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Re: Défi du 16 janvier 2016
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Mon Titi,

Tu as dépeint de célèbres oiseaux qui nous entourent ! Tu m'as bien fait rire, surtout avec PI 3,1415... tu es impayable même en kilos de plumes !


Merci

Couscous

Posté le : 17/01/2016 16:59
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Re: Défi du 16 janvier 2016
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Mafalda,


L'aigle s'est fait percuter par l'avion ? Une fin terrible et cruelle.

"Les oiseaux se cachent pour mourir", un clin d'oeil à mon enfance...

Merci.


Bises

Couscous

Posté le : 17/01/2016 16:56
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Re: Défi du 16 janvier 2016
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Cavalier,

Le spectacle de cet aigle devait être majestueux !

Merci de venir participer à nos défis.

au plaisir

Couscous

Posté le : 17/01/2016 16:51
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Re: Petite présentation
Accro
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Moi, j'aime bien ça
classique ou pas

et aussi

ces rêves sans contrôleur aucun

à te relire

Cavalier

Posté le : 17/01/2016 15:10
_________________
Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Re: Défi du 16 janvier 2016
Plume d'Or
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De vignes de la pettie fin
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Il a parlé aux œufs…..

Non, non, il n’est pas fêlé…..
Il était une fois un homme qui rêvait de voler

Tout petit déjà il avait la tête en l’air…. Les yeux rivés vers le ciel.
Oui ce petit garçon lève la tête dès que surgit un vol d’oiseau
Il s’imagine alors en train de voler avec eux.
La fascination s’affirme en même temps que l’enfant grandit

Savez-vous qu’en pension l’autorisation lui a été donnée d’apporter ses canaris ?

Les années passent, le rêve d’Icare est latent, et sommeille en lui
Il lit et dévore des ouvrages relatant les aventures de vol C’est alors qu’il eut un déclic…. C’est alors qu’il jure…il jure de faire comme le canadien Bill LISHMAN le premier homme à voler en ULM suivi de ses s oies…..

Mais comment faire ?....

A votre avis ?

Tout simplement en apprenant à à voler en ULM à l’âge où bon nombre de ces messieurs se posent des questions existentielles, lui apprend et à couver
Ne riez pas !

Il n’y a pas que les femmes qui couvent, mais non !!!!!

Il s’imprègne des travaux de Konrad Lorentz…. .imprègne . Imprégnation…et c’est ainsi qu’on le vit parler aux œufs.

« Mais pourquoi donc fais-tu celà? »
« Pour rentrer en contact avec eux…pour qu’il puisse écouter le bruit de mon appareil »

Son épouse s’habitue petit à petit de le voir découcher pour aller dormir avec ses oies

Elles ont droit à une belle chambre dans leur maison

Fêlé, il ne l’était pas, passionné oui !

Son rêve est proche et très vite le rêve d’Icare se réalise, il s’envole avec ses protégés.

Et là l’homme mûr qu’il est devenu s’est prit à pleurer, tel un enfant…les oies le caressaient en plein vol, c'était tellement émouvant.

Il était une fois un homme qui rêvait de voler, un homme qui fait sienne cette phrase d’Antoine de Saint Exupéry

« Fais de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité

Je pourrais vous parler de l’homme qui partage ma vie encore longtemps tant son rêve est beau et tant son rêve a entraîné d’autres rêves...... réalisés…



Posté le : 17/01/2016 14:28
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Re: Défi du 16 janvier 2016
Plume d'Or
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De vignes de la pettie fin
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En ce dimanche où je vais parlé d elles
Autour de galettes partagées en toute amitié
En ces moments où vos plumes volent à tire d ailes
Plumes,ailes,rapace,ange,me voilà comblée !

Chers poetes soyez remerciés

Posté le : 17/01/2016 13:31
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Anonymes
Petite présentation
Guest_Anonymes

Autoportrait

Ma maison se mue en tombe
Mon chemin n' est rien d'autre
Que celui que je m''invente.
Mon orgueil est un grain de sable
Qu'éparpille la chevelure du vent.
Ma voix est un rail suspendu sur l 'abîme
Mon amour une gare où s'attardent des voyageurs
En quête d'itinéraire.
Mes rêves un train sans contrôleur.
Ma passion est un oasis d' incendies
Où le flot apaisé d 'un regard.
Mon Dieu n 'est jamais le même
Puisqu'il est sans limite.

C'est un petit texte que j'avais écrit il y a quelques temps déjà en écriture automatique, il me correspond un peu, comme toute présentation on finit toujours pas oublier l'essentiel !
Sinon, je pratique l'écriture depuis lontemps mais d'une manière TRES dilettante…Je suis passé par des styles très différents et depuis un an je redécouvre la beauté des formes classiques
Merci de votre accueil chaleureux !

Posté le : 17/01/2016 09:20
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Re: Défi du 16 janvier 2016
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Il est, de tous les temps, un rêve que chacun
A caressé un jour, pour des raisons profondes,
Tel fuir cette planète, et s’éloigner du monde
En prenant son envol, vers le ciel plus câlin.

J’aurai aimé pouvoir, c’est le rêve des hommes,
M’envoler pour ne pas subir des rebuffades
Tel mon instituteur, hurlant comme un malade :
‘PI 3.14116, n’est pas Pape de Rome !!!

De mon patron radin, jugeant l’augmentation
Réclamée, indécente, étant un volatile,
J’aurai du haut du ciel lâcher un projectile:
Une fiente sur son costard à trois millions.

Ou lorsque mon épouse, me reprochant le soir
De ne plus marcher droit, quand je sors du troquet,
Je lui rétorquerai, pour claquer son caquet
Je rentre par les airs, pour ne plus jamais choir.

Au poète pédant, jugeant que les écrits
Proposés par sa plume, encoure acclamation
Je lui avancerai: prend donc sur mon croupion,
Une plume à l’odeur de tes fins manuscrits……

Au ministre appelant le peuple à plus de peine,
Arguant qu’il nous faudra, plus longtemps, travailler
Pour pouvoir se nourrir, j’irai lui gazouiller:
Qui donc sont les vautours, qui nous piquent nos graines ??

Tels les oiseaux de proie, les nantis se repaissent,
Sur le dos des plus faibles, peinant pour se nourrir,
Et s’ils, jusqu'à ce jour, se cachent pour mourir,
Un beau jour les moineaux picoreront leurs fesses.




Posté le : 17/01/2016 05:39
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Antoine Houdar de La Motte
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Le 17 janvier 1672 à Paris naît Antoine Houdar

ou Houdart de La Motte, mort dans la même ville le 26 décembre 1731, écrivain et dramaturge français, chorégraphe et librettiste, membre de l'académie française à partir de 1753. Il tint une place importante dans la vie littéraire de son temps par ses écrits et par ses conceptions.
vec Les Originaux ou l'Italien 1693, Houdar de La Motte fait au théâtre des débuts désastreux qui le conduisent à la Trappe. Mais il revient bientôt aux lettres et entame avec succès une nouvelle et double carrière, dramatique et poétique. Ses opéras en particulier, L'Europe galante 1697, Le Triomphe des arts 1700, Sémélé 1709 sont bien accueillis. Ses Odes 1709 sentent, suivant le mot d'un contemporain, le rhéteur ; le Discours sur la poésie en général, et sur l'ode en particulier qu'y joint l'auteur manifeste ses prétentions de théoricien et son esprit géométrique : L'art poétique même, écrit-il, a ses axiomes, ses théorèmes, ses corollaires et ses démonstrations » et consiste essentiellement pour lui dans le nombre, la cadence et les figures. Les exposés dont il continuera à accompagner ses œuvres le posent en champion du modernisme. Il publie, en 1714, une Iliade en vers français et en douze chants, tirée de la traduction de Mme Dacier il ne savait pas le grec, amputée de tout ce qu'il y a trouvé d'oiseux et de suranné, et précédée d'un Discours sur Homère : c'est là le début du troisième et dernier épisode de la querelle des Anciens et des Modernes. À l'énergique réplique de la traductrice Les Causes de la corruption du goût, il répond avec modération dans ses Réflexions sur la critique 1715. Il fait paraître, en 1730, ses Réflexions sur la tragédie ; il propose l'abandon des unités, qui entraînent trop d'entorses à la vraisemblance, et recommande l'usage de la prose dans la tragédie. Mais les tragédies qu'il fait jouer lui-même — notamment Les Macchabées 1722, Romulus 1722, Iñès de Castro 1723, Œdipe 1730 — sont beaucoup moins novatrices que ses principes. Ce n'est pas à ses œuvres qu'Houdarpar ailleurs auteur de Fables, 1719, et d'Églogues doit de s'être fait un nom dans l'histoire de la littérature — mais bien plutôt à la souriante et inflexible obstination avec laquelle il a tenté de débarrasser la poésie de ses oripeaux mythologiques, le théâtre de conventions dont on ne comprenait plus l'utilité, la littérature du carcan de l'imitation et de l'abus du commentaire — et de substituer la raison à la tradition. Bernard Croquette


Sa vie

Fils d'un chapelier, Houdar de La Motte fut élève chez les Jésuites, puis fit des études de droit avant de se consacrer à la littérature.
En 1693, sa première pièce, la comédie Les Originaux, farce en prose mêlée de vers donnée au Théâtre-Italien, fut un tel fiasco que Houdar, déprimé, pensa un moment se faire moine. Il entra à l'Abbaye de La Trappe et en sortit au bout de deux mois, avant d'avoir pris l'habit, le père supérieur le lui ayant fortement déconseillé.
Six ans plus tard, il connut le succès avec un livret d’opéra, l'Europe galante 1697. Encouragé par ce début, il donna coup sur coup de nombreux livrets d'opéras-ballets, pour des compositeurs tels qu’André Campra, Destouches et Marin Marais. Il introduisit à l'opéra trois innovations : le ballet, la pastorale et la comédie-ballet. Il donna également six comédies qui réussirent moins bien, quoique Le Magnifique et L'Amante difficile aient eu un certain succès. C'est dans cette pièce qu'apparut pour la première fois Silvia, l'interprète préférée de Marivaux. La pièce annonce d'ailleurs les jeux de l'amour mise au théâtre par ce grand dramaturge. Si l'écriture d'Houdart est plus brève, il entre dans la même problématique, avec un sens du comique certain; comme son rival en dramaturgie, il est féministe. Il écrivit quatre tragédies dont l’une, Inès de Castro 1723, d'après un sujet tiré de Camoëns, triompha au Théâtre-Français, bien avant celle de Montherlant qui reprit avec bonheur le sujet.
Dans le salon de la marquise de Lambert, dont La Motte était l'un des piliers, avec son ami Fontenelle, avec qui il partageait absence de préjugé et esprit d’investigation, on discutait de la question de savoir si la versification était indispensable à la poésie. On estima en définitive que le vers rendait le poète esclave de règles superflues, compliquées et néfastes, qui favorisaient les chevilles et les périphrases et entravaient l'expression vraie de la poésie. On préconisa de revenir à la netteté et à la fermeté de la prose, surtout au théâtre pour des raisons de naturel. Houdar de La Motte voulut démontrer que la prose pouvait fort bien servir la poésie. Il donna Les Aventures de Télémaque de Fénelon comme un exemple en ce sens et mit en prose une scène de Mithridate de Racine dont il assura qu'elle gagnait à ce traitement. Pourtant, admirateur de La Fontaine, il écrivit des fables en vers. Certaines ont un style très achevé, et témoignent d'un certain pessimisme.
Il fut un des fidèles de la duchesse du Maine, dans le cercle restreint des chevaliers de la Mouche à Miel et participa aux salons littéraires et aux Grandes Nuits de Sceaux qu'elle donna en son Château de Sceaux.
Houdar de La Motte discuta également de la validité des conventions du théâtre classique, et notamment de la règle des trois unités :
Je ne prétends ... pas anéantir ces règles, écrivait-il dans son Discours sur la tragédie ; je veux dire seulement qu'il ne faudrait pas s'y attacher avec assez de superstition, pour ne les pas sacrifier dans le besoin à des beautés plus essentielles.
Il versifia, en 1714, sans connaître le grec, la traduction de l’Iliade publiée par Anne Dacier en 1699. La préface de cette traduction contient un Discours sur Homère dans lequel, après s'être livré à une critique en règle de l'original dans laquelle il stigmatise la grossièreté des personnages, la prolixité de leurs discours, les répétitions, les énumérations, etc., il affirme : J’ai pris la liberté d’y changer ce qui j’y trouvais de désagréable. Dans ses Réflexions sur la critique, il précise :
L'Iliade d'Homère, que bien des gens connaissent plus de réputation que par elle-même, m'a paru mériter d'être mise en vers français, pour amuser la curiosité de ceux qui ne savent pas la langue originale. Pour cela j'interroge Homère ; c'est-à-dire que je lis son ouvrage avec attention ; et persuadé en le lisant que rien n'est parfait, et que les fautes sont inséparables de l'humanité, je suis en garde contre la prévention, afin de ne pas confondre les beautés et les fautes. Je crois sentir ensuite que les dieux et les héros, tels qu'ils sont dans le poème grec, ne seraient pas de notre goût ; que beaucoup d'épisodes paraîtraient trop longs ; que les harangues des combattants seraient jugées hors d'œuvre, et que le bouclier d'Achille paraîtrait confus, et déraisonnablement merveilleux. Plus je médite ces sentiments, plus je m'y confirme ; et après y avoir pensé autant que l'exige le respect qu'on doit au public, je me propose de changer, de retrancher, d'inventer même dans le besoin ; de faire enfin selon ma portée, tout ce que je m'imagine qu'Homère eût fait, s'il avait eu affaire à mon siècle.
De fait, La Motte avait non seulement abrégé de moitié l'ouvrage d'Homère, réduit de 24 à 12 chants, mais il l'avait enjolivé et mis au goût du jour. Anne Dacier apprécia peu le procédé et répliqua dans un Traité des causes de la corruption du goût. La Motte répondit à son tour dans ses Réflexions sur la critique 1716, dans lesquelles, ranimant la querelle des Anciens et des Modernes lancée par Charles Perrault au xviie siècle, il prenait résolument le parti des Modernes. Indépendamment des mérites de cette controverse, il y conserva toujours un esprit et une courtoisie qui contrastèrent très favorablement avec les méthodes de ses rivaux. Pourtant il adapta un texte antique : La Matrone d'Ephèse, en ne s'indignant pas de l'infidélité de la veuve prête à sacrifier le cadavre de son vieux mari pour sauver son jeune amant. Au contraire, il semble sourire avec esprit de cette situation insolite.
L'affaire fit grand bruit. Jean-Baptiste Rousseau, qui ne pardonnait pas à La Motte d'avoir été élu contre lui à l'Académie française, lui décocha de venimeuses épigrammes. On fit sur le sujet de petites pièces où les protagonistes étaient aisés à reconnaître sous des noms supposés. En définitive, Fénelon, choisi pour juge de la querelle, mit tout le monde d'accord en déclarant qu'on ne peut trop louer les modernes qui font de grands efforts pour surpasser les anciens. Une si noble émulation promet beaucoup ; elle me paraîtrait dangereuse si elle allait jusqu'à mépriser et à cesser d'étudier ces grands originaux.
La Motte était aussi l'un des habitués des cafés philosophiques, fréquentant les établissements de la Veuve Laurent, de Graudot ou le Café Procope. Élu à l’Académie française le 8 février 1710, il devint aveugle peu après et supporta son infirmité avec stoïcisme. À un jeune homme qui l'avait souffleté parce qu'il lui avait marché sur le pied, il dit ainsi : Vous allez être bien fâché, monsieur, je suis aveugle. .
En 1726, il entretint une correspondance avec la duchesse du Maine dans laquelle – quoique aveugle et perclus de ses membres – il eut la goutte, et sa protectrice l'aidait à se promener en fauteuil roulant, pourtant il jouait l'amoureux et elle la bergère ingénue. On possède un tableau qui le représente, avec Fontenelle et Saurin, dans le salon de la sœur de Mme de Tencin, cette dernière leur apportant le chocolat.
Il fut inhumé dans l'église Saint-André-des-Arts à Paris.

Œuvres Postérité littéraire

Houdar de La Motte a composé des Odes, généralement assez érotiques, parmi lesquelles on peut citer celles sur l'Émulation, sur la mort de Louis XIV ou encore À la Paix, mais dont on estime le plus celle sur l'Homme :

Impatient de tout connaître
Et se flattant d'y parvenir,
L'esprit veut pénétrer son être,
Son principe et son avenir ;
Sans cesse il s'efforce, il s'anime ;
Pour sonder ce profond abîme
Il épuise tout son pouvoir ;
C'est vainement qu'il s'inquiète ;
Il sent qu'une force secrète
Lui défend de se concevoir.
Il a publié en 1719 des Fables nouvelles, ce qualificatif voulant marquer que les sujets en sont de son invention, à la différence de ceux de La Fontaine qui s'était inspiré des anciens fabulistes. Ces fables manquent généralement de poésie et se développent avec la sécheresse d'une démonstration de mathématiques qui semble n'avoir d'autre but que d'arriver à la conclusion morale. Certaines d'entre elles renferment toutefois des vers heureux, par exemple :

C'est un grand agrément que la diversité :
Nous sommes bien comme nous sommes.
Donnez le même esprit aux hommes,
Vous ôtez tout le sel de la société.
L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
(Les amis trop d'accord
Je parle peu, mais je dis bien :
C'est le caractère du sage.
La montre et le cadran solaire
Il écrivit également les textes des cantates sacrées qu'Élisabeth Jacquet de La Guerre mit en musique en 1708 : Esther, Le Passage de la Mer Rouge, Jacob et Rachel, Jonas, Suzanne, Judith ; en 1711 : Adam, Le Temple rebâti, Le Déluge, Joseph, Jephté et Samson.
Sa réputation repose aujourd’hui sur l’excellente prose dans laquelle il a exprimé ses vues, bien meilleure que ses vers, durs et sans couleur. On se souvient aussi qu'il s'abstint de répondre à une lettre de Jean-Philippe Rameau qui aurait souhaité mettre en musique un de ses livrets : probablement une belle occasion manquée par Houdar de la Motte. Mais, plus que par ses productions, c'est par son rôle dans le mouvement des idées et par la place importante qu'il occupa dans la vie littéraire de son temps que le nom de Houdar de La Motte est parvenu jusqu'à nous. « Il prouva, selon Voltaire, que dans l'art d'écrire on peut être encore quelque chose au second rang.

Œuvres poétiques

Le Premier livre de l'Iliade, traduit en vers français, 1701
Églogue sur la naissance de Mgr le duc de Bretagne, 1707
Odes
Odes avec un Discours sur la poésie en général, et sur l'ode en particulier, 1707 plusieurs éditions ultérieures
Le Deuil de la France, ode, 1712
Le Souverain, ode, 1712
Ode sur la mort de Louis le Grand, ode, 1716
La critique, ode, 1720
Fables
Fables nouvelles, Paris, 1719 plusieurs éditions ultérieures
Le Cygne, fable allegorique, 1714
L'Indien et le soleil, 1720

Å’uvres critiques

Discours sur Homère, 1714
Réflexions sur la critique, Paris, G. Du Puis, 1715
Discours sur la fable, Paris, Grégoire Dupuis, 1719
Discours sur la poésie, Paris, Prault l'aîné, 1754
Discours sur la tragédie, Paris, Prault l'aîné, 1754
Suite des Réflexions sur la tragédie, 1730

Å’uvres dramatiques

Frontispice et titre d'une édition de 1730 (exemplaire de la bibliothèque patrimoniale de Gray
Les Originaux ou l'Italien, comédie en musique en 3 actes, musique de M. de Masse, représentée sur le théâtre de l'Hôtel de Bourgogne, le 13 août 1693
Issé, pastorale héroïque en 3 actes avec prologue, représentée au château de Fontainebleau le 7 octobre 1697 le 24 octobre 1697
Amadis de Grèce, tragédie lyrique en 5 actes et un prologue, musique d'André Cardinal Destouches, représentée le 25 mars 1699 Académie royale de musique
Marthésie, première reine des Amazones, tragédie lyrique en 5 actes et un prologue, musique d'André Cardinal Destouches, représentée au château de Fontainebleau le 11 octobre 1699
Le Triomphe des arts, opéra-ballet en 5 actes, musique de Michel de La Barre, représenté au théâtre du Palais-Royal (Académie royale de musique le 16 mai 1700
Canente, tragédie lyrique en 5 actes et un prologue, musique de Pascal Collasse et Antoine Dauvergne, représentée au théâtre du Palais-Royal Académie royale de musique) le 4 novembre 1700
Les Trois Gascons, comédie avec divertissements en 1 acte, avec Nicolas Boindin, musique de Giuseppe Maria Cambini et Nicolas Racot de Grandval, dit Grandval le Père, représentée à la Comédie-Française le 4 juin 1701
Omphale, tragédie lyrique en 5 actes et un prologue, musique d'André Cardinal Destouches, représentée au théâtre du Palais-Royal (Académie royale de musique) le 10 novembre 1701
La Matrone d'Éphèse, comédie en 1 acte et en prose, représentée à la Comédie-Française le 23 septembre 1702
Le Carnaval et la folie, comédie-ballet en 4 actes et un prologue, musique d'André Cardinal Destouches, représentée au château de Fontainebleau le 3 janvier 1703
Le Port de mer, comédie en 1 acte et en prose, avec Nicolas Boindin, musique de Nicolas Racot de Grandval, dit Grandval le Père, représentée à la Comédie-Française le 27 mai 1704
La Vénitienne, opéra-ballet en un prologue et 3 actes, musique de Michel de La Barre, représenté au théâtre du Palais-Royal Académie royale de musique le 26 mai 1705 ; remis en musique par Antoine Dauvergne, Académie royale de musique, 6 mai 1768
Sémélé, tragédie lyrique en 5 actes, musique de Marin Marais, représentée au théâtre du Palais-Royal (Académie royale de musique le 9 avril 1709
La Ceinture de Vénus, tableau dramatique, musique de Jean-Joseph Mouret, représenté au château de Sceaux le 19 avril 1715
Alcione, tragédie lyrique en 5 actes et un prologue, musique de Marin Marais, représentée au théâtre du Palais-Royal Académie royale de musique, le 18 février 1706
Apollon et les muses, tableau dramatique, musique de Jean-Joseph Mouret, représenté au château de Sceaux le 19 avril 1715
L'Amante difficile ou l'amant constant, comédie en 5 actes et en prose, avec Pierre Rémond de Sainte-Albine, représentée au théâtre de l'Hôtel de Bourgogne le 17 octobre 1716
Les Macchabées, tragédie en 5 actes et en vers, représentée à la Comédie-Française le 6 mars 1721
Romulus, tragédie en 5 actes et en vers, représentée à la Comédie-Française le 8 janvier 1722
Inès de Castro, tragédie en 5 actes et en vers, représentée à la Comédie-Française le 6 avril 1723
Œdipe, tragédie en 5 actes et en vers, représentée à la Comédie-Française le 18 mars 1726
Dalcyone, opéra, représenté en septembre 1730
L'Italie galante ou les contes, comédie en un prologue et 3 parties Le Talisman, Richard Minutolo, Le Magnifique, représentée à la Comédie-Française le 11 mai 1731
L'Amante difficile, divertissement en 5 actes et en prose, musique de Jean-Joseph Mouret, représenté au théâtre de l'Hôtel de Bourgogne le 23 août 1731
Scanderberg, tragédie lyrique en 5 actes et un prologue, avec Jean-Louis-Ignace de La Serre, musique de François Francœur et François Rebel, représentée au théâtre du Palais-Royal Académie royale de musique= le 25 octobre 1735
Pygmalion, ballet, remanié par Ballot de Sauvot, musique de Jean-Philippe Rameau, représenté au château de Fontainebleau le 27 août 1748
Prométhée, prologue en vers, représenté à Paris le 9 janvier 1753
Titon et l'Aurore, pastorale héroïque en 3 actes, avec Claude-Henri de Fusée de Voisenon et l'abbé de La Marre, musique de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, représentée au théâtre du Palais-Royal Académie royale de musique le 9 janvier 1753
Le Magnifique, comédie en 2 actes et un Prologue avec trois intermèdes, représentée au château de Fontainebleau le 15 novembre 1753
Le Ballet des fées, ballet
Le Calendrier des vieillards, comédie en 1 acte et en prose
Climène, pastorale en 1 acte et en vers
Les Âges, opéra-ballet en 4 actes et un prologue

Décoration

Chevalier de l'Ordre de la Mouche à Miel


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Posté le : 16/01/2016 23:44

Edité par Loriane sur 17-01-2016 13:40:31
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Benjamin Franklin
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Le 17 janvier 1706, à Boston naît Benjamin Franklin

dans la baie du Massachusetts, mort à 84 ans le 17 avril 1790 à Philadelphie en Pennesylvannie, imprimeur, éditeur, écrivain, naturaliste, inventeur et homme politique américain.Il appartient au parti indépendant. Il est l'époux de Deborah Read, leurs enfants sont William Franklin, Francis Folger Franklin, Sarah Franklin Bache. Il est 6e président de Pennsylvanie du 18 octobre 1785 au 5 novembre 1788, avec pour Vice-président Charles Biddle et Thomas Mifflin, le prédécesseur est John Dickinsonon successeur Thomas Mifflin. Il est ministre plénipotentiaires des États-Unis en France du 14 septembre 1778 au 17 mai 1785, son successeur est Thomas Jefferson. Il est ministre plénipotentiaires des États-Unis en Suède du 28 septembre 1782 au 3 avril 1783, son successeur est Jonathan Russell il est 1er Postmaster General des États-Unis du 26 juillet 1775 au 7 novembre 1776. Il a pour successeur Richard Bache
Il participe à la rédaction de la déclaration d'indépendance des États-Unis, dont il est un des signataires, ce qui fait de lui l'un des Pères fondateurs des États-Unis. Pendant la Révolution américaine, il négocie en France en tant que diplomate non seulement le traité d'alliance avec les Français, mais aussi le traité de Paris. Délégué de la Convention de Philadelphie, il participe à l'élaboration de la Constitution des États-Unis.
La vie de Benjamin Franklin est en grande partie caractérisée par la volonté d'aider la communauté. La fondation des premiers sapeurs-pompiers volontaires à Philadelphie, la première bibliothèque de prêt des États-Unis et l'invention du poêle à bois à combustion contrôlée illustrent son ambition d'améliorer la qualité de vie et l'accès à l'éducation de ses concitoyens. Avec l'invention du paratonnerre, il parvient à écarter le danger que représentait jusqu'à présent ce phénomène naturel.
Fils d'un marchand de suif et de chandelles, Benjamin Franklin mène une carrière d'imprimeur, avant de se retirer du milieu des affaires à l'âge de 42 ans pour entrer en politique. Son ascension sociale - rapportée à travers les nombreuses éditions de son autobiographie - restera longtemps un exemple de réussite par le travail et la discipline.

En bref

Né à Boston, Benjamin Franklin est élevé dans une atmosphère puritaine : Il est d'abord imprimeur-journaliste et publie avec son frère le New England Courant, puis à Philadelphie La Gazette de Pennsylvanie. Il édite aussi un almanach, dans lequel il écrit, sous le pseudonyme du bonhomme Richard, des adages, des maximes et toutes sortes de conseils. Franc-maçon, Franklin fonde un club qui, en 1743, devient la Société philosophique américaine ; en 1731, il crée la première bibliothèque par abonnement ; quelques années plus tard, il met sur pied l'Université de Pennsylvanie. Il s'intéresse aussi aux expériences scientifiques, en particulier sur l'électricité, ce qui le conduit en 1752 à démontrer la similitude de l'électricité contenue dans les nuages avec celle qu'il a fabriquée ; il invente le paratonnerre.
Les affaires politiques n'ont cessé de retenir son attention. Il participe d'abord à la vie politique de la Pennsylvanie ; puis, à mesure que les colonies américaines de la Grande-Bretagne prennent conscience de leur personnalité propre, il s'efforce de trouver des compromis et finit par se rallier au mouvement d'indépendance. Il siège au Congrès continental qui, en 1776, adopte la Déclaration d'indépendance à l'élaboration de laquelle il a participé. La jeune République l'envoie en mission à Paris pour obtenir l'appui du roi de France. Sa mission est un succès : il séduit l'opinion éclairée du royaume, est reçu par Louis XVI qui reconnaît la République des États-Unis. Il rentre en Amérique en 1785, couvert de gloire. À quatre-vingt-un ans, il assiste à la convention de Philadelphie qui met au point la Constitution fédérale. À bien des points de vue, il symbolise l'Amérique des lumières. André Kaspi

Sa vie

Ce modeste fils de marchand de suif et de chandelles a été, parfois en même temps ou successivement, patron imprimeur, journaliste et publiciste, éditeur de livres, de journaux et d'almanachs populaires, homme de lettres bibliophile, fondateur d'associations notamment à vocations philanthropiques ou d'entraide telle La Junte, bibliothécaire inventeur des premières bibliothèques par abonnement en 1731, puis des premières bibliothèques mobiles, fondateur de diverses sociétés savantes dont l'activité est à l'origine de l'Université de Pennsylvanie, pompier créateur de la première compagnie statutaire de Philadelphie, puis physicien et inventeur du paratonnerre, philosophe et moraliste, homme politique et diplomate reconnu. Il a été nommé maître des Postes de la colonie de Pennsylvanie, puis de l'ensemble des Treize colonies par sa gracieuse Majesté. Réformateur remarquable de ce service régalien, par une distribution efficace, il peut s'imposer à l'échelon politique. Membre puis président d'honneur de l'assemblée de Pennsylvanie, ce représentant des États-Unis, premier maître des Postes, compte aussi parmi les tout premiers officiers artilleurs créateur d'une compagnie militaire pennsylvanienne, ambassadeurs, écrivains, philosophes précurseur de l'utilitarisme et scientifiques américains.

Histoire

Cet apprenti-imprimeur fuyant Boston à 17 ans, largement autodidacte, devenu imprimeur à Philadelphie, se fait connaître par le succès de son journal Pennsylvania Gazette et par ses almanachs Poor Richard, qui, vendus à plus de 10000 exemplaires, l'enrichissent. Attaché à la liberté, homme des Lumières complet, franc-maçon de la tradition britannique, précurseur des encyclopédistes et inventeur, il démontre la nature électrique de la foudre. Administrateur dévoué, philanthrope promoteur de rassemblement associatif et représentant élu de Philadelphie, il représente, à Londres, les colons majoritairement quakers de Pennsylvanie en procès contre les seigneurs privilégiés, fils héritiers du brillant créateur de la colonie, William Penn. Nommé Maître des postes des douze colonies, il réussit par sa protestation au nom des colons à Londres contre les taxes britanniques à les faire abroger par le parlement. Humilié par l'attorney général Wedderburn du conseil privé du Roi à Londres, à la suite du soulèvement du Massachusetts, ce généreux serviteur du souverain britannique, amis de nombreux Anglais, hommes d'esprit ou scientifiques, se cloître six semaines chez lui pour prendre la décision de rejoindre l'insurrection rebelle, en abandonnant la famille de son fils William, gouverneur du New Jersey. Il y apporte son réseau des postes, un des facteurs fondamentaux de la longue résistance des insurgés.
Corédacteur avec Thomas Jefferson et signataire de la Déclaration d'indépendance des États-Unis de 1776, il est l'un des pères fondateurs des États-Unis. Le Congrès de l'indépendance le nomme Maître Général des Postes, le charge de faire imprimer timbres et billets Continental currency dollar, de fabriquer de la poudre à canon tout en veillant à l'organisation militaire. Puis, comprenant l'urgence d'un soutien militaire, il le nomme premier ambassadeur en France1.Cette ultime et cruciale ambassade du vieux diplomate roué et chenu en a fait en son temps, de fin 1776 à 1785, le plus célèbre et adulé des Américains auprès d'un public français conquis par l'idée de liberté. Elle est couronnée de succès, car elle convainc d'abord le ministre Vergennes de renforcer un soutien d'armement et de mercenaires toujours discret, de prêter deux millions de livres, puis en 1780 de donner un véritable appui financier, maritime et terrestre à l'armée américaine et permettre la victoire définitive entre 1781 et 1783 de l'alliance franco-américaine. En découle la création en 1787 de l'État fédéral des États-Unis, présidé par l'officier virginien George Washington, vieil ami de Benjamin Franklin.
Son nom a été donné au Franklin Institut de Pennsylvanie, l'un des plus vieux et prestigieux organismes associatifs américains dévoués à la recherche

Naissance, enfance et adolescence à Boston

Benjamin Franklin est né le 17 janvier 1706, sur Milk Street, à Boston. Dernier né d'une fratrie de dix-sept enfants au sein d'une famille modeste, marquée par une atmosphère puritaine et conformiste, vivant de la fabrication de chandelles et de savons, il est le fils d'un immigré anglais Josuah Franklin.
On avait prévu qu'il fasse des études pastorales. Pour le préparer à Harvard, son père, avec l'appui de son oncle, l'envoya à la South Grammar School à l'âge de huit ans. Malgré ses très bons résultats son père en vint à croire qu'il n'avait ni la vocation ni les qualités propres à la vie ecclésiastique.
Il est alors envoyé jusqu'à l'âge de dix ans dans une école d'écriture et d'arithmétique, la George Brownell’s English school, où il acquiert une belle écriture, mais ne brille pas en arithmétique.
Le père, placé devant le coût d'une scolarisation peut-être inutile alors que ses grands fils ont tous appris un solide métier manuel, le rappelle à l'âge de dix ans pour travailler dans son magasin comme artisan en bougies et savons. Cette activité étant loin de satisfaire le jeune Franklin, son père lui accorde alors de découvrir de nombreux métiers : maçon, tonnelier, chaudronnier, qui lui permettent d'acquérir des compétences multiples qui se révéleront utiles dans ses travaux scientifiques. Mais ce sont surtout ses derniers jeux enfantins qui sont restés légendaires : Benjamin s'échappe vers les marais et la rivière avec quelques compagnons d'aventure. En bonne saison, ils nagent comme des indiens dans les étangs et font du canoë sur la rivière. Ils construisent des chaussées pierreuses à travers les marais pour s'avancer en des points d'observation ou de havre sans se mouiller, les moellons ayant été dérobés à un chantier voisin. Par grand vent au printemps ou en automne, ils font virevolter leurs cerfs-volants. Benjamin, précurseur d'un kite-surf rudimentaire, utilise même la propulsion d'un cerf- volant pour franchir plus vite et plus facilement qu'à la simple nage un plan d'eau.
Le jeune Benjamin Franklin était surtout intéressé par les livres ; à tel point que dans son Autobiographie, il raconte qu'il ne se souvient pas n'avoir jamais été sans savoir lire. Cela pousse son père Josiah, en 1718, à envoyer le jeune Benjamin travailler chez son autre fils James, récemment installé imprimeur à Boston après son retour de Londres. le père paie pour son contrat d'apprentissage, qui comporte vivre et couvert chez son frère. Mais James est un patron sévère et acariâtre, prêt à s'emporter en de furieuses colères. Néanmoins, Benjamin, lorsqu'il n'est pas terrorisé, commence réellement à écrire et à lire. Les rencontres avec les clients de l'imprimerie lui ouvrent discrètement les portes de nombreuses bibliothèques, à moins qu'il n'emprunte le soir à la dérobée les ouvrages à l'atelier de reliure.
En 1724, James entreprend l'édition d'un journal, le New England Courant sous le pseudonyme de Dame Silence Dogood litt. « Silence Faitdubien ». Le personnage du rédacteur inventé par Benjamin était une vieille veuve, sainte-nitouche, habitant à la campagne. Sous ce pseudonyme il écrit plusieurs articles, qu'il glisse sous la porte de l'atelier de son frère chaque nuit. Lequel ignore alors qui est l'auteur de ces articles.
Ses textes connaissent immédiatement un grand succès auprès du public. Lorsque James est emprisonné pour avoir critiqué les autorités, pour rappeler la liberté d'expression de la presse, Benjamin publie une citation d'un journal britannique :
… sans liberté de pensée, il ne peut y avoir de sagesse ; et pas de liberté du peuple sans liberté d'opinion ; celle-ci est le droit de chaque homme tant qu'il ne porte pas atteinte à la liberté d'autrui.
Pendant la période d'emprisonnement de son frère, Benjamin Franklin publie seul le New England Courant avant que le titre ne soit interdit. Un subterfuge qui clôt précocement l'apprentissage de Benjamin permet à son frère James interdit de publication de continuer à publier le journal sous le seul nom de Benjamin Franklin en évitant la censure. Mais il ne traite pas mieux son cadet qui reste un apprenti insolent à ses yeux, et mérite selon lui d'être battu. La rédaction d'un nouveau contrat d'apprentissage, caché, est à l'origine d'une terrible dispute avec son frère James. Cela pousse Benjamin Franklin âgé de 17 ans à vouloir quitter l'entreprise de son frère pour une autre. Mais James répand sur lui de viles méchancetés, apprenti en rupture d'autorité, en avertissant les autres imprimeurs locaux. Josiah Franklin s'efforce de réconcilier ses deux fils. Mais James, désagréable, pousse Benjamin à quitter Boston pour New York. Il n'y trouve pas d'emploi d'ouvrier imprimeur anglophone. Le vieil imprimeur Bradford, désolé du désarroi de Benjamin, l'héberge gratuitement. Il indique que sa ville a toujours l'âme en grande partie néerlandaise. L'imprimeur cependant lui recommande d'aller à Philadelphie, où il savait que son fils Andrew Bradford également imprimeur avait une activité plus grande.
Très jeune, Benjamin Franklin comprend que l’écriture est le meilleur moyen de répandre ses idées ; aussi perfectionne-t-il sa prose souple, non pour le principe mais pour se forger un outil. Écris comme les savants, disait-il, et parle comme le vulgaire. Il se conforme au conseil donné par la Royal Society en 1667, recommandant « une manière de parler naturelle, sans fioritures.
Lorsqu’il quitte New York pour Philadelphie, en Pennsylvanie, terre des quakers pacifistes anti-esclavagistes, son bagage intellectuel était celui des couches sociales supérieures. Mais il avait les vertus puritaines du travail soigné, de l’auto-examen minutieux et du désir de s’améliorer. Toutes ses vertus se retrouvent dans son Autobiographie, qui se veut aussi un livre à l'usage de son fils. La section la plus connue de ce récit décrit son programme scientifique d’amélioration personnelle. Une liste de treize vertus : tempérance, silence, ordre, détermination, frugalité, industrie, sincérité, justice, modération, propreté, tranquillité, chasteté et humilité, et qui s’accompagne pour chacune d’une maxime. Pour la tempérance par exemple : Ne mange pas jusqu’à la somnolence. Ne bois pas jusqu’à la griserie. Ses écrits louant l'honnêteté, la prudence envers la chance et le travail ont été cités par Max Weber dans L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme.
En 1722, Benjamin Franklin s'affirme végétarien. Il écrit sur son carnet les consignes suivantes :

« Ne pas manger de viande »
« Ne boire que de l'eau »
« Ne pas mentir »
« Ne pas dire du mal des autres »
« Faire de son mieux ce qu'on entreprend »
« S'instruire toutes les fois qu'il est possible »

Proverbes de Poor Richard Almanack


Sans le moindre argent, il s'établit alors à Philadelphie, où il trouve une place d'apprenti-imprimeur chez Keimer, grâce à l'appui du fils Bradford.
Le hasard veut qu'il rencontre rapidement le gouverneur de la Pennsylvanie, Sir William Keith, qui lui adresse force louanges sur la qualité de son travail et lui propose de fonder sa propre imprimerie à Philadelphie. Sir Keith, le prenant sous son patronage, rédige une lettre de recommandation pour convaincre le père de Benjamin Franklin de l'aider financièrement. Le retour de Benjamin prodigue à Boston en 1724 est un échec complet. Le père refuse l'avance financière et Benjamin ne parvient pas à se réconcilier avec son demi-frère James. Le gouverneur lui promet alors des lettres de crédit pour lui permettre d'acheter le matériel d'imprimerie à Londres en Angleterre.
Benjamin Franklin part en Angleterre, mais le gouverneur ne lui fait jamais parvenir les lettres de crédits. Le gouverneur était réputé pour ses promesses, qu'il avait pour habitude de ne jamais tenir, ce que Franklin apprit trop tard. Grâce à l'appui et l'affection paternelle du vieux marchand quaker Denham, Franklin ne desespère pas. Toujours animé par l'idée de créer sa propre imprimerie, Benjamin Franklin travaille alors dix-huit mois à Londres comme imprimeur chez Samuel Palmer, où il accumule une petite épargne, surtout en donnant des cours de natation en fin de semaine. Terminant sa formation, il apprend surtout les dernières techniques en matière d'impression et s'initie à la science, notamment à la physique et la chimie, l'optique et la mécanique. Franklin se sent bien à Londres, mais le bon Denham qui repart vers l'Amérique lui rappelle de manière paternelle son premier objectif. Plusieurs rencontres lui permettent de revenir en Amérique en tant que commerçant avec un Anglais pour associé.
De retour à Philadelphie, la disparition brutale du bon marchand Denham qui s'était associé à son projet condamne et son activité marchande et son installation faute de capital suffisant. Elle le force à reprendre une activité d'ouvrier imprimeur à l'imprimerie Keimer dans laquelle il avait été apprenti. Une dispute à propos de son salaire le décide définitivement à fonder sa propre imprimerie. Auparavant, chez Keimer, un ouvrier issu d'une famille fortuné, Meredith, s'associe à part égale avec lui pour fonder son entreprise. Il lui prête en premier lieu l'argent qui lui faisait défaut afin de faire venir le matériel d'impression d'Angleterre. En attendant, pendant une période de trois mois il travaille toujours pour son ancien patron et imprime des billets de banque pour la colonie du New Jersey.
Le métier d'imprimeur le met en contact avec les rudes réalités de l'entreprise. Modeste, contraint de rembourser ses emprunts, il n'est que le directeur et homme à tout faire alors que Meredith, insouciant, se contente de vivre de ses revenus.
En 1729, il fait l'acquisition de l'imprimerie et du journal d'un concurrent, la Gazette de Pennsylvanie. Ceci lui permet de publier régulièrement des chroniques et des éditoriaux qui en font bientôt le quotidien le plus lu de l'Amérique coloniale.
Pour développer l'économie de Philadelphie il défend l'idée d'y imprimer aussi du papier monnaie de l'État de Pennsylvanie, et par la même occasion en obtient le marché. Ce contrat très lucratif lui permet de rembourser ses dettes. Il parvient même à racheter les parts de son partenaire imprimeur, Meredith. Par la même occasion, il ouvre une boutique vendant du papier, des parchemins et divers autres articles.
Le 30 janvier 1730, il est élu imprimeur officiel du gouvernement de la Pennsylvanie.
Cette même année, il accepte d'épouser une veuve, dont le nom de jeune fille est Deborah Read. Ce n'est pas une inconnue. Il s'agit de la fille de la famille de Philadelphie qui l'avait hébergé durant les premiers temps après sa venue de Boston. Avec ce mariage qui lui donne deux enfants, son fils William et sa fille Sally, il conforte sa position sociale.
Parallèlement, il se lance dans plusieurs activités sociales et culturelles. Il fonde la Junte, groupe de discussion se réunissant chez lui les vendredis de chaque semaine pour débattre de sujets philosophiques et créer une réelle entraide entre vingt membres et au-delà de se soucier de tous les citoyens. Mais le succès est tel qu'il est contraint d'inciter à la multiplication de ce genre d'association, ne pouvant accueillir chez lui tous ceux qui voudrait y prendre part. Il décide de fédérer les associations et de leur donner des objectifs communs ou spécifiques. Il a l'idée de mettre en commun les livres de tous les membres afin de créer une bibliothèque.
Cela lui donne alors l'idée de fonder la première bibliothèque municipale en 1731. La bibliothèque était accessible à tous contre une modique souscription annuelle. En 1742, la bibliothèque s'enrichit de nouveaux membres et surtout de livres et prend le nom de Compagnie de la bibliothèque de Philadelphie. À cette époque, la bibliothèque comptait environ 8 000 livres, des instruments et outils de physique, une collection d'objets d'histoire naturelle, ainsi que des collections d'arts et quelques terres autour de Philadelphie. Le modèle de la bibliothèque est copié à la grande joie de Benjamin Franklin dans tout l'État de Pennsylvanie, et dans les autres colonies. L'idée de rendre accessible les livres au plus grand nombre réjouissait Benjamin Franklin, qui y voyait un moyen de transmettre les idéaux de liberté.
À partir de 1732, il publie un almanach sous le pseudonyme de Richard Saunders un astrologue britannique qui devient simplement le bonhomme Richard ou le pauvre Richard. Il continuera à le publier annuellement durant vingt-cinq ans, sous le titre L'Almanach du Bonhomme Richard (Poor Richard's Almanack). Franklin publie sous ce pseudonymes des proverbes, des adages et des conseils. Ils sont choisis et souvent adaptés par ses soins :

« Il n'y a pas de petits ennemis »
« Une seule pomme pourrie gâte ses voisines du panier »
« Chat ganté n’attrape pas de souris »
« L'école de l'expérience coûte cher, mais les sots n'en connaissent pas d'autres »
« Un œuf aujourd'hui vaut mieux qu'une poule demain »
Il apprend aussi plusieurs langues étrangères parmi lesquelles le français, l'allemand, l'espagnol et l'italien. Cet almanach était aussi un recueil de maximes et de textes vantant les progrès de l'industrie et donnant des conseils économiques. La première édition se vend à 10 000 exemplaires.
Le 24 juin 1734, Benjamin Franklin est élevé au rang de grand maître de la grande loge maçonnique de Pennsylvanie.

Loge maçonnique de Philadelphie

Le Frère Mc Calla de la R. L. Keystone trouva le grand livre authentique de sir John's Lodze, renfermant des détails sur les membres de cet Atelier depuis juin 1731 jusqu’en juin 1738. D'après ce livre, il ressort que Benjamin Franklin fut élevé au troisième degré dans cette Loge le 24 juin 1731. La ville de Philadelphie est à juste titre considérée comme le berceau de la Maçonnerie aux États-Unis. Mais c'est à Boston que la première Loge possédant une constitution fut installée.

L'homme politique

Ses activités d'imprimeur et d'écrivain, et surtout de publiciste et de fondateur d'association, permettent à Benjamin Franklin de se lancer en politique. La société des Amis contrôle l'espace politique pennsylvanien par des dirigeants intransigeants. Mais Benjamin, animateur d'associations ouvertes, tolérantes et appelant au bien public, possède un grand capital de sympathie auprès de la foule des modestes quakers. Par son sens du concret et de l'utile, Benjamin et ses amis rassemblent toutes les confessions, et même rêvent d'unir amicalement les différentes colonies, profondément divisées, irrémédiablement distantes, fiers de leurs particularismes et haineusement jalouses sur tous les plans économiques, sociaux, religieux et politiques. Pour vouloir accepter de régler les innombrables jonctions de transports et d'échanges, ne faut-il pas avoir cet idéal de fraternité fixé au cœur ?
1736 : Nommé secrétaire de l'assemblée générale de Pennsylvanie, il est réélu tous les ans avant de devenir représentant de la ville de Philadelphie.
1737 : il obtient le titre de Maître des Postes. Cette fonction importante facilite la diffusion de ses journaux et ses idées, et lui permet en outre d'être en lien avec les autres colonies.
1738 : il met en place la première compagnie de pompiers américaine à Philadelphie, la "Union Fire Company". Plusieurs compagnies concurrentes se créèrent alors à Philadelphie, mais il réussit à les fusionner. Philadelphie ne connaît pas de grand incendie durant cette période. Avec la même idée, il crée aussi une compagnie d'assurance contre le feu.
1743 : il fonde un club qui est à l'origine de la Société américaine de Philosophie American Philosophical Society. La société édite une revue savante, le Journal of American Philosophical Society.
1744 : alors que l'Assemblée était incapable de mettre en place un plan pour défendre la colonie des incursions indiennes les Amérindiens étaient alors alliés des Français, il réussit à créer une association volontaire pour la défense du pays. Le nombre de volontaires s'élève rapidement à 10 000.
1747 : il est élu, par la ville de Philadelphie, membre de l'Assemblée Générale de la province il batailla souvent contre les propriétaires qui demandaient toujours plus d'avantages tout en refusant les impôts.
1748 : Vivant dans l'aisance depuis le succès de ses almanachs, il se retire de la vie professionnelle à la fin de l'année en cédant son imprimerie. Désormais, l'honorable rentier peut se consacrer à la vie associative et politique pennsylvannienne, tout en maintenant une intense activité de recherche et en gardant ses fonctions officielles au service de la couronne britannique.
1749 : il crée avec ses amis le premier collège Academy of Philadelphia aujourd'hui université de Pennsylvanie. Il est aidé financièrement en cela par la famille Penn, descendants du fondateur de la ville de Philadelphie, William Penn. Il en devient immédiatement le président.
Le Join, or Die, dessin prônant l'Union des colonies attribué à Benjamin Franklin
1751 : il est élu membre de l’Assemblée de Pennsylvanie.
1752 février : il crée et ouvre le Pennsylvania Hospital à Philadelphie.
Le 10 août 1753, il est élu Deputy Postmaster General of North America. Cela lui permet d'avoir des contacts avec l'ensemble des 13 colonies. Sa réforme du système instaura des liaisons postales hebdomadaires entre Phildadelphie et Boston, ce qui permit de diviser par deux les délais de livraison.
1754-1755 : il tente d'unifier les colonies pour se défendre plus efficacement face aux Français, en prélude à la Guerre de Sept Ans qui oppose la Grande-Bretagne et la France, en particulier pour le contrôle de la vallée de l'Ohio. Au cours de l'hiver 1754-1755, Benjamin Franklin, représentant de l'assemblée de Pennsylvanie, s'inquiète de la présence militaire française à Fort Duquesne. Au printemps, il s'efforce d'apporter une aide efficace aux troupes du général Edward Braddock. Après l'écrasement de celles-ci par les Français, la défense des frontières pennsylvaniennes est confiée au colonel Franklin, qui instaure une section d'artillerie, destinée à impressionner les indiens.
1756 : il réforme la police de Philadelphie, en mettant en place un nouveau règlement visant à mieux protéger les citoyens tout en préservant leur vie privée. Il met en place un éclairage public dans les rues de Philadelphie. Il a alors cinquante ans.
1757 : l'assemblée de Philadelphie l'envoie à Londres pour régler les problèmes entre les propriétaires terriens la famille Penn et le gouvernement.
1760 : L'assemblée de Pennsylvanie gagne à Londres son long procès contre les propriétaires Penn. Ceux-ci, s'inclinant devant l'autorité royale qui les déclare contributeurs, demande à Benjamin Franklin de veiller à une répartition équitable de l'impôt pennsylvannien ainsi qu'à l'établissement de taxes justes. À l'instar des autres colonies américaines, la politique royale d'exploitation et de contrôle des ressources y est observée en première ligne.
1761 : voyages en Belgique et en Hollande.
1762 : après une escale à Madère, il est de retour en Pennsylvanie le 1er novembre.
1763 : une grande tournée d'inspection des bureaux de poste est organisée entre juin et novembre 1763 dans le New Jersey,New York et en Nouvelle-Angleterre.
Le 1er octobre 1764, il perd son siège à l'assemblée de Pennsylvanie ; il est accusé par ses adversaires d'être favorable au gouvernement royal, parce qu'il convoiterait le poste de gouverneur.
Il est nommé agent des colonies à Londres, soit l'ambassadeur de fait non seulement de la Pennsylvanie, mais aussi du Massachusetts, du New Jersey et de la Géorgie. Il est de retour en Angleterre le 9 décembre, où il accoste à l'île de Wight. Il reste onze ans à ce poste.
1765 : il demande l'abrogation du Stamp Act.
1767 : lors d'un voyage à Paris entre août et octobre, il est présenté à Louis XV.
1769 : il est élu président de la Société américaine de philosophie. Nouveau voyage en France.

L'ambassadeur, père fondateur des États-Unis

Signataire de la Déclaration d'Indépendance

Il rentre de Grande-Bretagne où il était représentant des colonies, chargé d'empêcher l'application du Stamp Act. Son accueil est salué puisqu'il a réussi, non sans s'être fait humilier par le conseil privé du roi après les troubles du Massachusetts. Il retourne tristement à Philadelphie, où, après moultes hésitations, il se range parmi les partisans de l'indépendance, au contraire de son fils William, gouverneur du New Jersey depuis 1762. Il ne peut désavouer, malgré la violence provocatrice propagée après le Boston tea party, la conscience américaine libre. Malgré sa délicate situation personnelle et familiale, il rejoint le mouvement d'indépendance. En 1776, il préside la Convention constitutionnelle de Philadelphie. Il est membre de la Commission des Cinq, avec notamment Thomas Jefferson chargée par le Second Congrès continental de rédiger le texte de la Déclaration d'Indépendance. Il en est un des signataires au côté de représentants des Treize Colonies.

Ambassadeur en Europe

En octobre 1776, Franklin part pour Paris, afin de servir d'ambassadeur officieux des États-Unis en France11, accompagné de Silas Deane ami et diplomate et Arthur Lee, diplomate plus jeune qui l'accompagne.
Accompagné de ses deux petits-enfants, il traverse sur le vaisseau Reprisal l'Atlantique malgré les navires militaires britanniques. Il essaie en plongeant un thermomètre dans l'eau de trouver des indices d'un puissant fleuve maritime chaud qui mène vers les côtes d'Europe selon la croyance des vieux navigateurs. Mais dénutri et malade, il voit les côtes de France le 3 décembre 1776. Le lendemain, il débarque à Auray dans le port de Saint-Goustan. La délégation américaine gagne Nantes puis Paris par la route. Entre temps, remis sur pied, Benjamin a lu la description stéréotypée que font de lui les journaux, entretenant une attente frénétique. Il garde ses lunettes, le bonnet de fourrure du philosophe américain, son simple bâton de marche. Sans épée, sans perruque poudrée, l'ambassadeur républicain vêtu de manière simple fait sensation. Le savant qui parle français avec accent et lenteur, si ce n'est avec difficulté, entreprend avec patience une carrière diplomatique des plus réussies. Il est là pour appeler les Français à soutenir les Américains dans leur guerre d'indépendance. Porté aux nues par la communauté scientifique et littéraire parisienne, il est vu comme l'incarnation des valeurs humanistes des Lumières. À une réunion de l’Académie française, Franklin et Voltaire, pourtant très malade mais attiré par la grande célébrité du penseur américain, se lient d'amitié et s'embrassent publiquement. Turgot exprime lui aussi son admiration pour le diplomate. Il choisit de résider dans une grande résidence desservie par de nombreux serviteurs à Passy, entretenant une douce amitié avec une gent féminine ravissante, telle mesdames Helvétius ou Brillon. Sa vie se partage ainsi entre badinages en français et rapports scientifiques, entre promenade au bois de la Muette et études dans son cabinet avec ses secrétaires. Il y invite à dîner ses voisins autant que les personnalités les plus en vue du Royaume.
Au ministère des Affaires étrangères, Benjamin Franklin se rend compte qu'en dépit du désir des Français d'obtenir une revanche sur la Grande-Bretagne, et de la sympathie que la cause américaine suscite, le royaume hésite à s'engager tant la situation des rebelles américains est encore vulnérable. Franklin met donc en place un dispositif diplomatique pour parvenir à ses fins : il multiplie les contacts, court-circuite la diplomatie britannique, développe ses relations avec les hommes politiques français.
Mais les nouvelles de la résistance américaine sont mauvaises. À l'annonce de la prise de Philadelphie par Lord Howe durant l'été 1777, Benjamin rétorque sur un ton poli pour ne pas perdre la face en rappelant que sa chère ville n'est pas une modeste bourgade : c'est plutôt Philadelphie qui a pris Howe. L'inquiétude est pourtant terrible. De plus, le vieillard désormais bien nourri est souvent terrassé par la goutte. Comme les Français adulent encore plus le représentant des perdants, il a coutume de répliquer ça ira, ça ira, une expression qui passe à la mode.
En février 1778, après la nouvelle de la défaite britannique de Saratoga, les trois représentants américains parviennent à signer un accord avec la France. Deane et Lee rentrent aux États-Unis, laissant Franklin seul ambassadeur à Versailles. La reconnaissance auprès du souverain Louis XVI de la nouvelle République est acquise, ainsi que l'alliance militaire et économique nécessaire. La mission diplomatique est un succès, mais l'avenir de la République reste encore bien incertain.
La même année 1778, il devient membre de la loge maçonnique des Neuf Sœurs. Il en sera élu vénérable l'année suivante, puis réélu en 1780.
Après une nouvelle défaite britannique à la bataille de Yorktown en Virginie, il ébauche les premières négociations de paix avec les représentants du pouvoir britannique. Durant l'été 1782, alors que John Adams et John Jay prennent le chemin de Paris, Franklin rédige les grandes lignes du traité qui fera autorité : il réclame l'indépendance totale, l'accès aux zones de pêche des nouveaux territoires, l'évacuation par les forces britanniques des zones occupées et l'établissement d'une frontière occidentale sur les rives du Mississippi.

Signataire du Traité de Paris 1783

Signature du Traité de Paris, 1783
En 1783, Adams, Jay et Benjamin Franklin, alors âgés de plus de soixante-dix ans, signent pour les États-Unis un traité de paix qui garantit l'Indépendance. Ce traité met fin à la guerre d'indépendance.
Signataire de la Constitution américaine
De retour aux États-Unis en 1785, sa popularité est à son comble : il est élu de nouveau président de l'État de Pennsylvanie pour trois ans. Il participe aussi à la rédaction de la Constitution américaine.
Il devient ainsi le seul père fondateur de l'Amérique founding father à signer les trois documents fondateurs des États-Unis : la Déclaration d'Indépendance, le traité de Paris et la Constitution américaine.

L'inventeur et le scientifique

Expérience du cerf-volant de Franklin.

Les expériences scientifiques de Franklin
À côté de ses activités d'imprimeur, d'homme politique et de diplomate, Benjamin Franklin conduit après 1750 un grand nombre d'activités scientifiques dont les résultats participent de sa renommée en Europe.
Le souci des autres citoyens au sein des associations philadelphiennes a permis d'accroître son attention sur les transports, la sécurité civile, notamment la lutte contre l'incendie et les catastrophes naturelles. Le pompier bénévole Franklin qui porte seau et couverture, a été frappé par l'embrasement violent qui faisait disparaître les granges et maisons paysannes touchées par la foudre au voisinage de Philadelphie. L'eau pompée et transportée au seau, les couvertures tendues pour récupérer, sans dommages, bien matériel et personnes piégées aux étages n'étaient d'aucune utilité.
Il est particulièrement célèbre pour ses travaux dans le domaine de l’électricité, notamment ses expériences sur l'électricité dans les nuages et son explication de la foudre. En 1750, il rédige le protocole d'une expérience célèbre avec un cerf-volant. Afin de prouver à ses contradicteurs de la Royal Society que les éclairs étaient de simples décharges de nature électrique, il propose de faire voler un cerf-volant dans le passage de nuage orageux. La corde du cerf-volant une fois humidifiée sera mise à distance d'une clef métallique, ainsi devront être libérées des étincelles. Pour éviter les moqueries et limiter le danger, il décide de conduire l'expérience en privé. L'expérience présente d'évidents risques d'être fatale aux deux expérimentateurs. Elle connaît pourtant un grand intérêt en Europe et des expériences similaires sont menées, notamment par le Français Thomas-François Dalibard.
Ces recherches conduisent à l'invention du paratonnerre, dont les premiers exemplaires sont installés sur sa maison, sur l'Independence Hall ainsi que sur l'académie de Philadelphie. Aux recherches sur la nature de l'électricité, on doit par exemple des termes aussi courants que batterie, positif, négatif,charge condenseur condensateur» etc.
Il a également placé lui-même des paratonnerres ; par exemple, en 1782, Benjamin Franklin a installé un paratonnerre sur la flèche du clocher de l'Église Saint-Clément Arpajon, en France.
La Royal Society lui décerne la médaille Copley en 1754.
Il est aussi un chercheur pionnier dans le domaine de la météorologie cloches de Franklin et même un des premiers hommes à monter dans une montgolfière. En effet, au moment du vol de la première montgolfière 1783, sa maison est voisine du terrain d'envol. Il en fit une description dans une correspondance privée, et rencontra même le marquis d'Arlandes et un frère Montgolfier. L'analyse du vol par ballon à air chaud et à gaz qu'il fit à cette occasion est fascinante de clairvoyance.
Au cours de son voyage à Londres, motivé par le procès contre la famille Penn, les lenteurs et incessants reports de la procédure juridictionnelle britannique entre 1758 et 1760, lui laisse l'oisiveté de fréquenter les sociétés savantes et les universités anglaises. Il peut s'adonner continûment à la science expérimentale tout en fréquentant les cercles de pouvoir londoniens et en multipliant les voyages instructifs jusqu'en 1762. En 1762, il invente le glassharmonica, instrument à clavier composé de verres frottés.
Il est aussi l'inventeur des lunettes à double foyer et du poêle à bois à combustion contrôlée, qui porte encore son nom et est en usage répandu à la campagne. Comme Thomas Edison, c'est le côté concret et pratique de la philosophie, de la science et des techniques qui l'intéresse. En 1770, il est le premier à cartographier le courant marin du Gulf Stream qui longe le littoral est des États-Unis.
En 1768, dans un texte intitulé A Scheme for a New Alphabet and Reformed Mode of Spelling, il propose une réforme de l'orthographe pour la langue anglaise avec un nouvel alphabet phonétique. Cette invention ne rencontrera pas de succès.
Franklin place toutes ses inventions dans le domaine public et indique clairement dans ses écrits qu'il s'agissait là d'une volonté délibérée. « … de même que nous profitons des avantages que nous apportent les inventions d'autres, nous devrions être heureux d'avoir l'opportunité de servir les autres au moyen de nos propres inventions ; et nous devrions faire cela gratuitement et avec générosité.
Franklin est aussi le premier à proposer une expérience permettant de calculer la taille d'une molécule. Il verse une cuillère à café d'huile à la surface d'un étang à Clapham, près de Londres et s'aperçoit que la tache d'huile s'étend sur un demi-acre (approximativement 2 000 m²)18. Il observe que les vaguelettes provoquées par le vent ne se propageaient pas sur l'huile. Dans un premier temps, il ne saisit pas l'ampleur de cette simple expérience mais Lord Rayleigh se rend compte cent ans plus tard en divisant le volume d'huile par la surface d'étalement que l'on trouvait une valeur de l'ordre du nanomètre.
Il est en 1784 le premier à évoquer l'idée de décaler les horaires afin d'économiser l'énergie19, idée qui sera sans suite jusqu'au vingtième siècle et le passage à l'heure d'été.

Ses dernières années Lutte contre l'esclavage

Durant ses dernières années, il est un fervent partisan de l'abolition de l'esclavage. En 1751, il publie Observations relatives à l'accroissement de l'humanité dans lequel il avance que l'esclavage affaiblit le pays qui le pratique. Il affranchit ses esclaves dès 1772.
De toutes ces activités, il affirmera qu'il préfère que l'on dise de lui il a eu une vie utile plutôt que il est mort très riche.
Quelque temps après 1785, Benjamin Franklin est devenu le président de la Pennsylvania Abolition Society. La société lui a demandé d'amener la question d'esclavage à la Convention Constitutionnelle de 1787. Il l'a fait en 1790.

Son testament

Il meurt à Philadelphie le 17 avril 1790, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. À l'annonce de sa mort, l'assemblée constituante française de 1789 décrète trois jours de deuil national.
Dans son premier testament Benjamin Franklin voulut donner une partie de sa fortune 2 000 livres sterling pour permettre la réalisation de travaux afin de rendre navigable le Skuylkil. Cependant, il révise son testament, car cette somme semblait être bien insuffisante pour réaliser les travaux.
Discours du Comte de Mirabeau au cours de la séance du 11 juin 1790 sur la mort de Benjamin Franklin
Finalement, il cède une partie de sa fortune aux villes de Boston et Philadelphie 1 000 livres sterling chacune. Cet argent devait être prêté à des artisans pour permettre leur installation. Il comptait sur les intérêts (5 %) pour faire augmenter la somme initiale. D’après ses calculs, au bout de cent ans, la somme devait s’élever à 131 000 livres sterling.
Il souhaite alors dans son testament qu’une partie de cette somme 100 000 livres sterling soit utilisée pour construire des hôpitaux, infrastructures, fortifications, écoles… L’autre partie devant à nouveau être prêtée. Au bout de 200 ans la somme devant s’élever à 4 061 000 £ sera à la disposition du gouvernement de l’État.
Pour Philadelphie, il prévoit le même mécanisme, au bout de cent ans la somme devait servir à construire un aqueduc pour amener de l’eau potable en ville et à rendre comme il le souhaitait initialement le Skuylkil navigable.
Par ailleurs, il lègue à George Washington son bâton de pommier sauvage avec lequel il avait pour habitude de se promener.
Ses livres sont quant à eux cédés à différentes institutions et à ses petits-fils.
Ses créances sont données à l’hôpital de Pennsylvanie, en espérant que les personnes qui lui devaient de l’argent auront l’impression de faire une bonne action en payant leur dette à l’hôpital.
Il a souhaité avoir une cérémonie d’enterrement avec le « moins de cérémonie et de dépense possible ».

Hommages

Des médailles à l'effigie de Franklin ont été exécutées par le graveur Augustin Dupré en 1784 et 1786. La légende du revers avait été composée par Turgot : "ERIPUIT COELO FULMEN SCEPTRUMQUE TYRANNIS" Il a enlevé la foudre au ciel et le sceptre aux tyrans . Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet ND 1110.
Billet de 100 $.
Statue de Benjamin Franklin au Benjamin Franklin National Memorial de Philadelphie.
En tant que « père fondateur » du pays, son effigie a figuré sur plusieurs timbres d'usage courant, dont le cinq cents brun, un des deux premiers timbres des États-Unis.
Son effigie apparaît aussi sur le billet de cent dollars.
D'innombrables rues, ponts, établissements scolaires ou monuments portent son nom :

à Philadelphie :
Benjamin Franklin Parkway
Pont Benjamin Franklin
Benjamin Franklin Square
Benjamin Franklin Institut
à Paris dans le 16e arrondissement :
Rue Benjamin-Franklin
à Versailles dans le quartier des Chantiers :
Rue Benjamin-Franklin
USS Benjamin Franklin, navire de guerre de l'US Navy.
Un astéroïde découvert le 2 septembre 1986 par l'astronome Antonín Mrkos est baptisé 5102 Benfranklin en son honneur.
En 2006, à Philadelphie, de nombreuses manifestations ont été organisées pour célébrer le 300e anniversaire de la naissance de Benjamin Franklin. En France, une exposition lui est consacrée au Conservatoire national des arts et métiers.

En géologie, son nom est à la racine du minéral franklinite, un oxyde naturel complexe de Zn, Fe et Mn, de la famille des spinelles. La franklinisation désignait autrefois en médecine le traitement médical par des sources d'électricité.

Épitaphe

Benjamin Franklin écrivit son épitaphe Mock Epitaph à l'âge de vingt-deux ans :

The body of
B. Franklin, Printer
Like the Cover of an Old Book
Its Contents torn Out
And Stript of its Lettering and Gilding
Lies Here, Food for Worms.
But the Work shall not be Lost;
For it will (as he Believ'd) Appear once More
In a New and More Elegant Édition
Revised and Corrected
By the Author.
Le corps de
B. Franklin, imprimeur,
telle la couverture d'un vieux livre
dépouillée de ses feuilles,
de son titre et de sa dorure
Repose ici, pâture pour les vers.
Mais l'ouvrage ne sera pas perdu
et reparaîtra, c'est la foi de Franklin,
dans une nouvelle édition, plus élégante,
revue et corrigée
par l'Auteur.
Cette épitaphe n'a pas été employée. Sur sa tombe, ne figurent que quelques mots : Benjamin and Deborah Franklin 1790.

Å’uvres

Correspondance de Benjamin Franklin, Tome 1, 1757-1775 disponible sur Gallica.
La science du bonhomme Richard et Conseils pour faire fortune disponible sur Gallica Poor Richard's Almanack, 1732-1758
Mélanges de morale, d'économie et de politique, extraits des ouvrages de Benjamin Franklin disponible sur Gallica, par Charles Renouard, 1826.
Moi, Benjamin Franklin - Citoyen Du Monde, Homme Des Lumières The Autobiography of Benjamin Franklin, 1793 Dunod, 2006
L'Art de choisir sa maîtresse et autres conseils indispensables, trad. Marie Dupin, Éd. Finitude, 2011
Benjamin Franklin, naissance d'une nation, choix de lettres par Gérald Stehr, TriArtis Éditions, mai 2013 -




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Posté le : 16/01/2016 23:28

Edité par Loriane sur 17-01-2016 15:14:11
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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