l’encontre de la séparation des pouvoirs. Les propositions de Roosevelt furent ainsi rejetées. Des décès et des départs à la retraite de membres de la Cour suprême permirent néanmoins à Roosevelt de nommer assez rapidement de nouveaux magistrats avec peu de controverse. Entre 1937 et 1941, il nomma huit magistrats à la Cour suprême.
Le marché boursier connut une rechute dans l'été 1937, la production s'effondra et le chômage grimpa à 19 % de la population active en 1938. En 1938, le Président réagit en demandant une rallonge financière au Congrès, en présentant une loi sur l'aide au logement, en aidant les agriculteurs deuxième AAA en février 1938. Le 25 juin 1938 fut votée la loi sur les salaires et la durée du travail Fair Labor Standards Act. La durée hebdomadaire du travail fut abaissée à 44 heures puis à 40 heures .
Roosevelt obtint le soutien des communistes américains et de l’union des syndicats qui connaissaient alors une forte progression mais ceux-ci se séparèrent à la suite de querelles internes au sein de l'AFL et du CIO mené par John L. Lewis. Ces querelles affaiblirent le parti lors des élections de 1938 à 1946.

Oppositions

Le deuxième mandat de Roosevelt a été marqué par la montée des oppositions. Ces dernières s'exprimèrent d'abord dans les contre-pouvoirs, la Cour suprême et le Congrès, y compris dans les rangs démocrates, mais aussi dans les journaux où les caricatures et les éditoriaux n'hésitaient pas à critiquer l'action présidentielle. La presse fit état des scandales qui touchaient la famille du président. Les conservateurs l'accusaient d'être trop proche des communistes et attaquèrent la WPA. Les groupuscules et leaders fascistes tels que le Front chrétien du père Coughlin, lancèrent une croisade contre le Jew Deal mais qui trouva peu d'écho.
Déterminé à surmonter l’opposition conservatrice chez les démocrates du Congrès pour la plupart en provenance des États du Sud, Roosevelt s’impliqua lui-même lors des primaires de 1938 en apportant son soutien aux personnes favorables à la réforme du New Deal. Roosevelt ne réussit qu'à déstabiliser le démocrate conservateur de la ville de New York. Il dut préserver l'équilibre politique pour pouvoir conserver sa majorité et ménagea les Démocrates du Sud du pays en ne remettant pas en cause la ségrégation contre les Noirs.
Lors des élections de novembre 1938, les démocrates perdirent sept sièges au sénat et 71 sièges au Congrès. Les pertes se concentraient chez les démocrates favorables au New Deal. Lorsque le Congrès fut réuni en 1939, les républicains menés par le sénateur Robert Taft formèrent une coalition conservatrice avec les démocrates conservateurs du Sud du pays ce qui empêchait Roosevelt de transformer ses programmes en lois. La loi de 1938 sur le salaire minimum fut ainsi la dernière réforme du New Deal à être entérinée par le Congrès.

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Posté le : 07/11/2015 23:15

Edité par Loriane sur 08-11-2015 19:00:06
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Re: Défi du 07/11/2015
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Chère Emma,
Chères Loréennes, chers Loréens,

Ce sujet m'a plutôt bien inspiré;
Aussi je vous propose le discours que j'aurais pu faire pour la nomination de mon successeur!
Le voici donc. Il est court mais expressif, je crois, -sourire- :

Monsieur le directeur général, mes chers collègues, mer chers amis,


Avant que nous nous livrions à quelque bacchanale et que nous perdions ainsi notre lucidité en ce moment de transmission de flambeau, me revient l’insigne honneur, en quelques mots, de faire le discours d’intronisation de mon collègue Arthur à la direction de la qualité, direction que je connais bien puisque je l’ai exercé pendant huit ans.

S’il est bien quelqu’un qui connaît Arthur, sans vouloir de ce verre, que je lui lance l’eau (Lancelot !), c’est bien moi, car dans toutes les aventures d’accompagnement des démarches qualité de nos établissements, les unes puissantes, pour ne pas dire violentes, les autres gratifiantes, nous ne nous sommes pas quitté.
J’ai pu apprécier son zèle à piquer l’ardeur des dirigeants de nos cliniques pour les conduire sur la voie de la raison et de la fortune, et parfois de la réussite.

Tout ce qui a été fait depuis de nombreuses années, bien avant nous même, a contribué à la reconnaissance de nos missions. Arthur trouve un département qualité, structuré et organisé, mais ce qu’il trouvera dans les mois prochains sera-t-il ce qu’il aura quitté dans sa fonction précédente ?

Je suis convaincu que dans l’exercice de sa nouvelle fonction, il saura montrer le même zèle et la même pique épique, sans coller un drame de plus (Pique et pique et colegram !), dans l’accompagnement de nos établissements sur la voie du succès. Il saura conforté, je n’en doute guère, du moins je l’espère, la place qui est la notre au milieu des entreprises les mieux certifiées de notre pays.

Mais il ne vous aura pas échappé que la conjoncture économique actuelle a précipité le secteur de la santé dans l’incertitude et doit nous contraindre à faire des économies solides sans préjudice pour la santé des patients qui passent dans nos établissements.
Cette morosité, on peut lui faire confiance, Arthur vous la jettera en pâture afin, qu’avec la puissance fébrile de son caractère qu’on lui connaît, il puisse l’éloigner de votre futur.
Il ne ménagera pas votre peine pour faire prospérer vos projets et il ne trouvera point de repos avant de vous avoir convaincu d’obtenir les résultats qui s’imposent, à l’abri de ses intérêts et des intérêts du groupe.

Je ne doute pas un seul instant que, malgré les difficultés qui s’imposeront à vous, vous saurez lui témoigner, sinon l’amitié, du moins la confiance indispensable à la sauvegarde du patrimoine humain et technologique de notre groupe de santé qui fait sa richesse.

Vous partagerez avec moi la certitude que la transparence de sa politique lèvera tous les risques de fourberies mêlées aux manipulations qui pourraient se présenter sur la voie de quelques récalcitrants aux changements nécessaires à l’intérêt des seules patientes et patients.

Arthur, en digne chevalier de la qualité saura s’élever contre tout intérêt hostile. Il saura sans relâche veiller aux exigences de la sécurité de tous les patients qui nous font confiance en venant chez nous.
Il le fera, je l’espère, avec humilité, en se disant bien que dès l’arrivée, le départ peut se profiler. Mais il saura trouver la récompense dans l’action comme l’ont fait ses prédécesseurs. Et nul doute que comme Jules Renard, il se dira : « il y a des moments où tout réussit. Il ne faut pas s’effrayer. Ca passe ».

Devant de tels louanges, mes chers amis, ne soyons pas sans défense, et buvons, dansons même à la santé d’Arthur. Soyons des chevaliers de la table ronde qui sauront défendre l’éthique de nos métiers sans perversion, dans l’égalité de son roi .

Que le vin coule à flots !

Je vous souhaite un bon dimanche à toutes et à tous.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 07/11/2015 23:12
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Bilan du New Deal

Franklin Roosevelt utilisait souvent la radio pour expliquer sa politique aux Américains.L'efficacité du New Deal en matière économique reste discutée aujourd'hui, puisque cette politique visait au premier chef à lutter contre la crise et que celle-ci perdura jusqu’à ce que l’Amérique mobilise son économie pour la Seconde Guerre mondiale. Son succès fut en revanche indéniable au niveau social. La politique menée par le président Franklin Roosevelt a changé le pays par des réformes et non par la révolution.Sur le plan économique, la situation était meilleure qu'en 1933 qui avait constitué le moment le plus difficile de la crise : la production industrielle avait retrouvé son niveau de 1929. En prenant comme base 100 la situation de 1929, le PNB en prix constants était de 103 en 1939 pour le PNB/hab. Cependant, le chômage était toujours massif : 17 % de la population active américaine se trouvait au chômage en 1939 et touchait 9,5 millions de personnes. Ils recevaient une allocation chômage, ce qui représentait un progrès par rapport à l'avant New Deal. La population active avait augmenté de 3,7 millions de personnes entre 1933 et 1939.
Le New Deal inaugurait en outre une période d'interventionnisme étatique dans de nombreux secteurs de l'économie américaine : bien qu'il n'y avait pas eu de nationalisations comme dans la France du Front populaire, les agences fédérales avaient développé leurs activités, employé davantage de fonctionnaires issus de l'université. Ainsi, les mesures du New Deal ont posé les bases de la future superpuissance américaine. Sur le plan politique, le pouvoir exécutif et le cabinet présidentiel avaient renforcé leur influence, sans pour autant faire basculer le pays dans la dictature. Roosevelt avait su instaurer un lien direct avec le peuple, par les nombreuses conférences de presse qu'il avait tenues, mais aussi par l'utilisation de la radio causeries au coin du feu hebdomadaires et ses nombreux déplacements. Le New Deal a permis une démocratisation de la culture et la réconciliation des artistes avec la société. L'esprit du New Deal a imprégné le pays : le cinéma et la littérature s'intéressaient davantage aux pauvres et aux problèmes sociaux. La Works Projects Administration 1935 mit en route de nombreux projets dans le domaine des arts et de la littérature, en particulier les cinq programmes du fameux Federal One. La WPA permit la réalisation de 1 566 peintures nouvelles, 17 744 sculptures, 108 099 peintures à l’huile et de développer l'enseignement artistique. À la fin du New Deal, le bilan était mitigé : si les artistes américains avaient été soutenus par des fonds publics et avaient acquis une reconnaissance nationale, cette politique culturelle fut interrompue par la Seconde Guerre mondiale et la mort de Roosevelt en 1945.

Politique étrangère 1933-1941 Entre isolationnisme et interventionnisme

Lois des années 1930 sur la neutralité.
Le président Roosevelt accueille le président des Philippines Manuel Quezon, à Washington DC.
Entre l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et l'entrée en guerre des États-Unis, Roosevelt dut prendre position sur les différentes questions internationales en tenant compte du Congrès et de l'opinion américaine. Il fut partagé entre l'interventionnisme défini par le président Wilson et l'isolationnisme qui consistait à tenir son pays en dehors des affaires européennes. La politique étrangère de Roosevelt fit l'objet de nombreuses controverses.
Franklin Delano Roosevelt connaissait bien l'Europe, l'Amérique latine et la Chine. Au début de sa carrière politique, il fut d'abord partisan de l'interventionnisme et soucieux de l'influence américaine à l'étranger : dans les années 1920, il était favorable aux idées wilsonniennes. En 1933, il choisit comme secrétaire d'État Cordell Hull, qui s'oppose au protectionnisme économique et au repli des États-Unis. Le 16 novembre 1933, le gouvernement américain reconnut officiellement l’Union soviétique et établit des relations diplomatiques avec ce pays.
Cependant, Roosevelt changea rapidement de position sous la pression du Congrès, du pacifisme ou du nationalisme de l'opinion publique, et fit entrer les États-Unis dans une phase d'isolationnisme, tout en condamnant moralement les agressions des dictatures fascistes.

Politique de bon voisinage

Le président inaugura la politique de bon voisinage Good Neighboring policy avec l'Amérique latine et s'éloigna de la doctrine Monroe qui prévalait depuis 1823. En décembre 1933, il signa la convention de Montevideo sur les Droits et Devoirs des États, et renonça au droit d'ingérence unilatérale dans les affaires sud-américaines. En 1934, il fit abroger l'amendement Platt qui permettait à Washington d'intervenir dans les affaires intérieures de la République de Cuba. Les États-Unis abandonnaient le protectorat sur Cuba issu de la Guerre contre l’Espagne. La même année, les Marines quittèrent Haïti et le Congrès vota la transition vers l’indépendance des Philippines qui ne fut effective que le 4 juillet 1946. En 1936, le droit d'intervention au Panama fut aboli, mettant fin au protectorat américain sur ce pays.

La neutralité américaine

Face aux risques de guerre en Europe, Roosevelt eut une attitude qui a pu paraître ambiguë : il s'évertua officiellement à maintenir les États-Unis dans la neutralité, tout en faisant des discours qui laissaient entendre que le Président souhaitait aider les démocraties et les pays attaqués.
Le 31 août 1935, il signa la loi sur la neutralité Neutrality Act des États-Unis au moment de la seconde guerre italo-éthiopienne : elle interdisait les livraisons d'armes aux belligérants. Elle fut appliquée à la guerre entre l’Italie et l’Éthiopie, puis à la guerre civile en Espagne. Roosevelt désapprouvait cette décision car il estimait qu'elle pénalisait les pays agressés et qu'elle limitait le droit du Président américain d'aider les États amis. La loi de neutralité fut reconduite avec davantage de restrictions le 29 février 1936 interdiction des prêts aux belligérants et le 1er mai 1937 clause Cash and Carry - payé – emporté- qui autorisait les clients à venir chercher eux-mêmes les marchandises aux États-Unis et à les payer comptant. En janvier 1935, Roosevelt proposa que les États-Unis participassent au Tribunal permanent de justice internationale ; le Sénat, pourtant majoritairement démocrate, refusa d'y engager le pays.
Face à l'isolationnisme du Congrès et à sa propre volonté d'intervenir qui brouillaient la politique étrangère américaine, Roosevelt déclara : Les États-Unis sont neutres, mais personne n'oblige les citoyens à être neutres. En effet, des milliers de volontaires américains ont participé à la guerre d'Espagne 1936-1939 contre les franquistes dans la brigade Abraham Lincoln; d'autres se sont battus en Chine dans l'American Volunteer Group qui formaient les Les Tigres volants de Claire Chennault et plus tard les volontaires de la Eagle Squadron au sein de la RAF dans la bataille d'Angleterre. Lorsque la guerre sino-japonaise 1937-1945 se déclencha en 1937, l’opinion publique favorable à la Chine permit à Roosevelt d’aider ce pays de plusieurs façons.

Préparation à la guerre

Le 5 octobre 1937 à Chicago, Roosevelt prononça un discours en faveur de la mise en quarantaine de tous les pays agresseurs qui seraient traités comme une menace pour la santé publique. En décembre 1937, au moment du massacre de Nankin en Chine, les avions japonais coulèrent la canonnière américaine Panay sur le Yang-tseu-Kiang. Washington obtint des excuses mais la tension monta rapidement entre les États-Unis et l'Empire du Soleil Levant. En mai 1938, le Congrès vota des crédits pour le réarmement. Le président américain fit publiquement part de son indignation face aux persécutions antisémites en Allemagne Nuit de Cristal, 1938. Il rappela son ambassadeur à Berlin sans fermer la représentation diplomatique64. À partir de 1938, l'opinion américaine se rendit progressivement compte que la guerre était inévitable et que les États-Unis devraient y participer. Roosevelt prépara dès lors le pays à la guerre, sans entrer directement dans le conflit. Ainsi, il lança en secret la construction de sous-marins à long rayon d’action qui auraient pu bloquer l’expansionnisme du Japon.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale se déclencha en septembre 1939, Roosevelt rejeta la proposition de neutralité du pays et chercha des moyens pour aider les pays alliés d’Europe. Il fit du 11 octobre 1939 le Pulaski Day en soutien des Polonais. Le 4 novembre 1939, Roosevelt obtint l'abrogation de l'embargo automatique sur les armes et les munitions. Il commença aussi une correspondance secrète avec Winston Churchill pour déterminer le soutien américain au Royaume-Uni.
Roosevelt se tourna vers Harry Hopkins qui devint son conseiller en chef en temps de guerre. Ils trouvèrent des solutions innovantes pour aider le Royaume-Uni comme l’envoi de moyens financiers à la fin de 1940. Le Congrès se ravisa petit à petit en faveur d’une aide aux pays attaqués et c’est ainsi qu’il alloua une aide en armements de 50 milliards de dollars à différents pays dont la République de Chine et la Russie entre 1941 et 1945. Contrairement à la Première Guerre mondiale, ces aides ne devaient pas être remboursées après la guerre. Toute sa vie, un des souhaits de Roosevelt était de voir la fin du colonialisme européen. Il se forgea d’excellentes relations avec Churchill qui devint Premier ministre du Royaume-Uni en mai 1940.
Au mois de mai 1940, l’Allemagne nazie envahit le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, et la France en laissant seul le Royaume-Uni face au danger d’une invasion allemande. Très vite, on se mit d’accord pour agrandir l’enveloppe des dépenses pour l’aide aux pays attaqués en sachant que le pays risquait d’entrer en guerre contre l'Allemagne à cause de cette aide. Roosevelt mit au pouvoir deux chefs républicains Henry L. Stimson et Frank Knox comme secrétaire de guerre et secrétaire de la Navy. La chute de Paris choqua l’opinion américaine et le sentiment d'isolationnisme tomba. Tout le monde se mit d’accord pour renforcer l’armée américaine mais certaines réticences à l’entrée en guerre eurent la dent dure encore un moment. Roosevelt demanda au Congrès de faire la première conscription de troupes en temps de paix du pays en septembre 1940. Il recommença en 1941. Roosevelt usa de son charisme pour que le public fût favorable à une intervention militaire du pays. Le pays devait devenir l’arsenal de la démocratie. Au mois d’août 1940, Roosevelt viola ouvertement l’acte de neutralité avec l’accord Destroyers for Bases Agreement qui devait donner 50 bateaux destroyers des États-Unis au Royaume-Uni en échange de terres appartenant à ce pays dans les Caraïbes. Cet acte fut précurseur des aides massives qui suivirent en mars 1941 envers le Royaume-Uni, la Chine et la Russie.
Le 29 décembre 1940, Roosevelt évoqua dans un discours radiodiffusé la conversion de l'économie américaine pour l'effort de guerre : le pays devait devenir l'arsenal de la démocratie The Arsenal of Democracy. Le 6 janvier 1941, il prononça son discours sur les Quatre libertés présentées comme fondamentales dans son discours sur l'état de l'Union : la liberté d'expression, de religion, de vivre à l'abri du besoin et de la peur. Le lendemain, le président créa le Bureau de la gestion de la production Office of Production Management ; d'autres organismes furent fondés par la suite pour coordonner les politiques : Bureau de l’administration des prix et des approvisionnements civils Office of Price Administration and Civilian Supply, Bureau des priorités d’approvisionnement et des allocations Supplies Priorities and Allocation Board dès 1941 ; Service de la mobilisation de guerre Office of War Mobilization en mai 1943. Le gouvernement fédéral renforça ainsi ses prérogatives ce qui suscita des réactions parmi les Républicains, mais aussi dans le propre camp de Roosevelt : ainsi, en août 1941, le sénateur démocrate Harry Truman rendit un rapport sur les gaspillages de l'État fédéral.
Le programme Lend-Lease programme prêt-bail en français devait fournir les Alliés en matériel de guerre sans intervenir directement dans le conflit. La loi Lend-Lease fut signée le 11 mars 1941 et autorisa le Président des États-Unis à vendre, céder, échanger, louer, ou doter par d'autres moyens tout matériel de défense à tout gouvernement dont le Président estime la défense vitale à la défense des États-Unis.
Le 7 juillet 1941, Washington envoya quelque 7 000 marines en Islande pour empêcher une invasion allemande. Les convois de matériel à destination de l’Angleterre furent escortés par les forces américaines.
En août 1941, Roosevelt rencontra le Premier Ministre britannique Winston Churchill lors de la conférence de l'Atlantique, tenue à bord d'un navire de guerre au large de Terre-Neuve. Les deux hommes signèrent la Charte de l'Atlantique le 14 août 1941, qui reprenait et complétait le Discours des quatre libertés de Roosevelt, entreprend de jeter les fondements d'une nouvelle politique internationale.
Le 11 septembre 1941, Roosevelt ordonna à son aviation d’attaquer les navires de l’Axe surpris dans les eaux territoriales américaines. Cinq jours plus tard, le service militaire obligatoire en temps de paix était instauré. Le 27 octobre 1941, après le torpillage de deux navires de guerre américains par des sous-marins allemands, Roosevelt déclara que les États-Unis avaient été attaqués. À la différence de la Première Guerre mondiale, les États-Unis avaient eu le temps de se préparer au conflit. Il ne restait qu'à attendre l'étincelle qui déclencherait l'entrée en guerre : elle vint du Japon et non de l'Allemagne nazie comme le pensait Roosevelt.

L'attaque japonaise et l'entrée en guerre Attaque de Pearl Harbor.

Roosevelt s'adresse au Congrès américain le 8 décembre 1941.Le président américain Roosevelt signant la déclaration de guerre contre le Japon.
Le 26 juillet 1941 les forces militaires philippines, encore sous contrôle américain, furent nationalisées et le général Douglas MacArthur fut nommé responsable du théâtre Pacifique. Les relations avec le Japon commençaient à se détériorer.
En mai 1941, Washington accorda son soutien à la Chine par l’octroi d’un prêt-bail. À la suite du refus du Japon de se retirer de l'Indochine et de la Chine, à l'exclusion du Manchukuo, les États-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas décrétèrent l’embargo complet sur le pétrole et l’acier ainsi que le gel des avoirs japonais sur le sol américain.
Le 7 décembre 1941, les forces japonaises bombardèrent Pearl Harbor à Hawaii, la plus grande base navale américaine dans l'océan Pacifique. L'attaque fit 2 403 morts et 1 178 blessés68. De nombreux navires et avions de guerre furent anéantis. Les forces japonaises attaquèrent aussi ce même jour non seulement Hong-Hong et la Malaisie, mais aussi Guam, les îles de Wake et des Philippines. Au matin du 8 décembre, les Japonais lancèrent aussi une attaque contre Midway.
Les Japonais firent une déclaration de guerre officielle mais à cause de divers contretemps, elle ne fut présentée qu'après l'attaque. Le 8 décembre 1941, le président Roosevelt déclara à la radio : Hier, 7 décembre 1941, une date qui restera dans l'Histoire comme un jour d’infamie, les États-Unis ont été attaqués délibérément par les forces navales et aériennes de l'empire du Japon.
Le Congrès américain déclara la guerre au Japon à la quasi unanimité et Roosevelt signa la déclaration le jour même. Le 11 décembre, l’Allemagne et l’Italie déclaraient la guerre aux États-Unis.
Avec la loi sur la conscription du 20 décembre 1941, la mobilisation s'élargit à tous les Américains entre 20 et 40 ans. Le 22 décembre 1941 débuta la conférence Arcadia au cours de laquelle Churchill et Roosevelt décidèrent d'unir leurs forces contre l'Allemagne nazie. La Déclaration des Nations unies du 1er janvier 1942 prévoyait la création de l'ONU. L'entrée en guerre des États-Unis marquait un tournant dans la mondialisation du conflit.
Une thèse controversée affirme que Roosevelt était au courant de l'attaque sur Pearl-Harbor et qu'il laissa faire pour provoquer l'indignation de la population et faire entrer son pays dans la guerre. Cette théorie fut d'abord avancée par les officiers déchus par les commissions d'enquête : Husband Kimmel se dit victime d'un complot visant à cacher la responsabilité du gouvernement et de l'état-major. Il diffusa cette idée dans ses Mémoires parues en 1955. Cette thèse fut ensuite reprise par les adversaires de Roosevelt et de sa politique extérieure. Plus tard, plusieurs historiens américains, tels que Charles Beard et Charles Tansill ont essayé de prouver l'implication du président.
Les faits cités à l'appui de cette théorie sont notamment l'absence supposée providentielle des trois porte-avions en manœuvre le jour de l'attaque et qui ne furent donc pas touchés, le fait que les nombreux messages d'avertissement aient été ignorés et enfin les négligences locales. Certains soupçonnent le gouvernement américain d'avoir tout fait pour ne recevoir la déclaration de guerre japonaise qu'après le bombardement. Les partisans de cette thèse sont convaincus que Roosevelt a poussé les Japonais à la guerre tout au long des années 1930 afin de convaincre le peuple américain partisan de la neutralité.
Il est cependant difficile d'imaginer que Roosevelt ait laissé détruire autant de bâtiments de la marine juste pour engager son pays dans la guerre. En effet, la valeur tactique des porte-avions était méconnue en 1941, même si d'évidence, compte tenu des investissements réalisés, les Japonais et les Américains fondaient de gros espoirs sur cette nouvelle unité marine. C'était encore le cuirassé qui faisait figure de navire principal dans les flottes de guerre et même l'amiral Yamamoto envisageait la confrontation finale entre les deux pays sous la forme d'un combat entre cuirassés. Dès lors, tout officier au courant de l'attaque aurait fait en sorte de protéger les cuirassés qui seraient alors partis au large en sacrifiant les porte-avions.
Par conséquent, rien ne permet d’affirmer que Roosevelt était au courant de l'attaque de Pearl Harbor, même s'il fait peu de doute qu'il a accumulé les actes contraires à la neutralité durant les années 1930. Cependant, les sanctions économiques visaient avant tout les Allemands75 et le président américain donnait la priorité au théâtre d’opérations européen comme le montre par exemple la conférence Arcadia, et la guerre contre le Japon ne fut jamais sa priorité.
Si Roosevelt et son entourage étaient conscients des risques de guerre provoqués par la politique de soutien au Royaume-Uni, à l'URSS et à la Chine, il n'y a pas d'indication qu'il ait souhaité l'attaque de Pearl Harbor. Le désastre fut provoqué par la préparation minutieuse des Japonais, par une série de négligences locales et par des circonstances particulièrement défavorables aux Américains.

Troisième et quatrième mandats 1941-1945 Les élections de 1940

Élection présidentielle américaine de 1940 et Élection présidentielle américaine de 1944.
La tradition d'une limite maximale de deux mandats présidentiels était une règle non écrite mais bien ancrée depuis que George Washington déclina son troisième mandat en 1796. C'est ainsi que Ulysses S. Grant et Theodore Roosevelt furent attaqués pour avoir essayé d'obtenir un troisième mandat non consécutif de président. Franklin Delano Roosevelt coupa pourtant l'herbe sous les pieds des secrétaires d'État Cordell Hull et James Farley lors de l'investiture démocrate aux nouvelles élections. Roosevelt se déplaça dans une convention de Chicago où il reçut un fervent soutien de son parti. L'opposition à FDR était mal organisée malgré les efforts de James Farley. Lors du meeting, Roosevelt expliqua qu'il ne se présenterait plus aux élections sauf s'il était plébiscité par les délégués du parti qui étaient libres de voter pour qui ils souhaitaient. Les délégués furent étonnés un moment mais ensuite la salle cria Nous voulons Roosevelt... Le monde veut Roosevelt ! Les délégués s'enflammèrent et le président sortant fut nommé par 946 voix contre 147. Le nouveau nommé pour la vice-présidence était Henry A. Wallace, un intellectuel qui devint plus tard secrétaire à l'Agriculture.
Le candidat républicain, Wendell Willkie, était un ancien membre du Parti démocrate qui avait auparavant soutenu Roosevelt. Son programme électoral n'était pas véritablement différent de celui de son adversaire. Dans sa campagne électorale, Roosevelt mit en avant son expérience au pouvoira 62 et son intention de tout faire pour que les États-Unis restent à l'écart de la guerre. Roosevelt remporta ainsi l'élection présidentielle de 1940 avec 55 % des votes et une différence de 5 millions de suffrages. Il obtint la majorité dans 38 des 48 états du pays à l'époque. Un déplacement à gauche de la politique du pays se fit sentir dans l'administration à la suite de la nomination de Henry A. Wallace comme vice-président en lieu et place du conservateur texan John Nance Garner qui était devenu un ennemi de Roosevelt après 1937. Le 27 juin 1941, pour la première fois peut-être depuis la fin de la guerre de sécession, une mesure fédérale d'interdiction de la ségrégation raciale fut promulguée. Mais elle concernait seulement l'emploi dans l'industrie de la défense.

Roosevelt dans la guerre 1941-1945

Si dans les institutions américaines, le président est le chef des armées, Roosevelt ne se passionnait pas pour les affaires strictement militaires. Il délégua cette tâche et plaça sa confiance dans son entourage, en particulier George Marshall et Ernest King. Une agence unique de renseignements fut mise en place en 1942 Office of Strategic Services qui fut remplacée par la CIA en 1947. Le président créa par la suite l’Office of War Information Bureau de l’information de guerre qui mit en place une propagande de guerre et surveilla la production cinématographique. Il autorisa le FBI à utiliser les écoutes téléphoniques pour démasquer les espions. Le 6 janvier 1942, Roosevelt annonça un programme de la Victoire Victory Program qui prévoyait un effort de guerre important construction de chars, avions.
Enfin, Roosevelt s'intéressa au projet Manhattan pour fabriquer la bombe atomique. En 1939, il fut averti par une lettre d'Albert Einstein que l'Allemagne nazie travaillait sur un projet équivalent. La décision de produire la bombe fut prise en secret en décembre 1942. En août 1943 fut signé l'Accord de Québec, un accord anglo-américain de coopération atomique. Selon le secrétaire à la Guerre Henry Stimson, Roosevelt n’a jamais hésité sur la nécessité de la bombe atomique. Mais ce fut son successeur Harry Truman qui prit l'initiative des bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki, plusieurs mois après la mort de Roosevelt.

La question juive

Dès avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt avait dénoncé l’oppression et les lois de Nuremberg. Pourtant, il considérait également qu'il ne pouvait intervenir directement dans les affaires internes de l'Allemagne. Il ne fit pas pression sur le Congrès pour augmenter l'accueil des réfugiés juifs. Pendant la guerre, le président américain n'a pas cherché à aider les Juifs d'Europe, considérant que le principal objectif devait être l'écrasement du régime nazi. Malgré la pression des Juifs américains, de sa femme et de l'opinion publique américaine, le président ne dévia pas de cette direction. Il ne fut pas mis au courant des projets de bombardements d’Auschwitz ou des voies ferrées.

Roosevelt et ses alliés Conférences inter-alliées.

Conférence de Téhéran, 1943 : Staline, Roosevelt et Churchill.Conférence de Yalta, 1945.
Roosevelt fut l'un des principaux acteurs des conférences inter-alliées et tenta d'y défendre les intérêts des États-Unis tout en faisant des compromis. En 1942, il donna la priorité au front européen tout en contenant l'avancée japonaise dans le Pacifique. Il subit la pression de Staline qui réclamait l'ouverture d'un second front à l'ouest de l'Europe, alors que Churchill n'y était pas favorable et préférait la mise en œuvre d'une stratégie périphérique.
Roosevelt eut le grand mérite, bien que l'implication de son pays dans cette guerre ait résulté avant tout de l'attaque japonaise, d'orienter prioritairement la riposte américaine en direction de l'Europe, une fois le conflit équilibré sur le front du Pacifique par la victoire aéronavale des Îles Midway.
Son évaluation à sa juste mesure de l'énormité du danger hitlérien et de la nécessité d'empêcher l'URSS de sombrer justifiait certes ce choix. Mais il dut néanmoins pour l'imposer surmonter les préférences post-isolationnistes de la majorité des Américains pour lesquels l'ennemi principal était le Japon. C'est ainsi que fut mise sur pied une vigoureuse entrée en ligne des États-Unis aux côtés des Britanniques, d'abord vers l'Afrique du Nord par l'opération Torch, puis vers l'Europe par les débarquements successifs en Italie et en France.
À la conférence d'Anfa Casablanca, janvier 1943, Roosevelt obtint d'exiger la reddition sans condition des puissances de l'Axe. Les Alliés décidèrent d'envahir l'Italie. Les 11-24 août 1943, Roosevelt et Churchill se rencontrèrent au Canada pour préparer le débarquement en France prévu au printemps 1944. Au cours de la conférence de Téhéran novembre 1943, plusieurs décisions majeures furent prises : organisation d'un débarquement en Normandie, rejet par Staline et Roosevelt du projet britannique d’offensive par la Méditerranée et les Balkans. Sur le plan politique, Staline accepta le principe de la création d'une organisation internationale, proposé par Roosevelt. Les Trois Grands s'entendirent également sur le principe d'un démembrement de l’Allemagne. Ils ne fixèrent pas précisément les nouvelles frontières de la Pologne, car Roosevelt ne voulait pas heurter les millions d'Américains d’origine polonaise. Entre le 1er et le 22 juillet 1944, les représentants de 44 nations se réunirent à Bretton Woods et créèrent la Banque mondiale et le FMI Fonds monétaire international. La politique monétaire de l’après-guerre fut fortement affectée par cette décision. À la conférence de Dumbarton Oaks août-octobre 1944, Roosevelt réussit à imposer un projet auquel il tenait beaucoup : les Nations unies.
Ce fut à l'initiative de Roosevelt que se tint de la conférence de Yalta en février 1945. Le président arriva dans la station balnéaire de Crimée très fatigué et malade. Il dut faire d'importantes concessions à l'URSS car il avait besoin de Moscou pour vaincre les Japonais. Roosevelt faisait alors confiance à Staline. Si je lui donne i. e. à Staline, estima-t-il, tout ce qu'il me sera possible de donner sans rien réclamer en échange, noblesse oblige, il ne tentera pas d'annexer quoi que ce soit et travaillera à bâtir un monde de démocratie et de paix.
Les Alliés reparlèrent également de l'ONU et fixèrent le droit de veto du conseil de sécurité, le projet auquel tenait beaucoup Roosevelt. Ils s'entendirent sur la tenue d'élections libres dans les États européens libérés, l’entrée en guerre de l'Union soviétique contre le Japon après la défaite de l'Allemagne, la division de l'Allemagne en zones d'occupation, le déplacement de la Pologne vers l'ouest.
Après la conférence de Yalta, Roosevelt s'envola pour l'Égypte et rencontra le roi Farouk ainsi que l'empereur d'Éthiopie Hailé Sélassié Ier à bord de l'USS Quincy. Le 14 février, il s'entretint avec le roi Abdulaziz, fondateur de l'Arabie saoudite.

Roosevelt et la France

De la situation complexe de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt écrivit à Churchill qu'elle était leur « mal de tête commun. Sa politique étrangère fut largement contestée et soumise aux pressions du département d'État et par ses diplomates Leahy et Murphy. Dans un premier temps, le président américain qui n'aimait guère la France garda des contacts diplomatiques avec l'État français : il pensait ainsi éviter que la flotte française ne tombât aux mains du Troisième Reich et avoir des renseignements sur la France. Il refusait en outre de reconnaître l'autorité et la légitimité du général de Gaulle auquel il vouait une antipathie personnell. Au début de 1942, il s'opposait à ce que la France libre participât aux Nations unies avant les élections en France. Dès 1941 pourtant, une partie des Américains protesta contre la complaisance du Département d’État envers le régime de Vichy. La presse américaine était par ailleurs favorable à la France libre.
Mais en avril 1942, le retour de Laval au pouvoir entraîna le départ de l'ambassadeur américain. Washington ouvrit alors un consulat à Brazzaville. Mais la méfiance vis-à-vis de De Gaulle ne se dissipa pas : pour le département d’État, le personnage n'était qu' apprenti-dictateur et Roosevelt était persuadé que les gaullistes divulgueraient les opérations secrètes des armées alliées. Roosevelt soutint successivement l'amiral Darlan, puis le général Giraud, malgré leur maintien des lois vichystes en Afrique libérée, et il tenta de bloquer l'action du Comité français de la Libération nationale d'Alger, puis de placer la France libérée sous occupation militaire américaine AMGOT.
De Gaulle ne fut mis au courant du débarquement en Normandie qu'à la dernière minute. Roosevelt ne reconnut le GPRF qu'en octobre 1944. La France ne fut pas invitée à la conférence de Yalta. Churchill insistait pour que la France fût responsable d'une zone d'occupation de l'Allemagne. Mais le président américain se rendit compte finalement que De Gaulle était l'homme qui pouvait contrer la menace communiste en France. Profondément anticolonialiste avec un bémol pour l'Empire britannique, il souhaitait que l'Indochine française fût placée sous la tutelle des Nations unies, après avoir un temps proposé à Tchang Kaï-chek de l'envahir, mais il dut finalement abandonner cette idée sous la pression du département d'État, des Britanniques et du général de Gaulle.

Les États-Unis pendant la guerre

Sur le plan économique, Roosevelt prit des mesures contre l'inflation et pour l'effort de guerre. Dès le printemps 1942, il fit accepter la loi du General Maximum visant à augmenter l'impôt sur le revenu, à bloquer les salaires et les prix agricoles pour limiter l'inflation. Cette politique fiscale fut renforcée par le Revenue Act en octobre 1942. La conversion de l'économie se fit rapidement : entre décembre 1941 et juin 1944, les États-Unis produisirent 171 257 avions et 1 200 navires de guerre, ce qui entraîna la croissance du complexe militaro-industriel. Cependant, les produits de consommation courante et d'alimentation furent insuffisants, sans que la situation fût aussi difficile qu'en Europea 84. Une économie mixte, alliant capitalisme et intervention de l'État fut mise en place pour répondre aux nécessités de la guerre. Sur le plan social, les campagnes connurent un exode rural et une surproduction agricole. Les Afro-américains du Sud migrèrent vers les centres urbains et industriels du Nord-Est. Dans le monde ouvrier, la période fut agitée par de nombreuses grèves à cause du gel des salaires et de l'augmentation de la durée du travail. Le chômage baissa à cause de la mobilisation et le taux d'emploi des femmes progressa.
Les discriminations à l'égard des Afro-américains persistèrent jusqu'au sein de l'armée, ce qui explique l'ordre exécutif 8802 qui les interdisaient dans les usines de défense nationale. Après l'attaque de Pearl Harbor, le sentiment antijaponais aux États-Unis prit de l'ampleur. Dans ce contexte, 110 000 Japonais et citoyens américains d'origine japonaise88 furent rassemblés et surveillés dans des camps d'internement War Relocation Centers. Le 14 janvier 1942, Roosevelt signa un décret de fichage des Américains d’origine italienne, allemande et japonaise soupçonnés d'intelligence avec l’Axe. Le décret présidentiel 9066 du 19 février 1942 fut promulgué par Roosevelt et concerna l'ouest du pays où se concentraient les populations japonaises, regroupés dans des camps surveillés.
Le 7 novembre 1944, Franklin Roosevelt se présenta à la Présidence avec le soutien de la quasi-totalité de son parti. Il fut de nouveau opposé à un candidat républicain, Thomas Dewey, dont le programme n'était pas en contradiction totale avec la politique de Roosevelt. Ce dernier, malgré son âge et sa fatigue, mena campagne en demandant aux Américains de ne pas changer de pilote au milieu du gué. Roosevelt fut réélu pour un quatrième mandat avec une courte majorité de 53 %51 25 602 505 voix mais plus de 80 % du vote du collège électoral 432 mandats.

Mort de Roosevelt

Lors de son discours devant le congrès le 1er mars 1945, Roosevelt apparut amaigri et vieilli ; il partit pour Warm Springs le 30 mars pour prendre du repos avant la conférence des Nations Unies. Le 12 avril 1945, il s'écroula se plaignant d'un terrible mal de tête alors qu'Elizabeth Shoumatoff était en train de peindre son portrait. Il mourut à 15h35 à l'âge de 63 ans d'une hémorragie cérébrale.
Lucy Mercer Rutherfurd, l'ancienne maîtresse du président, était présente aux côtés de Roosevelt et partit rapidement pour éviter le scandale. Eleanor Roosevelt prit le premier avion pour se rendre à Warm Springs. Le corps du président fut transporté en train jusqu'à la capitale : des milliers de personnes, notamment des Afro-américains, se rassemblèrent le long de la voie ferrée pour lui rendre hommage. Le cercueil fut déposé à la Maison-Blanche puis dans la maison familiale de Hyde Park. Les fils de Franklin Roosevelt étant mobilisés, ils ne purent assister à la cérémonie funèbre sauf Elliott. Le président fut enterré au Franklin D. Roosevelt National Historic Site le 15 avril 1945.
La mort de Roosevelt souleva une grande émotion dans le pays et à l'étranger. Son état de santé avait été caché par son entourage et par les médecins de la Maison-Blanche. Roosevelt était président depuis plus de 12 ans, une longévité jamais égalée par aucun président américain. En URSS, le drapeau soviétique fut bordé de noir et les dignitaires assistèrent à la cérémonie à l’ambassade. Staline pensait que le président américain avait été empoisonné. Le président du conseil italien décréta trois jours de deuil. En Allemagne, la nouvelle rendit Goebbels joyeux, et on ne connaît pas la réaction d’Hitler.
Conformément à la constitution américaine, le vice-président Harry Truman devint le 33e président des États-Unis alors qu'il avait été tenu à l’écart des décisions politiques et qu'il ne s'était pas rendu à Yalta. Truman dédia la cérémonie du 8 mai 1945 à la mémoire de Roosevelt.

Caractère

Les traits principaux du caractère de Roosevelt apparaissent dès l'époque de sa première campagne présidentielle : son optimisme, notamment face à la gravité de sa maladie puisqu'il avait la volonté de s'en remettre ; également son exigence vis-à-vis de lui-même comme de ses collaborateurs. Son optimisme se nourrissait également de sa foi puisqu'il était profondément religieux. L'un de ses films préférés était Gabriel over the White House de Gregory La Cava 1933 qu'il se faisait projeter à la Maison-Blanche. Côté distractions, il appréciait peu le théâtre et collectionnait les timbres-poste.
Roosevelt était quelqu'un d'intuitif, de chaleureux et même charmeur, toujours souriant et sachant désarmer les critiques par l'humour1. Roosevelt était doué pour la communication et même capable d'éloquence, moins en meeting qu'en petits comités d'où l'incontestable succès de ses causeries au coin du feu fireside chat dans lesquelles il s'adressait de façon simple et directe aux Américains. En 1939, Roosevelt devint le premier président à apparaître à la télévision. Il utilisa aussi beaucoup la radio. Avec sa voix chaude et mélodieuse, il savait s'adresser au public ainsi qu'aux journalistes.
Il se souciait réellement des Américains les plus défavorisés et était sensible aux injustices et à l'oppression sous toutes ses formes. Sur ce plan, il bénéficia de la popularité de sa femme. Mais Roosevelt pouvait être également un politique hésitant, un tacticien manipulateur, capable de ne pas s'embarrasser de sentiments pour parvenir à ses fins, souvent secret, égoïste et attaché à son indépendance. Son Secrétaire à l'Intérieur, Harold Ickes lui dit un jour : Vous êtes quelqu'un de merveilleux, mais vous êtes un homme avec lequel il est difficile de travailler. … Vous ne parlez jamais franchement même avec les gens qui vous sont dévoués et dont vous connaissez la loyauté.
Franklin Roosevelt avait le souci de l'opinion publique : il s'intéressa d'ailleurs aux sondages de l'Institut Gallup. Devenu président des États-Unis, ses décisions étaient motivées par un souci de pragmatisme et le respect scrupuleux de la démocratie, motif de sa méfiance à l'égard de De Gaulle.

Héritage et hommages

Selon un classement dressé par des historiens pour le magazine The Atlantic Monthly, il est le troisième Américain le plus influent de l'Histoire, derrière Lincoln et Washington. Cependant, Roosevelt est considéré comme le plus grand président américain du XXe siècle. Il modernisa les institutions américaines : il fit voter le XXe amendement en 1933 qui avançait l'entrée en fonction du président nouvellement élu de début mars au 21 janvier. Il renforça le pouvoir exécutif en le personnalisant et en le faisant entrer dans l'ère de la technostructure : le nombre de fonctionnaires augmenta de façon très importante. L'héritage de Roosevelt a été considérable sur la vie politique américaine : il consacra la fin de l’isolationnisme, la défense des libertés et le statut de superpuissance des États-Unis. Mais Roosevelt fut également très contesté à la fois par les républicains et la Nouvelle Gauche américaine qui estimait que le New Deal n'avait pas été assez loin. Roosevelt resta un modèle dans la deuxième moitié du XXe siècle. Eleanor Roosevelt continua d'exercer son influence dans la politique américaine et dans les affaires mondiales : elle participa à la conférence de San Francisco et défendit ardemment les droits civiques. De nombreux membres de l'administration Roosevelt poursuivirent une carrière politique auprès de Truman, Kennedy et Johnson.
Truman essaya de marcher dans les pas de son prédécesseur en lançant le Fair Deal. Mais ce fut Johnson qui fut le plus rooseveltien des présidents américains et il aimait comparer sa politique sociale au New Deala.
La maison natale de Roosevelt est classée site national historique et abrite la bibliothèque présidentielle. La résidence de Warm Springs Little White House est un musée géré par l'État de Georgie. La villa de vacances de Campobello Island est administrée par le Canada et les États-Unis Roosevelt Campobello International Park. Elle est accessible, depuis 1962, par le Franklin Delano Roosevelt Bridge.
Le Roosevelt Memorial se trouve à Washington D.C., juste à côté du Jefferson Memorial. Les plans furent dessinés par l'architecte Lawrence Halprin105. Les sculptures en bronze représentent les grands moments de la présidence, accompagnées de plusieurs extraits des discours de Roosevelt.
De nombreuses écoles portent le nom du président, ainsi qu'un porte-avions. Le réservoir situé derrière le barrage Grand Coulee dans l'État de Washington est appelé lac Franklin D. Roosevelt, qui présida à l'achèvement de l'ouvrage. À Paris, son nom a été donné à une avenue du rond-point des Champs-Élysées, et consécutivement à la station de métro qui le dessert Franklin D. Roosevelt. Le temple de la Grande Loge de France porte son nom, ce qui rappelle que le président américain a été franc-maçon.
Le lycée Joli-Cœur de Reims en France, lieu de signature de la reddition allemande, fut renommé Lycée Franklin-Roosevelt en son honneur.
Roosevelt est l'un des présidents les plus représentés dans les œuvres de fiction américaine. L'écrivain John Dos Passos en fait un homme manipulateur dans son roman The Grand Design 1966. Dans Le Maître du Haut Château 1962, Philip K. Dick imagine que Roosevelt meurt dans l'attentat de Miami en 1933, événement qui constitue le point de divergence de son uchronie.
Le portrait de Franklin Roosevelt apparaît sur la pièce de 10 cents. Monaco a émis plusieurs timbres d'hommage pendant la seconde moitié des années 1940. L'un d'eux représente Roosevelt devant sa collection de timbres-poste. Or, ce timbre comporte une erreur : la main qui tient les brucelles a été dessinée dotée de six doigts. Roosevelt est un des dirigeants de la civilisation américaine dans le jeu Civilization IV, avec George Washington.
Dans le film La Chute de Berlin 1949, son rôle est interprété par Oleg Frvelich, dans Pearl Harbor 2001, par Jon Voight et dans Week-end royal 2013, par Bill Murray.

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Posté le : 07/11/2015 23:12
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Manon Roland dite Madame Roland
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Le 8 novembre 1793 à Paris est guillotinée Manon Roland

née Jeanne Marie Philipon, plus connue sous le nom de Madame Roland, naquit le 17 mars 1754. Elle fut une des figures de la Révolution française.
Elle joua un rôle majeur au sein du parti girondin, et poussa son mari, Jean-Marie Roland de La Platière, au premier plan de la vie politique de 1791 à 1793
.

En bref

Inspecteur général des manufactures de la généralité de Lyon à la veille de la Révolution, Roland a épousé en 1780 une Parisienne de condition modeste, mais bien plus jeune que lui, belle et instruite, nourrie de Rousseau, et qui dira plus tard que la lecture de Plutarque « l'avait disposée à devenir républicaine ». En 1790, le ménage s'installe une première fois à Paris, pour sept mois, car Roland a été chargé de présenter à la Constituante la délicate question de l'octroi de Lyon. Manon écrit alors dans Le Patriote français de Brissot, tient salon, reçoit notamment Robespierre, Brissot, Pétion, Buzot. Au cours de l'été de 1791, elle retourne à Lyon, mais la suppression de l'emploi de son mari par décret de la Constituante fournit un prétexte pour revenir à Paris en décembre 1791. Dans le salon de Mme Roland, on rencontre tout l'état-major de ce qui va constituer la Gironde et dont elle est l'inspiratrice. Manon fait tout pour éviter la rupture entre Robespierre, qu'elle estime, et les brissotins. Grâce à cette conduite habile et perspicace, le mari se pousse dans la politique et, n'étant point député, peut entrer dans le ministère brissotin comme ministre de l'Intérieur en mars 1792. Le « vertueux Roland » symbolise le nouveau gouvernement, mais l'influence de sa femme dans la conduite des affaires est indéniable : elle lui sert de secrétaire, rédige ses discours, ses circulaires. Dans Le Défenseur de la Constitution, Robespierre dénonce le « triumvirat féminin, Mme Roland et, sans doute, Mme de Staël et Mme Condorcet. Roland, épousant la haine de sa femme pour le roi et la reine, adresse à Louis XVI un violent manifeste, agitant la menace du sang et de la guerre civile le 10 juin 1792. Il doit quitter le ministère. Après le 10 août, membre du Conseil exécutif provisoire, il ne va pas tarder à se heurter aux sans-culottes parisiens et à la Commune. Mme Roland conçoit une haine violente envers Robespierre et surtout envers Danton qui supplante son mari au Comité exécutif. Roland se montre un ministre compétent, consciencieux, qui s'efforce de réagir contre les excès de la centralisation et développe devant la Convention la notion de responsabilité ministérielle. Attaché à la liberté préconisée par les économistes, il se trouve accordé aux intérêts des négociants condamnant la taxation et la réquisition des denrées, ce qui l'oriente de plus en plus vers le conservatisme et achève de perdre le ménage dans l'estime des sans-culottes et de Robespierre. Roland démissionne le 22 janvier 1793. Il échappe à l'arrestation le 2 juin. Manon est exécutée le 8 novembre ; Roland se donne la mort quand il apprend l'exécution de Manon. Roger Dufraisse

Sa vie

Elle est la fille de Gatien Phlipon, que l’on peut aussi écrire Phlippon, maître graveur à Paris, 41, quai de l'Horloge, homme aisé mais coureur de jupons et joueur, et de Marguerite Bimont, fille d'une femme de chambre et d'un cuisinier au service de la marquise de Crequy. C'est la seule survivante des sept enfants du couple. Dès son plus jeune âge, Manon fut une enfant pieuse et très intelligente, au caractère ferme et résolu, et montra de grandes aptitudes pour les études et un esprit vif et enthousiaste. Un frère de sa mère, vicaire, lui apprit le latin. À huit ans, elle se passionna pour la lecture de la Vie des hommes illustres et Plutarque resta un de ses auteurs favoris. Sa passion pour cet écrivain dura tout au long de sa vie — puis Bossuet, Massillon, et des auteurs de la même veine, Montesquieu, Voltaire.
Elle fut placée en 1765 au couvent de la Congrégation et s'y lia d'amitié avec Sophie et Henriette Canet originaires d'Amiens. Manon entretint avec ses deux amies une correspondance suivie après leur sortie du couvent.

Jeunesse

Avec la maturation de son esprit, elle abandonna l'idée d'entrer au couvent. Après le décès de sa mère, alors qu'elle avait une vingtaine d'années, la jeune fille se consacra à l’étude, et à la tenue du ménage de son père. La lecture de la Nouvelle Héloïse parvint à la consoler du profond chagrin qu’elle éprouva à la mort de sa mère, et Rousseau resta son maître.
En 1774, elle séjourna quelque temps au château de Versailles, ressentant comme une insulte le mépris dans lequel la noblesse tenait les bourgeois. Manon n’oublia jamais la haine qu’elle ressentit alors.
Belle, l'attitude ferme et gracieuse, le sourire tendre et séducteur, la fille du graveur eut de nombreux soupirants, mais refusa toutes les propositions de mariage.
En 1776, par l'intermédiaire de ses deux amies amiénoises notamment de Sophie, devenue Madame de Gomicourt en épousant Pierre Dragon Gomicourt, seigneur de Sailly-le-Sec, elle fit la connaissance de Jean-Marie Roland de La Platière, économiste réputé, d'une grande intelligence, inspecteur des manufactures de Picardie qui s'était lié à Amiens avec la famille Canet. Le vertueux et sévère Roland de vingt ans son aîné s'éprit de Manon et demanda sa main.

L'épouse d'un grand commis de l'État

Le 4 février 1780, après de multiples hésitations, elle l’épousa. Ils vécurent un an à Paris.
En février 1781, le couple Roland s'installa à Amiens où naquit leur fille : Eudora Roland 1781-1858, et postérité. Passionnée de botanique, Manon herborisa le long des canaux aux abords de la ville. Elle constitua un herbier aquatique qui fut utile à son mari qui publia un ouvrage, L'Art du tourbier, en 1782.
Ayant appris que la place d'inspecteur des manufactures à Lyon était vacante, elle en fit la demande pour son mari et c'est ainsi que le couple, en août 1784, quitta Amiens où il végétait et s'installa à Villefranche-sur-Saône près de Lyon. L'immeuble où ils vécurent, au 793 de la rue Nationale, existe toujours. Acquise aux idées des Lumières, Madame Roland écrivit des articles politiques pour le Courrier de Lyon.
La vie conjugale n’enchantait guère Manon qui ne se maria pas par amour mais plutôt pour échapper à la tutelle de son père. Cependant, il est indubitable qu'elle éprouva pour Roland de l'affection. La vie quotidienne menée aux côtés de l’inspecteur des manufactures, avec qui elle collabora sur le plan professionnel sans se préoccuper de ses aspirations, ne l'épanouit point. Mariée dans tout le sérieux de la raison, avoua-t-elle dans ses Mémoires, je ne trouvais rien qui m’en tirât je me dévouais avec une plénitude plus enthousiaste que calculée. À force de ne considérer que la félicité de mon partenaire, je m’aperçus qu’il manquait quelque chose à la mienne.
La Révolution donna enfin à Manon l'occasion de mettre un terme à cette vie terne et monotone. Le couple s'installa à Paris en décembre 1791 à l’hôtel Britannique, rue Guénégaud, les époux dormant désormais dans une chambre à deux lits. Enthousiasmée par le mouvement qui se développait, elle se jeta avec passion dans l’arène politique.

L'égérie des Girondins

Manon décida alors de faire un salon qui devint le rendez-vous de nombreux hommes politiques influents, Brissot, Pétion, Robespierre et d’autres élites du mouvement populaire dont notamment Buzot. Il était presque inévitable qu’elle-même se retrouvât au centre des inspirations politiques et présidât un groupe des plus talentueux hommes de progrès.
Grâce à ses relations au sein du parti girondin, Roland devint ministre de l’Intérieur le 23 mars 1792. Dès lors, dans l’hôtel ministériel de la rue Neuve-des-Petits-Champs hôtel de Calonne construit par Le Vau, Manon devint l’égérie du parti girondin. Barbaroux, Brissot, Louvet, Pétion, et aussi Buzot auquel la lia une passion partagée, assistèrent aux dîners qu’elle offrait deux fois par semaine. Manon, cependant, resta fidèle à Roland, ce vénérable vieillard qu’elle aime comme un père.
Aux côtés de son mari, elle joua, au ministère de l’Intérieur, un rôle essentiel, rédigeant notamment la lettre dans laquelle Roland demandait au roi de revenir sur son veto, lettre qui provoqua son renvoi le 13 juin 1792. Lorsque son mari retrouva son portefeuille après le 10 août 1792, Manon dirigea plus que jamais ses bureaux.
Après les Massacres de Septembre qui la révoltèrent mais contre lesquels elle n’agit pas, elle voua à Danton une haine chaque jour plus féroce. Aussi entière et acharnée dans ses haines que dans ses affections, l’égérie des Girondins attaqua Danton de plus en plus violemment par la voix de Buzot. Sachant d’où venaient ces attaques, le tribun s’écria : Nous avons besoin de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leur femme. Manon, dès lors, devint furieuse. Cependant, les Montagnards multiplièrent les attaques contre les Girondins et en particulier contre Roland surnommé Coco Roland, Manon devenant Madame Coco ou la reine Coco.
Lassé des attaques, le ministre de l’Intérieur démissionna le 23 janvier 1793. Son épouse et lui s’éloignèrent du pouvoir, sans renoncer à jouer dans l'ombre, un rôle politique.

La prison, le procès, l'exécution

Le 31 mai 1793, lors de la proscription des Girondins, elle ne fuit pas, comme elle aurait pu le faire et comme le firent entre autres son mari et Buzot. Son époux s’échappa vers Rouen, mais Manon se laissa arrêter le 1er juin 1793 à son domicile situé au second étage du 51 rue de la Vieille Bouclerie et fut incarcérée dans la prison de l’Abbaye. Détachée de la vie, libérée de la présence de son mari, elle ressentit son arrestation comme un soulagement et l’écrivit à Buzot dans une de ces pages de la correspondance passionnée et déchirante qu’ils échangèrent alors : Je chéris ces fers où il m’est libre de t’aimer sans partage. Elle fut libérée le 24 juin. Relâchée pendant une heure, elle fut de nouveau arrêtée et placée à Sainte-Pélagie puis transférée à la Conciergerie où elle resta cinq mois.
En prison, elle fut respectée par les gardiens et certains privilèges lui furent accordés. Elle put ainsi avoir du matériel pour écrire et put recevoir des visites occasionnelles de ses amis dévoués. Elle y reçut la visite de son amie Henriette Canet qui lui proposa d'échanger leurs vêtements pour que Manon puisse s'échapper mais celle-ci refusa. C'est à la Conciergerie qu'elle écrivit son Appel à l’impartiale postérité, ses Mémoires destinés à sa fille Eudora où elle montra une étrange alternance entre louanges personnelles et patriotisme, entre l’insignifiant et le sublime.
Elle fut jugée le 8 novembre 1793. Toute vêtue de blanc, elle se présenta devant le Tribunal révolutionnaire. Le procès se déroula entre 9 h et 14 h 30. Sa sentence fut mise à exécution le soir même, en même temps qu’un autre condamné, Simon-François Lamarche, ancien directeur de la fabrication des assignats. Manon monta, avec une grande sérénité, dans la charrette qui la conduisit vers le lieu du supplice, la place de la Révolution rebaptisée depuis place de la Concorde. Passant devant la statue de plâtre dédiée à la Liberté installée afin de commémorer la journée du 10 août 1792, elle se serait exclamée, peu avant que ne tombe le couperet de la guillotine :
Ô Liberté, comme on t'a jouée ! ou selon une autre version plus littéraire : Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom !
Anecdote : Elle montra beaucoup de courage en montant sur la guillotine au contraire de Lamarche et lui proposa de monter le premier à l'échafaud pour lui éviter "une deuxième mort", il l'accepta.

Postérité

Deux jours plus tard, apprenant la mort tragique de sa femme, Jean Marie Roland se suicida le 10 novembre 1793 à Bourg-Beaudouin, dans l'Eure, sur la route entre Rouen et Paris. Buzot, qui ne l’apprit qu’en juin 1794, se donna lui aussi la mort, près de Saint-Émilion.
Sa fille Eudora, devenue orpheline, fut recueillie par Jacques Antoine Creuzé-Latouche, ancien soupirant de Manon. Conformément à la volonté de sa mère, ce fut le célèbre minéraliste et botaniste Louis-Augustin Bosc d'Antic, un des principaux amis de Manon Roland et de son mari, qui devint peu après son tuteur et se chargea de l’éducation de la petite orpheline. Il tomba amoureux de la jeune Eudora alors âgée de dix-neuf ans. Mais celle-ci ne répondant pas à ses avances, il partit aux États-Unis en juillet 1796 pour l'oublier. Elle épousa, quelques mois plus tard, Pierre Léon Champagneux.

Écrits

Lettres de Madame Roland de 1780 à 1793 publiées par Claude Perroud, Imprimerie nationale, 1900-1902.
Lettres de Madame Roland de 1767 à 1780 publiées par Claude Perroud, Imprimerie nationale, 1913-1915.
Lettres de Roland à Bosc publiées par Claude Perroud, Paris, Noël Charavay, s.d., après 1902.
Dix-huit Lettres de Madame Roland publiées par Claude Perroud, Paris, Noël Charavay, s.d., après 1905.
Nouvelles lettres de Madame Roland publiées par Claude Perroud, Paris, Noël Charavay, s.d., après 1909.
Mémoires de Madame Roland, Paris, Mercure de France, 1986, réédition : 2004.
Mémoires, tome 1 lire en ligne ; tome 2 lire en ligne sur Gallica

Iconographie

Sculpture
Statue en marbre de Madame Roland par Émile Joseph Nestor Carlier, pour la Maison d'éducation de la Légion d'honneur à Saint-Denis (1887-1893).
Buste de Madame Roland en marbre par François Masson, Los Angeles County Museum of Art.
Buste de Madame Roland en plâtre par Vital Cornu, Musée de la Révolution Française à Vizille.

Peinture

Madame Roland, vers 1787, portrait anonyme, Musée des Beaux-Arts de Quimper
Madame Roland, École française du XVIIIe siècle, Musée Lambinet de Versailles

Dessin

Madame Roland de profil, gravure au burin, dessinateur: H. Rousseau, graveur: E. Thomas

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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