| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Les Forums - Tous les messages

 Bas   Précédent   Suivant

« 1 ... 138 139 140 (141) 142 143 144 ... 956 »


Re: Défi du 1er mai
Plume d'Or
Inscrit:
14/03/2014 18:40
De Paris
Messages: 1111
Niveau : 29; EXP : 25
HP : 0 / 706
MP : 370 / 21257
Hors Ligne
Puzzle


Un puzzle sonore envahit mon cortex. Je sais que c’est un des effets du voyage à travers le temps. Le désordre visuel vient s’ajouter au déluge de sons. Je n’ai jamais vécu un tel trip, même lors de mes années de délire et d’interdit lysergique. La réalité explose. Je ne vois plus mon corps. Un paysage commence à prendre forme. Il me semble familier. Des adolescents apparaissent, certains en vélo, d’autres à pied, tous sur la même route bordée de petites maisons identiques.
— Dépêche toi, Donald, on va arriver en retard au bahut, crie une petite blonde.

Au bout de la rue se dresse un batiment octogonal, rouge brique, une construction digne des années soixante-dix, quand le vingtième siècle tentait de s’afficher fonctionnel. Des groupes se rejoignent devant un portail métallique. Ils semblent heureux de se revoir. La petite blonde apparait à son tour, perchée sur sa selle. Elle attend un autre adolescent. Il ne semble pas pressé de rentrer dans l’octogone de pierre.
— Tant pis, je rentre, tu t’expliqueras avec la prof de physique, lâche-t-elle.
— Rien à foutre. Laisse moi vivre, mi-portion, réplique l’autre.
— Je t’aurais prévenu. Tu vas encore te prendre quatre heures de colle.

Le paysage change. Un nouveau puzzle, fait de son et de lumière, de formes et de volumes, déchire mon cerveau. Je ne peux toujours pas trouver mon corps. Spectateur impuissant d’une scène déjà vue, je commence à maudire mon expérience du voyage temporel. Je ne me rappelle pas pourquoi j’ai choisi l’année 1979 et ce bled où j’ai passé mon enfance. Pourtant, et je n’ai aucune excuse, mon instructeur m’a prévenu des risques à remonter dans sa propre histoire, son passé personnel, surtout pour une première fois. Je vais devoir expliquer tout ça à notre psychothérapeute, la grosse dame à lunettes préposée aux tests en couleurs et aux questions à deux sous. Je la vois déjà, assise sur sa petite chaise noire.
— Alors, Donald, vous n’en avez fait qu’à votre tête, pour changer. Vous êtes allé à la recherche de votre paradis perdu, celui de votre adolescence.
— Ce n’est pas interdit, que je sache.
— Non. On vous l’a juste déconseillé.
— J’ai signé un papier. Vous êtes dédouanée, si je crame un fusible.
— Qu’est-ce que vous avez éprouvé à la vue de votre ancien collège, de vos camarades de classe ?

Je n’imagine pas ma réponse. Me voir presque quarante ans en arrière me semble irréel. La petite blonde me rappelle vaguement quelqu’un dont j’ai oublié le nom. Elle n’a pas du compter, ni en bien, ni en mal. Juste une ombre dans la vallée de mes souvenirs. Il faut être soit borné soit psychothérapeute pour croire qu’un être humain peut répondre simplement à une telle question. J’éprouve des sentiments contraires. J’ai envie de pleurer, crier, chanter, parler avec les autres collégiens. Je sais bien que tout est réel, de la rue au batiment octogonal. Mon cerveau n’est pas en train de magnifier un passé à moitié oublié, de changer une histoire banale en film de la Nouvelle Vague, avec des dialogues bien écrits, des bouts de pensée, des images à gogo et la voix-off d’une Jean-Pierre Léaud trop content de s’écouter gloser. J’assiste simplement à une tranche de ma vie d’avant, celle de quand j’avais les cheveux longs, des baskets et des jeans, de mes premiers émois amoureux et des envies d’absolu.

Je vis un cours de physique. Le professeur, une trentenaire aux allure de mémé, gère de manière presque militaire un troupeau de jeunes humains. Certains l’écoutent avec une ferveur quasi religieuse. D’autres tentent de bavarder dans son dos, avant de s’incliner devant l’autorité et le rappel à l’ordre. La petite blonde écrit sagement dans son cahier, d’une écriture ronde et bien calligraphiée. De temps en temps, elle jette un œil mouillé vers son camarade de paillasse, le roi des heures de colle. Ces deux là ne sont pas faits pour vivre ensemble. Pourtant, mystère de l’alchimie sentimentale, le duo fonctionne à merveille. Le rebelle relance la machine à envoyer des cœurs, en sortant une blague décalée ou en répondant parfaitement à une question ardue de l’enseignante. La sage le réprimande en silence, lui sourit doucement puis reprend sa posture de bonne élève.

La cloche résonne. Je suppose que c’est la fin du cours, le signal d’aller vers une autre destination, de continuer l’apprentissage des symboles et des codes de notre société. Le rebelle et la sage rangent leurs affaires, dans une chorégraphie agréable, presque intuitive. J’ai envie qu’il lui prenne la main, qu’il l’emmène loin de l’octogone de brique. « Partez, prenez vos vélos et roulez jusqu’à l’épuisement ! » s’affiche en quatre par trois sur mon écran cérébral. Je sais qu’ils ne m’entendent pas, mais j’essaie quand même. Le passé n’est pas fait pour être changé. Le rebelle et la sage vont passer l’année scolaire à se tourner autour, mettre des mois avant d’échanger leur premier baiser et se dire qu’ils s’aiment. Il est trop tard, ou trop tôt. Leur chemin est tracé. Lui, il va quitter le collège fin juin, parce que ses parents vont déménager. Elle, je ne sais pas ce qui va lui arriver, comment elle va prendre le départ de son amour. J’espère seulement qu’elle va survivre, rencontrer un gentil garçon, pondre une ribambelle de gamins et s’épanouir dans son rôle de maman.

Le puzzle explose. Ce n’est plus un trip à l’acide, juste une horrible migraine. Je n’ai pas envie de chanter, crier ou pleurer. Les pièces du passé ne peuvent pas se recoller. C’est un fait. La meilleure théorie des cordes, le plus beau multivers ne changent rien à l’affaire. La psychothérapeute a raison. Je suis à la recherche du paradis perdu parce que je ne veux pas croire à l’enfer, celui des adultes, de la science forcément exacte et des gens responsables. Voyager dans le temps m’importe peu. J’ai juste envie de revivre des moments oubliés, de ressentir des émotions abandonnées depuis longtemps. Le voyage est futile. Je le sais.

Posté le : 03/05/2016 21:43
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Défi du 1er mai
Plume d'Or
Inscrit:
14/03/2014 18:40
De Paris
Messages: 1111
Niveau : 29; EXP : 25
HP : 0 / 706
MP : 370 / 21257
Hors Ligne
Sacré Serge,

L'Histoire de France a failli changer, et peut-être même celle de l'Angleterre et d'ailleurs. Nous parlerions tous le corse, de Moscou à San Francisco, mangerions du saucisson d'âne et serions passés aux 35 heures de sieste.

Dommage, c'était prometteur,

Bravo !

Donald

Posté le : 03/05/2016 09:07
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Défi du 1er mai
Administrateur
Inscrit:
30/05/2013 12:47
Messages: 1622
Niveau : 34; EXP : 7
HP : 0 / 826
MP : 540 / 26792
Hors Ligne
Délicieuse ballade au sein d'un temps d'avant ou joyeusement imaginaire, ma chère Delphine!!


C'est toujours un grand bonheur de lire le fruit de ton imagination fertile et en l'occurrence, légèrement déjantée,qui nous emmène des stroumpfs au far west en passant par une hypothétique étoile noire!!

Quel merveilleux voyage, ponctué de petites fantaisies littéraires telles ''la bave de crapaud et la blanche colombe'' ou encore la ''boite de conserve!!''

Ton humour Delphine est toujours un régal, m'incitant à apprécier tes écrits plusieurs fois de suite!!

Merci encore de ce trés bon moment, de lecture !!!

Kjtiti


Posté le : 03/05/2016 07:55
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Défi du 1er mai
Modérateur
Inscrit:
21/03/2013 20:08
De Belgique
Messages: 3218
Niveau : 44; EXP : 15
HP : 215 / 1078
MP : 1072 / 35559
Hors Ligne
Retour vers le passé

Peter est un adulte quarantenaire et célibataire. Passionné par les sciences, il aime bricoler des machines dans son grenier. Il y passe d’ailleurs tout son temps libre, délaissant des tâches comme la lessive qu’il dévolue à sa mère, le ménage qu’il remet dans les mains de sa concierge dévouée et la cuisine qui se réduit à des plats préparés ou livrables à domicile. Peter a un grand projet ; il travaille sur une machine à remonter le temps. Loin des clichés de la DeLorean ou d’un siège entouré d’horloges géantes ou encore d’une cage d’ascenseur, il travaille sur une corde à sauter. S’il expliquait cela à n’importe quel scientifique, il se ferait railler. Et pourtant, il est à deux doigts, voire un seul, de mettre la dernière main (et la récupérer) à son projet. Encore quelque réglages et le voilà avec les deux poignées en main. Il prend une grande inspiration et commence à faire tourner la corde en effectuant des petits sauts de cabri. Prenant de l’aisance, il accélère le rythme. De grosses gouttes de sueur perlent sur son front. C’est alors que des arcs électriques se forment tout autour de lui. Leur intensité augmente jusqu’à créer une sorte de trou noir dans le sol, dans lequel Peter tombe.

La chute est vertigineuse et il perd connaissance. À son réveil, il se trouve face à un personnage portant une barbe blanche et un bonnet rouge trop grand pour lui. Ce dernier lui demande :
– Tu vas bien ? Tu as schtroumpfé une sacré chute !
– Où suis-je ?
– En sécurité.
– Mais vous êtes le grand schtroumpf !
– Bien sûr ! Et toi, sais-tu encore comment tu te schtroumpfes ?
– Peter.
– Mais non ! Schtroumpfe-toi dans le miroir.
Notre scientifique du dimanche se lève et découvre dans la glace un visage à la peau bleue surmonté d’un bonnet blanc.
– Mais je suis un schtroumpf !
– Que veux-tu être d’autre ? Tu es le schtroumpf tordu.
– Tordu ? Cela me correspond bien… Mais je ne pensais pas atterrir ici.
Dehors, des cris retentissent :
– Gargamel ! Il a trouvé notre village. Schtroumpfez-vous tous !
Peter, ou plutôt le schtroumpf tordu, a juste le temps d’attraper sa corde à sauter avant de sortir du champignon qui lui sert d’habitation. Il se trouve face au fameux sorcier qui lui paraît immense. Ce dernier l’attrape et le jette dans une cage avec trois autres petits hommes bleus. De retour dans sa vieille chaumière, Gargamel annonce à ses prisonniers :
– Je vais vous jeter dans cette marmite bouillonnante afin de vous soutirer votre essence magique.
Peter le Tordu prend la parole :
– Hé bien ! Tu dois être un bien piètre sorcier pour devoir procéder de la sorte… Inscris-toi à l’école Poudlard et libère-nous !
– Qui es-tu toi ? Le schtroumpf avocat ?
– Non ! Le schtroumpf tordu.
– Sache que j’ai fréquenté la meilleure école de sorcellerie, celle de la Bave de Crapaud !
– Celle qui n’atteint pas la blanche colombe ?
– Les professeurs ont applaudi lors de ma remise de diplôme.
– Ils devaient être soulagés de ton départ !
– Pour ton impertinence, tu seras bouilli le premier.
Ne souhaitant pas finir de la sorte, Peter se met à sauter à la corde sous le regard ébaubi des pauvres schtroumpfs qui lui demandent :
– Qu’est-ce que tu schtroumpfes là ?
– Je me casse, les bleus. Désolé !

Après quelques minutes de trouble, Peter ouvre les yeux. Cette fois, il est seul dans une forêt sombre. Il se lève d’un bond et remarque qu’il porte une robe bleue avec un tablier blanc. Où a-t-il encore atterri ? Décidément, cette corde est incontrôlable. Plus loin, il entend une voix s’adresser à lui : « Par ici… viens ! ». Il décide de la suivre. Bien lui en prend car il parvient ainsi à sortir de l’épais imbroglio d’arbres hirsutes. La voix qui l’a guidée se révèle être celle d’un chat tigré aux yeux globuleux. Il le remercie et ce dernier se met à rire tellement fort qu’il en explose comme un ballon de baudruche. Peter sent son ventre se nouer de faim. Il aperçoit plus loin ce qui ressemble à un verger. Les arbres portent des fruits d’une taille impressionnante. Des OGM, même ici ! Il attrape une pêche aussi grosse qu’une pastèque et mord dedans à pleines dents. La chair est délicieuse même si elle a étonnamment un goût de fraise. Derrière lui on s’écrie :
– Halte ! Vous êtes en état d’arrestation pour vol.
Peter se retourne et se trouve face à un valet de cœur à taille humaine qui le menace de sa lance acérée. Très vite, il est encerclé par d’autres cartes qui le forcent à les suivre jusqu’à un palais aux murs d’un rouge flamboyant. Le prisonnier est amené dans la salle du trône. Une femme au derrière plantureux est en train de déguster un gâteau à la crème rose de plus d’un mètre de haut. Le chef de la garde lui annonce le délit commis par Peter-Alice. La reine entre dans une rage folle et ordonne une exécution sur-le-champ. Le bourreau entre dans la pièce avec sa hache à la lame effilée. Peter implore la reine afin d’obtenir une dernière faveur en tant que condamné à mort. Dans un élan de clémence, celle-ci lui accorde. Il demande un dernier saut à la corde. Cette requête assez particulière fait éclater de rire la souveraine. Profitant de cette bonne humeur passagère, Peter effectue quelques rapides sauts et disparaît de ce pays dit des merveilles.

Ce sont des petits bruits électriques qui le ramènent à la conscience. Un robot doré est penché sur lui. Ses yeux inexpressifs le scrutent et il demande :
– Vous allez bien ?
– Oui, ça peut aller. Où suis-je ?
– Sur l’Etoile noire.
– Quoi ? C’est pas possible. Je vais rencontrer tous les personnages de mon enfance mais je ne parviendrai jamais à voyager dans le temps.
– Votre discours m’est incohérent.
– T’inquiète, boîte de conserve.
Peter se lève et avance dans un long couloir étroit. Il débouche dans une grande salle dont la fenêtre semble donner sur l’espace. Une voix ténébreuse résonne derrière lui.
– Luke ! Je t’attendais !
– Oh non ! Bon, je sais que tu es mon père alors ne me tue pas.
– Qui te l’a dit ?
– Georges Lucas,
– Qui est-ce ? Un jedi ?
– Non, un scénariste et réalisateur de films à succès. Je sais que nous devons nous battre. Je ne suis pas au point avec un sabre laser alors je te propose un concours de corde à sauter.
– Cesse de te moquer. Bats-toi !
Peter sort sa corde et se met à courir en effectuant des bonds, tout en évitant les coups de sabre de l’homme encapuchonné de noir. Il finit par s’évaporer dans l’espace.

Une brise chaude lui caresse la joue. Il sent du sable sous son corps encore engourdi. À son réveil, il découvre qu’il est dans une zone aride et qu’un cheval attend à ses côtés. Il porte des effets de cowboy du Far West ; des bottes à éperons jusqu’au Stetson. Aurait-il enfin réussi ? Il saute sur la selle posée sur le canasson et prend la direction de la ville qu’il aperçoit au loin. Un homme le salue en criant « Bonjour shérif Aimoipeur! ».
Shérif ? Quelle chance ! Il demande alors quelle est l’année en cours. On lui répond : « 1866 bien sûr ! ». Il a donc fait un bond de cent cinquante ans dans le temps et de quelques milliers de kilomètres dans l’espace. Cela correspond à ce qu’il avait programmé initialement sur la corde à sauter. Il lui aura fallu traverser les mondes qui ont peuplé son enfance pour accéder enfin au voyage dans le temps. Il a toujours voulu vivre dans les grands espaces américains au milieu du dix-neuvième siècle. Un vieux rêve de petit garçon…
C’est ainsi que débuta sa nouvelle vie. Il relégua dans un coffre à la banque de la ville sa corde à sauter dans le temps. Il mourut vingt ans plus tard lors d’un duel provoqué pour les beaux yeux d’Isabella. Gary Adugrabuge avait voulu lui volé le cœur de la plus jolie femme de la ville. Lorsqu’il reçut une balle en plein cœur, Peter s’écroula, le sourire aux lèvres. Son plus grand vœu fut donc exaucé, celui de ne pas mourir écrasé par une voiture ou tué par l’explosion d’une bombe dans une station de métro ou encore dévoré par un cancer. Il a même su éviter d’être mis au court bouillon par Gargamel, décapité par la Reine de Cœur ou encore sabrelaserisé par Dark Vador ! Le tailleur de pierre tombale fut un peu étonné de devoir écrire « Né en 1976 et décédé en 1886 ». Le croque-mort, selon les dernières volontés du shérif, déposa dans le cercueil une étrange corde à sauter dont le défunt emporta le secret dans sa tombe.

Posté le : 02/05/2016 07:31
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Histoire du 1 Mai fête du travail
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57687
Hors Ligne
Le 1 Mai 1886 massacre de Haymarket square, origine de la fête du travail

Le 1er mai est le seul jour férié et chômé reconnu par notre code du travail, mais combien, parmi nous, se rappellent de l’origine de cette fête ? On sait que le premier mai est la fête du travail, mais d’où vient-elle ? Voici un petit historique de cette fête...
Parmi ceux qui continuent à défiler chaque 1er mai, combien savent qu’ils commémorent en fait, la grève sanglante du 3 mai 1886 aux usines McCormick, à Chicago, pour l’instauration de la journée de huit heures, et le meeting de protestation qui s’ensuivit le lendemain à Haymarket au cours duquel une bombe tua huit policiers.

Le 1er mai 1886, aux États-Unis, 200.000 travailleurs obtiennent la journée de huit heures grâce à une forte pression des syndicats. Mais un affrontement avec la police cause la mort de plusieurs personnes.
En souvenir de cette victoire amère, les syndicats européens instituent quelques années plus tard une journée internationale des travailleurs ou Fête des travailleurs destinée à se renouveler tous les 1er mai. Cette journée est aujourd'hui appelée Fête du Travail, bien que l'expression prête à confusion, on ne fête pas le travail à proprement parler mais l'on honore les travailleurs.

L’origine et la signification libertaires du premier mai sont désormais tombées dans l’oubli. Car le premier mai, c’est bien un événement majeur de l’histoire du mouvement ouvrier, mais plus particulièrement de l’anarchisme que nous commémorons – désormais sans en connaître l’origine.

Nous sommes en 1886, à Chicago. Dans cette ville, comme dans tout le pays, le mouvement ouvrier est particulièrement riche, vivant, actif.
À Chicago, comme dans bien d’autres municipalités, les anarchistes sont solidement implantés. Des quotidiens libertaires paraissent même dans les différentes langues des communautés immigrées. Le plus célèbre des quotidiens anarchistes de Chicago, le Arbeiter-Zeitung, tire en 1886 à plus de 25 000 exemplaires.
Tout commence lors du rassemblement du 1er mai 1886 à l'usine McCormick de Chicago.
Cette année-là, le mouvement ouvrier combat pour la journée de huit heures.
C'est la jeune et encore faible Federation of Organized Trades and Labor Union : F.O.T.L.U. qui a appelé les ouvriers américains à faire grève en faveur de la journée de huit heures le 1er mai 1886. Le mouvement, toutefois, a été un succès en raison du renfort apporté par les Knights of Labor Chevaliers du travail, organisation héritière de traditions maçonniques, alors beaucoup plus puissante que les syndicats. La grève fut l'occasion de grands défilés ouvriers dans les rues des principales villes industrielles des États-Unis.
Les anarchistes y sont engagés, mais avec leur habituelle lucidité: la journée de huit heures pour aujourd’hui, certes, mais sans perdre de vue que le véritable objectif à atteindre est l’abolition du salariat. Le mot d’ordre de grève générale du premier mai 1886 est abondamment suivi, et tout particulièrement à Chicago. Ce jour-là, August Spies, un militant bien connu de la Ville des Vents, est un des derniers à prendre la parole devant l’imposante foule des manifestants.
Au moment où ceux-ci se dispersent, la démonstration, jusque là calme et pacifique, tourne au drame: 200 policiers font irruption et chargent les ouvriers. Il y aura un mort et des dizaines de blessés. Spies file au Arbeiter-Zeitung et rédige un appel à un rassemblement de protestation contre la violence policière. Elle se tient le 4 mai, au Haymarket Square de Chicago.
Cette fois encore, tout se déroule d’abord dans le calme. Spies prend la parole, ainsi que deux autres anarchistes, Albert Parsons et Samuel Fielden. Le maire de Chicago, Carter Harrison, assiste à la manifestation et, alors qu’elle s’achève, il est convaincu que rien ne va se passer. Il en avise donc le chef de police, l’inspecteur John Bonfield, et lui demande de renvoyer chez eux les policiers postés à proximité.
Il est dix heures du soir. Il pleut abondamment. Fielden a terminé son discours, le dernier à l’ordre du jour. Les manifestants se dispersent, il n’en reste plus que quelques centaines dans le Haymarket Square. Soudain, 180 policiers surgissent et foncent vers la foule. Fielden proteste. Puis, venue d’on ne sait où, une bombe est lancée sur les policiers. Elle fait un mort et des dizaines de blessés. Les policiers ouvrent le feu sur la foule, tuant on ne saura jamais combien de personnes. Une chasse aux sorcières est lancée dans toute la ville.
Les autorités sont furieuses. Il faut des coupables. Sept anarchistes sont arrêtés. Ce sont: August Spies, Samuel Fielden, Adolph Fischer, George Engel, Michael Schwab, Louis Lingg et Oscar Neebe. Un huitième nom s’ajoute quand Albert Parsons se livre à la police, persuadé qu’on ne pourra le condamner à quoi que ce soit puisqu’il est innocent, comme les autres. En fait, seuls trois des huit suspects étaient présents au Haymarket Square le soir de ce 4 mai fatal.
Le procès des huit s’ouvre le 21 juin 1886 à la cour criminelle de Cooke County. On ne peut et on ne pourra prouver qu’aucun d’entre eux ait lancé la bombe, ait eu des relations avec le responsable de cet acte ou l’ait même approuvé.
D’emblée, une évidence s’impose pour tous: ce procès est moins celui de ces hommes-là que celui du mouvement ouvrier en général et de l’anarchisme en particulier. La sélection du jury tourne à la farce et finit par réunir des gens qui ont en commun leur haine des anarchistes. Y siège même un parent du policier tué. Le juge Gary ne s’y est pas plus trompé que le procureur Julius Grinnel qui déclare, dans ses instructions au jury:
"Il n’y a qu’un pas de la République à l’anarchie. C’est la loi qui subit ici son procès en même temps que l’anarchisme. Ces huit hommes ont été choisis parce qu’ils sont des meneurs. Ils ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivent. Messieurs du jury: condamnez ces hommes, faites d’eux un exemple, faites-les pendre et vous sauverez nos institutions et notre société.
C’est vous qui déciderez si nous allons faire ce pas vers l’anarchie, ou non. "
Le 19 août, tous sont condamnés à mort, à l’exception d’Oscar Neebe qui écope de quinze ans de prison. Le procès a été à ce point ubuesque qu’un vaste mouvement de protestation internationale se déclenche. Il réussit à faire commuer en prison à vie les condamnations à mort de Schwab et Fielden.
Lingg, pour sa part, se pend dans sa cellule.
Le 11 novembre 1887 Parsons, Engel, Spies et Fischer sont pendus. Ce sont eux que l’histoire évoque en parlant des martyrs du Haymarket. Plus de un demi-million de personnes se pressent à leurs funérailles.
C’est pour ne pas oublier cette histoire qu’il sera convenu de faire du premier mai un jour de commémoration. Neebe, Schwab et Fielden seront libérés officiellement le 26 juin 1893, leur innocence étant reconnue ainsi que le fait qu’ils ont été les victimes d’une campagne d’hystérie et d’un procès biaisé et partial.
Ce qui reste clair cependant, ce sont les intentions de ceux qui condamnèrent les martyrs de Chicago: briser le mouvement ouvrier et tuer le mouvement anarchiste aux États-Unis. Le jour même où avait été annoncée la condamnation à mort des quatre anarchistes, on avait communiqué aux ouvriers des abattoirs de Chicago qu’à partir du lundi suivant, ils devraient à nouveau travailler dix heures par jour.
Reste une question irrésolue jusqu’à ce jour: qui a lancé cette bombe? De nombreuses hypothèses ont été avancées, à commencer par celle accusant un policier travaillant pour Bonfield..

Trois ans après le drame de Chicago, la IIe Internationale socialiste réunit à Paris son deuxième congrès. Celui-ci se tient au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies parisiennes, pendant l'Exposition universelle qui commémore le centenaire de la Révolution française au pied de la toute nouvelle Tour Eiffel.

Les congressistes se donnent pour objectif la journée de huit heures, soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé, sachant que jusque-là, il était habituel de travailler dix ou douze heures par jour, en 1848, en France, un décret réduisant à 10 heures la journée de travail n'a pas résisté plus de quelques mois à la pression patronale.
Le 20 juin 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, ils décident que :
" Il sera organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d'appliquer les autres résolutions du congrès. Attendu qu'une semblable manifestation a été déjà décidée pour le 1er mai 1890 par l'AFL, dans son congrès de décembre 1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour la manifestation."

Dès l'année suivante, le 1er mai 1890, des ouvriers font grève et défilent, un triangle rouge à la boutonnière pour symboliser le partage de la journée en trois travail, sommeil, loisir.

Le 1er mai 1891, à Fourmies, une petite ville du nord de la France, la manifestation rituelle tourne au drame. La troupe équipée des nouveaux fusils Lebel et Chassepot tire à bout portant sur la foule pacifique des ouvriers. Elle fait dix morts dont huit de moins de 21 ans. L'une des victimes, l'ouvrière Marie Blondeau, qui défilait habillée de blanc et les bras couverts de fleurs d'aubépine, devient le symbole de cette journée.
Avec le drame de Fourmies, le 1er mai s'enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai. Elle est relayée en France par la Confédération Générale du Travail, un syndicat fondé le 23 septembre 1895 à Limoges.
L'horizon paraît s'éclaircir après la Première Guerre mondiale. Le traité de paix signé à Versailles le 28 juin 1919 fixe dans son article 247 «l'adoption de la journée de huit heures ou de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle n'a pas encore été obtenue».
Les manifestations rituelles du 1er mai ne se cantonnent plus dès lors à la revendication de la journée de 8 heures. Elles deviennent l'occasion de revendications plus diverses. La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920 de faire du 1er mai une journée chômée. Cette initiative est peu à peu imitée par d'autres pays... L'Allemagne nazie va encore plus loin : Hitler, pour se rallier le monde ouvrier, fait, dès 1933, du 1er mai une journée chômée et payée. La France l'imitera sous l'Occupation, en 1941 !...

Le 1er mai en France

En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge. Celui-ci est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine. En 1907, à Paris, le muguet, symbole du printemps en Île-de-France, remplace cette dernière.
Le brin de muguet est porté à la boutonnière avec un ruban rouge .
Le 23 avril 1919, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée, mais à titre exceptionnel.
Les manifestations du 1er mai 1936 prennent une résonance particulière car elles surviennent deux jours avant le deuxième tour des élections législatives qui vont consacrer la victoire du Front populaire et porter à la tête du gouvernement français le leader socialiste Léon Blum.
C'est pendant l'occupation allemande, le 24 avril 1941, que le 1er mai est officiellement désigné comme la Fête du Travail et de la Concorde sociale, et devient chômé. Cette mesure est destinée à rallier les ouvriers au régime de Vichy.
Son initiative revient à René Belin. Il s'agit d'un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT, Confédération Générale du Travail qui est devenu secrétaire d'État au Travail dans le gouvernement de Philippe Pétain.
À cette occasion, la radio officielle ne manque pas de préciser que le 1er mai coïncide avec la fête du saint patron du Maréchal, Saint Philippe, aujourd'hui, ce dernier est fêté le 3 mai !
Le 30 avril 1947, la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération qui fait du 1er mai un jour férié et payé... mais pas pour autant une fête légale. Autrement dit, le 1er mai n'est toujours pas désigné officiellement comme Fête du Travail. Cette appellation n'est que coutumière.


L"'Iinternationale "se prononce de la même façon dans toutes les langues

Le Grand espoir : l'unité

L'Internationale est un chant révolutionnaire dont les paroles furent écrites en 1871 par Eugène Pottier et la musique composée par Pierre Degeyter en 1888.
Traduite dans de très nombreuses langues, L'Internationale a été, et est encore, le chant symbole des luttes sociales à travers le monde.
La version russe d'Arkady Yakovlevich Kots a même servi d'hymne national de l'URSS jusqu'en 1944.

Histoire

À l'origine, il s'agit d'un poème à la gloire de l'Internationale ouvrière, écrit par le chansonnier, poète et goguettier Eugène Pottier en juin 1871, en pleine répression de la Commune de Paris.
Suivant la tradition goguettière, L'Internationale de Pottier est à l'origine une chanson nouvelle à chanter sur un air connu. Ici, La Marseillaise, air qui a été utilisé pour quantité de chants revendicatifs et révolutionnaires. L'Internationale est dédiée à l'instituteur anarchiste Gustave Lefrançais.
L'histoire de ce poème et de son auteur est liée à celle des goguettes.
En 1883, Eugène Pottier présente une chanson au concours de la célèbre goguette de la Lice chansonnière et remporte la médaille d'argent.
Il retrouve à cette occasion le chansonnier Gustave Nadaud qu'il a croisé en 1848 et à qui il avait alors fait une forte impression.
Grâce à ces retrouvailles, une cinquantaine de chansons de Pottier sont publiées pour la première fois en 1884 et sauvées de l'oubli par Nadaud qui admire beaucoup son talent poétique tout en étant très loin de partager ses opinions politiques.
Cette initiative de Nadaud incite les amis politiques de Pottier à publier en 1887 ses Chants révolutionnaires avec une préface de Henri Rochefort. Au nombre de ceux-ci : L'Internationale.
Sans la Lice chansonnière et Nadaud, ce chant révolutionnaire célèbre et les autres œuvres de Pottier seraient aujourd'hui oubliées.
En 1888, un an après la première édition imprimée des paroles, la chorale lilloise du Parti Ouvrier Français demande à un de ses membres, Pierre Degeyter, de composer une musique originale pour L'Internationale. Le 23 juillet 1888, pour la première fois, la chorale de la Lyre des Travailleurs, réunie dans l'estaminet À la Vignette à Lille, interprète le chant de l'Internationale sur l'air nouveau de Degeyter. Sa partition est publiée en 1889.
Les quatre premières mesures , thème et harmonies sont sans doute extraites, vu leurs absolues similitudes, du final de l'opérette " les Bavards" , d'Offenbach, qui avait été créée avec un très grand succès populaire, au théâtre des Bouffes Parisiens, en 1863.
À partir de 1904, L'Internationale, après avoir été utilisée pour le congrès d'Amsterdam de la IIe Internationale, devient l'hymne des travailleurs révolutionnaires qui veulent que le monde change de base, le chant traditionnel le plus célèbre du mouvement ouvrier.
L'Internationale a été traduit dans de nombreuses langues.
Traditionnellement ceux qui la chantent lèvent le bras en fermant le poing.
L'Internationale est chantée par les socialistes dans le sens premier du terme, anarchistes, communistes, mais aussi des partis dits socialistes ou sociaux-démocrates et bien sûr par les syndicats de gauche, ainsi que dans des manifestations populaires.
Ce fut même l'hymne de ralliement de la révolte des étudiants et des travailleurs sur la place Tian'anmen en 1989.
Il fut l'hymne national de l'URSS, dans une version la plupart du temps expurgée du cinquième couplet jusqu'en 1944, et est toujours l'hymne de la majorité des organisations socialistes, anarchistes, marxistes ou communistes.
Dans de nombreux pays d'Europe, ce chant a été illégal durant des années du fait de son image communiste et anarchiste et des idées révolutionnaires dont elle faisait l'apologie.
Plus tard, certains groupes anarchistes utiliseront plus volontiers une adaptation : L'Internationale noire.
Dans le roman de George Orwell La Ferme des animaux, critiquant allégoriquement l'URSS sous couvert de narrer une révolution d'animaux, L'Internationale est parodiée sous le nom de Beasts of England et la révolution ouvrière spoliée par les bolchéviques, comme la modification des textes révolutionnaires par ceux-ci, y est également dénoncée.


Liens
http://youtu.be/s6CX_9oDwwk l'internationale
http://youtu.be/dcXNXKtu8z4 Anglais
http://youtu.be/2OPvWFDzDlA par Toscanini, malgré l'interdiction
http://youtu.be/Xaa7NrcHyD0 Espagnol
http://youtu.be/qm9aYRzCX48 Italien
http://youtu.be/kDwZAtE6yWY Allemand
http://youtu.be/XKTToVgAQlU en Chinois
http://youtu.be/L0td8s6AU_A Japonais
http://youtu.be/2H5sxLrt-xY Corée (on écoute, ce n'est plus le chant du peuple, mais pour le peuple)
http://youtu.be/i5VsVGlZJnA Bulgare
http://youtu.be/lwR_1tzUZrA Pologne
http://youtu.be/gPLMWwRn2UM Danemark
http://youtu.be/75kjRooehQU Arabie
http://youtu.be/MzOY43KTxJU Syrie
http://youtu.be/yBGH7CWCHow Portugais
http://youtu.be/FDmSzDtkZYw Cuba
http://youtu.be/MzOY43KTxJU Syrie
http://youtu.be/u8bFsNyqvqw Yiddish
http://youtu.be/K6GVsfOM1XA Zoulou
http://youtu.be/WCQQx5eMzZk meltingpot
Devenu
http://youtu.be/QKTYNknc3C4 Hymne national Russe

Liens
http://youtu.be/_OQxncb2ihQ Origine du massacre
http://youtu.be/ifK1Qw2WbMc Haymarket square history


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


[img width=-00]https://maydaymarch.files.wordpress.com/2011/02/mayday-france-2.jpg[/img]

Posté le : 01/05/2016 16:04
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Histoire de la fête du muguet
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57687
Hors Ligne
Le muguet du premier Mai



Cette tradition fête cette année ces 453 printemps, nous la devons à Charles IX.


Muguet en Mai : tous les 1er Mai, la fête du travail est toujours accompagnée d'une belle fleur qui symbolise le printemps : le muguet. Le muguet est une magnifique fleur qui ravit tous ceux et toutes celles qui la reçoivent. Le muguet au mois de mai, un dossier et une enquête sur les origines de cette coutume et sur le business du muguet ...

Le Muguet en Mai : Historique de la coutume !

Le muguet une fleur de Mai

En 1561, le roi Charles IX a décidé d'offrir des muguets aux dames de la cour en guise de porte-bonheur. Grâce à cet acte royal, la tradition est née car les habitants du palais ainsi que les paysans ont également choisi d'en offrir à leur entourage. Le muguet, appelé également lys des vallées, Clochette des bois, lis de mai, muguet des bois, muguet à clochettes et… gazon du Parnasse… En effet, la légende nous raconte que le muguet fut créé par Apollon, l’un des grands dieux de l’Olympe, afin de donner à fouler aux neuf muses qui l’entouraient, un gazon digne de leurs pieds. De nos jours, on offre à ceux qu’on aime un brin de muguet censé leur porter bonheur et joie.
Le muguet est planté en Europe depuis le Moyen Age. En effet, la plante à clochettes est d'origine japonaise. Les celtes le considéraient comme porte-bonheur.

Le premier Mai des celtes, fête de Beltane.

La fête de Beltane, se disait également Belteine ou Beltaine
À l'époque celtique, on divisait l'année en 2 principales saisons :
- L'hiver commençait à une date qui correspond au 1er novembre : Avec la fête de Samain et le réveillon, c'est aujourd'hui la nuit d'Halloween.
- L'été commençait le 1er mai avec la fête de Beltaine, littéralement le feu de Bel. Bel désigne le principal dieu celte Lug et exprime l'idée de lumière. On retrouve cette racine dans le nom du dieu gaulois Belenos, ou la déesse gauloise Belisama, la très brillante.
En gaélique, la fête porte le nom de Bealtaine : Lá na Bealtaine : premier mai
Cette fête commémore l'union symbolique, de la Déesse Mère et du Dieu Cerf, le dieu Bel des Celtes, devenu chez les Gaulois Belenos et Cermunnos le cornu, divinité gauloise à la tête ornée de bois de cerf.
Dans les pays celtiques, on allume des bûchers la veille de Beltaine, Oíche Bhealtaine, l'opposé d'Oíche Shamhna Halloween.
On peut constater que les deux principales fêtes celtiques, Samain, le 1er novembre, et Beltaine, le 1er mai, sont aujourd'hui des jours fériés.
Cette fête fait le lien avec l'été qui s'approche, elle est la fête du Feu. Beltane est un des sabbats majeurs de la tradition païenne. Elle porte divers noms selon les contrées et on l’appelle également: Fête du premier mai, Veille de mai, Roodmas, Nuit de Walpurgis, Cethsamhain, Whitsun or Old Bhealltainn, Bealtinne, Walburga, Eté celte ... Beltane était fêtée lors de la première floraison de l’aubépine.

Au delà des croyances Européennes, le muguet a toujours symbolisé le printemps et le beau temps. La jolie fleur à clochettes et qui sent bon protège les personnes que l'on aime, et à qui on l'a offerte, jusqu'au prochain 1er Mai. La plante est également associée aux rencontres amoureuses. Il est à savoir que les fleurs du muguet, qui sont blanches au printemps, sont rouges en été. Ceci est le signe de la fraîcheur et d'innocence, le printemps est synonyme de renaissance et des amours naissants.

Ainsi, en Europe, à l'époque de la sa floraison, étaient organisés les bals du muguet. Les jeunes filles à marier s'habillaient en blanc pour aller à la rencontre des jeunes hommes célibataires. Ces derniers ornaient un brin de muguet sur leur boutonnière. Les jeunes avaient, ce que l'on appellera aujourd'hui la permission de minuit et s'amusaient avec les débuts des beaux temps. Avant de l'offrir, sachez qu'il est préférable de cueillir des muguets au niveau de leurs tiges puisque les arracher avec leurs racines serait empêcher la plante de faire des fleurs l'année suivante.

Autres légendes et coutumes
Au XVII siècle le muguet désignait les jeunes gens de la cour aux penchants homosexuels.
L'archange Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus en lui tendant un brin de muguet. Heureuse, Marie, chante l'hymne "je suis le muguet la fleurs des humbles"
Le muguet est l'emblème natonal de la Finlande depuis 1967.
Et si parfois le muguet est appelé Notre-Dame-Des-Larmes c'est parceque selon la légende chrétienne ce lys de la vallée est l'image des larmes d'Eve apréès avoir été éconduite avec Adam du jardin d'Eden

Le Muguet : une Fleur magnifique, mais Fragile !

Une fleur de muguet
Et comment se présente le travail du muguet alors ? En fait, cette fleur à petites clochettes blanches est vraiment délicate et difficile à travailler. Pendant les deux premières années, aucune récolte n'est possible. Le muguet ne peut fleurir que dans sa troisième ou quatrième année, voire même la cinquième. Fréquemment dans les régions où la plantation du muguet est importante, la culture se fait sous châssis. Cette race s'appelle Grandiflora.

D'autres peuvent être cultivés sous serre, ce qui est moins fréquent, ils s'appellent « Muguets fortins ». Tout est calculé pour que le muguet ne fleurisse ni trop en avance, ni trop en retard. La fleur à clochettes est programmé pour être sur le marché le 1er Mai, ni avant, ni après. Si les maraîchers du muguet s'aperçoivent que la fleur fleurit trop vite, ils couvrent et aèrent les plantes. Ainsi, ces dernières vont ralentir dans leur croissance. Tout est bon pour les cacher du soleil, que ce soient des paillassons ou des planches. Il y a même des fois où mettre de la glace sur le châssis est nécessaire.

Si la plante persiste encore à continuer sa croissance, les glaces sont mis sous les châssis, vraiment à côté de la fleur. Pour réaliser le travail, plusieurs ouvriers maraîchers sont indispensables. Puisque la plante est fragile, une présence humaine s'avère incontournable. Le muguet a besoin de beaucoup d'attention, mais le porte-bonheur du 1er Mai, ainsi que la beauté de la plante, en vaut la peine !

Les maraîchers, les ouvriers du muguet ...

Bouquet de muguet
Les maraîchers du muguet commencent leur saison courant octobre. Pendant trois mois à peu près, le gros du travail consiste à trier les racines du muguet. Il faut en effet différencier les plants, qui sont destinés à être gardés pour l'année prochaine, des griffes, qui peuvent fleurir pour le 1er Mai de la saison en cours. Les maraîchers doivent être polyvalents, et il n'y a pas de différenciation entre l'homme et de la femme. Les ouvriers de la terre, un jour, peuvent faire du tri des racines, et se retrouver le lendemain au lavage. Résister au froid et à l'eau reste le principal atout pour finir son contrat dans la bonne santé. Ils peuvent également être dehors, dans les champs, soit à planter, soit à arracher les racines.

Courant janvier et février, le froid peut très vite affaiblir, raison pour laquelle il leur faut une vraie résistance au froid. Vers la fin du mois de février et au mois de Mars, les maraîchers s'activent à mettre les bâches pour couvrir les muguets, pour qu'ils soient à l'abri du vent. Les plantes vont grandir et fleurir tranquillement.

Entre temps, les petits pots, dans lesquels d'autres racines vont être mises, font l'objet d'un travail à la chaîne très intense. Le nombre de petits pots dépend des commandes que les patrons ont reçues. Jusqu'au 15 Avril à peu près, le rythme est un peu plus calme car la fleur est en train de grandir et il faut juste vérifier si n'a besoin de rien et si elle pousse correctement. Le plus gros du travail se situe entre le 15 et le 31 Avril, le moment de la cueillette.

Toutes les fleurs doivent être cueillies avant la fin Avril pour être disponibles le 1er Mai. Vaillants et courageux, les maraîchers n'abandonnent pas et sont bien conscients de l'enjeu. Et enfin, le 1er Mai, nous avons tous nos bouquets de muguets dans nos magasins. Ne sont pas t-elles admirables les fées des clochettes ?


Liens:


http://youtu.be/93Jm6OQYZVU Francis Lemarque Le temps du muguet
http://youtu.be/heRlEiWUneM Yvan Rebroff le temps du muguet
http://youtu.be/BcqIIhzYpKI Tout ça parce qu'au bois de Chaville y'avait du muguet
http://gauterdo.com/ref/tt/tout.ca.parce.qu.au.bois.html Piere Destailles
http://youtu.be/_gUToHvv8rI j'ai ratissé large et j'ai trouvé ça
http://youtu.be/mU5J4y5Nt-k et ça



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l

Posté le : 01/05/2016 16:00
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Défi du 1er mai
Plume d'Or
Inscrit:
18/02/2015 13:39
De Dijon
Messages: 2303
Niveau : 39; EXP : 1
HP : 190 / 950
MP : 767 / 26006
Hors Ligne
Cher Serge,

Bon je te pardonne simplement parce que tu seras soumis aux bonheurs de la treille!

Moi, j'irai bien faire un tour dans ta guerre de Cent ans. Mais dis moi, où sont les Bourguignons au milieu de tout cela?
Je vais me dépêcher de sauter dans ma machine pour aller réparer cet oubli!

Merci pour ce délice et ce délire poétique.

Porte toi bien très cher Serge.
Je te souhaite un magnifique dimanche.
Eh, tu m'as mis la puce à l'oreille : j'ai sorti un vieux Faugères à midi!

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 01/05/2016 13:41
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Défi du 1er mai
Administrateur
Inscrit:
30/05/2013 12:47
Messages: 1622
Niveau : 34; EXP : 7
HP : 0 / 826
MP : 540 / 26792
Hors Ligne
La guerre de cent ans revue par un ignare….….

Dis donc mon gars Phiphi , Edouard dit le troisième,
Ton cousin Grand Breton,, il me fiche les jetons
D’autant que la Gascogne pas plus que la Guyenne
Il n’entend les filer à la France pour de bon.

Tu vas voir, c’est Anglais, il n’y a pas plus fourbe !!!,
Qu’il va nous déclarer une guerre pour cent ans
De ces hostilités dans lesquelles s’embourbent
Tous les ‘’ceus’’qui n’ont pas pléthores d’arguments.

Il serait bon, vois tu, de voir le comte de Flandres,
Pour rallier à ta cause les drapiers du comté
Qui tirent bénéfice et revenu qu’engendrent
Des draps conçus avec la laine des Anglais.

C’est pas sot mon Titi, répondit le Philou
D’autant que mon cousin devant cette arrogance
Par vengeance privera, car je le sais filou,
Les drapiers du produit qui leur donne pitance.

Jacob van Artevelde, hélas, ne l’entends pas
Drapier à Gand et fort en gueule il invita
Edouard roi des English a lorgner de ce pas
Vers le pays ce France qu’il revendiqua

Et ce fut le bordel, le Phiphi de Valois
S’arrogea la Guyenne ainsi que la Gascogne
C’était pour 100 années parti, à toi, à moi,
Un siècle de combat à s’taper sur la trogne.

Devant un tel danger je devais réagir
J’avais vu au cinoche un ou deux jours plus tôt
Le film ‘’ Les visiteurs’’ et je pris l’élixir
Qui devait me mener au règne de Napo.

Etonné de me voir, c’est la main sur le cœur……..
Qu’il m’accueillit, disant, Titi que fais-tu là
Je te croyais en 1337, d’ailleurs,
Tu es bien conservé, tu fais pas cet âge là !!


Arrête tes boutades, je t’en supplie Léon,
Je ne suis pas venu pour tes blagues à 10 cent
La chose est plus bien grave et voila la raison :
Philou de Valois est dans la merde pour cent ans !!!

A tu quelques grognards, à nous céder, d’autant
Que face à des British, ils ont une revanche
A prendre, Wellington en serait mecontent ;
Devant ce souhait Napo, ne reste pas étanche.

Mais le Corse est têtu, et depuis ses vacances
Passées à l’Ile d’Elble, je le sens plus palot
Le soleil d’Angleterre n’est pas une évidence,
Il pensait qu’il brillait plus fort à Waterloo…….

Je reparti marron et ne put de ce fait
Changer le cour des choses, et celui de l’histoire
Je regrette et préfère, je te l’avoue Isté :
Cesser là mes délires et un verre aller boire !!!!




Posté le : 01/05/2016 10:14
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


1/5/16J.Manrique,W.Simpson,A.Trollope,P;Lazareff,J.Galliéni,P.Pétain,C.Rochefort,W.Kooning
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57687
Hors Ligne

papillons 152

Découvrir BACCHUS  "  Parlons d'amour "

Texte à l'affiche : " Fable L'amour et la folie"  de LUC

paquerettes 3papillons 152paquerettes 3papillons 152paquerettes 3papillons 152paquerettes 3papillons 152


Le   24  Avril  1479 meurt Jorge    MANRIQUE              Lire Ici


Le   24    Avril    1986    meurt     Wallis    SIMPSON

Lire ICI 


Le   24    Avril   1849    naît   Joseph-Simon   
GALLIÉNI
LIre ICI


Le     24   Avril    1904     naît      Willem    KOONING

Lireici


 
   

 



Aujourd'hui Dimanche 24 Avril  2016

LIRE , ÉCRIRE, DECOUVRIR


PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIOTHEQUE LIRE ICI 

*Les bons mots de Grenouille

*Vos défis avec notre fidèle Couscous

        
BACCHUS NOUS A QUITTÉ 

Ami poète, ami aimé, notre coeur pleure, ta famille de L'ORée te fera vivre encore et encore ... La beauté de ta plume et la beauté de ton âme resteront pour nous le phare de L'ORée des rêves. Merci ami; merci  d'être venu nous offrir ton talent d'écriture et de vie, merci pour ta tendre présence, nous la gardons comme un trésor.
 

   

ICI  PAS  DE RÉFORME D'ORTHOGRAPHE


Le  24  Avril  1972  meurt  
Pierre  LAZAREFF
Lire ICI


Le   24  Avril   1815   naît   Anthony 
TROLLOPE

LIRE ICI


Le   24   Avril   1856  naît   Philippe   PÉTAIN
Lire ICI


Le 24 Avril 1998 meurt Christiane 
ROCHEFORT
Lire Ici


 * Les bons mots de Grenouille *

       Cliquez ici pour les lire

            ---*ATELIER CONCOURS
*--

        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous 
                   dans son nouveau défi 
                                                                                                           
 
      
     




Posté le : 30/04/2016 22:49
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Aram Ilitch Khatchatourian
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57687
Hors Ligne
Le 1er mai 1978 à Moscou, meurt Aram Ilitch Khatchatourian

à 74 ans, arménien, il est compositeur soviétique/arménien, né le 6 juin ou 24 mai(dans le calendrier Julien ) 1903 à Tbilissi Géorgie. Khatchatourian s'imposa peu à peu comme l'un des compositeurs officiels de l'Union soviétique. Il fut professeur au conservatoire de Moscou et député au Soviet suprême. Son tempérament généreux et ses talents d'orchestrateur se retrouvent dans des ouvrages célèbres comme le ballet Gayaneh — et sa fameuse Danse du sabre — et Spartacus.

En bref

Compositeur soviétique dont la musique incarne son pays d'origine, l'Arménie, Aram Khatchatourian voit le jour à Tiflis et ne vient qu'assez tardivement à la musique. Il est admis à l'institut Gnessine de Moscou, puis au Conservatoire où il est l'élève de Miaskovski (1929-1934). Rapidement, il s'impose comme l'une des figures marquantes de la nouvelle génération. Sa notoriété reposera sur un petit nombre d'œuvres, brillantes et spontanées, qui correspondent aux canons officiels de la musique soviétique et rencontrent partout un excellent accueil. En 1948, néanmoins, il est violemment critiqué par le comité central du Parti pour ses « tendances modernistes », ce qui l'amène à faire machine arrière dans une évolution esthétique pourtant en marge de son temps. Deux ans plus tard, il est nommé professeur au Conservatoire de Moscou puis à l'institut Gnessine.
La musique de Khatchatourian repose essentiellement sur le folklore arménien. Il puise volontiers dans les chants des achongs, la seule musique qu'il ait entendue jusqu'à son adolescence. L'étonnante diversité de l'âme arménienne se traduit sous sa plume en une musique savante tout en préservant l'originalité rythmique, modale et mélodique des sources dont il s'inspire. Khatchatourian y ajoute une harmonie originale qui met en valeur ces couleurs, cette ivresse rythmique et cette exubérance naturelle que l'on retrouve dans l'ensemble de sa production. Parfois même, l'Arménie lui fournit la matière première de son inspiration, comme dans le ballet Gayaneh, dont la fameuse Danse du sabre a fait le tour du monde. Élargissant son champ d'inspiration, il s'appuie parfois sur les folklores géorgien et azerbaïdjanais. À la fin de sa vie, l'influence de l'impressionnisme français semble tempérer une écriture naturellement assez rude.
Il laisse plusieurs concertos (pour piano, 1936 ; pour violon, 1940 ; pour violoncelle, 1946), des concertos-rhapsodies pour violon (1962) et pour violoncelle (1963), deux grands ballets, Gayaneh (1942) et Spartacus (1954), deux symphonies dont seule la seconde (1943) a acquis une certaine notoriété, Jazzkomposition pour clarinette (1966) écrit pour Benny Goodman, une Sonate-Monologue pour violon (1976), une Sonate-Fantaisie pour violoncelle (1976) et une Sonate pour alto (1976). Mstislav Rostropovitch, David Oïstrakh et Leonid Kogan ont été les principaux dédicataires de ses œuvres qu'il définissait lui-même comme de la « musique qui soit belle en soi, ni grande, ni petite, mais simplement belle, ouverte, épanouie, heureuse de vivre. Il y a trop de laideur et de désespérance dans le monde pour que nous les laissions envahir notre art. » Alain Pâris

Sa vie

Le père d’Aram Khatchatourian, Eguia, avait quitté son pays d’origine l’Arménie, dans les années 1870. Il s'installa à Tiflis (actuelle ville de Tbilissi, en Géorgie) pour y travailler et bâtir son atelier de reliure. C’est dans cette ville que sont nés ses cinq enfants. Aram était le cadet. L’aîné mourut jeune. Khatchatourian grandit avec les airs de musique que sa mère lui fredonnait et que certains musiciens de la rue lui inspiraient.

Ses études et ses premières pièces

La découverte de la musique lui est venue du pensionnat où il prenait des cours de piano. Il y vécut de 1912 à 1921. Après avoir suivi ses cours de piano pendant deux ans, il décida de se lancer dans des études de commerce et il continua à apprendre le piano de façon autonome. Quand il se rendit pour la première fois à l’opéra, à onze ans, il tomba amoureux de la musique, même s’il ne pensait pas entreprendre d’études en profondeur dans ce domaine. Son frère Souren, qui était marié, partit pour Moscou. Il proposa à Aram et leur frère Levon de faire de même. À Moscou, Aram rejoignit l’université ainsi que l’Académie russe de musique Gnessine, une école de marque et de très bonne réputation. Entre-temps, il entreprit des cours de violoncelle. En 1922, ce fut l’année de son premier concert. Il se lança ensuite dans l’étude de la biologie et il débuta ses cours en composition.

Rencontres

C'est durant ses études qu'il rencontra la femme de sa vie, Nina Makarova. Aram entra ensuite au Conservatoire de Moscou et fut l’élève de Nikolaï Miaskovski et de Reinhold Glière, deux compositeurs populaires de l’époque.

Son Å“uvre

Khatchatourian avait déjà composé en 1932 un Trio pour clarinette, violon et piano remarqué par Prokofiev, qui le fit interpréter à Paris. En 1933, il composa une Suite pour la danse. Il s’inspira de toutes sortes de danses arméniennes, azerbaïdjanaises, géorgiennes et ouzbeks et, de son œuvre, on découvrait un goût évident pour le folklore. Il écrivit aussi une première symphonie, pour obtenir son diplôme du conservatoire, et aussi pour faire honneur à son pays, à l'occasion du quinzième anniversaire de ce dernier. Cette pièce fut composée en 1935, elle avait comme inspiration la musique occidentale et le folklore arménien. Il fit aussi, dans la même année, une musique de film. Le film s’intitulait « Pépo ». À partir de cette composition, une longue carrière de compositeur de musique de scène débuta. Il allait produire plus de quarante œuvres pour le cinéma et le théâtre. Équipé d’une oreille mélodique certaine, Aram était surtout doué pour le ballet, la musique de film ou de scène. Il faisait la plupart du temps appel à un orchestre au son mélodieux, sensuel, postromantique voire lyrique.
Khatchatourian a été le premier compositeur en Union soviétique à intégrer la musique moderne dans le ballet classique. Il croyait que le public devait ressentir la même chose que les artistes qui essayaient de s'exprimer. Le Concerto pour violon et orchestre, composé en 1940 et récompensé par le Prix Staline en 1941, lui valut la notoriété internationale et marqua sa carrière. Il devint alors un de ses compositeurs les plus célèbres.
En 1948, il fut pointé du doigt pour ses tendances "formalistes", au même titre que Prokofiev, Chostakovitch, et Miaskovsky, son professeur au Conservatoire. Dès lors, sa production d'œuvres va peu à peu diminuer, bien qu'il écrive notamment en 1954 le célèbre ballet Spartacus que le chorégraphe Iouri Grigorovitch hissera dès les années 1960 à la notoriété mondiale.
En 1961, Aram recommença à écrire de la musique orchestrale et composa une sonate pour piano. L’année qui suivit, il continua avec trois concertos-rhapsodies qu’il voulait rajeunir particulièrement celui pour violoncelle 1963, très virtuose, dédié à Mstislav Rostropovitch. Dans les dernières années de sa vie, Khatchatourian composa encore trois sonates pour violoncelle, violon et alto. Ces dernières œuvres sont rarement jouées et n'ont, à ce jour, pas été enregistrées.

Mort

Khatchatourian meurt à Moscou le 1er mai 1978, peu avant son 75e anniversaire. Il est enterré au Panthéon Komitas d'Erevan, ainsi que d'autres Arméniens distingués pour avoir rendu l'art arménien accessible à tout le monde.
Son neveu Karen Khatchatourian 1920-2011 fut aussi un compositeur.

Liste sommaire de ses Å“uvres

Symphonies

Symphonie nº 1
Symphonie n° 2 Le Tocsin
Symphonie nº 3 pour grand orchestre, orgue et 15 trompettes

Å’uvres pour soliste et orchestre

Concerto pour piano en ré-bémol majeur 1936 Dédié à Lev Oborine, membre du trio Oistrakh
Concerto pour violon en ré mineur 1940 Dédié à David Oistrakh
Concerto pour violoncelle en mi mineur 1946 Créé à Moscou, le 30 octobre 1946 par son dédicataire, Sviatoslav Knouchevitski membre du trio Oistrakh et l'orchestre symphonique d'État d'URSS, dirigé par Alexandre Gauk
Concerto-rhapsodie pour piano et orchestre
Concerto-rhapsodie pour violon et orchestre
Concerto-rhapsodie pour violoncelle et orchestre 1963 Dédié à Mstislav Rostropovich

Musique de scène et suite orchestrale

Mascarade, musique de scène composée en 1941 et adaptée sous la forme d'une suite orchestrale en 1944.

Ballets

Circus
Spartacus, contenant l'Adagio de Spartacus et Phrygie
Gayaneh, contenant La Danse du sabre

Musique de chambre

Quatuor à cordes 1931
Trio en sol mineur pour clarinette, violon et piano 1932
Sonate pour violon 1932
Sonate pour alto seul 1976

Piano

Les Aventures d'Ivan
Toccata
Étude
Sonate pour piano 1976
La Danse du sabre
Andantino
Masquerade cinq pièces pour piano, qui contient la Valse en la mineur 1941
Poème en sol dièse majeur 1927, à ce jour non édité en France
Sonatina 12.

Voix

Trois airs de concert pour Soprano et orchestre 1946

Guitare

Prélude


Cliquez pour afficher l





Cliquez pour afficher l





Cliquez pour afficher l






Cliquez pour afficher l





Cliquez pour afficher l






Cliquez pour afficher l






Cliquez pour afficher l


Posté le : 30/04/2016 22:42
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut
« 1 ... 138 139 140 (141) 142 143 144 ... 956 »




Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
92 Personne(s) en ligne (60 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 92

Plus ...