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Défi du 05 mars 2016
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.
''Un jugement trop prompt est souvent sans justice''.

Ce dicton m’est revenu dernièrement alors que l’appréciation que j’avais émise sur une personne, s’avérait être, quelques temps plus tard, totalement erronée.

Pourtant l’âge aidant, je module ces affirmations, mais j’ai encore en souvenir douloureux, des regards particulièrement critiques, portés ses personnes avec un à priori totalement infondé.

Vous avez été victime ou témoin de ce jugement péremptoire, conter nous vos anecdotes sur des expériences similaires ou sur des exemples vécus à votre encontre, sous la forme (prose, poésie.etc..) et sous le postulat (drôle, pathétique ou autres..) qui vous sembleront le plus en adéquation avec ce type d’attitude..

Ce qu'il y a de stupide avec les sentences et les présomptions sans argument c'est que chacun s'en croit immunisé et que personne ne l'est, tant le jugement humain est subjectif.



Posté le : 05/03/2016 12:14
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Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: De retour après une longue absence
Plume d'Or
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Citation :
un québéquois... hé bien quoi

suis allé à l'université de Laval et à une école centre de formation à sainte Thérèse visiter des ex "décrocheurs", en métro, pas loin de chez toi je pense...


Sainte-Thérèse! C'est la ville voisine à la mienne! J'y ai fait mon DEC au cégep Lionel-Groulx et j'y ai même habité avec mon frère pendant quelques années.

Posté le : 05/03/2016 02:32
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Re: De retour après une longue absence
Plume d'Or
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Citation :
Nous attendons la suite de tes aventures en France, Un québécois en France nous avait bien amusé.
Il y a des nouveaux qui ne connaissent pas tu pourrais les republier.


Oui surtout qu'en plus j'ai terminé de l'écrire. Je vais incessamment le mettre sur le site.

Citation :
Sincèrement contente que tu te retrouves bien dans ta peau et ta tête.


Oui ç'a été toute une mésaventure, mais c'est derrière moi maintenant. Je serais pris avec ces problèmes toute ma vie, mais la différence c'est que je gère beaucoup mieux la situation.

Citation :
Tu sais que notre Bacchus nous a quitté pour aller au paradis, et voilà que notre tendre et talentueux papy nous manque


Ah non! :( C'est effectivement très triste. Mes condoléances à ses proches.

Citation :
Je suis très honteuse, je n'ai pas trouvé le temps de lire ton livre.


Y a pas de mal, je le sais que vous avez tous des vies à vivre.


Posté le : 05/03/2016 02:30
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Daniel Stren Comtesse d'Agout
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Le 5 mars 1876 à Paris meurt Daniel Stern, comtesse d'Agoult

née Marie Catherine Sophie de Flavigny, le 31 décembre 1805 à Francfort-sur-le-Main Hesse, femme de lettres française connue sous le pseudonyme de Daniel Stern.
Personnage insolite de la génération qui, dans les débuts de ce siècle, a inventé une sensibilité nouvelle, Max Jacob est connu surtout comme recréateur du poème en prose : or, cela ne va pas sans injustice contre le reste de son œuvre poétique et romancière. On a peint souvent du dehors le personnage, fauteur et conteur d'anecdotes, commère, mystique, astrologue, en veste de garçon boucher et monocle, bavard montmartrois, solitaire, épistolier infatigable ; au physique, il s'accordait une vague ressemblance avec Baudelaire ou Marcel Schwob ; de toute façon, un personnage qui, du Bateau-Lavoir à Saint-Benoît, fait à jamais partie, entre ses amis – Picasso, Salmon, Apollinaire... – du tableau des arts et de la littérature en France dans la première moitié du XXe siècle.


Sa vie

Marie d'Agoult a pour parents :
Alexandre Victor François de Flavigny 1770-1819, ci-devant noble français et émigré ;
Maria Elisabeth Bethmann 1772-1847, issue d'une vieille famille patricienne allemande de religion protestante, originaire de Goslar, qui figure dès 1416 dans le "Registrum parochianorum" registres de la paroisse catholique, puis, durant plusieurs siècles parmi les bourgeois dirigeants de cette ville, et qui, passée du catholicisme au protestantisme comme toute la population de Goslar lors de la Réforme, s'établit au XVIIIe siècle à Francfort où cette famille fonda une des plus célèbres maison de banque protestante.
Marie Catherine Sophie de Flavigny naît le 31 décembre 1805 à Francfort-sur-le-Main Hesse.
Elle est éduquée, de quatorze à seize ans, au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, dans l'ancien hôtel Biron actuel musée Rodin.
Elle épouse le comte Charles Louis Constant d’Agoult, 1790-1875 le 16 mai 1827 qu'elle quitte le 19 août 1835 après lui avoir donné deux filles :
Louise 1828-1834 ;
Claire 1830-1912, qui épousera le marquis Guy de Charnacé 1825-1909.
En 1833 commence sa liaison Franz Liszt, dont elle a trois enfants :
Blandine 1835-1862 épousera en 1857 Émile Ollivier, avocat et homme politique français. Ils auront un fils, Daniel ;
Cosima 1837-1930 épousera le chef d'orchestre Hans von Bülow, puis le compositeur Richard Wagner ;
Daniel 1839-1859, mort de la tuberculose le roman Nélida est l'anagramme de Daniel.
Selon Sabine Cantacuzène, elle aurait en outre eu un garçon, Charles d'Avila, non reconnu par Franz Liszt, adopté et élevé par la famille D'Avila à Parme en Italie. Ce garçon pourrait être issu de sa liaison avec Pierre Tribert, riche propriétaire foncier dans la région de Champdeniers ; elle séjourna dans son logis de Puyraveau.
Selon un des fils Tribert, celui-ci aidera financièrement Marie d'Agoult en lui versant un revenu régulier et par le fruit de différents placements boursiers, comme en 1866 où il placera pour elle 30 000 francs ; il n'habitera pas avec elle boulevard Malesherbes, mais avec le personnel dans une maison de la rue de Chaillot, « dans l'illusion d'une vie de couple ».
Durant le Second Empire, Marie tient un salon dans lequel se rencontrent les républicains comme Émile Ollivier, Jules Grévy, Carnot, Émile Littré ou encore l'économiste Dupont-White.
Avec l'accord de son époux elle fut obligée de vendre ses bijoux ; elle meurt le 5 mars 1876 à Paris et est enterrée au cimetière du Père-Lachaise, division 54.
Sa tombe est ornée d'un monument commandé par Tribert maquette en plâtre au musée d'Agesci à Niort.

Hommage

À Paris, dans le XVe arrondissement, la rue rue Daniel Stern porte son nom.

Amitiés et conflits

La relation de Marie d'Agoult avec George Sand a été parfois amicale, le plus souvent conflictuelle6.
En 1839, dans Béatrix, Honoré de Balzac fait des allusions directes à Marie d'Agoult qui se reconnaît dans le personnage de Béatrix de Rochefide.
Elle reconnaît aussi Sand dans le même roman décrite sous les traits flatteurs de Félicité des Touches une authentique intellectuelle mais apprécie si peu ce portait qu'elle se met aussitôt à haïr Balzac dès la parution du roman.
Son amitié a été précieuse à Julie-Victoire Daubié9, première bachelière de France, qu'elle a mise en relation avec le milieu journalistique.

Œuvres

Valentia, Hervé, Julien, 1841-1845 ; rééd. Calmann-Lévy, 1883, texte en ligne sur Gallica : Valentia, Hervé, Julien
La Boîte aux lettres, roman en trois journées ; rééd. Calmann-Lévy, 1883,
Ninon au couvent, ou Il ne faut jamais manquer à ses amis, proverbe, onze scènes ; rééd. Calmann-Lévy, 1888
Lettres républicaines, Paris, Amyot, 1848 ;

Esquisses morales 1849
.

Histoire de la Révolution de 1848, 1851
Trois journées de la vie de Marie Stuart 1856.
Florence et Turin : études d'art et de politique, Paris, Michel Lévy, 1862 ;
Histoire de la Révolution de 1848, publié sous le pseudonyme de Daniel Stern, Paris, Charpentier, 1862 ; texte en ligne tome 1, tome 2 ; réédition, 1869 ;
Essai sur la liberté considérée comme principe et fin de l'activité humaine, Paris, Michel Lévy, 1863 ;
Dante et Goethe, Paris, Didier, 1866 ;
Nélida anagramme de Daniel, Paris, Michel Lévy, 1866 ;
Histoire des commencements de la république aux Pays-bas, Paris, M. Lévy frères, 1872 ;

Autobiographie

Mes souvenirs, 1806-1833, Paris, Calmann Lévy, 1880 ;
Mémoires 1833-1854, avec une introduction de M. Daniel Ollivier, Calmann-Lévy, 1927.

Correspondance

Serge Gut et Jacqueline Bellas éd., Franz Liszt - Marie d’Agoult, Correspondance, Paris, Fayard, 2001, 1344
Marcel Herwegh, Au Printemps des Dieux, correspondance inédite de la comtesse Marie d'Agoult et du poète Georges Herwegh, Paris, Gallimard, 1929.

Références en français

Claude Aragonnès, Marie d'Agoult une destinée romantique, Paris, Hachette, 1938-1983.
Robert Bory, Une retraite romantique en Suisse : Liszt et la comtesse d'Agoult, Lausanne, SPES, 1930.
Ariane Charton, Marie d'Agoult, une sublime amoureuse, Aix-en-Provence, Kirographaires, 2011, 293 p.,
Dominique Desanti, Daniel ou Le visage secret d'une comtesse romantique, Marie d'Agoult, Paris, Stock, 1980.
Camille Destouches, La passion de Marie d'Agoult, Paris, Armand Fayard, 1959.
Charles Dupêchez, Marie d'Agoult, 1805-1876, Paris, Plon, 1994, Perrin, 2001, 420 p.,
Marie Octave Monod, Daniel Stern, comtesse d'Agoult, de la Restauration à la IIIe république, Paris, Plon, 1937.
Daniel Ollivier, Autour de Mme d'Agoult et de Liszt, Paris, Bernard Grasset, 1941.
Henriette Rain, Les enfants du génie - Blandine, Cosima et Daniel Liszt, Paris, Presses de la Renaissance, 1986,
Gonzague Saint Bris, Marie, l'ange rebelle, Paris, Belfond, 2007, 292 p.
Jacques Albert Vier, La Comtesse d'Agoult et son temps, Paris, A. Colin, 1959-1963.


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Posté le : 04/03/2016 23:17

Edité par Loriane sur 05-03-2016 19:39:40
Edité par Loriane sur 07-03-2016 19:32:27
Edité par Loriane sur 07-03-2016 19:36:45
Edité par Loriane sur 07-03-2016 19:37:44
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Re: De retour après une longue absence
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rebienvenue alors christianr !

suis ici depuis peu, mais

un québéquois... hé bien quoi

suis allé à l'université de Laval et à une école centre de formation à sainte Thérèse visiter des ex "décrocheurs", en métro, pas loin de chez toi je pense...

à bientôt pour tes nouvelles aventures

Cavalier

Posté le : 04/03/2016 19:36
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Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Re: De retour après une longue absence
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Comme je suis contente de te revoir sur L'ORée, quoique nous ne nous soyons jamais perdu de vue via facebook.
Sincèrement contente que tu te retrouves bien dans ta peau et ta tête.
Nous attendons la suite de tes aventures en France, Un québécois en France nous avait bien amusé.
Il y a des nouveaux qui ne connaissent pas tu pourrais les republier.
Tu sais que notre Bacchus nous a quitté pour aller au paradis, et voilà que notre tendre et talentueux papy nous manque
Je suis très honteuse, je n'ai pas trouvé le temps de lire ton livre.
Depuis que je suis mamy puissance 2 et 3, je suis toujours en train de courir après les 1 à 2 heures qui me manquent chaque jour.
Bon retour chez toi
Poutous

Posté le : 04/03/2016 19:18
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Serge Prokofiev
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Le 5 mars 1953 à Moscou en URSS meurt Serge Prokofiev

en russe, Sergueï Sergueïevitch Prokofievn en alphabet russe : Сергей Сергеевич Прокофьев, à 61 ans né le 23 avril calendrier julien 11 avril 1891 à Sontsovka gouvernement d'Ekaterinoslav, Empire russe, compositeur russe de musique classique, un pianiste et un chef d'orchestre, compositeur de films. Il reçoit sa formation au conservatoire de Saint-Pétersbourg, où il a pour maîtres Reinhold Glière, Nikolaï Rimski-Korsakov, Anatoli Liadov, Nicolas Tcherepnine, Jāzeps Vītols. Ses Œuvres principales sont Pierre et le Loup, Symphonie no 1 dite Classique, Concerto pour piano no 2, Roméo et Juliette ballet, L'Amour des trois oranges opéra
Il est l'auteur de nombreuses œuvres musicales allant de la symphonie au concerto, de la musique de film à des opéras ou des ballets et a été reconnu de son vivant comme un artiste d'avant-garde très créatif. Élève au conservatoire de Saint-Pétersbourg, il remporta le prix Anton Rubinstein en tant que meilleur étudiant en piano.
De 1918 à 1936, il passa de nombreuses années en dehors de son pays avant de se laisser convaincre de revenir en URSS où il fut à la fois honoré et persécuté. Il mourut le même jour que Joseph Staline.Il eu pour conjointe Carolina Codina de 1923 à 1941, et Mira Mendelssohn en 1940-


En bref

La notoriété parfois tapageuse de Stravinski semble avoir relégué au second plan Prokofiev, son cadet d'une dizaine d'années. Celui-ci, qui s'est souvent abrité derrière une façade un peu rude, voire audacieuse, a su pourtant incarner, mieux qu'aucun autre, la continuité de la musique russe, par-delà les événements politiques et artistiques qui ont secoué la première moitié du XXe siècle.
Les débuts en Russie 1891-1918 .Serge Prokofiev voit le jour à Sontsovka (district d'Ekaterinoslav, en Ukraine) le 23 avril 1891. Il est initié à la musique par sa mère, puis étudie l'harmonie avec Reinhold Glière (1902-1903). Dès l'âge de cinq ans, il compose ses première œuvres, des pièces pour piano, suivies d'une symphonie, de deux sonates et de quelques opéras (Le Géant, 1900 ; Sur les îles désertes, 1902 ; Ondine, 1904-1907). En 1904, il entre au conservatoire de Saint-Pétersbourg où ses maîtres sont Anatoli Liadov (harmonie), Nikolaï Rimski-Korsakov (orchestration), Yasep Vitol (composition), Anna Essipova (piano) et Nikolaï Tcherepnine (direction d'orchestre). Déçu par l'enseignement académique des premiers, il ne se sentira vraiment à l'aise que dans la classe de Tcherepnine. Prokofiev donne ses premiers récitals de piano en 1908 et publie quelques œuvres qui montrent déjà sa volonté de s'inscrire en réaction face aux courants issus du XIXe siècle. Son cinquième opéra, Maddalena (1911), créé seulement en 1979 après reconstitution de l'orchestration inachevée, révèle déjà un réalisme dramatique hors du commun. En 1914, il obtient son diplôme de piano au conservatoire de Saint-Pétersbourg et triomphe au concours Rubinstein en jouant son propre premier concerto. La même année, il rencontre Serge de Diaghilev auquel il propose, en vain, un opéra d'après Le Joueur de Dostoïevski. Il se résigne à lui livrer un ballet, Ala et Lolly, que Diaghilev refuse ; c'est de cette partition que sera tirée la Suite scythe dont la création à Saint-Pétersbourg, en 1916, provoque un scandale comparable à celui du Sacre du printemps : effrayé par une telle audace, Glazounov quitte ostensiblement la salle. Rarement une œuvre avait réclamé un tel effectif instrumental : son utilisation agressive soulignait la nouveauté d'un langage harmonique très dur. La page du romantisme est définitivement tournée : Prokofiev cultive à la fois un langage violent et un retour au classicisme qui s'épanouit dans la symphonie no 1 dite Symphonie classique. Au lendemain de sa création, en 1918, il obtient l'autorisation de quitter l'U.R.S.S. et se fixera aux États-Unis.
La période occidentale 1918-1932. Les trois années de son séjour américain lui permettent de se faire connaître comme pianiste et comme compositeur. Son opéra L'Amour des trois oranges, d'après une fable de Carlo Gozzi, est créé à Chicago en 1921. À quelques mois d'intervalle, il présente dans la même ville son troisième concerto pour piano, l'une de ses œuvres les plus populaires, qui figure maintenant au répertoire de la plupart des pianistes. Mais c'est Paris qui l'attire, il y retrouve Diaghilev qui lui commande trois ballets (Chout, 1921 ; Le Pas d'acier, 1928 ; Le Fils prodigue, 1919) et Serge Koussevitzky qui avait édité ses premières œuvres en Russie. Koussevitzky vient de former à Paris un orchestre exceptionnel avec lequel il crée le premier concerto pour violon (1923) et la deuxième symphonie (1925) de Prokofiev. Plus tard, il lui commandera sa quatrième symphonie pour le cinquantième anniversaire de l'Orchestre symphonique de Boston (1930). En 1923, Prokofiev épouse une soprano espagnole, Lina Llubera, de son vrai nom Carlina Codina. Il se tourne alors vers le constructivisme (symphonie no 2, Le Pas d'acier), poussant l'utilisation d'une structure mécanique à son paroxysme, comme le fera Honegger dans Pacific 231.
Vers la fin des années 1920, Prokofiev commence à ressentir le besoin d'un retour en U.R.S.S. : il évolue dans un milieu auquel il n'a pas le sentiment d'appartenir, notamment les cercles d'émigrés russes, trop conservateurs à son gré. L'homme semble en quête perpétuelle d'un équilibre impossible à trouver. Un séjour dans les Alpes bavaroises lui permet de terminer son opéra L'Ange de feu. En 1927, il effectue un premier séjour en U.R.S.S. ; il y retourne deux ans plus tard, salué comme l'enfant prodigue. La mort de Diaghilev, en 1929, fait disparaître l'un des liens essentiels qui l'attachaient encore au monde occidental. Après une nouvelle tournée aux États-Unis, il compose ses deux derniers concertos pour piano. Le quatrième, pour la main gauche (1931), est refusé par son dédicataire, le pianiste autrichien manchot Paul Wittgenstein (à l'intention duquel Ravel avait également composé son Concerto pour la main gauche) ; le cinquième est une sorte de couronnement pour Prokofiev qui le crée lui-même avec l'Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Wilhelm Furtwängler (1932). Quelques années plus tard, Sviatoslav Richter se fera le champion de cette œuvre, qu'il imposera en U.R.S.S.
La période soviétique 1933-1953. En décembre 1932, Prokofiev choisit de se fixer en Union soviétique. Il reçoit rapidement des commandes d'État : Lieutenant Kijé, une partition destinée au film de Feinzimmer, dont il tirera une suite d'orchestre (1933), le conte pour enfants Pierre et le loup (1936), Roméo et Juliette (1935-1938) qui marque les débuts de sa collaboration avec les ballets soviétiques. En 1937, il obtient sans trop de difficulté la citoyenneté soviétique (il avait, en effet, quitté son pays natal avec l'autorisation des autorités légales et, à ce titre, n'avait pas de statut de réfugié lorsqu'il vivait en Occident). L'année suivante, il effectue sa dernière tournée aux États-Unis. Le régime stalinien commence alors à se durcir et l'emprise du pouvoir ne cesse de s'affirmer dans le domaine artistique. Sa Cantate pour le XXe anniversaire de la révolution (1937) est refusée par la censure car les textes des grands théoriciens (Marx, Lénine...) ne doivent pas être mis en musique ! En 1938, il collabore avec Eisenstein au film Alexandre Nevski dont il tire une cantate. L'année suivante voit la naissance de son premier opéra soviétique, Siméon Kotko, inspiré des événements de la guerre civile en Ukraine.
En 1940, il rencontre sa future compagne, la poétesse Myra Mendelssohn, qu'il ne pourra pas épouser, n'ayant jamais divorcé de Lina Llubera. Elle jouera un rôle essentiel dans l'orientation dramatique et le choix des livrets de ses deux prochaines œuvres lyriques avant d'être condamnée, en 1946, à huit ans de camp de travail. Tous deux élaborent le texte d'un opéra-comique d'après La Duègne de Sheridan : Les Fiançailles au couvent (1940). Puis Prokofiev s'attaque à une réalisation monumentale, qui l'occupera pendant plus de dix ans, un opéra d'après Guerre et paix de Tolstoï (1941-1952). Pendant la guerre, il est évacué dans le Caucase, comme la plupart des intellectuels. Il travaille à un nouveau film d'Eisenstein, Ivan le Terrible (1945), dont le premier épisode est couronné du prix Staline et le second censuré. Il ne sera présenté qu'en 1958.
Prokofiev trouve parmi les jeunes interprètes soviétiques les propagateurs d'une musique moins officielle : Sviatoslav Richter crée les sixième et septième sonates pour piano 1943 avant de recevoir en dédicace la neuvième qui sera créée en 1949 ; Emil Guilels crée la huitième (1944) ; Prokofiev transcrit à l'intention de David Oïstrakh sa sonate pour flûte et piano qui devient la seconde sonate pour violon et piano (1943-1944). En 1945, il compose la cinquième symphonie et le ballet Cendrillon. L'année suivante, il se voit assigné à résidence à Nikolina Gora, non loin de Moscou. Il ne pourra se rendre dans la capitale que pour les exécutions de ses œuvres, généralement des partitions de circonstance. Cette soumission au régime ne le tient pas à l'écart des foudres du décret de 1948 attaquant le formalisme des compositeurs soviétiques ; il est particulièrement visé pour Guerre et paix, dont une première version avait été représentée à Leningrad en 1946. Il travaille à un nouvel opéra, Histoire d'un homme véritable, qui traite de l'héroïsme du pilote Alexeï Meresiev pendant la Seconde Guerre mondiale : la seule exécution (privée) donnée du vivant de Prokofiev soulève une opposition unanime. Il faudra attendre la déstalinisation pour voir cet opéra représenté (1960). Avec l'oratorio La Garde de la paix (1950) et le poème symphonique La Rencontre de la Volga et du Don (pour l'inauguration du canal reliant les deux fleuves en 1951), il retrouve les faveurs des autorités. Il pourra passer ses derniers hivers à Moscou : en 1952, il remanie, à l'intention de Rostropovitch, son concerto pour violoncelle op. 33 (1933-1938) qui devient la Symphonie concertante op. 125. Il termine un nouveau ballet, La Fleur de pierre (1948-1953), et son ultime symphonie, la septième (op. 131, 1952), laissant de nombreuses œuvres inachevées ou à peine ébauchées : le concertino pour violoncelle op. 132 (1952) que termineront Rostropovitch et Kabalevski, un sixième concerto pour piano op. 133, une sonate pour violoncelle seul op. 134 et deux nouvelles sonates pour piano (no 10 op. 137, incomplète ; no 11 op. 138, à l'état de projet). Sa mort, le même jour que celle de Staline, le 5 mars 1953 à Nikolina Gora, passera inaperçue.
Musique pure avant tout. L'esthétique de la musique de Prokofiev reste très difficile à définir en raison de ses nombreuses facettes. Prokofiev lui-même reconnaissait trois directions essentielles à son art : une tendance classique (résurgence de la prime enfance), une tendance novatrice (à la recherche d'une harmonie originale permettant de traduire les émotions fortes) et une tendance constructiviste, « la moins valable des trois ». Mais à ces trois directions il ajoutait le lyrisme et le grotesque. Tous ces éléments se retrouvent dans l'ensemble de sa musique sans qu'il soit possible de les associer à des époques précises. Prokofiev aimait travailler simultanément à des œuvres très différentes ; d'où son étonnante fécondité et le fait qu'il ait abordé tous les genres musicaux. Il aimait aussi remanier ses propres œuvres, soit en tirant des suites d'orchestre de ses ballets ou de ses musiques de films, soit en les transcrivant, soit en réutilisant un même matériau thématique dans une autre œuvre (symphonie no 3 d'après L'Ange de feu, 1929 ; symphonie no 4 d'après Le Fils prodigue, 1930). Seuls, le début et la fin de sa carrière semblent correspondre à des orientations esthétiques précises : agressivité rythmique et harmonique, contrastes violents entre le sarcasme brillant et un indéniable sens élégiaque dans le premier cas (ballets écrits pour Diaghilev), dépouillement frisant l'austérité mais parfois intensément dramatique à la façon de Moussorgski dans le second (période soviétique). Figure marquante de la musique russe du XXe siècle, Prokofiev n'est pas, contrairement à Stravinski, un véritable novateur. En dehors de son instrumentation et de certains aspects de son langage harmonique, il reste très classique dans le choix des formes et dans la recherche des structures. Les contraintes de l'art officiel soviétique ont indéniablement pesé sur son évolution esthétique mais, si l'on fait abstraction du caractère descriptif inévitable de ses musiques de film, il est resté fidèle à la musique pure. Son lyrisme, d'abord caché, s'est affirmé progressivement au fil des partitions, faisant de lui l'un des plus authentiques musiciens russes du XXe siècle. Alain Pâris

Sa vie

Enfance précoce et années de conservatoire 1891-1914
Sontsovka, la ville natale de Prokofiev, se trouve alors dans l'Empire russe, dans le gouvernement d'Ekaterinoslav. Son père est ingénieur agronome et gérant d'un domaine agricole. Sa mère, Maria Grigorievna, est une femme de bonne éducation, pianiste amateur et premier maître de son fils. Il passe une enfance heureuse1 dans un grand manoir où sa mère lui joue Beethoven, Chopin, Tchaikovski et Rubinstein. Les dons musicaux de l’enfant apparaissent si évidents qu’elle décide très tôt de l’engager dans une carrière musicale.
En 1900, âgé de huit ans, il accompagne sa mère à Moscou, où il assiste à deux opéras. De retour à Sontsovka, il compose un opéra destiné aux enfants, Le Géant. En 1902, sa mère vient avec lui vivre à Moscou afin qu'il commence à prendre des cours avec des professeurs de renom : il travaille principalement la composition avec Reinhold Glière, qui lui enseigne la théorie et l'harmonie.
En 1904, sa mère décide de l'emmener à Saint-Pétersbourgn 2 pour qu'il poursuive ses études. Il entre au conservatoire de Saint-Pétersbourg, à l'âge de treize ans. Il étudie l'orchestration avec le compositeur Nikolaï Rimski-Korsakov, le piano avec Anna Iessipova, la composition avec Anatoli Liadov et la direction d’orchestre avec Nicolas Tcherepnine.
Prokofiev est, dès son entrée au conservatoire, un enfant terrible, résolument anticonformiste, convaincu de son talent et de sa supériorité sur ses camarades et même sur ses professeurs. Prokofiev revendiquera cette étiquette tout au long de sa carrière. « Extérieurement, cet homme robuste, sportif et même provocateur dans ses costumes, dans sa façon naturelle et dans ses redoutables humeurs, peut apparaître comme une sorte d’improvisateur brillant » rapporte un écrivain russe.
Durant ces années de formation, suivant son attrait pour le théâtre, il compose deux autres opéras : Sur une île déserte (1902) et Ondine (1904-1907) qui s’inspirent de sujets repris de son enfance. En 1906, il rencontre celui qui restera son grand ami, confident et conseil jusqu'à sa mort, Nikolaï Miaskovski, de 10 ans son aîné.
Ses premières apparitions aux « soirées de musique contemporaine » le révèlent comme un phénomène. En 1908, lors d'un concert à Saint-Pétersbourg, il joue l'une de ses compositions devant Igor Stravinski. Le 6 mars 1910 est créée sa première œuvre par Jurgenson. L'année 1910 est cependant marquée par la mort de son père, avec lequel il correspondait régulièrement, et quelques mois difficiles, après lesquels il revient dans le groupe des auteurs les plus prometteurs. En 1912, il donne à Moscou son Premier concerto pour piano2 qui est un succès malgré un style très avant-gardiste.
En 1913 il termine ses 10 ans de conservatoire en recevant la plus haute distinction donnée à un étudiant, le prix Anton Rubinstein comme pianiste-compositeur pour le Concerto pour piano no 1 (opus 10). Cette année est cependant assombrie par le suicide de Maximilian Anatolyevitch Schmidthoff, pianiste et ami intime que Prokofiev avait rencontré au Conservatoire de Pétrograd en 1908 et qui lui avait envoyé une lettre annonçant son geste3.
La Grande Guerre et la révolution bolchévique (1914-1917)[modifier | modifier le code]
Prokofiev décide de partir à la rencontre de l'Europe, où Igor Stravinski et son impresario Serge de Diaghilev triomphent à Paris avec les célèbres Ballets russes. Il fait la connaissance de Diaghilev à Londres en 1914 et lui joue son Second concerto pour piano. Diaghilev est tellement impressionné qu'il lui commande sur-le-champ une composition pour ballet sur un thème de son choix. Prokofiev compose Ala & Lolli, mais Diaghilev est déçu par le résultat et refuse de monter le ballet. Prenant cela comme un défi, Prokofiev transforme l'œuvre et décide de la monter lui-même, mais c'est finalement un échec. Diaghilev ne perd cependant pas Prokofiev de vue ; un peu plus tard, il monte un nouveau ballet, nommé Chout ou L'histoire d'un bouffon, qui est, lui, un succès.
Entre 1915 et 1917, Prokofiev est littéralement dévoré par la passion de la composition; il aborde tous les genres, avec le même bonheur, et poursuit simultanément la réalisation de partitions radicalement différentes. La trilogie symphonique est complétée par la très célèbre Symphonie classique tandis que le piano lui inspire les Troisième et Quatrième Sonates, enfin la voix est utilisée dans l'opéra Le joueur, dans plusieurs cycles de mélodies et dans la cantate Sept, ils sont sept4.
À la chute de Nicolas II en mars 1917, Prokofiev se réfugie dans le Caucase pour continuer à écrire en paix. En 1918, il revient à Pétrograd pour y présenter sa Symphonie classique, sa première symphonie, mais le pays est au bord de la guerre civile et la censure bolchevique est omniprésente. Prokofiev, qui était plutôt sympathisant des idées progressistes, décide de suivre Stravinski dans l'exil, plus par souci d'avoir tout son temps pour la musique que par idéologie. Il conserve des relations avec le pays.

Les années d'exil 1918-1932

Prokofiev gagne dès 1918 le Japon par Vladivostok ; il donne quelques récitals, puis s'embarque pour San Francisco ; là, totalement ruiné, il doit emprunter 300 dollars pour se rendre à New York, où il a déjà une certaine réputation. Mais la révolution russe n'a pas bonne presse et sa musique avant-gardiste est injustement traitée de « mécaniste ». Il a un peu plus de succès à Chicago où il compose l'une de ses principales œuvres L’Amour des trois oranges créé en 1920 qui aura un grand succès en Europe aussi dès l'année suivante.
En 1921, il revient en Europe, d'abord à Londres, puis en France où il passe six mois, de la fin mars à la fin septembre, dans la station balnéaire de Saint-Brévin-les-Pins5 Loire-Atlantique, en compagnie de sa mère et de son ami Constantin Balmont, un poète symboliste russe, lui aussi en exil. Là, il achève la Suite scythe, le Troisième concerto6 et les Cinq poèmes sur des vers de Constantin Balmont. À la fin de l'année, il est de nouveau aux États-Unis : il dirige le Troisième concerto pour sa création, à Chicago.
En 1922-23, il cherche le calme et l'inspiration à Ettal, dans les Alpes bavaroises ; il y termine son nouvel opéra, L'Ange de feu, puis travaille sur une Seconde Symphonie qui sera un échec et un Concerto pour violon.
Il rencontre celle qui deviendra sa femme en 1923, Carolina Codina, une soprano d'origine espagnole et franco-polonaise, plus connue sous son nom de scène de Lina Llubera, qui lui donnera deux fils.
Il revient ensuite à Paris7 où il demande à sa mère de le rejoindre et où il poursuit sa coopération avec Diaghilev. En 1928, il monte Le Pas d’acier et, un an plus tard, Le Fils prodigue. Il rencontre les artistes de son temps comme Picasso et Matisse qui fait de lui un portrait au fusain. C’est lors de ce séjour en France qu'il se querelle avec Igor Stravinski. On opposait souvent la « perfection » de Stravinski à l’art plus « rocailleux » de Prokofiev.
À partir de 1927, Prokofiev supporte de plus en plus mal l'exil et correspond de plus en plus avec ses amis restés en URSS. Il décide d'y faire une tournée dont le succès est tel qu'il fait salle comble pendant plus de deux mois ; il est fêté comme un héros national ayant conquis l'Occident.
Il envisage alors sérieusement un retour au pays, ce qui lui permettrait de sortir enfin de l'ombre de Stravinski, d'autant que Diaghilev disparaît de manière totalement inattendue à Venise en 1929. Mais de 1930 à 1932, il trouve un véritable soutien dans le chef d'orchestre Serge Koussevitzky, basé aux États-Unis, qui lui permet de connaître de nombreux succès outre-Atlantique.
Il écrit à la demande du pianiste autrichien Paul Wittgenstein son 4e Concerto (pour la main gauche), mais la collaboration se révèle infructueuse: Wittgenstein refuse de jouer l'œuvre.

Le retour en URSS 1933-1941

En URSS, le début des années 1930 est marqué par de nombreuses polémiques à propos de Prokofiev, que l'on accuse d'avoir un style « bourgeois ». Le compositeur est très attentif à ces critiques. Lors d'une troisième tournée à succès en 1932, le gouvernement soviétique lui promet un appartement à Moscou, une voiture et une datcha. Il décide alors de rentrer au pays, mais ce n'est qu'en 1936 qu'il devient résident permanent à Moscou.
Une période prolifique s'ouvre de nouveau à lui. Il devient chef d’école, se voyant confier des fonctions officielles, même s'il doit s’adapter aux inévitables rigueurs des nouvelles disciplines. Il commence à écrire de la musique pour le cinéma ainsi que son second concerto pour violon. C'est entre Paris et Moscou qu'il compose pour le Kirov, puis le Bolchoï le ballet Roméo et Juliette 1935. Sur une commande du Théâtre central des Enfants, il écrit aussi un conte musical qui a vocation à éveiller les enfants à la musique, Pierre et le loup 1936.
En 1936, Lina et ses deux enfants, Oleg et Sviatoslav, arrivent eux aussi en URSS. Vingt ans après la révolution bolchevique, le pays est en souffrance. Depuis 1932, Staline met en œuvre sa politique culturelle de réalisme socialiste qui consiste essentiellement à laisser à des bureaucrates le soin de trier ce qui est compatible avec le régime. Le pouvoir soviétique tourne alors brutalement le dos à Prokofiev, qui tombe dans une profonde misère. Pourtant, il essaye de suivre autant que possible la ligne du parti, mais il manque de chance.
En 1939, il produit avec son ami de longue date Vsevolod Meyerhold Semyon Kotko, un opéra dans lequel les Allemands sont représentés comme des barbares occupant l'Ukraine. Mais Staline signe le pacte de non-agression avec Hitler en août. Meyerhold est alors arrêté et exécuté plus tard le 2 février 1940, en secret. De plus, ce revirement d'alliance va avoir pour conséquence l'arrêt immédiat des autorisations pour Prokofiev de voyager à l'étranger puisque l'Ouest n'est plus allié de l'URSS.
Paradoxalement, il devient de plus en plus prolifique, cherchant à ne surtout pas se mêler de politique. En 1940, il commence à travailler avec la poétesse Mira Mendelssohn 1915-1968.
En 1938, Sergueï Eisenstein l'invite à travailler sur la musique de son projet de film Alexandre Nevski. Sa composition sert de bande originale au film, mais est également interprétée en tant que cantate du même nom. Cette collaboration entre les deux artistes se poursuit pendant la Seconde Guerre mondiale avec Lermontov 1941, Les Partisans dans les steppes d'Ukraine 1942, Tonia 1942, Kotovsky 1942, et Ivan le Terrible.

La Seconde Guerre mondiale 1941-1945

L'invasion allemande en juin 1941 surprend tout le monde et oblige les principaux artistes à fuir Moscou. Tandis que Lina et les enfants restent à Moscou, Prokofiev part pour le Caucase avec Mira, avec qui il y vit maritalement. En 1943, il reçoit le prix Staline.
Il travaille beaucoup et écrit entre autres un opéra d'après Guerre et Paix de Tolstoï, un ballet autour du thème de Cendrillon, qui sera interprétée par la célèbre ballerine Galina Oulanova au Bolchoï en 1945, et deux marches militaires. Son plus grand succès durant cette période est la Cinquième Symphonie. Pour cette œuvre qui marque la victoire sur l'Allemagne, il obtiendra un second Prix de l'ordre de Staline en 1945.
Mais c'est aussi une période difficile pour sa santé. Prokofiev a une première alerte cardiaque au début de l'année 1941. Il tombe gravement malade en 1942. Puis il subit plusieurs accidents cardiaques et manque de mourir en janvier 1945.

Les dernières années et la postérité 1945-1953

En 1947, Prokofiev est proclamé « Artiste du Peuple » de la République socialiste fédérative soviétique de Russie.
Séparé depuis 1941 de Lina, qui a passé les années de guerre avec leurs enfants dans la plus cruelle pauvreté et la maladie, il décide en 1948 de se remarier avec Mira. Il n'a même pas à divorcer de Lina, car le mariage a été annulé par une loi de 1947, interdisant et annulant rétroactivement tout mariage entre un citoyen soviétique et une étrangère. Lina cherche alors à fuir l'URSS avec ses enfants, mais elle est arrêtée et envoyée dans un camp de la région des Komis, où elle restera pendant huit ans. Elle reviendra ensuite vivre à Moscou et s'exilera à l'ouest en 1972.
On ne connaît pas le rôle exact de Prokofiev dans cette histoire car cette même année, Andreï Jdanov lance une campagne contre les artistes considérés comme trop « cosmopolites ». Prokofiev essaie alors de calmer l'hostilité du parti à son égard en produisant à la gloire du régime des œuvres sans intérêt. Mais une deuxième purge stalinienne le condamne publiquement et le conduit à la misère. Par chance, son ami Mstislav Rostropovitch force Tikhon Khrennikov, secrétaire général de l'Union des compositeurs, à lui fournir 5 000 roubles.
En 1950, son grand ami Miaskovski, rencontré en 1906 au conservatoire de Saint-Pétersbourg, décède.
Le 5 mars 1953, Serge Prokofiev meurt à son tour d'une hémorragie cérébrale, une heure environ avant Staline. La Pravda, portant toute l'attention sur le petit père des peuples, mettra six jours avant d'annoncer la mort du compositeur8, les autorités faisant même pression sur sa famille pour qu'elle n'ébruite pas la nouvelle pendant cette période. Une quarantaine de personnes assistent, dans une totale discrétion, à ses funérailles, au cimetière de Novodevitchi près de Moscou.
L'histoire ne s'est pas montrée tendre avec Serge Prokofiev : l'image de compositeur officiel envahit ses biographies mal informées. L'écriture de Zdravitsa, ode aux 60 ans de Staline, et d'autres œuvres « officielles » furent d'abord motivées par la prise en otage de Lina, sa première femme, déportée en Sibérie. D'autres compositeurs ont pu bénéficier de la détente imposée par Nikita Khrouchtchev pour racheter leur musique de propagande par de puissantes représentations musicales de la terreur, mais Prokofiev est mort trop tôt pour pouvoir le faire.
En 1957, le Prix Lénine lui a été décerné à titre posthume.

Liste des œuvres de Sergueï Prokofiev.

Prokofiev travailla avec Eisenstein : il composa les musiques d’Alexandre Nevski et d’Ivan le Terrible tout en regardant les films. On raconte qu’Eisenstein se laissa convaincre de refaire quelques scènes à partir de suggestions que soulevait en lui sa musique. Prokofiev possédait un sens inné pour les rythmes. Son écriture était aussi à l’aise dans le lyrisme simple que dans le style moderne. Maître de l’instrumentation, il conçut une méthode personnelle pour traiter les sonorités orchestrales.
En 1948, le Comité central du Parti communiste formule des critiques acerbes contre le « formalisme » de sa musique (des compositeurs tels Aram Khatchatourian et Dmitri Chostakovitch ont subi les mêmes critiques). « Ces compositeurs cédaient trop aux impulsions « dégénérées » de l’Ouest », disaient leurs auteurs. Pourtant, une partie de ses œuvres — Pierre et le Loup pour un théâtre d’enfants moscovite, Roméo et Juliette, Alexandre Nevski, l’opéra Guerre et Paix (adaptation musicale du roman de Léon Tolstoï, les symphonies 5-6-7, plusieurs sonates pour piano — date de cette période durant laquelle il ne s’opposa pas, malgré lui, aux contraintes communistes.
La vie de Prokofiev ressemble beaucoup à son art. Il hait certaines règles de la musique. On le compare souvent à Richard Strauss qui lui aussi s’opposait aux disciplines de son époque. Cette « liberté » fait alors de lui un solitaire. Cela se répercute sur les jugements actuels que l’on porte sur son œuvre.
« Bien qu’il se soit opposé aux divers mouvements russes de son époque, Prokofiev est surtout « le fils de ses pères ». Il les aime, les connaît par cœur et en prolonge le dessein. Mais il est, de tous, peut-être avec Moussorgski, le plus grand parce que l’occasion d’approfondir les caractéristiques de l’âme russe lui fut donnée. »

Famille

Serge Prokofiev a eu deux fils, Sviatoslav, architecte 1924-2010 et Oleg, peintre, sculpteur et poète 1928-1998. Son petit-fils Gabriel Prokofiev né en 1976, fils d'Oleg, est lui-même compositeur de musique électro-pop et disc-jockey. Il a composé un concerto pour platines et orchestre.

Citations

« Le mérite principal de ma vie ou, si vous préférez, son principal inconvénient a toujours été la recherche de l'originalité de ma propre langue musicale. J'ai horreur de l'imitation et j'ai horreur des choses déjà connues. »


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Posté le : 04/03/2016 19:01

Edité par Loriane sur 07-03-2016 20:14:33
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De retour après une longue absence
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Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis un auteur amateur québécois de 41 ans. Ma palette est diversifiée. J’aime autant créer de l’autobiographique que de la science-fiction ou du fantastique.
Au plaisir de vous faire découvrir mes œuvres et de découvrir les vôtres !

Posté le : 04/03/2016 18:12
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Re: Défi du 27 février 2016
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merci couscous pour ton analyse...

oui, je parle juste de l'extinction de l'Holocène, ou sixième extinction, en cours et due à nous,

sûrement nécessaire et programmée pour atteindre après un autre niveau supérieur,

marsupial, pourquoi pas,

cela au prix aussi de manipulations génétiques que n'aurait pu faire seule la Nature,

je le vois sous la forme d'un cycle, oui, mais qui monte,

un peu comme une tornade...

voici, voila, Hue Tornado !

Bon Dimanche

Cavalier


Posté le : 28/02/2016 15:46
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Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Re: Défi du 27 février 2016
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Réminiscences

Lucie range les affaires de sa grand-mère. Celle-ci s’est éteinte il y a quelques semaines, à l’âge de quatre-vingt six ans. Dans la maison, elle s’occupe de trier ce qui est récupérable et ce qu’il faut jeter. En ouvrant le tiroir de la table de nuit, un objet tombe et roule sous le lit. En se mettant à genoux, elle aperçoit un paquet. À l’aide d’un balai, elle l’attire vers elle. C’est une grande enveloppe kraft recouverte de poussière sur laquelle est écrit « Jardin secret, ne pas arroser ».

– C’est bien l’humour de Mamie !

La jeune femme est intriguée. Sa grand-mère avait toujours été très imaginative, narrant souvent des histoires écrites avant que ses doigts arthrosés ne lui permettent plus de taper sur le clavier de son ordinateur d’ancienne génération. Mais que pouvait bien contenir cette enveloppe ? Elle ne lui en avait jamais parlé alors qu’elle semblait être sa plus proche confidente. Doucement, elle ouvre l’emballage et en retire deux livres, une lettre et un gros tas de feuilles volantes manuscrites.
Le premier bouquin est un livre de poche aux pages cornées et dont l’auteure lui est inconnue, le second est un ouvrage plus imposant et surtout il porte le nom de sa grand-mère ! Les feuilles semblent correspondre à la version originale du roman.

« Sacré Mamie ! Tu ne m’avais jamais dit que tu avais publié un livre ! »

Lucie parcourt rapidement le résumé au dos où elle découvre le visage de son aïeule à l’âge de trente-cinq ans.

« Tout Maman au même âge !! »

Elle prend ensuite la lettre qui était pliée en quatre. L’écriture est calligraphiée, sans rature. En voici le contenu :

Depuis mon enfance, je me plais à imaginer des histoires que je retranscris dès l’âge de huit ans. Ces textes ont des points communs : une héroïne assez solitaire (soit mal aimée par sa famille, soit orpheline), un accident la laissant blessée et une bonne âme qui va l’aider et la sortir de la galère. Je me régale à décliner cette trame sous divers scenarii. Cela devient mon jardin secret, mon échappatoire lorsque je veux me couper du monde réel.
J’ai dix-huit ans et c’est le cours de Français. Le prof nous remet une feuille avec divers extraits de textes afin de les classer. L’un d’eux m’interpelle, je ne peux décoller mes yeux de celui-ci. Mon cœur se met à battre la chamade, sans raison apparente. C’est à peine si j’entends les propos tenus en classe.
La journée de cours terminée, je me précipite à la librairie et demande ce bouquin. Je paie avec mon argent, remis à titre de « dimanche » par mes grands-parents. Heureusement que c’est un format de poche, il est dans mes faibles moyens d’étudiante. Sur la couverture, il y a la photo de l’auteure et son prénom « Anne ».


Là, Lucie prend le petit livre de poche et comprend qu’il s’agit de celui-là. Elle admire l’image de l’auteure inconnue : elle a des cheveux sombres comme l’ébène et de grands yeux marron. Mais qu’est-ce qui peut bien l’avoir attirée vers ce bouquin ?

Un visage que je n’ai pourtant jamais vu mais qui me semble familier. Chaque matin, lorsque je jette un regard dans le miroir de la salle de bains, j’ai peine à m’identifier à ce visage aux yeux d’un bleu trop clair pour mes cheveux foncés et au nez trop long à mon goût. Mais cette photo correspond beaucoup plus à ce que j’appellerais mon schéma corporel. Bizarre sensation ! Nous avons en commun des cheveux relativement courts et châtain foncé.
Arrivée chez moi, je me barricade dans ma chambre et entame la lecture avec avidité. Juste le temps de partager le souper familial et je continue tard dans la nuit. Cette histoire me prend aux tripes, c’est une tranche de vie qui se déroule dans les années cinquante. Mais elle me parle ! Me parle de moi, bien sûr ! Comment est-ce possible me direz-vous ? Je vis dans une famille qui a intégré le principe de la réincarnation comme une réalité. Notre éducation catholique n’évoque jamais ce concept, pourtant si naturel en Asie.


Lucie considère avec scepticisme cette vision des choses. Elle est cartésienne et la philosophie, religion ou autre courant de pensée n’ont aucune valeur à ses yeux de jeune femme de ce milieu du vingt-et-unième siècle. Mais comment sa Mamie a-t-elle pu croire à ces fadaises ?

Après cette lecture goulue, je cache mon livre au chaud dans ma table de nuit, juste à côté des deux débuts d’histoires que j’ai scribouillés il y a quelques années. Elles ont des points communs avec cette autobiographie. En effet, l’auteure a été abandonnée à la naissance et s’est brisé la cheville en tentant de s’échapper de prison.
La suite de mon existence présente des liens avec celle d’Anne. Si celle-ci a fait une fugue juste avant de passer son BAC, j’ai passé le mien avec grandes difficultés en raison d’une maladie qui m’a prise par surprise peu avant les premiers examens. Le gynécologue qui m’a opérée me demandera si j’ai écumé la gare du Nord ! Moi non, mais Anne oui, car elle vivait de la prostitution après sa fugue en arpentant les rues de Paris.
Paris ? Mais mes parents m’ont souvent raconté que je faisais de nombreux rêves et que je leur parlais de cette ville, étant enfant. J’ai en effet de vagues souvenirs de songes où je suis une âme en peine qui doit voler pour se nourrir. C’est d’ailleurs suite à un braquage raté, fomenté avec sa meilleure amie, Rolande, qu’elle est incarcérée.
C’est dans l’année de ses dix-neuf ans qu’elle s’enfuit donc de la prison en sautant du mur d’enceinte et en se fracturant la cheville. C’est un prisonnier en cavale qui vient à sa rescousse et la soigne. Il deviendra son mari deux années plus tard. Pour ma part, au même âge, lors de vacances avec des amis de mes parents, je me suis rendue à la piscine. En descendant un escalier menant à un bassin, mon pied gauche se met de guingois et c’est l’entorse, inévitable. Peu après, j’aide mes parents à installer un ami dans son nouvel appartement. Lors de sa pendaison de crémaillère, il invite un copain, cuisinier, afin qu’il prépare un festin pour tous. Nous nous marierons l’année suivante.
À vingt-huit ans, Anne publie deux livres. Moi, je donne naissance à mon troisième enfant.

C’est de maman qu’elle parle !

Mais j’ai aussi un livre en devenir. Je l’ai commencé à vingt-cinq ans. Cette histoire me prend par vague et ma main n’écrit pas assez vite les mots qui me viennent. J’en viens à scribouiller la nuit, en cachette. Il devient périodiquement une obsession en reprenant entre deux sa place auprès de mon livre fétiche.
Je relis un jour la biographie d’Anne et découvre qu’elle n’a pas passé l’âge de trente ans, morte sur une table d’opération. Tiens, là aussi un souvenir remonte à la surface. Lors de mon appendicectomie à treize ans, juste avant de perdre connaissance sous l’influence des anesthésiants, une phrase forte est montée en moi : « Si je dois mourir, j’accepte ! ». Je me devais sûrement d’exorciser cette dernière expérience traumatisante. Je n’ai pas encore passé le cap des trente balais et tente un calcul savant. Si elle est morte à vingt-neuf ans et dix mois, je pourrais trépasser en novembre deux mille cinq. J’avoue voir vu cette date fatidique se profiler sur mon calendrier. Mais rien ne s’est produit.


Lucie est bien heureuse que cela ne se soit pas passé ainsi, sinon elle n’aurait jamais connu sa grand-mère, la cachotière.

Le lien entre ma vie d’avant et la présente semble s’être rompu mais n’est pas pour autant effacé. En effet, pourquoi ai-je choisi le métier d’assistante sociale si ce n’est pour pouvoir être officiellement une insérée, un bon pion pour la société, un maillon fort et plus une exclue, une « cassos » ?
Le livre qui dormait tantôt sous mon lit, tantôt dans ma table de nuit a fini par voir le jour, à ma plus grande joie. C’est un peu mon quatrième enfant.


- Le voici donc ton quatrième enfant ! déclare Lucie à haute voix en prenant dans ses mains le gros roman.

Au hasard du web, j’ai même croisé une autre auteure, comme moi. Nous nous sommes rapidement rapprochées et reconnues comme ayant été très proches. C’est ma Rolande, je le sais, je le sens ! Cette précédente vie de galères partagées a créé un lien fort entre nos deux âmes qui sont devenues des « âmes sœurs ».

Lucie se questionne sur l’identité de cette grande amie. Elle sait que sa Mamie passait régulièrement des coups de fil en France mais ne s’était jamais questionnée sur ses relations. Comme elle aimerait pouvoir l’appeler et parler de sa découverte avec cette femme. Elle pourrait peut-être lui en apprendre plus sur cette face cachée de sa grand-mère.

Maintenant, ma vie me paraît équilibrée. Je n’ai plus honte d’écrire, j’ai une confidente, une vie de famille épanouie et je fais le métier dont j’ai toujours rêvé. Anne vit toujours au fond de moi mais Delphine a pris les rênes !

En voilà une belle conclusion à cette lettre qui la laisse plutôt perplexe. Les éléments évoqués sont précis mais ne sont évidemment pas vérifiables. Lorsque Lucie referme la porte de la vieille maison, l’enveloppe kraft sous le bras, elle ne peut s’empêcher d’avoir une pensée attendrie : « Chère Mamie Delphine, si tu as raison, je souhaite à nouveau croiser ton chemin, dans une autre vie bien sûr ! ».

Posté le : 28/02/2016 15:13
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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