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Re: Défi du jour de Pâques
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Mon Titi,

C'est un vrai cri de rage et de guerre que tu nous livres ! Tu nous exhortes à nous réveiller et nous battre contre tout ce qui nous endort et nous empêche de voir le monde tel qu'il est.

Merci pour ce texte touchant.

Je t'embrasse.

Couscous

Posté le : 28/03/2016 16:28
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Re: Défi du jour de Pâques
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Ah, mon cher Robert Wilkinson, heu !!Heu, Pardon mon cher Donald, quel récit, et quel verve dans cette histoire de cloche (merle ???) contée avec ce talent habituel de narrateur qui est le tien. Un vrai régal !!!

J’ai aimé, en autres : ‘’les politiques se méfiaient des militaires, les soldats évitaient les espions, les agences gouvernementales se tiraient dans les pattes, les binocleux composaient des algorithmes savants pour expliquer l’intangible’’ situation qui heureusement ne sont que dans ton imagination……………

J’ai comme le ressenti d’une certaine méfiance vis-à-vis des instances érables qui nous gouvernent et gouvernent le monde......

.………… !!!

Merci Doanald, pour ce petit instant de bonheur narratif offert et à ton imagination fertile, bien que pas autant éloignée de la triste réalité de notre quotidien.

Amitiés d’un admirateur.

Serge

Posté le : 28/03/2016 13:07
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Le bleu n'existait pas
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L'étrange histoire du bleu

CRITIQUE L'INVENTION DU BLEU.
Par Natalie Levisalles
—
Symbole de malheur et de deuil dans l'Antiquité, le bleu est devenu depuis la fin du XIIe siècle l'apanage de la Vierge et des rois, puis l'attribut de toutes les valeurs positives. Comment et pourquoi? Rencontre avec l'historien des couleurs, Michel Pastoureau.

Quelque part au fond du sombre XIIe siècle, un miracle s'est produit. Pas une intervention divine, juste une intercession de la Vierge. Le bleu, une couleur qui n'existait pour ainsi dire pas, qu'on n'avait jamais vue, ni sur les parois de Lascaux, ni sur les robes des femmes, une couleur qui n'avait même pas de nom en latin, le bleu donc, tout à coup se retrouve partout. Sur les manteaux des princes, les vitraux des cathédrales et les enluminures des manuscrits. Peut-on expliquer un miracle? «L'histoire du bleu pose un véritable problème historique: pour les peuples de l'Antiquité, cette couleur compte peu(...)elle est même désagréable et dévalorisante(...) Or, aujourd'hui, le bleu est de loin la couleur préférée de tous les Européens. Il y a donc eu au fil des siècles un renversement complet des valeurs», explique Michel Pastoureau, historien des couleurs et des codes sociaux.

C'est pour expliquer ce renversement qu'il a écrit Bleu, histoire d'une couleur. Un livre où l'on découvre que ce qui nous paraissait évident, universel et éternel n'est rien de tout cela, où l'on déchiffre le code des couleurs, alors qu'on n'avait même pas réalisé qu'il y avait un code, et où l'on apprend qu'«une couleur ne vient jamais seule». L'historien nous embarque dans son enquête, à la recherche du détonateur qui a fait exploser le bleu dans la palette de la société occidentale. Un travail sur la chimie des pigments, le lexique, les vêtements et les mentalités, où il mêle délicieusement érudition et légèreté.

C'est étonnant de voir comment, dès le paléolithique supérieur, le filtre se met en place. Les premières peintures pariétales? «Des rouges, des noirs, des bruns, des ocres de toutes les nuances», mais ni bleu, ni vert, à peine un peu de blanc. Pareil au néolithique: l'agriculteur débutant commence à teindre ses vêtements. Essentiellement en rouge.

Etonnant aussi de découvrir que le bleu est une couleur «largement présente dans la nature», mais, explique Pastoureau, elle a été maîtrisée tard. Trop tard. Du coup, elle se retrouve exclue d'un système qui fonctionne parfaitement sans elle. A côté des trois couleurs de base des sociétés anciennes (rouge, noir, blanc), «sa dimension symbolique était trop faible pour signifier ou transmettre des idées, pour susciter des émotions» ou pour classer, alors que «cette fonction classificatoire est la première des fonctions de la couleur dans toute société».

A Rome par exemple, on se sert peu du bleu dans la vie quotidienne et pas du tout dans le monde des symboles. Les Romains lui sont «au mieux indifférents, au pire hostiles». Personne ne s'habille en bleu. C'est la couleur de la mort et du deuil, la couleur des Barbares. «Les femmes des Bretons se peignent le corps en bleu foncé pour se livrer à des rituels orgiaques», assure Pline. En même temps, bizarrement, la notion de bleu existe tellement peu qu'il n'y a pas de mot pour la nommer. Ce qui obligera, plus tard, les langues romanes à emprunter le bleu au germanique blau, et l'azur à l'arabe lazaward.

Le Haut Moyen Age prend la suite sans grand changement. On teint en bleu avec des plantes, la guède européenne ou l'indigo d'Orient. Mais essentiellement les étoffes grossières des paysans, dans des tons délavés et grisâtres, qui ne méritent pas vraiment le nom de couleur. Rien à voir avec les nuances éblouissantes que les teinturiers savent donner aux rouges. A la fin du XIIe siècle, le changement de décor est brutal. En moins de 30 ans, le bleu est partout. Pour en arriver là, il a fallu rien moins qu'un bouleversement religieux. Pour la nouvelle théologie, Dieu est lumière. Donc tout s'éclaircit: on cherche des couleurs vives, on fabrique des bleus lumineux, ce qu'on n'avait jamais fait avant. Et la Vierge? Son manteau était sombre, en signe de deuil. Le voilà clair, bleu clair. Et voilà la Vierge qui «assure la promotion de ce nouveau bleu et l'étend rapidement à tous les domaines de la création artistique».


Dans le même temps, la société est devenue plus attentive à la façon dont «la couleur joue le rôle d'étiquette». Le système noir/rouge/blanc devenu insuffisant, on promeut trois autres couleurs (jaune, vert, bleu), on les associe et on les oppose. «A un ordre ancien qui remontait à des époques très lointaines, peut-être à la protohistoire, se substitue un nouvel ordre des couleurs.» Le bleu devient une vraie couleur et forme avec le rouge un couple de contraires. Il l'est resté jusqu'à aujourd'hui. D'où nos robinets d'eau chaude/eau froide, et nos panneaux routiers (autorisé/interdit). En fait, il a suffi d'une double demande, théologique et sociale, pour que les artisans et les artistes fassent des progrès fulgurants en une ou deux générations. Les nouveaux bleus, denses et lumineux, font irruption dans les vitraux, les émaux et les tapisseries. La Vierge a lancé le bleu. Les rois lui emboîtent le pas, très vite suivis par toute la société. C'est le début d'une lame de fond qui dure encore aujourd'hui. Il y aura bien sûr des reflux, mais le mouvement est irrésistible.

Qu'en reste-t-il en l'an 2000? Enormément, explique Pastoureau. Depuis 1914, sans exception, toutes les enquêtes en Europe et aux Etats-Unis citent le bleu comme couleur préférée, suivie par le vert, puis le blanc et le rouge. Mais le bleu a tellement tout envahi qu'il finit par ne plus rien signifier. C'est une couleur neutre, consensuelle, qui ne fait pas de vagues... utilisée par toutes les organisations internationales: ONU, Unesco, Union européenne. «Le bleu est devenu la plus pacifique, la plus neutre de toutes les couleurs. Même le blanc semble posséder une force symbolique plus grande.» Sans compter que le bleu est aussi devenu la couleur du froid, «froid comme nos sociétés occidentales contemporaines dont le bleu est à la fois l'emblème, le symbole et la couleur préférée».

Natalie Levisalles


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Des chercheurs ont constaté dans plusieurs oeuvres littéraires de civilisations antiques une absence considérable: jamais le ciel ou la mer ne sont décrits comme bleus. Pourquoi ?
Du drapeau Français à celui de l’Union européenne en passant par le drapeau grec ou encore les réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, difficile aujourd’hui d’échapper... au bleu. La couleur est partout et tout le monde la cherche : tous les étés, des millions de touristes se ruent sur les plus belles plages du monde à la recherche des mers les plus bleues. L’hiver, tout un chacun rêve de skier sous un grand ciel bleu.
Mais en a-t-il été toujours ainsi ? Pour le ski, on sait que non mais là n’est pas la question. Le ciel a -t-il véritablement toujours été bleu ? En effet, pour plusieurs chercheurs, le fait que les anciens voyaient les mêmes couleurs que nous ne va pas forcément de soi.
L’Odyssée du bleu
Dès 1858, rapporte Business Insider, le savant William Gladstoned remarque que la couleur bleue n’apparaît pas une seule fois dans l’Odyssée d’Homère. Le célèbre livre, qui relate le retour d’Ulysse chez lui après la guerre de Troie, est pourtant prolifique en détails. Que ce soit sur les vêtements, les armes, les animaux et tout ce que croise le héros.
Les couleurs ne sont pas absentes non plus. William Gladstoned y recense de nombreuses occurrences de « noir » (200 fois), de « blanc » (100 fois), puis le rouge (15 fois) et le jaune et le vert (une dizaine de fois chacune). Mais jamais le ciel ou même la mer ne sont décrits comme « bleus ».
Intéressé par les travaux de Gladstoned, le philosophe Lazarus Geiger (1829 - 1870) les a étendus à d’autres civilisations : les sagas islandaises, le Coran, les civilisations chinoises ou encore une ancienne version en hébreu de la Bible. Il en tire la même constatation : aucune mention de la couleur bleue dans aucun des principaux textes. Les seuls à en faire mention sont les Egyptiens. Coïncidence ou non, ce sont aussi les seuls à avoir été capables de produire du bleu.
Un manque de vocabulaire
Difficile pourtant d’imaginer que le bleu du ciel ou celui des yeux (même si le gène est plutôt rare à l’échelle de l’Humanité) n’existait pas à l’époque d’Homère. Alors pourquoi la couleur de la mer n’apparaît-elle jamais telle qu’on l’a décrirait aujourd’hui mais plutôt comme « rouge », « verte » ou alors « rouge vin foncé » ?
Pour les chercheurs, l’explication semble relativement simple : il n’existait pas de mots pour exprimer le bleu.
Sans mot pour le désigner, le bleu semble « invisible »
Guy Deutscher, un linguiste, a même mené une expérience directement sur sa fille. Partant du présupposé que l’une des premières questions des enfants est « pourquoi le ciel est-t-il bleu ? », il a pris le soin de l’élever sans jamais lui expliquer de quelle couleur était le ciel. Un jour, lorsqu’il lui demande ce qu’elle en pense, la petite est incapable de répondre. Elle finira par dire « il n’a pas de couleur ». Puis elle penchera pour le blanc avant, finalement, d’estimer que le ciel est bleu.
Le chercheur en linguistique Jules Davidoff a démontré que l’absence de nom pour une couleur pouvait empêcher une personne de la voir. Dans la vidéo ci-dessous, il s’est rendu en Namibie, auprès de la tribut des Himbas. Celle-ci a la particularité de ne pas avoir de mots pour décrire le bleu. Ni même pour distinguer le vert du bleu. Quand on leur montre 10 carrés verts et un bleu, disposés en cercle, sur un écran, les Himbas semblent incapables de reconnaître celui qui est différent.

De la même manière, il n’existe pas de mot pour décrire cette couleur en grec et en romain. Sans mot pour le désigner, le bleu semble donc « invisible ». Un phénomène d’autant plus étonnant, quand on y pense, qu’il a été prouvé que le bleu est une couleur primaire. La biologie a également démontré que le fond de l’oeil était tapissé de "cônes" de trois types différents, permettant à tous les hommes de capter les couleurs : un rouge, un vert et... un bleu !


Posté le : 28/03/2016 07:34
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Mon jacques,

Cette histoire rayonne et fait du bien à l'âme. Des êtres faits l'un pour l'autre doivent finir par se retrouver.

Merci et désolée pour la lecture tardive... je suis un peu surbookée.

Bises


Couscous

Posté le : 27/03/2016 19:56
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Re: Défi du jour de Pâques
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Révolte sonore


« L’ordre international des cloches de Pâques, rien que ça ! » se dit Robert Wilkinson en relisant sa fiche de mission. Il ne connaissait pas cette organisation secrète, malgré ses longues années d’expérience en matière de coups fourrés, de bandes malfaisantes et autres clubs de psychopathes, au temps où il officiait dans une célèbre agence de renseignements. Robert Wilkinson entra dans le bureau du général Wilson, un proche de la présidente démocrate nouvellement élue. Ce dernier n’était cependant pas seul, entouré de grands garçons à lunettes et de lourds pithécanthropes en costume noir.
— Ah, Magic Bob, notre sauveur, commença Wilson. Seul vous pouvez démerder une telle situation.
— Définissez le niveau de merde, mon général, répondit Magic Bob.
— En gros, les cloches de Pâques ont décidé de ne pas sonner cette année, à l’appel de leur syndicat mondial.
— Qu’est-ce qu’on en a à foutre ?

Robert Wilkinson, plus connu sous son pseudonyme de Magic Bob, n’était pas un fervent des pratiques religieuses, encore moins des simagrées chrétiennes. Depuis qu’il avait quitté l’Agence, il s’était installé à Hawaii, où les seules divinités intéressantes s’appelaient les volcans, les belles aux colliers de fleurs et les cocktails parfumés de son bar favori. Alors, libre de tout engagement auprès du gouvernement américain, il pouvait désormais laisser flotter son esprit critique, challenger les options présidentielles en matière d’ingérence dans les affaires des autres, résumer une situation a priori compliquée en une seule et abrupte question. Pour cette raison et des milliers d’autres, Magic Bob bénissait plus que jamais son statut d’indépendant.

Le général Wilson sourit à la question de l’ancienne légende des services secrets américains.
— Décidemment, Bob, vous n’avez pas remisée votre langue dans votre poche, lança-t-il. J’ai toujours aimé ce style direct, vous le savez. Malheureusement, je ne suis pas le seul décideur sur ce coup. Notre présidente a dépêché ses experts en sciences religieuses, des gars bardés de diplômes, avec des mentions en latin et tout le tremblement.
— Ne me dites pas que cette organisation est à Rome, maugréa Magic Bob.
— Le problème est plus complexe, monsieur Wilkinson, commença un des grands garçons à lunettes.
— Je m’en doutais. Laissez-moi imaginer. Je tiens le truc : vous ne savez pas où elle est, qui la dirige, pour qui elle travaille. J’ai bon ?
— Nous sommes en train de réduire le nombre d’hypothèses. Nos analystes, avec l’aide du Pentagone, de nos alliés du Mossad et du MI6, du réseau « Eléphant », émettent des scénarios. Tout ce que je peux dire avec certitude, c’est que « l’ordre international des cloches de Pâques » est d’origine européenne, plutôt de l’Ouest, une organisation émancipée du Vatican.
— Sans déconner ? Vous avez carrément avancé. Je suis impressionné.

Les grands garçons à lunettes rougirent, signe qu’ils n’avaient rien compris au sens profond des paroles lancées à la volée par Magic Bob. Le général Wilson retint une envie de rire. Les lourds pithécanthropes en costume noir se détendirent un peu du holster. Magic Bob en arriva à la conclusion habituelle : personne ne maîtrisait rien dans une énième histoire à dormir debout. Les politiques se méfiaient des militaires, les soldats évitaient les espions, les agences gouvernementales se tiraient dans les pattes, les binocleux composaient des algorithmes savants pour expliquer l’intangible. Même Albert Einstein, avec sa théorie quantique n’aurait pas imaginé une telle invraisemblance. C’était là que Magic Bob était en général consulté, pour réussir là où les autres s’étaient lamentablement pris les pieds dans le tapis.

Le lendemain matin, Magic Bob prit l’avion en direction de l’Europe. Sa feuille de route n’était toujours pas très claire, avec comme seule ligne directrice la mention « convaincre les cloches de Pâques de sonner le jour J » écrite en rouge sur son ordre de mission. Comme d’habitude, il avait négocié un copieux acompte sur ses honoraires, une somme à sept chiffres versée en une fois sur son compte aux Iles Cayman, ainsi que l’accès aux fonds secrets de l’Agence. Adepte de la devise « gouverner c’est prévoir », Magic Bob avait mobilisé son réseau d’informateurs, d’anciens agents secrets de tous bords, d’actuels intermédiaires entre les différentes familles maffieuses, voire quelques hommes politiques versés dans les coups tordus mais à forte rentabilité. Il savait que ses contacts allaient entamer une partie de poker menteur mais cela lui importait peu, tant qu’il pouvait en tirer quelques informations cohérentes, et ainsi éliminer la moitié des options possibles.

Les jours suivants, il rencontra ses contacts, à Londres et Paris, à Berlin et Madrid, multiplia les recherches sur les réseaux alternatifs, sans résultat tangible. Il semblait que personne n’avait le début d’une idée sur pourquoi cet « ordre international des cloches de Pâques » avait décrété le silence pascal malgré ses conséquences inévitables sur le moral des Chrétiens. Washington commençait à s’impatienter, d’autant plus que la presse se mêlait à l’histoire, ébruitant le gros de l’affaire, créant du doute dans l’inexplicable, à coups de théorie du complot ou de présumée décadence des valeurs occidentales. La thèse de l’ingérence d’une puissance extra-terrestre avait même failli poindre, véhiculée par un grand couturier français, fanatique des explications surnaturelles. Loin d’être anodin, ce dernier point amena Magic Bob à changer de paradigme.

La rue de la grande truanderie méritait bien son nom ce soir-là. Magic Bob refoula un sentiment de dégoût en croisant des junkies décharnés et des prostituées sur le retour. Hawaii lui manquait. Il se sentait las de cette enquête, peut-être celle de trop dans une longue carrière passée à chercher des vessies, à les habiller en lanternes, pour finalement perdre le sens du mot « vérité » au profit d’intérêts nationaux. Arrivé à destination, il entra dans l’immeuble défraichi, gravit les trois étages indiqués par son informateur puis frappa à une porte bistre.
— Qui vient là ?
— Magic Bob.
— Quel est le sésame ?
— Waka-Jawaka !

La porte s’ouvrit, laissant apparaitre un géant chauve au regard peu amène. Magic Bob se demanda si ce n’était pas un agent russe ou bulgare, vu son accent prononcé. Le double-mètre le fouilla consciencieusement, sans un mot, puis lui indiqua de la main le chemin à suivre. Magic Bob marcha jusqu’à la salle placée au fond à droite du couloir dédalesque, sentant le souffle du cerbère dans son dos, puis entra.
— Voilà donc le fameux Magic Bob, dit une vieille femme au regard pétillant. Je vous croyais retiré des affaires d’espionnage.
— Que dire de vous, madame Irma. Je pensais que vous étiez une légende, un canular inventé de toutes pièces par les gars de Moscou, un nuage de fumée bien utile pour les enquêtes non résolues ou les histoires obscures.
— Je n’ai pas bénéficié du même traitement que le comte Dracula ou le docteur Frankenstein, certes, mais j’existe, en chair et en os.
— En parlant de Frankenstein, c’est sa créature qui m’a ouvert ?
— Non, répondit la Madame Irma en souriant. Vous avez juste rencontré mon neveu Igor, un Immortel peu loquace. Bon, arrêtons là les politesses et racontez moi votre cas.

Magic Bob décida de jouer cartes sur table, sans encombrer son récit des stériles précautions rhétoriques propres aux diplomates démocrates et des coups de mentons dignes des chefs à plumes du Pentagone. Madame Irma l’écouta attentivement, ne posa aucune question et le regarda droit dans les yeux.
— Vous savez tout, désormais, termina Magic Bob.
— Je ne sais rien, en fait. Ma seule certitude, c’est que vous êtes dans le flou, tout comme votre gouvernement, ses alliés et même ses ennemis. Pour cette raison, vous avez opté pour une voix alternative, loin des sentiers balisés de la raison scientifique et de l’information en temps réel. Le dieu Google s’avère impuissant alors vous vous tournez vers la boule de cristal.
— Ce n’est pas plus con que de lire dans les os de poulet ou la merde de chien.
— C’est un peu moins écologique.
— En plus, j’ai déjà pratiqué cette option avec un de vos collègues chinois. A l’époque, il m’avait fait jouer au tarot.
— Vous voulez parler de Ming Li Fu ?
— Exactement !
— Le pauvre n’avait pas prévu de finir dans les geôles de Pékin. Comme quoi, même le tarot chinois a ses limites.

Madame Irma proposa une boisson chaude à Magic Bob puis débuta son cérémonial.
— Je vous préviens, Magic Bob, vous n’allez pas boire que du thé. J’ai ajouté un nectar de ma composition, dans le but d’ouvrir des portes insoupçonnées de votre subconscient. La divination, voyez-vous, ne se réduit pas à la boule de cristal et aux signes de l’au-delà. Dans le cas présent, il s’agit de combiner les informations que vous avez récolté et celles issues de votre passé d’espion américain, de les faire rentrer en résonnance pour amener votre puissant esprit déductif à trouver une solution.
— On dirait du Aldous Huxley.
— Si vous saviez combien de fois je l’ai rencontré, lui, ainsi que d’autres artistes en recherche d’inspiration ? J’ai particulièrement adoré ma nuit avec le beau Jim Morrison, un vrai beau souvenir.
— Dois-je chanter la fin ?
— Non, rassurez-vous. Laissez-vous aller, ne mettez pas de barrières mentales entre nous, ne jouez pas de votre humour californien pour vous défiler.

Magic Bob se sentit partir. Le décor changea de couleur, un peu comme un kaléidoscope. Le son sembla gagner des dimensions, avec des ondes venant du haut, du bas et de la profondeur de son cerveau. La voix de Madame Irma se fit lointaine, presque intersidérale.
— Où êtes-vous, Robert ?
— Je ne sais pas.
— Que voyez-vous ? Décrivez-moi le paysage.
— La mer ou l’océan. Je pense que c’est le Pacifique. Je reconnais son odeur, celle de mon enfance quand j’allais surfer avec mes copains d’école après les cours. Le sable est mouillé.
— Voyez-vous des maisons ? Des gens ?
— Non. C’est désert. Pourtant, il fait beau, le soleil est au plus haut et le vent est idéal pour le surf. C’est bizarre, j’ai l’impression que cette plage n’a jamais connu autre chose que les vagues. Il n’y a aucune trace d’activité humaine, même passée.
— Quel âge avez-vous ?
— Je ne sais pas. Je ne vois pas mon corps, juste une ombre déformée sur le sable. Si je me penche, je ne vois pas mes pieds. Je ne sais même pas si j’ai des bras, un tronc ou des jambes.
— Vous êtes devenu une partie de la plage, Robert.

Robert Wilkinson accepta l’idée. Devenir un grain de sable noyé dans les vagues du Pacifique lui sembla confortable, presque jouissif.
— Qu’êtes-vous venu faire ici, Robert ?
— Résoudre une affaire de cloches de Pâques.
— Quel est leur problème ?
— Elles refusent de sonner le jour J.
— Qu’est-ce que vous en pensez ?
— Je m’en fous royalement.
— Pourquoi ça ?
— Je suis un grain de sable dans l’Océan Pacifique. Il n’y a pas de jour J, X ou Y, juste les cycles solaires et lunaires.
— Et si vous étiez, vous aussi, une cloche de Pâques ?
— Je ne sonnerais plus.
— Pour quelle raison ? Sonner est votre essence même.
— Je n’aurais plus la force de carillonner, de faire semblant, comme si le monde tournait aussi rond qu’avant, au temps où je n’étais qu’une petite clochette. Je refuserais de sonner au nom de la vanité des hommes, de leurs illusoires croyances, de leur manie de tout régenter. Et d’ailleurs, qu’est-ce qui dit qu’une cloche soit obligée de sonner ?
— Continuez, Robert.

Robert Wilkinson imagina un monde où les hommes sonneraient à leur tour, à des moments aléatoires, dans un carillon de joie et de fraternité. Il rêva d’une existence loin des clochers, des églises ou des monastères. Il se mit à comprendre la silencieuse révolte des cloches, une façon comme une autre de revenir aux fondamentaux, de s’unir avec les grains de sable du Pacifique, les gouttes d’eau salée et les rayons de soleil. L’univers devint de plus en plus vaste, sortant du pré carré des discours officiels sur l’infiniment grand. La réalité explosa dans un ciel constellé de diamants.

Le général Wilson écouta patiemment le rapport de Robert Wilkinson, devant une assemblée médusée de conseillers en sécurité et de militaires haut placés.
— Si je résume, les cloches de Pâques ont décidé de ne plus sonner, sans autre raison qu’une envie d’exister autrement. C’est ça, Bob ?
— Oui, général Wilson !
— Et personne ne les a influencées. Les triades chinoises, la maffia sicilienne, les islamistes des tous bords, j’en passe et des meilleures, ne sont pour rien dans ce bordel. Ai-je bien compris ?
— Cent pour cent, général !
— Enfin, vous ne voulez pas dévoiler vos sources, celles qui vous amènent à de si belles conclusions.
— Je pourrais incriminer Joan Baez ou le Dalai Lama, général, mais vous seriez capable de les mettre en détention préventive à Guantanamo. Ce ne serait pas juste.
— Si Joan Baez est dans le coup, il faut délivrer un mandat d’arrêt, rugit un jeune conseiller.
— Et si le Dalai Lama est complice, nous devons négocier avec Pékin, ajouta un vieux général trois étoiles.
— Messieurs, calmez-vous, ordonna le général Wilson. Magic Bob ne fait qu’illustrer ses propos. Ses sources sont confidentielles, elles l’ont toujours été, et ce n’est pas le sujet. Nous avons payé, cher je dois l’avouer, pour savoir qui se cache derrière cet « ordre international des cloches de Pâques » et pourquoi cette menace, si c’en est réellement une. Nous avons une réponse, moins floue que les différentes théories pondues par nos as du renseignement. Qu’elle nous paraisse incongrue ne change en rien la donne. Magic Bob a fait le job !

Grâce au général Wilson et à la présidente américaine, Robert Wilkinson obtint le reste de ses honoraires. Il repartit à Hawaii, se promettant de ne plus jamais quitter ses pénates, même pour une somme à sept chiffres. Les cloches de Pâques ne sonnèrent pas pendant une dizaine d’années. Un auteur américain, grand connaisseur de Rome et du Vatican, en tira une suite de romans, portés plus tard à l’écran sous la direction de Tom Hanks, avec Brad Pitt dans le rôle de Magic Bob. Le monde continua de tourner, l’Océan Pacifique de balayer des milliards de grains de sable, et des hordes de petits Américains de s’empiffrer de chocolat.

Posté le : 27/03/2016 19:29
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Mon Donald,

Je reconnais bien là ton imagination plus fertile que la terre d'Alderaban.

Désolée pour la lecture tardive.

Bises

Couscous

Posté le : 27/03/2016 17:58
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Re: Défi du jour de Pâques
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Cher Serge,

Entre les sonneries des cloches du matin et du soir de la cathédrale Saint Bénigne de Dijon, ne voilà-t-il pas que j'entends les cloches de Titi, les cloches de l'enfance éternelle.
Je crois que ce sont ces cloches qui sonnent l'harmonie de notre âme et de notre coeur.
Et tu le fais si bien.

Comment vais-je répondre maintenant à mon propres défi? Mes cloches risquent d'être fêlées!

Merci à toi très cher Serge.
Si si, je vais te le redire! Je ne peux pas m'en empêcher. Te lire est un grand bonheur et fait tellement du bien à l'âme.

Porte toi mon ami et prend bien soin de toi.

Avec toute amitié bourguignonne.

Jacques

Posté le : 27/03/2016 14:39
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Re: Défi du jour de Pâques
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Le petit Titi, enfant rêveur, demanda un jour à sa maman si elle connaissait le langage des cloches et des clochettes.
-Les cloches ne parlent pas !!! répondit elle.

-Mais si, elles parlent entre elles, il suffit de les écouter avec attention, pour s’apercevoir qu’elles ne disent jamais la même chose, elles ne sonnent jamais pareilles.

-Tu rêves trop mon Titi, les cloches ne sont là que pour prévenir les hommes des nouvelles du canton : elles annoncent les mariages, les naissances, préviennent la venue des grandes catastrophes, comme les guerres et accompagnent les personnes qui rejoignent définitivement les nuages!! On dit qu’elles sont le doigt qui indique le ciel.

-Mais pourquoi ne font-elles jamais le même son, alors ???

Bien décidé à élucider ce mystère, Titi se rendit sous le clocher de l’église, mais à l’ instant où il pénétrait dans l’édifice, les cloches se sont tues, comme si elles voulaient taire cette évidence: elles parlaient entre elles, mais ne voulaient pas que cela s’ébruite !!!

Titi, trop malin pour rentrer dans leur jeu, sorti de l’église nonchalamment, puis en fit le tour et pénétra subrepticement de nouveau dans celle-ci, par la porte de la sacristie, sans être vu des cloches !!!
-Ding, Ding, Dong firent les cloches et Titi tapi sous le clocher, bien que ne connaissant pas cette langue, de traduire de suite cette volée !!

-On l’a échappé belle, disait l’une des cloches

-Tu as raison répondit une autre, d’autant que seuls les enfants peuvent comprendre notre langage !!

-Aux oreilles des enfants et de ceux qui perdent un ami, nous avons un son tout particulier ajouta l’une d’entre elles.

-Bon, reprenons notre conversation, moi je ne suis pas d’accord pour faire la grève du son, nous sonnons depuis des siècles, personne ne comprendrait notre silence !!!!

-Justement, c’est l’intérêt de cette révolte silencieuse, il serait temps que les hommes aient un autre regard sur notre fonction, sans justement leur tirer les cloches !!!

-C’est vrai, reprit une troisième, alors que nous leur sommes fidèles depuis des centaines d’années, ils nous délaissent de plus en plus, ils ne regardent plus notre clocher pour vérifier l’heure, avec internet la technique nous tuent.

- Et le comble avança la seconde, c’est qu’ils font sonner leur Smartphone avec le bruit de l’une d’entre nous !!!!!

-Il nous faudrait entendre ce qu’en pensent les autres cloches du canton interrompit la première qui était la meneuse, pour avoir un autre son de cloche. Interrogeons-les.

-Ding, ding ,dong !!! Salut les filles, nous sommes les représentantes de la CGT, la Confédération Générale du Tintement, et nous projetons de faire grève ce prochain jour de Pâques, pour manifester contre le mépris avec lequel les hommes nous traitent. Pour preuve, si besoin, leur dicton :’’ Trois choses ne valent que si on les frappe : une cloche, un âne et un valet fainéant!!’
’
-Ding, ding, dong, il est vrai que leur considération à notre égard, n’est plus la même depuis des années, répondit une vieille cloche tintant d’ailleurs, j’ai encore en mémoire quand nous sonnions l’angélus par trois séries de trois tintements, suivis d'une « pleine volée »,ah !!! C’était le bon temps, nous étions alors écoutées.

-Allez votons, dit la meneuse, que celles qui sont pour la grève s’expriment !!

-DING, DING, DONG, !!!! DING, DING, DONG, !!!! DING, DING, DONG, !!!!, sonnèrent toutes les cloches de la ville et le ciel se mit a trembler devant un tel tonnerre !!

-Alors, c’est acquis, Pâques se déroulera sans nous, conclut la meneuse, fini de penser que l’on fait dire aux cloches ce que l’on veut !!!!

Mais soudant une petite voix s’écria:- Mais alors qui va amener mes chocolats dans le jardin, si vous ne sonnez pas ??

C’était Titi qui avait tout entendu, et avouait son désarroi après cette décision clochaire !!

Émue et attendrie par ce cri du cœur, la meneuse, dit alors: - Pour toi Titi et tous les enfants du monde, nous sonnerons en ce dimanche de Pâques. Mais ne sois pas surpris, si les adultes prétendent ne rien entendre: seuls les enfants sont capables de recevoir le message des cloches. Trop occupés à écouter la sirène nommée Autolâtrie, ils n’entendent même plus les voix de celle appelée Sagesse alors celle des cloches……………

Ding, Ding, Dong !!! Bonnes Pâques à tous les enfants et aux poètes qui, eux, ont gardé leurs âmes d’enfant.



Posté le : 27/03/2016 11:22
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Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Les fêtes de Pâques
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Coutume de Pâques Mille légendes, croyances ...

Le carême a donné des expressions amusantes : Face de carême : face amaigrie Tomber comme mars en carême : arriver inévitablement Semaine Sainte :
Le carême est une coutume religieuse des Chrétiens catholiques et orthodoxes.
Pour cela, ils font pénitence et jeûne, pour expier leurs péchés.
La tradition chrétienne a repris cette pratique pendant le temps du Carême : 40 jours de privation pour se purifier et aller vers la lumière.
Le mercredi des Cendres est le symbole des cendres qui dans la bible évoque le péché.
Les croyants demandent à Dieu le pardon de leurs péchés en faisant pénitence.
Les cendres que l'on utilise pour la célébration sont faites en brûlant les rameaux bénis de l'année précédente.
Le soir, dans les maisons, on nettoyait soigneusement la batterie de cuisine, car on ne devait pas utiliser de graisse jusqu’à Pâques.
Le Carême dans la tradition Catholique est aussi en souvenir d'Adam condamné "à retourner poussière" après son péché. Le Dimanche des Rameaux : C'est le dimanche qui précède celui de Pâques. Ce jour célèbre l'arrivée de Jésus monté sur un âne et entrant à Jérusalem, ses disciples l'ayant accueilli en parsemant des branches d'olivier à ses pieds comme tapis.
De nos jours, les catholiques vont à l'église ce jour­là pour faire bénir leurs rameaux qui sont souvent des branches de buis, en les accrochant au crucifix, ils pensent se protèger du mal pour l'année...
Le Jeudi Saint : Les catholiques célèbrent le souvenir de la Cène, qui donna lieu à de fabuleux tableaux, voir la peinture de Léonard de Vinci, réalisée de 1494 à 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan et qui était considérée jusqu'au milieu du XIXe siècle comme son chef-d'œuvre.
La Céne reproduit le dernier repas de Jésus, avec ses apôtres.
Le Vendredi Saint :est célébré cinq jours après le Dimanche des Rameaux. C'est un jour sombre, car Jésus a été crucifié ce jour­là.
C’est un jour férié dans de nombreux pays.
En Espagne, au Mexique et dans plusieurs pays de l'Amérique du Sud, on organise des parades tous les jours de la semaine Sainte, celle du Vendredi Saint étant la plus triste. Les Mexicains punissent Judas pour sa trahison en pendant et brûlant sa représentation.
Chaque année la police de ces pays particulièrement religieux découvre des victimes de leur propre foi et qui sous l'effet d'un mysticisme excessif se font crucifiés avec des clous comme selon le fut Jésus, les croyances
Dimanche de Pâques : Pâques vient de "Pessah" en hébreu, du grec "paskha" signifiant passage.
La Pâque Juive célébre la libération des juifs et leur sortie d'Egypte.
Dans le christianisme, c’est ce dimanche de pâques, selon la croyance, que les disciples de Jésus découvrirent qu'il était ressuscité. C'est là, une promesse de vie nouvelle qui s’ouvrait à tous ceux qui auraient foi en lui.

Pâques fut aussi très longtemps une fête païenne universelle qui annonce l'éveil du printemps. Le retour à la vie
Lundi de Pâques : Le lundi de Pâques est dit jour humide par référence à certaines coutumes où l'eau était très présente, les jeunes filles étaient aspergées d'eau en signe de bonheur.
L'eau est associée au Lundi de Pâques depuis longtemps.
Jadis, on disait que les jeunes filles qui se lavaient le visage avec de l'eau de source ou de la rosée devenaient plus jolies ! Ou que boire l'eau d'une rivière ou d'un ruisseau au lever du soleil le matin de Pâques avait des vertus thérapeutiques... Les traditions dans divers pays : Aujourd'hui, on cache les œufs en chocolat un peu partout pour que les enfants aillent les dénicher le matin de Pâques.
Les enfants d'Angleterre et de Hollande vont de maison en maison en quête d'œufs.
Les petits allemands eux, s'échangent des œufs mais aussi des lapins en chocolat.
En Italie, on sème du blé dans une coquille d'œuf le premier jour du Carême. Le blé en herbe aura rempli la coquille à Pâques, symbole de renouveau.
Faire ses Pâques : L'expression Faire ses Pâques signifie communier au moins une fois dans l'année.
Pâques est non seulement une fête joyeuse, mais c'est aussi une fête de famille.
L’agneau de Pâques : Dans la plupart des pays européens : France, Belgique, Allemagne, Italie, Grèce, Pologne, Norvège etc. , l'agneau, agneau pascal, est l'une des pièces maîtresse du repas du dimanche de Pâques.
Il rappelle l'agneau de Dieu qui a donné sa vie pour le Salut du monde.
L'agneau pascal en Allemagne et en Alsace désigne un biscuit en forme d'agneau décoré d'un étendard, un ruban autour du cou.
Dans divers pays : On mange des gâteaux en forme de colombes comme en Italie On décore les maisons pour la fête de Pâques.
En Allemagne On accroche des oeufs aux branches d'un arbuste, en Allemagne et en angleterre On mange du jambon.
En Angleterre On danse dans les rues ;
On fait les décorations en jaune, dans les pays scandinaves.
Les enfants se déguisent en sorcières la veille de Pâques, en Finlande et en Suède.
En Pologne, on asperge d'eau la famille et les amis et on asperge les champs d'eau bénite.
En Russie, on dépose des oeufs sur les tombes des parents au cimetière.
Le lys de Pâques : Une fleur originaire du Japon. Le lys est la fleur le plus souvent associée à Pâques et à l'arrivée du printemps. C’est aussi un symbole de pureté et de sainteté. Une vieille légende nous apprend que quand Jésus passait, toutes les plantes et les animaux de la terre inclinaient la tête en signe de respect. Sauf le lys, trop orgueilleux, qui se pensait beaucoup trop beau. Mais quand il vit Jésus sur la croix, le lys courba la tête pour la première fois. Et on dit que depuis ce jour, le lys a toujours la tète inclinée en guise de respect éternel.
En Angleterre on déguste le jambon de Pâques, il y a longtemps que l’on commença à manger du jambon le Dimanche de Pâques. Aujourd’hui cette coutume s’est répandue à travers le monde.
Dans plusieurs pays le porc est un symbole de chance.
Encore de nos jours les Allemands se souhaitent Bonne chance en dit " Schwein haben" expression signifiant : "Aie un cochon". Les Allemands croient que posséder un cochon porte chance.
Les brioches du carême : Dans plusieurs pays, on mange les brioches de Pâques, aussi appelées "Hot cross buns". C'est le seul temps de l'année où l'on peut se procurer ce genre de pâtisserie. Elles sont caractéristiques puisque la brioche est marquée d'une croix en sucre sur le dessus. C’est à un moine que l’on doit ces petits pains car il en fabriquait pour les donner aux pauvres en temps de carême.
Elles sont supposé apporter la santé tout au long de l'année à ceux qui les mangent.
Les vêtements neufs : A l'origine, une des premières raisons qu'avaient les gens de porter de nouveaux vêtements à Pâques était qu'ils en avaient assez des vêtements portés depuis le début de l'hiver. Les couleurs vives remplaçaient les couleurs ternes de l'hiver. Certains croyaient que de porter un nouveau vêtement la journée de Pâques, leur porterait chance tout au long de l'année.
L'arbre de Pâques : La coutume de l'arbre de Pâques nous vient d'Allemagne. Cet arbre est décoré à l'aide d'Oeufs décoré et peints de couleurs vives.
Pour cela il faut tout d'abord pour vider l’œuf, on perce un trou à chaque extrémité de la coquille, on le vide en soufflant par le trou, la coquille sera décorée de différentes couleurs pour ensuite être accrochée à l'arbre. Les petits poussins : Évidemment, les petits poussins sont le symbole d'une vie nouvelle.
Il y a très longtemps, certaines personnes trouvaient très surprenant de voir ces petits êtres vivants sortir d'un oeuf qu'il croyait mort.
La brebis de Pâques. La brebis a toujours eu une consonance religieuse et a depuis le commencement des temps représenté la pureté et l'innocence. Il y a très longtemps, la brebis était porteuse de chance.
Il existait une superstition à l'effet que le diable pouvait prendre la forme de n'importe quel animal à l'exception de la brebis.


Pâques ailleurs

La Semaine Sainte en Amérique Latine

Les célébrations de la Semaine Sainte en Amérique Latine datent de la conquête au XVII et XVIIème siècles.
La Semaine Sainte commémore, dans la religion catholique, la mort de Jésus et sa résurrection.
Cette tradition venue d’Espagne et du Portugal, y est bien vivante et pleine de ferveur. Elle nous montre à quel point le catholicisme, hérité des ibériques, s’est intégré aux religions locales des Andes, et des peuples mayas, pour se théâtraliser ensuite au contact des cultures indigènes avec lesquelles il a fusionné.
Cela donne lieu à de magnifiques festivités : processions, défilés religieux, cortèges dans les rues où des pénitents marchent en costumes traditionnels, les acolytes portant le lourd crucifix, de grandes statues de la vierge et des saints, des châsses richement ornées. Ces fêtes se déroulent en général du dimanche des Rameaux jusqu’au jour de Pâques et attirent de nombreux touristes.
Chaque pays d’Amérique Latine, chaque ville, chaque village a sa propre célébration de la Semaine Sainte, avec ses particularités.

Brésil

La Semaine Sainte tient une place prépondérante dans la vie des Brésiliens.
Les processions religieuses se produisent partout dans les villes et villages. A Salvador de Bahia, par exemple, la célébration dans le centre historique, le Pelourinho, est l’une des plus importantes.
Toutes les personnes, quel que soit leur niveau social, entrent dans la fête. Ce type d’événement se transforme vite en diverses attractions avec danses et musiques dans les rues… et comme toujours au Brésil la musique joue un grand rôle pendant la Semaine Sainte.
Plus qu’une fête religieuse, la Semaine Sainte au Brésil fait partie intégrante de la culture populaire du Pays. Et le Brésil n’est pas le moindre des pays d’Amérique latine avec ses près de 200 millions d’habitants, chrétiens à 89%, 64% d’entre eux étant catholiques !

Colombie

Popayan est la ville la plus religieuse de Colombie : elle possède le plus grand nombre d’églises datant des XVe et XVIème siècles. Les processions de la Semaine Sainte constituent ici l’une des plus anciennes traditions pratiquées en Colombie depuis l’époque coloniale.
Elles revêtent une qualité artistique indéniable : dorures, ébénisteries en sont les ornements. La préparation dure une année, selon un enseignement transmis de génération en génération, comme le rôle de porteur, considéré comme un privilège. Les rôles et responsabilités de chacun sont définis par une association, en collaboration avec les autorités de la ville.
Les cérémonies de la Semaine Sainte débutent le dimanche par la bénédiction des Rameaux dans la Chapelle de Belén. Les fidèles, agitant des mouchoirs blancs, proclament la royauté de Jésus et se rendent en procession à la Basilique, parmi les clameurs de la foule.
Le Mardi Saint à la nuit tombée, les porteurs, suivis d’un cortège d’acolytes en soutanes rouges, portent un grand crucifix, avec encensoirs et clochettes et emmènent, sur une musique de Requiem, quatre des statues, de l’église San Agustín au centre-ville. La procession du Vendredi Saint est la plus symbolique : elle reproduit le drame de la Passion avant la crucifixion.
L’image de La Mort est représentée par un squelette. Des hommes, portant marteaux et outils, symbolisent les outils qui ont servi à la descente de la croix du corps ensanglanté.
Finalement apparaît un cercueil, en "tagua", un ivoire végétal taillé et en corne, symbolisant le Saint Sépulcre dans lequel repose l’image du Christ.
Les festivités s’achèvent le samedi par une messe dans la cathédrale, après quoi les fidèles se rendent sur la place où se tient un marché, songeant à une nouvelle vie pleine d’espérance.

Guatemala

Ici, la religion est vécue d’une façon particulière, mêlant rites catholiques et croyances mayas ancestrales.
La Semaine Sainte débute le premier jour du carême, et dure jusqu’au jour de Pâques, elle est la plus longue de l’Amérique Latine. Dans tout le pays, des commémorations de la passion et de la mort du Christ, des messes et des processions sont organisées, mais c’est dans la vieille ville coloniale d’Antigua, que se déroulent les plus belles festivités.
Le Vendredi Saint est le jour le plus émouvant avec la reconstitution de la passion du Christ, c’est la ferveur de tout un pays qui se réveille et acquière toute son intensité, jusqu’au jour de Pâques où elles se terminent dans la joie avec la résurrection du Christ.
La vieille ville coloniale d’Antigua est le théâtre de somptueuses processions tout au long de la Semaine Sainte. L’une des caractéristiques propre à Antigua, ce sont ces magnifiques tapis aux couleurs vives, les "alfombras", fabriqués avec de la sciure colorée des fleurs et des fruits, pouvant aller jusqu’à dix mètres de long : ils recouvrent les rues pavées.
Ces extraordinaires compositions, aux motifs géométriques ou religieux, sont l’œuvre des habitants et de leurs amis qui, comme les touristes du monde entier, viennent admirer ces festivités uniques.

Mais le Vendredi saint en particulier, où l’on rejoue la passion et la mort du Christ, les rues d’Antigua sont le théâtre d’un spectacle étonnant. Il y a foule dans la ville, et la circulation est arrêtée.
Au cours de la nuit qui précède, des groupes d’étudiants, des familles ou des amis s’attèlent minutieusement à la fabrication des alfombras, véritables œuvres d’art éphémères.
Les délicates alfombras sont ensuite arrosées avec précaution pour éviter que le vent ne les disperse, ce qui sera fait de toute façon par les milliers de pèlerins qui les piétineront pendant les processions !

Mexique

La Semaine Sainte au Mexique est la fête la plus importante du calendrier catholique après la dévotion à la Vierge de Guadalupe, la plus célébrée dans le pays.
Elle commence le dimanche des Rameaux et se poursuit par les représentations du Jugement et de la Crucifixion pour se terminer le jour de Pâques. Elle donne lieu à des célébrations très colorées.
La plus marquante est celle qui rassemble plus de quatre cents mille fidèles réunis pour emprunter le chemin de croix du "Cerro de la Estrella", suivant le calvaire du Christ dans ce quartier Est de Mexico.
En fait, son origine date de l’époque terrible de l’épidémie de choléra en 1843 qui décima une grande partie de la population.
Désormais, cette fin soudaine de l’épidémie est associée par la croyance populaire à cette Semaine Sainte.
Depuis, chaque année, en remerciement, la population de tout le pays organise des représentions de la Passion pour invoquer les pouvoirs surnaturels et chaque participant procède à des actions de grâce pour améliorer sa vie quotidienne. Dans les villes de San Luis Potosi, Taxco, Pátzcuaro, Catemaco et Zinacantán, les processions aux chandelles qui défilent dans les rues sont célèbres.

Pérou

Parmi les innombrables fêtes et processions qui ont lieu au Pérou pendant la Semaine Sainte, celles d’Ayacucho, située au cœur des Andes, sont réputées pour être les plus fastueuses, mais aussi les plus pathétiques.
Cette exceptionnelle manifestation de ferveur religieuse constitue l’un des éléments fondamentaux de l’identité péruvienne, démontrant, comme au Guatemala, que la fusion des cultures, a pour résultats des représentations d’une grande originalité et intensité.
Comme presque dans toute l’Amérique Latine, la Semaine Sainte commence le jour des Rameaux ; chaque jour on assiste à une représentation différente, avec la Procession du "Seigneur des Rameaux", qui se rend du Monastère des Carmélite à la Place d’Armes, avec une curieuse représentation du Christ, monté sur un âne blanc au milieu d’un cortège de cierges allumés.
Le mardi, ce sont les effigies de Jésus de Nazareth et de la Vierge des Douleurs qui sont emmenées à l’Eglise Santa Clara, tandis que pendant la nuit se déroule la procession de la Sentence où l’on voit le Christ parcourir les rues, les mains liées, une couronne d’épines sur la tête avec des marques de flagellation sur le corps.
Le mercredi à huit heures du soir, on assiste à la "Procession del Encuentro" qui commémore la rencontre du Christ et de sa mère sur le chemin du Calvaire.
Les deux châsses s’arrêtent et " ils se parlent ", c’est le moment le plus fort et le plus intense, sublimé par les cantiques des fidèles et les nuages d’encens. Pour le passage de la procession, les habitants ont préparé de somptueux tapis de fleurs.
Le Vendredi Saint, en l’église Santo Domingo, une grande messe est célébrée dans la soirée, regroupant les autorités civiles et militaires, les membres des confréries et les porteurs, suivie des Processions du Saint Sépulcre et de la " Virgen Dolorosa"- L’effigie du Christ est allongée sur un lit de roses, tandis que la Vierge est accompagnée des dames de la ville en deuil.
Les cérémonies s’achèveront le samedi sur la Place d’Armes par une messe dans la cathédrale, suivi d’un lâcher de taureaux.

Les oeufs de pâques

Le lundi de Pâques, la chasse aux œufs en chocolat s’est imposée comme une tradition qui puise ses origines dans l’Antiquité

On les voit fleurir au petit matin dans nos jardins. Bleus, verts, rouges, roses… Les œufs de Pâques colorent notre lundi et ravissent les enfants qui les chassent. Mais d’où vient cette tradition ?

Une coutume qui remonte à l'antiquité

L’œuf cosmique est un motif que l’on retrouve dans de nombreux récits mythologiques de diverses civilisations. Des coquilles d’œufs d’autruche vieux de 60 000 ans décorés de motifs animaliers, géométriques ou végétaux, ont été retrouvées dans des tombes en Égypte et en Afrique Australe.
Dans ces antiques théogonies, dont la plus ancienne retrouvée à ce jour se trouve être les écrits sacrés de l’Inde en Sanskrit, l’œuf est évoqué pour désigner l’univers, le cosmos, le fœtus doré ou encore l’Utérus d’or.

En somme, il est symbole d’origine du monde, de fécondité, et de perpétuité des êtres. Le judaïsme le voit encore aujourd’hui comme un emblème du cycle de la vie, perpétuant cette croyance en faisant de l’œuf dur le met principal du repas de deuil. Dans la mythologie chinoise, l’univers est perçu sous forme d’œuf, que le dieu Pangu brisa en deux, créant ainsi le ciel et la terre. Les exemples sont nombreux : l’œuf a toujours tenu une grande place symbolique dans les mysticismes.

Le christianisme et l'oeuf rouge

Une légende orthodoxe raconte que Marie de Magdala serait allée rapporter la résurrection de Jésus à l’empereur Tibère, et, devant son scepticisme, l’œuf qu’elle tenait en main serait devenu rouge.
Mais ce n’est qu’au XIIIe siècle que les œufs peints en rouge vif firent leur réelle apparition en Europe. Leur décoration commence le jeudi Saint – jeudi 17 avril cette année – le premier œuf peint devant être pondu ce jour. Rouges et décorés de devises ou de dessins, on se les échangeait pour fêter la fin du Carême et des privations de l’hiver.

À la Renaissance, l’œuf rouge est remplacé par l’œuf en or, notamment dans les cours des souverains européens. Décorés de métaux précieux, dont les motifs étaient parfois même réalisés par de grands peintres, ces objets connurent leur apogée avec les célèbres œufs de Fabergé à la cour de Russie, à la fin du XIXe.
Outre la fête religieuse, les œufs de Pâques seraient également des étrennes – des cadeaux que l’on s’offre en début d’année. Jusqu’à Charles IX, qui décida de faire commencer l’année le premier janvier, l’année débutait aux alentours du premier avril, lorsque le printemps revenait. Les œufs incarnaient l’équinoxe du Printemps et l’éveil de la nature.

Aujourd'hui les oeufs sont en chocolat

Les chocolatiers du XIXe siècle se sont emparés de la tradition, au moment de la démocratisation du cacao et du chocolat.
Les Frères Fry découvrent qu’en mélangeant du sucre, du beurre de cacao et du chocolat en poudre, on obtient une pâte malléable que l’on peut verser dans des moules.
L’œuf en chocolat est né. Peu à peu, on assimile l’œuf à la poule en réalisant des statuettes, et les progrès techniques en matière de moules permettent aujourd’hui une grande variété de sculptures en chocolat.
La chasse aux œufs puiserait quant à elle sa source en Alsace, Allemagne, Suisse et Autriche, où ce serait le lièvre de Pâques qui déposerait les œufs dans les jardins.
La référence à la fécondité est encore présente dans cette tradition, le lapin étant très prolifique au printemps. Selon les régions en France, l’histoire diffère : ce sont soit les cloches de Pâques, soit le Lapin de Pâques qui déposent les œufs.
Mais peu importe qui les a cachés, quand ils sont dans les jardins, les enfants partent à leur recherche avec enthousiasme, et les gourmands n’attendent qu’une chose : les croquer.


Conte pour petits et grands mangeurs d'oeuf en chocolat

Le secret des oeufs de Pâques

Il était une fois un petit pays tranquille où, lorsque le printemps s'annonçait, les gens, dans chaque village, organisaient un grand marché. Ils enfilaient leur costume de fête et s'installaient sur la place principale pour vendre ce qu'ils avaient produit de meilleur ou de plus beau :
des couronnes de brioche ou de pain doré, des oeufs, des outils de bois sculpté, des ceintures de cuir ...
La nature elle-même participait à l'événement. Les pommiers s'habillaient de blanc, les papillons défroissaient leurs ailes et les fleurs leurs pétales.
Un jour, au centre d'un de ces villages, comme d'habitude à cette époque, des fermières comparaient les oeufs de leur poulailler. C'était à qui aurait les plus gros, les plus ronds ou les plus blancs.
Seule une vieille femme se taisait. Elle ne possédait pour toute fortune qu'une petite poule maigrichonne qui ne lui avait donné que trois petits oeufs pas plus gros que des billes.
La vieille femme soupirait :
Je suis pauvre, ma poulette, que je t'ai mal nourrie et que tes oeufs sont tout juste bons à offrir aux enfants pour jouer aux billes.
Comme il faut cependant que je vende quelque chose afin de gagner quelques sous, c'est toi que je vais être obligée de mettre à l'étalage...
A ces mots, la petite poule se mit à crier :
Pitié, ma bonne dame ! Je ne veux pas finir rôtie. Si vous me gardez, je vous promets de pondre l'année prochaine les oeufs les plus extraordinaires !
La vieille femme n'en crut rien, mais elle se laissa attendrir et rentra chez elle avec sa poulette. Une année passa. Et la vieille femme, de plus en plus pauvre, n'avait que quelques poignées de riz à donner à sa petite poule en guise de nourriture.
Le jour du marché approchait et la petite bête dépérissait.
Elle comprit qu'elle ne pouvait pondre des oeufs plus gros que ceux de l'an passé et, désespérée, elle alla se cacher dans un champ pour se lamenter :
Que vais-je devenir si je ne suis pas capable de donner à ma maîtresse que trois petits oeufs tout juste bons à offrir aux enfants pour jouer aux billes ? Cette fois, elle sera forcée de me vendre, et je finirai dans l'assiette d'un gros fermier!
Toute à sa peine, elle ne se rendit pas compte que les fleurs et les papillons l'écoutaient.
Nous ne laisseront pas faire cela ! chuchotèrent-ils.
A la nuit tombée, les fleurs se couchèrent sur le sol, formant une sorte de litière multicolore au creux de laquelle se blottit la petite poule. Puis les papillons étendirent leurs ailes sur elle comme une couverture bruissante et bariolée.
Au matin, lorsqu'elle se réveilla, la poulette se sentit fraîche, dispose, et même si ragaillardie qu'elle se mit à chanter et pondit une demi-douzaine d'oeufs.
Et ces oeufs-là n'étaient pas ordinaires ! Ils n'étaient toujours pas bien gros, mais ils possédaient toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Et même, à y regarder de près, on pouvait voir sur leur coquille de très jolis dessins comme on peut en admirer sur les ailes des papillons.
Toute heureuse, la petite poule courut chercher sa maîtresse. Celle-ci examina les oeufs un par un avant de les ranger dans son tablier :
Tu as tenu ta promesse. Ce sont bien les oeufs les plus extraordinaires que l'on puisse voir ! J'ai eu raison de ne pas te vendre !
Le jour du marché, les oeufs de la vieille femme attirèrent les curieux. On se bouscula pour les acheter et la pauvre fermière récolta plus de pièces d'argent qu'elle n'en avait jamais eues dans sa vie.
Depuis ce jour, chaque année, dans ce petit village, puis dans tout le pays, et même dans les contrées voisines, les gens essayèrent de copier les oeufs de la vieille dame en peignant et décorant les leurs. Mais ils ne réussirent jamais à les égaler en couleurs et en délicatesse, car la petite poule, les fleurs des champs et les papillons gardèrent bien leur secret.
C'est ainsi que, chaque année, lorsque s'annonce le printemps, on prit dans ce petit pays et ensuite dans le monde entier l'habitude de décorer les oeufs ....

Conte tiré de "Milles ans de contes"

Histoires d'animaux, texte de Claude Clément


Le lundi de Pâques, la chasse aux œufs en chocolat s’est imposée comme une tradition qui puise ses origines dans l’Antiquité


On les voit fleurir au petit matin dans nos jardins. Bleus, verts, rouges, roses… Les œufs de Pâques colorent notre lundi et ravissent les enfants qui les chassent. Mais d’où vient cette tradition ?

Posté le : 26/03/2016 20:44
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Re: Défi du jour de Pâques
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Quel sonorité dans ce poème, mon chère kjtiti !
Le défi commence sous les meilleures auspices.
Bravo !
Donald

Posté le : 26/03/2016 19:24
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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