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Georges Séféris
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Le 28 février 1900, Calendrier julien naît Georges Séféris

à Smyrne, empire Ottoman, le 13 Mars 1900 calendrier Grégorien, Georges Séféris, en grec moderne Γιώργος Σεφέρης, nom de plume du poète grec Yórgos Seferiádis Γιώργος Σεφεριάδης, lauréat du prix Nobel de littérature, mort le 20 septembre 1971 à Athènes, Grèce actuelle.
Son activité principale est Poète, auteur de poésies, essais, et diplomate. Ses distinctions sont le prix Nobel de littérature reçu en 1963


En bref

Premier prix Nobel 1963 de la Grèce moderne, Georges Séféris occupe sans doute, dans la littérature de son pays, une des places les plus prestigieuses. Reflétant la crise profonde créée par le désastre d'Asie Mineure 1922, sa poésie, chronique d'un naufrage, méditation sur les ruines ou recherche d'un nouvel équilibre, ne tâche pas moins d'engager, à travers son pessimisme et son désespoir résigné, un dialogue avec l'histoire. Si, un certain moment, rencontrant la poésie pure ou celle de T. S. Eliot, Séféris put s'aligner sur l'avant-garde européenne, il ne s'est jamais détaché de sa vision essentiellement hellénique : on a toujours affaire à un Ulysse anti-héros et sans Ithaque, fatigué par les voyages et les guerres, qui ne cherche qu'un domicile, à la fois paradis perdu et identité.
Un déraciné Fils aîné de Stélio et Despo Séfériades, le poète, né à Smyrne, connut une enfance heureuse. Son père ne manquait pas de qualités : juriste, plus tard professeur de droit international à Athènes, républicain convaincu et partisan de la langue populaire, il publia des poèmes et des traductions. En 1914, la déclaration de guerre obligea la famille Séfériades à s'installer dans la capitale, où le poète termina ses études secondaires. Étudiant en droit à Paris, de 1918 à 1924, il y apprend, en 1922, la débâcle d'Asie Mineure : l'armée grecque est vaincue, Smyrne incendiée par les Turcs, les populations helléniques chassées des côtes orientales de la mer Égée.
Séféris choisit la carrière diplomatique. À partir de 1926 et jusqu'aux dernières années de sa vie, il reste au service du ministère des Affaires étrangères, assumant souvent des responsabilités importantes. Ses postes, en Europe et en Asie, se succèdent, ses déplacements à l'étranger sont continuels. Il n'est pas étonnant que trois recueils de ses poèmes s'intitulent Journal de bord. Obligé de vivre loin de son pays, il n'en cache pas la blessure : Où que me porte mon voyage, la Grèce me fait mal. » Lorsque, enfin, retiré du service public, il se fixe à Athènes pour s'occuper exclusivement de son œuvre, le coup d'État militaire de 1967 le voue au silence, décidé à ne rien publier, en signe de protestation ; il est mort sous une dictature qu'il désapprouva formellement.
Cette vie de voyageur errant n'est pas pour rien dans la conception d'une Odyssée nationale, symbole du sort hellénique. Un autre auteur grec, Nikos Kazantzaki, ne fut pas moins sensible au destin d'Ulysse. Liant son expérience personnelle à celle de ses compatriotes, Séféris sut et put construire sa mythologie sur les bases d'un drame commun. Déraciné plutôt que dépaysé, il cherche en vain à s'implanter dans un sol qui ne lui appartient pas. Ses compagnons sont définitivement restés dans l'autre vie, l'engloutie ; aucun changement n'est possible ; la Grèce entière, comme l'Atlantide, sombre sous le poids de ses pierres. La vision de Séféris n'est que celle d'une submersion ; son cerveau demeure toujours une forêt vierge d'amis assassinés ; réfugié, prisonnier ou homme devenu lui-même marchandise, il se déplace dans l'espace et dans le temps, écrivant son éternel poème, journal de la défaite et de l'aliénation.

Les débuts du poète 1900-1934

Georges Seféris est l'aîné des trois enfants de Stélio Stylianos Séfériadès et de Despo Despina Ténékidès. Il naît le 13 mars 1900 29 février du calendrier julien à Smyrne, où il connaît une enfance heureuse. Son père, juriste et plus tard professeur de droit international à Athènes, s'intéresse déjà à la poésie et à la traduction : il a publié un recueil de poèmes en 1939, une traduction en grec démotique de Sophocle, et il est considéré comme le meilleur traducteur de Lord Byron. Georges Seféris fait ses études primaires au lycée grec de Smyrne, et ses études secondaires dans un lycée privé français ; l'été, la famille passe les vacances à Skala de Vourla, l'antique Clazomènes avec l'îlot d'Anaxagore ; Skala, ce petit port situé à une cinquantaine de kilomètres de Smyrne, où la famille de Despo Ténékidès possède un vaste domaine, sera le vert paradis de l'enfance de Séféris. En 1914, à la suite des succès militaires grecs remportés sur la Turquie durant les guerres balkaniques, les autorités turques multiplient arrestations, passages à tabac et persécutions contre les Grecs d'Asie Mineure. On arrache à Séféris ses livres grecs et on veut lui imposer le turc. Ce climat de tension et d'insécurité oblige la famille Séfériadès à quitter Smyrne pour s'installer à Athènes, où le jeune homme termine sa scolarité secondaire.
À partir de juillet 1918, Despo Séfériadès, avec ses trois enfants, rejoint son époux à Paris où celui-ci s'est installé comme avocat. De 1918 à 1924, Seféris poursuit des études de droit à Paris, pour répondre au désir de son père, mais il s'intéresse surtout à la littérature. Dès lors, sa francophilie et sa profonde admiration pour les écrivains français ne vont plus cesser de s'approfondir. Les années vécues à Paris sont heureuses et fécondes : J'ai vécu six ans et demi à Paris, riches années auxquelles je me suis donné de toute mon âme, aimant chaque instant, chaque endroit, chaque pierre. C'est à Paris qu'il apprend la fin de la guerre gréco-turque, le déracinement de près d'un million et demi de Grecs d'Asie mineure, et la destruction de Smyrne par les Turcs dans le feu et dans le sang, en septembre 1922 : cette tragédie sans catharsis, comme il l'écrit lui-même, aura un profond retentissement sur sa sensibilité de poète.
Sa licence en droit achevée, il se rend à Londres à l'été 1924 : son père a décidé qu'il devait s'engager dans la carrière diplomatique, et il lui faut apprendre parfaitement l'anglais pour réussir l'examen du Ministère des Affaires étrangères.
À partir de 1926, il est attaché au service de ce ministère et commence à écrire ses premières œuvres. D'une sensibilité extrême qui confine à la faiblesse de caractère, Séféris s'attache, à cette époque, à résister à cet aspect de sa personnalité. Ce n'est donc pas par hasard qu'il traduit en grec La soirée avec M. Teste de Paul Valéry. Sans aboutir cependant à la sécheresse et à l'insensibilité de Monsieur Teste, il parvient à maîtriser une sensibilité rentrée dans le rang et remise à sa juste place, dira-t-il. Ayant découvert le haïku à Paris, il le pratique abondamment entre 1926 et 1929. Il compose Fog, Lettre de Mathias Pascalis, et en 1930, Boulevard Syngrou. Mais c'est la publication du recueil Strophe, qu'il signe du nom de plume de Georges Séféris, en mai 1931, qui le fait vraiment connaître : en Grèce, Kostis Palamas, et en France Philéas Lebesgue par leurs articles, attirent l'attention de la critique sur ce recueil novateur. Ses fonctions de vice-consul de Grèce à Londres, de 1931 à 1934, ne sont pas encore trop accaparantes : il écrit plusieurs poèmes majeurs, entre autres La Citerne, Sur un vers étranger, et Mythologie, et découvre Marina, l'œuvre de T. S. Eliot.

En Grèce 1934-1940 Odysséas Elýtis.

Au moment où son père, professeur de droit international, est élu recteur de l'université d'Athènes et devient membre de l'Académie, Georges Seféris rentre à Athènes, et commence à fréquenter le cercle des jeunes écrivains de l'avant-garde grecque. C'est ainsi qu'il collabore à la revue des Lettres Nouvelles, côtoyant les critiques littéraires Georges Katsímbalis et Andréas Karantónis, mais aussi le jeune Odysséas Elýtis, auquel il prodigue ses conseils. Dans cette période de renouveau des lettres grecques, et au cœur de l'effervescence littéraire d’Athènes, sa production est abondante ; il traduit The Waste Land de T. S. Eliot et Je vous écris d'un pays lointain d'Henri Michaux, compose et publie Gymnopédie et Mythologie entre mars et octobre 1935, ainsi que plusieurs essais, sur Andreas Calvos, Sur une phrase de Pirandello et sur La langue grecque. Mais en Grèce la situation politique est en pleine déliquescence : une tentative de coup d'État ourdie le 1er mars 1935 par des officiers vénizélistes échoue, et entraîne une chasse aux vénizélistes dans l'armée mais aussi dans les administrations ; c'est ainsi que le père du poète, Stélio Séfériadès, est destitué de sa chaire de professeur à l'Université d'Athènes3. En novembre de la même année, Georges Séféris déplore la petitesse et la mesquinerie de Vénizélos qui vient de cautionner le retour sur le trône du roi Georges II ; ce climat d'avilissement politique retentit en tristesse, en angoisse ou en dérision grinçante dans les vers écrits à cette époque, en particulier dans les poèmes Boulevard Syngrou bis, Santorin et Mycènes où s'exprime un désir d'engloutissement ; l'histoire tragique de la Grèce ne va plus cesser de faire irruption dans les vers de Séféris :
Ce pays, ton pays — sang et ombre —
Qui sombre comme le vaisseau pour lequel l'heure du naufrage a sonné.

— G. Séféris, La Pierre aux loups.
« Où que me porte mon voyage, la Grèce me fait mal.
— À la manière de G.S.
La dictature de Ioannis Metaxas à partir du 4 août 1936 bouleverse tout, en instaurant une sévère censure ; à l'automne, Seféris est nommé consul à Koritsa, en Albanie, où il se sent en exil, mais il reste cependant en contact épistolaire avec Odysséas Elýtis. En 1938, il regagne Athènes avec la fonction de chef du Bureau de la presse étrangère. Continuant à explorer la poésie, il découvre et traduit Pierre-Jean Jouve, Ezra Pound et rencontre André Gide en avril 1939. L'année suivante sont publiés Cahier d'études 1928-1937, Journal de bord I et Poèmes I. À partir du 28 octobre 1940, c'est la guerre : l'Italie de Benito Mussolini envahit la Grèce. Devant la débâcle française en juin 1940, Seféris est profondément affligé ; le sort de la France l'emplit de tristesse, il note dans son Journal : Un pays qui m'a éduqué et que j'ai vraiment aimé.

La désagrégation de l'univers homérique

Par tempérament, Séféris était peu enclin aux impulsions et aux emportements ; la spontanéité romantique lui était étrangère ; le surréalisme, « poésie facile », ne semble pas un instant l'avoir fasciné. Rationaliste et « intellectuel » dès ses débuts, il n'aima que les mots qui se détachent de l'âme, comme un fruit mûr, « après avoir absorbé sentiment et pensée ». Ce n'est pas un hasard s'il découvrit de si bonne heure la poésie pure, dans l'œuvre de Valéry surtout. Avec ses premiers recueils de poèmes, Strophe 1931 et La Citerne 1932, il rompit avec le néo-romantisme pour trouver une issue dans l'avant-garde européenne. Quand, à Noël 1931, il connut la poésie de T. S. Eliot par Marina, il était déjà prêt à s'engager dans une voie nouvelle : Mythologie (1935) marque non seulement un renouvellement formel, mais aussi l'élargissement d'une conscience qui insère son cas particulier dans le sort collectif. C'est ainsi qu'Ulysse, absent de cette Odyssée moderne divisée, comme celle d'Homère, en 24 parties, donne la parole à ses compagnons :
Nous sommes revenus chez nous harassés,
les membres rompus, la bouche rongée
par le goût de la rouille et du sel.
Séféris, dirait-on, n'a fait par la suite que désagréger l'univers homérique. En vain chercha-t-il, pendant deux ans, le roi d'Asiné, « inconnu, oublié de tous, même d'Homère » : il ne trouva que le vide, « avec les monuments anciens et la tristesse du présent » (Le Roi d'Asiné, 1938-1940). Même en 1955 (Journal de bord III), lorsque il découvrit à Chypre que « le miracle fonctionne encore » ou que « ce monde n'est pas à nous, il est à Homère », son pessimisme ne voit pas moins
... des messagers venus dire
que tant de souffrances, tant de vie
furent englouties en pure perte
pour une tunique vide, pour une Hélène.
Pleine de symboles d'immobilité pierres, églises, statues, puits, citernes, etc. et de catastrophes bateaux coulés, rames cassées, etc., cette poésie, promenant son désespoir et sa fatigue à travers le monde contemporain, n'en est pas moins le signe d'un humanisme assoiffé de justice.

Le poète essayiste

La mission du critique littéraire n'est pas de juger, mais de compléter une certaine sensibilité. Cette formule de Séféris est, peut-être, assez éloquente pour rendre compte de sa « méthode critique : en réalité, on a toujours affaire à la même sensibilité poétique qui, transposée, ne perd rien de son essence créatrice. Connaisseur des secrets de la poésie, Séféris s'occupa, dans ses essais, des poètes qu'il admire ; il insista sur leurs difficultés, sur leur lutte avec l'expression. Aucun dogmatisme, aucune idée préconçue ne vient perturber la marche d'une pensée empirique qui, loin des généralisations théoriques, ne se sert que des mots concrets. L'essayiste Séféris ne veut ni prouver ni polémiquer ; il aime, il comprend et il explique.
Est-ce un hasard s'il influença la littérature grecque contemporaine aussi bien par sa poésie que par sa prose ? Autour des années 1930, le grec moderne littéraire souffrait déjà d'une sorte d'inflation, l'écriture devenant lourde sous le poids d'un vocabulaire enflé, inusité et emphatique. Séféris, lui, s'attacha à faire fonctionner les mots. En même temps qu'il renouvelait l'expression poétique, il ouvrait la voie à une prose claire, rationnelle et efficace. Complétant le poète, l'essayiste n'a presque rien à lui envier. Panayotis MOULLAS

L'exil et la diplomatie

Georges Seféris épouse Marie Zannos en 1941, et en avril de la même année, le couple s'exile avec le gouvernement grec libre pour échapper à l'occupation en 1941, en Crète d'abord et aussitôt après en Égypte. Seféris est envoyé dans divers pays pendant la Seconde Guerre mondiale, sert sa patrie en Crète, au Caire, en Afrique du Sud, en Turquie et au Moyen-Orient. Après avoir, six années durant, été ambassadeur à Londres, il prend sa retraite en 1962 pour retourner à Athènes et s'y consacrer entièrement à son œuvre littéraire. Un an plus tard, en 1963, il reçoit le Prix Nobel de littérature. Son épouse est décédée en 2000 à cent deux ans.
Séféris s'est livré à l'étude approfondie de l'œuvre critique et poétique de T.S.Eliot, en qui il a reconnu un esprit frère4, et il a par ailleurs été influencé aussi par Constantin Cavafy et Ezra Pound.

Son œuvre

À une époque où la langue grecque savante s'imposait encore en littérature, Seféris a choisi d'écrire dans la langue populaire, le grec démotique. Dans son œuvre qui se veut non pas divertissement isolé mais fusion avec les autres, en écho à la tragédie de son époque et aux drames vécus par la Grèce, il essaie de combiner ses propres expériences avec l’Histoire et la mythologie. Une de ses principales sources d’inspiration est l’Odyssée d’Homère, notamment pour montrer comment la personnalité humaine n’a pas changé à travers les siècles.

Œuvres de Séféris

Strophe — Στροφή 1931
La Citerne — Στέρνα 1932
Mythologie — Μυθιστόρημα 1935
Cahier d'études — Τετράδιο Γυμνασμάτων 1940
Journal de bord I — Ημερολόγιο Καταστρώματος A' 1940
Journal de bord II 1944
Journal 1945-1951, traduit du grec par Lorand Gaspar, Mercure de France 1973
La Grive — Κίχλη 1947
Trois jours dans les églises rupestres de Cappadoce 1953 Institut français d'Athènes.
Journal de bord III 1955
Poèmes, traduits du grec par Jacques Lacarrière et Égérie Mavraki, préface d'Yves Bonnefoy, postface de Gaëtan Picon, Mercure de France 1963
Trois poèmes secrets 1966 — Τρία κρυφά ποιήματα, traduction d'Yves Bonnefoy, édition bilingue, Mercure de France 1970
Essais, Hellénisme et création, traduit du grec par Denis Kohler, Mercure de France 1987
Poèmes, suivi de Trois poèmes secrets, préface d'Yves Bonnefoy, collection Poésie/Gallimard 1988
Six nuits sur l’Acropole, traduit du grec par Gilles Ortlieb, Le Bruit du temps 2013



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Posté le : 26/02/2016 18:46

Edité par Loriane sur 27-02-2016 15:27:21
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Henry James
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Le 28 février 1916 meurt Henry James

à 72 ans, à Chelsea à New-York, écrivain américain né le 15 Avril 1843 à New York, naturalisé britannique le 26 juillet 1915. Il reçoit l' Ordre du Mérite au Royaume-Uni, mouvement, réalisme, réalisme psychologique, genre Roman, nouvelle, essai. Ses Œuvres principales sont Daisy Miller nouvelle, 1878, Portrait de femme roman, 1881, Les Bostoniennes roman, 1886 Le Motif dans le tapis, nouvelle 1896, Le Tour d'écrou nouvelle, 1898, La Coupe d'or roman, 1904, Les Ailes de la colombe roman, 1902

En bref

Américain de naissance, ayant choisi l'Angleterre comme patrie d'adoption, Henry James est un des écrivains qui a le mieux saisi la complexité de l'être ; complexité en partie explicable, ainsi que ses écartèlements, par l'héritage puritain et son manichéisme, par la croyance en un mal caché mais présent, imprécis mais diabolique, insidieusement contagieux. À ce fond maléfique se juxtaposa l'absence de racines uniques, la double appartenance à l'Amérique et à l'Europe. Mais la croyance de James en une personnalité compartimentée n'est pas seulement causée par l'influence puritaine ou l'exil. Elle propose une conception de l'être où la fragmentation est moins division que multiplication. Il en résulte une œuvre consacrée à la richesse insaisissable de la personne, à la peinture d'une personnalité mouvante, ouverte, qui se construit sans cesse devant le lecteur, avec le lecteur. Ce sont les interactions entre les êtres, les courants qui les lient ou les opposent qui sont les véritables protagonistes de cette magistrale analyse des consciences par laquelle James se montre un des plus grands romanciers de tous les temps. On ne sait le tout de rien, écrivait-il, si bien que son univers est régi par le non-dit, la suggestion, le suspens, et que l'incertitude demeure quant au sort des personnages et à la vision qu'en donne l'auteur. Voir, capter, deviner, épier, ne pas conclure, ne pas choisir entre la multiplicité des points de vue, telles sont les démarches décrites dans cet univers romanesque où le regard tient lieu de la possession.
Le regard; Dès l'abord, que ce soit dans ses vingt romans, dans ses nouvelles, qui dépassent la centaine, dans ses trois volumes autobiographiques ou même dans ses textes de réflexion critique, cette œuvre frappe par l'importance du regard. Pour James, en effet, voir c'est connaître, et connaître c'est posséder. Mais ce privilège est réservé à ceux de ses personnages qui acceptent de renoncer aux succès faciles de l'action pour les plaisirs de la contemplation, ou à ceux qui acceptent les épreuves que supposent la connaissance et sa lucidité. Le regard que James fixe sur ses héros, ou que ceux-ci jettent les uns sur les autres, n'est ni direct ni simple. C'est un regard qui épie et saisit l'être dans les moments où il se livre. Toutefois, ce qu'il perçoit est moins une personne, ou un personnage dans sa totalité, que des présences, et les reflets que ces présences infusent à la nature d'autrui. C'est que « chacun de nous est un faisceau de réciprocités ». Ce regard n'est pas éloigné de celui qu'on retrouve dans certains romans contemporains, chez Nathalie Sarraute, par exemple. Il exige une technique romanesque particulière, puisque les êtres sont baignés dans une lumière différente suivant ceux qui les contemplent. Portrait de femme Portrait of a Lady, 1881 est le premier grand roman de James où cette technique des points de vue est utilisée avec autant de perfection. Isabel Archer, jeune Américaine naïve, arrive en Europe. Elle évolue entre son cousin malade et exclu, son mari sombre et cruel, une intrigante qui la domine, et de nombreux prétendants refusés. Ce portrait qui se construit par touches est inoubliable, tout comme celui d'une autre puritaine, Hester Prynne de La Lettre écarlate : James a d'ailleurs plus d'une affinité avec Nathaniel Hawthorne, auquel il consacra un livre en 1879.
L'ambiguïté; À la fin du Portrait de femme, le sort d'Isabel reste incertain, c'est au lecteur de conclure. Cette participation sans cesse sollicitée est un des éléments essentiels d'un suspens admirablement ménagé qui maintient le lecteur toujours haletant, hésitant entre plusieurs interprétations. On retrouve cette présence du mystère dans maints récits qui touchent au fantastique, au surnaturel, à l'inexplicable. Ainsi Le Tour d'écrou (The Turn of the Screw, 1898), où l'on a longtemps vu une histoire de fantômes, est le récit hallucinant d'une gouvernante chargée d'élever deux enfants pervertis. Le lecteur s'interroge tout au long de sa lecture : ne serait-ce pas la gouvernante qui fabule et projette ses fantasmes sur des enfants innocents ? Les fantômes ne seraient alors qu'un prétexte pour une exploration hardie de l'inconscient. Cette ambiguïté essentielle se retrouve dans L'Image du tapis (The Figure in the Carpet, 1896), où le secret de l'écrivain demeure caché ; est-il de nature artistique ou sexuelle ? Cette obsession du flou, en même temps que du caché, répond à une conception d'un moi insaisissable, divers, dont on ne perçoit que les phases ou les facettes. Toute solution unique, toute définition close visant à enfermer le récit ou la personne sont refusées comme sacrifiant des solutions ou des aspects possibles et simplifiant la vérité à l'excès : « On ne sait jamais le dernier mot quand il s'agit du cœur humain. » Le possible a fasciné James autant qu'il a séduit Musil : c'est pourquoi, sans doute, les personnages masculins, et surtout les nombreux artistes décrits dans l'œuvre, répugnent à choisir, comme à se dévoiler.
Secret et mort. Très souvent, l'homme apparaît chargé d'un secret lourd à porter dont il cherche fiévreusement à se délivrer, mais les femmes confidentes ne peuvent le comprendre ou l'apaiser malgré l'amour qu'elles offrent. Cette opposition entre une quête passionnée et une offrande inutile est à l'origine d'un réseau d'associations (secret, vice, confidence, réceptacle) qui plonge nombre de romans et nouvelles dans une ombre inquiétante. Si la femme entre en possession du secret, elle paye souvent ce mystère de sa vie : femme et secret périssent ensemble comme dans La Bête dans la jungle (The Beast in the Jungle, 1903). De façon générale, la clef de l'énigme reste introuvable, qu'elle soit perdue, ensevelie sous les cendres, hors d'atteinte ou préservée par la mort. La mort est un des grands thèmes de cette œuvre élaborée en vue d'affirmer d'autres valeurs que celles de la vie. La possession charnelle, celle des objets et de l'argent, sont incompatibles avec celle des richesses intérieures. « Je dis que les gens sont riches quand ils peuvent satisfaire aux besoins de leur imagination », écrit James. Ceux qui prétendent confondre les plans, vivre à la fois par la chair et par l'esprit, sont cruellement punis comme dans Les Dépouilles de Poynton (The Spoils of Poynton, 1897), où deux mondes inconciliables s'entrecroisent : celui de la niaiserie du confort, celui des affinités secrètes fondées sur l'amour du beau. Un continuel renversement des valeurs attaque toujours l'action et les valeurs vitales tournées en dérision : ce sont les morts qui vivent, comme dans la nouvelle Maud-Evelyn (1900) ou dans Les Ailes de la colombe (The Wings of the Dove, 1902). Ce sont les exclus, les voyeurs, les malades, ceux qui ont su renoncer, faibles en apparence seulement, qui triomphent. Ce rétablissement du héros sert le besoin d'une vengeance secrète exercée contre ceux qui possèdent et dominent. Qui perd gagne, dans ce monde où le manque est signe de richesse, où le caché et l'absence sont les indices inquiétants d'une présence, où le renoncement est la voie qui mène à la connaissance, tout comme chez Emily Dickinson, dont la devise « Dire toute la vérité, mais la dire de biais » pourrait bien être celle de James.
Géométrie de l'absurde. Une savante géométrie préside souvent à la construction des romans et nouvelles : ce ne sont que plans parallèles grâce auxquels les êtres évitent de se rencontrer, ou mouvement contrastés, comme dans Les Amis des amis (The Way it Came, 1896). Dans L'Héritière (Washington Square, 1881), les uns avancent lorsque les autres reculent ; ou bien encore les êtres se nourrissent les uns des autres, ainsi dans La Source sacrée (The Sacred Fount, 1901), où une femme mûre vole la jeunesse de son mari. Cette cruelle symétrie se retrouve dans le remarquable Ce que savait Maisie (What Maisie Knew, 1897), où une petite fille issue d'un couple qui divorce voit croître autour d'elle les possibilités de tendresse quand ses parents remariés se l'arrachent : trompeuse abondance de présences destinées à faire ressortir sa solitude finale. De cette vaine multiplication, de ces va-et-vient contrastés naît un sentiment de l'absurde qui ne tire pas son angoisse du néant, mais au contraire de l'inutile richesse de la vie, richesse qui enfante le gâchis. Plongées freudiennes. Si les personnages masculins se retranchent derrière le regard, préférant voir que d'être vus, les femmes au contraire dominent, détruisent, fomentent et provoquent. Les unes apparaissent comme des vampires qui se nourrissent d'autrui ; les autres font preuve d'un cannibalisme plus subtil et règnent par leur mort comme la Milly Theale des Ailes de la colombe ou Maud-Evelyn. D'une façon générale, la figure masculine est ambiguë, faible, portée au renoncement ou à la lâcheté, à la dissimulation et à l'imposture, tandis que la figure féminine est possessive ou, au contraire, livrée au sacrifice et au dévouement. Les enfants sont admirablement décrits, et la psychologie moderne trouve dans l'œuvre de James l'intuition de bien des découvertes freudiennes : personne n'a mieux saisi la force de la sexualité infantile, l'organisation défensive de l'enfant en face des adultes, ses jeux symboliques, sa curiosité toujours prompte à saisir ce qu'on voudrait lui cacher ; ni la séduction que l'enfant exerce sur l'adulte par son alliage d'innocence et de savoir, ni les dissociations naturelles à l'enfant par où il rejoint l'amoralité de l'artiste. Quoique James observe une réserve victorienne, il ne cesse de frôler les vérités les plus osées. Les allusions voilées aux domaines du sexe, dont certaines paraissent concerner l'homosexualité, contribuent à l'atmosphère close des romans où les dialogues demeurent souvent en suspens, où les complots se trament dans l'ombre et où les aveux ne sauraient se faire. Le mal est ici continuellement suggéré, inquiétant et obscur, jamais défini, tapi dans l'ombre, comme dans certains récits de Joseph Conrad.
Le choix des thèmes de James s'éclaire singulièrement grâce à la lecture des Carnets, véritable laboratoire où l'œuvre s'élabore ; aux trois volumes autobiographiques ; à l'admirable biographie de James par Léon Edel, où tous les faits marquants de cette vie sont mis en relief : fils d'un homme rêveur et visionnaire qui dut être amputé d'une jambe, frère cadet du célèbre philosophe pragmatiste William James, Henry est, dès l'adolescence, frappé d'un « mal obscur » qui lui évite de participer à la guerre de Sécession. Nulle union dans cette vie remplie d'amitiés féminines tenues à distance et d'amitiés masculines plus passionnées. Marqué par la puissante personnalité de William et par les femmes de sa famille, il semble que quelque joug secret, dont la création littéraire pouvait seule le délivrer, ait pesé sur Henry.
Pour plus de clarté, la critique distingue trois phases dans sa carrière : la première, où James écrit nouvelles et critiques publiées dans The Atlantic Monthly et The Nation, période où James voyagea beaucoup en Italie et en France, où il connut Daudet, Maupassant, Tourgueniev, Flaubert, écrivant ses premiers romans dont L'Américain, Daisy Miller, Un portrait de femme. La deuxième entre 1881 et 1895, où il s'essaya sans succès au théâtre : après l'échec de Guy Domville 1896, sifflé alors que les pièces d'Oscar Wilde triomphaient, James revient au roman. Cette dernière période 1895-1916 marque la parution de ses œuvres les plus célèbres : Les Ailes de la colombe, Les Ambassadeurs, La Coupe d'or. Il meurt à Londres en 1916, ayant pris la nationalité anglaise à la veille de la guerre. Diane de Margerie

Un maître du réalisme littéraire

Figure majeure du réalisme littéraire du xixe siècle, Henry James est considéré comme un maître de la nouvelle et du roman pour le grand raffinement de son écriture. On le connaît surtout pour une série de romans importants dans lesquels il décrit la rencontre de l'Amérique avec l'Europe. Ses intrigues traitent de relations personnelles et de l'exercice du pouvoir qu'elles impliquent, ainsi que d'autres questions morales. En adoptant le point de vue d'un personnage central de l'histoire, il explore les phénomènes de conscience et de perception. Le style de ses œuvres tardives l'ont fait comparer à un peintre impressionniste.
Henry James voulait convaincre les écrivains britanniques et américains de présenter leur vision du monde avec la même liberté que les auteurs français. Son usage imaginatif du point de vue narratif, du monologue intérieur et du narrateur mensonger dans ses propres nouvelles et romans apporta une nouvelle profondeur et un regain d'intérêt à la fiction réaliste, et préfigure les œuvres modernes du XXe siècle. Outre son imposante œuvre de fiction, cet auteur prolifique produisit également de nombreux articles, des livres de voyage, de biographie, d'autobiographie et de critique littéraire, mais aussi des pièces de théâtre, dont certaines furent montées de son vivant avec un succès relatif. Son œuvre dramatique aurait profondément influencé ses dernières productions littéraires.

Sa vie

Fils de Henry James Sr., l'un des intellectuels les plus célèbres du pays au milieu du XIXe siècle et Mary Robertson Walsh, Henry est le second des cinq enfants
William, né en 1842, Garth Wilkinson, né en 1845, Robertson, né en 1846, et Alice née en 1848.
La fortune acquise par son grand-père, émigré irlandais arrivé aux États-Unis en 1789, a mis la famille à l'abri des servitudes de la vie quotidienne. Son frère aîné, William James, deviendra professeur à Harvard et se fera connaître pour sa philosophie pragmatiste. Malgré des liens solides, la rivalité entre les deux frères créa toujours des conflits latents.
Dans sa jeunesse, James voyage en permanence entre l'Europe et l'Amérique, éduqué par des tuteurs à Genève, Londres, Paris, Bologne et Bonn. Dès l'enfance, il lit les classiques des littératures anglaise, américaine, française et allemande mais aussi les traductions des classiques russes. Après un séjour de cinq ans en Europe, la famille s'établit, en 1860, en Nouvelle-Angleterre où elle demeura pendant la guerre civile.
À l'âge de 19 ans, il est brièvement inscrit à la faculté de droit de Harvard, rapidement abandonnée face au désir d'être tout simplement littéraire. En 1863, il publie anonymement sa première nouvelle, Une tragédie de l'erreur A Tragedy of Errors, ainsi que des comptes rendus critiques destinés à des revues. L'Histoire d'une année The Story of a Year, sa première nouvelle signée, paraît dans le numéro de mars 1865 de l'Atlantic Monthly.
De février 1869 au printemps 1870, Henry James voyage en Europe, d'abord en Angleterre, puis en France, en Suisse et en Italie. De retour à Cambridge, il publie son premier roman, Le Regard aux aguets, écrit entre Venise et Paris. De mai 1872 à mars 1874, il accompagne sa sœur Alice et sa tante en Europe où il écrit des comptes rendus de voyage pour The Nation. Il commence à Rome l'écriture de son deuxième roman Roderick Hudson, publié à partir de janvier 1875 dans l’Atlantic Monthly, qui inaugure le thème international de la confrontation des cultures d'une Europe raffinée et souvent amorale, et d'une Amérique plus fruste, mais plus droite. À cette époque, il aborde aussi le genre fantastique avec la nouvelle Le Dernier des Valerii 1874, inspirée de Mérimée, avant de trouver sa voie propre dans les histoires de fantômes Ghost Tales, où il excelle, comme le prouve notamment Le Tour d'écrou 1898.
Après quelques mois à New York, il s'embarque à nouveau pour l'Europe le 20 octobre 1875. Après un séjour à Paris, où il se lie d'amitié avec Tourgueniev et rencontre Flaubert, Zola, Maupassant et Alphonse Daudet, il s'installe, en juillet 1876, à Londres. Les cinq années qu'il y passe seront fécondes : outre de nombreuses nouvelles, il publie L'Américain, Les Européens, un essai sur les poètes et romanciers français French Poets and Novelists, etc. Daisy Miller lui vaut la renommée des deux côtés de l'Atlantique. Après Washington Square, Portrait de femme est souvent considéré comme une conclusion magistrale de la première manière de l'écrivain.
Sa mère meurt en janvier 1882, alors que James séjourne à Washington. Il revient à Londres en mai et effectue un voyage en France d'où naîtra, sous le titre A Little Tour in France, un petit guide qui servira à plusieurs générations de voyageurs dans les régions de la Loire et du Midi. Il rentre de façon précipitée aux États-Unis où son père meurt le 18 décembre, avant son arrivée. Il revient à Londres au printemps 1883. L'année suivante, sa sœur Alice, très névrosée, le rejoint à Londres où elle mourra le 6 mars 1892.
En 1886, il publie deux romans, Les Bostoniennes et La Princesse Casamassima, qui associent à des thèmes politiques et sociaux féminisme et anarchisme la recherche d'une identité personnelle. Suivent deux courts romans en 1887, Reverberator et Les Papiers d'Aspern, puis La Muse tragique en 1890.
Bien qu'il soit devenu un auteur au talent reconnu, les revenus de ses livres restent modestes. Dans l'espoir d'un succès plus important, il décide alors de se consacrer au théâtre. En 1891, une version dramatique de L'Américain rencontre un petit succès en province, mais reçoit un accueil plus mitigé à Londres. Il écrira ensuite plusieurs pièces qui ne seront pas montées.
En 1895, la première de Guy Domville finit dans la confusion et sous les huées. Après cet échec, il revient au roman, mais en y appliquant peu à peu les nouvelles compétences techniques acquises au cours de sa courte carrière dramatique.
En 1897, il publie Les Dépouilles de Poynton et Ce que savait Maisie. Puis, entre 1902 et 1904, viennent les derniers grands romans : Les Ailes de la colombe, Les Ambassadeurs et La Coupe d'or.
En 1903, James a soixante ans et un mal du pays passionné l'envahit. Le 30 août 1904, il débarque à New York, pour la première fois depuis vingt ans. Il quitte les États-Unis le 5 juillet 1905, après avoir donné de nombreuses conférences à travers tout le pays. Ses impressions seront réunies dans un essai intitulé La Scène américaine The American Scene.
Avant son retour en Angleterre, il met au point, avec les Éditions Scribner, le projet d'une édition définitive de ses écrits, The Novels and Tales of Henry James, New York Edition, qui comportera, à terme, vingt-six volumes. Entre 1906 et 1909, il travaille à l'établissement des textes, n'hésitant pas à apporter des corrections significatives à ses œuvres les plus anciennes, et rédige dix-huit préfaces qui donnent des vues pénétrantes sur la genèse de ses œuvres et ses théories littéraires. Le manque de succès de cette entreprise l'affecte durablement.
En 1915, déçu par la neutralité initiale des États-Unis face à la Première Guerre mondiale qui fait rage sur le continent, il demande et obtient la nationalité britannique2. Il a une attaque cérébrale le 2 décembre, suivie d'une seconde le 13. Il reçoit l'ordre du Mérite le jour de l'an 1916, et meurt le 28 février.

Carrière littéraire

Henry James nourrit très tôt l'ambition d'une carrière d'homme de lettres. Son premier écrit publié est la critique d'une interprétation3, qui reflète son intérêt de toujours pour l'art de l'acteur. Dès l'enfance, il lit, critique et apprend des classiques des littératures anglaise, américaine, française et allemande, mais aussi les traductions des classiques russes.
Jusqu'à ses 50 ans, James vit de son écriture, principalement par ses contributions dans des mensuels illustrés anglais et américains, mais après la mort de sa sœur, en 1892, ses royalties s'ajoutent à un modeste revenu provenant des propriétés familiales de Syracuse. Ses romans paraissent en épisodes avant l'édition en livre. Il écrit avec une régularité qui empêche les révisions ultérieures.
Pour augmenter ses revenus, il est aussi très souvent publié pour les journaux, écrivant jusqu'à sa mort dans des genres très variés sur différents supports. Dans ses critiques de fiction, de théâtre et de peinture, il développe l'idée de l'unité des arts. Il aura écrit deux longues biographies, deux volumes de mémoire sur son enfance et un long fragment d'autobiographie ; 22 romans, dont deux inachevés à sa mort, 112 contes et nouvelles de diverses longueurs, quinze pièces de théâtre, et des dizaines d'essais à thème ou autres récits de voyages.
Ses biographies et les critiques littéraires permettent de citer Henrik Ibsen, Nathaniel Hawthorne, Honoré de Balzac, et Ivan Tourgueniev comme ses influences majeures. Il révisa ses grands romans et de nombreux contes et nouvelles pour l'édition d'anthologie de son œuvre de fiction, dont les vingt-trois volumes constituent son autobiographie artistique qu'il appela The New York Edition pour réaffirmer les liens qui l'ont toujours uni à sa ville natale. Dans son essai The Art of Fiction, ainsi qu'en préface de chaque volume de The New York Edition, l'écrivain explique sa vision de l'art de la fiction, en insistant sur l'importance de personnages et descriptions réalistes à travers les yeux et la pensée d'un narrateur impliqué dans le récit.
À différents moments de sa carrière, Henry James écrivit des pièces de théâtre, en commençant par des pièces en un acte pour des magazines, entre 1869 et 1871, et l'adaptation dramatique de sa fameuse nouvelle Daisy Miller en 1882.
De 1890 à 1892, il se consacre à réussir sur la scène londonienne, écrivant six pièces, dont seule l'adaptation de son roman L'Américain sera produite. Celle-ci fut représentée plusieurs années de suite par une compagnie de répertoire et avec succès à Londres, sans toutefois s'avérer très lucrative pour son auteur. Ses autres pièces ne seront pas produites. Aussi cesse-t-il, après la mort de sa sœur Alice en 1892, de se consacrer au théâtre. Voulant améliorer ses revenus, il constate l'échec de son entreprise.
Pourtant, en 1893, il répond à la demande de l'acteur-impresario George Alexander qui lui commande une pièce sérieuse pour la réouverture après rénovation du St. James's Theatre. Henry James écrit alors le drame Guy Domville que produit donc George Alexander. Le soir de la première, le 5 janvier 1895, s'achève sous les sifflets du public. L'auteur s'en montre affecté, mais l'incident ne se répètera pas : les critiques sont bonnes et la pièce est jouée pendant cinq semaines avant d'être remplacée par L'Importance d'être Constant d'Oscar Wilde, pour laquelle George Alexander prévoit de meilleurs lendemains pour la saison à venir.
Henry James ne voulait plus écrire pour le théâtre. Mais les semaines suivantes, il accepte d'écrire un lever de rideau pour Ellen Terry. Ce sera la pièce en un acte Summersoft, qu'il adaptera ensuite en nouvelle, intitulée Covering End, avant d'en faire une version longue pour la scène, The High Bid, brièvement produit à Londres en 1907. Revenant à l'écriture dramatique, il écrit alors trois nouvelles pièces. Deux d'entre elles étaient en production au moment de la mort d'Édouard VII le 6 mai 1910 plongeant Londres dans le deuil, entraîna la fermeture des théâtres.
Découragé par une santé défaillante et le stress du travail théâtral, Henry James ne renouvela pas ses efforts, mais recycla ses pièces en romans à succès. Le Tollé fut un best-seller à sa publication américaine en 1911. À l'époque de son implication théâtrale, de 1890 à 1893, il exerça également la fonction de critique et aida Elizabeth Robins et d'autres à traduire et monter Henrik Ibsen pour la première fois sur une scène londonienne.

Portraits psychologiques

Henry James ne s'est jamais marié. Installé à Londres, il se présentait comme un célibataire endurci et rejetait régulièrement toute suggestion de mariage. Après sa mort, des critiques s’interrogèrent sur les raisons de son célibat. Dans ses écrits sur la famille James, F. W. Dupee émit l’hypothèse qu’il était amoureux de sa cousine Mary Minnie Temple, mais qu'une peur névrotique de la sexualité l’aurait empêché d'admettre ses sentiments : « Les problèmes de santé d'Henry James ... étaient les symptômes de la peur ou du dégoût que lui inspirait l'acte sexuel.
Dupee s’appuie sur un passage des mémoires de l'écrivain, A Small Boy and Others, dans lequel celui-ci rapporte un cauchemar qui avait suivi une visite au Louvre, où il avait pu voir des tableaux à la gloire de Napoléon. Il donne ce rêve en exemple de l’idée romantique que James se faisait de l’Europe, pur univers de fantaisie napoléonienne où il alla chercher refuge.
Une telle analyse semblait donner raison aux critiques littéraires, tels que Van Wyck Brooks et Vernon Parrington ; ils avaient à l’époque condamné la façon dont Henry James avait quitté les États-Unis, et critiqué son œuvre qu'ils jugeaient celle d’un déraciné efféminé. Leon Edel fit de cette névrose les prémisses d’une remarquable biographie qui fit longtemps autorité. Mais Dupee n’avait pas eu accès aux archives de la famille James, ayant consulté principalement les Mémoires de son frère aîné et l’édition d’une partie de sa correspondance due à Percy Lubbock, qui rassemblait en majorité des lettres datant de la fin de sa vie. C’est peut-être pour cette raison que le portrait de Dupee montre un Henry James passant directement de l’enfance auprès de son frère aîné aux problèmes de santé de l’âge mûr.
À mesure de la mise au jour des archives, dont les journaux intimes de contemporains et des centaines de lettres sentimentales et, parfois, érotiques écrites par James à des hommes plus jeunes que lui, la figure du célibataire névrosé laisse la place à celle de l'homosexuel honteux. Comme le déclara l'auteur Terry Eagleton : … les critiques homosexuels débattent pour savoir à quel point était réprimée sa probable homosexualité…
Les lettres de Henry James au sculpteur expatrié Hendrik Christian Andersen ont fait l'objet d'une attention particulière. James rencontre le jeune artiste de 27 ans à Rome en 1899, alors que lui-même a 56 ans, et il lui écrit des lettres particulièrement enflammées :
Je te tiens, très cher garçon, dans mon amour le plus profond et en espère autant pour moi ; dans chaque battement de ton âme.
Dans une lettre du 6 mai 1904 à son frère William, il se définit comme ton Henry toujours célibataire sans espoir bien que sexagénaire. La vérité de cette assertion a fait l'objet de controverses parmi les biographes de l'auteur, mais les lettres à Andersen sont parfois quasi érotiques : Laisse-moi placer, mon cher garçon, mon bras autour de toi, que tu ressentes la pulsation de notre brillant avenir et de ton admirable don.
James écrit à son ami homosexuel Howard Sturgis : Je répète, sans secret, que j'aurais pu vivre avec toi. Au lieu de quoi je ne peux qu'essayer de vivre sans toi, et ce n'est que dans les lettres à de jeunes hommes que James se déclare leur amant. Une grande partie de ses amis proches sont homosexuels ou bisexuels. Après une longue visite à Howard Sturgis, il évoque leur joyeux petit congrès de deux. Dans sa correspondance avec Hugh Walpole, il joue sur les mots à propos de leur relation, se voyant lui-même comme un éléphant qui te tripote, de tellement bonne grâce et enchaîne à propos de la vieille trompe expressive de son ami. Ses lettres, discrètement reproduites, à Walter Berry ont longtemps été appréciées pour leur érotisme légèrement voilé.
Cependant la reproduction de lettres ne prouve et ne modifie en rien la personnalité de l'auteur en quête de sentiments élevés et de justice ayant tout le long de ses romans un véritable sens de l'éthique ; on lui pardonnera ainsi la poésie voluptueuse de sa correspondance à ses amis de toutes origines. Il ne faut pas oublier qu'Henry James est, à l'origine, dépressif à l'image de Roderick Hudson, maladie qui peut provoquer, comme chez son protagoniste, le besoin incoercible de créer donc, chez lui, d'écrire des lettres et des romans à ses connaissances, et il semble bien qu'il n'a trahi personne, pas même les médiocres et les curieux qu'il a su si bien dépeindre.

Analyse de l'œuvre Style et sujets

Henry James est l'une des figures majeures de la littérature transatlantique. Son œuvre met le plus souvent en scène des personnages de l'Ancien Monde l'Europe, incarnant une civilisation féodale, raffinée et souvent corrompue, et du Nouveau Monde les États-Unis, où les gens sont plus impulsifs, ouverts et péremptoires et incarnent les vertus — de liberté et de moralité — de la nouvelle société américaine. C'est ce qu'il est convenu d'appeler le thème international. Henry James explore ainsi les conflits de cultures et de personnalités dans des récits où les relations personnelles sont entravées par un pouvoir plus ou moins bien exercé. Ses protagonistes sont souvent de jeunes femmes américaines confrontées à l'oppression ou au dénigrement. Comme l'a remarqué sa secrétaire Theodora Bosanquet dans sa monographie Henry James at Work :
« Lorsqu'il s'échappait du refuge de son travail pour voir le monde autour de lui, il ne voyait qu'un lieu de tourments, où des prédateurs plantent sans cesse leurs griffes dans la chair frémissante d'enfants de la lumière condamnés et sans défense… Ses romans ne sont qu'un exposé récurrent de cette faiblesse, un plaidoyer passionné et réitéré pour l'entière liberté du développement, à l'abri de la bêtise aveugle et barbare.

Les grands romans

Bien que toute sélection des romans de Henry James repose inévitablement sur une certaine subjectivité, les livres suivants ont fait l'objet d'une attention particulière dans de nombreuses critiques et études.
La première période de la fiction de Henry James, dont Portrait de femme est considérée comme le sommet, se concentre sur le contraste entre l'Europe et l'Amérique. Le style de ces romans est plutôt direct et, malgré son caractère propre, tout à fait dans les normes de la fiction du XIXe siècle. Roderick Hudson 1875 est un roman dans le monde de l'Art qui suit le parcours du personnage titre, un sculpteur très doué. Même si le livre montre quelques signes d'immaturité ; c'est le premier grand roman de James ; qui reçut un bon accueil grâce à la peinture pleine de vie des trois personnages principaux : Roderick Hudson, doté d'un grand talent mais instable et versatile ; Rowland Mallet, le patron mais aussi l'ami de Roderick, plus mature que lui ; et Christina Light, une femme fatale aussi ravissante qu'exaspérante. Le duo Hudson-Mallet fut interprété comme les deux faces de la personnalité de l'auteur : l'artiste à l'imagination fougueuse et le mentor incarnant sa conscience.
Bien que Roderick Hudson place déjà des personnages américains dans un décor européen, l'écrivain fait reposer son roman suivant sur un contraste Europe–Amérique encore plus explicite. C'est même le principal sujet de L'Américain 1877. Le livre mêle le mélodrame à la comédie sociale, dans les aventures et mésaventures de Christopher Newman, un homme d'affaires américain d'un heureux naturel, mais plutôt gauche dans son premier voyage en Europe. Newman est à la recherche d'un monde différent de son univers des affaires du XIXe siècle aux États-Unis. Tout en découvrant la beauté et la laideur de l'Europe, il apprend à se méfier des apparences.
Henry James écrit ensuite Washington Square 1880, une tragicomédie relativement simple qui rend compte du conflit entre une fille, douce, soumise et maladroite, et son père, un brillant manipulateur. Le roman est souvent comparé à l'œuvre de Jane Austen pour la grâce et la limpidité de sa prose, et la description centrée sur les relations familiales. Comme Henry James n'était pas particulièrement enthousiaste au sujet de Jane Austen, il n'a sans doute pas trouvé la comparaison flatteuse. En fait, il n'était pas non plus très satisfait de Washington Square. En tentant de le relire pour l'inclure dans la New York Edition de sa fiction 1907–09, il s'aperçut qu'il ne pouvait pas. Aussi l'exclut-il de cette anthologie. Mais suffisamment de lecteurs ont apprécié le roman pour en faire l'une de ses œuvres les plus populaires.
Avec Portrait de femme 1881 Henry James achève la première phase de sa carrière par une œuvre qui demeure son roman le plus connu. C'est l'histoire d'une jeune américaine très vivante, Isabel Archer, qui "affronte son destin" en le trouvant étouffant. Héritière d'une fortune, elle devient la victime d'un piège machiavélique tendu par deux expatriés américains. Le récit se déroule principalement en Europe, surtout en Angleterre et en Italie. Considéré souvent comme le chef-d'œuvre de la première période de l'œuvre d'Henry James, Portrait de femme n'est pas seulement une réflexion sur les différences entre le Nouveau Monde et l'Ancien, mais traite de thèmes comme la liberté personnelle, la responsabilité morale, la trahison et la sexualité.
Dans les années suivantes, Henry James écrit Les Bostoniennes 1886, une tragicomédie douce-amère qui met en scène : Basil Ransom, un homme politique conservateur du Mississippi; Olive Chancellor, la cousine de Ransom, féministe zélée de Boston ; et Verena Tarrant, la jolie protégé d'Olive au sein du mouvement féministe. L'intrigue s'établit autour de la lutte entre Ransom et Olive pour remporter l'intérêt et l'affection de Verena, même si le roman comprend aussi un large exposé sur les activistes politiques, les journalistes et les opportunistes excentriques.
Henry James publie ensuite La Princesse Casamassima 1886, l'histoire d'un jeune relieur londonien intelligent mais indécis, Hyacinth Robinson, qui se trouve impliqué dans la politique anarchiste et un complot terroriste. Ce roman est assez unique dans l'œuvre jamesienne, par le sujet traité ; mais il est souvent associé aux Bostoniennes, qui évoque aussi le milieu politique.
Au moment où Henry James tente une dernière fois de conquérir la scène, il écrit La Muse tragique 1890. Le roman offre un panorama vaste et réjouissant de la vie anglaise, en suivant les fortunes de deux aspirants artistes : Nick Dormer, tiraillé entre la carrière politique et ses efforts pour devenir peintre, et Miriam Rooth, une actrice cherchant à tout prix le succès commercial et artistique. De nombreux personnages secondaires les aident et les empêchent d'accéder à leurs rêves. Ce livre reflète l'intérêt dévorant de Henry James pour le théâtre, et est souvent considéré comme le dernier récit de la deuxième phase de sa carrière romanesque.
Après l'échec de ses tentatives de dramaturge, l'auteur retourne à la fiction et commence à explorer la conscience de ses personnages. Son style gagne en complexité afin d'approfondir ses analyses. Les Dépouilles de Poynton 1897, vu comme le premier exemple de cette dernière période, est un roman plus court que les précédents qui décrit l'affrontement entre Mrs. Gereth, veuve au goût impeccable et à la volonté de fer, et son fils Owen autour d'une demeure remplie de meubles anciens de grande valeur. L'histoire est racontée par Fleda Vetch, une jeune femme amoureuse d'Owen, mais également en empathie avec l'angoisse de sa mère craignant de perdre les biens qu'elle collecta patiemment.
Henry James poursuit son approche plus impliquée et plus psychologique de sa fiction avec Ce que savait Maisie, l'histoire de la fille raisonnable de parents divorcés irresponsables. Le roman trouve une résonance contemporaine avec ce récit déterminé d'une famille dysfonctionnelle ; mais il présente aussi un tour de force notable de l'auteur, qui nous fait suivre le personnage principal depuis sa prime enfance jusqu'à sa maturité précoce.
La troisième et dernière période de Henry James atteint sa plénitude dans trois romans publiés au début du XXe siècle. Le critique F. O. Matthiessen voit en cette trilogie la phase majeure de l'auteur, et ces romans ont fait l'objet de nombreuses études. Le premier publié fut écrit en second : Les Ailes de la colombe 1902 raconte l'histoire de Milly Theale, une riche héritière américaine en proie à une grave maladie qui la condamne, et l'impact que cela provoque autour d'elle. Certains proches l'entourent sans mauvaise pensée, tandis que d'autres agissent par intérêt personnel. Dans ses autobiographies, Henry James révèle que Milly lui fut inspirée par Minny Temple, sa bien-aimée cousine morte prématurément de la tuberculose. Il dit avoir essayé de lui rendre hommage dans la beauté et la dignité de l'art.
Le deuxième roman publié de cette trilogie, Les Ambassadeurs 1903, est une comédie sombre qui suit le voyage du protagoniste Lambert Strether en Europe à la poursuite du fils de sa fiancée qu'il doit ramener dans le giron familial. La narration à la troisième personne se déroule du seul point de vue de Strether qui doit faire face à des complications inattendues. Dans la préface à sa parution dans New York Edition, Henry James place ce livre au sommet de ses réussites, ce qui provoqua quelques remarques désapprobatrices. La Coupe d'or 1904 est une étude complexe et intense du mariage et de l'adultère qui termine cette phase majeure et essentielle de l'œuvre romanesque de James. Ce livre explore les tensions relationnelles entre un père et sa fille et leurs conjoints respectifs. Le roman s'attarde en profondeur et presque exclusivement sur la conscience des principaux personnages, avec un sens obsessif du détail et une forte vie intérieure.

Nouvelles

Pendant toute sa carrière, Henry James s'est tout particulièrement intéressé à ce qu'il appelait la belle et bénie nouvelle, ou les récits de taille intermédiaire. Il en écrivit 112. Parmi ces textes, on compte de nombreuses nouvelles très concises, dans lesquelles l'auteur parvient à traiter de sujets complexes en peu de mots. À d'autres moments, le récit s'approche d'un court roman, bien que le nombre de personnages demeure limité. Daisy Miller, Les Papiers d'Aspern, Le Motif dans le tapis et Le Tour d'écrou sont représentatifs de son talent dans le court format de la fiction.
Les nouvelles observent grosso modo les mêmes phases créatrices que les romans de James, toutefois plusieurs récits fantastiques en jalonnent le parcours. Jusqu'à Une liasse de lettres 1879, les nouvelles laissent d'abord paraître les diverses influences subies par le jeune Henry, puis voient s'établir son style plus personnel, notamment dans les textes qui abordent le thème international : Un pèlerin passionné, Daisy Miller, Un épisode international.
La deuxième période, qui s'amorce en 1882, alors que James n'a publié aucune nouvelle depuis plus de deux ans, voit la multiplication des expériences sur le point de vue narratif et l'approfondissement des thèmes psychologiques, comme en font foi Les Papiers d'Aspern et Le Menteur. À partir de 1891, année de parution de L'Élève, la nouvelle atteint chez James une densité narrative, une virtuosité technique et une diversité de tonalités qui annoncent la maturité. Pendant cette décennie des années 1890, où James est particulièrement prolifique dans la nouvelle, certains textes, tels La Chose authentique, La Vie privée ou L'Autel des morts, paraissent à bien des égards des exercices de style épurés tant le déroulement des péripéties se limite à un lent, subtil et unique retournement des situations et des personnages. D'autres récits, tout en usant de divers registres, ont pour objet l'écrivain La Leçon du maître, Greville Fane, La Mort du lion ou encore la littérature elle-même Le Motif dans le tapis), dont ils interrogent la « valeur sociale » ou « l'essence artistique ». James produit alors peu de textes fantastiques, mais ses histoires de fantômes se dégagent résolument des effets convenus du genre au profit des rapports affectifs et de la subjectivité, comme le prouvent Sir Edmund Orme et Owen Wingrave.
La dernière phase, qui s'installe progressivement dès 1891, et dont Les Amis des amis et Le Tour d'écrou constituent les porches effectifs, recèle des nouvelles aux univers souvent troubles et désenchantés, parfois éclairés de quelque mordante satire La Maison natale, par le recours à une technique de composition soigneusement élaborée. À des passages dialogués de facture très théâtrale succède une narration à la fois disserte dans le discours et très économe dans le déroulement des faits, où la fatalité et le regret forment le double thème récurrent, ainsi que l'illustrent La Bête dans la jungle et Le Coin plaisant.

Œuvre Romans

1871 : Le Regard aux aguets Watch and Ward
1876 : Roderick Hudson
1877 : L'Américain The American
1878 : Les Européens The Europeans
1879 : Confiance Confidence
1880 : Washington Square
1881 : Portrait de femme The Portrait of a Lady
1886 : Les Bostoniennes The Bostonians
1886 : La Princesse Casamassima The Princess Casamassima
1888 : Reverberator The Reverberator
1890 : La Muse tragique The Tragic Muse
1896 : L'Autre Maison The Other House
1897 : Les Dépouilles de Poynton The Spoils of Poynton
1897 : Ce que savait Maisie What Maisie Knew
1899 : L'Âge difficile The Awkward Age
1901 : La Source sacrée The Sacred Fount
1902 : Les Ailes de la Colombe The Wings of the Dove
1903 : Les Ambassadeurs The Ambassadors
1904 : La Coupe d'or The Golden Bowl
1908 : The Whole Family roman en collaboration avec onze autres auteurs
1911 : Le Tollé The Outcry
1917 : La Tour d'ivoire The Ivory Tower - inachevé, publié à titre posthume
1917 : Le Sens du passé The Sense of the Past - inachevé, publié à titre posthume

Nouvelles

1864 : Une tragédie de l'erreur A Tragedy of Error
1865 : L'Histoire d'une année The Story of a Year
1866 : Un paysagiste A Landscape Painter
1866 : Un jour béni A Day of Days
1867 : Mon ami Bingham My Friend Bingham
1867 : Pauvre Richard Poor Richard
1868 : L'Histoire d'un chef-d'œuvre The Story of a Masterpiece
1868 : Le Roman de quelques vieilles robes, aussi connue sous les titres Le Roman de certains vieux vêtements ou Histoire singulière de certains vieux habits The Romance of Certain Old Clothes
1868 : Un cas fort extraordinaire A Most Extraordinary Case
1868 : Un problème A Problem
1868 : De Grey: une romance, aussi connue sous le titre De Grey : histoire romantique De Grey: a romance
1868 : La Vengeance d'Osborne Osborne Revenge
1869 : Un homme léger A Light Man
1869 : Gabrielle de Bergerac Gabrielle De Bergerac
1870 : Compagnons de voyage Travelling Companions
1871 : Un pèlerin passionné A Passionate Pilgrim
1871 : Autour d'Isella At Isella
1871 : Maître Eustache Master Eustache
1872 : La Confession de Guest Guest's Confession
1873 : La Madone de l'avenir The Madonna of the Future
1873 : La Maîtresse de M. Briseux, aussi connue sous le titre La Petite Amie de M. Briseux (The Sweetheart of M. Briseux
1874 : Le Dernier des Valerii The Last of the Valerii
1874 : Madame de Mauves
1874 : Adina
1874 : Le Professeur Fargo Professor Fargo
1874 : Eugene Pickering
1875 : Benvolio
1876 : La Cohérence de Crawford Crawford's Consistency
1876 : La Redevance du fantôme, aussi connue sous les titres Le Loyer du fantôme ou Le Fantôme locataire The Ghostly Rental
1877 : Quatre rencontres Four Meetings
1878 : Rose-Agathe
1878 : Daisy Miller
1878 : Le Mariage de Longstaff Longstaff's Marriage
1879 : Un épisode international An International Episode
1879 : La Pension Beaurepas The Pension Beaurepas
1879 : Retour à Florence, aussi connue sous le titre Journal d'un homme de cinquante ans A Diary of a Man of Fifty
1879 : Une liasse de lettres (A Bundle of Letters
1882 : Le Point de vue The Point of View
1883 : Le Siège de Londres The Siege of London
1883 : Les Impressions d'une cousine The Impressions of a Cousin
1884 : Lady Barberina
1884 : L'Auteur de « Beltraffio » (The Author of "Beltraffio"
1884 : Pandora
1884 : Les Raisons de Georgina Georgina's Reasons
1884 : Un hiver en Nouvelle-Angleterre A New England Winter
1884 : Le Sentier du devoir The Path of Duty
1887 : Mrs Temperly Mrs Temperly, aussi connue sour le titre Cousin Maria
1888 : Louise Pallant
1888 : Les Papiers d'Aspern The Aspern Papers
1888 : Le Menteur The Liar
1888 : L'Avertissement moderne The Modern Warning
1888 : Une vie à Londres A London Life
1888 : La Leçon du maître The Lesson of the Master
1888 : Le «Patagonia» The Patagonia
1889 : La Solution The Solution
1891 : L'Élève The Pupil
1891 : Brooksmith
1891 : Les Mariages The Mariages
1891 : Le Chaperon The Chaperon
1891 : Sir Edmund Orme
1892 : Nona Vincent
1892 : La Chose authentique The Real Thing
1892 : La Vie privée The Private Life
1892 : Lord Beaupré
1892 : Les Visites The Visits
1892 : Sir Dominick Ferrand
1892 : Greville Fane
1892 : Collaboration Collaboration
1892 : Owen Wingrave
1893 : La Roue du temps The Wheel of Time
1893 : Entre deux âges, aussi connue sous le titre Les Années médianes The Middle Years
1894 : La Mort du lion The Death of the Lion
1894 : Le Fonds Coxon The Coxon Fund
1895 : L'Autel des morts The Altar of the Dead
1895 : La Prochaine Fois The Next Time
1896 : Le Motif dans le tapis, aussi connu sous le titre La Figure dans le tapis The Figure in the Carpet
1896 : Les Lunettes Glasses
1896 : Les Amis des amis The Friends of the Friends, nouvelle remaniée à partir de The Way it Came, traduit sous le titre L'Origine de la chose ou Comment tout arriva.
1898 : Jean Delavoy
1898 : Le Tour d'écrou The Turn of the Screw
1898 : Dans la cage In the Cage
1898 : Covering End
1899 : Le Cas donné The Given Case
1899 : La Grande Condition The Great Condition
1899 : L'« Europe » Europe
1899 : Les Fausses Perles Paste
1899 : La Vraie Bonne Attitude The Real Right Thing
1900 : L'Endroit parfait The Great Good Place
1900 : Maud-Evely
1900 : Miss Gunton de Poughkeepsie Miss Gunton of Poughkeepsie
1900 : L'Arbre de la connaissance The Tree of Knowledge
1900 : L'Humiliation des Northmore The Abasement of the Northmores
1900 : La Tierce Personne The Third Person
1900 : L'Espèce particulière The Special Type
1900 : La Marque du temps The Tone of Time
1900 : Les Ailes brisées Broken Wings
1900 : Les Deux Visages The Two Faces
1901 : Mrs. Medwin
1901 : Le Holbein de Lady Beldonald The Beldonald Holbein
1902 : L'Intrigue dans l'affaire The Story In It
1902 : Flickerbridge
1903 : La Bête dans la jungle The Beast in the Jungle
1903 : La Maison natale The Birthplace
1903 : Les Journaux The Papers
1904 : Le Château de Fordham Fordham Castle
1908 : Julia Bride
1909 : Le Coin plaisant, aussi connu sous les titres Le Coin du retour ou Le Coin charmant The Jolly Corner
1909 : Le Gant de velours The Velvet Glove
1909 : Mora Montravers
1909 : La Sombre Cornelia, aussi connu sous le titre Le Crêpe noir de Cornelia Crapy Cornelia
1910 : Le Banc de la désolation The Bench of Desolation
1910 : Une tournée de visites A Round of Visits
1937 : Hugh Merrow, nouvelle inachevée, découverte et publiée par Leon Edel en 1937.

Recueils de nouvelles originaux en anglais

1875 : A Passionate Pilgrim and Other Tales
1893 : Terminations
1893 : The Real Thing and Other Tales
1896 : Embarrassments
1900 : The Soft Side

Intégrales des nouvelles en français

Œuvres complètes I : Nouvelles 1864-1875, trad. Jean Pavans, Paris, Éditions de la Différence, 1990
Œuvres complètes II : Nouvelles 1876-1888, trad. Jean Pavans, Paris, La Différence, 1992
Œuvres complètes III : Nouvelles 1888-1896, trad. Jean Pavans, Paris, La Différence, 2008
Œuvres complètes IV : Nouvelles 1896-1910, trad. Jean Pavans, Paris, La Différence, 2009
L'intégrale thématique des 112 nouvelles en douze volumes, trad. Jean Pavans, Paris, La Différence, coll. « Minos » :
1. La Maîtresse de M. Briseux, et sept autres nouvelles. La France, 2010 ;
2. Les Papiers d'Aspern, et sept autres nouvelles. L'Italie, 2010;
3. Le Siège de Londres, et cinq autres nouvelles. L'Angleterre, 2011 ;
4. Une tournée de visite, et neuf autres nouvelles. L'Amérique, 2011 ;
5. Le Point de vue, et sept autres nouvelles. Affaires transatlantiques, 2012 ;
6. Le Motif dans le tapis, et onze autres nouvelles. La Vie littéraire, 2012.
Nouvelles complètes, Paris, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, tomes I et II, 2003 ; tomes III et IV, 2011.
Rêves Yankees, choisis, traduits et présentés par François Rivière, Éditions François Veyrier, 1978 ; recueil de quatre nouvelles de jeunesse : La Madone du futur 1873, Eugene Pickering 1874, Quatre rencontres 1877, Le Point de vue 1882.

Théâtre

1895 : Guy Domville

Récits de voyage

1884 : Voyage en France A Little Tour in France, Éd. Robert Laffont, 1987, traduction Philippe Blanchard. A Little Tour in France
1905 : English Hours
1907 : La Scène américaine The American Scene, Paris, La Différence, 1993, trad. Jean Pavans, rééd. coll. Minos, 2008. The American Scene
1909 : Heures italiennes Italian Hours, Paris, La Différence, 1985, trad. Jean Pavans, rééd. coll. Minos, 2006. Italian Hours
Esquisses parisiennes, Paris, La Différence, 1988, trad. Jean Pavans, rééd. coll. Minos, 2006.
Un Petit Tour en Languedoc, Éd. Pimientos/Lettres du Languedoc, 2010, traduction J.-P. Piniès, illustrations Joseph Pennell.

Essais

1875 : Transatlantic Sketches
1878 : French Poets and Novelists
1879 : Hawthorne
1888 : Partial Portraits
1893 : Essays in London and Elsewhere
1893 : Picture and Text
1903 : William Wetmore Story and His Friends
1908 : Views and Reviews
1914 : Notes on Novelists

Postérité adaptations cinématographiques

1933 : Berkeley Square, de Frank Lloyd, d'après le roman posthume The Sense of the Past
1947 : The Lost Moment réalisé par l'acteur Martin Gabel d'après la nouvelle Les Papiers d'Aspern, avec Susan Hayward et Robert Cummings.
1949 : L'Héritière, réalisé par William Wyler d'après le roman Washington Square remporta quatre Oscars, dont celui de la meilleure actrice pour Olivia de Havilland dans le rôle de Catherine Sloper.
1961 : Les Innocents, réalisé par Jack Clayton d'après la nouvelle Le Tour d'écrou.
1965 : La Redevance du fantôme, téléfilm de Robert Enrico et adapté de la nouvelle par Jean Gruault, avec Marie Laforêt et Darling Légitimus.
1971 : The Nightcomers Le Corrupteur, réalisé par Michael Winner, d'après Le Tour d'écrou; avec Marlon Brando.
1974 : Daisy Miller, réalisé par Peter Bogdanovich, avec Cybill Shepherd.
1974 : Le Tour d'écrou, téléfilm de Raymond Rouleau, avec Suzanne Flon, Robert Hossein et Marie-Christine Barrault
1976 : Le Banc de la désolation, téléfilm de Claude Chabrol
1976 : De Grey, téléfilm de Claude Chabrol, avec Daniel Lecourtois et Hélène Perdrière
1976 : L'Auteur de Beltraffio, téléfilm de Tony Scott
1976 : Les Raisons de Georgina, téléfilm de Volker Schlöndorff
1976 : Un jeune homme rebelle téléfilm réalisé par Paul Seban, avec Mathieu Carrière et Bernard Giraudeau
1978 : La Chambre verte, réalisé par François Truffaut d'après les nouvelles L'Autel des morts, La Bête dans la jungle et Les Amis des amis.
1981 : Les Ailes de la colombe de Benoît Jacquot.
1982 : Aspern, d'Eduardo de Gregorio, avec Jean Sorel, Bulle Ogier, Alida Valli
1996 : Portrait de femme, réalisé par Jane Campion, avec Nicole Kidman dans le rôle-titre.
1996 : L'Élève, de Olivier Schatzky, avec Vincent Cassel, Jean-Pierre Marielle et Caroline Cellier
1997 : Washington Square, nouvelle adaptation de Washington Square, réalisée par Agnieszka Holland, avec Jennifer Jason Leigh.
1997 : Les Ailes de la colombe, réalisé par Iain Softley avec Helena Bonham Carter, nominée à l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation de Kate Croy.
2007 : Le Pendu, téléfilm de Claire Devers, avec Dominique Blanc, Dominique Reymond et Denis Podalydès, d'après The Third Person.
2012 : What Maisie Knew, réalisé par Scott McGehee et David Siegel, avec Alexander Skarsgård, Julianne Moore et Steve Coogan.
Trois de ses romans ont été adaptés par la compagnie Merchant-Ivory Productions de Ismail Merchant et James Ivory :
1978 : Les Européens, avec Lee Remick, Robin Ellis et Wesley Addy
1984 : Les Bostoniennes, avec Madeleine Potter, Vanessa Redgrave et Christopher Reeves
2000 : La Coupe d'or, avec Uma Thurman, Jeremy Northam et Kate Beckinsale

Adaptations théâtrales

1962 : The Aspern Papers Les Papiers d'Aspern est adapté pour la scène par Michael Redgrave et produite avec succès à Broadway. Wendy Hiller et Maurice Evans jouaient les rôles principaux. La pièce fut remontée de nombreuses fois depuis cette production originale.
1981 : La Bête dans la jungle d’après la nouvelle éponyme, adaptation Marguerite Duras, mise en scène Alfredo Arias, avec Sami Frey et Delphine Seyrig, Théâtre Gérard Philipe.
1985 : Retour à Florence, de Jean Pavans, d'après The Diary of a Man of Fifty, mise en scène de Simone Benmussa, au Théâtre du Rond-Point.
1992 : Héritage, coproduction avec le Centre national de création d'Orléans, mise en scène de Gildas Bourdet - création au CADO d’Orléans, représentations au Théâtre de Paris, Festival d’Angers et de Ramatuelle.
2002 : Les Papiers d'Aspern, d'après la nouvelle éponyme, adaptation de Jean Pavans, mise en scène de Jacques Lassalle, avec Françoise Seigner, Catherine Hiegel, Jean-Damien Barbin, théâtre Vidy-Lausanne, en coproduction avec la Comédie-Française, reprise en 2003 et 2004 au théâtre du Vieux-Colombier.
2004 : La Bête dans la jungle de James Lord, d’après la nouvelle éponyme, mise en scène Jacques Lassalle, avec Gérard Depardieu et Fanny Ardant, Théâtre de la Madeleine.
2005 : L'Auteur de Beltraffio, de Jean Pavans, d'après la nouvelle éponyme, mise en espace de Jacques Lassalle, au festival Nava de Limoux.
2006 : Le Tour d'écrou, d'après la nouvelle éponyme, adaptation et mise en scène de Jean-François Matignon, création au Pot Au Noir Saint-Paul-lès-Monestiers, Isère

Opéra

1954 : The Turn of the Screw est un opéra en anglais, en un prologue, deux actes et seize scènes, composé par Benjamin Britten. Le livret est de Myfanwy Piper, d'après la nouvelle éponyme. La première représentation fut jouée au Teatro La Fenice de Venise, le 14 septembre 1954, dans le cadre de la Biennale de Venise.
1971 : Owen Wingrave, opéra en deux actes composé en 1971 par Benjamin Britten. Livret de Myfanwy Piper. Commandé par la BBC en 1966. Création télévisuelle.
1998 : L'opéra de Dallas présente The Aspern Papers de Dominick Argento en première mondiale.
2011 : La Bête dans la jungle, musique d'Arnaud Petit, sur un livret de Jean Pavans, créé en concert le 30 mai 2011 au Forum du Blanc-Mesnil, avec Eléonore Lemaire, Arnaud Marzorati, Coralie Seyrig voix enregistrée, et l'orchestre Les Siècles, sous la direction de François-Xavier Roth.

Bibliographie Études

Nancy Blake, James, écriture et absence, Cistre, 1985
Revue L'ARC, no 89 dirigé par Marc Saporta, Henry James, Éditions Le Jas, 1983
Laurette Veza, Henry James, Le Champ du regard, Paris La Table ronde, 1989, 343 p.
Évelyne Labré, Écrits sur l'abîme : les derniers romans de Henry James, Presses Universitaires de Lyon, 1990
Philippe Chardin, L'amour dans la haine ou la jalousie dans la littérature moderne : Dostoïevski, James, Svevo, Proust, Musil, Genève, Droz, 1990
Babette Sayer-Adda, Henry James, Sublimer et Vivre, 254 p., 2007, PUF
Jean Pavans, Heures jamesiennes, Paris, La Différence, 2008
André Green, L'Aventure négative, Hermann, 2009

Biographies

Leon Edel, Henry James, une vie, Seuil, 1990

Biographies romanesques

David Lodge, L'auteur ! L'auteur ! Author, Author, 2004, éditions Rivages poche no 557 Payot traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux. Ce roman met l'accent sur les rôles joués par ses échecs comme auteur de théâtre voir le titre et par la mort de Constance Fenimore Woolson dans l'évolution de l'art de James.
Colm Tóibín, Le Maître The Master, 2004, ce roman reconstitue la vie d'Henry James entre janvier 1895 et octobre 1899 en français, chez Robert




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Posté le : 26/02/2016 17:26

Edité par Loriane sur 27-02-2016 15:00:25
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Eugène Bigot
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Le 28 février 1888 à Rennes naît Eugène Bigot

chef d'orchestre et compositeur français Violoniste, altiste de 1913 à 1965, mort à 77 ans , à Paris le 17 juillet 1965.
Il collabore de 1920 à 1923 aux Ballets suédois, de 1923 à 1925 : aux concerts du Conservatoire, en 1927 avec la Radio " Le Poste Parisien ", en 1928 : il travaille pour Radio-Paris, de 1928 à 1934 il travaille avec Radiodiffusion Française, de 1936 à 1947 à l'Opéra-Comique, de 1935 à 1950 : O. Lamoureux, de 1947 à 1965 : avec symphonique de la Radiodiffusion Française RDF. Il travaille avec Robert Casadesus, Lucette Descaves, Jean Doyen, Pierre Fournier, Wanda Landowska, Maurice Maréchal, Henry Merckel, Marcel Moyse, Yves Nat, André Navarra, Jacques Thibaud, Raymond Trouard, Germaine Féraldy, José Luccioni, Janine Micheau, André Pernet, Mado Robin, Georges Thill. Il reçoit sa formation au Conservatoire de Paris. ses maîtres sont André Gedalge, Xavier Leroux, Paul Vidal. Il enseigne au Conservatoire de Paris de 1947 à 1957, École normale de musique de Paris. IL a pour élèves Gary Bertini, Karel Husa1, Francis Miroglio, Jean-Bernard Pommier, Yves Ramette, Setrak, Mikis Theodorakis. Fils de Jean Marie Joseph Bigot et Eloïse Mallier, il est marié à Georgette Louise Tesson. Il est distingué et reçoit la légion d'honneur.

Sa vie

Eugène Victor Bigot naquit en 1888 dans une famille cultivée, mais de condition très modeste. Son père est Jean Marie Joseph Bigot 1863–1933, employé, et sa mère est Eloïse Mallier, sans profession 1861–1919. Violoniste, puis altiste de formation, c’est au Conservatoire de Paris dirigé par Gabriel Fauré, qu’il vint en 1905 compléter les études musicales entreprises au conservatoire de sa ville natale, et notamment dans les classes d’écriture : l'harmonie chez Xavier Leroux, le contrepoint chez André Gedalge, la fugue et composition chez Paul Vidal.
Il poursuivit parallèlement une intense activité d’instrumentiste remplaçant dans divers théâtres de la capitale et singulièrement à l’Opéra et l’Opéra-Comique, y compris pendant son service militaire, à l'issue duquel il passa le concours de Sous-chef de Musique.
En janvier 1913, il amorça une carrière de chef des chœurs, lors de la saison inaugurale du Théâtre des Champs-Élysées de Gabriel Astruc, carrière prolongée quelque temps à l’Association Chorale Professionnelle de Paris. Puis, il travailla comme timbalier au Théâtre Mogador jusqu’à l'éclatement de la Première Guerre mondiale.

Entre-deux-guerres

Au retour de la Grande Guerre qu’il fit au sein d’une unité combattante, et notamment à Verdun, il n’obtint pas la dérogation qui lui aurait permis de tenter le Prix de Rome, mais reprit sa carrière d’altiste, aux Concerts Pasdeloup, tout en assistant Désiré-Émile Inghelbrecht à la tête de l’Association des Concerts Ignace Pleyel. Ce dernier lui demanda bientôt de le seconder à la direction des Ballets suédois de Rolf de Maré avec lesquels il sillonna l’Europe de 1920 à 1923 ; cette période marque le véritable démarrage de sa carrière de chef d’orchestre, confirmée en 1923 par sa brillante élection sur concours au poste de Second Chef, adjoint de Philippe Gaubert à la Société des Concerts du Conservatoire, poste qu’il conserva jusqu’à sa suppression en 1925.
Nommé Directeur de la Musique et Premier Chef d’orchestre du Théâtre des Champs-Élysées, il présida ensuite les deux saisons de l’Opéra-Music-Hall imaginé par de Maré 1925-27. Dès cette époque Pierre Monteux commence à l’inviter à conduire sa formation, l’Orchestre symphonique de Paris, cependant que les Concerts Straram et son chef fondateur, Walther Straram, sollicitent son concours à diverses reprises.
En 1927, il fait son entrée comme chef d’orchestre au Poste Radiophonique du Poste Parisien, premier embryon de la Radio française et l’année suivante, André Messager, directeur artistique de la Compagnie française de Radiophonie, le nommait chef d’orchestre du Poste de Radio-Paris, responsable des émissions symphoniques et lyriques », fonctions confirmées à la création effective de la Radiodiffusion française et qu’il conserva jusqu’en 1934 ; dès lors son nom se trouva définitivement associé aux concerts radiophoniques.
Au terme de la saison lyrique française inaugurale de l’Opéra de Monte-Carlo, en 1934, Inghelbrecht l'associe à la fondation de l’Orchestre national de la Radio, ancêtre de l'Orchestre national de France; puis après une saison Lamoureux partagée avec Louis Fourestier, Charles Münch, Pedro de Freitas Branco pt et Jean Morel 1934–1935, il fut élu président-chef d’orchestre de l’Association des Concerts Lamoureux, poste qu’il occupa pendant 15 ans 1935–1950. En 1936 enfin, Jacques Rouché le nomma premier chef d’orchestre au Théâtre national de l'Opéra-Comique où il resta jusqu’en 1947, cependant que son activité de chef symphonique se poursuivait épisodiquement avec l’Orchestre national, puis avec le nouvel Orchestre symphonique de la Radiodiffusion française ou Orchestre Radio-Symphonique, fondé en 1937. À 51 ans, le 9 août 1939, il épousa Georgette Louise Tesson6, âgée d'à peine 20 ans.

Seconde Guerre Mondiale

Les théâtres lyriques d’État ayant été fermés après la mobilisation générale de septembre 1939, et la Radio nationale s’étant repliée à Rennes dans son intégralité, son directeur Emmanuel Bondeville le réengagea comme Premier Chef du Poste de Poste de Radio-Bretagne la "station de Radiodiffusion de Rennes-Bretagne" d'avant-guerre aux côtés d’Inghelbrecht à la tête de l’Orchestre National. Il y passa quasiment toute la première année de la Seconde Guerre mondiale, hormis pour les trois concerts sur 19 que Paul Paray, chargé de la fusion des Concerts Colonne-Lamoureux, lui confia à Paris. Puis, et ce jusqu’à la Libération, son activité se recentra essentiellement sur les Concerts Lamoureux de nouveau autonomes, et la Salle Favart, une fois rouverte, mi-août 1940.
À l’automne 1943, Eugène Bigot accède aux demandes des autorités de Vichy de poursuivre les travaux de réflexion & de propositions relevant de sa compétence au sein du nouveau Comité professionnel de l'art musical et de l'enseignement musical libre de la musique ou CPAM initié et présidé par Alfred Cortot ; il y participe jusqu'en juillet 1944 comme membre du Bureau "Orchestre, Chœurs et Sociétés musicales" présidé par Charles Munch, les autres bureaux réunissant les principaux musiciens de l’époque
Dans les mois qui suivent la Libération il rend compte de toute son activité musicale sous l’Occupation et notamment dans le cadre des Comités Cortot successifs en satisfaisant aux demandes et investigations de divers comités d’épuration dépendant du Comité national d'épuration des professions d'artistes dramatiques, lyriques et de musiciens exécutants

Après la libération

En 1946, il reprit contact avec les orchestres de la Radio, puis fut confirmé en 1947 au pupitre de l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion française RDF, et c’est en 1950 qu’il fut nommé Premier Chef permanent du nouvel Orchestre Radio-Symphonique de Paris plus tard rebaptisé Orchestre philharmonique de la RTF, puis de l'ORTF et enfin Orchestre philharmonique de Radio France. À la tête de cette orchestre, dont il demeura le patron pratiquement jusqu’à sa mort, mais également avec l'Orchestre Radio-Lyrique de Jules Gressier et l’Orchestre de Chambre de la Radio de Pierre Capdevielle, il fit entendre et enregistra un nombre considérable d’œuvres de musique française du répertoire, méconnues ou nouvelles, notamment à destination des radios étrangères.
En octobre 1946, il se vit confier par Claude Delvincourt, Directeur du Conservatoire de Paris, le poste de professeur chargé du cours de direction d’orchestre de la Section spéciale Étrangers créée par lui, cependant que Louis Fourestier, titulaire de la principale classe de direction, lui demandait de le suppléer lorsqu'il partait diriger le répertoire français au Metropolitan Opera de New York. Son enseignement y prit fin en 1957. Dans le même temps, il assura un cours de direction à l’École normale de musique de Paris.
Entre 1946 et 1963, en complément de ses responsabilités parisiennes, il réalisa de nombreuses émissions au pupitre des orchestres des stations périphériques de la Radio telles Lille, Marseille ou Strasbourg, et participa à six reprises au Festival de Vichy 1952-58 où il créa le Requiem 1953 de Jean Rivier ; il dirigea fréquemment aussi, dans de grandes villes de province et d’Europe, le répertoire symphonique et lyrique, et anima les saisons lyriques françaises des Théâtres de Genève, Barcelone, Amsterdam, Bâle, etc.
En 1954 il fut promu au grade d’Officier de la Légion d'honneur.
De 1958 à 1964, il présida le jury du Concours international de jeunes chefs d'orchestre de Besançon11 ; son plus célèbre lauréat fut, en 1959, Seiji Ozawa qui continua à bénéficier de ses avis et conseils pendant deux ans.
Au tournant des années 1960 enfin, il fut à plusieurs reprises chargé du cours de direction d’orchestre à l’Académie Internationale d’Été de Musique de Nice fondée par Fernand Oubradous, et donna une master-classe en marge du Festival d'Aix-en-Provence.
Eugène Bigot est inhumé au cimetière de Levallois-Perret1.

Double carrière Chef d'orchestre

Particulièrement estimé comme interprète de la musique française, mais également russe ou espagnole, ainsi que de Wagner et Richard Strauss, il ne fit pas toujours l'unanimité dans Beethoven, au motif qu'il ne suivait pas certaines traditions. En réalité, la sûreté de son métier fondée sur la maîtrise du solfège alliée à une technique impeccable lui permettait d’aborder les œuvres les plus diverses, y compris celles, souvent plus complexes, des compositeurs contemporains, qui surent apprécier la rigueur de ses interprétations : l’authenticité de ses exécutions reposait en effet sur le respect absolu des volontés exprimées par les auteurs, un principe qu’il avait érigé en devise intangible.

Compositeur

Ses responsabilités de chef et de pédagogue le détournèrent très souvent de la composition ; il écrivit toutefois de nombreuses pièces de musique de chambre, instrumentale notamment pour les concours du Conservatoire, symphonique, de scène, ou de ballet Timpaniana, Seconde Pièce en Ut, Sicilienne, Malinconia, Dansgille, Suite à danser, la Rose de Lantenay, la Princesse d'Élide, Cinq Esquisses, Janus-variations chorégraphiques.

Compositions

Airs populaires irlandais arrangés pour harpe et piano pour Lily Laskine
Élégie et bourrée cornet à piston en si-bémol ou trompette en ut
Carillon et Bourdon tuba en ut ou saxhorn en si-bémol
Prélude et Danses saxophone alto
Impromptu trombone
Capriccio contrebasse
Timpaniana timbales
Variations trombone
Capriccietto pour xylophone
2e Pièce en ut cor en fa dédiée à Jean Devémy
Thème et variations alto
Récit, Scherzo et Final cor en fa
Étude trompette
Berceuse piano
Danse guerrière piano
Quatre études piano en ut, fa dièse mineur, ut et fa
Malinconia pour violon ou alto

Musique de chambre

Quintettes avec piano en ut mineur et en ré mineur
Prélude en sol existe pour piano seul ainsi que pour quintette à cordes, vents, harpe et piano
Interlude pour dixtuor « Sicilienne »
Pavane et Rondeau hautbois et piano
Rondeau et Gavotte violon et piano. Dédié à Robert Quattrocchi, premier violon de l'orchestre National
Sicilienne piano, violon et harpe

Musique vocale

Chants folkloriques de France Jura, Provence etc., arrangés et harmonisés pour quatuor vocal

Musique pour harmonie

Dans la Fournaise, défilé
Divertissement : la Claire

Musique de scène et à danser

Pièces pour l’Opéra Music-Hall : une Nuit de Dom Juan, la Gamme, Danse de Zamore
Musique de scène pour la pièce Maîtresse de Roi de Aderer et Ephraïm

Musique de ballet

Mrs Kennan, Kathleen berceuse
El Nomad danse orientale
Choudens
Laurenza, ballet-pantomime sur des thèmes de Schubert
Le Roi Galant d’après des airs suédois du XVIIIe siècle – Ballets Suédois
La Rose de Lantenay, pièce symphonique
La Princesse d’Elide, suite symphonique
Suite à Danser pavane, gavotte, passe-pied, rondeau
Dansgille Ballets d'inspiration suédoise
Schubert Walzer deux suites de valses d’après les " Valses Allemandes, Viennoises, Nobles et Sentimentales " de Franz Schubert

Musique symphonique

Cinq Esquisses pour orchestre : Équivalences no 1, Équivalences no 2, Équivalences no 3, Tutti Soli, Polonaise
Janus, Variations Chorégraphiques en deux parties Pastorale et Pyrrhique, pour grand orchestre

Discographie

Si après-guerre les éditeurs discographiques ne lui confièrent que la réalisation d'une demi-douzaine de microsillons tels le Poème de Chausson avec Jacques Thibaud chez Pathé-Vox, les deux concertos de Liszt avec Raymond Trouard chez Odéon, le motet Exultate Deo de Clérambault chez Le Chant du Monde et dont certains ne furent d'ailleurs commercialisés qu’aux États-Unis par Vox Fantaisie, opus 111 de Fauré et concerto no 17 K. 453 de Mozart avec Gaby Casadesus. Il grava des centaines de 78 tours entre 1928 et 1948 pour Columbia, Pathé, Gramophone et Polydor, principalement en tant qu'accompagnateur d'artistes lyriques célèbres tels Georges Thill, Germaine Féraldy, José Luccioni, Mado Robin, André Pernet, Janine Micheau etc., et qui font l'objet de rééditions en CD chez Malibran, MDV, Lebendige Vergangenheit, EMI etc. C’est également le cas pour la version anthologique de Louise de Gustave Charpentier 1935 dont les transferts CD n’ont guère connu d’interruption Nimbus, Naxos.
De même, avec beaucoup des plus grands virtuoses du clavier ou de l'archet du moment, débutants ou confirmés, Bigot signa nombre de pages du grand répertoire rééditées chez EMI, Andante, Pearl, Biddulph, Lys, Dutton, Strings, Hungaroton, etc. : Yves Nat Schumann : concerto pour piano, Robert Casadesus Mozart : concerto no 24, Weber : Concertstück, André Navarra Schumann : concerto pour violoncelle, Marcel Moyse Mozart : concerto pour flûte no 1, Pierre Fournier Tchaïkovski : Variations sur un thème Rococo, Ruggiero Ricci Saint-Saëns : concerto pour violon no 3, Paganini-Wilhelmj : concerto no 1, Ravel : Tzigane, Bach : concerto no 2, Andor Foldès Bartok : concerto pour piano no 2, Wanda Landowska Bach : concerto pour clavecin en ré mineur, Haendel : concerto en si-bémol, Haydn : concerto pour clavier en ré, Lola Bobesco Lalo : Symphonie Espagnole, Alexandre Borowsky Bach-Busoni : concerto en ré mineur, concerto en fa mineur, Gaby Casadesus Mozart : concerto no 25, Maurice Maréchal Jean-Chrétien Bach : Concerto pour violoncelle et cordes en ut mineur etc. D’autres attendent encore de sortir de l'ombre, comme Jean Doyen Mendelssohn : concerto pour piano no 2, Henry Merckel Beethoven : concerto pour violon ou Lucette Descaves (Falla : Nuits dans les jardins d'Espagne.
Enfin Radio France conserve dans ses archives de l'INA plusieurs centaines de concerts enregistrés dans ses studios ou en salle de concert entre 1948 et 1964, et dont plus de 300 ont été numérisés et sont consultables à l’Inathèque (Bibliothèque François Mitterrand.


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Posté le : 26/02/2016 15:06

Edité par Loriane sur 27-02-2016 17:05:28
Edité par Loriane sur 27-02-2016 17:06:24
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Re: Défi céleste du 20 février 2016
Plume d'Or
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Très chère Delphine,

Je dois t'avouer, sans vanité, que je suis heureux d'avoir trouvé la formule " qui écrit plus vite que sa plume". Je trouve que cela caractérise bien ta verve, ta spontanéité dans l'écriture et ton imagination.

Merci pour tous tes mots qui me touchent.
J'ai bien aimé ce défi, et surtout toutes les réponses qui ont été faites. Elles ont toutes une grande valeur, prises séparément. Et je crois qu'elles font toutes la valeur de ce site.

Etant très tenace, et pensant que parfois "il n'est nul besoin de réussir pour persévérer", je garde l'espérance de ne pas être le dernier à répondre à ce défi et que, peut être, d'autres viendront compléter la série des réponses au défi : Donald, Exem, Marco...

Porte toi bien chère Delphine.
Et vive les défis enchanteurs. Et vive la Belgique à laquelle je m'attache de plus en plus!

Bises.
Amitiés de Paris où je me trouve.

Jacques


Posté le : 22/02/2016 23:05
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Re: Défi céleste du 20 février 2016
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Mon cher Jacques,

Même si tu es le dernier, tu n'es pas en reste pour nous livrer un texte empreint d'amitié, de partage. Je te remercie de me désigner comme Lucky Luke de la plume, c'est un honneur. Et notre Exem et notre Marco, j'espère les retrouver bientôt !

Comme notre ami insulaire, tu as en toi le don de l'écriture, l'amour des bonnes choses et surtout un grand sens de l'amitié.

Comme disait Loriane, il est un peu en chacun de nous.

Je t'embrasse tendrement.

Couscous

Posté le : 22/02/2016 19:36
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Re: Défi céleste du 20 février 2016
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Chère Mafalda,

Ton tableau m'a fait penser à la planche finale des BD d'Astérix avec le sanglier et le vin. Notre ami aimait la bonne chère et les bonnes choses de la vie. Il serait tant plaisant de faire un banquet en sa compagnie.

Merci.

Couscous

Posté le : 22/02/2016 19:23
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Re: Défi céleste du 20 février 2016
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Chère Athéna,

Si tu n'as pas croisé le chemin de notre Bacchus, tu as tout à fait compris son esprit et tu lui as rendu un vibrant hommage.

Un grand merci

Bises

Couscous

Posté le : 22/02/2016 19:21
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Re: Défi céleste du 20 février 2016
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Chère Loréennes, Chers Loréens,

Serai-je donc le dernier à répondre à ce défi?

Me voici, me voilà avec ma réponse que j'ai appelée : Notre Bacchus est à l'Olympe.

Alors que l’espace-temps devant nous s’efface
Et que la désespérance devient fugace,
Le modem de Cavalier se met bien en branle,
Et nous toutes et tous passons le chambranle
De la porte du bel Olympe qui s’ébranle
Devant la fougue des Loréens en délire,
Désireux de voir Bacchus, ce n’est pas peu dire !

Qui ose ici réveiller les dieux de l’Olympe,
Dit, au grand Bacchus, Zeus, dont la colère grimpe ?
Je ne voulais pas que votre âme soit privée
De mes ami(e)s de l’Orée, si vite arrivés,
Lui répond Bacchus à l’esprit bien esseulé.
J’ai tant désiré une fête inégalée
Pour nous remémorer tous les bonheurs scellés.
Laisser moi, Zeus, toutes et tous vous les présenter,
Ces amoureux de notre langue sustentée.
« Nous n’avions pas tout dit, lorsque l’on s’est quitté »,
Alors je veux parler un peu que l’on m’entende
Afin de la haut je sois de leur cité
Et que, dans chacun de leurs mots, l’amour m’attende.

Voyez ici Loriane, une passionaria
Qui, de notre belle langue, fait des arias.
Et la ci-devant Couscous, qui depuis ses brumes,
Ecrit des nouvelles plus vite que sa plume.
Et notre Grenouille, qui dans le fond des âmes,
Fait naître, des belles citations, le sésame.
Et voici Emma, de l’Orée, une exaltée
Qui sait tant dans ses poèmes nous enflammer.
Et d’Arielleffe, il faut citer son Azéline,
Devenue fantôme, que je retrouve ondine.
Et voyez Mafalda, au milieu de ses fables,
Dont la sagesse nous rend sûrement affable.
Enfin Athéna, dansant dans son avionnette,
Pour qui, n’en doutez pas, la vie est vraiment chouette.
Comprenez Zeus qu’en quittant ces belles madones,
Il fallait qu’elles paraissent ici en amazones !

Comment puis-je les oublier? Et voici les hommes !
Cher Zeus, je crois qu’ils sont des drôles de bonhommes.
Voyez mon ami Kjtiti avec ses vins
De Montlouis que nous boirons au cours du festin,
Car tel était assurément notre destin,
Celui de partager nos belles âmes, enfin.
Et voyez notre fier écrivain « Donald Duck »,
Nous vivons dans ses nouvelles, tels des « Tuck1 ».
Et voici l’Ermite sorti de sa caverne,
Dans ses poèmes, ses mots ne sont pas en berne.
Et Isté qui vient enfin avec ses vins vieux ;
On finissait par penser qu’il était gâteux.
Je lui pardonne car maintenant il aime rire
Et, de lui, il a éloigné toutes ses ires.
Je ne vois pas nos très chers Exem et Marco,
J’espère bien qu’ils nous reviendront illico !
Et voici notre petit nouveau, Cavalier,
Qui est devenu, à L’Orée, un familier.

Tant d’autres sont venus que je ne peux citer,
Renchérit notre Bacchus, vraiment excité.
Qu’ils rejoignent notre auguste table aux plats d’or,
Parmi les Dieux et ceux qui ne le sont pas encor!
Et que dans ce banquet la bonne humeur reluise,
Me convainquant que l’amitié est bien acquise,
Dit Zeus aux invités, aux dispositions exquises.
Dans les retrouvailles, s’illuminent les têtes
Qui dressent sur leurs chefs des couronnes de fête.
Des mets si savoureux de Corse et de Touraine
Donnent un éclat à cette fête souveraine.
Des vins de ces beaux lieux coulent dans les fontaines.
Dans les urnes olympiennes, ces nectars radieux
Sont offerts aux Loréens au milieu des dieux.
Alors Kjtiti dit, sans être interrompu :
« De Bacchus, de ses mots nous n’avons pas tout bu ;
Il faudrait un fléau pour en être vaincu.
Alors, ses écrits, apprenons à les boire,
Un verre de vin à la main, pour en faire notre histoire. »
Isté, sans se faire prier, dit à l’auditoire :
« A nos belles bouteilles, ami(e)s, faisons la guerre
Les savourer remettra notre humeur d’équerre.
Et chantons et buvons donc, mes ami(e)s, buvons,
Notre Bacchus vous en sera grée à raison.
Quand bien même, à Olympe, les esprits s’animent,
Cette fête connaît un succès unanime.

O soirée merveilleuse où le bonheur abonde,
Les Loréens y sont les plus heureux du monde.
Mais toute fête, en ses splendeurs éclatantes,
Finit par connaître une fin révoltante.
Pour autant les rires, les jouissances et le vin
Laissent en chacun de nous un tourbillon divin.
Alors Bacchus, auprès de toi, erre la joie
Qui tant, d’hier à demain, ruisselle et flamboie.
Auprès de toi, la faucheuse s’est fait entendre,
Et si nous avons de la peine à la comprendre,
Retrouvons nous dans les banquets des souvenirs,
Là où le destin est de la circonvenir.


1. Tuck : une allusion à la grande culture nord-américaine de notre ami Donald. Dans le film « Tuck everlasting », la famille Tuck est une famille qui a quelque chose de particulier, car ils sont immortels. En effet, ils possèdent une source magique, véritable fontaine de jouvence qui leur permet de ne pas vieillir. Dans les textes de Donal, il y a de la fraîcheur, de la jeunesse.

Amitiés de Paris où je me trouve.

Jacques

Posté le : 22/02/2016 16:47
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Re: Défi céleste du 20 février 2016
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Chère Mafalda,

Moi, je crois que je vais rester au purgatoire, entre le paradis et l'enfer, de manière à demeurer au milieu. Les Latins ne disaient-ils pas : "in medio stat virtus". La vertu se trouve bien au milieu. Ainsi, je pourrai à la fois tout savourer et me laisser aller à quelques abus oréens, bien sûr. Jsute quelques petits abus!

Merci chère Mafalda pour ce très beau poème.
J'espérais bien ta venue ici pour répondre à ce défi. Et avec talent, en un poème sincère, musical, et si tendre à l'égard de la grande figure de l'Orée que fut Bacchus.

Je suis en train de mettre la dernière touche à mon écrit. La compétition est rude. Je peux le comprendre en pensant à Bacchus. Il s'en amuse; je préfère le croire. Son âme a diffusé en chacune et en chacun d'entre vous. Hi hi!

Au plaisir de te lire encore et toujours.

Bises.
Amitiés de Paris où je me trouve actuellement.

Jacques

Posté le : 22/02/2016 14:20
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Re: Défi céleste du 20 février 2016
Plume d'Or
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En un ciel étoilé, Bacchus et les amis de l 'orée
Dégustent vins et sangliers, en un banquet sacré
De notre paradis céleste nous repensons à notre vie terrestre
Ah!!! La belle affaire...nous n' en avons plus que faire de la terre.
Le site de l' orée continue sa vie dans les airs
Du paradis ou de l' enfer, esprits poétiques se côtoient, bons comme le foie gras
Que nous dégustons à mille voix
Bacchus, mon ami, que ce banquet me ravit
Nous sommes enfin réunis.

Posté le : 22/02/2016 13:30
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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