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Re: Défi du 6 février 2016
Plume d'Or
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De Dijon
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Cher Cavalier,
Chère Loréennes et chers Loréens,

Revenant de ma cave où j'ai fait l'inventaire de mes vins, ne voilà-t-il pas qu'Iste est à nouveau reparti ailleurs dans ses rêves et dans son imaginaire.
Il a préféré la nouvelle à la poésie pour répondre au défi de notre nouvel ami talentueux.
Qu'il me pardonne du retard de ma réponse mais aussi du détournement gastronomique du défi.

J'ai appelé ma réponse "la magie dans ma maison" :

Ce soir-là, le 21 juin 2010, nous avions invités les parents de deux amies de notre fille. Nous avions voulu mettre les petits plats dans les grands.
Les plats servis sont dignes de Pantagruel et les vins honorent Bacchus. Une salade caraïbe commence notre repas dans laquelle reposent, côte à côte, quelques écrevisses décortiquées, un tapis d’avocats en fines tranches et de nombreuses lamelles d’ananas au milieu d’un bouquet de salades variées. A cette entrée rafraîchissante fait suite un gratin de poissons méditerranéens. Arrive ensuite sur notre table un filet de biche aux airelles et à la purée de patates douces et de carottes. Le repas se termine, en apothéose, par quelques fromages de Bourgogne et de Franche-Comté – nous ne sommes pas chauvins- et un gâteau de chocolat aux noix de Gascogne. Un chablis grand cru Les Preuses accompagnant le poisson et un Vosne-Romanée La Romanée escortant la viande et les fromages irradient nos palais de leurs bouquets voluptueux.

Alors que la Dame de mes pensées sert le plat de poissons, des bruits étranges émanent du deuxième étage de notre maison. Ils viennent de la chambre du milieu. La sensation est très insolite. Des bruits de mille pas se font entendre qui nous laissent supposer à toutes et à tous, autour de la table, que des petits êtres sont en train de courir dans tous les sens à l’intérieur de la pièce. Depuis le rez-de-chaussée, on croit deviner qu’ils s’amusent à éteindre et à allumer l’éclairage de la pièce.
Pour rassurer nos invités, devant le silence qui s’installe autour de la table, je plaisante au sujet de ces bruits surnaturels :

- Cela doit être Laure et vos deux filles qui déplacent des meubles pour se créer un espace de jeux.

Inquiète, Julie Moreau, la maman de Marion, amie de notre fille, répond :
- Je trouve que cela dure depuis bien longtemps. Vous ne craigniez pas d’avoir une visite inopportune ?
- Non, ne craigniez rien, notre maison est inaccessible par le jardin. La seule voie possible pour des voleurs est la porte principale que nous avons passée ensemble, et qui est maintenant fermée. Vous n’avez vraiment rien à craindre.
- Vous en êtes sûr, répond à son tour, Eléonore, la maman de Perrine, la seconde amie de notre fille Laure.
- Oui, ne craignez rien. Et puis, les bruits s’estompent !

Dans les faits, les bruits vont encore crescendo.
De nouveaux bruits font leur apparition. On croit entendre un enfant chanter une berceuse.

- Je crois sage d’aller voir ce qui se passe dans votre chambre, ne croyez-vous pas, me lance Eléonore !
- Jacques, tu devrais aller voir ce qui se passe la haut, me dit alors la dame de mes pensées.

Notre fille et leurs deux amies s’étaient réfugiées dans le salon et jouaient sereinement au jeu « trivial pursuit ». Elles commencent elles-mêmes à s’inquiéter de leur côté.
Alors que je m’approche de l’escalier, notre fille sort du salon et me dit :

- Tu entends tous les bruits Papa ?
- Je les entends comme vous, je crois.
- On dirait des petits lutins qui gambadent dans les chambres du deuxième étage.
- Tes petits lutins, nous les trouvons bien bruyants !
- Je te laisse y aller Papa. Nous t’attendons ici !
- Je vois que tu es très courageuse. Mais viens donc avec moi. Comme cela, tu auras la même surprise que moi.

Nous montons à pas feutrés les deux étages de la maison. Je crois pouvoir affirmer que nous n’avions jamais été aussi discrets. Je n’étais pas habitué à une pareille mesure de la part de Laure. En maintes occasions, les déplacements de nos enfants dans la cage d’escalier ressemblaient davantage au passage d’un troupeau de buffles empressés de se nourrir.
Nous nous approchons de la porte de la chambre centrale du second étage et là, je pose mon oreille droite contre la porte, et j’entends la conversation suivante qui nous surprend tant l’un que l’autre.

- Grincheux, que faisons-nous là dans cette chambre ? Qui nous a transportés ici ?
- Je n’en sais rien, lui répond Timide. Il se pourrait bien que cela soit la méchante reine.
- Elle aura voulu certainement nous éloigner du prince charmant !
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Ne vois-tu donc pas que notre charmante Blanche Neige est endormie sur ce lit et qu’elle a croqué dans la pomme empoisonnée ! Ne comprends tu pas que l’odieuse reine ne veut pas qu’un baiser du prince ne la réveille de ce profond sommeil !
- Oh, regardez comme elle est belle, ainsi apaisée, lui dit Timide, la tête posée sur cet oreiller parfumée.
- Elle est lumineuse et belle notre Blanche Neige, dit un autre nain.
- Il faut que nous prenions une décision, renchérit Grincheux. Nous devons sortir de ce lieu. Je vous propose que nous allions voir qui habite dans cette maison.

Laure, saisie par une curiosité subite, rentre dans la pièce et dit à Grincheux :
- C’est nous qui habitons ici !
- Mais qui êtes-vous et où sommes-nous, lui répond Grincheux ?
- Eh bien, vous êtes chez mes parents, dans une maison située au centre de Dijon !
- Où se trouve donc cette ville ?
- En Bourgogne. Mais vous êtes les nains de « Blanche Neige et les sept nains » !
- Vous connaissez notre histoire, ici aussi.
- Oui, mais je ne me souviens pas qu’une partie de l’histoire se passe chez nous. Que vous est-il arrivé ?
- Eh bien, je ne comprends pas. Nous nous tenions à l’extérieur de notre maison des bois, désireux de cueillir quelques fraises dans notre jardin pour les offrir à notre merveilleuse Blanches Neige, lorsque nous vîmes fondre sur nous une boule de près de quinze mètres de diamètre, aux couleurs de l’arc en ciel. De son cœur, émergeaient des rayons lumineux intenses qui nous enveloppèrent en quelques secondes. C’est alors que nous apparut, en son centre, une porte. Alors qu’elle s’approchait de nous, le scintillement des lumières disparut et la porte s’ouvrit, nous invitant à la passer. Invités par notre seul désir à le faire, nous la passons et nous nous retrouvons chez vous. Mais pourquoi chez vous ?
- Je crois savoir lui dit Laure. Vous êtes dans une maison fabuleuse. On a vu défiler ici des Dieux Aztèques, Zorro, des lutins, des fées, alors pourquoi pas vous !
- Vous avez le pouvoir de nous faire venir ! Alors vous devez avoir le pouvoir de nous en faire partir !

Nous entendons de nouveaux bruits dans la chambre d’à côté où une voix à l’accent espagnole se fait entendre :
- Sancho, où sommes-nous ?
- Je n’en sais rien lui répond Don Diego de La Vega !
- Papa !
- Oui, Laure, qu’y a-t-il ?
- Il y a Zorro dans l’autre chambre!
- Ma parole, ils se sont tous donné rendez-vous dans notre maison, lui répondis-je !

C’est alors que la fée clochettes se présente devant nous et nous dit à l’un et à l’autre :
- J’ai ouvert la porte de l’espace et du temps de votre imaginaire et j’ai décidé d’organiser le séminaire international de la féérie dans votre maison. Et j’ai invité tous les personnages que vous aimez : les fées, les druides, les lutins, le Père Noël, Zorro, Blanche Neige, les sept nains, tous en fait …
- Vraiment tous lui dit Laure. Eh bien !

Au creux de l’oreille de la fée, elle lui tout bas :
- Je crains que notre maison ne puisse tous les contenir, vu l’intérêt de mon papa pour le monde de l’imaginaire.
- Je l’ai bien imaginé, lui répond la fée, à haute voix. Ils seront tous là !
- Et quel le programme du séminaire, lui demande ma fille.
- J’ai pensé que les différentes interventions pouvaient tourner autour de la question cruciale suivante : le monde de l’imaginaire demeure-t-il souhaitable dans votre monde d’aujourd’hui, pour en finir avec le cartésianisme !
- A quoi bon faire un séminaire à ce sujet, lui répond Laure. La réponse est oui.
- Je suis heureuse qu’il en soit ainsi pour vous mais quelques druides révolutionnaires ont décidé de nuire au développement de l’imaginaire en créant une potion de l’oubli. Nous les avons invités pour les convaincre, par les mots, de cesser cette activité.
- Mais pourquoi faire votre séminaire chez nous, dit avec insistance Laure.
- Eh bien, j’ai imaginé que le faire chez un convaincu de l’imaginaire aurait un caractère providentiel et serait bénéfique à un nouveau fleurissement des mondes magiques.
- Il n’y a que la foi qui sauve, lui répond Laure, avec une pointe d’humour !
- Il va durer longtemps votre séminaire, m’écriai-je, car nous avons des invités que nous devons rejoindre.
- Rejoignez-les ! Dans deux heures, nous aurons terminé, répond la fée clochettes, avec douceur !
- Vu le bruit que vous faisiez déjà tout à l’heure, j’ai très peur pour l’ambiance de la suite. J’appréhende la cacophonie future.
- Je saurai faire preuve de ma magie bienfaitrice en faisant sonner mes clochettes, quand il le faudra, pour calmer les esprits.

Devant l’insistance de la fée, nous prenons la décision de redescendre dans la salle à manger. Quelle ne fut pas notre surprise de voir les sept nains installés à la table de nos invités, joyeux de pouvoir échanger quelques plaisanteries avec eux. Etonnamment, nos invités ne montrent aucune inquiétude. Les deux pères des amies de Laure pensent même que nous avions invités des nains pour créer une animation pendant notre repas.
Je me trouve très embarrassé entre des invités qui ne voient là qu’un spectacle et une fée clochettes qui espère sauver la magie de l’oubli.
C’est alors que ma fille et moi eûmes une belle idée.

- Et si nous les faisions toutes et tous défiler les uns après les autres auprès de nos amis, me dit ma fille. Ainsi Papa, la venue de l’un ou de l’autre leur rappellera des moments de leur enfance. Regarde-les avec les nains ! On dirait qu’ils sont redevenus de grands enfants !
- C’est une excellente idée. Mettons-la en application.

Après le dessert, nous faisons défiler tous les êtres magiques présents. Les uns plaisent, les autres pas, mais tous les invités passent des minutes joyeuses. Les sourires sont sur toutes les lèvres.
Alors que minuit sonne, la mère d’Eléonore, avec le sourire, s’écrie :
- C’est magique. Et que vive la magie !

Nous entendons alors les clochettes de la fée sonner à toutes volées, alors qu’elle entre dans la pièce, auréolée d’une lumière arc-en-ciel. Elle dit à tous nos invités présents, entourés des sept nains et de lutins.

- Notre séminaire est terminé et une grande décision a été prise, nous lance la fée clochettes. Ecoutons le représentant des druides révolutionnaires.
- Nous avons modifié notre potion. Elle ne sera plus la potion de l’oubli mais la potion de la magie et de la renaissance de l’enfance. Et tant dans le malheur que dans le bonheur des temps, nous la proposerons aux femmes et aux hommes de toutes origines et de toutes conditions !

Nous entendons alors un cavalier passer dans la rue, se dressant sur son cheval alezan, et s’écrier :
Zorro, Zorro, Zorro, Zorro, Zorro, Zorro, Zorro !

Je ne descends pas dans ma cave ce soir. Cela suffit!

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 11/02/2016 20:54
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Re: Défi du 6 février 2016
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Merci Donald pour ces appréciations jolies (ou presque)
Pour remplir les blancs, ce jour, ici, je vous propose une histoire vraie ou fausse (????)Cliquez pour afficher l
"Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…"


Tirer le diable par la queue

Au fil de mes gestes, au fil de mes idées.

Déjà moins électronicien dans la magie de mon art.
Déjà plus mal chaussé dans mon habit de cordonnier.
Déjà la tête blasée de tout ce qui est découvert,
l’ayant en moult étincelles bien trop souvent rêvé.

Déjà empreint de véléitude
et d’incomplétude au droit de mes actions.

Déjà obsédé par ces hasards tôt entrevus.

Encore, encore, encore.

Je regarde l’emballage coffre-fort,
et de ne me blesser me fait fort,
cisaillant le milieu du prodige,
extirpant du plastique armé, déchiré, la souris,

ce mulot prodigue

sans fil, sans boule, juste une lucarne magique.
Je suis saisi d’effroi : elle a donc une queue.
Un fil servant d’antenne, mon Dieu
que de miracles l’Homme
est encore capable-de, ici-bas.

Puis j’extirpe la racine qui
au PC reliée,
juste une clef Us bée
avec un fil au bout.

Après des essais, nombreux
comme les étoiles au ciel,
Ciel ! Je reprends la notice
déjà en sa poubelle. Et
un juron me lance. Miel !

J’avais par tous les ciseaux
ceints,
coupé le fil en deux !

Cavalier


Vérité ou affabulation ? Oui, et ça date d'avant le wi-fi, c'est vous dire...


Posté le : 09/02/2016 14:28
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Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Re: Défi du 6 février 2016
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@Cavalier : des popcorns dans des volcans islandais ? Il fallait y penser ! Je pense néanmoins qu'il est temps de baisser ta consommation de chanvre indien.
@Couscous : non, Michel Sardou est bien là où il est, loin de mes oreilles fragiles. Remarque, tu aurais pu le faire arriver en paquebot France, son transport favori.
@Arielle : ma Normande préférée est de retour, son GPS ne l’a pas perdu, pour changer. J’ai bien aimé cette histoire d’imposture et ce rêve freudien. Elle pourrait être consultante en management, ton héroïne.
@Cavalier : tu manies bien l’absurde des Américains, ces grands enfants qui croient que le monde s’arrête à leur bac à sable.

Bref, je vous le dis tout de go les amis, vous êtes en forme, alors je vous tire mon chapeau, parce que ce défi, foi de consultant estampillé rock’n roll, je ne le trouve pas simple.

Donald

PS : que font les poètes du site ? Ils sont partis comparer les mérites du Gamay et du Chablis ?

Posté le : 08/02/2016 20:34
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Re: Défi du 6 février 2016
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USA - Vacances sans retour

Troublant trou noir

Notre voyage d’une semaine d’étude au Canada, gagne à être agrémenté, comme c’est encore possible, par un long week-end d’imprégnation et de détente aux chutes du Niagara, et même au-delà, pour décompresser un peu.

Certes, dans une contrée mystérieuse à découvrir, ou pendant un périple à l’étranger, on a la tentation d’arpenter les sites célèbres, presque à se conformer seulement à ce que l’on est censé avoir admiré de plus typique. Ici, au contraire un élan d'improvisation nous tiraille, après avoir arpenté les rues de Montréal, respiré l’air vivifiant du Mont Tremblant aux "couleurs", et traversé, en bac, l’embouchure du Saint Laurent, pour oser une escapade aux Etats-Unis.

Nous vivons cette ouverture plus intensément car, la destination n’étant pas préméditée, cela nous donne enfin à voir, ce à quoi nous aspirions en abordant ce Nouveau Monde, que la vie ici, si simple soit-elle, si on prend le temps de s’en imprégner, est pour le moins pleine de surprises.

Mais l’autoroute, qui possède une vitesse minimum autorisée, ne se laisse pas facilement apprivoiser quand on admire des paysages des plus grandioses. La maréchaussée a encore en remplissant ses fiches une question sur notre pays de provenance qui est bien sûr le Canada, pays situé juste au-dessus des USA, mais, semblant interloquée, elle ne nous entend absolument pas.

— Il n’y a rien au-dessus des Etats-Unis !

— Si… si, quand même, il y a le Canada…

Cop s’engouffre dans sa voiture, s’extirpe fanfaron avec une carte froissée.

— On ne me la fait pas ! Regarder, il n’y a rien. Rien du tout ! Nothing !

Mince, bordel, il a raison, nous sommes coincés... tout est blanc, là, autour des frontières de son beau pays...


Cavalier








Posté le : 08/02/2016 10:23
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Re: Défi du 6 février 2016
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ariellelfe, j'aime beaucoup ce contraste que tu poses

entre l'onirique débridé efficace et le réel opportuniste

et un peu filou...

ne travailler qu'en rêve quel bonheur...

merci pour ce texte défi

à te lire encore

Cavalier

Posté le : 08/02/2016 10:18
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Re: Défi du 6 février 2016
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Couscous j'adore ton texte ! sardine : harf

Ce défi pour les dirigeants des pays je sais pas, mais pour leurs collaborateurs j'ai trouvé une petite formation ici :

Pour visualiser la fiche formation, cliquer ici : Format word
ou Format pdf

à bientôt

Cavalier

Posté le : 07/02/2016 20:14
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Re: Défi du 6 février 2016
Plume d'Or
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Histoire à dormir debout


Do ré mi do ré. La musique coule, et court de manière fluide sous mes doigts. J’ai passé des heures à jouer ce morceau, mais je suis au point, rien à dire là-dessus. Le piano c’est ma vie, je suis une virtuose, il n’y a aucun doute, la meilleure des meilleures, tout le monde m’envie.


Le problème est qu’il me faut déménager, je pars pour Vienne, je dois donner des cours dans une prestigieuse Hochschule. New York et Londres me réclamaient, mais j’ai choisi la patrie de Mozart pour essayer de transmettre mon talent.

J’ai suivi le camion qui transportait mon précieux piano, j’avais tellement peur qu’il ne lui arrive quelque chose. La route m’a parue longue et tortueuse, bordée de forêts de très hauts arbres mais nous sommes enfin arrivés. Mon nouvel immeuble se situe en plein centre-ville de la capitale autrichienne. Des calèches tirées par de très grands chevaux transportent les touristes, certains sont même habillés comme au dix-neuvième siècle ! Le camion se gare en double file, mais aucune voiture ne klaxonne, nous sommes dans la patrie de la musique, ça se voit tout de suite.

Mauvaise surprise, en montant dans l’escalier, je me rends compte que l’escalier est très très étroit, je suis même obligée de me tenir de travers pour passer entre la rampe et le mur ! Après des centaines de petites marches vermoulues j’accède enfin à mon appartement. Les pièces sont grandes mais les fenêtres étroites. Misère ! Mon instrument ne passera jamais, ni par l’escalier, ni par la fenêtre ! Heureusement, celle de ma future chambre semble plus large. Le déménageur qui me suit, n’est pas convaincu.

- Ça ne passera jamais, même en le mettant de travers, dit-il en secouant la tête.

Je n’en démords pas, je sais que c’est possible. J’arrive à le convaincre, une poulie est fixée, et une corde est passée autour. En bas, le piano est solidement attaché. Les deux malabars que j’ai engagé attrapent l’autre bout du lien et commencent à tirer de toute leur force.

- Ce piano pèse une tonne ! Impossible de le hisser, je ne comprends pas.

Les déménageurs suent à grosses gouttes. Après plusieurs tentatives, je décide de les aider. Mon intervention est décisive, nous arrivons à tirer l’instrument jusqu’à mon étage en allant au bout de notre puissance. Les muscles de mes bras sont en feu. Je vois mon magnifique piano qui bringuebale, des mètres au-dessus de nos têtes. Visiblement il est plus grand que la fenêtre. Je monte les escaliers aussi vite que je peux, mais l’ascension semble durer des heures. Je n’en finis pas de monter. Je me cogne les épaules de chaque côté de la cage d’escalier, mes bras me faisaient souffrir, maintenant je vais avoir des bleus ! Quand j’arrive enfin dans l’appartement mes jambes me font mal, tout mon corps est endolori. Je me précipite vers la fenêtre, je vois mon magnifique piano pendouiller au bout de la corde. J’ouvre les deux battants, et j’essaie d’attirer l’instrument vers moi. Il est loin, je dois me pencher dangereusement, je le touche du bout des doigts, il se balance et s’éloigne de moi, puis revient.

Tout à coup, c’est le drame, la corde cède et mon piano tombe comme au ralenti vers le sol, je le vois descendre, s’éloigner de moi. Au moment où il s’écrase par terre, je me réveille en sursaut. Les Vingt-Quatre Préludes de Chopin joués par Samson François se terminent. Je suis en sueur, j’ai eu tellement peur, quel cauchemar !

Pourtant mes ennuis ne sont pas finis. Je regarde l’heure, il est temps de me rendre à l’école de musique. J’ai prétendu que j’étais une virtuose du piano alors que je n’y connais rien. J’ai besoin de travailler, je triche souvent sur mes compétences, mais là je suis allée un peu loin. Je ne pourrai même pas faire de chant chorale, je chante comme une casserole. Quelle histoire vais-je pouvoir inventer ? Je mets un faux plâtre autour de mon poignet, et je vais chercher deux écharpes, une pour mettre autour de mon bras, l’autre autour de ma gorge. Je dirai que j’ai une extinction de voix. Le remplacement dure neuf mois, il faudra que je trouve autre chose plus tard, mais pour l’instant, je devrais être tranquille. Les histoires à dormir debout ça me connait, dans mon précédent boulot j’ai prétendu être conductrice routière alors que je n’ai même pas le permis. J’ai aussi vendu des œuvres d’art et entraîné une équipe de football qui a gagné tous ses matchs ! Je suis confiante.

Posté le : 07/02/2016 19:57
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Re: Défi du 6 février 2016
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Cavalier,

Ton idée devrait être proposée à des dirigeants... sauf si elle vient d'eux... on ne sait jamais avec les rumeurs.

Merci pour ce défi qui m'a titillé les neurones.

Couscous

Posté le : 07/02/2016 19:51
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Re: Défi du 6 février 2016
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Rumeurs

Je suis chanteur depuis plusieurs décennies. J’ai fait trois mariages et quatre enfants. Ma carrière décline peu à peu mais je continue à briller sur scène pour mes millions de fans. Après une série de concerts, la fatigue m’a gagné. Mon médecin est venu me voir pour me prescrire quelques fortifiants et autres vitamines pour vieux. Il m’a fait une injection en arguant qu’elle me ferait du bien et il est reparti. Ensuite, je me souviens m’être allongé dans mon fauteuil avant qu’une sensation d’engourdissement envahisse tout mon corps. Et puis, le néant, le vide sidéral, un sommeil sans rêve ni cauchemar, une impression de disparaître.
Un vent tiède vient me souffler sur le visage. Des bruissements peu familiers me parviennent et suscitent ma curiosité. J’ouvre lentement mes paupières qui semblent peser une tonne. Je suis dans une chambre inconnue. La baie vitrée est ouverte et une brise joue avec le rideau. Je m’assieds et observe tout autour. Vêtu d’un pyjama léger, je suis dans un lit aux draps de soie. On frappe à la porte. J’émets un oui peu convainquant. Une femme de chambre m’apporte un plateau de petit-déjeuner. Je l’interroge :

– Où suis-je ?
– Au paradis, me dit-elle avec un petit clin d’œil.

Mince ! Je pensais que ce concept était une arnaque religieuse pour inciter la populace à la vertu. Moi qui ai toujours été du genre iconoclaste. Sans en dire plus, elle quitte la pièce. Serait-elle un ange ? Je meurs de faim et dévore tout le contenu comestible du plateau avant d’aller me doucher. Le miroir me renvoie le même visage buriné et les cheveux blanchis par le poids des ans. Je pensais que l’on nous rendait notre apparence de vingt ans au ciel. J’enfile des vêtements trouvés dans la penderie avant de partir à la découverte de cet éden inattendu.
Une plage de sable fin borde un océan bleu azur. Je suis un chemin de galets blancs jusqu’à une villa, identique à celle que je viens de quitter. Le paradis ne serait donc pas privatif ? C’est vraiment la crise à tous les étages.
Un homme vient à ma rencontre. Son visage me rappelle quelqu’un. Il me tend la main et me salue en anglais avec un accent à la « chewing-gum ». J’en déduis qu’il doit être américain. Personnellement, je parle anglais comme une vache espagnole alors je décide de lui répondre dans ma langue maternelle.

– Français ? Bonjour et bienvenue sur l’île des immortels ou presque.
– Presque immortels ou presqu’île ?
– Presque immortels !
– C’est bien le paradis ici ?
– Dison plus son antichambre. Mais il est possible que tu reprennes ta vie. C’est plutôt exceptionnel mais certains tentent de négocier leur retour.
– Je ne comprends pas. Je suis mort ?
– Pour les autres, oui !
– C’est-à-dire…
– On t’a fait passer pour mort.
– Qui « on » ?
– Ton producteur, ta maison de disques, ton manager. Ils se concertent et décident de te faire disparaître. À un moment, on génère plus d’argent mort que vivant. D’où ce tour de passe-passe.
– Donc, on m’a tué.
– C’est ça. Tes funérailles sont prévues demain. Tu pourras les voir à la télé ou tu peux y participer avec un bon déguisement et le maquillage adéquat. Certains l’ont déjà fait !
– Non ?!
– Si, mais il y a un risque de se faire démasquer. Le petit Michael a tenté le coup. Et depuis des rumeurs sont nées sur la mise en scène de sa mort. Des gens pensent le voir partout : en Suisse, en France, dans sa ville natale…
– Michael ? L’amerloque ?
– Hé ! J’en suis aussi un ! Et fier de l’être ! Alors reste poli le mangeur d’escargots !
– Désolé Elvis ! En fait, la rumeur que tu n’étais pas mort était bel et bien fondée !
– En effet ! Il me fallait de longues vacances.
– Et ton compatriote, il est revenu ici ?
– Oui mais il est reparti récemment pour préparer son grand retour en juin prochain. Il va faire son come back pour les cinq ans de sa disparition.
– C’est glauque.
– Mais ce sera payant ! Il a déjà enregistré un album posthume qui a redonné espoir à ses fans.
– Pas facile de quitter la célébrité.

J’ai déambulé sur l’île avec Elvis, son indémodable banane et ses quelques kilos superflus. J’ai rencontré Marlon Brando et Walt Disney. Le lendemain, j’ai vu mon enterrement sur le petit écran. Mes épouses, mes enfants et mes amis étaient en pleurs. Il y a avait même le président de la République. Je n’ai pu retenir une larme. C’est idiot de se morfondre sur sa propre disparition. Je vais donc rester sur cette île jusqu’à ma seconde mort, la vraie !
Je sors le portefeuille qui a été glissé dans la poche arrière de mon pantalon. Je découvre que je ne suis plus Michel Sardou mais Michael Sardine, peut-être qu’à l’instar de celle qui a bloqué le vieux port de Marseille, ma survivance deviendra une rumeur.

Posté le : 07/02/2016 16:16
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Re: Défi du 6 février 2016
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Le Cigaro‎ - Il y a 3 heures : Islande et Etats-Unis accord de coopération contre l'effet de serre.

Le président vient d'annoncer, enfin, une première mesure concernant les économies d'énergie et la lutte anti-pollution pour les USA

Lors de la conférence de presse, donnée à Reykjavik, le président américain a déclaré " Nous avons conclu aujourd'hui un accord historique concernant la lutte contre l'effet de serre ".

Pour Reykjavik commence une grande aventure régionale qui contribuera à faire fonctionner une amitié sans faille entre les deux pays, et permettra ainsi la création d'emplois et de compétences diversifiés sur le sol islandais.

En milieu de semaine, huit-cent cargos, remplis de containers de la variété de céréale ZeaMays "Tom Pouce", ont quitté secrètement le terminal de Red Hook, dans le port de New York, en direction de la mer d'Islande, pour les ports de Njardvik, Keflavik, Hafnir et Helguvik.

Des milliers de camions bennes, remplis à raz bord de blé d'inde, ont ensuite traversé une partie du pays puis se sont engagés sur les nouvelles routes construites sur le glacier Vatnajökull. Ils déversent actuellement leurs cargaisons directement dans le cratère du volcan Grimsvötn.

Les flocons encore chauds et crépitants sont ensuite récupérés manuellement par des centaines de travailleurs lithuaniens. Trente millions de sachets de pop-corn devront être produits cette année. Objectif pour l'année prochaine : vingt fois plus.

Nous vous conseillons de goûter ce produit " naturel " qui vous sera présenté à l'entrée de vos magasins habituels par de magnifiques hôtesses scandinaves, blondes comme des champs de maïs au soleil de l'aurore, et ce, sans plus tarder.

Posté le : 07/02/2016 09:29
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Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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