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Re: Défi céleste du 20 février 2016
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Invitation céleste

Un message étrange est apparu sur la box de l’Orée invitant ses habitants à se rendre au sommet du Mont Olympe afin de retrouver un ancien du site, un patriarche, bien connu et apprécié pour ses mots justes, ses encouragements et son don pour la prose et la poésie. C’est ainsi qu’Athéna apprêta son petit avion. En tant qu’ancienne hôtesse de l’air, elle avait mis un point d’honneur à obtenir son permis de voler, ce qui arrangeait les affaires des oréens. Après quelques heures de trajet dans les airs, l’appareil se posa tout en haut de ce magnifique mont Grec. La première à sortir et poser les pieds dans les neiges éternelles fut Loriane qui se précipita au cou de l’être qui était venu à leur rencontre. Elle enlaça tendrement son ami parti trop tôt en disant « Bacchus, tu nous manques tant… »
Ensuite les autres passagers sortirent un à un. Il y avait Kjtiti avec des chapons farcis et plusieurs bouteilles de vin de Touraine issues de sa cave secrète. Ensuite, à son instar, Istenozot sortit chargé de foies gras frais et de vins de Bourgogne. Juste après lui suivait son frère Ermite, à l’allure de troglodyte avec un champignon poussant sur le bout de son nez et de la mousse en guise de cheveux. Puis vint Emma, sa longue chevelure lui chatouillant les chevilles, un tas de livres sous le bras. Derrière elle, sortit un personnage à la démarche de canard, avec des cheveux psychédéliques, multicolores et arborant un T-shirt « I met ET », c’était bien sûr Donald. Grenouille fut la suivante, sautillant joyeusement, elle avait mis l’ambiance dans l’avion avec ses bons mots et ses anecdotes croustillantes. Arielleffe avait failli rater le décollage car son GPS avait encore fait des siennes et son amie Chlotilde avait tenté de la retenir en lui proposant un dernier café avant le départ. Une petite brunette rigolote fit son apparition ; Mafalda avait le don de raconter les fables les plus farfelues. Un homme portant une cape sombre et un masque descendit l’escalier. Il apportait des spécialités bretonnes. Son parler était local et il répondait au nom de Cavalier. Il ne connaissait pas encore son hôte mais en avait beaucoup entendu parler. En dernier lieu apparut une femme portant un panier gourmand empli de bières et fromages de son cher pays, la Belgique. Les autres la connaissaient sous le pseudonyme de Couscous.
Tout ce petit monde suivit le patriarche moustachu jusqu’à une grande table dressée en leur honneur. Les vivres et boissons délicieuses furent partagés. La fête dura plusieurs jours qui ne leur parurent que quelques heures car ils étaient hors du temps. Bacchus leur expliqua son regret d’avoir du les quitter si vite car il avait été appelé à cette tâche de Dieu du Vin car son prédécesseur s’était déchargé de cette fonction. Il expliqua comment il était parvenu à rester connecté avec les oréens après une rude négociation avec Zeus pour installer le WIFI dans tout l’Olympe. Il était fier de l’ambiance bon enfant et de l’esprit créatif qui continuait à souffler sur les auteurs du site. Il explique à demi-mots qu’il n’y était pas étranger.
Ils repartirent, le cœur serré et les yeux larmoyants. Mais, grâce à ses pouvoirs divins, Bacchus fit en sorte que chaque dégustation d’un bon verre de vin par un membre de l’Orée des Rêves permettait d’être instantanément connecté avec lui. Depuis lors, des rencontres secrètes s’organisent régulièrement dans des caves tourangelles et bourguignonnes.

Posté le : 20/02/2016 15:35
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Anaïs Nin
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Le 21 février 1903 à Neuilly-sur-Seine naît Anaïs Nin

de son vrai nom Angela Anaïs Juana Antolina Rosa Edelmira Nin y Culmell, morte le 14 janvier 1977 à Los Angeles en Californie, à 73 ans, écrivain diariste américaine d’origine franco-cubaine. Elle doit sa notoriété à la publication de journaux intimes qui s'étalent sur plusieurs décennies et offrant une vision profonde de sa vie privée et de ses relations. La version non censurée de ses journaux n'a pu être publiée qu'après sa mort et celle de son mari. Elle est aussi l'une des premières femmes à écrire des ouvrages érotiques.

En bref

Née à Neuilly-sur-Seine, Anaïs Nin, pendant toute son enfance, suit son père, le fameux pianiste et compositeur Joaquín Nin, dans ses tournées à travers le monde. Très jeune, elle est ainsi plongée dans l'univers artistique cosmopolite qui sera le sien toute sa vie. Il n'y a pas un écrivain, pas un artiste des deux côtés de l'Atlantique qu'elle n'ait fréquenté et sur lequel elle n'ait porté son jugement acéré. Elle était aussi très liée avec les psychanalystes Otto Rank et René Allendy. Après un essai sur Lawrence, D. H. Lawrence, an Unprofessional Study, dont elle et ses amis subissent alors l'influence, Anaïs Nin préface, en 1934, la première édition du Tropique du Cancer de Henry Miller, qui fut son ami. Elle publie un poème en prose, La Maison de l'inceste House of Incest, 1936, plusieurs romans, Un hiver d'artifice (Winter of Artifice, 1939), Les Miroirs dans le jardin Ladders to Fire, 1946, Les Enfants de l'albatros Children of the Albatross, 1947, Une espionne dans la maison de l'amour (A Spy in the House of Love, 1954), Le Roman du futur Novel of the Future, 1969, etc. Mais c'est surtout son Journal, dont la publication commence en 1966, qui constitue son œuvre essentielle. Œuvre monumentale, non seulement par sa qualité, mais aussi par son volume, ce journal compte plus de quinze mille pages, impossibles à publier dans leur ensemble, notamment parce qu'elles touchent de trop près à la vie privée de nombreux contemporains : seuls des extraits ont été publiés. Il n'est pas seulement une révélation sur la vie des « vagabonds de l'esprit » qui hantaient les deux rives de l'Atlantique pendant l'entre-deux-guerres. Comme Henry Miller, mais dans des teintes plus douces, plus nuancées, plus lyriques aussi, c'est à une recherche angoissée de son identité que se livre Anaïs Nin.
Son œuvre romanesque est largement autobiographique, et se démarque à peine de son Journal. « Mon discours dans mon journal est naturel, écrit-elle, ce que je produis ailleurs est un condensé, le mythe, le poème. » Chacun de ses romans est centré, comme le journal, sur un personnage féminin en quête de son identité. Marc Bloch

Sa vie

La mère d'Anaïs Nin, d'origine danoise, est abandonnée par son mari, le compositeur cubain Joaquín Nin et part pour New York avec sa fille et ses deux fils.
À quatorze ans, Anaïs Nin quitte l'école et commence à travailler comme mannequin. En 1923, elle épouse Hugh Parker Guiler dit Ian Hugo. L'année suivante, ils s'installent à Paris où Guiler poursuit une carrière bancaire. Sept ans plus tard, ils emménagent à Louveciennes, où Anaïs invitera Henry Miller. Nin se lance dans l'écriture, sa première œuvre est un livre sur D. H. Lawrence. Elle explore également le domaine de la psychanalyse, étudiant notamment avec Otto Rank, un disciple de Sigmund Freud. À son retour en France en 1936, elle entretient une relation amoureuse avec Gonzalo Moré et son épouse Helba Huara la danseuse inca et ne conservera comme amant que Gonzalo.
En 1955, elle épouse Rupert Pole en Californie après avoir divorcé de Guiler.
Nin est l'amie et la maîtresse de beaucoup d'écrivains de premier plan, dont Antonin Artaud, Henry Miller, Edmund Wilson, Gore Vidal, James Agee, et Lawrence Durrell. Son amitié et son amour passionnés pour Henry Miller et son épouse, June influencent fortement la femme et l'auteur.
En 1973, elle est nommée docteur honoris causa du Philadelphia College of Art. Elle est élue membre du National Institute of Arts and Letters en 1974. Elle meurt d'un cancer à Los Angeles en 1977. Son corps est incinéré et ses cendres dispersées dans la baie de Santa Monica.

Journaux

Anaïs Nin est devenue célèbre grâce à ses journaux intimes et secrets. Au départ, à l'âge de onze ans, cette pratique d'écriture intime prenait la forme d'une lettre adressée à son père qui avait abandonné la famille. Elle a par la suite tenu son journal de façon assidue, jusqu'à sa mort. La seconde publication se présente comme le Journal authentique, le plus proche de la véracité des faits. Ces écrits transcrivent avec brio ses rencontres amoureuses, artistiques ou analytiques, avec des personnalités comme Henry Miller, Antonin Artaud, Otto Rank, Edmund Wilson, Gore Vidal, James Agee.

Écrits érotiques

Anaïs Nin est également appréciée pour ses œuvres érotiques. Avant elle, très peu de femmes s'étaient lancées dans ce champ de la littérature. Nin, confrontée dans les années 1940 à d'importants problèmes financiers, rédige les nouvelles du Delta de Venus pour un dollar la page traduit également sous le titre de Vénus Erotica. Son écriture, scandaleusement explicite pour son époque, met un accent particulier sur la bisexualité féminine.

Autour de Anaïs Nin Littérature

Wendy Guerra, Poser nue à La Havane, Paris, Stock, 2010.

Cinéma

En 1990, Philip Kaufman réalise le film Henry et June, adapté de la nouvelle homonyme dans The Journal of Love - The unexpurgated Diary of Anaïs Nin 1931-1932 Journal amoureux - Le journal intime non censuré d'Anaïs Nin 1931-1932. Maria de Medeiros tient le rôle de Nin, Fred Ward celui d'Henry Miller, et Uma Thurman celui de June.

Théâtre

En 2005, Pascale Roger met en scène Henry Miller et Anaïs Nin, artistes de la vie (Paris), à partir de la correspondance des deux écrivains et du Journal d'Anaïs Nin, avec Florence Boog et Jacques Lallié.

Musique

En 2001, Steve Dumas dit Dumas écrit, compose et interprète la chanson « Comme rien », dans laquelle il fait référence à Anaïs Nin dans le troisième couplet.
En 2005, François Bernheim et Christian Bouclier écrivent et composent la chanson « Anaïs Nin », chantée par le duo Romane Serda et Renaud.
"I love only silence" d'Alyson Greenfield, dont les paroles sont exclusivement des citation de son Journal 1915.

Œuvres

1932 : D.H. Lawrence : une étude non professionnelle
1936 : La Maison de l'inceste
1939 : Un hiver d'artifice
1944 : La Cloche de verre
1959 : Les Cités intérieures, volume réunissant cinq romans parus précédemment :
1946 : Les Miroirs dans le jardin
1947 : Les Enfants de l'albatros
1950 : Les Chambres du cœur
1954 : Une espionne dans la maison de l'amour
1958 : La Séduction du minotaure
1964 : Collages
1968 : Le Roman de l'avenir
1977 : Vénus érotica
1979 : Les Petits Oiseaux
1966-1981 : Journal 7 tomes
1978-1982 : Journal d'enfance 4 tomes
1986 : Henry et June Cahiers secrets
2003 : Journal de l'amour, journal inédit et non expurgé des années 1932-1939, volume réunissant :
1992 : Inceste 1932-1934
1993 : Le Feu 1935-1936
1996 : Comme un arc-en-ciel 1937-1939
2010 : Journaux de jeunesse 1914 - 1931, réédition qui regroupe en un seul tome tous les écrits de cette période.

Iconographie

1936 Portrait d'elle assise sur une table par Émile Savitry en compagnie de son amie Helba Huara, assise à ses côtés sur une chaise.



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Posté le : 20/02/2016 14:23
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
Plume d'Or
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Tu as raison Cavalier, le réchauffement climatique est une calamité, les palmiers commencent à pousser en Bretagne nord !!!

Posté le : 20/02/2016 14:11
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Cavalier, je crois entendre ma grand-mère !!!!!! J'adore ce texte, c'est une petite retombée en enfance pour moi, ma doue, Jésus, Marie, Joseph, ça fait du bien.

Posté le : 20/02/2016 14:09
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Défi céleste du 20 février 2016
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Chères Loréennes et chers Loréens,

Ce matin, s’est affichée à plusieurs reprises sur mon ordinateur une lettre bien étrange dont voici le contenu :

« Mes cher(e)s ami(e)s,

Depuis que j’ai quitté ce bas monde, je prends des vacances éternelles et je voyage dans le monde entier, saisi par le bonheur de revoir les terres que j’avais déjà visitées et d'en découvrir tant d’autres auxquelles je n’avais pas encore rendu visite.

Je regrette le manque de communication avec vous toutes et vous tous. Avec tous ces satellites qu’il y a là-haut, cela devrait être possible. Nenni, j’ai dû me rendre à l’évidence qu’il me fallait envisager une autre option pour connaître de nouveaux moments avec celles et ceux qui me sont connus à l'Orée mais aussi avec les nouveaux membres du site qui poursuit sa belle vie. Et comme je m’en réjouis !

J’ai décidé d’ouvrir la fenêtre de l’espace temps et d’organiser une grande réunion de famille de l’Orée des rêves. Vous y êtes toutes et tous invités, mais cette réunion de famille sera ce que vous voudrez bien qu’elle soit : douce, folle, pantagruélique, littéraire…
Les élans poétiques seront de la fête au milieu des gibiers, des volailles, des vins de Corse, de Touraine et peut être de Bourgogne…
Je désire vraiment que vous me fassiez écho de cette fête qu’il vous faudra imaginer.

J’aurai grand plaisir à vous retrouver toutes et tous à cette fête.

Signé : Bacchus »

Avouez que le défi de cette semaine s’impose à vous : racontez la rencontre avec Bacchus et tout autant la fête céleste, galactique. Et songez bien qu’elle sera ce que vous voulez bien qu’elle soit.

A vos plumes.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques


Posté le : 19/02/2016 21:55

Edité par Istenozot sur 20-02-2016 10:18:12
Edité par Istenozot sur 20-02-2016 10:18:42
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Gustave Caillebotte
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Le 21 février 1894 meurt Gustave Caillebotte

à 45 ans à Gennevilliers, né à Paris le 19 août 1848, peintre français, collectionneur, mécène et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Il a pour maître Léon Bonnat Il appartient au mouvement Impressionnisme. Ses Œuvres le plus réputées : Rue de Paris, temps de pluie, Les Raboteurs de parquet, Vue de toits
il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise division 70. À sa mort, il lègue sa collection de peintures impressionnistes et de dessins à l'État. Passionné de nautisme, membre du Cercle de la voile de Paris, dont le siège est à Argenteuil, il est aussi un architecte naval et un régatier qui a marqué son époque.

En bref

Gustave Caillebotte tient une place qui n'est pas séparable de l'histoire de l'impressionnisme. Il en fait intimement partie en tant que peintre, collectionneur, mécène, organisateur ayant activement participé à cinq des huit expositions de la Société anonyme coopérative en 1876, 1877, 1879, 1880, 1882. Le peintre meurt à quarante-cinq ans en février 1894, dans sa propriété des bords de Seine au Petit-Gennevilliers. À la suite d'un premier testament rédigé le 3 novembre 1876 (il avait vingt-huit ans), il est à l'origine du premier legs qui permit l'entrée de ses amis dans les collections nationales avec l'ouverture de la salle du musée du Luxembourg le 9 février 1897. Cette donation fit l'objet de longues tractations entre Auguste Renoir, exécuteur testamentaire, les artistes concernés, particulièrement Claude Monet, la famille de l'artiste et l'administration, notamment Léonce Bénédite, conservateur du musée du Luxembourg, suivies d'une interprétation polémique qui fit date dans l'histoire de l'impressionnisme, le fameux « legs Caillebotte » longtemps davantage connu que l'œuvre de l'artiste lui-même. Seuls quarante tableaux sur soixante-sept furent finalement acceptées par l'administration, parmi lesquels figurent des pastels d'Edgar Degas et des toiles d'Édouard Manet, Claude Monet, Auguste Renoir, Camille Pissarro, Alfred Sisley et Paul Cézanne. Il faut attendre le début des années 1980 pour que l'analyse historique des documents permette de mieux apprécier les raisons des uns et des autres. Un peintre impressionniste, Gustave Caillebotte, né en 1848 à Paris, est licencié en droit en 1870. Après un voyage en Italie en 1872, où il rencontre Giuseppe De Nittis, et la fréquentation de l'atelier de Léon Bonnat, il est admis à l'École des beaux-arts en février 1873. Son père, Martial Caillebotte, meurt en décembre 1874. Il laisse à sa famille une fortune conséquente et un immeuble familial, 77 rue de Mirosmenil où le peintre se fait aménager un atelier. Son art, à travers lequel il voulut signifier le monde bourgeois auquel il appartenait, exprime avec clarté une adhésion aux principes de la modernité. Son engagement au côté de Manet, Monet, Renoir, Degas, Pissarro, Sisley, sans exclure Cézanne, eut une influence décisive sur la place de l'impressionnisme dans la culture française. À partir de 1882, il se consacre essentiellement à l'horticulture et aux régates dans sa propriété du Petit-Gennevilliers sans abandonner pour autant la peinture.
Sa disparition est celle d'un compagnon exemplaire dont on loue les qualités personnelles et un talent qui n'égale pas tout à fait celui de ses aînés avec qui il entendait bien participer à une œuvre commune. Caillebotte ne s'est jamais posé en disciple ou en élève, comme Jean Béraud, Henri Gervex ou Jacques-Émile Blanche. Avec Les Raboteurs de parquets (1875), il s'est imposé comme un réaliste audacieux. Il faudra pourtant attendre l'année 1994 et l'exposition parisienne du centenaire de sa mort pour que sa place dans l'art français soit pleinement reconnue.
Aujourd'hui sa peinture est admirée pour des raisons qui ne sont pas sans lien avec l'histoire esthétique du siècle dernier. Le réalisme radical de Caillebotte, son traitement de la couleur, ses idées de composition, le caractère austère de son inspiration ont éveillé, d'abord aux États-Unis (Rue de Paris, temps de pluie est acquis par l'Art Institute de Chicago en 1964), un intérêt proche de celui qu'a suscité plus tard le pop art, l'hyperréalisme et l'histoire de la photographie. En peu d'années, il a contribué à forger une histoire qui, sans lui, aurait été différente. En raison de sa personnalité, il a aussi initié à plus long terme une autre histoire, développée plus tard par des photographes ou par des réalistes qui s'attachèrent à cerner le caractère énigmatique du réel Edvard Munch, André Kertész, Edward Hopper, Lucian Freud.

Sa vie

Gustave Caillebotte est né le 19 août 1848 à Paris. Il est issu du troisième mariage de son père Martial Caillebotte 1799-1874 avec Céleste Daufresne 1819-1878. Deux autres enfants naissent : René, en 1851, et Martial en 1853. Né d’un précédent mariage, leur demi-frère Alfred Caillebotte 1834-1896 est ordonné prêtre en 1858. La famille Caillebotte fit fortune dans la vente de draps aux armées de Napoléon III, la boutique nommée Le Lit militaire était installée au 152 de la rue du Faubourg-Saint-Denis. En 1857, Gustave Caillebotte entre au lycée Louis-le-Grand. Il obtient en avril 1869 le diplôme de bachelier en droit. Après obtention de sa licence en droit, Caillebotte est mobilisé lors de la guerre franco-prussienne et participe à la défense de Paris dans la Garde Mobile. La même année, il entre alors dans l'atelier du peintre académique réputé Léon Bonnat. En mars 1873, Caillebotte est reçu 46e au concours des Beaux-Arts, mais il n'y restera qu'un an.
La mort de son père le 25 décembre 1874 laisse deux millions de francs en héritage à partager entre sa veuve, en troisièmes noces, et ses quatre enfants. Martial Caillebotte laisse plusieurs immeubles de rapport à Paris, des fermes, des obligations et surtout des titres de rente sur l'État, laissant ainsi Gustave Caillebotte à l'abri de toute contingence matérielle. Son demi-frère, l'abbé Caillebotte, curé de la nouvelle église Saint-Georges-de-La-Villette, puis de Notre-Dame-de-Lorette avec cinquante mille livres de rentes, est considéré comme le plus riche curé de Paris. Céleste Daufresne, sa mère, conserve la propriété d'Yerres où Caillebotte peint dès 1872 de nombreuses vues de la région comme Saules au bord de l'Yerres. Cette fortune lui permet de se consacrer à sa passion pour la peinture. Gustave Caillebotte est lié à l'impressionnisme, exposant aux côtés de ces artistes, il achète certaines de leurs toiles, finance et organise les expositions du groupe impressionniste. Habitant avec son frère Martial Caillebotte hôtel à l’angle de la rue de Miromesnil et de la rue de Lisbonne, puis au 31 boulevard Haussmann, il partage les mêmes passions jardinage et horticulture, philatélie ou yachting et le même cercle d'amis jusqu'en 1887, année du mariage de Martia.
En 1875, son tableau Les Raboteurs de parquet est refusé au Salon, le sujet heurtant par son extrême quotidien — c'est aujourd'hui l'une de ses plus célèbres œuvres présentées au musée d'Orsay. Éric Darragon note que cet échec a dû heurter les convictions de l'artiste et le confirmer dans une opinion déjà acquise à la cause d'un réalisme indépendant. Il va devenir un intransigeant lui aussi et ne reviendra plus devant les jurés .... Ainsi, ce serait cet échec face au jury du Salon qui l'aurait poussé à exposer aux côtés des impressionnistes. Caillebotte présenta des toiles lors des expositions impressionnistes qui eurent lieu en 1876, 1877, 1879, 1880 et 1882.
Le décès inattendu de son frère René Caillebotte, à l'automne 1876, conduit Caillebotte, déjà persuadé, comme le note Marie-Josèphe de Balanda, qu'« on meurt jeune dans notre famille, à rédiger son premier testament, chez maître Albert Courtier, notaire à Meaux, le 3 novembre 1876.
À l'automne 1878, la mère de Gustave Caillebotte décède. La propriété familiale d'Yerres est vendue en 1879.
À partir de 1886, Caillebotte peint de moins en moins. Il s'adonne à ses passions que sont le bateau et le jardinage notamment à partir de 1887, date à laquelle son frère Martial se marie. Gustave Caillebotte quitte donc l'appartement qu'ils occupaient tous les deux et s'installe définitivement au Petit-Gennevilliers, dans une demeure qu'il avait achetée vers 1880 après la vente du domaine familial d'Yerres. Caillebotte peint alors les alentours du Petit-Gennevilliers.
Le 6 février 1888, s'ouvre à Bruxelles la Ve exposition des XX, Gustave Caillebotte y est invité avec Armand Guillaumin.
Le 21 février 1894, le peintre, frappé par une congestion cérébrale, décède, après avoir pris froid alors qu'il travaillait dans son jardin à un paysage. Il avait quarante-cinq ans.
Le peintre est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, non loin de Delacroix. La perte de Caillebotte affecta beaucoup les impressionnistes. Ils perdirent à la fois un protecteur et un compagnon. Pissarro écrit à son fils Lucien : Nous venons de perdre un ami sincère et dévoué... En voilà un que nous pouvons pleurer, il a été bon et généreux et, ce qui ne gâte rien, un peintre de talent.
La maison et le parc qu'il possédait à Yerres, en bordure de la rivière homonyme, sont aujourd'hui propriété communale, et le parc est ouvert au public. C'est là qu'il a peint certaines scènes de périssoires.
Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu — sauf aux États-Unis —, au profit de son rôle de mécène éclairé. Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative des collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay, à Paris.
Il a fait l'objet d'expositions montées à Houston et Brooklyn en 1976, au Grand Palais, à Paris, fin 1994, ainsi qu'à la fondation de l'Hermitage, à Lausanne, du 24 juin au 23 octobre 2005.
Une exposition consacrée aux frères Caillebotte (avec les photos originales de Martial Caillebotte s'est tenue au Musée Jacquemart-André puis au musée national des beaux-arts du Québec entre mars 2011 et janvier 2012.
Une exposition des œuvres originales que Gustave Caillebotte a peintes dans sa propriété familiale d'Yerres s'est tenue en 2014 à la Ferme Ornée, salle d'expositions au sein de cette propriété devenue communale.

Le peintre

Les historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux »4. Son œuvre est originale par ses thèmes, notamment l'ennui et l'extrême solitude des personnages dans le nouveau Paris haussmannien, mais aussi à la campagne et au sein même du cercle familial — même dans ce cadre privilégié, les personnages semblent indifférents les uns aux autres. Son œuvre est également originale par sa technique : elle semble proche de l'art photographique5, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante de ses toiles Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture. Au point de vue de la finition et de la composition de ses œuvres, on peut dire que Caillebotte est à la première époque de l'impressionnisme ce que Seurat représentera pour la seconde période néo-impressionnisme et pointillisme. Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balconnet ses vues en surplomb des rues et des boulevards.
Contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air des scènes sur le vif, Caillebotte cherche aussi ses motifs à l'extérieur, mais réalise des croquis, retravaille ses esquisses à l'atelier. Dans les années 1890, il est influencé par le courant japoniste.
Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant réaliste, qu'illustrera par exemple au XXe siècle l'Américain Edward Hopper.
Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistes.

Le collectionneur et mécène

Dès le moment où Caillebotte se lie aux impressionnistes, il ne cesse de les aider et ce toujours discrètement. Il achète des toiles aux artistes, finance les expositions impressionnistes. Mais au-delà du mécène et du collectionneur, une amitié durable le lie à la plupart des peintres impressionnistes, comme en témoigne sa correspondance. Il aide financièrement ses amis qui sont dans le besoin, sans nécessairement acheter des toiles, il loue un appartement à Claude Monet près de la gare Saint-Lazare, lui fournissant l'argent nécessaire à l'achat de matériel pour la peinture. Il ne cesse d'aider Camille Pissarro. Auguste Renoir et le collectionneur sont très proches puisque dès 1876, Caillebotte en fait son exécuteur testamentaire et en 1885, il est le parrain du premier fils de Renoir et d’Alice Charigot, sa future épouse.
Au Petit-Gennevilliers où Caillebotte s'installe définitivement en 1888, il reçoit la visite de ces amis comme Monet, Gustave Geffroy, Octave Mirbeau ou encore Renoir qui est un familier du lieu. À la dissolution du groupe des impressionnistes en 1887, Caillebotte permet de maintenir les liens entre les différents artistes en maintenant la tradition des dîners, qui réunissaient peintres et littérateurs, d'abord au café Guerbois, puis à la Nouvelle Athènes. C'est au Café Riche qu'avaient désormais lieu tous les mois ces réunions, et selon les souvenirs de Pierre Renoir, c'était Caillebotte qui payait pour tout le monde.
La composition exacte de la collection est difficile à préciser, en effet la désignation exacte n'en a pas été faite par le donateur. Gustave Caillebotte commence sa collection dès le début de l'Impressionnisme. Il achète sa première toile en 1876, une œuvre réalisée par Claude Monet en 1875 intitulée Un coin d'appartement. Il choisit avec goût et discernement parmi les peintres impressionnistes, ceux qui devaient par la suite, être reconnus comme les maîtres de la peinture de la fin du XIXe siècle. L'examen des peintures acquises par Caillebotte montre que presque toutes appartiennent à la période impressionniste de chaque peintre et représente ainsi les différents aspects que prit l’impressionnisme de 1874 à 1886. Une exception est à souligner avec les œuvres de Jean-François Millet et de Paul Gavarni qui sont des dessins, les seuls de la collection, et dans les peintures d'Édouard Manet et Paul Cézanne. Ces artistes sont d’ailleurs moins largement représentés dans la collection.
Ce sont les œuvres de la belle époque impressionniste de Renoir qui le représentent. Renoir, à l’époque de La Balançoire 1876, musée d'Orsay et du Moulin de la Galette 1876, musée d'Orsay, pratique plusieurs techniques. Certaines de ces œuvres sont d’une facture lisse, tandis que d’autres, aux touches séparées, aux empâtements granuleux relèvent de la technique impressionniste. Or c’est bien cette technique que l’on retrouve dans les œuvres choisies par Caillebotte comme La Liseuse 1874-1876, musée d'Orsay.
De même avec l’œuvre de Degas, le choix des Femmes à la terrasse d'un café, le soir 1877, musée d'Orsay montre bien que le collectionneur recherche dans les œuvres de ses camarades impressionnistes celles qui sont le plus caractéristiques par la nouveauté de leurs conceptions artistiques. Avec ce pastel, Caillebotte choisit une des premières scènes de Degas représentant ces types de cafés et de café-concert, qui font partie des thèmes favoris du Naturalisme et de l’Impressionnisme. Comme l'a remarqué P. Lemoisne : vers 1878, il garde dans ses peintures son faire lisse et harmonieux de la belle époque alors qu’il a déjà adopté pour ses pastels une facture plus heurtée et des oppositions de couleurs plus hardies.
La préférence du collectionneur pour les œuvres impressionnistes est encore mise en évidence par le fait que les nombreuses œuvres de Pissarro se situent entre les années 1871 et 1879. Sa manière néo-impressionniste n’est pas représentée dans la collection. Les mêmes constatations pourraient être faites à propos du choix des œuvres de Monet et d'Alfred Sisley. Il cesse d'acquérir des œuvres en 1886, date de la dernière exposition impressionniste.

La philatélie

Son activité de collectionneur s'est aussi étendue à la philatélie, dont il a été un adepte assidu avec son frère musicien Martial Caillebotte. Il a été l'un des fondateurs, avec le docteur Jacques Legrand et Arthur de Rothschild, de la Société française de timbrologie, le 14 juin 1875.
Gustave et Martial Caillebotte montent cette collection de timbres de manière commune vers 1877. Les Caillebotte furent parmi les premiers à collectionner toutes les nuances d'impression d'un même timbre; ils furent également les pionniers de l'étude des affranchissements, tant et si bien qu'une partie non négligeable de leur collection était constituée de cachets et de surcharges. La plus grande partie de cette collection, intégrée à la collection Tapling, peut encore se voir aujourd'hui à la British Library de Londres.
Les Caillebotte rédigèrent une étude sur les timbres mexicains qui fut publiée à Paris par le Timbre-Poste, puis révisée, élargie et traduite dans le Philatelic Record.
Quand Martial se marie en 1887, ils arrêtent leur collection et ils offrent à Thomas Keay Tapling, un des plus importants philatélistes d'Angleterre, d'en acquérir tout ce qui peut l'intéresser. Ses achats qui représentent certainement la plus grande partie lui coûtent une somme de 5 000 livres soit plus de 4 420 000 euros.
La plupart des timbres mexicains aujourd'hui à la British Library de Londres furent réunis par les Caillebotte; or, avec quelque deux cents feuilles, cette section est une des plus fournies de ce qui est finalement devenu la collection Tapling.
Lorsque Tapling meurt en 1891, il lègue sa collection au British Museum de Londres ainsi qu'une somme de 1 000 livres afin que l'on termine la réorganisation de la collection selon les principes définis par les Caillebotte. Cette réorganisation dura sept ans et rendit indiscernable ce qui émanait de Tapling et de ce qui émanait des deux frères Caillebotte. La collection Tapling est pratiquement la seule à réunir la quasi-totalité des timbres émis dans le monde entre 1840 et 1890. Elle fut donc utilisée par ceux qui compilèrent les travaux de référence; elle a ainsi influencé les catalogues généraux de timbres et pour finir, le mode de collection des collectionneurs.

Le nautisme

Sa passion pour le nautisme débutera lors de ses séjours estivaux, à la propriété familiale d'Yerres et sur la rivière du même nom, il canote à bords de barques et de périssoires. Il est séduit par le jeu de l'eau, des bateaux et des hommes. Ce jeu se retrouve très vite sur ses toiles : Canotiers ramant sur l'Yerres, Canotier au chapeau haut de forme. Puis, il va s'intéresser à la voile à partir de 1876 en devenant, avec son frère Martial, membres du Cercle de la voile de Paris CVP au Petits-Gennevilliers, prés d'Argenteuil. En 1878, il achète son premier voilier de régate, Iris, avec lequel il gagne durant la saison de 1879, deux premiers prix et sept autres accessits. Emporté par ces succès de régatier, il s'implique davantage dans le yachting et commande d'autres bateaux, Lapin en 1879, puis Inès et Condor en 1880, à un des meilleurs constructeurs du bassin d'Argenteuil, le chantier Texier fils au Petit-Gennevilliers et devient cette année là vice-président du CVP. En 1881, les frères Caillebotte achètent leur maison aux Petit-Gennevilliers et l'année suivante, en 1882, Gustave, cherchant à perfectionner ses bateaux, va se lancer dans l'architecture navale et dessiner Jack, son premier voilier, puis en 1883 se sera Cul-blanc, un clipper d'Argenteuil et en 1885 La Pioche, un dériveur.
En 1886, Mouquette, un côtre sur plan Chevreux pour Caillebotte, est le premier bateau construit par le chantier Luce, qui à vu le jour à la fin de l'année 1885, au Petit-Genevilliers, sous le patronnage de Gustave Caillebotte associé à Ferdinand Luce, constructeur de bateaux et Maurice Chevreux, architecte naval. C'est dans ce chantier, dont il est partie prenante, que seront construis tous les voiliers conçus par Caillebotte. En 1887, il s'installe à demeure au Petit-Gennevilliers, il navigue sur Thomas un plan Chevreux, avec lequel il remporte de nombreuses régates sur le bassin d' Argenteuil, ainsi qu'au Havre et à Trouville et dessinera Arriet cette année là. Il est l'un des initiateurs, en 1889, de la jauge des 30 m2 du CVP, il dessinera et fera construire pour d'autres Moucheron 1890, Lezard 1891 et pour lui Arico 1891,... plusieurs voiliers de cette jauge, dont Roastbeef de 1892, que l'on retrouve sur plusieurs de ses toiles : Bateau à voile sur la Seine ou Régates à Argenteuil . Il sera également l'architecte de Dahud en 1893, considéré comme son chef-d'œuvre, et de Mignon, lancé en 1894 après la mort de son concepteur.
Il posséda trente-deux bateaux et dessina les plans de vingt-deux voiliers entre 1882 et 1893. À côté de ses œuvres architecturales, Gustave Caillebotte a possédé quatorze voiliers de courses, qui remportèrent avec lui plus d'une centaine de prix, Martial Caillebotte continuant les régates sur certains d'entre eux jusqu'en 1900.

L'horticulture

Personnage aux multiples facettes, Gustave Caillebotte était également un horticulteur émérite. Monet et Caillebotte partagent tous deux la même passion pour le jardinage. Au Petit-Gennevilliers, où il réside définitivement depuis 1888, il possède une grande serre, mais, contrairement au jardin de Monet à Giverny, celui de Caillebotte est géométriquement dessiné, tracé au cordeau. Dans sa serre sont enfermées les plantes les plus précieuses, parmi lesquelles ses orchidées d'une rare diversité qui vont être l'objet de ses études picturales.

Le legs de Gustave Caillebotte

C’est le legs de Caillebotte qui ouvrit aux impressionnistes les portes des musées nationaux. Cette collection a été créée à l’époque même qui vit naître les peintres qui la composent. Au moment où il prenait place dans les rangs des impressionnistes, Gustave Caillebotte avait déjà commencé sa collection. Son premier testament par lequel il léguait à l’État les tableaux qu’il possédait fut rédigé le 3 novembre 1876 ; la liste des tableaux n’était pas encore dressée, mais il est évident, en raison de la date même du testament, qu'il ne pouvait y avoir alors qu’une partie des œuvres qui constituèrent, quelques années plus tard, la collection. Un codicille du testament concernant une exposition à organiser en 1878 nous apprend déjà quels sont les peintres qui bénéficieront de sa sollicitude. Ce sont Degas, Monet, Pissarro, Renoir, Cézanne, Sisley et Berthe Morisot.
C'est le brusque décès de son frère René, à l'âge de vingt-six ans, à l'automne 1876, qui le conduit, déjà persuadé, à rédiger son premier testament en 1876 : Je donne à l’État les tableaux que je possède ; seulement comme je veux que ce don soit accepté et le soit de telle façon que ces tableaux n'aillent ni dans un grenier ni dans un musée de province mais bien au Luxembourg et plus tard au Louvre, il est nécessaire qu'il s'écoule un certain temps avant l'exécution de cette clause jusqu'à ce que le public, je ne dis pas comprenne, mais admette cette peinture. Ce temps peut être de vingt ans ou plus ; en attendant, mon frère Martial et à son défaut un autre de mes héritiers les conservera. Je prie Renoir d'être mon exécuteur testamentaire et de bien vouloir accepter un tableau qu'il choisira ; mes héritiers insisteront pour qu'il en prenne un important.
Le 11 mars 1894, Renoir informe par une lettre la direction des Beaux-Arts, Henri Roujon, que Gustave Caillebotte, décédé le 21 février 1894, légue à l'État sa collection, comprenant soixante-sept œuvres, de Degas, Cézanne, Manet, Monet, Renoir, Pissarro et Sisley.
Plus de dix-sept ans s’étaient écoulés depuis le jour où Caillebotte décidait de léguer ses œuvres à l'État. De vives protestations accompagnèrent le legs de la part d'artistes officiels, mais également de politiques. L'Académie des beaux-arts protesta officiellement contre l'entrée de ces tableaux au musée du Luxembourg, en qualifiant l'événement d'« offense à la dignité de notre école ». Le peintre Jean-Léon Gérôme écrit dans le Journal des Artistes : Nous sommes dans un siècle de déchéance et d’imbécillité. C’est la société entière dont le niveau s’abaisse à vue d’œil… Pour que l’État ait accepté de pareilles ordures, il faut une bien grande flétrissure morale.
Le 19 mars 1894, l'ensemble du Comité étudie les œuvres offertes. Elles sont présentées dans un atelier situé au 11 boulevard de Clichy, loué à cet effet par Renoir, en présence de celui-ci et de Martial Caillebotte. Dans le procès-verbal de la séance du Comité consultatif du 20 mars, il est noté que les deux hommes auraient été informés que l'entrée d'une œuvre au Louvre ne pouvait être examinée qu'au minimum dix ans après la mort de son auteur, et que le manque de place au Luxembourg et la limitation à trois œuvres de chaque artiste représenté rendaient impossible l'exposition de tous les tableaux composants le legs. Dès le lendemain, le Comité consultatif des musées nationaux vote pourtant l'acceptation du legs dans son intégralité pour les musées nationaux avec placement au musée du Luxembourg. Le Comité accepte en plus une toile de Gustave Caillebotte, Les Raboteurs de parquet, donnée par ses héritiers. Léonce Bénédite précise que la place manque au Luxembourg pour exposer même le tiers de la collection, mais estime qu'il serait possible de construire sur la terrasse du musée un baraquement provisoire où serait réuni le legs Caillebotte. Le 17 janvier 1895, le directeur des Beaux-Arts organise une réunion dans son cabinet avec les représentants de l'Administration et les notaires. Sont présents Martial Caillebotte et Auguste Renoir. De cette consultation, il est conclu qu'une exécution rigoureuse du testament est difficilement réalisable, et qu'il faut maintenant trouver une solution acceptable par toutes les parties. Il est décidé que l'Administration choisira les tableaux qu'elle veut exposer. Martial Caillebotte deviendra possesseur des autres œuvres. Les raisons données par l’Administration sont les suivantes : tout d'abord, l’étroitesse des locaux du musée du Luxembourg, qui ne permet plus de laisser entrer aucun ouvrage sans en retirer un autre ; et les règlements qui, par un sentiment d'équité, limitent le nombre des ouvrages pour un même artiste.
La proposition est finalement arrêtée en janvier 1895. L'approbation du Conseil d'État met un certain temps, mais un décret ministériel finira, le 25 février 1896, par autoriser le choix des œuvres effectué. On construit alors une annexe au musée du Luxembourg pour y accrocher ces œuvres. Puis le 23 novembre 1896, les œuvres de la collection sont officiellement remises à l'État. La collection, réduite à trente-huit tableaux, est présentée au public au début de l'année 1897 dans une des trois nouvelles salles de l'annexe du Luxembourg consacrée aux impressionnistes et au legs Caillebotte. Les salles furent construites sur la terrasse du musée.
Ainsi, plus de vingt ans après la rédaction du testament, les œuvres entrèrent dans les musées nationaux. Le transfert du legs Caillebotte au musée du Louvre eut lieu en 1929. Entre-temps s'était tenue une rétrospective Caillebotte au Salon d'Automne de 1921. Après la guerre, en 1947, s'ouvre le musée de l'Impressionnisme au Jeu de Paume. La collection sera transférée au musée d'Orsay à son ouverture en 1986.

Tableau comparatif

Artistes Legs Retenues Non retenues
Cézanne 5 2 3
Degas 7 7 0
Manet 4 2 2
Monet 16 8 8
Pissarro 18 7
Renoir 8 6 2
Sisley 9 6 3
Totaux 67 38 29
À cette liste il faut ajouter deux dessins de Millet (qui furent acceptés) et un de Gavarni (qui figure dans l'inventaire après décès, mais non dans la liste transmise à l'administration.
On peut voir par ce legs la volonté de Caillebotte de permettre à un courant artistique d'exister et de gagner en reconnaissance. Il veut par ce geste faire entrer les impressionnistes dans les collections des musées nationaux.

Liste de la collection

Les œuvres conservées au musée d'Orsay et au musée du Louvre sont celles acceptées par l'État:

Paul Cézanne

Baigneurs au repos, 1875-1876, huile sur toile, 81 × 102 cm, Merion, Fondation Barnes.
Fleurs dans un vase rococo, vers 1876, huile sur toile, 73 × 59 cm, Washington, The National Gallery.
Au bord de l'étang, 1877-1879, huile sur toile, 44 × 53 cm, Boston, Museum of fine arts.
L'Estaque, 1878-1880, huile sur toile, 59 × 73 cm, Paris, musée d'Orsay.
Cour de ferme à Auvers, 1879-1880, huile sur toile, 65 × 54 cm, Paris, musée d'Orsay.

Edgar Degas

Les Choristes, dit aussi Les Figurants, vers 1876, pastel sur monotype, 27 × 31 cm, Paris, musée d'Orsay.
Danseuse sur la scène, dit Ballet, 1876-1877, pastel, 58 × 42 cm, Paris, musée d'Orsay.
Femme sortant du bain, 1877, pastel sur monotype, 16 × 21 cm, Paris, musée d'Orsay.
Femmes à la terrasse d'un café, le soir, 1877, pastel sur monotype, 41 × 60 cm, Paris, musée d'Orsay.
Femme nue accroupie de dos, vers 1879, pastel et papier sur monotype sur papier, 18 × 14 cm, Paris, musée d'Orsay.
La Leçon de danse, vers 1879, pastel, 64 × 56 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art.
Étude pour le buste d'une danseuse, vers 1880, pastel et rehauts de gouache sur papier gris clair, 59 × 45 cm, Paris, musée d'Orsay.
Danseuse assise, vers 1881-1883, pastel sur papier marron contrecollé sur carton, 62 × 49 cm, Paris, musée d'Orsay

Édouard Manet

Les Courses, esquisse, 1865, huile sur toile, 32 × 41 cm, localisation inconnue.
Angelina, vers 1865, huile sur toile, 92 × 73 cm, Paris, musée d'Orsay.
Le Balcon, 1868-1869, huile sur toile, 170 × 124 cm, Paris, musée d'Orsay.
La Partie de croquet, 1871, huile sur toile, 47 × 73 cm, Kansas City, collection Marion et Henry Bloch.

Claude Monet

Régates à Argenteuil, huile sur toile, 48 × 75 cm, 1872, musée d'Orsay, Paris.
Le Mont Riboudet à Rouen au printemps, 1872, huile sur toile, 56 × 74 cm, collection particulière.
Le Déjeuner, vers 1873, huile sur toile, 160 × 201 cm, musée d'Orsay, Paris.
Un Coin d'appartement, 1875, huile sur toile, 81 × 60 cm, musée d'Orsay, Paris.
Les Tuileries, 1875, huile sur toile, 50 × 75 cm, musée d'Orsay, Paris.
La Gare Saint-Lazare, 1877, huile sur toile, 75 × 104 cm, musée d'Orsay, Paris.
La Gare Saint-Lazare, vue extérieure, 1877, huile sur toile, 64 × 81 cm, collection particulière.
La Gare Saint-Lazare le signal, 1877, huile sur toile, 65 × 81 cm, Niedersächsisches Landesmuseum, Hanovre.
La Plaine près de Gennevilliers, 1877, huile sur toile, 50 × 61 cm, collection particulière.
Pommiers, Vétheuil, 1878, huile sur toile, 55 × 66 cm, collection particulière.
Pruniers en fleurs, 1879, huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière.
L'Église de Vétheuil, Neige, 1879, huile sur toile, 52 × 71 cm, musée d'Orsay, Paris.
Le Givre, 1879, huile sur toile, 61 × 100 cm, musée d'Orsay, Paris.
Chrysanthèmes rouges, 1880-1881, huile sur toile, 82 × 65 cm, collection particulière.
La Seine entre Vétheuil et la Roche Guyon, 1881, huile sur toile, 60 × 80 cm, collection particulière.
Les Rochers de Belle-Île, la côte sauvage, 1886, huile sur toile, 65 × 81 cm, musée d'Orsay, Paris.

Camille Pissarro

Louveciennes, 1871, huile sur toile, 90 × 116 cm, collection particulière.
La Seine à Port-Marly, 1872, huile sur toile, 46 × 56 cm, musée d'Orsay, Paris.
Paysages avec rochers, Montfoucault, 1874, huile sur toile, 65 × 92 cm, collection particulière.
La Récolte des Choux, l'Hermitage, Pontoise, 1875, huile sur toile, 54 × 64 cm, Cincinnati Art Museum, Cincinnati États-Unis.
Le Laboureur au Valhermeil, Auvers-sur-Oise, 1876, huile sur toile, 54 × 65 cm, collection particulière.
Jardins en fleurs, l'Hermitage, Pontoise, 1876, huile sur toile, 39 × 56 cm, collection particulière.
La Moisson à Montfoucault, 1876, huile sur toile, 65 × 92 cm, musée d'Orsay, Paris.
Sous-bois, avec un homme et une femme assise, 1876, huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière.
L'Hermitage en été, Pontoise, 1877, huile sur toile, 56 × 91 cm, collection particulière.
Les Seigles, côte des Gratte-Coqs, Pontoise, 1877, huile sur toile, 60 × 73 cm, Shizuoka Prefectural Museum of Art, Shizuoka Japon.
Les Toits rouges, coin de village, effet d'hiver, 1877, huile sur toile, 54 × 65 cm, musée d'Orsay, Paris.
Le Jardin de Maubuisson, Pontoise, printemps,1877, huile sur toile, 65 × 81 cm, musée d'Orsay, Paris.
Chemin sous-bois, en été, 1877, huile sur toile, 81 × 65 cm, musée d'Orsay, Paris.
Lisière de bois, 1878, huile sur toile, 63 × 83 cm, collection particulière.
Sous-bois en automne, Pontoise, 1878, huile sur toile, 81 × 65 cm, collection particulière.
La Brouette dans un verger, Le Valhermeil, Auvers-sur-Oise, 1881, huile sur toile, 54 × 65 cm, Paris, musée d'Orsay.

Auguste Renoir

La Liseuse, 1874-1876, huile sur toile, 46 × 38 cm, musée d'Orsay, Paris.
La Place Saint-Georges, 1875, huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière.
Torse, effet de soleil, 1875-1876, huile sur toile, 81 × 65 cm, musée d'Orsay, Paris.
Bords de Seine à Champrosay, 1876, huile sur toile, 55 × 66 cm, musée d'Orsay, Paris.
La Balançoire, 1876, Huile sur toile, 92 × 73 cm, musée d'Orsay, Paris.
Le Moulin de la Galette, 1876, huile sur toile, 131 × 175 cm, musée d'Orsay Paris
Le Pont de chemin de fer à Chatou, 1881, huile sur toile, 54 × 65 cm, musée d'Orsay, Paris
Château des Brouillards, date inconnue, huile sur toile, 60 x74 cm, collection particulière.
Jeunes filles au piano, 1892, huile sur toile, 117 × 90 cm, collection particulière.

Alfred Sisley

Les Régates à Molesey,1874, huile sur toile, 66 × 91 cm, musée d'Orsay, Paris.
Une Rue à Louveciennes, 1876, huile sur toile, 55 × 46 cm, musée d'Orsay, Paris.
La Seine à Suresnes, 1877, huile sur toile, 60 × 73 cm, musée d'Orsay, Paris.
Station de bateaux à Auteuil, 1878, Huile sur toile, 46 × 55 cm, localisation inconnue.
Cour de ferme à Saint-Mammès, 1884, huile sur toile, 72 × 93 cm, musée d'Orsay, Paris.
Croquis pour Cour de ferme à Saint-Mammès, 1884, crayon noir sur papier, 12 × 19 cm, musée du Louvre, Paris.
La Lisière de forêt au printemps, 1885, huile sur toile, 58 × 72 cm, musée d'Orsay, Paris.
Bords de Seine, effet de soleil couchant, date inconnue, huile sur toile, 50 × 70 cm, collection particulière.
Saint-Mammès, 1885, huile sur toile, 54 × 73 cm, musée d'Orsay, Paris.
La Seine à Billancourt, date inconnue, huile sur toile, 27 × 35 cm, collection particulière.
Paul Gavarni
Souvenirs et regrets de la Courtille, date inconnue, plume et aquarelle sur papier, 21 × 31 cm, collection particulière
Jean-François Millet
L'Homme à la brouette, avant 1855, crayon noir sur papier beige, 29 × 20 cm, musée du Louvre, Paris.
Échappée sur la campagne entre deux maisons, Vichy, Vers 1866-1868, crayon graphite, plume et encre brune, lavis d'encre brune, aquarelle sur papier vélin, 17 × 20 cm, musée du Louvre, Paris.

Ses œuvres

Femme nue étendue sur un divan

Les roses
Portrait d'inconnu, Musée national des beaux-arts d'Alger, Alger
Femme à sa toilette 1873, collection privée.
Femme nue étendue sur un divan 1873, 87 × 113 cm, collection privée.
Les Jardiniers 1875-1877.
L'Yerres, pluie 1875, 80,3 × 59,1 cm, Indiana University Art Museum, Bloomington.
Les Raboteurs de parquet 1875, musée d'Orsay, Paris.
Jeune homme à la fenêtre 1876, New York, collection privée.
Le Pont de l'Europe 1876, musée du Petit Palais, Genève.
Portraits à la campagne 1876, huile sur toile, 95 × 111 cm, musée Baron Gérard, Bayeux.
Rue de Paris, temps de pluie, dit aussi Temps de pluie à Paris au carrefour des rues de Turin et de Moscou, voire La Place de l'Europe à Paris, temps de pluie 1877, Institut d'art, Chicago.
Les Périssoires 1877, National Gallery of Art, Washington.
Canotiers 1877, collection privée, France.
La Partie de bateau 1877, collection privée, Paris.
Peintres en bâtiment 1877, collection privée.
La Gare Saint-Lazare 1877, musée d'Orsay, Paris.
Vue de toits Effet de neige 1878, musée d'Orsay, Paris.
Les Orangers 1878, musée des beaux-arts, Houston.
Baigneur s'apprêtant à plonger vers 1878, 157 × 117 cm.
Canotiers ramant sur l'Yerres 1879.
Portrait de Georges Roman 1879, collection privée.
Autoportrait au chevalet 1879-1880), collection privée
La Partie de bésigue 1880, collection privée.
Boulevard vu d'en haut 1880.
Homme au balcon, boulevard Haussmann 1880, vendue 14 306 000 $ par Christie's en mai 2000
Nu au divan 1880, 132 × 196 cm, Minneapolis Institute of Arts, Minnesota, États-Unis.
Un balcon à Paris 1880-1881, 55,2 × 39 cm, collection privée
Nature morte, poulet et gibier à l'étalage 1882.
Henri Cordier 1883, musée d'Orsay, Paris.
Nature morte au homard 1883, collection privée Spencer et Marlene Hays
Homme au bain 1884, musée des beaux-arts, Bosto
Le Pont d'Argenteuil et la Seine 1885, huile sur toile de 0,65 × 0,82 cm, collection privée.
Nature morte aux pommes
Dans un café 1890, musée des beaux-arts de Rouen.
Gustave Caillebotte, autoportrait 1892.
Arbre en fleurs, Petit Gennevilliers, vendu 1 046 583 € en juin 2004
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Posté le : 19/02/2016 20:20

Edité par Loriane sur 20-02-2016 20:04:00
Edité par Loriane sur 20-02-2016 20:04:41
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Mirra Alfassa et Auroville en Inde
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Le 21 février 1878 à Paris 9e naît Mirra Alfassa

de son vrai nom Blanche Rachel Mirra Alfassa, morte le 17 novembre 1973 à 95 ans, à Pondichéry en Inde, aussi surnommée Douce Mère ou la Mère, a pour identité Mirra Richard. Elle a la double nationalité françaies et Indienne, elle reçoit une formation à l'académie Julian.
Elle est connue pour son parcours spirituel et mystique avec Sri Aurobindo et ses écrits et pour être à l'origine de la cité d'Auroville en Inde.

Sa vie

Sa mère, Mathilde Ismalun, née à Alexandrie en Égypte, et son père, Moïse Maurice Alfassa, banquier, né à Adrianople, en Turquie, tous deux de confession juive, s'installent en France en 1877. Son frère aîné, Matteo Mathieu Maurice, né à Alexandrie, devient gouverneur des colonies. Elle étudie la peinture et se marie le 13 octobre 1897 à l'âge de 19 ans avec le peintre Henri Morisset, disciple de Gustave Moreau, dont l'atelier était au 15, rue Lemercier à Paris. Son fils André nait le 23 août 1898. En 1904, elle rencontre pour la première fois Louis Bimstein dit Max Théon.
Elle effectue un séjour à Tlemcen de 1905 à 1906, puis en 1907.
Elle fonde ensuite sa première association : Idea. Elle divorce en 1908 et se remarie avec Paul Antoine Richard 17 juin 1874 - juin 1967 en avril 1911.
Elle se rend en Inde avec son mari en 1914 à Pondichéry Puducherry et rencontre Sri Aurobindo. Elle passe une première année à Pondichéry, revient en France en novembre 1915 puis part quatre ans au Japon à partir du 18 mai 1916 avec Paul Richard et revient définitivement à Pondichéry auprès de Sri Aurobindo en avril 1920.
Son mari Paul Richard la quittera en novembre 1920.
Lorsque Sri Aurobindo se retire en 1926, il laisse à Mirra Alfassa — qu'il a commencé à appeler Mère— la direction de l'ashram qu'elle organise et développe. Elle assiste aux derniers moments de Sri Aurobindo lors de son décès en 1950.

Elle fonde le 28 février 1968, en présence du président de l'Inde, Auroville au nord de Pondichéry dans le sud du Tamil Nadu, une communauté internationale soutenue par l'UNESCO, dont la vocation est de réaliser l'unité humaine.

Elle meurt le 17 novembre 1973 à Pondichéry. Elle laisse derrière elle une œuvre écrite importante, notamment son journal Prières et méditations, les Entretiens — causeries aux membres de l'Ashram — et les treize tomes de L'Agenda de Mère recueillis par un de ses disciples, le Français Satprem Bernard Enginger, qui raconte ce qu'elle nomme sa percée au cœur de la matière, pour donner naissance à ce qu'elle nomme l'espèce nouvelle ou la vie sans mort. Sri Aurobindo écrit dans The Mother 25.49 : Elle travaille ici, dans le corps, pour faire descendre quelque chose qui ne s'est pas encore exprimé en ce monde matériel et qui transformera la vie ici-bas.

Alfassa Mira dite La mère 1878-1973

L'âshram de Shrî Aurobindo était dirigé depuis 1926 par une femme que les disciples vénéraient comme une incarnation de la Mère divine. On ne l'appelait donc que « Mère », et depuis la mort du maître 1950 elle assumait également la fonction d'inspiratrice spirituelle, qui à l'origine était dévolue à Shrî Aurobindo.
Juive d'origine égyptienne, Mira Alfassa était française ; née à Paris en 1878, elle épousa d'abord un peintre du nom de Morisset, puis un avocat, Richard.
C'est au cours d'un séjour avec celui-ci dans l'Inde française qu'elle rencontra Aurobindo 1922.
Associant désormais sa vie à celle de ce dernier, elle devient sa proche collaboratrice et fonde avec lui l'âshram centre spirituel de Pondicherry.
Le fils qu'elle avait eu de M. Morisset y joua le rôle de secrétaire général après la Seconde Guerre mondiale. Entre 1926 et 1973 date de sa mort, la Mère donne une puissante impulsion à l'organisation matérielle de l'âshram officiellement : Shrî Aurobindo Society qui devient une importante entreprise capitaliste.
Son génie de l'organisation, joint à une autorité rigoureuse et s'exerçant sans partage, a permis à la Mère de réaliser une œuvre certainement promise à durer.
Son influence sur le plan spirituel est plus difficile à apprécier puisqu'il s'agit là d'un domaine où les témoignages ne peuvent être que subjectifs.
Du moins la Mère a-t-elle toujours dit qu'elle ne faisait que transmettre l'influence supramentale issue d'Aurobindo lui-même, limitant ainsi volontairement son rôle à celui d'un intermédiaire entre le maître et ses disciples.Jean Varenne

Œuvre écrite

Prières et Méditations 1912-1919. Première édition en 1932.
La Découverte suprême 1912. Première édition en 1937
Paroles d'Autrefois 1946
Quelques Paroles 1951
Quelques Réponses 1964
Éducation 1952
Les Quatre Austérités & Les Quatre Libérations 1953
Le Grand Secret 1954
Commentaires sur le Dhammapada 1960
White Roses 1964-1970
Sri Aurobindo, Pensées et Aphorismes. Deux Volumes commentés par la Mère.
Entretiens 1929-1958, Huit tomes publiés pour la première fois de 1933 à 1972. Trad. T. I : Entretiens. 1929, Shri Aurobindo Ashram, 1967, 165 p.
L'Agenda de Mère 1951-1973, édités par Satprem, trad., Institut de recherches évolutives, Interforum, 13 vol. T. I : L'Agenda de Mère. 1951-1960.
Source : bibliographie des œuvres de Mère citées par Satprem dans "Mère. L'Espèce Nouvelle", p. 563.

AUROVILLE


Le Matrimandir, centre et lieu de méditation d'Auroville
Pays Inde
État ou territoire Tamil Nadu
District Viluppuram
Démographie
Population 2 262 habitants


Auroville, la ville de Sri Aurobindo mais aussi la ville de l'Aurore est une ville expérimentale située à une dizaine de kilomètres au nord de Pondichéry dans l'État du Tamil Nadu en Inde.
Elle fut créée en 1968 par une Française, Mirra Alfassa Mirra Richard, plus connue sous le nom de la Mère et compagne spirituelle du philosophe indien Sri Aurobindo. Auroville a pour vocation d'être, selon les termes de sa conceptrice, le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités.
Aujourd'hui, les Aurovilliens, issus d'une trentaine de pays, sont organisés en 35 unités de travail : agriculture, informatique, éducation, santé, artisanat, etc. Désert à l'origine, le lieu est maintenant parfaitement viable.
En 1972, la Mère parle du projet en ces termes : Il doit exister sur Terre un endroit inaliénable, un endroit qui n'appartiendrait à aucune nation, un lieu où tous les êtres de bonne volonté, sincères dans leurs aspirations, pourraient vivre librement comme citoyens du monde…
Au centre d'Auroville, se trouvera le Matrimandir la Maison de la Mère, considéré par Mirra Alfassa comme l'âme du lieu. Le projet prévoit quatre zones internationale, culturelle, industrielle, résidentielle aménagées autour du Matrimandir et occupant 25 km2 actuellement 10 km2 sont réalisés. La ville est censée avoir la forme d'une galaxie spirale une fois sa construction achevée. Conçue par l'architecte français Roger Anger, Auroville est prévue pour accueillir 50 000 habitants.
À leur arrivée, les pionniers trouvent un site aride, sans eau. Ils creusent des puits et, pour faciliter le pompage, installent des éoliennes, des réseaux d'évacuation et d'adduction d'eau. Plus de deux millions d'arbres et d'arbustes sont plantés en quatre décennies dans ce qui était un désert.

L'unesco a soutenu le projet depuis le début.

Charte
Lors de l'inauguration d'Auroville, le 28 février 1968, en présence du président de la République indienne, un garçon et une fille représentant chacun des 124 pays du monde, versent une poignée de terre de leur sol natal dans une urne en forme de lotus en signe de fraternité universelle.
Une charte en quatre points, exprimant sa vision de la ville, est lue par la Mère :
Auroville n'appartient à personne en particulier. Elle appartient à toute l'Humanité. Mais pour y séjourner, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ;
Auroville sera le lieu de l'éducation perpétuelle, du progrès constant, et d'une jeunesse qui ne vieillit point ;
Auroville veut être le pont entre le passé et l'avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s'élancer vers les réalisations futures ;
Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète.
Conformément à la croyance de la Mère que l'ère de la religion est derrière nous et doit faire place à une ère de spiritualité transcendant la religion, la charte d'Auroville dit catégoriquement pas de religions.

Plan

Au centre d'Auroville, se trouve la zone de la Paix, laquelle abrite le Matrimandir et ses jardins, l'amphithéâtre contenant l'Urne de l'Humanité et un lac censé créer une ambiance de calme et réapprovisionner la nappe phréatique.
Quatre zones s'ordonnent autour de cette zone centrale :
la zone industrielle : s'étendant sur 109 hectares au nord de la zone de la Paix et du Matrimandir, elle sert à abriter les industries vertes, les centres de formation, l'artisanat, et les services administratifs de la ville ;
la zone résidentielle : couvrant 189 ha au sud de la zone de la Paix, elle est réservée à l'habitat sur 45 % de sa superficie et à la verdure sur 55 % ;
la zone internationale : située à l'ouest de la zone de la Paix, elle est destinée, avec ses 74 ha, à accueillir des pavillons nationaux et culturels, regroupés par continents ;
la zone culturelle : couvrant 93 ha à l'est de la zone centrale, elle est vouée aux activités éducatives, artistiques, culturelles et sportives.
Autour de ces quatre zones périphériques s'étend une ceinture verte de 1,25 km de rayon, regroupant fermes biologiques, laiteries, vergers, forêt, habitat protégé pour la faune. Elle est censée fournir bois de construction, nourriture, remèdes, et servir de lieu de détente et de poumon vert.

Administration

Après la mort de Mirra Alfassa en 1973, la question principale à Auroville est de savoir quelle structure va gérer la ville : l'ashram de Sri Aurobindo qui, dans les faits, contrôle Auroville, ou bien la Sri Aurobindo Society, qui en possède le contrôle juridique ? En 1981, des habitants d'Auroville parviennent finalement à convaincre le gouvernement indien de retirer le contrôle juridique à la Sri Aurobindo Society et de le remettre au gouvernement par le biais d'une structure juridique adaptée. À partir de cette date, un représentant du gouvernement commence à résider à Auroville. La charte d'Auroville, et en particulier son article numéro 1, est donnée en référence de cette volonté d'indépendance par rapport à l'ashram.
En 1988, le parlement indien vote une loi accordant à ce grand village de 20 km2 un statut unique dans le pays. Son administration est désormais entre les mains d'un conseil de sept membres provenant du gouvernement de l'État, de la société Sri Aurobindo et de la communauté aurovillienne elle-même. Depuis, les habitants étrangers bénéficient d'un statut préférentiel pour leur visa un an renouvelable contre six mois pour les touristes.

Population

Évolution de la population d'Auroville
L'agglomération d'Auroville est constituée d'environ 80 communautés réparties dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres. Au sein d'Auroville vit une population internationale de plus de 2 000 résidents, dont plus de 50 nationalités. En décembre 2014, la population regroupait 2 314 Aurovilliens 900 hommes, 880 femmes et 534 mineurs de moins de 18 ans, soit 1 780 adultes.

Unités de travail

Les Aurovilliens sont organisés en unités de travail, notamment :

Forecomers agriculture et technologies de substitution,
Aurelec informatique,
Fertile reboisement et agriculture,
Nine Palms reboisement et agriculture,
Meadows reboisement et agriculture,
Fraternity communauté artisanale travaillant avec les villageois tamouls,
Aspiration éducation, santé et activité du village.
Les équipes du Centre de recherche scientifique d'Auroville le CSR s'intéressent activement aux énergies renouvelables, au recyclage et à la purification de l'eau fontaine Mélusine1, aux constructions écologiques ainsi qu'aux véhicules hybrides et électriques depuis plus de vingt ans.

Vivre à Auroville

Actuellement, pour devenir membre d'Auroville, il faut faire ses preuves pendant un an, il faut un visa indien de type X (abréviation de l'anglais extensible, renouvelable permettant de résider en Inde, ainsi que l'argent nécessaire pour vivre au moins un an sans être rémunéré pour son travail.
Tous les biens immobiliers terrains, maisons, puits sont la propriété de la fondation Auroville, la propriété privée est interdite. Pour devenir l'occupant d'une maison existante, il faut faire don à la fondation du montant équivalent à la valeur de la maison. Pour bâtir une maison et en devenir l'occupant, il faut également faire un don à la fondation.

Atelier de théâtre dans Sadhana Forêt, Auroville

Éducation, soins médicaux de base, culture et activités sportives sont gratuits. Pour le reste, ceux qui n'ont pas de revenus touchent une allocation de 5 000 roupies environ 64 euros par mois. De l'argent virtuel, débité pour les achats effectués à Auroville, les factures d'électricité ou de restauration. Impossible néanmoins de se contenter de cette somme : le nouvel arrivant doit pourvoir aux frais de location, puis de construction de son logement; ce pécule ne peut suffire à qui souhaite voyager ou payer des études supérieures à ses enfants. Pour pallier ce problème, certains ont fait le pari d'une unité commerciale à Auroville même : hébergement des invités, fabrication d'encens, de produits bio, de vêtements, d'objets artisanaux, etc. une partie des bénéfices commerciaux est reversée à la communauté.

Constructions majeures Le Matrimandir

Qualifié de gigantesque balle de golf dorée et de simili Epcot Center par le guide Lonely Planet pour l'Inde méridionale, le Matrimandir est visible de tous les points du territoire de la ville. Il contient une chambre intérieure, revêtue de marbre blanc, qui abrite un globe de verre de 70 cm de diamètre20 réputé le plus gros au monde. Conçue comme lieu destiné à la méditation, cette chambre ne renferme ni fleurs, ni encens, ni musique susceptibles d'évoquer un édifice religieux. Elle n'est pas ouverte aux touristes.

Autres bâtiments

Le Centre des visiteurs Visitors Center : vaste édifice destiné à accueillir les visiteurs. On y trouve plusieurs photos d'Auroville à l'origine, des livres, une restauration et un amphithéâtre où se tiennent des spectacles.
La Maison de l'Inde Bharat Niwas : bâtiment voué à la culture d'Auroville et comprenant des amphithéâtres, des cinémas, une bibliothèque, etc.
Pour tous : la principale supérette d'Auroville.
Le Laboratoire des langues Language Laboratory : lieu commun d'échanges pour l'étude et l'apprentissage des langues par l'écrit, l'audio, l'oral, l'ordinateur, etc.
La Cuisine solaire : cuisine vaste et peu chère 25 roupies par repas soit environ 0,30 euro pour les Aurovilliens et les résidents. Néanmoins, elle coûte un peu plus cher (80 roupies/repas, soit environ 1,00 euro, pour les personnes extérieures, lesquelles doivent réserver.
Le Coin des nouvelles créations New Creation Corner : restaurant à côté du réfectoire Nouvelles créations New Creation. Il s'agit d'un restaurant classique, avec serveurs, d'où des prix plus élevés environ 100 roupies par repas, soit environ 1,30 euros. La monnaie et les cartes bancaires y sont acceptées.

Maison de l'Inde Bharat Niwas Le pavillon de la culture tibétaine

Le pavillon de la culture tibétaine, financé par l'Inde est, avec celui de ce pays, le seul existant à Auroville. Claude Arpi en est le directeur. La journaliste Ann Riquier a participé à sa création. Son architecture s'inspire des plans du Mandala du Kalachakra et ses différentes pièces sont disposées symétriquement autour d’une cour centrale. Le 14e dalaï-lama a inauguré ce pavillon le 20 janvier 2009.

AUROBINDO ŚRĪ 1872-1950


La philosophie de Śrī Aurobindo a essentiellement pour élément européen la doctrine de l'évolution biologique, et pour élément indien son ontologie. Celle-ci affirme l'unicité de l'Être, substrat commun de toute réalité matérielle ou psychologique du monde phénoménal ou humain ; dans cette ontologie, l'Être est donc immanent à ce monde, mais en même temps le transcende ; pour l'homme, cet Être est Dieu, éternel, infini, omniprésent et, par là même, lui est intérieur.
Le Śrī Aurobindo Āśram – communauté spirituelle et temporelle dont le centre est à Pondichéry – déploie une grande activité d'éducation ; elle vise à développer, dans l'esprit du maître, la connaissance scientifique internationale, mais aussi la santé physique par le régime de vie et l'activité sportive.

Synthèse de deux cultures

Né à Calcutta le 15 août 1872, Śrī Aurobindo, philosophe indien, fondateur du Śrī Aurobindo Āśram, est mort à Pondichéry le 5 décembre 1950. Troisième fils du Dr Krishnadhan Ghose, médecin bengali admirateur de la culture britannique, le jeune Ghose reçut deux noms personnels : en bengali, celui de Aurobindo (prononciation bengali du sanskrit Aravinda, « lotus ») et, en anglais, celui de Ackroyd. Son éducation, comme celle de ses frères aînés, demeura uniquement anglaise, bien que son grand-père, Kaliprasad Ghose, fût resté très attaché à la culture indienne. En 1879, on le confia avec ses deux frères aînés (après lui naquirent encore une fille et un fils) à une famille de Manchester où il commença l'étude du latin. En 1885, il entra à la St Paul's School à Londres, où il étudia particulièrement le grec, l'histoire de l'Europe, plusieurs langues européennes, et développa ses dons poétiques. En 1889, il s'inscrivit au King's College de Cambridge et adhéra à une association d'étudiants indiens ; il abandonna son nom anglais. Son père le destinait à l'Indian Civil Service : il y fut refusé pour un examen d'équitation ; il affichait d'ailleurs dès lors des sentiments nationalistes peu compatibles avec ce service. Distingué par James S. Cotton, frère d'un ancien lieutenant-gouverneur du Bengale, et par le Mahārājah de Baroda, il quitta l'Angleterre en 1893 et entra au service de l'État de Baroda. Il collabora bientôt, anonymement, à la revue nationaliste Induprakash. Il jugeait insuffisante l'action du National Indian Congress, fondé en 1885 et qui, à ses débuts, cherchait à inspirer à l'administration anglaise des réformes favorables au pays. Il estimait qu'il fallait surtout rétablir et promouvoir l'activité de la nation indienne. C'est alors qu'il en étudia les grandes traditions sanskrite et bengali que ses études lui avaient fait méconnaître. Mais, loin de renoncer à l'acquis européen, et particulièrement à la science européenne, il voua dès lors sa pensée à la recherche d'une synthèse supérieure, où le meilleur des deux cultures devait entrer comme élément, et dont la part indienne devait rendre à l'Inde la conscience de sa valeur propre.

Politiquement, il militait dans les organisations secrètes qui œuvraient pour l'indépendance, mais surtout dans celles de sa patrie, le Bengale, et il n'excluait pas, à la différence de Gandhi, le recours éventuel à la violence. Après le grand mouvement d'indignation provoqué en 1905 par la division du Bengale, due à lord Curzon, il quitte Baroda, en 1906, fait des tournées politiques au Bengale, dirige le Bengal National College et prend part à la direction du journal nationaliste Bande Mātāram (« Je salue la Mère »... qui est la Patrie et l'Âme), ainsi nommé d'après les deux premiers mots d'un chant de Bankim Chandra Chatterjī devenu la Marseillaise des Bengalis. Il est l'objet de poursuites en 1907 et quitte son « College ». Le National Indian Congress traverse une crise. Aurobindo est parmi les extrémistes avec le Marathe Tilak. Il pratique déjà la discipline psychologique du yoga, qui lui donne maîtrise de soi et sérénité. En 1908, à l'occasion d'actes de terrorisme où les siens sont impliqués, il est arrêté ; en 1909, il est acquitté, après avoir été incarcéré pendant toute une année parmi des condamnés de droit commun, année qu'il consacre à l'exercice du yoga, au travail littéraire et à la méditation. Athée moderniste en Angleterre, il avait retrouvé Dieu dans la philosophie indienne, Dieu en lui-même et qui lui donnait ses ordres, non par des visions, mais par le sentiment de sa présence en tout et de sa force en lui. Menacé de nouveau d'être arrêté, Aurobindo passe clandestinement à Chandernagor, territoire français, en février 1910, puis, en avril, sur un bateau français, à Pondichéry où il se fixe définitivement.
Il s'abstient dès lors de toute action politique directe et même jusqu'en 1914 de toute activité publique et de toute publication. Après cette date, il fonde la revue Arya avec Paul Richard et un petit groupe de disciples, et il commence à publier. Ses œuvres furent traduites en français par Mme Richard qui devait bientôt quitter Pondichéry, pour y revenir, en 1920, s'associer à l'œuvre de Śrī Aurobindo, en organiser la réalisation communautaire, l'Āśram, devenir la « Mère ». En 1926 elle prenait la direction effective de cette communauté, tandis que Śrī Aurobindo entrait dans une retraite, interrompue seulement, chaque année, par son apparition publique darśan en un petit nombre d'anniversaires et d'occasions solennelles.
À sa mort, qui n'a pas été acceptée comme telle par tous ses disciples et n'exclut pas pour eux la persistance de la présence, il a été inhumé dans une cour du bâtiment central de son Āśram, en une tombe samādhi constamment vénérée.

La Vérité divine reconnue en soi

Supposé par toute existence, Dieu, selon Aurobindo, est présent dans la matière comme dans ce qu'il appelle le « mental » et le « supramental ». Il y est actif aussi. La Vérité qu'il constitue et qui englobe toute vérité particulière s'exprime surtout par l'intelligence de l'homme et doit se manifester toujours plus pleinement par cette intelligence en évolution dirigée. La Vérité est déjà contenue dans les anciens textes, tout en y étant mêlée à des vérités de circonstance, de temps et de lieu, selon les époques et les peuples où ces textes ont été élaborés. Aurobindo la retrouve chez Héraclite comme dans les Véda, les Upaniṣad, la Bhagavadgītā ; dans ce dernier texte, elle apparaît clairement comme l'objet final de l'œuvre, de la connaissance et de l'amour. L'œuvre idéale est, dans le domaine de l'homme et de sa vie, la pleine réalisation désintéressée de la condition propre à chacun. Pour Aurobindo, il n'y a donc pas de doctrine religieuse ou philosophique universelle dont chaque homme doive être l'esclave, et le yoga, l'ajustement intégral pour chacun, est un ajustement à sa nature propre, ce qui ne veut pas dire la servitude à l'égard de ses penchants, mais la réalisation, conditionnée par la connaissance, de la Vérité divine reconnue en soi-même.
Dominée tout entière par l'idée de synthèse où confluent les perceptions partielles de la Vérité, la pensée d'Aurobindo s'est exprimée philosophiquement – comme dans les images du poète qu'il n'a jamais cessé d'être – à la fois dans des travaux d'exégèse sur les textes et dans d'amples exposés, La Synthèse des yogas, La Vie divine. À l'égard de la doctrine de l'évolution, qui, selon lui, ne s'arrête pas à l'homme comme couronnement de réalisation mais doit admettre une marche vers un surhomme, certains comparent Aurobindo à Teilhard de Chardin.

Une communauté originale

Dans l' Āśram, la communauté spirituelle et temporelle dirigée par la Mère décédée en 1973, cette doctrine est l'idéal que les disciples se sont appliqués à réaliser en collaboration avec des sympathisants qui travaillent pour faire vivre et prospérer cette communauté. Le centre en demeure à Pondichéry, mais la communauté possède des branches et des groupes dans plusieurs grandes villes de l'Inde, ainsi qu'en Europe et en Amérique. L'Āśram favorise la fondation d'une grande ville, Auroville, ville de l'Aurore, comprenant, outre l'établissement fondamental, des secteurs international, agricole et industriel et située près de Pondichéry. Jean Filliozat



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Posté le : 19/02/2016 19:48

Edité par Loriane sur 20-02-2016 21:27:48
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Rébecca Nurse (sorcière de Salem)
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Le 21 Février 1621 naît Rebecca Nurse, américaine née Towne

pendue à 71 ans le 19 juillet 1692, elle fut une des victimes notoires des procès dans l'affaire des Sorcières de Salem.
Rebecca Nurse était née en Angleterre, de William Towne et Joanna Blessing. Elle arriva à Salem Village, aujourd'hui Danvers avec sa famille en 1640. Elle épousa Francis Nurse (1618-1695), qui était également un immigrant anglais, aux alentours de 1645. Le couple eut 7 enfants : Rebecca, Sarah, John, Samuel, Mary Elizabeth, Francis, et Benjamin. Francis était artisan en objets de bois, il fabriquait notamment des plateaux. Il fut le policier de Salem en 1672.
L'affaire des sorcières éclata à Salem en 1692.


Rebecca était alors une invalide de 71 ans qui avait donné naissance à 7 enfants et les avait élevés.
La famille Nurse était impliquée dans plusieurs litiges fonciers qui avaient pu causer du ressentiment chez d'autres citoyens de la ville. Néanmoins, la plupart des contemporains de Rebecca Nurse avaient de bonnes relations avec elle.
La noblesse et la dignité de caractère qu'elle démontra pendant son procès contribua fortement au changement d'attitude de l'opinion publique contre les procès.
Peu de temps après que la première femme a été accusée de sorcellerie, Rebecca Nurse découvrit que son nom avait été mentionné en tant que suspecte.
Elle aurait alors dit : Je suis aussi innocente qu'une enfant à naître, mais sans doute le Seigneur a-t-il découvert en moi un péché dont je ne me suis pas repentie, pour m'éprouver ainsi dans mon grand âge.
Le 23 mars 1692 un mandat d'arrêt fut lancé contre elle, sur la plainte de Edward et John Putnam, oncles d'Ann Putnam.
La famille Putnam était l'une de celles qui étaient en litige avec les Nurse.
Comme dans les autres affaires, l'audience de Rebecca devant les juges fut accompagnée de grands bruits par les possédées »great noyses by the afflicted. Rebecca répéta qu'elle était innocente mais fut incarcérée à la prison de Salem.
Elle fut mise en accusation le 2 juin 1692 et contrainte à un examen physique par un jury de femmes.
Elles découvrirent ce que la majorité d'entre elles pensèrent être une marque du démon ; quoique deux d'entre elles exprimèrent leur désaccord en indiquant que la marque avait une cause naturelle. Rebecca demanda que la marque soit examinée par d'autres personnes, avant le renvoi devant la cour de jugement, mais sa requête fut rejetée.
Rebecca Nurse fut jugée le 29 juin 1692.
On comptait, au nombre de ses accusateurs, les quatre jeunes filles qui avaient causé la crise d'hystérie collective anti-sorcière, le révérend Parris et plusieurs membres de la famille Putnam. Rebecca fut défendue par un de ses fils, son gendre et sa bru. En outre, une quarantaine de citoyens de Salem Village signèrent une pétition pour témoigner de son caractère.
Le jury la déclara d'abord non coupable.
Certains des accusés avaient avoué pratiquer la sorcellerie en espérant échapper à la peine de mort. Une de ces femmes, dame Hobbs, murmura elle est l'une des nôtres. Dans cette circonstance, le juge demanda que le verdict soit reconsidéré.
Lorsqu'on demanda à Rebecca Nurse ce qu'avait voulu dire dame Hobbs, elle ne donna aucune réponse. Plus tard, elle déclara qu'elle n'avait pas entendu la question, parce qu'elle était dure d'oreille, et que l'une d'entre nous signifiait qu'elles étaient emprisonnées ensemble.
Le gouverneur commua la sentence, mais quand les accusateurs de Rebecca renouvelèrent leurs protestations, il revint sur sa décision.
Rebecca Nurse fut excommuniée le 3 juillet 1692, abandonnée au démon et à la damnation éternelle.
Le 19 juillet 1692, elle fut conduite en charrette avec quatre autres femmes à Gallows Hill, colline du gibet et pendue. L'une des sœurs de Rebecca, Mary Towne Estey, fut également pendue pour sorcellerie.
En 1703, des indemnités furent payées aux héritiers des victimes et ceux de Rebecca Nurse reçurent la somme de 25 livres.
En 1706, Ann Putnam fit des excuses publiques, mentionnant particulièrement Rebecca Nurse. En 1712, le pasteur qui avait excommunié Rebecca Nurse abrogea formellement sa décision.
Francis Nurse vécut jusqu'au 22 novembre 1695.
La maison où il avait vécu avec Rebecca existe toujours et est conservée par une société historique.



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Posté le : 19/02/2016 19:13

Edité par Loriane sur 20-02-2016 21:58:22
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Rovaniemi, musée Arktikum et Village du Père Noël

Petit lapon, patapon, sámi chaud mi froid. Pronostic : Fin décembre 2015. Au Polar Circle, le couchant dure 24 heures…

La route de Rovaniemi, d’une essence aussi variée que des clones de bouleaux, défile toujours cap au Nord, toujours vers ces rencontres curieuses qui se profilent à gauche de la route, de Pères Noël débraillés rentrant en stop. Certes nous trouvons quelque charme à cette incroyable nature qui émerge de la rareté de la neige, de son gris sale, des arbres bourgeonnants déjà. Mais on ne peut décrire quel malaise nous cause pourtant ces Santa Claus sámis en grande discussion qui s’enfuient dans des camions bâchés. Souvenirs estompés. Attractions gelées. Palais de glace fondus. Village déserté.

L’ombre des flocons toujours absente ne nous manque pas trop, les canons à neige crachant goulûment le plus loin possible leur fine fumée immaculée. Au stand mythique du photographe, un Petit Papa inique les embrasse sans entrain ces enfants tous blonds saupoudrés à ses pieds. Mais notre étonnement s’attise avec ces touristes espagnols dont les bottes traînent furieusement et dont les gestes pointent consternés les grandes pancartes de bois. Un temps madrilène ici, comme ce n’est pas la porte à côté, les met vraiment en colère. Glaces ? Même pas Cap’ !

Dans le pays trop chaud, une rumeur éclate. La mémoire same s’émeut. Alors que -4° au lieu de -30°, on dirait une bien mince affaire qui s’amplifie. Sauf que les rennes ne transhument plus. Sauf que les lièvres blancs ne peuvent plus se fondre. Sauf que qui dort dîne, et que les ours meurent de faim. Sauf que les loups… Sauf que…

Posté le : 19/02/2016 13:14
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Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Cavalier,

Je suis touchée qu'à l'instar de mon texte, tu aies mis en avant le patois local. C'est toujours très croustillant. Elles sont super ces mamies !

Merci pour le fou rire.

Bises

Couscous

Posté le : 17/02/2016 06:54
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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